compléments aux plaquettes gravées d'enlène

RESUMÉL’art mobilier magdalénien trouvé dans la grotte d’Enlène, dans

les Pyrénées françaises, revêt une importance spéciale, car il peut êtremis en liaison avec l’art pariétal des deux grottes ornées des Trois-Frères et du Tuc d’Audoubert, voisines d’Enlène. C’est particulière-ment le cas pour les plaquettes gravées, très nombreuses, qui furentdécouvertes dans cette grotte. Nous en présentons dix ci-après, soitentièrement inédites soit peu connues, conservées au MuséeBégouën de Montesquieu-Avantès.

MOTS CLÉSMagdalénien, Pyrénées françaises, plaquettes gravées, Grotte

d’Enlène.

RESUMENEl arte mueble magdaleniense encontrado en la Cueva d’Enlène,

en los Pirineos franceses, reviste una especial importancia, ya quepuede ser puesto en relación con el arte parietal de las dos cuevasdecoradas de Trois-Frères y Tuc d’Audoubert, próximas a Enlène. Éstees el caso particular de las plaquetas grabadas, muy abundantes, quefueron descubiertas en esta cueva. Presentamos diez de éstas, unasinéditas y otras poco conocidas, conservadas en el Museo Bégouënde Montesquieu-Avantès.

Compléments aux plaquettes gravées d’Enlène

Robert Bégouën *

Jean Clottes **

* 09200 Montesquieu-Avantès (Francia)**11 rue du Fourcat 09000 Foix (Francia). [email protected]

Cuadernos de Arte Rupestre • Número 4 • Año 2007 • Páginas 51-80

ARTE RUPESTRE 4 29/5/08 18:23 Página 51

PALABRAS CLAVEMagdaleniense, Pirineos franceses, plaquetas grabadas, Cueva

d’Enlène.

1. Introduction

Nous avons commencé à travailler dans la Grotte d’Enlène, àMontesquieu-Avantès (Ariège, France), il y a une trentaine d’années.Ce site (fig. 1) exceptionnel était l’habitat des Magdaléniens quiornèrent les cavernes toutes proches des Trois-Frères et du Tucd’Audoubert. Ces trois grottes sont communément appelées lesCavernes du Volp. L’art mobilier qui se trouve à Enlène revêt en con-séquence une importance spéciale, puisqu’il peut être mis en liaisonavec l’art pariétal des deux grandes grottes ornées voisines.

Cet art mobilier a trois provenances majeures: les travaux etdécouvertes de Louis Bégoüen entre les deux guerres mondiales; lesobjets que nous avons mis au jour en tamisant systématiquement lesdéblais de nos devanciers et en examinant attentivement toutes lespierres récupérées; nos fouilles elles-mêmes (menées, sous la direc-

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CUADERNOS DE ARTE RUPESTRE

Figure 1. Plan de la caverne d’Enlène (Montesquieu-Avantès, Ariège). L’entrée est en haut à droite.Le couloir qui joint Enlène et Les Trois-Frères est à droite en haut. Plan levé par F. Rouzaud et M.Sablayrolles (1976).


tion de l’un de nous (J. C.), en collaboration avec Jean-Pierre Giraudet François Rouzaud de 1976 à 1988). Chaque fois que cela sera pos-sible, nous préciserons la provenance des objets décrits ci-après.Comme nous l’avons dit dans un article précédent (Bégouën &Clottes, à paraître), les plaquettes gravées abondent à Enlène. Noussommes loin d’avoir fouillé l’intégralité de la caverne, et pourtant cesont 1160 plaquettes gravées, souvent fragmentées, qui ont étéretrouvées par nous-mêmes ou par Louis Bégouën.

Le présent article, comme le précédent, a pour but d’apporter quel-ques matériaux supplémentaires en publiant dix plaquettes gravéesd’Enlène, soit entièrement inédites (7) soit très peu connues (3: n°147, 290 292). Toutes se trouvent au Musée Bégouën (AssociationLouis Bégouën), à Montesquieu-Avantès (Ariège). Elles ont été relevé-es et dessinées par François Briois et Christian Servelle, que nousremercions pour leur travail talentueux et efficace et les observationsqu’ils ont pu nous communiquer.

Avant de présenter ces nouvelles plaquettes, rappelons quelquesconventions et quelques choix. Le terme de «plaquette», consacré parl’usage, est parfois impropre, à strictement parler, lorsqu’il s’agit degalets ou de supports lithiques plus ou moins épais. Il répond cepen-dant dans l’ensemble à une réalité (gravures sur pierres de petitesdimensions) et c’est pourquoi nous continuons à l’utiliser : nousapporterons, dans chaque rubrique de l’article, les précisions indis-pensables pour éviter toute confusion. Il va de soi que, au momentde l’étude, le positionnement d’un objet dans l’espace est arbitraire,puisque on peut le tenir dans toutes les positions possibles. Nousavons choisi, pour le relevé et pour la description, celle qui nousparaît la plus vraisemblable. Les dimensions données portent suc-cessivement sur la plus grande longueur, la plus grande épaisseur etla plus grande largeur. Par convention, nous appellerons «face supé-rieure», ou face A, la face gravée et «face inférieure», ou face B, cellequi ne l’est pas ou qui l’est moins.

2. Inventaire

2.1. Plaquette calcaire à traits indéterminés (fig. 2a & b,fig. 3a & b)

N° d’inventaire: n° 45.Provenance: lieu précis indéterminé dans la caverne d’Enlène. Travaux: Louis Bégouën.Nature du support: calcaire.Intégrité du support: complet.Dimensions: 8,30 cm x 1,11 cm x 6,75 cm.

Compléments aux plaquettes gravées d’enlène

53R. Bégouën • J. Clottes


Relevé: Christian ServelleCette plaquette en calcaire, de couleur grise, trapézoïdale, entière, a

été gravée sur les deux faces. La face supérieure (A sur le relevé de Ch.

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Figure 2. Plaquette à traits indéterminés, en calcaire, n° 45. Cliché R. Bégouën.


Servelle), qui porte le plus de traits gravés, est plus plane que la face B,bosselée. Les bords sont généralement rectilignes, quoique dentelés dansle détail. Leur surface est généralement corrodée ou faiblement calcitée.



Figure 3. Relevé de la plaquette n° 45 recto-verso. Relevé Ch. Servelle.


Sur la face A existent quelques cupules thermiques (coin gauche,bas). Les écailles ont emporté des traits, ce qui signifie que l’exposi-tion au feu est postérieure à la gravure. Des plages de desquamationexistent sur la face B, ainsi que des zones concrétionnées, avec débrisosseux fixés par un mince voile de calcite, voile que l’on retrouve parendroits sur la face A. Les deux faces présentent des zones rougies,vraisemblablement par de l’ocre.

Les traits, partout de même nature, sont généralement fins,étroits, peu profondément incisés. Ils restent cependant bien visiblesen raison de la finesse du grain de la roche à la surface de la pla-quette.

Sur la face supérieure (A), les traits sont souvent groupés en fais-ceaux de stries parallèles de diverses orientations. Certains sont para-lèles au grand axe de la plaquette. D’autres sont obliques par rapportà cet axe. Dans l’angle droit, au bas de la plaquette, une multitude detraits d’orientations différentes divergent à partir d’une plage vide.Dans la moitié gauche de la plaquette se trouvent deux groupes destries concentriques. Il est impossible d’identifier une représentationanimale ou toute autre figure explicite. On peut seulement constaterl’existence de multiples traits parallèles qui s’entrecroisent. Le carac-tère sinueux de certains d’entre eux (bord inférieur), souvent dou-bles ou multiples, rend peu probable l’hypothèse de traces d’usagesecondaires, encore que cette hypothèse ne puisse être totalementécartée.

Sur la face B, les traits de gravure sont organisés en quatre grou-pes de stries plus ou moins parallèles, non loin des bords, séparéspar des zones vides, alors que le centre de la plaquette est occupé parune ou deux séries de traits entrecroisés.

2.2. Plaquette de grès à animal incomplet ( ? ) et traitsmultiples (fig. 4a & b)

N° d’inventaire: n° 49.Provenance: lieu précis indéterminé dans la caverne d’Enlène. Travaux: Louis Bégouën.Nature du support: calcaire.Intégrité du support: fragment.Dimensions: 10,62 cm x 1,24 cm x 4,28 cm.Relevé: Christian ServelleFragment de plaquette de grès à grain fin, de forme irrégulière

allongée, aux deux faces planes et lisses, sub-parallèles. La roche estgrise, recouverte très superficiellement d’une patine brun-rougeâtre.Sur les deux faces et sur l’une des tranches subsistent des traces deconcrétionnement blanchâtre, en nappes irrégulières.

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Une seule face est gravée, sur toute la superficie disponible. Letracé le plus apparent est une longue ligne sinueuse qui suit de bouten bout le bord supérieur. Effectuée par raclage, elle peut avoir jusqu’à3 mm de large. Le fond du trait est gris et contraste avec la surfacebrun-rouge du reste du support. Cette ligne pourrait constituer la lignede dos (croupe et ensellement du dos) d’un animal incomplet.

Les autres traits sont des incisions étroites et superficielles, en V,qui couvrent toute la plaquette, y compris au-dessus de la lignesinueuse qui leur est apparemment superposée. Ils constituent unfouillis indéchiffrable où s’entrecroisent des dizaines de hachures.



Figure 4a. Plaquette à animal incomplet, en calcaire, n° 49. Cliché R. Bégouën.b: relevé de la plaquette n° 49. Relevé Ch. Servelle.


2.3. Plaquette au bison incomplet sur fragment de plan-cher stalagmitique (fig. 5)

N° d’inventaire: n° 85.Provenance: Salle du Fond. Travaux: Jean Clottes, Robert Bégouën, Jean-Pierre Giraud,

François Rouzaud.

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Figure 5a. Plaquette au bison incomplet, sur fragment de plancher stalagmitique,n° 85. Cliché R. Bégouën. b: relevé de la plaquette n° 85. Relevé Ch. Servelle.


Nature du support: fragment de plancher stalagmitique.Intégrité du support: complet.Dimensions: 12,71 cm x 2,09 cm x 9,01 cm.Relevé: Christian ServellePour cette plaquette, archéologiquement complète, un fragment

de plancher stalagmitique a été utilisé. La face inférieure, non ornée, àsurface tourmentée et irrégulière, a été exposée au feu sur les deux tiersde sa superficie, soit qu’elle ait été au contact d’un foyer, soit qu’elle aitservi de lampe. La zone exposée est restée noircie et a conservé troispetites incrustations de matière organique brûlée. Seul le bord infé-rieur gauche de la face gravée porte des traces charbonneuses, recou-pées par un trait large et profond, ce qui indique que la gravure a étéeffectuée sur une plaquette qui avait déjà servi à un usage pratique.

La face gravée, brun-rougeâtre, a une surface ondulée dont lescreux n’ont pas été mis à profit. Elle est néanmoins assez lisse etdonc propice à la gravure.

On peut y distinguer en gros quatre séries de représentations: d’abord des traits généralement larges et profonds, à fond en U

ou dissymétriques, qui paraissent avoir été exécutés en premier; cesont: un trait court oblique en bas à droite; le long trait déjà cité quirecoupe la plage noirâtre; un trait ondulé à peu près au centre; unautre qui surcharge partiellement son extrémité droite; immédiate-ment au-dessus, trois traits verticaux parallèles, celui de gauche seterminant en ligne brisée dont l’excroissance a été ensuite recoupéepar un trait plus fin, comme pour déterminer un claviforme gauche;enfin, une autre ligne légèrement onduleuse à droite de ce groupe; ladeuxième série comprend un grand nombre de traits généralementfins, tracés parallèlement au bord inférieur, à partir de 1,3 cm de cedernier et recoupant les grands traits verticaux. À peu près au milieude cette gerbe de traits fins et superposée à eux, on observe une sortede corne, faite par un double trait convergent large et peu profond;

la troisième série est constituée par une quinzaine de courteshachures sur le bord inférieur droit;

enfin, un indiscutable bison a été fait en dernier: on distinguenettement une queue courte et la courbure caractéristique de l’arriè-re-train. La patte arrière est esquissée. La courbe cervico-dorsale avecla bosse a été matérialisée par les habituelles hachures courtes trèsinclinées. L’avant-train n’a pas été dessiné.

2.4. Plaquette au bison tourné à gauche sur fragment deplancher stalagmitique (fig. 6a & b)

N° d’inventaire: n° 114.Provenance: lieu précis indéterminé dans la caverne d’Enlène.




Figure 6a. Plaquette au bison sur fragment de plancher stalagmitique, n° 114.Cliché R. Bégouën. b: relevé de la plaquette n° 114. Relevé F. Briois.


Travaux: Louis Bégouën.Nature du support: fragment de plancher stalagmitique.Intégrité du support: complet.Dimensions: 10,82 cm x 2,15 cm x 6,26 cm.Relevé: François Briois.Ce fragment de plancher stalagmitique rose jaunâtre, de forme

parallélépipédique, est gravé seulement sur la face externe du plan-cher, la seule lisse, l’autre étant trop irrégulière et impropre à la gravu-re. La surface ornée est cependant loin d’être plane, car elle présentedes creux et des bosse à relief très différencié qui n’ont ni gêné ni favo-risé la gravure, n’ayant été ni évités ni mis à profit. Les fractures ancien-nes des bords, comme le cadrage en champ total du bison montrentque cette plaquette n’a pas été fracturée depuis son utilisation.

Un bison tourné à gauche occupe la quasi totalité du champ dis-ponible. Il a été tracé au moyen de courtes hachures obliques para-lèles, les seuls traits un peu longs concernant la queue, les pattes etles cornes. Les membres sont à peine esquissés, mais l’artiste a tenuà matérialiser les quatre pattes: les deux antérieures sont pleinementindividualisés, alors que seule la patte arrière gauche (la plus prochede l’observateur) est complète, la patte arrière droite n’étant qu’es-quissée au moyen d’un trait vertical, selon une technique pour ren-dre l’effet de décrochement spatial que l’on trouve fréquemmentdans le Magdalénien des Pyrénées (Niaux, Tuc d’Audoubert, etc.). Labosse présente l’ampleur caractéristique des bisons. Les cornes sontportées en avant, ce qui, conjugué avec la position des pattes avanttendues, donne l’impression d’un bison qui charge.

L’avant-train et la tête sont partiellement endommagés par detoutes petites cupules qui ont pu faire disparaître l’œil.Contrairement à la règle habituelle, les espaces vides ne portent pasde traits de remplissage, sauf un trait horizontal isolé dans l’angleinférieur droit. La gravure est très fine.

2.5. Plaquette à l’humain assis (fig. 7a, b & c)


François Rouzaud.Nature du support: fragment calcaire.Intégrité du support: complet.Dimensions: 7,42 cm x 1,97 cm x 5,81 cm.Relevé: François Briois.Bibliographie: Clottes, 1989 (fig. 19, p. 348), Bégouën & Clottes,

1995.




Ce fragment de calcaire gris présente une face érodée d’aspectpoli. Il est vraisemblable que cela détermina le choix de cette surfa-ce pour y effectuer une gravure, malgré son contour concave-conve-xe accentué et sinueux, alors que la face inférieure, non gravée, sansêtre parfaitement horizontale, était beaucoup plus plane et régulièreque celle qui lui fut préférée (cf. coupes). La face supérieure est enoutre affectée par deux fissures naturelles très apparentes.

Pour sa gravure, le Magdalénien a choisi la zone de concavitémaximum, et il y a inscrit un humain de sexe indéterminé, biencadré dans la partie gauche de la pierre: le haut de son crâne et laligne du dos suivent très exactement le bord du support.

Le sujet (fig. 7c) est représenté assis ou en position quasi fœtale,le dos voûté, la tête en avant, les jambes indiscutablement pliées.

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Figure 7a. Plaquette en calcaire à l’humain assis n° 147. Cliché R. Bégouën.


Bien que sans ambiguïté, le personnage est sommaire et grossier. Latête, de profil, est caractérisée par un crâne assez petit et arrondi, pro-longé vers l’arrière et au-dessus par quelques traits fins, parallèles(esquisse de chevelure ?), et par un nez démesuré se raccordant aufront aplati par une courbe adoucie, conférant à l’individu un prog-nathisme marqué. La bouche n’est indiquée que par un trait court.Un gros œil est en double ovale. Le cou très creusé donne l’impres-sion d’une tête projetée en avant. La nuque n’est pas précisée. Le dosest matérialisé par un large trait raclé et de nombreuses lignes trèsfines. Le membre inférieur, à peine rattaché au reste du corps par uneseule ligne à l’arrière, ne l’est pas sur le dessus au niveau du ventreoù un vide subsiste. La cuisse, assez maigre, est gravée au moyen detraits relativement larges, comme d’ailleurs la jambe. Le pied et les



Figure 7b. Relevé de la plaquette n° 114.


orteils sont évoqués par quelques traits parallèles internes, techni-que souvent employée au Magdalénien et en particulier à Enlène. Lesbras font défaut.

Outre l’humain, on distingue: un cercle aussi nettement incisé quela cuisse au-dessus de laquelle il se trouve; quatre traits multiples larges,deux en avant du pied et parallèles à lui et deux en arrière, régulièrementespacés; plusieurs traits ininterprétables, anarchiques et se recoupant enavant de la tête, à hauteur du front; d’autres traits assez longs, parfois bri-sés, qui recoupent ceux du genou de l’anthropomorphe.

La plaquette reste actuellement déchiffrable dans son ensembleavec les moyens dont nous disposons, mais le relief tourmenté dusupport, la patine, l’enchevêtrement des gravures et leur finessenécessiteront dans l’avenir une étude analytique poussée, avec leconcours de nouvelles techniques.

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Figure 7c. Relevé sélectif de l’humain. Relevé F. Briois.


La technique des traits varie: le raclé, peut-être effectué au moyend’un outil à extrémité assez large, a été utilisé pour le bas du dos etpour les traits parallèles au pied; les autres gravures comprennentdes traits assez larges et profonds, à fond en U (cercle, mâchoire,cuisse et genou); d’autres sont franchement dissymétriques, avec unbord vertical et l’autre très aplati (traits recoupant le genou); enfin,les habituelles et nombreuses incisions superficielles, fines, ont unprofil en V.

2.6. Plaquette à tête animale sur plancher stalagmitique(fig. 8a, b)

N° d’inventaire: n° 260.Provenance: lieu précis indéterminé dans la caverne d’Enlène. Travaux: Louis Bégouën.Nature du support: fragment de vieux plancher stalagmitique.Intégrité du support: complet.Dimensions: 8,81 cm x 2,07 cm x 7,66 cm.Relevé: François Briois.Tête animale tournée vers la gauche, gravée sommairement sur

un fragment de vieux plancher stalagmitique jaune clair, qui pré-sente la forme d’une tête. Il n’est pas possible de préciser si cette res-semblance est naturelle ou si elle résulte d’un aménagement rapidedes bords, les cassures anciennes de ce genre de matériau pouvanttout aussi bien être accidentelles que résulter d’un travail délibéré.Le Magdalénien a tiré parti d’une petite pierre prise dans la calcitepour représenter l’œil (elle est juste hachurée de deux petits traitscourts), et a complété la tête par des traits multiples superposésfigurant le naseau, avec deux grandes lignes légèrement incurvéespour le dessous de la tête. Le chanfrein n’est pas matérialisé, puis-que le bord supérieur de la plaquette en tient lieu. Le fanon ou lepelage sur la poitrine est esquissé par deux séries de hachures obli-ques.

Les traits sont extrêmement fins, à la limite de la lisibilité (cf.photo). Une seule face a été gravée, la plus lisse et régulière, bienqu’elle présente quelques micro-cupules.

2.7. Plaquette à tête d’ovibos sur plancher stalagmiti-que (fig. 9a, b)


François Rouzaud.




Nature du support: fragment de vieux plancher stalagmitique.Intégrité du support: complet.Dimensions: 6,15 cm x 0,71 cm x 5,45 cm.Relevé: François Briois.Bibliographie: Bégouën & Clottes, 1983 (p. 15), Clottes, 1986-

1987 (fig. 1, p. 47).Ce fragment d’un vieux plancher stalagmitique jaune a été utili-

sé tel quel et le support n’a pas été fragmenté après la gravure. La faceornée est concave et lisse, avec quelques abrasions postérieures et unpetit trou naturel au centre du naseau qui a peut-être servi à évoquerce dernier. L’autre face, inornée, a une surface convexe très chaotique.

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Figure 8a. Plaquette à tête animale sur fragment de plancher stalagmitique, n°260. Cliché R. Bégouën.


Une tête parfaitement distincte, au gros œil en double ovalerecoupé par un trait oblique, est exactement cadrée dans la surfacedisponible dont elle suit les contours avec fidélité. Comme souvent,on peut se poser la question de savoir si la pierre a été choisie poursa forme naturelle ou si elle a été quelque peu régularisée. Le naseaude l’animal est bien indiqué par de fines hachures, de même que lespoils sous le cou. Le cou lui-même est matérialisé par un seul trait.Une corne, large à la base dont l’arrondi est marqué par une demi-douzaine de traits courts convexes, mais s’effilant vite vers le bas, fait



Figure 8b. Relevé de la plaquette n° 260. Relevé F. Briois.


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le tour de l’œil et se termine au-dessous de lui. Au-dessus de la corne,quelques hachures indiquent les poils du front.

De longs traits, qui parfois se recoupent, forment une sorte degrand angle aigu, ouvert, dont un côté, constitué par deux lignes para-llèles, suit plus ou moins le contour de la corne et aboutit à la base dunaseau, tandis que l’autre, fait de quatre lignes principales, est parallè-le au bord naturel. De fines hachures les recoupent. Ces traits peuventau choix être interprétés comme un signe angulaire, comme un rem-plissage de l’espace vide, ou comme faisant partie de la tête animale.

Les traits sont nets, souvent fins (hachures de la barbe et du nase-au, angle), parfois plus accusés, mais peu profonds et à profil en U(œil, bords de la corne).

La tête animale, tournée vers la gauche, est a priori susceptibled’une double interprétation: si on la considère comme pleinementnaturaliste, ce qui paraît logique étant donné le choix du support etla volonté d’utiliser son contour, elle serait celle d’un ovibos (bœufmusqué), à en juger d’après la position de la corne. En revanche, onpeut considérer que l’objet convenait très bien pour y inscrire unetête, mais que la place manquait pour graver la corne d’un bison oud’un aurochs et que la corne a dû, par nécessité, être rabattue vers l’a-vant comme celle d’un bœuf musqué: dans ce cas, l’attribution à unboviné, sans plus de précision, serait plus prudente. Cependant,nous pencherions plutôt pour l’hypothèse de l’ovibos, en raison laposition de la corne, mais aussi de sa largeur relative qui lui donneune allure assez massive, ainsi que par rapprochement avec la repré-sentation de cet animal rare sur un bois de renne d’Enlène (Bégouën& Clottes, 1983, p. 16) (fig. 10), que nous avions d’abord attribué àun bison avant d’y voir plus justement un ovibos. En son temps,

Figure 9a. Plaquette à tête d’ovibos sur fragment de plancher stalagmitique,n° 290. Cliché R. Bégouën. b: relevé de la plaquette n° 290. Relevé F. Briois.


nous avions consulté le grand spécialiste des ovibos, le Pr. RobertGessain, du Musée de l’Homme, qui avait exprimé sans réserve lamême opinion: « La représentation gravée sur la plaquette stalag-mitique se laisse lire comme un profil d’ovibos (mâle ?), la corneentourant l’œil et pointant vers l’avant » (lettre du 20 janvier 1986).

2.8. Galet calcaire à tête fruste de boviné (fig. 11a & b)

N° d’inventaire: n° 291.Provenance: lieu précis indéterminé dans la caverne d’Enlène. Travaux: Louis Bégouën.Nature du support: galet calcaire.Intégrité du support: complet.Dimensions: 8,29 cm x 2,25 cm x 7,04 cm.Relevé: François Briois.Ce galet karstique de forme irrégulière, gris-rougeâtre, n’est gravé

que sur une seule face, la plus régulière, encore que sa surface soit



Figure 10. Tête d’ovibos (à gauche) et tête de bison probable (à droite) sur lemême fragment de bois de renne, également découvert dans la Caverned’Enlène. Relevé Foni Le Brun.


tavelée par la corrosion. Des traces d’ocre se voient dans la partiesupérieure de l’objet, juste en avant des cornes gravées.

Des cornes de boviné, tracées en plusieurs fois, surmontent unetête assez informe dont la ligne fronto-nasale est fortement accen-tuée. L’œil est à peine indiqué. Le bas de la tête est zébré de traitsparallèles légèrement obliques. Une barbiche possible est faible-ment esquissée. D’autres traits de même nature, mais plus fins, sesuivent d’un bord à l’autre du galet au-dessous de la tête. Dans lapartie gauche existent aussi de nombreux traits ininterprétables.

Les gravures sont de profondeurs variables. Celles de la tête sontappuyées, larges, passant parfois au raclage, souvent à coupe dis-ymétrique, en V ou en U.

2.9. Plaquette aux deux humains se tendant la main(fig. 12a, b)

N° d’inventaire: n° 292.Provenance: Salle du Fond.

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Figure 11a. Plaquette à tête de boviné sur galet calcaire, n° 291. Cliché R.Bégouën.


Travaux: Jean Clottes, Robert Bégouën, Jean-Pierre Giraud,François Rouzaud.

Nature du support: grès.Intégrité du support: complet.Dimensions: 8,91 cm x 1,75 cm x 6,72 cm.Relevé: François Briois.Bibliographie: Clottes, 1981 (p. 533), Bégouën et alii, 1996 (p. 189).Cette plaquette de grès fin et de forme grossièrement triangulai-

re, aux bords irréguliers, est un petit fragment d’une grande plaquet-te. Il fut utilisé tel quel pour une gravure rapide qui n’a dû prendreque quelques secondes.



Figure 11b. Relevé de la plaquette n° 291. Relevé F. Briois.


Figure 12a. Plaquette aux deux humains sur grès, n° 292. Cliché R. Bégouën. b:relevé de la plaquette n° 292. Relevé F. Briois.


La face non gravée, de couleur claire, est clivée sur la moitié desa superficie. La face supérieure, choisie pour la gravure, est plane etlisse, à l’exception de quelques légers reliefs très localisés. Sa couleurnotablement plus sombre a permis aux traits de se détacher. Elle asubi quelques encroûtements calcitiques postérieurs: la gravure a dûrester assez longtemps exposée et cette plaquette avait donc étéabandonnée la face gravée vers le haut.

Deux humains affrontés, de sexe indéterminé, ont été cadréspour occuper un champ maximum. Ils sont des plus sommaires,mais celui de gauche est le plus complet: sur la tête arrondie, un neztrès fort se détache bien; la concavité de la bouche et le relief dumenton sont accusés; l’œil est un simple ovale à peine discernablemais bien présent, au-dessus d’un tout petit relief; le corps, pirifor-me, est prolongé par trois traits raides silhouettant les jambes; leventre, convexe, est recoupé par deux traits courbes qui figurent lebras droit, long et grêle, terminé par une énorme main, dont lesdoigts sont représentés avec la technique habituelle au Paléolithique(quelques traits parallèles). Ce personnage tend la main vers son vis-à-vis.

Le second personnage, placé face au premier, en position légère-ment inférieure, est réduit, si l’on peut dire, à sa plus simple expres-sion: un gros ovale pour la tête, où l’œil est figuré par un petit rondpeu marqué et la bouche par un triangle. Le corps n’est qu’ébauchépar deux traits courbes interrompus. Face à la main de l’autre indi-vidu et dans son prolongement, le contour de la poitrine porte unepetite marque.

Il s’agit donc d’une scène aussi indéterminée que le sexe de sesantagonistes.

La gravure, des plus superficielles, a écrasé le grain très fin du grèssans y pénétrer.

2.10. Plaquette de grès à la chaînette et aux flèches (fig.13 & fig. 14)


François Rouzaud.Nature du support: grès.Intégrité du support: complet.Dimensions: 7,46 cm x 0,95 cm x 6,43 cm.Relevé: François Briois.Cette plaquette pentagonale en grès fin, de couleur brun-clair,

présente des surfaces planes, lisses et régulières, localement encroû-




Figure 13. Plaquette aux chaînettes (en bas) et aux flèches (en haut) sur grès,n° 293. Clichés R. Bégouën.


Figure 14. Plaquette aux chaînettes (en bas) et aux flèches (en haut) sur grès,n° 293. Relevés F. Briois.


tées par un concrétionnement superficiel de calcite et par des dépôtsbruns-noirs ou bruns-rouges. Pas de cassure postérieure aux dessins.Les deux faces ont été gravées.

L’une des faces a été ornée d’une série de 18 ovales irréguliers detoutes tailles, disposés en chaînette en suivant les contours du sup-port. Ils ont été réalisés de la même manière, au moyen de deux arcsde cercle convergents, qui peuvent recouper l’un des ovales précé-dents ou s’y adjoindre. Les superpositions de traits observables mon-trent que ce curieux motif, unique à notre connaissance, a été gravéen premier. Par la suite, plusieurs séries de traits ont affecté toute lasurface de la plaquette. On distingue une majorité de longues lignestracées en diagonale, parmi lesquelles plusieurs pourraient être dessignes barbelés simples ou doubles. Ces lignes se recoupent avecquatre séries de traits incurvés, plus ou moins parallèles au bord leplus long, et avec quelques tracés rectilignes ou sinueux perpendicu-laires aux précédents. De cet embrouillamini ne ressort aucune figu-ration identifiable.

Les gravures sont plus ou moins larges, à section en V ou en U,mais toujours superficielles et sans raclage.

La face opposée (en haut sur les fig. 13a & b) est également gra-vée sur toute sa superficie et porte de nombreux traits de même tech-nique que ceux de la précédente. Deux grandes lignes obliques, légè-rement incurvées, dans la partie supérieure gauche, sont surchargéespar une longue série de courtes incisions parallèles évoquant une cri-nière parallèlement au bord. Aucun animal n’est cependant discer-nable. Un autre faisceau comparable, mais fait de traits plus allon-gés, se trouve au-dessous du précédent. De longs traits parallèles,perpendiculaires aux « crinières », sont des signes barbelés indiscu-tables: ils ont été tracés postérieurement aux gribouillis du centre dela plaquette. On en compte une bonne demi douzaine (au moins sixcertains et probablement davantage), tous présentant l’extrémité «enflèche» classique. Quelques traits rectilignes parallèles, groupés enpaquets, s’observent près des bords (droit et inférieur), ainsi qu’aucentre de la plaquette.

Enfin, six traits courts ont été gravés sur l’une des tranches (fig.13a bas à droite) et perpendiculairement à elle: trois d’entre eux sontle prolongement de lignes affectant la face au motif en chaînette; lestrois autres sont sans lien avec les faces gravées.

3. Conclusion

Les dix plaquettes gravées décrites ci-dessus sont dans les matériauxhabituels choisis par les Magdaléniens d’Enlène. Les fragments devieux planchers stalagmitiques (n° 85, 114, 260, 290) avaient leur

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faveur toute particulière, car ils n’étaient pas très fréquents et ils furentsouvent utilisés. Les calcaires (n° 45, 147, 291, cette dernière étant ungalet karstique) le furent également, de même que les grès (n° 49,292, 293). Si les calcaires et les fragments de planchers proviennentvraisemblablement de la caverne elle-même, il en va différemmentpour les grès, que l’on trouve soit dans le cours du Volp soit sur lescoteaux avoisinants: ils ont été introduits dans la grotte pour y êtregravés ou pour servir dans des structures diverses (pavages de la Salledu Fond, soles de foyers). Deux plaquettes ont d’ailleurs subi l’actiondu feu, l’une (n° 45) postérieurement à la gravure: elle fut donc aban-donnée et réutilisée. L’autre (n° 85), brûlée antérieurement à la gra-vure, pourrait être un élément de sole repris pour être gravé, à moinsqu’il ne s’agisse d’une ancienne lampe à graisse.

Seulement deux de ces objets (n° 45, 293) ont été gravés surleurs deux faces. Presque tous portent des traits apparemment broui-lons, indéchiffrables, qui occupent des surfaces importantes et peu-vent être antérieurs ou postérieurs à des dessins naturalistes.Seulement dans deux cas (n° 45, 49), ces traits, que l’Abbé Breuil eutqualifié de « parasites », constituent l’intégralité du décor. Encore,sur la plaquette n° 49, distingue-t-on une possible, mais incertaine,ligne de dos animale (courbe cervico-dorsale ?). Sur la majorité desplaquettes nous constatons la présence d’un seul sujet (n° 85, 114,147, 260, 290, 291, peut-être 49) et parfois deux (n° 292), presquetoujours associés (sauf le n° 292) à des traits divers. Le n° 293 esttrès particulier, avec son décor en chaînette sur une face et toute unesérie de traits barbelés sur l’autre.

Parmi les sujets naturalistes, si les deux bisons (n° 85, 114, cedernier animé, semblant charger), la tête maladroite de boviné (n°291) et la tête animale indéterminée (n° 260) n’étonnent guère,trois autres plaquettes sont originales à des titres divers. La tête d’o-vibos est un sujet rare, bien que le bœuf musqué ait été représenté àdeux reprises dès l’Aurignacien de la Grotte Chauvet (Le Guillou,2002, p. 194). C’est la seconde image de cet animal que l’on trouveà Enlène (Bégoüen & Clottes, 1983, p. 16) (fig. 9), ce qui n’est pasanodin. Anoter aussi les similitudes, de forme et de sujet, entre lesplaquettes nº 260 et nº 290.

Quant aux sujets humains, ils sont à la fois originaux et classi-ques. Ils ont en commun, avec leurs congénères magdaléniens, leurcôté fruste et apparemment maladroit, une tête sans grands détails àpart l’œil rond, parfois prognathe et avec un nez démesuré (n° 147),les doigts esquissés en quelques traits médians. Leur originalité vientde la position du n° 147, assis, le dos très courbé, la jambe relevée.Il est associé à un cercle au-dessus du ventre qui reste difficile à inter-préter. Les deux autres forment une scène également mystérieuse. On




ne peut déterminer ni leur sexe respectif ni le but de la main tenduede l’un vers l’autre.

Parmi les signes géométriques, seuls les traits barbelés du n° 93sont communs au Magdalénien, souvent associés à des animaux,mais pas ici dans le cas présenté. En revanche, la « chaînette » de lamême plaquette est unique à notre connaissance.

Nous relèverons enfin trois pratiques magdaléniennes fréquentesdans l’art des Pyrénées. La première a trait à l’utilisation d’un contournaturel pour y inscrire une tête animale (n° 260 et 290). La seconde estle rendu sommaire du décrochement spatial des pattes d’un animal parune simple ligne qui double le membre situé du côté de l’observateur,donnant ainsi un effet de perspective (bison du n° 114). Enfin, àEnlène, comme aux Trois-Frères et dans tant d’autres grottes magdalé-niennes, le contour des animaux a été souvent rendu par une profusionde courtes hachures parallèles obliques: bisons n° 114 et 85, tête ani-male n° 260, ovibos n° 290, outre les hachures isolées n° 293.

Nous avions déjà publié 18 plaquettes gravées trouvées au Tucd’Audoubert, la troisième des Cavernes du Volp (Bégouën et alii, 1982)et une autre –la seule– provenant des Trois-Frères (Bégouën & Clottes,1983, p. 14). Quant à Enlène, nous avons décrit de nombreux objetssur support lithique et/ou en avons fait connaître des relevés ou desphotographies : grand galet gravé (n° 86, Bégouën & Clottes, 1979),bison sculpté (Bégouën et alii, 1987, 1989), plaquette exceptionnelle(Bégouën et alii, 1982b, 1984), plaquette érotique (Bégouën & Clottes,1981) et quatre plaquettes supplémentaires (n° 80, 189, 292, 897,Bégouën et alii, 1996), outre 31 plaquettes (dont deux déjà signalées)de la Collection Bégouën au Musée de l’Homme (Bégouën et alii,1984/5). Enfin, 12 autres plaquettes sont en cours de publication(Bégouën & Clottes, à paraître). Avec les 10 présentées ici (dont une,n° 292, figure dans un catalogue de musée), ce sont donc 77 objetsgravés sur supports lithiques à présent connus en détails pour lesCavernes du Volp. Ils ne représentent qu’une partie de l’ensemblegravé que nous continuerons à publier peu à peu.

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compléments aux plaquettes gravées d'enlène

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