coocenki case study in french

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Les prix des produits sont actualisés de façon hebdomadaire, à l’intention des producteurs. Logo de la COOCENKI a project for the great lakes region of central africa CATALIST Burundi • DR Congo • Rwanda Catalyze Accelerated Agricultural Intensification for Social and Environmental Stability Case Study: COOCENKI « Une Union de Producteurs Escalade la Chaîne de Valeur L ’agriculture constitue la principale source de revenues de la majorité des populations du Nord Kivu (en République Démocratique du Congo ou RDC), et si les producteurs demeurent dans l’agriculture de subsistance, ils resteront toujours dans la pauvreté », déclare Daniel Muhindo Bunambo, Directeur de la Coopérative Centrale du Nord Kivu (COOCENKI). Selon Daniel Bunambo, COOCENKI a été créée en 1980, sous l’initiative de trois coopératives primaires à savoir la COOPAMU Mbingi, la COOPROAGRI Mighobwe et la SOPLAKI de Kayna. L’Union est née d’un désir des producteurs membres des coopératives de développer un plus large accès à des marchés importants tels que ceux de Goma et de Butembo. En vue d’être plus fortes, ces coopératives ont convaincu sept autres coopératives primaires d’adhérer à l’union pour qu’à la création, la COOCENKI comptait déjà dix coopératives membres. Aujourd’hui, COOCENKI comprend 25 coopératives opérant au sein de trois territoires du Nord Kivu, à savoir Rutshuru, Lubero et Beni. En 1987, la COOCENKI a été officiellement reconnue en tant qu’union, ce qui a renforcé son pouvoir de négociation. Chaque coopérative membre doit payer des droits d’entrée tels que fixés par les membres lors de l’Assemblée Générale, souscrire à payer la part sociale de 2.100$, en plus d’une cotisation annuelle selon la situation financière de la coopérative. La première étape constistait en l’intensification agricole à travers la GIFS L’intensification agricole sert à augmenter la productivité. L ‘intensification peut prendre plusieurs formes, entre autres l’irrigation et l’utilisation des animaux ou des machines à la place de la main d’oeuvre humaine. IFDC et son projet CATALIST utilisent la Gestion Integree de la Fertilite du Sol en tant qu’instrument pour augmenter la production et fortifier la chaiine de valeur. Les stratégies de la GIFS consistent essentiellement à combiner les engrais minéraux aux amendements disponibles localement tels que les résidus de récolte, le compost et l’engrais vert ; pour réapprovisionner les éléments nutritifs du sol perdus, ce qui améliore la fertilité de ce dernier et favorise l’accroissement des cultures. Les amendements organiques du sol interagissent avec les engrais minéraux ce qui améliore la qualité du sol et l’efficacité des engrais et autres intrants agricoles (les semences, les produits phytosanitaires et l’eau). De plus, la GIFS promeut les pratiques améliorées de gestion des

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COOCENKI Case Study in French

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Page 1: COOCENKI Case Study in French

Les prix des produits sontactualisés de façon hebdomadaire,à l’intention des producteurs.

Logo de la COOCENKI

a project for the great lakes region of central africa

CATALIST Burundi • DR Congo • Rwanda

Catalyze Accelerated Agricultural Intensification for Social and Environmental Stability

Case Study: COOCENKI

«

Une Union de Producteurs Escalade la Chaîne de Valeur

L’agriculture constitue la principale source de revenues de la majorité des populations du Nord Kivu (en

République Démocratique du Congo ou RDC), et si les producteurs demeurent dans l’agriculture de subsistance, ils resteront toujours dans la pauvreté », déclare Daniel Muhindo Bunambo, Directeur de la Coopérative Centrale du Nord Kivu (COOCENKI).

Selon Daniel Bunambo, COOCENKI a été créée en 1980, sous l’initiative de trois coopératives primaires à savoir la COOPAMU Mbingi, la COOPROAGRI Mighobwe et la SOPLAKI de Kayna. L’Union est née d’un désir des producteurs membres des coopératives de développer un plus large accès à des marchés importants tels que ceux de Goma et de Butembo. En vue d’être plus fortes, ces coopératives ont convaincu sept autres coopératives primaires d’adhérer à l’union pour qu’à la création, la COOCENKI comptait déjà dix coopératives membres. Aujourd’hui, COOCENKI comprend 25 coopératives opérant au sein de trois territoires du Nord Kivu, à savoir Rutshuru, Lubero et Beni.

En 1987, la COOCENKI a été officiellement reconnue en tant qu’union, ce qui a renforcé son pouvoir de négociation. Chaque coopérative membre doit payer des droits d’entrée tels que fixés par les membres lors de l’Assemblée

Générale, souscrire à payer la part sociale de 2.100$, en plus d’une cotisation annuelle selon la situation financière de la coopérative.

La première étape constistait en l’intensification agricole à travers la GIFS L’intensification agricole sert à augmenter la productivité. L ‘intensification peut prendre plusieurs formes, entre autres l’irrigation et l’utilisation des animaux ou des machines à la place de la main d’oeuvre humaine. IFDC et son projet CATALIST utilisent la Gestion Integree de la Fertilite du Sol en tant qu’instrument pour augmenter la production et fortifier la chaiine de valeur. Les stratégies de la GIFS consistent essentiellement à combiner les engrais minéraux aux amendements disponibles localement tels que les résidus de récolte, le compost et l’engrais vert ; pour réapprovisionner les éléments nutritifs du sol perdus, ce qui améliore la fertilité de ce dernier et favorise l’accroissement des cultures. Les amendements organiques du sol interagissent avec les engrais minéraux ce qui améliore la qualité du sol et l’efficacité des engrais et autres intrants agricoles (les semences, les produits phytosanitaires et l’eau). De plus, la GIFS promeut les pratiques améliorées de gestion des

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cultures, les mesures de lutte contre l’érosion et le lessivage et les techniques d’amélioration de la maintenance de la matière organique du sol.

Les membres de COOCENKI devaient améliorer la fertilité de leurs terres afin d’augmenter leur rendement. La plupart des producteurs du Nord Kivu ne possèdent que de petits lopins de terre. Cependant, avec l’introduction de la GIFS en 2007, ils sont parvenus à augmenter leur production. L’utilisation de la GIFS leur permet de nourrir leurs familles tout en augmentant leurs revenues à travers la vente du surplus de la production.

« CATALIST nous a enseigné des techniques modernes de production végétale appuyée par la fertilisation de la même manière qu’on enseigne la lecture A, B, C, D à un enfant. Avant, l’apprentissage de la GIFS nous n’avions que de vagues notions sur l’utilisation des engrais », dit Bunambo.

Avec les premiers succès dus à l’application de la GIFS sur le maïs et la pomme de terre, les producteurs ont adopté la technologie en grand nombre. Ils ont appris à connaître quels types et quantités d’engrais sont nécessaires selon la culture, aussi bien d’autres questions telles que l’utilisation de la matière organique, le sarclage et autres techniques appropriées.

Le processus a porté du fruitAvant l’introduction de l’intensification agricole sur la culture de maïs, ,le producteur moyen produisait 1,2 tonnes par hectare (t/ha). Après l’application de la GIFS à Kalunguta, le rendement est passé à 5,6- 6,7 t/ha, du jamais vu dans la région ! Plus important encore, le coût de production est descendu de 130$ à 85$ la tonne. Par

conséquent, dans le district de Beni, 985 producteurs des villages de Kalunguta, Kabasha et Maboya, dont la moitié est constituée de femmes, ont participé avec attention à l’ensemble des activités culturales dans les champs de démonstration sur le maïs au cours de la première saison de 2010.

Deuxième étape : ajouter de la valeur pour de meilleurs profits L’augmentation de la production constituait la première étape du processus de développement des conditions de vie des membres de la COOCENKI. L’étape suivante de ce processus consistait à développer un accès au marché plus fort en structurant une chaîne de valeur agricole.

IFDC contribue à augmenter la productivité et la profitabilité/le profit des petits producteurs à travers le développement de chaînes de valeur agricoles compétitives et durables. L’établissement de la chaînes de valeur d’une culture donnée permet non seulement aux producteurs de passer de l’agriculture de subsistence à l’agriculture orientée vers le marché, mais leur donne également les outils nécessaires à l’appropriation du processus afin de baatir un marché durable.

Les activités d’agribusiness de l’IFDC visent toute la chaîne de valeur – des semences plantées par les producteurs à la commercialisation de leur récolte. Les membres du personnel de l’IFDC cherchent à renforcer les capacités de tous les membres de la chaîne de

valeur pour plus de professionalisme et d’efficacité. Ceci comprend

des efforts participatifs pour favoriser la productivité et lier

les producteurs aux marchés d’intrants et de produits

agricoles. Certaines

des activités sont le renforcement des associations des producteurs et des commerçants et le développement de systèmes d’information des marchés servant les producteurs, les commerçants, les transformateurs et les consommateurs. IFDC travaille également à la création de politiques incitatives et d’un environnement favorable à la libre circulation des intrants et au renforcement du commerce intra-régional.

La chaîne de valeur des intrants agricoles est constituée des étapes et acteurs impliqués jusqu’à la récolte. Ceux-ci incluent par exemple des vendeurs d’engrais, semences et produits phytosanitaires effectifs qui aident les producteurs à apprendre des techniques agricoles plus effectives. La chaîne de valeur des produits agricoles quant à elle est faite de toutes les étapes que suit un produit donné, de la récolte au consommateur. Le développement de la chaîne de valeur agricole consiste donc à lier les producteurs à toute personne pouvant les aider à cultiver, à transformer, à emballer, à commercialiser et enfin à vendre la nourriture qu’ils produisent.

Les leaders de COOCENKI ont compris que la meilleure façon d’augmenter les revenues était d’escalader la chaîne de valeur, en introduisant surtout la transformation. S’impliquer davantage dans la chaîne permet de générer plus de profits et augmenter les opportunités d’emplois tels que les travaux de transport, la main d’œuvre, les techniciens appropriés, etc. Les membres de la COOCENKI commençaient à avancer de la simple production à un nouveau segment du marché – la transformation en farine de maïs. Ceci offrit de nouvelles opportunités d’augmentation des revenus.

Kahindo Siherya et Kavugho Muvunga de

la section de Maboya de la COOPAHA montrent

la qualité des tiges de maïs obtenues la GIFS est appliquée correctement.

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Construction d’une usine de transformationA travers une subvention de l’ONG Belge VECO, COOCENKI a pu bâtir l’usine de transformation de maïs de Kyambogho, à Butembo. COOCENKI a pour sa part contribué 20% du cout total de la construction de ce bâtiment. Avec 3 décortiqueuses et 4 moulins, les producteurs ont vendu leur surplus de récolte à l’usine pour transformation.

Auparavant, les producteurs n’avaient pas un accès facile à la transformation du maïs. Avec le nouvel équipement, ils peuvent moudre jusqu’à 10T de maïs par jour.

Le moulage consiste essentiellement en 3 étapes, dont le nettoyage manuel des épis afin d’enlever les impuretés telles que les petits cailloux et les feuilles. La deuxième étape consiste à mettre le maïs dans une des trois machines de décorticage. Une partie du maïs nettoyé est utilisé comme fourrage. Le maïs est ensuite moulu dans une des quatre machines ayant la capacité de produire 2,5 tonnes de farine de qualité supérieure par jour. Après la récolte, les moulins sont en marche durant des fois jusqu’à 12h par jour.

L’usine a été placée à 11 km du centre ville, sur une route ayant accès aux marchés des environs de Butembo. Cet emplacement a été sélectionné par COOCENKI pour des raisons environnementales car cela permet d’épargner les populations de la pollution et de la poussière dégagée lors du traitement du maïs. Par ailleurs, d’autres avantages sont relatifs à la proximité de la maïserie au centre d’approvisionnement en carburant et à l’accès aux techniciens et matériels pour l’entretien de unité de transformation,

mais aussi la possibilité d’avoir un jour accès au courant hydroélectrique.

COOCENKI et le Programme Alimentaire MondialEn 2005, d’importants efforts de plaidoirie ont été menés par les producteurs avec l’appui et l’accompagnement de VECO pour persuader le Programme Alimentaire Mondial (PAM) à cesser d’importer ses réserves de nourriture de l’extérieur mais à plutôt acheter chez les producteurs locaux.

En 2007, COOCENKI a été acceptée par PAM comme fournisseur de vivres alimentaires Par conséquent, le PAM a d’abord accepté d’acheter les aliments tels que le maïs et les haricots. Cet accord signifiait que les producteurs avaient à présent un marché d’écoulement de leur production. COOCENKI commença à fournir 150 tonnes de farine de maïs au PAM cette année là.

En 2008, deux contrats de farine maïs ont été signés – un premier de 300T et un deuxième de 200 tonnes. Pour le contrat de 300 tonnes, la livraison est intervenue lors de période de la crise alimentaire mondiale et COOCENKI s’est vu dans l’impossibilité de fournir les 300 tonnes et n’a pu livrer que 200 tonnes.

Les producteurs de COOCENKI reçoivent la valeur du prix initial du marché majorée d’une petite différence par rapport aux prix offert par les commerçants, et plus tard, ils empochent 75% du bénéfice net comme ristourne à la fin de l’année. Le 25% restant sont réinvestis par COOCENKI dans la production et en équipements.

Le premier contrat avec le PAM payait 800$ par tonne pour les haricots et 450$ par tonne pour la farine de maïs. Malgré que les choses se soient développées de façon positive, le coût de production en 2008 a fait qu’il n’y a pas eu de profits supplémentaires à distribuer aux producteurs. De plus, le maïs a été livré en retard ; heureusement le PAM ne leur a pas fait payer d’amendes. Les membres de COOCENKI ont cependant réalisé qu’il avait beaucoup à apprendre afin de devenir un acteur fiable de la chaîne de valeur. En Avril 2010, le PAM a renforcé sa relation avec la COOCENKI en signant un contrat de livraison de 250 tonnes de maïs non transformé dont la livraison était programmée en juin 2010.

Des pertes inattenduesMalgré la garantie du marché d’écoulement de sa production, COOCENKI enregistrait des pertes. Il fallait comprenne pourquoi une perte dans des circonstances qui semblaient si propices. C’est ainsi qu’après évaluation de la situation, ils ont compris que la plupart des pertes encourues résultaient de problèmes liés à la production. Trois principaux problemes furent répértoriés, à savoir l’humidite, les couts de transport et les taxes.

Malgré les obstacles, les membres sont satisfaits parce qu’ils ont enfin un marché fiable de leurs produits.

Et bien que nombreuses de ses activités ont été appuyées par des bailleurs, COOCENKI a de projets financés par l’union elle-même, sans appui de bailleurs dont la principale activité est la commercialisation des produits et des intrants agricoles. Au total, l’organisation a atteint un chiffre d’affaires de 711.241$ à partir de ses activités d’autofinancement.

Kavugho Kisonia Desanges, agent de COOCENKI à Butembo chargée de la promotion féminine, à la Maïserie de COOCENKI entrain d’inspecter la qualité du maïs livré par les paysannes appuyées par CATALIST.

Page 4: COOCENKI Case Study in French

La présente brochure est une publication de CATALIST, un projet exécuté par l’IFDC. | www.ifdc-catalist.org | [email protected] fonds sont généreusement accordés par la Direction Générale de la Coopération Internationale des Pays Bas (DGIS).

IFDC RwandaKimihurura II, n°730 – District de Gasabo B.P. 6758 – KigaliTéléphone: +250 255 10 42 11

IFDC Burundi3 - Bweru Street Rohero IIB.P. 1995, BujumburaTéléphone: +257 22 25 78 75 +257 22 27 35 66

IFDC CongoQ. Himbi, GomaTéléphone: +243 998 625 515 +243 811 821 661

Av. du Marché n°20, Commune KimemiVille de Butembo – Nord Kivu, RDCTéléphone: +243 998 605 [email protected]

SIEGE DU PROJET BUREAU DU BURUNDI BUREAU DE LA RDC COOCENKI – www.coocenki.org

CATALIST

COOCENKI dans le marché localEn plus du marché du PAM, la COOCENKI satisfait également le consommateur local en produisant la farine de maïs adaptée aux goûts et préférences de la population de Butembo et de ses environs. Ceci augmente également les revenus des producteurs de maïs dans le Grand Nord. A la fin de l’année, les ristournes sont partagées entre les coopératives au prorata de leurs transactions avec l’Union. Selon les règlements de l’organisation, 10% du bénéfice net sert de réserve statutaire, autres 10pourcent comme réserve légale et cinq pourcent et est affectée au renforcement du capital comme rémunération des parts sociales des actionnaires.

Extension future: développement du marché des intrantsCOOCENKI a l’ambition de devenir la première organisation du Kivu à se spécialiser dans le développement des marchés des intrants. En partenariat avec CATALIST, l’union augmente sa connaissance sur les intrants agricoles. Ils ont récemment participé dans un programme de formation de vendeurs d’intrants du Nord Kivu et COOCENKI est actuellement entrain d’établir la vente d’intrants agricoles dans la région.

Un bref aperçu sur CATALISTLe projet quinquennal de l’IFDC a débuté en octobre 2006, sous le financement de la Direction Générale de la Coopération Internationale des Pays Bas (DGIS). La supervision du Projet est assurée par l’Ambassade des Pays Bas au Rwanda. Le but de CATALIST est d’augmenter la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et améliorer la collaboration régionale afin de promouvoir la paix et la sécurité dans la Région des Grands Lacs de l’Afrique Centrale.

4. Feston Mwandu Paluku, Magasinier à la

COOCENKI entrain de peser le maïs livré par les

producteurs au dépôt de la COOCENKI à Butembo.