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Coraf Action Coraf Action 5e bimestre 2014 www.coraf.org PRODUCTEURS ET UTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE N° 74 Vouloir faire monter la satisfaction des besoins en semences de 12 à 25 pour cent, en cinq ans, c’est-à-dire de 2012 à 2017, c’est bien l’intention ferme et affichée du Programme sur les semences en Afrque de l’Ouest (PSAO/WASP). Mais est-ce dans ses cordes ? Très certainement. Car il n’est surtout pas seul : mis en œuvre dans sept pays par le CORAF/ WECARD, il bénéficie de la collaboration active de leur SNRA et de l’appui du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID . Pour ne citer qu’eux ! D OCTOBRE 2013 À MARS 2014, BEAU- coup d’activités n’ont pu être réa- lisées, en six mois, mais cela n’a nullement empêché que le Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest fasse faire des bonds considérables aux systèmes semenciers nationaux dans l’approvisionnement progressif des semences, dans la sous-région. Ce changement notable n’étonne guère, parce qu’il est palpable au Benin, Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal grâce à la coordination du CORAF/WECARD, au travail de terrain effectué par les acteurs agricoles impli- qués et le solide appui du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID. C’est dire à quel point est grande son Afrique de l’Ouest 2013-2014 : les petites et moyennes Entreprises s’invitent en masse au banquet semencier

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Page 1: CORAF Action N.74

Coraf ActionCoraf Action5e bimestre 2014

www.coraf.org

PRODUCTEURS ETUTILISATEURS AU CENTRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE

LETTRE D'INFORMATION BIMESTRIELLE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLES EN AFRIQUE DE L'OUEST ET DU CENTRE

N° 74

Vouloir faire monter la satisfaction des besoins en semences de 12 à 25 pour cent, en cinq ans, c’est-à-dire de 2012 à 2017, c’est bien l’intention ferme et affichée du Programme sur les semences en Afrque de l’Ouest (PSAO/WASP). Mais est-ce dans ses cordes ? Très certainement. Car il n’est surtout pas seul : mis en œuvre dans sept pays par le CORAF/WECARD, il bénéficie de la collaboration active de leur SNRA et de l’appui du bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID .Pour ne citer qu’eux !

D’OCTOBRE 2013 À MARS 2014, BEAU-coup d’activités n’ont pu être réa-lisées, en six mois, mais cela n’a

nullement empêché que le Programmesur les semences en Afrique de l’Ouestfasse faire des bonds considérables

aux systèmes semenciers nationauxdans l’approvisionnement progressifdes semences, dans la sous-région. Cechangement notable n’étonne guère,parce qu’il est palpable au Benin,Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger, Nigeria

et Sénégal grâce à la coordination duCORAF/WECARD, au travail de terraineffectué par les acteurs agricoles impli-qués et le solide appui du bureau Afriquede l’Ouest de l’USAID. C’est dire à quel point est grande son

Afrique de l’Ouest2013-2014 : les petites et moyennes Entreprises

s’invitent en masse au banquet semencier

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALEECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

ambition à contribuer à l’amélioration durable de la productivi-té agricole par des actions de recherche-développement, maiségalement par l’élaboration de politiques sur les semences etl’application du règlement semencier communautaire de laCEDEAO. Deux choses qui vont au-delà de ces 7 pays, enenglobant 10 autres, dont les 15 de cette dernière, les 8 del’UEMOA et les 13 du CILSS, certains étant membres de l’uneet de l’autre de ces 3 institutions.De quelle nature sont-ils ces progrès ? Dans quels domainessont-ils advenus ? Pour répondre, en premier lieu, à ces lancinantes questions,un tour d’horizon des réalisations, sur cette période, estnécessaire à faire. Les bureaux sous-régionaux et nationauxsont tous équipés et leur gestion en est devenue aisée. Lepartenariat, vu sous l’angle de la mise en oeuvre des activi-tés, s’avère amélioré grâce à l’entretien du dialogue et de laparticipation aux réunions consultatives des partenairesactuels, rejoints par plusieurs nouveaux autres que sont lesOrganisations régionales et le Secteur privé (lire articles édi-tions précédentes).

Améliorer les capacités du Secteur privé et encourager les investissements

En second lieu, le Plan d’action, conçu pour la concrétisationde l’Alliance pour une industrie semencière en Afrique del’Ouest (ASIWA), est finalisé. L’étude, qui prépare l’établis-sement du Comité Ouest africain sur les semences végétaleset plants (COASem), est aussi bouclée. La réalisation d’uneautre étude portant, cette fois, sur l’élaboration d’une stratégiede communication, est avancée. En troisième lieu, au moyen de la formation, 170 acteurs ontvu leurs capacités renforcées. Environ 60, représentanttoutes les composantes de la chaîne de valeur semencière etprovenant de 8 pays, se sont vu perfectionner à l’introductionde la question genre dans le système semencier sous-régional. D’autres, tels les régulateurs de ces systèmes, l’ontété à l’application adéquate du règlement semencier commu-nautaire. Vingt-trois agents des unités semencières des SNRA, quiavaient besoin de produire des semences de pré-base enquantité et de qualité requises, l’ont aussi été, au Sénégal,sur leur production, leur transformation, la maintenance varié-tale, tout comme les chercheurs les ont familiarisés avec lamanipulation des semences en laboratoire. La productionavait enregistré, en effet, de modestes résultats. D’ailleurs,un outil de modélisation, servant à estimer les différentescatégories de semences de pré-base et de semences certi-fiées à produire, est développé et partagé avec les spécialis-tes nationaux aux fins de son adoption. Les SNRA ainsiassistés se retrouvent à même de planifier les volumes desemences de pré-base exigés pour produire les quantitéssubséquentes des autres semences. C’est également unegarantie pour eux de pouvoir appuyer la rationalisation desrôles au sein des acteurs agricoles, en vue d’assurer que lesvraies cibles soient touchées.A cet égard, le Mali et le Burkina Faso ont organisé des ren-contres. La feuille de route dessinée, qui en a résulté, est projetée sur une période de 5 années et basée sur les infor-mations disponibles et relatives aux quantités de ces 3 caté-gories de semences des variétés dont on a besoin dans la

période 2014 -2017. Les pays restants devront se voir repro-duite cette activité, avant la fin du troisième trimestre de 2014.Au Ghana, la thématique des procédures de vulgarisationdes variétés a été servie à 27 acteurs ; à Abuja, c’est au tourde la mise en oeuvre du règlement semencier communau-taire de l’être au profit de 63 acteurs. Par ailleurs, l’Universityof Ghana a soumis deux propositions, l’une sur la formationen production de semences de pré-base, l’autre sur les tech-nologies que doit financer le Programme de productivité agri-cole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAP).En quatrième lieu, pour assister les petites et moyennesEntreprises (PME), l’agro-business est érigé en stratégie leurvenant en aide, afin qu’elles puissent élaborer des plans d’af-faire, accéder aux facilités de prêt auprès des banques etinstitutions de micro-finance, développer un système d’infor-mation de marché sur les semences à partir d’une plateformeélectronique, élaborer un guide sous-régional du Secteurprivé semencier.Le clou des réalisations de ce partenariat public-privé est leprojet de création de cette ASIWA. Par des engagementsformels pris à cet égard, tout le monde est mobilisé, à com-mencer par les Associations nationales de commerce dessemences (ANCS), autour de l’exécution des Plans d’actionconjoints avec comme principale visée d’améliorer les capa-cités du Secteur privé et d’encourager les investissements.

Comités régionaux sur les engrais, les pesticides et les semences

En cinquième lieu, concernant les politiques en matière desemence, un groupe de travail, ayant pour charge de prendreen considération et de surveiller les conséquences politiques,environnementales et sécuritaires observées du fait de lamise à exécution des actions prévues, travaille à l’utilisationdes règles et méthodes édictées dans le Plan d’action sur lerapport d’évaluation et d’utilisation sécurisante des pesticides(PERSUAP) de l’USAID. En sixième lieu, un autre type de partenariat s’est noué avecl’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA),en février 2014, à Ouagadougou, comme un fruit de l’en-gagement réciproque de cheminer ensemble vers la réalisa-tion de ce fameux règlement semencier communautaire quepartage, rappelons-le, la CEDEAO avec l’UEMOA et leCILSS. L’intérêt de l’UEMOA, en ce qui la concerne, pourl’amélioration du système semencier végétal et animal,l’appui aux actions de promotion de la qualité dans lessemences des variétés améliorées et résistantes au stress etla concertation technique avec le CILSS sur la question del’harmonisation règlementaire, est hautement manifeste.C’est la raison pour laquelle elle ne cache pas vouloir aussifaire siens les objectifs de ce Programme sur les semencesdu CORAF/WECARD. La collaboration avec le PPAAO/WAAPP et les institutionspartenaires, née aussi à Ouagadougou, est d’une importancecapitale, dans la mesure où le Programme partage, aujour-d’hui, sa stratégie et ses résultats préliminaires avec lesacteurs de 13 pays couverts par le PPAAO/WAAPP. On com-prend alors ce pour quoi un pays comme le Liberia n’a pashésité à formuler la requête spéciale d’être assisté par lePSAO/WASP pour renforcer ses capacités de mise en œuvrede l’harmonisation de la règlementation sur les semences.

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ECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

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Est dans la même dynamique la collaboration avec, d’unepart, le Department of Foreign Affairs and Trade (DFAT, ex-AusAID) d’Australie et, d’autre part, avec le Programme dedissémination des nouvelles technologies agricoles enAfrique (DONATA) lancé par le Forum pour la recherche agri-cole en Afrique (FARA). Avec le premier, elle a débouché surla sélection de 2 plateformes d’innovation technologiquegrâce aux projets de systèmes semenciers financés par lui-même, jusqu’en fin 2014. De ce fait, l’implication des spécialis-tes du Ghana, Burkina Faso et Mali a favorisé l’utilisationaccrue des semences et l’intégration de ces plateformes auxactivités du PSAO/WASP. Avec le second, la mise en placede ces plates formes a rendu possible l’augmentation du tauxd’adoption des semences certifiées. Il en est de même pour la collaboration avec le G8 (Groupedes huit pays les plus industrialisés du monde), l’USAID etl’AGRA (Alliance pour la révolution verte en Afrique). N’a-t-ellepas permis de sceller l’entente entre les 2 projets d’aug-menter les semences et les autres technologies sur l’usagedu système d’incubation ? Ce système est à même, audemeurant, de développer l’entreprenariat d’agro-businessdans les pays du Programme. La collaboration avec le West Africa Fertilizer Program(WAFP) de l’International Fertilizer Development Center(IFDC) et l’Institut du Sahel (INSAH) n’est pas non plus desmoindres. En effet, les discussions ont été conclues surl’usage d’une approche commune de mise en place descomités régionaux sur les engrais, les pesticides et lessemences. Une entente s’est tout aussi bien contractée sur l’option d’uti-liser les semences promues par le PSAO/WASP dans lesessais de démonstration des engrais effectués par le PPAAO/WAPP. D’ailleurs, l’accélération de l’adoption de la règlemen-

tation nouvellement approuvée sur les engrais dépend de l’al-liance réalisée entre celui-là et les unités de coordinationnationales et régionales de celui-ci.

Leur implantation est différemment appréciée d’un pays à l’autre

Avec l’Association africaine du commerce sur les semences(AFSTA), engagement est pris de tout faire pour soutenirfortement les ANCS locales, en les rapprochant sous forme departenariat des PME, firmes et organisations internationales, etpour les impliquer dans ses activités. Pour commencer, 7 lead-ers d’entre les ANCS sont censées participer au Congrès decette Association africaine tenue, en mars 2014, à Tunis, avecla ferme intention de les faire contribuer essentiellement à lamultiplication des connaissances en matière de collaborationdes principaux acteurs régionaux à l’édification d’une com-préhension commune du comment améliorer l’approche derenforcement du regroupement du Secteur privé.En septième lieu, c’est en mars 2014, 56,36 tonnes desemences de pré-base sont produites, dont 10 tonnes demaïs, 5,36 tonnes de sorgho, 39 tonnes de riz et 2 tonnes deniébé. Et les semences sont déjà distribuées par les PME, envertu d’un accord contractuel avec le Secteur privé aux finsde leur transfert. Du reste, convaincu que ce dernier peutfaire davantage, le bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID aexhorté le PSAO/WASP à mener une brève étude sur l’évo-lution de l’industrie semencière Ouest africaine portant surles 10 dernières années. Ce qui fut fait, et elle révèle qu’il y ades résultats positifs dus, généralement, aux efforts consen-tis, en 2010, au renforcement de la chaîne de valeur semen-cière et, particulièrement, à l’introduction commerciale deshybrides et variétés pures et au renforcement des capacitésdes acteurs à tous les niveaux (consulter figures 1 à 6).

Figure 1 : Situation de 7 pays en 2013

Figures 1 à 6 : Evolution de la production de semences de pré-base de la sous-région, durant les 10 dernières années.

Figure 2 : Situation de 13 pays en 2013 Figure 3 : Comparaison du disponible potentielet actuel de semences, en 2009 et 2013

Figure 4 : Tendance évolutive des semencesusitées au Nigeria, de 2005 à 2013

Figure 5 : Tendance évolutive des semencesusitées au Ghana, de 2001 à 2013

Figure 6 : Tendance évolutive des semencesusitées au Burkina Faso, de 2001 à 2012

Comparison of Potential and ActualAvailable seed in 2009 and 2013

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALEECHOS DE LA RECHERCHE REGIONALE

Cette étude vient à son heure pour baliser et éclairer ce cheminencore lugubre : assister le Secteur privé et y faire émerger des« champions » à même de transformer le commerce semencierde l’informel au formel et impulser les aptitudes à accéder auxcrédits bancaires et micro-financiers. Pour y parvenir une note de stratégie sur l’assistance aux servi-ces de développement des affaires est conçue et appliquéedans les pays. De la sorte, dans chaque ANCS (conférer enca-dré 1), au moins 5 d’entre les PME sont guidées pour s’occuperà solutionner les questions posées par leur propre systèmesemencier. Il s’agit, en l’occurrence, de faire en sorte qu’ellessachent faire la confection de plans d’affaires attractifs et ban-quables ; engager effectivement le dialogue avec les banqueset autres institutions financières ; accéder et gérer les prêts àeux consentis ; se faire livrer les outils de gestion desaffaires ; obtenir le soutien de tout projet de joint-venture ;entrer en contact relationnel avec les compagnies interna-tionales.

UNIS, Union nationale interprofessionnelles dessemences, Sénégal, ASSEMA, Association semencière du Mali,UNPSB, Union nationale des producteurs desemences fourragères du Burkina, Burkina Faso, ANPPSN, Association des producteurs privés desemences du Niger, SEEDAN, Seed Association of Nigeria, SEEDPAG, Seed Producers’ Association of Ghana, ANASEB, Association nationale des semenciers duBenin.

Du reste, leur implantation est différemment appréciée d’unpays à l’autre, dès lors que, globalement, sur les 11 PMEsélectionnées, le Niger en a engrangées 6 implantées àNiamey, à Maradi et à Dosso (conférer tableau 2). Il faut direqu’elles essaiment dans ce pays.

Tableau 1 : Les petites et moyennes Entreprises dotées deplans d’affaire élaborés avec l’assistance du PSAO/WASP,au Niger

Numéro petite et moyenne Entreprise Lieu1 MANOMA S.A Niamey2 AINOMA S.A Niamey3 HUS’A S.A Dosso4 Ferme semencière Alheri Dosso

(Doutchi)5 Ferme semencière Amate Maradi6 HALAL S.A Maradi

Et ce n’est pas le seul record nigérien, puisque 6 autres orga-nisations en ont bénéficié. Sans compter que 2 batteusessemencières multifonctionnelles à riz, à sorgho, à millet, à blé,à maïs et à niébé sont également procurées à l’INRAN, toutcomme à 6 compagnies privées, basées dans la région deMaradi, pour pouvoir impulser les opérations de nettoyage et

de transformation améliorant la qualité des semences pro-duites.

Une grande visibilité auprès à la fois des acteurs nationaux et régionaux et…

En outre, PME, compagnies et organisations détiennent d’im-portantes données sur les semences servant actuellement àl’élaboration d’un directory annuel (guide de présentation desstructures et de leurs caractéristiques) qui aide les acteursindustriels à prendre des décisions et apporte du sang neuf à lacommercialisation (consulter tableau 2). Acheteurs et consom-mateurs potentiels devront être également touchés pouréchanger entre eux, ce qui est propice à la visibilité desaffaires.

Tableau 2 : Inventaire des compagnies et organisationssemencières selon les pays

Pays Nombre de compagnies Commentaireet d’organisations

Bénin 31Burkina Faso 6Ghana 7Mali 300Niger 230Nigeria 67Sénégal Non disponible

Toute entité procureles renseignements

sur son appellation, lelieu du siège, sa

nature, le type d’oc-cupation la définissantle mieux, son adressecomplète, les culturespratiquées, le nombrede ses employés, etc.

En huitième lieu, enfin, l’estimation de la demande semen-cière sous-régionale est devenue une réalité, du reste depuis2013 déjà. Dans 13 pays, a commencé une collecte des don-nées sur la production, les besoins potentiels, l’approvision-nement actuel et les prix des spéculations que sont le maïs, lesorgho, le millet, le riz, le niébé et l’arachide. Le but ultime viséest de déterminer la valeur du marché aux fins d’attirer lesinvestissements (voir tableau 3).

Tableau 3 : Demande, approvisionnement et valeur dessemences dans 13 pays

Besoin et fourniture Quantité Valeuren semences de semences des semences

(en tonne) (en dollar américain)

Besoin potentiel 1 335 400 1 713 265 500Fourniture actuelle 182 000 214 593 900Pourcentage exploité 13,6 % 12,5 %

De plus, dans la seconde moitié de l’année 2014, une vasteétude régionale, assortie d’une analyse des coûts et béné-fices sur tout le long de la chaîne de valeur, est prévue avecle concours de l’IITA (International Institute of Tropical Agri-culture). Cette fois-ci, elle va au-delà de la seule demandepotentielle et compte saisir les réels besoins sur tous lesaspects des transactions commerciales.

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Tableau 1: Mesures prises par 13 Etats membres de laCEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS pour la mise en œuvrede la politique sous-régionale sur les semences

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Dans le cadre du partenariat public-privé, le Projet « Produc-tion de semences et approvisionnement en Afrique de l’Ouest» a fait l’objet d’un accord entre le Réseau des OrganisationsPaysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest(ROPPA) et le CORAF/WECARD. Le Bénin, le Burkina Faso,la Gambie, le Liberia, le Mali, le Niger et le Sénégal se lepartageront pour y gagner mutuellement les mêmes avan-tages, durant trois ans, c’est-à-dire de 2014 à 2016. Entiè-rement financé par le PPAAO/WAPP, il vise aussi à accroîtrede 25 % la production des semences certifiées de maïs, deriz, de sorgho, d’arachide et de niébé. Dans tout ce « remue-ménage », le PSAO/WASP y gagne unplus – et ce n’est pas rien – une grande visibilité auprès à lafois des acteurs nationaux et régionaux et des institutionsinternationales. Elle résulte des efforts concertés dans sa pro-motion par le biais de belles et agréables publications écrites,tels les brochures, fiches techniques et posters, avec commecadre le Plan de communication presque ficelé.

Contact : Anatole Yékémian KonéCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] : www.coraf.org

Les acteurs agricolesrament dans la mêmecadence politique et

industrielle semencières Mine de rien, l’évolution de l’industrie semencièreafricaine ainsi que de la politique semencière Ouestafricaine harmonisée ne date ni d’hier encore moins d’au-jourd’hui. C’est une longue histoire de cinquante-quatreans pour la première et de trente-quatre ans pour la seconde. Pour vous en convaincre, voici le récit raconté,le 13 mars 2014, par un rapport du PSAO/WASP(Programme sur les semences en Afrique de l’Ouest).

LES DÉBUTS DE L’INDUSTRIE SEMENCIÈRE AFRICAINE NE DATENTpas d’hier. Ceux de la politique semencière Ouest afri-caine non plus. Aux premières heures de l’élaboration

du Programme détaillé pour le développement de l’agricultu-re en Afrique (PDDAA), cette sous-région africaine était là,non pas par sa seule présence, mais aussi par sa dotationd’une politique semencière et d’accès des producteurs à dessemences de qualité, comme contribution à ce processusauquel le CORAF/WECARD a donné le meilleur de lui-même.Tout débute à Abidjan. Lorsque le processus d’élaborationd’une politique semencière régionale harmonisée pour l’Afriquesub-saharienne est lancé, en 1998, et a « accouché » du

Réseau sur les semences en Afrique. Lui succède une sériede rencontres consultatives, à Dakar et à Lomé, en 2004, quiont facilité la participation de l’ensemble des acteurs à l’élabo-ration de cette politique assortie d’une règlementation.

Haut niveau de développement des capacités et des infrastructures

Un an après, plus exactement en novembre 2005, cette fois-ci, à Accra, ils étendent le mouvement au territoire des Etatsmembres de la Communauté économique des Etats del’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique etmonétaire Ouest africaine (UEMOA). La même année, deretour à Lomé, la dernière réunion a mené droit vers la valida-tion du document de règlement semencier communautaire.C’est ainsi qu’en juin de l’année suivante, 2006, ces deuxOrganisations économiques régionales jointes par le Comitéinter-Etats de lutte contre la sécheresse (CILSS) adoptèrentla feuille de route leur dictant de travailler à la préparationd’un règlement semencier communautaire à part entière. Mai2008 a vu se conclure l’adoption par le Conseil des ministresde la CEDEAO de ce règlement C/REG.4/05/2008 d’har-monisation des règles, des principes de transparence, despratiques commerciales, de réduction des décisions arbi-traires, d’application des règles communes sur la qualitésemencière et de protection phytosanitaire appropriée et d’unmécanisme national et sous-régional d’échange et de suivi, ils’agit, en l’occurrence, du Comité Ouest africain dessemences végétales et plants (COASem).Rappelons que ce dernier a pour vocation de rendre plusaisés la production, le contrôle de qualité, la certification et lacommercialisation des semences, plants, plantules. En somme,vulgariser et enregistrer les variétés incluant leur inscriptiondans les catalogues nationaux et sous-régionaux ; le contrôlede qualité et la certification intégrant l’accréditation ; l’import-export de semences prenant en compte la mise en quaran-taine des ravageurs ; impulser un environnement politiquefavorable à l’émergence d’un Secteur privé développé etd’un partenariat public-privé renforcé dans la livraison desemences de qualité (consulter tableau 1).

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CORAF ACTION N° 74 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014

ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Quant à l’industrie semencière africaine, son évolution datede plus longtemps. Disons qu’elle est non seulement stimu-lée par les changements intervenus dans les approches derecherche et de développement, mais aussi marquée parplusieurs phases. Durant la période allant d’avant les indé-pendances jusqu’aux années 80, c’était les Etats qui géraientles approvisionnements en semences, les Instituts nationauxde recherche agricole (INRA) et les Centres internationauxde recherche agronomique (CIRA) du Groupe consultatifpour la recherche agricole internationale (GCRAI) qui, en cequi les concerne, s’occupaient essentiellement de ceux desvariétés de culture. Des années 80 à celles de 90, le vent des Programmes d’a-justement structurel des économies sub-sahariennes a aussisoufflé sur le sous-secteur des semences qui se retrouve,d’un jour au lendemain, libéralisé et privatisé. Des années 90 à nos jours, le Secteur privé formel ou infor-mel, constitués des compagnies multinationales, des grou-pements de producteurs et des coopératives, ont vu leur rôles’accroître. A la vérité, il faut souligner que ceci y est égalementpour quelque chose : le soutien des bailleurs de fonds, desgouvernements américains, allemands, hollan-dais, français,etc., à l’industrie semencière pour réaliser un haut niveau dedéveloppement des capacités et des infrastructures.

La demande potentielle en semences a connu la courbe de croissance, à la fois au Ghana…

Cependant, la pérennisation de ces Programmes d’ajustementstructurel n’a pas fait que du bien mais aussi du mal auSecteur public, dès lors que son rôle a été progressivementrétréci comme peau de chagrin, tout comme, d’ailleurs, celuides petites et moyennes Entreprises du Secteur privé appa-rues successivement dans la production et la commercialisa-tion des semences certifiées. Conséquemment, encore aujourd’hui, ce sont les INRA quiont la main basse sur la production des semences de pré-base destinées à développer et à vulgariser les variétés. Etdes facilités de services, tels le conditionnement, le séchageet le stockage, héritées de la période d’avant ces Pro-grammes, sont offertes par les gouvernements au Secteurprivé. Au fil du temps, les compagnies multinationales, dont les pion-niers, Hi-Bred et Monsanto, montrent un intérêt grandissantpour finir par leur installation sur place (on dit délocalisation,maintenant) comme en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Ghanaet au Nigeria, tandis que les compagnies et entrepriseslocales s’évertuent à progresser significativement.Entre 2008 et 2011, l’USAID finance un programme d’alliancesous-régional appelé West Africa Seed Alliance (WASA,Alliance pour les semences en Afrique de l’Ouest) qui cher-chait à assurer que les paysans puissent se procurer, àtemps et à succès, les semences et le matériel de plantationdes variétés améliorées et adaptées. Mais les résultats deson intervention fut modeste. Lui succèdent alors le Programmesur les semences en Afrique de l’Ouest (PSAO/WASP),l’ASIWA et le COASem coordonnés, depuis Dakar, par leCORAF/WECARD.De son côté, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique(AGRA) monte sur l’échiquier muni d’une approche favorableau développement du Secteur privé semencier axé sur lerenforcement des capacités des entrepreneurs locaux et repré-

sentants des compagnies. Ses investissements étaient parti-culièrement impressionnants, et c’est dans l’ordre des chosesqu’elle ait reçu le récent appui additionnel de l’USAID, en vuede réaliser le Projet « Accroissement de la production dessemences et autres technologies ».Quant à l’Africa Seed Trade Association (AFSTA), elle pro-cure présentement divers supports à la formation des capaci-tés des responsables du bureau régional du PSAO/WASP etdes Associations nationales de commerce des semences(ANCS). Revenons à 2008, date à laquelle le règlement semenciercommunautaire a été adopté, pour souligner qu’il a impulséle développement du Secteur privé, à un point tel que pullu-lent presque les petites et moyennes Entreprises au Bénin,Burkina Faso, Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal. Leurexemple a permis de franchir les caps de 11 382 PME, en2010, et de 18 957, en 2013 (voir figure 1).

Figure 1 : Le nombre de PME dans 7 pays d’Afrique del’Ouest, de 2010 à 2013

Entre 2009 et 2013, tout naturellement, la demande potentielleen semences de maïs, de riz, de sorgho, de niébé, de soja etd’arachide a connu la croissance, à la fois au Ghana, auNigeria, au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger, au Mali et enGambie, en passant de 565 000 à 762 676 tonnes, soit unehausse de 35 %, L’approvisionnement en semences des mêmesspéculations en a fait autant, mais avec un record de haussede 184 %, passant de 35 000 à 99 452 tonnes (consulter figure 2)

Figure 2 : Augmentation de la demande potentielle desemences des principaux légumes et céréales et de leurapprovisionnement actuel, dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest,en 2009 et en 2013

A titre de comparaison avec celui des autres céréales etlégumes, l’approvisionnement des semences de riz et demaïs a mieux marché, s’élevant de 20 000 à 100 000 tonnespour la première céréale et de 20 000 à 50 000 tonnes pourla seconde (consulter figures 3 et 4).

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CORAF ACTION N° 74 SEPTEMBRE-OCTOBRE 20147

ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Figures 3 et 4 : Demande potentielle et approvisionnementactuel de semences des principaux légumes et céréales,dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest, entre 2009 et 2013

Si l’on remonte un peu plus loin, c’est-à-dire les 10 dernièresannées, l’on découvre la même évidence : l’usage de cesprincipaux légumes et céréales au Nigeria, Ghana et BurkinaFaso leur a fait faire un bond significatif (conférer figures 5, 6et 7). Même s’il faut admettre que le maïs, le riz et le soja ensont les auteurs-clés, tout au moins au Nigeria et au Ghana. Aider à plus considérer l’usage bénéfique des protéines

pour les humains et les animauxL’approvisionnement en semences de niébé n’a pas été desmeilleurs au Burkina Faso, parce qu’ayant stagné, ce qui enfait l’exception à la règle. Et n’est nullement mieux loti celuide l’arachide qui n’a donné aucun signe d’une augmentationsignificative, dans ces 3 derniers pays. Au contraire de celles de ces 2 derniers légumes, lessemences de maïs ont été progressivement bien approvision-nées au Nigeria, l’action passant de 10 000 à plus de 60 000tonnes, entre 2009 et 2013 (conférer figure 5). Et le pays n’enest pas à son dernier mot, d’autant qu’à la même période,celui des semences certifiées de soja est monté de 5 000 àplus de 30 000 tonnes, confirmant ainsi la réalité que lespaysans accèdent de plus en plus aux semences de qualité.

Source : National Agricultural Research Council, Nigeria

Figure 5 : Evolution tendancielle de l’usage des semencesdes principaux légumes et céréales au Nigeria, de 2005 à2013

Au Ghana, celui des semences certifiées de maïs et desoja a également évolué environ de 1 000 à 3 500 tonnes(conférer figure 6). Le Burkina Faso s’est, tout de même,bien illustré quant à celui des semences certifiés de riz, demaïs et de niébé, qui a effectué un bond significatif, certesatténué par celui demeuré faible des semences certifiéesd’arachide et de soja (voir Figure 7).

Sources : Ghana Statistical Services Department and Ghana Seed InspectionDivision, MOFA

Figure 6 : Evolution tendancielle de l’usage des semences desprincipaux légumes et céréales au Ghana, de 2001 à 2013

Source : Direction de service semencier, Burkina Faso

Figure 7 : Evolution tendancielle de l’usage des semencesdes principaux légumes et céréales au Burkina Faso, de2001 à 2012

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Pour revenir au système semencier, il y a lieu également d’a-jouter que les opportunités d’investissement ne manquentpas, vu le haut potentiel de la demande ainsi que de la valeurmarchande du marché des semences. C’est du moins cequ’apprend l’étude, menée en 2013, dans 13 pays d’Afriquede l’Ouest, exception faite du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau. La demande potentielle des principaux légumes et céréalesest estimée à 1 335 437 000 tonnes de semences comparéeà l’approvisionnement qui est de 182 035 tonnes, soit 13,6 %de ce potentiel estimé (conférer tableau 2). Quant à la valeurmarchande du marché des semences, elle est estimée à 1 713 265 358 dollars américains, en 2014, comparée à lavaleur marchande actuelle évaluée à 214 593 885 dans lamême monnaie, représentant 12.5 % de la première, en2013.

Tableau 2 : Quantité potentielle et actuelle des semenceset valeur des principaux légumes et céréales, dans 13 paysd’Afrique de l’Ouest, en 2013

Besoin et Quantité Valeurapprovisionnement (en tonne) des semencesen semences (en dollar US)Besoin potentiel 1 335 437 1 713 265 538Approvisionnement actuel 182 035 214 593 885Pourcentage exploité 13,6 12,5

Dans tous ces cas de figure, les faits confirment que le règlementsemencier communautaire harmonisé s’est taillé une placede choix, dans beaucoup de pays. Quelque part, là où il estlargement adopté, l’industrie semencière a bien progresséaussi bien pour l’approvisionnement en semences que pourl’usage des semences certifiées. En direction de ceux despays qui l’ont faiblement adopté, comme le Libéria, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, la Sierra-Leone, la Mauritanie et leTchad, en revanche, des actions d’appui verront le jour enmatière de renforcement de leurs capacités en l’espèce. Mais faudrait-il également parer au manque d’attentionessuyé par les légumineuses qui méritent, pourtant, une bienmeilleure promotion, afin d’aider à plus considérer l’usagebénéfique des protéines pour les humains et les animaux etd’améliorer la fertilité des sols. N’est-ce pas ?

Contact : Armand FayeCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31 E-mail [email protected] [email protected] : aramandfaye MY : armand.faye Internet : www.coraf.org

Industries semencières :s’allier pour vaincre

et se développer Si comment mettre en place une instance est de premierOrdre, pourquoi lui apporte de la valeur ajoutée par l’expli-cation des defis, eujeux, visions, missions et objectifs com-muns aux multiples parties prenantes. La création d’uneAlliance pour une industrie semencière en Afrique del’Ouest (ASIWA) en est la parfaite illustration, parce queposant la nécessité d’une collaboration entre le Secteurprivé, le Secteur public et les Partenaires techniques etfinanciers et parce que leur fixant des responsabilités indi-viduelles et collectives. En donne les contours le rapport decadrage et d’orientation, soumis par SSG Advisors ameri-cain au CORAF/WECARD, le 26 janvier 2014, dont nousvous faisons, ici, l’économie.

ANOTRE CONNAISSANCE, IL N’EST PAS DE REFORME SANSdouleur. Celle des politiques nationales et sous-régio-nales sur les semences en Afrique de l’Ouest ne fait

pas exception. La chirurgie opérée est de les faire se créer,de les sortir du confinement et de la douette coexistence« pacifique » avec les multiples et diverses entraves, les fairefaire l’ouverture sacrificielle sur l’apport fécondant du passé et

de l’extérieur, en créant une Alliance pour une industrie semen-cière en Afrique de l’Ouest (ASIWA). C’est en s’y attelant que lePSAO/WASP s’est doté d’un mécanisme de cadrage et d’orien-tation pour la mise en place de cette ASIWA.Grand projet conjuguant les volontés et efforts d’un largeéventail d’acteurs-clés, l’ASIWA entend, à coup sûr, faciliterle dialogue avec les décideurs politiques nationaux, les opé-rateurs économiques sous-régionaux, les Organisations deproducteurs et, surtout, les entreprises de semences duSecteur privé national et international. Elle compte égalementse constituer en une plate forme de partenariat du coupleSecteur privé-Secteur public-Partenaires techniques et finan-ciers dicté par le marché pour aider à développer le sous-secteur des semences. N’étant pas la première du genre, l’ASIWA peut beaucoupprofiter de l’expérience passée et des leçons apprises del’Alliance sur les semences en Afrique de l’Ouest (WASA)formée, en 2009, pour surmonter la plupart des sempiternelsobstacles auxquels le marché semencier sous-régionalconfronte : apprendre les problèmes de gestion et de gou-vernance peut lui avérer inestimable.

Entreprises semencières incapables de multiplier les quantités de semences nécessaires

Muni d’un tel outil, le PSAO/WASP se sent en mesure d’ex-plorer la possibilité de cette mise en place et de la viabilité dece partenariat inclusif et effectif à même de fouetter le dé-veloppement de la production des semences de qualité, de

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

leur approvisionnement et de leur utilisation. Un tel partenariatdevrait compléter et renforcer les activités actuellementmenées par le PSAO/WASP et d’autres programmes de dé-veloppement qui améliorent la productivité agricole dans lachaîne de valeur des céréales et des légumineuses. Autrement dit, mener une activité de cadrage et d’orientationvise à la fois plusieurs choses. D’abord, définir clairementune proposition d’une nouvelle Alliance semencière quireflète les intérêts et défis de multiples acteurs, tout enajoutant de la valeur aux initiatives existantes axées sur ledéveloppement du sous-secteur. Ensuite, cartographier l’éven-tail des acteurs potentiels d’ASIWA, leurs rôles et motivationsrespectifs. Ensuite encore, identifier les facteurs et les défis àprendre en compte dans la structuration d’ASIWA et le ren-forcement de sa pertinence, de son efficacité et de sa dura-bilité, en considérant, notamment, les leçons apprises de ladéfunte WASA. Enfin, faire des recommandations pour laconstruction d’une Alliance semencière qui se pérennise au-delà de l’extinction du PSAO/WASP, avec une touche spéci-fique sur l’intensification du rôle du Secteur privé, d’une part, et,d’autre part, sur les efforts de développement des semencesde l’ensemble des acteurs agricoles. Pour comprendre les domaines dans lesquels ASIWA pour-rait servir le mieux leurs intérêts et créer un impact réel sur ledéveloppement des semences, des visites de terrain auSénégal, au Ghana et au Nigeria ont été organisées auprèsde plus de 60 partenaires du Secteur public, du Secteur privéainsi que des Partenaires au développement. Dans chaque pays sélectionné, en effet, ont été rencontrésles représentants de certains Instituts nationaux de rechercheagricole, de Comités nationaux de commerce des semences,etc., auprès de qui sont recueillis les avis sur la manière dontASIWA pourrait être structurée et avoir une meilleure idée duprogrès effectué et des activités planifiées.Une telle démarche est à la hauteur de l’ampleur des défisque rencontre le secteur agricole qui, malgré les forts poten-tiels de croissance, les améliorations rapides de la sécuritéalimentaire, les problèmes chroniques affectant l’écosystèmeagricole, d’une manière générale, et, d’une manière parti-culière, le sous-secteur semencier, empêche la production, ladistribution et l’utilisation de semences améliorées et d’autresintrants nécessaires pour optimiser les rendements. A commencer par les écarts dans la production et la fourni-ture de semences de qualité. Pendant des décennies, leurdisponibilité limitée et leur coût élevé ont empêché l’adoptionpar les producteurs des semences des variétés amélioréesadaptées. A vrai dire, il y a tout lieu de faire remarquer queleur disponibilité est dépendante des facteurs incrustés dansla chaîne d’approvisionnement, la recherche-développement,la sélection, la production, la distribution et la vulgarisation.Les Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) man-quent souvent de ressources financières, d’infrastructures etde ressources humaines pour assurer les approvisionnementssuffisants en semences de pré-base et en semences de basede qualité bien adaptées. Avec les services de production dessemences de base, leur font souvent défaut les informationsfiables et opportunes relatives à la demande d’une catégoriede semences donnée. Ce qui les pousse à produire de faiblesquantités évitant de se retrouver avec des semences inven-dues entre les mains.

Admettons même que ces informations soient disponibles,les INRA et les universités, financés par les fonds publics,manquent souvent de ressources et de capacités pour la pro-duction suffisante de semences de pré-base et de semencesde base. Dans les deux cas, les entreprises semencières, quidoivent acheter des semences de base auprès des INRA, nesont pas encore capables de multiplier commercialement lesquantités de semences de qualité nécessaires pour répondreà la demande du marché.C’est pourquoi, il y a tout un intérêt certain à développer lerôle du Secteur privé dans la production de semences debase et de semences certifiées et à réduire la charge finan-cière et technique qu’il supporte sur ses frêles épaules. Pource faire, il faut apporter des appuis importants pour dévelop-per les entreprises, investir dans l’équipement moderne deproduction, de nettoyage et de triage et dans l’assistancetechnique pour le contrôle de la qualité.

Difficulté à élaborer de bonnes stratégies de développement de leurs affaires…

Dans de nombreux cas, l’inadaptation des infrastructures deconservation des entreprises et des distributeurs ne permet-tent pas de mettre à disposition les semences des variétésaméliorées, en qualité et en quantité suffisantes, auprès desprincipaux utilisateurs que sont les producteurs. En plus, leurfont souvent défaut les infrastructures nécessaires pour la conser-vation d’importantes quantités de semences sur de longuesdurées, ce qui cause des pénuries, des retards dans les appro-visionnements des semences, en début de saison, et la péné-tration dans le marché de celles de mauvaise qualité. Et les auteurs du rapport de faire remarquer que « le fait d’in-vestir dans de nouvelles infrastructures de stockage pourraitavoir un impact immédiat et très important sur la quantité et levolume de semences disponibles, pendant la période desemis. Pour ce faire, il faut, bien évidemment, que les en-treprises de semences aient accès aux finances nécessaires,ce qui est un défi du fait des taux d’intérêt élevés pratiquésdans le secteur bancaire et de la perception, par ce secteur, del’agriculture comme étant un secteur à hauts risques. » Ajoutons-y que les conséquences de l’introduction dans lemarché de semences de mauvaise qualité par des fournis-seurs occasionnels sans scrupules a fortement entamé laconfiance que les paysans ont dans les semences de qualitéet a contribué à leur faible adoption. Par conséquent, restau-rer leur confiance « dans la valeur et l’authenticité des semences[des variétés] améliorées doit accompagner tout effort de ren-forcement de l’approvisionnement en semences. », suggèrentles auteurs du rapport. « Pour ce faire, on pourrait avoir, entre autres, un programmerégional officiel de qualité et de certification des semences quigarantit la qualité des semences et fournit aux agriculteurs,des voies de recours, dans le cas où on leur vendrait dessemences de mauvaise qualité ou des semences contre-faites. », ajoutent-ils.Enfin, hormis les difficultés engendrées aussi par les actionsde sélection, de production, de conservation, d’approvision-nement, se posent des contraintes — réglementations natio-nales inappropriées, lacunes des capacités institutionnelles,mise en œuvre du règlement semencier communautaire miti-gée, retards de livraison et de plantation, étroitesse et frag-

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

mentation des marchés semenciers et des produits, aug-mentations des coûts du processus de mise sur le marché etdans le commerce régional — liées à l’environnement poli-tique entourant les semences. Et ce, dans la mesure où cesdernières participent à empêcher le dévelop-pement du sous-secteur semencier, du moins à réduire la disponibilité desemences des variétés améliorées, dans toute l’Afrique.Sans compter que, souvent, elles finissent par découragerles actions d’introduction de nouvelles semences. Ce qui fait dire aux auteurs ceci : « Sans l’alignement com-plet des normes de diffusion, de catalogage et de certifica-tion, […] d’accréditation, d’importation [et] d’exportation dessemences dans [toutes les trois zones], il sera difficile d’at-teindre l’impact souhaité quant à l’harmonisation des poli-tiques semencières au niveau régional ». Remarquez quecette étroitesse excessive et fragmentation de ces deux typesde marchés n’incitent guère aux investissements, ni à l’inter-vention des entreprises commerciales qui ont fait les beauxjours du sous-secteur, en Afrique de l’Est et en Afrique Aus-trale. Les entreprises locales, quant à elles, s’ébattant avecles obstacles réglementaires au commerce régional dessemences, limitent leurs interventions aux petits marchésnationaux. Comment peuvent-elles alors valablement justifierdes investissements dans des technologies et facteurs deproduction modernes de semences de qualité, sans parlerdes économies d’échelle nécessaires favorisant la fixation deprix abordables pour les paysans ?De même, dans les marchés de produits, tels que le maïs et leriz, se complique la mise en relation entre les entrepreneurs etles consommateurs réels, qui se matérialise à la fois par unmanque d’informations servant à orienter la prise de décisiondans la production de semences de base et par la difficulté àélaborer de bonnes stratégies de développement de leursaffaires et d’accès aux finances.

Des solutions de financement appropriées pour les intrants agricoles

Remarquez également qu’un bon nombre de producteurssont plus familiers à l’utilisation des variétés traditionnellesqu’à celle des variétés hybrides et à pollinisation externe(allogame). En conséquence de quoi, ils conservent lessemences des premières et récusent celles des secondesqui s’épuisent, à chaque récolte, donc impossibles d’êtrereplantées, ce qui les oblige à en acheter de nouvelles, àchaque saisonCeux, qui achètent des semences de mauvaise qualité, sontmoins enclins à faire confiance aux semences commerciali-sées comme étant de « haute qualité », du coup, rechignentà se les payer à l’avenir. Il en est de même de ceux qui ontacheté des semences de qualité, mais qui n’ont pas eu accèsaux services de vulgarisation garantissant l’emploi desbonnes pratiques de culture, de récolte et de gestion post-récolte. D’ailleurs, comment peut-il en être autrement avec des coûtssi élevés des semences des variétés améliorées qui limitentleur adoption, malgré que l’utilisation de ces dernières parles petits producteurs permet d’augmenter substantiellementleurs rendements et revenus ? Et ces problèmes financierssont exacerbés, lorsque les avantages tirés de certaines varié-tés de semences ne sont rentables qu’utilisées avec des

engrais, des produits de protection des récoltes et des tech-niques modernes de production ! Il est souhaitable, afin devoir les taux d’adoption augmenter, de trouver des solutionsde financement appropriées pour les intrants agricoles, depréférence liées aux services de vulgarisation, aux marchésdes produits et à l’assurance-qualité. Pour tout dire, rien que ces quelques exemples illustre que« le faible taux d’adoption des semences de qualité par lesagriculteurs correspond à une demande plus faible en cessemences. », (les auteurs de ce rapport dixit) !

Contact : Ernest Assa AsieduCORAF/WECARD, BP 48 Dakar RPCP 18523, Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 869 96 18 Fax : (221) 33 869 96 31E-mail : [email protected] Skype : ernestasieduInternet : www.coraf.org

Prochain article : comment structurer l’ASUWA

Le contrôle de qualité et la certification des semences au menu

d’une formation à Abidjan

Contrôler la qualité et la certifi-cation des semences est uneréelle préoccupation pour lesacteurs agricocles de la sous-région Afrique de l’Ouest. Puis-qu’il en est ainsi, le Programmesur les semences en Afrique del’Ouest (PSAO/ WASP) a regrou-pé ceux de la Côte d’Ivoire, àAbidjan, en fin avril 2014, pourbénéficier d’une formation qui yest liée. Elle visait à emmenerles agents ivoiriens de la règlementation à appréhenderles procédures et normes en matière de commerce dessemences, afin de pouvoir mettre en œuvre le règlementcommunautaire de la CEDEAO applicable aussi à l’es-pace de l’UEMOA et du CILSS.A l’issue de cet atelier qui a vu la participation des repré-sentants des sous-secteurs de la production, de la sécuri-té alimentaire, des semences, des intrants, des réseaux,etc., il est recommandé, tout d’abord, au Ministère de l’a-griculture ivoirien de mettre à disposition les textesnationaux — lois, décrets, arrêtés, etc. — relatifs auxsemences, d’octroyer une indemnité de motivation auxcontrôleurs et inspecteurs des semences, de formaliserleur acte de nomination et de procéder à leur assermen-tation, de leur permettre d’effectuer les opérationsd’échantillonnage et de les former à ses techniques.

Par Paul Senghor

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ECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALEECHOS DE LA RECHERCHE NATIONALE

Coraf Action

Lettre d’information trimestrielle du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles. Le CORAF/WECARD est une association internationale a but non lucratifnée, en mars 1987, et regroupe actuellement 22 Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de la sous-région. Il s’appelait alors la Conférence des responsables de recherche agronomique africains etfrançais, changée, en 1995, en Conférence des responsables de larecherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, puis, en son actuelnom, en 1999. Le CORAF/WECARD a pour vision et pour mission la réduction durable de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire par une augmentation de la croissance économique induite par l’agriculture et l’amélioration durabledu système de recherche agricole, de la productivité, de la compétitivité etdes marchés par la satisfaction des principales demandes des acteursadressées aux SNRA.Parmi celles-ci, les données et informations scientifiques vulgarisées quevéhicule, depuis octobre 1996, Coraf Action éditée avec à travers leProgramme sur les semences en Afrique de l’Ouest du CORAF/WECARD,le présent appui financier bureau Afrique de l’Ouest de l’USAID (UnitedStates Agency for International Development).

Directeur de publicationHarold Roy-Macauley

Directeur de la rédactionAbubakar Njoya

Directeur adjoint de la rédactionAnatole Yékéminan Koné

Rédacteur en chefArmand Faye

Comité de rédaction et de lectureErnest Assah Asiedu, George Muluh Achu,

Vincent Joseph Mama, Abdourahmane Sangaré,Mbène Dièye; Sidi Sanyang,

Hamadé Kagoné, Abdulai Jalloh,Niéyidouba Lamien, Folarin Sunday Okelola, Yacouba Diallo,

Julienne Kuiseu, Jérôme Konan Kouamé, Mika Ndongo

Mise en pagesNgor Sarr

Alassane Dia

Postage en ligneGorgui Alioune Mbow

Documentation, édition et diffusionCORAF/ WECARD

Version anglaise disponibleCORAF/ WECARD, BP 48 Dakar RP

CP 18523, Dakar, SénégalTél. : (221) 33 869 96 18Fax : (221) 33 869 96 31

E-mail : [email protected] : [email protected]

Internet : www.coraf.org

ISSN : 0850 5810

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Il lui est aussi demandé de mettre en place le fondsd’appui au secteur semencier, de soutenir les activités derenforcement des capacités infrastructurelles et équi-pementières — germoirs, broyeuses, incubateurs, etc. —du système semencier national, notamment le laboratoired’analyses et des essais des semences, d’élaborer desprojets spécifiques à soumettre au financnement duFonds interprofessionnel pour la recherche et le conseilagricoles.Au PSAO/WASP, il est demandé de mettre à dispositionl’ensemble des documents, des manuels de procédure etdes textes communautaires disponibles sur les semences,d’équiper le service officiel de contrôle en kits com-prenant GPS, humidimètres, matériel informatique,connexion à l’Internet, etc., d’organiser une formationpratique en contrôle de qualité portant sur l’inspection auchamp, le contrôle des lots, l’analyse et les essais au la-boratoire, etc.

A Ouagadougou, une foire des semences de qualité…, comme toutes les foires !

Il faut le faire que d’organiser, enAfrique de l’Ouest, une foire dessemences ! C’est la prouesseréussie par l’Institut de l’environ-nement et des recherches agri-coles (INERA) du Burkina Faso.Pourtant, il n’en est pas à sonpremier coup d’essai, mais à lacinquième édition, tenue à Oua-gadougou, du 6 au 8 juin 2014.Mais de quoi peut bien s’occuperune telle foire ?Portant l’étendard thématique de « la protection desrésultats de recherche », elle s’est faite le creuset detous les utilisateurs des résultats de la recherche, en l’oc-currence les semences des variétés améliorées, qui peu-vent en trouver à acheter sur place, en renouveler leursstocks de semences et finir par en adopter.Forte de la collaboration active du Programme de produc-tivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/ WAAPP), duComité Inter-Etats de lutte contre la sécheresse (CILSS) etde l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’ali-mentation (FAO), la foire a été particulièrement égayéepar l’inauguration d’une boutique de semences, la tenued’une conférence sur cette thématique et l’animationd’une galerie marchande où différentes classes desemences certifiées ont été exposées et vendues parles structures de recherche et le Secteur privé. Du reste, rien de tout ceux-ci n’étonne guère celui quisait déjà qu’en la matière cette foire répond à l’attente

d’acteurs entreprenants, parmi lesquels compte l’Asso-ciation nationale des entreprises semencières du BurkinaFaso (ANES-BF). Formée par 11 entreprises semencières,

Par Yacouba Diallo

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NOTE DE LECTURE

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elle représente, à elle seule, toute l’industrie semencièrenationale, pour la promotion de laquelle elle ambitionnede lui servir de forum d’interaction et d’échange d’infor-mations et de représenter ses intérêts tant sur le plannational, sous-régional et international.Mais vu son extrême jeunesse, parce qu’officiellementreconnue en janvier 2014, il y a tout juste un an, il va s’endire que ses capacités organisationnelles et opérationnellessont encore très faibles pour lui permettre de jouer plei-nement ce rôle de leader. Elle a besoin d’être épaulée. Ceque le PSAO/WASP n’a pas hésité à faire, depuis février2013, en l’accompagnant davantage dans la mise en œuvredes activités sur le terrain, le partage et la mise à profit desexpériences et leçons apprises des associations plus an-ciennes d’ailleurs, le ciblage et la mise en place des procé-dures de conduite des activités et son ancrage dans l’envi-ronnement semencier national.Ayant organisé les petites et moyennes Entreprises (PME)autour des ANCS (Associations nationales de commerce dessemences) chargées de produire celles de qualité, le PSAO/WASP leur a concocté un programme de renforcement deleurs capacités techniques, organisationnelles et entre-preneuriales piloté par l’AFSTA (Association africaine ducommerce des semences). Il a même suscité l’établis-sement d’une convention de partenariat avec la coordinationnationale du PPAAO/WAAPP et l’ANCS. Ainsi, profitant de la tenue de l’Assemblée générale del’ANES-BF, le représentant du PSAO/WASP a présenté etexpliqué, de long en large, aux délégués le règlement com-munautaire semencier harmonisé de la CEDEAO (Commu-nauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), leur en

a fait acquérir une meilleure compréhension, les a tech-niquement assistés dans la programmation budgétaire deleurs activités.L’occasion a été également belle pour les aider à actualiserles plans d’actions de 2014 et de 2015 de l’ANES-BF, leurapprendre la bonne nouvelle de la disponibilité actuelle dessemences de pré-base produites par les Systèmes natio-naux de recherche agricole (SNRA) et les Centres interna-tionaux de recherche agronomique du Groupe consultatifpour la recherche agricole internationale (GCRAI), telsAfricaRice (Centre africain pour le riz), IITA (InternationalInstitute of Tropical Agriculture) et ICRISAT (InternationalCrops Research Institute for Semi-Arid Tropics). Il en a faitde même avec les conditions de contractualisation et d’en-lèvement des semences de pré-base destinées à la pro-duction de semences de base.Pour le futur proche, la mise en œuvre des activités planifiées,dans le cadre du protocole d’exécution ANES-BF-coordinationdu PPAAO/WAAPP-PSAO/WASP relatif à la mise en œuvredes activités d’appui au Secteur privé, est à diligenter. Au moins5 PME semencières sont appelées à être sélectionnées etassistées pour pouvoir développer des plans d’affaires etguidés (sous forme de mentorat) pour pouvoir les mettre enœuvre. Les données sur les PME sont à collecter pour servir àélaborer un répertoire. Ces dernières sont censées être infor-mées du moment de l’enlèvement des semences de pré-baseproduites. La mise en place des parcelles de démonstrationsur les semences des variétés nouvelles est indispensable. Unplaidoyer doit être entrepris auprès des coordinations natio-nales du PPAAO/WAAPP et d’autres programmes ou projetspour les convier au cofinancement des activités identifiées.

Rapport final. Evaluationdes capacités des labora-toires nationaux et régio-naux d’Afrique de l’Ouestqui pourraient servir decentre d’excellence de laCEDEAO et du CORAF/WECARD en biotechnolo-gie et biosécurité. ParAbdourahamane Sangaré,de Côte d’Ivoire.Après avoir abordé, dans lestrois précédentes éditions,les forces et faiblesses descapacités techniques des prin-cipaux labo des SNRA et Ins-titutions internationales exer-çant dans la biotechnologieet la biosécurité en Afrique del’Ouest, du contexte sous-régional, régional, continentalet mondial ainsi que des

raisons qui justifient l’en-treprise d’une telle étude,puis de ce qu’est la biotech-nologie, ce document, de laplus haute importance pour le CORAF/WECARD (www.coraf.org) et la CEDEAO (Com-munauté économique desEtats de l’Afrique de l’Ouest)nous fait, dans cette présenteédition, mieux connaître sesmultiples applications dans lavie de tous les jours.Commençons par son appli-cation en amélioration géné-tique et en génotypage. Ici, lechercheur, appelé sélection-neur, est soucieux de créerdes variétés agricoles dispo-sant d’un ou de plusieurs caractères bienfaisants parti-culièrement recherchés. Par

sélection directe et rapide, ilidentifie et localise les gènesresponsables de ce ou deces caractère(s). Il en fait lasélection, en usant de mar-queurs moléculaires qui sontune petite portion d’ADN (aci-de désoxyribonucléique) ou deson expression, c’est pourquoicettte méthode est appelée lasélection assistée par mar-queurs moléculaires (SAM).Heureusement qu’elle n’estpas la seule, il y a égalementplusieurs autres.En effet, toujours grâce auxmarqueurs moléculaires, cechercheur très pointu les uti-lise au moyen de différentsprocédés – qu’il n’est pasnécessaire d’évoquer ici –afin de mettre en évidence,

au niveau du patrimoinegénétique dont l’ADN est ledépositaire, un polymorphis-me non perceptible à traversle caractère extérieur, appeléphénotype. Il analyse aussi ladiversité génétique, en étu-diant la structure et l’évolu-tion des populations naturelles,et se sert du profil de l’ADNou de la séquence de nu-cléotides (caractéristiquesde chaque individu ou dechaque clone) comme d’unesolide base d’identificationdes individus ou clones dansune populationdonnée.

Prochain article toujours surles applications.