d e l a c r é a t i o n d ’ un d é c o r à l a r e p r é s e n t … · 2017-04-27 ·...
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS , RUPTURES ET CONTINUITES .
De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture.
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS , RUPTURES ET CONTINUITES .
De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS , RUPTURES ET CONTINUITES .
De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS, RUPTURES ET CONTINUITES.
De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture. La Perspective et les nouvelles représentations de l’espace. I. Qu’est-ce que la perspective ? La perspective est un système de représentation de l’espace à trois dimensions sur un plan. Elle a de nombreux points communs avec la façon dont nous-mêmes percevons l’espace et les objets qui s’y trouvent. Toutefois, comme la perspective est basée mathématiquement sur un point de vue unique et fixe, elle ne peut être qu’une approximation de la complexité du fonctionnement de notre œil.
A quoi sert la perspective ? La perspective sert à donner l'illusion de la profondeur (la 3ème dimension), dans une œuvre "plate" (dessin, estampe, tableau) en 2 dimensions. Elle peut aussi avoir une fonction symbolique. La perspective sert alors à mettre en évidence un élément de la composition. Il existe différentes techniques pour représenter une perspective en dessin : 1- La perspective axonométrique: C'est une projection orthogonale sur un plan, elle n'utilise pas de point de fuite, et les rapports de grandeur sont conservés selon les directions. 2 types :
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De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture. La Perspective et les nouvelles représentations de l’espace. 2- La perspective conique dite aussi « mono focale » La perspective conique a été inventée par Filippo Brunelleschi en 1415 à devant le baptistère de Florence. Cette invention a ouvert la voie à la Renaissance artistique. Il s'agit une projection selon un faisceau de droites passant par un même point. On distinguera plusieurs cas : si le tableau est un plan, on obtiendra :
3. Perspective "atmosphérique", appelée aussi "sfumato" Cette perspective se base sur un contraste de couleur entre les objets du premier plan, c'est-à-dire les plus proches de l'observateur, et ceux de l'arrière plan (les plus éloignés). Il s'agit soit d'un contraste de valeur -opposition de couleurs claires et foncées- soit d'un contraste d'intensité -opposition de couleurs vives et pâles. Cette forme de perspective est ancienne -on en trouve des exemples dans l'Antiquité romaine-, elle reste cependant utilisée à l'époque moderne, souvent combinée à d'autres types de perspectives
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS , RUPTURES ET CONTINUITES .
De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture. La Perspective et les nouvelles représentations de l’espace.
4. Superpositions
Les objets les plus proches de l'observateur -au premier plan- semblent plus grands que les objets les plus éloignés -à l'arrière plan. Cet effet est accentué par l'épaisseur des contours accentuée sur les éléments du premier plan. Le fait de cacher une partie des objets les plus éloignés derrière ceux du premier plan - de les faire passer derrière - renforce l'effet de profondeur. De plus, les objets les plus éloignés semblent "monter" dans la feuille alors que ceux qui sont proches de nous sont situés en bas de l'image. Ce procédé est un des plus simples et les plus anciens des dispositifs perspectifs. Il est visible notamment dans l'Art médiéval.
II. L’invention de la perspective.
Le principe de la perspective se développe au début du XVe siècle, dans le milieu intellectuel et artistique de Florence. Cette invention peut être attribuée aux florentins Leon Battista Alberti, architecte, artiste, amateur d’art antique et homme de lettres, et Filippo Brunelleschi, architecte et sculpteur.
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS , RUPTURES ET CONTINUITES .
De la création d’un décor à la représentation de l’espace en peinture. La Perspective et les nouvelles représentations de l’espace.
Le terme « perspective » dérive du latin « perspicere » : voir clairement. Cette forme de perspective est caractéristique de l'Art de la Renaissance italienne (au 15ème siècle), elle fut expérimentée pour la première fois par Brunelleschi en 1416 à Florence, puis elle apparut pour la première fois dans une peinture dans la fresque réalisée par MASACCIO à Florence, en 1425 dans la chapelle Brancacci, située dans l'église Santa Maria del Carmine.
Vocabulaire. Fuyantes. Lignes de fuites. Lignes à partir desquelles s’élaborent les
perspectives.
Point de fuite. C’est un point situé à l’infini et vers lequel convergent les lignes de fuites ou lignes fuyantes. Dans la réalité, les deux bords parallèles d’une route droite ne se rejoignent jamais. Pourtant, notre perception nous donne l’impression qu’ils se rejoignent en un point, le point de fuite. C’est un phénomène optique. Une composition réalisée avec un point de fuite permet de respecter les proportions des différents objets ou personnages, malgré les différences de plans.
La ligne d'horizon.
(LH) correspond à la hauteur des yeux de l'observateur.
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HISTOIRE DES ARTS. NIVEAU 5 EME ARTS, créations et cultures.
Titre de l'œuvre Mona Lisa ou la Joconde
Date de réalisation Vers 155
Dimensions 77 cm x 53 cm
Technique utilisée Huile sur bois
Lieu d'exposition. Exposé au Musée du Louvre .Paris
Circonstances dans lesquelles l’œuvre a été créée ?
La Renaissance : Vaste mouvement artistique qui commence au XV° siècle en Italie et s’étend dans toute l’Europe, jusqu’aux Pays-Bas à la fin du XVI° siècle. Avec un intérêt retrouvé pour les formes artistiques de l’Antiquité grecque et romaine, les artistes placent l’homme au centre de leurs préoccupations. L’époque correspond à la recherche d’un idéal fondé sur le culte du beau. La découverte de la perspective, l’étude de l’anatomie, la représentation du nu, la naissance du portrait, la représentation des matières, des effets de lumière et de couleurs, la rencontre de l’art et de la science sont les caractéristiques essentielles de la Renaissance. Les artistes qui incarnent cette période sont Léonard de Vinci, Raphaël, Piero Della Francesca, Donatello, Michel-Ange…
Le portrait : Cette femme, qui vivait en Italie il y a 500 ans, se prénommait Lisa mais on l’appelait Mona Lisa, c’est-à-dire « Madame Lisa ». En France, on l’appelle « La Joconde » car son nom de famille, en italien, était « Del Giocondo ». Ce tableau fut commandé par le mari de Mona Lisa, probablement fier de sa
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beauté au point de payer l’un des peintres les plus célèbres d’Italie.
Biographie de l’artiste Le peintre : Né à Florence, Léonard de Vinci (1452-1519) est probablement le peintre le plus célèbre de l’histoire, grâce à ce tableau. Mais la peinture n’était qu’une activité parmi d’autres pour lui. On ne connaît pas plus d’une douzaine de ses œuvres. Il a laissé beaucoup de dessins, de notes sur tous les autres domaines qui l’intéressaient : l’étude du corps humain (anatomie), de la terre (géologie), des plantes (botanique), des astres (astronomie), l’optique, le mouvement… Il était aussi sculpteur, architecte, inventeur de machines volantes, de machines de guerre… Déjà très célèbre de son vivant, son talent fut convoité par tous les princes et les mécènes, il termina sa vie en France, au service du roi François 1er.
Description de l'œuvre Mona Lisa est assise dans une loggia, une sorte de balcon. Derrière elle, on voit le paysage qu’elle regarde d’habitude : des vallées, un fleuve avec un pont, des chemins qui serpentent et guident le regard jusqu’au fond de l’image. Le paysage paraît flou, Léonard de Vinci traduit la réalité observée avec honnêteté, on ne voit pas tout parfaitement, notre œil fonctionne comme un appareil photo qui fait une mise au point sur certains éléments et laisse les autres flous. C’est le cas du paysage ici, puisque le portrait est net et détaillé. Le peintre à mis au point une technique appelée sfumato (dégradé en italien) qui permet de passer d’un plan à l’autre de l’image de manière douce, sans limites nettes ou contours aux lignes dures. Plus on s’éloigne, plus le paysage se fond dans une sorte de brume, jusqu’aux montagnes qui se confondent avec le ciel.
Le personnage est représenté au premier plan, légèrement de ¾, le bras accoudé sur un fauteuil, dans une loggia. Derrière apparaît un paysage à dominante minéral, semblant irréel, présenté en surplomb, c'est-à-dire vu du dessus. La peau et les mains ressortent dans un contraste clair obscur très prononcé, le tout semblant baigner dans une brume d'or. C’est la première fois qu’un portrait donnait à ce point
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l’illusion de la vie : au lieu de la peindre avec des traits figés, comme c’était l’habitude, Léonard de Vinci lui a donné une expression fugace, une sorte de demi-sourire mystérieux et un regard doux dont on dit qu’il suit les spectateurs… Vinci considérait ce tableau comme une étape si importante de son travail et de ses recherches qu’il ne l’a jamais donné à son acheteur ! Il l’a gardé jusqu‘à sa mort en France et c’est comme cela qu’il est rentré dans les collections du Louvre.
Analyse du tableau
Les couleurs et la lumière : Léonard de Vinci n’utilisait pas beaucoup de couleurs différentes, surtout pas de couleurs fortes. Il préférait les images douces pour les yeux. Sur sa peinture, le regard peut glisser d’un nuance à l’autre, comme sur du velours. Le tableau que l’on connaît aujourd’hui ne ressemble pas à celui qui fut peint il y a 500 ans. Les couleurs sont devenues plus foncées à cause de la lumière et de la peinture qui s’est oxydée à l’air. La surface s’est craquelée, le vernis a bruni. Mona Lisa avait sans doute le teint plus clair, le ciel devait être plus bleu. Le tableau semble plus sombre que d’autres œuvres de la même époque car Vinci a révolutionné le rôle de l’éclairage. Les ombres et la lumière étaient surtout considérées comme des symboles du mal et du bien, on peignait donc le moins d’ombre possible et surtout, cela n’avait aucun rapport avec la réalité physique et scientifique de l’observation de la lumière. Léonard de Vinci a procédé d’une vision scientifique en donnant une égale importance à l’ombre et la lumière dans ce tableau, et non plus d’une vision religieuse. Les mains, notamment, sont très bien éclairées, pour souligner le caractère paisible et calme du modèle. Les autres parties éclairées du tableau sont le visage et la gorge, qui sont aussi le centre de la composition.
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Les techniques utilisées et le rendu : La Joconde est une représentation réaliste de cette femme, Lisa del Giocondo, nommée aussi Mona Lisa, dans sa loggia au dessus d'un paysage imaginaire, peint d'une manière illusionniste. Le trompe l'œil est obtenu grâce à l'invention de la perspective, au moment de la Renaissance (ligne d'horizon, point de fuite, fuyantes, rapetissement des formes vers le point de fuite,) perspective aérienne, (bleuissement/ atténuation des tons avec l'éloignement). L'illusionnisme est également rendu grâce à la lumière traduite avec le clair obscur, qui permet de modeler la forme d'une façon très progressive et nuancée. Il n'y a plus aucune trace de pinceau, mais une matière picturale poudrée, estompée, comme une brume, une fumée, d'où le nom de Sfumato donné à cette manière de peindre, un peu voilée, propre à Léonard. La peinture diluée et passée en de nombreuses couches transparentes, très fines, est appelée glacis. Ces glacis permettent le rendu de la texture de la peau. Le sourire épanoui, mythique, de cette femme exprime à la fois la quiétude, le bonheur et la force. Une expression cependant un peu espiègle ou ironique interpelle le spectateur. La mode de l'époque voulait que les sourcils soient épilés, ce qui grandit le front et appuie le regard. Sobre et posée, elle est vêtue de noir ce qui était une coutume de l'époque, non un signe de deuil. Pour seuls accessoires, elle porte un voile sur ses cheveux, et une écharpe sur son épaule. Ses bras reposant sur un accoudoir de fauteuil, ses mains expriment grâce et sérénité. Assise dans une loggia, entre intérieur et extérieur, une lumière chaude (ocre), venue de l'intérieur, contraste avec la lumière froide (bleu/vert), du lointain paysage, un peu étrange et atemporel. En effet, il n'y a aucun signe de vie, à part ce pont sur la droite. Essentiellement minéral, composé de rochers, quelques étendues d'eau, s'étendent de part et d'autre. Mais une incohérence dans cette toile de fond crée un mystère: les deux côtés du paysage ne correspondent
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pas, présentant une ligne d'horizon différente. Curieusement, c'est le sourire en coin de La Joconde qui crée le lien entre les deux cotés impossibles du paysage chaotique, et le sourire, qui symbolise la magie de l'instant, tient cohérent ce tableau. C'est donc une jeune femme épanouie et heureuse que voici et le sfumato procurant une expression de grande douceur à l'œuvre, magnifie encore l'image de cette femme, lui donnant son caractère envoutant, magnétique.
Vocabulaire Perspective "atmosphérique", appelée aussi "sfumato" Cette perspective se base sur un contraste de couleur entre les objets du premier plan, c'est-à-dire les plus proches de l'observateur, et ceux de l'arrière plan (les plus éloignés). Il s'agit soit d'un contraste de valeur -opposition de couleurs claires et foncées- soit d'un contraste d'intensité -opposition de couleurs vives et pâles. Cette forme de perspective est ancienne -on en trouve des exemples dans l'Antiquité romaine-, elle reste cependant utilisée à l'époque moderne, souvent combinée à d'autres types de perspectives Sfumato :sorte de glacis vaporeux inventé par Léonard de Vinci qui atténue le contour des formes. Les pigments sont très dilués et donnent un effet de transparence qui permet de voir ce qui est en dessous.
A propos du tableau . Le succès de la Joconde tient avant tout au talent du peintre, c’est la première fois que l’on voyait un portrait aussi vivant, une lumière aussi naturelle et beaucoup de peintres ont cherché à reproduire la technique de Vinci : le sfumato, le rôle des ombres et le clair-obscur, la composition en triangle, comme une pyramide (ce schéma de composition était auparavant réservé aux sujets religieux, Vinci change les règles en l’utilisant pour un portrait), l’idée de montrer le modèle dans un décor réel,
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la sensation d’un instant éphémère rendu par l’expression du modèle. Ces innovations étaient techniques mais traduisaient aussi une conception philosophique nouvelle du monde, avec l’humanité (symbolisée par cette femme ordinaire) au centre des préoccupations. L’histoire s’est ensuite chargée d’ajouter à la légende du tableau en lui faisant vivre quelques aventures : elle fut l’objet pendant longtemps d’une polémique entre la France et l’Italie qui se disputaient sa propriété. Jusqu’au début du XX° siècle, La Joconde était célèbre mais pas encore le plus célèbre des tableaux. Il fut volé par un italien et disparu pendant plusieurs années avant d’être retrouvé et rendu à la France, cette aventure relatée dans la presse contribuant à la notoriété de l’œuvre et ravivant l’intérêt du public, qui se rend maintenant en masse pour l’admirer de loin derrière une vitre blindée. En tant qu’icône de l’art, cette œuvre fut copiée, parodiée, détournée, moquée par de nombreux artistes, cette reconnaissance renforce son statut de référence absolue dans l’histoire de l’art et de l’humanité.
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