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Magazine d’information du Centre Hospitalier Régional d’Orléans Le nouvel hôpital INSTITUTION La CUMP MÉTIER La cancérologie DOSSIER N° 82 — Juin 2005 La cancérologie

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Le nouvel hôpitalINST ITUT ION

La CUMP

MÉTIER

La cancérologieDOSSIER

N° 82 — Juin 2005

La cancérologie

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SOMMAIRE

Directeur de la publication : Jean-Pierre Gusching

Directeur de la rédaction : Richard Bousiges

Rédacteur en chef : Alice Lesage

Photographies : Philippe Minster, Vincent Pasquier, Enola

Comité de rédaction : Philippe Bauchet, Yvette Beaujean, Noël Breteau, Isabelle Brivet, Richard

Bousiges, Florence Cartier, Thierry Dufour, Catherine Gautier, Yveline Kasikci, Alice Lesage,

Philippe Minster, Véronique Morin, Sylvie Pasquier, Vincent Pasquier, Marie-Christine Vassort,

Vincent Vellard.

Design : www.enola-creation.fr

Impression : Imprimerie Nouvelle

Tirage : 5000 ex

Dépôt légal : ISSN 1264-9260

Chroniques

Centre Hospitalier Régional d’Orléans — BP 2439 – 45032 Orléans Cedex 01

Tél : 02 38 74 44 03 — Fax : 02 38 74 46 53 — Email : [email protected]

C’est très certainement la premièrefois que la rédaction de l’éditorial du«Chroniques» est confiée à un «repré-sentant des usagers », j’en suis trèsheureux !

Être représentant des usagers, c’estfaire le lien entre les usagers, d’unepart, et les professionnels de santé et

les décideurs, d’autre part, et inciter à l’accroissement de la qualitéde la prestation offerte pour une meilleure prise en compte des atten-tes des patients ; et donc contribuer à la bonne marche de l’hôpital.

Et c’est en tant que représentant des usagers que je porte un regardsur les articles du présent numéro de « Chroniques » qui reflètent et illustrent les avancées réalisées dans tous les domaines. La JournéeInnovations du 28 avril dernier apporte le témoignage de cette dynamique médicale et scientifique qui anime notre CHR. Je ne peuxêtre que satisfait, par exemple, de la prise en charge des patients enonco-radiothérapie et des progrès techniques liés à la cancérologiequi apportent un bénéfice évident au patient.

J’estime que le CHR d’Orléans a une chance exceptionnelle : celle depouvoir imaginer son «nouvel hôpital».C’est pourquoi, j’ai tenu à êtremembre du Comité de pilotage de ce grand projet qui, en plus d’offrir aux patients des conditions d’hospitalisation meilleures,offrira également aux personnels la possibilité d’œuvrer dans un cadre plus fonctionnel permettant ainsi de donner le meilleur d’eux-mêmes pour leurs concitoyens.

Tout cela contrebalance les interrogations qui naissent inévitable-ment dans l’esprit d’un représentant des usagers face à la mise en œuvrede la nouvelle tarification à l’activité.

Le représentant des usagers, lui, veille à la qualité de la prise en chargedu patient, il entend être un facilitateur au service de la démarchegénérale de progrès engagée.

Si je compte sur votre sens des responsabilités, de mon côté, vous pou-vez compter sur ma volonté de continuer à porter une parole,indépendante de l’hôpital et des pouvoirs publics, au service desmalades.

Jean-Claude BOURQUIN

Représentant des usagers

du CHR d’Orléans

ÉD ITOR IAL INSTITUTION

Nouvel hôpital 04

ÉVÈNEMENTS

9e Journée Innovations 05Inauguration POSU 06Le Train de la Vie à Orléans 06Pièces Jaunes 06Spectacle des élèves de l’ENSP 06Arrivée de deux nouveaux directeurs 07Spectacle de Flamenco 07Salon de l’étudiant 07

INFO MÉDICALE

La radiothérapie du futur existe au CHR d’Orléans 08Une prise en charge globale en oncologieradiothérapie 09La tumorothèque : du patient à la molécule 10Prise en charge péri-opératoiredes tumeurs thoraciques 11

GÉRIATRIEComment bien vieillir 12Se tenir debout : déjà un effort physique 13

MÉTIER

La CUMP 14

PORTRAIT

Caroline Dendoncker : psychologue 15

CULTURECulture, où en sommes-nous ? 16Artistes en ville… et à l’hôpital ! 17

PAGE D’ANCRE

Coup de cœur musical 18Coup de cœur cinéma 18Gagnant du concours de poésie 18

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UN COMITÉ DE PILOTAGEIl est présidé par le Directeur Général etcomposé de « l’équipe projet » interne,des représentants des instances (CA,CME,CTE,CSSI), du bureau de la CME, des socié-tés dont le centre hospitalier régional s’estattaché les services pour cette opération,et d’autres personnalités qualifiées, soit 28 membres. Il se réunit à chacune desgrandes étapes du projet. Il est chargé d’en-tendre la synthèse des travaux en cours,pour procéder aux arbitrages nécessairesentre les scénarii qui lui sont soumis. Sa première réunion a eu lieu le 30 mars 2005.

UNE CELLULE DE COORDINATIONAuprès de cette instance politique, a étéplacée une cellule plus opérationnelle, dite« cellule de coordination », déclinéeaujourd’hui en deux versions : la coordi-nation logistique pendant la phased’élaboration du projet logistique et hôte-lier du nouvel hôpital, dont la dated’achèvement est prévue avant l’été 2006.

Cette cellule, qui entend les rapporteursdes neuf groupes de travail thématiquesconstitués pour la logistique, laissera ensui-te sa place à une cellule de coordinationversion «programmation».Cette dernièretravaillera sur la programmation médica-le et architecturale et comportera, à cettefin, un représentant médical de chacun desneuf pôles médico-économiques de l’éta-blissement. Cette cellule de coordination,aujourd’hui sur la logistique, demain sur laprogrammation, se réunit mensuellement.

UNE ÉQUIPE PROJETPour faire vivre le projet au quotidien, uneéquipe projet a été désignée. Elle est animée par André Charlot, directeur de

l’hôpital de La Source, chef de projet pourle nouvel hôpital. Il est aidé dans cettetâche, notamment par Jean-Louis Vergnaud,

ingénieur en chef positionné à mi-tempssur cette opération, et Isabelle Brivet,attachée d’administration.

0044 Chroniques 82 — Juin 2005

INST

ITUT

ION

Nouvel hôpitalLa structure mise en place pourle suivi du projet

PROJET

Le projet de nouvel hôpital se structure progressivement.

Groupe de travail Groupe de travail Groupe de travail Groupe de travail

Comité depilotage

Équipe Projet

Cellule de coordination

Logistique Programmation

LES NEUF GROUPES DE TRAVAIL THÉMATIQUESDU PROJET LOGISTIQUE ET LEURS COORDONNATEURS

01 — Produits de santé : Pierre PLOCCO02 — Produits hôteliers : Hakim ASMANI03 — Restauration : Bernard SAUVAGE04 — Blanchisserie : Pascal BROUARD05 — Transport des biens et des personnes : Pascal BROUARD / Daniel BIZEAU06 — Déchets : Dorothée LOISEAU07 — Maintenance générale et biomédicale : Philippe CHAPUIS /

Jean-Pierre SCHIRATTI08 — Archivage :Antoine VALERY09 — Système d’information logistique : Denis ARTOT

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Juin 2005 — Chroniques 82 0055

ÉVÈNEMENTS

Certains spectateurs du Zénith auront pensé que cette phrase prononcée au débutde cette 9e Journée Innovations était partrop empreinte de démagogie facile. Et siun animateur pouvait tenir des propos sin-cères et pas seulement de circonstance !Eh bien au terme de cette rencontre, jepersiste et je signe sous cette formule.La préparation, le déroulement de cettejournée est évidemment le fruit d’un tra-vail d’équipe. Mais de travail d’équipe, il en

fut souvent question dans les présenta-tions. Chacun le sait bien, il est un desferments de la réussite.La créativité, l’équipe audio-visuelle n’enmanque assurément pas. Sur le plateaules créatifs n’ont pas manqué : le seulexemple des jeunes de l’IFPM est dans lamémoire de tous.La motivation, il en faut déjà beaucouppour assurer un quotidien exigeant, certainsen ont eu un peu plus pour affronter les« sunlights » du Zénith et la maîtrisedu micro. Pensons à cet instant à FannyTrefoux, l’interprète des mal-entendants.

Le professionnalisme,il en est venu de partoutpour contribuer à la réussite. Les techniciens,la logistique et la restauration du CHR,et aus-si celui des intervenants qui ont souvent jongléavec les exigences du service.Mais pour que la réussite soit la plus mar-quée, il faut un peu de magie.Or il se trouveque le milieu hospitalier en possède, enregorge. Il s’agit du sentiment, du « fee-ling». Ce 28 avril, il était partout. Sur lesplateaux, facile à prouver : les enregistre-ments existent. Sur les gradins du Zénithd’Orléans, tout le monde en a été témoin.Alors à cet instant je tente de me faire uneraison.Vivre peut-être deux ans sans vous :ça va être dur !

Pierre BRETHEAU

La 9e JournéeInnovationsent-elles »

MANIFESTAT ION

– 24 thématiques abordées,– 30 supports multimédias diffusés,– 90 intervenants,– 1 200 personnes.

CH IFFRES CLÉS

Jean-Pierre Gusching et Pierre Bretheau

Étudiants IFPM et Dr Philippe Emy

Dr Khalid Khadre et Dr Olivier Saint Marc Dr Jean-Marc Farelle

“Trop difficile de vivre

sans vous”

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0066 Chroniques 82 — Juin 2005

ÉVÈN

EMEN

TS

Dans le Loiret, l’hôpi-tal Porte Madeleine apu ainsi concrétiserun certain nombre deprojets pour le plusgrand bonheur desenfants hospitalisés.Derniers projets con-crétisés, celui des«ateliers pour créer àl’hôpital » avec achatde matériel et fourni-tures éducatives pourle département de pédiatrie et celui d’achat de mobilier pour le service d’hospi-talisation de très courte durée pédiatrique.Cette année, la traditionnelle pesée des«Pièces Jaunes» a été réalisée le lundi 28février dans le service de pédiatrie de l’hôpital Porte Madeleine. Elle a été effec-tuée par Patrick Codéghini de La Poste Croix Morin, partenaire de l’opération, en

présence de Danièle Braun, de la directionde l’hôpital Porte Madeleine. C’est environ45 kg qui ont été récoltés pour cette 16e

édition.

La collecte « Pièces Jaunes 2005 » per-mettra la réalisation de projets au sein duCHR comme dans tous les hôpitaux deFrance.

Pièces JaunesSOLIDAR ITÉ

L’opération Pièces Jaunes édition 2005 a pris cette année une

dimension exceptionnelle : en effet, la Fondation Hôpitaux de Paris-

Hôpitaux de France a consacré la moitié de la collecte 2005 à la prise en

charge médicale des nombreux enfants sinistrés d’Asie du Sud. L’autre

moitié étant consacrée aux besoins des 700 projets des équipes

pédiatriques hospitalières françaises en attente de financement et à la

création de «maisons des adolescents ».

C’est le mercredi 16 mars que s’est arrêtéen gare d’Orléans le Train de la Vie. Cetteopération s’est déroulée surune journée et a réuni 2581visiteurs dont 395 scolaires.Cinq conférences ont étédonnées durant cette jour-née dans l’une des voitures,elles ont toutes été animéespar des médecins du CHR :les docteurs Claude-Laurent Benhamou(rhumatologie), Philippe Emy (diabétolo-

gie), Eric Estève (dermatologie), Jean-Bernard Gauvain (gériatrie), et Jean-François

Madinier (pneumologie).Cesconférences ont été suiviespar 228 personnes. L’espace«dialogue» avec les asso-ciations a été visité par plusde 150 personnes. En bref,un bilan très positif pourcette opération initiée par

le laboratoire Sanofi-Aventis et fortementrelayée par le CHR d’Orléans.

Le Train de la Vie à Orléans

Après une ouverture le 18 octobre dernier, c’est le 4 mars 2005 qu’a étéinauguré le POSU (pôle spécialisé d’ur-gence) pédiatrique et le SMUR (servicemobile d’urgence et de réanimation)néonatal en présence notamment de Monsieur Serge Grouard, Présidentdu conseil d’administration et MonsieurPatrice Legrand,Directeur de l’ARH.

InaugurationPOSU

URGENCE

Le 19 février dernier, le CHR a accueilliavec plaisir des futurs directeurs d’hô-pitaux le temps d’un spectacle.C’est à 15 qu’ils sont venus interpré-ter avec talent la pièce «A chacun savérité» de Luigi Pirandello dans le halld’accueil de l’hôpital de La Source oùils avaient monté leur décor. Beaucoupde patients, visiteurs et personnelsétaient présents à cette représentationtrès appréciée de tous.

Spectacle desélèves de l’ENSP

THÉÂTRE

MANIFESTAT ION

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Juin 2005 — Chroniques 82 0077

ÉVÈNEMENTS

Quand on interroge Monsieur Wasmer surses objectifs prioritaires : « satisfaire aumieux les demandes des utilisateurs en col-laboration avec les deux autres directionsdu pôle « ressources matérielles », laDirection des Systèmes d’Information et laDirection des Services Logistiques» est sapremière réponse. Selon lui, trois axes essen-tiels peuvent être dégagés : renforcer lacoordination et la cohésion au sein de l’é-quipe des travaux, mieux communiquer surles actions entreprises et sur les program-mes d’actions à mettre en œuvre, organiser

rapidement un déménagement sur le sitede La Source, où se dérouleront à moyenterme la plupart des opérations de travaux.Madame Wasmer, quant à elle, prépare lacoordination de la prochaine démarched’accréditation (2e version) et la visitedes experts visiteurs de la Haute Autoritéde Santé (ancienne ANAES) prévue enfévrier 2007.Cette nouvelle démarche, pré-cise-t-elle, nécessitera notamment destructurer et de développer « l’Evaluationdes Pratiques Professionnelles » (EPP) et deconsolider la démarche globale de gestiondes risques initiée dans l’établissement.Enfin, l’association des usagers à l’ensem-ble de ces démarches devra être renforcée.Mais l’essentiel reste l’adhésion et la par-ticipation de l’ensemble des professionnelsaux démarches qualité entreprises dansl’établissement car la qualité, c’est l’affai-re de tous. L’objectif est de faire vivre lesprojets qualité sur le terrain et d’en fairedes outils au service des patients. ;;;;;;;

La Scène Nationale du théâtre d’Orléansa accueilli le ballet d’Emilio Martinezpour un spectacle de danse espagnoleet flamenco au profit de la lutte cont-re le cancer le 10 avril dernier.

C’est « l’Association des Parents deFamilles Emigrées en France» qui est àl’initiative de ce spectacle dont la recet-te est intégralement reversée à l’hôpitald’Orléans. En première partie, LesDocteurs Jean Stecken et ChristianFleury ont présenté le matériel dont leservice de neurochirurgie pourra se dotergrâce à la somme d’environ 100001récoltée ; il s’agit d’instruments deneuronavigation qui complètent unappareil que le CHR utilise déjà : le«Vector Vision».Cet appareil a de nom-breux avantages dont celui de localiseravec une grande précision les tumeurscérébrales avant et pendant l’interven-tion après une rapide préparation àl’ordinateur et un simple repérage parrayon laser sur le visage du patient.Cette acquisition permettra au servicede neurochirurgie de réaliser un plusgrand nombre d’interventions avec unemeilleure efficacité.

Un spectacle deflamenco au profitde la neurochirurgie

L’arrivée de deuxnouveaux directeurs

BIENVENUE

Monsieur et Madame Wasmer sont les deux nouveaux membres de

l’équipe de direction. Arrivés au CHR d’Orléans depuis le mois de mars,

Guillaume Wasmer a pris la direction des Travaux et de la Maintenance,

tandis que son épouse, Céline Wasmer, est directrice de la qualité, des

usagers et de la gestion des risques.

DANSE

Le Salon de l’étudiant s’est tenu, commechaque année, au Parc des Expositionsd’Orléans les vendredi 25 et samedi 26février 2005. Madame Poulain, directricede l’Institut de Formations Paramédicales(IFPM), avec ses étudiantes et une ensei-gnante de l’Institut de Formation enmasso-kinésithérapie (IFMK) étaient pré-sentes et ont pu renseigner les jeunesintéressés par ces formations. Le docteurOlivier Maître, du département de méde-cine d’urgence, et Marc Valliccioni, formateur

au CESU 45 (école d’ambulanciers) ont pro-posé des démonstrations, sur un mannequin,des gestes de premiers secours. ;;;;;;;;

Les écoles du CHR au Salon de l’étudiant

SALON

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0088 Chroniques 82 — Juin 2005

INFO

MÉD

ICALE

AMÉLIORATION DE LA DÉFINITIONDU VOLUME CIBLELa zone à traiter est définie à partir descoupes scanner. Elle permet une recons-truction 3D du volume cible et des organescritiques à éviter. Le recalage d’image esteffectué à partir d’images multi-modalitéstelles l’IRM ou le PET scan. Le traitementest préparé sur ordinateur (simulation vir-tuelle) par le physicien et le radiothérapeute.Certains traitements demandent plusieursjournées de calcul.

AMÉLIORATIONDE L’IMMOBILISATION DU PATIENTLe service de radiothérapie du CHRd’Orléans a été le précurseur pour l’utili-sation du SBF «Stéréotactic Body Frame».Il s’agit d’un dispositif permettant de faireune radiothérapie à très forte dose avecune grande précision. De 1999 à 2004, leservice de radiothérapie du CHR d’Orléansa été le seul en France à réaliser des trai-tements thoraciques et abdominaux enconditions stéréotaxiques.

AMÉLIORATION DU CONTRÔLEDE LA RESPIRATIONLes mouvements respiratoires du patientdurant la séance de radiothérapie interfè-rent dans la précision du traitement. Pourréduire ces mouvements, nous utilisons lenouveau système ABC « Active BreathingControl» qui permet de faire le traitementen apnée dans les mêmes conditions deblocage et donc d’immobilisation des orga-nes internes. Il s’agit d’une technologietrès récente que seuls 20 centres en Franceutilisent.

RÉSULTATS SPECTACULAIRESLa radiothérapie stéréotaxique thoraciqueet abdominale avec asservissement respi-ratoire permet d’obtenir des résultatsexceptionnels sur des petites tumeurs inopé-rables qui n’étaient pas possible de traiteravant. Les indications sont pour l’instantlimitées à certaines tumeurs thoraciquesou abdominales (foie, surrénale, rein) nonopérables et inférieures à 5 cm.

RÉDUCTION DES EFFETS SECONDAIRESLa meilleure précision sur le volume tumo-ral à traiter permet de limiter très fortementles effets secondaires. Les traitements deradiothérapie stéréotaxique avec contrôleactif de la respiration se déroulent en prin-cipe en 5 à 10 séances sur une période dedeux semaines (contre 6 à 7 semaines enradiothérapie classique). Les effets secon-daires habituels de la radiothérapie(asthénie, dysphagie, réactions cutanées…)sont absents.

AMÉLIORATION DE LA QUALITÉDE VIE DES PATIENTSCes traitements très complexes sont sou-vent bien acceptés par les patients car ilsréduisent le nombre de séances et donc la

durée totale du traitement. Les séancesd’apprentissage pour le traitement avecasservissement respiratoire permettent uneparticipation active du patient dans sa prise en charge. Elles améliorent souvent larelation malade/médecin. Tous les traite-ments sont réalisés en ambulatoire.

AVENIR DE LA RADIOTHÉRAPIEDE HAUTE PRÉCISIONLa radiothérapie de haute précision est undomaine en pleine expansion grâce auxprogrès technologiques. Le service de radio-thérapie du CHR d’Orléans a débuté lestraitements complexes de radiothérapiestéréotaxique depuis 1995. Il fut le seiziè-me centre en France pour les traitementsintra-crâniens et le premier pour la radio-thérapie stéréotaxique thoracique etabdominale. Le traitement avec asservis-sement respiratoire est encore un pas deplus dans la précision.

Cette radiothérapie moderne nécessite desmoyens humains et matériels importants.La saturation des deux accélérateurs linéai-res du service de radiothérapie est un freinpour le développement des techniques com-plexes. Nous espérons, après l’installationd’un troisième accélérateur, perfectionnerencore les traitements grâce à la modula-tion d’intensité.

Dr Thierry WACHTER,

Jacques LESCRAINIER, Hélène BOUSCAYROL

service d’oncologie-radiothérapie

Nous remercions la Ligue Contre le Cancer

qui a financé l’acquisition du SBF et de l’ABC

La radiothérapie du futurexiste au CHR d’Orléans :« La radiothérapie stéréotaxique thoracique etabdominale avec asservissement respiratoire »

CANCÉROLOG IE

La radiothérapie conventionnelle est un traitement couramment utilisé pour le traitement locorégional des

tumeurs non métastatiques. De nombreux progrès ont été réalisés pour que ces traitements puissent détruire

la tumeur avec le moins d’effets secondaires possible.

Stéréotactic Body Frame

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Juin 2005 — Chroniques 82 0099

INFO MÉDICA

LE

« Le cancer, c’est d’abord une personnemalade, sa famille et ses proches, c’est unedétresse physique, psychologique et socia-le autour de laquelle le système de santédoit s’organiser le mieux possible» disaitle 16 janvier 2003 Jean-François Mattei,alors ministre de la santé, lors du deuxiè-me congrès du GRASPHO, en ajoutant«…Les bonnes pratiques seront celles quisauront inventer des modes d’organisationcollectifs et coordonnés». La volonté poli-tique s’est exprimée dans le plan cancer2003/2007, il se décline en 70 mesuresdont les axes sont : la prévention, le dépis-tage, la recherche, l’amélioration des soinscentrés autour du patient, l’accompa-gnement social, la formation, la créationde l’Institut National du Cancer.

Pour quelle raison avez-voussouhaité mettre en place une prise encharge pluridisciplinaire en oncologie-radiothérapie ?En cancérologie, les incidences de la maladieet des traitements sur la vie du patientet de son entourage sont multiples. Lesrepérer et les prendre en charge dès ledébut de la maladie puis tout au long deson évolution permettent d’éviter dessituations compliquées qui vont entra-ver la prise en charge médicale et laqualité de vie du patient. Dans le servi-ce, chacun de ces aspects est pris en

charge par un interlocuteur spécialisécompétent, en collaboration avecl’équipe. Ces interlocuteurs sont unepsychologue, une assistante sociale, unediététicienne, une socio-esthéticienne.

Quelles ont été les différentesétapes jusqu’ici ?Nous nous sommes formés puis nousavons constitué des groupes de travailpluridisciplinaires et mis en place ce quenous avons appelé des suivis : suivi social,suivi psychologique, suivi diététique.

Comment procédez-vous ?En fonction de critères pré-déterminésen équipe, nous repérons les situationsnécessitant une prise en charge. Nousmettons en place ensuite un suivi encollaboration avec l’assistante sociale, lapsychologue et/ou la diététicienne. Lecompte rendu de ces suivis est transmisdans le dossier de soins tout le long deshospitalisations et de l’évolution de lamaladie. Il s’agit en fait d’un échanged’informations permanent entre tous lesintervenants. L’important est que l’en-semble soit coordonné ce qui permet unevéritable approche globale.Il faut ajouter que, depuis la mise en placede la consultation IDE / AS ou manipu-lateur en avril 2004, ces suivis sont plusprécoces.

En quoi consiste cette consultationIDE* / AS ou manipulateur ?Proposée après la consultation médicaled’annonce et avant l’hospitalisation oules traitements par les infirmières et lesaides-soignantes ou les manipulateurs,elle est non seulement complémentaireà la consultation médicale, mais aussirelais de l’information. Elle est égalementun lieu d’écoute, elle rassure le patient surl’hospitalisation. On peut dire qu’elle est

un carrefour à la prise en charge pluridis-ciplinaire, car c’est au cours de cesconsultations que sont repérées les inci-dences de la maladie et que sont planifiésdes suivis adaptés précoces par lesprofessionnels concernés.

Parmi les intervenants, vous parlezd’une socio-esthéticienne ?La prise en compte de la personne danssa globalité nous a amenés à introduiredans notre équipe pluridisciplinaire unesocio-esthéticienne. il s’agit d’une esthé-ticienne formée pour travailler en milieuhospitalier.Les objectifs sont la revalorisation de l’image de soi et la réintégration socialechez des patients dont l’image a été gravement altérée par la maladie et lestraitements.L’approche du corps du sujet avec unedimension de plaisir et d’esthétique vientcontrebalancer le « toucher » purementmédical parfois douloureux ou vécu com-me une intrusion par le patient. Les effetspositifs sur l’image de soi, la gratification narcissique sont loin d’êtrenégligeables.À Orléans, nous avons la chance que lasocio-esthéticienne soit également infir-mière. Elle intervient en oncologieradiothérapie et en oncologie médicaledepuis le début de l’année 2005 (sur desfonds privés actuellement).Les retours des patients sont extrême-ment positifs comme ce témoignaged’une jeune patiente de 27 ans : « quelréconfort sur ce corps qui a tant souf-fert ». Ils nous encouragent car tous nousdisent : « surtout, continuez. » ;;;;;;;;;

Sylvie PASQUIER – cadre de santé

en oncologie-radiothérapie

* une consultation infirmière en cancérologie a également été miseen place dans le service de gynéco-chirurgicale.

Une prise en charge globaleen oncologie radiothérapie

CANCÉROLOG IE

Face au cancer, la réponse essentielle et prioritaire est médicale : prévention, diagnostic, bilan,

traitement, surveillance… Cette prise en charge est formalisée et fait l’objet de nombreux protocoles.

Cependant, la prise en compte de la personne dans sa globalité nous a amenés à intégrer la multidisciplinarité.

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1100 Chroniques 82 — Juin 2005

INFO

MÉD

ICALE

La tumorothèque, pour pouvoir ouvrir, areçu l’agrément de la DHOS (Direction del’Hospitalisation et de l’Organisation desSoins) du Ministère de la Santé en 2002 etbénéficie d’un financement de 30000 eurospar an. Elle est sous la responsabilité du chef du service d’anatomie et decytologie pathologiques assisté d’une tech-nicienne à temps partiel. Sa mission est decryopréserver les tissus et les cellules afind’utiliser les techniques de biologie molé-culaire pour préciser le diagnostic,permettre de participer à la recherche can-cérologique. Elle nécessite un respect strictdu cahier des charges et des règles éthiqueset s’intègre dans un réseau de tumoro-thèques dans le cadre du Plan Cancer.

POURQUOI CES MOYENSDE CONSERVATION ?Le diagnostic de cancer repose toujourssur l’analyse morphologique des celluleset des tissus le plus souvent fixés et exa-minés au microscope.L’immuno-histochimie grâce à des anti-corps spécifiques précise cette étude etpermet au pathologiste de pénétrer dans lacomplexité moléculaire de la cellule.Néanmoins l’avenir est dans l’analyse

précise des protéines et surtout de l’ADNdes cellules tumorales. La fixation altère cesmolécules et seule la cryopréservation à -80°C après congélation dans l’azote liquidepermet l’utilisation ultérieure des techniquesde biologie moléculaire les plus fines.

LES CONDITIONS D’OUVERTURED’UNE TUMOROTHÈQUEL’installation d’une tumorothèque, selonles recommandations des sociétés savan-tes, doit respecter les conditions suivantes :– réduire au minimum le temps entre le prélèvement biopsique ou chirurgical et lacongélation en azote liquide– conserver les tissus en toute sécuritéavec une traçabilité parfaite– respecter les règles d’éthique par l’in-formation du patient et l’obtention de sonconsentement.– distribuer les tissus congelés afin de pré-ciser le diagnostic et alimenter leslaboratoires de recherche.Ce travail est sous la responsabilité dupathologiste pour les tissus et du biologiste-hématologiste pour les cellules. Il impliquela collaboration de plusieurs secteurs de no-tre hôpital depuis le préleveur (chirur-gien, clinicien) jusqu’aux laboratoires intra

ou extra-hospitaliers.Cette démarche s’intègredans le cadre du Plan Cancer avec créationd’un réseau de tumorothèques qui permetdes collections tumorales plus larges.

Notre structure est en cours d’intégrationdans le réseau des tumorothèques de laCancéropôle Grand Ouest piloté par le CHU de Rennes. Nous maintiendrons noscontacts avec les services d’anatomiepathologique et les laboratoires de recher-che de l’Ile de France.

LES OBJECTIFS DE LA TUMOROTHÈQUEElle nous permet de collaborer avec lesservices de recherche dont l’objectif estde déterminer une véritable carte d’iden-tité des tumeurs afin de personnaliser lestraitements. Notre objectif, à court terme,est de récupérer le maximum de prélève-ments en interne puis auprès des hôpitauxde la Région Centre-Est et à moyen terme,de discuter avec les structures privées dela faisabilité d’une transmission des prélè-vements pour cryopréservation. ..........

Dr Frédéric MAÎTRE

Chef du service anatomie

et cytologie pathologiques

La Tumorothèquedu patient à la molécule

CANCÉROLOG IE

La tumorothèque est ouverte depuis le 1er Janvier 2005.

Prélèvement tumoral Bonbonne d’azote liquide contenant les cryotubes

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Juin 2005 — Chroniques 82 1111

INFO MÉDICA

LE

LA CONSULTATION PRE-OPÉRATOIRED’ANESTHÉSIELes principes de prise en charge médicalepéri-opératoire sont fondés sur des «évi-dences scientifiques» et font l’objet d’unconsensus entre pneumologues, oncolo-gues, chirurgiens et anesthésistes.Un profil biochimique (numération de laformule sanguine, crase sanguine, électro-lytes), un électrocardiogramme (ECG), desclichés de radiographie thoracique, desépreuves fonctionnelles respiratoires (EFR),un scanner thoraco-abdominal et cérébralsont réalisés systématiquement. Dans lescas particuliers, une tomographie à émis-sion de positons («PET scan») complète lesinvestigations. Les patients ayant des fonc-tions respiratoires diminuées ou unesuspicion de maladie coronarienne subis-sent une scintigraphie pulmonaire deventilation / perfusion et / ou un test d’effort maximal ou une scintigraphie myo-cardique au Thallium. Une information estdonnée au patient concernant les tech-niques d’anesthésie utilisées, la transfusionsanguine et l’analgésie post-opératoire.

LES TECHNIQUES D’ANESTHÉSIEL’analgésie péri-opératoireDifférentes modalités s’offrent à nous :l’analgésie péridurale ou les alternatives àla péridurale.

— L’analgésie péridurale.Tous les patients bénéficient de la posed’un cathéter péridural, sauf en cas de dys-crasie sanguine, de contre-indicationneurologique ou de refus du malade.C’estla technique de choix. L’analgésie par voiepéridurale paraît plus efficace sur la dou-

leur que l’administration systémique demorphiniques, particulièrement lors de lamobilisation (toux, kinésithérapie...). Ellepermet d’obtenir une reprise de transit plusrapide que l’analgésie intraveineuse, amé-liore la fonction pulmonaire pour prévenirla dysfonction pulmonaire et les compli-cations qui en résultent, notammentinfectieuses. Elle semble exercer un effetprotecteur sur l’immunosuppression, dimi-nuant ainsi légèrement l’incidence descomplications infectieuses post-opératoi-res. Une diminution des complicationsemboliques et de la fréquence des throm-boses coronaires a été également évoquéelors de l’analgésie péridurale thoracique.Les patients, ayant bénéficié d’une anal-gésie péridurale, sont dirigés vers desservices de soins continus (réanimationchirurgicale ou soins intensifs) pour unedurée de cinq jours.

— Les Alternatives à la « péridurale ».L ‘analgésie intraveineuseElle est proposée aux patients dans les casoù la première technique est impossible ourefusée. Elle permet de soulager efficace-ment les malades, sans les avantages de lapéridurale.L’ analgésie régionaleLe chirurgien ou l’anesthésiste réalise uneinfiltration des nerfs intercostaux à l’aided’anesthésiques locaux de longue durée.Le bénéfice est réel pour les malades, maislimité dans le temps. Le blocage des nerfsparavertébraux du côté opéré avec posed’un cathéter est une autre alternative àla péridurale y compris chez les maladessous anticoagulants ou anti-agrégants plaquettaires.

Le management des patientsAprès l’induction anesthésique, un tubeendobronchique « double-lumière » estmis en place afin de permettre une venti-lation unipulmonaire. La profondeur del’anesthésie est ajustée selon l’analysebispectrale de l’activité cérébrale ; la tolé-rance cardiorespiratoire est appréciée parl’ECG, la pression artérielle, les courbes decapnométrie et de flux inspiratoire/expi-ratoire ; dans les cas à risques, une sondeultrasonique transoesophagienne est uti-lisée pour le monitorage continu du débitcardiaque. La résection pulmonaire estréalisée via une thoracotomie antérolaté-rale et s’accompagne d’une dissectionsystématique des ganglions thoraciques.

Tous les patients sont extubés en salle d’opération et ensuite transférés dans uneunité de soins continus afin d’y optimaliserl’analgésie et la thérapie respiratoire (inspi-ration profonde, drainage bronchique),monitorer les fonctions cardiorespiratoi-res et initier une réadaptation précoce(nutrition, mobilisation). En cas de résec-tion majeure, les apports liquidiens sontparticulièrement restreints.Au retour dansl’unité d’hospitalisation, le régime anal-gésique est poursuivi, la rééducation à lamarche et aux activités de la vie couranteest rapidement entreprise. Une radiographiedu thorax est effectuée quotidiennementjusqu’au dé-drainage, avec contrôle desélectrolytes, de l’hémoglobine et des gazdu sang si nécessaire. La sortie a lieu engénéral après huit jours. ......

Dr Willy-Serge MFAM

Département Anesthésie Réanimation

Prise en charge péri-opératoiredes tumeurs thoraciques

CANCÉROLOG IE

En Europe, le cancer du poumon représente la tumeur la plus fréquente chez l’homme alors qu’elle

se situe au troisième rang chez la femme. En dépit des progrès réalisés en radio chimiothérapie, le pronostic

du cancer pulmonaire reste sombre et la chirurgie offre le meilleur espoir de guérison.

La résection pulmonaire représente une procédure complexe et non dénuée de risques qui implique

une approche multidisciplinaire et coordonnée entre médecins généralistes, pneumologues, oncologues

et équipes chirurgicales spécialisées.

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1122 Chroniques 82 — Juin 2005

GÉRI

ATR

IE

DEVANCER L’AVENIR POUR PRÉVENIRPlus on avance en âge, plus la préventionprimaire doit être prépondérante. Celle-ci,par exemple, fait appel à la vaccination(antigrippale, antipneumococcique), auxtraitements contre l’ostéoporose (préven-tion d’évènements fracturaires osseux :tassements vertébraux, fracture du poignetou du col du fémur). Un traitement admi-nistré en temps voulu est une manièreefficace de lutter par exemple contre leseffets néfastes de l’hypertension ou du dia-bète (il permet de limiter l’apparitiond’accidents vasculaires cérébraux ou desinsuffisances cardiaques susceptibles dedécompenser avec œdème aigu du pou-mon). De même, une bonne hygiène de vieexige une régularité de repas équilibrés enqualité et en quantité.Cela permet de main-tenir un statut nutritionnel adéquatcomplété d’une activité physique minimumla plus régulière possible à tout âge qui pré-viendra la fonte musculaire.

INTERVENIR DÈS LES PREMIERS SIGNESLa prévention secondaire s’attache à repé-rer le plus précocement possible dessymptômes banals : difficulté de la respi-ration, accélération du rythme desbattements du cœur au repos, douleursarticulaires, chutes, incontinence d’effort,nausées, syndrôme confusionnel, troublesde la mémoire, perte de poids, syndrômedépressif, début d’escarre…

Le danger est le plus souvent de les met-tre sur le compte du vieillissement normal.Or, ces symptômes peuvent témoignerd’un état de fragilité, c’est-à-dire d’uneinstabilité physiologique pouvant engen-drer une perte d’efficacité de certainsorganes, invisible à court terme maisresponsable ultérieurement d’une perted’autonomie. Réagir et anticiper, c’estdire non à la fatalité.

UNE PRISE EN CHARGE ADAPTÉE ETCONCERTÉE : La médecine gériatrique développe une prise en charge globale médicale, psycho-logique et sociale, intégrant, en concertationavec la médecine générale et la médecinespécialisée (ophtalmologie,oto-rhino-laryn-gologie, neurologie, cardiologie), le repéragede défaillances sensorielles (ouïe, vision), dedifficultés à la marche, de risques de chu-tes, de défaillances de la mémoire,l’apparition d’une fatigabilité à l’effort, unedévalorisation de l’individu pour des activi-tés courantes,des modifications de l’appétit.De même, tout symptôme pouvant évo-quer une maladie chronique débutante està identifier pour permettre de réduire leseffets de la maladie ou d’en ralentir le cours.Tout ce travail d’anticipation permet deretarder l’entrée dans la dépendance oud’en diminuer les effets.

UNE AMÉLIORATION EST TOUJOURSPOSSIBLESur 100 personnes en incapacité, 10 rede-viennent pleinement autonomes et onconstate une amélioration sensible dans laplupart des cas.Toutefois, le taux de retourà l’autonomie varie avec l’âge, le type demaladie en cause et leur nombre.Plusieurs études ont clairement démontréle bénéfice d’une évaluation globale de lapersonne âgée. En effet, celle-ci permet de

réduire le nombre d’entrées en établisse-ments, le nombre de réhospitalisations enservice de soins aigus dans une même annéeet, enfin, d’améliorer la qualité de vie, tantdes aidés que des aidants.

IL N’Y A PAS DE MAINTIEN ÀDOMICILE SANS ACCOMPAGNEMENTBien entendu, toute expertise gériatrique n’ade sens que si elle est suivie de recom-mandations et, bien sûr, de la mise en placed’un suivi de ces recommandations.Consultations gériatriques spécialisées,hospitalisations programmées (de jour oude semaine) sont là pour répondre, sur unminimum de temps, aux questions quedévoilent le médecin traitant et les aidantsdu domicile. Les consultations gériatriqueset les hospitalisations programmées (unedemi à une journée si besoin), sur deman-de concertée du médecin traitant et de lafamille, permettent d’en faire le projet. Il n’ya pas de maintien au domicile sans un tra-vail de concertation : travail de réseau quise doit de faire appel aux aidants profes-sionnels comme aux aidants naturels(conjoint, enfants, amis et voisinage). Unetelle démarche implique une organisationcoordonnée de la prévention et des soins aucours de la vie de chaque individu. La respon-sabilisation de chacun au sein d’un systèmesanitaire et social, apte à repérer les affec-tions susceptibles d’être prises en charge,permet de les anticiper, de traiter efficace-ment celles diminuant l’autonomie.

Le vieillissement n’est pas une fatalité quel’on subit, il n’est pas synonyme de dépen-dance, il est moteur de vie dont chacundoit être conscient pour rester acteur etgestionnaire de sa santé.

Dr J-B GAUVAIN

et l’équipe du Centre de Médecine Gériatrique

Comment bien vieillir ?ESPÉRANCE DE V IE

La population des personnes âgées de 75 ans augmentera d’environ 30% d’ici 10 ans, du fait de

l’allongement de l’espérance de vie. L’espoir de chacun est de pouvoir vieillir avec une autonomie préservée,

sans incapacité majeure sinon sans maladie. Ce souhait se réalise de plus en plus souvent car l’espérance de

vie sans invalidité s’accroît actuellement plus vite que l’espérance de vie globale.

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Juin 2005 — Chroniques 82 1133

GÉRIATRIE

LA STRATÉGIE D’ÉQUILIBRATIONL’équilibre d’un individu est assuré par sesmuscles et par le système nerveux centralqui intègre les données de trois sources sen-sorielles : vestibulaires (ce qui nous permetd’avoir une stabilité d’image alors que l’onest en mouvement), proprioceptives (ce quinous informe de la nature du sol, de nospositions) et visuelles. C’est du résultat deces informations que notre cerveau définitune stratégie qui commande à nos muscles.

DE GROS EFFORTSChez le sujet jeune,debout, immobile, le corpsoscille en permanence.Les ajustements pourtenir cet équilibre se font par la cheville, la han-che ou le déplacement du pied (réactionparachute).Chez le sujet âgé, le vieillissementmodifie la position debout avec l’arrondisse-ment du dos et une flexion du genou. Cettestatique oblige à d’importantes contractionsmusculaires, donc à des efforts permanentset à une majoration de la dépense énergétiquepour maintenir l’équilibre.

UNE DÉPENSE ÉNERGÉTIQUEÀ COMPENSERIl est nécessaire de proposer plus fréquem-ment une alimentation pour soutenir cesefforts permanents (boissons, goûters…).

UNE RÉCOMPENSELe poster proposé en illustration a étéréalisé pour sensibiliser les soignants. Il areçu le prix de la meilleure affiche péda-gogique aux journées de gérontologie del’Ouest et du Centre aux Sables d’Olonnesen 2004.

Dr Laurence SOLETY-DAUPHIN

Catherine MAUROY – kinésithérapeute

Se tenir debout :déjà un effort physique…

ÉQUIL IBRE

… C’est ce qu’explique le poster réalisé par le docteur Laurence Solety-Dauphin et la kinésithérapeute

de la résidence Paul Gauguin. Les personnes âgées, souvent immobiles, lentes dans leurs mouvements,

dépensent beaucoup d’énergie pour maintenir leur équilibre.

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1144 Chroniques 82 — Juin 2005

MÉT

IER

UN DISPOSITIF NATIONALAu lendemain de l’attentat perpétré le 25 juillet 1995 à la station de métro Saint-Michel à Paris, sur instruction de M. lePrésident de la République, Jacques Chirac,le Secrétaire d’Etat à l’Action Humanitaired’Urgence, M. Xavier Emmanuelli, crée lapremière « Cellule d’Urgence Médico-Psychologique pour les victimes d’attentats,de catastrophes et d’accidents collectifs».

Depuis, le réseau national de l’urgence médi-co-psychologique s’est étendu et structuré.Chaque région est désormais dotée d’uneCUMP permanente qui centralise les listesde volontaires des CUMP départementales

et coordonne leurs actions. En 2003, c’estau CHR d’Orléans qu’ont été créés les troisdemi-postes composant la cellule perma-nente Région Centre. Mesdames CarolineDendoncker (psychologue) et SophieLibérati (secrétaire) ont procédé à sa miseen place en 2003-2004 et s’occupent désor-mais de son bon fonctionnement (ledemi-poste de psychiatre n’est, à ce jour,toujours pas pourvu).

La CUMP, c’est aussi une équipe de volon-taires (psychiatres, psychologues etinfirmiers ayant une expérience profes-sionnelle en psychiatrie) inscrits sur uneliste départementale, sous couvert du

Préfet. Déclenchée par le SAMU lors dessituations nécessitant son intervention,elle fait partie intégrante de la chaîne dessecours.

UN OBJECTIF : SOULAGERLA SOUFFRANCE PSYCHIQUELe caractère exceptionnel d’un évènement,sa gravité, sa soudaineté, sa brutalité, sa violence rendent cet évènement poten-tiellement traumatisant. Les victimes,confrontées à l’horreur et parfois à unemort réelle ou au risque objectif de mort,sont bien souvent désemparées et brus-quement privées de mots.

Le rôle de la CUMP est de repérer lespersonnes présentant les symptômescaractéristiques d’un état de stress aigu etnécessitant une prise en charge psycholo-gique. Il s’agit d’assurer des soins immédiatsen créant un cadre sécurisant, lieu d’écoutede la souffrance psychique permettant auxvictimes de mettre des mots sur l’expé-rience vécue.Ce premier contact avec des professionnels«psy» sur le terrain permet, en outre, derassurer les victimes quant à l’existencede personnes capables d’entendre leurangoisse, leur culpabilité, leur détresse et,ainsi, de dédramatiser la possibilité d’uneconsultation ultérieure.

INFORMER POUR MIEUX SOIGNERCette rencontre avec l’équipe médico-psychologique est aussi l’occasion pour lespersonnes victimes d’un évènement poten-tiellement traumatisant d’être informées

La CUMPCellule d’Urgence Médico-Psychologique

PRISE EN CHARGE

Depuis 1995, la création sur tout le territoire français de Cellules d’Urgence Médico-Psychologique (CUMP)

a fait couler beaucoup d’encre. Loin d’être une volonté de mettre du « psy » partout, il s’agit d’une réelle

avancée dans la prise en compte de la souffrance psychique des personnes victimes d’accidents majeurs

et des conséquences post-traumatiques de celle-ci.

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Juin 2005 — Chroniques 82 1155

PORTRAIT

sur les troubles psychiques pouvant appa-raître dans les jours voire les mois quisuivent l’évènement et sur les possibilitésde prise en charge de ces troubles.On ne peut, en effet, constater le trauma-tisme qu’a posteriori, d’où la nécessité decette information aux victimes qui, aver-ties et rassurées, pourront consulter si ellesle souhaitent.

Environ 20 % des personnes soumises àun état de stress aigu présentent un étatde stress dépassé (sidération, agitation,fuite panique, actes automatiques). Derécentes études tendent à montrer que ces personnes seront plus susceptibles de développer un « État de Stress Post-Traumatique » que les personnes ayantréagi à l’évènement en état de stress adapté. Si l’on ne peut empêcher unpsychotraumatisme de survenir, on peuten constater les effets et, par une prise encharge précoce, en faciliter le traitement.

METTRE EN PLACE DES RELAISAprès la phase immédiate de la prise encharge (prévention et amorce de soins), laCUMP a également pour mission d’organi-ser l’intervention post-immédiate, dans lesjours qui suivent l’évènement. Selon desindications bien précises, elle proposera ounon un débriefing psychologique aux per-sonnes directement impliquées, libres d’yparticiper.Dans tous les cas, les coordonnéesdes différents professionnels intervenantdans la prise en charge des personnes vic-times d’un traumatisme psychologique(Centre Médico-Psychologique,Consultationde Psychotraumatisme,Associations d’Aideaux Victimes,…) leur sont remises.

Permettre l’accès aux soins à la majoritédes personnes impliquées dans un évène-ment potentiellement traumatisant (dansl’immédiat, dans les jours ou les semainesqui suivent l’évènement), leur assurer uneprise en charge globale et cohérente,voilà l’objectif des CUMP.

Caroline DENDONCKER

Psychologue Référente CUMP Régionale

ENTRET IEN

Chroniques : Quelles sont vos fonctions au sein de la CUMP ?Caroline Dendoncker : Depuis fin 2003, je suis coordinatrice de laCellule Régionale. A ce titre, j’assume plusieurs fonctions. La premièreest celle de coordination. Le réseau de l’urgence médico-psychologiqueest composé de professionnels volontaires mais également departenaires de l’urgence (secouristes, associations d’aide auxvictimes,…). L’organisation de rencontres entre ces différentsintervenants n’est pas simple mais me semble essentielle pour définirles rôles de chacun et assurer la cohérence de nos actions.La fonction de formation constitue également une part importante demon travail. Il s’agit de cours théoriques sur le stress, le traumatismepsychologique, mais aussi de mises en situation destinées à familiariserles volontaires (ou partenaires de l’urgence) à la prise en charge desvictimes.Enfin, ma troisième fonction est clinique et comporte essentiellementdeux formes : l’évaluation clinique (de l’évènement, des victimes, desphénomènes de groupe) et la délivrance de soins psychologiques (enimmédiat, en post-immédiat ou pour un suivi à plus long terme dans lecadre de la consultation de psychotraumatisme).

Chroniques : Mais vous avez également un deuxième axe de travail ?CD : Oui, en effet, je consacre la deuxième moitié de mon temps ausuivi des patientes atteintes d’un cancer du sein. La prise en charge ducancer nécessite l’intervention de nombreux professionnels. Au Centrede Sénologie, nous avons fait du soutien psychologique une partieintégrante des soins.

Chroniques : Quel est votre parcours de formationDepuis combien de temps travaillez-vous au CHR ?CD : Diplômée de l’UCL (Université Catholique de Louvain, Belgique),j’avais une expérience en cancérologie et en psychiatrie. Après avoirobtenu l’équivalence, je suis entrée au CHR en 2003 pour unremplacement en médecine interne et en sénologie. Au terme de celui-ci, j’ai eu l’opportunité de garder le demi-poste en sénologie et l’on m’aproposé le mi-temps à la CUMP. La formation continue m’a, en outre,permis d’obtenir le DU de Psycho-Oncologie et une formation audébriefing psychologique. Ces deux années au CHR ont été trèsenrichissantes tant humainement que professionnellement.

Caroline Dendoncker

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1166 Chroniques 82 — Juin 2005

CULT

URE

LA CULTURE ARTISTIQUE, MAISAUSSI LA CULTURE DANS SONCHAMP LE PLUS VASTE INCLUANTLA MÉDECINE ET LA SCIENCEElle vient au-devant du patient et du per-sonnel tandis que les acteurs, eux (artistes,conférenciers), viennent au-devant d’unnouveau public.Comme le fait apparaître l’évaluation conti-nue, des relations différentes entresoignants, soignés et visiteurs se sont éta-blies dans les services concernés par desprestations d’artistes régulières.

QUI FAIT QUOI ?L’assise institutionnelle de la culture à l’hô-pital, marquée par la création d’un serviceculturel composé de deux personnes (dontun contrat emploi consolidé) et celle d’une unité fonctionnelle, permet d’affer-mir la place de la culture aux côtés desaxes fondamentaux du CHR.

QUI DÉFINIT LA POLITIQUECULTURELLE DANS L’INSTITUTION ?Ce sont le service culture et la direction géné-rale qui dessinent les grands axes de lapolitique culturelle de l’établissement, enintégrant les besoins et les désirs des équi-pes des différents secteurs d’activité.

UNE NOUVELLE MISSION !Grâce, en partie à la mise en place d’uneéquipe de 44 référents culturels, le déve-loppement de la culture offre un espace deréflexion réel et entraîne une modificationde l’approche du soin et plus généralementdu « lieu-hôpital».Le programme culturel de l’hôpitald’Orléans est une proposition offerte, àses usagers comme à son personnel, dedécouvrir, de s’exprimer, mais surtout dequestionner : les valeurs, les pratiques et lesrelations que l’hôpital entretient avec

l’ensemble des usagers.Tout en renforçantla mission du «prendre soin», cette poli-tique culturelle propose ainsi, à tous lesacteurs concernés, de réfléchir sur la san-té en tant qu’élément culturel et social.

ON AVANCE ! – Accroissement du nombre et de l’activi-té des référents culturels du CHR.– Stimulation des équipes pour créer des pro-jets de qualité :espace de réflexion en réunion.– Convention avec le musée des Beaux-Arts de la ville.– Nouvelle convention avec le cinéma LesCarmes.– Nouveaux ateliers d’art.– Collaboration avec la commission médi-cale d’établissement.– Développement des actions en lien avecl’Education Nationale.

LES LIENS CONTINUENT À SE TISSERIl est prévu de signer une convention avecle FRAC Centre et le musée de SciencesNaturelles. Une réflexion est menée sur

l’élaboration d’une convention globaleavec la ville d’Orléans qui rassembleral’ensemble des actions culturelles. Un cyclede conférences de prévention santé, éla-boré conjointement avec la ville, verra lejour en septembre prochain.

DES ACTIONS CULTURELLESRÉGULIÈRES ET DES ÉVÈNEMENTSLes manifestations en lien avec les évène-ments nationaux se sont pérennisées.Les rendez-vous sont pris, chaque année,en interne et en externe (Concours d’écri-ture, festivals…).

Depuis 2000, les actions régulières sontcadrées : médiations, bilans, mise à jourdes objectifs chaque année. De nouveauxateliers ont été mis en place : danse pourles patientes sidéennes et pour les jeunesde la pédiatrie générale, arts plastiques(changement de service en cours), écritu-re chez les enfants et les personnes âgées.Une maquilleuse, Séverine Le Chapelain,a débuté ses interventions en hémodialysele 19 avril dernier. ..........

Culture,où en sommes-nous ?

BILAN

Après cinq ans, l’hôpital d’Orléans, au-delà de sa mission première qui soigne, s’affirme aussi comme

un lieu de diffusion de la culture ; cette culture qui prend soin de l’individu.

Nous avons introduit des espaces d’intérêts nouveaux : lecture, musique, art plastique, écriture…

Œuvre de Marie-Line Gérard, exposée aux urgences pédiatriques

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Juin 2005 — Chroniques 82 1177

CULTURE

UN LIEN SOLIDEAVEC LA MÉDIATHÈQUE DE LA VILLE Une réflexion et un travail communs entrele service culture et la médiathèque ontpermis d’avancer sur le dossier de la cons-truction de la bibliothèque de l’hôpital deLa Source, également sur la perspective dela bibliothèque du nouvel hôpital. Cetteétude a également porté ses fruits sur laquestion de la nécessité de recruter, eninterne, un professionnel pour assumer laresponsabilité de cette bibliothèque dontle fonctionnement est absolument com-parable à celui d’une bibliothèqueextérieure, avec des paramètres supplé-mentaires à intégrer : trois axes : gestionde l’espace de lecture, prêt aux patients etau personnel et distribution des ouvragespar le passage des chariots de livres dansles services de soins. L’association à cetteréflexion de Monsieur Bouguier et deMadame Delahaye de la DRAC Centrea été riche d’enseignement.Le personnel de la médiathèque a également participé activement aux mani-festations culturelles du CHR :– en intégrant les jurys des différents

concours d’écriture organisés par l’éta-blissement.– par sa présence aux remises des prix(notamment pour Lire en Fête 2004 oùune personne de la médiathèque a été maître de cérémonie).– en diffusant au sein de la médiathèqueet des bibliothèques de la ville les infor-mations culturelles du CHR.

MISE EN PLACE DES PROJETSLes projets culturels sont mis en œuvre enétroite collaboration avec les cadres,les médecins des services de l’établis-sement et les référents culturels.

SANS OUBLIER DEMAIN…...et la perspective de la construction dunouvel hôpital qui nous oblige à penser laplace qu’auront l’art et la culture en son sein.Une première réflexion a été rédigée.Concevoir la construction d’un nouveaulieu-hôpital, c’est penser un nouvel envi-ronnement.C’est faire apparaître au traversdes murs le sens que l’institution donne àl’accueil et la prise en charge de l’ensem-ble de ses usagers.L’art précisément, mais aussi la culture dansson champ le plus vaste, l’architecture, per-mettent d’envisager l’accueil du citoyen ausein de l’hôpital d’une manière différenteet totalement respectueuse.Ces perspectives entraîneront le CHRdans un élan qui se poursuivra au seindes murs d’un nouvel hôpital, tournévers l’avenir et respectueux du passé.

DU PASSÉ, IL NE SERA PAS FAITTABLE RASE…… puisqu’un comité du patrimoine s’estconstitué en mai dernier visant à réperto-rier l’ensemble de notre patrimoine. Unepartie de ce patrimoine fera l’objet d’uneexposition au musée des Beaux-Arts de laville et sera, nous l’espérons, l’objet d’uneédition.

Artistes en ville…et à l’hôpital !

PE INTURE

L’exposition «Artistes

en ville » qui s’est déroulée du

15 avril au 15 mai a connu un

grand succès.

AU-DELÀ DE L’ART,UN RAPPROCHEMENTDANS LA CITÉ !Cette exposition qui s’est déclinéeautour de trois artistes orléanais degrande qualité, Marine Dupont-Canard,Dominique Garros et Christian Vassort,a développé pour les partenaires unedimension supplémentaire : celle derapprocher une nouvelle fois l’hôpitalet la cité, en utilisant ce vecteur magni-fique qu’est l’art !

La déambulation, que cette expositionsupposait pour le public qui, depuis le centre-ville, arrivait au cœur de l’hôpital Porte Madeleine, est véritablement symbolique de ce mou-vement « intérieur-extérieur » quirenvoie une image de l’hôpital moinshostile que celle représentée par lamaladie et le soin qu’elle nécessite.C’est bien de « prendre soin » qu’ils’agit lorsque nous amenons les artis-tes locaux à exposer à l’intérieur del’hôpital.

Les conventions signées par l’hôpital avec les équipements culturels de la villeprouvent combien le va-et-vient entre l’é-tablissement de soins et la ville d’Orléansest important pour l’un et pour l’autre.Les citoyens hospitalisés sont aussi etavant tout des citoyens orléanais et ilnous semble primordial de mener desactions communes allant dans ce sens.Le service culture de l’hôpital et la direc-tion de l’action culturelle de la villed’Orléans travaillent régulièrement deconcert à la mise en place d’activitésorganisées au sein des murs du CentreHospitalier Régional d’Orléans par les services culturels, le Musée des Beaux-Arts, la Médiathèque et l’EcoleNationale de Musique,de Danse et d’ArtDramatique.

Dominique Garros, Marine Dupont-Canard et Christian Vassort

MAIS AVEC QUEL BUDGETDÉVELOPPE-T-ON LA CULTUREAU CHR?Les différentes actions sont régies pardes conventions avec :Les institutions et équipements culturelsLa Direction Régionale des AffairesCulturelles du Centre, l’Agence Régionalede l’Hospitalisation, le Cercle des parte-naires du Ministère de la Culture.La villel’Ecole Nationale de Musique d’Orléans,la Médiathèque de la ville d’Orléans, leMusée des Beaux-Arts et le Musée his-torique de la ville d’Orléans. Le CentreRégional du Livre, le Fonds Régional d’ArtContemporain, le cinéma d’Art et Essai«Les Carmes».Les partenaires financiersSphéria, La Poste du Loiret, Le Relais H,La MACSF, La Société Roche, LeLaboratoire Pfizer.Les associationsPain d’Epice,Badaboum, Le Rire Médecin,La Ligue contre le Cancer, Le Rotary Club,Allo Maman Bobo, Artempo, ADATEC,Profession Sports et Loiret.

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1188 Chroniques 82 — Juin 2005

PAGE

D’A

NCRE

A mon rouge-gorge

Je me souviens d’un petit compagnon ailé

C’était un rouge-gorge coquin et familier

II était devenu mon meilleur allié

Au jardin fleuri où il s’était installé.

Dans ma sous vente il était venu se nicher

Au sommet de mon puits aimait à se percher

Dehors, quelle que fusse mon activité

J’avais toujours la certitude d’être guettée.

Mon ami avait coutume de se poser

Tout fier sur le dernier outil utilisé

Et comme je n’avais point le cœur à l’en chasser

Il m’apprit alors l’art de ne pas se presser.

Dans une étonnante et belle complicité

Nous nous étions naturellement adoptés

Il m ‘approchait de façon toute mesurée

Une bonne longueur de bras ... jamais plus près.

Mais par une mémorable soirée d’été

Plus de distance... Il est venu tout agité

Sous mon nez me montrant sa patte ensanglantée

Alors à mes pieds l’oiseau a soudain chuté.

A l’abri d’un rosier sans épines j’ai creusé

Un ultime nid de terre tout tapissé

De pétales de roses. Je l’y ai déposé

Puisse mon doux souvenir ici reposer.

Dans la clarté lunaire d’une nuit enchantée

Des rouges-gorges avaient fleuri sur mon rosier

Devant la fée des songes ils s’étaient mariés

Et l’on put entendre l’arbre aux roses chanter.

«Vous aimerez peut-être, comme moi, la musique que RenéAubry produit.Tout en sonorité - guitares, piano - aux très peude voix, ses musiques s’écoutent beaucoup dans les ateliersd’artistes (peintures, sculptures…). Sa discographie représen-te une douzaine de disques. Peu connu du grand public, il estpourtant partout (reportages, téléfilms, films, bandes sono-res d’émissions «Turbo», «Téva Déco»…Mes disques préférés : «Plaisirs d’amour», «Après la pluie»,«Ne m’oublie pas», «Seuls au monde» et dernier sorti «Invitéssur la terre».

Isabelle BALANCHE

Référente culturelle

Depuis quarante ans, Esfandiar prépare les défunts avant de lesaccompagner à leur dernière demeure.Un jour,pendant son travail,il est pris d’un malaise. Serait-il mortel lui aussi ? A l’origine, la volonté par le jeune réalisateur iranien d’aborder lerituel des embaumeurs de corps en Iran. Le résultat, une histoire àla fois tragique et burlesque, irréelle et documentaire sur Esfandiar,vieil homme au seuil de la vie,responsable du cimetière de son villa-ge et des âmes qui s’y trouvent réunies.Un film surprenant par sonthème, la question de l’Après, drôle et poétique lorsque l’on sedemande comment ce vieillard avec ces faux airs à la Louis deFunès va procéder pour négocier avec Azraël, l’ange de la mort, sapropre fin.Au cinéma Les Carmes à partir du mercredi 8 juin.

Gagnant duconcours de poésie

Un immense bravo

à Marie-Claire Roux, IDE

à la Résidence Pierre

Pagot, pour son poème

qui a remporté le 1er prix

du concours de poésie

2005, sur le thème

« Je me souviens ».

Coup de cœurmusical

COUP DE CŒUR

Coup de cœurcinéma

CD de René Aubry

« Sommeil amer »

film iranien de Mohsen

Amiryoussefi – 1h27min.

version originale sous

titrée français. Ce film

a reçu la caméra d’or au

festival de Cannes 2004.

Page 19: DOSSIER La cancérologie - chrorleans.fr · ter avec talent la pièce «A chacun sa vérité» de Luigi Pirandello dans le hall d’accueil de l’hôpital de La Source où ils avaient
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