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La La La La filière livre dans le Nordfilière livre dans le Nordfilière livre dans le Nordfilière livre dans le Nord----Est parisienEst parisienEst parisienEst parisien ::::
Quelle spécificité, quelles actions ?
Compléments d’étude réalisée par Benoît Berthou
Université Paris 13, LABSIC
en partenariat avec Fontaine O Livres
Avec le soutien de la DPVI - Mairie de Paris
(Direction à la Politique de la Ville et à l’Intégration)
Avril 2013
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RÉSUMÉRÉSUMÉRÉSUMÉRÉSUMÉ
Cette étude fait apparaître le constat que le bassin d’emploi du Nord-Est
Parisien s’est stabilisé.
Cette consolidation s’appuie sur de profondes mutations socio-culturelles
du Nord-Est de Paris, illustrées par la résistance de l’implantation des librairies
et une forte demande d’équipements culturels.
Cette filière reste cependant fragile : on constate la prédominance de TPE
et le manque de gros employeurs de la filière sur le territoire. Ce caractère
hétérogène va de pair avec un dynamisme dû à la jeunesse d’une majorité de ses
acteurs économiques.
Depuis 2010, l’association Fontaine O Livres s’est recentrée sur
l’accompagnement des acteurs économiques de ce territoire. Des préconisations
concrètes pour renforcer son développement sont proposées.
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SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE
Avant-propos..........................................................................................4
1. Un bassin d’emploi consolidé.............................................................5
1.1 Structuration du paysage sur la période récente.........................5
2.2 Aspects à creuser : échelle régionale, précarité de la filière........8
2. Une forte demande culturelle............................................................9
2.1 Implantation des libraires : le Nord-Est résiste ..........................9
2.2. Une forte demande en terme d’équipement culturel ................11
3. Une filière livre dynamique mais fragile ........................................13
3.1 Une majorité de TPE ..................................................................14
3.2 Une filière livre hétérogène ........................................................17
4. Fontaine O Livres : un développement à renforcer ........................20
4.1. Evolutions de Fontaine O Livres depuis 2010 ..........................20
4.2. Fontaine O Livres : quels moyens pour quelles missions ?.......24
Annexe 1 : Recensement des structures en recherche de local pour 2013. .................................. 28
Annexe 2 : Bilan pépinière d’entreprises Fontaine O Livres 2007-2012...................................... 29
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Avant-propos
Comment renforcer la filière livre dans le Nord-Est parisien ? Telle fut la
question qui nous fut posée en 2009 à l’initiative de la Direction à la Politique de
la Ville et à l’Intégration de la Mairie de Paris. Possédant un intérêt tout à la fois
économique et culturel, cette interrogation avait vocation à esquisser une
structure susceptible de dynamiser les quartiers parisiens faisant l’objet d’actions
et de moyens renforcés au titre de la politique de la ville. Elle aboutit ainsi à une
étude intitulée : « Étude de faisabilité et de préfiguration d’un Système Productif
Local sur le Nord-Est parisien » qui fut rendue publique en septembre 2010 :
s’appuyant sur les spécificités d’un territoire, ce document dressait une feuille de
route pour l’association Fontaine O Livres qui fut chargée d’œuvrer pour le
développement d’un ensemble de métiers (en particulier l’édition et la librairie).
Le présent document constitue l’actualisation de cette première étude :
fruit d’un partenariat fructueux entre Fontaine O Livres et le LABoratoire des
Sciences de l’Information et de la Communication de l’université Paris 13, il a
vocation à fournir aux différents services de la Ville de Paris, du département et
de la région Île-de-France les moyens d’évaluer la pertinence de leur action. Il se
propose pour ce faire d’actualiser des données datant maintenant de plus de trois
ans grâce aux données récoltées via la Chambre de Commerce et d’Industrie de
Paris, ce afin de tenter de cerner plus finement ce qui constitue encore
aujourd’hui la partie de la capitale la plus densément peuplée. Et il entend
ensuite revenir sur les préconisations faites en 2010 afin de les préciser au
regard d’un nouveau contexte économique et social.
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1. Un bassin d’emploi consolidé
L’actualisation de cette première étude nous permet de revenir sur
certaines des hypothèses que nous avions formulées à l’époque et de dresser un
constant rassurant : nous sommes loin de la situation catastrophique que nous
avions alors redoutée. Nous basant sur les chiffres fournis par l’Observatoire de
l’emploi en Île-de-France, nous avions en effet évalué à 595 les pertes d’emploi
dans la filière livre du Nord-Est parisien entre 2008 et 2013 : seulement 1000
emplois auraient subsisté en 2013. Ces données se situaient dans la lignée de la
conjoncture observée entre 2003 et 2008 durant laquelle cette même main-
d’œuvre avait décru de 26,34 % dans le territoire qui nous intéresse (contre une
variation de -3,96 % en moyenne dans les 5e, 6e, 15e et 17e arrondissements que
nous avons adoptés comme éléments de comparaison).
1.1 Structuration du paysage sur la période récente1.1 Structuration du paysage sur la période récente1.1 Structuration du paysage sur la période récente1.1 Structuration du paysage sur la période récente
Comme le montrent les données ci-dessous (cf. figure 1), on ne trouve en
effet pas trace d’un effondrement de la main-d’œuvre salariée au sein de la filière
livre (ici considérée à travers les deux métiers en constituant le « cœur », édition
et librairie) dans le territoire qui nous intéresse (six arrondissements de Paris
ainsi que le département de la Seine Saint-Denis) : à l’évolution fortement
négative (une baisse de 29 % entre 2000 et 2008) qui justifiait nos craintes
succède en effet une véritable stabilité et nous semblons ainsi être face à un
bassin d’emploi consolidé. En atteste la comparaison avec les quatre
arrondissements de Paris dans lesquels la filière livre est la mieux représentée :
la baisse en terme de main-d’œuvre y est plus prononcée et cette tendance ne
semble nullement évoluer (la baisse de 9 % de ces deux dernières années
succédant à une baisse de 28,4 % pour les huit années précédentes).
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Figure 1
Emploi salarié de la filière livre (édition et libr airie) : évolution
Données
2000
Données
2008
Données
2010
Variation
2000-2010
Variation
2008-2010
9e, 10e, 11e, 18e,
19e, 20e et 93 2139 1519 1523 -28,99% 0,26%
5e, 6e, 15e et 17e 7 580 5 424 4 940 -28,44% -8,92%
Mesure : équivalent temps plein
Source : Observatoire de l’emploi en Île-de-France.
Nous sommes ainsi aux antipodes de la situation de décrochage que nous
évoquions dans notre première étude : si l’évolution négative de la main-d’œuvre
salariée était plus accentuée dans le Nord-Est parisien que dans des
arrondissements mieux dotés entre 2000 et 2008, la situation semble avoir depuis
largement évolué. On peut même dire qu’elle s’est inversée : les 5e, 6e, 15e et 17e
arrondissements de Paris sont en situation de décrochage par rapport à un Nord-
Est parisien qui maintient ses emplois (+0,26 % sur les deux dernières années).
Se fait ainsi jour une cartographie qui va contre nombre d’idées reçues circulant
dans la profession : la relative désertification du centre historique du monde du
livre parisien est en effet à mettre en perspective face à l’émergence de nouveaux
territoires.
Nous pouvons en effet constater un fait évident : cette stabilité concerne
actuellement l’ensemble du Nord-Est parisien, du moins si l’on s’en tient à Paris
intra-muros, et un contraste saisissant se fait jour lorsque l’on inscrit ces données
dans le temps. Leur variation sur dix ans fait en effet apparaître une situation
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fort hétérogène puisque certains arrondissements présentent une hausse de plus
d’un tiers de la main-d’œuvre salariée (tel le 20e) alors que d’autres enregistrent
une très forte baisse (-72 % pour le 19e, chiffres à relativiser avec le départ en
2000 du groupe Elsevier Masson et ses 354 salariés pour Issy-les-Moulineaux).
Par contre, leur variation sur deux ans livre de tout autres enseignements
puisque la stabilité, voire la hausse, de la main-d’œuvre salariée est
uniformément partagée : les situations de décrochage sont plus rares et il semble
que nous soyons donc face à un paysage structuré.
Figure 2
Emploi salarié (édition et librairie) :
Évolution par arrondissements et départements
Données
2010
Variation
2000-2010
Variation
2008-2010
20e 105 3,80% 28,05%
9e 275 -35,24% 21,68%
10e 227 -29,60% 16,41%
18e 213 -2,00% 8,67%
19e 163 -73,83% 4,49%
11e 344 4,82% -1,15%
93 196 3,27% -37,97%
Mesure : équivalent temps plein
Source : Observatoire de l’emploi en Île-de-France.
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2.2 2.2 2.2 2.2 AAAAspects à creuserspects à creuserspects à creuserspects à creuser :::: é é é échelle régionale, précarité de la filièrechelle régionale, précarité de la filièrechelle régionale, précarité de la filièrechelle régionale, précarité de la filière
Au-delà de ce constat de relative uniformité, nous pouvons tout au plus
distinguer des arrondissements dans lesquels la main-d’œuvre salariée est en
forte hausse (dans le cas des 9e, 10e et 20e dans lesquels 104 emplois équivalents
temps plein furent créés entre 2008 et 2010), d’autres qui sont caractérisés par
une réelle stabilité (le 11e et le 19e dans lesquels seulement 3 emplois furent
créés) et d’autres enfin occupant une position intermédiaire (le 18e avec 17
emplois créés). Ces 124 emplois créés contrastent en tout cas fortement avec une
autre partie du territoire considéré : une Seine Saint-Denis dans laquelle presque
autant d’emplois furent perdus (120). Ce dynamisme du monde du livre francilien
semble en effet s’arrêter au périphérique, même dans le cas de communes
limitrophes (35 emplois furent perdus à Montreuil et 24 à Saint-Denis sur la
période considérée) : le devenir de ces métiers gagnerait ainsi certainement à être
envisagé à l’échelle régionale.
Il est enfin à noter que le réel bassin d’emploi est indéniablement
supérieur à ces chiffres. Les données se fondant sur les bordereaux de déclaration
annuels fournis par les différents employeurs aux services de Pôle Emploi, celles-
ci ne prennent pas en compte une précarité immanente au monde du livre dans
lequel le contrat de travail advient souvent au terme d’un parcours professionnel
déjà riche : n’est ainsi pas prise en compte une activité prenant place sous de
multiples statuts (auto-entrepreneurs, contrats d’auteurs…). En tenant compte
de ces considérations (malheureusement fort difficiles à quantifier exactement1),
force est de constater que nous sommes face à un bassin d’emploi consolidé :
nettement moins important en nombre d’emplois que celui des quatre autres
arrondissements parisien que nous adoptons comme point de comparaison, il
relève par contre d’un réel dynamisme tant en terme de création que de maintien
1 Voir Marie Gouyon et Frédérique Patureau, Le salariat dans le secteur culturel en 2009 : flexibilité et pluriactivité.
Département des Études, de la Prospective et des statistiques, collection « Culture chiffres », 2012-2.
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de l’emploi, qui s’explique bien plus par des raisons structurelles que
conjoncturelles.
2. Une forte demande culturelle
Nul doute en effet que cette évolution s’appuie sur de profondes mutations
socio-culturelles. On peut notamment penser qu’elle reflète parfaitement un
rapport à la ville que de nombreux sociologues ont coutume de désigner par le
vocable de « gentrification ». Comme le montre Sophie Corbillé2 à propos des
quartiers du Nord-Est de Paris, des quartiers anciennement qualifiés de
« populaires » sont désormais prisés des catégories socio-professionnelles
moyennes et supérieures.
2.1 Implantation des libraires2.1 Implantation des libraires2.1 Implantation des libraires2.1 Implantation des libraires : le Nord: le Nord: le Nord: le Nord----Est résisteEst résisteEst résisteEst résiste
Le cas de la librairie s’inscrit sans doute dans cette évolution et démontre,
si besoin est, que la culture n’est plus l’apanage du centre de la capitale. Comme
le montrent les données fournies par la Chambre de Commerce et d’Industrie de
Paris à partir de la base BDCOM, le Nord-Est de Paris constitue en effet l’espace
dans lequel ces commerces du livre souffrent actuellement le moins (fig.3, p. 9).
Si l’avenir du métier fait à l’heure actuelle l’objet de nombreuses
interrogations (et si au problème structurel de l’évolution de ces commerces vient
s’ajouter une conjoncture des plus moroses), on constate que le territoire qui nous
intéresse fait plus que résister. Alors que les quatre arrondissements que nous
avons pris comme point de comparaison ont, entre 2002 et 2011, perdu 46
établissements (-11,53%), les six arrondissements qui nous intéressent n’ont
enregistré que huit fermetures (-3,8%). Et ils constituent même les seules zones
de
2 Sophie Corbillé « Tourisme, diversité enchantée et rapports symboliques dans les quartiers gentrifiés du nord-est de
Paris », Genèses 3/2009 (n° 76), p. 30-51. URL <www.cairn.info/revue-geneses-2009-3-page-30.htm> (page consultée
le 17 décembre 2012).
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Figure 3
Librairie : évolution du nombre d’établissements
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notre échantillon dans lesquelles le solde création/disparition est positif
puisque les 19e et 20e affichent une croissance des plus intéressante.
Le contraste est toutefois ici aussi évident avec une Seine Saint-Denis dans
laquelle la situation semble tout bonnement dramatique. On y enregistre en effet
dans le même temps 11 disparitions (sur 40 établissements, soit -27,5%) et nous
semblons également être face à une problématique bien différente que celle que
l’on observe dans Paris. Seule la « petite couronne » semble faire exception
puisqu’elle présente un solde positif, mais dans le reste du département pointe
ainsi un réel risque de désertification culturelle. Il ne subsiste en effet qu’un
unique point de vente de livres dans nombre de communes (Epinay, Les Lilas, Le
Raincy, Rosny-sous-Bois, Villepinte), alors que d’autres ne disposent plus d’aucun
commerce de ce type (Bagnolet, Bobigny, Drancy, Pierrefite, Sevran,
Tremblay…). Nous sommes dans tous les cas face à une situation sur laquelle il y
aurait tout lieu de se pencher plus avant.
2.22.22.22.2. Une. Une. Une. Une forte demande en terme d’équipement culturel forte demande en terme d’équipement culturel forte demande en terme d’équipement culturel forte demande en terme d’équipement culturel
Si l’on se cantonne au périmètre de Paris intra-muros, cette relative résistance
des commerces du livre nous semble pouvoir s’expliquer par une forte demande
culturelle, comme en attestent les données concernant les bibliothèques livrées
par la municipalité sur le portail ParisData. Si nous ne considérons que les
établissements implantés sur le territoire qui nous intéresse (cf. figure 4), celles-
ci nous fournissent en effet des indications éloquentes puisque l’on constate une
augmentation des prêts de documents (c’est-à-dire non seulement des livres, mais
également des CD ou DVD) de près de 50 %. Entre 2007 et 2011, ceux-ci ont
largement progressé pour atteindre 2,7 millions : force est de constater que
l’intensité des pratiques culturelles progresse de concert avec la création de
nouveaux équipements. Inaugurée en juin 2010 dans le 20e arrondissement, la
médiathèque Marguerite Duras enregistre ainsi en 2011 plus de 939 000 prêts.
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Figure 4 : Librairies et bibliothèques du Nord-Est parisien :
évolution de la main-d’œuvre salariée et des prêts
Arrondissements
Librairie :
évolution de la main-d’œuvre
salariée entre 2008 et 2010
Bibliothèque :
évolution des prêts
entre 2007 et 2011
9e +21,6 % +24,38 %
10e +16,4% +14,15%
11e -1,15% -9,28%
18e +8,7% +21,23%
19e +4,5% +58,66%
20e +28% -5,77%
Total +13 % +25,88 %
Sources : Observatoire de l’emploi en Île-de-France
et Bureau des Bibliothèques de la Ville de Paris
Si la Mairie de Paris semble n’avoir de cesse de parfaire une bonne
desserte en terme d’équipements culturels (à travers, par exemple, la
préfiguration de la médiathèque Saint-Lazare et de la bibliothèque Vaclav Havel
dans les 10e et 18e), la librairie participe donc de ce même effort puisqu’elle
apporte également une réponse à cette demande. En atteste une cartographie des
librairies dans les quartiers du Nord-Est de Paris (cf. figure 5) montrant que
l’ensemble du territoire est effectivement desservi, à des degrés variables
toutefois. Si certains quartiers semblent très bien lotis et renferment plus d’une
dizaine des librairies (avec une forte concentration dans le quartier de la Folie-
Méricourt s’étendant de la Place de la République au Boulevard de Belleville),
d’autres semblent bien équipés puisqu’ils comportent entre six et dix librairies
alors que neuf sont en situation de sous-équipement (Chaussée d’Antin, Porte
Saint-Denis, Porte Saint-Martin, Hôpital Saint-Louis, Goutte d’or, Auteuil,
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Necker, Saint-Fargeau, Charonne) vis-à-vis de la dense population qu’ils
renferment. Il y a donc tout lieu de prêter attention à ces zones en situation
d’autant plus délicate que l’appellation de « librairie » retenue par la CCIP
englobe des situations très différentes.
Figure 5
Implantation des librairies dans le Nord-Est parisi en
3. Une filière livre dynamique mais fragile
Il y a tout lieu de se réjouir de cette situation, mais nous ne pouvons pour
autant nous en tenir à ces analyses. Celles-ci mettent en effet en évidence un fait
justifiant l’intervention de la ville de Paris, de la DPVI et le travail de Fontaine O
Livres et que nous pourrions résumer ainsi : nous sommes face à un tissu
économique dynamique, mais encore fragile, comme en atteste une approche plus
fine de l’ensemble des acteurs que nous venons d’évoquer. En effet, si nous
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regroupons encore une fois deux des métiers du livre (tout en gardant à l’esprit le
fait qu’ils ne mobilisent pas les mêmes moyens humains et financiers), un constat
s’impose : nous sommes dans l’immense majorité des cas face à de petites et très
petites entreprises, et ce même à l’échelle du livre comme en attestent les
données synthétiques que nous livrons ci-dessous.
3.1 Une majorité de TPE3.1 Une majorité de TPE3.1 Une majorité de TPE3.1 Une majorité de TPE
Un peu moins de 80 % des entreprises implantées sur le territoire sont en effet
dans une situation problématique : elles comptent seulement 1 à 2 salariés ou ne
présentent quasiment aucun « effectif », l’éditeur ou le libraire opérant alors sous
le statut de gérant non-salarié, ou en entreprise individuelle.
Figure 6
Établissements : répartition par effectifs et par m étiers dans Paris (2011)
Établissements :
effectifs Aucun 1-2 3-5 6-9 10-19 20+ Inconnu
Librairie
Paris NE 43,35 % 27,9 % 12 % 3,43 % 2,15 % 0,86 % 10,3 %
Librairie 5e, 6e,
15e, 17e
68,97 %
12,89 %
5,26%
2,00%
1,27%
2,18%
7,44%
Édition
Paris NE
38,78 %
30,27 %
8,16 %
5,78 %
5,44 %
3,40 %
8,16 %
Édition 5e, 6e,
15e, 17e
57,74 %
12,20 %
7,83%
4,01%
3,28%
6,38%
7,83%
Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (base INSEE SIRENE)
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Cette proportion est en tout cas plus importante dans le Nord-Est parisien
que dans les autres arrondissements pris pour point de comparaison, où 70 % des
acteurs se rangent dans ces deux catégories citées ci-dessus. Sur ce point, les
données récoltées s’inscrivent dans la droite ligne de nos observations de 2010 :
notre territoire constitue clairement un lieu d’hospitalité pour les « petits » du
secteur.
Ce constat n’est pas sans intérêt : comme démontré dans notre précédente étude,
nous sommes face à des acteurs en situation marginale, voire carrément
d’exclusion, vis-à-vis du monde du livre. Elles ne disposent pas forcément des
moyens de s’informer ni de mettre en perspective leur activité et on peut penser
qu’elles connaissent également des conditions de travail fort difficiles.
La chose est d’autant plus vraie que l’évolution de ces divers acteurs
semble inquiétante : on assiste ainsi à une forte hausse de la catégorie « Aucun
effectif » (+15 % dans le Nord-Est de Paris) qui regroupe certainement les acteurs
aux statuts les plus précaires, ou plus exactement les entreprises dont on peut
penser qu’elles considèrent le salaire et statut du gérant comme variable
d’ajustement. Plutôt que de rogner sur d’autres postes budgétaires, celui-ci
choisit par exemple de « s’auto-licencier » afin de garantir la pérennité de son
activité ; et ce procédé est bien souvent la dernière solution qui s’offre à des
entreprises luttant pour leur survie.
Disposant de moyens plus importants en termes humains ou financiers,
mieux intégrées à un environnement socio-économique, des entreprises de taille
plus importante sont ainsi susceptibles d’apporter un concours précieux à tout
projet collectif. Mais le Nord-Est de Paris ne constitue pas clairement une terre
d’accueil pour des acteurs de ce type, comme le montrent de toute évidence ces
mêmes données. La comparaison entre les six arrondissements qui nous
intéressent et les quatre autres arrondissements déjà cités est éclairante : les
plus gros employeurs (des entreprises regroupant de 6 à 9 salariés et jusqu’à plus
de 20) sont clairement sous-représentés au sein du territoire qui nous intéresse,
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et ce dans des proportions très significatives (quatre fois moins d’entreprises
regroupent 20 salariés et plus dans le Nord-Est de Paris).
Si les « gros » employeurs font défaut dans le Nord-Est de Paris, tel n’est
par contre pas le cas d’autres catégories d’entreprises : celles que l’on pourrait
dire « moyennes » à l’échelle du livre sont en effet sur-représentées par rapport à
notre point de comparaison. Les tranches intermédiaires y présentent toujours
des valeurs supérieures, et ce dans d’impressionnantes proportions : près de 40 %
pour les éditeurs employant de six à neuf salariés et jusqu’au double pour les
libraires regroupant de « 10-19 effectifs ». Ces valeurs sont par contre tout juste
supérieures dans la tranche « 3 à 5 ».
Ces chiffres nous fournissent une indication claire : nous sommes face à
une filière livre qui partage une spécificité du territoire sur lequel elle s’implante.
En effet les chiffres que nous venons de présenter esquissent une structuration
économique qui semble caractéristique du Nord-Est de Paris, ou du moins du 11e
arrondissement de la capitale, comme en atteste un travail réalisé par la
Direction du Développement Économique, de l’Emploi et de l’Enseignement
Supérieur de la Mairie de Paris. Intitulé « Structure démographique et socio-
économique du 11e arrondissement » (Fig 7), celui-ci présente notamment les
capitaux des entreprises implantées dans l’arrondissement et met clairement un
fait en évidence : les tranches inférieures sont sur-représentées, ce qui constitue
une singularité par rapport au reste de la capitale.
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Figure 7 :
Répartition par capital des entreprises dans le 11 e arrondissement
Source : Mairie de Paris - Direction du Développement Économique, de l’Emploi et de l’Enseignement
Supérieur, Structure démographique et socio-économique du 11e arrondissement, 2010.
3.2 Une filière livre hétérogène3.2 Une filière livre hétérogène3.2 Une filière livre hétérogène3.2 Une filière livre hétérogène
Nous sommes face à une filière livre plus variée qu’il n’y paraît et il est ici
nécessaire d’affiner les positions que nous avions adoptées dans notre étude de
2010. Ayant pour mission d’évaluer l’action de Fontaine O Livres, celle-ci se
focalisait sur le cas des petits éditeurs et libraires, et plus largement des acteurs
les moins bien pourvus du territoire, mais force est de constater que cet ensemble
d’acteurs économiques est caractérisé par une certaine hétérogénéité. En atteste
une autre série de données fournies par la CCIP et proposant une analyse par
chiffres d’affaires de l’activité d’édition (fig 8).
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Figure 8
Représentation du CA de la filière livre dans 10 ar rondissements de
Paris et le département de Seine Saint-Denis
Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (base INSEE SIRENE)
Nous sommes ainsi à même d’opérer une répartition des établissements en
fonction de leur activité économique, et nous retrouvons ici ce même constat : les
tranches inférieures sont sur-représentées par rapport à nos arrondissements de
référence, parfois de façon significative comme dans le cas de la tranche « 50 000-
100 000 € ».
Ces données mettent surtout un fait en évidence : les acteurs de notre
territoire ne s’inscrivent pas dans une seule de ces tranches de chiffre d’affaires,
mais se répartissent au sein de l’ensemble du spectre. Nous sommes ainsi face à
une évidente hétérogénéité et l’on retrouve côte à côte différents types de
structures : une multitude d’entreprises individuelles à la production que l’on
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imagine modeste et des éditeurs bien structurés présentant une production
régulière partagent le même territoire. La répartition de ces mêmes
établissements par évolution de leur chiffre d’affaires est en effet éclairante :
l’analyse du spectre et la comparaison montrent une évolution à peu près
comparable au sein de nos deux groupes d’arrondissements, sauf en ce qui
concerne 2 tranches.
Figure 9
Évolution du CA de la filière livre (2003-2011)
- 50 %
et +
- 30 à
50 %
-10 à
30 %
+ 10 à
30 %
+ 30 à
50 %
+ 50%
et +
Établissements
NE Paris 13,04 % 10,87 % 19,57 % 13,04 % 2,17 % 41,30 %
Établissements
5e, 6e, 15e et 17e 12,22 % 15,56 % 22,2 % 13,33 % 12,22 % 22,2 %
Source : Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (base INSEE SIRENE)
Les entreprises présentant une forte baisse de chiffre d’affaires (de « -30 à
-50 % ») sont moins représentées dans le Nord-Est parisien qu’ailleurs
(globalement, les entreprises y résistent d’ailleurs mieux à la conjoncture
économique). Mais un autre fait est évident : les entreprises présentant une forte
hausse de ce même chiffre d’affaires sont beaucoup mieux représentées dans le
Nord-Est de Paris qu’ailleurs, et ce dans des proportions spectaculaires. Une
partie significative des entreprises y sont donc en forte croissance, ce qui semble
assez logique au regard des analyses que nous avions mené en 2010 (nous avions
alors identifié une concentration d’acteurs plus jeunes, en plein développement).
20/29
4. Fontaine O Livres : un développement à renforcer
Fort des analyses précédentes, nous nous proposons donc de repenser la
feuille de route que nous avions proposée à l’association Fontaine O Livres à
l’issue de notre première étude.
4.1. Evolutions de Fontaine O Livres depuis 20104.1. Evolutions de Fontaine O Livres depuis 20104.1. Evolutions de Fontaine O Livres depuis 20104.1. Evolutions de Fontaine O Livres depuis 2010
Dans le cadre de ce premier travail, nous préconisions plusieurs réformes
structurelles et force est de constater que nombre d’entre elles ont d’ores-et-déjà
été menées à bien. Les missions de l’association ont ainsi été grandement
clarifiées et ses efforts se sont recentrés sur la constitution et l’animation d’un
véritable réseau de professionnels qui est aujourd’hui vivant et reconnu,
permettant aux différents acteurs du territoire d’échanger sur leurs pratiques
professionnelles et de renforcer leur expertise quant au secteur économique dans
lequel ils opèrent.
De même, la réforme du mode de gouvernance de l’association Fontaine O
Livre nous semble donner toute satisfaction : dotée d’un Conseil d’administration
renouvelé avec la présence des professionnels, entretenant des contacts pérennes
avec les différentes tutelles soutenant son action et développant la part d’auto-
financement de ses différents programmes, celle-ci nous semble avoir d’efficaces
moyens d’information et d’aide à la prise de décision. Nous n’avons d’autre part
eu aucun mal à obtenir de façon rapide des données exhaustives qui nous
semblent fiables : il y a donc tout lieu de penser que celles-ci répond aux
nécessaires réquisits de tout pouvoir public en matière de contrôle et d’évaluation
des financements qui lui sont attribuées.
L’association a mis en place récemment plusieurs actions afin d’augmenter
ses ressources propres et de garantir son équilibre financier :
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Nb d'adhérents réseau Fontaine O Livres
30
40
50
60
70
80
90
100
110
2010 2011 2012 2013 2014
- La rationalisation de l’activité de pépinière d’entreprises : prix au m²
harmonisé et accroissement de la surface utilisée en bureaux.
- La création d’une activité de formation.
Ses résultats en 2012 sont les suivants :
- Augmentation des ressources propres : + 19 k€.
- Part d’autofinancement passée de 21% en 2011 à 32% en 2012.
Nous utiliserons ci-dessous les données de l’enquête annuelle de Fontaine
O Livres (fin 2012) auprès de ses adhérents pour illustrer nos propos concernant
les activités de l’association. La croissance du nombre d’adhérents nous semble
être un témoin important de cette évolution. Ainsi en 2012, avec 65 adhérents, le
réseau d’entreprises est en croissance de 30% soit 15 adhérents supplémentaires,
comme l’année précédente. Son objectif pour 2013 est d’atteindre 80 adhérents et
une centaine fin 2014.
Figure 9 : Évolution du nb d’adhérents au réseau Fo ntaine O Livres
Source : Enquête annuelle Fontaine O Livres, fin 2012.
22/29
Voici les données économiques du poids de ce réseau d’acteurs :
Chiffre d’Affaires
- Chiffre d’Affaires cumulé des entreprises du réseau : 7,4 M€.
- Chiffre d’Affaires Moyen : 158 k€.
Emploi
- 120 emplois directs
- Soit une moyenne de 1,85 emploi direct / structure.
- 200 emplois indirects dans la filière.
Ces données confirment les caractéristiques évoquées plus haut, un tissu
de TPE du secteur associé à des activités indépendantes. Ces données sont à
mettre en regard de la production éditoriale des 37 éditeurs adhérents, qui en
chiffres cumulés, ont publié 250 nouveaux titres en 2012, soit plus de 400 000
exemplaires imprimés.
En ce qui concerne l’activité d’hébergement en pépinière, les chiffres ci-
dessous illustrent son développement :
- Nombre total d’emplois créés ou consolidés depuis 2008 : 28
- Nombre total d’emplois en 2012 dans la pépinière : 12
- Nombre d’emplois créés en 2012 : 2
La diversification des activités de Fontaine O Livres, et l’amplification de
l’activité de mutualisation sont également des points importants de cette
évolution. À cet égard on peut citer deux projets collaboratifs initiés en réponse
aux besoins des acteurs :
a. Le service de sur-diffusion des éditeurs en bibliothèques : partant du
constat de la méconnaissance des petits éditeurs des circuits d’achat en
23/29
bibliothèques, et du besoin de veille spécialisée des bibliothécaires, ce service
– devenu payant après l’embauche d’une salariée en contrat d’apprentissage
(plus de 20 adhérents) – fait le lien entre ces deux acteurs. Il semble répondre au
besoin de lien interprofessionnel que nous avions mis en évidence dans notre
étude de 2010.
b. L’agenda participatif des manifestation littéraires : partant du constat
que la présence des éditeurs sur les salons est souvent un complément de chiffre
d’affaires important à l’équilibre de leur activité, Fontaine O Livres a créé une
application Web gratuite qui permet aux éditeurs d’anticiper leur participation
aux événements littéraires. Aujourd’hui utilisée en version bêta au sein de son
réseau de professionnels, ce projet a bénéficié d’une subvention du Centre
National du Livre pour se développer au niveau national.
Force est donc de constater que Fontaine O Livres a rempli la « feuille de
route » que nous avions dressé, sur la demande de la DPVI, en conclusion de
notre étude de 2010 : renonçant à certaines actions (comme l’organisation d’un
salon : le forum des métiers du livre), l’association s’est recentrée sur
l’accompagnement des acteurs économiques du territoire et a mis en place des
dispositifs permettant de créer du lien entre plusieurs métiers du livre
(notamment édition et bibliothèque). Deux objectifs n’ont par contre pas été
remplis :
- développer des liens forts avec des libraires qui, subissant de plein fouet
l’actuelle crise économique, auraient pourtant bien besoin d’être mieux intégrés
au tissu économique dans lequel ils opèrent.
- se projeter au-delà du périphérique parisien afin de recruter des
entreprises installées dans des départements comme la Seine Saint-Denis. Il est
à noter que de nombreuses tentatives d’approches se sont soldées par un échec
qui mériterait clairement d’être analysé au niveau régional. Deux dynamiques
inverses semblent être ici à l’œuvre : la volonté de construire des réseaux (comme
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dans les bibliothèques de Plaine Commune) ou des pôles (comme le « territoire de
la culture et de la création ») peut-elle rencontrer la volonté affichée de la mairie
de Paris de dépasser ses frontières géographiques et administratives ?
4.2.4.2.4.2.4.2. Fontaine O LivresFontaine O LivresFontaine O LivresFontaine O Livres : quels moyens: quels moyens: quels moyens: quels moyens pour quelles missions ?pour quelles missions ?pour quelles missions ?pour quelles missions ?
Au-delà de ce bilan intéressant, le cas de Fontaine O Livres pose un
problème évident : le décalage existant entre ses missions et ses moyens.
L’examen de son projet soumis à la ville de Paris pour l’année 2013 illustre
parfaitement cet état de fait. Y sont en effet mentionnées un grand nombre de
missions :
- Implantation des entreprises dans le « Nord-Est parisien » : animation d’une
pépinière d’entreprises (hébergement de cinq jeunes structures,
accompagnement via un entretien-conseil trimestriel…), développement de
pôles d’éditeurs (regroupement de structures actuellement hébergées en
pépinière ou adhérentes du réseau : veille sur les locaux vacants, montage de
solutions collectives, conseil sur le montage financier, négociation des
conditions d’entrée….).
- Développement des entreprises et de l’emploi : conseil aux 65 entreprises
adhérentes (recherche de prestataires, de lieu pour un événement, contrat-
type, financement…), veille professionnelle (participation aux événements
professionnels), envoi mensuel des « Infos du réseau » (lettre d’information
réservée aux adhérents de Fontaine O Livres), mise en relation (invitation de
professionnels extérieurs au réseau, présentation de prestataires ou services
innovants).
- Promotion de services collectifs : offre de prestations de service éditoriaux
conçue en commun, sur-diffusion des éditeurs en bibliothèque, agenda
collaboratif des manifestations littéraires, formation professionnelle pour
optimiser et valoriser les compétences des adhérents.
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Toutes ces activités rentrent dans le cœur des missions de Fontaine O
Livres : étoffer, animer et renforcer un réseau d’acteurs de la filière livre au sein
du « Nord-Est parisien ». L’association nous semble les mener de concert en
étalant dans le temps leurs développements : les actions de communication au
sein du réseau sont montées en puissance à partir de 2010, l’activité de formation
est réellement apparue en 2012 et l’activité de sur-diffusion est encore en
développement.
Ce rapide état des lieux met en évidence un problème : les activités de
Fontaine O Livres se sont étoffées à chaque fois que ses moyens ont augmenté,
notamment en terme de personnel (embauche d’une chargée d’animation et de
communication en 2010, signature d’un contrat d’apprentissage en 2012…).
Même si elles ont permis la mise en place de nombreuses actions, les actuelles
ressources humaines (2,5 ETP) ne lui permettent toutefois pas de faire face à
l’ensemble de ses missions.
Certains projets ont ainsi dû être envisagés à plus longue échéance : la
« place de marché » des éditeurs indépendants (qui a vocation à promouvoir leurs
compétences à travers une offre de service présentée à sur un site Internet dédié)
n’a pas encore vu le jour, même si une maquette et un travail préparatoire ont
été effectué (benchmarking, référentiel de compétences).
La question est également sensible au niveau des locaux dont dispose
Fontaine O Livres : l’actuelle pépinière située rue de la Fontaine-au-Roi ne
dispose que de 150 m2 (répartis sur deux sites) et présente donc une capacité
d’accueil maximale de 8 structures (15 emplois temps plein).
Bref : Fontaine O Livres est aujourd’hui victime de son succès et de son
dynamisme. Le développement indéniable (et constaté par tous les financeurs)
opéré depuis 2010 n’a pas été accompagné par une hausse équivalente de moyens
humains ou financiers. Nous estimons qu’un effort doit être fait et que celui-ci
doit prendre les formes suivantes :
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- Aide à l’embauche d’un salarié supplémentaire sur des fonctions de soutien
administratif et commercial sur la gestion de l’association. Celles-ci sont
actuellement prises en charge par Yann Chapin, ce qui empêche le
directeur de l’association de se consacrer à temps plein au développement
de Fontaine O Livres. Nous estimons le besoin a minima en terme de
personnel à un mi-temps, et cette embauche pourrait être éventuellement
mutualisée avec une autre structure (Paris Mix, Boutiques de Gestion).
- Développement des locaux de l’association : la capacité d’hébergement de
la « pépinière » nous semble aujourd’hui insuffisante au vu du nombre de
structures potentiellement intéressées (cf. Annexe 1). Étant donné les
effets vertueux sur l’emploi de cette structure (cf. Annexe 2), cet état de
fait nous semble devoir être corrigé. Doubler l’actuelle surface dont dispose
Fontaine O Livres, soit arriver à un total d’au moins 300 m², nous semble
être un objectif raisonnable. Au vu du développement de la part d’auto-
financement de l’association, une telle surface ne la mettrait pas en danger
financièrement.
- Consolidation du budget de fonctionnement de l’association : l’actuelle
dotation publique de Fontaine O Livres ne nous semble pas satisfaisante
vis-à-vis des missions de l’association et de la politique menée à l’échelle
municipale et régionale. Alors qu’un soutien fort aux industries culturelles
et créatives est affiché (cf « Note rapide » de la dernière étude du Motif :
L’Île-de-France, territoire stratégique pour le livre), force est de constater
que son budget de 144 000 euros en 2012 ne constitue pas une somme
suffisante pour soutenir efficacement l’emploi des 65 structures adhérentes
à FOL. Nous semble donc devoir être envisagé :
• Une consolidation de la dotation de la Mairie de Paris : d’un montant de
50 000 € en 2012 (45 000 € provenant de la DDEEES, 5 000 € provenant de
la DPVI), celle-ci nous semble adaptée.
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• Une augmentation de la dotation régionale : d’un montant global de
34 000 € en 2012, celle-ci nous semble sous-évaluée vis-à-vis de ce que
produit Fontaine O Livres (120 emplois consolidés, 65 structures
adhérentes) et de l’effort de la Mairie de Paris.
• Une clarification de la place de Fontaine O Livres dans le schéma municipal
et régional de soutien à la filière livre : si des contacts ont été pris avec le
Labo de l’édition et le MOTIF, ceux-ci doivent déboucher sur de réels
partenariats et des actions collectives en phase avec les stratégies de
développement du territoire.
Cette dernière remarque nous invite à revenir sur l’une des préconisations
de notre précédente étude de 2010. Nous avions alors recommandé la création
d’une structure baptisée « Paris Livres » : celle-ci aurait vocation à fédérer
l’ensemble des acteurs professionnels et interprofessionnels du territoire de Paris
et de l’Île-de-France. Cette idée n’avait pas, faute de moyen, été mise en place
mais il nous semble qu’elle pourrait aujourd’hui devenir un outil efficace
permettant de rassembler les énergies. Fontaine O Livres dispose d’une expertise
reconnue en terme d’emploi et d’animation de réseaux d’acteurs du livre, le Labo
de l’édition s’est positionné sur l’innovation et le développement de nouveaux
produits éditoriaux, le MOTIF a pour mission de cartographier et analyser le
territoire d’Île-de-France.
Les efforts de ces trois structures d’encadrement et de développement des
acteurs du secteur pourraient rencontrer ceux des regroupements de libraires
parisiens et franciliens dans une véritable politique d’appui aux industries
créatives au service de l’attractivité territoriale. Une telle structure, ou label, au
service d’une filière à forte symbolique et dimension culturelle, pourrait
notamment s’appuyer sur les récents dispositifs mis en place par la région Île-de-
France afin d’appuyer le développement de l’économie sociale et solidaire.
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Annexe 1Annexe 1Annexe 1Annexe 1 : : : : Recensement des sRecensement des sRecensement des sRecensement des structures etructures etructures etructures en recherche de local pour 2013.n recherche de local pour 2013.n recherche de local pour 2013.n recherche de local pour 2013.
Activité Nb
emplois actuels
Pollen Diffusion Diffusion 26 Immatériel Distribution numérique 4 Courtes et Longues édition Edition (jeunesse) 3 L'Asiathèque Edition 4 Editions du Mécène Edition 4 Bruno Doucey Ed. Edition 4 Asphalte Ed. Edition 2 Bruit Blanc Edition 2 Aux Forges de Vulcain Edition 3 Le Passager clandestin Edition 3 Viatao Edition 3 Nobi Nobi Edition 3 Nomades Editions 3 Le bruit du temps Edition (Littérature) 3 Nouvelles Ed. Lignes Edition 2 Lisez moi Edition 2 Florence Boyer Graphisme 2 De vive voix Edition (sonore) 1 Hart'pon Edition 1 Yafil Isabelle Editrice / Auteur 1
Mise à jour avril 2013 Activité Nb de postes
Flexedo Numérique 1 ou 2 Les dédicaces.com Numérique 1 à 3 Editions Amsterdam Edition 3 à 4 Le bruit du temps Edition 1 ou 2 Manuella editions Edition 1 ou 2 Serge Safran Edition 2 à 3 Anne Clerc Services éditoriaux 1 Isabelle Southgate Services éditoriaux 1 Felipe Festival 1
Source : Fontaine O Livres - Enquête décembre 2012 & actualisation avril 2013.
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Annexe 2Annexe 2Annexe 2Annexe 2 : : : : Bilan pépinière d’entreprises Fontaine O Livres 2007Bilan pépinière d’entreprises Fontaine O Livres 2007Bilan pépinière d’entreprises Fontaine O Livres 2007Bilan pépinière d’entreprises Fontaine O Livres 2007----2012*2012*2012*2012*
Nom Activité Structure
juridique
Nb
emplois
en sortie
Arrivée dans
la pépinière
Le Passager Clandestin Edition EURL 3 2007
Nouvelles Éditions Lignes Edition SARL 2 2007
Le Grand Souffle Editions Edition Association 1 janvier 2008
Lekti-Ecriture Diffusion en ligne Entreprise
Individuelle 4 avril 2008
Virginie Leroux Packaging
Editorial EURL 1 octobre 2008
Thibault Fayner Atelier d’écriture Entreprise
Individuelle 1 octobre 2008
Les éditeurs Associés Edition Association de 5
éditeurs 1 avril 2009
Viatao Edition SAS 3 février 2010
Nom Activité Structure
juridique
Nb
emplois
actuels
Arrivée dans
la pépinière
Immateriel Distribution
numérique SARL 4 avril 2010
Bruno Doucey Ed. Edition SARL 2 octobre 2010
Florence Boyer Graphiste Maison des Artistes 1 Novembre
2011
Asphalte Editions Edition SARL 2 Janvier 2012
Actualitté Média SARL 3 Mars 2012
Nombre total d’emplois créés ou consolidés (2007-20 12) 28
*Nb : la pépinière a été opérationnelle courant 2008. Un bureau de 45 m² a été ajouté en 2012.
Source : Fontaine O Livres