édit
ion
201
3
Villes d’avenir Place aux investissements
VOLUME 4 NUMÉRO 1
LES RÉGIONS, TERRES D’AVENIR DE L’ENTREPRENEURIAT
SAISIR LES OCCASIONS du marché
MONTRÉAL :la locomotive du Québec
se remet sur les rails
PLUS :la Tribune des maires
et mairesses
7 95 $
COLLABORATIONÉGALERÉUSSITE
Les régions du Québec, partenaires de la volonté de Montréal d’entreprendre, d’innover et de réussir.
Source : STM / Bombardier, La Pocatière
4 — Villes d’avenir – édition 2013
Saisir les occasions du marchéPar Suzanne Gagné
Diversifier ses activités pour pallier les cycles de marchéPar Suzanne Gagné
Faire fleurir l’économie des régionsUne question de ressources et de particularités localesPar Suzanne Gagné
Les régions, terres d’avenir de l’entrepreneuriatPar Catherine Florès
Montréal :la locomotive du Québec se remet sur les railsPar Catherine Florès
12
16
18
21
24
5
7
DOSSIER SPÉCIAL
Place aux investissements
VarennesUn potentiel de croissance bien planifié
CandiacUne ville en croissance qui séduit par sa qualité de vie
MagogUne ville « intelligente » et verte
RepentignyInvestir dans la sécurité urbaine
La PrairieCap sur l’aménagement durable
JolietteDe nature, de travail et de culture
40
42
44
46
48
49
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSESPar Charles Allain
Développement durable :un plan pour tous, et tous pour le plan !Par Binh An Vu Van
Le Québec,ami des aînésPar Binh An Vu Van
ImmigrationDes régions ouvertes sur le mondePar Emmanuelle Gril
28
32
36
Sommaire
ÉDITEURJacques Boisvert
RÉDACTRICE EN CHEFET ÉDITRICE DÉLÉGUÉENathalie Savaria
ÉQUIPE DE RÉDACTIONCharles Allain, Catherine Florès, Suzanne Gagné,Emmanuelle Gril, Nathalie Savaria et Binh An Vu Van
RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVESChristine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel
DIRECTION ARTISTIQUECarole Bordeleau
INFOGRAPHIEAlain Lambert
PUBLICITÉ Catherine Faucher, directrice des opérationsEdith Lajoie, conseillère en publicité
ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE Istockphoto par Small Frog
DISTRIBUTION EN KIOSQUES Messageries de Presse Benjamin
ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS Convention no PP 41614528
ADRESSE DE RETOUR 599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1
Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010.
Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Élites Villes d’avenir. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.
Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc.
599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1
Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442
ENJEUXÉDITORIAL
Mot de la rédaction
La municipalité :un acteur économique de premier plan au XXIe siècle
VILLES D’AVENIR, PLACE AUX INVESTISSEMENTS
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR JOSHUA HODGE PHOTOGRAPHY
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SMALL FROG
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR PARKERDEEN
L’une des idées au cœur du Livre blanc municipal est que la municipalité constitue l’un
des acteurs majeurs du développement économique au XXIe siècle. C’est dans cette
perspective que notre équipe éditoriale a réalisé cette quatrième édition du magazine
Élites Villes d’avenir intitulé « Place aux investissements » qui met l’accent sur le
développement économique, plus particulièrement sur les entreprises et les entre-
preneurs qui ont choisi de s’établir en région, ainsi que sur le rôle clé des municipalités
et des divers organismes de soutien à l’entrepreneuriat local.
En feuilletant les pages de notre dossier spécial, vous découvrirez pourquoi des entreprises ont choisi
d’investir en région, dans des marchés moins saturés que dans les grandes agglomérations, ou encore comment
des jeunes de la relève et des femmes ont pu trouver l’accompagnement et l’aide financière nécessaires pour
y démarrer leur entreprise. Vous apprendrez en outre que des entreprises régionales ont des activités ou
des installations aussi loin qu’en Europe, en Afrique ou en Asie, et que les élus municipaux, par l’intermédiaire
notamment de missions économiques, facilitent les contacts et les démarches des gens d’affaires.
Pour clore ce dossier, un article fait état de la situation économique de Montréal. À l’heure où la commission
Charbonneau croule sous le poids des révélations-chocs, Montréal, locomotive du Québec, se remet sur les
rails. Malgré des symptômes encore alarmants, la plus grande municipalité de la province semble de nouveau
attirer la faveur des investisseurs. Comme l’affirme Éric Forest, président de l’Union des municipalités du
Québec et maire de Rimouski, dans notre entrevue d’ouverture, « il faut dépasser la rivalité métropole-régions
et tabler sur nos différences, nos complémentarités et nos divers créneaux. Chaque municipalité, avec ses
créneaux, peut devenir un vaisseau amiral pour le Québec ».
En écho à ce dossier sur les investissements, la Tribune des maires et mairesses témoigne de cette volonté
d’attirer les investisseurs et de favoriser l’essor des entreprises dans les municipalités. Que ce soit à Varennes,
à Repentigny ou encore à Magog, tout est mis en œuvre afin de créer les conditions idéales pour séduire les
gens d’affaires, mais aussi et surtout une main-d’œuvre jeune et dynamique à la recherche d’un emploi et
d’un milieu de vie de qualité, sous l’enseigne du développement durable et des nouvelles technologies.
Pas de doute, le Québec foisonne de municipalités entreprenantes. Tous les espoirs sont donc permis pour
l’avenir économique de la province.
Bonne lecture !
Nathalie Savaria
Rédactrice en chef et éditrice déléguée
5Villes d’avenir – édition 2013 —
Mot de la rédaction
Des villes d’avenir entreprenantes
NATHALIE SAVARIA
PHOTO : É
LITE
SPAR ALAIN LAM
BERT
North Hatley© M
iche
l Gri
mar
d
Lévis
Amos
Métis-sur-Mer
Saint-Bruno-de-Montarville
Lachute
Sainte-Marie
© M
arie
-Joz
ée T
ardi
f
© C
onst
ance
Lam
oure
ux
Sainte-Anne-des-Monts©
Fré
déri
ck D
eRoy
© S
aint
e-M
arie
© S
aint
-Bru
no-d
e-M
onta
rvill
e
© M
étis
-sur
-Mer
© L
achu
te
La municipalité : un rôle économique de
premier plan au XXIe siècle
C’est un fait : une entreprise s’installe, grandit et prospère
d’abord dans une municipalité. Or, la relève et le recrute-
ment de la main-d’œuvre, dans un contexte de déclin
démographique et de mondialisation de l’économie, sont
les deux grands défis auxquels font face les municipalités
québécoises. « Demain, les gens auront le choix de leur
emploi et de leur milieu de vie. Il y aura donc une forte
compétition entre les villes et les villages pour attirer et
retenir de nouvelles familles, ainsi que pour assurer la relève
dans les organisations. Cela demandera aux municipalités
d’être innovantes, mais aussi de disposer des moyens pour
se développer. Nous croyons que ce développement
passe par un nouveau partenariat Québec-municipalités »,
déclare Éric Forest.
UNE CHARTE DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBECSelon le Livre blanc, ce partenariat s’inscrirait d’abord dans
une charte qui ferait de la municipalité un gouvernement
autonome et responsable, imputable et transparent, et elle
lui donnerait les pouvoirs et les compétences nécessaires
pour répondre aux besoins croissants de sa population.
De telles chartes existent ailleurs au Canada : en Colombie-
Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario.
Comme la Constitution canadienne ne reconnaît pas la
gouvernance locale, il appartient au gouvernement québécois
de trancher sur cette question. « Selon le principe de subsi-
diarité, la Cour suprême a reconnu que la municipalité
était le niveau de gouvernance le plus près du citoyen, le
plus apte à offrir les meilleurs services et à meilleurs coûts »,
tient à souligner le président de l’UMQ.
UNE REFONTE DE LA FISCALITÉ MUNICIPALELa Charte des municipalités du Québec
s’accompagnerait également d’une
refonte de la fiscalité municipale.
L’impôt foncier, principale source de
revenus des municipalités, ne permet
pas de répondre à la croissance des
services aux citoyens ni au dévelop-
pement économique. « Si dans les
années 1980, époque où ce mode de
financement a été mis en place, 80 %
des ressources étaient consacrées aux
services traditionnels (entretien et
voirie, collecte des ordures, etc.) et 20 %
aux services aux citoyens, aujourd’hui,
ce rapport est presque à 50-50 »,
rapporte Éric Forest. Un partage des
recettes fiscales additionnelles s’im-
pose en fonction de la réalité actuelle.
« Nous sommes conscients que les
finances publiques sont dans un état
précaire et que, bien qu’il y ait trois
paliers de gouvernement, c’est toujours
le même contribuable qui paie. Donc,
il faudra revoir le partage des ressources
et éviter le dédoublement des services »,
indique le président de l’UMQ.
7Villes d’avenir – édition 2013 —
»«DEMAIN, LES GENS AURONT LECHOIX DE LEUR EMPLOI ET DELEUR MILIEU DE VIE. IL Y AURADONC UNE FORTE COMPÉTITIONENTRE LES VILLES ET LES VILLAGESPOUR ATTIRER ET RETENIR DENOUVELLES FAMILLES, AINSI QUEPOUR ASSURER LA RELÈVE DANSLES ORGANISATIONS.
- Éric Forest
Par Nathalie Savaria
ÉRIC FORESTPrésident de l’UMQ etmaire de Rimouski
PHOTO : JBC MÉDIA PAR ROSAIRE TURCOTTE
LE 23 NOVEMBRE 2012, L’UNION DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC (UMQ) A LANCÉ OFFICIELLEMENT SON LIVRE BLANC MUNICIPAL. FRUIT D’UNE VASTE CONSULTATION PUBLIQUE AMORCÉE EN MARS 2011, AU PREMIER SOMMET SUR LE MILIEU MUNICIPAL, LE LIVRE BLANC REDÉFINIT LE RÔLE DE LA MUNICIPALITÉ ET DES ÉLUS AU XXIe SIÈCLE. CAR POUR FAIRE FACE AUX ENJEUX D’UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE ET CONCURRENTIELLE,L’UMQ CROIT QUE LES MUNICIPALITÉS DOIVENT SE DOTER D’UN NOUVEAU CADRE LÉGISLATIF ET DES MOYENS QUI LEUR PERMETTRONT DE JOUER UN RÔLE ÉCONOMIQUE DE PREMIER PLAN À L’ÉCHELLE AUSSI BIEN LOCALE, NATIONALE QU’INTERNATIONALE. ENTREVUE AVEC ÉRIC FOREST, PRÉSIDENT DE L’UMQ ET MAIRE DE RIMOUSKI.
2 1
ENTREVUE
© C
arl B
isso
nnet
te
La Tuque
Saint-Ludger
Rouyn-Noranda
Boisbriand
Entrelacs
L’Anse-Saint-Jean © C
laud
e G
reni
er©
Cla
ude
Gre
nier
© M
athi
eu W
arne
t-P
elle
tier
Port-CartierSaint-Basile-le-Grand © J
orda
n B
élan
ger
© E
ntre
lacs
© S
aint
-Bas
ile-l
e-G
rand
© C
laud
e G
reni
er
© B
oisb
rian
d
9Villes d’avenir – édition 2013 —
UNE MUNICIPALITÉ ENTREPRENANTEL’idée centrale du Livre blanc municipal est donc de
donner aux municipalités les ressources nécessaires pour
favoriser leur essor économique. Pour Éric Forest, « cela
passe par un plan d’urbanisme et la mise en place d’infra-
structures de base pour accueillir les entreprises. Mais,
dans le contexte de la mondialisation, il faut aller plus
loin, dit-il. À Rimouski, par exemple, les entreprises liées
aux sciences de la mer ont obtenu d’importants contrats
avec l’Argentine. Ces contrats résultent des premières
missions économiques auxquelles participait la Ville. Les
élus qui accompagnent les scientifiques et les industriels
viennent en quelque sorte cautionner la démarche, lui
donner de la notoriété et la légitimer ».
En d’autres mots, la municipalité doit exercer un rôle de
leader et devenir un partenaire des entreprises dans leur
développement. C’est ce que le Livre blanc appelle une
municipalité entreprenante, l’un des sept engagements
mis de l’avant dans le document. En plus d’être transpa-
rente, durable, accueillante, inclusive, créative et ouverte,
la municipalité de demain devra en effet exercer un leader-
ship mobilisateur pour le développement économique
grâce à la mise en place d’outils et d’activités de maillage,
à l’échelle locale, nationale et internationale.
MONTRÉAL, LOCOMOTIVE DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISELorsqu’il est question de développement économique,
on ne peut passer sous silence le rôle de la métropole
québécoise. En 2013, Montréal, la plus vaste municipalité
du Québec, a réintégré les rangs de l’UMQ. Selon son
président, il ne fait aucun doute que « Montréal est la
locomotive du développement économique de la province.
La métropole génère 50 % de notre PIB. Quand Montréal
se développe sur le plan économique, tout le Québec se
développe aussi. Il faut que Montréal assume ce leadership.
Il importe aussi que la métropole prenne conscience que
les régions ne sont pas en compétition avec elle, mais
que celles-ci agissent en complémentarité. De leur côté,
les régions doivent être conscientes que lorsque Montréal
va bien, le Québec a de fortes chances de bien aller »,
argue Éric Forest.
Selon lui, il est nécessaire de dépasser la rivalité métropole-
régions qui véhicule une vision négative des choses et de
porter le regard au-delà de nos frontières. « Dans le contexte
du Livre blanc et de la mondialisation, il faut tabler sur nos
différences, nos complémentarités et nos divers créneaux
d’excellence. Chaque municipalité, avec ses créneaux, peut
devenir un vaisseau amiral pour le Québec. » Autrement dit,
métropole et régions doivent travailler en partenariat,
ENTREVUE
1 1
et « échanger davantage afin de trouver leurs axes de
complémentarité », affirme le président de l’UMQ.
QUELQUES RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA COMMISSION CHARBONNEAUSi la situation économique de la métropole québécoise
le préoccupe, il en va de même en ce qui a trait à la
commission Charbonneau. Comme beaucoup de citoyens,
Éric Forest s’afflige de l’ampleur de la corruption érigée
en système, notamment à Montréal, et s’inquiète surtout
du fait qu’on puisse généraliser le phénomène à l’ensemble
des municipalités. Selon lui, « seule une très faible minorité
des 8 000 élus municipaux est corrompue ». Son souhait
est que la commission apporte « une compréhension
des causes profondes d’un tel dérapage, et ce, malgré des
règles qui sont parmi les plus strictes au monde ». S’il
se félicite du travail accompli par l’Unité permanente
anticorruption (UPAC), créée en 2009, qui a grandement
contribué à freiner les activités illégales, il croit que
d’autres mesures devraient être adoptées. L’UMQ milite
notamment pour la mise en place d’un Bureau d’évaluation
des prix qui permettrait d’assurer une meilleure gestion
dans l’octroi des contrats. La Charte des municipalités,
proposée dans le Livre blanc, aiderait également à clarifier
les responsabilités des élus et à mieux définir les règles de
transparence et d’éthique, et elle contribuerait du même
coup à revaloriser la démocratie municipale afin d’inciter
de plus en plus d’hommes et de femmes à s’y investir pour
les bonnes raisons, ajoute le président de l’UMQ.
L’AVENIR DU LIVRE BLANC MUNICIPALEn ce qui concerne l’avenir du Livre blanc, Éric Forest se
fait résolument optimiste. Preuve de l’importance de cet
exercice, une centaine de municipalités l’ont déjà adopté
par résolution. Québec a aussi témoigné de son intérêt et,
au moment d’écrire ces lignes, une rencontre était prévue
début mai avec le caucus du Parti québécois. « Le temps
est révolu où les municipalités se bornaient à être des
gestionnaires de services traditionnels, déclare le prési-
dent de l’UMQ. Aujourd’hui, les élus se doivent de porter
un projet de communauté avec les citoyens et de les faire
adhérer à des valeurs d’équité, de solidarité et de dévelop-
pement durable. Et le Livre blanc a tout ce qu’il faut pour
inspirer quelqu’un dans cette perspective. »
»«MONTRÉAL EST LA LOCOMOTIVE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA PROVINCE. LA MÉTROPOLE GÉNÈRE 50 % DE NOTRE PIB. QUAND MONTRÉAL SE DÉVELOPPE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE, TOUT LE QUÉBEC SE DÉVELOPPE AUSSI. IL FAUT QUE MONTRÉAL ASSUME CE LEADERSHIP.
- Éric Forest
Grands projets lavallois 2013-2015
Un aréna / amphithéâtre de 10 000 placesUne patinoire olympique de 2 500 placesUne glace communautaire de 500 places
…
www.ville.laval.qc.ca
INVESTIR ET ENTREPRENDRE À L’EXTÉRIEUR
DES GRANDES AGGLOMÉRATIONS URBAINES
COMPORTE SES PARTICULARITÉS, MAIS PEUT
S’AVÉRER TRÈS RENTABLE POUR QUI SAIT
TIRER PROFIT DES AVANTAGES. NOUS VOUS
PRÉSENTONS ICI QUATRE ARTICLES FAISANT
FOI DE LA GRANDE VISION ET DES IMPORTANTES
RÉALISATIONS QUI CARACTÉRISENT DIVERSES
RÉGIONS DU QUÉBEC. UN DERNIER ARTICLE
SUR MONTRÉAL, PLUS GRANDE MUNICIPALITÉ
DE LA PROVINCE, FAIT ÉTAT DE LA SITUATION
ÉCONOMIQUE DE LA MÉTROPOLE, LOCOMOTIVE
DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE, QUI SEMBLE
REPRENDRE SON SOUFFLE ET RETROUVER LA
FAVEUR DES INVESTISSEURS. UNE NOUVELLE
ENCOURAGEANTE POUR L’ENSEMBLE DU QUÉBEC.
Place aux investissements
DOSSIER SPÉCIAL
RIVIÈRE-DU-LOUP PHOTO
: RIVIÈRE-DU-LOUP
ENVIRONNEMENT
— Villes d’avenir – édition 201312
PHOTO
: ISTO
CKPHOTO
PAR SM
ALL FRO
G
Villes d’avenir – édition 2013 — 13
Saisir les occasionsdu marché
ADAPTER SON OFFRED’autres investisseurs choisissent d’avoir
une présence en région pour tirer profit
d’un marché. C’est le cas de plusieurs
franchisés des Rôtisseries St-Hubert.
« Notre présence répond à une demande
du public, dit Richard Scofield, vice-
président, Restauration. Notre bannière
est très connue, et les gens aiment se
retrouver chez nous, qu’ils soient rési-
dents de la région ou en voyage. »
M. Scofield est d’avis que, de façon
générale, il est plus facile de s’établir
dans un marché « tout frais », en région,
que de saturer une grande aggloméra-
tion comme Montréal ou Québec. « Les
coûts de démarrage comme les terrains
et les loyers sont aussi souvent moins
importants à l’extérieur des grands
centres », souligne-t-il.
LES RÉGIONS ONT BEAU ÊTRE MOINS POPULEUSESQUE LES GRANDS CENTRES URBAINS, ELLES RECÈ-LENT NÉANMOINS DES OCCASIONS D’AFFAIRES QUELES INVESTISSEURS NE NÉGLIGENT PAS DE SAISIR…
Par exemple, la fiducie de placement immobilier BTB est
présente dans les 10 plus grandes villes du Québec,
incluant les régions de l’Estrie et de la Mauricie. « Nous
investissons en région depuis nos débuts, en 2006,
affirme Michel Léonard, président et chef de la direction.
Investir en région, c’est saisir des occasions qui sont
parfois ignorées par les grands investisseurs immobiliers. »
Selon lui, le défi consiste à avoir une gestion décentra-
lisée, mais surtout à bien comprendre le milieu. « C’est la
même chose quand un investisseur torontois vient à
Montréal : s’il ne comprend pas le milieu, c’est plus
difficile pour lui de réaliser de bons investissements,
explique-t-il. Nous avons donc des employés en région
pour nous permettre de bien comprendre la dynamique
du milieu. Ces personnes s’impliquent localement afin
de tisser des liens et d’écouter ce qui se passe dans les
environnements d’affaires locaux. »
Par Suzanne Gagné
MICHEL LÉONARDPrésident et chef de la directionFonds de placement immobilier BTB
RICHARD SCOFIELDVice-président, RestaurationRôtisseries St-Hubert
PHOTO : JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
PHOTO : RÔTISSERIES ST-HUBERT
PHOTO : RÔTISSERIES ST-HUBERT
Un St-Hubert Express situé dans la ville de Hawkesbury (Ontario)
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
14 — Villes d’avenir – édition 2013
UNE BONNE VUE D’ENSEMBLELes institutions financières sont aussi d’importants
partenaires financiers dans les régions. « Je crois que
notre avantage par rapport aux grandes agglomérations,
c’est d’avoir une vue d’ensemble du marché, indique
Richard Villeneuve, directeur, centre financier aux entre-
prises, Saguenay, chez Desjardins. Ici, le nombre de
joueurs qui influencent le marché est moindre, ce qui fait
en sorte que nous pouvons connaître très bien chacun
d’eux. Nous nous rencontrons régulièrement dans les
5 à 7, les collectes de fonds, etc. Nous pouvons tisser
des liens très serrés avec nos divers partenaires et les
accompagner plus étroitement, par exemple en recom-
mandant des partenaires d’affaires compatibles à ceux
qui en cherchent, ou bien en faisant le lien entre un
entrepreneur qui a un immeuble commercial à vendre
et celui qui cherche à en acheter un. Par contre, de façon
générale, quand je parle à mes confrères et consœurs de
Montréal ou de Québec, je me rends compte que nous
vivons essentiellement les mêmes situations et les
mêmes problématiques. »
Quant aux cycles de marché, les régions y sont-elles plus
vulnérables ? Pas nécessairement, selon lui. Il explique
que le Saguenay est touché depuis une dizaine d’années
par la baisse de l’industrie forestière, mais que le marché
s’est adapté et a trouvé d’autres créneaux. Plus intéres-
sant encore, la crise économique qui a frappé le Québec
en 2008-2009 aurait même épargné le Saguenay, en
grande partie : « Nous avons ressenti la crise beaucoup
moins qu’ailleurs au Québec parce que nous avions des
projets d’envergure en cours dans la région, comme le
projet AP60 de Rio Tinto ou le développement du
Plan Nord, qui était déjà bien lancé à ce moment-là, dit-il.
Ces projets ont soutenu notre économie puisqu’il y a
beaucoup de sous-traitance dans notre région. Les
régions peuvent connaître des crises si elles n’ont pas de
projets d’envergure, mais quand elles en ont, l’économie
se porte très bien. »
RICHARD VILLENEUVEDirecteurCentre financier aux entreprises Saguenay, Desjardins
PHOTO : DESJARDINS
Selon lui, les avantages et les inconvénients de ne pas
être dans un grand centre varient selon les régions.
« À certains endroits, nous avons une plus grande
stabilité de main-d’œuvre puisque les employés ont
moins de choix d’employeurs, remarque-t-il, mais ça
peut être le contraire dans d’autres régions. Aussi, dans
les endroits touristiques, nous pouvons être à la merci
de la température. »
Les Rôtisseries St-Hubert ont également adapté leurs
restaurants à l’envergure du bassin de clientèle. Ainsi,
dans des endroits moins populeux, comme Alma ou
Baie-Comeau, au Québec, ou Hawkesbury, en Ontario,
les franchisés ont ouvert non pas les restaurants tradi-
tionnels avec les restos-bars St-Hub que l’on trouve dans
certaines grandes villes, mais des modèles Express, plus
petits, avec des menus allégés et un service plus rapide,
et donc mieux adaptés à la demande. « Cela nous permet
d’être présents dans ces régions, mais avec un investis-
sement moindre, affirme M. Scofield. Nos franchisés
ne pourraient pas ouvrir un restaurant traditionnel avec
salle à manger, service aux tables et resto-bar. Le modèle
Express répond bien aux besoins et au volume de
ces marchés. »
»«NOUS AVONS RESSENTI LA CRISE BEAUCOUP MOINS
QU’AILLEURS AU QUÉBECPARCE QUE NOUS AVIONS DES PROJETS D’ENVERGUREEN COURS DANS LA RÉGION,COMME LE PROJET AP60 DERIO TINTO OU LE DÉVELOP-PEMENT DU PLAN NORD, QUI ÉTAIT DÉJÀ BIEN LANCÉ À CE MOMENT-LÀ.
- Richard Villeneuve
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Cet ouvrage de Léon Courville, paru dans les années 1990, était destiné à l’époque aux entreprises qui devaient s’ajuster à la nouvelle économie et à une période soutenue de croissance. M. Courville était sûrement loin de se douter que le titre de son ouvrage serait un sujet d’actualité pour les administrations municipales et publiques près de vingt ans plus tard. En effet, la période de turbulence que le milieu municipal traverse actuellement infl uencera les administrations pour plusieurs années. Perte de confi ance des citoyens, désintérêt de la relève autant du côté politique que du côté administratif, accroissement requis des contrôles pouvant entraîner des lourdeurs dans les processus sont autant de conséquences qui pèseront sur la gestion et les orientations de nos municipalités.
Dans ce contexte, les municipalités doivent se rattacher à un projet collectif qui redonnera confi ance aux citoyens et qui matérialisera le rôle stratégique des institutions municipales. Les élus doivent être les porteurs de ce projet dont le succès reposera sur les cinq principes suivants :
Un leadership politique encore plus fort que celui qui a existé au cours des dernières années, basé sur l’écoute réelle des citoyens, et une vision ambitieuse et globale pour l’organisation municipale ;
Des stratégies simples et réalistes appuyant le développement et la concrétisation de la vision de la municipalité de demain ;
Un climat positif et de confi ance permettant des échanges transparents avec les citoyens sur leurs besoins, leurs projets et leurs attentes ;
Une dynamique d’équipe qui encourage le développement et la gestion de la connaissance et de la compétence de l’administration et qui permet d’attirer et de retenir les bonnes ressources ;
Une gestion rigoureuse fondée sur l’éthique, la persévérance, le suivi et la recon- naissance des efforts et des gains réalisés.
Ces principes, déployés dans l’optique de rallier citoyens et employés autour du projet collectif, favoriseront l’émergence d’idées nouvelles et la réelle création de valeur.
Déjà, les réfl exions sur les nouvelles réalités auxquelles font face les municipalités du Québec, présentées dans le Livre blanc municipal de l’UMQ, dressent un portait clair des enjeux et des défi s globaux de l’environnement dans lequel les municipalités évoluent aujourd’hui. À chacun des élus, employés et acteurs du milieu de s’en inspi-rer afi n que les municipalités reprennent le leadership positif et inspirant nécessaire pour traiter des sujets de préoccupation des citoyens et développer les communautés dynamiques de demain.
Pierre Fortin CPA, CA Associé – Service-conseil Raymond Chabot Grant Thornton
PILOTER DANS LA TEMPÊTE…
16 — Villes d’avenir – édition 2013
Diversifier ses activitéspour pallier les cycles de marché
redresser l’entreprise, il est devenu un producteur
important au Canada, puis il a acheté le plus gros produc-
teur et distributeur américain de tourbe, Premier Peat
Moss. Son entreprise est alors devenue Premier Tech.
« Nous avions toujours fabriqué nos équipements, mais
en 1987, nous avons décidé d’utiliser notre expertise
pour en fabriquer pour l’industrie, évoque-t-il. Et puisque
nos appareils peuvent ensacher des denrées avec
précision et rapidité, sans contamination, nous avons
diversifié notre marché, et ils sont maintenant offerts
aux industries horticoles et alimentaires. En Thaïlande,
nous sommes le plus gros fabricant d’équipement pour
peser et ensacher le riz ! »
LORSQU’IL A ACHETÉ TOURBIÈRES DUSAINT-LAURENT, À RIVIÈRE-DU-LOUP,EN 1963, BERNARD BÉLANGER NESE DOUTAIT PAS QUE CETTE ENTRE-PRISE DEVIENDRAIT 50 ANS PLUSTARD UN CHEF DE FILE EN PRODUITSHORTICOLES, ENVIRONNEMENTAUXET D’EMBALLAGE, EMPLOYANT 2 500PERSONNES DANS LE MONDE ENTIER.
En effet, M. Bélanger était alors pro-
priétaire d’une concession automobile
GM à La Pocatière. Entrepreneur dans
l’âme, il a eu un coup de cœur pour la
petite tourbière. Après avoir réussi à
Par Suzanne Gagné
BERNARD BÉLANGERFondateurPremier Tech
PHOTO : PREMIER TECH
Un aspirateur pour tourbière
PHOTO
: PREM
IER TECH
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
17Villes d’avenir – édition 2013 —
Dans le même ordre d’idées, M. Bélanger savait que la
tourbe était reconnue pour filtrer les impuretés dans l’eau.
Après avoir entrepris des recherches en collaboration avec
des universités québécoises et ontariennes, son entreprise
a ainsi pu lancer des produits environnementaux et de
traitement des eaux usées, dont l’Ecoflo, maintenant
reconnu comme une référence sur le marché.
« Nous sommes une entreprise internationale située à
Rivière-du-Loup, souligne-t-il. Nous faisons affaire et
avons des installations en Amérique du Nord, en Europe
et en Asie. Nos produits sont conçus ici, mais fabriqués là
où ils sont vendus. Sur nos 2 500 équipiers, 900 travaillent
à notre siège social. C’est là où les décisions se prennent
et où la recherche et le développement se font. »
Car Bernard Bélanger et son fils Jean, maintenant prési-
dent et chef de l’exploitation de l’entreprise familiale, ont
une vision à long terme, basée sur le développement de
nouveaux produits. « Lorsque le marché est bon, les gens
se demandent pourquoi nous investissons 15 millions de
dollars par année en recherche et développement, dit-il,
mais lorsque le marché baisse et que nous avons quand
même de nouveaux produits à offrir à nos clients, ils nous
félicitent et nous disent que nous sommes des gens de
vision ! En fait, près de 40 % des produits que nous vendons
actuellement n’existaient pas il y a cinq ans. »
Malgré l’envergure de son entreprise, M. Bélanger indique
qu’il n’a jamais songé à en installer le siège social à Montréal
ou à Québec. « Ça aurait peut-être été plus facile, mais
d’autres difficultés auraient surgi, croit-il. La base de notre
compagnie a toujours été ici. Nos réserves naturelles sont
ici, tout comme nos connaissances. Nous trouvons dans
la région des gens engagés, qui sont attachés à leur coin
de pays et qui veulent continuer d’y vivre, alors je crois
qu’on a une plus grande stabilité de personnel. En plus, à
Rivière-du-Loup, notre compagnie est unique, il y a donc
une fierté et un sentiment d’appartenance qui seraient
peut-être plus difficiles à trouver dans les grands centres. »
DES MINES AUX SABLES BITUMINEUXJean-Yves Moreau, président fondateur de Moreau
Électrique, à Rouyn-Noranda, a lui aussi misé sur la
diversification des services et des marchés pour faire
prospérer son entreprise.
Cet électricien a décidé de relever le défi de l’entrepre-
neuriat en fondant, en 1977, une compagnie de services
électriques. « Après les récessions des années 1980 et
1990, j’ai décidé d’utiliser mon personnel et mes équi-
pements pour élargir les corps de métiers et diversifier
les champs et les lieux d’activités de l ’entreprise,
explique-t-il. De cette façon, nous ne sommes plus à
la merci des cycles des domaines minier et forestier. »
L’entreprise offre aujourd’hui des services d’électricité,
de tuyauterie, de mécanique industrielle, de structures
d’acier, de lignes de haute tension, d’instrumentation
et contrôle, d’échafaudage industriel et quoi encore !
Ses quelque 1 200 employés font valoir leur expertise
dans le domaine des mines, des forêts et des sables
bitumineux de l’Ouest canadien, dans le Grand Nord et
même en Afrique et en Amérique du Sud.
« Être situé ici constitue un avantage pour nous puisque
l’Abitibi est renommée dans le secteur minier et indus-
triel. Beaucoup de compagnies minières québécoises et
canadiennes travaillent à l’étranger, et elles aiment bien
être accompagnées par d’autres entreprises en qui elles
ont confiance », affirme M. Moreau.
Pour l’avenir, l’entrepreneur se fait optimiste, particuliè-
rement en ce qui concerne le Plan Nord : « C’est un grand
rêve que le gouvernement fait partager aux gens, un peu
comme la Baie-James à l’époque. Le Plan Nord incite les
gens à se préparer, à s’organiser, à se structurer, à former
des alliances pour pouvoir tirer parti des projets qui s’en
viennent. Ça motive beaucoup d’entrepreneurs. »
»«APRÈS LES RÉCESSIONS DES ANNÉES 1980 ET 1990, J’AI DÉCIDÉ D’UTILISER MON PERSONNEL ET MES ÉQUIPEMENTS POUR ÉLARGIR LES CORPS DE MÉTIERS ET DIVERSIFIER LES CHAMPS ET LES LIEUX D’ACTIVITÉS DE L’ENTREPRISE. DE CETTE FAÇON, NOUS NE SOMMES PLUS À LA MERCI DES CYCLES DES DOMAINES MINIER ET FORESTIER.
- Jean-Yves Moreau
18 — Villes d’avenir – édition 2013
Faire fleurir l’économie des régions
Une question de ressources et de particularités locales
Immédiatement, les élus municipaux, les ex-travailleurs
de l’usine et la Société de développement économique
ont travaillé d’arrache-pied pour la réouverture de
l’usine. Un accord a récemment été conclu avec la
société Fortress, qui y produira de la rayonne.
Les citoyens se réjouissent d’autant plus que la région
offre aussi un potentiel intéressant du côté forestier et
minier. « Même si la question des redevances minières
nous inquiète un peu, nous croyons qu’il y aura de nom-
breux projets ici, estime M. Lemoyne. Plusieurs sont en
effervescence, et certains en sont même presque à
l’étape des études de faisabilité, alors c’est prometteur,
surtout si on considère l’industrie secondaire et tertiaire
qui les entoure. »
LES ÉLUS ET LES ORGANISMES DEDÉVELOPPEMENT JOUENT UN RÔLEIMPORTANT POUR FAIRE VALOIRLEUR COIN DE PAYS AUPRÈS DES DIFFÉRENTS PALIERS GOUVERNE-MENTAUX ET DES GENS D’AFFAIRES.
Le cas de Lebel-sur-Quévillon illustre
bien les résultats auxquels peuvent
mener des efforts concertés. Il y a
quelques années, l’usine de pâte et
papier de Domtar fermait ses portes,
presque en même temps que plusieurs
autres entreprises de la région. « Du
jour au lendemain, 1 200 emplois ont
disparu. Cela touchait presque toute la
population active ! », explique Denis
Lemoyne, directeur général de la
Société de développement écono-
mique de Lebel-sur-Quévillon.
Par Suzanne Gagné
DENIS LEMOYNEDirecteur généralSDÉ de Lebel-sur-Quévillon
PHOTO : RÉAL LAVIGNE
L’usine de pâte et papier (devenue usine de rayonne) à Lebel-sur-Quévillon
PH
OTO
: R
ÉAL
LAV
IGN
E
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
19Villes d’avenir – édition 2013 —
MANON CYRMairesseVille de Chibougamau
PHOTO : VILLE DE CHIBOUGAM
AU
UNE PREMIÈRE AU QUÉBECLa concertation est également impor-
tante à Chibougamau, où les industries
forestière et minière exigent des repré-
sentations gouvernementales et com-
merciales constantes puisque les villes
minières sont en concurrence avec
d’autres villes à l’échelle mondiale. « Nous
devons faire valoir la proximité relative
des projets et leur accessibilité par route,
par train ou par avion, mais aussi la com-
pétence et la stabilité du personnel
puisqu’il y a parfois beaucoup de roule-
ment dans ce milieu. Ici, les gens peuvent
développer une appartenance à l’entre-
prise et à la communauté », souligne la
mairesse Manon Cyr.
La Ville a d’ailleurs innové en signant l’an
dernier une déclaration de partenariat
avec la municipalité de Chapais et l’entre-
prise Stornoway. Il s’agit d’une entente
de collaboration pour le développement
responsable du projet diamantifère
Renard, à partir d’un comité de liaison qui
examinera les principes de protection de
l’environnement, de responsabilité sociale
et d’efficacité économique. « Nous visons
à maximiser les retombées dans nos deux
communautés en ce qui concerne les
biens et services et les emplois », précise
Mme Cyr.
»«NOUS DEVONS FAIRE VALOIR LA PROXIMITÉ RELATIVE DES PROJETS ET LEUR ACCESSIBILITÉ PAR ROUTE, PAR TRAIN OU PAR AVION, MAIS AUSSI LA COMPÉTENCE ET LA STABILITÉ DU PERSONNEL PUISQU’IL Y A PARFOISBEAUCOUP DE ROULEMENT DANS CE MILIEU. ICI, LES GENS PEUVENT DÉVELOPPER UNE APPARTENANCE À L’ENTREPRISE ET À LA COMMUNAUTÉ.
- Manon Cyr
LES ALÉAS DU BOOM MINIERDu côté de Rouyn-Noranda, les mines
sont aussi très importantes. « Le domaine
minier représente environ 8 % de notre
économie, mais il génère de bons salaires,
qui ont des retombées importantes
pour les restaurants, les garages et
autres fournisseurs de biens et services
de la municipalité », commente Mario
Provencher, maire de la ville.
Ces salaires, qui atteignent souvent
les six chiffres, causent toutefois
certains soucis aux élus en période de
boom minier : « Il y a alors un jeu de
chaises musicales qui fait en sorte que
les employés des entreprises locales
partent travailler dans les mines pour
gagner un meilleur salaire, explique
M. Provencher. Nous pouvons donc
manquer de mécaniciens, de travail-
leurs agricoles ou même de postiers.
Par contre, la situation se rétablit
lorsque l’extraction est terminée. »
Pour pallier ces pénuries, la Ville
travaille avec plusieurs centres de
formation afin de former plus de gens
qualifiés, dans plus de types d’em-
plois. « Nous travaillons afin d’attein-
dre un meilleur équilibre », souligne
M. Provencher.
La Ville tente également de diversifier
son économie en mettant en place des
mesures incitatives, comme un crédit
de taxes provisoire pour les entre-
prises de deuxième transformation.
Un travail important se fait également
avec le Centre local de développement
pour attirer investisseurs et entrepre-
neurs, en misant notamment sur les
infrastructures et la qualité de vie à
Rouyn-Noranda.
UNE DIVERSITÉ ÉCONOMIQUED’autres régions misent sur la diversité commerciale
pour s’épanouir, comme c’est le cas à Saint-Georges-
de-Beauce, où la proximité de la ville de Québec et celle
des États-Unis contribue à attirer des entrepreneurs.
Mais il y a plus : « Le réseautage est aussi très important,
dit François Fecteau, maire de Saint-Georges. Une entre-
prise doit avoir accès assez facilement à des pairs
comme à des partenaires pour les produits qui gravitent
autour de l’entreprise en question. C’est un facteur
important pour notre ville, qui offre une grande diversité
commerciale, du bois d’œuvre à l’acier en passant par
l’informatique. Aussi, il est plutôt rare de voir des entrepre-
neurs parrainer gratuitement des jeunes gens d’affaires,
et ici, c’est une culture qui fait une différence. » Selon lui,
cette diversité permet également à la région de mieux
tirer son épingle du jeu lorsque se produisent les inévi-
tables cycles de marchés nationaux ou internationaux
qui touchent les divers domaines commerciaux.
Même son de cloche du côté de Rivière-du-Loup :
« Nous avons des entreprises de toutes les tailles et dans
plusieurs secteurs d’activité, déclare Marie-Josée Huot,
directrice générale du Centre local de développement
de la région de Rivière-du-Loup. Notre position géogra-
phique y contribue, puisque nous sommes situés au
croisement des autoroutes 20, vers Québec et Montréal,
et 85, vers les Maritimes. » Selon elle, le nombre élevé
d’entreprises proviendrait aussi d’un effet « boule de
neige », qui fait en sorte que la jeune génération a autour
d’elle plusieurs modèles d’entreprises qui grandissent et
qui lui donnent le goût d’entreprendre à son tour. « En fin
de compte, c’est un tout, dit-elle. L’occupation du terri-
toire, l’ouverture de la municipalité aux entrepreneurs,
les activités de recrutement de la main-d’œuvre, la
croissance économique, l’image du milieu… tout est
interrelié. »
20 — Villes d’avenir – édition 2013
MARIE-JOSÉE HUOTDirectrice généraleCentre local de développementde la région de Rivière-du-Loup
PHOTO : CLD DE LA RÉGION DE RIVIÈRE-DU-LOUP
MARIO PROVENCHERMaireVille de Rouyn-Noranda
PHOTO : VILLE DE ROUYN-NORANDA
FRANÇOIS FECTEAUMaireVille de Saint-Georges
PHOTO : VILLE DE SAINT-GEORGES
»«LE DOMAINE MINIER REPRÉSENTE ENVIRON 8 % DE NOTRE ÉCONOMIE, MAIS IL GÉNÈRE DE BONS SALAIRES, QUI ONT DES RETOMBÉES IMPORTANTES POUR LES RESTAURANTS, LES GARAGES ET AUTRES FOURNISSEURS DE BIENS ET SERVICES DE LA MUNICIPALITÉ.
- Mario Provencher
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Par Catherine Florès
Les régions, terres d’avenir de l’entrepreneuriat
Émilie et Olivier sont représentatifs de la hausse récente
de l’envie d’entreprendre chez les Québécois, observée
par la Fondation de l’entrepreneurship. Son Indice entre-
preneurial québécois 2012 indique une augmentation des
intentions d’entreprendre de 2011 (7,0%) à 2012 (8,0%).
Plus nette encore est l’augmentation de la proportion de
Québécois ayant effectué des démarches en vue de créer
ou de reprendre une entreprise : 5,5% en 2011, et 6,3%
en 2012. Les régions, de plus en plus attractives grâce à
la qualité de vie qu’elles offrent, profitent de cette volonté
entrepreneuriale.
»«IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR DE LANCER SON ENTREPRISE EN RÉGION QUAND ON EST JEUNE. LA QUALITÉ DE VIE Y ESTBELLE, ET LE MILIEU PEUT ÊTRE TRÈS FAVORABLE AUX AFFAIRES », DÉCLARE ÉMILIE VILLENEUVE-OUELLET, DE RETOUR AUSAGUENAY APRÈS SES ÉTUDES. AVEC OLIVIER TRUDEL-LAFONTAINE, TOUT COMME ELLE DIPLÔMÉ D’UN DOCTORAT EN CHIROPRATIQUEDE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES, ELLE A OUVERT EN NOVEMBRE DERNIER LA CLINIQUECHIROPRATIQUE DU FJORD, À CHICOUTIMI. C’EST EN ASSISTANT À UN COURS SUR LE LANCEMENT D’ENTREPRISE QUE LESDEUX JEUNES CHIROPRATICIENS ONT CONTRACTÉ LE VIRUS ENTREPRENEURIAL. « NOUS RECHERCHIONS UN MILIEU PROPICE POUR NOTRE PROJET DE CLINIQUE, ET CHICOUTIMI PRÉSENTAIT DE NOMBREUX ATOUTS POUR SE QUALIFIER :DES SERVICES, UN MARCHÉ PROMETTEUR, PEU DE CONCURRENCE DANS NOTRE DOMAINE.
Les docteurs Émilie Villeneuve-Ouellet et Olivier Trudel-Lafontaine de la Clinique Chiropratique du Fjord P
HO
TO :
CLI
NIQ
UE
CH
IRO
PR
ATIQ
UE
DU
FJO
RD
Un cas de reprise réussie :Les Divisions MS
22 — Villes d’avenir – édition 2013
Titulaire d’un baccalauréat en administration, Jean-Luc Plourde faisait carrière
dans le domaine des télécommunications, mais il rêvait depuis toujours de pos-
séder sa propre entreprise. En novembre 2012, il a repris Les Divisions MS, un
distributeur et installateur de produits architecturaux de Chicoutimi. « Je me
suis adressé au CLD pour obtenir des conseils et une évaluation de l’occasion
d’affaires que représentait cette acquisition-relève. Le CLD m’a aussi aidé à
élaborer mon plan d’affaires, à établir mes prévisions financières pour les cinq
prochaines années et à obtenir un prêt avec un taux d’intérêt raisonnable, ainsi
qu’une subvention. » Devenu chef d’entreprise à 32 ans, M. Plourde dirige main-
tenant une dizaine d’employés et compte agrandir prochainement cette équipe.
« Les anciens propriétaires vont travailler à mes côtés dans l’entreprise pendant
au moins un an, afin d’assurer une transition harmonieuse », ajoute-t-il.
CLAUDIA FORTINDirectrice généraleCLD de la ville de Saguenay
PHOTO : CLD DE LA VILLE DE SAGUENAY
FRÉDÉRICK PROTEAUPrésident du conseil d'administrationPro-Gestion Estrie
PHOTO : PRO-GESTION ESTRIE
NICOLE BERGERONDirectrice généralePro-Gestion Estrie
PHOTO : PRO-GESTION ESTRIE
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
LES CENTRES LOCAUX DE DÉVELOPPEMENT, INTERLOCUTEURS DE PREMIÈRE LIGNE DE L’ENTREPRENEURIAT RÉGIONALEn première ligne du millier d’organismes qui encoura-
gent et soutiennent l’entrepreneuriat local figurent les
120 centres locaux de développement (CLD). Grâce à
eux, pas moins de 1000 nouvelles entreprises voient
le jour chaque année. Ils répondent annuellement à plus
de 30 000 demandes d’aide de la part d’entrepreneurs
et de travailleurs autonomes qui souhaitent obtenir un
accompagnement technique ou financier.
C’est à la porte du CLD de la ville de Saguenay qu’Émilie
et Olivier sont allés frapper pour mettre sur pied leur
plan d’affaires et obtenir du financement. Il leur a aussi
permis de trouver deux mentors, l’un dans leur pratique
et l’autre dans les affaires, qui les aident à se préparer
avec confiance à franchir les diverses étapes du dévelop-
pement de leur entreprise. « Nous accompagnons les
entreprises en démarrage, en expansion ou en recherche
de relève, précise Claudia Fortin, directrice du CLD de
la ville de Saguenay. Nous donnons également accès à
de la formation et à des ressources pour le développement
de produits. Nous collaborons avec d’autres organismes
de soutien à l’entrepreneuriat, comme Promo Saguenay. »
L’an dernier, son organisme a traité 804 dossiers d’entre-
prises et a permis à 127 d’entre elles d’obtenir une
aide financière. Au total, 2 M$ ont été versés, tous les
projets confondus.
»«NOUS ACCOMPAGNONS LES ENTREPRISES EN DÉMARRAGE, EN EXPANSION OU EN RECHERCHE DE RELÈVE. NOUS DONNONS ÉGALEMENT ACCÈS À DE LA FORMATION ET À DES RESSOURCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS. NOUS COLLABORONS AVEC D’AUTRES ORGANISMES DE SOUTIEN À L’ENTREPRENEURIAT,COMME PROMO SAGUENAY.
- Claudia Fortin
RELÈVE ENTREPRENEURIALE RECHERCHÉESelon Mme Fortin, le principal défi des entrepreneurs n’est
plus d’accéder à l’aide au démarrage ou de trouver leur
main-d’œuvre. Car il existe une panoplie d’outils de finan-
cement et de fonds publics, et les politiques de formation
mises en place dans les régions ont favorisé la disponibilité
d’une main-d’œuvre qualifiée. Dorénavant, la grande
difficulté est de trouver une relève. Un constat que partage
le président du conseil d’administration de Pro-Gestion
Estrie, Frédérick Proteau, dans sa région : « De nombreux
propriétaires d’entreprises arrivent à l’âge de la retraite.
Faute de repreneurs locaux, on risque de voir des entreprises
disparaître ou passer entre les mains de propriétaires à
l’extérieur, avec les risques de délocalisation des emplois.
Il est important d’encourager également les aspirants
entrepreneurs à investir dans des entreprises existantes.
Reprendre, c’est aussi entreprendre ! »
Actif dans le développement de la culture entrepreneuriale,
Pro-Gestion Estrie offre toute une chaîne d’accompagne-
ment des entrepreneurs, de l’étape de la germination de
l’idée jusqu’à celle du transfert à la relève. Un centre de
transfert d’entreprises a été mis sur pied récemment en
Estrie afin de favoriser la création de réseaux pour aider
les repreneurs potentiels et les entrepreneurs désireux de
céder leurs entreprises à se rencontrer. « Un transfert
d’entreprise se planifie sur plusieurs années, et les deux
parties ont besoin de se faire accompagner dans ce
processus », souligne Nicole Bergeron, directrice générale
de l’organisme.
ENTREPRENEURES, VOYEZ GRAND !Alors que le Québec comptait à peine 5,5 % d’entrepre-
neures en 2009, cette proportion s’est élevée à 9,4 %
en 2012, alors qu’elle est demeurée à peu près stable
chez leurs homologues masculins (9,1 % en 2009, 11 %
en 2012). Durant la même période, le nombre de femmes
ayant entrepris des démarches pour créer ou reprendre
une entreprise est passé de 1,8 % à 4,5 %. Ces investis-
sements au féminin sont encouragés par Femmessor, un
réseau d’organismes de développement économique
voués à l’entrepreneuriat féminin déployés dans 13 régions
du Québec. Il aide les entrepreneures de tous âges à
accéder à du financement, à acquérir des compétences
en gestion, en négociation, en développement des affaires
et en réseautage, et ce, à tous les stades de l’évolution de
leur entreprise et dans tous les secteurs d’activité.
Grâce à des partenariats avec des institutions financières
et d’autres organismes de soutien à l’entrepreneuriat,
entre 2002 et 2012, Femmessor a généré 45 M$ en
investissements et a créé ou maintenu 1 600 emplois.
« Pour l’accès au financement, les entreprises doivent
appartenir au moins à 51 % à des femmes », précise
Andrée Brunet, directrice générale de l’organisme. L’aide
est accordée uniquement sous forme de prêts pouvant
atteindre 35 000 $. Les taux d’intérêt varient en fonction
du risque, lequel est évalué par un comité d’investis-
sement composé majoritairement de femmes chefs
d’entreprises.
Mme Brunet constate que les entrepreneures en région
n’hésitent plus à sortir des secteurs « mous » comme celui
des services, pour investir dans les industries de transfor-
mation ou dans les activités agricoles. Alors, existe-t-il
encore des différences entre les entrepreneuriats féminin
et masculin ? « On en observe, même si elles commencent
à s’estomper, répond Mme Brunet. Les femmes se font
souvent moins confiance. Par exemple, elles sont plus
nombreuses à déceler tardivement leur vocation d’entre-
preneure, attendant plus souvent la mi-trentaine avant
de se lancer. Selon la Fondation de l’entrepreneurship,
lorsqu’une occasion d’affaires intéressante se présente,
elles ne seraient que 4,6 % à la saisir, contre 12,2 %
d’hommes. En matière d’investissements, elles peuvent
pécher par excès de prudence en ne donnant pas suffi-
samment à leur entreprise les moyens de croître. »
DÉVELOPPER LA CULTURE ENTREPRENEURIALETous les représentants des organismes de promotion de
l’entrepreneuriat s’entendent sur ce point : pour favoriser
les investissements en région, il faut démystifier le monde
des affaires, que ce soit auprès des jeunes, des profession-
nels désireux de devenir leurs propres patrons ou de ceux,
de plus en plus nombreux, qui approchent de la retraite et
envisagent l’entrepreneuriat comme seconde carrière.
« Faisons la promotion de l’entrepreneuriat comme un défi
accessible et une carrière stimulante, compte tenu de tout
le soutien disponible, à condition d’avoir la détermination
requise », conclut M. Proteau.
24 — Villes d’avenir – édition 2013
LES PERSPECTIVES S’ÉCLAIRCISSENT GRÂCE À DES INVESTISSEMENTS MASSIFSPour Michael Applebaum, plusieurs facteurs sont actuellement favorables à une meilleure santé
économique de Montréal. Parmi ceux-ci, il y a bien sûr le Plan Nord, générateur d’investissements
importants dans le secteur des ressources naturelles et de l’énergie. « C’est un bon exemple
du lien économique entre Montréal et les régions. Ces investissements engendrent une
demande accrue d’activités auprès des centres décisionnels, des firmes-conseils et d’ingénierie
et des services financiers, sans oublier les entreprises sous-traitantes et les centres de recherche.
Ces fonctions concentrées à Montréal sont ici directement interpellées à contribuer à la réali-
sation de ces investissements au bénéfice des régions concernées », remarque M. Applebaum.
Par Catherine Florès
MONTRÉAL A BEAU GÉNÉRER PRÈS DE LA MOITIÉ DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) DUQUÉBEC, LE MAINTIEN DE SA FAIBLE CROISSANCE FERAIT CRAINDRE UN ESSOUFFLEMENT.RÉSILIENTE DEVANT LA CRISE ÉCONOMIQUE ET DOPÉE PAR DES INVESTISSEMENTS, LAMÉTROPOLE POURRAIT TOUTEFOIS RETROUVER SOUS PEU SA FORCE MOTRICE, SELONLES ANALYSES DE MICHAEL APPLEBAUM, MAIRE DE MONTRÉAL, ET DE MICHEL LEBLANC,PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DU MONTRÉALMÉTROPOLITAIN, ET CE, MALGRÉ LA PERSISTANCE DE CERTAINS ENJEUX, RELEVÉS PARMARIO LEFEBVRE, DIRECTEUR DU CENTRE DES ÉTUDES MUNICIPALES DU CONFERENCEBOARD DU CANADA.
MICHAEL APPLEBAUMMaire de Montréal
PHOTO : DENIS LABINE
Montréal :la locomotive du Québec
se remet sur les rails
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
Une vue de Montréal
PH
OTO
: IS
TOC
KP
HO
TO P
AR
TO
NY
TR
EMB
LAY
Il y a aussi les investissements réalisés directement à
Montréal sous forme d’immobilisations. En 2012, pas
moins de 14,9 G$ ont été injectés dans l’île en dépenses
d’immobilisations, dont 5,3 G$ provenant du secteur public.
Ce sont les sommes les plus importantes investies par le
public depuis plus de 20 ans. Et ces efforts seront main-
tenus pendant plusieurs années à venir, affirme le maire.
Ce dernier souligne les effets positifs du Plan de dévelop-
pement dont s’est doté la Ville, arguant qu’une meilleure
utilisation du territoire et du potentiel immobilier de certains
secteurs se traduira par une croissance des valeurs
foncières et, par conséquent, des revenus fiscaux de la
Ville de Montréal et des gouvernements : « De tels effets
économiques et fiscaux permettront de mieux répartir les
charges fiscales et amélioreront la capacité de générer
des revenus supplémentaires, sans augmenter l’effort
fiscal des contribuables actuels. Les gains de revenus ainsi
réalisés pourront alors être investis dans le remboursement
du montant de la dette requis pour réaliser le Plan. » La
mise en œuvre des projets urbains prévus par le Plan devra
toutefois s’appuyer sur une structure ou une gouvernance
réservée à cette fin et compter sur des outils fiscaux, de
financement et de gestion foncière appropriés, précise-t-il.
Par ailleurs, Montréal doit soutenir l’investissement privé
afin d’assurer la compétitivité des entreprises, aux prises
avec une concurrence accrue par la mondialisation et
une forte valeur du dollar canadien qui freinent les expor-
tations. Les dirigeants des secteurs public et privé doivent,
selon M. Applebaum, déployer encore plus d’efforts pour
attirer des investissements directs étrangers (IDE).
« Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de
Montréal, par exemple, les filiales de sociétés étrangères
et leurs IDE génèrent d’impressionnantes retombées,
dont 165 000 emplois directs ou 9 % de l’emploi total.
Ces emplois produisent beaucoup plus que leur poids
relatif en contribuant à plus de 20 % du PIB de la région.
Cela s’explique entre autres par le fait que les salaires
versés par les filiales étrangères sont supérieurs aux
salaires moyens payés par les entreprises montréalaises.
De plus, ces filiales font généralement plus de recherche
et de développement, sont plus innovantes et plus pro-
ductives, et elles investissent davantage. Ainsi, entre
2004 et 2011, dans la RMR de Montréal, un dollar sur
trois consacrés à des dépenses d’équipement privées
non résidentielles venait d’une entreprise étrangère. »
25Villes d’avenir – édition 2013 —
L’autre grande force de Montréal,
c’est son actif d’enseignement et
de recherche, avec la présence
d’universités de calibre international,
de plusieurs cégeps et collèges, de
centres de recherche publics et
privés sur son territoire. Un atout sur
lequel la Ville compte bien miser.
« Plus de 10 G$ seront investis dans
l’économie du savoir au cours des
prochaines années. Les secteurs
de l’éducation, de la santé et de la
recherche sont porteurs d’innova-
tion, et Montréal doit pouvoir tirer
le maximum de bénéfices écono-
miques de ces investissements
immobiliers », précise le maire. Il ne
fait pour lui aucun doute que l’avenir
de la métropole a pour terreau
la richesse de ses talents et de
sa main-d’œuvre qualifiée : « Si
la matière première est au nord, la
matière grise est bien ici, au sud, à
Montréal ! »
DES SYMPTÔMES QUI DEMEURENT À SOIGNERMario Lefebvre, directeur du Centre des études munici-
pales du Conference Board du Canada, s’inquiète de la
faible croissance économique affichée par Montréal.
« Cette croissance stagne depuis trop longtemps : moins
de 2 % par année entre 1987 et 2012, quand la moyenne
nationale était de 2,5 %. Parmi les villes canadiennes
de plus d’un million d’habitants, Montréal est à la traîne.
Même Ottawa a enregistré une meilleure croissance ! »
L’étude réalisée en 2006 par le Conference Board du
Canada a montré l’effet d’entraînement de la croissance
des grands centres urbains sur leurs provinces. Si Montréal
freine, c’est tout le Québec qui ralentit. Ce que confirment
les chiffres : durant les 25 dernières années, la province a
connu une croissance économique annuelle moyenne de
2 % par an, comparativement à 2,4 % pour l’ensemble du
Canada. Une faible croissance fait peser sur Montréal des
risques de précarité financière. Elle pourrait avoir de la
difficulté à assurer les services à sa population tout en
finançant ses infrastructures, alors même que le réin-
vestissement dans ces dernières devient critique.
MARIO LEFEBVREDirecteur du Centre des études municipales Conference Board du Canada
PHOTO : É
LITE
SPAR ALAIN LAM
BERT
»«SI LA MATIÈRE PREMIÈRE EST AU NORD, LA MATIÈRE GRISE EST BIEN ICI, AU SUD, À MONTRÉAL !
- Michael Applebaum
« Je continue à le dire : il faut un Plan Sud pour Montréal ! »,
affirme M. Lefebvre, qui souligne lui aussi que le soutien
de la croissance passe par les investissements. « On assiste
à un réinvestissement dans les infrastructures et l’on peut
s’en réjouir, même si la lourdeur administrative due à la
multiplication des paliers d’autorité complexifie la mise en
œuvre des projets », observe-t-il.
Il attire également l’attention sur l’enjeu de l’immigration.
On le sait, la prospérité d’une ville est liée à la croissance
de sa population active, et, au Canada, cette dernière ne
peut croître que grâce à l’immigration. Ainsi, entre 2001
et 2006, parmi les quelque 160 000 personnes qui ont
grossi les rangs de la population active montréalaise, près
de 85 000 étaient nées à l’extérieur du Canada. Encore
faut-il savoir retenir et intégrer ces nouveaux arrivants,
ce que Montréal, concurrencée par les autres grandes
villes nord-américaines et même par certaines autres villes
de la province, peine à faire. « Une nouvelle stratégie
d’attraction et d’intégration des immigrants devient
nécessaire, soutient M. Lefebvre. Les crises qui frappent
l’Europe et l’Afrique du Nord actuellement vont entraîner
l’arrivée de jeunes immigrants en Amérique du Nord. C’est
une occasion à saisir pour Montréal. »
26 — Villes d’avenir – édition 2013
MICHEL LEBLANCPrésident et chef de la direction de la Chambrede commerce du Montréal métropolitain
PHOTO: YANICK DÉRY
UNE MÉTROPOLE EN MUTATIONSans réfuter le constat de M. Lefebvre, le président et chef
de la direction de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain, Michel Leblanc, le tempère : « D’autres
éléments sont à prendre en considération. Par exemple,
le taux de chômage à Montréal se maintient à 8 %, alors
qu’il est de 8,3 % à Toronto. La région métropolitaine
a bien résisté à la crise, mieux que la plupart des villes
nord-américaines. »
Selon lui, Montréal conserve une économie assez per-
formante, en particulier dans les secteurs créatifs et
innovateurs. Ses grappes industrielles, notamment, fondées
sur une dynamique entre entreprises, universités et centres
de recherche autour de projets de précompétitivité,
constituent des modèles de fonctionnement. Il salue
les projets d’infrastructures qui stimuleront l’innovation
et la créativité en permettant d’accueillir chercheurs et
créateurs. Par exemple, le Quartier de l’innovationMC,
Technoparc Montréal et son Éco-campus Hubert Reeves,
ou encore le développement du site Outremont par
l’Université de Montréal.
« Montréal est en train de changer de visage, soutient
Michel Leblanc. Les projets d’infrastructures et les grands
projets immobiliers en cours vont lui insuffler un nou-
veau dynamisme. » Au nombre de 121, les grands projets
immobiliers et de revitalisation représentent 16,2 G$
d’investissements. La construction de nouvelles tours de
bureaux, ce qui ne s’était pas vu depuis 20 ans, celle des
tours d’habitation au Centre Bell ou encore le dévelop-
pement de Griffintown, le déploiement d’un quartier
résidentiel sur les terrains de l’hippodrome ou la revita-
lisation du quartier de la Maison de Radio-Canada
concourent à densifier le cœur de Montréal.
C’est donc un éclairage nuancé de la situation économique
de la métropole qu’apportent ces trois personnalités de
la vie économique ou politique de Montréal. Si l’on ne peut
parler d’un prochain boom économique pour l’île, les
signes d’amélioration sont encourageants ; voilà une
bonne nouvelle pour l’ensemble du Québec. Figure de
proue incontestée des secteurs de pointe, de l’innovation,
de l’enseignement universitaire et de la recherche ainsi
que de la culture, Montréal fournit, rappelons-le, près de
la moitié des emplois de la province ; en outre, c’est sur
son territoire que sont réalisés 85 % de la R-D industrielle
et pas loin des trois quarts des exportations québécoises.
Sa santé économique et celle du Québec demeurent
indissociables.
»«MONTRÉAL EST EN TRAIN DE CHANGER DE VISAGE. LES PROJETS D’INFRASTRUCTURES ET LES GRANDS PROJETS IMMOBILIERS EN COURS VONT LUI INSUFFLER UN NOUVEAU DYNAMISME.
- Michel Leblanc
PLACE AUX INVESTISSEMENTS
LES MUNICIPALITÉS DU XXIe SIÈCLE ONT
DE NOMBREUX DÉFIS À RELEVER, ET LE
DÉVELOPPEMENT DURABLE, LES AÎNÉS ET
L’IMMIGRATION FIGURENT PARMI EUX. L’EN-
VIRONNEMENT TRÔNANT DE PLUS EN PLUS
AU SOMMET DES PRÉOCCUPATIONS DE LA
SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE, LES MUNICIPALITÉS
DOIVENT POUVOIR OFFRIR À LEURS CITOYENS
UN ENVIRONNEMENT VERT, SYNONYME D’UNE
QUALITÉ DE VIE POUR LA COMMUNAUTÉ. ENFIN,
AVEC LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION,
LES VILLES FONT FACE À UNE DOUBLE RÉALITÉ :
D’UNE PART, LA POPULATION ACTIVE ALLANT EN
DIMINUANT, ELLES DOIVENT FAIRE EN SORTE
D’ATTIRER DES TRAVAILLEURS IMMIGRANTS AFIN
DE COMBLER LEURS BESOINS EN MAIN-D’ŒUVRE,
CE QUI NÉCESSITE DES STRUCTURES D’ACCUEIL
PARTICULIÈRES. D’AUTRE PART, LES VILLES DOIVENT
S’ADAPTER AUX BESOINS DES AÎNÉS ET SE PRÉPA-
RER AU VIEILLISSEMENT DE LEUR POPULATION. NOUS
PROPOSONS ICI TROIS ARTICLES QUI TRAITENT DE
CES ENJEUX DE L’HEURE.
Enjeux
PH
OTO
: IS
TOC
KP
HO
TO P
AR
CAT
HER
INE
YEU
LET
28 — Villes d’avenir – édition 2013LAC-MÉGANTIC
PH
OTO
: V
ILLE
DE
LAC
-MÉG
AN
TIC
29Villes d’avenir – édition 2013 —
Développement durable :un plan pour tous,
et tous pour le plan !Nous avons ainsi mis sur pied un conseil
où aucun papier n’est échangé. Tous les
membres ont leur ordinateur. » Le plan
de la municipalité propose par exemple
de prévoir une piste cyclable dans tout
nouveau projet résidentiel, de favoriser
la biodiversité des arbres du territoire
pour minimiser les risques de maladie,
de mieux protéger les bandes riveraines,
etc. Pour assurer l’implantation du plan,
un comité consultatif en développement
durable et en environnement composé
de 18 personnes ― des experts, des
représentants d’organismes locaux,
des élus et d’autres intervenants ― fait
un suivi trois ou quatre fois par année.
À Granby, un délégué « vert » dans chaque
service est responsable de favoriser les
gestes écologiques : « Par exemple, le
délégué vert du service des travaux
publics peut aller chercher un contenant
pour recycler les batteries usées. Un
autre délégué vert va trouver du café
écologique pour son service », explique
Serge Drolet, coordonnateur en envi-
ronnement de la Ville de Granby.
Nous l’appelons notre petit PADD-E, dit affectueu-
sement Denis Lapointe, maire de Salaberry-de-
Valleyfield et président de la commission politique de
l’environnement de l’Union des municipalités du Québec.
D’autres les appellent leur PDD, ou alors leur plan vert. »
Depuis deux ou trois ans, partout, dans les municipalités du
Québec, les plans de développement durable en environ-
nement (PDD-E) prolifèrent. Car au-delà des petits gestes
et des petits projets, dans les mairies, les élus sentent
le besoin de s’organiser et de se structurer autour de
plans d’action et de politiques vertes : « Il était important
de dresser un inventaire de ce qui était déjà fait, afin de
construire un plan d’action logique et d’assurer une conti-
nuité », explique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie,
qui boucle la deuxième année d’exercice de son plan vert.
Certaines choisissent de déposer un plan vert indépendant,
d’autres l’intègrent à un PDD qui inclut des volets écono-
miques et sociaux. Pour Michel Morin, maire de Rivière-
du-Loup, cette organisation témoigne d’une nouvelle
maturité des municipalités québécoises : « Autrefois, les
responsabilités des municipalités se limitaient à l’entre-
tien des rues, des égouts, au déneigement, etc. Dans
les années 1990, elles se sont élargies pour englober les
politiques culturelles, familiales et le bien-être des citoyens.
Je crois qu’avec les années 2000 arrive une nouvelle
étape, celle du développement durable économique,
social et environnemental. »
Dans certaines municipalités, ces nouveaux plans se
résument pour l’instant en une longue liste d’objectifs
généraux : réduction de la consommation de l’eau, aug-
mentation du couvert d’arbres, etc. Mais dans d’autres,
ils mettent à profit la participation des organismes locaux,
des élus et des citoyens. Le plan d’action du PDD de
Salaberry-de-Valleyfield, par exemple, énonce 135
gestes concrets qui engagent tous ses services : « Il a fallu
convaincre tous les services qu’ils avaient des respon-
sabilités et qu’ils devaient prendre des engagements,
y compris le greffe !, affirme le maire Denis Lapointe.
Par Binh An Vu Van
«
DENIS LAPOINTEMaire de Salaberry-de-Valleyfield etprésident de la commission politiquede l’environnement de l’Union desmunicipalités du Québec
MICHEL MORINMaire de Rivière-du- Loup« »
AUTREFOIS, LES RESPONSABILITÉS DES MUNICIPALITÉS SE LIMITAIENT À L’ENTRETIEN DES RUES, DES ÉGOUTS, AU DÉNEIGEMENT, ETC. DANS LES ANNÉES 1990, ELLES SE SONT ÉLARGIES POUR ENGLOBER LES POLITIQUES CULTURELLES, FAMILIALES ET LE BIEN-ÊTRE DES CITOYENS. JE CROIS QU’AVEC LES ANNÉES 2000 ARRIVE UNE NOUVELLE ÉTAPE, CELLE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL.
- Michel Morin
ENJEUX
PHOTO : VILLE DE SALABERRY-DE-VALLEYFIELD
PHOTO : VILLE DE RIVIÈRE-DU-LOUP
30 — Villes d’avenir – édition 2013
Un tel plan bouscule les vieilles habitudes, selon Michel
Morin : « Un PDD entraîne un important changement dans
la culture municipale. Nous sommes habitués à fonctionner
en silo, service par service. Le plan oblige les gens du
service des incendies à collaborer avec ceux des loisirs
et des travaux publics sur des points précis. C’est bon
pour tout le monde. »
Qui dit changement d’habitudes, dit
contraintes : « Le conseil trouve parfois le
plan contraignant », admet Denis Lapointe.
Le maire cite en exemple le réaména-
gement d’un stationnement de la ville :
« L’analyse des coûts nous suggérait
de sacrifier la verdure qui devait être
installée au milieu de ce stationnement
pour réduire l’accumulation de chaleur.
Le plan d'action en développement
durable avec une majeure en environ-
nement (PADD-E) nous a encouragés
à le maintenir, et nous avons donc dû
remettre à plus tard la prolongation
d’une rue. » Dans le réaménagement de
l’artère commerciale principale de la ville, la rue Victoria,
des espaces de stationnement ont été sacrifiés pour
laisser place aux pistes cyclables promises par le plan.
À Sainte-Julie, dans le mont Saint-Bruno, un terrain de
12 hectares était « zoné blanc », destiné à la construction
résidentielle. La Ville a opté pour une action concertée
avec Nature-Action afin de préserver une aire naturelle
dans ce boisé : « Un parc est pas mal moins rentable
économiquement que la construction de résidences.
Il est toutefois très rentable sur le plan environnemental.
D’ailleurs, la population est très heureuse de ce choix,
pense Suzanne Roy. Un plan d’action permet aussi d’aller
plus loin dans nos mesures et de faire comprendre aux
citoyens les raisons derrière nos politiques parfois
restrictives. Les citoyens deviennent ainsi plus enclins
à participer et à faire des efforts. »
Certaines municipalités ont choisi de rendre compte de
leurs avancées devant la population, comme à Sainte-Julie
et à Salaberry-de-Valleyfield. « Le gros avantage de suivre
un plan ou une politique, c’est que notre progression
devient mesurable », croit Suzanne Roy. Le maire Denis
Lapointe abonde dans ce sens : « Ce plan nous oblige à
rendre des comptes ; chaque année, nous devons nous
noter sur la progression des actions. C’est un engagement
auprès de la population. » Ainsi, pour la première année
d’activité de son plan, Salaberry-de-Valleyfield recevait
une note de 90 %, et la seconde année, une note de 87 %.
En tout, 117 des 135 actions ont été réalisées ou sont en
voie de l’être. « Il nous faut ensuite expliquer pourquoi nous
n’avons pas réalisé telle action », précise Denis Lapointe.
Le secret de l’implantation de tels plans ? « Des petits pas
qui ne reculent pas, estime Suzanne Roy. Au lieu de pas
de géants, j’aime mieux faire de petits pas en m’assurant
que tout le monde est à l’aise pour créer des ancrages
solides. » Selon elle, l’administration et les élus doivent être
impliqués, ainsi que les citoyens et les organismes locaux :
« Aussitôt qu’un des quatre acteurs ne s’implique pas, il y
a un risque d’échec. » Michel Morin est du même avis :
« Sans l’adhésion et la consultation de la population, du
comité de pilotage et de l’administration, le plan reste un
projet vertueux qui repose sur une tablette. Tout le monde
doit avoir une compréhension de ce plan, comme si c’était
un plan d’affaires ou un plan stratégique. »
Combien coûte un PDD? Pour Salaberry-de-Valleyfield,
« ça ne coûte rien, affirme le maire. Il n’y a eu que peu de
nouvel argent investi. La majorité des projets s’appuient
sur des changements d’habitudes, des façons de cons-
truire et de prendre des décisions. Ce qu’on dépense, on
l’économise en papier, par exemple. Si le recyclage se fait
mieux, nous recevons de meilleures ristournes gouverne-
mentales ». Les techniciens en urbanisme qui patrouillaient
déjà pour inspecter les maisons ont de nouvelles cases à
cocher sur leurs fiches de rapport, des cases qui concernent
l’arrosage, l’entreposage des véhicules récréatifs, dont les
huiles risquent de contaminer les sols, etc. La municipalité
finance seulement le fonctionnement du comité de suivi
et paye le salaire d’une personne au sein des travaux
publics qui s’assure de la mise en œuvre et du suivi du plan.
« Les économies que nous obtenons compensent ces
frais amplement, et c’est sans compter l’amélioration de
la qualité de vie des citoyens qui, elle, n’a pas de prix »,
conclut Denis Lapointe.
ENJEUX
« »UN PDD ENTRAÎNE UN IMPORTANT CHANGEMENT DANS LA CULTUREMUNICIPALE. NOUS SOMMES HABITUÉS À FONCTIONNER EN SILO, SERVICE PAR SERVICE. LE PLAN OBLIGE LES GENS DU SERVICE DES INCENDIES À COLLABORER AVEC CEUX DES LOISIRS ET DES TRAVAUXPUBLICS SUR DES POINTS PRÉCIS. C’EST BON POUR TOUT LE MONDE.
- Michel Morin
SERGE DROLETCoordonnateur en environnementVille de Granby
PHOTO : VILLE DE GRANDY
lrick Chérubin a profondément planté ses racines dans la
terre québécoise et est l’exemple même d’une intégration
parfaitement réussie. Maire d’Amos depuis 2002, cet Haï-
tien d’origine se destinait à la prêtrise lorsqu’il est venu au
Québec en 1970 afin de terminer ses études théolo-
giques. C’est alors que le destin a frappé, puisqu’il est de-
venu amoureux fou de celle qui allait
devenir sa femme et la mère de ses deux enfants.
Après son mariage en septembre 1971, M. Chérubin a
entamé des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières
où il a obtenu un baccalauréat en éducation, option scien-
ces religieuses. Ce faisant, il enseignait aussi les sciences
religieuses à la polyvalente du Cap-de-la-Madeleine.
« En 1973, j’ai postulé pour être professeur de catéchèse
à la Commission scolaire Harricana, en Abitibi. On m’a
offert le poste avec de belles conditions, et j’ai décidé
d’y aller pour un contrat de deux ans. Finalement, nous
ne sommes jamais repartis ! On dit que : “Qui a bu l’eau
d’Amos ne repart jamais ” ; c’est peut-être vrai après tout… »,
raconte Ulrick Chérubin.
L’APPEL DE LA POLITIQUE
32 — Villes d’avenir – édition 2013
PH
OTO
: IS
TOC
KP
HO
TO P
AR
PA
RK
ERD
EEN
33Villes d’avenir – édition 2013 —
Le Québec,ami des aînés
de l’OMS qui lui annonce la nouvelle :
« Le Québec est un exemple pour de
nombreuses communautés dans le
monde et se démarque notamment
par ses actions précurseurs. »
Suzanne Garon a de quoi être fière. Car
c’est en grande partie grâce à son travail
à l’Université de Sherbrooke que le
Québec s’est taillé cette place. En 2005,
l’OMS, constatant le vieillissement accé-
léré de la population mondiale, a voulu
élaborer un guide mondial pour aider les
villes à prendre soin des plus âgés. La
professeure et ses collègues de l’Univer-
sité se mobilisent alors pour participer à
la réflexion, faisant ainsi de Sherbrooke
une des 33 villes internationales parti-
cipantes au réseau d’étude de l’OMS.
n effet, depuis la création du programme provincial
Municipalité amie des aînés (MADA) en 2008,
579 municipalités y ont adhéré. Ce programme, qui s’inscrit
dans le réseau international de l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS) des villes amies des aînés, vise à mieux
intégrer les personnes âgées à la vie communautaire, en
créant des environnements urbains et des services adaptés.
Le succès de sa mise en œuvre dans la province a été
fulgurant, à un point tel que l’OMS a décidé d’élire la ville
de Québec hôtesse de la deuxième conférence interna-
tionale des villes amies des aînés, qui aura lieu du 9 au 11
septembre 2013, sous le thème « Vivre et vieillir ensem-
ble dans sa communauté ». À ce congrès sont attendus
des décideurs, des chercheurs, des aînés, des élus de
partout au monde qui discuteront des meilleures façons
d’adapter les villes aux besoins des plus âgés et de se
préparer au vieillissement mondial de la population. « Le
colloque sera un lieu où nous pourrons, ensemble, nous
demander comment développer de meilleurs infrastructures
et services et comment tous les acteurs ― administrationpublique, intervenants de la société, scientifiques, etc. ―peuvent mieux collaborer », explique Suzanne Roy,
mairesse de Sainte-Julie et représentante de l’Union des
municipalités du Québec au Carrefour action municipale
et famille.
Pourquoi le Québec ? « Pour sa position de leader inter-
national sur le projet », affirme sans hésitation Catherine
Ferembach, sous-ministre adjointe au Secrétariat aux aînés
au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Suzanne Garon, professeure à l’École de travail social de
l’Université de Sherbrooke, est tellement heureuse de ce
choix qu’elle nous lit à voix haute des extraits de la lettre
Par Binh An Vu Van
E
DES ESPACES PUBLICS OÙ SE CÔTOIENT ADOLESCENTS ET PERSONNES ÂGÉES, DES JEUXPOUR AÎNÉS DANS LES PARCS MUNICIPAUX, DES TROTTOIRS EN BOIS, DES BIBLIOTHÈQUESMOBILES ET DES CENTAINES D’AUTRES INITIATIVES COMME CELLES-CI S’ORGANISENT DANSLES VILLES DU QUÉBEC ; ELLES SONT EN TRAIN DE FAIRE DE LA PROVINCE LA MEILLEUREAMIE DES AÎNÉS, VOIRE UNE DES MEILLEURES AU MONDE !
SUZANNE ROYMairesse de Sainte-Julie
CATHERINE FEREMBACHSous-ministre adjointe au Secrétariataux aînés au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)
SUZANNE GARONProfesseure à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke
ENJEUX
PHOTO : VILLE DE SAINTE-JULIE
PHOTO : GRACIEUSETÉ DE CATHERINE FEREMBACH
PHOTO : GRACIEUSETÉ DE SUZANNE GARONVIVRE ET VIEILLIR
ENSEMBLE DANSSA COMMUNAUTÉ
En octobre 2007, lors des consultations publiques sur les
conditions de vie des aînés, les chercheurs présentent
leurs résultats à madame Marguerite Blais, ministre
responsable des aînés. La ministre, séduite, en fait une
priorité et finance un projet d’expérimentation dans
sept municipalités pendant cinq ans, dont Granby,
Drummondville et Rimouski. « Le programme est arrivé au
bon moment, alors que le Livre blanc de l’Union des
municipalités du Québec rappelait l’importance du rôle
des municipalités pour relever le défi du changement
démographique », observe Suzanne Roy. En peu de temps,
grâce à cet investissement, le Québec devient un chef
de file du réseau international. D’ailleurs, en 2011, l’OMS
reprend le travail des chercheurs québécois comme
modèle pour son programme : « Le programme initial
de l’OMS était moins structuré. C’était davantage un
pense-bête. Nos recherches ont permis de conclure, par
exemple, qu’un comité de pilotage était une nécessité
pour une bonne mise en œuvre du programme », affirme
Suzanne Garon.
Le congrès sera notamment l’occasion de partager ce qui
fait le succès du Québec. « Le triumvirat de la formule
québécoise est le financement et le soutien de la province,
l’encadrement technique du Carrefour action municipale
et famille et finalement le conseil des scientifiques, qui
nous documente sur les meilleures pratiques et qui nous
fournit une réussite du programme, est aussi attribuable à
la création du réseau MADA, qui facilite le partage des bons
et des mauvais coups. » Suzanne Roy explique : « Nous avons
une trentaine de formateurs partout en région qui aident
les villes dans l’élaboration et l’implantation de leur plan
34 — Villes d’avenir – édition 2013
LE MADA AURA PROVOQUÉ DES MODIFICATIONSAUSSI ANODINES QUE DE CHANGER LA TEMPÉRA-TURE DES PISCINES DURANT CERTAINES HEURES, DE MODIFIER LES HEURES D’OUVERTURE DE CERTAINS SERVICES ET COMMERCES, MAIS AUSSIDES ENGAGEMENTS PLUS IMPORTANTS COMMEPROMOUVOIR UNE CULTURE DU CIVISME À L’ÉGARDDES AÎNÉS, METTRE EN PLACE DES TRAVERSES PIÉTONNIÈRES POUR PERSONNES À MOBILITÉ RÉDUITE OU OFFRIR DES SÉANCES D’INFORMATIONPOUR COMBATTRE L’ISOLEMENT SOCIAL.
PHO
TO : I
STO
CK
PHO
TO P
AR
FRA
NC
ES T
WIT
TY
ENJEUX
PH
OTO
: IS
TOC
KP
HO
TO P
AR
MA
RK
BO
WD
EN
35Villes d’avenir – édition 2013 —
Le Longueuil de demain, c’est Longueuil 3.0. Cela implique de faire les choses autrement, de développer mieux et en partenariat. Pour faire les choses autrement, il est nécessaire de mettre à
contribution tous les acteurs de notre communauté dans nos projets. Pour développer mieux, il faut penser et agir selon les principes qui guident le développement durable. Pour développer en partenariat, il faut faire preuve d’audace et de créativité pour soutenir nos entreprises et en attirer de nouvelles. Cela générera de la richesse et des emplois pour les citoyens, car une ville, aussi belle et prospère soit-elle, c’est d’abord et avant tout des gens.
LONGUEUIL 3.0
CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil
d’action. Ils ont tous reçu la formation de Suzanne Garon,
sur les manières de mettre en place le processus. » Le
MADA aura provoqué des modifications aussi anodines
que de changer la température des piscines durant cer-
taines heures, de modifier les heures d’ouverture de
certains services et commerces, mais aussi des engage-
ments plus importants comme promouvoir une culture
du civisme à l’égard des aînés, mettre en place des
traverses piétonnières pour personnes à mobilité réduite
ou offrir des séances d’information pour combattre
l’isolement social.
Au cours de cette conférence internationale, le Québec
en aura beaucoup à partager, mais aussi à apprendre :
« Les Français ont une longueur d’avance sur les habitations
intergénérationnelles. Par exemple, des résidences d’aînés
sont jumelées avec des résidences d’étudiants. Ces derniers
payent moins cher, mais doivent en retour aider une famille
de personnes âgées. En contrepartie, la France aimerait
s’inspirer de la façon dont nous misons sur les réseaux »,
observe Suzanne Garon. À l’heure où cet article part sous
presse, la programmation du congrès n’est pas encore
établie ; tous les espoirs sont encore permis : « Si tout se
passe comme prévu, nous pourrons découvrir l’approche
irlandaise, ainsi que celle des villes de Hong Kong et de
New York, pilotée par des aînés. Il sera intéressant aussi
de comprendre ce qui s’est passé en Australie, où le pro-
gramme s’est moins bien développé pour des raisons
politiques. » Les organisateurs attendent également la venue
du ministre des aînés de la Chine et celui de la France.
Enfin, une autre raison qui fait du Québec l’hôte parfait
pour cette conférence : la population de la province est
celle qui vieillit le plus rapidement au monde, après le Japon.
En ce moment, les personnes âgées de plus de 65 ans
sont plus nombreuses que celles de 15 ans et moins. La
proportion d’aînés atteindra son apogée en 2031, où elle
représentera 26 % de la population. « En trouvant des
moyens d’encourager les personnes âgées à intégrer
la communauté, conclut Suzanne Garon, nous réaliserons
qu’elles sont en fait une grande richesse et une force
pour les municipalités. »
PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR DIGITALSKILLET
37Villes d’avenir – édition 2013 —
ImmigrationDes régions ouvertes
sur le monde
très hospitalière ; pourtant, à l’époque,
nous étions la seule famille noire »,
souligne M. Chérubin.
En 1994, tout en continuant son travail
d’enseignant, il décide de faire le saut
en politique municipale. Élu conseiller
municipal la même année, il est réélu
en 1998 et se présente au poste de
maire en 2002. Il remporte les élections,
décroche un deuxième mandat en 2005,
puis un troisième en 2009.
MAIN-D’ŒUVRE RECHERCHÉEAmos est une municipalité de 12 700
habitants qui compte peu d’immigrants,
selon les dires de son maire, mais qui
n’en demeure pas moins une ville ouverte.
« Les immigrants sont bien accueillis.
D’ailleurs, nous misons de plus en plus
sur les nouveaux arrivants pour augmen-
ter notre population et ainsi répondre aux
besoins de main-d’œuvre de la région »,
indique M. Chérubin.
Preuve en est que le McDonald’s d’Amos
et celui de Val-d’Or ont embauché une
vingtaine de personnes originaires du
Maroc en août 2012. Avec le boom minier
que connaissent les régions ressources
depuis les dernières années, les travail-
leurs viennent à manquer, notamment
dans le commerce de détail, la restaura-
tion, l’hébergement, etc. « Les jeunes qui
lrick Chérubin a profondément planté ses racines
dans la terre québécoise et est l’exemple même d’une
intégration parfaitement réussie. Maire d’Amos depuis
2002, cet Haïtien d’origine se destinait à la prêtrise
lorsqu’il est venu au Québec en 1970 afin de terminer ses
études théologiques. C’est alors que le destin a frappé,
puisqu’il est devenu amoureux fou de celle qui allait
devenir sa femme et la mère de ses deux enfants.
Après son mariage en septembre 1971, M. Chérubin a
entamé des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières
où il a obtenu un baccalauréat en éducation, option scien-
ces religieuses. Ce faisant, il enseignait aussi les sciences
religieuses à la polyvalente du Cap-de-la-Madeleine.
« En 1973, j’ai postulé pour être professeur de catéchèse
à la Commission scolaire Harricana, en Abitibi. On m’a
offert le poste avec de belles conditions, et j’ai décidé
d’y aller pour un contrat de deux ans. Finalement, nous
ne sommes jamais repartis ! On dit que : “Qui a bu l’eau
d’Amos ne repart jamais ” ; c’est peut-être vrai après tout… »,
raconte Ulrick Chérubin.
L’APPEL DE LA POLITIQUEProfesseur d’enseignement religieux à l’école Saint-Viateur,
il poursuit sa carrière à l’école secondaire La Calypso
où il cumule les tâches d’enseignant en sciences religieuses
et d’animateur de pastorale. Entre-temps, sa femme a
achevé une formation d’infirmière auxiliaire et a égale-
ment trouvé un emploi. La petite famille s’est donc très
bien intégrée à son nouvel environnement.
« On a rencontré des gens qui nous ont aidés, acceptés,
et nous avons créé notre réseau d’amis. Amos est une ville
Par Emmanuelle Gril
U
ULRICK CHÉRUBINMaire d’Amos
BIEN QUE LA PLUPART DES IMMIGRANTS CHOISISSENT DE S’ÉTABLIR DANS LES CENTRES URBAINS, EN PARTICULIER À MONTRÉAL,CERTAINS DÉCIDENT DE SORTIR DES SENTIERS BATTUS ET OPTENT POUR DES RÉGIONS PLUS ÉLOIGNÉES. CAR DES PERSPECTIVESD’EMPLOI, LOIN DES GRANDES VILLES, IL Y EN A !
»«LES IMMIGRANTS SONT BIEN ACCUEILLIS. D’AILLEURS, NOUSMISONS DE PLUS EN PLUS SUR LES NOUVEAUX ARRIVANTS POURAUGMENTER NOTRE POPULATIONET AINSI RÉPONDRE AUX BESOINSDE MAIN-D’ŒUVRE DE LA RÉGION.
- Ulrick Chérubin
ENJEUX
PHOTO : VILLE D’AMOS
38 — Villes d’avenir – édition 2013
pourraient travailler dans l’industrie des services préfèrent
œuvrer dans le secteur minier, où ils sont mieux rémunérés »,
indique Ulrick Chérubin.
Devant cette pénurie de main-d’œuvre, Isabelle Leblanc,
propriétaire du McDonald’s d’Amos et de celui de Val-d’Or,
a décidé de prendre le taureau par les cornes et de se
tourner vers l’immigration. « Nous avons passé un grand
nombre d’annonces pour trouver des employés locale-
ment, mais sans succès. J’ai donc fait affaire avec une
agence canadienne qui m’a assistée dans toutes mes
démarches pour trouver des employés à l’étranger »,
explique Mme Leblanc.
Les 21 employés sont originaires de Casablanca, Moham-
media et Marrakech, ils parlent français et possèdent de
l’expérience en restauration, un avantage pour Mme Leblanc
qui a enfin pu pourvoir aux postes vacants. Selon elle,
l’intégration se déroule très bien, et elle travaille à faire en
sorte que les conjoints et les enfants puissent bientôt
venir s’établir au Québec. C’est d’ailleurs elle qui a trouvé
à ses employés venus du Maroc des appartements où ils
vivent en colocation. « L’hiver n’a pas été facile, mais nous
avons fait des activités avec eux, comme de la pêche sur
la glace. Ils adorent la qualité de vie à Amos. Pas de pollu-
tion, pas d’embouteillage, un environnement sécuritaire…
C’est clair qu’il y a de la place et des emplois pour les
nouveaux arrivants ici», s’exclame-t-elle, enthousiaste.
SERGE LÉVESQUEMaire de Sept-Îles
»«NOUS AVONS PASSÉ UN GRAND NOMBRE D’ANNONCES POUR TROUVER DES EMPLOYÉS LOCALEMENT, MAIS SANSSUCCÈS. J’AI DONC FAIT AFFAIRE AVEC UNE AGENCE CANADIENNE QUI M’A ASSISTÉE DANS TOUTES MES DÉMARCHES POUR TROUVER DES EMPLOYÉS À L’ÉTRANGER.
- Isabelle Leblanc
PHOTO : VILLE DE SEPT-ÎLES
ISABELLE LEBLANCPropriétaire des restaurants McDonald’s d’Amos et de Val-d'Or
DES CANDIDATS COURTISÉSLa problématique du recrutement de main-d’œuvre ne se
pose pas qu’en Abitibi. D’autres régions, en particulier
celles qui profitent du boom minier, peinent aussi à trouver
des candidats pour pourvoir à certains postes. C’est notam-
ment le cas de Sept-Îles où, en janvier 2012 par exemple,
le McDonald’s a embauché une douzaine de Philippins
par l’intermédiaire d’un programme pancanadien de
recrutement à l’étranger.
Au Canadian Tire de la ville, on cherche aussi à faire venir
des immigrants originaires de l’île Maurice. Le propriétaire
du commerce, Mario Larochelle, est actuellement engagé
dans le processus administratif nécessaire pour leur venue.
« La présence des immigrants est de plus en plus visible,
indique le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque. À la Ville,
nous avons d’ailleurs embauché au cours des 18 derniers
mois deux personnes originaires du Maghreb et une autre
venant de Colombie. » Signe de cet intérêt croissant, la
ministre Diane de Courcy a aussi annoncé fin janvier
la création d’un nouveau poste d’agent de développement
nordique afin de favoriser l’installation d’immigrants dans
la région de la Côte-Nord.
À l’instar d’Ulrick Chérubin, M. Lévesque fait valoir que
la main-d’œuvre manque à l’appel. « Plusieurs projets
miniers dans la région accaparent les travailleurs. Ils offrent
de bonnes conditions sur le plan des salaires et des avan-
tages sociaux et, en été, ils embauchent aussi les étudiants.
Par conséquent, des employeurs du secteur du commerce
de détail et de la restauration, par exemple, ont de la
difficulté à trouver des travailleurs », explique-t-il.
Les perspectives et les occasions d’emploi ne manquent
donc pas en région pour les immigrants prêts à tenter
l’aventure.
ENJEUX
PHOTO : GRACIEUSETÉ D’ISABELLE LEBLANC
Tribune des maires et mairesses
LA TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
OFFRE UNE OCCASION UNIQUE POUR LES
MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC DE FAIRE VALOIR
LEURS DIFFÉRENTS ATOUTS AUPRÈS DES
INVESTISSEURS ET DES GENS D’AFFAIRES, ET
DE MONTRER À QUEL POINT LA QUALITÉ DE VIE,
UN FACTEUR DÉTERMINANT POUR LA RÉTEN-
TION DE LA MAIN-D’ŒUVRE, DEMEURE UNE
PRIORITÉ DE TOUS LES INSTANTS. ACCUEILLIR
LES FAMILLES ET LES AÎNÉS, MARIER CULTURE
ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, OPTIMISER
LE TRANSPORT EN COMMUN, DENSIFIER DES
SECTEURS STRATÉGIQUES DE LEUR TERRITOIRE,
LIMITER LES HAUSSES DE TAXE TOUT EN
PRÉSERVANT DES SERVICES AUX PERSONNES
DE QUALITÉ ET MISER SUR LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES,
TELS SONT LES DÉFIS ET LES PRÉOCCUPA-
TIONS DES VILLES D’AUJOURD’HUI
AU QUÉBEC. NOUS VOUS PRÉ-
SENTONS SIX D’ENTRE ELLES.
MO
NTA
GE
PH
OTO
: IS
TOC
KP
HO
TO
DOSSIER PROMOTIONNEL
40 — Villes d’avenir – édition 2013
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
PÔLE D’INNOVATION EN MATIÈRE D’ÉCOÉNERGIES,VARENNES SE DÉMARQUE PARMI LES VILLESMOYENNES (ENVIRON 20 000 HABITANTS) QUÉBÉ-COISES COMME L’UNE DES MUNICIPALITÉS OFFRANTACTUELLEMENT LE PLUS DE TERRAINS INDUSTRIELS.SON NOVOPARC ACCUEILLE PLUSIEURS ENTREPRISESD’ENVERGURE, COMME ACIER PICARD, TRANSPORTROBERT, AINSI QU’ÉTHANOL GREENFIELD, QUI Y EXPLOITE LA SEULE USINE DE FABRICATIOND’ÉTHANOL À BASE DE MAÏS AU QUÉBEC.
« Grâce à l’acquisition en 2009 des neuf
millions deux cent mille pieds carrés de
terrains appartenant à Hydro-Québec
sur le territoire de Varennes, nous avons
pu agrandir le parc industriel afin d’ac-
cueillir de nouvelles entreprises, précise
Martin Damphousse, maire de Varennes.
Nous avions planifié de développer
les nouveaux espaces sur une période
de 10 ans, mais en 15 mois à peine, la
moitié des nouveaux terrains ont été
vendus, et sur certains, la construction
était déjà terminée ! »
Parmi les projets en cours qui s’inscrivent dans les éco-
énergies, citons celui de l’usine de biométhanisation qui
produira du méthane à partir des déchets de table et des
résidus verts de 27 municipalités environnantes. La
Société d’économie mixte de l’est de la Couronne Sud
(SÉMECS), présidée par le maire Martin Damphousse,
est le maître d’œuvre de ce projet. On planifie que l’usine
démarrera ses activités en 2015. Mentionnons que
Varennes est la première ville membre de l’organisme
Écotech Québec, qui représente la grappe des techno-
logies propres québécoises.
Ce parti pris écoénergétique n’a pas échappé aux
recherchistes de l’équipe de la série Discover Canada de
l’émission de télévision Today in America. Son animateur
Terry Bradshaw a présenté, en janvier 2013, un reportage
sur Varennes mettant en valeur les orientations vertes
et le dynamisme de la ville.
Mais Varennes a encore de l’ambition… La Ville négocie
actuellement l’acquisition de vastes terrains à vocation
industrielle de près de 20 millions de pieds carrés, qui
viendront enrichir le bassin de terrains disponibles
VarennesUn potentiel de croissance bien planifié
La basilique Sainte-Anne de VarennesUne vue aérienne de Varennes
«»NOUS AVIONS PLANIFIÉ DE DÉVELOPPER LES NOUVEAUX ESPACES SUR UNE PÉRIODE DE 10 ANS, MAIS EN 15 MOIS À PEINE, LA MOITIÉ DES NOUVEAUX TERRAINS ONT ÉTÉVENDUS, ET SUR CERTAINS, LA CONSTRUCTION ÉTAIT DÉJÀ TERMINÉE !
- Martin Damphousse
PH
OTO
S : V
ILLE
DE
VAR
ENN
ES
41Villes d’avenir – édition 2013 —
Pour en savoir pluswww.ville.varennes.qc.ca
Malgré le manque de terrains,
Varennes a réussi à intégrer environ
1 000 nouveaux logements depuis
trois ans. Dernière réalisation, Le
Sommet, un projet qui comprend
192 unités construites sur un site
commercial occupé auparavant par
Riendeau Sport à l’entrée de la ville.
Compte tenu de l’arrivée de nouvelles
entreprises, Varennes veut encourager
des projets résidentiels dans des
zones laissées plus ou moins à l’aban-
don ou qui se cherchent une nouvelle
vocation. « Les entreprises créent
des emplois qui attirent les jeunes
familles et les motivent à venir s’éta-
blir à Varennes, fait valoir Martin
Damphousse. Nous ne pouvons pas
nous permettre de négliger le dévelop-
pement résidentiel. »
Varennes a la chance d’être située sur un emplacement
exceptionnel le long des rives du fleuve et de s’enor-
gueillir d’un riche patrimoine historique et religieux.
Fondée en 1672, soit à peine 30 ans après Montréal, elle
possède plusieurs bâtiments prestigieux, dont la basi-
lique Sainte-Anne de Varennes qui se dresse au centre-
ville et qui abrite depuis 2010 les restes de sainte
Marguerite d’Youville, la fondatrice des Sœurs Grises née
à Varennes en 1701.
« Varennes dispose de plusieurs atouts pour progresser,
conclut Martin Damphousse. Non seulement nous
avons de vastes terrains industriels situés stratégique-
ment près des grandes voies de communication et plu-
sieurs grappes industrielles actives en développement
durable, mais nous bénéficions aussi d’une situation
magnifique sur le Saint-Laurent et d’un riche passé que
nous voulons mettre davantage en valeur au cours des
prochaines années. Nous soignons également la multi-
plication d’espaces verts et d’équipements sportifs afin de
répondre aux besoins des nombreuses jeunes familles qui
habitent ici. »
destinés aux entreprises et offrir de nouvelles possibilités
pour la croissance économique de Varennes.
« L’expansion de nos espaces industriels ne répond pas
seulement à une demande des entreprises qui désirent
s’installer non loin de Montréal, mais elle nous permet
aussi de ne pas augmenter notre taux d’imposition pour
les résidents de la ville, ajoute Martin Damphousse. Nos
derniers résultats nous ont même permis de réduire
notre dette de 20 % au cours de la dernière année. »
UNE SITUATION ENVIABLEVarennes peut ainsi compter sur de nouvelles recettes
pour augmenter son offre de services aux citoyens et
revitaliser des secteurs bâtis grâce à une judicieuse
politique de densification. « Nous devons tirer parti des
secteurs urbains de Varennes, car nous sommes adossés
aux terres agricoles d’un côté et bordés par le fleuve
Saint-Laurent de l’autre côté. Il n’y a plus de terrains
vacants sur notre territoire de 94 km2 », explique le maire.
Le projet Le Sommet à Varennes
MARTIN DAMPHOUSSEMaire de VarennesPH
OTO : VILLE DE VARENNES
ILLUSTRATION : URBAN IMMERSIVE
— Villes d’avenir – édition 201342
DEPUIS CINQ ANS, CANDIAC ACONNU UNE AUGMENTATION DEPRÈS DE 25 % DE SES RÉSIDENTS.SES NOMBREUX INVESTISSEMENTSDANS LES INFRASTRUCTURESSPORTIVES ET CULTURELLES ETSA SITUATION STRATÉGIQUE AUCARREFOUR DES AUTOROUTES15 ET 30 EXPLIQUENT SON POU-VOIR D’ATTRACTION AUPRÈS DESFAMILLES ET DES ENTREPRISES.
« Nous sommes situés à 25 minutes
des États-Unis et à 15 minutes du
centre-ville de Montréal, explique
le maire Normand Dyotte, sans
compter que notre territoire est
également traversé par les lignes
ferroviaires du CP et du CN. Notre
localisation figure parmi nos princi-
paux atouts et inspire notre volonté
que Candiac fasse partie de l’équa-
tion dans l’élaboration d’un pôle
logistique de grande importance
sur la Rive-Sud. »
Les abords de l’autoroute 30, le long du parc industriel
Champlain, sont des espaces à fort potentiel pour Candiac,
tout comme le secteur de la gare et du Carrefour
Candiac, le centre commercial situé à l’angle de l’A15 et
de l’A30. La Ville désire en accélérer le développement
en misant sur une approche TOD (Transit Oriented
Development) pour mettre en place un projet structurant
à la fois résidentiel et commercial. Le plan directeur du
TOD sera dévoilé au cours de 2013. « Candiac fait partie
des sept villes retenues par la Communauté métropo-
litaine de Montréal pour y réaliser un projet pilote de
quartier de type TOD, précise Normand Dyotte. Nous
en ferons un lieu convivial, qui réunit tous les services
essentiels au bien-être des résidents et à la mixité des
usages qui est maintenant recherchée en dévelop-
pement urbain. »
DES INVESTISSEMENTS CENTRÉS SUR LA QUALITÉ DE VIEDepuis 10 ans, Candiac n’a pas ménagé ses efforts en
vue d’améliorer le cadre naturel et bâti de son territoire.
La Ville a consacré 33 M$ à la réfection des rues et des
trottoirs et poursuit ses investissements chaque année
dans ce sens. Elle prévoit d’ailleurs refaire une partie
du boulevard Marie-Victorin au coût de 4 M$ en 2014.
Elle a aussi investi 15 M$ dans ses parcs, notamment en
consolidant ses équipements au parc Haendel, en amé-
nageant un amphithéâtre naturel au parc André-J.-Côté,
situé aux abords du fleuve Saint-Laurent, en ajoutant
plusieurs jeux d’eau et en construisant un terrain
synthétique de soccer/football au parc Fernand-Seguin.
L’ouverture de la passerelle piétonnière/cycliste, reliant
les parcs Haendel et Cherbourg, a incité la Ville à conce-
voir un nouvel aménagement paysager des entrées
de ces parcs ; elle en a profité pour mettre en place de
nouveaux équipements, tel un parcours-santé dans le
parc Cherbourg.
Dans un récent sondage mené auprès de ses citoyens,
ceux-ci ont manifesté un grand intérêt pour la valorisa-
tion des berges. « Le conseil municipal souhaite rendre
ces espaces encore plus accessibles afin que tous
CandiacUne ville en croissance qui séduit par sa qualité de vie
PHOTO : GASTON LAM
ONTAGNE
NORMAND DYOTTEMaire de Candiac
Une vue du parc Haendel
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
PHOTO : VILLE DE CANDIAC
Villes d’avenir – édition 2013 — 43
Pour en savoir pluswww.ville.candiac.qc.ca
La mobilité représente un autre secteur qui a un impact
positif auprès des résidents et des entreprises. Candiac
revoit en 2013 son réseau de transport collectif afin
d’améliorer les temps de parcours et de tenir compte
du futur stationnement incitatif de 225 places de
l’Agence métropolitaine de transport à l’entrée de la ville,
à la croisée de l’autoroute 15 et du boulevard Taschereau.
À la veille de dévoiler son plan stratégique 2013-2028,
Candiac a une bonne idée des orientations qui guideront
sa croissance au cours des 15 prochaines années.
Profitant d’un des taux de taxation parmi les plus bas de
la Couronne Sud, Candiac possède tous les atouts pour
séduire les clientèles de jeunes familles et d’entreprises
qui recherchent un environnement alliant qualité de vie
et potentiel de croissance.
puissent profiter d’équipements sportifs, touristiques
et culturels dans ces aires qui incitent à la détente et à
la relaxation, ajoute Normand Dyotte. L’aménagement
de sentiers de promenade et de pistes cyclables favorise
un environnement sain et de bonnes habitudes de vie.
C’est ce que recherchent de plus en plus les citoyens. »
Le couvert végétal est particulièrement soigné à Candiac.
La ville sous les arbres, comme l’indique la signature de
la municipalité, compte plus de 15 000 arbres sur les
terrains publics. Candiac est également très fière d’avoir
remporté en 2012 son quatrième Fleuron dans le cadre
du concours Les Fleurons du Québec. « Nous le devons à
notre équipe chevronnée en horticulture et aux nombreux
citoyens qui embellissent leur environnement avec soin,
année après année », fait valoir Normand Dyotte.
Sur le plan immobilier, Candiac a adopté une approche
exigeante auprès des promoteurs et des constructeurs
au moyen de plans d’implantation et d’intégration
architecturales élaborés par son Service de planification
et de développement du territoire. En privilégiant des
constructions qui apportent une valeur ajoutée au
patrimoine bâti de Candiac, la Ville mise sur le pouvoir
d’attraction d’un développement harmonieux. Résultat :
l’évaluation foncière est passée de 590 M$ en 2000 à
près de 2,9 G$ en 2013, soit une augmentation de
presque 500 % en 12 ans.
« »L’AMÉNAGEMENT DE SENTIERS DE PROMENADE ET DE PISTES CYCLABLES FAVORISE UN ENVIRONNEMENT SAIN ET DE BONNES HABITUDES DE VIE. C’EST CE QUE RECHERCHENT DE PLUS EN PLUS LES CITOYENS.
- Normand Dyotte
Une autre vue du parc HaendelUne autre vue du parc Haendel
PH
OTO
: G
AST
ON
LA
MO
NTA
GN
E
44 — Villes d’avenir – édition 2013
DEUXIÈME VILLE EN IMPORTANCE DE L’ESTRIE,MAGOGVIENT DE TERMINER UN PROCESSUS DE PLANIFICATIONSTRATÉGIQUE MAJEUR AVEC L’ENSEMBLE DE SES PARTE-NAIRES ET DE SES CITOYENS. PARMI SES PROJETS, MAGOGMISE BEAUCOUP SUR LE DÉPLOIEMENT D’UN RÉSEAU DEFIBRES OPTIQUES OUVERT ET PUBLIC QUI EN FERA UNE« VILLE INTELLIGENTE » (SMART CITY) AU QUÉBEC.
MAGOG, VILLE « INTELLIGENTE »« Magog avait besoin de se reposition-
ner et de diversifier son économie afin
de compenser le déclin sur son territoire
d’industries traditionnelles comme
l’automobile, l’imprimerie et le textile,
explique la mairesse Vicki May Hamm.
Nous avons donc cherché à développer
un créneau distinctif qui canaliserait
nos efforts de revitalisation au cours
des prochaines années. Après réflexion,
nous avons choisi de miser sur les tech-
nologies de l’information vertes afin
de devenir la première ville intelligente
verte de type living lab au Québec. »
Ce projet s’est concrétisé par la décision d’implanter un
puissant réseau de fibres optiques ouvert et à très large
bande passante (FTTH pour Fiber To The Home) et d’en
confier la réalisation à Magog Technopole, un organisme
à but non lucratif. « Le réseau FTTH sera relié directe-
ment à toutes les résidences et entreprises de la ville,
précise Me Michel Lamontagne, président du conseil de
Magog Technopole. Ce sera un réseau ouvert et public,
réalisé en partenariat public-privé (PPP). Nous voulons
implanter un environnement de télécommunications
d’avant-garde qui permettra d’informatiser une large
panoplie de services aux citoyens et qui ouvrira de nou-
velles possibilités aux entreprises. »
Magog Technopole vise à faire de Magog un centre
d’excellence sur les villes durables et misera sur les
vecteurs de l’éducation, du développement durable et
de la santé pour attirer des entreprises et des travail-
leurs. Le déploiement du réseau FTTH fera de Magog
un incubateur qui servira à tester et à implanter des
solutions d’avenir, comme la gestion de la circulation
et de la consommation énergétique à distance, des
soins de santé à domicile, des services de domotique…
MagogUne ville « intelligente » et verte
VICKI MAY HAMMMairesse de Magog
L'église Sainte-Marguerite-Marie a été convertie pour devenir la Bibliothèque Memphrémagog La plage urbaine de Magog
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
PHOTO : VILLE DE MAGOG
PH
OTO
S : V
ILLE
DE
MA
GO
G
45Villes d’avenir – édition 2013 —
Pour en savoir plusVille de Magog : www.ville.magog.qc.caSur le plan stratégique : www.imaginonsdemain.comSur Magog Technopole : www.magogtechnopole.com
« Nous avons la chance de pouvoir
compter sur un bon nombre de citoyens
qui s’impliquent dans la vie municipale,
déclare Mme Hamm. Il est important
d’obtenir leur opinion sur ce qui doit
être fait à court terme, car nous devons
donner un ordre de priorité à nos actions. Cette planifi-
cation stratégique est l’affaire de toute la communauté,
et elle ne relève pas uniquement de la municipalité. »
Magog, dont la nouvelle signature est Créative de nature,
envisage l’avenir avec confiance. Son parc industriel
offre encore de beaux emplacements pour accueillir de
nouvelles entreprises. Et même si le projet du réseau FTTH
demeure un chantier extrêmement porteur sur le plan
économique, Magog ne renie pas son identité de ville
touristique et de pôle sportif en raison de sa situation
géographique sur les rives du lac Memphrémagog et près
des montagnes.
Forte de son approche tournée vers le client, Magog
continuera d’offrir des services et un environnement de
qualité aux résidents et aux entreprises qui s’y installent.
« Magog demeure une ville de services et un carrefour
important sur le plan du commerce de détail auprès de
la population de la MRC Memphrémagog, fait valoir
Mme Hamm. Devenir une ville “intelligente” aura des
impacts non seulement sur notre développement
économique, mais aussi sur toutes les facettes de la vie
de la communauté. Nous faisons le pari que ce position-
nement sera bénéfique à tous les points de vue. »
Le centre-ville de Magog s'anime pendant la Fête des vendanges Magog-Orford
« »COMME MAGOG EST PROPRIÉTAIRE DE SON PROPRE RÉSEAU DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ (HYDRO-MAGOG),LA MISE EN PLACE DE L’INFRASTRUCTURE DE FTTH SERA DE BEAUCOUP SIMPLIFIÉE. NOTRE OBJECTIF EST QUE LESTRAVAUX PUISSENT DÉMARRER À LA FIN DE L’ANNÉE 2013.
- Vicki May Hamm
Compte tenu de la largeur de la bande passante dispo-
nible, les possibilités sont infinies. La proximité de
l’Université de Sherbrooke fournit un bassin intéressant
de professionnels et d’entrepreneurs en technologies
de l’information, tout comme la présence de l’hôpital de
Magog, le plus important employeur de la ville, qui génère
une masse critique intéressante d’entreprises et de
travailleurs dans le domaine des services de santé.
« Comme Magog est propriétaire de son propre réseau
de distribution d’électricité (Hydro-Magog), la mise en
place de l’infrastructure de FTTH sera de beaucoup sim-
plifiée, ajoute Vicki May Hamm. Notre objectif est que
les travaux puissent démarrer à la fin de l’année 2013. »
D’IMPORTANTS INVESTISSEMENTS POUR VALORISER LE PATRIMOINE NATUREL ET BÂTIAu cours de la dernière année, Magog et ses partenaires
des autres paliers de gouvernements ont réalisé plusieurs
projets qui ont eu un fort impact sur la qualité de vie des
résidents. La transformation de l’église Sainte-Marguerite-
Marie, dans le quartier des Tisserands, en une bibliothèque
moderne (un investissement de 10,6 M$), la réalisation du
Centre d’interprétation des marais (4 M$) et la rénovation
et la mise en place de nouveaux plateaux sportifs à
l’école secondaire La Ruche (au coût de 23 M$) ont permis
à Magog de mettre à niveau son offre touristique et de
loisirs. Mentionnons également des travaux d’implanta-
tion d’une nouvelle technologie à l’usine de filtration d’eau
potable de 16 M$ afin d’assurer une meilleure qualité de
l’eau et l’aménagement d’un quai au coût de 2,8 M$
pour accueillir un nouveau bateau de croisière sur le lac.
LE PLAN STRATÉGIQUE : POUR UNE VISION À LONG TERMEAu moyen de tables de travail regroupant des citoyens,
des entreprises établies sur son territoire et des gestion-
naires municipaux, Magog élabore en 2013 un plan
d’action détaillé qui priorisera les interventions des
prochaines années dans le cadre des neuf orientations
de son plan stratégique intitulé Imaginons demain.
PH
OTO
: V
ILLE
DE
MA
GO
G
46 — Villes d’avenir – édition 2013
«La sécurité est un bien commun
essentiel au développement, affir-
me la mairesse Chantal Deschamps.
C’est aussi un enjeu économique :
pas de prospérité sans un milieu de
vie sûr et harmonieux. »
Après avoir connu une impression-
nante croissance urbaine au cours
des 15 dernières années, Repentigny,
cinquième ville en importance au sein
de la Communauté métropolitaine de
Montréal, est maintenant interpellée
par des enjeux de développement
et de renouvellement urbain. « Pour
améliorer ou maintenir le sentiment
de sécurité dans les villes, la réponse
la plus utilisée a été trop souvent
limitée à l’action des services de
police. La solution se trouve plutôt dans la capacité de
penser la ville comme un ensemble intégré », explique
Chantal Deschamps.
UNE NOTION QUI RENVOIE À DE NOMBREUX DOMAINES D’INTERVENTIONLa sécurité urbaine est définie comme l’ensemble des
éléments qui contribuent à rendre un milieu de vie plus
sûr et à réduire et prévenir la délinquance, la violence,
les risques et l’insécurité. Dans cette perspective, cette
notion va bien au-delà de la sécurité publique.
En effet, elle appelle à une contribution de l’ensemble
des services municipaux, incluant l’aménagement du
territoire, l’urbanisme et les permis, les travaux publics,
la culture, les sports et les loisirs, la vie communautaire
ainsi que les communications avec les citoyens. Par
exemple, quand l’équipe municipale entreprend la
rénovation d’un parc, de nombreux éléments sont
RepentignyInvestir dans la sécurité urbaine
Le parc Chamberland
CHANTAL DESCHAMPSMairesse de Repentigny
La rue Notre-Dame au centre-ville de Repentigny
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
REPENTIGNY EST RÉGULIÈREMENT CITÉE DANS LA PRESSE NATIONALE COMME UNE « VILLE QUÉBÉCOISE OÙIL FAIT BON VIVRE » (MONEYSENSE, 2012). LA QUALITÉ DE VIE ET, NOTAMMENT, LE FORT SENTIMENT DESÉCURITÉ QUI Y RÈGNE EXPLIQUENT CETTE SITUATION. ARRIVÉE À MATURITÉ, REPENTIGNY S’EST RÉCEMMENTDONNÉ UNE POLITIQUE DE SÉCURITÉ URBAINE AFIN DE FAIRE DE LA SÉCURITÉ UN AVANTAGE COMPARATIFPOUR SES RÉSIDENTS.
PHOTO : VILLE DE REPENTIGNY
PH
OTO
S : V
ILLE
DE
REP
ENTI
GN
Y
47Villes d’avenir – édition 2013 —
désormais pris en compte pour préserver la sécurité des
usagers : éclairage, modules de jeux pour enfants équipés
de sols souples, identification adaptée aux différentes
tranches d’âge, pentes adoucies et cheminements
revisités pour des liaisons physiques et visuelles sécuri-
taires dégagées, etc.
UNE DÉMARCHE QUI S’APPUIE SUR LA CONSULTATIONLes deux années de travail qui ont précédé l’adoption
de la Politique de sécurité urbaine ont été ponctuées de
consultations ayant permis de mobiliser des citoyens,
des gens d’affaires, des enseignants, des professionnels
de la santé, des travailleurs de rue et des jeunes : « Les
Repentignoises et les Repentignois connaissent mieux
que quiconque la ville dans laquelle ils vivent. La sécurité
est une préoccupation quotidienne, et ils ont tous une
opinion sur le sujet. Alors, pourquoi se passer de leur
expertise ?, soulève Mme Deschamps. Aussi bien dans
nos démarches pour élaborer la Politique de sécurité
urbaine que pour celles entourant notre troisième plan
stratégique ou notre plan directeur des parcs et espaces
verts, nous nous sommes rendu compte que la ville
dans laquelle nous vivrons demain sera radicalement
différente de celle que nous connaissons aujourd’hui.
Le meilleur moyen de construire une ville d’avenir, c’est
de travailler à partir des attentes de ses habitants. »
LA SÉCURITÉ, MOTEUR DE GAINS ÉCONOMIQUESÀ Repentigny, on croit qu’une politique de sécurité
urbaine permet de construire une vision commune que
partagent l’ensemble des services municipaux et les
autres intervenants institutionnels et communautaires.
Elle canalise leurs énergies vers la réalisation d’actions
concrètes et concertées contribuant à améliorer la
sécurité au quotidien. Une telle politique, qui favorise
le développement de l’esprit civique et l’engagement
citoyen, vise plusieurs objectifs :
> renforcer la sécurité dans toutes les dimensions de
l’aménagement urbain ;
> adapter les services offerts par la municipalité, entre
autres en matière de sports, de loisirs et de culture,
afin de contribuer à favoriser l’inclusion sociale ;
> encourager la responsabilisation et l’engagement des
citoyens à l’égard de la sécurité dans leur milieu de vie,
à l’échelle de leur quartier ;
> mobiliser les partenaires institutionnels et communau-
taires autour d’une action concertée en faveur de la
sécurité et de la prévention.
Chantal Deschamps fait valoir qu’innovation sociale
et innovation économique sont intimement liées :
« La Politique de sécurité urbaine en est un bel exemple.
Des espaces publics, des routes et des parcs sécuritaires
participent tous à la stimulation de l’économie de
Repentigny. »
Pour en savoir pluswww.ville.repentigny.qc.ca
La marina de Repentigny L'entrée ouest de la ville
« »LA SÉCURITÉ EST UN BIEN COMMUN ESSENTIEL AU DÉVELOPPEMENT. C’EST AUSSI UN ENJEU ÉCONOMIQUE : PAS DE PROSPÉRITÉ SANS UN MILIEU DE VIE SÛR ET HARMONIEUX.
- Chantal Deschamps
PH
OTO
S : V
ILLE
DE
REP
ENTI
GN
Y
48 — Villes d’avenir – édition 2013
VILLE DE PRÈS DE 24 000 HABITANTS SITUÉE DANS LACOURONNE SUD DE LA RÉGION MÉTROPOLITAINE,LA PRAIRIE MET DE PLUS EN PLUS L’ACCENT SUR UNDÉVELOPPEMENT QUI CONCILIE LE RESPECT DE LANATURE ET LES ATTENTES DE SES CITOYENS. UNPLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT DURABLEEST D’AILLEURS PRÉSENTEMENT EN PROCESSUSD’ÉLABORATION.
« La Prairie a toujours joué un rôle
d’avant-garde dans le domaine envi-
ronnemental à l ’échelon municipal,
déclare la mairesse Lucie F. Roussel.
Nous avons été la première Ville au
Québec à signer une entente en 2004
avec le ministère du Développement
durable, de l’Environnement, de la Faune
et des Parcs afin d’assurer la protection
des milieux humides à l’intérieur d’un
secteur d’urbanisation de notre territoire.
Nous sommes maintenant à développer
le Domaine de la nature autour de ce
milieu afin de concilier mixité résiden-
tielle et proximité d’espaces verts pour
les citoyens de La Prairie. »
Le Domaine de la nature verra s’ériger environ 1 300 unités
résidentielles réparties en bordure du parc de conservation
de 80 hectares qui sert à protéger l’habitat de la rainette
faux-grillon ainsi que la biodiversité de plusieurs espèces
d’intérêt qui y vivent. Soucieuse de bien faire les choses,
La PrairieCap sur l’aménagement durable
LUCIE F. ROUSSELMairesse de La Prairie
Pour en savoir pluswww.ville.laprairie.qc.ca
La Prairie s’est adjoint les services de l’organisme Nature-
Action Québec qui dressera un plan directeur d’amé-
nagement et de mise en valeur du parc de conservation
des milieux humides. La Municipalité prévoit également
aménager d’autres espaces verts parmi les constructions
résidentielles en vue d’en faire un secteur où les citoyens
seront en contact étroit avec la nature.
Parmi les autres dossiers prioritaires à la Ville, mention-
nons la construction d’un aréna comprenant deux
glaces en collaboration avec la Commission scolaire des
Grandes-Seigneuries, ainsi que la revitalisation du parc
industriel afin de mettre en valeur les industries exis-
tantes et les terrains qui sont toujours disponibles pour
accueillir de nouvelles entreprises.
Enfin, le secteur commercial situé dans l’axe du boulevard
Taschereau et du chemin de Saint-Jean s’est considéra-
blement rajeuni en raison des travaux effectués à cet
endroit par le ministère des Transports en 2012. Les
aménagements réalisés par La Prairie ont dynamisé cette
artère marchande qui attire de nouveaux commerces.
« Étant donné qu’il n’y aura plus de nouveaux terrains à
développer à La Prairie à la suite de l’aménagement du
Domaine de la nature, il est important que nous pour-
suivions la mise en valeur de l’ensemble de notre patrimoine
pour hausser la qualité de vie des citoyens », conclut
madame Roussel.
Une vue aérienne de La Prairie à l’intersection du chemin de Saint-Jean et du boulevard Taschereau Une vue du Vieux La Prairie
Une œuvre d'art public sur le thème de la lavande à la caserne des pompiers
TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES
PH
OTO
S : V
ILLE
DE
LA P
RA
IRIE
PHOTO : VILLE DE LA PRAIRIE
SITUÉE LE LONG DE LA RIVIÈRE L’ASSOMPTION, ÀQUELQUE 70 KM DE MONTRÉAL, JOLIETTE RÉUNITLES AVANTAGES D’UNE VILLE DOTÉE DE TOUS LESSERVICES QU’OFFRE UNE GRANDE AGGLOMÉRATIONTOUT EN BÉNÉFICIANT DE LA PROXIMITÉ DE LACAMPAGNE ET DE BEAUX ESPACES VERTS.
« Nous misons d’abord et avant tout sur la nature unique
de notre environnement et sur la qualité de notre vie
culturelle pour attirer de nouveaux résidents à Joliette,
explique René Laurin, maire de la ville. Depuis plusieurs
années, nous profitons de toutes les occasions pour
ouvrir une nouvelle fenêtre sur la rivière au centre-ville
afin d’en faciliter l’accès aux piétons et aux cyclistes et
de mettre en valeur des points de vue agréables pour
les promeneurs. »
La vie culturelle de Joliette est remarquable pour une
ville de 20 000 habitants. Outre le Festival international
de Lanaudière qui attire environ 60 000 personnes
chaque été, la ville peut compter sur le Musée d’art
de Joliette, le plus important musée régional situé à
l’extérieur des grands centres urbains du Québec. Les
Vendredis acoustiques, des spectacles qui réunissent au
centre-ville environ 10 000 personnes chaque fois, les
expositions à L’Arsenal, un ancien entrepôt de munitions
transformé en espace culturel en 2010, et les Marchés
de Noël témoignent du dynamisme culturel de la
municipalité. À la culture s’ajoute une bonne dose d’air
frais à respirer sur la grande patinoire de la rivière
L’Assomption, qui accueille près de 10 000 patineurs
chaque fin de semaine en hiver.
Joliette offre aussi plusieurs avantages
aux nouvelles entreprises qui s’installent
sur son territoire : elles peuvent bénéfi-
cier de subventions atteignant parfois
100 000 $, en plus de certaines exemp-
tions de taxes et des rabais tarifaires
d’électricité auprès de Hydro-Joliette,
car la Ville possède son propre service
de l’électricité. « Ces mesures incitatives
visent à créer des emplois non seulement
dans des industries de transformation,
mais aussi dans le secteur des services,
ajoute René Laurin. L’économie joliettaine
s’appuie d’ailleurs majoritairement sur le
secteur tertiaire, notamment en éducation
et en santé. Ces deux secteurs d’activité
génèrent environ 6 000 emplois. »
Parmi ses projets d’envergure, Joliette procède à la
rénovation du plus ancien aréna au Québec, le Centre
récréatif Marcel-Bonin, au coût de 5 M$ et est actuel-
lement en pourparlers pour la construction en partenariat
d’un centre de congrès pouvant accueillir 600 personnes
au centre-ville. Bref, Joliette demeure plus que jamais
la capitale dynamique de Lanaudière, l’une des régions
qui connaissent la plus importante croissance démogra-
phique au Québec.
49Villes d’avenir – édition 2013 —
JolietteDe nature, de travail et de culture
Pour en savoir pluswww.ville.joliette.qc.ca
RENÉ LAURINMaire de Joliette
Une vue aérienne de la ville
Les Vendredis acoustiques à Joliette
PHOTOS : VILLE DE JOLIETTE
50 — Villes d’avenir – édition 2013
Faites-vous aussi voir sur le Web
informateurimmobilier.com
Profitez de nos campagnes de visibilité ciblées
www.jbcmedia.ca 1 866 446-3185 | 450 446-2006 Informateur Immobilier
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Faites valoir les atouts de votre municipalité auprès des grands investisseurs de l’immobilier commercial, industriel et multirésidentiel à un tarif raisonnable.
Possibilité d’une entrevue avec votre maire ou mairesse, diffusée de façon très ciblée par notre infolettre.
VILLESD’AVENIR
Section
Visionnez nos nouvelles capsules vidéo sur les villes d’avenir.
Capsules Web
Magazine Immobilier commercial
Magazine Maintenance
Magazine Élites Montréal économique
Profi lImmobilier commercial
Magazine Champions de la construction
commerciale et industrielle
Magazine Magazine Élites Villes d’avenir
VOUS DITES QU’IL FAUT QUE
ÇA CHANGE, NOUS AUSSI.
Assurons-nous que les municipalités ont les capacités d’agir.
www.livreblancmunicipal.ca
Le Québec a besoin de municipalités fortes. Elles sont à la croisée des chemins. Après avoir consulté la population de toutes les régions, le monde municipal présente les résultats de cette grande réflexion collective. Le Livre blanc municipal trace la voie du changement, c’est avec vous que les municipalités s’y engagent.
ÉLITES_v4n1_municipale_Mise en page 1 13-04-18 10:40 Page52