magazine Élites édition 2013 > villes d’avenir - place aux investissements

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édition 2013 Villes d’avenir Place aux investissements VOLUME 4 NUMÉRO 1 LES RÉGIONS, TERRES D’AVENIR DE L’ENTREPRENEURIAT SAISIR LES OCCASIONS du marché MONTRÉAL : la locomotive du Québec se remet sur les rails PLUS : la Tribune des maires et mairesses 7 95 $

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Les régions, terres d’avenir de l’entrepreneuriat Saisir les occasions du marchéMontréal : la locomotive du Québec se remet sur les railsPlus : la Tribune des maires et mairesses

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Villes d’avenir Place aux investissements

VOLUME 4 NUMÉRO 1

LES RÉGIONS, TERRES D’AVENIR DE L’ENTREPRENEURIAT

SAISIR LES OCCASIONS du marché

MONTRÉAL :la locomotive du Québec

se remet sur les rails

PLUS :la Tribune des maires

et mairesses

7 95 $

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COLLABORATIONÉGALERÉUSSITE

Les régions du Québec, partenaires de la volonté de Montréal d’entreprendre, d’innover et de réussir.

Source : STM / Bombardier, La Pocatière

Page 4: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

4 — Villes d’avenir – édition 2013

Saisir les occasions du marchéPar Suzanne Gagné

Diversifier ses activités pour pallier les cycles de marchéPar Suzanne Gagné

Faire fleurir l’économie des régionsUne question de ressources et de particularités localesPar Suzanne Gagné

Les régions, terres d’avenir de l’entrepreneuriatPar Catherine Florès

Montréal :la locomotive du Québec se remet sur les railsPar Catherine Florès

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DOSSIER SPÉCIAL

Place aux investissements

VarennesUn potentiel de croissance bien planifié

CandiacUne ville en croissance qui séduit par sa qualité de vie

MagogUne ville « intelligente » et verte

RepentignyInvestir dans la sécurité urbaine

La PrairieCap sur l’aménagement durable

JolietteDe nature, de travail et de culture

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TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSESPar Charles Allain

Développement durable :un plan pour tous, et tous pour le plan !Par Binh An Vu Van

Le Québec,ami des aînésPar Binh An Vu Van

ImmigrationDes régions ouvertes sur le mondePar Emmanuelle Gril

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Sommaire

ÉDITEURJacques Boisvert

RÉDACTRICE EN CHEFET ÉDITRICE DÉLÉGUÉENathalie Savaria

ÉQUIPE DE RÉDACTIONCharles Allain, Catherine Florès, Suzanne Gagné,Emmanuelle Gril, Nathalie Savaria et Binh An Vu Van

RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVESChristine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel

DIRECTION ARTISTIQUECarole Bordeleau

INFOGRAPHIEAlain Lambert

PUBLICITÉ Catherine Faucher, directrice des opérationsEdith Lajoie, conseillère en publicité

ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE Istockphoto par Small Frog

DISTRIBUTION EN KIOSQUES Messageries de Presse Benjamin

ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS Convention no PP 41614528

ADRESSE DE RETOUR 599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1

Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010.

Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Élites Villes d’avenir. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.

Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc.

599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1

Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442

[email protected]

ENJEUXÉDITORIAL

Mot de la rédaction

La municipalité :un acteur économique de premier plan au XXIe siècle

VILLES D’AVENIR, PLACE AUX INVESTISSEMENTS

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR JOSHUA HODGE PHOTOGRAPHY

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR SMALL FROG

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR PARKERDEEN

Page 5: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

L’une des idées au cœur du Livre blanc municipal est que la municipalité constitue l’un

des acteurs majeurs du développement économique au XXIe siècle. C’est dans cette

perspective que notre équipe éditoriale a réalisé cette quatrième édition du magazine

Élites Villes d’avenir intitulé « Place aux investissements » qui met l’accent sur le

développement économique, plus particulièrement sur les entreprises et les entre-

preneurs qui ont choisi de s’établir en région, ainsi que sur le rôle clé des municipalités

et des divers organismes de soutien à l’entrepreneuriat local.

En feuilletant les pages de notre dossier spécial, vous découvrirez pourquoi des entreprises ont choisi

d’investir en région, dans des marchés moins saturés que dans les grandes agglomérations, ou encore comment

des jeunes de la relève et des femmes ont pu trouver l’accompagnement et l’aide financière nécessaires pour

y démarrer leur entreprise. Vous apprendrez en outre que des entreprises régionales ont des activités ou

des installations aussi loin qu’en Europe, en Afrique ou en Asie, et que les élus municipaux, par l’intermédiaire

notamment de missions économiques, facilitent les contacts et les démarches des gens d’affaires.

Pour clore ce dossier, un article fait état de la situation économique de Montréal. À l’heure où la commission

Charbonneau croule sous le poids des révélations-chocs, Montréal, locomotive du Québec, se remet sur les

rails. Malgré des symptômes encore alarmants, la plus grande municipalité de la province semble de nouveau

attirer la faveur des investisseurs. Comme l’affirme Éric Forest, président de l’Union des municipalités du

Québec et maire de Rimouski, dans notre entrevue d’ouverture, « il faut dépasser la rivalité métropole-régions

et tabler sur nos différences, nos complémentarités et nos divers créneaux. Chaque municipalité, avec ses

créneaux, peut devenir un vaisseau amiral pour le Québec ».

En écho à ce dossier sur les investissements, la Tribune des maires et mairesses témoigne de cette volonté

d’attirer les investisseurs et de favoriser l’essor des entreprises dans les municipalités. Que ce soit à Varennes,

à Repentigny ou encore à Magog, tout est mis en œuvre afin de créer les conditions idéales pour séduire les

gens d’affaires, mais aussi et surtout une main-d’œuvre jeune et dynamique à la recherche d’un emploi et

d’un milieu de vie de qualité, sous l’enseigne du développement durable et des nouvelles technologies.

Pas de doute, le Québec foisonne de municipalités entreprenantes. Tous les espoirs sont donc permis pour

l’avenir économique de la province.

Bonne lecture !

Nathalie Savaria

Rédactrice en chef et éditrice déléguée

5Villes d’avenir – édition 2013 —

Mot de la rédaction

Des villes d’avenir entreprenantes

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Page 7: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

La municipalité : un rôle économique de

premier plan au XXIe siècle

C’est un fait : une entreprise s’installe, grandit et prospère

d’abord dans une municipalité. Or, la relève et le recrute-

ment de la main-d’œuvre, dans un contexte de déclin

démographique et de mondialisation de l’économie, sont

les deux grands défis auxquels font face les municipalités

québécoises. « Demain, les gens auront le choix de leur

emploi et de leur milieu de vie. Il y aura donc une forte

compétition entre les villes et les villages pour attirer et

retenir de nouvelles familles, ainsi que pour assurer la relève

dans les organisations. Cela demandera aux municipalités

d’être innovantes, mais aussi de disposer des moyens pour

se développer. Nous croyons que ce développement

passe par un nouveau partenariat Québec-municipalités »,

déclare Éric Forest.

UNE CHARTE DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBECSelon le Livre blanc, ce partenariat s’inscrirait d’abord dans

une charte qui ferait de la municipalité un gouvernement

autonome et responsable, imputable et transparent, et elle

lui donnerait les pouvoirs et les compétences nécessaires

pour répondre aux besoins croissants de sa population.

De telles chartes existent ailleurs au Canada : en Colombie-

Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario.

Comme la Constitution canadienne ne reconnaît pas la

gouvernance locale, il appartient au gouvernement québécois

de trancher sur cette question. « Selon le principe de subsi-

diarité, la Cour suprême a reconnu que la municipalité

était le niveau de gouvernance le plus près du citoyen, le

plus apte à offrir les meilleurs services et à meilleurs coûts »,

tient à souligner le président de l’UMQ.

UNE REFONTE DE LA FISCALITÉ MUNICIPALELa Charte des municipalités du Québec

s’accompagnerait également d’une

refonte de la fiscalité municipale.

L’impôt foncier, principale source de

revenus des municipalités, ne permet

pas de répondre à la croissance des

services aux citoyens ni au dévelop-

pement économique. « Si dans les

années 1980, époque où ce mode de

financement a été mis en place, 80 %

des ressources étaient consacrées aux

services traditionnels (entretien et

voirie, collecte des ordures, etc.) et 20 %

aux services aux citoyens, aujourd’hui,

ce rapport est presque à 50-50 »,

rapporte Éric Forest. Un partage des

recettes fiscales additionnelles s’im-

pose en fonction de la réalité actuelle.

« Nous sommes conscients que les

finances publiques sont dans un état

précaire et que, bien qu’il y ait trois

paliers de gouvernement, c’est toujours

le même contribuable qui paie. Donc,

il faudra revoir le partage des ressources

et éviter le dédoublement des services »,

indique le président de l’UMQ.

7Villes d’avenir – édition 2013 —

»«DEMAIN, LES GENS AURONT LECHOIX DE LEUR EMPLOI ET DELEUR MILIEU DE VIE. IL Y AURADONC UNE FORTE COMPÉTITIONENTRE LES VILLES ET LES VILLAGESPOUR ATTIRER ET RETENIR DENOUVELLES FAMILLES, AINSI QUEPOUR ASSURER LA RELÈVE DANSLES ORGANISATIONS.

- Éric Forest

Par Nathalie Savaria

ÉRIC FORESTPrésident de l’UMQ etmaire de Rimouski

PHOTO : JBC MÉDIA PAR ROSAIRE TURCOTTE

LE 23 NOVEMBRE 2012, L’UNION DES MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC (UMQ) A LANCÉ OFFICIELLEMENT SON LIVRE BLANC MUNICIPAL. FRUIT D’UNE VASTE CONSULTATION PUBLIQUE AMORCÉE EN MARS 2011, AU PREMIER SOMMET SUR LE MILIEU MUNICIPAL, LE LIVRE BLANC REDÉFINIT LE RÔLE DE LA MUNICIPALITÉ ET DES ÉLUS AU XXIe SIÈCLE. CAR POUR FAIRE FACE AUX ENJEUX D’UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE ET CONCURRENTIELLE,L’UMQ CROIT QUE LES MUNICIPALITÉS DOIVENT SE DOTER D’UN NOUVEAU CADRE LÉGISLATIF ET DES MOYENS QUI LEUR PERMETTRONT DE JOUER UN RÔLE ÉCONOMIQUE DE PREMIER PLAN À L’ÉCHELLE AUSSI BIEN LOCALE, NATIONALE QU’INTERNATIONALE. ENTREVUE AVEC ÉRIC FOREST, PRÉSIDENT DE L’UMQ ET MAIRE DE RIMOUSKI.

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ENTREVUE

Page 8: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

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Page 9: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

9Villes d’avenir – édition 2013 —

UNE MUNICIPALITÉ ENTREPRENANTEL’idée centrale du Livre blanc municipal est donc de

donner aux municipalités les ressources nécessaires pour

favoriser leur essor économique. Pour Éric Forest, « cela

passe par un plan d’urbanisme et la mise en place d’infra-

structures de base pour accueillir les entreprises. Mais,

dans le contexte de la mondialisation, il faut aller plus

loin, dit-il. À Rimouski, par exemple, les entreprises liées

aux sciences de la mer ont obtenu d’importants contrats

avec l’Argentine. Ces contrats résultent des premières

missions économiques auxquelles participait la Ville. Les

élus qui accompagnent les scientifiques et les industriels

viennent en quelque sorte cautionner la démarche, lui

donner de la notoriété et la légitimer ».

En d’autres mots, la municipalité doit exercer un rôle de

leader et devenir un partenaire des entreprises dans leur

développement. C’est ce que le Livre blanc appelle une

municipalité entreprenante, l’un des sept engagements

mis de l’avant dans le document. En plus d’être transpa-

rente, durable, accueillante, inclusive, créative et ouverte,

la municipalité de demain devra en effet exercer un leader-

ship mobilisateur pour le développement économique

grâce à la mise en place d’outils et d’activités de maillage,

à l’échelle locale, nationale et internationale.

MONTRÉAL, LOCOMOTIVE DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISELorsqu’il est question de développement économique,

on ne peut passer sous silence le rôle de la métropole

québécoise. En 2013, Montréal, la plus vaste municipalité

du Québec, a réintégré les rangs de l’UMQ. Selon son

président, il ne fait aucun doute que « Montréal est la

locomotive du développement économique de la province.

La métropole génère 50 % de notre PIB. Quand Montréal

se développe sur le plan économique, tout le Québec se

développe aussi. Il faut que Montréal assume ce leadership.

Il importe aussi que la métropole prenne conscience que

les régions ne sont pas en compétition avec elle, mais

que celles-ci agissent en complémentarité. De leur côté,

les régions doivent être conscientes que lorsque Montréal

va bien, le Québec a de fortes chances de bien aller »,

argue Éric Forest.

Selon lui, il est nécessaire de dépasser la rivalité métropole-

régions qui véhicule une vision négative des choses et de

porter le regard au-delà de nos frontières. « Dans le contexte

du Livre blanc et de la mondialisation, il faut tabler sur nos

différences, nos complémentarités et nos divers créneaux

d’excellence. Chaque municipalité, avec ses créneaux, peut

devenir un vaisseau amiral pour le Québec. » Autrement dit,

métropole et régions doivent travailler en partenariat,

ENTREVUE

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et « échanger davantage afin de trouver leurs axes de

complémentarité », affirme le président de l’UMQ.

QUELQUES RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA COMMISSION CHARBONNEAUSi la situation économique de la métropole québécoise

le préoccupe, il en va de même en ce qui a trait à la

commission Charbonneau. Comme beaucoup de citoyens,

Éric Forest s’afflige de l’ampleur de la corruption érigée

en système, notamment à Montréal, et s’inquiète surtout

du fait qu’on puisse généraliser le phénomène à l’ensemble

des municipalités. Selon lui, « seule une très faible minorité

des 8 000 élus municipaux est corrompue ». Son souhait

est que la commission apporte « une compréhension

des causes profondes d’un tel dérapage, et ce, malgré des

règles qui sont parmi les plus strictes au monde ». S’il

se félicite du travail accompli par l’Unité permanente

anticorruption (UPAC), créée en 2009, qui a grandement

contribué à freiner les activités illégales, il croit que

d’autres mesures devraient être adoptées. L’UMQ milite

notamment pour la mise en place d’un Bureau d’évaluation

des prix qui permettrait d’assurer une meilleure gestion

dans l’octroi des contrats. La Charte des municipalités,

proposée dans le Livre blanc, aiderait également à clarifier

les responsabilités des élus et à mieux définir les règles de

transparence et d’éthique, et elle contribuerait du même

coup à revaloriser la démocratie municipale afin d’inciter

de plus en plus d’hommes et de femmes à s’y investir pour

les bonnes raisons, ajoute le président de l’UMQ.

L’AVENIR DU LIVRE BLANC MUNICIPALEn ce qui concerne l’avenir du Livre blanc, Éric Forest se

fait résolument optimiste. Preuve de l’importance de cet

exercice, une centaine de municipalités l’ont déjà adopté

par résolution. Québec a aussi témoigné de son intérêt et,

au moment d’écrire ces lignes, une rencontre était prévue

début mai avec le caucus du Parti québécois. « Le temps

est révolu où les municipalités se bornaient à être des

gestionnaires de services traditionnels, déclare le prési-

dent de l’UMQ. Aujourd’hui, les élus se doivent de porter

un projet de communauté avec les citoyens et de les faire

adhérer à des valeurs d’équité, de solidarité et de dévelop-

pement durable. Et le Livre blanc a tout ce qu’il faut pour

inspirer quelqu’un dans cette perspective. »

»«MONTRÉAL EST LA LOCOMOTIVE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA PROVINCE. LA MÉTROPOLE GÉNÈRE 50 % DE NOTRE PIB. QUAND MONTRÉAL SE DÉVELOPPE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE, TOUT LE QUÉBEC SE DÉVELOPPE AUSSI. IL FAUT QUE MONTRÉAL ASSUME CE LEADERSHIP.

- Éric Forest

Page 10: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Grands projets lavallois 2013-2015

Un aréna / amphithéâtre de 10 000 placesUne patinoire olympique de 2 500 placesUne glace communautaire de 500 places

www.ville.laval.qc.ca

Page 11: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

INVESTIR ET ENTREPRENDRE À L’EXTÉRIEUR

DES GRANDES AGGLOMÉRATIONS URBAINES

COMPORTE SES PARTICULARITÉS, MAIS PEUT

S’AVÉRER TRÈS RENTABLE POUR QUI SAIT

TIRER PROFIT DES AVANTAGES. NOUS VOUS

PRÉSENTONS ICI QUATRE ARTICLES FAISANT

FOI DE LA GRANDE VISION ET DES IMPORTANTES

RÉALISATIONS QUI CARACTÉRISENT DIVERSES

RÉGIONS DU QUÉBEC. UN DERNIER ARTICLE

SUR MONTRÉAL, PLUS GRANDE MUNICIPALITÉ

DE LA PROVINCE, FAIT ÉTAT DE LA SITUATION

ÉCONOMIQUE DE LA MÉTROPOLE, LOCOMOTIVE

DE L’ÉCONOMIE QUÉBÉCOISE, QUI SEMBLE

REPRENDRE SON SOUFFLE ET RETROUVER LA

FAVEUR DES INVESTISSEURS. UNE NOUVELLE

ENCOURAGEANTE POUR L’ENSEMBLE DU QUÉBEC.

Place aux investissements

DOSSIER SPÉCIAL

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: RIVIÈRE-DU-LOUP

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ENVIRONNEMENT

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Villes d’avenir – édition 2013 — 13

Saisir les occasionsdu marché

ADAPTER SON OFFRED’autres investisseurs choisissent d’avoir

une présence en région pour tirer profit

d’un marché. C’est le cas de plusieurs

franchisés des Rôtisseries St-Hubert.

« Notre présence répond à une demande

du public, dit Richard Scofield, vice-

président, Restauration. Notre bannière

est très connue, et les gens aiment se

retrouver chez nous, qu’ils soient rési-

dents de la région ou en voyage. »

M. Scofield est d’avis que, de façon

générale, il est plus facile de s’établir

dans un marché « tout frais », en région,

que de saturer une grande aggloméra-

tion comme Montréal ou Québec. « Les

coûts de démarrage comme les terrains

et les loyers sont aussi souvent moins

importants à l’extérieur des grands

centres », souligne-t-il.

LES RÉGIONS ONT BEAU ÊTRE MOINS POPULEUSESQUE LES GRANDS CENTRES URBAINS, ELLES RECÈ-LENT NÉANMOINS DES OCCASIONS D’AFFAIRES QUELES INVESTISSEURS NE NÉGLIGENT PAS DE SAISIR…

Par exemple, la fiducie de placement immobilier BTB est

présente dans les 10 plus grandes villes du Québec,

incluant les régions de l’Estrie et de la Mauricie. « Nous

investissons en région depuis nos débuts, en 2006,

affirme Michel Léonard, président et chef de la direction.

Investir en région, c’est saisir des occasions qui sont

parfois ignorées par les grands investisseurs immobiliers. »

Selon lui, le défi consiste à avoir une gestion décentra-

lisée, mais surtout à bien comprendre le milieu. « C’est la

même chose quand un investisseur torontois vient à

Montréal : s’il ne comprend pas le milieu, c’est plus

difficile pour lui de réaliser de bons investissements,

explique-t-il. Nous avons donc des employés en région

pour nous permettre de bien comprendre la dynamique

du milieu. Ces personnes s’impliquent localement afin

de tisser des liens et d’écouter ce qui se passe dans les

environnements d’affaires locaux. »

Par Suzanne Gagné

MICHEL LÉONARDPrésident et chef de la directionFonds de placement immobilier BTB

RICHARD SCOFIELDVice-président, RestaurationRôtisseries St-Hubert

PHOTO : JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

PHOTO : RÔTISSERIES ST-HUBERT

PHOTO : RÔTISSERIES ST-HUBERT

Un St-Hubert Express situé dans la ville de Hawkesbury (Ontario)

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Page 14: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

14 — Villes d’avenir – édition 2013

UNE BONNE VUE D’ENSEMBLELes institutions financières sont aussi d’importants

partenaires financiers dans les régions. « Je crois que

notre avantage par rapport aux grandes agglomérations,

c’est d’avoir une vue d’ensemble du marché, indique

Richard Villeneuve, directeur, centre financier aux entre-

prises, Saguenay, chez Desjardins. Ici, le nombre de

joueurs qui influencent le marché est moindre, ce qui fait

en sorte que nous pouvons connaître très bien chacun

d’eux. Nous nous rencontrons régulièrement dans les

5 à 7, les collectes de fonds, etc. Nous pouvons tisser

des liens très serrés avec nos divers partenaires et les

accompagner plus étroitement, par exemple en recom-

mandant des partenaires d’affaires compatibles à ceux

qui en cherchent, ou bien en faisant le lien entre un

entrepreneur qui a un immeuble commercial à vendre

et celui qui cherche à en acheter un. Par contre, de façon

générale, quand je parle à mes confrères et consœurs de

Montréal ou de Québec, je me rends compte que nous

vivons essentiellement les mêmes situations et les

mêmes problématiques. »

Quant aux cycles de marché, les régions y sont-elles plus

vulnérables ? Pas nécessairement, selon lui. Il explique

que le Saguenay est touché depuis une dizaine d’années

par la baisse de l’industrie forestière, mais que le marché

s’est adapté et a trouvé d’autres créneaux. Plus intéres-

sant encore, la crise économique qui a frappé le Québec

en 2008-2009 aurait même épargné le Saguenay, en

grande partie : « Nous avons ressenti la crise beaucoup

moins qu’ailleurs au Québec parce que nous avions des

projets d’envergure en cours dans la région, comme le

projet AP60 de Rio Tinto ou le développement du

Plan Nord, qui était déjà bien lancé à ce moment-là, dit-il.

Ces projets ont soutenu notre économie puisqu’il y a

beaucoup de sous-traitance dans notre région. Les

régions peuvent connaître des crises si elles n’ont pas de

projets d’envergure, mais quand elles en ont, l’économie

se porte très bien. »

RICHARD VILLENEUVEDirecteurCentre financier aux entreprises Saguenay, Desjardins

PHOTO : DESJARDINS

Selon lui, les avantages et les inconvénients de ne pas

être dans un grand centre varient selon les régions.

« À certains endroits, nous avons une plus grande

stabilité de main-d’œuvre puisque les employés ont

moins de choix d’employeurs, remarque-t-il, mais ça

peut être le contraire dans d’autres régions. Aussi, dans

les endroits touristiques, nous pouvons être à la merci

de la température. »

Les Rôtisseries St-Hubert ont également adapté leurs

restaurants à l’envergure du bassin de clientèle. Ainsi,

dans des endroits moins populeux, comme Alma ou

Baie-Comeau, au Québec, ou Hawkesbury, en Ontario,

les franchisés ont ouvert non pas les restaurants tradi-

tionnels avec les restos-bars St-Hub que l’on trouve dans

certaines grandes villes, mais des modèles Express, plus

petits, avec des menus allégés et un service plus rapide,

et donc mieux adaptés à la demande. « Cela nous permet

d’être présents dans ces régions, mais avec un investis-

sement moindre, affirme M. Scofield. Nos franchisés

ne pourraient pas ouvrir un restaurant traditionnel avec

salle à manger, service aux tables et resto-bar. Le modèle

Express répond bien aux besoins et au volume de

ces marchés. »

»«NOUS AVONS RESSENTI LA CRISE BEAUCOUP MOINS

QU’AILLEURS AU QUÉBECPARCE QUE NOUS AVIONS DES PROJETS D’ENVERGUREEN COURS DANS LA RÉGION,COMME LE PROJET AP60 DERIO TINTO OU LE DÉVELOP-PEMENT DU PLAN NORD, QUI ÉTAIT DÉJÀ BIEN LANCÉ À CE MOMENT-LÀ.

- Richard Villeneuve

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Page 15: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Cet ouvrage de Léon Courville, paru dans les années 1990, était destiné à l’époque aux entreprises qui devaient s’ajuster à la nouvelle économie et à une période soutenue de croissance. M. Courville était sûrement loin de se douter que le titre de son ouvrage serait un sujet d’actualité pour les administrations municipales et publiques près de vingt ans plus tard. En effet, la période de turbulence que le milieu municipal traverse actuellement infl uencera les administrations pour plusieurs années. Perte de confi ance des citoyens, désintérêt de la relève autant du côté politique que du côté administratif, accroissement requis des contrôles pouvant entraîner des lourdeurs dans les processus sont autant de conséquences qui pèseront sur la gestion et les orientations de nos municipalités.

Dans ce contexte, les municipalités doivent se rattacher à un projet collectif qui redonnera confi ance aux citoyens et qui matérialisera le rôle stratégique des institutions municipales. Les élus doivent être les porteurs de ce projet dont le succès reposera sur les cinq principes suivants :

Un leadership politique encore plus fort que celui qui a existé au cours des dernières années, basé sur l’écoute réelle des citoyens, et une vision ambitieuse et globale pour l’organisation municipale ;

Des stratégies simples et réalistes appuyant le développement et la concrétisation de la vision de la municipalité de demain ;

Un climat positif et de confi ance permettant des échanges transparents avec les citoyens sur leurs besoins, leurs projets et leurs attentes ;

Une dynamique d’équipe qui encourage le développement et la gestion de la connaissance et de la compétence de l’administration et qui permet d’attirer et de retenir les bonnes ressources ;

Une gestion rigoureuse fondée sur l’éthique, la persévérance, le suivi et la recon- naissance des efforts et des gains réalisés.

Ces principes, déployés dans l’optique de rallier citoyens et employés autour du projet collectif, favoriseront l’émergence d’idées nouvelles et la réelle création de valeur.

Déjà, les réfl exions sur les nouvelles réalités auxquelles font face les municipalités du Québec, présentées dans le Livre blanc municipal de l’UMQ, dressent un portait clair des enjeux et des défi s globaux de l’environnement dans lequel les municipalités évoluent aujourd’hui. À chacun des élus, employés et acteurs du milieu de s’en inspi-rer afi n que les municipalités reprennent le leadership positif et inspirant nécessaire pour traiter des sujets de préoccupation des citoyens et développer les communautés dynamiques de demain.

Pierre Fortin CPA, CA Associé – Service-conseil Raymond Chabot Grant Thornton

PILOTER DANS LA TEMPÊTE…

Page 16: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

16 — Villes d’avenir – édition 2013

Diversifier ses activitéspour pallier les cycles de marché

redresser l’entreprise, il est devenu un producteur

important au Canada, puis il a acheté le plus gros produc-

teur et distributeur américain de tourbe, Premier Peat

Moss. Son entreprise est alors devenue Premier Tech.

« Nous avions toujours fabriqué nos équipements, mais

en 1987, nous avons décidé d’utiliser notre expertise

pour en fabriquer pour l’industrie, évoque-t-il. Et puisque

nos appareils peuvent ensacher des denrées avec

précision et rapidité, sans contamination, nous avons

diversifié notre marché, et ils sont maintenant offerts

aux industries horticoles et alimentaires. En Thaïlande,

nous sommes le plus gros fabricant d’équipement pour

peser et ensacher le riz ! »

LORSQU’IL A ACHETÉ TOURBIÈRES DUSAINT-LAURENT, À RIVIÈRE-DU-LOUP,EN 1963, BERNARD BÉLANGER NESE DOUTAIT PAS QUE CETTE ENTRE-PRISE DEVIENDRAIT 50 ANS PLUSTARD UN CHEF DE FILE EN PRODUITSHORTICOLES, ENVIRONNEMENTAUXET D’EMBALLAGE, EMPLOYANT 2 500PERSONNES DANS LE MONDE ENTIER.

En effet, M. Bélanger était alors pro-

priétaire d’une concession automobile

GM à La Pocatière. Entrepreneur dans

l’âme, il a eu un coup de cœur pour la

petite tourbière. Après avoir réussi à

Par Suzanne Gagné

BERNARD BÉLANGERFondateurPremier Tech

PHOTO : PREMIER TECH

Un aspirateur pour tourbière

PHOTO

: PREM

IER TECH

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Page 17: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

17Villes d’avenir – édition 2013 —

Dans le même ordre d’idées, M. Bélanger savait que la

tourbe était reconnue pour filtrer les impuretés dans l’eau.

Après avoir entrepris des recherches en collaboration avec

des universités québécoises et ontariennes, son entreprise

a ainsi pu lancer des produits environnementaux et de

traitement des eaux usées, dont l’Ecoflo, maintenant

reconnu comme une référence sur le marché.

« Nous sommes une entreprise internationale située à

Rivière-du-Loup, souligne-t-il. Nous faisons affaire et

avons des installations en Amérique du Nord, en Europe

et en Asie. Nos produits sont conçus ici, mais fabriqués là

où ils sont vendus. Sur nos 2 500 équipiers, 900 travaillent

à notre siège social. C’est là où les décisions se prennent

et où la recherche et le développement se font. »

Car Bernard Bélanger et son fils Jean, maintenant prési-

dent et chef de l’exploitation de l’entreprise familiale, ont

une vision à long terme, basée sur le développement de

nouveaux produits. « Lorsque le marché est bon, les gens

se demandent pourquoi nous investissons 15 millions de

dollars par année en recherche et développement, dit-il,

mais lorsque le marché baisse et que nous avons quand

même de nouveaux produits à offrir à nos clients, ils nous

félicitent et nous disent que nous sommes des gens de

vision ! En fait, près de 40 % des produits que nous vendons

actuellement n’existaient pas il y a cinq ans. »

Malgré l’envergure de son entreprise, M. Bélanger indique

qu’il n’a jamais songé à en installer le siège social à Montréal

ou à Québec. « Ça aurait peut-être été plus facile, mais

d’autres difficultés auraient surgi, croit-il. La base de notre

compagnie a toujours été ici. Nos réserves naturelles sont

ici, tout comme nos connaissances. Nous trouvons dans

la région des gens engagés, qui sont attachés à leur coin

de pays et qui veulent continuer d’y vivre, alors je crois

qu’on a une plus grande stabilité de personnel. En plus, à

Rivière-du-Loup, notre compagnie est unique, il y a donc

une fierté et un sentiment d’appartenance qui seraient

peut-être plus difficiles à trouver dans les grands centres. »

DES MINES AUX SABLES BITUMINEUXJean-Yves Moreau, président fondateur de Moreau

Électrique, à Rouyn-Noranda, a lui aussi misé sur la

diversification des services et des marchés pour faire

prospérer son entreprise.

Cet électricien a décidé de relever le défi de l’entrepre-

neuriat en fondant, en 1977, une compagnie de services

électriques. « Après les récessions des années 1980 et

1990, j’ai décidé d’utiliser mon personnel et mes équi-

pements pour élargir les corps de métiers et diversifier

les champs et les lieux d’activités de l ’entreprise,

explique-t-il. De cette façon, nous ne sommes plus à

la merci des cycles des domaines minier et forestier. »

L’entreprise offre aujourd’hui des services d’électricité,

de tuyauterie, de mécanique industrielle, de structures

d’acier, de lignes de haute tension, d’instrumentation

et contrôle, d’échafaudage industriel et quoi encore !

Ses quelque 1 200 employés font valoir leur expertise

dans le domaine des mines, des forêts et des sables

bitumineux de l’Ouest canadien, dans le Grand Nord et

même en Afrique et en Amérique du Sud.

« Être situé ici constitue un avantage pour nous puisque

l’Abitibi est renommée dans le secteur minier et indus-

triel. Beaucoup de compagnies minières québécoises et

canadiennes travaillent à l’étranger, et elles aiment bien

être accompagnées par d’autres entreprises en qui elles

ont confiance », affirme M. Moreau.

Pour l’avenir, l’entrepreneur se fait optimiste, particuliè-

rement en ce qui concerne le Plan Nord : « C’est un grand

rêve que le gouvernement fait partager aux gens, un peu

comme la Baie-James à l’époque. Le Plan Nord incite les

gens à se préparer, à s’organiser, à se structurer, à former

des alliances pour pouvoir tirer parti des projets qui s’en

viennent. Ça motive beaucoup d’entrepreneurs. »

»«APRÈS LES RÉCESSIONS DES ANNÉES 1980 ET 1990, J’AI DÉCIDÉ D’UTILISER MON PERSONNEL ET MES ÉQUIPEMENTS POUR ÉLARGIR LES CORPS DE MÉTIERS ET DIVERSIFIER LES CHAMPS ET LES LIEUX D’ACTIVITÉS DE L’ENTREPRISE. DE CETTE FAÇON, NOUS NE SOMMES PLUS À LA MERCI DES CYCLES DES DOMAINES MINIER ET FORESTIER.

- Jean-Yves Moreau

Page 18: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

18 — Villes d’avenir – édition 2013

Faire fleurir l’économie des régions

Une question de ressources et de particularités locales

Immédiatement, les élus municipaux, les ex-travailleurs

de l’usine et la Société de développement économique

ont travaillé d’arrache-pied pour la réouverture de

l’usine. Un accord a récemment été conclu avec la

société Fortress, qui y produira de la rayonne.

Les citoyens se réjouissent d’autant plus que la région

offre aussi un potentiel intéressant du côté forestier et

minier. « Même si la question des redevances minières

nous inquiète un peu, nous croyons qu’il y aura de nom-

breux projets ici, estime M. Lemoyne. Plusieurs sont en

effervescence, et certains en sont même presque à

l’étape des études de faisabilité, alors c’est prometteur,

surtout si on considère l’industrie secondaire et tertiaire

qui les entoure. »

LES ÉLUS ET LES ORGANISMES DEDÉVELOPPEMENT JOUENT UN RÔLEIMPORTANT POUR FAIRE VALOIRLEUR COIN DE PAYS AUPRÈS DES DIFFÉRENTS PALIERS GOUVERNE-MENTAUX ET DES GENS D’AFFAIRES.

Le cas de Lebel-sur-Quévillon illustre

bien les résultats auxquels peuvent

mener des efforts concertés. Il y a

quelques années, l’usine de pâte et

papier de Domtar fermait ses portes,

presque en même temps que plusieurs

autres entreprises de la région. « Du

jour au lendemain, 1 200 emplois ont

disparu. Cela touchait presque toute la

population active ! », explique Denis

Lemoyne, directeur général de la

Société de développement écono-

mique de Lebel-sur-Quévillon.

Par Suzanne Gagné

DENIS LEMOYNEDirecteur généralSDÉ de Lebel-sur-Quévillon

PHOTO : RÉAL LAVIGNE

L’usine de pâte et papier (devenue usine de rayonne) à Lebel-sur-Quévillon

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PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Page 19: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

19Villes d’avenir – édition 2013 —

MANON CYRMairesseVille de Chibougamau

PHOTO : VILLE DE CHIBOUGAM

AU

UNE PREMIÈRE AU QUÉBECLa concertation est également impor-

tante à Chibougamau, où les industries

forestière et minière exigent des repré-

sentations gouvernementales et com-

merciales constantes puisque les villes

minières sont en concurrence avec

d’autres villes à l’échelle mondiale. « Nous

devons faire valoir la proximité relative

des projets et leur accessibilité par route,

par train ou par avion, mais aussi la com-

pétence et la stabilité du personnel

puisqu’il y a parfois beaucoup de roule-

ment dans ce milieu. Ici, les gens peuvent

développer une appartenance à l’entre-

prise et à la communauté », souligne la

mairesse Manon Cyr.

La Ville a d’ailleurs innové en signant l’an

dernier une déclaration de partenariat

avec la municipalité de Chapais et l’entre-

prise Stornoway. Il s’agit d’une entente

de collaboration pour le développement

responsable du projet diamantifère

Renard, à partir d’un comité de liaison qui

examinera les principes de protection de

l’environnement, de responsabilité sociale

et d’efficacité économique. « Nous visons

à maximiser les retombées dans nos deux

communautés en ce qui concerne les

biens et services et les emplois », précise

Mme Cyr.

»«NOUS DEVONS FAIRE VALOIR LA PROXIMITÉ RELATIVE DES PROJETS ET LEUR ACCESSIBILITÉ PAR ROUTE, PAR TRAIN OU PAR AVION, MAIS AUSSI LA COMPÉTENCE ET LA STABILITÉ DU PERSONNEL PUISQU’IL Y A PARFOISBEAUCOUP DE ROULEMENT DANS CE MILIEU. ICI, LES GENS PEUVENT DÉVELOPPER UNE APPARTENANCE À L’ENTREPRISE ET À LA COMMUNAUTÉ.

- Manon Cyr

Page 20: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

LES ALÉAS DU BOOM MINIERDu côté de Rouyn-Noranda, les mines

sont aussi très importantes. « Le domaine

minier représente environ 8 % de notre

économie, mais il génère de bons salaires,

qui ont des retombées importantes

pour les restaurants, les garages et

autres fournisseurs de biens et services

de la municipalité », commente Mario

Provencher, maire de la ville.

Ces salaires, qui atteignent souvent

les six chiffres, causent toutefois

certains soucis aux élus en période de

boom minier : « Il y a alors un jeu de

chaises musicales qui fait en sorte que

les employés des entreprises locales

partent travailler dans les mines pour

gagner un meilleur salaire, explique

M. Provencher. Nous pouvons donc

manquer de mécaniciens, de travail-

leurs agricoles ou même de postiers.

Par contre, la situation se rétablit

lorsque l’extraction est terminée. »

Pour pallier ces pénuries, la Ville

travaille avec plusieurs centres de

formation afin de former plus de gens

qualifiés, dans plus de types d’em-

plois. « Nous travaillons afin d’attein-

dre un meilleur équilibre », souligne

M. Provencher.

La Ville tente également de diversifier

son économie en mettant en place des

mesures incitatives, comme un crédit

de taxes provisoire pour les entre-

prises de deuxième transformation.

Un travail important se fait également

avec le Centre local de développement

pour attirer investisseurs et entrepre-

neurs, en misant notamment sur les

infrastructures et la qualité de vie à

Rouyn-Noranda.

UNE DIVERSITÉ ÉCONOMIQUED’autres régions misent sur la diversité commerciale

pour s’épanouir, comme c’est le cas à Saint-Georges-

de-Beauce, où la proximité de la ville de Québec et celle

des États-Unis contribue à attirer des entrepreneurs.

Mais il y a plus : « Le réseautage est aussi très important,

dit François Fecteau, maire de Saint-Georges. Une entre-

prise doit avoir accès assez facilement à des pairs

comme à des partenaires pour les produits qui gravitent

autour de l’entreprise en question. C’est un facteur

important pour notre ville, qui offre une grande diversité

commerciale, du bois d’œuvre à l’acier en passant par

l’informatique. Aussi, il est plutôt rare de voir des entrepre-

neurs parrainer gratuitement des jeunes gens d’affaires,

et ici, c’est une culture qui fait une différence. » Selon lui,

cette diversité permet également à la région de mieux

tirer son épingle du jeu lorsque se produisent les inévi-

tables cycles de marchés nationaux ou internationaux

qui touchent les divers domaines commerciaux.

Même son de cloche du côté de Rivière-du-Loup :

« Nous avons des entreprises de toutes les tailles et dans

plusieurs secteurs d’activité, déclare Marie-Josée Huot,

directrice générale du Centre local de développement

de la région de Rivière-du-Loup. Notre position géogra-

phique y contribue, puisque nous sommes situés au

croisement des autoroutes 20, vers Québec et Montréal,

et 85, vers les Maritimes. » Selon elle, le nombre élevé

d’entreprises proviendrait aussi d’un effet « boule de

neige », qui fait en sorte que la jeune génération a autour

d’elle plusieurs modèles d’entreprises qui grandissent et

qui lui donnent le goût d’entreprendre à son tour. « En fin

de compte, c’est un tout, dit-elle. L’occupation du terri-

toire, l’ouverture de la municipalité aux entrepreneurs,

les activités de recrutement de la main-d’œuvre, la

croissance économique, l’image du milieu… tout est

interrelié. »

20 — Villes d’avenir – édition 2013

MARIE-JOSÉE HUOTDirectrice généraleCentre local de développementde la région de Rivière-du-Loup

PHOTO : CLD DE LA RÉGION DE RIVIÈRE-DU-LOUP

MARIO PROVENCHERMaireVille de Rouyn-Noranda

PHOTO : VILLE DE ROUYN-NORANDA

FRANÇOIS FECTEAUMaireVille de Saint-Georges

PHOTO : VILLE DE SAINT-GEORGES

»«LE DOMAINE MINIER REPRÉSENTE ENVIRON 8 % DE NOTRE ÉCONOMIE, MAIS IL GÉNÈRE DE BONS SALAIRES, QUI ONT DES RETOMBÉES IMPORTANTES POUR LES RESTAURANTS, LES GARAGES ET AUTRES FOURNISSEURS DE BIENS ET SERVICES DE LA MUNICIPALITÉ.

- Mario Provencher

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Page 21: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Par Catherine Florès

Les régions, terres d’avenir de l’entrepreneuriat

Émilie et Olivier sont représentatifs de la hausse récente

de l’envie d’entreprendre chez les Québécois, observée

par la Fondation de l’entrepreneurship. Son Indice entre-

preneurial québécois 2012 indique une augmentation des

intentions d’entreprendre de 2011 (7,0%) à 2012 (8,0%).

Plus nette encore est l’augmentation de la proportion de

Québécois ayant effectué des démarches en vue de créer

ou de reprendre une entreprise : 5,5% en 2011, et 6,3%

en 2012. Les régions, de plus en plus attractives grâce à

la qualité de vie qu’elles offrent, profitent de cette volonté

entrepreneuriale.

»«IL NE FAUT PAS AVOIR PEUR DE LANCER SON ENTREPRISE EN RÉGION QUAND ON EST JEUNE. LA QUALITÉ DE VIE Y ESTBELLE, ET LE MILIEU PEUT ÊTRE TRÈS FAVORABLE AUX AFFAIRES », DÉCLARE ÉMILIE VILLENEUVE-OUELLET, DE RETOUR AUSAGUENAY APRÈS SES ÉTUDES. AVEC OLIVIER TRUDEL-LAFONTAINE, TOUT COMME ELLE DIPLÔMÉ D’UN DOCTORAT EN CHIROPRATIQUEDE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES, ELLE A OUVERT EN NOVEMBRE DERNIER LA CLINIQUECHIROPRATIQUE DU FJORD, À CHICOUTIMI. C’EST EN ASSISTANT À UN COURS SUR LE LANCEMENT D’ENTREPRISE QUE LESDEUX JEUNES CHIROPRATICIENS ONT CONTRACTÉ LE VIRUS ENTREPRENEURIAL. « NOUS RECHERCHIONS UN MILIEU PROPICE POUR NOTRE PROJET DE CLINIQUE, ET CHICOUTIMI PRÉSENTAIT DE NOMBREUX ATOUTS POUR SE QUALIFIER :DES SERVICES, UN MARCHÉ PROMETTEUR, PEU DE CONCURRENCE DANS NOTRE DOMAINE.

Les docteurs Émilie Villeneuve-Ouellet et Olivier Trudel-Lafontaine de la Clinique Chiropratique du Fjord P

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Page 22: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Un cas de reprise réussie :Les Divisions MS

22 — Villes d’avenir – édition 2013

Titulaire d’un baccalauréat en administration, Jean-Luc Plourde faisait carrière

dans le domaine des télécommunications, mais il rêvait depuis toujours de pos-

séder sa propre entreprise. En novembre 2012, il a repris Les Divisions MS, un

distributeur et installateur de produits architecturaux de Chicoutimi. « Je me

suis adressé au CLD pour obtenir des conseils et une évaluation de l’occasion

d’affaires que représentait cette acquisition-relève. Le CLD m’a aussi aidé à

élaborer mon plan d’affaires, à établir mes prévisions financières pour les cinq

prochaines années et à obtenir un prêt avec un taux d’intérêt raisonnable, ainsi

qu’une subvention. » Devenu chef d’entreprise à 32 ans, M. Plourde dirige main-

tenant une dizaine d’employés et compte agrandir prochainement cette équipe.

« Les anciens propriétaires vont travailler à mes côtés dans l’entreprise pendant

au moins un an, afin d’assurer une transition harmonieuse », ajoute-t-il.

CLAUDIA FORTINDirectrice généraleCLD de la ville de Saguenay

PHOTO : CLD DE LA VILLE DE SAGUENAY

FRÉDÉRICK PROTEAUPrésident du conseil d'administrationPro-Gestion Estrie

PHOTO : PRO-GESTION ESTRIE

NICOLE BERGERONDirectrice généralePro-Gestion Estrie

PHOTO : PRO-GESTION ESTRIE

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

LES CENTRES LOCAUX DE DÉVELOPPEMENT, INTERLOCUTEURS DE PREMIÈRE LIGNE DE L’ENTREPRENEURIAT RÉGIONALEn première ligne du millier d’organismes qui encoura-

gent et soutiennent l’entrepreneuriat local figurent les

120 centres locaux de développement (CLD). Grâce à

eux, pas moins de 1000 nouvelles entreprises voient

le jour chaque année. Ils répondent annuellement à plus

de 30 000 demandes d’aide de la part d’entrepreneurs

et de travailleurs autonomes qui souhaitent obtenir un

accompagnement technique ou financier.

C’est à la porte du CLD de la ville de Saguenay qu’Émilie

et Olivier sont allés frapper pour mettre sur pied leur

plan d’affaires et obtenir du financement. Il leur a aussi

permis de trouver deux mentors, l’un dans leur pratique

et l’autre dans les affaires, qui les aident à se préparer

avec confiance à franchir les diverses étapes du dévelop-

pement de leur entreprise. « Nous accompagnons les

entreprises en démarrage, en expansion ou en recherche

de relève, précise Claudia Fortin, directrice du CLD de

la ville de Saguenay. Nous donnons également accès à

de la formation et à des ressources pour le développement

de produits. Nous collaborons avec d’autres organismes

de soutien à l’entrepreneuriat, comme Promo Saguenay. »

L’an dernier, son organisme a traité 804 dossiers d’entre-

prises et a permis à 127 d’entre elles d’obtenir une

aide financière. Au total, 2 M$ ont été versés, tous les

projets confondus.

»«NOUS ACCOMPAGNONS LES ENTREPRISES EN DÉMARRAGE, EN EXPANSION OU EN RECHERCHE DE RELÈVE. NOUS DONNONS ÉGALEMENT ACCÈS À DE LA FORMATION ET À DES RESSOURCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS. NOUS COLLABORONS AVEC D’AUTRES ORGANISMES DE SOUTIEN À L’ENTREPRENEURIAT,COMME PROMO SAGUENAY.

- Claudia Fortin

Page 23: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

RELÈVE ENTREPRENEURIALE RECHERCHÉESelon Mme Fortin, le principal défi des entrepreneurs n’est

plus d’accéder à l’aide au démarrage ou de trouver leur

main-d’œuvre. Car il existe une panoplie d’outils de finan-

cement et de fonds publics, et les politiques de formation

mises en place dans les régions ont favorisé la disponibilité

d’une main-d’œuvre qualifiée. Dorénavant, la grande

difficulté est de trouver une relève. Un constat que partage

le président du conseil d’administration de Pro-Gestion

Estrie, Frédérick Proteau, dans sa région : « De nombreux

propriétaires d’entreprises arrivent à l’âge de la retraite.

Faute de repreneurs locaux, on risque de voir des entreprises

disparaître ou passer entre les mains de propriétaires à

l’extérieur, avec les risques de délocalisation des emplois.

Il est important d’encourager également les aspirants

entrepreneurs à investir dans des entreprises existantes.

Reprendre, c’est aussi entreprendre ! »

Actif dans le développement de la culture entrepreneuriale,

Pro-Gestion Estrie offre toute une chaîne d’accompagne-

ment des entrepreneurs, de l’étape de la germination de

l’idée jusqu’à celle du transfert à la relève. Un centre de

transfert d’entreprises a été mis sur pied récemment en

Estrie afin de favoriser la création de réseaux pour aider

les repreneurs potentiels et les entrepreneurs désireux de

céder leurs entreprises à se rencontrer. « Un transfert

d’entreprise se planifie sur plusieurs années, et les deux

parties ont besoin de se faire accompagner dans ce

processus », souligne Nicole Bergeron, directrice générale

de l’organisme.

ENTREPRENEURES, VOYEZ GRAND !Alors que le Québec comptait à peine 5,5 % d’entrepre-

neures en 2009, cette proportion s’est élevée à 9,4 %

en 2012, alors qu’elle est demeurée à peu près stable

chez leurs homologues masculins (9,1 % en 2009, 11 %

en 2012). Durant la même période, le nombre de femmes

ayant entrepris des démarches pour créer ou reprendre

une entreprise est passé de 1,8 % à 4,5 %. Ces investis-

sements au féminin sont encouragés par Femmessor, un

réseau d’organismes de développement économique

voués à l’entrepreneuriat féminin déployés dans 13 régions

du Québec. Il aide les entrepreneures de tous âges à

accéder à du financement, à acquérir des compétences

en gestion, en négociation, en développement des affaires

et en réseautage, et ce, à tous les stades de l’évolution de

leur entreprise et dans tous les secteurs d’activité.

Grâce à des partenariats avec des institutions financières

et d’autres organismes de soutien à l’entrepreneuriat,

entre 2002 et 2012, Femmessor a généré 45 M$ en

investissements et a créé ou maintenu 1 600 emplois.

« Pour l’accès au financement, les entreprises doivent

appartenir au moins à 51 % à des femmes », précise

Andrée Brunet, directrice générale de l’organisme. L’aide

est accordée uniquement sous forme de prêts pouvant

atteindre 35 000 $. Les taux d’intérêt varient en fonction

du risque, lequel est évalué par un comité d’investis-

sement composé majoritairement de femmes chefs

d’entreprises.

Mme Brunet constate que les entrepreneures en région

n’hésitent plus à sortir des secteurs « mous » comme celui

des services, pour investir dans les industries de transfor-

mation ou dans les activités agricoles. Alors, existe-t-il

encore des différences entre les entrepreneuriats féminin

et masculin ? « On en observe, même si elles commencent

à s’estomper, répond Mme Brunet. Les femmes se font

souvent moins confiance. Par exemple, elles sont plus

nombreuses à déceler tardivement leur vocation d’entre-

preneure, attendant plus souvent la mi-trentaine avant

de se lancer. Selon la Fondation de l’entrepreneurship,

lorsqu’une occasion d’affaires intéressante se présente,

elles ne seraient que 4,6 % à la saisir, contre 12,2 %

d’hommes. En matière d’investissements, elles peuvent

pécher par excès de prudence en ne donnant pas suffi-

samment à leur entreprise les moyens de croître. »

DÉVELOPPER LA CULTURE ENTREPRENEURIALETous les représentants des organismes de promotion de

l’entrepreneuriat s’entendent sur ce point : pour favoriser

les investissements en région, il faut démystifier le monde

des affaires, que ce soit auprès des jeunes, des profession-

nels désireux de devenir leurs propres patrons ou de ceux,

de plus en plus nombreux, qui approchent de la retraite et

envisagent l’entrepreneuriat comme seconde carrière.

« Faisons la promotion de l’entrepreneuriat comme un défi

accessible et une carrière stimulante, compte tenu de tout

le soutien disponible, à condition d’avoir la détermination

requise », conclut M. Proteau.

Page 24: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

24 — Villes d’avenir – édition 2013

LES PERSPECTIVES S’ÉCLAIRCISSENT GRÂCE À DES INVESTISSEMENTS MASSIFSPour Michael Applebaum, plusieurs facteurs sont actuellement favorables à une meilleure santé

économique de Montréal. Parmi ceux-ci, il y a bien sûr le Plan Nord, générateur d’investissements

importants dans le secteur des ressources naturelles et de l’énergie. « C’est un bon exemple

du lien économique entre Montréal et les régions. Ces investissements engendrent une

demande accrue d’activités auprès des centres décisionnels, des firmes-conseils et d’ingénierie

et des services financiers, sans oublier les entreprises sous-traitantes et les centres de recherche.

Ces fonctions concentrées à Montréal sont ici directement interpellées à contribuer à la réali-

sation de ces investissements au bénéfice des régions concernées », remarque M. Applebaum.

Par Catherine Florès

MONTRÉAL A BEAU GÉNÉRER PRÈS DE LA MOITIÉ DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB) DUQUÉBEC, LE MAINTIEN DE SA FAIBLE CROISSANCE FERAIT CRAINDRE UN ESSOUFFLEMENT.RÉSILIENTE DEVANT LA CRISE ÉCONOMIQUE ET DOPÉE PAR DES INVESTISSEMENTS, LAMÉTROPOLE POURRAIT TOUTEFOIS RETROUVER SOUS PEU SA FORCE MOTRICE, SELONLES ANALYSES DE MICHAEL APPLEBAUM, MAIRE DE MONTRÉAL, ET DE MICHEL LEBLANC,PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DU MONTRÉALMÉTROPOLITAIN, ET CE, MALGRÉ LA PERSISTANCE DE CERTAINS ENJEUX, RELEVÉS PARMARIO LEFEBVRE, DIRECTEUR DU CENTRE DES ÉTUDES MUNICIPALES DU CONFERENCEBOARD DU CANADA.

MICHAEL APPLEBAUMMaire de Montréal

PHOTO : DENIS LABINE

Montréal :la locomotive du Québec

se remet sur les rails

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Une vue de Montréal

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Page 25: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Il y a aussi les investissements réalisés directement à

Montréal sous forme d’immobilisations. En 2012, pas

moins de 14,9 G$ ont été injectés dans l’île en dépenses

d’immobilisations, dont 5,3 G$ provenant du secteur public.

Ce sont les sommes les plus importantes investies par le

public depuis plus de 20 ans. Et ces efforts seront main-

tenus pendant plusieurs années à venir, affirme le maire.

Ce dernier souligne les effets positifs du Plan de dévelop-

pement dont s’est doté la Ville, arguant qu’une meilleure

utilisation du territoire et du potentiel immobilier de certains

secteurs se traduira par une croissance des valeurs

foncières et, par conséquent, des revenus fiscaux de la

Ville de Montréal et des gouvernements : « De tels effets

économiques et fiscaux permettront de mieux répartir les

charges fiscales et amélioreront la capacité de générer

des revenus supplémentaires, sans augmenter l’effort

fiscal des contribuables actuels. Les gains de revenus ainsi

réalisés pourront alors être investis dans le remboursement

du montant de la dette requis pour réaliser le Plan. » La

mise en œuvre des projets urbains prévus par le Plan devra

toutefois s’appuyer sur une structure ou une gouvernance

réservée à cette fin et compter sur des outils fiscaux, de

financement et de gestion foncière appropriés, précise-t-il.

Par ailleurs, Montréal doit soutenir l’investissement privé

afin d’assurer la compétitivité des entreprises, aux prises

avec une concurrence accrue par la mondialisation et

une forte valeur du dollar canadien qui freinent les expor-

tations. Les dirigeants des secteurs public et privé doivent,

selon M. Applebaum, déployer encore plus d’efforts pour

attirer des investissements directs étrangers (IDE).

« Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de

Montréal, par exemple, les filiales de sociétés étrangères

et leurs IDE génèrent d’impressionnantes retombées,

dont 165 000 emplois directs ou 9 % de l’emploi total.

Ces emplois produisent beaucoup plus que leur poids

relatif en contribuant à plus de 20 % du PIB de la région.

Cela s’explique entre autres par le fait que les salaires

versés par les filiales étrangères sont supérieurs aux

salaires moyens payés par les entreprises montréalaises.

De plus, ces filiales font généralement plus de recherche

et de développement, sont plus innovantes et plus pro-

ductives, et elles investissent davantage. Ainsi, entre

2004 et 2011, dans la RMR de Montréal, un dollar sur

trois consacrés à des dépenses d’équipement privées

non résidentielles venait d’une entreprise étrangère. »

25Villes d’avenir – édition 2013 —

L’autre grande force de Montréal,

c’est son actif d’enseignement et

de recherche, avec la présence

d’universités de calibre international,

de plusieurs cégeps et collèges, de

centres de recherche publics et

privés sur son territoire. Un atout sur

lequel la Ville compte bien miser.

« Plus de 10 G$ seront investis dans

l’économie du savoir au cours des

prochaines années. Les secteurs

de l’éducation, de la santé et de la

recherche sont porteurs d’innova-

tion, et Montréal doit pouvoir tirer

le maximum de bénéfices écono-

miques de ces investissements

immobiliers », précise le maire. Il ne

fait pour lui aucun doute que l’avenir

de la métropole a pour terreau

la richesse de ses talents et de

sa main-d’œuvre qualifiée : « Si

la matière première est au nord, la

matière grise est bien ici, au sud, à

Montréal ! »

DES SYMPTÔMES QUI DEMEURENT À SOIGNERMario Lefebvre, directeur du Centre des études munici-

pales du Conference Board du Canada, s’inquiète de la

faible croissance économique affichée par Montréal.

« Cette croissance stagne depuis trop longtemps : moins

de 2 % par année entre 1987 et 2012, quand la moyenne

nationale était de 2,5 %. Parmi les villes canadiennes

de plus d’un million d’habitants, Montréal est à la traîne.

Même Ottawa a enregistré une meilleure croissance ! »

L’étude réalisée en 2006 par le Conference Board du

Canada a montré l’effet d’entraînement de la croissance

des grands centres urbains sur leurs provinces. Si Montréal

freine, c’est tout le Québec qui ralentit. Ce que confirment

les chiffres : durant les 25 dernières années, la province a

connu une croissance économique annuelle moyenne de

2 % par an, comparativement à 2,4 % pour l’ensemble du

Canada. Une faible croissance fait peser sur Montréal des

risques de précarité financière. Elle pourrait avoir de la

difficulté à assurer les services à sa population tout en

finançant ses infrastructures, alors même que le réin-

vestissement dans ces dernières devient critique.

MARIO LEFEBVREDirecteur du Centre des études municipales Conference Board du Canada

PHOTO : É

LITE

SPAR ALAIN LAM

BERT

»«SI LA MATIÈRE PREMIÈRE EST AU NORD, LA MATIÈRE GRISE EST BIEN ICI, AU SUD, À MONTRÉAL !

- Michael Applebaum

Page 26: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

« Je continue à le dire : il faut un Plan Sud pour Montréal ! »,

affirme M. Lefebvre, qui souligne lui aussi que le soutien

de la croissance passe par les investissements. « On assiste

à un réinvestissement dans les infrastructures et l’on peut

s’en réjouir, même si la lourdeur administrative due à la

multiplication des paliers d’autorité complexifie la mise en

œuvre des projets », observe-t-il.

Il attire également l’attention sur l’enjeu de l’immigration.

On le sait, la prospérité d’une ville est liée à la croissance

de sa population active, et, au Canada, cette dernière ne

peut croître que grâce à l’immigration. Ainsi, entre 2001

et 2006, parmi les quelque 160 000 personnes qui ont

grossi les rangs de la population active montréalaise, près

de 85 000 étaient nées à l’extérieur du Canada. Encore

faut-il savoir retenir et intégrer ces nouveaux arrivants,

ce que Montréal, concurrencée par les autres grandes

villes nord-américaines et même par certaines autres villes

de la province, peine à faire. « Une nouvelle stratégie

d’attraction et d’intégration des immigrants devient

nécessaire, soutient M. Lefebvre. Les crises qui frappent

l’Europe et l’Afrique du Nord actuellement vont entraîner

l’arrivée de jeunes immigrants en Amérique du Nord. C’est

une occasion à saisir pour Montréal. »

26 — Villes d’avenir – édition 2013

MICHEL LEBLANCPrésident et chef de la direction de la Chambrede commerce du Montréal métropolitain

PHOTO: YANICK DÉRY

UNE MÉTROPOLE EN MUTATIONSans réfuter le constat de M. Lefebvre, le président et chef

de la direction de la Chambre de commerce du Montréal

métropolitain, Michel Leblanc, le tempère : « D’autres

éléments sont à prendre en considération. Par exemple,

le taux de chômage à Montréal se maintient à 8 %, alors

qu’il est de 8,3 % à Toronto. La région métropolitaine

a bien résisté à la crise, mieux que la plupart des villes

nord-américaines. »

Selon lui, Montréal conserve une économie assez per-

formante, en particulier dans les secteurs créatifs et

innovateurs. Ses grappes industrielles, notamment, fondées

sur une dynamique entre entreprises, universités et centres

de recherche autour de projets de précompétitivité,

constituent des modèles de fonctionnement. Il salue

les projets d’infrastructures qui stimuleront l’innovation

et la créativité en permettant d’accueillir chercheurs et

créateurs. Par exemple, le Quartier de l’innovationMC,

Technoparc Montréal et son Éco-campus Hubert Reeves,

ou encore le développement du site Outremont par

l’Université de Montréal.

« Montréal est en train de changer de visage, soutient

Michel Leblanc. Les projets d’infrastructures et les grands

projets immobiliers en cours vont lui insuffler un nou-

veau dynamisme. » Au nombre de 121, les grands projets

immobiliers et de revitalisation représentent 16,2 G$

d’investissements. La construction de nouvelles tours de

bureaux, ce qui ne s’était pas vu depuis 20 ans, celle des

tours d’habitation au Centre Bell ou encore le dévelop-

pement de Griffintown, le déploiement d’un quartier

résidentiel sur les terrains de l’hippodrome ou la revita-

lisation du quartier de la Maison de Radio-Canada

concourent à densifier le cœur de Montréal.

C’est donc un éclairage nuancé de la situation économique

de la métropole qu’apportent ces trois personnalités de

la vie économique ou politique de Montréal. Si l’on ne peut

parler d’un prochain boom économique pour l’île, les

signes d’amélioration sont encourageants ; voilà une

bonne nouvelle pour l’ensemble du Québec. Figure de

proue incontestée des secteurs de pointe, de l’innovation,

de l’enseignement universitaire et de la recherche ainsi

que de la culture, Montréal fournit, rappelons-le, près de

la moitié des emplois de la province ; en outre, c’est sur

son territoire que sont réalisés 85 % de la R-D industrielle

et pas loin des trois quarts des exportations québécoises.

Sa santé économique et celle du Québec demeurent

indissociables.

»«MONTRÉAL EST EN TRAIN DE CHANGER DE VISAGE. LES PROJETS D’INFRASTRUCTURES ET LES GRANDS PROJETS IMMOBILIERS EN COURS VONT LUI INSUFFLER UN NOUVEAU DYNAMISME.

- Michel Leblanc

PLACE AUX INVESTISSEMENTS

Page 27: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

LES MUNICIPALITÉS DU XXIe SIÈCLE ONT

DE NOMBREUX DÉFIS À RELEVER, ET LE

DÉVELOPPEMENT DURABLE, LES AÎNÉS ET

L’IMMIGRATION FIGURENT PARMI EUX. L’EN-

VIRONNEMENT TRÔNANT DE PLUS EN PLUS

AU SOMMET DES PRÉOCCUPATIONS DE LA

SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE, LES MUNICIPALITÉS

DOIVENT POUVOIR OFFRIR À LEURS CITOYENS

UN ENVIRONNEMENT VERT, SYNONYME D’UNE

QUALITÉ DE VIE POUR LA COMMUNAUTÉ. ENFIN,

AVEC LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION,

LES VILLES FONT FACE À UNE DOUBLE RÉALITÉ :

D’UNE PART, LA POPULATION ACTIVE ALLANT EN

DIMINUANT, ELLES DOIVENT FAIRE EN SORTE

D’ATTIRER DES TRAVAILLEURS IMMIGRANTS AFIN

DE COMBLER LEURS BESOINS EN MAIN-D’ŒUVRE,

CE QUI NÉCESSITE DES STRUCTURES D’ACCUEIL

PARTICULIÈRES. D’AUTRE PART, LES VILLES DOIVENT

S’ADAPTER AUX BESOINS DES AÎNÉS ET SE PRÉPA-

RER AU VIEILLISSEMENT DE LEUR POPULATION. NOUS

PROPOSONS ICI TROIS ARTICLES QUI TRAITENT DE

CES ENJEUX DE L’HEURE.

Enjeux

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Page 28: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

28 — Villes d’avenir – édition 2013LAC-MÉGANTIC

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Page 29: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

29Villes d’avenir – édition 2013 —

Développement durable :un plan pour tous,

et tous pour le plan !Nous avons ainsi mis sur pied un conseil

où aucun papier n’est échangé. Tous les

membres ont leur ordinateur. » Le plan

de la municipalité propose par exemple

de prévoir une piste cyclable dans tout

nouveau projet résidentiel, de favoriser

la biodiversité des arbres du territoire

pour minimiser les risques de maladie,

de mieux protéger les bandes riveraines,

etc. Pour assurer l’implantation du plan,

un comité consultatif en développement

durable et en environnement composé

de 18 personnes ― des experts, des

représentants d’organismes locaux,

des élus et d’autres intervenants ― fait

un suivi trois ou quatre fois par année.

À Granby, un délégué « vert » dans chaque

service est responsable de favoriser les

gestes écologiques : « Par exemple, le

délégué vert du service des travaux

publics peut aller chercher un contenant

pour recycler les batteries usées. Un

autre délégué vert va trouver du café

écologique pour son service », explique

Serge Drolet, coordonnateur en envi-

ronnement de la Ville de Granby.

Nous l’appelons notre petit PADD-E, dit affectueu-

sement Denis Lapointe, maire de Salaberry-de-

Valleyfield et président de la commission politique de

l’environnement de l’Union des municipalités du Québec.

D’autres les appellent leur PDD, ou alors leur plan vert. »

Depuis deux ou trois ans, partout, dans les municipalités du

Québec, les plans de développement durable en environ-

nement (PDD-E) prolifèrent. Car au-delà des petits gestes

et des petits projets, dans les mairies, les élus sentent

le besoin de s’organiser et de se structurer autour de

plans d’action et de politiques vertes : « Il était important

de dresser un inventaire de ce qui était déjà fait, afin de

construire un plan d’action logique et d’assurer une conti-

nuité », explique Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie,

qui boucle la deuxième année d’exercice de son plan vert.

Certaines choisissent de déposer un plan vert indépendant,

d’autres l’intègrent à un PDD qui inclut des volets écono-

miques et sociaux. Pour Michel Morin, maire de Rivière-

du-Loup, cette organisation témoigne d’une nouvelle

maturité des municipalités québécoises : « Autrefois, les

responsabilités des municipalités se limitaient à l’entre-

tien des rues, des égouts, au déneigement, etc. Dans

les années 1990, elles se sont élargies pour englober les

politiques culturelles, familiales et le bien-être des citoyens.

Je crois qu’avec les années 2000 arrive une nouvelle

étape, celle du développement durable économique,

social et environnemental. »

Dans certaines municipalités, ces nouveaux plans se

résument pour l’instant en une longue liste d’objectifs

généraux : réduction de la consommation de l’eau, aug-

mentation du couvert d’arbres, etc. Mais dans d’autres,

ils mettent à profit la participation des organismes locaux,

des élus et des citoyens. Le plan d’action du PDD de

Salaberry-de-Valleyfield, par exemple, énonce 135

gestes concrets qui engagent tous ses services : « Il a fallu

convaincre tous les services qu’ils avaient des respon-

sabilités et qu’ils devaient prendre des engagements,

y compris le greffe !, affirme le maire Denis Lapointe.

Par Binh An Vu Van

«

DENIS LAPOINTEMaire de Salaberry-de-Valleyfield etprésident de la commission politiquede l’environnement de l’Union desmunicipalités du Québec

MICHEL MORINMaire de Rivière-du- Loup« »

AUTREFOIS, LES RESPONSABILITÉS DES MUNICIPALITÉS SE LIMITAIENT À L’ENTRETIEN DES RUES, DES ÉGOUTS, AU DÉNEIGEMENT, ETC. DANS LES ANNÉES 1990, ELLES SE SONT ÉLARGIES POUR ENGLOBER LES POLITIQUES CULTURELLES, FAMILIALES ET LE BIEN-ÊTRE DES CITOYENS. JE CROIS QU’AVEC LES ANNÉES 2000 ARRIVE UNE NOUVELLE ÉTAPE, CELLE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL.

- Michel Morin

ENJEUX

PHOTO : VILLE DE SALABERRY-DE-VALLEYFIELD

PHOTO : VILLE DE RIVIÈRE-DU-LOUP

Page 30: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

30 — Villes d’avenir – édition 2013

Un tel plan bouscule les vieilles habitudes, selon Michel

Morin : « Un PDD entraîne un important changement dans

la culture municipale. Nous sommes habitués à fonctionner

en silo, service par service. Le plan oblige les gens du

service des incendies à collaborer avec ceux des loisirs

et des travaux publics sur des points précis. C’est bon

pour tout le monde. »

Qui dit changement d’habitudes, dit

contraintes : « Le conseil trouve parfois le

plan contraignant », admet Denis Lapointe.

Le maire cite en exemple le réaména-

gement d’un stationnement de la ville :

« L’analyse des coûts nous suggérait

de sacrifier la verdure qui devait être

installée au milieu de ce stationnement

pour réduire l’accumulation de chaleur.

Le plan d'action en développement

durable avec une majeure en environ-

nement (PADD-E) nous a encouragés

à le maintenir, et nous avons donc dû

remettre à plus tard la prolongation

d’une rue. » Dans le réaménagement de

l’artère commerciale principale de la ville, la rue Victoria,

des espaces de stationnement ont été sacrifiés pour

laisser place aux pistes cyclables promises par le plan.

À Sainte-Julie, dans le mont Saint-Bruno, un terrain de

12 hectares était « zoné blanc », destiné à la construction

résidentielle. La Ville a opté pour une action concertée

avec Nature-Action afin de préserver une aire naturelle

dans ce boisé : « Un parc est pas mal moins rentable

économiquement que la construction de résidences.

Il est toutefois très rentable sur le plan environnemental.

D’ailleurs, la population est très heureuse de ce choix,

pense Suzanne Roy. Un plan d’action permet aussi d’aller

plus loin dans nos mesures et de faire comprendre aux

citoyens les raisons derrière nos politiques parfois

restrictives. Les citoyens deviennent ainsi plus enclins

à participer et à faire des efforts. »

Certaines municipalités ont choisi de rendre compte de

leurs avancées devant la population, comme à Sainte-Julie

et à Salaberry-de-Valleyfield. « Le gros avantage de suivre

un plan ou une politique, c’est que notre progression

devient mesurable », croit Suzanne Roy. Le maire Denis

Lapointe abonde dans ce sens : « Ce plan nous oblige à

rendre des comptes ; chaque année, nous devons nous

noter sur la progression des actions. C’est un engagement

auprès de la population. » Ainsi, pour la première année

d’activité de son plan, Salaberry-de-Valleyfield recevait

une note de 90 %, et la seconde année, une note de 87 %.

En tout, 117 des 135 actions ont été réalisées ou sont en

voie de l’être. « Il nous faut ensuite expliquer pourquoi nous

n’avons pas réalisé telle action », précise Denis Lapointe.

Le secret de l’implantation de tels plans ? « Des petits pas

qui ne reculent pas, estime Suzanne Roy. Au lieu de pas

de géants, j’aime mieux faire de petits pas en m’assurant

que tout le monde est à l’aise pour créer des ancrages

solides. » Selon elle, l’administration et les élus doivent être

impliqués, ainsi que les citoyens et les organismes locaux :

« Aussitôt qu’un des quatre acteurs ne s’implique pas, il y

a un risque d’échec. » Michel Morin est du même avis :

« Sans l’adhésion et la consultation de la population, du

comité de pilotage et de l’administration, le plan reste un

projet vertueux qui repose sur une tablette. Tout le monde

doit avoir une compréhension de ce plan, comme si c’était

un plan d’affaires ou un plan stratégique. »

Combien coûte un PDD? Pour Salaberry-de-Valleyfield,

« ça ne coûte rien, affirme le maire. Il n’y a eu que peu de

nouvel argent investi. La majorité des projets s’appuient

sur des changements d’habitudes, des façons de cons-

truire et de prendre des décisions. Ce qu’on dépense, on

l’économise en papier, par exemple. Si le recyclage se fait

mieux, nous recevons de meilleures ristournes gouverne-

mentales ». Les techniciens en urbanisme qui patrouillaient

déjà pour inspecter les maisons ont de nouvelles cases à

cocher sur leurs fiches de rapport, des cases qui concernent

l’arrosage, l’entreposage des véhicules récréatifs, dont les

huiles risquent de contaminer les sols, etc. La municipalité

finance seulement le fonctionnement du comité de suivi

et paye le salaire d’une personne au sein des travaux

publics qui s’assure de la mise en œuvre et du suivi du plan.

« Les économies que nous obtenons compensent ces

frais amplement, et c’est sans compter l’amélioration de

la qualité de vie des citoyens qui, elle, n’a pas de prix »,

conclut Denis Lapointe.

ENJEUX

« »UN PDD ENTRAÎNE UN IMPORTANT CHANGEMENT DANS LA CULTUREMUNICIPALE. NOUS SOMMES HABITUÉS À FONCTIONNER EN SILO, SERVICE PAR SERVICE. LE PLAN OBLIGE LES GENS DU SERVICE DES INCENDIES À COLLABORER AVEC CEUX DES LOISIRS ET DES TRAVAUXPUBLICS SUR DES POINTS PRÉCIS. C’EST BON POUR TOUT LE MONDE.

- Michel Morin

SERGE DROLETCoordonnateur en environnementVille de Granby

PHOTO : VILLE DE GRANDY

Page 31: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

lrick Chérubin a profondément planté ses racines dans la

terre québécoise et est l’exemple même d’une intégration

parfaitement réussie. Maire d’Amos depuis 2002, cet Haï-

tien d’origine se destinait à la prêtrise lorsqu’il est venu au

Québec en 1970 afin de terminer ses études théolo-

giques. C’est alors que le destin a frappé, puisqu’il est de-

venu amoureux fou de celle qui allait

devenir sa femme et la mère de ses deux enfants.

Après son mariage en septembre 1971, M. Chérubin a

entamé des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières

où il a obtenu un baccalauréat en éducation, option scien-

ces religieuses. Ce faisant, il enseignait aussi les sciences

religieuses à la polyvalente du Cap-de-la-Madeleine.

« En 1973, j’ai postulé pour être professeur de catéchèse

à la Commission scolaire Harricana, en Abitibi. On m’a

offert le poste avec de belles conditions, et j’ai décidé

d’y aller pour un contrat de deux ans. Finalement, nous

ne sommes jamais repartis ! On dit que : “Qui a bu l’eau

d’Amos ne repart jamais ” ; c’est peut-être vrai après tout… »,

raconte Ulrick Chérubin.

L’APPEL DE LA POLITIQUE

Page 32: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

32 — Villes d’avenir – édition 2013

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Page 33: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

33Villes d’avenir – édition 2013 —

Le Québec,ami des aînés

de l’OMS qui lui annonce la nouvelle :

« Le Québec est un exemple pour de

nombreuses communautés dans le

monde et se démarque notamment

par ses actions précurseurs. »

Suzanne Garon a de quoi être fière. Car

c’est en grande partie grâce à son travail

à l’Université de Sherbrooke que le

Québec s’est taillé cette place. En 2005,

l’OMS, constatant le vieillissement accé-

léré de la population mondiale, a voulu

élaborer un guide mondial pour aider les

villes à prendre soin des plus âgés. La

professeure et ses collègues de l’Univer-

sité se mobilisent alors pour participer à

la réflexion, faisant ainsi de Sherbrooke

une des 33 villes internationales parti-

cipantes au réseau d’étude de l’OMS.

n effet, depuis la création du programme provincial

Municipalité amie des aînés (MADA) en 2008,

579 municipalités y ont adhéré. Ce programme, qui s’inscrit

dans le réseau international de l’Organisation mondiale

de la Santé (OMS) des villes amies des aînés, vise à mieux

intégrer les personnes âgées à la vie communautaire, en

créant des environnements urbains et des services adaptés.

Le succès de sa mise en œuvre dans la province a été

fulgurant, à un point tel que l’OMS a décidé d’élire la ville

de Québec hôtesse de la deuxième conférence interna-

tionale des villes amies des aînés, qui aura lieu du 9 au 11

septembre 2013, sous le thème « Vivre et vieillir ensem-

ble dans sa communauté ». À ce congrès sont attendus

des décideurs, des chercheurs, des aînés, des élus de

partout au monde qui discuteront des meilleures façons

d’adapter les villes aux besoins des plus âgés et de se

préparer au vieillissement mondial de la population. « Le

colloque sera un lieu où nous pourrons, ensemble, nous

demander comment développer de meilleurs infrastructures

et services et comment tous les acteurs ― administrationpublique, intervenants de la société, scientifiques, etc. ―peuvent mieux collaborer », explique Suzanne Roy,

mairesse de Sainte-Julie et représentante de l’Union des

municipalités du Québec au Carrefour action municipale

et famille.

Pourquoi le Québec ? « Pour sa position de leader inter-

national sur le projet », affirme sans hésitation Catherine

Ferembach, sous-ministre adjointe au Secrétariat aux aînés

au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Suzanne Garon, professeure à l’École de travail social de

l’Université de Sherbrooke, est tellement heureuse de ce

choix qu’elle nous lit à voix haute des extraits de la lettre

Par Binh An Vu Van

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DES ESPACES PUBLICS OÙ SE CÔTOIENT ADOLESCENTS ET PERSONNES ÂGÉES, DES JEUXPOUR AÎNÉS DANS LES PARCS MUNICIPAUX, DES TROTTOIRS EN BOIS, DES BIBLIOTHÈQUESMOBILES ET DES CENTAINES D’AUTRES INITIATIVES COMME CELLES-CI S’ORGANISENT DANSLES VILLES DU QUÉBEC ; ELLES SONT EN TRAIN DE FAIRE DE LA PROVINCE LA MEILLEUREAMIE DES AÎNÉS, VOIRE UNE DES MEILLEURES AU MONDE !

SUZANNE ROYMairesse de Sainte-Julie

CATHERINE FEREMBACHSous-ministre adjointe au Secrétariataux aînés au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)

SUZANNE GARONProfesseure à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke

ENJEUX

PHOTO : VILLE DE SAINTE-JULIE

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE CATHERINE FEREMBACH

PHOTO : GRACIEUSETÉ DE SUZANNE GARONVIVRE ET VIEILLIR

ENSEMBLE DANSSA COMMUNAUTÉ

Page 34: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

En octobre 2007, lors des consultations publiques sur les

conditions de vie des aînés, les chercheurs présentent

leurs résultats à madame Marguerite Blais, ministre

responsable des aînés. La ministre, séduite, en fait une

priorité et finance un projet d’expérimentation dans

sept municipalités pendant cinq ans, dont Granby,

Drummondville et Rimouski. « Le programme est arrivé au

bon moment, alors que le Livre blanc de l’Union des

municipalités du Québec rappelait l’importance du rôle

des municipalités pour relever le défi du changement

démographique », observe Suzanne Roy. En peu de temps,

grâce à cet investissement, le Québec devient un chef

de file du réseau international. D’ailleurs, en 2011, l’OMS

reprend le travail des chercheurs québécois comme

modèle pour son programme : « Le programme initial

de l’OMS était moins structuré. C’était davantage un

pense-bête. Nos recherches ont permis de conclure, par

exemple, qu’un comité de pilotage était une nécessité

pour une bonne mise en œuvre du programme », affirme

Suzanne Garon.

Le congrès sera notamment l’occasion de partager ce qui

fait le succès du Québec. « Le triumvirat de la formule

québécoise est le financement et le soutien de la province,

l’encadrement technique du Carrefour action municipale

et famille et finalement le conseil des scientifiques, qui

nous documente sur les meilleures pratiques et qui nous

fournit une réussite du programme, est aussi attribuable à

la création du réseau MADA, qui facilite le partage des bons

et des mauvais coups. » Suzanne Roy explique : « Nous avons

une trentaine de formateurs partout en région qui aident

les villes dans l’élaboration et l’implantation de leur plan

34 — Villes d’avenir – édition 2013

LE MADA AURA PROVOQUÉ DES MODIFICATIONSAUSSI ANODINES QUE DE CHANGER LA TEMPÉRA-TURE DES PISCINES DURANT CERTAINES HEURES, DE MODIFIER LES HEURES D’OUVERTURE DE CERTAINS SERVICES ET COMMERCES, MAIS AUSSIDES ENGAGEMENTS PLUS IMPORTANTS COMMEPROMOUVOIR UNE CULTURE DU CIVISME À L’ÉGARDDES AÎNÉS, METTRE EN PLACE DES TRAVERSES PIÉTONNIÈRES POUR PERSONNES À MOBILITÉ RÉDUITE OU OFFRIR DES SÉANCES D’INFORMATIONPOUR COMBATTRE L’ISOLEMENT SOCIAL.

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Page 35: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

35Villes d’avenir – édition 2013 —

Le Longueuil de demain, c’est Longueuil 3.0. Cela implique de faire les choses autrement, de développer mieux et en partenariat. Pour faire les choses autrement, il est nécessaire de mettre à

contribution tous les acteurs de notre communauté dans nos projets. Pour développer mieux, il faut penser et agir selon les principes qui guident le développement durable. Pour développer en partenariat, il faut faire preuve d’audace et de créativité pour soutenir nos entreprises et en attirer de nouvelles. Cela générera de la richesse et des emplois pour les citoyens, car une ville, aussi belle et prospère soit-elle, c’est d’abord et avant tout des gens.

LONGUEUIL 3.0

CAROLINE ST-HILAIRE Mairesse de Longueuil

d’action. Ils ont tous reçu la formation de Suzanne Garon,

sur les manières de mettre en place le processus. » Le

MADA aura provoqué des modifications aussi anodines

que de changer la température des piscines durant cer-

taines heures, de modifier les heures d’ouverture de

certains services et commerces, mais aussi des engage-

ments plus importants comme promouvoir une culture

du civisme à l’égard des aînés, mettre en place des

traverses piétonnières pour personnes à mobilité réduite

ou offrir des séances d’information pour combattre

l’isolement social.

Au cours de cette conférence internationale, le Québec

en aura beaucoup à partager, mais aussi à apprendre :

« Les Français ont une longueur d’avance sur les habitations

intergénérationnelles. Par exemple, des résidences d’aînés

sont jumelées avec des résidences d’étudiants. Ces derniers

payent moins cher, mais doivent en retour aider une famille

de personnes âgées. En contrepartie, la France aimerait

s’inspirer de la façon dont nous misons sur les réseaux »,

observe Suzanne Garon. À l’heure où cet article part sous

presse, la programmation du congrès n’est pas encore

établie ; tous les espoirs sont encore permis : « Si tout se

passe comme prévu, nous pourrons découvrir l’approche

irlandaise, ainsi que celle des villes de Hong Kong et de

New York, pilotée par des aînés. Il sera intéressant aussi

de comprendre ce qui s’est passé en Australie, où le pro-

gramme s’est moins bien développé pour des raisons

politiques. » Les organisateurs attendent également la venue

du ministre des aînés de la Chine et celui de la France.

Enfin, une autre raison qui fait du Québec l’hôte parfait

pour cette conférence : la population de la province est

celle qui vieillit le plus rapidement au monde, après le Japon.

En ce moment, les personnes âgées de plus de 65 ans

sont plus nombreuses que celles de 15 ans et moins. La

proportion d’aînés atteindra son apogée en 2031, où elle

représentera 26 % de la population. « En trouvant des

moyens d’encourager les personnes âgées à intégrer

la communauté, conclut Suzanne Garon, nous réaliserons

qu’elles sont en fait une grande richesse et une force

pour les municipalités. »

Page 36: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

PHOTO : ISTOCKPHOTO PAR DIGITALSKILLET

Page 37: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

37Villes d’avenir – édition 2013 —

ImmigrationDes régions ouvertes

sur le monde

très hospitalière ; pourtant, à l’époque,

nous étions la seule famille noire »,

souligne M. Chérubin.

En 1994, tout en continuant son travail

d’enseignant, il décide de faire le saut

en politique municipale. Élu conseiller

municipal la même année, il est réélu

en 1998 et se présente au poste de

maire en 2002. Il remporte les élections,

décroche un deuxième mandat en 2005,

puis un troisième en 2009.

MAIN-D’ŒUVRE RECHERCHÉEAmos est une municipalité de 12 700

habitants qui compte peu d’immigrants,

selon les dires de son maire, mais qui

n’en demeure pas moins une ville ouverte.

« Les immigrants sont bien accueillis.

D’ailleurs, nous misons de plus en plus

sur les nouveaux arrivants pour augmen-

ter notre population et ainsi répondre aux

besoins de main-d’œuvre de la région »,

indique M. Chérubin.

Preuve en est que le McDonald’s d’Amos

et celui de Val-d’Or ont embauché une

vingtaine de personnes originaires du

Maroc en août 2012. Avec le boom minier

que connaissent les régions ressources

depuis les dernières années, les travail-

leurs viennent à manquer, notamment

dans le commerce de détail, la restaura-

tion, l’hébergement, etc. « Les jeunes qui

lrick Chérubin a profondément planté ses racines

dans la terre québécoise et est l’exemple même d’une

intégration parfaitement réussie. Maire d’Amos depuis

2002, cet Haïtien d’origine se destinait à la prêtrise

lorsqu’il est venu au Québec en 1970 afin de terminer ses

études théologiques. C’est alors que le destin a frappé,

puisqu’il est devenu amoureux fou de celle qui allait

devenir sa femme et la mère de ses deux enfants.

Après son mariage en septembre 1971, M. Chérubin a

entamé des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières

où il a obtenu un baccalauréat en éducation, option scien-

ces religieuses. Ce faisant, il enseignait aussi les sciences

religieuses à la polyvalente du Cap-de-la-Madeleine.

« En 1973, j’ai postulé pour être professeur de catéchèse

à la Commission scolaire Harricana, en Abitibi. On m’a

offert le poste avec de belles conditions, et j’ai décidé

d’y aller pour un contrat de deux ans. Finalement, nous

ne sommes jamais repartis ! On dit que : “Qui a bu l’eau

d’Amos ne repart jamais ” ; c’est peut-être vrai après tout… »,

raconte Ulrick Chérubin.

L’APPEL DE LA POLITIQUEProfesseur d’enseignement religieux à l’école Saint-Viateur,

il poursuit sa carrière à l’école secondaire La Calypso

où il cumule les tâches d’enseignant en sciences religieuses

et d’animateur de pastorale. Entre-temps, sa femme a

achevé une formation d’infirmière auxiliaire et a égale-

ment trouvé un emploi. La petite famille s’est donc très

bien intégrée à son nouvel environnement.

« On a rencontré des gens qui nous ont aidés, acceptés,

et nous avons créé notre réseau d’amis. Amos est une ville

Par Emmanuelle Gril

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ULRICK CHÉRUBINMaire d’Amos

BIEN QUE LA PLUPART DES IMMIGRANTS CHOISISSENT DE S’ÉTABLIR DANS LES CENTRES URBAINS, EN PARTICULIER À MONTRÉAL,CERTAINS DÉCIDENT DE SORTIR DES SENTIERS BATTUS ET OPTENT POUR DES RÉGIONS PLUS ÉLOIGNÉES. CAR DES PERSPECTIVESD’EMPLOI, LOIN DES GRANDES VILLES, IL Y EN A !

»«LES IMMIGRANTS SONT BIEN ACCUEILLIS. D’AILLEURS, NOUSMISONS DE PLUS EN PLUS SUR LES NOUVEAUX ARRIVANTS POURAUGMENTER NOTRE POPULATIONET AINSI RÉPONDRE AUX BESOINSDE MAIN-D’ŒUVRE DE LA RÉGION.

- Ulrick Chérubin

ENJEUX

PHOTO : VILLE D’AMOS

Page 38: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

38 — Villes d’avenir – édition 2013

pourraient travailler dans l’industrie des services préfèrent

œuvrer dans le secteur minier, où ils sont mieux rémunérés »,

indique Ulrick Chérubin.

Devant cette pénurie de main-d’œuvre, Isabelle Leblanc,

propriétaire du McDonald’s d’Amos et de celui de Val-d’Or,

a décidé de prendre le taureau par les cornes et de se

tourner vers l’immigration. « Nous avons passé un grand

nombre d’annonces pour trouver des employés locale-

ment, mais sans succès. J’ai donc fait affaire avec une

agence canadienne qui m’a assistée dans toutes mes

démarches pour trouver des employés à l’étranger »,

explique Mme Leblanc.

Les 21 employés sont originaires de Casablanca, Moham-

media et Marrakech, ils parlent français et possèdent de

l’expérience en restauration, un avantage pour Mme Leblanc

qui a enfin pu pourvoir aux postes vacants. Selon elle,

l’intégration se déroule très bien, et elle travaille à faire en

sorte que les conjoints et les enfants puissent bientôt

venir s’établir au Québec. C’est d’ailleurs elle qui a trouvé

à ses employés venus du Maroc des appartements où ils

vivent en colocation. « L’hiver n’a pas été facile, mais nous

avons fait des activités avec eux, comme de la pêche sur

la glace. Ils adorent la qualité de vie à Amos. Pas de pollu-

tion, pas d’embouteillage, un environnement sécuritaire…

C’est clair qu’il y a de la place et des emplois pour les

nouveaux arrivants ici», s’exclame-t-elle, enthousiaste.

SERGE LÉVESQUEMaire de Sept-Îles

»«NOUS AVONS PASSÉ UN GRAND NOMBRE D’ANNONCES POUR TROUVER DES EMPLOYÉS LOCALEMENT, MAIS SANSSUCCÈS. J’AI DONC FAIT AFFAIRE AVEC UNE AGENCE CANADIENNE QUI M’A ASSISTÉE DANS TOUTES MES DÉMARCHES POUR TROUVER DES EMPLOYÉS À L’ÉTRANGER.

- Isabelle Leblanc

PHOTO : VILLE DE SEPT-ÎLES

ISABELLE LEBLANCPropriétaire des restaurants McDonald’s d’Amos et de Val-d'Or

DES CANDIDATS COURTISÉSLa problématique du recrutement de main-d’œuvre ne se

pose pas qu’en Abitibi. D’autres régions, en particulier

celles qui profitent du boom minier, peinent aussi à trouver

des candidats pour pourvoir à certains postes. C’est notam-

ment le cas de Sept-Îles où, en janvier 2012 par exemple,

le McDonald’s a embauché une douzaine de Philippins

par l’intermédiaire d’un programme pancanadien de

recrutement à l’étranger.

Au Canadian Tire de la ville, on cherche aussi à faire venir

des immigrants originaires de l’île Maurice. Le propriétaire

du commerce, Mario Larochelle, est actuellement engagé

dans le processus administratif nécessaire pour leur venue.

« La présence des immigrants est de plus en plus visible,

indique le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque. À la Ville,

nous avons d’ailleurs embauché au cours des 18 derniers

mois deux personnes originaires du Maghreb et une autre

venant de Colombie. » Signe de cet intérêt croissant, la

ministre Diane de Courcy a aussi annoncé fin janvier

la création d’un nouveau poste d’agent de développement

nordique afin de favoriser l’installation d’immigrants dans

la région de la Côte-Nord.

À l’instar d’Ulrick Chérubin, M. Lévesque fait valoir que

la main-d’œuvre manque à l’appel. « Plusieurs projets

miniers dans la région accaparent les travailleurs. Ils offrent

de bonnes conditions sur le plan des salaires et des avan-

tages sociaux et, en été, ils embauchent aussi les étudiants.

Par conséquent, des employeurs du secteur du commerce

de détail et de la restauration, par exemple, ont de la

difficulté à trouver des travailleurs », explique-t-il.

Les perspectives et les occasions d’emploi ne manquent

donc pas en région pour les immigrants prêts à tenter

l’aventure.

ENJEUX

PHOTO : GRACIEUSETÉ D’ISABELLE LEBLANC

Page 39: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Tribune des maires et mairesses

LA TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES

OFFRE UNE OCCASION UNIQUE POUR LES

MUNICIPALITÉS DU QUÉBEC DE FAIRE VALOIR

LEURS DIFFÉRENTS ATOUTS AUPRÈS DES

INVESTISSEURS ET DES GENS D’AFFAIRES, ET

DE MONTRER À QUEL POINT LA QUALITÉ DE VIE,

UN FACTEUR DÉTERMINANT POUR LA RÉTEN-

TION DE LA MAIN-D’ŒUVRE, DEMEURE UNE

PRIORITÉ DE TOUS LES INSTANTS. ACCUEILLIR

LES FAMILLES ET LES AÎNÉS, MARIER CULTURE

ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, OPTIMISER

LE TRANSPORT EN COMMUN, DENSIFIER DES

SECTEURS STRATÉGIQUES DE LEUR TERRITOIRE,

LIMITER LES HAUSSES DE TAXE TOUT EN

PRÉSERVANT DES SERVICES AUX PERSONNES

DE QUALITÉ ET MISER SUR LE DÉVELOPPEMENT

DURABLE ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES,

TELS SONT LES DÉFIS ET LES PRÉOCCUPA-

TIONS DES VILLES D’AUJOURD’HUI

AU QUÉBEC. NOUS VOUS PRÉ-

SENTONS SIX D’ENTRE ELLES.

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DOSSIER PROMOTIONNEL

Page 40: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

40 — Villes d’avenir – édition 2013

TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES

PÔLE D’INNOVATION EN MATIÈRE D’ÉCOÉNERGIES,VARENNES SE DÉMARQUE PARMI LES VILLESMOYENNES (ENVIRON 20 000 HABITANTS) QUÉBÉ-COISES COMME L’UNE DES MUNICIPALITÉS OFFRANTACTUELLEMENT LE PLUS DE TERRAINS INDUSTRIELS.SON NOVOPARC ACCUEILLE PLUSIEURS ENTREPRISESD’ENVERGURE, COMME ACIER PICARD, TRANSPORTROBERT, AINSI QU’ÉTHANOL GREENFIELD, QUI Y EXPLOITE LA SEULE USINE DE FABRICATIOND’ÉTHANOL À BASE DE MAÏS AU QUÉBEC.

« Grâce à l’acquisition en 2009 des neuf

millions deux cent mille pieds carrés de

terrains appartenant à Hydro-Québec

sur le territoire de Varennes, nous avons

pu agrandir le parc industriel afin d’ac-

cueillir de nouvelles entreprises, précise

Martin Damphousse, maire de Varennes.

Nous avions planifié de développer

les nouveaux espaces sur une période

de 10 ans, mais en 15 mois à peine, la

moitié des nouveaux terrains ont été

vendus, et sur certains, la construction

était déjà terminée ! »

Parmi les projets en cours qui s’inscrivent dans les éco-

énergies, citons celui de l’usine de biométhanisation qui

produira du méthane à partir des déchets de table et des

résidus verts de 27 municipalités environnantes. La

Société d’économie mixte de l’est de la Couronne Sud

(SÉMECS), présidée par le maire Martin Damphousse,

est le maître d’œuvre de ce projet. On planifie que l’usine

démarrera ses activités en 2015. Mentionnons que

Varennes est la première ville membre de l’organisme

Écotech Québec, qui représente la grappe des techno-

logies propres québécoises.

Ce parti pris écoénergétique n’a pas échappé aux

recherchistes de l’équipe de la série Discover Canada de

l’émission de télévision Today in America. Son animateur

Terry Bradshaw a présenté, en janvier 2013, un reportage

sur Varennes mettant en valeur les orientations vertes

et le dynamisme de la ville.

Mais Varennes a encore de l’ambition… La Ville négocie

actuellement l’acquisition de vastes terrains à vocation

industrielle de près de 20 millions de pieds carrés, qui

viendront enrichir le bassin de terrains disponibles

VarennesUn potentiel de croissance bien planifié

La basilique Sainte-Anne de VarennesUne vue aérienne de Varennes

«»NOUS AVIONS PLANIFIÉ DE DÉVELOPPER LES NOUVEAUX ESPACES SUR UNE PÉRIODE DE 10 ANS, MAIS EN 15 MOIS À PEINE, LA MOITIÉ DES NOUVEAUX TERRAINS ONT ÉTÉVENDUS, ET SUR CERTAINS, LA CONSTRUCTION ÉTAIT DÉJÀ TERMINÉE !

- Martin Damphousse

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41Villes d’avenir – édition 2013 —

Pour en savoir pluswww.ville.varennes.qc.ca

Malgré le manque de terrains,

Varennes a réussi à intégrer environ

1 000 nouveaux logements depuis

trois ans. Dernière réalisation, Le

Sommet, un projet qui comprend

192 unités construites sur un site

commercial occupé auparavant par

Riendeau Sport à l’entrée de la ville.

Compte tenu de l’arrivée de nouvelles

entreprises, Varennes veut encourager

des projets résidentiels dans des

zones laissées plus ou moins à l’aban-

don ou qui se cherchent une nouvelle

vocation. « Les entreprises créent

des emplois qui attirent les jeunes

familles et les motivent à venir s’éta-

blir à Varennes, fait valoir Martin

Damphousse. Nous ne pouvons pas

nous permettre de négliger le dévelop-

pement résidentiel. »

Varennes a la chance d’être située sur un emplacement

exceptionnel le long des rives du fleuve et de s’enor-

gueillir d’un riche patrimoine historique et religieux.

Fondée en 1672, soit à peine 30 ans après Montréal, elle

possède plusieurs bâtiments prestigieux, dont la basi-

lique Sainte-Anne de Varennes qui se dresse au centre-

ville et qui abrite depuis 2010 les restes de sainte

Marguerite d’Youville, la fondatrice des Sœurs Grises née

à Varennes en 1701.

« Varennes dispose de plusieurs atouts pour progresser,

conclut Martin Damphousse. Non seulement nous

avons de vastes terrains industriels situés stratégique-

ment près des grandes voies de communication et plu-

sieurs grappes industrielles actives en développement

durable, mais nous bénéficions aussi d’une situation

magnifique sur le Saint-Laurent et d’un riche passé que

nous voulons mettre davantage en valeur au cours des

prochaines années. Nous soignons également la multi-

plication d’espaces verts et d’équipements sportifs afin de

répondre aux besoins des nombreuses jeunes familles qui

habitent ici. »

destinés aux entreprises et offrir de nouvelles possibilités

pour la croissance économique de Varennes.

« L’expansion de nos espaces industriels ne répond pas

seulement à une demande des entreprises qui désirent

s’installer non loin de Montréal, mais elle nous permet

aussi de ne pas augmenter notre taux d’imposition pour

les résidents de la ville, ajoute Martin Damphousse. Nos

derniers résultats nous ont même permis de réduire

notre dette de 20 % au cours de la dernière année. »

UNE SITUATION ENVIABLEVarennes peut ainsi compter sur de nouvelles recettes

pour augmenter son offre de services aux citoyens et

revitaliser des secteurs bâtis grâce à une judicieuse

politique de densification. « Nous devons tirer parti des

secteurs urbains de Varennes, car nous sommes adossés

aux terres agricoles d’un côté et bordés par le fleuve

Saint-Laurent de l’autre côté. Il n’y a plus de terrains

vacants sur notre territoire de 94 km2 », explique le maire.

Le projet Le Sommet à Varennes

MARTIN DAMPHOUSSEMaire de VarennesPH

OTO : VILLE DE VARENNES

ILLUSTRATION : URBAN IMMERSIVE

Page 42: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

— Villes d’avenir – édition 201342

DEPUIS CINQ ANS, CANDIAC ACONNU UNE AUGMENTATION DEPRÈS DE 25 % DE SES RÉSIDENTS.SES NOMBREUX INVESTISSEMENTSDANS LES INFRASTRUCTURESSPORTIVES ET CULTURELLES ETSA SITUATION STRATÉGIQUE AUCARREFOUR DES AUTOROUTES15 ET 30 EXPLIQUENT SON POU-VOIR D’ATTRACTION AUPRÈS DESFAMILLES ET DES ENTREPRISES.

« Nous sommes situés à 25 minutes

des États-Unis et à 15 minutes du

centre-ville de Montréal, explique

le maire Normand Dyotte, sans

compter que notre territoire est

également traversé par les lignes

ferroviaires du CP et du CN. Notre

localisation figure parmi nos princi-

paux atouts et inspire notre volonté

que Candiac fasse partie de l’équa-

tion dans l’élaboration d’un pôle

logistique de grande importance

sur la Rive-Sud. »

Les abords de l’autoroute 30, le long du parc industriel

Champlain, sont des espaces à fort potentiel pour Candiac,

tout comme le secteur de la gare et du Carrefour

Candiac, le centre commercial situé à l’angle de l’A15 et

de l’A30. La Ville désire en accélérer le développement

en misant sur une approche TOD (Transit Oriented

Development) pour mettre en place un projet structurant

à la fois résidentiel et commercial. Le plan directeur du

TOD sera dévoilé au cours de 2013. « Candiac fait partie

des sept villes retenues par la Communauté métropo-

litaine de Montréal pour y réaliser un projet pilote de

quartier de type TOD, précise Normand Dyotte. Nous

en ferons un lieu convivial, qui réunit tous les services

essentiels au bien-être des résidents et à la mixité des

usages qui est maintenant recherchée en dévelop-

pement urbain. »

DES INVESTISSEMENTS CENTRÉS SUR LA QUALITÉ DE VIEDepuis 10 ans, Candiac n’a pas ménagé ses efforts en

vue d’améliorer le cadre naturel et bâti de son territoire.

La Ville a consacré 33 M$ à la réfection des rues et des

trottoirs et poursuit ses investissements chaque année

dans ce sens. Elle prévoit d’ailleurs refaire une partie

du boulevard Marie-Victorin au coût de 4 M$ en 2014.

Elle a aussi investi 15 M$ dans ses parcs, notamment en

consolidant ses équipements au parc Haendel, en amé-

nageant un amphithéâtre naturel au parc André-J.-Côté,

situé aux abords du fleuve Saint-Laurent, en ajoutant

plusieurs jeux d’eau et en construisant un terrain

synthétique de soccer/football au parc Fernand-Seguin.

L’ouverture de la passerelle piétonnière/cycliste, reliant

les parcs Haendel et Cherbourg, a incité la Ville à conce-

voir un nouvel aménagement paysager des entrées

de ces parcs ; elle en a profité pour mettre en place de

nouveaux équipements, tel un parcours-santé dans le

parc Cherbourg.

Dans un récent sondage mené auprès de ses citoyens,

ceux-ci ont manifesté un grand intérêt pour la valorisa-

tion des berges. « Le conseil municipal souhaite rendre

ces espaces encore plus accessibles afin que tous

CandiacUne ville en croissance qui séduit par sa qualité de vie

PHOTO : GASTON LAM

ONTAGNE

NORMAND DYOTTEMaire de Candiac

Une vue du parc Haendel

TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES

PHOTO : VILLE DE CANDIAC

Page 43: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

Villes d’avenir – édition 2013 — 43

Pour en savoir pluswww.ville.candiac.qc.ca

La mobilité représente un autre secteur qui a un impact

positif auprès des résidents et des entreprises. Candiac

revoit en 2013 son réseau de transport collectif afin

d’améliorer les temps de parcours et de tenir compte

du futur stationnement incitatif de 225 places de

l’Agence métropolitaine de transport à l’entrée de la ville,

à la croisée de l’autoroute 15 et du boulevard Taschereau.

À la veille de dévoiler son plan stratégique 2013-2028,

Candiac a une bonne idée des orientations qui guideront

sa croissance au cours des 15 prochaines années.

Profitant d’un des taux de taxation parmi les plus bas de

la Couronne Sud, Candiac possède tous les atouts pour

séduire les clientèles de jeunes familles et d’entreprises

qui recherchent un environnement alliant qualité de vie

et potentiel de croissance.

puissent profiter d’équipements sportifs, touristiques

et culturels dans ces aires qui incitent à la détente et à

la relaxation, ajoute Normand Dyotte. L’aménagement

de sentiers de promenade et de pistes cyclables favorise

un environnement sain et de bonnes habitudes de vie.

C’est ce que recherchent de plus en plus les citoyens. »

Le couvert végétal est particulièrement soigné à Candiac.

La ville sous les arbres, comme l’indique la signature de

la municipalité, compte plus de 15 000 arbres sur les

terrains publics. Candiac est également très fière d’avoir

remporté en 2012 son quatrième Fleuron dans le cadre

du concours Les Fleurons du Québec. « Nous le devons à

notre équipe chevronnée en horticulture et aux nombreux

citoyens qui embellissent leur environnement avec soin,

année après année », fait valoir Normand Dyotte.

Sur le plan immobilier, Candiac a adopté une approche

exigeante auprès des promoteurs et des constructeurs

au moyen de plans d’implantation et d’intégration

architecturales élaborés par son Service de planification

et de développement du territoire. En privilégiant des

constructions qui apportent une valeur ajoutée au

patrimoine bâti de Candiac, la Ville mise sur le pouvoir

d’attraction d’un développement harmonieux. Résultat :

l’évaluation foncière est passée de 590 M$ en 2000 à

près de 2,9 G$ en 2013, soit une augmentation de

presque 500 % en 12 ans.

« »L’AMÉNAGEMENT DE SENTIERS DE PROMENADE ET DE PISTES CYCLABLES FAVORISE UN ENVIRONNEMENT SAIN ET DE BONNES HABITUDES DE VIE. C’EST CE QUE RECHERCHENT DE PLUS EN PLUS LES CITOYENS.

- Normand Dyotte

Une autre vue du parc HaendelUne autre vue du parc Haendel

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Page 44: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

44 — Villes d’avenir – édition 2013

DEUXIÈME VILLE EN IMPORTANCE DE L’ESTRIE,MAGOGVIENT DE TERMINER UN PROCESSUS DE PLANIFICATIONSTRATÉGIQUE MAJEUR AVEC L’ENSEMBLE DE SES PARTE-NAIRES ET DE SES CITOYENS. PARMI SES PROJETS, MAGOGMISE BEAUCOUP SUR LE DÉPLOIEMENT D’UN RÉSEAU DEFIBRES OPTIQUES OUVERT ET PUBLIC QUI EN FERA UNE« VILLE INTELLIGENTE » (SMART CITY) AU QUÉBEC.

MAGOG, VILLE « INTELLIGENTE »« Magog avait besoin de se reposition-

ner et de diversifier son économie afin

de compenser le déclin sur son territoire

d’industries traditionnelles comme

l’automobile, l’imprimerie et le textile,

explique la mairesse Vicki May Hamm.

Nous avons donc cherché à développer

un créneau distinctif qui canaliserait

nos efforts de revitalisation au cours

des prochaines années. Après réflexion,

nous avons choisi de miser sur les tech-

nologies de l’information vertes afin

de devenir la première ville intelligente

verte de type living lab au Québec. »

Ce projet s’est concrétisé par la décision d’implanter un

puissant réseau de fibres optiques ouvert et à très large

bande passante (FTTH pour Fiber To The Home) et d’en

confier la réalisation à Magog Technopole, un organisme

à but non lucratif. « Le réseau FTTH sera relié directe-

ment à toutes les résidences et entreprises de la ville,

précise Me Michel Lamontagne, président du conseil de

Magog Technopole. Ce sera un réseau ouvert et public,

réalisé en partenariat public-privé (PPP). Nous voulons

implanter un environnement de télécommunications

d’avant-garde qui permettra d’informatiser une large

panoplie de services aux citoyens et qui ouvrira de nou-

velles possibilités aux entreprises. »

Magog Technopole vise à faire de Magog un centre

d’excellence sur les villes durables et misera sur les

vecteurs de l’éducation, du développement durable et

de la santé pour attirer des entreprises et des travail-

leurs. Le déploiement du réseau FTTH fera de Magog

un incubateur qui servira à tester et à implanter des

solutions d’avenir, comme la gestion de la circulation

et de la consommation énergétique à distance, des

soins de santé à domicile, des services de domotique…

MagogUne ville « intelligente » et verte

VICKI MAY HAMMMairesse de Magog

L'église Sainte-Marguerite-Marie a été convertie pour devenir la Bibliothèque Memphrémagog La plage urbaine de Magog

TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES

PHOTO : VILLE DE MAGOG

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Page 45: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

45Villes d’avenir – édition 2013 —

Pour en savoir plusVille de Magog : www.ville.magog.qc.caSur le plan stratégique : www.imaginonsdemain.comSur Magog Technopole : www.magogtechnopole.com

« Nous avons la chance de pouvoir

compter sur un bon nombre de citoyens

qui s’impliquent dans la vie municipale,

déclare Mme Hamm. Il est important

d’obtenir leur opinion sur ce qui doit

être fait à court terme, car nous devons

donner un ordre de priorité à nos actions. Cette planifi-

cation stratégique est l’affaire de toute la communauté,

et elle ne relève pas uniquement de la municipalité. »

Magog, dont la nouvelle signature est Créative de nature,

envisage l’avenir avec confiance. Son parc industriel

offre encore de beaux emplacements pour accueillir de

nouvelles entreprises. Et même si le projet du réseau FTTH

demeure un chantier extrêmement porteur sur le plan

économique, Magog ne renie pas son identité de ville

touristique et de pôle sportif en raison de sa situation

géographique sur les rives du lac Memphrémagog et près

des montagnes.

Forte de son approche tournée vers le client, Magog

continuera d’offrir des services et un environnement de

qualité aux résidents et aux entreprises qui s’y installent.

« Magog demeure une ville de services et un carrefour

important sur le plan du commerce de détail auprès de

la population de la MRC Memphrémagog, fait valoir

Mme Hamm. Devenir une ville “intelligente” aura des

impacts non seulement sur notre développement

économique, mais aussi sur toutes les facettes de la vie

de la communauté. Nous faisons le pari que ce position-

nement sera bénéfique à tous les points de vue. »

Le centre-ville de Magog s'anime pendant la Fête des vendanges Magog-Orford

« »COMME MAGOG EST PROPRIÉTAIRE DE SON PROPRE RÉSEAU DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ (HYDRO-MAGOG),LA MISE EN PLACE DE L’INFRASTRUCTURE DE FTTH SERA DE BEAUCOUP SIMPLIFIÉE. NOTRE OBJECTIF EST QUE LESTRAVAUX PUISSENT DÉMARRER À LA FIN DE L’ANNÉE 2013.

- Vicki May Hamm

Compte tenu de la largeur de la bande passante dispo-

nible, les possibilités sont infinies. La proximité de

l’Université de Sherbrooke fournit un bassin intéressant

de professionnels et d’entrepreneurs en technologies

de l’information, tout comme la présence de l’hôpital de

Magog, le plus important employeur de la ville, qui génère

une masse critique intéressante d’entreprises et de

travailleurs dans le domaine des services de santé.

« Comme Magog est propriétaire de son propre réseau

de distribution d’électricité (Hydro-Magog), la mise en

place de l’infrastructure de FTTH sera de beaucoup sim-

plifiée, ajoute Vicki May Hamm. Notre objectif est que

les travaux puissent démarrer à la fin de l’année 2013. »

D’IMPORTANTS INVESTISSEMENTS POUR VALORISER LE PATRIMOINE NATUREL ET BÂTIAu cours de la dernière année, Magog et ses partenaires

des autres paliers de gouvernements ont réalisé plusieurs

projets qui ont eu un fort impact sur la qualité de vie des

résidents. La transformation de l’église Sainte-Marguerite-

Marie, dans le quartier des Tisserands, en une bibliothèque

moderne (un investissement de 10,6 M$), la réalisation du

Centre d’interprétation des marais (4 M$) et la rénovation

et la mise en place de nouveaux plateaux sportifs à

l’école secondaire La Ruche (au coût de 23 M$) ont permis

à Magog de mettre à niveau son offre touristique et de

loisirs. Mentionnons également des travaux d’implanta-

tion d’une nouvelle technologie à l’usine de filtration d’eau

potable de 16 M$ afin d’assurer une meilleure qualité de

l’eau et l’aménagement d’un quai au coût de 2,8 M$

pour accueillir un nouveau bateau de croisière sur le lac.

LE PLAN STRATÉGIQUE : POUR UNE VISION À LONG TERMEAu moyen de tables de travail regroupant des citoyens,

des entreprises établies sur son territoire et des gestion-

naires municipaux, Magog élabore en 2013 un plan

d’action détaillé qui priorisera les interventions des

prochaines années dans le cadre des neuf orientations

de son plan stratégique intitulé Imaginons demain.

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Page 46: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

46 — Villes d’avenir – édition 2013

«La sécurité est un bien commun

essentiel au développement, affir-

me la mairesse Chantal Deschamps.

C’est aussi un enjeu économique :

pas de prospérité sans un milieu de

vie sûr et harmonieux. »

Après avoir connu une impression-

nante croissance urbaine au cours

des 15 dernières années, Repentigny,

cinquième ville en importance au sein

de la Communauté métropolitaine de

Montréal, est maintenant interpellée

par des enjeux de développement

et de renouvellement urbain. « Pour

améliorer ou maintenir le sentiment

de sécurité dans les villes, la réponse

la plus utilisée a été trop souvent

limitée à l’action des services de

police. La solution se trouve plutôt dans la capacité de

penser la ville comme un ensemble intégré », explique

Chantal Deschamps.

UNE NOTION QUI RENVOIE À DE NOMBREUX DOMAINES D’INTERVENTIONLa sécurité urbaine est définie comme l’ensemble des

éléments qui contribuent à rendre un milieu de vie plus

sûr et à réduire et prévenir la délinquance, la violence,

les risques et l’insécurité. Dans cette perspective, cette

notion va bien au-delà de la sécurité publique.

En effet, elle appelle à une contribution de l’ensemble

des services municipaux, incluant l’aménagement du

territoire, l’urbanisme et les permis, les travaux publics,

la culture, les sports et les loisirs, la vie communautaire

ainsi que les communications avec les citoyens. Par

exemple, quand l’équipe municipale entreprend la

rénovation d’un parc, de nombreux éléments sont

RepentignyInvestir dans la sécurité urbaine

Le parc Chamberland

CHANTAL DESCHAMPSMairesse de Repentigny

La rue Notre-Dame au centre-ville de Repentigny

TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES

REPENTIGNY EST RÉGULIÈREMENT CITÉE DANS LA PRESSE NATIONALE COMME UNE « VILLE QUÉBÉCOISE OÙIL FAIT BON VIVRE » (MONEYSENSE, 2012). LA QUALITÉ DE VIE ET, NOTAMMENT, LE FORT SENTIMENT DESÉCURITÉ QUI Y RÈGNE EXPLIQUENT CETTE SITUATION. ARRIVÉE À MATURITÉ, REPENTIGNY S’EST RÉCEMMENTDONNÉ UNE POLITIQUE DE SÉCURITÉ URBAINE AFIN DE FAIRE DE LA SÉCURITÉ UN AVANTAGE COMPARATIFPOUR SES RÉSIDENTS.

PHOTO : VILLE DE REPENTIGNY

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Page 47: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

47Villes d’avenir – édition 2013 —

désormais pris en compte pour préserver la sécurité des

usagers : éclairage, modules de jeux pour enfants équipés

de sols souples, identification adaptée aux différentes

tranches d’âge, pentes adoucies et cheminements

revisités pour des liaisons physiques et visuelles sécuri-

taires dégagées, etc.

UNE DÉMARCHE QUI S’APPUIE SUR LA CONSULTATIONLes deux années de travail qui ont précédé l’adoption

de la Politique de sécurité urbaine ont été ponctuées de

consultations ayant permis de mobiliser des citoyens,

des gens d’affaires, des enseignants, des professionnels

de la santé, des travailleurs de rue et des jeunes : « Les

Repentignoises et les Repentignois connaissent mieux

que quiconque la ville dans laquelle ils vivent. La sécurité

est une préoccupation quotidienne, et ils ont tous une

opinion sur le sujet. Alors, pourquoi se passer de leur

expertise ?, soulève Mme Deschamps. Aussi bien dans

nos démarches pour élaborer la Politique de sécurité

urbaine que pour celles entourant notre troisième plan

stratégique ou notre plan directeur des parcs et espaces

verts, nous nous sommes rendu compte que la ville

dans laquelle nous vivrons demain sera radicalement

différente de celle que nous connaissons aujourd’hui.

Le meilleur moyen de construire une ville d’avenir, c’est

de travailler à partir des attentes de ses habitants. »

LA SÉCURITÉ, MOTEUR DE GAINS ÉCONOMIQUESÀ Repentigny, on croit qu’une politique de sécurité

urbaine permet de construire une vision commune que

partagent l’ensemble des services municipaux et les

autres intervenants institutionnels et communautaires.

Elle canalise leurs énergies vers la réalisation d’actions

concrètes et concertées contribuant à améliorer la

sécurité au quotidien. Une telle politique, qui favorise

le développement de l’esprit civique et l’engagement

citoyen, vise plusieurs objectifs :

> renforcer la sécurité dans toutes les dimensions de

l’aménagement urbain ;

> adapter les services offerts par la municipalité, entre

autres en matière de sports, de loisirs et de culture,

afin de contribuer à favoriser l’inclusion sociale ;

> encourager la responsabilisation et l’engagement des

citoyens à l’égard de la sécurité dans leur milieu de vie,

à l’échelle de leur quartier ;

> mobiliser les partenaires institutionnels et communau-

taires autour d’une action concertée en faveur de la

sécurité et de la prévention.

Chantal Deschamps fait valoir qu’innovation sociale

et innovation économique sont intimement liées :

« La Politique de sécurité urbaine en est un bel exemple.

Des espaces publics, des routes et des parcs sécuritaires

participent tous à la stimulation de l’économie de

Repentigny. »

Pour en savoir pluswww.ville.repentigny.qc.ca

La marina de Repentigny L'entrée ouest de la ville

« »LA SÉCURITÉ EST UN BIEN COMMUN ESSENTIEL AU DÉVELOPPEMENT. C’EST AUSSI UN ENJEU ÉCONOMIQUE : PAS DE PROSPÉRITÉ SANS UN MILIEU DE VIE SÛR ET HARMONIEUX.

- Chantal Deschamps

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48 — Villes d’avenir – édition 2013

VILLE DE PRÈS DE 24 000 HABITANTS SITUÉE DANS LACOURONNE SUD DE LA RÉGION MÉTROPOLITAINE,LA PRAIRIE MET DE PLUS EN PLUS L’ACCENT SUR UNDÉVELOPPEMENT QUI CONCILIE LE RESPECT DE LANATURE ET LES ATTENTES DE SES CITOYENS. UNPLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT DURABLEEST D’AILLEURS PRÉSENTEMENT EN PROCESSUSD’ÉLABORATION.

« La Prairie a toujours joué un rôle

d’avant-garde dans le domaine envi-

ronnemental à l ’échelon municipal,

déclare la mairesse Lucie F. Roussel.

Nous avons été la première Ville au

Québec à signer une entente en 2004

avec le ministère du Développement

durable, de l’Environnement, de la Faune

et des Parcs afin d’assurer la protection

des milieux humides à l’intérieur d’un

secteur d’urbanisation de notre territoire.

Nous sommes maintenant à développer

le Domaine de la nature autour de ce

milieu afin de concilier mixité résiden-

tielle et proximité d’espaces verts pour

les citoyens de La Prairie. »

Le Domaine de la nature verra s’ériger environ 1 300 unités

résidentielles réparties en bordure du parc de conservation

de 80 hectares qui sert à protéger l’habitat de la rainette

faux-grillon ainsi que la biodiversité de plusieurs espèces

d’intérêt qui y vivent. Soucieuse de bien faire les choses,

La PrairieCap sur l’aménagement durable

LUCIE F. ROUSSELMairesse de La Prairie

Pour en savoir pluswww.ville.laprairie.qc.ca

La Prairie s’est adjoint les services de l’organisme Nature-

Action Québec qui dressera un plan directeur d’amé-

nagement et de mise en valeur du parc de conservation

des milieux humides. La Municipalité prévoit également

aménager d’autres espaces verts parmi les constructions

résidentielles en vue d’en faire un secteur où les citoyens

seront en contact étroit avec la nature.

Parmi les autres dossiers prioritaires à la Ville, mention-

nons la construction d’un aréna comprenant deux

glaces en collaboration avec la Commission scolaire des

Grandes-Seigneuries, ainsi que la revitalisation du parc

industriel afin de mettre en valeur les industries exis-

tantes et les terrains qui sont toujours disponibles pour

accueillir de nouvelles entreprises.

Enfin, le secteur commercial situé dans l’axe du boulevard

Taschereau et du chemin de Saint-Jean s’est considéra-

blement rajeuni en raison des travaux effectués à cet

endroit par le ministère des Transports en 2012. Les

aménagements réalisés par La Prairie ont dynamisé cette

artère marchande qui attire de nouveaux commerces.

« Étant donné qu’il n’y aura plus de nouveaux terrains à

développer à La Prairie à la suite de l’aménagement du

Domaine de la nature, il est important que nous pour-

suivions la mise en valeur de l’ensemble de notre patrimoine

pour hausser la qualité de vie des citoyens », conclut

madame Roussel.

Une vue aérienne de La Prairie à l’intersection du chemin de Saint-Jean et du boulevard Taschereau Une vue du Vieux La Prairie

Une œuvre d'art public sur le thème de la lavande à la caserne des pompiers

TRIBUNE DES MAIRES ET MAIRESSES

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PHOTO : VILLE DE LA PRAIRIE

Page 49: Magazine Élites édition 2013 > Villes d’avenir - Place aux investissements

SITUÉE LE LONG DE LA RIVIÈRE L’ASSOMPTION, ÀQUELQUE 70 KM DE MONTRÉAL, JOLIETTE RÉUNITLES AVANTAGES D’UNE VILLE DOTÉE DE TOUS LESSERVICES QU’OFFRE UNE GRANDE AGGLOMÉRATIONTOUT EN BÉNÉFICIANT DE LA PROXIMITÉ DE LACAMPAGNE ET DE BEAUX ESPACES VERTS.

« Nous misons d’abord et avant tout sur la nature unique

de notre environnement et sur la qualité de notre vie

culturelle pour attirer de nouveaux résidents à Joliette,

explique René Laurin, maire de la ville. Depuis plusieurs

années, nous profitons de toutes les occasions pour

ouvrir une nouvelle fenêtre sur la rivière au centre-ville

afin d’en faciliter l’accès aux piétons et aux cyclistes et

de mettre en valeur des points de vue agréables pour

les promeneurs. »

La vie culturelle de Joliette est remarquable pour une

ville de 20 000 habitants. Outre le Festival international

de Lanaudière qui attire environ 60 000 personnes

chaque été, la ville peut compter sur le Musée d’art

de Joliette, le plus important musée régional situé à

l’extérieur des grands centres urbains du Québec. Les

Vendredis acoustiques, des spectacles qui réunissent au

centre-ville environ 10 000 personnes chaque fois, les

expositions à L’Arsenal, un ancien entrepôt de munitions

transformé en espace culturel en 2010, et les Marchés

de Noël témoignent du dynamisme culturel de la

municipalité. À la culture s’ajoute une bonne dose d’air

frais à respirer sur la grande patinoire de la rivière

L’Assomption, qui accueille près de 10 000 patineurs

chaque fin de semaine en hiver.

Joliette offre aussi plusieurs avantages

aux nouvelles entreprises qui s’installent

sur son territoire : elles peuvent bénéfi-

cier de subventions atteignant parfois

100 000 $, en plus de certaines exemp-

tions de taxes et des rabais tarifaires

d’électricité auprès de Hydro-Joliette,

car la Ville possède son propre service

de l’électricité. « Ces mesures incitatives

visent à créer des emplois non seulement

dans des industries de transformation,

mais aussi dans le secteur des services,

ajoute René Laurin. L’économie joliettaine

s’appuie d’ailleurs majoritairement sur le

secteur tertiaire, notamment en éducation

et en santé. Ces deux secteurs d’activité

génèrent environ 6 000 emplois. »

Parmi ses projets d’envergure, Joliette procède à la

rénovation du plus ancien aréna au Québec, le Centre

récréatif Marcel-Bonin, au coût de 5 M$ et est actuel-

lement en pourparlers pour la construction en partenariat

d’un centre de congrès pouvant accueillir 600 personnes

au centre-ville. Bref, Joliette demeure plus que jamais

la capitale dynamique de Lanaudière, l’une des régions

qui connaissent la plus importante croissance démogra-

phique au Québec.

49Villes d’avenir – édition 2013 —

JolietteDe nature, de travail et de culture

Pour en savoir pluswww.ville.joliette.qc.ca

RENÉ LAURINMaire de Joliette

Une vue aérienne de la ville

Les Vendredis acoustiques à Joliette

PHOTOS : VILLE DE JOLIETTE

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50 — Villes d’avenir – édition 2013

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