émergence de probabilité
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7/25/2019 mergence de probabilit
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Population
I. Hacking L'mergence de la probabilitJean-Marc Rohrbasser
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Rohrbasser Jean-Marc. I. Hacking L'mergence de la probabilit. In: Population, 58anne, n3, 2003. pp. 442-445.
http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407
Document gnr le 17/09/2015
http://www.persee.fr/collection/pophttp://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407http://www.persee.fr/author/auteur_pop_124http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407http://www.persee.fr/author/auteur_pop_124http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_2003_num_58_3_7407http://www.persee.fr/collection/pophttp://www.persee.fr/ -
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BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE
gieuses des
Juifs
de France, dont l auteur rend
compte
minutieusement, tout
en
vrifiant des faits dj connus,
savoir
les bouleversements
induits
dans la
communaut juive
franaise
par l arrive
des Juifs d Afrique
du Nord, et
la
prfrence
pour le
mariage homogame, entre
familles
de mme rite
et si possible
de
mme origine.
Reste un grave
problme,
celui des femmes agunot, attaches , c est--
dire
des
femmes divorces
auxquelles leur mari, par
ngligence ou
malveillance,
refuse de
dlivrer son
get ,
son
contrat de divorce. Celles-l
ne
peuvent se remarier
religieusement et
restent
donc lies malgr elles
leur mari dfaillant, risquant de
faire
d ventuels enfants, ns d une seconde union, des mamzerim, des sortes de
btards,
non
admis
par
la
communaut. L auteur examine
la
frquence du cas
dans
l chantillon parisien, puis dcrit les
solutions partielles que
des communauts
marocaines, canadiennes, amricaines, israliennes... ont cherch
donner
cette
question dlicate.
Au
total, un
ouvrage
modle de
clart
ditoriale et pdagogique, accessible
tout
profane,
et
ouvrant
de
pntrantes
et
universelles
rflexions
sur
l union
matrimoniale.
Michel Louis
Lvy
HACKING Ian, L mergence de la probabilit, Paris, Seuil (collection Liber ),
2002, 276
p.
[Traduction
par Michel
Dufour
de
The Emergence
of
Probability,
Cambridge, Cambridge University
Press,
1975].
Voici la traduction en
franais
d un ouvrage
tout
autant
d histoire
que de
philosophie des
sciences.
En dcrivant avec
prcision
l mergence de la pense
probabiliste, l auteur
ne suit
pas un
droulement
chronologique mais une architec-
tonique
thmatique
rigoureuse dont l articulation
est
bien souligne par les
titres
des dix-neuf
chapitres
qui
composent
l ouvrage
ils
consistent
pour
l essentiel
en
concepts relatifs
la
thorie et
au calcul des
probabilits. Le lecteur reconnat
une
dmarche
pistmologique
classique,
celle de Kant,
que
l auteur prte, ajuste
titre
Michel
Foucault.
L objectif de Hacking est
en
effet de retrouver les
conditions de possibilit de la notion moderne de
probabilit et
d en dlimiter
le
socle
conceptuel,
savoir,
aurait
dit
le philosophe
franais, son
archologie
.
J aimerais qu on lise
ce livre comme une contribution
la
philosophie et
l archologie
,
dclare l auteur dans sa prface
l dition
franaise. Ce but
nous
parat atteint. En
outre,
non
content
de
tracer
ces lignes de
force, l auteur, trs
au
fait
de la
littrature sur
la
question,
ne manque
jamais,
propos
des notions
tudies,
d voquer
les
discussions
contemporaines qui
ont prolong, enrichi
ou
derechef
problmatis,
les dbats classiques.
Hacking commence sa
rflexion
avec
la
question suivante pourquoi
n y
a-t-
il
pas
eu de problme de
l induction
avant Hume? Pour pouvoir tre formul,
propose
l auteur,
ce problme
demande une conception
du
monde
trs
spcifique dans
l histoire des systmes de pense,
savoir
une
conception
des
faits particuliers
comme
tant
nus et
dpouills,
atomiques,
isols
des vnements passs
ou
futurs
mais pouvant servir de preuves pour d autres choses
particulires.
Faits
particuliers
qui
peuvent nanmoins servir de
preuves
positives des
faits particuliers dans
le
futur. C est
donc
cette
conception du
fait
ce
que l auteur appellera vidence
factuelle , dont
il
convient
d abord
de prciser l mergence.
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BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE 443
Ds
les annes
1650-1670,
la dualit
de
la
probabilit est
clairement conue
et dcrite. L un de ses aspects a trait au degr de croyance garanti par des lments
d vidence,
l autre
la tendance de certains dispositifs alatoires
produire
des
rsultats rapparaissant
des
frquences
relatives stables. Hacking rappelle
plusieurs
tentatives
d explication
de ce
que,
avant
Pascal,
aucun ensemble
significatif
de
penseurs
n avait consciemment et dlibrment
envisag
l un
ou
l autre de
ces
aspects. Aucune de ces tentatives
n est,
selon lui, pleinement satisfaisante, que ce
soit
l obsession
du
dterminisme
excluant
toute pense
sur le
hasard, l ide qu il
est impie de
chercher
percer un futur rgi par les dieux, que la probabilit se
serait
dveloppe
exclusivement
pour rpondre
des besoins conomiques, enfin
que
les mathmatiques de l poque n taient
pas
assez puissantes pour
produire
le
calcul probabiliste.
Toutes
ces explications conjecturales sont insuffisantes ds lors
qu elles
s efforcent
de localiser quelque chose
qui fait dfaut dans la
phase pr-
pascalienne.
Afin de remonter
la source de ce problme, l auteur tudie alors certaines
des significations
anciennes du
terme
probabilit
et rappelle
que
Probabilis
signifie
d abord
digne
d approbation.
Cette
connotation
rgit
un
rseau
de
concepts
-
crdibilit, frquence, possibilit
-
et engendre
la
distinction
- fondamentale
dans la pense mdivale - entre connaissance et opinion.
Avoir
la connaissance,
c est connatre
les vrits
ternelles, des
vrits ncessairement vraies, ce qui
s obtient par dmonstration. Uopinio, elle, porte
sur
des
croyances ou
des
doctrines
qui ne
sont pas obtenues par
dmonstration
mais rsultent d un
argumentaire
ou d un dbat. C est alors
l opinion
qui vhicule la
probabilit.
La limite d une
opinion dont la
probabilit s accrot pourrait
tre une
croyance
certaine,
et non
une
connaissance,
qui
n est
pas de la
mme espce.
La
probabilit exige
probit
et
approbation alors
que
la dmonstration demande
d tre
capable
de voir et de montrer
ce qu il en est pour de
bon.
De la
doctrine
casuistique
du
probabilisme, qui
dcoule
de cette distinction, rsulte une thorie
des
signes ces derniers
ont
de la
probabilit
en
tant
qu manation
de la
plus
haute autorit
et
informent
la
matire
premire de
l mergence
du
concept d vidence
factuelle.
Cette
notion
est expose ds
1662
dans
la
Logique de Port-Royal
qui
distingue
deux
modes
de
mise
en vidence le tmoignage des
personnes
- la voie
intrieure - et
la
contribution des choses.
Il
s agit d utiliser
une
chose pour
pointer
dans une
autre direction qu elle-mme. Lorsque les signes se transforment
en
vidence factuelle,
cette mise en vidence
inductive
dsigne
deux
dmarches d une part,
le
processus aboutissant
une
gnralisation
voire
une
loi de
la
nature
la suite
d observations et d expriences particulires; d autre
part,
l induction allant d un
cas
particulier
un
autre.
Ce
concept
d vidence
factuelle
est avant tout, montre Hacking, un
hritage
des
basses
sciences, pourvoyeuses
d opinions,
alchimie,
gologie,
astrologie
et
tout
particulirement mdecine.
Le signe est affaire
de
lecture du
Vrai Livre,
celui
de la Nature
informe par Dieu. On accepte
ainsi
un
nouveau
genre
de
tmoignage,
celui d une Nature qui,
comme
toute autorit, doit tre dchiffre. La probabilit
est alors assigne par ce que nous appellerions aujourd hui des rgularits et des
frquences
le concept de signe est ainsi entendu comme lment d vidence
factuelle Le nouveau mode
de mise en
vidence par
voie
intrieure et
la
connaissance
raisonne de
la frquence
peuvent
alors tre
mis
en relation.
Ces fondements
explicits,
Hacking
retrace
les premiers pas vers une
arithmtique europenne des jeux de hasard,
portant
aussi
bien
sur des questions de
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BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE
combinatoire que sur
l enchanement
des parties d un jeu.
Il
rappelle la gense et
le
sens
du
Problme des partis et
effectue
une
analyse
logique
du
pari de
Pascal
comme premire
contribution
ce
qui
est
aujourd hui la
thorie
de la
dcision.
Si
cette
probabilit
alatoire
repose
essentiellement
sur
des
mthodes
quantitatives,
la
probabilit pistmique
ne
ncessite
pas
de faire appel aux
nombres pour comparer jusqu quel
point
des lments d vidence garantissent
diverses propositions. Hacking
insiste
sur la contribution pionnire de la Logique
de Port-Royal ainsi que sur l uvre, peu connue en France, de
John
Wilkins,
premier
reprsentant,
selon lui, de l argument
physico-thologique et
de la probabilit
de l existence de Dieu.
Quant
Leibniz
- dont
Hacking
souligne
ajuste
titre la place fondamentale
dans
tous
les
aspects de cette
mergence -, il
est
la
recherche
d une
mesure de
la
probabilit pistmique
partir
d une combinatoire des lois.
Si le
philosophe de
Hanovre conoit la thorie de la probabilit
comme
une logique des
vnements
contingents,
c est
Christiaan
Huygens
qu il
revient de
clarifier
la notion
d esprance quel
est le
juste
prix
payer dans une prise
de risque particulire?
Ce cot est gal l esprance mathmatique du
pari.
Hacking analyse l application
de cette notion au calcul de l ge mdian et de l ge espr ainsi qu celui
du
taux
des
rentes
viagres. C est l occasion de retracer les dbuts de la statistique avec
l arithmtique
politique, tude systmatique des
faits quantitatifs
concernant
l Etat. Lorsque Graunt et Petty considrent
les
donnes
seulement
comme
telles,
et
non
comme
une signature
de
la
peste, il leur
devient
possible d en tirer
l tude
de la population et de la mortalit. Les statistiques alors disponibles de mortalit
confortent le modle
probabiliste
o l ensemble fondamental prsente des chances
gales.
Introduire la
probabilit
en
termes d quipossibilit permet
alors
aux
savants
continentaux
de
travailler
avec
des
concepts probabilistes
la fois
pistmiques
et
alatoires. Aprs
que
Leibniz
eut anticip
une logique inductive, YArs
conjectandi
de Jacques Bernoulli, publi
en 1713,
constitue une innovation conceptuelle
dcisive avec une contribution mathmatique trs
nette
le premier
thorme
probabiliste sur les valeurs limites. L originalit de Bernoulli
est
de comprendre
ce
que
la
notion
de certitude
implique concernant
la
probabilit.
Il
importe
le
mot
subjectif
dans
la thorie. Hacking tudie la postrit de cette conception et des
interprtations
du
thorme sur la limite - le germe de la
thorie
de
l estimation
-
jusqu
nos jours.
L ouvrage
de Bernoulli marquant, selon lui, le terme de
l histoire
de
l mergence
de la probabilit, Hacking consacre les derniers chapitres de son livre
l tude
de
deux positions
philosophiques la question du hasard dans
un
univers
dterministe
et
le
problme
sceptique
sur
l induction, pos
par
David
Hume
en
1739.
En
ce
qui
concerne
la
premire
question, qui
touche davantage
la
probabilit alatoire,
l auteur examine
l argument de John Arbuthnot plaant l action de
la
providence dans le
rapport
de
masculinit
la naissance. La constance d une
stabilit statistique peut-elle tre l effet
du hasard?
Et
quelle est
la nature de
ce hasard?
Tout le XVIIIe
sicle approfondit ces
questions
la
suite
des interrogations issues
de
la
croyance newtonienne
en une
divinit omniprsente
maintenant
les valeurs
statistiques moyennes.
Le problme de
l induction
peut
tre explicit
comme une
interrogation
sceptique portant sur le futur.
Il
consiste
douter que l on puisse
trouver,
parmi les
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BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE 445
faits
connus relatifs
des
objets
ou
des vnements passs, la moindre raison de
croire quoi
que
ce soit
sur
des objets
ou
vnements
futurs. Est-il
alors jamais
raisonnable
d accepter une
gnralisation
sur la
base du
constat
d un nombre limit
de cas? Ces questions
demandent
une mutation de Yopinio, sans laquelle on
ne
disposerait
pas
du
concept
d vidence
factuelle
susceptible
de
faire
l objet
d un
doute. Ainsi,
l argument de
Hume ne
peut commencer
oprer que lorsque
cause
et
effet -
le
parangon de
l ancienne
connaissance de type dmonstratif -
et
les
signes,
pourvoyeurs
d opinion,
finissent
par fusionner
les
causes sont des signes,
mais les signes suggrent les choses signifies seulement
par
une
connexion
habituelle
.
Le problme de
l induction,
et c est
la raison
de
la
place d honneur
que lui attribue Hacking en
tte
et
la
fin de
son
ouvrage,
permet
ainsi une
synthse
du
parcours conceptuel que suit l mergence de la probabilit.
Les lecteurs non anglophones dcouvriront avec intrt et admiration
ce
livre fondamental et passionnant, toujours explicite et dtaill, crit
clairement
et
parfois non sans une touche d humour
trs
bienvenue. La
solidit
des analyses et la
rigueur conceptuelle
en feront le
livre
de chevet des personnes que
l histoire
de la
notion
de
probabilit
ne
laisse pas
indiffrentes.
Une
bibliographie
trs
complte,
dont l auteur
fait
un pertinent
usage
critique dans le corps
du texte,
et un index
o
se confondent principaux noms et
notions
essentielles, viennent heureusement
complter cette stimulante
rflexion.
Jean-Marc Rohrbasser
Haigh John Taking Chances. Winning with
Probability,
Oxford,
Oxford
University
Press,
2003 [lre
dition,
1999], 373 p.
Cet ouvrage constitue un vade-mecum
pour
le lecteur souhaitant tre
renseign
sur
l application du
calcul des probabilits
certaines formes de
dcisions
prendre
en
situation d incertitude,
en
l occurrence une
vaste gamme
de
jeux
de
hasard.
Soulignant
que
tout
un
chacun
applique
des
considrations probabilistes
toute espce d vnements de sa vie
quotidienne,
dans la mesure o
cette
conduite
se
fonde
sur la prise en compte d un risque, l auteur dnonce deux formes d erreur
se glissant dans
cette
application.
La premire, effectivement frquente
dans
la
pratique des
jeux
de hasard, consiste
mal apprcier des
diffrences
relles de
grandeur dans la probabilit des vnements
qualifis
de rares. La seconde, qui
peut
justifier
l existence
du prsent
ouvrage,
est d utiliser
une information qui ne
soit que partielle. L auteur
se propose
d enseigner au
lecteur
la correction de ces
erreurs dans la pratique
du
jeu, avec une extension dans le domaine de
l apprciation
en
justice. L intuition et l exprience, insiste-t-il, qui nous
disent
ce qui est
possible ou
appropri en
la matire, gagnent tre renforces par une
approche
informe
permettant
de
combiner
et
d interprter
les
probabilits.
L auteur
a
clairement pour objectif de joindre l utilit de
l enseignement
l agrable du divertissement
son propos
fourmille d anecdotes et d exemples,
replaant
toujours
les considrations scientifiques
dans
le
concret le plus
immdiat. L ouvrage est
divis en quatorze
chapitres, chacun
visant
augmenter
pour
le
lecteur les
probabilits
qu il
a d obtenir un
gain dans
les
activits proposes.
Les
mathmatiques y
sont videmment
rduites
au
strict
ncessaire on
l aura
devin
par ce qui prcde, on
a
affaire
ici
de la vulgarisation utilisant, pour sa plus
grande part,
le
langage naturel, hormis
dans
cinq
appendices o
s bauche
une
formalisation. Quelques problmes sont proposs
la fin
de
chaque
chapitre, dont les