essai beaudry desneiges

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Essai préparé par Desneiges Beaudry Dans le cadre du Cours REP 2400 (Automne 2013) L’avenir des bibliothèques à l’ère du numérique et des médias sociaux. Thématique abordant les points énoncés ci-dessous concernant les bibliothèques publiques, universitaires et spécialisés. Introduction p. 2 Mission des bibliothèques p.3 Évolution et changements avec l’accessibilité universelle au savoir p.6 Offres de produits et facilité des accès à distance. P.7 Offre de services et développements en fonction de la clientèle p.9 Rayonnement et visibilité sur le web p.10 Coûts monétaires et humains de ces changements p.12 Conclusion p.13 1

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Page 1: Essai beaudry desneiges

Essai préparé par Desneiges BeaudryDans le cadre du Cours REP 2400 (Automne 2013)

L’avenir des bibliothèques à l’ère du numérique et des médias sociaux.Thématique abordant les points énoncés ci-dessous concernant les bibliothèques publiques, universitaires et

spécialisés.

Introduction p. 2

Mission des bibliothèques p.3

Évolution et changements avec l’accessibilité universelle au savoir p.6

Offres de produits et facilité des accès à distance. P.7

Offre de services et développements en fonction de la clientèle p.9

Rayonnement et visibilité sur le web p.10

Coûts monétaires et humains de ces changements p.12

Conclusion p.13

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Page 2: Essai beaudry desneiges

Introduction

Ah !! La technologie… Vive Internet, vive le numérique !!!

Que de bonheur avec tout ce savoir à portée de main. Quoi de mieux que de siroter son café un samedi matin et

de naviguer tranquillement sur les eaux infinies du web ?

Nouvelles, journaux, médias sociaux, musique; encore en robe de chambre et nous avons un aperçu du pouls de

la planète, de nos contacts et le tout sur toile de fond musicale au gré de notre humeur matinal. N’est-ce pas

merveilleux ?

Prise de courriels, quelques échanges puis on passe au téléphone. Oups, messages en attentes et 2/3 « textos ».

Priorités : #1, répondre aux messages textes. #2, les messages vocaux.

- Ici la bibliothèque de la ville de Montréal, nous vous avisons que 1 ou des documents que vous avez réservés

sont arrivés à la bibliothèque. Vous disposez de 48h pour venir les récupérer. Pour consulter les heures

d’ouverture de votre bibliothèque, veuillez consulter le site internet des bibliothèques de la ville de Montréal. Merci

et bonne journée.

Première réflexion partager entre le contentement de savoir que j’aurai bientôt la chance de lire mes livres et le

désagrément de devoir me rendre à la bibliothèque qui est relativement loin de chez moi, sous la pluie froide, et

ce, avant 17h.

Deuxième réflexion à l’effet que je dois faire l’acquisition d’une tablette numérique dans les plus brefs délais…

Puis, souvenir que de toute façon, mes livres n’étaient pas disponibles en format numérique et qu’enfin, je suis

vraiment devenue paresseuse de ne pas vouloir m’habiller et aller prendre un peu d’air.

Depuis ma plus tendre enfance, je fréquente les bibliothèques. Je les ai utilisées à toutes les sauces : pour me

divertir, pour des travaux scolaires, pour des activités et même pour travailler. C’est pour moi un milieu

réconfortant comprenant tout ce dont j’ai besoin : coin de lecture, espace de travail, romans, bandes dessinées,

essais, documentaires, accès Internet, ressources électroniques. Il y a même des activités telles que des

ateliers/formations sur divers sujets, des clubs de lecture, des conférences, des spectacles, etc. Bref, c’est un

milieu culturel.

Cependant, au courant des dernières années, le monde des bibliothèques a subi un contre saut (ou un assaut) dû

à la croissance, pour ne pas dire dans son cas « à l’invasion », des nouvelles technologies. L’accès au savoir

étant devenu universel et accessible à tous via Internet et aux appareils portables (ordinateurs, tablettes,

cellulaires, etc.), la bibliothèque telle qu’existante depuis des centaines d’années a due effectuer un profond

changement dans son mode de fonctionnement. En fait, il s’agit de changements (au pluriel) qui ont dû s’opérer

autant auprès des services offerts, que dans la gestion et les méthodes de travail.

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Page 3: Essai beaudry desneiges

Mais en quoi consistent exactement ces changements? Quelles sont les répercussions des nouvelles

technologies vis-à-vis des milieux des bibliothèques ? Quel est l’impact du livre numérique ? Comment tirer

avantage de la popularité du web 2.0 et des médias sociaux? Enfin, quel est l’avenir des bibliothèques en cette

ère numérique ?

Sans chercher à trouver de réponses définitives à toutes ces questions, l’objet de cet essai se veut plutôt un

regard personnel sur ce phénomène actuel. Il s’agit de réflexions issues de mon quotidien, de lectures faites,

d’informations trouvées ici et là et d’échanges avec d’autres personnes qu’ils soient du milieu ou non.

Mission des bibliothèques

Avant toute chose, il est important de bien « contextualiser » le milieu des bibliothèques afin de mieux cerner

l’impact des nouvelles technologies sur leur fonctionnement. Historiquement, les premières bibliothèques

remontent à l’antiquité, soit quelques siècles avant J-C. Cependant, il est à préciser qu’à cette époque il s’agissait

de tablettes d’argiles et de papyrus. La bibliothèque a donc survécu au travers des siècles dans plusieurs

civilisations, peu importe le pays, la religion, l’époque. Si je me permets de remonter si loin dans le temps, c’est

pour mieux démontrer à quel point, les bibliothèques ont su évoluer afin d’exister encore au 21e siècle après J-C.

J’aime toujours à penser que même à l’époque des pharaons, en Égypte, les gens avaient accès à une

bibliothèque, que ce soit la mythique bibliothèque d’Alexandrie ou une autre bibliothèque dite publique et plus

petite.

Ainsi, traversant, les années, les guerres, les dominations, sa mission a toujours été de rassembler, conserver et

de rendre accessible l’information. Expliquant du même coup le fait qu’elle soit si étroitement liée au milieu de

l’éducation.

De nos jours, la mission de la bibliothèque reflète encore ce principe, mais se décline en quelques variantes en

fonction du type de bibliothèque, mais surtout en fonction de son rayonnement. J’entends ici par rayonnement la

portée de sa diffusion, de son offre de service. Ainsi, à l’ère du numérique, de l’accès à distance et de la gratuité

des connaissances, quelle est la place de la bibliothèque dans la société actuelle ? Cette question vient justifier la

transformation de la mission des bibliothèques depuis quelques années.

Puisqu’il n’existe pas « Une » mission universelle s’appliquant à toutes les bibliothèques, mais que certains

éléments sont néanmoins généraux, voici selon moi les meilleurs énoncés de mission en fonction du type de

bibliothèque relativement à la réalité en 2013. Mes recherches se sont étendues à la province du Québec et au

territoire français (France).

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Page 4: Essai beaudry desneiges

Bibliothèques publiques :

«Démocratiser l’accès à l’information, la connaissance, la culture, le loisir. »

Cette mission est celle de la Ville de Montréal, si elle semble ordinaire et générale à première vue, elle se

démarque par l’accompagnement de 8 principes directeurs qui servent de guide pour orienter et baliser la mission

dans le contexte technologique actuelle. Ces principes sont : l’accessibilité et universalité, l’accueil et

l’accompagnement, la proximité, la mobilité, la diversité, la virtualité, la collaboration et le travail en réseau.1

Un autre énoncé que j’affectionne particulièrement, mais qui est beaucoup plus élaboré, car il se veut universel,

est celui de l’UNESCO. Il ne s’agit pas ici de la mission des bibliothèques publiques, mais plutôt de son rôle dans

la société.

« Toute personne, quel que soit son âge, doit avoir accès à une documentation adaptée à ses besoins. Les

collections et les services doivent faire appel à tous les types de supports et à toutes les technologies modernes,

de même qu'à la documentation traditionnelle. Il est essentiel qu'ils soient d'excellente qualité, répondant aux

conditions et besoins locaux. Les collections doivent refléter les tendances contemporaines et l'évolution de la

société de même que la mémoire de l'humanité et des produits de son imagination. Les collections et les services

doivent être exempts de toute forme de censure, idéologique, politique ou religieuse, ou de pressions

commerciales. »2

Bibliothèques universitaires et spécialisées

« […] Permettre à la communauté universitaire, l'accès et l'utilisation de l'information et de la documentation

dont elle a besoin pour l'aider à réaliser les grands objectifs de l'Université que sont l'apprentissage,

l'enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité. Dans cette perspective, les

bibliothèques doivent recourir à deux stratégies complémentaires de fourniture de la documentation générale

et spécialisée qu'utilisent les chercheurs, les professeurs, les chargés de cours, les étudiants et les autres

groupes de l'Université. Ces stratégies sont : le développement des collections, le développement de l'accès

externe à l'information et à la documentation spécialisée, ce dernier favorisant l'émergence d'une bibliothèque

virtuelle illimitée. »3

Cet énoncé est celui du mandat des bibliothèques de l’UQAM. Malgré mes recherches, aucune autre mission ne

synthétisait de façon aussi précise et concise le nouveau défi des bibliothèques dites de recherches avec l’arrivée

d’Internet et de l’accès universel au savoir qu’il permet. La dernière phrase est particulièrement représentative de

1Ressource : http://encyclo.bibliomontreal.com/actualites/html/commission/commission-biblio-XXI.pdf

2 Ressource : http://www.unesco.org/webworld/libraries/manifestos/libraman_fr.html

3 Ressource : http://www.bibliotheques.uqam.ca/mandat

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Page 5: Essai beaudry desneiges

la réalité numérique d’aujourd’hui et force m’est d’admettre que l’UQAM a un pas d’avance vis-à-vis plusieurs

autres universités quant à l’orientation de sa mission.

Je me permets même un commentaire personnel sur celle de l’université McGill qui ne fait aucunement allusion

au volet technologique, numérique ou virtuel dans le mandat de ses bibliothèques. 4Une université de cette

envergure et dont la renommée est internationale et qui de surcroit possède les moyens et les outils nécessaires

pour promouvoir et faire rayonner ses bibliothèques, leurs ressources et collections sur le web devrait le refléter

dans sa mission.

Une mission (ou un mandat) est un outil nécessaire dans une organisation, car elle définit et encadre son objectif

(pourquoi elle existe) et ses orientations (où elle compte aller dans les années à venir). La mission n’est pas un

élément fixe qui ne peut être modifié. Au contraire, elle doit être revue au besoin et adaptée en fonction de refléter

le contexte et l’environnement dans lesquels se trouve l’organisme afin qu’il puisse évoluer dans le temps en

fonction des besoins de la clientèle qu’il désert.

En 2013, c’est « La » mission générale des bibliothèques, qu’elles soient publiques ou universitaires, qui doit être

revue afin de prendre en considération la réalité numérique qui se vit actuellement partout dans le monde.

4 Ressource : http://www.mcgill.ca/library/about5

Page 6: Essai beaudry desneiges

Évolution et changements avec l’accessibilité universelle au savoir

En cette ère du numérique, la bibliothèque qui était à l’origine le lieu de conservation du savoir et de la

connaissance n’a plus cette exclusivité. Aujourd’hui, l’accès à Internet est partout. Son coût étant de moins en

moins cher, elle se veut pratiquement un service essentiel au même titre que le téléphone. De plus en plus de

villes, partout dans le monde, offre le WiFi sur leur territoire permettant à tous leurs habitants, citoyens et visiteurs

d’y accéder en tous lieux, en tout temps, et ce, gratuitement.

Cet accès au monde du Web est non seulement de plus en plus présent, mais simplement partout. Chaque

nouveauté développée tient maintenant compte de cette accessibilité au Web et au besoin de partage généré par

le web 2.0 et les médias sociaux.

Ainsi, que ce soit une tablette numérique, un ordinateur portable, un cellulaire ou encore un appareil photo, tous

permettent désormais l’accès au web et donc à une multitude infinie de ressources et de connaissances. De plus,

chaque jour, diverses applications sont développées permettant de faciliter l’accès aux ressources et leur partage,

croisant les supports et les données, ceux-ci offrent des possibilités toujours plus poussées et surprenantes.

Devant cette réalité de société du savoir, où même les enfants dès leur plus jeune âge savent rechercher sur

Internet avant de savoir rechercher dans un dictionnaire, quel est l’avenir des bibliothèques ? Comment celles-ci

pourront-elles survivre face à cette offre de service qui semble ne connaitre aucune limite ?

Force nous est de constater que le milieu des bibliothèques a subi un changement radical ces dernières années.

D’une image classique et poussiéreuse de milieu fermé, sectaire et rébarbatif au changement, le monde des

bibliothèques s’affiche désormais comme un lieu accessible, contemporain et ouvert sur le monde.

Autant les bibliothèques publiques que les bibliothèques universitaires ont su pour la plupart s’adapter à ce

tournant numérique et offrent désormais plusieurs services et ressources électroniques tels que : livres en format

numérique, bases de données ou simplement, accès à des postes informatiques en mode libre-service pour les

gens qui n’en possèdent pas.

Ainsi, livres et revues papier, ouvrages imprimés et collections diverses doivent être gérés parallèlement aux

autres ressources disponibles sur support numérique. Car l’intégration des ressources électroniques ne signifie en

rien la disparition des ouvrages sur support papier.

Par contre, ce qui a changé pour tous est le moyen de trouver la ressource. Fini le Cardex et les petites fiches

cartonnées, désormais les catalogues des bibliothèques sont disponibles et consultables en ligne. Peu importe le

format et le support de l’ouvrage recherché, ses données bibliographiques et son emplacement ne peuvent être

trouvés que de façon électronique. Cette méthode permet à tout un chacun, peu importe leur emplacement sur le

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Page 7: Essai beaudry desneiges

globe, d’avoir accès au catalogue de milliers de bibliothèques de partout dans le monde et ainsi de connaitre les

ouvrages et ressources constituant leurs collections. Ainsi, malgré leur emplacement physique, les bibliothèques

sont désormais universelles, mais l’accès à leurs ressources est souvent limité à leurs abonnés. D’où l’importance

d’investir dans la création d’un site web convivial, ergonomique et efficace, de façon à promouvoir l’image de la

bibliothèque. De plus, l’aspect de la langue n’est pas à négliger ; le bilinguisme étant un atout considérable dont

les bibliothèques devraient tenir compte dans la création de leur identité/image virtuelle.

Cependant, encore trop de travail reste à faire. Premièrement, la plupart des bibliothèques sont en mode réaction

face à ces nouvelles technologies et aux demandes/besoins de leur clientèle au lieu d’être en mode proaction.

Deuxièmement, l’accès et la disponibilité à la ressource sont une chose, mais en cette ère du web 2.0, la

possibilité de partager et d’échanger la ressource en est une autre. Pour assurer leur survie, les bibliothèques

doivent développer cet aspect.

Offres de produits et facilité des accès à distance.

Comme mentionné précédemment, les bibliothèques doivent innover. Elles doivent modifier leurs produits et

surtout modifier leur image. Il est faux de croire que l’avenir des bibliothèques passera d’ici quelques années qu’à

une simple présence virtuelle. Mais si la bibliothèque en tant que lieu physique veut demeurer, elle devra assurer

sa présence autant sur le web que dans le monde réel et ajuster ses produits et ses services en fonction de cette

double vocation.

L’offre de plus en plus grande des tablettes électroniques sur le marché et la baisse des prix a fait en sorte que

beaucoup de gens en ont fait l’acquisition découvrant du même coup les avantages de cet outil : économie

d’espace, économie de papier, économie d’argent (copie numérique moins dispendieuse que le format papier),

etc.

Le développement de collection de livres numériques doit désormais faire partie des politiques d’acquisition des

bibliothèques. Chaque bibliothèque doit faire face à cette réalité, les gens empruntent des livres à la bibliothèque

parce que cela est gratuit. Que le livre soit papier ou numérique le mandat de la bibliothèque est de pouvoir l’offrir

à ces abonnés.

Bien que certaines bibliothèques ont maintenant commencé le prêt de livre numérique, un problème souvent

constaté est la complexité par rapport à la compatibilité des types de fichiers versus les diverses plates formes

des appareils de lecture. De plus, le manque d’outils d’aide ou de formation pour les abonnés voulant essayer ce

service est souvent un élément de frustration.

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Page 8: Essai beaudry desneiges

Par expérience, il m’est arrivé à maintes reprises de constater que le personnel en bibliothèque ne suit pas

l’évolution des services offerts et n’est pas en mesure de répondre ou d’aider ses abonnés. Ce manque nuit

considérablement, premièrement, au succès du service et deuxièmement, à l’image des bibliothèques.

Dans une compagnie, l’objectif premier est de faire des profits. Lorsque l’on y implante un changement, que ce

soit pour être plus efficace, pour économiser de l’argent ou encore pour développer un service afin de répondre à

la clientèle, la compagnie forme son personnel afin d’assurer la viabilité de ce changement et son efficacité. Une

compagnie sonde sa clientèle pour du feedback et en tient compte pour développer de nouveaux produits, de

nouvelles stratégies. Enfin, une compagnie se tient informée des innovations technologiques et de ses

concurrents afin d’être proactive dans son secteur d’activités.

Je crois sincèrement qu’en 2013 les bibliothèques devraient être gérées en s’inspirant du modèle de gestion des

entreprises. Pour survivre, elles devront être en mesure d’offrir des services et des produits répondant à la

demande des abonnés, mais surtout de publiciser leurs offres en se créant une image de marque. Le tout passant

bien évidemment par la capacité d’être présent et accessible sur le web et surtout sur le web 2.0.

Déjà, plusieurs bibliothèques permettent à leurs usagers d’accéder à distance à leur dossier d’abonné.

Visionnement des prêts en cours, des frais de retards, faire des réservations et des renouvellements, mettre à jour

leurs informations personnelles, etc. sont quelques-uns des services maintenant accessibles depuis la maison. Le

dossier d’abonné en ligne permet aussi aux usagers d’avoir accès à distance à plusieurs ressources électroniques

disponibles via le catalogue de la bibliothèque en s’authentifiant avec un numéro d’abonné et un mot de passe.

Mais encore une fois, est-ce que la disponibilité de ces ressources est annoncée ? Est ce que ces ressources

répondent réellement au besoin des usagers de la bibliothèque ? – Cette dernière question s’appliquant plus au

niveau des bibliothèques publiques qu’aux bibliothèques universitaires. - Est-ce que leur acquisition est faite en

fonction de leur coût moindre ? Ou parce qu’elles sont incluses dans un forfait ?

Dans cette perspective, je crois que les bibliothèques devraient développer des partenariats afin d’augmenter

leurs offres de services. Bien qu’il existe déjà des services collaboratifs comme le prêt entre bibliothèques5, ceux-

ci sont souvent payants et limités quant au type de document que l’on peut emprunter. Exemple : à la ville de

Laval, seuls les livres peuvent être empruntés et en fonction du livre et du lieu où il est disponible, il y a parfois

des frais associés à cet emprunt.

Pourquoi les bibliothèques ne développent-elles pas divers partenariats avec différents milieux afin de bénéficier

de leurs ressources ? D’un autre côté, les bibliothèques pourraient élaborer différents forfaits d’abonnement pour

leurs ressources, un peu à l’image de la grille tarifaire de la carte Opus de l’AMT : Carte Zone 1, donne accès à 5 Le prêt entre bibliothèques (PEB) est un service qui permet à un réseau de bibliothèque qui n’a pas un document dans sa collection et qui ne juge pas pertinent de l’acheter ou qui ne peut l’acheter, car celui-ci n’est plus disponible sur le marché, de l’emprunter à un autre réseau de bibliothèque afin de le prêter à un usager en ayant fait la demande.

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Page 9: Essai beaudry desneiges

Montréal Centre; carte Zone 2, donne accès à Montréal Centre, Dorval et Montréal Est; carte Zone 3, donne

accès à Montréal, Laval et Longueuil, etc.6 Ou encore comme les services de forfaits du câble : On élabore notre

choix en lot de 4 postes spécialisés.

Tout en ayant l’abonnement de base, ces options viendraient bonifier l’offre de service des bibliothèques et

permettraient de personnaliser l’abonnement en fonction des besoins de chaque usager moyennant un coût plus

ou moins élevé en fonction des options.

Offre de services et développements en fonction de la clientèle

Mais qu'en est-il de la bibliothèque en tant qu’espace physique ? Bien que les ressources des bibliothèques soient

de plus en plus virtuelles, les projets de construction de nouvelles bibliothèques et/ou de réaménagement ont vu

le jour ces dernières années.

Est-ce que cet investissement en vaut la peine ?

Selon moi, oui. En fait, il s’agit d’un investissement nécessaire pour la viabilité de la bibliothèque en tant

qu’espace de savoir et de culture. Il est important de noter que les nouvelles bibliothèques ne sont plus seulement

des endroits où sont rangés des livres, mais plutôt des espaces où se côtoient les arts, la culture, la formation, les

jeux et même l’animation.

Le confort et le sentiment de bien être recherchés dans ces nouveaux projets se reflètent dans leur architecture et

leur aménagement. Bâtiments esthétiques, grandes pièces ouvertes souvent très lumineuses, intégration de

salles d’exposition pour promouvoir les arts, grande section pour les enfants et la famille. La bibliothèque ne doit

plus être un lieu de silence et d’austérité, mais à l’image des réseaux sociaux, un lieu d’échange, de partage de

connaissance et de savoir, mais aussi de plaisir.

L’interaction humaine au premier plan, voilà selon moi la priorité à laquelle devra s’attaquer le milieu des

bibliothèques. Cerner les besoins de la population en matière d’éducation, de loisirs ou tout autre sphère et

trouver des moyens vivants et accessibles pour y pallier. Ainsi, il faut développer l’offre de formation en offrant des

ateliers informatiques, des cours de langues, des cours de méthodologies de recherches, des ateliers créatifs, etc.

L’avenir des bibliothèques sera assuré si celles-ci réussissent à combiner de façon équilibrée la gestion et la

diffusion de leur collection physique et numérique à l’élaboration et la promotion d’un programme d’activité

intéressant et pertinent pour sa clientèle.

6 Ressource : http://www.amt.qc.ca/uploadedFiles/AMT/Site_Usager/Tarif/zones-tarifaires-AMT.pdf

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Rayonnement et visibilité sur le web

Comme tout organisme, pour exister, la bibliothèque a besoin d’être connue et ses ressources utilisées. De nos

jours, pour promouvoir son identité, une présence sur Internet et sur les médias sociaux est un incontournable.

Les bibliothèques ne sont pas dans une catégorie à part. Elles doivent aussi « mousser » leur image pour se faire

connaitre.

En tant qu’entité de promotion du savoir et de la connaissance, ne pas utiliser toutes les ressources et les

nouvelles technologies disponibles pour son rayonnement est un non-sens en 2013. Ainsi, selon moi, chaque

bibliothèque ou réseau de bibliothèques devrait avoir au minimum un site web (esthétique, convivial et efficace),

un compte Facebook et pour chacun d’eux, une plateforme d’échange avec la communauté virtuelle.

Trop étant comme pas assez, je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’avoir un profil sur tous les médias sociaux, car

ceci pourrait devenir lourd et difficile à gérer à long terme. Seulement, il est essentiel de s’assurer d’une présence

positive, assidue et ponctuelle sur les médias sociaux afin de rester visible sur la toile en tout temps et de projeter

une image professionnelle et inspirant la confiance dans l’objectif d’attiser la curiosité de la communauté virtuelle.

Par contre, l’utilisation de certaines plateformes, telles que le blogue restreint ou encore, l'utilisation de groupes

privés sur Facebook ayant des accès limités, peut s’avérer un excellent outil de travail afin de s’échanger de

l’information et se tenir au courant des nouveautés. Mais, le danger de multiplier les outils et les ressources est le

même partout : l’infobésité.

L’avantage pour les bibliothèques de développer une bonne gestion de leur identité numérique est que leurs

employés pourront en bénéficier aussi en y adhérant. Permettant du même coup à la bibliothèque de n’avoir à

gérer que quelques comptes/profils sur la toile, obtenir par un seul canal le pouls et les commentaires de ses

abonnées et de ses employés et d’avoir l’opportunité d’être partagé/cité auprès de différentes catégories de

personne et de réseaux (professionnels ou non). C'est-à-dire que les abonnées pourront partager des liens et des

ressources auprès de leurs réseaux (exemple : leur famille) et que les employés pourront aussi partager des liens

et des ressources auprès de leurs réseaux (exemple : bibliothécaires, techniciens, etc.) permettant une plus

grande visibilité et d'étendre son rayonnement sur la toile. Créant ainsi un gros réseau d’échange et de partage

ayant comme point commun les ressources et services offerts par l’ensemble des bibliothèques présentes et

actives dans les médias sociaux.

Un autre élément à développer pour les bibliothèques quant à leur présence sur le web et dans les médias

sociaux est la capacité pour leurs abonnés de pouvoir partager et de diffuser les ressources constituant leur

collection. À titre d’exemple, le nouveau catalogue de la Ville de Laval qui permet pour chacune des notices

bibliographiques la possibilité de la partager par courriel, par Facebook, par Twitter, par Pinterest et par de 10

Page 11: Essai beaudry desneiges

nombreux autres sites7. Après plusieurs recherches dans divers catalogues de bibliothèques un peu partout au

Canada, de plus en plus de bibliothèques permettent ce type de partage. C’est le cas, entre autres, de la

bibliothèque de Régina8 et celle de Vancouver9, mais étonnamment le choix des médias sociaux est plus limité

que celle de Laval. Ceci étant dit, la Ville de Laval a fait l’implantation de son catalogue en juin dernier. Il est donc

plus récent que les 2 autres.

Par contre, cette constatation en amène une autre, à la vitesse de développement des technologies, des

applications et des outils de communications, le choix et l’achat des outils de travail par les bibliothèques

devraient être fait en fonction de permettre l’intégration et l’ajout de modules/applications afin d’en permettre un

développement constant dans le temps.

De plus, le développement d’application doit être fait de façon à pouvoir être supporté par diverses plateformes et

appareils (cellulaires, portables, tablettes, etc.), ceci est nécessaire afin de pouvoir être accessible en tout temps

et en tout lieu par le plus grand nombre de gens possible.

Coûts monétaires et humains de ces changements.

Comme nous pouvons de deviner, ce tournant numérique à un coût. Les livres, même numériques, doivent être

achetés et leur disponibilité est limitée par le nombre de licences du contrat. Ainsi, ce n’est pas parce que le livre

est disponible en format numérique que tous les abonnés y ont accès en même temps. Le nombre de prêts est

limité. Mais l’avantage d'acquérir un livre numérique par une bibliothèque est la réduction du coût de traitement.

Puisque celui-ci n’engendre aucuns frais de préparation matérielle physique, de reliure, de réparation, etc.

Idem pour les bases de données. Les seuls frais engendrés pour leur acquisition relèvent du nombre de licences

demandées.

Mais là où les coûts sont à la hausse relève plutôt du volet Services à la clientèle que du volet Collection. Ainsi,

les heures d’ouverture des bibliothèques devront être élargies afin de s’ajuster aux horaires des abonnées. Les

bibliothèques devront être ouvertes les soirs et les fins de semaine afin que les gens travaillants durant la semaine

ou les étudiants puissent y aller dans leurs temps libres.

Les qualifications du personnel embauché doivent aussi changer de façon à refléter la « nouvelle » bibliothèque.

La capacité à travailler avec les nouvelles technologies, de créer du contenu web, d’avoir le sens de l’initiative,

7 Ressource : http://www.biblio.ville.laval.qc.ca/in/faces/homeInBook.xhtml

8

9 Ressource : http://www.reginalibrary.ca/index.html

Ressource : http://www.vpl.ca/

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Page 12: Essai beaudry desneiges

d’être à l’aise avec le public sont autant de qualités qui devront être recherchées. Les tâches diverses qui doivent

être exécutées dans les bibliothèques ne doivent plus être aussi limitées et hiérarchisées, mais devront

maintenant être incorporées de façon à permettre à tous de faire un peu de tout et d’être au courant de toutes les

étapes de la chaine de gestion et de production afin d’être proactif quant à la méthodologie de travail et permettre

l’émergence de nouvelles idées, de nouvelles façons de travailler.

Enfin, dernier commentaire personnel, mais qui doit, néanmoins, être tenu en compte pour l’avancement et

l’émancipation des bibliothèques dans l’avenir. Les bibliothèques évoluent pour la majorité dans un monde

syndical assez influent qui freine bien souvent, par sa lourdeur administrative et sa réticence aux changements, la

prise de décision et l’intégration de nouveautés. Les bibliothèques devront trouver un terrain d’entente afin de se

sortir de ce carcan municipal ou scolaire afin de tirer leur épingle du jeu et faire face aux réalités du « marché »

dans lequel elles évoluent, c'est-à-dire où le savoir est universel et accessible à tous.

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Page 13: Essai beaudry desneiges

Conclusion

Ainsi, l’arrivée du numérique et d’Internet a modifié les milieux documentaires de plusieurs façons au courant des

dernières années. L’accès illimité au savoir sous toutes ces formes, sur tous les sujets et partout sur la planète à

changer notre rapport à l’information. Ces changements ont grandement eu un impact auprès des bibliothèques

qui depuis des milliers d’années étaient « Le » lieu de conservation et de diffusion de connaissances. Mais

contrairement à la croyance populaire voulant que la bibliothèque disparaisse dans les années à venir, plusieurs

personnes, telles que moi, croient que la bibliothèque est là pour rester. Certes, celle-ci devra effectuer des

changements majeurs quant à ses orientations, sa mission et sa portée si elle veut survivre, mais ceci n’a rien de

négatif, au contraire. Car il faut suivre l’évolution et le progrès plutôt que de le craindre et essayer de le freiner; il

faut s’en inspirer et en tirer son parti. Déjà, un peu partout dans le monde, les changements sont amorcés

démontrant la capacité des bibliothèques de s’adapter et surtout de vouloir demeurer.

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