etats-unis : vivre, travailler, étudier

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DOSSIER PRATIQUE Voiture : Location ou Transit Temporaire DESTINATIONS Autriche et Allemagne Trimestriel N° 108 – Avril-Mai-Juin 2008 Belgique / Luxembourg 5,9 - Suisse 9 FS – DOM 5,9 Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 - Canada 9$CAN Maroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA ÉTATS-UNIS Vivre Travailler Étudier Supplément Congo - Brazzaville

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Un dossier spécial consacré aux Etats-Unis, pays qui continue toujours d’attirer étudiants et travailleurs du monde entier. Le rêve américain est-il encore d’actualité ? Les réponses dans ce numéro ! Sommaire - Dossier principal : Etats-Unis De la côte Est à la côte Ouest - Destination Allemagne - Destination Autriche - Dossier pratique : location et achat en transit temporaire - Témoignage / expertise : S’implanter en Chine - La blogosphère des expatriés Cahier central : Vivre, travailler et investir au Congo-Brazzaville

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Page 1: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

DOSSIER PRATIQUEVoiture : Location ou Transit Temporaire

DESTINATIONSAutriche et Allemagne

Trimestriel N° 108 – Avril-Mai-Juin 2008Belgique / Luxembourg 5,9 € - Suisse 9 FS – DOM 5,9 €Grèce / Italie / Portugal CONT 5,9 € - Canada 9$CANMaroc 45 MAD – TOM 1000XPF – Afrique CFA 4200 CFA

ÉTATS-UNIS Vivre

Travailler

Étudier

Supplément Congo - Brazzaville

Page 2: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier
Page 3: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

DDans le Guide du Routard de l’expatrié que j’ai écrit en 1999, je qualifiais la destination

des Etats-Unis de faux eldorado... Depuis le cataclysme du 11 Septembre 2001, les

difficultés pour aller travailler dans ce pays se sont accentuées pour plusieurs raisons :

• les services de l’immigration sont de plus en plus exigeants concernant l’attribution

des visas ;

• la concurrence mondiale pour immigrer dans ce pays est grande, en particulier les

candidats très compétents en provenance d’Asie et des pays d’Europe de l’Est ;

• les Etats-Unis connaissent un début de récession économique, susceptible de durer.

Cependant, ne perdez pas espoir si vous avez choisi cette destination, car tout est

possible si l’on est bien informé.

C’est la raison pour laquelle nous vous proposons un premier dossier pour vivre,

étudier et travailler aux Etats-Unis.

En mai, dans la collection « Vivre à l’étranger » des éditions STUDYRAMA, nous

publierons un ouvrage unique et complet sur le même thème.

Enfin, n’hésitez pas à vous rendre sur notre site Internet, www.vivrealetranger.com, où

vous trouverez également toutes les informations utiles pour bien préparer votre départ.

Si vous avez choisi de pratiquer un métier ou de compléter vos connaissances dans un

secteur d’activité en demande, vos chances d’obtenir un visa seront plus importantes.

Ce sésame est indispensable ! Commencez donc par consulter le site des services de

l’immigration : www.uscis.gov.

D’autre part, il n’est pas inutile de participer à la loterie annuelle pour tenter de gagner

une green card. Enfin, profitez de vos vacances pour sillonner les Etats qui vous tentent

pour faire votre choix et vous créer des contacts : c’est le moment, le taux du dollar

est faible !

Si vous êtes encore célibataire, on ne sait jamais, vous trouverez peut-être l’âme sœur, ce

qui vous permettra de postuler sur place à l’attribution d’un visa K d’une durée de

6 mois, pour rechercher un emploi : on a le droit de rêver !

Bonne route !

edito

par Jean-Pierre Pont

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 3

p03 Edito 108.qxd 13/03/08 21:55 Page 3

Page 4: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

ECHOS2e Journée des Français de l’étranger :

plus de 3 000 visiteurs ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

La blogosphere

DES EXPATRIESNotre sélection de blogs d’expatriés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

DESTINATION AllemagneEntre Etat providence et tout libéral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

DESTINATION autricheEntre passé et modernité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

SPECIAL ETATS-UNIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

pARTIRLa nécessité de posséder un visa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

vivre Du melting-pot à l’immigration régulée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

travailler Un marché du travail dynamique mais ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

etudierNumber one ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

sommaire

www.vivrealetranger.com

• Le guide pratique de l’expatriation, tous les contacts,les formalités, les astuces.

• Dossiers Destinations, pays par pays, les adresses, les conseils, les pièges.• Abonnez-vous gratuitement à notre newsletter exclusive.

STUDYRAMA

34-38, rue Camille Pelletan

92309 Levallois-Perret cedex

France

Tél. : + 33 (0)1 41 06 59 00

Fax. : + 33 (0)1 41 06 59 09

e-mail : [email protected]

SAS au capital de 2 734 555 euros

Directeur de la publication

Jean-Pierre Pont

[email protected]

Directeur de la rédaction

Nicolas Fellus-Vannier

Rédactrice en chef déléguée

Odile Gnanaprégassame

[email protected]

Ont participé à ce numéro :

Leïla Zellouma, Alexandre Bellity,

Emmanuel Langlois, Pascaline Roi,

Christina Gierse,

Secrétaire de rédaction

Pierre Barbezat

Conception partielle

et exécution graphique

Séverine Coatalen

[email protected]

Conception publicitaire

Michaël Barek, Alexandre de

Gassoswski et Aurélien Soula

Régie publicitaire France

Edouard Brisson

[email protected]

Tél. : +33(0)1 41 60 59 03

Justine Mallet

[email protected]

Tél. : +33(0)1 41 06 51 32

Régie publicitaire Internationale

Véronique Martinet

veronique.martinet@

studyrama.com

Tél. : +33(0)1 41 60 59 02

Cahier central

Congo-Brazzaville

Marie de Clauzade

Catherine Benoît

[email protected]

Commission paritaire :

N° CPPAP 1007U80038

Imprimé en UE.

Imprimé par : BOCCIA

Couverture : © Xavier

MARCHANT - Fotolia.com

Vivre à l’étranger

N° 108 Avril/Mai/Juin 2008

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Page 5: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

etudier « Pour intégrer un MBA aux Etats-Unis, prévoyez un an de préparation » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

investir Première destination des capitaux français à l’étranger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

De la cote Est

a la cote OuestA la conquête du rêve américain... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Dossier pratiqueLocation et transit temporaire : bons plans pour les expats ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

FRANcAIS DU MONDEA la rencontre des Français de l’étranger. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

TEMOIGNAGES’implanter en Chine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

sommaire

Cahier central : Dossier special CONGO-Brazzaville

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 5

Discutez, Partagez, Échangez...

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Page 6: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

6 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

echos

I 2e Journée des Français de l’étranger : plus de

3 000 visiteurs !Samedi 1er mars 2008. Le Palais du Luxembourg a accueilli la 2e Journée des Français de l’étranger, un événementmajeur pour cette communauté estimée à près de 2,3 millions de Français à travers le monde. Plus de 3 000 visiteursont afflué pour rencontrer les acteurs incontournables de la mobilité internationale ! Vivre à l’étranger, partenaire del’événement était sur place.

Cette journée a été organisée à l’ini-tiative du président du Sénat,Mon-sieur Christian Poncelet,qui,aprèsconcertation avec les représentantsdes Français de l’étranger,« a sou-haité rendre un hommage appuyéà nos compatriotes », comme cefut déjà le cas en 2006, lors de lapremière Journée des Françaisde l’étranger.Tous les acteurs institutionnels,asso-ciatifs ou privés se sont réunis lorsd’un forum « Embarquez pour lemonde »destiné à accueillir le grandpublic. Objectif ? Donner aux visi-teurs tous les outils pour bien pré-parer leur expatriation.Un « Hubemploi » a même été mis en place,en présence de grandes entrepriseset des réseaux incontournables telsUbifrance,Eures ou Espace emploiinternational.Les visiteurs,parmi eux,de nom-breux jeunes,souhaitant poursui-vre une partie de leur cursus oubien travailler à l’étranger – lesEtats-Unis,le Canada,l’Europe,l’Australie et l’Asie faisant l’ob-jet d’une demande d’informationaccrue – ont arpenté toute la jour-née les prestigieux couloirs duSénat. Il faut dire que l’événe-ment est aussi l’occasion pour denombreux Français de visiter l’unedes institutions de l’Etat.Des tables rondes, qui ont faitsalle comble, ont été l’occasionde profiter des conseils et exper-tises d’intervenants de qualité,sur des thèmes comme la pré-sence culturelle et économiquefrançaise à l’étranger ;la recher-

che d’emploi ; les services auxFrançais de l’étranger...« Je faispartie d’une Junior entreprise quifait du conseil en développementinternational pour les PME. J’aipu recueillir pas mal d’infor-mations aujourd’hui », confiela jeune Amina Khoungui.

TROPHÉES SÉNATDE LA PRÉSENCEFRANÇAISE AL’ÉTRANGERPoint d’orgue de cette journée, lacérémonie de remise des TrophéesSénat de la présence française àl’étranger.Pour la 1re fois,des Fran-çais vont être récompensés pourleur participation au rayonnementde la France dans le monde.Les 6 gagnants sélectionnés surprès de 350 candidatures, ontreçu leur trophée,trophée assortid’un chèque de 5 000 € grâce auparrainage de six entreprises (AirFrance,HSBC,Caisse des Fran-çais de l’étranger, Groupe Tait-bout,International SOS,Accor).Maryvonne Grunberg, 1re lau-réate,a restauré une maison dontelle a hérité à Marrakech, pouren faire un riad. Elle aide aussila population locale en établis-sant un partenariat avec la villede Tours dont elle est originaire.Le 2e lauréat,David SantandreuCalonge,a réussi le pari de pren-dre en main le département deFrançais de la City University deHong-Kong : résultat, il attire2 500 élèves chinois contre 40auparavant ! « Ce candidat nous

a impressionné par son tempé-rament entrepreneurial, nouscomptons bien poursuivre nosrelations avec lui », précise Gil-les Denoyel, directeur généraldélégué de HSBC France.Yves Marre,3e lauréat,peut êtrefier d’avoir créé un bateau-hôpi-tal ! C’est au Bangladesh que celase passe, chaque année, près de60 médecins étrangers viennenty travailler. D’ailleurs, annonce-t-il en recevant son prix, « nousavons le projet de créer undeuxième hôpital ».Michèle Debrenne,elle,est tom-bée amoureuse de la Sibérie oùelle est installée depuis 30 ans !Enseignant-chercheur à l’univer-sité de Novossibirsk,elle promeutles relations interculturelles entrela France et la Russie.La cérémonie a été l’occasionpour les personnalités présentes,les sénateurs représentants lesFrançais de l’étranger mais aussiRama Yade,secrétaire d’Etat auxDroits de l’Homme,d’aborder lesquestions qui touchent directe-ment cette communauté.Le sortd’Ingrid Bétancourt et la ques-tion de la sécurité en général sontévoqués : « Les Français n’ontpas été épargnés », dit-elle en fai-sant référence aux récents évé-nements survenus en Maurita-nie, au Niger et au Tchad.« Le gouvernement français veuttout faire pour améliorer le quo-tidien des Français de l’étran-ger », conclura-t-elle à la fin dela cérémonie.

Hémicycle du Sénat

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Page 8: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

ESPAGNECe blog, consacré à Ténérife, plus grande île de l’archipel des Canaries, cherche à transmettre àtous les expatriés ou futurs expatriés, d’intéressantes informations pratiques à propos du terri-toire espagnol et plus précisément sur les îles Canaries : coutumes, accessibilité...Cela fait maintenant un an que Carole, jeune française, nous fait profiter de ses découvertes ! • http://vidadesol.blogspot.com

8 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

Qui mieux que les expatriés sont à même de vous informer sur la vie à l’étranger ? Notre sélection de blogs...Leïla Zellouma et Alexandre Bellity

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AUSTRALIEA la suite d’une belle rencontre amoureuse, Aurélie, 25 ans, décide de s’installer enAustralie de façon définitive. C’est alors qu’elle en profite pour créer son propre blog,où elle dévoile une foule d’informations pratiques.Elle souhaite élaborer un site Internet touristique sur ce pays, et confirme donc que sonretour en France n’est plus d’actualité : « l’Australie, c’est le paradis » • http://vivreenaustralie.canalblog.com

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BULGARIELa Bulgarie vous intrigue ? Jean-Claude vous permet d’en savoir un peu plus sur ce pays, nou-veau membre de l’Union européenne. Voilà six ans que ce pré-retraité vit à Sofia avec safemme bulgare et leurs quatre enfants.Alors qu’il était technicien de fabrication en Alsace,Jean-Claude a décidé, un beau jour, de quitter ses habitudes pour vivre la grande aventure. Décou-vrez son univers ainsi que sa passion pour cette destination. • http://bulgarie.over-blog.com

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MAYOTTE Tranches de vie d’un couple d’enseignants français, Séverine et François, installé à Mayottedepuis octobre dernier.Constitué de très belles photos des paysages et des rues de Mayotte, ce blog nous donneune irrésistible envie de découvrir ces îles de l’océan Indien. Les auteurs, qui avaient enviede changer d’air et d’aller à la rencontre d’autres cultures, ne regrettent pas leur choix !• http://iloni.over-blog.com

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YEMENUn couple de Français, Arnaud et Emilie, nous raconte son expérience au Yémen, destina-tion plutôt rare pour les expatriés.Lui travaille pour un groupe pétrolier, elle est kinésithérapeute au Right to Life Institute forCerebral Palsy à Sanaa.Vie quotidienne, différences culturelles, et problèmes liés à la sécu-rité : ils nous livrent leurs impressions sur ce pays.• http://arnaud-emilie.blogspot.com

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GUINÉEBlog de Jean-Baptiste, 30 ans, en mission pour l’Association Française des Volontairesdu Progrès depuis mai 2006, mis à disposition d’une ONG guinéenne travaillant dans lechamp de l’enfance et de la jeunesse. Il y raconte les avancées et difficultés à mener lesprojets sans oublier d’apporter un regard sur la situation politique pour le moins insta-ble. On y apprend également que la présence française a laissé une trace bien particu-lière : la partie de pétanque ! • http://guinee.over-blog.com©

DR

La blogosphEre des expatries

Pour figurer sur cette page,envoyez un mail à

[email protected]

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Page 9: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

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Page 10: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

10 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

I Entre Etat providence et tout libéral

Ruinée par la guerre, l’Allemagne est devenue la 3e puissance économique mondiale, et la championne du mondeà l’export, encore dopée par le Mondial 2006 de football.

Près de 20 ans après la chute duMur, le grand défi du pays restela reconstruction de l’Est.Avec unemain-d’œuvre et des infrastruc-tures d’excellence,l’Allemagne,pre-mier partenaire économique de laFrance,porte d’entrée sur les paysémergents,tente d’attirer les inves-tisseurs et travailleurs étrangers,en particulier les ingénieurs et lestechnico-commerciaux qui lui fontdéfaut, d’autant que la qualité vieoutre-Rhin a de quoi séduire.

INVESTIR :LES VOYANTS À NOUVEAU AU VERT Depuis 80 ans, l’Allemagne est lepremier partenaire commercial dela France. Championne du mondeà l’export depuis 4 ans, le mon-tant de son excédent commercialest estimé à 200 milliards d’eurosl’an dernier. La France, au 5e rangdes investisseurs étrangers en Alle-

magne,y dispose de 2 200 implan-tations de toutes tailles, quiemploient plus de 379 000 person-nes. Les industries extractives etmanufacturières représentent le pre-mier secteur d’investissement dela France (41 %). L’immobilier,la location et les services aux entre-prises arrivent en deuxième posi-tion, devant les activités financiè-res.L’embellie de l’économie n’a,entout cas, pas été portée par laconsommation l’an dernier,puisqueles foyers se sont équipés en biensdurables (électroménager, voitu-res...) fin 2006 pour anticiper lahausse de la TVA, passée de 16 à19 % au 1er janvier 2007. L’Alle-magne a profité de l’élargissementde l’Union européenne aux paysde l’Est (PEO) et s’illustre dansla construction automobile(3e exportateur de véhicules aumonde,15 % de la richesse natio-nale en 2006), la chimie ou la

construction de machines.Les entre-prises allemandes sont égalementtrès bien placées dans les techno-logies de pointe comme l’optique,lemédical,l’environnement,le solaire,les nano et les biotechnologies.Exemple récent dans le secteurde l’environnement : le rachat parVeolia du groupe Sulo de Ham-bourg, numéro deux Allemand dutraitement des ordures ménagères,pour 1,45 milliard euros.Dans l’ex-RDA,plusieurs entreprises françai-ses (Veolia,Connex,Total ou Saint-Gobain) se sont installées dansces nouveaux Länder et y ont créédes emplois. Le secteur tertiaireaugmente au détriment de l’indus-trie. L’Allemagne est le premierpays au monde pour l’organisationde foires et salons. Mais atten-tion,prévient Gilles Untereiner,direc-teur de la Chambre de commercefrançaise à Sarrebruck (voir enca-dré), pour vendre en Allemagne,

Destination allemagne

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La Porte de Brandebourg, Berlin

REPERES

SUR LE WEB

Emploi IMinistère du Travail et desAffaires sociales :www.bma.bund.de IAmbassade de France àBerlin : www.botschaft-frankreich.deI Agence fédérale pourl’emploi : www.arbeitsamt.deI Agences locales pourl’emploi :www.arbeitsagentur.deI Offres d’emploi :www.athenajob.de ;www.jobline.de ; www.jobware.deI Association pour l’emploides cadres : www.apec.frI Espace emploiinternational : www.emploi-international.orgIVolontariat internationalavec Ubifrance :www.civiweb.orgVivreI Site de référence pourexpatriés (en anglais) :www.howtogermany.comIMoteurs de rechercheallemands : www.allesklar.de ;http://web.de ; www.fireball.de

P10-12 Allemagne 3p.qxd 13/03/08 22:06 Page 10

Page 11: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 11

il est essentiel d’être représentéau niveau régional :« Les Allemandsont leurs habitudes et sont têtus,une offre qui passe en France nefonctionnera pas forcément ici. Lemarketing, c’est l’école de la modes-tie. » Le modèle économique alle-mand repose sur les PME (plusde 3 millions) qui emploient 70 %des salariés.

TRAVAILLER :RECHERCHE INGÉNIEURS,DÉSESPÉRÉMENTA 9 %,le taux de chômage atteintson plus bas niveau depuis 12 ans.Avec la reprise économique, l’in-dustrie manque d’ingénieurs ! Lesentreprises de mécanique et d’in-génierie, branche clé de l’indus-trie,embauchent à tour de bras.Lessecteurs de la machine-outil, lamétallurgie,l’électricité,l’automo-bile, mais aussi les services sonten pénurie de main-d’œuvre qua-lifiée.Avec les départs à la retraite,95 000 ingénieurs et 135 000 scien-tifiques manqueront à l’appel d’ici2014 ! Une carte d’identité ou unpasseport suffisent pour un ressor-tissant de l’Union européenne quiveut travailler en Allemagne. Unefois installé,et pour un séjour supé-rieur à 3 mois, l’office des étran-gers vous délivrera une autorisa-tion de séjour.Le contrat de travail,le plus souvent écrit, est encadré

DOUCEUR(ETRIGUEUR !)DE VIVRE L’inflation a baisséen Allemagne,mais lecoût de la vie reste élevé,et Berlin est compara-ble aux autres capitaleseuropéennes.Des servi-ces médicaux de qualité sont dispo-nibles partout, mais très onéreux,d’où l’importance d’être bien cou-vert ! Un accord européen garan-tit une assurance médicale gratuiteà tous les citoyens européens en Alle-magne,mais si vous vous y installez,il faudra souscrire à l’assuranced’Etat.Côté qualité de vie,les Alle-mands accordent une part impor-tante aux loisirs, au sport et à lanature.190 000 km de chemins bali-sés en font le paradis des randon-neurs. Le réseau ferroviaire relieles principales villes frontalières d’Al-lemagne (Alsace,Lorraine,Luxem-bourg).Des lignes à grande vitesse(ICE) connectent Munich, Ham-bourg, Berlin, Brême, Francfort etCologne. Le pays est équipé de40 aéroports.Les axes routiers sontaussi très bons, il n’y a ni péage nilimitation de vitesse sur les autorou-tes ! Quant aux contacts, oubliezun peu de votre culture latine.« Lesrelations avec les Allemands ne senouent pas rapidement, analyseArnaud Leretour, chef de la Mis-

• Capitale : Berlin

• Population : 82,6 millions

d’habitants

• Superficie : 356 910 km2

• Densité : 231 habitants/km2

• Régime : parlementaire,

république fédérale

comprenant 16 Etats fédéraux

(Länder)

• Langues parlées : allemand,

anglais (affaires)

• Villes principales : Berlin,

Hambourg, Munich, Cologne,

Essen, Francfort, Dortmund,

Stuttgart, Düsseldorf et Leipzig

• Monnaie : euro

• Taux de chômage : 9 %

(2007)

• PIB : 603,66 milliards d’euros

(PIB/habitant : 25 700 euros)

• Secteur d’activité : Industrie

automobile, construction de

machines et de centrales

énergétiques, industrie

chimique, électronique et

électronique, agriculture (lait,

porc élevage de bétails,

betterave à sucre et céréales),

agriculture écologique,

services (70% du PIB)

• Taux de croissance : 2,7 %

• Présence française :

139 000 personnes

(estimation)

L’Allemagne

Il accompagne les entreprisesfrançaises en AllemagneIl y a eu la chute du Mur de Berlin. Puis les sociétésont délocalisé à tout va dans les pays de l’Est, oùelles représentent aujourd’hui, comme en Pologneou en Slovaquie, plus du tiers de l’économie. GillesUntereiner a vécu de l’intérieur tous ceschangements en Allemagne. Directeur de laChambre de commerce française à Sarrebruck, lagrande ville industrielle de l’ouest, à deux pas de laLorraine, du petit village de Dabo où il est né, agrandi, et appris son métier de conseil aux PME.« Ces pays émergents, dit-il, sont devenus desannexes commerciales et industrielles del’Allemagne. Ils ont acquis une compétitivitéextraordinaire. » Chaque année, l’équipe de

40 personnes qu’il dirige accompagne autantd’entreprises françaises outre-Rhin. Mais la tâchen’est pas facile. Il faut en moyenne trois ans pourcréer un marché, observer, analyser et identifier lademande locale. Pourtant, des opportunitésexistent. « Tout ce qui est fourniture, équipementpour l’industrie, c’est un marché du tonnerre deDieu, s’emballe Gilles. Il faut absolument que lesboîtes françaises y aillent ! » Revers de la médaille,avec la crainte du chômage, les achats de biens deconsommation marquent le pas. Gilles Untereiner,53 ans, vit à Sarrebruck avec sa femme, et sepassionne pour les différences de culture de partet d’autre du Rhin. Cette incompréhension estsouvent cause d’échec, dit-il, dans la créationd’entreprises à l’étranger.Lui écrire : [email protected]

par la loi, mais il n’existe pas desalaire minimum.Les métiers tech-niques et manuels sont très bienconsidérés ici.Du coup,un bon BTStrouvera certainement plus faci-lement un emploi qu’un diplômé degrande école type HEC ! Pour unFrançais, la meilleure porte d’en-trée est le volontariat internationalen entreprise (VIE). « La com-munauté des VIE est très activeen Allemagne, explique CatherineFaure, de la Mission économiquede Düsseldorf (lire encadré). Ausein du réseau, les échanges d’in-formations d’opportunités d’em-ploi sont intenses. »Sept millions d’étrangers viventen Allemagne. Une expérience iciest indéniablement un tremplin pourl’international ; outre les grandessociétés françaises,nombre de grou-pes internationaux ont choisi l’Al-lemagne comme siège européen.Plusieurs organismes vous aiderontà trouver un emploi :l’Office fédé-ral du travail (Bundesanstalt fürArbeit) gère 150 agences pour l’em-ploi et vous renseignera sur les allo-cations familiales ou les indemni-tés chômage,l’Agence centrale pourl’emploi (Zentralstelle für Arbeit-wermittlung) propose essentielle-ment des offres pour les métiersde l’agriculture,de l’hôtellerie et dela restauration.Enfin Athena,crééepar les consulats généraux deFrance à Mayence et à Francfort.

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12 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

sion économique de Düsseldorf,maiselles sont solides. Une fois laconfiance acquise, de véritables ami-tiés sont possibles. » Enfin, évitezd’arriver avec trois quarts d’heurede retard à un rendez-vous,les Alle-mands sont très ponctuels !

UN SYSTEME ÉDUCATIF D’EXCELLENCELe niveau d’études allemand estconsidéré comme le plus élevé d’Eu-rope. Quant à l’apprentissage deslangues étrangères,« les Allemandsont en général des groupes plus petitset de meilleurs moyens audiovi-suels », analyse Philippe Gagneur,éditeur de la méthode Assimil à Colo-gne. Pour l’entrée à l’université,les étudiants étrangers doivent pos-séder des connaissances en allemandleur permettant de suivre des cours.Ils doivent,auparavant,soit se pré-senter à un test en France, le Test-Daf, soit réussir l’examen DSHauprès de l’établissement d’accueilen Allemagne. Certaines universi-

tés allemandes proposent toute-fois des cursus en anglais où lesconnaissances en allemand ne sontpas nécessaires. Le système uni-versitaire allemand comprend 330établissements :les universités,géné-rales et techniques (Fachhochschu-len),les écoles d’art,de musique,dethéâtre et de cinéma.De plus en plus,les universités proposent des cursuspréparant aux diplômes internatio-naux « bachelor » et « master ».De ce côté-ci du Rhin, l’année uni-versitaire se divise en deux semes-tres (celui d’hiver qui débute en octo-bre et celui d’été en avril. On peutcommencer les cours indifférem-ment en été ou en hiver suivant lesdisciplines).L’université franco-alle-mande (voir « sur le web ») orga-nise pour sa part plus de 140 cur-sus, dans des disciplines variées.Le baccalauréat, reconnu commel’équivalent de l’Abitur allemand,est la condition principale pour êtreadmis à étudier en Allemagne. Iln’existe pas d’examen d’entrée dansles établissements allemands, sauf

pour les filières artistiques, maisdans certaines matières (médecine,psychologie ou biologie), le critèrede sélection sera la note généraledu bac. Depuis 1994, l’Office alle-mand d’échanges universitaires(DAAD) est chargé d’encouragerles relations entre les universitésallemandes et l’étranger, et d’as-sister les étudiants français en tech-nologie, sciences administratives,administration publique ou gestiondans leur recherche d’emploi futur.Quant aux frais de scolarité,ils tour-nent souvent autour de 70 euros.Pour vivre comme étudiant en Alle-magne,prévoyez un budget moyende 590 à 770 euros par mois.Unechambre en cité universitaire coûte180 euros,et une colocation ou unstudio en moyenne 325 euros. Letemps de travail maximum autorisépour un étudiant est fixé à 20 heu-res par semaine.Tous les étudiantsdoivent être affiliés au régime del’assurance-maladie.La cotisations’élève à 53 euros par mois.

Emmanuel Langlois

Destination allemagne

REPERES

...SUR LE WEBEtudier I Les universités etFachhochschulen :www.hochschulkompass.deIGoethe Institut en France :www.goethe.de/franceI Lycée français de Berlin :www.bln.de/fgI Lycée franco-allemand deFribourg : www.dfg-lfa.comI Office allemandd’échanges universitaires :http://paris.daad.deI Office franco-allemandpour la jeunesse :www.ofaj.org / www.dfjw.orgI Université franco-allemande : www.dfh.ifa.orgI Académie de Strasbourg(une mine d’or pour unétudiant étranger) : www.ac-strasbourg.fr/orientation/html/europe/allemagne.htmI Reconnaissance/équivalence de diplômes :http://citizens.eu.intI logement étudiant :www.studentenwerke.de I Informations sur les études :www.study-in.deI Informations sur toutesquestions concernant lesétudes supérieures :www.studienwahl.deI Service centrald’attribution des placesd’études : www.zvs.deI Informations sur le TestDaf :www.testdaf.deEmploi/InvestirI Stratégie & Action :www.strategie-action.comIChambre franco-allemandede commerce et d’industrie :www.francoallemand.comI Chambre de commerce etd’industrie française enAllemagne : www.ccfa.deI Athena : www.athenajob.deIMission économique deDüsseldorf :www.dree.org/allemagneI Le quotidien allemand desaffaires : www.handelsblatt.comI Commission fédérale pourla promotion desinvestissements étrangersen Allemagne : www.invest-in-germany.de/en/IConfédération desassociations d’employeursallemands : www.bda-online.de

« L’Allemagne manqued’ingénieurs » Trois questions à Catherine Faure, chargée de

mission du programme VIE à la Mission

économique française de Düsseldorf.

Vivre à l’étranger : Comment se porte l’économie

allemande ?

Catherine Faure : L’Allemagne présente un bon bilan

du marché de l’emploi avec un taux de chômage

estimé à 8 % en 2007, en moyenne. En Bavière,

certaines villes sont même en situation de plein

emploi ! Mais se pose le problème du recrutement de

personnel qualifié, même si l’accès au marché du

travail est désormais facilité pour les étudiants

étrangers diplômés en Allemagne et pour les

ingénieurs. Ces difficultés de recrutement sont

particulièrement sensibles dans l’industrie

mécanique et automobile.

VAE : Quelles sont les opportunités d’emploi pour

les Français en Allemagne ?

C.F. : Les formations les plus recherchées sont les

mathématiques, l’informatique, la technique et les

sciences naturelles. Les jeunes ingénieurs français, à

condition de parler l’anglais et l’allemand, ont toutes

leurs chances pour un début de carrière outre-Rhin.

La meilleure solution est une première expérience au

sein d’une structure française (il y a 1 300 filiales !)

via une mission VIE (volontariat international en

entreprise). Près de 200 missions sont proposées

aujourd’hui en Allemagne dans le secteur bancaire,

des assurances et des équipementiers automobiles,

pour des ingénieurs et des technico-commerciaux.

VAE : Qu’est ce qui change dans les relations ?

C.F. : On ne mélange pas la sphère professionnelle et

la vie privée. Les actions à mener, les programmes

fixés sont bien plus importants que les rapports

personnels. On partage ses loisirs avec des amis

connus depuis l’école, l’université, ou ses voisins. Un

jeune Français, pour s’intégrer pleinement, devra

rejoindre un club de sport ou, pratique très répandue,

vivre dans une « WG » (Wohnengemeinschaft), une

colocation en partageant un appartement avec de

jeunes Allemands. Quant à l’image de l’Allemand

rigide, je suggère la lecture de Nous, les Allemands,

de Matthias Matussek, qui prouve que nos voisins ne

manquent ni d’humour ni de fantaisie !

Lui écrire : [email protected]

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Page 13: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

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14 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

I Entre passé et modernité On pense à Sissi, au Tyrol, à la valse et aux cafés viennois. Certes, l’Autriche a ces allures de carte postale surannéemais aussi un cœur économique et culturel qui bat au rythme du XXIe siècle, au centre de l’Europe, entre pays del’Est et Occident.

DES INVESTISSEMENTSÉTRANGERS FACILITÉS L’un des atouts de l’Autriche estsa proximité géographique avecles nouvelles économies des paysd’Europe centrale et orientale (l’Au-triche est le premier investisseuren Slovénie, Croatie et Bulgarie),avec lesquels elle a tissé des liensparticuliers.Plus d’un millier d’en-treprises internationales gèrentdepuis l’Autriche leurs affaires avecles pays de l’Est, parmi lesquellesde nombreux groupes français(Citroën,SAGEM,Aventis Pharma,Renault,Alcan (minerais et métaux),Danone,Alstom (bâtiments et tra-vaux publics),Société Générale ouAccor). La réforme de l’impôt surles sociétés et les régimes de grou-pes de 2005 (le taux unique est passéde 34 % à 25 % sur les bénéfi-ces, pas d’impôt sur la fortune nitaxe professionnelle) et le niveau dequalification de la main-d’œuvre

sont aussi de nature à attirer lesinvestisseurs étrangers dans la patriede Mozart et Freud. Le pays jouitégalement d’une stabilité politi-que et monétaire avec l’euro.Vienneaccueille le siège d’organisationsinternationales comme l’AIEA(l’Agence pour l’énergie atomique).La France investit en majorité dansle secteur des services aux entrepri-ses (60 %) et dans les services finan-ciers (11 %). Depuis l’entrée dupays dans l’Union européenne en1995, les investissements directsétrangers (IDE) n’ont cessé d’aug-menter,d’autant qu’ils ne sont sujetsà aucune autorisation préalable.Seuls les secteurs de la banque etde l’assurance requièrent le feu vertdu ministère des Finances ; unedemande d’inscription doit être dépo-sée auprès du registre du tribunalde commerce le plus proche.Le droitautrichien des sociétés fait géné-ralement la différence entre socié-tés de capitaux et sociétés de per-sonnes.Comme en France,la société

à responsabilité limitée (GmbH),calquée sur le modèle allemand,estla forme juridique la plus fréquente.La palette des aides proposées (déve-loppement régional,technologique,protection de l’environnement) esttrès variée :depuis les aides finan-cières directes, en passant par lesbonifications d’intérêts jusqu’à laprise en charge de garanties.Le paysconcentre et attire aussi les cer-veaux :le Land de Vienne est la qua-trième région d’Europe pour la pro-portion de scientifiques (technologiesde l’information et biotechnologies) !Des avantages fiscaux sont d’ail-leurs accordés (abattements jusqu’à35 %) pour les dépenses de recher-che et pour la formation. Plus de2 800 instituts de recherche et déve-loppement (R&D) axés sur les nou-velles technologies font le lien entreles attentes des entreprises et l’ex-pertise des scientifiques.Le systèmeéducatif autrichien entretient d’ail-leurs un lien étroit avec l’indus-trie. Les loyers de l’immobilier de

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Le château de Vienne

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SUR LE WEB

Etudier I Tests de langueallemande reconnus :www.testdaf.de ou www.osd.atI Cours de langue :à Vienne : www.vwu.at ;à Graz : www.vgu.atI Austrian AcademicExchange Service :www.oead.ac.at (portail desuniversités et associationsétudiantes)I Lycée français de Vienne :www.lycee-francais.atI Ecole internationale deVienne : www.vis.ac.atIMoteurs de rechercheautrichiens : www.austria-www.at ; www.austronaut.at ;www.austrosearch.at

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Page 15: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 15

bureau sont plus attractifs en Autri-che que dans d’autres capitales euro-péennes.A 299 euros par an le mètrecarré (frais généraux compris),Vienne est moins chère que Prague,Budapest,Varsovie,Rome,Bruxel-les,Francfort ou Zurich.Côté logis-tique enfin,l’Autriche dispose d’unréseau dense de liaisons directesparfaitement rythmées avec les paysde l’Europe de l’Ouest, centrale etdu Sud. Et cela s’applique à l’en-semble des modes de transport :le rail bien sûr,mais aussi les trans-ports combinés où l’Autriche occupela deuxième place du classementeuropéen.

RIGUEUR ET HARMONIE DANSLE TRAVAILPas de visa pour un Français :c’estle principe de libre circulation destravailleurs de l’Union européennequi s’applique ici. Au-delà de troismois, pour prétendre à un emploi,il faut se faire délivrer une attesta-tion de déclaration au bureau desséjours (15 euros). Le marché desoffres d’emploi est de plus en plusprivatisé (en particulier pour lescadres),mais l’Agence autrichiennepour l’emploi (voir « sur le web »)propose gratuitement ses services.Pensez enfin au Job Center Interna-tional de Vienne, qui affiche desemplois dans le secteur du tourisme.La durée légale du travail est offi-

nieren Autriche. Les coti-sations à l’assurance sociale sontobligatoires dès que vos revenusdépassent le seuil d’affiliation.Cescotisations,tout comme l’impôt surle revenu,sont directement prélevéspuis reversés par l’employeur. Lessecteurs porteurs sont l’industriemétallurgique, la mécanique(800 000 moteurs automobiles sor-tent des chaînes autrichiennes cha-que année !), la chimie, le textileou l’habillement.Le tourisme,avecses stations de ski réputées,est aussiun secteur important en Autriche.Bien sûr,il faudra vous mettre à l’al-lemand,mais le français reste la lan-gue étrangère la plus étudiée en Autri-che après l’anglais,grâce à une imageprestigieuse.Paris et Vienne entre-tiennent des relations culturelles par-ticulièrement riches.La Carte euro-péenne d’assurance maladie (délivréeen France par la Sécurité sociale)permet une prise en charge des fraismédicaux éventuels une fois sur place.Quant au stage, il faut s’y prendreà l’avance pour en décrocher un.En effet,les entreprises autrichien-nes mettent généralement 4 à 6 moispour recruter leurs stagiaires. Cesstages peuvent être rémunérés,entre220 et 580 euros par mois, moinsde risque donc de tomber sur un stage

• Capitale :Vienne

• Population : 8,3 millions

d’habitants

• Superficie : 83 853 km2

• Densité : 99 habitants/ km2

• Régime : république fédérale

démocratique et

parlementaire

• Langues parlées : allemand,

slovène, croate, tchèque et

hongrois

• Villes principales : Vienne,

Salzbourg, Graz, Linz,

Innsbruck, Klagenfurt

• Monnaie : euro

• Taux de chômage : 4,8 %

• PIB : 233 milliards d’euros

(32 500 euros par habitant),

4e place des pays de l’UE en

terme de richesse

• Secteur d’activité : industrie

métallurgique et mécanique

(exportation machines-outils),

chimique (cellulose,

pétrochimie), textile,

habillement, papier

(ressources forestières très

abondantes), électrique et

électronique (plus de

400 entreprises fabriquent des

composants) et agro-

alimentaire. Le secteur des

services (en particulier

enseignement, recherche,

services de santé...) emploie

57% des actifs.

• Taux de croissance : 3,1 %

• Présence française :

8 965 personnes

(estimation)

L’Autriche

Restaurateur sans frontière à VienneIl y a d’abord l’enfance en Afrique, au Nigeria, puis enCôte d’Ivoire, dans le sillage de ses deux parentsenseignants, puis le retour près de Paris.AlexandreTrabys, 14 ans, se lance avec succès dans l’hôtellerie :bac pro en deux ans, major de sa promotion, et desstages dans les meilleurs établissements (PavillonRoyal au bois de Boulogne, Chez Pierre aux côtés deDavid Frémondière).Viendra le service militaire,comme assistant aux cuisines de la crèche del’Elysée sous Jacques Chirac ! Alexandre s’envoleensuite un an pour Londres, avant de revenir auNigeria, à Lagos, comme plus jeune chef d’unSofitel ! C’est en Afrique qu’il rencontre sa femme, àun cours d’équitation, avec laquelle il part s’installer

ensuite en Norvège, à 600 kilomètres au-dessus ducercle polaire. « Ce fut une belle expérience, maisdifficile, raconte Alexandre. On était loin de la ville,c’était difficile de se lier avec les gens. » Depuisquelque temps, l’idée d’ouvrir son propre restaurantlui trotte dans la tête. C’est à Vienne, en Autriche,que le projet prend forme. Le couple reprendl’Alexanders, un établissement très à la mode dansles années 80 mais tombé en désuétude depuis. En2006, un article élogieux lance le restaurant.Aujourd’hui, 5 à 600 convives se pressent chaquemois dans cette ambiance cosy. « On propose unecuisine semi gastronomique, toujours à base deproduits bio, explique le jeune chef. On travaillel’huile d’olive, les poivrons ou les anchois. Il n’y a pas de ces plats en sauce où on ne sent plus le goût de laviande ! » Lui écrire : [email protected]

ciellement de 40 heures parsemaine, mais beaucoup res-tent plus longtemps au bureau(en moyenne 44,1 heures parsemaine).« Les gens travaillent avecplus de rigueur et d’organisation quechez nous, admet Bertrand Gos-set, jeune Français, responsable« grands comptes » pour le groupepapetier Neusiedler à Vienne. A lapremière réunion, sur des problè-mes ardus de production logistique,j’ai été sidéré. Quelqu’un intervenaitet en dix secondes, c’était réglé ! »Les Autrichiens sont attachés à lasécurité de l’emploi. L’Autriche setargue d’un environnement socialdes plus sains.L’harmonie entre lessyndicats et le patronat tient à unsystème de coopération et de négo-ciation collective.La majeure par-tie de la population (69 %) estemployée dans le secteur tertiaire.Le pays manque en revanche cruel-lement de main-d’œuvre qualifiée,dans le BTP et l’industrie métal-lurgique,avis aux amateurs ! La poli-tique environnementale de l’Autri-che est parmi les plus ambitieusesd’Europe. Le pays utilise déjà plu-sieurs sources d’énergie renouve-lables comme le vent, le soleil, lesbiomasses...Ici,le contrat de travailpeut être écrit ou oral, il n’est sou-mis à aucune forme précise ! Unsalaire minimum autour de1 000 euros a été pour la premièrefois mis en place l’automne der-

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16 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

« café-photocopieuse » ! Ils sontrelativement bien structurés etdéfinis.

UN SAVANTMÉLANGE ENTRETHÉORIE ET PRATIQUEEn Autriche, le système de forma-tion en alternance s’applique aussibien aux professions de l’éducationqu’aux filières des écoles supé-rieures de formation profession-nelle. Les entreprises forment desapprentis à un métier et accueillentdes stagiaires.Des projets communsentre les écoles et l’industrie per-mettent de mettre en pratique lesrésultats obtenus en recherche etdéveloppement. Une vingtaine dehautes écoles spécialisées propo-sant 150 filières différentes et13 universités des Länder entre-tiennent des contacts permanentsavec l’industrie.De plus,le systèmeéducatif autrichien met l’accent surla spécialisation.Ainsi,l’Ecole supé-rieure d’ingénierie mécanique,parexemple, propose plus de dix spé-cialisations différentes. Les titresde séjour pour étudiants et élèvesdonnent l’autorisation à leur titu-laire d’exercer une activité pro-fessionnelle en tant qu’indépendantou salarié pendant la durée des étu-des.La condition préalable est l’ob-tention d’une attestation auprès del’agence pour l’emploi (voir « surle web »). L’accès aux études uni-versitaires (dans l’une des 21 uni-versités autrichiennes) est possiblepour toutes les personnes ayantobtenu leur baccalauréat. L’idéalpour s’inscrire est un échange detype Erasmus, qui facilite les cho-ses (attention,les dossiers sont sou-vent à rendre courant décembre !).Comptez en moyenne 360 eurospar trimestre de frais de scola-rité.Dans certaines filières commemédecine,des quotas ont été mis enplace vu l’afflux d’étudiants alle-mands voisins.Vous devrez aussifournir une attestation de connais-sance de la langue allemande, ousubir un test (DaF ou ÖSD) surplace.Plusieurs universités (Wien,

Graz et Leoben) dispensent descours de langue pour étudiantsétrangers. Chloé Siganos, comé-dienne française de théâtre à Vienne,a appris l’allemand à ses débutsdans une Folkschule,une école pourimmigrés.« On prend des cours pen-dant un an, pour obtenir un per-mis de travail, se souvient la jeunefemme.Je me suis retrouvée avecdes Tchèques, des Croates, des pein-tres en bâtiment, qui ne parlaientpas un mot d’allemand, c’était trèssympa ! » Certaines écoles et uni-versités françaises proposent éga-lement des aides financières poureffectuer des stages à l’étranger.

UNE DOUCEUR DEVIVRE À ÉCHELLEHUMAINEL’Autriche est un pays verdoyant etproche de la nature. « Vienne està la fois un petit village et unegrande ville,raconte Alexandre Tra-bys,restaurateur français en Autri-che (voir encadré). On peut sortirà l’opéra tous les soirs, ce n’estpas cher comparé à Paris. Du cen-tre de Vienne, en 15 minutes, onest à la campagne. » Même si lesloyers sont moins chers que dansd’autres capitales européennes,lestarifs varient d’un Land à l’autre.Les étudiants du programme Eras-mus peuvent bénéficier de loge-ments universitaires (autour de

150 à 180 euros la chambre).Lesjeunes peuvent opter pour la pen-sion,l’échange d’appartements,lesauberges de jeunesse (une centaineen Autriche) ou la colocation.« Vienne est vraiment une ville inter-médiaire entre l’est et l’ouest del’Europe,témoigne Marie Gouriano,photographe française à Vienne.Onest aux portes de l’Europe de l’Estet, en même temps, la ville est res-tée très liée à l’Occident, à la Franceet à l’Allemagne. »Côté culture, la ville balance entrela valse de Sissi et les musiques élec-troniques des clubs à la mode(comme le Flex) et des cafés vien-nois design et branchés.Les Autri-chiens ont tendance à être plus céré-monieux que les Français dans leurvie sociale et professionnelle. Ilsn’emploient pas leur prénomlorsqu’ils se présentent, mais lesutilisent couramment après la pre-mière rencontre. Il est normal dese serrer la main pour se dire bon-jour et au revoir.On juge impoli d’en-trer au restaurant ou dans un maga-sin sans dire « guten Tag » ou,plus habituellement,« Grüss Gott ».De même, sortir sans dire « aufwiedersehen » peut être jugécomme choquant.Enfin,on appré-cie la légèreté sociale et l’aptitudeà s’entretenir de la pluie et du beautemps !

Emmanuel Langlois

Destination autriche

REPERES

...SUR LE WEB

Emploi / Investir I Ambassade de France à Vienne :www.ambafrance-at.orgI Agence de migrationautrichienne :www.migrant.atI Répertoire d’affaires pourl’Autriche : www.trend.at ;www.compnet.atI Le magazine autrichiendes finances :www.industriemagazin.atI Austrian Business Agency :www.aba.gv.atI Portail officiel del’économie autrichiennedans le monde :www.advantageaustria.org I Bank AustriaCreditanstalt (principalebanque d’affairesautrichienne) :www.ba-ca.comI Chambre de commercefranco-autrichienne :www.ccfa.at/frI Agence de promotion desinvestissements en Autriche :www.aba.gv.at/fr/pages/I Confédérationd’employeurs autrichiens :www.voei.atIMission économiquefrançaise :www.missioneco.org/autricheI Service public de l’emploiautrichien : www.ams.or.atI Espace emploiinternational : www.emploi-international.orgI Volontariat internationalavec Ubifrance :www.civiweb.org

Se logerI Sites Internet logement :www.immobazar.at ;www.immobilien.net ;www.immodirekt.at ;www.casaswap.comI Annonces journaux :www.kurier.at ; www.krone.at ;www.derstandard.at ;www.diepresse.at I Auberges de jeunesse :www.hostels.com

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Page 17: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 17

Première puissance économique du monde avec le PIB le plus élevé, un

taux de chômage de 5,1 % seulement pour 301 000 000 d’habitants, les

Etats-Unis continuent d’attirer les travailleurs et étudiants étrangers,

ainsi que les inconditionnels « du rêve américain ». Qu’est ce qui expli-

que ce succès ? Peut-être une culture qui prône des valeurs comme la

liberté d’action et le positivisme : chacun peut tenter sa chance, quels

que soient les diplômes acquis, à condition d’avoir les compétences pro-

fessionnelles recherchées ou un bon projet de création d’entreprise.

Même si les conditions d’entrée se sont durcies ces dernières années, il

faut savoir qu’il existe des programmes spécifiques pour y séjourner

temporairement... Enfin, vous pourrez toujours tenter votre chance à la

loterie pour gagner une green card...

Vivre à l’étranger vous propose un dossier complet abordant notam-

ment les villes américaines incontournables.

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Page 18: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

18 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

I La nécessité de posséderun visaSi de nombreux ressortissants étrangers s’installent et travaillent illégalement sur le territoire américain, il est plusque recommandé de partir dans les règles... Même si vous échappez au contrôle, pensez au fait que si vous quittez leterritoire, vous ne pourrez plus revenir dans le pays pendant plusieurs années (jusqu’à dix ans).Il existe de nombreux visas pour partir aux Etats-Unis. La législation est complexe et change très fréquemment.Renseignez-vous bien avant de faire vos démarches.

PROGRAMMED’EXEMPTION DEVISASSeuls les touristes et ceux qui sou-haitent partir pour affaires, par-tant pour une durée inférieure à90 jours et possédant un passe-port à lecture optique (lisible enmachine) délivrés avant le 26 octo-bre 2005 ou un passeport à don-nées biométriques, sont dispen-sés de visa. Pour vérifier si votrepasseport répond bien à ces condi-tions, le site de l’ambassade desEtats-Unis en France a mis unephoto-type d’un visa valide. Il nevous reste plus qu’à comparer !Tous ceux qui envisagent de res-ter plus de trois mois aux Etats-Unis en touriste ou pour affai-res, doivent demander un visa(respectivement B-2 et B-1).Cesvisas ne permettent pas de travail-ler sur le territoire américain.

LES VISAS ÉTUDIANTSTrois visas sont requis pour les res-sortissants français souhaitant étu-dier aux Etats-Unis : le visa F, Met J (le plus connu étant le J-1).

Le F est destiné aux étudiantsqui sont inscrits dans un établis-sement général ;le M,dans un éta-blissement technique ou profession-nel et le J (voir pour cela notrerubrique dans les pages « Etudier »)dans un programme spécifique(échange, recherche, séjour aupair...), pour un stage ou un jobd’été. A l’exception du visa J,ces visas ne permettent de travail-ler que la première année et surle campus uniquement, 20h/semaine maximum. Pour lesautres années, il faut faire unedemande.

LES VISAS DE TRAVAILLe plus connu et le plus délivrépar les autorités américaines estle visa H1-B, accordé pour unedurée de trois ans renouvelableune fois.Il est très difficile à obte-nir dans le sens où l’employeurdoit effectuer des démarches lour-des (l’employeur doit notammentcertifier qu’il vous paiera dans lesmêmes conditions que les autresemployés américains) et coûteu-ses (environ 3 000 dollars) et quece visa est soumis à un quota de50 000/an. En outre, pour ten-ter d’obtenir ce visa, il faut :soit posséder un « Bachelor’sDegree » ou son équivalent (cor-respondant à la licence en Franceau minimum),soit avoir une expé-rience professionnelle suffisam-ment importante pour compen-ser le manque de diplômes(sachant qu’une année d’étudeséquivaut à environ trois annéesd’expérience professionnelle).

Les autres visas les plus courantssont les visas L (pour les cadrestransférés entre sociétés affiliées)et E (investisseurs).Pour certains visas, les couplesmariés (uniquement) peuvent béné-ficier d’un visa d’accompagnateur.Tous ces visas sont des permis detravail temporaires et ne permet-tent par exemple pas de changerd’employeur,à moins de refaire lesdémarches en entier.Pour s’instal-ler définitivement aux Etats-Unis,il est nécessaire de posséder lacarte verte,la fameuse green card.Celle-ci vous donne le statut derésident permanent.Deux moyensde la décrocher : gagner à la lot-tery (50 000 personnes sur plusde six millions de participants !),organisée une fois par an,se faireparrainer par un membre de safamille (quand on est marié à uncitoyen américain notamment) oupar un employeur.

Pascaline Roi

PartirREPERES

SUR LE WEB

I Ambassade et consulatsdes Etats-Unis en France :www.amb-usa.frI Ambassade de France auxEtats-Unis (informations etadresses de tous lesconsulats) :www.ambafrance-us.org I US Citizenship andImmigration Services :www.uscis.govI France Service :www.franceservice.com

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Les Etats-Unis• Superficie : 9 629 090 km2

• Population :

301 000 000 d’habitants

• Capitale fédérale : Washington

D.C. (District of Columbia)

• Nature de l’Etat : République

fédérale (50 Etats + District of

Columbia, la ville de Washington)

• Principales villes : Washington

D.C. (capitale du pays,

572 059 habitants), New York

(8 143 000 hab.), Los Angeles

(4 018 080 hab.), Chicago

(2 873 490 hab.), Houston

(2 144 491 hab.), Philadelphie

(1 450 000 hab.), Dallas

(1 232 940 hab.), Boston

(589 141 hab.), San Francisco

(744 041 habitants),

Atlanta (486 411 hab.), Miami

(404 048 hab.)

• Régime : Démocratie

présidentielle.

• Langue officielle : pas de

langue officielle ; l’anglais est la

langue maternelle de 80% de la

population (17% pour l’espagnol

et 1,7% pour le français)

• Religions : Protestants (172

millions) ; Catholiques (60

millions) ; Juifs (6 millions) ;

Musulmans (4 millions)

• PIB par habitant : 34 000 dollars

• Seuil de pauvreté : 16 000 $ US

pour une famille de trois

personnes

• Monnaie : dollar (US)

• Croissance (2006) : 3.4%

• Taux de chômage (2006) : 4,6%

• Communauté française :

290 000 personnes

REPERES

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 19

VIVRE

I Du melting-pot à l’immigration réguléeFranchir l’Atlantique pour découvrir les Etats-Unis est à coup sûr une expérience inoubliable. Terre d’immigrationdepuis des siècles, ce pays continue de fasciner et attire toujours plus de prétendants. Il n’est pourtant plus aussisimple de s’y installer. L’une des conséquences du 11 Septembre...

L’histoire contemporaineaméricaine s’est forgéeavec les immigrants,venuspar vagues successives dedifférents pays à partir duXVIIIe siècle, date de l’ar-rivée des premiers colonsanglais...Le bureau du recensementaméricain évaluait pourl’année 2005 à 98 millions(soit 33 % de la popula-tion) le nombre de person-nes appartenant à uneminorité. Les Hispaniques(Mexicains pour la plupart,Cubains et Portoricains) consti-tuent la communauté la plusimportante (42,7 millions), sui-vie des Afro-Américains (39,7 mil-lions), des Asiatiques (14,4 mil-lions), des Indiens (4,5 millions)et des habitants des îles appar-tenant au pays (990 000).Aussi,vous n’aurez pas de mal à vousfondre dans le décor !Et pourtant, il est devenu difficilede venir s’installer et durablementaux Etats-Unis : depuis 1990, legouvernement a fixé un seuil de 675000 immigrants par an. Les visasde travail sont distribués au compte-goutte,favorisant une immigrationclandestine évaluée en janvier 2006par le Département de la sécuritéintérieure à 11 millions de per-sonnes.

LA NÉCESSITÉD’AVOIR UN VISAA moins de travailler illégalement,ce qui n’est vraiment pas recom-mandé, vous devrez obligatoire-

ment posséder un visa pour tra-vailler aux Etats-Unis.Le mythedu travail facile à décrocher esttombé en désuétude... Il étaitbeaucoup plus aisé auparavant dedécrocher un visa et de venir s’ins-taller comme ça...,sans parler unseul mot d’anglais. Le « PatriotAct », à la suite des événementsdu 11 septembre 2001, a fini dedurcir la législation pour les immi-grés. Par exemple, les étudiants,même en possession de leur visa,ne peuvent plus travailler endehors des jobs proposés sur lecampus de leur université – lapremière année en tout cas –, àmoins d’obtenir une autorisation.En revanche, il existe des visasintéressants et assez faciles àdécrocher dans le cadre de pro-grammes spécifiques. Un visa detravail permet également d’obte-nir un Social Security number,un numéro de Sécurité sociale quipermet de vous identifier dansle pays et sans lequel vous ne pour-

rez pas ouvrir un compte bancaireou bénéficier de la protectionsociale minimum,qui reste insuf-fisante cependant.

LA PATRIE DESAVOCATSAu pays des procès en tous gen-res, les avocats sont rois ! UnFrançais travaillant dans unegrande société de finances nousconfiait que récemment la direc-tion avait eu peur de licencier unsalarié qui avait des problèmesd’alcool au motif qu’il risquaitde leur intenter un procès !En tant qu’expatrié, que ce soitdans les démarches relatives auxvisas d’immigration ou lors de lacréation d’une entreprise, toutse fait par l’intermédiaire d’unavocat :c’est plus simple (car enpratique, les démarches sontcompliquées !),plus rapide maiségalement coûteux.Par exemple,vous devrez débour-ser entre 2 000 et 3 000 $ pour

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REPERES

SUR LE WEB

Informations générales I Ambassade des Etats-Unis en France :www.amb-usa.frI Ambassade de Franceaux Etats-Unis (et adressesde tous les consulats) :www.ambafrance-us.orgIMaison des Français del’étranger : www.mfe.orgNuméro de Sécuritésociale- www.socialsecurity.govAssurances santéfrançaisesI CFE (Caisse des Françaisde l’étranger) : www.cfe.frComplémentaires santéI Previnter :www.previnterworldwilde.comI GMC Services :www.henner.comI AGF Santé : www.agf.fr Assurances santé localesI Blue Cross Blue Shield :www.bcbs.com

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20 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

monter une entreprise ;idem pourle visa de travail.

LA SANTÉ ET LE LOGEMENT,DEUX PROBLÈMESMAJEURS • Santé : les chiffres 2006 duBureau du recensement américainindiquent que 84 % des citoyensaméricains bénéficient d’une assu-rance santé,soit par le biais d’uneassurance privée (contractée à60 % par leur employeur et 9 %à titre individuel),soit par le biaisde programmes gouvernementaux(comme Medicaid,qui permet souscertaines conditions aux person-nes à faibles revenus d’être cou-vertes).16 % des citoyens américains nebénéficient donc d’aucune couver-ture santé.En outre,rapporté auximmigrés qui vivent là-bas depuisau moins six ans, ce taux s’élèveà 42 % et grimpe à 51 % pourles personnes installées depuismoins de six ans.En effet,aucuneloi n’oblige un employeur (ou unsalarié) à cotiser au titre de lasanté.Généralement,la plupart des gran-des entreprises contribue à desbenefits incluant santé et plan deretraite pour vous couvrir, par lebiais de sociétés d’assurances peuscrupuleuses. Le remboursementet les soins remboursés varientselon les entreprises.Si votre entre-prise ne cotise pas pour vous,il estfortement conseillé de prendre uneassurance car une simple visitechez le médecin généraliste coûteen moyenne 120 $ ;jusqu’à 500 $pour un spécialiste ! Deux solu-tions s’offrent à vous :prendre uneassurance française,du type CFE(Caisse des Français de l’étran-ger) à laquelle il vous faudra ajou-ter une mutuelle complémentairecar vous serez couvert sur les basesde la Sécurité sociale française,très inférieure aux tarifs améri-cains ; ou prendre une assurancelocale. Selon les cas, vous aurezplus ou moins de liberté pour choi-sir votre médecin.

serez taxé comme un citoyenaméricain.Pour payer vos impôts,vous avezle choix entre la déclarationannuelle ou le prélèvement à lasource (« pay as you earn ») avecun réajustement annuel. Certai-nes donations et dépenses de santépeuvent être déductibles.Généralement, les Français quivivent aux Etats-Unis sontgagnants en termes d’impôts,comparé à la France, les taxess’échelonnant entre 15 et 36%selon les revenus et la situationfamiliale.

POUR MIEUX S’INTÉGRER AU PAYSDE L’ONCLE SAM Il est important pour réussir sonintégration et améliorer sonanglais, de côtoyer au maximumla population locale. Cependant,si vous avez un peu le mal du payset souhaitez bénéficier de conseils,des réseaux de Français existent.Au-delà de l’aspect relationnel,ilsconstituent souvent une mine d’in-formations (logement, emploi...)qui permettent de gagner du tempset parfois, de mieux s’intégrer.Deux principaux canaux existent :la FIAFE (Fédération internatio-nale des accueils français et fran-cophones à l’étranger), une asso-ciation qui possède des pointsd’accueil dans les principales vil-les des Etats-Unis ; le réseau desAlliances françaises,qui proposentdes activités culturelles variées(films, expositions...) et qui pos-sèdent généralement une bibliothè-que. Vous pourrez égalementcontacter les « French Tuesdays »,un réseau créé en 2003 par deuxFrançais vivant aux Etats-Unis,Pierre Battu et Gilles Amsallem,dont le but est de faire se rencon-trer les membres de la commu-nauté francophone et francophileautour de soirées à thèmes orga-nisées deux mardis par mois àNew York,Los Angeles,Miami etSan Francisco.

Pascaline Roi

VIVRE

• Logement : se loger aux Etats-Unis coûte cher d’une manièregénérale,surtout dans les grandesvilles, en particulier à New York,à San Francisco, à Boston et àWashington. Pourtant, depuis2006, les prix de l’immobilieravaient chuté.Ce qui aurait pu êtreune bonne nouvelle s’est avéré êtreune catastrophe car cette baissedes prix fut accompagnée par unehausse des taux d’intérêts à courtterme (passés de 1 % à plus de5 % entre 2004 et 2007). Cer-tains Américains peu solvables,quiavaient contracté des crédits à ris-que (subprimes) sur la base d’unemajoration du taux d’intérêt, sesont retrouvés dans l’incapacitéde payer, entraînant la faillite desbanques qui avaient offert ces cré-dits et qui, à cause de la baissedes prix, n’ont pas pu réaliser lesplus-values escomptées en reven-dant les biens immobiliers. Cettecrise,apparue à l’été 2007 sous lenom de « crise des subprimes »,a entraîné une crise financière mon-diale, dont les conséquences sontencore difficilement mesurables.Quoi qu’il en soit, les prix de l’im-mobilier restent élevés.Pour trou-ver à vous loger,les deux solutionsles plus courantes sont les peti-tes annonces immobilières appe-lées Classified dans la rubrique« Real Estate » des hebdomadai-res locaux et l’appel à une agence(Real Estate Agency), qui prendgénéralement 15 % de commis-sion. Partager un appartementavec d’autres locataires (room-mates) est le moyen le moins oné-reux de se loger.

UNE FISCALITÉSOUVENT AVANTAGEUSE La fiscalité aux Etats-Unis esttrès complexe et il n’est pas rarede faire appel à des experts pours’y retrouver ! Si vous faites par-tie des résidents fiscaux (ceux quidétiennent une carte verte ou quiont résidé aux Etats-Unis plus de183 jours durant la dernièreannée civile par exemple), vous

REPERES

SUR LE WEB

Logement(locations)- www.craigslist.org (choisir ladestination)- www.rent.com- www.forrent.com- www.apartmentguide.com(achats)- www.reator.com- www.freehomelistings.com(colocations)- www.easyroommate.com- www.metroroomates.comFiscalité I Internal Revenue Service :www.irs.govI H&R Block, organismespécialisé : www.hrblock.comI Logiciel d’impôt :www.turbotax.comI Fiche du ministère desFinances :www.finances.gouv.fr/performance/pdf/fiscalite_etats_unis.pdfIntégration I FIAFE (Fédérationinternationale des accueilsfrançais et francophones àl’étranger) : www.fiafe.orgI Alliances françaises auxEtats-Unis :www.alliance-us.orgI French Tuesdays :www.frenchtuesdays.com

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 21

TRAVAILLER

I Un marché du travaildynamique mais...Avec 5,1 % de chômage et l’un des PIB les plus importants de la planète, l’économie américaine fait preuve de dynamisme et offre de nombreuses opportunités. La crise immobilière et la faible valeur du dollar n’ont pour le moment pas vraiment affecté le marché du travail. Cependant, la politique d’immigration est telle qu’il estdevenu assez difficile d’y venir travailler.

LE PROBLÈME DE LA LANGUE ETDU VISA Selon Alexis de Bretteville,direc-teur général Amériques du cabi-net de recrutement Michael PageInternational, « il est générale-ment assez facile de trouver unemploi aux USA si l’on est prêtà travailler ! (...) Peu de sec-teurs sont affectés par les remousactuels, sauf peut-être dans cer-tains métiers dans la banque, l’im-mobilier résidentiel et la grandedistribution. Cependant, pour unFrançais, c’est plus difficile,notamment en raison de la diffi-culté d’obtenir un visa de tra-vail. Passé cet obstacle, la maî-trise de la langue, la mobilité etla faculté d’accepter parfois unemploi peu qualifié sont les cri-tères du succès ». L’âge d’or oùles étrangers pouvaient décrocherun visa de travail facilement estrévolu... Les événements du 11Septembre sont également pas-sés par là et le gouvernement estdevenu plus frileux.Or,comme pré-vient Alexis de Bretteville,« dansnotre cabinet, nous ne pouvonsaider que ceux qui ont un visade travail valide pour les USA, pourtous les postes de niveau cadre ».Cependant, il existe, comme nousle développons dans la partie« Etudier », d’autres possibilitésd’avoir une première expérienceprofessionnelle.Certains program-mes sont ouverts à des person-nes de plus de 30 ans et offrentla possibilité de faire un stage pen-

dant 18 mois au maximum.Des emplois bien spécifiques peu-vent également permettre dedécrocher le fameux sésame...

DES EMPLOIS ETDES SECTEURSRÉSERVÉS L’une des bases du système dedélivrance d’un visa de travail estde ne pas remplacer un Améri-cain pour un emploi disponible.Ainsi, le fait de parler françaispour un professeur de français ;d’être Chinois pour ouvrir un res-taurant asiatique, etc., sont desatouts.Les emplois en pénurie ouapportant une forte valeur ajou-tée constituent d’autres élémentsfondamentaux. Les métiersmanuels (boulanger, pâtissier,plombier...) ou hautement qua-lifiés et très spécialisés (ingénieur,chercheur, expert-comptable,consultant...) sont les deux typesd’emplois dans lesquels vous avezle plus de chance d’obtenir un visade travail.Comme l’indique Alexis de Bret-teville,« les secteurs de la financeet de la banque sont ceux danslesquels on rencontre le plus deFrançais, notamment sur la côteEst. Sur la côte Ouest, le sec-teur de l’informatique et du high-tech est également très porteuret beaucoup de Français ont réussià San Francisco et dans la Sili-con Valley. Dans les métiers tra-ditionnels du luxe, de la gastro-nomie et de la restauration, lesFrançais sont évidemment très

appréciés et très présents. » Lesrégions les plus dynamiques res-tent la côte Est (Boston, NewYork,New Jersey,Philadelphie),la côte Ouest (de San Franciscoà San Diego en passant par LosAngeles) mais aussi le Sud(Atlanta, Phoenix, Houston,Miami,Charlotte) où l’on trouvedes régions en fort développement.

DES AVANTAGES...• Les salaires : Laurent Poulain,informaticien et administrateurdu site Web « Bienvenue à Bos-ton », et qui a vu défiler pas malde Français, l’assure : « ce quimotive le plus les Français quiviennent travailler ici, ce sont lessalaires ». En effet, comparati-vement à la France, les salairesvont du simple au double,comme

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SUR LE WEB

Sites généralistes derecherche d’emploiaméricains - www.careerbuilder.com- www.monster.com- www.craigslist.org- www.jobs.comOrganismes proposantdes programmes jobsd’été et des stages pourles plus de 30 ansI Council On InternationalEducational Exchange(USA)/Parenthèse (France) :www.parenthese-paris.com I Interexchange(USA)/Aquarius (France) :www.aquariusabroad.org

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pour François, enseignant dansune école française à Philadel-phie, voire au triple dans certai-nes professions. Les professionsles mieux rémunérées selon leBureau of Labor Statistics : lesprofessionnels de la santé (anes-thésistes, chirurgiens, pharma-ciens...), de la finance (compta-bles, traders...), les ingénieurset les chercheurs.Par ailleurs, il existe un salaireminimum national (5,15 $/heure),qui peut être plus élevé dans cer-tains Etats (Washington,Oregon,Connecticut, New York...). Dansquelques professions cependant,le système n’est pas basé sur lesalaire minimum. Par exemple,un serveur va plutôt être rému-néré avec un fixe très faible (2 $environ/heure),les tips (pourboi-res) constituant l’essentiel de sesrevenus ;les coiffeurs peuvent êtrepayés « à la chaise » : ils tou-cheront une commission (50 %généralement) sur chaque client.• La chance à tout le monde :les Américains sont moins for-mels que nous dans leurs rela-tions,y compris professionnelles.Ainsi, les employeurs américainsattachent plus d’importance àl’expérience, aux savoir-faire etaux qualités d’un individu qu’àson diplôme ;un parcours en dentsde scie ne constitue pas une fai-blesse mais plutôt un atout si voussavez rebondir...• La liberté d’action : de nom-breux contrats de travail seconcluent oralement aux Etats-Unis. L’employeur pourra vouslicencier sans délai et vous pour-rez également quitter votre emploiquand bon vous semble, à condi-

Pensez à contacter les structuresfrançaises,comme les Alliances fran-çaises,les points accueils du réseauFIAFE ou certains réseaux commeles « French Tuesdays » (voir notrerubrique intégration dans l’article« Vivre »). Contactez égalementles entreprises françaises,sachantque le plus souvent, elles recru-tent en interne ou du personnellocal.Les autres moyens sont clas-siques : petites annonces dansles journaux ou sur le Web ;agen-ces d’intérim,de placement,cabi-nets de recrutement, centres derecherche d’emploi publics (jobservices) ou privés (employmentagencies).

LES CANDIDATURESGAGNANTES• Les règles du CV : anti-discri-mination oblige, le CV américainproscrit les photos, l’âge, la datede naissance, la nationalité et lestatut civil. Généralement, il sefait sur deux pages maximum,mais certains peuvent faire beau-coup plus ! Commencez par l’ob-jet de votre recherche (objective),puis décrivez votre expérience(plus importante que les diplô-mes), toujours de manière anti-chronologique,en insistant sur lesrésultats ; pour votre formation,expliquez les équivalences ;enfin,n’hésitez pas à parler de vos expé-riences extra-professionnelles ;terminez par le fait que vous êtesprêt à fournir des références (refe-rences).• Les règles de la lettre de moti-vation (cover letter) : elle estimportante aux Etats-Unis. Elledoit expliquer vos motivations,vos points forts, mais de façonbrève et directe.Elle est toujoursdactylographiée.• L’entretien d’embauche : sou-vent, le premier a lieu au télé-phone, avant d’être suivi d’unentretien en face-à-face.Là encore, soyez direct, conciset honnête, une qualité pourlaquelle les Américains vousseront toujours reconnaissants.

Pascaline Roi

TRAVAILLER

Alexis de Bretteville, directeur généralAmériques du cabinet de recrutementMichael Page International : « Il faut être prêt à commencer au bas de l’échelle et faire preuve

d’humilité : oubliez vos diplômes français ou européens, personne ou

presque ne les connaîtra ici ! Il faut faire ses preuves : si vous êtes

malin ou entrepreneur, vous pourrez réussir car aux USA tout est

possible ! »

tion d’avoir la carte verte (per-mis de travail et de résidence per-manent aux Etats-Unis)...L’usageveut tout de même qu’un préa-vis de 15 jours soit observé.

ET DES INCONVÉNIENTS...• Travailler dur : la semaine detravail est généralement de40 heures,la pause déjeuner étantle plus souvent courte et devantl’ordinateur. Cela dit, il n’existepas de durée légale de temps detravail et la plupart du temps,vousne compterez pas vos heures detravail,en particulier à New York !Plus du tiers des Américains tra-vailleraient plus de cinquante heu-res par semaine.Ne comptez pas sur les vacan-ces pour compenser : là encore,aucune législation n’existe. Lesemployeurs accordent tout demême au moins 15 jours de vacan-ces par an,parfois beaucoup plusselon les contrats.• La difficulté de changer d’em-ploi quand on a un visa de tra-vail temporaire :c’est l’exceptionqui confirme la règle car lors-que l’on possède un visa de travailtemporaire,il est difficile de chan-ger d’employeur car il faut à nou-veau trouver une entreprise quiveuille bien vous sponsoriser.• Moins de sécurité d’emploi :a contrario pour les immigrantspermanents, étant donné qu’unemployeur peut licencier très faci-lement, le risque de perdre sonemploi est plus important.Cepen-dant, des assurances chômageexistent et les aides se sont ren-forcées depuis 2002.

LES MOYENS POURCHERCHER UN JOBAux Etats-Unis,80 % des offresd’emploi ne sont pas diffusées(marché caché). La plupart desemplois se trouvent par l’intermé-diaire d’un réseau (networking)ou du bouche-à-oreille. Ce peutêtre en vous inscrivant sur des sitesInternet spécialisés ou en faisantdes rencontres tout simplement.

REPERES

SUR LE WEB

Recherche de jobs d’été- www.coolworks.com- www.funjobs.com- www.summerjobs.comPrincipaux journauxaméricainsIwww.externalharddrive.com/usa/usalinks/usa-newspapers.htmlAgences de recrutementI Adecco USA :www.usadecco.comIManpower :www.us.manpower.comI Drake : www.drake-usa.comIMickael Page (cadres) :www.mickaelpage.comI Spencer Stuart (cadres) :www.spencerstuart.comSites spécialisés I Informatique/engineering :www.computerjobs.com ;www.computerwork.comI Finance/comptabilité :www.acccountemps.com ;www.bankjobs.com ;www.careerbank.comI Enseignement :www.recruitingteachers.comI Restauration/croisières/parcs :www.internationalservices.frAutres - www.webexpat.com- www.webexpat.orgI Espace EmploiInternational :www.eei.com.frI Emplois et salaires :www.wages.com.au

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24 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

ETUDIER

I Number one !Selon les chiffres de l’Institute of International Education, en 2006/2007, plus de 580 000 jeunes, dont6 700 Français, se sont rendus aux Etats-Unis pour étudier, ce qui fait de ce pays la première destination au monde pour les études...

LE SYSTÈMED’ÉTUDES SUPÉRIEURESLe système d’études supérieuresaméricain est complexe. En effet,il n’existe pas de ministère de l’Edu-cation nationale ;les établissementsfonctionnent de façon autonome auniveau financier, des programmes,des examens et même des vacan-ces scolaires ! A la sortie de la highschool(qui correspond à notre bac-calauréat),les étudiants ont le choixentre aller à l’université – désignéetantôt par college, tantôt par uni-versity– dans un institute(plus tech-nique,basé sur une grande discipline)ou encore dans un community col-lege(qui correspondrait à notre BTS,un moyen intéressant d’intégrerensuite une université). Générale-ment,les universités sont composéesde colleges(plutôt destinés aux étu-diants de niveau undergraduate,

un premier cycle de quatre ans aprèsle bac, qui est sanctionné par unbachelor) et de schools,répartis surles campus par spécialité : droit,médecine,arts,business...Le secondcycle,graduate,est destiné aux étu-diants de master (un ou deux ans),de doctorat (Ph.D) ou de post-doc-torat. L’une des originalités du sys-tème universitaire américain estqu’il est très souple.Il y a des coursobligatoires,mais le choix des optionsest particulièrement important ettrès libre. Autre particularité : àla différence de nos partiels,ponc-tuels dans l’année,les examens sontici beaucoup plus réguliers et la par-ticipation orale est très importante.Difficile dans ces conditions de sécherles cours ou de bachoter !

DES CONDITIONS DEVIE PRIVILÉGIÉESPartir étudier aux Etats-Unis estune chance quand on regarde tout

ce qu’offre la vie sur un campus :des bâtiments magnifiques au milieude parcs immenses,des salles entiè-res équipées d’ordinateurs derniercri, des salles de sport avec par-fois plusieurs piscines,des salles deconférence, des salles de billards,des salles de télévision, des biblio-thèques très riches, du matérielpédagogique sophistiqué (écransélectroniques,laboratoires de lan-gues...), des boutiques, bref, desconditions idéales pour travailler etse détendre...Généralement,les étu-diants (surtout undergraduate)vivent sur le campus, une vérita-ble ville dans la ville. Souvent, lescampus possèdent un lieu de vieoù l’on trouve une cafeteria et deschaînes de restauration rapideconnues,des canapés,des tables oùles étudiants travaillent, des asso-ciations...

UNE QUALITÉ QUISE PAYE ! Plus que le visa, le principal obs-tacle pour aller étudier aux Etats-Unis est le coût des études (quece soit dans le privé ou dans unemoindre mesure dans le public).Comptez entre 11 000 $ et50 000 $ pour une année univer-sitaire en incluant les frais d’ins-cription (application fees, entre25 et 100 $) et les frais de sco-larité (paiement de cours),varia-bles en fonction du type d’étu-des,de la réputation de l’universitéet de son emplacement,du niveaud’étude et de la filière.Cependant, si vous obtenez unebourse ou si votre université par-ticipe à un programme d’échange,le tarif peut considérablementdiminuer !

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Université Columbia, New-York

I Comptez entre 11 000 $ et

50 000 $ pour uneannée universitaire

en incluant lesfrais d’inscription

et les frais descolarité.

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COMMENTRÉDUIRE LESFRAIS ? • Participer à un programmed’échange : votre université orga-nise peut-être un programme

Depuis 2005,le TOEFL iBT (Inter-net Based-Test) remplace le TOEFLCBT et son score maximum a étérevu à la baisse (120 au lieu de300).Certains établissements,prin-cipalement les colleges au niveauundergraduate,vous demanderontégalement de passer le SAT (Scho-lastic Assesment Test), qui éva-lue vos connaissances en anglaiset en mathématiques,complété par-fois par le SAT II ou subject test(connaissances de base dans la spé-cialisation choisie). Les étudiantspostulant à un master devront pas-ser,en plus du TOEFL,le GRE (Gra-duate Record Examination),éven-tuellement complété par un SubjectTest. Enfin, les étudiants en MBAsont soumis au test du GMAT (Gra-duate Management AdmissionTest). Ces tests peuvent être pas-sés en France,à Paris et dans quel-ques villes de province.

• Avoir un bon dossier de demanded’admission : parmi les piècesimportantes à fournir (toutes tra-duites en langue anglaise certifiée)lors de l’inscription : les lettres derecommandation (d’un professeurpar exemple), les diplômes et lesrelevés de notes.

d’échange avec une université amé-ricaine ou est affiliée à l’un des deuxorganismes principaux, l’ISEP(International Student ExchangeProgram) et la MICEFA (Mis-sion internationale de coordinationet d’échanges franco-américain),qui mettent en lien les établisse-ments français et américains.Dansce cas,chaque étudiant participantpaye à son université d’origine pourl’autre étudiant participant. Ren-seignez-vous auprès du service inter-national de votre université.

• Obtenir une bourse : ce n’estpas chose aisée mais il existe toutde même plusieurs organismes àqui vous pouvez vous adresser : leCROUS, le ministère des Affairesétrangères, la Fulbright... Pensezégalement aux Conseils régionauxet généraux.

DES CONDITIONSD’ENTRÉE DIFFICILES• Réussir les tests de langue etde sélection : systématiquement,quel que soit votre niveau,vous aurezà passer le TOEFL (Test of EnglishForeign Language) pour entrerdans une université américaine.

I La réussite destests de langue etde sélection et unbon dossier dedemanded’admission serontdes élémentsdéterminants pour intégrer uneuniversitéaméricaine.

Les meilleuresuniversités aumonde

1. Harvard University (US)

2. Cambridge University (UK)

3. Oxford University (UK)

= 4. Massachusetts Instituteof Technology (US)

= 4. Yale University (US)

6. Stanford University (US)

7. California Institute ofTechnology

8. University of California,Berkeley (US)

9. Imperial College London(UK)

10. Princeton University (US)

(Source : Times HigherEducation Supplement, 2006)

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26 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

ETUDIER

Anne-Sophie Ract, avocate en France, est partie faire un Master of Laws (LL.M en droit) à la prestigieuse University ofPennsylvania (UPenn) Law School. Témoignage.

« Nous sommes 93 étudiants venant du monde entier. L’échange est extraordinaire. Je fais partie d’ungroupe de 15 étudiants et nous nous sentons comme une grande famille car nous sommes tous loin desnôtres. De plus, les professeurs sont beaucoup plus disponibles qu’en France, ce qui est très agréable ici. Ilsinvitent tous leurs étudiants à venir frapper à leur bureau ou à déjeuner avec eux, si nous avons la moindrequestion. Les manuels sont également très différents dans la mesure où le raisonnement juridique américaincommence par la jurisprudence puis par la règle de droit, alors que nous faisons le contraire en France. Laparticularité de UPenn, qui est aussi un grand avantage, c’est que les LL.M sont mélangés aux étudiantsaméricains dans les cours et que nous sommes notés exactement comme si nous étions Américains, àl’exception près que nous avons une heure de plus pendant les examens. »

SUR LE WEB

Informations généralesI Commission franco-américaine d’échangeuniversitaires et culturels /Fulbright Commission :www.fulbright-france.orgI Département d’Etataméricain : www.state.gov(rubrique « Youth and Education ») I Gouvernement américainsur les études supérieures :www.educationusa.state.govProgrammes d’échanges I ISEP : www.isep.orgI MICEFA : www.micefa.orgBourses - http://fastweb.monster.com/- http://edupass.org/finaid/I Ministère des Affairesétrangères :www.diplomatie.gouv.frI Egide : www.egide.asso.frTests de sélectionI TOEFL : www.toefl.orgI SAT : www.collegeboard.orgI GRE : www.gre.orgI GMAT : www.MBA.comEquivalencesI ENIC NARIC France :www.ciep.fr/enic-naricfr/Universités I US News (classement) :www.usnews.comI Columbia University, NewYork : www.columbia.eduI Georgetown University,Washington :www.georgetown.eduI University ofPennsylvania, Philadelphie :www.upenn.edu I MIT (MassachusettsInstitute of Technology),Boston : http://web.mit.eduI Harvard University,Boston : www.harvard.eduI Berkeley, University ofCalifornia, San Francisco :www.berkeley.eduI UCLA, University ofCalifornia, Los Angeles :www.ucla.edu

REPERES

Par ailleurs,s’il n’existe pas de sys-tème d’équivalence entre diplômesfrançais et américains, des cor-respondances sont effectuées : unbachelier français pourra entrer enpremière année d’un cycle under-graduate ; un étudiant ayant obtenuune maîtrise (plus rarement unelicence) pourra intégrer les gra-duate studies... Dans tous les cas,les notes obtenues dans l’annéedu dernier diplôme doivent être tou-tes supérieures à 10 pour êtreaccepté dans une université amé-ricaine.

COMMENT CHOISIRSON UNIVERSITÉ ?Etant donné la diversité et la com-plexité du paysage universitaireaméricain, il est difficile de don-ner des chiffres précis, mais onestime le nombre d’établissementssupérieurs (publics et privés) àenviron 4 500 dans tout le pays(colleges, universités, écoles spé-cialisées).Pour vous aider,sachezque Le Times Higher EducationSupplementet la Shangai Jiao TongUniversity donnent un classementmondial des universités.L’US Newsdétermine les meilleures universi-tés par spécialité. Dans le classe-ment du Times Higher EducationSupplement 2006, sur les dix pre-mières universités mondiales, septsont américaines (voir notre enca-dré). Dans ce classement, onretrouve le groupe de la Ivy Lea-gue, qui réunit les huit universités

les plus prestigieuses et les plusanciennes (Harvard, Columbia,Princeton, Brown, University ofPennsylvania, Cornell, Darmouthet Yale).Bien sûr,vous n’aurez pasforcément la chance d’entrer dansl’une de ces prestigieuses univer-sités, dont la sélection est draco-nienne ! Il existe bien d’autres uni-versités dont la qualité desprogrammes est tout à fait hono-rable mais qui sont moins connues.

Pour Christian Joly,responsable dela coopération universitaire à l’am-bassade de France à Washington,« il y a de bonnes universités par-tout : en Floride (University of Flo-rida, Florida International Univer-sity...), en Californie (UCLA,University of South California...),par exemple ; dans la région de Bos-ton également, on trouve beaucoupde petits colleges (niveau under-graduate généralement) qui sontde vrais petits bijoux (Wellesleypar exemple), avec de belles instal-lations. Une idée à faire passerest qu’une université plus modestepar sa taille ou sa réputation, et quiest en outre plus accessible, peutoffrir des services excellents et peutpermettre à un étudiant de passerune année formidable... ».« Il ne faut pas faire son choix surla réputation d’un établissementmais plutôt par rapport à la spé-cialité que l’on veut étudier »,confir-ment Céline Ouziel et Lindsay Tur-lan, conseillères à la Commission

franco-américaine d’échanges uni-versitaires et culturels à Paris, laFulbright Commission.

LES DOMAINES LESPLUS DEMANDÉSD’après Jon Herrmann, directeurde Campus Philly à Philadelphie,80 % des étudiants viennent pré-parer un MBA ou faire des étudesd’ingénieur.• Les MBA, la voie royale : voirl’article sur les MBA.• Les études d’ingénieur : d’aprèsune étude réalisée en 2007 par leCouncil of Graduate Schools, lenombre des inscriptions d’étudiantsétrangers a augmenté de 8 % dansles sciences de l’ingénieur, l’unedes plus fortes augmentations.Lesétablissements les plus réputés enla matière sont le MIT (Massachu-setts Institute of Technology) à Bos-ton,Stanford et la University of Cali-fornia-Berkeley notamment.• Le journalisme / les médias / lacommunication : selon la Commis-sion franco-américaine, le jour-nalisme /les médias/la communi-cation d’une manière générale,fontpartie des matières les plus deman-dées par les étudiants Français,principalement à l’université Colum-bia à New York, réputée en lamatière.La University of Missouri,moins connue, offre également unenseignement de qualité et est plusaccessible.En dehors de la qualité de l’ensei-gnement,la force des bonnes univer-

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 27

sités américaines réside dans leréseau d’anciens élèves (principe quel’on retrouve chez nous dans les gran-des écoles) et dans les services d’em-ploi post-études, appelés couram-ment career education center.Cependant,d’après Céline Ouziel etLindsay Turlan, les demandes sontassez variées et vont du droit auxsciences sociales,en passant par lesdisciplines artistiques.

COMMENT BOOSTERSON ANGLAIS ?Différentes formules existent pouraméliorer son anglais, y comprispour ceux qui en ont besoin dansleur vie professionnelle.• Les IEP (Intensive English Pro-grams) : en ce qui concerne lesétudiants du supérieur,ce sont descours d’anglais proposés soit pardes community colleges(2 ans post-

bac), soit par des universités. Lescours s’étalent généralement de 18à 30 heures,cinq jours par semaine(pendant quelques semaines, l’étégénéralement, à une année), ets’adressent aussi bien aux débu-tants qu’à ceux qui possèdent unniveau intermédiaire ou avancé enanglais. Les coûts varient entre800 $ et 1600 $.Il est nécessaired’avoir un visa étudiant F car il s’agit

QUELQUES GRANDES UNIVERSITÉSAMÉRICAINES :

• Columbia University, New York : fondée en 1754, c’est la cinquième

université la plus ancienne (appartient à la Ivy League) et l’une des

meilleures du pays. Elle est notamment réputée pour son école de

médecine, la première du genre et pour son école de journalisme,

créée par Joseph Pulitzer en 1912.

• Georgetown University, Washington : fondée en 1788 par le Père

John Carroll, elle est la plus ancienne université catholique de style

roman des Etats-Unis. Elle offre de nombreuses possibilités de

diplômes, notamment dans le domaine médical (école de médecine,

école d’infirmières, dentaire...), les relations internationales, le droit

et le business.

• University of Pennsylvania, Philadelphie : fondée en 1740 par

Benjamin Franklin, elle fait partie de la Ivy League. C’est là que se

trouve la Wharton School, l’une des meilleures écoles de

management au monde.

• MIT (Massachussetts Institute of Technology), Boston : fondé en

1861 par William Barton Rogers, cet établissement est considéré

comme l’un des meilleurs dans les sciences et les technologies, mais

offre également d’autres domaines d’enseignement (architecture,

économie, linguistique...).

• Harvard University, Boston : fondée en 1636, cette université privée,

située à Cambridge près de Boston, est la plus ancienne des Etats-

Unis. Elle fait partie du groupe de la Ivy League. Plus de quarante prix

Nobel sont sortis de ses rangs. Tous domaines confondus, les

classements la placent comme la meilleure université au monde.

• Berkeley, University of California, San Francisco : Berkeley, situé

dans la baie de San Francisco, est le plus ancien (1868) et l’un des dix

campus les plus réputés de l’université de Californie (université

publique) et fait partie du top cinq des meilleures universités de la

planète.

• UCLA, University of California, Los Angeles : fondée en 1919, elle

fait partie, avec Berkeley, des campus les plus réputés de l’université

de Californie et des universités les plus prestigieuses.

Avec 22 départements de recherche et plus de 5 000 projets

scientifiques, elle est un des leaders de la recherche mondiale.

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Université d’Harvard, Boston

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28 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

de cours qui durent plus de 18 h/semaine.• Les organismes de séjours lin-guistiques :cours intensifs,séjoursdans une famille d’accueil,échange,cours couplés avec des activitéssportives ou culturelles, prépara-tion au TOEFL, de nombreusesoptions sont proposées par les orga-nismes de séjours linguistiques.Comptez entre 1 000 et 1 500 €pour un séjour de quinze jours selonles formules.Pour plus d’infos, consultezwww.studyrama.com, rubriqueInternational.

TRAVAILLER ENÉTANT ÉTUDIANT• Les programmes spécifiques :le visa étudiant permet de travail-ler 20 h/semaine mais uniquementla première année et sur les cam-pus.Pour les autres années, il fautfaire une demande.Par ailleurs, pour les étudiantsqui étudient en France mais quiveulent travailler ou faire un stageaux Etats-Unis, des programmesfaciles d’accès permettent d’avoirune première expérience profes-sionnelle aux Etats-Unis ; pource faire, il est nécessaire de pas-ser par des organismes privés ayantreçu l’agrément des autorités amé-ricaines et qui sont chargés de vousdélivrer le visa (le « J-1 ») cor-respondant au programme géré :

Work and Travel pour le CIEE(Council on International Educa-tional Exchange) représenté enFrance par Parenthèse ;SummerWork and Travel pour InterEx-change, représenté en France parAquarius... Ces programmesconcernent principalement des jobsd’été pour lesquels il faut être dis-ponible entre 3 et 4 mois généra-lement.Selon les organismes,vousaurez le choix ou non de choisirvotre emploi.Aux frais du visa peuvent s’ajou-ter différents services (assurance,frais d’envoi, etc.).Certains orga-nismes, comme Parenthèse, déli-vrent également des visas poureffectuer des stages (18 mois maxi-mum) qui concernent à la fois desétudiants et des professionnels expé-rimentés.D’après Maryam Bozorg-mehr, fondatrice et directrice deParenthèse,« il est beaucoup plusfacile aux Etats-Unis qu’en Francede trouver un stage rémunéré. Endehors du secteur culturel, souventmal ou non rémunéré, les rému-nérations peuvent s’apparenter àun vrai salaire : 1 500 à 2 000 $/moisen moyenne, et beaucoup plus dansla finance ou l’informatique parexemple ! Je ne connais aucun sta-giaire qui gagne cette somme enFrance ! ».• Travailler au pair : les servicesd’immigration américains considè-rent Au Pair toute personne nour-

rie et logée dans une famille amé-ricaine en contrepartie de servi-ces (maximum 10 h/jour et 45 h/semaine) éventuellement rému-nérés (garde d’enfants, aide auxtâches ménagères ou enseignementde langues étrangères). Parmi lesconditions :avoir entre 18 et 26 ans,le permis de conduire un niveau bac.Attention ! Un visa de tourismene permet pas de travailler au pair.Il est nécessaire d’obtenir un visaJ.Et pour obtenir ce visa,il est néces-saire de partir avec une agenceagréée par le Département d’Etataméricain (il en existe onze). Lesorganismes agréés sont dans l’obli-gation de vous trouver des coursd’anglais en parallèle.• Décrocher un visa de travail :l’une des meilleures solutions pourdécrocher un visa de travail est d’étu-dier d’abord dans le pays avec unvisa étudiant.En effet, les diplômes français,même des grandes écoles, ne sontpas connus des entreprises amé-ricaines ; en outre, vous aurez uneexpérience locale, maîtriserez lalangue de Shakespeare et surtout,pourrez faire un stage dans uneentreprise qui pourra effectuer lesdémarches de visa si elle souhaitevous garder.Sachez également qu’àla fin de vos études en master,votrevisa d’étudiant vous permet de tra-vailler pendant un an.

Pascaline Roi

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REPERES

SUR LE WEB

Cours d’anglais/séjourslinguistiques I Office national degarantie des séjours etstages linguistiques :www.loffice.orgI Union nationale desorganisations de séjourslinguistiques et des écolesde langues : www.unosel.comOrganismes agréés pourdélivrer des visas J-1(programmes, jobs etstages pour étudiantsnotamment) I Council On InternationalEducational Exchange (USA)/ Parenthèse (France) :www.parenthese-paris.comI Interexchange(USA)/Aquarius (France) :www.aquariusabroad.orgI ASSE International(USA) / Calvin Thomas (France) :www.calvin-thomas.comI American Institute forForeign Study (camps devacances) :www.campamerica.co.ukI British UniversitiesNorth America Club(BUNAC) (camps devacances) :www.bunac.org/franceI Espace EmploiInternational (EEI) :www.emploi-international.orgI Chambre de commercefranco-américaine :www.faccny.orgRecherche de jobs etstages pour étudiants - www.aboutjobs.com- www.campuscareercenter.com- www.collegegrad.coI Recrutement destagiaires diplômés enaffaires, finance,commerce et informatique :www.usaplacement.comI Club TELI : www.teli.asso.frAu pairI Liste des agences agréées :http://exchanges.state.gov/education/jexchanges/private/aupair.htm

Université de l’Illinois

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 29

etudier

I « Pour intégrer un MBA aux Etats-Unis, prévoyezun an de préparation »Très complet, le dossier de candidature pour un MBA américain demande une année de finalisation. En effet, ilimplique un travail de recherche et de rédaction, une préparation aux tests mais aussi une réflexion sur son projetprofessionnel. Car le tout n’est pas d’avoir un bon dossier, encore faut-il se projeter dans « l’après-MBA ».

Les critères de sélection d’unMBA américain à un autre sont,à première vue,similaires.Toutesles universités, qu’elles soientpubliques ou privées, demandentles résultats obtenus par le can-didat aux deux tests-clés que sontle GMAT, qui évalue la logiqueet les capacités managériales,et le TOEFL pour le niveau d’an-glais.A cela s’ajoutent des lettresde recommandations d’anciensemployeurs ainsi que des essaisexposant les motivations du can-didat et le projet professionnel.Le degré de sélectivité dépendde la notoriété de l’université,en sachant que le quatuor de tête(Harvard,Stanford,Columbia etWharton) distingué régulièrementpar les rankings (classements)internationaux reste le plus diffi-cile à intégrer.

Sur les 120 à 150 Français quienvoient leur dossier complet pourHarvard chaque année, seulsquinze sont retenus à l’issue del’entretien final.

DES PROMOTIONSPOUVANT ATTEINDRE 1 000 PERSONNESAfin de se différencier de ces mas-todontes (une promotion de MBAà Harvard compte 1 000 étu-diants, 800 pour Wharton), cer-tains établissements,plus modes-tes,jouent la carte de l’ouvertureet misent sur d’autres atoutscomme la convivialité.Une façonde se distinguer,notamment auxyeux des candidats étrangers.Ceci est le cas, par exemple, deTuck School of Business at Dart-mouth. Située à deux heures deBoston, Tuck propose un MBAdont chaque promotion n’ac-cueille « que » 240 étudiants,soit 580 étudiants au total dontune dizaine de Français. « Il nefaut pas s’arrêter aux rankings etélargir sa recherche en fonctionde sa personnalité et surtout deson affinité ou non avec tel outel endroit car on va y passer deuxannées », explique Christie Saint-John, directrice du recrutement

à Tuck. Un état d’esprit qui sereflète dans les critères de sélec-tion :« Nous apprécions tout par-ticulièrement les candidats quisont engagés au niveau huma-nitaire, dans des associations oudes organisations religieuses.Nous pensons que les qualitéshumaines sont aussi importantesque le cursus scolaire et profes-sionnel. »

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MBA : Combien ça coûte ? Combien ça rapporte ?

Un MBA américain coûte en moyenne entre 100 000 et 120 000 dol-

lars pour les deux ans en comptant les frais de logement et les

assurances, les universités privées étant un peu plus chères que les

publiques. Le salaire moyen d’un diplômé oscille entre 100 et

180 Keuros par an, voire beaucoup plus pour les profils financiers.

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30 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

« UN BON MBADOIT DEBOUCHERRAPIDEMENTSURUN PROJET »Pour le dossier à proprement par-ler, comptez une année de pré-paration, surtout si vous travail-lez et ne disposez que de peu detemps. Exemple : pour une ren-trée en août, commencez vosdémarches l’été précédent. Cer-tains documents peuvent êtrelongs à obtenir (lettres de recom-mandations) ou à élaborer(essays, dans lesquels vous expli-quez vos motivations).Pour les tests, prévoyez au mini-mum quatre mois d’entraînementpour préparer le GMAT et leTOEFL. Un peu plus si votreniveau d’anglais laisse à désirer,ou si vous n’êtes pas un scienti-fique car le GMAT favorise,dansune certaine mesure, les profilsdotés d’une certaine logique.Autant dire que le littéraire « pur »

s’étend sur deux années pleines.La première consiste en un tronccommun durant lequel on abordetous les aspects de l’entreprise :finance,comptabilité,gestion,res-sources humaines, marketing...La deuxième année, plus souple,permet aux étudiants de se spé-cialiser dans la ou les matières deleur choix.Les cours sont choisis parmi uneoffre pouvant aller de 50 à200 « electives » selon les pro-grammes. « Même si cetteseconde année est utile pour sespécialiser, je conseille de gar-der un maximum de cordes à sonarc car nul n’est amené à fairele même métier toute sa vie.Même le financier doit avoir unevision large de l’entreprise carrien ne dit qu’il finira sa carrièredans la finance », conclut Chris-tie Saint-John.Aux Etats-Unis, il n’est pas rarede changer de poste tous les deuxà cinq ans, et de secteur d’acti-vité plusieurs fois dans sa vie.

Christina Gierse

etudier

REPERES

Classement mondial des MBAdu Financial Times2008

I1 University of Pennsylvania :

Wharton

I2 London Business School

I3 Columbia Business School

I4 Stanford University GSB

I5 Harvard Business School

I 6 Insead

I 7 MIT : Sloan

I 8 IE Business School

I 9 University of Chicago GSB

I 10 University of Cambridge

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Témoignage

Alain de Mendonça, entrepreneur « made in Harvard »

« Créer ma propre entreprise était mon rêve. » A 37 ans, Alain de

Mendonça est le jeune Pdg-fondateur du groupe Karavel-

Promovacances. Un parcours qu’il reconnaît devoir en partie à son

MBA de Harvard : « Je trouve que le système éducatif français prépare

plutôt mal à la création d’entreprise. Les Américains possèdent cette

culture entrepreneuriale qui nous fait défaut. Très pragmatiques, ils ne

partent pas dans des démonstrations abstraites. Leur mot-clé est

“action”. Cette approche anglo-saxonne se traduit concrètement par

une forte volonté d’entreprendre : près de la moitié des diplômés

d’Harvard sont self-employed, c’est-à-dire qu’ils travaillent en

indépendant ou ont créé leur propre business. » Outre la formation,

Harvard fait bénéficier de son réseau toute personne qui suit l’un des

ses cursus. Un réseau dont les ramifications s’étendent dans les

hautes sphères de la finance internationale, y compris dans le monde

fermé des fonds de pension. Le sésame magique pour qui veut lever

des fonds. « Dans toute démarche de création d’entreprise, il faut à un

moment ou un autre faire appel au capital pour financer sa croissance,

note Alain de Mendonça. Un réseau bien étoffé permet d’avoir accès

plus facilement aux bonnes personnes. »

a intérêt à débuter sa préparationbien en amont.Après l’admission écrite,viennentles entretiens. Les représentantsde la plupart des MBA améri-cains se déplacent en Europe unefois par an pour rencontrer lescandidats,aidés parfois d’anciensétudiants vivant sur place.Lors de cet entretien, l’un desprincipaux critères de sélectionsera bien sûr votre personna-lité mais aussi et surtout votreprojet professionnel. « Un bonMBA doit être transformé rapi-dement et déboucher dans lesmois qui suivent, voire mêmeavant la fin du diplôme, sur unprojet ou un recrutement, insisteChristie Saint-John. A défaut,on risque de perdre du tempset de l’argent. »

« UN BON MBADOIT OUVRIR UNMAXIMUM DE PORTES »Contrairement à de nombreuxMBA français,le MBA américain

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 31

INVESTIR

I Première destination des capitaux français à l’étrangerAvec 10,4 % du total des investissements directs étrangers (IDE) du pays, la France est le cinquième investisseurétranger aux Etats-Unis. Industrie, finance, nouvelles technologies, mais également immobilier, gastronomie etcommerce de gros... les secteurs sont nombreux. En outre, ce pays hors normes offre des facilités pour lancer sapropre entreprise.

LE PAYS OÙ TOUTEST POSSIBLE ?Liberté, créativité, rapidité... lesEtats-Unis représentent encoreune terre privilégiée pour tousceux qui souhaitent prendre unnouveau départ.A l’image de ce libraire travail-lant dans les locaux de l’Alliancefrançaise de Miami, parti il y aquelques mois de France pour ten-ter l’aventure américaine. Assezde la France,de ses salaires tropbas,du mauvais temps...les argu-ments vont bon train.En effet,ici,si les visas restent difficiles à obte-nir,même les visas d’investisseur,on peut encore monter une affaireen 24 heures sans capital mini-mum. Enfin presque... D’aprèsLéo,qui a monté un salon de coif-fure avec son frère Franck àMiami Beach, pour monter uneaffaire et donc obtenir un visad’investisseur, « il faut investir50 % de la somme globale de soninvestissement dans son business(achat de matériel, paiement d’unlocal...) pour prouver aux auto-rités que l’affaire est sérieuse ».C’est d’ailleurs l’un des motifs,avec les procédures,souvent com-pliquées, pour lesquels de nom-breux Français ne se lancent pasforcément dans cette quête duvisa, à moins de prendre un avo-cat, une technique très courantemais qui coûte tout de même entre3 000 et 8 000 dollars.De même,au niveau fiscal, prendre un avo-cat et un expert comptable estfortement conseillé. Autre diffi-

culté : les licences requises pourexercer son activité.Didier Simo-nin, négociant en vin à Washing-ton,nous confiait que pour mon-ter une société dans ce domaine,il fallait une licence de distribu-tion (au niveau de l’Etat) et d’im-portation (au niveau fédéral) quidonne l’accès à un permis d’al-cool. « Il m’a fallu remplir toutun tas de papiers, prouver quej’avais un casier judiciairevierge... cela demande du temps.En outre, vous ne pouvez pas obte-nir ces licences si vous n’êtespas citoyen américain. Etantmarié avec une Américaine, j’aidemandé à ma belle-mère de seporter majoritaire dans lasociété. »Sachez également que la légis-lation et les taxes varient enfonction des Etats (la TVA parexemple).

LES SECTEURSPORTEURS En terme d’investissements, cesont les secteurs de l’industriemanufacturière (chimie,matérielaéronautique, automobile, éner-gie...), à hauteur de 40 %, sui-vis des secteurs de la finance(19 %),des technologies de l’in-formation (18 %) et du com-merce de gros (11 %) qui raflentla mise. Il en est de même,à plusforte raison, pour les exporta-tions,pour lesquelles les produitsindustriels représentent 61 % dutotal.Les autres secteurs porteursconcernent, dans une moindremesure l’agroalimentaire, l’im-mobilier,le luxe,les cosmétiques,la mode...• L’industrie pharmaceutique etles biotechnologies : paradoxa-lement, le système de santé amé-ricain est l’un des plus chers du

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32 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

monde et les besoins sont trèsimportants dans ce domaine. LeNew Jersey, Philadelphie et sarégion,notamment,représententdes bassins d’emploi intéressantsen la matière.• Les nouvelles technologies del’information et de la commu-nication (NTIC) : depuis l’écla-tement de la bulle Internet,le sec-teur connaît une nouvelle périodede croissance.Les achats en ligneet le marché des logiciels,notam-ment,fonctionnent à plein régime,touchant tous les secteurs d’ac-tivités. Les « business angels »,ces investisseurs potentiels quiapportent des fonds à des struc-tures en phase de lancement enprenant une participation au capi-tal, ont refait surface, mais avecplus de prudence...Trois régionssont particulièrement dynami-ques dans ce domaine :en tête,lafameuse « Silicon Valley », ausud de la baie de San Francisco ;Boston et sa région ;New York etsa région. Le rapport de l’orga-nisme Joint Venture Silicon Val-ley Network indique que 30 000emplois ont été créés entre juil-let 2005 et 2006, notammentdans les biotechnologies et lesénergies renouvelables,pour les-quelles 900 millions de dollarsont été investis.• L’immobilier : malgré la récentecrise des subprimes en 2007 aux

aux Etats-Unis. La responsabi-lité des actionnaires est limitéeà leur investissement.L’entité fis-cale étant distincte de ses action-naires, elle ne peut bénéficier dupass through, (taxation desactionnaires) considéré commeun avantage généralement- La limited liability company(LLC) : elle combine les avan-tages de la corporation au niveaude la responsabilité limitée et dupartnership (lire plus loin) auniveau de la taxation fiscale enpermettant le pass through.Elle est cependant plus complexeet plus coûteuse que la corpora-tion. - La sole proprietorship ou DBA(doing business as) : elle s’ap-parente à la société individuellefrançaise, pour laquelle le pro-priétaire est tenu pour entière-ment responsable sur ses propresbiens.• Créer un partnership : c’est uneassociation de deux ou de plu-sieurs personnes (copropriétai-res) qui souhaitent exercer desactivités à but lucratif. Le part-nership general engage tous lesassociés dans la gestion de l’en-treprise et leur responsabilité estillimitée,tandis que le limited part-nership n’a qu’un seul associé res-ponsable,les autres ayant une res-ponsabilité limitée à leur apporten capital.• Conclure une joint venture : c’estun accord entre deux ou plusieurspersonnes ou entreprises qui vontcréer une entité commune (cor-poration, partnership ou LLC).Les procédures sont longues etcomplexes.• Acquérir une structure localeexistante : il est très difficiled’acquérir une entreprise amé-ricaine dans le sens où les pro-cédures sont vraiment fastidieu-ses (recherches, négociations,vérifications, contrat...).L’intervention d’un avocat maisaussi de banquiers par exemple,est encore plus nécessaire dansce cas.

Pascaline Roi

INVESTIR

REPERES

SUR LE WEBInformations générales IMissions économiquesaux Etats-Unis :www.missioneco.org/etatsunisI Agence française pour ledéveloppementinternational desentreprises :www.ubifrance.frI Chambres de commerceet d’industrie françaises àl’étranger : www.uccife.orgCréation d’entreprisesI Ailcorp : www.ailcorp.comI Corporate :www.corporate.comI All Business :www.allbusiness.com

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Etats-Unis,l’immobilier a encorede beaux jours devant lui.La Flo-ride, particulièrement la ville deMiami,en pleine expansion,appa-raît comme la plus dynamique :les Français représenteraiententre 10 et 15 % des achats.Selon le consul général de Franceà Miami, un Français sur deuxdans la région a passé le diplômede realtor, le diplôme d’agentimmobilier !

PARCE QUE VOUS ÊTES FRANÇAIS...Certaines images d’Epinal sonttoujours bien ancrées dans lesmentalités.A l’étranger,et notam-ment aux Etats-Unis, les Fran-çais sont réputés pour leur savoir-faire en matière de gastronomieet dans tout ce qui touche au luxe(mode, cosmétiques...). D’aprèsAnne-Joëlle Lorda, propriétairedu Coin des Délices,une boutiquespécialisée dans les produits ali-mentaires français au sein de l’Al-liance française de Miami etqu’elle a ouverte il y a quelquesmois, « il y a des besoins. Lachaîne de boulangeries Paul, parexemple, commence à s’implan-ter dans la région. » Didier Simo-nin, qui a lancé son affaire dansl’importation de vins français lereconnaît lui-même :« vendre duvin français quand on est Fran-çais est un atout, on est beaucoupplus crédible ».

S’IMPLANTER AUXÉTATS-UNIS Si vous souhaitez vous implan-ter aux Etats-Unis, différentessolutions s’offrent à vous :• Etablir une succursale (branch)sous la forme d’un bureau dereprésentation ou d’un bureaud’achat/vente.L’inconvénient estque l’entreprise n’ayant pas depersonnalité juridique, elle peutêtre traînée en justice devant lestribunaux américains.• Créer une société : trois for-mes juridiques existent :- La corporation (filiale de l’en-treprise française), très courante

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 33

De la cote Est a la cote Ouest

I A la conquête du rêveaméricain... Pendant longtemps terre d’accueil des nouveaux immigrants, les Etats-Unis continuent d’attirer et de faire rêverles populations du monde entier...

Malgré une politique d’immigra-tion très fermée,c’est encore le pre-mier pays d’immigration au monde.Les destinations préférées de cesétrangers, notamment des Fran-çais,en quête d’idéaux ? Les gran-des villes bordant les frontièresest et ouest : New York,Washing-ton, Philadelphie, Boston, Miami,San Francisco et Los Angeles...Tourd’horizon.

NEW YORK

Avec plus de 8 millions d’habitants,18 millions si l’on compte l’agglo-mération, New York, située dansl’Etat du même nom,est la ville laplus peuplée des Etats-Unis. Pasétonnant quand on sait qu’elle conti-nue d’accueillir les principaux can-didats à l’immigration,une traditionmatérialisée par le check point d’El-

lis Island, transformé aujourd’huien musée et par lequel ont tran-sité les premiers immigrants,entre1892 et 1924. La “Big Apple”est également la capitale écono-mique du pays, siège des principa-les entreprises. Gigantisme, diver-sité, culture, innovation, New Yorkoffre une image particulière del’Amérique.C’est la ville de toutesles ambitions,de toutes les passions,de toutes les réussites... Une villequi vit à cent à l’heure,de jour commede nuit ! Loin des autres clichésde l’Amérique profonde...

LE MELTING-POTPAR EXCELLENCE Ici encore plus qu’ailleurs,la diver-sité culturelle saute aux yeux :200 nationalités différentes et plusde 80 langues.Il faut dire que 40 %des New-Yorkais sont nés hors des

frontières et que plus de la moitién’ont pas la nationalité américaine.Parmi les communautés les plusimportantes, on trouve, par ordred’importance,les Hispaniques (l’es-pagnol est devenu la seconde lan-gue officielle de New York aprèsl’anglais), la communauté Afro-Américaine, la communauté juive,et dans une moindre mesure desAsiatiques (Chinois,Indiens et Pakis-tanais principalement),des Italiens,des Russes,des Irlandais,des Ara-bes et des Indiens d’Amérique,soitprès de 60 % de la population dela cité.Un communautarisme qui,s’il se retrouve dans certains quar-tiers comme China Town ou LittleItaly à Manhattan – l’un des cinqborough (districts) de la City avecBrooklyn,le Queens,le Bronx et Sta-ten Island – semble moins tranchéque dans les autres villes du pays.

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New York

SUR LE WEBNEW YORK

I Consulat général deFrance à New York :www.consulfrance-newyork.org Intégration I Accueil New York :www.accueilnewyork.orgI French Institute /Alliance française :www.fiaf.orgI French Tuesdays :www.frenchtuesdays.com...

REPERES

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UNE VILLE CHÈREPOUR SE LOGER D’après le classement 2007 de Mer-cer Human Resource Consulting,qui prend d’ailleurs New Yorkcomme référence avec un indice de100, New York est la 15e ville laplus chère du monde et la ville laplus chère d’Amérique du Nord.Unrecul de cinq places par rapport àl’année précédente, qui s’expliqueen partie par la dépréciation du dol-lar. Comparativement à Moscou,Londres ou Tokyo, New York peutdonc sembler bon marché ! Maisil s’agit d’un classement global,incluant des critères aussi variésque l’alimentation, l’habillement,les loisirs, le logement...Si l’on prend en compte le loge-ment par exemple, l’un des pos-tes de dépenses les plus importants,New York devient l’une des villesles plus chères du monde.Par exem-ple, pour un studio en plein Man-hattan,il faut compter entre 1 500et 1 800 $/mois ! Christelle, unefrançaise qui a vécu 6 mois dans

nationales à NY et le quart desréserves d’or mondiales est précieu-sement conservé dans les bureauxde la Fed, la Federal ReserveBank)...font grimper ou baisser lescours. Si la crise la bulle Internetde la fin des années 90 et les évé-nements du 11 Septembre 2001 ontplombé l’économie,les affaires redé-marrent.« Il a fallu plusieurs annéespour se remettre à la suite du11 Septembre. Il y a trois ans, lesentreprises, dont l’un des“Big Four”(Ernst & Young, Deloitte, KPMGet PricewaterhouseCoopers) pourlesquels je travaillais, licenciaientà tour de bras. Aujourd’hui, les entre-prises embauchent à nouveau »,pré-cise Philippe, un Français qui tra-vaille depuis comme directeur deprojets informatiques dans l’une desplus importantes sociétés finan-cières américaines.Un emploi trèsintéressant mais aussi très stres-sant...« On ne compte pas ses heu-res. Les 35 heures, c’est une bonneblague ici ! Les horaires peuventaller de 7 h du matin à 19 h le

De la cote Est a la cote Ouest

la « Big Apple » raconte :« Quandje suis arrivée à New York, j’ai logéen banlieue, à Brooklyn. C’étaitbeaucoup moins cher qu’à Man-hattan. Par la suite, j’ai dû ren-dre l’appartement et j’ai eu dumal à en retrouver un. J’ai fina-lement atterri chez un homme d’af-faires qui avait un superbe appar-tement de 120 m2, mais qui meproposait de louer une surfaceminuscule dans son salon pour lasomme de 2 000 $ ! ».

LA MECQUE DE LAFINANCENew York abrite le premier marchéfinancier au monde : le New YorkStock Exchange (NYSE),créé en1792 par vingt-quatre agents dechange qui se réunissaient au 68Wall Street,attirant dans ce quar-tier les magnats de la finance. AWall Street, mais aussi à TimesSquare,en haut des plus beaux buil-dings de la ville, traders, compa-gnies d’assurance, banquiers (oncompte plus de 200 banques inter-

I New York abritele premier marché

financier au monde :le New York Stock

Exchange (NYSE),créé en 1792 par

vingt-quatre agentsde change qui se

réunissaient au 68 Wall Street.

Un petit coup de blues, une recherched’informations sur la City ? Allez rencontrerl’équipe fort sympathique d’Accueil NewYork, qui appartient au réseau FIAFE et quia fêté ses 20 ans en mars 2008. Entretien.

Vivre à l’étranger : Peut-on dire qu’il y a une communautéfrançaise à New York ? Accueil New York : Oui, car elle est assez importante et de plus enplus variée.

VAE :Y a-t-il des quartiers que les Français investissent enparticulier ?ANY : Non, ils sont assez dispatchés. Certains habitent à Manhattan,d’autres à Brooklyn, d’autres en banlieue ou dans le New Jersey...Cependant, la concentration se fait par rapport aux écoles, autour duLycée Kennedy notamment.

VAE : Comment est né Accueil New York et comment l’associationa-t-elle évolué ? ANY : Au départ, l’association a été créée par deux femmesd’expatriés qui ont suivi leur mari et qui souhaitaient proposer desactivités pour s’occuper. Depuis, l’association a évolué : concernantles adhérents, nous avons toujours majoritairement des femmesparmi nos membres, mais ce ne sont plus seulement des femmes quine travaillent pas.Par exemple, nous avons un club de working girls ; à une époque, nousavions un petit groupe d’adolescents et nous venons de lancer un

réseau pour les hommes ! Il y en a de plus en plus qui suivent leurfemme qui ont obtenu un visa de travail.

VAE : Qui sont les Français qui viennent vous voir ? ANY : Nous avons un peu de tout : des étudiants qui sont tombésamoureux et qui ne veulent plus rentrer en France mais qui sortis ducadre de leurs études cherchent un soutien, des personnes âgées quis’ennuient, beaucoup de gens de passage qui viennent tester la vie àNew York, des gens très dynamiques qui veulent s’investir dansl’association...

VAE : Quels services proposez-vous ? ANY : Nous animons des permanences tous les jeudis matin pendantlesquelles nous échangeons avec les Français qui viennent nousrencontrer et tentons de répondre à leur demande, en donnant despistes, des adresses, des conseils, sur tous types de sujets : écoles,travail, logement... Nous publions un guide pratique sur tous les sujetsqui peuvent intéresser quelqu’un qui arrive dans un pays étranger. Lesadhérents (près de 500 membres), moyennant une cotisation de40 $/an, ont accès à nos petites annonces. Cependant, nous ne sommesni une agence immobilière ni une agence de recrutement ! Noussommes plutôt un relais d’entraide et de soutien moral. Nousorganisons des activités à travers une quinzaine de clubs, qui vont dubridge au tennis, en passant par le tricot ou l’art floral, des sorties(musées, spectacles...), des conférences, des ateliers lecture, deconversations franco-américaines... Je reste un peu étonnée de certainesdemandes : récemment, une personne handicapée nous a demandé sinous pouvions lui trouver une famille d’accueil. Nous faisons un peuoffice de palliatif pour tous ceux dont les parents sont loin.

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REPERES

...SUR LE WEBNEW YORK

Emploi/logement/annonces/forum/ intégration I VoilaNewYork :www.voilanewyork.comI EntreNewYork :www.entrenewyork.comI Craigslist :www.newyork.craigslist.orgI France Amérique :www.france-amerique.comEmploi - www.newyorkcity.com/jobsI The New York Times :www.nytimes.comI eFinancialCareers.fr :www.emploi.efinancialcareers.frIChambre de commerce franco-américaine :www.faccnyc.org Logement- www.nyhabitat.com- www.nyc-apartments.net- www.new-york-apartment.comI The New York Times :www.nytimes.comI Village Voice :www.villagevoice.com (mercredi)Etudes I CUNY (City University ofNew York) : www.cuny.eduINY University : www.nyu.eduI Columbia University :www.columbia.eduI Fashion Institute ofTechnology : www.fitnyc.edu Investir IMission économique :www.missioneco.org/etatsunisIChambre de commerce franco-américaine : www.faccync.org

soir, parfois plus. Sans compter lesweek-ends, où l’on peut être d’as-treinte ! »

LA VILLE DE TOUSLES POSSIBLESNew York offre d’autres opportu-nités de travail,à condition de pos-séder un visa naturellement. Surle site Web de la Chambre de com-merce franco-américaine,vous trou-verez quelques offres concernant lafinance bien sûr, mais égalementle marketing et l’administratif, ensecrétariat de direction par exem-ple. Sachez également que beau-coup d’entreprises américainesrecherchent également du person-nel bilingue anglais-français,notam-ment celles qui travaillent avec leCanada.Et bien sûr,la ville fourmille de petitsboulots en tous genres : livreurs,serveurs, hommes ou femmes deménage... Dans les rues, vous ver-rez aussi de nombreuses personnesdistribuant des liflets et autresflyers,notamment dans le quartiertouristique de Times Square.Kristelle,restée 9 mois aux Etats-Unis, a multiplié les petits jobs enparallèle des cours de françaisqu’elle donnait. « A un momentdonné, j’en avais quatre en mêmetemps. Je travaillais jour et nuitmais j’arrivais à gagner jusqu’à3 000$/ mois ! » Avec quelquessurprises toutefois :« Lorsque mescours de français ont diminué, jen’arrivais plus à payer mon loyermalgré mes autres jobs. Ce quiest incroyable ici, c’est que du jourau lendemain, vous pouvez soitgagner beaucoup d’argent, soit toutperdre... ».

PHILADELPHIE

Philadelphie, tendrement appeléePhilly, est la 6e plus grande villedu pays et la plus importante del’Etat de Pennsylvanie. La villecompte près d’1,5 million d’habi-tants, près de 6 millions agglomé-ration comprise.Première capitale

des Etats-Unis, la ville est un desberceaux de la naissance du pays.Malgré tout,depuis les années 50,la ville connaît une crise sociale,économique et démographique.Depuis quelques années,elle renaîtà nouveau...

VILLE FONDATRICEDES ÉTATS-UNISC’est à Philadelphie que les délé-gués du Premier Congrès continen-tal, une assemblée qui réunissaitla quasi-totalité des colonies, ontsigné la Déclaration d’indépendance,le 4 juillet 1776 ; à Philadelphieque fut élaborée la Constitutionaméricaine,en 1787 ;encore à Phi-ladelphie que fut établie la premièrecapitale des Etats-Unis, de 1789à 1799. La ville fut également un

foyer culturel important au XVIIIe

siècle, sous l’impulsion de Benja-min Franklin notamment,qui fondala prestigieuse université de Penn-sylvanie et la Société américaine dephilosophie. Aujourd’hui, Phila-delphie est le siège de nombreu-

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Philadelphie

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ses institutions fédérales, notam-ment le gouvernement fédéral,quiemploie plus de 30 000 personnes.

UNE ANCIENNEVILLE INDUSTRIELLE QUISE REDYNAMISE Au cours des XVIIIe et XIXe siècles,Philadelphie était une ville indus-trielle importante.Agriculture,char-bon puis textile,métallurgie, fabri-cation de papier constituaient sesprincipales richesses. Elle fut éga-lement pionnière en matière deconstruction de routes et de voiesferrées.La SEPTA (SoutheasternPennsylvania Transportation Autho-rity), fondée en 1965, fait partiede cet héritage. En assurant lesréseaux de bus,de métros et de trainsdans cinq comtés de la région, elleconstitue le cinquième plus grandréseau des Etats-Unis et se trouveêtre encore aujourd’hui l’un des prin-cipaux employeurs de la ville.Cepen-dant,comme de nombreuses autrescités industrielles,depuis les années50, date à laquelle la ville comp-tait 2 millions d’habitants, Phila-delphie connaît une crise sociale,économique et démographique.Entre 1950 et 2000,la ville a perduplus de 480 000 habitants et d’aprèsle Bureau du recensement améri-cain, en 2006, le taux de person-nes vivant sous le seuil de pauvretéatteint 24,5 %, presque deux foisplus que la moyenne nationale(13,3 %).Depuis quelques annéescependant,les efforts de réhabilita-tion et la revitalisation économiqueautour des activités de services,deve-nues prédominantes (services finan-ciers, télécommunications...) ontdonné un nouvel essor à la ville.Aujourd’hui, les secteurs porteurssont les activités juridiques, lafinance, les industries pharmaceu-tiques et les activités portuaires.

UNE VILLE ÉTUDIANTEOUVERTE À L’INTERNATIONAL L’un des moyens qu’a choisi la villepour sortir de la crise a été d’at-

tirer les jeunes,principalement desétudiants. Comme nous l’expliqueJosh Sevin, manager du « Know-ledge Industry of Initiatives »,« c’estune stratégie économique. Les jeu-nes qualifiés sont une richesse pourles entreprises locales, notammentles jeunes qui viennent de l’étran-ger, qui sont à l’origine de gran-des réussites : Google, par exem-ple, a été fondé par un jeune Russe,etc. ». Avec 107 519 étudiants en 2005,soit 13,5 % de la population totalede la ville,Philadelphie et sa régions’affichent clairement comme uneville étudiante. La ville possède denombreux établissements d’ensei-gnement,comme le Community Col-lege of Philadelphia ou la presti-gieuse University of Pennsylvania(qui fait partie de la très convoi-tée Ivy League),Drexel ou la Tem-ple University. Au nombre de12 500,les étudiants internationauxsont particulièrement les bienvenuset viennent de tous les pays,tout par-ticulièrement de Chine,du Canada,du Japon,de Corée et d’Inde.Conti-nuer d’attirer les étudiants inter-nationaux,c’est l’une des missions

que s’est fixée Jon Herrmann,direc-teur de Campus Philly, une orga-nisation à but non lucratif qui œuvreà la promotion et au développementde Philadelphie auprès des étu-diants :« nous avons trois program-mes d’action : recruter des étudiantsinternationaux ; mettre en contactl’ensemble des étudiants (améri-cains et internationaux) avec lesentreprises de la région pour des sta-ges et les aider à trouver un emploi ».Le but ? Dynamiser l’économie dela région. Les Européens, notam-ment les Français, comme dans laplupart des universités américaines,arrivent assez loin derrière mais laville est tout de même jumelée avecLyon. A noter par exemple que laTemple School of Law a un pro-gramme d’échange entre le barreauaméricain et le barreau français.

WASHINGTON

Comparativement à New York,Washington, la capitale des Etats-Unis,plus communément appelé DC(District of Columbia) par les Amé-ricains,vous semblera plutôt « bas »

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De la cote Est a la cote Ouest

Didier Simonin a monté une sociétéd’importation de vins français en Virginie ily a huit ans, Simon N Cellars. Aujourd’hui,70 % de son CA se fait à Washington.Témoignage.

« J’étais issu du milieu de l’immobilier et je ne parlais pas anglais, maisje m’intéressais beaucoup au vin et j’ai appris la langue grâce à desémissions de cuisine à la télévision ! Après avoir fait une étude demarché sur place, j’ai commencé avec une toute petite structure.J’étais seul à faire la sélection des vins, les prises de commandes et leslivraisons. Ce n’était pas évident au début car bien que passionnant,c’est un milieu très fermé. Je travaillais avec 10 petits domainesfrançais autour de la région du Rhône et de Bordeaux ; j’achetaisexactement ce que mon capital pouvait permettre d’acheter, despetites appellations connues en France faciles à vendre mais dequalité. J’étais très content lorsque j’ai vendu ma première caisse à200 $ la commande auprès des restaurants français notamment et descavistes spécialisés ! Cela dit, j’ai toujours fait quelques bénéfices, maisje suis passé de 300 000 $ de CA la première année à 2 millions de CAaujourd’hui... Aujourd’hui, l’entreprise compte huit employés, toute lalogistique est intégrée et informatisée et nous avons une offre trèsdiversifiée. Mon prochain défi est d’importer des millésimes dedifférentes régions de France... »

REPERES

SUR LE WEBPHILADELPHIE

Intégration I Philadelphie Accueil :www.philadelphieaccueil.comI Alliance française :www.alliancefrancaisephiladelphia.comEmploi/logement/annonces/forum/intégration I Craigslist :www.philadelphia.craigslist.org Emploi IMonster Philadelphia :www.philly.com/philly/jobs/ I Philadelphia Inquirer :www.philly.com/inquirer/I Philadelphia BusinessJournal :www.philadelphia.bizjournals.com/philadelphiaLogement- www.phillyapartmentco.com- www.hellophiladelphia.comEtudes I Community College ofPhiladelphia : www.ccp.eduI Philadelphia University :www.philau.eduI University ofPennsylvania :www.upenn.eduI Temple University :www.temple.edu I Drexel University :www.drexel.eduI Campus Philly :www.campusphilly.orgInvestir IMission économique :www.missioneco.org/etatsunisI Chambre de commercefranco-américaine :www.faccphila.org

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en terme de hauteur d’immeubleset bien tranquille : 553 000 habi-tants, beaucoup de bureaux et desquartiers résidentiels...Cependant,elle offre des avantages à ceux quine resteront pas sur cette premièreimpression : des musées magnifi-ques et tous gratuits,des quartiersplein de charme et de vie commeGeorgetown ou Adams Morgan,et l’intérêt d’être au centre du pou-voir politique américain...

POUVOIR POLITIQUE ETADMINISTRATIFSiège de la Maison Blanche et duCongrès,Washington bat au rythmedes événements politiques et juri-diques.Ici travaillent 300 000 employésfédéraux, 80 000 lobbyistes et40 000 avocats ! La Maison Blan-che d’abord, le quartier généraldu Président des Etats-Unis :répli-que exacte du château de Rasti-gnac,en Périgord,elle prit ce nomsuite au ravalement dont elle futl’objet après que les Anglais l’aientincendiée lors de la guerre de 1814.Malheureusement, depuis le11 Septembre,elle ne se visite plus,par mesure de sécurité...Le Capi-tole ensuite, siège du Congrès : luiaussi victime des flammes des

Anglais, le premier édifice a sur-vécu grâce à un violent orage ! Enfinla Cour suprême,non loin du Capi-tole. Ce sont les trois piliers poli-tiques des Etats-Unis.Sans compter tous les ministèreset autres administrations impor-tantes.Sachez également que c’està Washington que vous trouverezle plus de journalistes au monde,le « 4e pouvoir ». ABC news,l’agence française AFP,par exem-ple, ont des bureaux ici.

DES EMPLOIS ENCONSÉQUENCE Siège du pouvoir politique, c’estégalement à DC que sont situéescertaines grandes organisationsinternationales (FMI, Banquemondiale,Banque Interaméricainede Développement...). D’aprèsl’Alliance française et l’associa-tion Washington Accueil,la majo-rité des Français travaille pourl’une d’elles,en particulier la Ban-que mondiale.Contrairement aux autres Fran-çais qui ont généralement un visaH1B pour travailler aux Etats-Unis, la plupart a d’ailleurs desvisas G4 à Washington ! Voir arti-cle sur les visas. Dans le secteurprivé,de nombreux Français tra-vaillent pour Lafarge ou EADS,

qui ont généralement des bureauxen dehors de Washington, en Vir-ginie. Depuis quelques années, degrandes zones d’activités se sontdéveloppées autour de l’industrieaérospatiale et de l’informati-que particulièrement.A ne pas négliger bien sûr : le sec-teur de l’hôtellerie-restauration.Vous verrez notamment quelquesrestaurants aux noms français (etgénéralement tenus par des Fran-çais !) dans les rues de la capitale,auprès desquels vous pouvez ten-ter votre chance : la Fourchette,à Adams Morgan ; Bistrot Fran-çais à Georgetown ; Au bistrotdu coin,sur Connecticut Avenue...Malgré tout,les possibilités d’em-ploi restent assez limitées.

UNE COMMUNAUTÉFRANÇAISE PLUTOT ÂGÉE Il y a environ 4 000 Français ins-crits au consulat à Washington.D’après Marion Berger Fayard,co-présidente de l’association Wash-ington Accueil (FIAFE), « il y ades jeunes qui viennent étudier àWashington mais surtout beaucoupd’expatriés avec une famille ou desFrançais qui sont installés depuistrès longtemps ».Ces deux dernières catégories consti-tuent d’ailleurs le public principalde l’association,dont les 300 mem-bres ont environ 40 ans en moyenne.On note la présence d’une commu-nauté française importante prèsdu lycée Français,à Bethesda,dansl’Etat du Maryland. « Les jeunesvont à Manhattan, confirme AnnStein-Schneider, de WashingtonAccueil,mais quand on a une famille,qu’on veut s’installer, Washingtonet sa banlieue offrent de nombreuxavantages. C’est une ville magni-fique, aérée, peu stressante et lavie culturelle est animée, avec leKennedy Center, les musées ; en ban-lieue également, avec les Commu-nity Centers notamment, sortes decentres culturels. » Quant à savoirs’il est facile de s’intégrer dans lacapitale, « tout dépend des carac-tères », s’amuse Ann Stein-Schnei-

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La Maison blanche, Washington

REPERES

SUR LE WEBWASHINGTON

I Ambassade de France auxEtats-Unis : www.ambafrance-us.org/fr/ambassade/Intégration IConsulat général de France àWashington : www.consulfrance-washington.org IWashington Accueil :www.washingtonaccueil.orgI Alliance française :www.francedc.org Emploi/logement/annonces/forum/intégration I Craigslist :www.washingtondc.craigslist.org Emploi IWashington Employment :www.washjob.comIWashington Post :www.washingtonpost.comIWashington Times :www.washingtontimes.comI eFinancialCareers.fr :www.emploi.efinancialcareers.frLogement - www.Rent-In-Washington.comEtudes I University of Washington :www.washington.edu I Georgetown University :www.georgetown.eduInvestir IMission économique :www.missioneco.org/etatsunisIChambre de commerce franco-américaine : www.faccwdc.org

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der. « Il y a beaucoup de divorcespar exemple parmi les couplesfranco-américains... Question deculture ! » Mais d’après MarionBerger Fayard, la difficulté princi-pale reste le problème de la langue...

BOSTON

Boston est la capitale et la ville prin-cipale de l’Etat du Massachusetts.Centre culturel et économique dela Nouvelle-Angleterre,elle compteen effet environ 590 000 habitants,5,8 millions avec l’agglomération.Avec Philadelphie,elle est l’une desvilles les plus anciennes des Etats-Unis et l’un des berceaux de l’in-dépendance américaine, où souf-fle encore un air d’Europe...

UN FOYER RELIGIEUX ETINTELLECTUELFondée en 1630 par des puritainsanglais, Boston a pendant long-temps véhiculé des valeurs religieu-ses strictes.La prestigieuse univer-sité d’Harvard, qui date de 1636,était à l’origine une université dethéologie et a largement contri-bué à cet état d’esprit.De là rayon-naient les pensées intellectuellesd’alors.C’est également à Bostonqu’a été créée la première écoleaméricaine,la Boston Public LatinSchool ; là que fut lancé l’un despremiers journaux américains : leBoston News Letter, et là où vécu-

rent des écrivains célèbres commeEdgar Poe ou Henry James.Aujourd’hui, Boston est un cen-tre culturel intéressant. La villeoffre de nombreux musées,de nom-breuses conférences, organiséespar Harvard ou le musée Kennedypar exemple.

DE L’INDUSTRIEAUX NOUVELLESTECHNOLOGIES Boston construisit sa richesse grâceà son port, par lequel transitaientles bateaux en provenance d’An-gleterre et des Antilles.Par la suite,les immigrés italiens et surtout irlan-dais,apportèrent une force de tra-vail importante dans l’industrie tex-tile.De riches familles,surnomméesles « Brahmans de Boston » s’en-richirent. C’est le cas notammentde la famille Kennedy, originaired’Irlande. Dans les années 1970,Boston devint une place financièreimportante,comme en témoignentles premiers buildings sortis de terredans le Financial District,contras-tant avec les modestes construc-tions historiques en brique rouge.C’est également dans ces années-là que commencent à se dévelop-per un pôle informatique impor-tant, autour de la route 128particulièrement, où les entrepri-ses Wang ou Digital ont connu leursheures de gloire. Depuis quelquesannées,Boston est devenu le secondpôle technologique après la SiliconValley, dans le secteur de l’infor-matique et des biotechnologies par-ticulièrement. Un développementpermis par la présence d’universi-tés phare comme le MIT (Mas-sachusetts Institute of Technology)ou Harvard. Comme le souligneLaurent Poulain,administrateur dusite Internet pour les francophones« Bienvenue à Boston » et qui tra-vaille également à Boston commeinformaticien,« les universités sontsouvent à l’origine des développe-ments de pôles importants. A Bos-ton, beaucoup d’anciens élèves duMIT ont monté leur société d’in-formatique, avant même la fin deleurs études (l’un des fondateurs

d’Akamai, par exemple). A tel pointque pendant la bulle Internet, l’écoleavait imposé que tous les étudiantsqui partaient avant la fin de leurcursus ne pouvaient plus revenirpour valider leur diplôme ! ».Aujourd’hui, avec celui des nou-velles technologies,l’enseignement,la banque/finance/assurances etla santé constituent les principauxsecteurs d’activités de la ville.

LES FRANÇAIS ÀBOSTOND’après l’Alliance française,la plu-part des Français qui vivent à Bos-ton sont des post-docs.Laurent Pou-lain mentionne également denombreuses jeunes filles au pair.Il n’y a pas vraiment de quartierfrançais à Boston selon nos infor-mations. Certaines familles avecenfants sont cependant installéesautour de l’école internationale bilin-gue à Arlington et du lycée à Cam-bridge. On trouve également desFrançais à Jamaica Plain.Globalement, Boston est une villeassez jeune qui accueille de nom-breux étudiants,américains et inter-nationaux. Cependant, les bars etles boîtes de nuit ferment à 2 h, lemétro à 0 h 30 et il est difficile detrouver un restaurant ouvert après22 h ! Ainsi,d’après Laurent Pou-lain,« les jeunes Français qui aimentfaire la fête toute la nuit ne s’y retrou-vent pas vraiment à Boston... ». Ilfaut dire que les Bostoniens sontfervents de house parties, organi-sées chez eux. Une tradition queles Français ont imitée en lançantles Boston French Party,mais d’uneautre manière puisqu’il s’agit de soi-rées à thèmes où la communautéfrancophone et francophile se retrou-vent deux mardi par mois dans unlieu différent.

MIAMI

Située à l’extrême sud de l’Etatde Floride, « l’Etat du soleil », laville de Miami est un centre com-mercial et culturel important auxportes des pays d’Amérique latine :

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Boston

REPERES

SUR LE WEBBOSTON

I Consulat général deFrance à Boston :www.consulfrance-boston.orgIntégration I Boston Accueil :www.bostonaccueil.org I Alliance française :www.frenchlib.orgI Boston French Party :www.bostonfrenchparty.comEmploi/logement/annonces/forum/intégration I Bienvenue à Boston :www.bienvenueaboston.orgI Craigslist :www.boston.craigslist.orgEmploi IMonster Boston :www.boston.com/jobs/I Boston Herald :www.bostonherald.comI Boston Globe :www.boston.comLogement- www.bostonforrent.com- www.4wallsinboston.comEtudes I Boston University :www.bu.eduIMassachusetts Instituteof Technology :http://web.mit.edu I Harvard : www.harvard.eduInvestirIMission économique :www.missioneco.org/etatsunisIChambre de commerce franco-américaine : www.faccne.org

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 39

souligne Laurence-Anne Ismael,vice-présidente de Miami Accueil,du réseau d’accueil francophoneFIAFE (Fédération Internationaledes Accueils Français et francopho-nes à l’Etranger).Historiquement, le premier Euro-péen à découvrir la ville est leconquistador espagnol Juan PonceLeon,au début du XVIe siècle.Lespremiers Cubains arrivèrent dansles années 1960, à la suite de laprise de pouvoir de Fidel Castro.

LUXE, AGITATIONET VOLUPTÉ...365 jours de soleil par an,des pla-ges de rêve, de belles voitures, dejolies filles...C’est l’image que véhi-culent les agences de voyages et lesséries américaines. Il est vrai queMiami est l’une des villes qui attireles plus grosses fortunes des Etats-Unis.Premier port au monde pourle transport de passagers de croi-sières, la ville compte un quartierfinancier important composé prin-cipalement de banques et de cabi-nets d’avocat.A Miami Beach sur-tout,la partie touristique qui abriteles plus belles plages,on trouve uneprofusion de grands hôtels,de bou-tiques de luxe et de boîtes de nuit.En fait,la ville se compose de nom-breux autres quartiers et Miamioffre un visage plus méconnu.Der-rière cette vitrine dorée,il convientde préciser que 26,9 % de la popu-

plus de 400 000 habitants,autourde 5,5 millions avec son agglomé-ration,soit la cinquième ville la pluspeuplée du pays.Selon votre état d’esprit,vous pré-férerez vous retrouver sur le conti-nent, où se situent les principauxquartiers de Miami et les entre-prises,ou sur l’île de Miami Beach,vitrine touristique de Miami avecses bâtiments Art Déco et sonambiance festive.

UN PETIT AIRD’AMÉRIQUE DUSUD A Miami, la population hispano-phone,originaire de Cuba principa-lement, représente environ 60 %de la population.Il faudra donc vousattendre à parler espagnol en plusde l’anglais.Une particularité quel’on retrouve aussi bien dans lavie quotidienne que dans le monde

du travail. « La plupart des entre-prises traitent en anglais et en espa-gnol, ce qui représente un obsta-cle supplémentaire pour un Françaisqui souhaite travailler à Miami »,

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Miami

REPERES

SUR LE WEBMIAMI

I Consulat général de Franceà Miami : www.consulfrance-miami.orgIntégration IMiami Accueil : www.miami-accueil.orgI Alliance française :www.afmiami.orgI French Tuesdays :www.frenchtuesdays.comEmploi/logement/annonces/forum/intégration I Craigslist :www.miami.craigslist.orgEmploi IMiami Recruiter :www.miamirecruiter.comIMiami Herald :www.miamiherald.comI Chambre de commercefranco-américaine :www.faccmiami.com Logement- www.miami.roomsDB.netEtudes I University of Miami :www.miami.eduIMiami University :www.muhoio.edu/graduateInvestirIMission économique :www.missioneco.org/etatsunisI Chambre de commercefranco-américaine :www.faccmiami.comIMiami Business Forum :www.miamibusinessforum.com

Léo, un Français de 26 ans vient de lanceravec son frère Franck, 30 ans, un salon decoiffure design et branché en plein cœurdu quartier « hype » de South Beach, àMiami Beach. Entretien.

Vivre à l’étranger : Comment en êtes-vous arrivés à créer un

salon à Miami ?

Nous travaillions comme managers pour « Tony and Guy » à Paris.

Nous nous sommes installés à Miami il y a deux ans. Nous avons

exercé en tant que coiffeurs dans plusieurs salons avant de lancer

le nôtre, une franchise américaine que nous avons achetée à

Laurent Dufourg, le patron de l’enseigne « Privé », que nous avions

rencontré pendant des vacances à Los Angeles.

VAE : Pourquoi Miami ?

Il y a tout à faire ici ! Avant c’était une ville de retraités. Depuis

quelques années la ville a explosé et attire les jeunes. Et puis ici, la

qualité de vie est vraiment agréable : il y a la plage et du soleil

toute l’année... Malgré tout, même si de nombreuses personnes

qui viennent y travailler pensent que c’est une ville de vacances ;

en réalité, si vous souhaiter réussir, il faut travailler dur !

VAE : Cela a-t-il été facile de vous lancer ?

Cela prend du temps, surtout pour trouver un local abordable.

Nous sommes au 2e étage, c’est beaucoup moins cher :

4 000 $/mois pour 140 m2 contre 20 000 $/mois pour un local

similaire en rez-de-chaussée !

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lation vit sous le seuil de pauvreté,deux fois plus que dans le restedu pays.

UN DÉVELOPPEMENTQUI ATTIRE LESJEUNES Moins chère que New York, LosAngeles ou San Francisco, Miami

est une ville en plein développement.Depuis quelques années, la ville,réputée pour son image de retrai-tés,attire de nombreux jeunes,prin-cipalement à Miami Beach, pourles vacances mais également pourl’emploi.D’après Léo,un Français qui a lancéun salon de coiffure à South Beach(voir notre encadré),« les person-nes branchées du milieu de la modeet du commerce, viennent ici main-tenant ».Les Français,dont la com-munauté est évaluée à environ15 000 personnes, y sont surtoutprésents dans l’hôtellerie-restau-ration,les commerces,l’immobilieret le milieu de la nuit.Vous trou-verez quelques cafés français le longd’Espagnola Way notamment.Les bureaux des entreprises plusclassiques (banques,assurances...)se situent plutôt à « DowntownMiami », sur le continent. D’unemanière générale, de nombreusesentreprises travaillant avec l’Amé-rique du Sud sont basées à Miami.D’après la Chambre de commercefrançaise, qui possède un serviceemploi,les secteurs d’activités sontvariés ;il n’y a pas vraiment de pôled’activités, en dehors du quartierde Coral Gables,qui concentre toutde même de nombreuses entrepri-ses de luxe.La Chambre de commerce reçoit

surtout des offres de PME fran-cophones ou américaines travail-lant avec des francophones, pourdes postes administratifs, dans lecommerce ou le business.Les gran-des entreprises françaises commeL’Oréal ou Cartier, recrutent prin-cipalement en interne.

LOS ANGELES

Deuxième plus grande ville desEtats-Unis après New York, LosAngeles (dit « LA »),située en Cali-fornie, accueille 4 millions d’habi-tants,plus de 20 millions dans sonagglomération. Son climat et saréputation, mythique, attirent lesimmigrés du monde entier.

UNE VILLE TYPIQUEMENTAMÉRICAINEL’une des premières choses quiimpressionne lorsqu’on arrive à LosAngeles ? Son étendue :1 290 km2

de superficie ! L’absence de véri-table centre-ville,avec comme corol-laire un étalement urbain exces-sif, constitue souvent la critiqueprincipale que font les visiteurs etmême ses habitants,notamment lesFrançais,comme François,un jeuneingénieur chimiste de 26 ans qui atravaillé pendant deux ans pour

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Los Angeles

Michel Bron travaille depuis 27 ans à Los Angeles...

Temoignage.

« Je suis arrivé en 1981 à Los Angeles, à 21 ans, après avoir

interrompu mes études de médecine. A l’époque, quand vous partiez

en Californie vous étiez considéré comme un demi-dieu ! Les

palmiers, le Pacifique, Venice... Cela faisait rêver ! Comme beaucoup

de petits Français je travaillais dans des restaurants de 17 h à 23 h

avant d’aller en boîte ! C’était la belle vie... J’ai l’impression que c’est

une époque un peu révolue... J’ai exercé tous les métiers ici, de

vendeur de plantes vertes en porte-à-porte à chauffeur de camion !

J’ai tout de même repris des études en informatique/business et

aujourd’hui, je travaille dans l’immobilier depuis huit ans. J’ai essayé

de quitter LA. En 1998 je suis rentré en France mais LA est comme une

drogue, on y revient toujours... J’apprécie le côté relax de cette ville,

le fait de pouvoir s’habiller comme on veut, le caractère multi-

ethnique de la population, son côté « healthy » (axé santé) aussi.

J’ai totalement modifié mon mode de vie en vivant ici. Par exemple,

cela fait longtemps qu’on ne fume plus dans cette ville ! Les touristes

qui viennent voir LA disent souvent qu’il n’y a rien à voir, mais c’est ce

n’est pas une ville qui se visite, c’est une ville qui se vit... ».

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N° 108 41

les Laboratoires Pierre Fabre :« lesseuls quartiers qui sont suffisam-ment denses et animés pour se pas-ser de voiture sont les quartiers deHollywood et de Venice. En dehors,il n’y a rien ! ».Los Angeles est à la fois une villeet un comté comprenant différen-tes villes où la voiture est reine :moins de 10 % des transports uti-lisés sont en commun.Ce qui a poureffet de rendre la circulation trèsdifficile,avec pour conséquence unepollution importante, matérialiséepar le fameux smog, nuage provo-qué par les gaz d’échappement etles rejets industriels.Aussi, depuis quelques années, laville multiplie les efforts pour amé-liorer le réseau de transports encommun et tenter de créer un cen-tre-ville par la construction de lotis-sements (10 000 sont en cours)et de nombreux projets,notammentsur l’axe de la Grand Avenue, lesfuturs Champs-Elysées...

LE MYTHE HOLLYWOODIENBien que les célèbres studios decinéma comme Paramount,Univer-sal ou Buena Vista tournent de plusen plus de films en dehors de laville ou même du pays, le quartierd’Hollywood reste le principal cen-tre de production cinématographi-que des Etats-Unis,voire du monde,et l’un des plus rentables.On y tourneégalement la plupart des séries télé-visées.D’après Gilles Amsallem, l’un desfondateurs des « French Tuesdays »,ces soirées à thème où la commu-nauté francophone mais égalementaméricaine et étrangère se rencon-trent deux mardis par mois, nousindique que le pourcentage de Fran-çais ou de francophones travail-lant dans le monde de « l’acting »fréquentant ces soirées sont plusimportants à Los Angeles que dansles autres grandes villes du paysoù ont lieu les autres « French Tues-days ». C’est notamment le cas del’acteur Jean-Pierre Gillain, d’ori-gine belge, qui a tourné dernière-ment avec Alan Rickman dans le

film « Bottle Shock »et dans « Cros-sing Over » avec Harrison Ford,etqui se tient toujours à l’affût desnouvelles productions.C’est notam-ment par le biais d’une école répu-tée de LA, où il a suivi des cours,qu’il a commencé.« Les réalisateursallaient puiser directement dansl’école les acteurs qu’ils voulaientrecruter. Ensuite, cela fonctionnebeaucoup par le bouche-à-oreille.Il y a également des sociétés spé-cialisées qui mettent en contactles directeurs de castings et lesagents », explique Jean-Pierre Gil-lain.« Le succès peut arriver vite »,poursuit-il.« Je connais quelqu’unqui après avoir fait une simple figu-ration a été remarqué par un grandréalisateur ».Cependant,les candidats sont nom-breux et la chance ne sourit pas àtout le monde :« Tous les jours arri-vent des bus et des gens en prove-nance de partout et de tous hori-zons. Il y a même des avocats quiont arrêté leur carrière pour deve-nir acteur ! Moi-même, j’ai lâchéun bon travail dans le domaine dumatériel médical... ».

LES IMMIGRÉS DUMONDE ENTIERCONTINUENT D’AFFLUERAvec 140 nationalités différenteset plus de 224 langues étrangè-res, Los Angeles est un des prin-cipaux foyers d’immigration desEtats-Unis. Parmi les principalescommunautés,une majorité d’His-paniques,la communauté juive (la2nd après celle de New York) et desIraniens.D’après Gilles Amsallem,il y a beau-coup de familles avec des enfants– scolarisés au lycée français pourla plupart – parmi les Français (esti-més à 30 000 dans la région), quiviennent essentiellement pour laqualité de vie.Avec 325 jours d’en-soleillement par an,la ville fait par-tie de la « Sun Belt » (« ceinturedu soleil »).« A 90 %, le beau tempsconstitue la principale raison pourlaquelle les Français viennent s’ins-taller à Los Angeles. »On les trouve

principalement dans les secteurs del’habillement (les jeans notamment),de la coiffure, du maquillage, dela restauration (sur Sunset Plazzanotamment), les night-clubs...Assez peu dans les entreprises fran-çaises, qui n’y sont pas très pré-sentes,en dehors de grandes socié-tés comme Vivendi Universal.« Laville est tellement loin, isolée dumonde, que les Français viennentexercer des professions qui leurconviennent. C’est ce qui angoissele plus les Français et la raison pourlaquelle certains finissent par par-tir : la distance par rapport à l’Eu-rope... ».Il n’y a pas vraiment de quartierfrançais à LA.West Hollywood,situéentre Beverly Hills et Hollywood,apparaît comme la ville où les Fran-çais ont tendance à s’établir.

SAN FRANCISCO

Quatrième plus grande ville de l’Etatde Californie,San Francisco compteprès de 744 000 habitants, plusde 7 millions dans l’agglomération.Cependant,sa densité (la plus impor-tante après New York) la rendhumaine et très agréable à vivre.Entourée de collines verdoyantes,située en bord de mer, elle offreles avantages d’une ville moderneet d’une nature généreuse...

L’HÉRITIERE DE LABEAT GENERATIONC’est l’écrivain américain JackKerouac qui fut le premier à utili-ser le terme de Beat Generationpour décrire son cercle d’amis écri-vains et artistes engagés dans unmouvement libertaire et créatif,dontAllen Ginsberg,William Burroughs,Kenneth Rexroth ou Lew Welch.Avec New York,San Francisco futla principale représentante de cemouvement.De là, dérive également le termede « Beatnik »,apparu pour la pre-mière fois dans le San FranciscoChronicle en 1958 pour désignerde manière péjorative les géné-rations de jeunes contestataires

REPERES

SUR LE WEBLOS ANGELES

I Consulat général de Franceà Los Angeles :www.consulfrance-losangeles.org Intégration I Los Angeles Accueil :www.losangelesaccueil.orgI Rendez-vous LA :www.rendezvousla.comI Alliance française :www.afdela.orgI French Tuesdays :www.frenchtuesdays.comI FrancoLA :www.french.meetup.comEmploi/logement/annonces/forum/intégration I Craigslist :www.losangeles.craigslist.org EmploiI Chambre de commercefranco-américaine :www.frenchchamberla.orgI LA Casting :www.lacasting.com (publicitéuniquement)I Actors Access :www.actorsaccess.com Logement- www.losangeles.craigslist.org- www.recycler.com- www.westsiderental.com - www.roomateexpress.com(colocation)- www.roomatematchers.com(colocation)EtudesI University of California,Los Angeles : www.ucla.eduI California StatesUniversity, Los Angeles :www.calstatela.eduInvestirIMission économique :www.missioneco.org/etatsunisI Chambre de commercefranco-américaine :www.frenchchamberla.org

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Page 42: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

épris de liberté. Il faut dire queSan Francisco est une ville d’avant-garde en termes d’émancipationssociales.C’est là que se sont déve-loppés des mouvements commeles Black Panthers ou les hippiesdans les années 60 et 70, initia-teurs de la paix au Viêtnamnotamment ; un vent de libertéque des quartiers comme Haight-Ashbury, investis par les bouti-ques branchées et baba-cool,ten-tent de conserver.

Aujourd’hui encore,San Franciscoapparaît comme une ville à part.Comme le souligne Vivien Roussie,un Français qui vit et travaille à San

Francisco depuis plusieurs années,« la ville possède un feeling trèseuropéen. Compacte, elle peutse parcourir facilement en trans-ports en commun ; elle possèdeun vrai centre-ville et des quar-tiers très différents et animés. Enoutre, la région est fabuleuse.On peut faire de la voile dans labaie, du ski, visiter les magnifi-ques parcs nationaux alentours...Comme on dit ici, “Work hard andplay harder” : les gens travail-lent dur, mais prennent égalementle temps de vivre... ».

LA SILICON VALLEY, AU CŒURDE L’INNOVATIONSan Francisco est également uneville d’avant-garde en matière d’in-novations technologiques.La Silicon Valley,située au sud dela baie de San Francisco et sur-nommée ainsi depuis les années70 en raison de l’un des matériauxde base des composants électro-niques (le silicium), est considé-rée comme le pôle technologi-que le plus important desEtats-Unis. C’est ici que les plusgrands noms de l’informatiquesont nés, notamment HewlettPackard, dans un garage !

Aujourd’hui ce sont plus de6 000 entreprises de haute-tech-nologie qui ont établi leur campusdans les multiples localités de laValley,dont Cisco Systems,eBayà San José ; Intel, Sun Micro-systems à Santa Clara ;HP,Face-book à Palo Alto...

La réussite de la Silicon Valley tientsurtout à la combinaison de troisfacteurs principaux : la présencedans la région de centres universi-taires de pointe, comme Stanford,un accès facile à l’eau nécessaire

à la purification des composantsélectroniques et des ressources finan-cières importantes.Les activités financières représen-tent d’ailleurs le second secteurpourvoyeur d’emploi à San Fran-cisco,les banques et les sociétés spé-cialisées étant principalementimplantées dans le centre ville deSan Francisco.Vivien Roussie,ana-lyste financier dans une petite sociétéde capital-risque, fait partie deces Français qui lèvent des fondspour investir dans des entreprisesen forte croissance,notamment desstart-up,permettant ce dynamismeéconomique et créatif.Depuis l’écla-tement de la bulle Internet,la Sili-

con Valley s’est diversifiée dansles biotechnologies et dans les éner-gies renouvelables. Avec un tauxd’emploi en augmentation de 2,6 %entre janvier 2006 et janvier 2007,la région connaît une croissanceexceptionnelle jamais atteintedepuis 2001.Des anciens de la Sili-con Valley,riche en vergers à l’ori-gine,se sont également reconvertisdans le secteur viticole.Napa Val-ley notamment est une région impor-tante de production.

Pascaline Roi

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San Francisco

REPERES

SUR LE WEBSAN FRANCISCO

I Consulat général deFrance à San Francisco :www.consulfrance-sanfrancisco.orgIntégrationI San Francisco Bay Accueil :www.sfbacc.orgI Alliance française :www.afsf.orgI French Tuesdays :www.frenchtuesdays.comEmploi/logement/annonces/forum/intégration I Craigslist :www.sanfrancisco.craigslist.org Emploi- www.careers.orgI San Francisco Chronicle(annonces du dimanche) :www.sfgate.comI San Jose Mercury(annonces du dimanche etdu lundi) :www.mercurynews.comI San Francisco Bay AreaJobbank : www.careercity.comI DBF (association) :www.dbf.netI Silicon French(association) :www.siliconfrench.comI Chambre de commercefranco-américaine :www.faccsf.comLogement- www.citiapartments.com- www.roommatelink.com(colocation)- www.roomateexpress.com(colocation)Etudes I University of SanFrancisco : www.usfca.eduI Berkeley : www.berkeley.eduInvestir - Mission économique :www.missioneco.org/etatsunis- Chambre de commercefranco-américaine :www.faccsf.com- Mayor’s Office ofEconomic and WorkforceDevelopment :www.sfgov.org/site/business

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Collection

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Des conseils pour préparer effi cacement son départ

des informations sur la vie au quotidien (logement, transport,

coût de la vie…)

un panorama des études,universités et grandes écoles,

des modalités d’inscription et de fi nancement

une étude sur le marché de l’emploi, de ses opportunités

et ses contraintes

une présentation des possibilités d’investissement

un tour d’horizon des grandes villes (population, culture, scolarité,

hébergement, emploi…)

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Page 44: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

44 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

Dossier pratique

I Location et transit temporaire : bons planspour les expats !Lors d’un retour momentané en France, deux options s’offrent à vous : la location d’un véhicule ou l’achat entransit temporaire. Vivre à l’étranger revient sur les avantages de chacune d’elles et vous aide à choisir la formulela plus adaptée.

Le statut d’expatrié vous permet,lors d’un retour temporaire enFrance, de bénéficier d’avantagesfiscaux non négligeables. Sachezque les marques,aussi bien loueu-ses que vendeuses,se plient en qua-tre pour gagner vos faveurs.D’abord grâce au transit tempo-raire (TT).C’est sous cette expres-sion que se cache la possibilité d’êtreexonéré des droits de douane etde la TVA lors de l’achat d’un véhi-cule neuf, pour les personnes rési-dents hors de l’Union européenneou dans un territoire d’outre-mer.Condition sine qua non pour béné-ficier de cet avantage : la voiturene doit pas passer plus de six moissur le territoire national (jusqu’àun an pour les étudiants).Pour pro-fiter de cette disposition fiscale, ilvous suffit de déposer une demande

d’admission au bénéfice du régimeTT après l’achat du véhicule auprèsde votre bureau de douane, munides justificatifs nécessaires (voir letableau en fin d’article).L’adminis-tration douanière vous fournira alorsun document (846B) vous permet-tant de faire immatriculer votre voi-ture en TT (plaque avec caractèresblancs sur fond rouge comportantla date limite de validité du régime).A savoir : les véhicules concernéspar le régime TT sont : les véhicu-les à moteur,à deux ou trois roues,d’une cylindrée supérieure à 50 cm3;voitures automobiles de tourisme; autocaravanes, caravanes sou-mises à immatriculation propre.Autre solution, vous pouvez faireappel aux branches spécialiséesdans le transit temporaire desgrands constructeurs français.

Renault Eurodrive, Citroën TT, etPeugeot Open Europe vous pro-posent un système d’achat/rachat,garantissant une reprise du véhi-cule lors de votre départ, et s’oc-cupent de toutes les démarchesadministratives.Ces offres incluentgénéralement un kilométrage illi-mité, ainsi qu’une assurance toutrisque sans franchise et une assis-tance 24 h/24 et 7 j/7... le rêve !

UN PAVÉ DANS LAMARE DESLOUEURSUne sorte de location à durée déter-minée,à des tarifs très compétitifs,et la possibilité de choisir votremodèle.Motorisation,finition,cou-leur...vous décidez de tout,et depuisn’importe quel lieu ! En effet,vouspouvez obtenir un devis complet,via Internet, sur les sites desconstructeurs.Pour les plus sceptiques,sachez queles fabricants y trouvent largementleur compte. Car la voiture quasineuve qu’ils récupèrent lors de votredépart devient une star sur le mar-ché de l’occasion, tout comme lesvoitures de direction.Kilométragefaible, premières mains, ces voitu-res immatriculées TT sont décidé-ment de bonnes affaires...Si ces offres font des heureux chezles expatriés (97,7 % de satis-faits selon le site de Peugeot OpenEurope),elles constituent un pavédans la mare des loueurs de voi-tures.D’abord parce qu’à quelquesexceptions près, les tarifs propo-

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À SAVOIR

Transit temporaire• Conservez vos justificatifs

sur vous en cas de contrôle.• Il est possible de prolonger

le délai de séjour suite auxconséquences d’unévénement imprévisible etinévitable empêchant lebénéficiaire d’exporter sonvéhicule à l’expiration durégime. Ceci estexceptionnel. Uneautorisation deprolongation est délivréeau bénéficiaire par lesservices ayant octroyé lebénéfice du régime.

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Page 45: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

VIVRE A L’ÉTRANGER I VAE 108 45

REPERES

SUR LE WEB

- Avis : www.avis.fr- Hertz : www.hertz.fr- Europcar : www.europcar.fr- Sixt : www.sixt.fr- TTCar : www.ttcar.com-www.peugeot-openeurope.com- www.citroentt.com- www.renault-eurodrive.comListe non-exhaustive

sés par les grands loueurs sont supé-rieurs, ensuite parce que ces der-niers ne peuvent rivaliser avec l’éten-due de choix proposés par lesconstructeurs.En effet, les loueurs ne sont géné-ralement pas en mesure de vousproposer un modèle en particu-lier mais seulement une catégorie(compact, éco, familiale...). Qua-siment impossible donc de choisirla marque ou la finition de votre voi-ture.Néanmoins,certaines grandesenseignes de location ont décidéd’adapter leurs offres aux expa-triés.C’est le cas des grands loueursque sont Hertz, Avis et Europcarqui tentent clairement de réagiren vous proposant des offres équi-valentes au système d’achat/rachat.Qu’elles s’appellent « DouceFrance »,« Séjour en France » ou« Destination France », ces for-mules peuvent s’avérer très intéres-santes.A partir de 3 jours de loca-tion, vous bénéficiez des mêmesavantages qu’avec une formule TT,à savoir le kilométrage illimité,l’an-nulation de la surcharge aéroportet une assurance tout risque sansfranchise (à partir de 14 jours).Ainsi qu’une assistance médicaleet technique. (Ces avantages peu-vent sensiblement varier d’un pres-tataire à un autre) Une différencemajeure toutefois : le contrat dureau maximum 90 jours,contre 180pour l’acquisition d’un véhiculeen transit temporaire. Les condi-tions de location,évidemment plusstrictes que pour un achat, sontles suivantes : être âgé de 21 ansêtre et être titulaire du permis depuis12 mois.Notez tout de même queles conducteurs ayant passé laconduite accompagnée bénéficientd’une dérogation chez certainsloueurs,leur permettant d’emprun-ter un véhicule dès leur majorités’ils sont titulaires du permis depuisun jour franc.Et qu’un supplémentjeune conducteur est souvent exigépour les moins de 25 ans.

D’autres entreprises se sont logi-quement attaquées à un marchéfort de 2 millions de cibles poten-

donné la variété des cas et des offres.En effet,sachez par exemple que lesconstructeurs automobiles fontappel à des mandataires pour leursventes en transit temporaire.Ainsi,les prix peuvent varier selon votrepays de résidence et le moment del’achat.Néanmoins nous avons puconstater que sur une période don-née,ici du 1er mars au 30 mai 2008,l’écart de prix pour la même RenaultScénic pouvait atteindre 876 €entrele transit temporaire et la loca-tion.Un écart réduit de moitié chezles loueurs ayant adapté leurs offresaux expatriés.

Enfin, sachez qu’il vous est possi-ble, une fois l’expiration de votrerégime TT ou lors du retour, deramener le véhicule acheté horstaxe.Si vous ne payez pas de taxeslors de la sortie du véhicule, lesbiens destinés à l’export étant exo-nérés de TVA, méfiez-vous desconditions d’import dans votre paysde résidence.En effet,certains Etats ont érigé desbarrières douanières susceptibles aumieux d’annuler le bénéfice de votreimmatriculation en TT dans l’Hexa-gone,au pire de vous coûter un peuplus d’argent ! La location et lesystème d’achat/rachat sont alorsnettement plus appropriés.

Alexandre Bellity

tielles.C’est le cas de TTCAR,spé-cialiste de la vente de véhicules horstaxe. En plus d’être l’un des man-dataires des divisions TT desconstructeurs automobiles, legroupe s’est spécialisé,via sa filialeKey Services International,dans lalocation de voitures pour les expa-triés et les touristes séjournant enFrance.Réservée aux non-résidents,la société peut proposer des tarifscompétitifs grâce à sa collabora-tion avec les loueurs internationaux.Une sorte d’intermédiaire entre vouset le prestataire chargé de vousobtenir un bon prix.

DES BARRIÈRESDOUANIÈRES ÀL’EXPORTQue vous choisissiez d’opter pourl’une ou l’autre formule,vous pour-rez tout organiser depuis chez vous,via Internet.Et profiter de votre véhi-cule dès votre sortie de l’avion...pra-tique ! L’autre avantage incontestable offertpar le Web est la possibilité de com-parer les prix en quelques clics, etchoisir la formule le plus adaptéeà vos besoins.La rédaction a effectué pour vousun petit comparatif tarifaire entrela location et le transit temporairesur un modèle de voiture précis.Lesrésultats que nous avons obtenussont à prendre à titre indicatif étant

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Page 46: Etats-Unis : vivre, travailler, étudier

46 VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

Dossier pratique

Les différentes conditionsd’accès au régime du transittemporaire

BÉNÉFICIAIRES À TITRE COURANT

Touristes et expatriés hors UE séjournant enFranceConditions :• Résider en dehors de l’Union européenne • Séjourner moins de 6 mois dans l’Union

européenne • Ne pas exercer d’activité lucrative

pendant le séjourJustificatifs :• Pièce d’identité • Documents d’identité établissant

votre qualité de résident tiers • Justificatif de domicile • Certificat de résidenceDurée du régime :• 6 mois non renouvelables

Résidents des DOM-TOMConditions :• Résider dans un Dom-Tom • Séjourner moins de 6 mois dans l’Union

européenne • Ne pas exercer d’activité lucrative

pendant le séjourJustificatifs :• Pièce d’identité• Documents d’identité établissant votre

qualité de résident tiers • Justificatif de domicile • Certificat de résidenceDurée du régime :• 6 mois non renouvelables

BÉNÉFICIAIRES À TITRE DÉROGATOIRE

Personnes de retour sur le territoire françaismais en attente d’une réaffectation hors UEConditions :• Etre réaffecté hors de l’Union

européenne dans les six mois à compter du retour en France

• Ne pas exercer d’activité lucrative pendant le séjour

Justificatifs :• Carte d’identité • N’importe quel document officiel prouvant

l’attente d’une nouvelle affectation

Durée du régime :• 6 mois non renouvelables

Résident de l’Union européenne en courd’expatriation imminente - hors UEConditions :• Etre résident de l’UE et être sur le point de

transférer sa résidence dans un pays tiers• Ne pas exercer d’activité lucrative pendant le

séjourJustificatifs :• Pièce d’identité • Justificatif de résidence • Justificatif du changement de résidenceDurée du régime :• 3 mois non renouvelables

Etudiant au sein de l’Union européenne dont la résidence normale se situe hors desfrontières de l’UEConditions :• Ne pas être résident de l’Union européenne • Ne pas exercer d’activité lucrative durant le

séjourJustificatifs :• Certificat de résidence • Carte d’étudiant ou certificat de scolarité

prouvant l’inscription dans une université pourl’année en cours.

Durée du régime :• 12 mois non renouvelables

Missionnaires et stagiaires au sein de l’Unionayant leur résidence normale en dehors desfrontières de l’UEConditions :• Ne pas être résident de l’Union européenneJustificatifs :• Fournir une attestation de votre stage ou de

votre mission Durée du régime :• Régime accordé pour la durée du stage ou de la

mission sans excéder 12 mois non renouvelables

JournalistesConditions :• Etre accrédité auprès du gouvernement françaisJustificatifs :• Détenir une carte de presse ainsi qu’une carte d’accréditation délivrée par le ministère des Affaires étrangèresDurée du régime :• Régime pour la durée de la présence en France,

accordé par périodes de 12 mois renouvelables

(Source : www.douane.gouv.fr)

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 47

vivre a l’etranger

EUROPEAmbiance internationale au LuxembourgIl rêvait de soleil et de Martini-que, mais c’est à Nice que s’ar-rête d’abord le voyage,là où viventles parents de son épouse.YvonHell,Alsacien né à Strasbourg,ter-mine ses études d’expert-comp-table sur la Côte d’Azur.Viendraensuite la République tchèque.Lafamille (il a deux enfants de 1 et6 ans) s’installe à Prague. Noussommes en 1994, « l’après-Murde Berlin, était une période fantas-tique, raconte Yvon, tout était àrefaire, tout était permis. » Yvons’envole ensuite pour le Gabon,engagé pour mener à bien la scis-sion de l’Office des postes et télé-coms.L’expérience dure deux ans.Les enfants ont grandi.La famillecherche à rentrer en Europe pourleur éducation.Yvon Hell décrocheun poste d’expert-comptable, sonpremier métier,à la Société de ges-tion financière du Luxembourg.Mais l’homme déchante,« on s’estdit, ici on parle français, c’est unmelting-pot, il y a 40 % d’étran-gers, ça va être facile de s’inté-grer pour un expatrié. En fait, c’esttrès compliqué. C’est un pays deréseaux, où on cohabite mais onne s’entrecroise pas toujours. » Lui écrire : [email protected]

MOYEN-ORIENTTourisme et artisanat folklorique en EgypteMaryse Borhan a d’abord étéhôtesse, formée à l’école Tunonà Paris.Après quelques petits bou-lots sur les salons en France, à18 ans, la jeune femme s’envolevers l’Espagne,pour des tour-opé-

rateurs français. Grâce à descontrats renouvelés,elle visite tou-tes les îles d’Espagne.L’aventurese poursuit en Egypte, dont elletombe amoureuse. Maryse poseses valises, ouvre au Caire lebureau d’une agence américaine,puis rencontre son mari, Ismail,un Egyptien.Il est guide pour descroisières sur le Nil. En 1992,le couple ouvre un magasin d’ar-tisanat face à la mosquée d’IbnTouloun,loin des pyramides et dessphinx « made in China » pourétrangers pressés. « Ce sont desverres, bois, tissus, broderies detoute l’Egypte, explique Maryse.Au départ, on a fait tout le payspour chercher des paniers ou despoteries. Maintenant, on nous lesenvoie par voiture ou par cour-rier ! ». Le magasin de Maryseet Ismail n’est pas dans le quar-tier le plus touristique du Caire,

un peu en dehors des circuits bientracés. Les clients sont pour laplupart des Egyptiens ou des expa-triés bien informés.Lui écrire :[email protected]

AMÉRIQUE DU NORDUne fille des îles au Nouveau-BrunswickManon Arsenault est née à Saint-

Pierre-et-Miquelon,ce minusculearchipel français niché à l’est duCanada, dans le golfe du Saint-Laurent. Mais à l’adolescence,elle s’est sentie un peu à l’étroitsur ce petit caillou et ses 6 000habitants. « J’avais vite fait letour, j’avais besoin d’espace àl’âge adulte, de vivre seule, et loindes parents, et d’aller voir ail-leurs. » La jeune femme débar-que alors au Nouveau-Brunswick,seule province bilingue au Canada.A Moncton, elle étudie la com-munication et les sciences poli-tiques, et se passionne pourcette terre des Acadiens etde la Nouvelle-France,richede quatre siècles d’histoirecommune et tourmentéeavec la France, que les jeu-nes générations ont tendanceà oublier. « On sentira toutle temps cet attachement àleur histoire, en particulierchez les personnes plusâgées. C’est un peupledéporté, avec les blessures quecela comporte. Les gens connais-sent l’histoire, mais pas les jeu-nes. » Manon Arsenault dirigeaujourd’hui l’antenne de la Cham-bre de commerce française duCanada à Dieppe, dans la ban-lieue de Moncton.Lui écrire :[email protected]

MOYEN-ORIENTHôtel de luxe à Abu DhabiIl a le parcours classique de cesFrançais d’excellence que l’onretrouve dans les hôtels interna-tionaux.Né à Saint-Jean-de-Luz,bachelier à Bayonne, avant demonter à Paris,à l’école hôtelière

I Français du mondeUn petit tour de la planète, à la rencontre des Français expatriés. Avec Emmanuel Langlois, de France Info.

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vivre a l’etrangerMédéric. Suivra une premièreexpérience en France puis Jean-Pierre Garat,Basque bondissant,s’envole pour l’Angleterre, enrépondant à une petite annonce.Il prend goût à l’étranger. Sui-vra le Moyen-Orient, un passageéclair par Porto Rico, et à nou-veau le Golfe,où le jeune hommeest depuis 4 mois directeur de larestauration à l’Emirates Palaced’Abu Dhabi, l’hôtel le plus cherau monde : quatre milliards dedollars,propriété du Cheikh Kha-lifa,le nouvel homme fort de l’Emi-rat. « L’hôtel, dans les Emirats,c’est un centre de vie, pour lescommunautés d’expatriés,résumeJean-Pierre Garat,36 ans.Ce sontles seuls établissements, dans cespays musulmans, à disposer delicences pour vendre de l’alcool. »Le jeune homme vit à l’hôtel avecson épouse,leur fils de 7 ans et sonfrère de 9 mois,le temps de trou-ver un appartement ou une villa.Lui écrire :[email protected]

EUROPEPulls haut de gamme en EcosseOn les dirait sculptées par la mer.Bienvenue dans les Orcades,dansle nord de l’Ecosse, sur la routedes Shetland. C’est ici, à Burray,dans le sud de l’archipel, que vitStéphane Jaeger.Grandie à Parisauprès d’un père galeriste,la jeunefemme s’est d’abord mise au piano,avant d’aller courir le monde.L’Amérique du Sud,puis les Orca-des,où elle a rencontré son mari,éleveur de brebis, né au Pakis-tan,passé par l’Inde et l’Afrique,

et atterri là lui aussi par hasard.Et comme l’élevage ne suffisaitpas pour vivre sur ces terres bat-tues par les vents, Stéphane fileet tricote la laine de ses moutons.Aujourd’hui, les 5 à 600 pullsqu’elle produit chaque année sontvendus dans des magasins de luxeaux Etats-Unis,au Japon,en Nor-vège et en Autriche. « Chaquemodèle de pull tricoté et filé à lamain est un vêtement complète-ment original, même avec la mêmetoison. D’une année sur l’autre, onn’aurait pas le même pull. Moi,j’aime faire les dessins, le côté créa-tif. Ensuite, j’écris le patron etje le donne à d’autres tricoteusesqui le tricotent pour moi. »Lui écrire :[email protected]

MOYEN-ORIENTPharmacienne en Syrie

Les chiens ne font pas des chats.Danielle Fadel a d’abord suiviles traces de son père pharma-cien,jusque sur les bancs de la facde Lyon où elle rencontre son futurmari, Fouad, Syrien d’Alep. En1970,c’est le grand saut,le cou-ple,et leurs deux enfants,partents’installer en Syrie. « On man-quait de tout », se souvientDanielle. Alep, peut-être la plusancienne ville du monde,la séduitpourtant. « Le souk est entière-ment en pierres, 16 kilomètresde petites routes couvertes et depetites boutiques classées parmétiers (or, argent, tissus, cor-des, cuivres, épices) », explique-t-elle. Danielle et son épouxouvrent un laboratoire d’analy-ses médicales,puis une pharma-cie,dans la campagne puis elle se

tourne ensuite vers l’enseigne-ment.D’abord assistante au Cen-tre culturel arabe,professeur titu-laire, puis responsable dudépartement de langue françaisedans une école internationale.Ce qui lui vaudra de se remettreaux études à Cambridge pourobtenir le titre d’examinateurinternational ! Lui écrire : [email protected]

AMÉRIQUE DU NORDMBA, accélérateur de carrièredans le MassachusettsLorsque Jean-Yves Lagarde, néà Paris, grandi entre la Lorraineet Fumel,dans le Lot-et-Garonne,s’est inscrit en MBA,master pourcadres supérieurs dans les affaireset la gestion,à l’université de Dart-mouth, dans le New Hampshire,aux Etats-Unis,c’était pour ouvrirson horizon.Diplômé de l’école d’in-génieur ENSEIT de Toulouse, lejeune homme a déjà quelquesannées d’expérience derrière lui.Aux Etats-Unis,Jean-Yves rencon-tre sa femme,Américaine du Mas-sachusetts. A sa sortie, il décou-vre l’univers du capital-risque, oùdes banques misent les millionsde dollars de leurs clients sur des

start-ups prometteuses dans leshautes technologies.Son job,c’estl’analyse rigoureuse de ces jeu-nes pousses, du pedigree de leursdirigeants à la taille du marché àviser. « Il faut développer desréseaux d’entrepreneurs, de ban-quiers d’affaires, intermédiaires,recruteurs, chercheurs en univer-sité, au carrefour de beaucoup dedimensions humaines et d’interve-nants de tout poil ! » Lui écrire : [email protected]

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105.5Retrouvez l'émission

Français du Monde

avec EmmanuelLanglois,

tous les

samediset dimanches

sur

France Info.

Jean-Pierre Garat

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ses nous demandaient de repérerles bons fabricants chinois. Notretâche consistait donc à jouer les inter-médiaires avec les fournisseurs chi-nois. Mais notre mission ne s’arrê-tait pas là. Nous devions suivre letravail effectué par ces fournisseurs»,précise Norbert Benacchio. Cettepremière expérience dure deux ans.Mais s’agissant d’un domaine trèsconcurrentiel, l’équipe a dû se diver-sifier, comme l’explique le directeurassocié d’IPW Group :« Nous avonsfait l’acquisition d’une usine de1 000 m2, dans laquelle nous produi-sions nos propres pièces en plasti-que, sans abandonner pour autantnotre travail d’intermédiaire ». L’usine est détenue par la Limitedcréée à Hong-Kong avec l’aide d’unavocat-expert,les formalités adminis-tratives étant assez lourdes en Chine.« Shenzhen étant limitrophe de Hong-Kong, il était facile pour nous de fairedes allers-retours ». Et ça fonctionne plutôt bien.Aujourd’hui, l’entreprise sino-fran-çaise affiche un chiffre d’affairesde 5 millions d’euros.L’usine comptemaintenant 10 machines sur une sur-face de près de 3 500 m2. « Nousemployons 110 personnes, dont 5en France où se situent nos bureauxcommerciaux ; Hong-Kong hébergele bureau financier et un bureau com-mercial vient d’ouvrir aux Etats-Unis.98 % de nos clients sont des entre-prises françaises pour l’instant, essen-tiellement de grands noms... Nousnous développons tout doucementmais sûrement », ajoute NorbertBenacchio.

I S’implanter en Chine Norbert Benacchio, 37 ans, fondateur et directeur associé d’IPW Group, a réussi le pari de l’implantation en Chinedans le domaine de la sous-traitance industrielle.

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Norbert Benacchio s’accorde à direque l’étranger l’a toujours attiré.Ce pilote de formation n’a pas attenduqu’une place se libère pour exercerla profession pour laquelle il a étéformé.Il décide de changer de voie,tout en restant dans son optiquede voyage.« Je travaille avec la Chineparce que j’ai rencontré deux Chi-nois, si j’avais rencontré deux Rus-ses, j’aurai fait des affaires en Rus-sie... ». En 1994, il fait cetterencontre qui va l’emmener en Chine.Il est alors étudiant à Grenoble etfait la connaissance de deux Chinois,qui deviendront par la suite des amis.« Après mes études, nous avons faitquelques affaires ensemble, maispas très importantes, et par la suitenous avons gardé contact. » Quel-ques années plus tard, l’un de sesamis chinois le contacte pour un pro-jet.« Il m’a parlé de Shenzhen, cetteville était devenue l’atelier du mondepour tout ce qui est plasturgie. Il m’ademandé si je pouvais trouver uneentreprise française qui travailleraitavec lui dans ce domaine. Ce que j’airéussi à faire. Cette entreprise luia commandé trois moules d’injec-tion plastique », raconte NorbertBenacchio.

DU TRAVAIL D’INTERMÉDIAIREÀ LA FABRICATIONEt c’est ainsi que l’aventure chi-noise a débuté.Le jeune entrepre-neur prend l’avion pour Shenzhenoù il rejoint ses amis.« Nous avons eu de plus en plus decommandes. Les entreprises françai-

L’ENVIRONNEMENTDES AFFAIRES« La Chine peut paraître un pays dif-ficile, mais c’est un pays où l’on peutse débrouiller, les étrangers s’entrai-dent sans hésiter. D’ailleurs, nousavons trouvé pas mal de clients viades expatriés présents sur place etqui étaient en recherche de solutionspour leurs entreprises. La relationentre un client occidental et un four-nisseur chinois sera toujours super-ficielle, même si l’on est toujoursbien reçu. » C’est pourquoi,ces sontles deux collègues chinois de Nor-bert Benacchio qui se chargent desrelations avec les fournisseurs chi-nois.Une démarche nécessaire selonle directeur associé,car « il faut allerau fond des choses et anticiper leséventuels problèmes pour ne passe faire avoir ». De plus, ce sontdes personnes d’expérience,qui ontle souci de confidentialité et saventsélectionner les bons fournisseurs.Avoir des collègues issus du paysest bien sûr un avantage. « Lors-que l’on travaille avec les Chinois,il faut toujours vérifier le travaileffectué. Ils sont capables de toutfaire et très bien si on leur expli-que correctement ce que l’on veut.Ils sont ouverts aux conseils qu’onpeut leur donner. Mais ça peut êtrel’inverse aussi... », argumente-t-il.L’entreprise s’est donc dotée d’uncentre qualité,elle est également cer-tifiée ISO 9001:2000.Norbert Benacchio a vécu en Chinedurant 4 ans, de 2002 à 2006. Ily retourne trois à quatre fois par an.Il occupe en France le poste de direc-teur des ventes pour IPW Group.« La Chine me manque ; on y vitbien. Ce n’est plus comme il ya 20 ans », termine-t-il.

LE TÉMOIGNAGE

INous faisons unchiffre d’affaires de 5 millions d’euros. 98 %de nos clients sont desentreprises françaisespour l’instant,essentiellement degrands noms.

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temoignage

Franck Letournet,responsable deAscon Group àShanghai, un cabinet de conseilspécialisé dansl’accompagnementde PME-PMIfrançaises etfrancophones enChine, analyse leparcours de Norbert Benacchio.

« C’est une expérience riche, c’estquelqu’un qui connaît le terrain, lesspécificités du marché chinois... »,analyse Franck Letournet.« Commele dit Norbert Benacchio, il fautêtre constamment vigilant avecle travail effectué, particulièrementavec la Chine, il faut vérifier, revé-rifier en amont, pendant l’exécu-tion du travail et après, soit à cha-que étape de la fabrication. Maisil y a aussi le problème de la lan-gue et de la culture. Il ne suffit

pas de faire intervenir un traduc-teur. En effet, l’interprète ne va pasforcément traduire correctementles demandes. Norbert Benacchion’a pas tort lorsqu’il explique pour-quoi ce sont ses deux collègues chi-nois qui s’occupent des relationsavec les fournisseurs chinois. Ilest presque indispensable d’avoirdes interlocuteurs de confiance surplace. La communication entre Chi-nois et Européens est un gros pro-blème, car il y a une façon de direles choses en Chine. Les Européensont tendance à être trop directs,alors que les Chinois préfèrent unecommunication plus en douceur. »

LE CONSTAT« Il est nécessaire de bien connaî-tre le marché chinois avant de se lan-cer. Il est fortement conseillé de faireun séjour en Chine. »Comment l’ex-pert explique l’attractivité de ce pays ?« C’est le nouveau dynamisme del’Asie en général qui attire les inves-tisseurs. On sent que les choses vonttrès vite, de plus il y a un très grosmarché ici. Il faut savoir que la Chineest le premier capteur d’IDE (inves-tissements directs étrangers), avec60 milliards de dollars par an !La porte d’entrée des activités com-merciales reste la ville de Shanghai,qui est, en quelque sorte, la vitrinede la Chine moderne. Les multi-nationales y ont leur siège. Quantà la ville de Shenzhen, elle est plu-tôt tournée vers l’industrie. Mais depuis le début de l’année2008, le gouvernement chinois cher-cher à attirer les investissementsliés aux nouvelles technologies età l’écologie, c’est-à-dire des inves-tissements à valeur ajoutée. »Franck Letournet évoque aussi l’unedes problématiques majeures enChine, la contrefaçon.« Le gouvernement tente bien delutter contre la contrefaçon, maisil faut dire aussi que cela fait vivre

beaucoup de personnes. Les entre-prises ne peuvent pas faire grandchose contre ces pratiques. Il esttoujours difficile de garantir auclient que l’on va empêcher la copieà 100 %. Par ailleurs, la justicechinoise reste difficile, on en a eul’exemple avec la marque françaiseLacoste. La marque avait été dépo-sée à Hong-Kong par des entrepre-neurs chinois au début des années1970 sous le nom Crocodile Gar-ments quelques années avantLacoste. Plus de vingt ans de conflitsjuridiques se sont passés autourde la propriété intellectuelle dufameux reptile. Un accord à l’amia-ble a été signé il y a seulementquatre ans.»

LES CONSEILS « Pour entreprendre et s’implan-ter en Chine, mieux vaut avoir unevision très ouverte, savoir s’adap-ter. Je conseille de séjourner unmaximum dans ce pays afin de com-prendre la mentalité, la façon detravailler chinoise. Voire même,pourquoi pas, de travailler pour uneentreprise chinoise avant de lancersa propre affaire. Chez AsconGroup, nous avons une équipefranco-chinoise, nous apportonsune valeur ajoutée, nous évitonsà nos clients les erreurs à ne pascommettre. Nous proposons unaccompagnement tout au long desprojets menés. Créer une entrepriseen Chine est administrativementlourd, les lois changent d’une pro-vince à une autre, d’une ville à uneautre. En plus d’apporter notre savoir-faire en matière de conseil et decréation d’entreprise en Chine, nousévaluons la viabilité des projets surce marché. Il nous est déjà arrivéde dire à l’un de nos clients que leurprojet n’était pas viable. »

Odile Gnanaprégassame

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L’ANALYSEDE L’EXPERT

ISur cette page, un expertanalyse letémoignage que vous venez de lireprécédemment.

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