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FACULTE DES SCIENCES
THESE
PRESENTEE
A L'ECOLE DES GRADUES
DE L'UNIVERSITE LAVAL
POUR OBTENIR
LE GRADE DE DOCTEUR ES SCIENCES
par
DANIEL FREHEL
Ingénieur diplômé de l'Ecole
Nationale Supérieure de Chimie de RENNES (E.N.S.C.R.)
ETUDE CHIMIQUE ET SPECTROSCOPIQUE DE LA
STEREOCHIMIE DES QUATERNISATIONS SUR L'AZOTE DES TROPANES
Février 1971'
A Eliane, mon épouse.
A Florence, ma fille
A mes parents,
A mes frère et soeur
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer, tout d'abord, ma plus profonde reconnaissance à
M. le Professeur G. FODOR, mon directeur de thèse, pour la bienveillance a-
vec laquelle il a su diriger mes travaux, me faire bénéficier de ses nombreu
ses suggestions, ses encouragements soutenus, et ses critiques pleinement
constructives. Le dynamisme et 1'enthousiasme du Professeur G. FODOR, reste
ront pour moi un merveilleux exemple. Je désire également exprimer toute ma
gratitude pour son amitié sincère et dévouée ; le remerciant pour tout le
temps qu'il m'a consacré, surtout la dernière année, au détriment de ses nou
velles occupations, dans sa nouvelle promotion à 1'Université de West Virgi
nia (USA).
Mes remerciements vont également à M. le Professeur R.H. BURNELL qui
a bien voulu accepter d'être mon co-directeur de thèse, lors du départ du
Professeur G. FODOR pour les USA, réglant ainsi les problèmes administratifs
qui auraient pu survenir. Ses conseils scientifiques ont également été appré
ciés.
Je profite de 1'occasion qui m'est offerte pour remercier le Dr N.
ill
MANDAVA, qui a su m'initier à la spectroscopie RMN, avec toute 1'attention
nécessaire, et qui, malgré sa nouvelle occupation au Ministère de 1'Agri
culture (Maryland - USA), a trouvé le temps de me seconder dans mes travaux.
Je ne voudrais pas non plus oublier l'aide apportée par le Dr M.J. COOPER,
qui a permis l'avancement plus rapide de mes travaux. Qu'ils trouvent ici
1'expression de tous mes remerciements.
Je suis reconnaissant à M. le Professeur A.T. BOTTINI de l'Universi
té de Californie à San Francisco, qui a permis de présenter quelques-uns de
ses travaux, non encore publiés, pour confirmer certains de mes résultats.
Je remercie sincèrement le Professeur C.H. MAC GILLAVRY de l'Université
d'Amsterdam ainsi que le Dr C. SAUNDERSON-HUBER du Conseil National des Re
cherches du Canada à Ottawa et le Dr R.V. CHASTAIN, professeur auxiliaire
à l'Université de West Virginia, pour les analyses aux rayons X, dont les
résultats ont été primordiaux pour les conclusions de mes travaux.
Je me dois également de remercier tous mes camarades de laboratoire
ainsi que des autres laboratoires du Département de Chimie organique, en
particulier Mlle F. LETOURNEAU et M. Y. WANG, toujours prêts à me rendre
service et qui ont fait régner tout au long de mon séjour, une atmosphère
de cordiale amitié.
J'adresse mes remerciements au Conseil des Arts du Canada pour l'oc
troi d'une bourse d'études durant la période 1968-1971, qui m'a permis de
mener à bien mes travaux de recherche.
Finalement,• je voudrais remercier mon épouse pour sa précieuse col
laboration lors de la dactylographie de cette thèse ; pour sa patience et
le soutien moral dont elle a fait preuve au cours de ce séjour au Québec.
TABLE DES MATIERES
Pages
REMERCIEMENTS ................................................. il
TABLE DES MATIERES.................................... iii
LISTE DES FIGURES ............................................ vi
LISTE DES SPECTRES ET ANALYSES AUX RX ....................... viii
NOTE ...................................................... x
SOMMAIRE' . . T............................................ 1
PARTIE THEORIQUE
CHAPITRE I : Généralités ................................ 3
CHAPITRE II : - Présentation du problème général des N-quater-nisations.................................... 11
- Sommaire des travaux entrepris ............. 44
CHAPITRE III : Problème de la "lactone" de la pseudo-tropine 46
CHAPITRE IV : Mise au point à la suite de la polémique avecMc KENNA et ses collaborateurs ................... 57
1. Corrélations entre les dérivés de N-alcoxycarbonylmé- thylation, de N-hydroxyéthylation, N-chloroéthylation et de N-éthylation de la tropine et de N-méthylationde la N-ëthyl nortropine ........................ 57
2. Corrélation entre les dérivés de N-alcoxycarbonylmé-thylation de la tropine, de la pseudo-tropine, de la tropinone et du tropane........ ..................... 63
3. Problème de 1'inversion sur l'azote des dérivés de la
tropinone sous les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF. . 73
iv
Pages
4. Correlations entre les derives de N-alcoxycarbonylméthy-
lation de la tropine, de la pseudo-tropine et du tropaneavec ceux du dihydroxy-3a,6g tropane ................... 88
5. Etude du cours stérique de la quaternisation de la pseudo-
tr opine ..................................................... 100
CHAPITRE V : Corrélation entre la deutérométhylation et la carboxy- méthylation appliquée à la tropine et au dihydroxy-3a,6g tropane.............................................102
1. Cas de la tropine........................................... 102
2. Cas du dihydroxy-3a, 6g tropane ..............................107
CHAPITRE VI : Etude stéréochimique des N-éthylations de la tropineet de la pseudo-tropine .............................. 112
CHAPITRE VII : Etude stéréochimique de l'oxyde de la scopolamine 115
CHAPITRE VIII : Influence de 1'encombrement des substituants en
ou Cg et C-j sur le cours stérique de la quaternisation des tropanes .................................... 119
1. Etude de la quaternisation de l'ecgoninol..................122
2. Etude de la quaternisation du tropanol-2g..................1323. Etude de la quaternisation de la téloidine ................136
CHAPITRE IX : Dégradation de von BRAUN appliquée à la tropinone . . 139
CONCLUSION.............................................................. 143
PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : Généralités ...................... 147
CHAPITRE II : Polyester linéaire de la pseudo-tropine ............. 149
CHAPITRE III : Corrélation entre les sels N-alcoxycarbonylméthyltropinium avec 1'éthobromure de tropine ............ 158
CHAPITRE IV : Corrélation entre les dérivés N-méthoxycarbonylmé- thylés de la tropine, de la pseudo-tropine, de la
tropinone et du dihydroxy-3a,6g tropane ........... 173
CHAPITRE V : Corrélation entre les dérivés N-méthoxycarbonylmé- thylés de la ’tropine, de la pseudo-tropine et du dihydroxy-3a,63 tropane................................ 211
V
Pages
CHAPITRE VI : Correlation entre la méthoxycarbonylmëthyla-tion et la deutërométhylation ................. 226
CHAPITRE VII : Etude de la quaternisation de l'ecgoninol . . . 243
CHAPITRE VIII : Etude de la quaternisation du tropanol-23 etde la téloidine .............................. 252
BIBLIOGRAPHIE ................................................. 265
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Pages
Fig. 1 : Correlations chimiques avec la pseudo-tropine ou
tropanol-33 .......................................... 16
Fig. 2 : Corrélations chimiques avec la tropine ou tropanol-3a 18
Fig. 3 : Corrélations chimiques avec le dihydroxy-3a,6 8 tropane 21
Fig. 4 : Corrélations chimiques avec l’ecgoninol ou hydroxy- méthyl-23 hydroxy-38 tropape ......................... 23
Fig. 5 : Configuration des tropanols-38 tertiaires .......... 23
Fig. 6 : Corrélations chimiques avec 1'oscine ou hydroxy-78 oxydo-3a,6a tropane .................................. 26
Fig. 7 : Quaternisation directe non sélective du pseudo-grana- tanol ................................................. 26
Analyse des produits de deutêrométhylation des tropa-
nes par RMN .......................................... 39
Fig. 8 : Problème de la "lactone" de la pseudo-tropine .... 47
Fig. 9 : Mécanisme de la réduction suivant les conditions deMEERWE IN -P ONND ORF F.................................... 48
Fig. 10 : Corrélations entre les N-alkylations de la tropine . . 58
Fig. 11 : Corrélations entre les dérivés de N-alcoxycarbonylmé- thylation de la tropine, la pseudo-tropine et la tro-
pinone ................................................. 67
Fig. 12 : Quaternisation inverse de la nortropine 69
Fig. 13 : Equilibrages sous-les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF 74
Fig. 14 : Synthèse de la nortropinone ......................... 77
VI
Fig. 15 : Synthèse des dérivés deutérés N-épimères de la tro-
pinone ........ ...................................... 78
Fig. 16 : Mécanismes proposés pour la N-épimérisation .... 83
Données spectrales RMN des dérivés deutérés de la tro- pinone ............................... 89
Fig. 17 : Stéréochimie.de la quaternisation directe du dihydro-xy-3ot,68 tropane .................................... 90
Fig. 18 : Désoxydation des sels quaternaires de la tropine, dela pseudo-tropine et du dihydroxy-3a,68 tropane ... 91
Fig. 19 : Synthèses du dihydroxy-3a,63 tropane ............... 93
Tableau comparatif RMN des dérivés de la tropine, dela pseudo-tropine et du dihydroxy-3ot,60 tropane ... 98
Stéréochimie de la deutérométhylation de la tropine 103
Synthèse de SCHWENK et PAPA................... .. . . 113
Stéréochimie de la deutérométhylation du dihydroxy- 3et,68 tropane ...................................... • 108
Stéréochimie de la N-éthylation des tropanes .... 113
Stéréochimie de la quaternisation de l'ecgoninol . . . 125
Influence de l'encombrement des substituants sur les cycles pyrrolidine et pipéridine dans la RMN :
a) Dérivés N-alcoxycarbonylmëthylés ............. 129b) Dérivés N-carboxyméthylés ................... 130c) Dérivés N-méthyl N-deutérométhylés ........... 131
Fig. 25 : Synthèse du tropanol-28................... ■......... 133
Fig. 26 : Stéréochimie de la quaternisation du tropanol-28 . . . 135
Fig. 27 : Dégradation de von BRAUN appliquée à la tropinone . . 141
Fig. 20
Fig. 21
Fig. 22
Fig. 23
Fig. 24
LISTE DES SPECTRES RMN ET ANALYSES AUX RX
Pages
Spectre de masse du polyester de la pseudo-tropine .......... 52
Spectres RMN de comparaison du produit d'hydrolyse du polyester de la pseudo-tropine et du bromure de N^-carboxyméthyl
pseudo-tropinium ............................................... 55
Spectres RMN de comparaison entre le bromure de N^-éthyl tro-pinium,-. le bromure de N -éthyl nortropinium et le produitprovenant du sel de N-aîcoxycarbonylméthylation de la tropine . 61
Spectre RMN de découplage du bromure de N^-éthyl tropinium ... 64
Spectre RMN de découplage du bromure de N^-éthyl nortropinium . 65
Spectres RMN de comparaison entre les bromures de N -ëthoxy-
carbonylméthyl et de N^-êthoxycarbonylméthyl tropinium et le produit de réduction catalytique du bromure de N^-éthoxycar- bonylméthyl tropinonium ...................................... 70
Spectres RMN de comparaison entre les bromures de N -éthoxy-carbonylméthyl et de N^-éthoxycarbonylméthyl tropinium et leproduit de réduction suivant les conditions de MEERWEIN-PONN-DORFJT du bromure de N^-éthoxycarbonylmëthyl tropinonium .... 72
Spectres RMN de l'équilibrage du bromure de N^-ëthoxycarbonyl-
méthyl pseudo-tropinium ....................... 76
Spectres RMN de'l'équilibrage du bromure de N^-éthoxycarbonyl-
mêthyl tropinonium ............................................. 81
Spectres RMN de 1'équilibrage du bromure de N^-éthoxycarbonyl-
mëthyl N^-deutërométhyl tropinonium.............. •.......... 86
Spectres RMN de 1'équilibrage du bromure de N -éthoxycarbonyl-
méthyl N^-deutêromêthyl tropinonium ......................... 87
ix
Pages
Spectres RMN de comparaison des produits de désoxydation des
sels de la tropine, de la pseudo-tropine et du dihydroxy-Sd,63 tropane ..................................................... 99
Spectres RMN de comparaison du bromure de N -deutêrométhyl tropinium et du produit de décarboxylation au bromure de N^-carboxyméthyl tropinium ..................................... 106
Spectres RMN de comparaison du bromure de N,-deutêrométhyl dihydroxy-3a,63 tropanium et du produit de décarboxylation du bromure de N^-carboxyméthyl dihydroxy-3a,63 tropanium . . . 110
Analyses aux RX du bromhydrate de l'oxyde de la scopolamine • . 117
Spectres RMN de comparaison des acides provenant de la lactone (quaternisation interne) et des esters (quaternisation directe) de l'ecgoninol ............................................... 127
Analyses aux RX de la pseudo-tropine .......................... 151 &
153
Analyses aux RX du bromure de N^-éthyl tropinium ....... 167
Analyses aux RX du bromure de N^-éthyl nortropinium ......... 172
Analyses aux RX de l'ion N^-carboxyméthyl hydroxy-33 tropanium . 176
NOTE
Tout au long de cet exposé, on a utilisé pour la numérotation des
différents composés et formules chimiques l'indication (__) avec des chif
fres arabes, 1'indication ( ) avec des chiffres arabes étant réservée ex
clusivement pour renvoyer à une référence bibliographique.
D'autre part, en ce qui concerne la nomenclature, on a essayé, dans
la mesure du possible, de respecter la version française des règles de 1957
de l'Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée, telle que publiée
par N. LOZAC'H (Bulletin de la Société Chimique de France, 1206, (1958) ),
ainsi que les indications concernant la nomenclature des fonctions, égale
ment publiées par N. LOZAC'H (Bulletin de la Société Chimique de France, 55,
(1957) ).
SOMMAIRE
Nous avons détermine le cours stérique préférentiel de la quaternisa
tion des tropanes, dans le but de faciliter l'étude des effets physiologi
ques des sels quaternaires, étant donné la relation stéréochimie-activité
pharmacologique. La corrélation chimique entre les produits majeurs de N-
alcoxycarbonylméthylation du tropane, ' de la tropine, de la pseudo-tropine
et de la tropinone et ceux du dihydroxy-3a,6B tropane de géométrie sans é-
quivoque, a montré le cours stérique préférentiel équatorial pour toutes
ces quaternisations. La conversion du bromure de N^-éthoxycarbonylmêthyl
tropinium en bromure de N^-éthyl méthyl nortropinium de structure détermi
née par analyses aux rayons X, a confirmé le cours stérique préférentiel
équatorial pour l'éthylation, l'hydroxyéthylation, la chloroéthylation et
1'alcoxycarbonylméthylation dans toutes les séries des tropanes. Une revue
critique de la corrélation entre les signaux N-mëthyles dans la RMN et la
stéréochimie a été présentée, appuyée par une corrélation entre les produits
majeurs de la deutérométhylation de la tropine et du dihydroxy-3a,63 tropa
ne et ceux de méthoxycarbonylméthylation des deux mêmes amines tertiaires.
Nous avons étudié 1'influence de la compression stérique sur le cours sté
2
rique de la quaternisation, par 1'introduction de substituants places en C.
(ecgoninol et tropanol-23) sur le cycle piperidine ou en et (trihy-
droxy-3a,60,73 tropane) sur le cycle pyrrolidine. Le cours stérique préfé
rentiel équatorial a été confirmé par les analyses aux rayons X de l’oxyde
de la scopolamine, du sel de sodium du bromure de N^-carboxyméthyl pseudo-
tropinium, où nous avons obtenu préférentiellement la stéréochimie des
substituants de quaternisation. Nous avons également découvert une épiméri
sation sur l'atome d'azote des sels quaternaires de la tropinone, jamais
rencontrée dans le domaine des tropânes ; celle-ci semble procéder par un
mécanisme du type élimination d'HOFMANN suivie d'une addition de MICHAEL.
Le principe de CURTIN-HAMMETT offre 1'explication la plus vraisemblable de
nos résultats, quant â la sélectivité et à la facilité de la quaternisation.
CHAPITRE I
GENERALITES
1. Nomenclature et conformation des cycles.
Dans la nomenclature systématique, le squelette tropane, composé d'un
cycle pipéridine et d'un cycle pyrrolidine condensés, est un système méthyl-8
aza-8 bicyclo-{3.2.1"’ } octane. On donne le préfixe nor pour les composés
n'ayant plus de groupement méthyle fixé sur l'azote. La numérotation des a-
tomes de carbone pour la suite de l'exposé est indiquée sur la formule plane
ci-dessous :
7 1 2
8 N-CH.
6 5 4
4
Une autre nomenclature est aussi employée (seulement pour les déri
vés insaturés) en utilisant le squelette de la nor-tropidine dont la formu
le plane est indiquée ci-dessous :
7 1 2
8 ■ N-H 3
6 5 4
Ainsi, le tropane serait la dihydro-2,3 méthyl-8 nor-tropidine. Cette nomen
clature ne sera pas appliquée, étant trop compliquée, dans les dérivés des
tropanes.
En raison de la tension du cycle pyrrolidine qui ne permet pas une
jonction 1-3 trans, la jonction des deux cycles est cis. De plus, le
cycle pipéridine existe sous la forme chaise, dans les conditions normales
(état cristallin) qui est énergétiquement plus favorable. Cependant, la con
formation peut se présenter, dans certaines conditions (solution, chauffage),
sous forme bateau en équilibre avec la forme chaise. On a déduit des études
Cl 2 3)spectrales IR et RMN, analyses aux rayons X et mesures dipolaires ’ ’ ' la
conformation des cycles, en général :
R — H
Par analogie avec les stéroïdes et les terpénoides, on a donné
les lettres a et g pour préciser la configuration de certains groupements.
Arnsi, FODOR et NADOR^ ^ ont donné la convention suivante' :
OM coMs^d^rg Ze growpgmgrzt corme gt o%
5-
par # a Zg prowpgmgMt qw?" gg troarg (iw mgmg ggt^j o% àw ggt^ gppggg par rapport aw pZcm ma^g^ cz/gZg ptpgrZtZZ»g.
Ainsi, la tropine, qui est un aminoalcool dérivé du tropane, a un groupement
hydroxyde axial en position 3, et par conséquent, est dénommé le tropanol-
3a_. De même, la pseudo-tropine, ayant le groupement hydroxyle équatorial en
position 3, sera le tropanol-3g.
(5)Dans les sels quaternaires des tropanes, FODOR, TOTH et VINCZE , ei
accord avec le Dr R.S. CAHN, éditeur de J. chem. Soc. (London), ont convenu
de donner :
- Zg pr^/tæg 21/a po%r Zg ^rowpgmgMt qMatgr»-ZsaMt_, dZrZ^côté du cycle plpéri-dine.
- Zg prgyiag Æb poz/r Zg gro%pgmg%t qtzatgrM-ZgaMtj d-ZrZ^ dwcoté d.u cycle pywolldine.
Ainsi, le dérivé de quaternisation directe du tropane avec le bromoacétate
de méthyle, dont le groupement mêthoxycarbonylméthyle est équatorial, est
le bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl tropanium et le produit de quaterni
sation inverse, dont le groupement mëthoxycarbonylméthyle est axial, est le
bromure de N^-méthoxycarbonylmëthyl tropanium.
X
6
gigue-
2. Origine naturelle des tropanes étudiéset leur rôle physiolo-
2.1 Origine des tropanes*
Dans la nature, le tropanol-3a et le tropanol-33 existent sous forme
d'esters : les tropéines (OH en position a) et les pseudo-tropéines (OH en
position 3).
NOM DU DERIVE ACIDE D'ESTERIFICATION AMINO-ALCOOL
Atropine dl-tropique tropineHyoscyamine 1-tropique tropineA.poatropine atropique tropineBelladonine 3-isotropique tropineConvolamine vératrique tropinePhyllalbine vanillique tropineConvolvine vératrique nortropinePoroidine 3-methyl butyrique no rtropineIsoporoidine a-méthyl butyrique nortropineTropacocaine benzoïque pseudo-tropineTigloidine tiglique pseudo-tropine
La tropine est obtenue facilement par hydrolyse de la 1-hyoscyamine
(alcaloïde optiquement actif du Hyoscyamus niger^^ ) ou de l'atropine^
(produit racëmique isolé dans l'Atropa BeZZadonna^^ ) ; bien qu'elle exis-
(12)te en quantité limitée dans l'Atropa BeZZa,donnaK .
(13)La pseudo-tropine a été isolée de Datura innoxiav J et on l'obtient
par hydrolyse de la tropacocaine^"*"^ .
La cocaine a été isolée des feuilles de l'ErythroxyZum coca de Java^"^
* Ergebnisse der Alkaloid-Chemie bis 1960. H.G. BOIT - Akademie-Verlag Berlin (1961)..
7
et de l'Erythvoxylum monogynuirS^^ dans lesquelles se trouve egalement la
tropacocaine en petites quantités.
La scopolamine est l'alcaloide principal de l'espèce Datura metet ,
bien qu'elle fût isolée, pour la première fois, dans l'espèce Seopoti-a atro-
(17)
poides B et P(18)
Le dihydroxytropane, isolé à partir de l'espèce Erythroxytwn coca
(20)
(19)
peut être obtenu par 1'hydrolyse de la valéroidine
d'hydrolyse, de la scopolamine.
ou réduction, suivie
2.2. Role physiologique* et pharmacologique des alcaloïdes du tropa
ne et des sels quaternaires de tropanium.
La relation entre la structure chimique et 1'activité physiologique
a servi depuis longtemps d'hypothèse de travail dans la recherche pharmaco
logique. Le groupe des tropêines présente, à ce point de vue, des proprié
tés physiologiques liées très étroitement à l'effet stérique et à la sté
réochimie. Nous présentons brièvement 1'influence des facteurs stériques et
stéréochimiques sur les propriétés physiologiques des alcaloïdes du tropane
et des sels quaternaires de tropanium qui en dérivent.
2.21 Activité parasympathique ou effet cholinergétique : action sur
les terminaisons parasympathiques - action mydriatique (effet de dilatation
de la pupille de l'oeil) typique de l'activité parasympathique.
Relationship between the structure and pharmacological activity of trope- ines - K. Nador dans
"Recent developments in the Chemistry of Natural Carbon Compounds"
Vol. 1, pp. 161-232 - Publishing House of the Academy of Sciences Budapest (1965).
8
2.211 Pour les bases tertiaires,
vec celles possédant un groupe N-méthyle
1'activité maximale
(21)
est o.btenue a-
L'activité est tributaire des acyloxytropanes ayant un cycle aroma
tique ; l'estérification par les ot-aryl ct-hydroxy acides présente les meil
leurs effetsj 1'hydroxyle étant fixé sur le carbone entre le cycle et le
, i (21-23)groupe carboxyle
tivité
La substitution en ainsi qu'en Cg ou n'a pas d'effet sur l'ac-
(24,25)
L'activité physiologique est influencée de façon primordiale par la
stéréochimie, telle que la position de l'hydroxyle en par rapport à l'a
tome d'azote : seules, les tropéines ayant l'hydroxyle et le groupe alkyle
fixé sur l'azote, en position anti (a) ont une activité (stéréospécificité)
Par conséquent, 1'activité optimum ne dépend pas seulement de la
constitution chimique mais également d'un arrangement stéréochimique donné.
2.212 La quaternisation'* entraîne la disparition des effets cen
traux caractéristiques des bases tertiaires, bien que les effets végétatifs
ne soient pas, en général, diminués par rapport à celles-ci.
Les agents parasympathiques les plus efficaces se trouvent parmi les
sels de a-tropéinium N-arylalkylés (ayant un encombrement stérique plus im
portant) ^6) estérifiés par un hydroxy-acide aromatique.
2.22 Activité ganglioplégique ou effet anticholinergétique : bloca
ge de 1'influx nerveux dans les ganglions.
9
2.221 Comme dans 1'activité parasympathique, seules, les a-tropéi-
nes ont une activité ganglioplégique.
Pour réduire l'activité parasympathique plus efficacement, sans fai
re décroître l'activité ganglioplégique (les deux activités étant antagonis
tes), la substitution d'un hydroxy-acide aromatique (formant l'ester en C^)
par des acides aromatiques plus simples se révèle le meilleur moyen.
2.222 En général, les composés les plus favorables au blocage gan-
(27)glionnaire se trouvent parmi les sels de a-tropéinium N-arylalkylés, al-
coylés par des acides aromatiques ou des hydroxy-acides arylalkylés, tels
que l'acide benzoïque ou l'acide mandélique, ayant un encombrement stérique
moyen Avec ces conditions, on réduit au minimum ou annule l'effet pa
rasympathique .
(29)La quaternisation entraîne en général un accroissement de l'ef
fet ganglioplégique par rapport aux bases tertiaires.
2.223 Les sels bis-quaternaires possèdent une activité beaucoup plus
, (30,31)prononcée
(32)2.23 Effet de stimulation ganglionaire : action stimulante et
hypertensive.
2.231 Comme précédemment, seules, les a-tropéines possèdent une ac
tivité efficace.
Le groupe N-méthyle et le substituant en C^ doivent être trans : cet
te disposition stérique constitue une information importante quant à l'élu
10
cidation de la structure des récepteurs ganglionnaires.
2.232 Pour les sels quaternaires, il est intéressant de noter que
la connaissance de la stéréochimie sur N peut aider à déterminer l'action
physiologique puisque l'action originale de ces composés peut être influen
cée, voire même renversée, en faisant varier les substituants de la struc
ture primaire.
2.24 Activité curarisante^^ (analogue à celle de la tubocura-
rine) : effet de paralysie des muscles striés en s'opposant au passage de
l'influx nerveux au niveau de la jonction neuro-musculaire.
Seuls, les sels bis-quaternaires présentent cette activité, les dé
rivés obtenus à partir des a-tropéines étant les plus effectifs.
La diastéréoisomérie joue un rôle primordial dans ce cas : seule, la
configuration "N^", permettant la structure linéaire (voir ci-dessous) don
ne une très grande activité; "N^" donnant une activité quasi nulle.
L'activité maximum nécessite le groupe N-méthyle et la chaîne xylylè-
ne-1,4.
11
2.25 Effet anesthésique local.
Les facteurs stéréochimiques, au niveau de l'azote particulièrement,
jouent un rôle plus important que la nature des substituants sur l'azote et
en : c'est un effet stéréospécifique des 3-tropêines.
La quaternisation ralentit l'effet, bien que l'action se prolonge.
2.26 Effet antihistaminique : action contre 1'histamine libérée au
cours d'accidents allergiques.
Cet effet prévaut uniquement avec les éthers de a-tropanyle(38,39)
2.27 Effet sur le système nerveux central et hallucinogène.
Les bases tertiaires a-tropéines jouent un rôle plus effectif que ne le
font les g-tropéines.
La quaternisation entraîne la disparition de cet effet.
Toutes ces activités sont hautement stéréosélectives. En conséquence,
une connaissance plus précise du cours stérique des N-quaternisations dans
les tropanols conduirait à une meilleure connaissance de leurs actions cho-
linergétique et adrénergétique. Puisque les effets 2.21, 2.22, 2.23, 2.24
contribuent tous au remplacement de l'acétylcholine sur le récepteur, cela
signifierait une possibilité pour l'interprétation stêréochimique de son
activité et par le fait même, du site enzymatique. D'autre part, certains^^'
composés agissent différemment suivant la forme "linéaire" ou "repliée" de
la molécule. En outre, notre intérêt véritable dans la stéréochimie de la
N-quaternisation est l'étude plus approfondie dé cette réaction.
CHAPITRE II
PRESENTATION DU PROBLEME GENERAL DES N--QUATERNISATIONS.
1. Problèmes d’inversion sur l'atome d'azote : cas de 1'ammoniac et
des amines tertiaires ayant un système non rigide.
Par extension de la théorie tétraédrique du carbone, LE BEL et VAN'T
HOFF avaient prédit l'existence de composés organiques actifs du fait de la
seule présence d'un atome d'azote asymétrique.
Il est bien connu que 1'ammoniac, de structure quasi trétraédrique,
tout comme les amines aliphatiques tertiaires autres que celles qui possè
dent des systèmes rigides, existent, sous les deux antipodes, en équilibre :
Du fait de l'échange très rapide entre les deux configurations possi
bles, par inversion sur l'azote, il n'est pas possible de séparer les deux
13
antipodes, même à des températures très basses.
LE BEL*'44^ fut le premier à obtenir quelque succès dans la recherche
de ce type de composés : il a introduit du P. Gtaucum dans une solution de
chlorure de méthyl-éthyl-isopropyl-isobutyl ammonium, qui a enrichi la so
lution en forme lévogyre.
Plus tard, POPE et ses collaborateurs ont réussi à dédoubler l'iodure
de méthy1-allyl-benzy1-phênyl ammonium en ses deux antipodes optiquement ac
tifs, sous forme cristallisée ^49 >48^ . Ce fut le point de départ de nombreu
ses recherches couronnées de succès pour de multiples chercheurs : JONES*"4^
WEDEKIND*'4 8 ^ , MILLS ^9) , MEISENHEIMER(50) , travaillant sur des dérivés qua
ternaires spirocycliques simples ou des oxydes d'amines tertiaires. Toutes
ces études ont confirmé l'orientation tétraédrique des valences de l'azote.
2. Première isolation d'une amine tertiaire optiquement active ayant
un squelette rigide.
Il a fallu ensuite attendre une cinquantaine d'années, avant que PRE-
(51)LOG et WISLAND ne réussissent à isoler la première amine tertiaire op-
(52)tiquement active : la base de TROEGER par adsorption sélective sur le
lactose. La base de TROEGER (voir schéma page suivante), produit de conden
sation de la paratoluidine avec le formaldéhyde en milieu acide, a une sta
bilité optique due à la rigidité du système qui ne permet pas une inversion
de l'azote, comme dans le cas des amines tertiaires aliphatiques. Ce modèle
rigide ne pouvait rien dire sur 1'orientation tétraédrique ou sur la paire
d'électrons non engagés de l'atome d'azote : c'est pourquoi il était plus
intéressant d'étudier les amines tertiaires partiellement rigides.
Le squelette des tropânes se présentait comme modèle assez convenable
14
pour cette étude, puisque, deux liaisons étaient fixées rigidement aux cycles
piperidine et pyrrolidine, et que la troisième liaison pouvait être axiale ou
équatoriale. Après la quaternisation de ces bases tertiaires, les quatre va
lences de l'atome d'azote ont une configuration bien déterminée. Grâce à des
dérivés hydroxylés du tropane, dont on connaît la position relative des hy-
droxyles par rapport à l'azote^ on peut attribuer à ces sels qua
ternaires la configuration de l'azote, par cyclisation en olide^66-68\ par
la suite, on pourrait en déduire la configuration de l'atome d'azote pseudo
asymétrique (les liaisons de l'azote ne sont pas orientées dans le même plan :
ex. les tropanols) ou d'un atome d'azote asymétrique (ex. le dihydroxy-3ct,63
tropane).
3* Sélectivité des quaternisations pour des amines tertiaires partiel-
lement rigides.
15
3.1 C'est en 1904 que SCHOLTZ^'^, le premier, trouve que la quater
nisation de la tropine avec 1'iodoacëtate d'ëthyle donne un seul isomère
(en réalité, il s'agissait du produit majeur) ; malheureusement, il ne don
ne aucune interprétation de ce résultat important. Il faudra attendre 1952,
pour que FODOR et ses collaborateurs se penchent sur ce résultat sur
prenant mais très intéressant, que l'on croyait être une stéréospécificité
dans les quaternisations. En effet, ils trouvent qu'avec la pseudo-tropine,
on obtient un seul iodure de N-éthoxycarbonyIméthyl hydroxy-33 tropanium.
Avec le dérive de la pseudo-tropine, par exemple, ils n'ont pu obtenir un
olide par transestérification de l'iodure ou par cyclisation de l'acide ob
tenu après hydrolyse. Ils ont préparé le N-épimère par quaternisation inver
se, c'est-à-dire en utilisant la séquence inverse d'alcoylation : ils ont
fait réagir 1'iodoacëtate d'ëthyle sur la norpseudo-tropine et quaternisé
la base tertiaire par 1'iodure de méthyle (voir figure 1, page 16).
Ils en déduisent : puisque les produits obtenus par quaternisation di
recte et quaternisation inverse sont différents, c'est que les amines ter
tiaires de départ avec R = CH. et R = CH.CO.CgHr ont du réagir dans une
configuration définie sur l'azote. Ils concluent finalement :
Z'ordre de 8w6gt'Zt%t'ZoM et d'addtt-Zorz g%r Ze growpe geco%ddtre awZfzd et gwr Z'omt%e tert-Za-Zre regpecttüeme»t /tæe Z<% ratto» deg geZg de tropa»-Z%m TV'-^ptmè'reg.
De plus, la bëtaine, obtenue à partir du composé de quaternisation
inverse, est facilement déshydratée, ce qui n'est pas le cas pour celle ob
tenue à partir du composé de quaternisation directe qui conserve une molé
cule d'eau, même après chauffage. Ceci indiquerait qu'il y a un pont hydro
gène intra-moléculaire pour la première (A) et inter-moléculaire pour la se
conde (B). Les deux bétaines réagissent de plus différemment sous l'action
16
H-M
P OH
HD
ICH2CO2C2H5
+ /OH3
COpC2^
-OH
H
9 * y^~^3
C-H2C-hkh9'
O-H1H
-OH
(B)H
\l
V
O + /OH3 i"/-H2C-N.
no irrml _qh
V 1
H2C—N
-OH
H
CH2CO2C2H5
H3C-r|l
H 3O—N
H 3C—-N
fjg. 1 _ Corrélations chimiques avec la
pseudo-tropine ou tropano(-3(5
17
de l'acide iodhydrique : l'une (A) se transforme en olide, l'autre (B) don
ne l'acide. Ces remarques leur ont permis de donner la configuration pour
le dérivé obtenu par quaternisation directe. Ce fut la première détermina
tion de configuration d'un azote pseudo-asymétrique dans un sel d'ammonium
quaternaire.
3.2 D'autre part, lors de la décomposition thermique de 1'iodomêthylate de
14tropine, marqué au C sur le groupe N-méthyle, KAKRER, SCHMID et leurs col
laborateurs ont montré que la décomposition et la recombinaison du sel
d'ammonium quaternaire se sont révélées non stéréospécifiques. Il faut noter
que les résultats de KARR.ER et SCHMID, corroborés par FODOR^ , indiquaient
que 1'oscillation du groupement N-méthyle dans l'amine tertiaire n'a pas be
soin d'une grande énergie, malgré la tension non classique, qui domine dans
le cycle pyrrolidine. C'est pourquoi, on n'a pu séparerles deux épi-
mères ayant le N-méthyle axial et équatorial respectivement, puisqu'ils s'é-
quilibrent, même à basse température (vérifié plus tard par analyse RMN^ ')•
Aussi, FODOR et ses collaborateurs ont été incités à préciser les
limites de la sélectivité de la quaternisation des amines tertiaires de type
tropane, comme une fonction de l'éloignement du groupe hydroxyde de l'azote.
(72)3.3 FODOR et ses collaborateurs ont également étudié les quater
nisations directe et inverse de la tropine. L'iodoéthylate de la tropine et
son N-épimère, 1'iodomêthylate de N-éthyl nortropine sont différents (voir
figure 2, page 18). '
3.4 FINDLAY(74)
a trouve qu'un équilibre entre les deux N-isomères
tertiaires s'établissait lors de la formation de ces sels quaternaires, don-
18
OH
fig. 2-Correlations chimiques avec
la tropine ou tropanol-3<*
19
nant un seul iodoalcoylate. FINDLAY a considéré que la structure du produit
quaternaire est indépendante de la séquence d'alcoylation : c'était une er
reur, puisque 1'éthobromure de la tropine et le mêthobromure de la N-éthyl
nortropine étaient différents tant par leur système cristallin que par leur
diagramme Debye-Scherrer .
Il en avait été conclu que les configurations des dérivés épinières N-
éthoxycarbonylméthylés, N-carboxyméthylés et des bétaines qui en résultent, ê-
taient fixées par leur genèse. On ne pouvait malheureusement choisir entre
les positions possibles des substituants sur l'atome d'azote, que par ana
logie avec des dérivés de la pseudo-tropine, mais non par des faits chimi
ques .
3.5 ZEILE et SCHULTZont étudié les spectres IR d'une série de
sels quaternaires des tropanes et ont trouvé une bande bien caractéristique,
n'apparaissant que lors de la présence d'un groupe lié à l'atome d'azote,
causant une compression stérique en direction du cycle pyrrolidine. Ce cri
tère a été repris plus tard par MC KENNA, mais ne présente guère d'intérêt
étant très critiquable en raison de son empirisme (voir critiques plus loin).
3.6 Une autre série d'études, faites par FODOR et ses collaborateurs
comprenait les dérivés du tropane, ayant une fonction cis par rapport à l'a
zote, placée sur le cycle pyrrolidine.
Le dihydroxy-3a,6@ tropane racémique, produit d'hydrogénolyse de la
(60) (54,77)scopolamine et la base alcamine de la valéroidine , ont fourni,
sous l'action de l'iodoacétate d'éthyle, l'iodure de N, -éthoxycarbonylméthyl
20 -
transformé, après hydrolyse, en olide, mettant en évidence la position é-
quatoriale du groupement éthoxycarbonylméthyle. La quaternisation "inverse"
du N-éthoxycarbonylméthyl dihydroxy-3a,63 nortropane (obtenu par alcoylation
directe du dihydroxy-3a,63 nortropane) par l'iodure de méthyle, a conduit au
N-épimère, qu'on n'a pu cycliser en olide, après hydrolyse de la fonction es
ter. Ce fait a permis d'établir la configuration pour le groupe éthoxycar
bonylméthyle dans le produit de quaternisation inverse (voir figure 3, page
21).
En outre, des études faites sur la base tertiaire N-alcoylée ont lais
sé prévoir une position trans (N ) du groupe N-alcoyle, par rapport à l'hy-
droxyle substitué sur le carbone : aucune tendance de la base tertiaire
alcoylée à se transformer en olide par alcoolyse intra-moléculaire et même
le groupe N-éthoxycarbonylméthyle de celle-ci, converti en acide, ne donne
(78 79) ^ ^pas d'olide ’ . Ces études pourraient donc être considérées comme la
première détermination de configuration absolue, de sels quaternaires d'am
monium, à un seul atome d'azote asymétrique. On pouvait également considérer
comme connue, d'après ces études, la configuration des amines tertiaires du
type tropane, à un seul atome d'azote asymétrique.
3.7 Des études ont été entreprises avec 1'hydroxyméthyl-23 hydroxy-33
tropane^O) ou ecgoninol obtenu par réduction de la cocaine. Sa struc
ture a été envisagée successivement par F0D0R^^a) et HARDEGGER^^ : la con
figuration relative de 1'ecgoninol a été élucidée par FODOR et la configura
tion absolue par HARDEGGER (comparaison avec l'acide L(+) glutamique).
Avec ce composé optiquement actif, FODOR^^’^) a prouvé que la qua
ternisation directe du diacétyl ecgoninol par 1'iodoacétate d'éthyle, con-
21
+ /Cri3
^HgC— i\j
CO2C2H5
HO
fig.3- Corrélations chimiques avec le
dihydroxy-3a,6j6 tropane
22
duisait à un ester-sel d'ammonium, qui, par hydrolyse, donne seulement un
acide. La quaternisation inverse du N-éthoxycarbonylméthyl norecgoninol par
l'iodure de méthyle a donné un olide et un acide. Ces deux derniers compo
sés, par hydrolyse, donnent le même acide. C'était là une détermination de
la configuration absolue de ces sels (voir figure 4, page 23).
FODOR a noté que la formation du sel de lactoné était loin d'etre aus
si facile avec l'ecgoninol (le pont entre l'azote et C'^) et la pseudo-tro-
pine, qu'avec le dihydroxy-3a,6$ tropane (le pont entre l'azote et C^ ou C^).
Des méthodes utilisant la même technique ont été appliquées ultérieu
rement à d'autres dérivés : pyrrolizidines, thébaine^^, codéine^ ^ ,
tëtrahydroisoquinoléines, 4-t-butyl piperidineset azabicyclo-{3.2.1.}
octaneset leurs cycles homologues.
De toutes ces études, on pouvait déduire que :
- Le substituant qui entre en dernier Heu dans ta motêeute des
^-m^tkz/t tropanots et des Æ-^tkoæz/ear&onz/tmetkz/t nortropanots
CM des tropanes-d-tots, se ytæe towjowrs en posttton
- Les amines tertiaires du type tropane réagissent sélectivement
en asszmzant ta conftpMrat-ton # dn pronpe aepet-tqne , c 'est-d-dtre
ortentd vers te cpcte p-tper-tdtne.
- Zÿ'ortentat-ton Æ paratssatt etre ta ptizs statzte d t'état d'a-
mtne terttatrg (tt sera eon^trmd ptns tard par anatz/ses azizc
rayons Z j et mesztres de moments di,potatres qne
t ’orientation effective est N^).
FODOR^0^ a donné deux explications possibles pour cette sélectivité :
- le facteur stérique, c'est-à-dire la tension des substituants (ten
sion de P1TZER) de l'azote et du cycle pyrrolidine, déformé à son tour
par 1'annellation en position meta.
HgO Ac
j—OAcH
+ CH2CO2C2H5H-Nx' /CHgOAc
OA c
fig-4- Corrélations ' chimiques avec
l'ecgoninol ou hydroxyméthyl-2phydroxy-3ôtropane
fig.5_ Configuration des tropanols-3p tertiaires
- la formation d'un pont hydrogène entre le groupement hydroxyle et
la paire d'électrons non partagés de l'azote, qui force le groupe alcoylê,
fixé sur l'azote, à occuper une position placée le plus loin possible de ce
pont hydrogène (voir figure 5, page 23).
D'après les résultats antérieurs de BARTON , concernant la confor
mation des cyclohexanes, FODOR a expliqué, d'une autre façon, le premier
point : dans un système cyclanique, ayant deux groupes 1-3 biaxiaux, le sub
stituant placé sur le carbone 2 (ici, l'atome d'azote), est par exception le
plus stable s'il est aussi axial et trans par rapport aux deux autres sub
stituants. Pourtant, la sélectivité ne peut être totalement référée au cycle
(91 92)pipéridine, puisque des N-alkyl pipéridines ’ donnent les deux épimëres
sans sélectivité.
Ainsi, dans le cas des dérivés ayant une fonction oxygénée sur le pont di
méthylène (ex. le dihydroxy-3c&,63 tropane), les deux facteurs agissent paral
lèlement, ce qui a pour effet de fixer le N-méthyle près du cycle pipéridine
flexible, et il n'y a aucune interférence possible entre le substituant en -
et l'atome d'azote, puisque le cycle pipéridine a, dans ce cas, la con
formation chaise.
Dans le cas des dérivés hydroxylés en position 3, on s'attendait à ce
qu'il y ait interférence entre la tension de PITZER^^ sur la position du
N-méthyle et le pont hydrogène entre C^-OH et l'azote sous la forme bateau,
alors qu'en réalité, c'est la répulsion entre le groupe N-alkyle axial et
les protons et diaxiaux qui domine ici d'après nos résultats expéri
mentaux les plus récents.
24 -
3.8 Pour délimiter les domaines de cette sélectivité de la quaterni-
25
sation sur l'azote, FODOR et ses collaborateurs ont étudié les quaternisa-
(5)tions directe et inverse avec 1'oscine ou hydroxy-73 oxydo-3a,6a tropane.
Cet exemple a été choisi pour étudier la participation de l'effet PITZER,
comme mesure de la déformation du cycle pyrrolidine. Il s'agit d'un tropane
ayant une fonction étlier-oxyde qui joint les carbones C» et C^, ce qui a
pour effet d'augmenter la déformation du système et de rapprocher les ato
mes du cycle pyrrolidine de la coplanéité (voir schéma ci-dessous).
La figure 6 de la page 26 résume cette corrélation.
Puisque même le dérivé carboxyméthylé tertiaire donne un olide, on en
a déduit une oscillation bien plus aisée du groupe acyclique entre les posi
tions et que dans les tropanes véritables, donc une décroissance dans
la sélectivité lors de la quaternisation de l'azote tertiaire.
Aucune sélectivité stérique n'a été trouvée avec le pseudo-granatanol
(93)et le granatanol (voir figure 7, page 26), qui donnent les deux isomè
res ; dans ce cas, les deux cycles pipéridines peuvent éviter la tension de
PITZER entre le substituant sur l'azote et celui sur le carbone ou le
carbone dans la forme chaise(94)
26
Ci
•H
fig.G-Corrélations chimiques avec Toscine ou
hydroxy-7p oxydo-G^Géctropane
-j- / '■
co2c2h5 |hfOH
fig - 7- Quaternisation directe
non sélective du
pseudo - granatanol
H3C-+ /
PH2CO2C2H5
X.
OH
27
En résumé, jusqu'à cette date, on avait démontré que la quaternisation
dans les tropanes avait un cours stérique équatorial : les produits de qua
ternisation directe et inverse, ayant été assignés, en se basant sur des a-
nalogies avec des cas où la formation de lactone donne un bon rendement.
4. Application des méthodes modernes à l'étude de la stéréochimie de
la quaternisation.
4.1 Analyses par la Résonance Magnétique Nucléaire.
C'est en 1959, que GLOSSv décrit une nouvelle possibilité d'étude
plus quantitative, applicable à la détermination du cours stérique de la qua
ternisation : 1'analyse RMN. Il a étudié 1'équilibre configurationnel du
groupe N-méthyle dans quelques deutërohalogênures des tropanes par RMN.
L'explication de cette méthode très intéressante est la suivante :
puisque 1'inversion des substituants sur un azote trivalent dans les sys
tèmes cycliques semi-rigides est un processus d'énergie de basse activa-
tion^^, on peut s'attendre à ce que les deux épimères existent en solu
tion dans un équilibre rapide.
GLOSS conteste 1'explication, par l'effet PÏTZER, donnée par FODOR
argumentant qu'elle ne donne aucune information au sujet de l'équilibre d'in
terconversion (beaucoup plus rapide) des deux amines épimères, ayant le N-
méthyle axial et équatorial respectivement. Il suggère alors d'étudier les
acides conjugués des bases tropanes, existant dans un même équilibre, où
1'interconversion procède via les deux bases N-épimêres : ces dernières é-
tant en équilibre trop rapide, pour les détecter par une méthode simple.
(voir schéma page suivante).
28
La méthode est basée sur la non-équivalence des N-méthyles dans les
deux épimêres : dans la pseudo-tropine, par exemple, la différence de dé
placement chimique entre la position axiale et la position équatoriale,
causée par le déblindage différent, est 6 Hz. L'échange des hydrogènes par
des deuteriums simplifie le spectre, puisqu'il y a suppression du couplage
entre le proton fixé sur l'azote et les protons du groupement méthyle. Le
rapport des aires des signaux N-méthyles détermine le rapport des concen
trations des deux N-isomëres.
GLOSS utilise comme référence le pic des protons aromatiques du to
luène. Il a étudié les dérivés acétylés et benzoylës de la tropine, de la
pseudo-tropine et de la scopoline, ainsi que les deutérochlorures de ces
mêmes dérivés. Les dérivés de la tropine et de la pseudo-tropine montrent
une préférence pour le signal N-méthyle le plus intense dans le champ le
plus élevé, correspondant au signal N-méthyle équatorial le plus stable.
Mais ce n'est pas toujours le cas. Ainsi, le deutérochlorure de la
29
scopoline (ayant un époxyde entre et et un hydroxyle en Cy) ne pré
sente qu'un seul signal résonnant à champ beaucoup plus bas (6 élevé) :
la fonction époxyde entre et Cg tend à rapprocher le groupe N-méthyle
de 1'hydroxyle fixé en Cy et de ce fait, entraîne un déblindage par 1'hy
droxyle très important, pour le signal correspondant au N-méthyle équato
rial qui superpose ainsi celui correspondant au N-méthyle axial.
Les deutérochlorures de la benzoyl scopoline et de la tétradeutéroté-
loidinone (deux hydroxyles en Cg et Cy) montrent une grandeur identique pour
les deux signaux N-méthyles (1:1) : la 3 substitution en Cg et Cy tend à
rendre les deux épimères égaux en stabilité. Cette méthode ne pouvait donc
être un moyen absolu de déterminer lequel des deux N-épimères est équatorial.
Utilisant le fait que le méthyle de la téloidinone est déplacé d'une
unité par rapport à celui de la tropinone, il en déduit que l'ëpimère équa
torial prédomine dans 1'hydrobromure de la tropinone. Cette attribution
semble logique puisque les hydroxyles en Cg et Cy ont certainement une in
fluence de déblindage sur le N-méthyle équatorial.
H3C—N+ HX + / H
X
X
Tropinone
Pour le méthiodure de tropine, il note un fait surprenant : le spectre
RMN présente seulement un singulet pour les deux groupements N-méthyles.
Il explique l'anomalie :
- 1'anisotropie magnétique de 1'hydroxyle cause une dépendance angu
laire à longue distance qui comble la différence de déblindage entre les
30
, . (97)deux signaux
- la répulsion mutuelle considérable de l'hydroxyle avec les protons
H, et H-, et la conformation chaise moins favorisée en raison des interac- 6 7
tiens du groupement N-méthyle axial et du (3-hydrogène en position 3, con
duiraient à une légère distorsion du cycle piperidine entraînant le même
déblindage pour les deux groupements N-méthyles.
4.2 Analyses aux Rayons X.
En 1964, MAC CILLA VRY^^ et FODOR analysent par diffraction aux
rayons X le produit de la N-éthylation du tropanol-3ct ainsi que celui de
la N-mêthylation de la N-éthyl nortropine. Les résultats montrent que pour
le produit de quaternisation inverse : le méthobromure de N-éthyl nortro
pine possède le groupe méthyle dans la position équatoriale ; le groupe
éthyle étant axial ; 1’ëthobromure de tropine n'a pu être étudié que ré
cemment en raison de difficultés techniques (voir plus loin).
Par conséquent, les méthodes modernes, appliquées aux cas ou la déci
sion ne peut être faite par des expériences de cyclisation en olide, corro
boraient parfaitement les travaux antérieurs de FODOR et ses collaborateurs,
à savoir : la quaternisation des tropanes a un cours stérique préférentiel
équatorial.
(99-112)5. Polémique avec MC KENNA et ses collaborateurs
MC KENNA et ses collaborateursqe 1955 g 1969, ont aussi don
né plusieurs méthodes de détermination de la stéréochimie de la quaternisa
tion.
5.1 Usage du critère IR (102) de ZEILE et SCHULZ(76)
31
Par examen des spectres IR, ils ont.trouvé des différences entre les
spectres des deux N-épimères dans la région 800-940 cm ^ (confirmé par TR0-
JÂNEK et ses collaborateurs^"*"^) . Pour la région 840-885 cm \ on aurait
les absorptions correspondantes au N-méthyle axial et la région 885-940 cm ,
celles correspondantes au N-méthyle équatorial. Comme en général, on a plu
sieurs absorptions dans les deux régions, ils ont contourné le problème, en
considérant les intensités respectives des absorptions dans chacune des ré
gions et en ont déduit, lequel des deux isomères était majoritaire.
Ce critère n'a été appliqué qu'à des cas simples, ce qui à priori est
discutable. Pour des dérivés tels que la méthyl-2 pipéridine et la méthyl-2
pyrrolidine, ce critère n'était pas applicable, puisqu'ils n'ont pas trouvé
d'absorptions dans ces régions (voir page 37).
5.2 Usage de l'analyse ^06)
(95)Ils fixent les limites de la théorie de CLOSS , concernant l'attri
bution des signaux N-méthyles dans le spectre RMN : cette méthode n'étant
pas applicable lorsque l'isomère le moins stable est en trop petite concen
tration pour être détecté, ex. : méthyl-1 phényl-4 pipéridine. D'autre part,
ils appliquent cette méthode par extension à l'étude des sels quaternaires,
comme d'autres auteurs 1 -*--^) ]_ 'avaient fait auparavant.
5.3 Isomérisation N-benzyle N-méthyle* . (105-107)des sels quaternaires
L'interconversion, dans le chloroforme chaud, du sel quaternaire autre
que celui du tropane, en l'isomère le plus stable (le groupe le plus volumi
neux est équatorial) permet de déterminer la stéréochimie de la quaternisa
32
tion. En effet, ils prennent le mélange brut réactionnel et apres son analy
se RMN, ils en font 1'interconversion dans le chloroforme chaud. L'augmenta
tion d'un des signaux N-methyles permet d'attribuer la position du groupe
quaternisant et donc la configuration du sel quaternaire majeur. Cependant,
cette méthode a également des limites :
- possibilité de décomposition partielle du sel quaternaire et diffi
culté si l'on a un mélange initial de deux N-épimères dans un rapport trop
petit, puisque le changement dans 1'amplitude des signaux est alors peu im
portant.
- la réaction ne marche pas avec les sels de tropanolium (voir nos ex
périences avec les cétones).
verses
5.4 Degrés de
(105,106)
sélectivité dans les quaternisations directes ou in-
IIs font la quaternisation directe et inverse d'un produit déterminé
et étudient le rapport des quantités des produits formés, par analyse RMN :
- si la quaternisation inverse, c'est-à-dire ^N-Alk+CH^I présente
une plus grande sélectivité, alors la stéréochimie de la quaternisation est
axiale.
- si la quaternisation directe, c'est-à-dire >N-CH^ +Alk-I présente
une plus grande sélectivité, alors la stéréochimie de la quaternisation est
équatoriale.
Ils se basent sur le fait que le groupement le plus petit, arrive du
côté le moins encombré stériquement.
noxyde
5,5 Déalkylation des sels de tropanium avec LIAIH^ ou l'ion thiophe-
(110)
33
Lors de cette étude, les déalkylations semblent présenter un certain
degré de stéréosélectivité, en faveur d'une attaque axiale, dans les quater
nisations .
5.6 Critiques de MC KENNA
(95)- L'attribution des signaux N-méthyles par la théorie de GLOSS
basée sur les travaux antérieurs de FODOR et ses collaborateurs est criti
quable en raison de son empirisme.
- Puisque l'usage de la résonance magnétique nucléaire seulement a
permis de déceler la non-spécificité dans les quaternisations, MC KENNA a
pensé que FODOR et ses .collaborateurs ont peut-être déterminé la configura
tion des produits mineurs de la réaction.
- Puisque le sel de la lactone de la pseudo-tropine a été obtenu
dans un faible rendement, il se pourrait que ce sel provienne du produit mi
neur de la quaternisation de la pseudo-tropine. Aussi 1'attribution équato
riale du cours stérique de la quaternisation de la pseudo-tropine basée sur
la formation de cette lactone était douteuse.
- Ce qui a été dit pour la lactone de la pseudo-tropine est peut-
être vrai pour les études faites avec la tropine et la pseudo-tropine.
- Les analyses aux rayons X faites par MAC GILLAVRY et FODOR^^
étaient peut-être celles du produit mineur : ce dernier point a été prouvé
récemment incorrect (voir plus loin) .
- MC KENNA critique également les travaux de HOUSE^^ . En effet,
HOUSE trouve que la quaternisation est équatoriale pour le tropane, ce qui
corrobore les travaux de FODOR. MC KENNA reproche à HOUSE de négliger les
34
considérations conformationnelles ; puisque ce dernier fait 1'analogie des
quaternisations du aza-3 bicyclo (3.3.1.) nonane et du aza-3 bicyclo (3.2.1.)
octane, alors que pour le dérivé du tropane, il faut tenir compte de la con
formation des cycles qui n’est pas la même pour le aza-3 bicyclo (3.3.1.)
nonane.
- Quant à 1'explication de la sélectivité donnée par HOUSE et ses
collaborateurs, MC KENNA critique 1 'argument donné par ceux-ci, à sa
voir que la liaison N.... C partiellement formée serait plus courte dans
un état de transition qui comporte une compression axiale syn du groupe al-
kyle partiellement attaché. Pour MC KENNA et ses collaborateurs, la liaison
partielle N.....C serait plus longue en raison de la compression axiale syn.
- Considérant le postulat de HAMMONDBOTTINI et ses collabo-
rateurs^^^^) précisent que le rapport des produits N-épimères de quaterni
sation est déterminé par la variation de longueur de la liaison partielle
N.... C entre la base tertiaire et l'agent d'alkylation dans les états de
transition de la quaternisation : plus la liaison est longue, plus le rap
port des deux N-épimëres sera voisin de celui des deux conformeras de la
base tertiaire.
MC KENNA pense qu'il n'existe aucune relation générale entre les
constantes de vitesse de la quaternisation, les rapports des produits, et
les longueurs des liaisons N.....C partiellement formées.
5.7 Principe de CURTIN-HAMMETT-.
FODOR avait supposé que 1'orientation préférée, dans la base tertiaire
35
du groupe alkyle fixé' sur l’azote, était la même que la configuration pré
pondérante dans le sel quaternaire^^ . D’après MG KENNA et ses collabora-
teurs^^^, il n’est pas évident que l’inversion sur l’azote, pour les ba
ses tertiaires cycliques, soit en général beaucoup plus lente que les vi
tesses de quaternisation (d’après ce qui précède). En effet, les bases
ayant une configuration rigide ou stêriquement encombrée, peuvent avoir une
vitesse d’inversion sur l’azote comparable à la vitesse de la quaternisa
tion : c’est pourquoi, il préfère justifier la stéréosélectivité de la qua
ternisation suivant 1’hypothèse de CURTIN-HAMMETT :
Dans tous les cas, le rapport des produits de quaternisation est dé
terminé par la différence des énergies libres entre les deux états de tran
sition compétitifs : la vitesse et le rapport des constantes de vitesse pour
les réactions compétitives sont les mêmes dans chaque quaternisation.
Quoiqu'il y ait quelque distorsion des angles de valence normaux en
tre les états de transition et les produits finaux, la disposition des grou
pements, autour de l'azote, est a caractère géométrique général tétraédrique.
Dans les quaternisations, il faut donc considérer principalement le groupe
alkyle primaire totalement lié à 1'atome d'azote. Considérant les états de
transition, ce groupe alkyle aura une influence stérique plus ou moins pro
noncée sur le groupe primaire partiellement lié. A priori, on a deux possi
bilités :
35 - bis
Ainsi, le groupe quaternisant R', du fait de la solvatation, sera plus
volumineux, mais les liaisons partielles étant plus flexibles, car plus lon
gues que N-R, les compressions stériques seront plus faciles dans ce cas,
par déformation angulaire des liaisons partielles. Il faut également tenir
compte de la flexibilité autour de l'azote et de l'encombrement stérique re
latif de R et R' quand ils sont pleinement liés chacun à l'azote dans le
système cyclique tertiaire.
Pour la stéréosélectivité des quaternisations, il faut donc tenir
compte de 1'encombrement relatif entre le groupement lié et le groupement
partiellement lié, sans négliger les compressions introduites par les au
tres parties de la molécule, de chaque côté de l'atome d'azote.
MC KENNA et ses collaborateurs précisent que dans les quaternisations,
l'agent quaternisant attaque le flanc le plus compressé alors que le groupe
partiellement lié a une demande stérique plus faible que le groupe pleine
ment lié. Les faits prouvent le contraire, (voir conclusion).
On ne peut donc être certain de 1'attaque équatoriale dans les tropa-
nes, en raison de la rigidité du cycle dans le voisinage de l'atome d'azote,
bien que d'autres facteurs puissent intervenir. En résumé, il n'est pas fa
cile de prédire si l'état de transition qui résulte d'une approche axiale
sera énergétiquement favorisé ou défavorisé par rapport à celui qui résulte
d'une approche équatoriale.
6. Travaux entrepris à la suite de la polémique avec MC KENNA et de
la confusion créée lors des études RMN.
Une étude RMN et des mesures de moments dipolaires faites par BISHOP,
FODOR, KATRITZKY et collaborateursainsi qu'une analyse aux rayons X
36
faite par MAC GILLAVRY et ses collaborateurs dans l'état cristallin,
ont indiqué clairement que 1'orientation préférentielle du groupe N-méthyle
dans la pseudo-tropine est équatorial, de même qu'en solution ; confirmé
indirectement par des analyses par diffraction aux rayons X de VISSER et
ses collaborateurs^ sur des cristaux d'hydrochlorure de tropine.
Si l'on considère le postulat de HAMMOND , cela signifierait que
l'approche axiale du nouveau substituant, c'est-à-dire de 1'électrophile
quaternisant, nécessiterait moins d'énergie que 1'approche équatoriale,
puisque celle-ci implique un état de transition le plus proche de l'état
initial, avec le groupe N-méthyle équatorial. Il existe donc une contra
diction évidente entre les travaux précédents^^’^^ (la lactonisation di
recte du dihydroxy-3ag6@ tropane et celle de l'ecgoninol par la séquence
inverse, et l'analyse aux RX du méthobromure de N-éthyl nortropine)
d'une part et les prédictions de MC KENNA, d'autre part.
De plus, 1'attribution des signaux N-méthyles, de stéréochimie axiale
(95)à champ le plus bas, par GLOSSv pour les deutérohalogénures et par d'au-
tres pour les méthiodures, était en désaccord avec le fait générale-
i (97,119,120)ment accepté que les groupes méthyles, dans les Carbocycles , et
par analogie dans les hétérocycles les plus déblindés sont ceux qui
sont équatoriaux. Ce dernier fait était corroboré par 1'éthoxycarbonylmé-
thylation (suivie par RMN) du dihydroxy-3a,6(3 tropane, indiquant la forma
tion de 92 % de l'isomère équatorial (N^-CH^ S = 3.31 ppm) et 8 % de l'iso
mère axial (N^-CH^ <5 = 3.45 ppm) .
Ainsi, une réinvestigation, plus quantitative, de toutes les études
chimiques antérieures semblait souhaitable, ce que FODOR, BOTTINI et d'au
tres auteurs ont entrepris :
37
6.1 FODOR et ses collaborateursv ont essayé, sur un grand nombre
de tropanes, le soi-disant critère IR de MC KENNA. Ainsi, la plupart des ba
ses tertiaires et la nortropine et la norpseudo-tropine, ne portant aucun ■
groupement méthyle, présentaient des fortes absorptions, dans la région 800-
940 cm \ tandis que le méthiodure de tropinone, par exemple, n'avait aucun
maximum dans cette région. C'est pourquoi ce critère IR ne pouvant servir
de référence valable, a été rejeté.
6.2 Une autre série d'études fut entreprise, par les mêmes auteurs(^1)
analysant systématiquement, par RMN, les produits de quaternisation de plu
sieurs tropanes substitués ainsi que les produits de la deutërométhylation.
Ces études ont été faites en admettant l'analogie RMN avec les dérivés du
(97 119 120)cyclohexane ’ ’ : c'est-à-dire que la détermination des rapports de
produits N-isomêres, était faite, par intégration des signaux N-méthyles
respectifs des deux N-épimèresen attribuant la configuration équatoriale au
méthyle à champ le plus bas (le plus déblindé). Ils ont ainsi comparé les
dérivés N,N-diméthylés (servant de référence), avec les dérivés ayant un
des deux méthyles deutérés. Ils ont alors obtenu deux séries de dérivés :
- une série comportant des tropanes ayant des substitutions par des
groupements oxygénés sur le cycle pyrrolidine, proche de l'azote, dont l'at
tribution des signaux N-méthyle.s semblait indiquer une quaternisation équa
toriale.
- une série comportant des tropanes n'ayant pas de substituants pro
ches de l'azote ou ayant une fonction oxygénée dans le cycle hexatomique,
semblait indiquer une quaternisation axiale.
Ces considérations pouvaient être expliquées ainsi : l'effet de lon
gue distance, associé avec 1'anisotropie magnétique de la liaison C-C et
38
des hydroxydes, est plus fortement marque dans la position équatoriale du
méthyle que dans le cas où celui-ci est axial. C'est pourquoi, le N-méthyle
(97)équatorial serait le plus déblindé . D'après les déplacements chimiques
(voir tableau page suivante), il a été constaté que le signal, à champ le
plus haut, est presque constant, alors que celui, à champ le plus bas, est
très affecté par 1'introduction d'hydroxyle : c'est pourquoi, on a attribué
le N-méthyle équatorial au signal à champ le plus bas.
La première série (tropane-diol, oscine, scopine, téloidine) était en
parfait accord avec les faits chimiques antérieurs ; alors que la seconde
série (tropane, ecgoninol, hydroxy-23 tropane et les tropanols-3) les con
tredisait. Cette confusion augmentait encore, quand FODOR et ses collabora
teurs ont essayé d'utiliser les mêmes conventions, pour la N-éthylation, lors
de la détermination de la stéréochimie des groupes N-méthyles.
6.3 Plus tard, FODOR et MANDAVA^^^ ont entrepris l'étude de la sté
réochimie de certains oxydes d'amines des séries tropanes : tropine, oscine,
atropine, scopolamine, par spectrocopie RMN. Ils ont utilisé les résultats
(3)antérieurs de POLONOVSKI, comme point de départ de leurs investigations.
La corrélation, indiquée dans le tableau page 40, montrait clairement que
dans l'oxyde de la scopolamine, la configuration du groupement N-méthyle
était équatoriale.
Ils ont utilisé leurs résultats antérieurs ^^1) concernant les déri
vés N,N-diméthyl tropanium : le groupe N-méthyle à champ le plus bas est
équatorial. Comme la position du N-méthyle obtenue dans les oxydes d'amines
est très voisine (moins de 2 Hz) de celle du N-méthyle équatorial dans les
dérivés N,N-diméthylês, ils en déduisent que la position du N-méthyle dans
39
ANALYSE DES PRODUITS DE DEUTEROMETHYLATION DES TROPANES PAR RESO
NANCE MAGNETIQUE NUCLEAIRE (60MHz) DANS
LE DIMETHYL SULFOXYDE-d,6
T R 0 P A N EN-Méthyle Hz Cours stérique %
Equatorial Axial par intégration
Non substitué
méthiodure 197 189méthiodure 198 190 82% axial#
Hydroxy-3améthiodure 188.5 185.2méthiodure-d^ 189 185 85% axial#
Méthyl-d^ norméthiodure 187 182.5 83% axial#
Hydroxy-33méthiodure 194 184méthiodure-d^ 194 184 84% axial#
Hydroxyméthyl-23 hydroxy-33méthiodure 196 186méthiodure-d^ 198 188 62% axial#
Dihydroxy-3a,6 3méthiodure 199 187méthiodure-d^ 202 189 87% équatorial
Hydroxy-3a époxy-63,73méthiodure 202(200%) 186(184%) 90% équatorialméthiodure-d^ 202(200%) 186(184%) (93% équatorial%)
Oxydo-3a,63 hydroxy-73méthiodure 203(198*) 200(182*)méthiodure-d^ 202(198*) 199(182*) 74% équatorial
Hydroxy-23méthiodure 204 184méthiodure-d^ 204 184 62% axial#
dans D^O ; * dans CD^CN
# d'après les résultats récents, la stéréochimie préférentielle a été prou
vée équatoriale.
40
O
H BrH3C—N
-OO
<]
-H
Br"
1)Cr03 H3C“t
2)KBH4-o
OH
les oxydes d'amines est equatoriale ; après avoir vérifié que 1'oxygène
chargé sur l'azote ne change pas le déblindage du groupe N-méthyle vis-à-
vis 1'hydrobromure. Le signal N-méthyle de l'oxyde de l'amine et celui de
son hydrobromure diffère seulement de 1.5 Hz.
Ils notent que dans les spectres RMN des bases tertiaires :
- la présence d'un époxyde 3 en et entraîne un déblindage de
15 Hz dans la position du signal N-méthyle (comparaison de scopolamine et
atropine ou scopine et tropine).
- la présence d'un hydroxyle 3 en entraîne un déplacement similai
re de 8 Hz.
Il a été montré avec certitude que la conformation du N-méthyle est
(87 )équatoriale dans tous les tropanes. C'est pourquoi ils ont pu attribuer
le déplacement paramagnétique à la proximité de l'oxygène voisin du groupe
N-méthyle équatorial.
41 -
Pour les sels N,N-diméthyl tropanium de ces mêmes bases, ils notent
des dëblindages analogues de 13 Hz (N-CH^ equatorial) et 7.5 Hz (N-CH^ axial)
entre le dérivé de l'atropine et la scopolamine (époxyde g en et C^) et.
de 9.5 Hz (N-CH équatorial) et 2 Hz (N-CH axial) entre le dérivé de la tro-
pine et la scopine (hydroxyle g en Cg), analogues à ceux trouvés dans les bi-
cycloalcanes^23) ]_e métliyl cyclohexanol^^^) et ie méthyle en position
C^g des stéroïdes. Us considèrent, comme évidence complémentaire, pour
ce déplacement anisotropique, la position équatoriale du N-méthyle dans les
oxydes d'amines.
Ces travaux présentaient un danger, puisque l'on tirait des conclusions,
a la suite de l'étude stéréochimique d'un seul des deux N-épimères : les deux
N-épimères n'ayant pu être préparés.
Il résultait de ces travaux, indépendamment de cette incertitude, qu'u
ne fonction oxygénée proche avait un effet de déblindage sur le N-méthyle,
supérieur à l'effet de déblindage général dans un cycle sur un substituant
, , „ , , , . (123,126,127) ,equatorial, comme dans le cas des méthylés angulaires dans les
stéroïdes. Ces deux effets peuvent agir, dans le même sens ou en sens opposé,
rendant ainsi les déterminations de stéréochimie assez équivoques, pour-les-
dérivés deutérométhylés. Des mesures cinétiques de conductivité, faites sur
les quaternisations des tropanols 3a et 6g et des dérivés oxygénés en Cg ou
Cy ne révélaient aucune différence de vitesse de réaction„
7. Contradiction créée par la lactone de l'acide pseudo-tropine N-acétique.
Finalement, les analyses RMN prêtaient à confusion puisque :
- on utilisait l'analogie, purement empirique, avec les composés car-
bocycliques, pour attribuer la stéréochimie des groupements N-méthyles.
42 -
- on ne tenait pas compte des autres effets secondaires importants.
Toutes ces incertitudes conduisaient FODOR et BOTTINI, indépendamment,
a réexaminer le problème, en comparant des sels d'alcoxycarbonylméthyl tro-
panium avec des composés dont la géométrie est établie sans équivoque, par
exemple, le méthobromure de N-éthyl nortropine (analyses aux rayons X de MAC
GILLAVRY)^93^ ou la lactone d'un hydroxy-3 tropane N-acide acétique de géo
métrie connue sans ambiguité.
Ainsi, BOTTINI et THUT^129^ et FODOR et MANDAVA^130^, indépendamment,
utilisèrent la pseudo-tropine comme modèle : ce choix s'avérant par la suite
assez malheureux. Ils obtiennent, après O-bromoacétylation de la pseudo-tro
pine, et essai de quaternisation interne, un composé cristallin, supposé être
le bromure de la lactone 3_dont l'iodure avait été antérieurement préparé par
FODOR^O'72), dang un £aj_bie rendement, par quaternisation inverse de la nor-
pseudo-tropine. Cette méthode de quaternisation interne avait été reportée
avec succès ultérieurement avec des dérivés tels que pyrrolizidinols(82)
, t-
butyl pipéridinolet alcaloïdes du lycopodium^3^ . L'hydrolyse de ce
sel conduisait à un acide carboxylique 13 , identique à celui obtenu à par
tir du dérivé de quaternisation directe de la pseudo-tropine. Ainsi, les déter
minations configurationnelles antérieures étaient-elles renversées. La lac
tone 3_ paraissant Etre une référence valable pour les corrélations, ces
résultats semblaient indiquer que la stéréochimie de la quaternisation de la
pseudo-tropine était axiale.
Toutes ces incertitudes nécessitaient une reprise de la plupart des
travaux, faits antérieurement, au moyen de corrélations, utilisant, comme
référence, un produit de configuration certaine : ce qui a fait l'ob
jet de mes travaux, décrits dans la suite de cet exposé. Nous avons donc
43
utilisé des corrélations purement chimiques et analysé parallèlement, par
des méthodes modernes (IR, RMN, RX), les produits obtenus à chacune des é-
tapes de ces corrélations.
SOMMAIRE
CHAP.
CHAP.
CHÀP.
CHAP.
L'exposé des travaux comprend les parties suivantes :
III Eclaircissement du problème de la lactone de la pseudo-tropine.
IV Mise au point à la suite de la polémique de MC KENNA.
1. Corrélations entre les dérivés des N-alcoxycarbonylméthyla- tion, N-hydroxylêthylation, N-chloroéthylation et N-éthyla
tion de la tropine et de N-méthylation de la N-éthyl nor-
tropine.
2. Corrélations entre les dérives de N-alcoxycarbonylméthylation de la tropine, de la pseudo-tropine, de la tropinone et du
tropane.
3. Problème de 1'inversion sur l'azote des dérivés de la tropi
none sous les conditions de MEERWEIN-PONNDORF.
4. Corrélations entre les dérivés de N-alcoxycarbonylméthylation de la tropine, de la pseudo-tropine et du tropane avec ceux du dihydroxy-3a,63 tropane de configuration absolue connue.
5. Etude du cours stérique de la quaternisation de la pseudo-tropine.
V Corrélation entre la deutérométhylation et la carboxymëthylation
de la tropine et du dihydroxy-3a,63 tropane.
VI Etude stérëochimique des N-éthylations de la tropine et de la
pseudo-tropine. "
45
CHAP. VII
CHAP. VIII
CHAP. IX
CONCLUSION
Etude stèreochimique de l'oxyde de la scopolamine.
Influence de 1'encombrement des substituants en Cg ou en Cg et
Cj sur le cours stérique de la quaternisation des tropanes.
1. Etude de la quaternisation de l'ecgoninol.
2. Etude de la quaternisation du tropanol-23.
3. Etude de la quaternisation de la téloidine.
Dégradation de von BRAUN appliquée à la tropinone. Isolation du
sel quaternaire intermédiaire. Etude de la stéréochimie de la quaternisation avec le bromure de cyanogène.
Application du principe de CURTIN-HAMMETT aux quaternisations de l'azote hétérocyclique.
CHAPITRE III
PROBLEME DU SEL DE LA LACTONE
OBTENU A PARTIR DE LA PSEUDO-TROPINE
Le schéma général de la corrélation est présenté à la figure 8, page 47.
1. Par réduction de la tropinone, utilisant le sodium dans l'isopropa-
noi (132,134) ^ous obtenons la pseudo-tropina Lors de la réduction, il existe
rait un équilibre entre les deux alcools isomères, ayant l'hydroxyle en posi
tion 3, respectivement a ou g. Cet équilibre procéderait par 1'intermédiaire
/ -i q £T -i Q £ \d'une cétone, réduite subséquemment^
En effet, la tropinone existe dans la conformation chaise en majeure
partie. Il y aura attaque du côté "a", beaucoup moins encombré stériquement
(le côté "b" étant encombré par le pont méthylène C&—C^), qui favorise la
production d'un alcool, ayant l'hydroxyle axial (tropine). Comme d'autre
part, l'équilibrage est très important dans les conditions de la réaction,
on obtient en majorité la pseudo-tropine (97 %), qui est 1'isomère le plus
stable (hydroxyle équatorial trans) (voir figure 9, page 48).
2. La méthode "ancienne" de la formation du sel de lactone(5,66b,70,72,80)
47
OH
H3C-N
Br
H Br
éthanol
Br CHgCOBr
H3C—N
OH
H3O-N
Br
+ H /
9
(T) (2)
t-BuLi
BrCOCHgBr
pentane
H3C-
Y-O-O-CHgBrH
J)KH0O3
2) A /acetonitrile
dilution
0
O
,A
éther
O-C-CH2 Br-o
(3')
O
O-HgC-N
Ve H3
Cl
Br" /H
■o-
n(3)
fig.8- Problème du sel delà lactone obtenu
a partir de (a pseudo-t'ropine
48
a) REDUCTION
b) EQUILIBRAGE
-O'
OH
fig.9_Mécanisme de la réduction suivant les conditions de
MEERWEIN-PONNDORFF
49
obtenue à partir de l'atome d'azote vers l'atome d'oxygène, a été substituée
par une autre alternative : approche de l'atome d'oxygène vers l'atome d'a
zote, publiée en 1964 par FODOR et ses collaborateurs, lors de la forma
tion de la lactone dans le cas de 1'oxyhëliotridane et du rêtronécanol (voir
schéma ci-dessous).
rétronëcanol
1) HBr C=Q KOAc
CHo2) Br CHgCO Br
Cette méthode a été employée avec succès dans d'autres domaines (86)
Plus spécialement, elle a été appliquée dans notre laboratoire au pyr-
rolidinol-3 et au dihydroxy-3a,6g tropane^^^ , (voir schéma page suivante).
2.1 Nous avons alors appliqué cette méthode à la pseudo-tropine dans
le but d'obtenir un composé de référence, de configuration connue sans ambi-
(129)guité ; nous avons repris les travaux antérieurs de THUT et BOTTINI et
de MANDÀVA et FODORen faisant des études systématiques de la "lactone"
50
Br-CH?Xx
H3C-N OH1) HBr
H3O-NH
0=0io
-o
2)BrOH2COBr
KOAc
O
+ 9h2-C.H^O-- I^In^ y
Bn" Br
KOAc1) HBr 0=0
Nous avons fait-une bromoacétylation de la pseudo-tropine avec le bro
mure de bromoacétyle. Nous libérons la base de 1'hydrobromure et nous chauf
fons celle-ci, sous des conditions douces, dans un solvant adéquat (acétoni-
trile), en haute dilution, pour éviter la réaction intermoléculaire. Le pro
duit quaternaire obtenu présente des analyses élémentaires, suffisamment é-
loignées des valeurs théoriques, même après plusieurs essais de recristalli
sation, pour que nous puissions douter de 1'exactitude de cette "lactone".
D'ailleurs, THUT et BOTTÏNI avaient indiqué, pour l'analyse élémentai
re de leur produit, 1'existence de 1.4 H^O inclus dans la molécule, ce qui
semble, à première vue, un peu surprenant.
Ce sel quaternaire analysé par osmométrie, successivement par H. SEGUIN
du Conseil National des Recherches du Canada à Ottawa et H.J. COOPER de notre
laboratoire, indique un poids moléculaire apparent de 513 à 520, valeurs com
patibles avec un oligomère , issu d'un cours stérique indéfini, plutôt que
51
d'une cyclisation intra-moléculaire.
2.2 Ce résultat contraste avec les données spectrales de masse, obte
nues avec un spectromètre de basse résolution. Nous avons obtenu seulement
des valeurs compatibles avec la masse de la lactone monomère : m/e = 182 (M+)
et m/e = 261 et 263, correspondant à 1'incorporation des deux isotopes du
brome. Un spectromètre de plus haute résolution, cependant, a permis de re
lever des fragments d'intensité beaucoup plus petite que celle des autres
pics, ayant des valeurs m/e, nettement supérieures à M+ (environ 560) (voir
spectre de masse, page 52).
D'après certains auteursnous avons pu attribuer les autres
pics m/e du spectre :
2.21 Perte du groupement fonctionnel en position 33, amenant la for
mation de l'ion N-méthyl-4H- pyridinium ponté en 4-8 (m/e = 124).
m/ e =124
2,22 La rupture de la liaison 1-7 du cycle pyrrolidine amène la for
mation de l'ion m/e = 95, par perte d'éthylène ; celui-ci, par perte d'un
atome d'hydrogène, donne l'ion méthyl-pyridinium de masse m/e = 94.
m/e=123 m/e=95 m/e = 94
52
m/e 68
ÇH3
M
uu
83m/e
JVAa^—A/
96 m/e
"6-13CHg
lA W
H3C-N
124 m/e
L
o
H
Incorporation^,H3
de Br
rCHgBr
m/e 2 61 I i m/e 263
ua_ 1
m/e ^560
. AaJUa_____ k_
spectre de masse du -polyester de la pseudo-tropine
53
2.23 La rupture du cycle piperidine en 1-2 (position allylique par
rapport à l'atome d'azote) donne un ion radicalaire qui peut subir trois
types de fragmentation :
2.231 Rupture juxtacyclique, avec rearrangement d'un atome d'hydro
gène, conduisant à l'ion m/e = 82.
"Am/e= 82.
CH3
2.232 Rupture j uxtacyclique homolÿtique. conduisant, à. l'ion- radicalai
re m/e = 83 ; celui-ci pouvant engendrer l'ion m/e = 82, par perte d'un ato
me d'hydrogène.
H-O GG
ch3
m/e = 82
2.233 Rupture homolÿtique de la liaison voisine du carbone condui
sant à l'ion radicalaire m/e = 97 ; celui-ci, par perte d'un hydrogène, peut
donner l'ion m/e = 96 plus stable.'
m/e = 97
CH3
m/e = 96
54
Cette contradiction, entre les mesures osmométriques et les données
spectrales de masse, pouvait être expliquée en assumant l'association des
solvants dans les mesures osmométriques ou que le spectre de masse soit li
mité aux fragments volatiles. Pourtant, la "lactone" pouvait être formée
par cyclisation interne. Cependant, la quaternisation de la pseudo-tropine
O-bromoacétylée intermoléculaire, et par conséquent, non stéréosélective,
ne pouvait pas être totalement exclue. De ce fait, nous ne pouvions donc
tirer aucune conclusion, quant au cours configurationnel de la quaternisa
tion.
2.3 Poursuivant l'étude, afin de déterminer la configuration de l'a
tome d'azote quaternaire de ce sel, nous avons tenté d'étudier celui-ci par
analyse aux rayons X. Malheureusement, les propriétés cristallographiques
non appropriées du sel, n'ont pas permis une étude suffisamment poussée.
Nous avons alors fait analyser aux rayons X, l'acide 13_ obtenu par trai
tement avec l'oxyde d'argent de cette lactone,suivi de l'hydrolyse acide de
la bëtaine. Cet acide est identique à celui, obtenu apres les mêmes traite
ments du produit majeur de quaternisation directe de la pseudo-tropine avec
le bromoacêtate d'éthyle (spectres RMN de comparaison, page 55).
L'étude aux rayons X de cet acide a été faite par le professeur CHAS-
TAIN, sur le bromure de N-carboxyméthyl ;ydroxy-3|3 tropanium, sous forme
de sel de sodium obtenu à partir de la bétaine, résultant de la lactone. Cet
hydrate, dont les données RX sont présentées dans la partie expérimentale,
montre un groupement N-CH^ axial, indiquant, de ce fait, que la N-éthoxycar-
bonylméthylation de la pseudo-tropine est équatoriale.
C'était, par conséquent, une erreur, pour des assignations configura-
produit d'hydrolyse du
polyester de
la pseudo-tropine
N-CHg
+ CH
N-CH3
ppm
56
tionnelles, de se baser sur cette "pseudo-lactone" (en réalité, un polyester
linéaire) : c'est pourquoi, nous avons dû corriger les conclusions récentes
(j 29 130)tirées de la structure olide ’ et réaffirmer les assignations origi
nales, basées sur la quaternisation directe et inverse de la pseudo-tropine.
Nous avons alors pu tenter une corrélation chimique entre le sel de
N-éthoxycarbonylméthyl tropinium (4) avec l'éthobromure de tropine (8_) et
son N-stéréoisomêre 9 d'une part, et le dérivé L3 de la pseudo-tropine, d'au
tre part (celui-ci pouvant servir à présent de référence sûre).
CHAPITRE IV
MISE AU POINT A LA SUITE DE LA POLEMIQUE AVEC
MC KENNA ET SES COLLABORATEURS
1. Corrélations entre les dérivés des N-alcoxycarbonylméthylation, N-
hydroxyéthylation, N-chloroéthylation et N-éthylation de la tropinè et de
N-méthylatlon de la N-éthyl nortropine.
Le schéma général de la corrélation est présenté dans la figure 10,
page 58.
1.1 Le produit majeur 4_ de quaternisation directe de la tropine
(18)avec 1'iodoacétate d'éthyle conduit, après réduction par le borohydrure
de calcium, au dérivé hydroxyêthylé de la tropine 5_ (N-CH^ ô = 3.18 ppm).
A ce stade, il a fallu utiliser un petit détour : protection de 1'hydroxyle
en 3 a, par un groupe acétoxy, avant d'échanger 1'hydroxyle du groupe hy-
droxy-2 éthyle par le chlore. Ainsi, la quaternisation directe de la tropi
ne O-acétylée (18 ' ) avec le bromo-1 hydroxy-2 éthane conduit au bromure de
N^-hydroxyéthyl acétoxy-3a tropanium (6). Ce produit majeur quaternaire, par
ICOLTl
+ CH3
^ Ca(BH4)2COpCp H R K—L-T-x I
^ H
+ CH3HqC-n
X'
-£> CHpOH I o-hy'drolyse
H
HgC-N^^ Br"
CHgOH ^
OH( =5) X= I (5') X=Br
IC HgOOgOg H5
AcgO . H3CX
BrOHgOHgOH
BrCHpCH2CI
H-N V
f erricyanure
depotassium C2H5 Br
L
P >H
(11) °H
1) O2H5 Br / DMF
2) K2OO3
HsC2-^\_0H3Br
H3O-N
P2H5
OH
( 8)
fig.10-Corrélations des
N-alkylatiohs de la tropi ne
(10) (9)
59
hydrolyse acide, conduit au bromure de N^-(hydroxy-2 ëthyl) hydroxy-3a tro-
panium (51) (N-CH^ 6 = 3.18 ppm), identique à celui obtenu par réduction de
1'ester-sel 4_ . La substitution, par le chlorure de thionyle, de 1'hydroxy-
le primaire du dérive 6_ conduit au bromure de N^-(chloro-2 éthyl) acétoxy-
3a tropanium (J) (N-CH^ 5 = 3.20 ppm), absolument identique au produit majeur
de quaternisation de l'acétoxy-3a tropane (181) par le bromo-1 chloro-2 etha
ne. L'hydrogénation catalytique, par le Ni Raney, de ce dérivé chloroéthylé 7
donne l'éthobromure de tropine (8) (N-CI1^ ô = 3.01 ppm ; N-CH^ ô = 3.34 ppm) ,
qui s'est révélé identique au produit majeur de la quaternisation directe de
la tropine avec le bromure d'éthyle. De ces résultats, nous pouvons conclure :
- puisque chacune de ces étapes de la corrélation procède sans change
ment de stéréochimie, sur l'atome d'azote, la stéréochimie de l'atome d'azo
te, dans 1'éthobromure de tropine (8) est la même que celle du dérivé alcoxy-
carbonylméthylë de la tropine 4_ de départ.
- le cours stérique préférentiel de la N-alcoxycarbonylméthylation, de
la N-hydroxyéthylation, de la N-chloroéthylation, de la N-éthylation de la
tropine est le même.
1.2 D'autre part, la quaternisation inverse de la nortropine (11) (ob
tenue par déméthylation de la tropine par le ferricyanure de potas sium/)
c'est-à-dire la N-éthylation de la nortropine, suivie de la quaternisation
de la N-éthyl nortropine (10) par le bromure de méthyle, conduit au mëthobro-
mure de N-éthyl nortropine (9) (N-CÏÏ^ S = 2.975 ppm ; N-CH^ S = 3.42 ppm),
différent du méthobromure de tropine (8), tant par son point de fusion que
par ses données spectrales RMN. Ces faits indiquent que la stéréochimie de
l'éthobromure 8_ est différente de celle du méthobromure 9_ , confirmant ce
qui avait été établi par FODOR: ±a configuration de l'atome d'azote,
60
dans un sel quaternaire, dépend de l'ordre de substitution et d'addition
sur le groupe secondaire aminé et sur l'amine tertiaire respectivement. Les
spectres de comparaison sont présentés page 61.
1.3 L'analyse aux rayons X, faite antérieurement par MAC GILLAVRY et
F0D0R^^\ du méthobromure _9, indique que le groupe N-méthyle est équatorial
et le N-éthyle est axial, montrant par là, que la quaternisation de la tro-
pine, par des agents quaternisants électrophiles, se fait équatorialement.
L'analyse aux rayons X, faite récemment, sur l'éthobromure 8_ indique
que le N-méthyle est axial, confirmant le cours équatorial de l'éthyla
tion du tropanol-3a. Dans tous nos travaux récents, utilisant les bromures,
plutôt que les lodures, nous avons trouvé une sélectivité beaucoup plus pro
noncée (par ex. : le méthobromure de N-éthyl nortropine est beaucoup plus
pur que ne l'était l'iodure obtenu par FODOR et MAC GILLAVRY^^ qui avait
nécessité plusieurs recristallisations. Pour les analyses aux rayons X, l'a-
nion iodure a été échangé par 1'anion bromure).
Les données spectrales RX de ces deux produits sont présentées dans la
partie expérimentale.
De toutes ces études, nous avons conclu, que, pour la tropine :
- la quaternisation a un cours stérique équatorial préférentiel.
- le cours stérique de la quaternisation ne dépend pas du caractère
chimique de l'agent quaternisant : celui-ci influence seulement le rapport
des deux N-stéréoisomères (variation peu importante).
- la stéréochimie, des sels quaternaires N-épimêres dépend de l’ordre
d'alkylation sur l'atome d'azote.
- les bromures d'alkyle et les bromoacêtates d'allcyle réagissent avec
quat. inverse
N-CH
N-CH^
I30.6cps produit d'hydrogénolyse
du dérivé chloroéthylé'
N-CH
N-CH
/CH3 Br
quat. directe
3 «'t/XvY'
3.0 2.0 1.0
62
une stéréosélectivité plus marquée que celle des iodures ou des iodoacétates
d'alkyle.
plus élevé est équatorial) s'avérerait donc exacte : le signal N-méthyle
axial étant le plus déblindé. Cependant, il ne faut pas généraliser cette
donnée empirique. Il faut tenir compte des effets de déblindage, dus à l'a-
nisotropie magnétique de certains groupes, tels : OH, Cl ...
Par exemple, le sel d'(hydroxy-2 éthyl) acétoxy-3a tropanium 6. , lors
de sa conversion en sel de (chloro-2 éthyl) acétoxy-3a tropanium 7_ , présen
te une inversion de la position des signaux correspondant aux groupes N-më-
thyies : le N-méthyle axial du produit majeur résonne à champ plus élevé.
Puisque la chloro-2 éthylation de l'acëtoxy-3a tropane donne le même produit
majeur, il n'y a pas d.'inversion, sur l'azote, lors..de la réaction. L'élimina
tion. du chlore du sel quaternaire 7_, donnant le sel 8_, par hydrogénolyse, a-
boutit, de nouveau, à des produits dont les déplacements chimiques des grou
pes N-rnéthyles sont inversés ; prouvant que l'atome de chlore a un effet ex
ceptionnel (voir partie expérimentale).
La figure ci-dessous représente la stéréochimie du groupe chloro-2 é-
thyle dans les configurations axiale et équatoriale, ainsi que les différen
tes interactions existant dans la molécule.
Cl—C Hg
(a) (b)
63
Les hydrogènes 2g et 46 repoussent le groupement chlorométhyle axial
(b) trop volumineux ; celui-ci, par 1'anisotropie magnétique de l'atome de
chlore, entraîne un déblindage important pour le groupe N-méthyle équatorial.
Dans le cas où le groupement chlorométhyle possède la configuration équato
riale, il n'y a pas d'interaction entre l'atome de chlore et le groupe li
mé thyle trop éloigné. Ici, par conséquent, la compression stérique (effet
secondaire) joue un role très important dans les déplacements chimiques.
(97 119 120)De ce fait, l'analogie avec les carbocyclesx * ’ était incor
recte bien que valable pour les hétérocycles .
1.4 Le découplage des deux N-stêréoisomères nous a permis de déter
miner, avec précision, la position des signaux des groupements N-mëthylènes
(voir partie expérimentale). Nous notons que le groupe N-méthylène du mëtho-
bromure 9_ résonne à champ plus bas que celui de l'éthobromure 8_, ce qui con
corde bien avec l'attribution des signaux N-méthyles.
Les spectres de découplage sont présentés aux pages 64 et 65.
2. Corrélations entre les dérivés de N-alcoxycarbonylmëthylation de la
tropine, de la pseudo-tropine, de la tropinone et du tropane.
La corrélation chimique précédente a montré que la quaternisation di
recte de la tropine est préférentiellement équatoriale. Ce n'est que récem
ment que nous avons pu rejeter de façon absolue la formation d'un olide
par quaternisation interne de la pseudo-tropine. Aussi, au moment où nous a-
vons terminé la précédente corrélation, il y avait contradiction entre le
fait que la quaternisation directe de la tropine était équatoriale et celle
de la pseudo-tropine semblait être axiale en se référant à 1'olide (en rêa-
64
N-CH
N-CH
3,0 2.0 1.0
65
N-OH3
1 SOcps +/O2H5 6r
3.0 2.0 1.0 o
66
lité un polyester d'ammonium) ; à moins que la tropine et la pseudo-tropine
n'aient réagi suivant un cours stérique différent, lors de la quaternisation.
Dans le but de prouver ou rejeter cette solution, on a essayé de relier entre
elles 1'alkylation des deux tropanols (tropine et pseudo-tropine) via la cé-
tone (tropinone).
Plus tard, les analyses aux rayons X de DE LA CAMP et BOTUNI^^) Gnt
éliminé cette contradiction (voir plus loin).
Le schéma général de cette nouvelle corrélation est présentée dans la
figure 11, page 67.
La tropinone (22) , obtenue par oxydation cbromique de la tropine^^)
ou par une méthode moderneutilisant le diméthoxy dihydrofurane^^’ 150)
comme produit de départ de la synthèse totale de CLAUSON-KAAS, donne par
quaternisation directe avec le bromoacétate d'éthyle, un sel quaternaire ma
jeur 21_ (N-CH^ ô = 3.54 ppm ; N-CKL, ô =4.37 ppm) .
Nous procédons alors à la réduction de ce sel quaternaire de trois fa
çons différentes :
2.1 L'hydrogénation catalytique d'ADAMS (oxyde de platine) donne le
composé 4J_ (N-CH^ 6 = 3.26 ppm ; N-CH^ ô = 4.22).
2.2 L'hydrogénation catalytique, avec le Ni Raney, donne un composé
identique au précédent 4' . Ce sel quaternaire 4_^ s'avère identique au
produit majeur, obtenu par quaternisation directe de la tropine avec le bro
moacétate d'éthyle. Ce produit 4J_ est différent du produit majeur de la
quaternisation inverse de la nortropine (11), c'est-à-dire alkylation avec
!r^.
HBr CbO
OH aqueux2) HBr aqueux
H ?C— N
f err i cyanure
pota sstum
sopropanol
(18) OH
Ni RaneyHgO-N
Meerwein - Ponndorff
fig.11 - Correlations entre les derives de N-a!coxycarbony!méthylation
de tropine, pseudo-t-"opine,.tropinone.
68
le bromoacétate d'éthyle, suivi de la quaternisation par le bromure de mé
thyle de la base tertiaire N-alkylée 1_9 (voir figure 12, page 69).
Les spectres BMN de comparaison des produits obtenus par réduction ca
talytique du sel quaternaire 21, produit majeur de la quaternisation de la
tropinone, sont présentés page 70.
Donc, la quaternisation de la cétone et de l'alcool axial a le même
cours stérique préférentiel équatorial.
2.3 Pourtant, il a été plus difficile de trouver une méthode stéréo-
sélective, pour la réduction de la cétone quaternaire ZL, en alcool équato
rial (sel de la pseudo-tropine)'. Après plusieurs essais infructueux, entre
autres avec le borohydrure de sodium^"*^ , les meilleurs résultats ont été
obtenus, en utilisant la méthode de MEERWEIN-PONNDORFF(isopropylate
d'aluminium,‘dans l'isopropanol). Les temps de réaction, étant beaucoup plus
longs, dans ce cas, nous obtenons, essentiellement, le sel de l'alcool équa
torial ; cet alcool étant le plus stable énergétiquement (voir discussion
précédente).
Sous les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF, il résulte un sel quaternai-
-1 -1re, se révélant un ester (IR : 1 735 cm et 1 235 cm ), dont le spectre RMN
présente un doublet centré à ô = 1.28 ppm, pour le groupe C-mêthyle ; l'inté
gration correspond à 6 protons. Il s'agit, par conséquent, d'un ester isopro-
pylique, ce qui est confirmé par les analyses élémentaires. Il y a donc une
transestérification l'or s de la réduction.
De plus, dans le spectre RMN, nous notons l'absence du pseudo-triplet,
aux.environs de "5.0 ppm (caractéristique du proton fixé sur (h en position
69
H
BrCl-^COg R
DM F
H^C-hl
X'
/CHgCOgR
O
OH
R = C2 H5
.. CH3X
acetonitrile
(20') X = Br
(20) X=l
aqueux
Br
(19)
fig.12— Quaternisation inverse de la nortropine.
COoCnhk. |L/,
N-CHg
produit de
Ni Raney ou
PtOg
N-C Hg
quai, inverse
71 -
équatoriale) : ceci semble indiquer qu'il s'agit d'un sel quaternaire de la
pseudo-tropine. Le groupe N-méthyle de cet ester isopropylique 34_ résonne à
ô = 3.09 ppm (produit majeur). Ce signal est beaucoup plus proche de celui
du produit de quaternisation inverse 15_ (N-CH^ 5 = 3.11 ppm), que de celui
du produit de quaternisation directe 12 (N-Cfl^ 5 = 3.40 ppm).
On a alors chauffé l'ester isopropylique, dans l'éthanol, présaturé
avec l'acide bromhydrique. Cette transestérification a donné l'ester éthy
lique dont les données spectrales RMN (triplet pour le groupe C-CH^ centré
à <5 = 1.31 ppm ; N-CH^ ô = 3.11 ppm ; N-CI^ ô = 4.72 ppm) et le point de
fusion indiquent qu'il s'agit du produit 15_ majeur de la quaternisation in
verse de la norpseudo-tropine (16); c'est-à-dire alkylation de la nor-
pseudo-tropine avec le bromoacëtate d'éthyle, suivie de la quaternisation
de la base tertiaire avec le bromure de méthyle.
La comparaison des spectres RMN des dérivés de quaternisations direc
te et inverse de la pseudo-tropine, avec le produit de réduction, sous les
conditions de MEERWEIN-PONNDORFF du dérivé de quaternisation directe de la
tropinone, est présentée page 72.
2.4 Arrivés à ce stade, nous pouvions nous demander si la tropine
est quaternisëe suivant un cours stérique différent de celui de la pseudo-
tropine, ou s'il existe une épimérisation sur l'azote du cycle, antérieure
ment, durant, ou ultérieurement à la réduction ; bien que MC KENNA et ses
collaborateurs aient trouvé des équilibrages, dans quelques cas, avec d'au
tres hétérocycles^0^)110). par exemple, ceux-ci trouvent que l'ion thiophè-
noxyde^^O) enlève plus ou moins sélectivement un des groupes alkyles du sel
quaternaire (voir schéma page 73).
72
N-CHproduit de reduction
elon MEERWEIN-PONNDORFF3.09
N-OH
quat. inverse
ppm
73
.CH
ArS"
3
WEISZ^~^ trouve aussi que quelques bases fortes peuvent déquaterni-
ser ce type de sel quaternaire d1 ammonium. D'autre part, SCHMID et KÀRRER^^
ont trouvé, dans le cas du méthiodure de tropine marqué au C^, un équili
brage à 250° C. Pourtant, le réarrangement sur l'azote, que nous avons trou
vé, semble être dans cette série sans précédent, et seulement limité au cas
des sels quaternaires cé to-ammonium .
3. Problème- de l'inversion sur l'azote des dérivés de- la tropinone
sous les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF.
Nous avons alors étudié la possibilité d'une épimérisation sur l'azote.
Tout d'abord, nous avons essayé 1’épimérisation sur les esters-sels
quaternaires de pseudo-tropinium, sous les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF
(voir figure 13, page 74).»
L'épimérisation est suivie par analyse RMN. En partant du produit ma
jeur de quaternisation directe 12_ de la pseudo-tropine avec le bromoacétate
d'éthyle (N-CH^ ô = 3.40 ppm), nous notons, après quelques heures, 1'appari
tion d'un second signal à 3.09 ppm, correspondant au N-épimère 15_. Cependant,
même après un temps suffisamment long, l'équilibrage entre les deux N-êpimè-
res n'est que partiel (9:1). Puisque les composés 12_ et 15_ s'équilibrent len
tement sous les conditions comparables à celles de MEERWEIN-PONNDOREF, il
%CH3H gC— N\
CO2C2H5L
Br' '6
( 21)
ZAl (Q-t Bu)3
ter .butanol
CH2CO2C2H5
Br
+ CH3.
H2C-iyC62C2H5
Br"
AKO-tBu)3
H
H3C—NCH2CO2C2H5
.QH ter-butanol" -OH."H
(12) (15)
fig. 13_ Equilibrages sous les conditions de
MEE.RWEIN - PONNDORFF
75
semble donc que 1'épimérisation se fasse avant ou pendant la réduction, pro
bablement via l’oxydation en cétone. çe rearrangement des alcools
quaternisés parait beaucoup trop lent, en effet, pour rendre compte du haut
rendement en produit de "quaternisation inverse", obtenu, par suite de l'a
nomalie, lors de la réduction de MEERWEIN-PONNDORFF. Les spectres RMN de cet
équilibrage sont présentés page 76.
3.1 Dans le but de poursuivre cette étude, nous avons préparé le pro
duit de quaternisation inverse de la nortropine (32), pour laquelle, nous
avons trouvé une nouvelle synthèse. Le schéma représentant cette nou
velle synthèse se trouve page 77 ; celui représentant la quaternisation in
verse de la nortropinone, page 78,(figures 14 et 15) .
La nortropinone (221) avait été préparée, la première fois, par WILL-
STATTER^^^^) (déméthylation par oxydation de la tropinone (22)) ; plus ré
cemment, par BEYERMAN et ses collaborateurs utilisant la synthèse de
ROBINSON (condensation de l'aldéhyde succinique avec l'ammoniaque et l'acide
oxo-3 glutarique), une réaction similaire à la réaction de PETRENKO-KRIST-
CHENKO^’*^; mais les rendements étaient loin d'être satisfaisants.
La N-cyano nortropinone (23) , obtenue par dégradation de von BRAUN
(pour les détails sur le mécanisme, voir chapitre IX), a été hydrolysëe, en
(59)deux étapes, selon la méthode de NICKON et FIESERX
La N-carbamyl nortropinone (27 1 ), obtenue dans la première étape, a
été hydrolysëe et décarboxylée en nortropinone (22'), soit par le nitrite
de sodium, soit en milieu acide (HCl aqueux). Nous pourrions également uti
liser la méthode de DONETTI^^) dans laquelle la O-méthyl isourée est l'in
termédiaire. Le schéma général est présenté en page 79.
(
4-.O 3.0
vV--/'/
2.0
OH
i o
77
HsCO-^O- OOH3
H3C-N.
NC-N
Br'
o-
OOOH HOII aqueuxGHz V
0=0 + H2N C M3 + fH2-OHp| ^
0H2
OOOH
OHC OHO
H3ON<CH3 Br'
• -hN
KBr
(2(5)N
Br (25)
HpNOO-N^
\\ HgSC^conc. HSQ4
CH3COOH. ^27), &
-DHCI 2N
2)KgC03
H2NOC-^l
(273 (300 (223
fig-14-Synthèse de la
nortr opinoneH—N
OHO
!
00
D3O
Br "
-Ni
HZX
KgCO^D3C—N
-O
O
(37)0CDsBr
-DM F
H 2 C—NBr CH 2 CO2CH3 CO2CH3
Br
\\O
(371
H-NBrCH2CQ2 R
DMF
+ HH2C-N\
Br™
-o -
(22')
BrCDgCOgCH^
DMF
CO2R
(33')
(39)
K2CO3
%
R = C2H5R= CH3
0
o
(42)
H2C-N\
CO 2 Rr
o( 33) R= C2H5
(40) R=CH3
R'x/CH3CN •
V
+K ,/R-N\
PCH2CO2R
X
PO
(3bj X = l R.= C2H5 RLCD3
- (3 6 ) X = Br R= C2H5 R = CD3
(3g) X =Br.R=R'=CH3
(41 ) X =Br R=CH3 R"=CD3
(32 ) X = Br R =C2 Hg R'= CH3
79
R,y
La aortropinone (22 ') a été purifiée par distillation et caractérisée
par le dérivé bispipéronylidëne _30, caractéristique (condensation de la cé-
tone avec le pipéronal (31) ^
3.2 La nortropinone (22') a été alkylée suivant la méthode habituelle
par le bromoacétate d'éthyle ; la base tertiaire N-alcoylëe a été quaternisée
par le bromure de méthyle. Ce sel quaternaire 32_, obtenu par la quaternisation
inverse de la nortropinone, présente, dans la RMN, un groupe N-méthyle ré
sonnant à S — 3.34 ppm (N-CH^ 5 = 4.77 ppm). Il faut noter que la réduction,
suivant les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF, du produit de quaternisation
inverse 3j2 (N-CH^ ô = 3.34 ppm) donne un produit de réduction (sel de pseudo-
tropinium), identique (N-CH^ ô = 3.09 ppm) à celui obtenu lors de la réduc
tion du produit de quaternisation directe _21 de la tropinone, dans les mêmes
conditions.
3.3 Nous avons ensuite dissout la cétone quaternaire 21, produit ma
jeur (N-CH^ ô = 3.54 ppm) de quaternisation directe de la tropinone avec le
bromoacétate d'éthyle, dans le terbutanol et nous l'avons traitée par le ter-
butylate d'aluminium, ne donnant ainsi aucune chance à la réduction (voir mé
canisme décrit antérieurement), tandis que nous assurons les conditions pour
1'épimérisation. En effet, la réduction de MEERWEIN-PONNDORFF nécessite la
présence d'un hydrogène en a du groupement alçoolate, ce qui est exclu dans
Rx
R'/'N-CN KCN
OH3OH-£>
R^
N H
0-0 CH 3OHiOOOH
glacialO
80
le terbutylate d'aluminium. Nous avons suivi, comme précédemment, l'épiméri
sation par analyse RMN. Nous notons, après quelques heures, l'apparition
d'un nouveau singulet (N-CH^ <5 = 3.36 ppm) (voir spectres, page 81), corres
pondant au N-épimère 32, dans une proportion de 60:40 après 72 heures. De
même, des essais d'épimérisation, avec le dérivé 32, ont donné des résultats
similaires. De ces études, nous pouvons déduire :
- l'épimérisation se produit avant la réduction de la cétone en alcool.
- la réduction donne un mélange, dont le produit de quaternisation in
verse de la pseudo-tropine a été isolé.
- la réduction catalytique où il n'y a pas de chance d'isomérisation
donne le sel quaternaire obtenu par quaternisation directe de la tropine.
- la tropine et la tropinone ont le même cours stérique préférentiel
lement équatorial.
3.4 Entre autres, nous avons transformé l'ester 15, obtenu par qua
ternisation inverse (produit majeur) de la pseudo-tropine, en acide ; celui-
ci est identique à celui obtenu à partir de l'ester 15, résultant de la ré
duction de MEERWEIN-PONNDORFF des produits de quaternisation directe 21_ et
inverse _32_ de la tropinone et de la nortropinone.
3.5 Etude du mécanisme de l'épimérisation sur l'azote quaternaire des
dérivés de la tropinone.
Dans le but de faciliter des études cinétiques plus précises, nous a-
vons été amenés à trouver un solvant, dans lequel peut se faire également
l'épimérisation ; les sels quaternaires étant peu solubles dans le terbuta-
nol. Nous avons utilisé le diméthyl sulfoxyde, très bon solvant de ces sels
quaternaires et du terbutylate d'aluminium, dans lequel l'épimérisation a
r4CO
OCHg
+ CH
COgCH
N-CHg4.78 N-CH'3 cc(-
I N-Cax.
-4 'C> 3 -'«O s O
82
lieu, avec une vitesse appréciable. Nous avons pu ainsi entreprendre des
études, directement dans le tube RMN, pour cette épimérisation, utilisant
le dimethyl.- sulfoxyde-d^, comme solvant, en présence de terbutylate d'alu
minium .
Nous avons alors suggéré trois mécanismes possibles pour cette épimé
risation :
3.51 Une réaction de double transquaternisation.
3.52 La seconde possibilité serait la quaternisation par ouverture
du cycle : une réaction de type rétro-MICHAEL, donnant naissance à la N,N-
dialkylamino cycloheptènone, une amine tertiaire 8v% qui peut permettre une
libre rotation autour de la liaison C —N et ensuite, cycliser, conduisant
soit au produit de départ, soit à son N-épimëre (mécanisme proposé, après
communication privée du Dr V.J. TRAYNELIS de 1'Université West-Virginia).
3.53 La troisième possibilité pourrait inclure une sorte d'état de
transition cyclique, entre les deux substituants de l'azote du cycle. Celui-
ci pourrait être unespiro-azétidinone 84_. Ce dernier pourrait donner nais
sance, par clivage par l'alcool nucleophile, à l'un ou l'autre des deux N-
épimères.
Notre hypothèse, concernant ce réarrangement nouveau, s'il existe, est
la possibilité d'un équilibre entre les deux carbanions isomères 85_ et 83,
où le moins stable (et de ce fait, le plus réactif) N-ylide, réagirait pour
donner une azétidine 84, ayant un carbone tetragonal attaché à un groupement
méthoxy et à 0 .
83
H gC—N/CH3
co2ch3
Br"
'-N/CH3
«C.rr^
(2f)
%
/HgC
"7 CO 2 C H 2 jjsKjaas^^
xo
(82)
' H^O-N+ /OH2 OO2OH2
VO
(38)
Br
|\
-H
\J
0 + CH 3HC-N /
(85)O
/ Cch2H2C-Nz
22223^
b(84)
X
0
C-OOH3
H 2 C—N+ OH2
(83)
"o
fig.16 -Mécanismes proposée pour la N-épimerisation.
84
3.54 Discussion des possibilités de l'un ou l'autre de ces mécanismes.
- La réaction de double transquaternisation est invraisemblable, puis
que dans le milieu réactionnel, il n'y a aucun fort nucléophile présent.
Les mécanismes"proposés pour la N-épimérisation sont présentés dans
la figure 16, page 83.
- Le second mécanisme incluant une élimination du type HOFMANN, suivie
d'une addition de MICHAEL, semble tout à fait raisonnable, puisqu'il existe
(222 223)quelques exemples connusV ’ pour une addition de MICHAEL à une amine
tertiaire, conduisant à un sel quaternaire d'ammonium.
Ce mécanisme a récemment été proposé par BOTTINI, CAL et leurs collabo-
rateurs^^^ qui ont trouvé un équilibrage similaire pour les dérivés N-mé-
thyl N-éthyl tropinonium dans l'eau deutërëe sous l'action de la pyridine :
pour ces dérivés le troisième mécanisme n'a pas de raison d’être.
- Pour le troisième mécanisme proposé, nous avons trouvé que dans le
cas des esters inéthyliques et éthyliques, le groupe ester du produit de dé
part se conserve dans sa totalité. Cependant, dans un plus grand excès de
terbutanol, il est difficile de prévoir si une distribution entre les esters
méthyliques ou éthyliques et terbutyliques n existe pas.
On pourrait émettre une objection^"*"^"^, à priori, à ce dernier mécanis
me : il y a une grande différence de vitesse dans 1'épimérisation de la céto-
ne quaternisêe par rapport à celle du dérivé du tropanol-3$. Ceci serait plus
consistant, avec le fait, qu'une amino-cétone quaternisêe subit une élimination
85
du type HOFMANN, avec une plus grande facilité qu'avec un amino-alcool
(voir les résultats de BOTTINI et GAL^^).
Pourtant, des effets conformationnels peuvent également intervenir,
puisque la forme chaise du cycle piperidine dans la tropinone, est certai
nement beaucoup plus aplatie que dans la pseudo-tropine, quoique le bromure
de N^-carboxyméthyl pseudo-tropinium (13) et d'autres tropanols montrent
des constantes de couplage, indiquant l'angle dièdre H^— H^ plus grand que
dans la forme chaise normale du cycle piperidine. Un autre facteur,
peut être la formation d'un pont hydrogène entre le carbonyle partiellement
énolisé et le substituant axial sur l'azote, qui peut stabiliser le groupe
le plus volumineux, mais peut aussi agir comme un facteur de répulsion. Les
données spectrales IR et RMN indiquent une sorte d'énolisation, sans prouver,
cependant, 1'évidence d'une liaison hydrogène.
3.6 Des essais préliminaires, tentés avec les dérivés partiellement
deutérés de la tropinone, sembleraient militer en faveur du troisième méca
nisme. En effet, l'équilibrage dans le terbutanol, en présence de terbutyla-
te d'aluminium, avec les deux N-épimères de la tropinone 41_ et 42, a donné
des résultats en ce sens. J^a réaction d'épimérisation a été suivie par ana
lyse RMN. Il apparait un nouveau signal N-méthyle à 200 Hz (3.36 ppm), dans
un cas, et un autre nouveau signal N-méthyle, dans le second cas, à 215 Hz
(3.59 ppm), aux positions exactes des deux dérivés 21 ' et 38_, ayant les grou
pes N-mêthyles non deutérés (voir spectres pages 86 et 87). Dans le but d'é
liminer la superposition du signal correspondant au N-méthylène et celui cor
respondant au méthylène de la fonction ester, nous avons utilisé les esters
méthyliques au lieu des esters éthyliques. Il faut noter que l'apparition du
nouveau signal N-méthyle se fait aux dépens des protons méthylènes.
+ /CD
N-CHg
pprri 5-0 4.0- 3.0 2.0
87
0-0 H g
3.86
A-\>
N-CHg
4.44
O CH^
3.86
D 3C-N/CHgCOgCH^
FKlu
quat. inverse
WO
Br~
4*
DsC-^
m
Br
N-CH2
1
Pm5.0 4.0 3.0 2.0
88
Ces derniers résultats ne nous permettent pas d'écarter le mécanismei
comportant un intermédiaire du type spiro-azétidinone-3.
3.7 Dans notre laboratoire, nous travaillons actuellement à la syn
thèse de ce spiro-azétidinone-3, dont nous n'avons relevé que trois dérivés
/h «a -t / r ^dans la littérature à ce jour^ . Nous étudierons alors son comporte
ment dans les conditions de la réaction de MEERWEIN-PONNDORFF. De cette é-
tude et des études cinétiques (analyses RMN 100 MHz) avec les six dérivés
partiellement deuterés 43, 4_2, 43, 43 ', 44, 44 1,( dont les données RMN sont
présentées dans le tableau page 89), qui seront faites par le Dr MANDAVA,
nous pourrons confirmer ou infirmer ce mécanisme.
Tout de même, à présent, la suggestion du Dr TRAYNELIS^^2)^ aussi
confirmée dans le cas de 1'éthobromure de la tropinone par le Professeur
BOTTINI^^) donne une préférence à la seconde hypothèse.
4. Corrélations entre les dérivés de N-alcoxycarbonylméthylation de
la tropine, de la pseudo-tropine et du tropane avec ceux du dihydroxy-3a,6g
tropane de configuration absolue connue.
Pour supprimer les derniers doutes concernant le cours stérique de la
quaternisation des tropânes, nous avons établi une relation entre les dérivés
quaternaires de la tropine et ceux de la pseudo-tropine, avec ceux du dihy-
droxy-3d,6$ tropane, de configuration absolue connue, sans ambiguité. Les
figures 17 et 18, pages 90 et 91, représentent 1'ensemble de ces corrélations
4.1 Le dihydroxy-3ct,68 tropane (49) (^0,167) D^tenu par réduction ca
talytique (oxyde de platine) du hydroxy-68 oxo-3 tropane (48) : ce dernier
9
DONNEES SPECTRALES RMN - 6 en ppm - DgO comme solvant - DERIVES DE TBOPINONE
N-CHg' O-CH - N-CH,
Quaternisation directe
' /CHg
H2C-I|v —^
COgOH^
Br' V I
3.59 (s) 3.83 (s) 4.44 (s)
Quaternisation directe
^H3
d2c~N\COg C 1
Br- v t3.56 (s)
Ÿ
3.84 (s) /
Quaternisation directe
♦ £D3HgC-Nx
COgCH^ j
Br" V X/ 3.83 (s) 4.35 (s)
Quaternisation inverse
XCH2C°2CH3
l-^C-Nx^
Br' &
3.36 (s) 3.83 (s) 4.78 (s)
Quaternisation im/erse
cd2co2ch3
Br U &
3.35 (s) 3.85 (s) /
Quaternisation inverse
r ch2co2ch3 DsC-N\
' l 1 1
- PBr ^ &
/ 3.83 (s) 4.73 (s)
90
BrOHgOOpOHi
H acetonitrile
+ CHq HgO-N<.
0=(2
\O
o-
/OH
■H
(52)
HpC-N /
OOpR
HO
Br
HOH
(50)
produit majeur
R = CH-3
+■ C Ho COpRH3C-^\ Br-
HOH
OH. (50')
produit mineur.
fig. 17 _ Stéréochimie de la quaternisation directe
du dihydroxy_3(K, 6p tropane
91
H3c-ri
-O ■
BrCHgCOgCH^
9O
+ CHo
COgR
.64)Br
(65)
-CH
COgCHg
Br~
(47)
3
H
A
Hg/
Ni Raney
K2CO3
HgC-N/H2C—N/
CH3 /
OO2OH3 Wooe?
H gC-Nll
résine (Cl ) COOH—______ _______ ____o r-—
CH3Cl
H-
(50)X
-Cl
Cl
(55)
HH—tr |_|
(56)
-Cl
fig.18 _ Désoxydation, des sels quaternaires de la tropine,de la
pseudo-tropine . du dihydroxy-tropane
92
provient de la synthèse totale de ROBINSON^"^^ , condensation de 1 'aldehyde
malique, avec la méthylamine et l'acide oxo-3 glutarique.
Nous pouvons encore 1'obtenir par réduction catalytique sur le Ni de Ra
ney, de la scopolamine (57) 171) . suLvie l'hydrolyse acide d'après
la méthode de FODOR et KOVACS. La (-)scopolamine est le S (-) tropoyl-
oxy-3a époxy-63,73 tropane d'après la convention de CAHN-INGOLD-PRELOG^"*"'^ .
Cette seconde méthode donne un rendement plus faible en dihydroxy-3ct,63 tro
pane, puisque, lors de la réduction de la scopolamine, il se forme simultané
ment en grande quantité le tropanol-3a qui résulte de la désoxygénation' tota
le. (voir figure 19, page 93).
(173La configuration absolue de ce tropane a été établie, antérieurement
par corrélation de la (+)méthoxy-63 tropinone avec le (-)dihydroxy-3a,63 tro
pane ou (-)valérine d'une part et la dégradation complète de la même cétone
en acide (-)méthoxy succinique de configuration S_ d'autre part. D'après la
convention de CAHN-INGOLD-PRELOG > ce serait donc le dihydroxy-3S,6S
tropane.
4.2 Le dihydroxy-3ct,63 tropane donne un produit majeur de quaternisa
tion ,5£ (N-CIi^ <5 — 3.31 ppm ; N-CH^ 5 = 4.63 ppm) par le bromoacétate de
méthyle, dont le N-mëthyle est axial, puisque, par chauffage, ce sel donne
une lactone .52 (N-CH^ 6 = 3.35 ppm ; N-CH^ ô = 4.78 ppm) . Cette lactone 5_2
indique que le groupe N-méthoxycarbonylmêthyle est cis par rapport à l'hy-
droxyle fixé en C, sur le cycle pyrrolidine (résultats concordant avec ceux
antérieurs de FODOR et ses collaborateurs(66b))^
Nous notons que la sélectivité est plus marquée (92 %) dans le cas des
bromures d'alkyles que dans celui des iodures. Ce produit peut donc servir
93
I HCl aq.
CHgCHO
HO- CH- CHO
COOH
ch2
+ H2NCH3 + C-O
CH2
COOH
H3C-N
-o
HO
H2= I ----=-C>\\ PtOg HoJ^ T-H
OH(48)O
(49)
K2CO3 aq.
H3C-N
HO
H Br
H
-r J~jH30-N<
rf
Br"
H
(59)
Hg +
Ni Raney
(60) (61)OH
OR
(57)
R -CO-CH-C6H5 CHgOH
H3C-+ H Br'
1) HBr aq. H3O-N
-o2) K2CO3 aq H
(113)OH
fig. 19- Syntheses du dihydroxy-3^, trooan e
94
de référence certaine pour la suite de la corrélation. Un fait important
est à noter cependant. Le groupe N-méthyle du produit majeur (N-méthyle
axial) résonne à champ plus élevé que celui du produit mineur. La proxi
mité de l'hydroxyle en position 6 $, sur le cycle pyrrolidine entraîne
pour le groupe N-méthyle équatorial (produit mineur) un déblindage plus
important que ne l'est celui du méthyle axial dans les tropanes en géné
ral.
4.3 II faut alors comparer les dérivés de N-méthoxycarbonylmé-
thylation de la tropine et de la pseudo-tropine, avec le produit majeur de
la quaternisation directe du dihydroxy-3a,63 tropane. Pour ce faire, nous
avons pensé transformer ces trois sels quaternaires 46_, 47_, _50 en un sel
quaternaire du tropane 63, afin de supprimer les déblindages possibles sur
le groupe N-méthyle, dus aux hydroxyles en position 3 et 6, lors de la com
paraison. Pour éviter des confusions, nous avons recristallisé plusieurs
fois les produits de départ, afin de n'avoir qu'un seul isomère, et ainsi
éviter d'autres polémiques.
4.31 Nous avons pensé appliquer la méthode antérieure de FODOR
et ses collaborateurs178)^ au ge]_ quaternaire 50 du dihydroxy-tropane,
pour le transformer en dérivé de la tropine ; puisque cette méthode donnait
de bons résultats avec la base tertiaire : transformation du dihydroxy-3a,
(19)63 tropane en oxydo-3a,6d tropane par l'anhydride de l'acide paratoluè-
ne sulfonique par éthérification intra-moléculaire ; rupture de l'éther cy
clique par le bromure d'acétyle^^^ ; réduction catalytique sur le Ni Raney
conduisant à la tropine. La méthode est résumée page suivante.
Malheureusement, dans la première étape, nous obtenons la lactone du
dihydroxy-3a,68 tropane, caractérisée par les données spectrales IR et RMN.
95
Ts20H3C-ni
o
HO H — H
AcBr
OH
Hg Ni RaneyH3C
Br H
OAc
Il a fallu abandonner cette méthode pourtant élégante.
4.32 Nous avons pensé transformer les trois dérivés quaternaires hy-
droxylés 46_, 47_, 5g en dérivé du tropana gg via les dérivés chlorés 53, 54,
55. La substitution des hydroxyles par le chlore a été ensuite entreprise.
Lors de la substitution, nous avons obtenu les meilleurs résultats, en uti
lisant le chlorure de thionyle dans 1'acétonitrile comme solvant et la dimé-
thylformamide^"^"0 comme catalyseur.
4.321 Pour le dérivé de la tropine 4g, la réaction marche à tempéra
ture ambiante, tandis que dans le cas du dérivé de la pseudo-tropine 47, le
chauffage à 80° C est nécessaire. Dans les deux cas, nous obtenons le dérivé
chloré attendu, c'est-à-dire le chlore en position 33 pour la tropine, et le
chlore en position 3a pour la pseudo-tropine ; il a en effet été montré chi
miquement qu’une inversion de configuration avait lieu au cours de la substi
tution nucléophile(180-182)
96
LE FEVRE^^^ a étudié, par RMN, les dérivés chlorés de la tropine et
de son hydrobromure et les a comparés avec la tropine et 1'hydrobromure de
tropine. Pour la tropine, le proton H^ se présente comme un pseudo-triplet',
dont la largeur à la base est 16.8 Hz et la demi-largeur 9.8 Hz, valeurs
très voisines de celles obtenues pour le proton H^ (démontré être équato
rial), dans le méthyl-1 diphényl-2,6 hydroxy-4 pipéridine. Ainsi, le
proton H^ serait équatorial. En outre, celui-ci peut être considéré, comme
la partie X d'un système ABX, dont la distance entre les lignes terminales
serait 2 (J + J ). Comme cette distance est, de beaucoup inférieure à 20
Hz, dans le cas de la tropine, on ne peut donc avoir de couplage trans
(Jl80° — 10 Hz environ d'après 1'équation de KARPLUS ^).
Dans le dérivé halogëné, en position 3, 1'élargissement des signaux
du proton H^ (largeur à la base : 34 Hz ; demi-largeur : 28 Hz) indique que
le proton H^ est axial (le couplage trans est possible dans ce cas).
Le tableau de la page 97 indique les valeurs relevées sur les spec
tres RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant pour les dérivés chlorés
par comparaison avec les dérivés hydroxylés.
4.322 Dans le cas du dérivé quaternaire du dihydroxy-3a,6B tropane 50,
nous obtenons le dérivé dichloré 55. Les anions bromure ont été échangés en a
nions chlorure sur résine échangeuse d'ions. Pendant cette opération, la fone
97
Demi-largeur.(Hz)Largeur de
la base (Hz)
Bromure de N^-méthoxycarbonyl- méthyl hydroxy-3a tropanium 9.4 16.2
Bromure de N^-méthoxycarbonyl-méthyl chloro-33 tropanium 20.2 28.8
Bromure de N^-mëthoxycarbonyl-méthyl hydroxy-38 tropanium 18.8 27.5
Bromure de N^-méthoxycarbonyl-méthyl chloro-3a tropanium 10.4 18.7
Bromure de N^-méthoxycarbonyl- H 8.2 15.0méthyl dihydroxy-3a,68 tropanium Hg 17.0 26.0
Bromure de N^-méthoxycarbonyl- H 19.2 26.0méthyl dichloro-3B,6a tropanium ni io.8
619.5
tion ester a été perdue : nous isolons l'acide 56_. Cet inconvenient mineur
ne gêne pas la suite de la corrélation. Le tableau de la page 98 présente
les principales données spectrales RMN des dérivés du dihydroxy-3a,63 tro-
pane, de la tropine, de la pseudo-tropine.
4.4 Nous avons procédé à 1'hydrogénation catalytique sur le Ni Raney,
en présence de carbonate &£ potassium. Nous avons isolé la bétaine 62, iden
tique dans les deux cas, que nous avons transformée en acide 63_, par acidi
fication avec l'acide bromhydrique de la solution aqueuse de la bétaine.
La comparaison des spectres IR et RMN indique qu'il s'agit du même sel
quaternaire du tropane 63, dans tous les cas (N-CH^ ô = 3.35 ppm ; N-CH^
<5 — 4.15 ppm) . Les spectres de comparaison RMN sont présentés page 99. '
4.5 Pour terminer cette corrélation, nous avons transformé la tropine
98
TABLEAU COMPARATIF RMN
6 en ppm - D^O comme solvant
N-CH, n-ch2 O-CH
Dérivés N^-alcoxycarbonylméthyl hydroxyl-ës -
tropine 3.28 4.28 3.83pseudo-trop.ine 3.38 4.24 3.81dihydroxy-3a,6$ tropane 3.31 4.63 3.84
Dérivés N^-alcoxycarbonylmêthyl chlorés
tropine 3.43 4.26 3.82pseudo-tropine 3.29 4.31 3.84dihydroxy-3a 9 6 3 tropane 3.35 4.75 3.83
Dérivé NK-carboxyméthylé provenant de :
tropine 3.35 4.15pseudo-tropine 3.35 4.15dihydroxy-3a,63 tropane 3.35 4.15
COO H
desoxydation du sel(46)
de la tropineN-CHg
desoxydation du sel(47)
de la pseudo-tropineN-CHg
COOH
N-OHg désoxydation du sel(50)
du dihydroxytropane
100
en tropane, via le dérivé chloré en position 33, par la méthode décrite pré
cédemment . Le tropane a été quaternisë par le bromoacétate de méthyle, puis
transformé en acide 63_, via la bétàine 6_2, par la méthode habituelle. Le pro
duit majeur de la quaternisation 65, après transformation en acide, présente
un signal N-méthyle à 3.35 ppm, dont les spectres IR et RMN sont identiques
à ceux du produit de désoxydation précédent.
4.6 Nous déduisons de cette corrélation, de façon irréfutable que :
- puisque la N-alcoxycarbonylmé thylation du dihydroxy-3a,6 3 tropane
est préférentiellement équatoriale et que, d’autre part, le produit majeur
de N-alcoxycarbonylméthylation de la tropine est transformé en dérivé N-é-
thyl tropinium dont le groupe N-éthyle est équatorial, la quaternisation
du tropane et de .la pseudo-tropine a également un cours stérique préféren
tiel équatorial.
- la proximité d'un hydroxyle, sur le carbone du cycle pyrrolidine,
proche du N-méthyle équatorial, entraîne un déblindage beaucoup plus grand
que la différence de déblindage entre les positions équatoriale'et axiale ;
il y a inversion de la position des signaux N-méthyles dans le spectre RMN
(N-méthyle axial à champ le plus élevé).
- nous avons noté des effets secondaires importants, autres que ceux
dus à 1'encombrement stérique, à la proximité des groupes ayant une aniso-
tropie magnétique importante : ainsi, le bromure de N^-carboxyméthyl tro-
panium 63_, obtenu en fin de corrélation, ainsi que la bétaine correspondante
62 et leurs N-stéréoisomères présentent une inversion dans la position des
signaux N-méthyles. 5
5. Etude du cours stérique de la quaternisation de la pseudo-tropine.
Pour confirmer le cours stérique de la quaternisation de la pseudo-tro
pine, nous avons eu recours a des méthodes absolues : les analyses aux rayons X
101
5.1 Analyses aux- rayons X dü sel de sodium du bromure de N^-carboxymëthyl
pseudo-tropinium (13).
Récemment, CHASTAIN et METHODpar analyse aux rayons X, ont
prouvé que l'acide 13_ sous forme de sel de sodium, obtenu indifféremment
à partir de l'ester 12_ ou du polyester linéaire 3, possède le groupe carboxy-
méthyle dans la conformation équatoriale (pour les détails, voir précédem
ment et partie expérimentale).
5.2 Analyses aux rayons X de 1'éthobromure de la pseudo-tropine (76).
Cette preuve indirecte du cours stérique équatorial de la quaternisa
tion de la pseudo-tropine résulte des analyses aux rayons X faites par BOT-
TINI et ses collaborateurs^^) . çeg auteurs ont également prouvé, par ana
lyse RMN, que 1'éthobromure de la pseudo-tropine (76) possède le groupe N-
méthyle dans la position axiale. Les analyses RMN de ce composé 76, de l'é-
thobromure de tropane (77) (produit de quaternisation directe du tropane.
avec le bromure d'éthyle) et du methobromure de N-éthyl nortropane (pro
duit de quaternisation du N-éthyl nortropane), montrent dans chaque cas que
le groupe le plus déblindé occupe une conformation axiale, confirmant nos
(95)résultats, en harmonie avec les assignations de GLOSS
De ces études, il résulte que le cours stérique de la quaternisation
directe de la pseudo-tropine est équatorial préférentiellement, en accord
avec nos résultats décrits en 4.
CHAPITRE V
CORRELATION ENTRE LA DEUTEROMETHYLATION ET LA CARBOXY-
METKYLATION APPLIQUEES A LA TROPINE ET AU DIHYDROXY-3a,6g TROPANE.
A ce stade, il semblait exister une contradiction entre le cours
stérique de la quaternisation avec les halogênures deutérométhylës vis-à-
vis tous les autres moyens d'alcoylation. Donc, il était très important de
déterminer la configuration des dérivés de deutérométhylation dont la sté
réochimie semble assez confuse, à la suite des études que nous avons faites.
Une corrélation entre les produits quaternaires de la deutérométhyla
tion et les produits de configuration déjà connue a été entreprise: Nous avons
alors comparé les produits d'alcoxycarbonylation de la tropine et du dihy-
droxy-3a,63 tropane (un exemple de chacun des deux types de tropanes : ceux
ayant un hydroxyle dans le cycle pyrrolidine et ceux qui n'en possèdent pas)
et les dérivés N-deutérométhylés de ces deux types de tropane.
1. Cas de la tropine.
Le schéma de la corrélation est présenté dans la figure 20, page 103,
103
HgC-N( ___CO2CH3UZ __________
Br~ W / ^ CHgOD
(46) OH
Na OOH3DgC-N
/OH3
/_c> C02C! „ir
Br"OR
(67) R = H(66) R=D
0H
Br0DgCO2CH3H3O-N
H
OH(18)
1) Ag^O / HgO
2) HBr / H2O
V
1 ) Ag gO / DpO
2)DBr / DgOCDgBr
V
H
Ou in oleine
Ou Brg
Quinoléi neD3C—N
V
+ OH3z
H OuBrg-o
Br"(68) OD
H
(70')OH
V
H3O-N1
Br' I
» CHZ 3Ag SbFg
-H nitrométhane
(69')
A
OH
^30-1^5^ Sb%
-H
AgSbFg
nitro_
methane
D30-N(F^3
(69)
/ OH
SbB6H
(70) OH
0H3Br
fig.20_ Stéréochimie de la deutérométhy.
I at ion .de la. tropine .
104
1.1 Le produit majeur de la méthoxycarbonylméthylation de la tropine
46 (N-CIi^ 5 = 3.28 ppm ; N-CH^ <5 = 4.28 ppm) a été transformé en bétaine
(traitement avec l'oxyde d'argent aqueux), suivi de 1'hydrolyse acide avec
l'acide bromhydrique aqueux, conduisant à l'acide 68_ (N-CH^ 5=3.3 ppm ;
N-CH^ 5 =4.18 ppm). D'après les corrélations précédentes, le groupe N-car-
boxyméthyle dans ce produit 68 *, se trouve en position équatoriale, par rap
port au cycle pipéridine, et peut servir de composé de référence, pour cette
nouvelle corrélation. Il nous faut tenter de décarboxyler cet acide. Nous
avons essayé de nombreuses méthodes : décarboxylation en présence de tétra-
acétate de plomb ^^) , ^ans qa diméthylformamide en présence de sel cuivri
que ... Les meilleurs résultats ont été obtenus, en utilisant la quinoléine
comme solvant, et le bromure ou le chlorure cuivrique, comme catalyseur190)
Il faut noter que la décarboxylation a lieu également si nous utilisons la
bécaine, mais les rendements•sont moins bons. Â la suite dë"cette décarboxy
lation, nous avons obtenu le bromure de N,N-diméthyl tropinium (69 ' ), iden
tique, par ses données spectrales IR et RMN, a celui obtenu par méthylation
directe de la tropine. Le produit étant mal cristallisé, nous avons échangé
1'anion bromure par 1'anion hexafluoroantimonate, par traitement du bromure
(69') par 1'hexafluoroantimonate d'argent, dans le nitrométhane. Ce sel 69_
présente, dans la RMN, les signaux N-méthyles équatorial et axial à 3.02 ppm
et 3.04 ppm respectivement.
1.2 Nous avons répété, alors, la corrélation, en utilisant les déri
vés deutérés. Nous avons fait la deutération du N-méthylène de l'ester 46_ :
- soit par méthoxycarbonyldeutérométhylation de la tropine : le bromo-
deutéroacëtate de méthyle a été synthétisé par la méthode de SCHWENK et PA
PA , c»est_â_dire chloration par le chlorure de thionyle de l'acide acé
105
tique-d^, bromation du chlorure d'acide obtenu, suivi de l'estérification
par le méthanol (voir figure 21, page 113.).
- soit par échange des protons mobiles, du méthylène, par des deute
riums : méthanol-d en présence de méthylate de sodium.
L'ester deutéré, ainsi obtenu 67_, (N-CH^ ô = 3.25 ppm) est transformé
en acide deutéré-d^ 68_ (N-CH^ ô = 3.3 ppm), via la bétaine-d^ par l'action
de l'oxyde d'argent dans l'eau deutérée, suivi de l'hydrolyse acide avec
l'acide bromhydrique deutéré dans l'eau deutérée. La décarboxylation, par
le même procédé que précédemment, conduit au deutérométhobromure de tropine
(70') ; celui-ci, à la suite de l'échange de 1'anion bromure par 1'anion
hexafluoroantimonate conduit au deutérométhohexafluoroantimonate de tropine
(70) (N-CH- 6 = 3.065 ppm), identique par ses données spectrales au produit-- J
majeur de la deutérométhylation de la tropine. Les spectres RMN de comparai
son sont présentés page 106.
1.3 On peut soulever comme objection que lors de la décarboxylation,
la possibilité d'une épimérisation sur l'azote pendant le chauffage prolon
gé à haute température pourrait fausser nos résultats. Pour contrôler, nous a-
vons utilisé l'ester de départ 46_ et le dérivé N,N-diméthylé 70' et les a-
vons soumis aux mêmes traitements, que lors de la décarboxylation (même sol
vant, même temps dé réaction, même température, même catalyseur). Dans les
deux cas, nous récupérons un produit identique au produit de départ respec
tif, montrant qu'il n'y a aucune épimérisation, lors de cette réaction.
1.4 Par conséquent :
- la deutérométhylation de la tropine présente un cours stérique éga-
(121)1ement équatorial, et non axial, comme on l'avait cru antérieurement
produit de
decarboxylation-
dans la quinoléine
. avec CuBro
quat. directe
Ppm 4.0 3.0 2.0
107
- d'autre part, le produit de la deutérométhylation de la tropine pré
sente dans la RMN deux signaux correspondant aux groupes N-méthyles réson
nant à 3.065 ppm et 3.04 ppm (90:10), dont le produit majeur (possédant le
N-méthyle axial) résonne à champ le plus bas. La comparaison des spectres
du dérivé N,N-diméthyl non deutéré 69, avec le dérivé deutéré 70_, indique
un léger déplacement des signaux N-mêthyles : ceux correspondant au dérivé
non deutéré 69_ résonnent à 3.04 ppm et 3.02 ppm. Ce fait peut être la cause
d'une nouvelle confusion, lorsque l'on compare les dérivés N-méthyl N-deuté-
romëthyl aux dérivés N,N-dimêthylés, sans se référer à des dérivés de con
figuration absolue connue.
2. Cas du dihydroxytropane.
La corrélation est présentée dans la figure 22, page 108.
2.1 Une séquence de réactions analogues a été entreprise avec le di
hydroxytropane. Le bromure de -méthoxycarbonylméthyl dihydroxy-3a, 6(3 tropa-
nium (50) (N-CH^ ô == 3.31 ppm ; N-CH^ ô = 4.63 ppm), dont la structure est
connue sans ambiguité (transformation par chauffage en lactone), a conduit à
l'acide 74_ (N-CH^ ô =3.39 ppm ; N-CH^ ô =4.27 ppm), via la bétaine. Cet
acide 7Ji_ a été décarboxylé, conduisant au dérivé N,N-diméthylé 75 ' dont l'é
change d'anions donne le produit 75_, identique au produit majeur de la mé
thylation directe du dihydroxytropane (N-CH^ ô == 3.014 ppm ; N-CH^ ô — 3.27
ppm). Le signal N-méthyle axial, par suite de 1'anisotropie magnétique de
l'hydroxyle en Cg,. résonne à champ le plus élevé.
2.2 La même série de réactions, avec les dérivés deutêrés, a conduit
au deutérométhohexafluoroantimonate du dihydroxytropane 73_ (N-CH^ ô = 3.01 ppm)
Br
H 2^"^CO2CH3I:
HO
/CH3 + /CHoDgC-hsl^ ^
Br
/OH
Na OOH3 ^ OOgO-^^
H CH^OD
(50)
HO
OR
(72) R=H ( 72') R = D
H3O-N.BrGD20OoCI-h & 1—
?----------- -—-
HOjy )LHOH
108 -
1) Ag20 /H2O
2) HBr/ H2O
V
1 )AggO/ DgO
2) DBr / DgO
(49)
CDgBr
Br V
-H
Quino I eine
OuBrg
4
SbFg
-H
SbFg
■H
HgC-Ny
HO.
deuteromethylation du dihydroxy-3x^6^tropane
(49)
7OH
H
109
2.3 Des études, faites avec l’ester de départ _50_ et le dérivé dimë-
thylé-d^ 73’, dans les conditions de la décarboxylation, donnent des résul
tats analogues à ceux obtenus avec les dérivés de la tropine : aucune épi-,
mérisation n’a lieu lors de la décarboxylation.
Les spectres RMN de comparaison de cette corrélation sont présentés,
page 110.
dont les données spectrales IR et RMN sont identiques à celles du produit
majeur de deutérométhylation du dihydroxytropane.
2.4 Tableau comparatif des données RMN,
ô en ppm - X dans D^O comme solvant
* dans CD^CN comme solvant.
Sel de tropine n-ch3 N-CH, Sel du dihydroxy-tropane
a) Me thoxycarbonyl-mé thyl 3.28* 3.31* Mëthoxycarbonyl-mëthyl
Méthoxycarbonyl-deutérométhyl 3.25* 3.33*
Méthoxycarbonyl-deutérométhyl.
b) Carboxymëthylt
3.30* 3.39* Carboxymëthyl
Carboxydeutérométhyl 3.30* 3.39X Carboxydeutérométhyl
c) Dimé thyl 3,04* 3.01* Dimethyl
Méthyldeutéromêthyl 3.065* 3.01* Méthyldeutéromêthyl
2.5 Par conséquent :
- la deutérométhylation du dihydroxytropane est préférentiellement é-
quatoriale : conforme à ce qui a été trouvé antérieurement.
110
quai.
produit de
décarboxylation dans la
quinoléine avec GuB^
Ill
- le produit de méthylation du dihydroxytropane présente deux singu-
lets à 3.01 ppm et 3.27 ppm correspondant aux deux groupes N-méthyles.axial
et équatorial respectivement. Le produit majeur de la deutérométhylation,
tout comme celui obtenu par décarboxylation de l'acide, présente un singu-
let à 3.01 ppm, indiquant que le N-méthyle axial est moins déblindé que le
N-méthyle équatorial : ce dernier étant fortement déblindé par l'hydroxyle
fixé en sur le cycle pyrrolidine en position g. Nous notons que les deux
produits N,N-diméthylés deutëré et non deutéré, ont le signal à champ le
plus élevé (N-CH^ axial), qui coincide. Ainsi, dans ce cas, le groupe N-
méthyle équatorial est plus déblindé, contrastant avec les tropanols-3a
quaternaires.
- pour les deutérométhylations, comme pour les autres N-alkylations,
le cours stérique équatorial prévaut dans tous les tropanes.
CHAPITRE VI
ETUDE STEREOCHIMIQUE DES N-ETHYLATIONS
DE LA TROPINE ET DE LA PSEUDO-TROPINE
1. De récentes investigations cristallographiques, faites par BOTTINI
et DE LA CÀMP^^\ ont prouvé que le groupe N-méthyle de l'éthobromure de
la pseudo-tropine (76) est équatorial (voir précédemment).
2. Nous avons confirmé ces résultats par une corrélation additionnelle
représentée sur la figure 23, page 113.
L'éthobromure de la tropine (8), ainsi que celui de la pseudo-tropine
(76), dont les configurations absolues ont été déterminées par des analyses
aux rayons x(1^4,146), ont gtg désoxygénés en éthobromure de tropane (77)
(N-CHg 6 = 3.08 ppm ; N-CH^ 5 = 3.20 ppm) , via les dérivés 3 chloré 7_9 et
a chloré 78, respectivement. La stéréochimie du carbone des dérivés chlo
rés, en position 3, a été déterminée par analyse RMN du proton H^, suivant
la méthode décrite antérieurement. L'hydrogénation catalytique, avec le Ni
Raney, en présence de carbonate de potassium, donne le même dérivé du tro-
113Br
+ CK, H5C2-N/ ^
X.H3C-N
Cl
H(79) Hp/ Ni Raney
Br-H,c2-M^ H5C2-Nt^
— SOCI2 IC
(64)
C2H5Br
4>
OH
(76)H
Hp/Ni Raney~o
H
H5O2-N
V_k1CH3 Br
ClK2C03
(78) (77)
fig.23- Stéréochimie de la N-éthylation
des tropanes..
CD3COODSOCi2
-O CD3COCI —oBrCD2COCI
u.v.
CH3OH
S}BrOD2COOCH3
fig.21_ Synthèse de SCHWENK et FÂFA
114
pane 77, dont les spectres IR et RMN sont superposables à ceux du produit
majeur d'éthylation directe du tropane. L'intérêt de cette corrélation,
c'est d'éviter les ennuis de déblindage créés par des groupes anisotropi-
ques magnétiques, lors de 1'analyse RMN.
3. Une corrélation similaire a été entreprise par BOTTINI et THUT^^^
avec les sels de N-éthyl tropinium 8_ et pseudo-tropinium 7j5_ utilisant l'oxy
dation douce par l'oxyde de ruthénium RuO^ en sel quaternaire de N-éthyl
tropinonium ; alors que nous avons utilisé la voie inverse (désoxydation en
tropane), apportant 1'évidence supplémentaire du cours stérique préférentiel
lement équatorial de la quaternisation des tropanes.
CHAPITRE VII
ETUDE STEREOCHIMIQUE
DE L'OXYDE DE LA SCOPOLAMINE
(122)MANDÀVA et'FODOR- avaient déduit par analyse- RMN-, en"se référant-
à l'analogie entre les hétérocycles et les carbocycles»119,120)
comparaison des dérivés N,N-diméthylés avec les amines oxydes (voir précé
demment page 38), que l'oxyde de la scopolamine possédait le groupe N-mé
thyle dans la position équatoriale. Par suite du rejet de cette analogie,
résultant de nos travaux antérieurs, et comme on ne pouvait obtenir les
deux N-épimères, afin de les comparer, il était difficile de savoir si
cette attribution stéréochimique s'avérait exacte. C'est pourquoi, nous
avons fait analyser ce composé par diffraction aux rayons X.
1. L'analyse aux rayons X a été faite par le Dr C. SAUNDERSON--HUBER
du Conseil National des Recherches du Canada à Ottawa, utilisant 1'hydro-
(193)bromure de l'oxyde de la scopolamine (C)^
Cet hydrobromure a été obtenu à partir de la scopolamine d'après la
116
(3)méthode de POLONOVSKI . Le traitement de la base tertiaire par l'eau oxy
génée, en excès à froid, donne l'oxyde de l'amine A comme produit majeur,
les produits secondaires étant le résultat de 1'hydrolyse de la fonction es
ter, suivie de l'ouverture de l'époxyde. Sous les conditions de la réaction,
nous obtenons le sel de scopolinium B, comme produit secondaire. L'oxyde de
l'amine A est purifié par transformation en bromhydrate C, par traitement
avec une solution méthanolique d'acide bromhydrique. Le schéma ci-dessous
représente la préparation de cet hydrobromure :
o-
Xiu
HgOgO-N
-H
OR
R= -OO-OH-C6H5C H 2 O H
-o.
+ G Ho HO-K ^ OH'
Or-HW X-H (A) (3F?
HO
O
(B)
HBr
m éthanol
0
H
(C)
2. Analyses aux rayons X.
Les résultats globaux des analyses aux rayons X sont présentés page
117.
L'analyse a montré que le groupe hydroxyle fixé sur l'azote est équa-
<D2
117
118
torial, le groupe méthyle étant axial. L'hydrogène de cet hydroxyle forme
un pont entre l'oxygène de 1’époxyde en et Cy et 1'oxygène attaché sur
l'azote. Une molécule d'eau de "cristallisation" se trouve dans l'environ
nement du résidu tropique, probablement liéepar une liaison hydrogène au
groupement hydroxÿmé-thyie de l'acide tropique (voir schéma ci-dessous).
Br
O-C—CH —C5H5 O
Ces résultats indiquent que 1'oxydation sur l'azote par un réactif
électrophile, du moins dans le cas de la scopolamine, est équatoriale.
Le Dr. N. MANDAVÀ tente actuellement des études cinétiques sur
la N-oxydation de la tropine et de l'atropine, avec l'acide métachloroper-
benzoique et avec le peroxyde d'hydrogène dans 1'éthanol, études suivies
par analyse RMN 100 MHz.
Il a trouvé deux N-oxydes de la tropine (75:25) dont le groupe N-mé-
thyle du produit majeur résonne à champ le plus bas.
Si l'on admet que. :
- la scopolamine donne un N-oxyde équatorial,
- le cours stérique pour les réactions de la tropine et de la scopo
lamine ne peut être qualitativement différent,
- le N~mêthyle axial est plus déblindé,
on peut constater que la N-oxydation par un réactif électrophile suit exac
tement le cours stérique des autres alkylations.
CHAPITRE VIII
INFLUENCE DE L'ENCOMBREMENT DES SUBSTITUANTS EN C2 OU Cg et Cy
SUR LE COURS STERIQUE DE LA QUATERNISATION DES TROPANES
Nous avons voulu connaître les limites de la sélectivité de la qua
ternisation, tout en fixant les limites du principe de CURTIN-HAMMETT. Pour
ce faire, nous avons étudié 1'influence d'un substituant, en position 23
sur le cycle pipéridine du tropane : cas de l'ecgoninol, par exemple, et du
tropanol-23,ayant le premier, un groupe hydroxyméthyle et le second, un grou
pe hydroxyde, dans cette position.
FODOR et ses collaborateurs ont étudié antérieurement la quaterni
sation de l'ecgoninol avec l'iodoacétate d'éthyle et ont trouvé que la qua
ternisation directe était équatoriale (voir précédemment, page 20). Le sché
ma présenté page 120, montre 1'ensemble de ces corrélations.
(194)Une récente publication de WEISZ et ses collaborateurs nous a in
cité à revoir ce problème plus en détail. En effet, WEISZ affirme que la
quaternisation avec l’iodoacétate d'éthyle des dérivés du tropane, ayant un
120
HgC-N
I C H'2 C O2 C2H5-o
O11
/Cx
+ CH2 Ç
/CHg
-HIf
-ORH
+ CHo
HgO-^ .OH9ORoo?R' L
b-H
OR
R
H.OgHg
A
+ CH2COO HH3C-N(
-£>Lrr^
,CH^0H
~H
OH
H
atome d’azote tertiaire grandement encombré par les substituants du voisi
nage (étude faite avec l’ecgoninol et la téloidine), est impossible : l’ec-
goninol ne pouvant subir la quaternisation inverse et le trihydroxy-3a,63,73
tropane (téloidine) ne pouvant être quaternisé. Toutes ces études ont été
faites au moyen de méthodes analytiques telles que : chromatographie sur
couche mince et études cinétiques, basées sur des mesures de conductance.
Nous pouvons reprocher à ces auteurs de n’avoir pas utilisé des méthodes
spectroscopiques IR et RMN, et le fait qu’ils se basent uniquement sur les
valeurs de Rf et les points de fusion mixtes, pour comparer les produits
obtenus, négligeant les analyses élémentaires plus convaincantes. Les ré
sultats donnés par WEISZ peuvent être ainsi résumés :
- les substituants en 2(3 ont pour effet de diminuer considérablement
les vitesses de méthylation (interaction diaxiale 1-3 non liée dans le sel
quaternaire formé) ; il en est de même, pour les dérivés ayant deux groupes
hydroxyles substitués sur le cycle pyrrolidine (téloidinone et téloidine),
bien que le dihydroxy-3a,6@ tropane ne subisse aucun empêchement stérique.
121
- le diacêbate de 1'ecgoninol, l'ecgoninol, l'ester méthylique de l'ec-
gonine, la téloidinone ne réagissent aucunement avec 1'iodoacétate d'éthyle,
alors que le dihydroxy-3a,66 tropane réagit stéréosélectivement à température
ambiante : cette résistance serait due à la compression stérique.
- le se'l quaternaire obtenu, avec la téloidine, par alcoxycarbonylmé-
thylation (chauffage à reflux) donne le produit ayant le groupe N-méthyle é-
quatorial, l'attaque se faisant du côté le moins encombré stériquement ;
dans les travaux précédents de FODOR^^^) $ ce sel correspondait au produit
mineur de l'alkylation. Il semblerait que le réactif attaque l'oxygène de
l'hydroxyle au lieu de l'atome d'azote empêché stériquement, le premier
étant le plus nucléophile dans les conditions expérimentales appliquées (a-
cétone-mêthanol).
- dans le cas de l'ecgoninol, lors de la quaternisation inverse
le groupe alcoylé ne peut prendre la position équatoriale par suite de la
proximité du groupe hydroxymëthyle, WEISZ et ses collaborateurs se réfèrent
aux travaux de FINDLAYet WILLSTATTER*'196'* : la réaction de l'ester mé
thylique de l'ecgonine avec l'iodure de méthyle donne le sel quaternaire de
l'ester méthylique de la pseudo-ecgonine : Il
Il faut noter que ce dernier fait (épimérisation sur le carbone C^)
n'a aucun rapport avec le cas qui nous préoccupe.
- d'autre part, ils précisent que les sels quaternaires sont peu sta
bles et lors du chauffage dans le toluène il y aurait une déquaternisation.
-Z +
122
celui-ci se décomposerait et donnerait le diacêtate de 1'ecgoninol A. Etant
en présence d'un excès d'iodure de méthyle, on obtiendrait le sel N,N-dimé-
thylé (voir schéma ci-dessous).
Par suite de la compression stérique, c'est le sel B qui se formerait lors
de la quaternisation du diacêtate de -éthoxycarbonylrnéthyl ecgoninolium ;
CHoOAc
(B)
R =-Ac
R = -CH2CO2C2H5
Il nous faut donc savoir, de façon certaine, si la quaternisation a
bien lieu et quelle en est sa stéréochimie ; les divergences résultant des
travaux de WEISZ et de ses collaborateurs nous ont incités à réétudier
le problème.
1. Etude de la quaternisation de l'ecgoninol
Dans le but d'éviter des complications, nous avons utilisé le bromoa-
cétate de méthyle, comme agent quaternisant, dans les solvants aprotiques.
Pour obtenir le produit de quaternisation inverse, nous avons procédé par
une voie sans équivoque, c'est-à-dire la quaternisation interne (lactonisa
tion) rendue possible en raison de la proximité du groupe hydroxyméthyle en
position 23, par rapport à l'atome d'azote. Cette lactone a été obtenue de
l'oxygène vers l'azote : nous avons voulu éviter la voie utilisée par FODOR,
KO VAC S et HALMOS^O), avec le norecgoninol.
123
(79)1.1 Nous avons obtenu l'ecgoninol (86) J ou hydroxyméthyl-23 hy-
droxy-33 tropane par réduction de la cocaine (87) ou mêthoxycarbonyl-23 ben-
C78 81)zoyloxy-33 tropanev ’ , avec l'hydrure de lithium et d'aluminium. La con
figuration de la (-)cocaine (d'après la convention de CAHN-INGOLD-PRELOG^'^,
le méthoxycarboxyl-2R benzoyl-3R tropane), a été déterminée par corrélation
avec l'acide L(+) glutamique .
COOH
HnN-OHc i
C H p —--------c>
Çh2COOH
sc. L(+).glutamique
> OHgC
COOH"
ac. ecgoninique
La configuration de l'ecgoninol a été établie par transformation de
celui-ci en dérivé chloré A par le chlorure de thionyle^^O . ce dérivé "A
subit, par chauffage, une isomérisation en chlorure d'azétidiniur!"^^ du
N-méthyl azatricyclo(2.2.1^"?^)-3a nonanol B et non en éther C, comme on.
l'avait cru initialement^^! (voir page 124).
La fonction hydroxyméthyle et le groupe N-méthyle de l'ecgoninol sont
donc cis.
1.2 La figure 24 de la page 125 représente les quaternisations di
recte et interne de l'ecgoninol.
1.24
Dans une première étape, nous avons bromoacëtylé les deux hydroxydes
de l'hydrobromure de l'ecgoninol (86_'), d'après la méthode employée précëdem-
ment avec la pseudo-tropine^"^9>130)^ utilisant seulement le bromure de bro-
moacëtyle. L'hydrobromure de l'ecgoninol bromoacëtylé (89) (N-CH^ 5 =2.8 ppm)
a été purifié en le cristallisant par diffusion lente de 1'éther dans l'acé
tone. Ce produit pur, traité par une quantité stoechiométrique d'acétate de
potassium, et chauffage à reflux dans 1'acêtonitrile en grande dilution, con
duit à la lactone 90, dans un rendement quasi quantitatif (N-CH 6 =3.28 ppm;
N-CH^ 6 = 4.8 ppm - ^ : 1 750 cm ^ et 1 745 cm vérifié par les données
spectrales et les analyses élémentaires. Cette lactone 90, traitée par l'oxyde
d'argent aqueux, conduit à la bëtaine 91 (N-CH^ 6 =3.18 ppm ; N-CH 6 = 4.53
-1ppm - Vc = 0 : 1 630 cm ) dont 1'acidification par l'acide bromhydrique a-
queux mène à l'acide 92 (N-CTU 5 = 3.21 ppm ; N-CHg 6 = 4.93 ppm - v _ Q :
1 735 cm'1).
1.3 Dans une seconde étape, nous avons tenté la quaternisation de l'ec
goninol avec le bromoacétate de méthyle à froid : il n'y a aucune réaction dé
tectable. Nous avons alors chauffé à reflux, et récupérons deux fractions :
125
Br
+ /H
h 3C- ry ^ ç 00c H3"‘•H 1) Al Li H4
H3C-N
OR 2)HBr-o
Br-
(87)R = - CO-O^Hg
(860 (86)
BrCHgOOBr
OII
KOAco
HgC-r^
Br"
H/ CHgOCOCHgBr
■-•H
HOCOCH2Br
(89)
AggO
0+ CHpCOO"
CHgOH--H
BrOHgCOgCH^
I Jl - %
Ç.HgOH
COO
H
(91)
HBr
0
+ CHpOOOH H3C-K ÇHgOH
f J ^S-OH
H
(92)
H(95)
majeur
HBr
H2O—^2^ OOpCHa
Br"OH
ÇH2OH
-H
OH
H
Br
(93)majeur
fig . 24 - Stéréochimie
de la quaternisation
de l'ecgonino!
ma j eur
126
- la fraction qui précipite dans le milieu réactionnel, présente un
signal N-méthyle à 3.21 ppm et un autre à peine perceptible à 3.38 ppm (les
spectres IR et RMN indiquent clairement qu'il s'agit d'un mélange d'esters).
- la seconde fraction, soluble dans le milieu réactionnel, présente
dans le spectre RMN deux signaux N-méthyles à 3.38 ppm et 3.21 ppm (90:10) :
c! est la fraction majeure.
Une troisième expérience consistait à ne pas séparer les deux frac
tions : le spectre RMN présente les deux signaux N-méthyles à 3.38 ppm et
3.21 ppm (64:36) correspondant aux deux N-êpimères majeur 93_ et mineur 94.
Le mélange des deux esters 93_ et 9h_ est alors transformé en bétaines
95 et 91_, dont le spectre RMN présente les deux signaux N-méthyles à 3.36
ppm et 3.18 ppm (64:36) (N-CH^ <5 =4.06 ppm et 4.53 ppm respectivement).
Celles-ci, par acidification, conduisent aux acides 9]_ et 92, dont les si
gnaux N-méthyles respectifs résonnent à 3.46 ppm et 3.21 ppm (N-CH^ S =
4.38 ppm et 4.93 ppm respectivement) (voir schéma des spectres comparatifs,
page 127.)
1.4 De ces résultats, nous pouvons déduire :
- l'acide _92_, obtenu à partir de la lactone 90_, est identique au pro
duit mineur obtenu à partir du mélange d'esters 9|3_ et 94_, prouvant ainsi la
quaternisation préférentielle équatoriale de l'ecgoninol.
- puisque la quaternisation interne conduit à la lactone, ceci prouve
qu'au cours de la lactonisation, il n'y a pas d'épimérisation du groupement
hydroxyméthyle sur le carbone C_, ce que laisseraient supposer les déductions
de WEISZ et ses collaborateurs ; d'autre part, la quaternisation inverse doit
être possible, puisque le sel quaternaire sous forme d'acide N-acëtique existe
127
mélange d'acides
provenant des esters
de quaternisation
directe
4.3 8
a partir de
la lactone
128
réellement, malgré la compression stérique, possédant le groupe alkyle axial.
- la quaternisation se fait plus difficilement que dans les cas des
tropanes n'ayant pas de substituant voisin de l'azote, sur le cycle pipëri-
(194)dine, résultat noté par WEISZ et ses collaborateurs . Cette difficulté
peut provenir de la compression stérique, mais également par le fait qu'il
peut exister une liaison hydrogène dans la base tertiaire, entre l'hydroxyle
du groupe hydroxyméthyle et l'azote tertiaire (voir figure ci-dessous).
- les tableaux des pages '129, 130 et 131 présentent 1'influence du
substituant en sur le déplacement chimique du signal N-méthyle dans la
RMN. Nous notons que dans le cas de l'ester comme dé l'acide, pour" l'ecgti-
ninol, il existe un déblindage additionnel pour le signal N-méthyle axial
qui résonne dans un champ plus bas par rapport aux signaux N-méthyles axiaux
des dérivés du tropane et des tropanols-3. L'inspection d'un modèle molécu
laire indique, que dans le sel quaternaire, du fait de la compression stéri
que causée par le groupe hydroxyméthyle en , la stéréochimie est telle que
le groupe hydroxyle se trouve dans une position la plus éloignée possible du
groupe N-méthyle axial et ainsi, il y aurait un déblindage additionnel du
groupe N-méthyle axial par l'hydroxyle, bien que celui-ci soit moins impor
tant que dans le cas du tropanol-28 (voir plus loin), ce qui semble concor
der avec les données spectrales RMN.
DERIVES ISI—ALCOXY —INFLUENCE DES SUBSTITUANTS SUR LES CYCLES PYRROLIDINE ET PIPERIDINE DANS LA RMN - CARBONYLMETHYLES — ô en ppm - D^O comme solvant.
N-CH„ axial N-CEL équat. Quaternisation inverseN-CBL équat.Quaternisation directe N-CH0- axial
3.28
3.38
3.833.59
HnC-3.31
H2C-N3.21
4.23
DERIVES N-CASBOXIMETHYLESINFLUENCE DES SUBSTITUANTS SUR LES CYCLES PYRROLIDINE ET PIPERIDINE DANS LA RMN —
6 en ppm — D^O comme solvant.
Quaternisation directe N-C.EL axial N-CH équat. N-CEL équat. Quaternisation inverse
(CHgCOOH
3.30
.CHgCOOH
CHoCOOHHoC~-N\/ \ i
COOH 3.39
HZC-U
COOH !3.21
,C Hg COOHHcC-N
3.35
Br '
3.32
131-
INFLUENCE DES SUBSTITUANTS SUR LES CYCLES
PYRROLIDINE ET PIPERIDINE DANS LA RMN
Quaternisation directe N~CH0 axial N-CH équatorial Quaternisation inverse
3.30 (DMSO-d,) 3.16 (DMSO-d,)
3.23 (DMSO-d,) 3.07 (DMSO-d,)
3.065 (CD.CN)
3.08 (DMSO-d,)
3.50 (DMSO-d,) 3.34 (DMSO-d,)
3.23 (DMSO-d,) 3.10 (DMSO-d,)
3.30 (DMSO-d,) 3.13 (DMSO-d,)
3.14 (DMSO-d,) 3.37 (DMSO-d,)
3.15 (DMSO-d,) 3.36 (DMSO-d,)
3.40 (DMSO-d,) 3.03 (DMSO-d,)
132
La possibilité d'une liaison hydrogène entre les deux hydroxydes (ce
lui du groupe hydroxyméthyle et celui fixé en CL sur le cycle pipéridine),
favoriserait cette disposition du groupe hydroxyméthyle.
2. Etude de là quaternisation du tropanol-2$
Le schéma présenté dans la figure 26, page 135, résume la corrélation
entreprise : elle comporte la même série de réactions qu'avec l'ecgoninol.
2.1 La cocaine (87) de configuration absolue connue, donne l'ecgonine
(98) , par hydrolyse acide^"^. La tropanone-2 (101) a été obtenue suivant la
méthode de BELL et ARCHER^^^) L'ecgonine (98) conduit au chlorure d'acide
(99) , (non isolé) de l'anhydroecgonine^^) , par traitement avec l'oxychlo
rure de phosphore. Par traitement avec 1'ammoniaque concentré, nous obtenons
1'amide de 1'anhydroecgonine (100). Celle-ci conduit à la tropanone-2 (101)
après réaction avec 1'hypochlorite de sodium, suivi de 1'hydrolyse acide. La
tropanone-2 (101) est contaminée avec le méthyl-uréthane (102), provenant de
l'hydrolyse incomplète. Après hydrolyse complète, nous obtenons la tropanone-
2 (101) (absence d'absorption uréthane dans 1'IR).
2.2 La tropanone-2 est réduite en tropano 1 -23 (103) par la méthode
de DEV(202) légèrement modifiée ; alors que la réduction avec 1'hydrure de
lithium et d'aluminium donne le tropanol-2a (104) isomère (200) (produit qu'on
(203)a cru avoir obtenu par dégradation de la dioscorine ). Ce résultat est
assez surprenant, puisque en général, les cëtones non encombrées stériquement,
donnent le même produit de réduction par ces deux méthodes.
Si l'on considère que 1'anion A (configuration équatoriale) est plus
stable que 1'anion B, dérivant du tropanol-23 et que celui-ci, en raison de
133
+ /H 3C-Nk
H
CI"
COOCH-)'••H
-ORH
R = -COC5H5
(87)
+ H
1) POOI3
2) NH4OH conc.
■0
fig.25_ Synthese du tropanol-2(5.
sa forte liaison hydrogène est plus stable que le tropanol-2a ; pour expli
quer cette anomalie, il faut admettre qu'il existe une quantité appréciable
du tropanol-23 avec 1'anion A dans les conditions de la réaction.
134
En effet, des expériences de BELL et AB.CHER.^00) ont montré que l'aug
mentation de la quantité d'alcool, entraîne 1'augmentation du rendement en
tropanol-23, et que 1'utilisation du pentanol-3 au lieu de 1'isopropanol
(permettant une température de réaction plus élevée), entraîne une quasi
stéréosélectivité dans la réduction. La figure 25, page 133, représente
cette synthèse.
2.3 Nous avons bromoacétylë le tropanol-23 (103) par la méthode ha
bituelle. L'hydrobromure du tropanol-23 bromoacëtylé (116) (N-CH^ ô — 3.01
ppm) a donné la lactone 117 (N-CH^ ô =3.36 ppm ; N-CH^ ô —4.56 ppm) ca
ractérisée par ses données spectrales IR et RMN et les "analyses élémentaires.
Cette lactone 117, par la méthode habituelle, donne l'acide 109 (N-CH^ ô =
3.32 ppm ; N-CH^ 6 = 4.51 ppm) via la bétaine 107.
135
HBr
*pH3CA\.
IrCHgCOgCH^
6
CH3 OH
(105)
majeur
-oBr
^Br
u .HgC-N^ OCOOHp
BrOHgOOBr l ]-------P-H
(103")
Derive N-methoxycarbonyl-
AggO
H3C—N
m ethyl
7
OHgOOOHH AggOo---------
(107)
~oBr"
(116)
KOAc
V
AggO
V
OOO L
maj eur
HBr
aqueux
V
HpC-N
OOOH
Br"(108) majeur
HBr
aqueux
+ OHgOOOH H-oC—j\L ÇH
^------- kH
Br"
(109)
fig. 26 Stéréochimie de la
quaternisation du tropanol-2j3
136
2.4 Pour déterminer la stéréochimie de la quaternisation du tropanol-23,
nous avons comparé l'acide obtenu à partir de la lactone (voir 2.3) avec le
mélange d'acides obtenus à partir des esters provenant de la quaternisation
directe du tropanol-28 avec le bromoacétate de méthyle.
La quaternisation du tropanol-28 (103) avec le bromoacétate de méthyle
dans l'acétonitrile ne marche pas à froid ; à reflux, nous obtenons, d'après
les études spectrales IR et RMN, un mélange de deux esters 105 et 105' dans
le rapport 62:38. Le produit majeur 105 présente dans la RMN un signal N-mé-
thyle résonnant à champ plus bas (ô =3.43 ppm) que celui de son N-ëpimère
105' (ô =3.25 ppm). Nous les avons transformés en acides 108 (majeur) et
109 (mineur) dont les signaux N-méthyles résonnent à 3.42 ppm et 3.32 ppm
respectivement.
2.5 De ces études, nous déduisons :
- la quaternisation du tropanol-28 est préférentiellement équatoriale
comme pour les autres tropanes.
- la détermination des configurations résulte de 1'identité du produit
mineur de la méthoxycarbonylmëthylation directe à l'unique produit de la qua
ternisation interne. Il semble que 1'hydroxyle en position 28 influence con
sidérablement la position des signaux N-méthyles par rapport à ceux du tropa-
ne et des tropanols-3. Le groupe hydroxyle entraîne, pour le méthyle axial,
un déblindage (transmis par l'espace) dépendant de la distance relative de
1'hydroxyle, ainsi dans le cas du tropanol-28, nous trouvons un déblindage
additionnel beaucoup plus important que celui relevé avec l'ecgoninol.
- la quaternisation se fait plus difficilement qu'avec les tropanes
n'ayant pas de substitution au voisinage de l'azote en position 28 : ce qui
avait été noté dans le cas de l'ecgoninol.
- d'autre part, la sélectivité est légèrement plus marquée qu'avec
l'ecgoninol, sans doute due a la compression stérique relativement moindre.
137
3. Etude de la quaternisation de la téloidine(197)
Nous avons, pour des raisons d'insolubilité, aussi bien à froid qu’à
chaud, et en grande dilution, abandonné 1’acetonitrile comme solvant de la
quaternisation. Nous avons utilisé le dimethyl sulfoxyde qui présente des
conditions de solubilité convenables et dans lequel la quaternisation a des
chances de succès. Nous avons suivi la réaction par analyse RMN.
Nous avons obtenu, à froid, un produit bien cristallisé dont le spec
tre IR présente une absorption dans la région des carbonyles. D’autre part,
dans le spectre RMN, nous notons 1'absence totale de signal correspondant au
groupement méthoxy et 1'apparition de deux signaux à 3.12 ppm et 3.17 ppm cor
respondant à des groupements N-mêthyles liés à l'azote quaternaire (4:1), ain
si que deux autres singulets à 5.0 ppm et 5.1 ppm correspondant à des N-mêthy-
lènes. Tout semble donc indiquer que nous ayons un mélange de lactone 111 et
d'orthoester 112, confirmé par les analyses élémentaires identiques à celles
attendues pour ces deux composés.
Des études ultérieures seront entreprises pour donner plus de poids
aux résultats préliminaires que nous avons obtenus : transformation de là lac
tone en bétaine et quaternisation interne avec le bromure de bromoacétyle.
Tous ces résultats prouvent donc que la quaternisation avec le bromo-
acétate de méthyle est équatoriale comme dans les autres tropanes et que cette
quaternisation semble être très sélective, comme dans le cas du dihydroxy-3ct,
63 tropane. Il y aurait, en effet, formation de l'ester dans une première é-
tape, suivie de la formation de la lactone en équilibre avec l'orthoester
d'après le schéma de la page 138.
138
4)
HgC-N Br
De toutes ces études, il ressort, par conséquent, que la proximité du
substituant sur le cycle pipéridine en position 2, diminue la sélectivité
et la facilité de réaction, mais n'empêche pas la quaternisation stérique-
ment. D'autre part, la proximité du substituant sur le cycle pyrrolidine
n'a pas d'influence sur le cours stérique, si ce n'est un ralentissement de
la vitesse de réaction. Ces faits rejettent aussi les suppositions de WEISZ
et collaborateurs(194), admettant que la téloidine soit alcoylëe par le bro-
moacétate de méthyle sur l'oxygène au lieu de l'azote en raison de la compa
raison stérique. Bien que ces auteurs n'aient pas expliqué ce point, on pour
rait accepter que dans une première étape il y ait une transestérification,
suivie de la quaternisation interne en lactone : une telle alternative ne
contredit pas ce que nous avons trouvé. Cependant, nous n'avons aucune donnée
relative à un produit d'alcoxycarbonylméthylation axiale, ce qu'ils ont sup
posé quant à l'origine de leur produit, malheureusement non identifié, ni
par analyses spectrales IR ou RMN, ni par analyses élémentaires.
CHAPITRE IX
.DEGRADATION DE VON BRAUN APPLIQUEE A LA TROPINONE
La "dégradation de von BRAUN" des amines tertiaires avec le bromure de
cyanogène ^^0) en une cyanamide secondaire et un bromure d'alkyl e", préféren
tiellement le bromure de méthyle, a été largement utilisée et les conditions
optimales de cette réaction ont été décrites^04). çette cyanamide, par hy
drolyse, puis décarboxylation, conduit à l'amine secondaire (voir synthèse
de la nortropinone, page 75).
Pourtant, aucune évidence n'a été donnée pour une attaque primaire du
"cation" cyané sur l'azote, donnant un composé d'addition labile, suivie d'u
ne attaque subséquente nucléophile d'un des groupements alkyles. La présomp
tion de telles réactions d'addition et de substitution est seulement le ré
sultat d'une étude sur un dérivé de 1'arsenic^05). q•egt pourquoi F0D0R et
ABIDI de 1'Université West Virginia ont entrepris des études détaillées con
cernant le mécanisme de cette rêaction^^^ $ puisque les structures électro
niques de l'azote et de l'arsenic sont nettement différentes.
140
L'idée de FODOR est de préparer un cation cyanonium stabilisé par un
anion non nucléophile tels que hexachloroantimonate, tétraphénylborate, ou
autres, et d'étudier ensuite la stéréochimie de 1'addition primaire par des
investigations RMN et RX. Les premiers résultats ont permis de trouver une
méthode pour isoler le produit d'addition intermédiaire.
R-N:
R'Z■o
\ +R'L_N-CN -----o
R"^
^N-CN + R'Br R/
1. Cette méthode consiste à opérer à froid dans un milieu éthere, ri
goureusement anhydre : 1'isolation de cet intermédiaire serait rendue possi
ble par la stabilisation de ce sel quaternaire sous forme d'éthérate. Cette
méthode a été appliquée à la N-méthyl pipéridine, à la N-méthyl transdécahy-
droquinoléine, la tropinone.
Seul, le cas de la tropinone sera mentionné dans cet exposé, puisqu'il
est en rapport direct avec nos travaux (voir figure 27, page 141) . Nous a-
vons pu isoler le bromure de N-cyanonortropinonium (113), dont les données
spectrales RMN et les analyses élémentaires nous permettent d'affirmer que
c'est bien le produit d'addition intermédiaire. Dans la RMN, nous notons la
présence de deux singulets à <5 = 3.38 ppm et à ô = 3.5 ppm, correspondant
aux signaux N-mêthyles des deux N-ëpimëres. L'intégration montre que le rap
port des deux épimères est environ 50:50, ce qui prouve que cette quaterni
sation est non sélective dans l'éther du moins, puisque des études prélimi-
naires récentesv ■' ont semblé indiquer une sélectivité dans l'acëtonitrile
par exemple.
2. Ce sel quaternaire, par chauffage, conduit à la cyanamide, avec li-
141
fig.27 _ Degradation de von BRAUN appliquée
a la tropinone ■
142
bération de bromure de méthyle, caractérisé sous forme de méthobromure de
tropine. Cette cyanamide est obtenue directement, sans isoler d'intermédiai
re, dans le benzène à 50° C. Il faut noter que dans le second cas, les ren
dements sont moins élevés en cyanamide.
Des études RMN seront également faites pour déterminer lequel des deux
signaux N-méthyles correspond à l'isomère ayant ce groupement axial, en uti
lisant l'effet OVERHAUSER (Nuclear Overhauser Effect : N.O.E.).
L'effet OVERHAUSER^ ? proprement dit, consiste en un phénomène de
relaxation de spins entre protons et électrons, intramolêculaire. L'effet
(2091N.O.E. est 1'équivalent de l'effet OVERHAUSER entre protons. Cet effet
dépend fortement de la distance entre les protons impliqués. Pour éliminer
les couplages à longue distance qui compliquent le problème, on procède par
double irradiation^""^ , le découplage n'affecte pas les intensités d'inté
gration, permet d'obtenir une intégration correcte et de prouver l'effet N.O.E
Considérons le cas de la tropinone. Le N-épimère ayant le groupe N-më-
thyle axial possède les protons H^ et H,- beaucoup plus proches des protons
du groupe N-méthyle voisin, que dans le cas du groupe N-méthyle équatorial.
De ce fait, l'influence des protons et H,., sur le groupe N-méthyle axial
sera plus importante. Par double irradiation des protons des groupes N-mé
thyles axial et équatorial, 1'augmentation de 1'intensité d'intégration des
signaux permettra de déterminer lequel est l'isomère ayant le groupe cyané
équatorial. En effet, le signal du groupe N-méthyle axial devrait présenter
une augmentation de 1'intensité d'intégration, après double irradiation, a~
lors que celui du groupe N-méthyle équatorial, le plus éloigné de et H5,
devrait , après double irradiation, avoir une intensité plus faible par rap
port à celle obtenue sans découplage.
CONCLUSION
De toutes ces études, nous pouvons conclure que la quaternisation des
tropanes par des moyens d'alcoxylation et par N-oxydation est préférentielle
ment équatoriale. Cette sélectivité est très marquée dans le cas des dérivés
hydroxylës en position 6 et 7 et sur le cycle pyrrolidine ou dans le cas des
tropanes non substitués et dans les tropanols 3et et 33 mais beaucoup moins
prononcée lorsque 1'environnement de l'azote est comprimé stêriquement, par
un substituant en position 23. D'autre part, dans le cas de la cyanation
dans l'éther, la sélectivité est pratiquement inexistante : l'énergie libre
conformationnelle du groupe nitrile est 0.2 kcal/mole seulement (ELIEL), a-
lors que celles des groupes hydroxyle et méthyle sont respectivement 0.7 et
0.9 kcal/mole. Comment interpréter la sélectivité ?
Nous avons pensé que 1'application du principe de CURTIN-HAMMETT of
fre 1'explication la plus vraisemblable de nos résultats, c'est-à-dire que la
proportion des deux épimêres dans la quaternisation est déterminée par la
différence des énergies libres entre les deux états de transition compétitifs.
A présent, nous savons que les angles correspondant aux carbones C^
et C^ dans le cycle piperidine, par exemple dans la pseudo-tropine, sont de
141° ; alors que ceux correspondant aux carbones C^ et C^ dans le cycle pyrro
lidine sont de 137°, d'après les résultats expérimentaux : analyses aux RX et
144
RMN et mesures de moments dipolaires(87,88,98)
(voir figure ci-dessous).
7
+ R H
X
De ce fait, dans la molécule du tropane, le cycle piperidine se pré
sente sous une forme chaise aplatie et le cycle pyrrolidine est déformé an-
gulairement. L'interaction diaxiale des hydrogènes 20 et 40 est plus grande
(en raison de la forme aplatie du cycle à six membres) que la compression
par les hydrogènes 60 et 70 du cycle pyrrolidine, lors de l'attaque axiale
sur l'azote : l'attaque équatoriale, du fait des interactions moindres avec
les hydrogènes 60 et 70, sera donc préférentiellement favorable en terme de
CURTIN-HAMMETT.
La déformation angulaire du cycle à cinq membres tend à diminuer cette
compression ; ainsi donc, l'état de transition décrit ci-dessous aura la plus
basse énergie, et de fait, déterminera le produit majeur, c'est-à-dire la sé
lectivité .
Un groupement plus volumineux que l'atome d'hydrogène, introduit en po
sition 2, aura pour effet de faire décroître les vitesses de réaction, ce que
145
lié déjà par covalence à l'atome d'azote peut s'accommoder plus facilement
à la compression diaxlale 2-4, que ne le peut le groupement quaternisant.
Cette idée est juste le contraire de celle de Mc KENNA d'après lequel, le
groupe entrant dans la molécule est plus facilement comprimé.
Ceci explique également la décroissance dans les vitesses de N-méthy-
lation des amines, ayant un groupe plus volumineux sur l'atome d'azote. En
fin, les pipéridines peuvent surmonter de tels effets plus facilement que
les tropanes, dû à la possibilité de prendre une autre conformation.
PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I
GENERALITES
1. Tous les- points de fusion ont été pris dans des tubes capillaires
ouverts, à l'aide d'un appareil à points de fusion "Electrothermal", et ne
sont pas corrigés.
2. L'enregistrement des spectres infra-rougesa été réalisé avec un
spectrophotometre "Beckman modèle IR-4". On a utilisé des cellules à NaCl,
lorsqu'il s'agissait de films pour des produits liquides ou mal cristallisés,
et des pastilles de KBr pour les produits très bien cristallisés.
3. Les spectres de résonance magnétique nucléaire ont été obtenus :
- pour 60 MHz, avec un spectromètre "Varian modèle HA-60", équipé d'un dé
coupleur de spin "Varian modèle V-6058 A".
- pour 100 MHz, avec un spectromètre "Varian modèle HA-100", opérant avec
un mode de balayage de fréquences a la température normale de référence
30±1° C.
147
Le té traméthyi silane (TMS) a servi de référence interne standard,
lorsque les échantillons étaient en solution dans des solvants organiques
deutéres. D'autre part, le dimethyl-2,2 silapentane-2 suifonate-5 de so-
(212)dium (ATSPS) (sel de Tiers) ' , a été utilisé comme référence interne,
quand il s'agissait de l'eau deutérée comme solvant.
Les déplacements chimiques sont exprimés sur l'échelle ô en ppm, ou
en Hz, et la précision obtenue est de ± 1 Hz.
Les multiplets seront précisés par la largeur à la base et la largeur
à mi-hauteur des pics dans les données spectrales RMN. On désignera par J
les constantes de couplage entre protons.
4. Les spectres de masse ont été enregistrés avec le spectromètre "Va-
rian modèle M-66" et avec un spectromètre de masse de haute résolution, mo
dèle "AEI MS 902".
5. Les analyses élémentaires ont été faites par Mme E. BEETZ et le
Dr. E. PASCHER d'Allemagne, les laboratoires GALBRAITH et par Mr. R. DULUDE
de l'Université Laval. Les analyses RMN et de masse ont été effectuées par
Mlle D. THIBAULT de 1'Université Laval.
6. Les déterminations de poids moléculaire ont été obtenues avec un
osmomètre à pression de vapeur "MECHROLAB modèle 301 A", à 1'Université
Laval et au Conseil National des Recherches du Canada à Ottawa. 7
7. Les analyses aux rayons X ont été faites par le Professeur C.H.
MAC GILLAVRY et ses collaborateurs de ï'Université d'Amsterdam (Hollande)
et le Dr. R.V. CHASTAIN, professeur auxiliaire à l'Université de West Vir
ginia (U.S.A.), ainsi que par le Dr C. SAUNDERSON HUBER du Conseil Natio
nal des Recherches du Canada à Ottawa. Qu'ils trouvent ici l'expression
de mes remerciements.
148
8. Les spectres de RMN à 100 MHz ont été faits par le Dr N. MANDAVA
et E.L. GOODEN du Ministère de 1'Agriculture (Maryland - U.S.A.).
Note. - Les spectres de RMN ont été faits, lors des quaternisations,
avec les produits bruts de réaction, afin de ne pas éliminer, par recristal
lisation, l'un ou l'autre des N-épimères. On a seulement procédé aux recris
tallisations pour les analyses élémentaires. Dans la suite de l'exposé, ces
faits seront sous-entendus, pour chaque quaternisation directe ou inverse.
CHAPITRE II
POLYESTER DE LA PSEUDO-TROPINE
1. Obtention de la pseudo-tropine bromoacétylée ( 1) . * Il
Deux méthodes ont été utilisées :
1.1 La première méthode de synthèse est analogue à celle des dérivés
4t-butyle de la pipéridine^^ .
1.11 Préparation de la pseudo-tropine (1’) ou tropanol-3$.
Il s'agit de la réduction de la tropinone (22) par la méthode de
(213)HANSLEY : réduction par le sodium métallique.
On ajoute 6.8 g de sodium métallique dans 45 ml de toluène et on chauf-
/fe à reflux jusqu'à 1'obtention d'une bonne dispersion du sodium dans le to
luène. On ajoute alors à chaud, sous bonne agitation, en une heure, une so
lution de 19.3 g (0.138 mole) de tropinone (tropanone-3) dans 48 ml de to
luène et 20 ml d'isopropanol. Une ébullition marque le début de la réaction
150 -
et le bain d'huile est maintenu à 135° G (température qui entraîne le reflux
du toluène). On obtient en fin d'addition un mélange orangé. On y ajoute 40
ml de toluène, sous agitation, et on chauffe encore à reflux pendant deux
heures (tout le sodium a disparu). On refroidit le mélange dans la glace, et
en maintenant l'agitation", sous un courant d'azote, on ajoute 80 ml d'eau
pour détruire le sodium restant. On agite encore 30 mn. On obtient alors
deux couches : une phase organique et une phase aqueuse.
On récupère la phase organique. La phase aqueuse est extraite par 4 x
75 ml de toluène et 6 x 100 ml de benzène. Ces extraits organiques sont ajou
tés à la phase organique et séchés sur le carbonate de potassium pendant 15
heures. On évapore le solvant, après filtration, et le résidu (19 g) est dis
sout dans 60 ml de benzène et traité par le noir de carbone. Après filtration,
on y ajoute 40 ml d'éther de pétrole et on laisse cristalliser. On obtient
une première fraction de cristaux (13 g - 68 %), de point de fusion : 108° -
109.5° C. Par concentration des eaux-mères à 30 ml et addition de 20 ml d'é
ther de pétrole, on récupère encore 2.1 g (11 %) de pseudo-tropine. Rendement
total : 15.1 g (79 %).
Le spectre IR présente une absorption caractéristique de 1'hydroxyle
secondaire à 3 150 cm et absence d'absorption dans la région des carbonyles.
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sulfoxyde-d^ et le TMS comme ré
férence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.15 ppm (N-CH^)
- un singulet élargi (largeur à la base : 35 Hz ; largeur à mi-hauteur : 11 Hz)
(2H) à 3.68 ppm qui disparait par addition de D^O (OH).
- un multiplet (2H) centré à 3.08 ppm (largeur à la base : 22 Hz) (H^, H,-).
- un multiplet (811) de 2.17 ppm à 2.50 ppm (H^, H,, H^, H^) .
- le proton H est masqué par le singulet à 3.68 ppm:3
N : 9.92 %
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Calc. : C : 68.08 %
Trouvé : C : 67.84 %
Analyse aux rayons X :
La pseudo-tropine cristallise en aiguilles orthorhombiques, dans un
groupe d'espaces Pnam avec a = 8.023 ± 0.006 Â ; b = 10.555 ± 0.004 Â ;
c = 9.391 ± 0.004 Â
La désignation des atomes est présentée dans la formule ci-dessous
CgH^NO
H : 10.63 %
H : 10.51 % N : 9.90 %
----C(2')cci^—c(2),
/ / \
Ct4)C#) C(3)-OH
Les molécules sont liées entre elles par des liaisons hydrogènes
OH....N de 2.84 Â de longueur (figure ci-dessous)
Projection d'une moitié de la maille parallèle à l'axe z de z = | à z = 1. Seules les distances intermoïéculaires plus petites que 4 A<sont indiquées.
152
La géométrie moléculaire (voir figures page suivante) montre que le
pont C^-C^, déforme le cycle pipéridine dans la conformation chaise. En par
ticulier les atomes et , sont plus proches que normalement : l'angle de
valence C^NC^, est seulement 102° 30'. D'autre part, le petit angle entre
les plans NC^C^, et , et le grand angle entre les plans ^^2^2'^1'
et indiquent une déformation du cycle pipéridine ; cette déformation
est due à l'encombrement stérique. De plus, le plan est presque
parallèle à la liaison N-CH^ (l'angle est 2°4) et à la liaison C-0H (l'angle
est 3°), confirmant que le groupe N-méthyle et l'hydroxyle sont équatoriaux.
D'autre part, le plan NC^C^, et la liaison N-CH^, ainsi que le plan ^202* *0^
et la liaison C^-OH sont presque orthogonaux (les angles sont 112°6 et 110°4
respectivement), confirmant la stéréochimie équatoriale du groupe N-méthyle.
1.12 Bromoacétylation de la pseudo-tropine .(70,72)
A une solution de t-butyllithium, dans 116 ml de pentane, on ajoute,
par petites quantités, 2.95 g (0.0218 mole) de pseudo-tropine. On dilue le
mélange avec 50 ml de pentane. On ajoute alors, goutte à goutte, à la suspen
sion d'oxyde de tropane-33 lithium, une solution de 4.04 g (0.02 mole) de bro
mure de bromoacétyle, dans 50 ml de pentane, sous agitation magnétique. L'ad
dition dure 20 mn. On dilue la solution avec du pentane jusqu'à un volume de
*400 ml et on ajoute alors 2 g de bicarbonate de sodium solide anhydre. On a-
gite le mélange encore pendant 10 mn. On filtre et le résidu est lavé avec
l'éther. La solution êthérée est séchée sur le sulfate de magnésium anhydre
et le solvant est évaporé à 25° G, sous vide, pour donner 2.44 g (44.5 %) de
pseudo-tropine bromoacétylée (3') brute hygroscopique. Après un ramollisse
ment à 80° C, elle fond à 242° C avec décomposition, indiquant la quaternisa
tion de la base bromoacétylée.
153
1103-3
110-2 110-4
a) Distances des liaisons et quelquestMteratomtgMgs P^%8 pe-
tites que 3.1 A.
b) Angles de liaisons.
109-91375
Angles entre les -glans perpendiculav- ves au glan de symétrie de la molécule.
C(4)
H(a)
C(4T
H(c)
Angles dtèdrgs de Z<z p8e%db-tropt»e
a) vu suivant C(l) - C(2)b) vu suivant N - C(l’)c) vu suivant C(3) - C(2')
Les positions des hydrogènes sont indiquées approximativement par tes lignes pointillées.
154
Le spectre IR présente une forte absorption à 1 745 cm due au grou
pement carbonyle.
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sulfoxyde-dg comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.55 ppm (N-CH^).
- un singulet (2H) à 4.11 ppm (Br-CH^-CO)
- un multiplet (3H) centré à 3.7 ppm (largeur à la base : 21 Hz) (IL^, H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.83 ppm à 2.33 ppm (H^, H^, Hg, H^)
1.13 Hydrobromure de la base bromoacétylée (2)
La base bromoacétylée brute (2.44 g - 0.093 mole) est dissoute dans
l'éthanol et on y ajoute une solution de HBr éthanolique 2N. On laisse à tem
pérature ambiante quelques heures le mélange réactionnel et on obtient, après
évaporation, un produit mal cristallisé que l'on recristallise dans un mélan
ge éthanol-éther. On obtient ainsi 3.08 g (90 %) du sel (2), de point de fu
sion : 182° - 183° C.
-1Le spectre IR présente les absorptions : 2 500-2 900 cm : une série
d'absorptions caractéristiques de NH+; 1 740 cm ^ (carbonyle).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS com
me référence interne présente :
- deux singulets séparés par 1.8 Hz correspondant aux deux N-ëpimères
ayant le groupe N-méthyle équatorial et axial respectivement a 2.8 ppm
(intégration totale 3H).
- un singulet (2H) à 4.07 ppm (CH^Br).
- un multiplet (3H) centré à 4.0 ppm (largeur à la base : 22 Hz) (H^, H^, H^)
- un multiplet (8H) de 1.9 ppm à 2.5 ppm (H^, H^, Hg, H^).
155
1.2 Méthode de Bottini et collaborateurs
1.21 Hydrobromure de la pseudo-tropine (21)
A une solution de 2.65 g (0.018 mole) de pseudo-tropine (1’) dans
100 ml d’éthanol, on ajoute une solution saturée éthanolique de HBr. On lais
se reposer à 25° C le mélange réactionnel pendant 30 mn. Le précipité abon
dant obtenu est lavé à l’éther et recristallisé dans l'éthanol : 3.05 g (90 %)
Point de fusion : 294° C (décomposition).
_qLe spectre TR présente les absorptions : 3 350 cm (OH) ; 2 500 -
2 740 cm : une série d’absorptions caractéristiques de NH+.
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl sulfoxyde-d^ comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.68 ppm (N-CHg).
- un singulet élargi (2H) à 4.23 ppm (largeur à la base : 22 Hz ; largeur à
mi-hauteur : 7 Hz) qui disparait par addition de D^O (OH masquant H^).
- un singulet (1H) à 2.57 ppm qui disparait par addition de D^O (NH+).
- un multiplet (2H) centré à 3.83 ppm (largeur à la base : 25 Hz) (H^, H^) .
- un multiplet (8H) de 1.67 ppm à 2.17 ppm (H^, H^, H^, H^).
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^BrNO
Calc. : C : 43.24 % H : 7.20 % N : 6.30 %
Trouvé : C : 43.04 % H : 7.15 % N : 6.20 %
1.22 Hydrobromure de la pseudo-tropine bromoacétylée (2)
On ajoute 4.44 g (0.002 mole) d’hydrobromure de pseudo-tropine (2’),
par petites quantités, à 12 g de bromure de bromoacétyle (0.06 mole). On ob
tient une solution limpide jaune apres 15 mn. La solution est agitée magnéti-
156
quement, à 25° C, pendant 4 heures. On évapore, sans trop chauffer, l'excès
de bromure de bromoacétyle, sous bon vide. Il en résulte une huile épaisse
qui, par trituration avec l'acétone, donne un solide brunâtre, recristallisé
dans un mélange éthanol-éther-benzène (1:1:1). On obtient 6.2 g (74 %) de
bromure de bromoacétyl pseudo-tropinium (2) de p.f. 182°-184° C. On trouve
que ce produit est identique à celui obtenu par la méthode au t-butyl lithium,
par comparaison des données spectrales IR et RMN. Cette réaction se fait fa
cilement à température ambiante, sans reflux, qui entraîne la formation de
produits résineux.
2. Polyester linéaire a partir de la pseudo-tropine bromoacétylée(129,130)
- La pseudo-tropine bromoacétylée (2') brute (1.2 g - 0.045 mole), obte
nue par la route 1.1 est chauffée à reflux dans 200 ml d'éther anhydre .pendant
24 heures. Quelques cristaux se déposent. L'évaporation du solvant donne un
(129 130)solide ’ qui a été recristallisé dans l'acétonitrile, donnant une pou
dre (0.64 g - 53 %) de p.f. 244° C (décomposition).
- D'autre part, on ajoute 25 ml de bicarbonate de potassium aqueux à
20 %, à 2.7 g (0.0788 mole) d'hydrobromure de pseudo-tropine bromoacétylée
(2), obtenu par la route 1.2 et on extrait par l'éther. On sèche sur le sul
fate de magnésium anhydre. L'évaporation du solvant donne une huile (1.62 g)
qui se solidifie au repos. Ce produit est alors chauffé à reflux dans 75 ml
d'acétonitrile pendant 24 heures et évaporé à sec. Le polyester brut (1.45 g)
est purifié par recristallisation dans l'éthanol absolu. Le p.f. est 244° C
(1.08 g - 52 %).
Le spectre IR présente les absorptions : 1 740 cm (carbonyle) ;
1 210 cm (vibrations de valence C-O-CB^) .
157
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l’ATSPS com
me référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.47 ppm (N-CH^).
- un singulet à 4.33 ppm (N-CH^ (largeur à la base : 25 Hz ; largeur à mi-
hauteur : 14 Hz) masquant le proton H^ (intégration totale 3H).
- un multiplet (8H) de 1.9 ppm à 2.7 ppm (H^, H^, H^, H^).
La détermination par osmométrie (c = 0.0109 et 0.0227 respectivement)
de son poids moléculaire apparent, dans le méthanol comme solvant, donne les
valeurs 513.1 et 520.5. Ces valeurs ont été déterminées avec précision par
H. SEGUIN du Conseil National des Recherches d'Ottawa.
Le spectre de masse, enregistré sur le modèle Varian M-66, indique les
valeurs m/e = 182, 261, 263, valeurs attendues-pour le cation de la lactone •
ou le fragment volatile de cette grandeur, et les deux espèces, contenant le
brome, après incorporation de celui-ci dans la molécule. Pourtant, un spectro-
mètre de masse de haute résolution indique, bien qu'ils soient en faible pro
portion, beaucoup de fragments au-dessus de ces valeurs.
Nos analyses élémentaires, pour le produit recristallisé plusieurs fois,
avec la formule brute : (-'qo^l6®r^2
Cale. ; C : 45.81 % H : 8.15 % Br : 30.48 %
Trouvé : C : 40.97 % H : 6.05 % Br : 28.65 %
sont du même ordre de grandeur que celles obtenues par Bottini^^^àt ses colla
borateurs, qui indiquent pour la formule brute : C^gH^^BrNOg, 1.4 H^O
Calc. : C : 41.8 % H : 6.6 % N : 4.9 % Br : 27.8 %
: C : 42.1 % H : 6.6 % N : 4.8 % Br : 27.5 %Trouvé
CHAPITRE III
CORRELATION DES SELS N-ETHOXYCARBONYL
TROPINIUM AVEC L ' ETHOBROMJRE DE TROPINE
1. Obtention de l'iodure de N^-Ethoxycarbonylméthyl hydroxy-3a tropa-
nium (4) .
On ajoute 7 g (0.0328 mole) d'iodoacétate d'éthyle dans une solution
de 4.38 g (0.031 mole) de tropine dans 40 ml d'éthanol anhydre et 40 ml de
benzène et on laisse le mélange à température ambiante (25° C) pendant 8 heu
res. Les cristaux formés sont séparés par filtration et lavés avec 40 ml de
benzène donnant 7.5 g (69 %) du sel de l'ester 4_ de p.f. 218° C (reporté
dans la littérature^*^210° C). Une seconde fraction de cristaux (2.7 g -
25 %) est obtenue à partir des eaux-mères que l'on a laissées à 25° C pendant
15 heures, dont le p.f. est 217° C. Le rendement total est 10.2 g (94 %).
-I _iLe spectre IR présente les absorptions : 3 410 cm (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 225 cm (vibrations de valence de l'ester).
159
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ÀTSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.28 ppm et 3.16 ppm s'intégrant au total pour 3H : la
proportion (9:1) de chacun des deux N-épimëres équatorial et axial respec
tivement est déterminée par intégration des deux signaux N-mêthyles corres-
(,95'\pondant (théorie de GLOSS v ' ) .
- un singulet élargi à la base à 4.23 ppm (N-CH^ (largeur à la base : 25 Hz),
masque les protons et H,. (intégration totale 4H).
- un triplet (3H) centré à 1.16 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz).
- un quartet (2H) centré à 3.56 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz).
- un multiplet (1H) centré à 5.2 ppm (H^) (largeur à la base : 18 Hz).
- un multiplet (8H) de 2.0 ppm à 2.6 ppm (H^, H^, H^, H^).
Analyse élémentaire : pour la formule brute <-‘j_2®22"*"^3
Calc. : C : 36.35 % H : 6.64 % N : 4.22 %
Trouvé : C : 36.05 % H : 6.52 % N : 4.18 %
2. Obtention de l'iodure de N^-(hydroxy-2 éthyl) hydroxy-3a tropanium (5)
A une solution bien mélangée de 2 g (0.105 mole) de borohydrure de
sodium dans 120 ml d'éthanol anhydre, on ajoute 4.2 g (0.0284 mole) de chlo
rure de calcium dihydrate dans 100 ml d'éthanol refroidi à -20° C donnant une
suspension blanche très dense. On y ajoute alors, par petites portions, pen
dant une période de 30 mn, 7.5 g (0.0212 mole) du sel de l'ester 4_ et on
dilue avec 200 ml d'éthanol. Le mélange est graduellement chauffé à 2.5° C
et gardé à cette température pendant 20 heures, sous bonne agitation. Le so
lide (NaCl) est alors décanté et le filtrat clair est concentré à un volume
de 50 ml. Un mélange eau-éthanol (2:1) (50 ml) est additionné, à 0° C, et a-
près évaporation de la moitié de l'éthanol, le mélange est acidifié avec
160
l'acide iodhydrique aqueux. Le solvant est évaporé à sec et on ajoute ensuite
200 ml d'éthanol chaud au résidu brun obtenu. Après filtration, la solution
éthanolique est alors traitée avec l'éther donnant 6.2 g (94 %) de sel d'hy
droxy éthyl tropinium. Après recristallisation dans l'éthanol, on obtient 6 g
(90 %) de cristaux blancs de p.f. 308° C.
Le spectre IR présente une absorption due aux hydroxyles secondaire et
-1primaire à 3 360 cm ; absence d'absorption dans la région des carbonyles.
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutërëe comme solvant et l'ATSPS com
me référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.13 ppm (N-CH^).
- un triplet (2H) centré à 3.47 ppm (N-CI^) (J = 6 Hz)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.1 ppm (largeur à la base : 21 Hz) carac
téristique du proton" H^ équatorial.
- un multiplet (4H) de 4.0 ppm à 4.5 ppm (H^, H,., CH^OH).
- un multiplet (3H) de 2.0 ppm à 2.8 ppm (H^, H^, H^, Hy).
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Cale. : C : 38.55 % H : 6.58 % I : 40.52 %
Trouvé : C : 38.12 % H : 6.21 % I : 40.86 %
3. Obtention du bromure de N^-(hydroxy-2 éthyl) acétoxy-3a tropanium (6_)
3.1 Obtention de l'acétoxy-3a tropane (tropine O-acétylée) (18)
On a utilisé la méthode de BARGER^0)
On chauffe a reflux 6 g (0.0425 mole) de tropine (18 ') (tropanol-
3a),'dans 25 ml d'anhydride acétique, pendant 4 heures. On obtient alors une
solution homogène légèrement brune. On distille, sous bon vide, l'acide acé
tique formé et l'excès d'anhydride acétique. On obtient un produit brun très
161
visqueux. Après refroidissement, on neutralise lentement par 1'ammoniaque
concentré (pH légèrement basique), pour obtenir la base libre. On extrait
plusieurs fois par le chloroforme et les extraits sont séchés sur le sulfate
de magnésium anhydre. Après filtration, on évapore le solvant à sec. On ob
tient 7.8 g d'une huile jaune, que l'on distille sous vide poussé (50 y Hg).
On obtient alors 7.1 g (91 %) d'une huile jaune : l'acétoxy-3a tropane.
Le spectre IR (film) présente les absorptions : 1 735 cm (carbonyle
du groupement acétoxy) ; 1 240 cm (vibrations de valence de la fonction a-
cétate). On note l'absence de toute absorption dans la région des hydroxyles.
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le TMS com
me référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.23 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 1.95 ppm (OCOCH^) .
- un pseudo-triplet (1H) centré à 4.95 ppm (H^) (J = 6.5 Hz)
- un multiplet (2H) de 2.88 ppm à 3.22 ppm (H^, H^)
- un multiplet (8H) de 2.0 ppm à 2.4 ppm (H^, H^, Hg, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^qH^^NO^
Cale. .. : C : 65.56 % H : 9.28 % N : 7.64 %
Trouvé : C : 65.40 % H : 9.21 % N : 7.62 %
3.2 Quaternisation avec le bromo-2 éthanol.
On dissout 0.77 g (0.0036 mole) d'acétoxy-3a tropane dans 5 ml d'ace
tonitrile et on y ajoute 1.3 g (0.01 mole) de bromo-2 éthanol. On laisse au
repos, à 25° C, pendant 16 heures. Le solvant et l'excès de bromo-éthanol
sont évaporés sous vide et le résidu solide est trituré avec l'éther anhydre
donnant 1.26 g de poudre cristalline (92 %), de p.f. 260° C (décomposition).
162
On la recristallise dans le mélange acëtonitrile-éther (1:1).
_3_Le spectre IR présente les absorptions : 3 225 cm (OH primaire) ;
1 745 cm ^ v(carbonyle du groupement acëtoxy) ; 1 255 cm ̂ (vibrations de va
lences du groupement acétate).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.18 ppm et 3.10 ppm correspondant au groupement N-méthy-
le des deux N-ëpimères équatorial et axial respectivement. L'intégration
des signaux N-méthyles indique la proportion (85:15), le produit de quater
nisation équatoriale étant le produit majeur.
- un singulet (3H) à 2.13 ppm (OCOCH^)
- un triplet (2H) à 3.63 ppm (N-CH^) (J = 6 Hz)
- un triplet (2H) à 3 .'69 ' ppm (CH^OH) (J == 6 Hz)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.1 ppm (largeur à la base : 20 Hz) (H^)
- un multiplet (2H) de 3.80 ppm à 4.2 ppm (H^, II,.)
- un multiplet (8H) de 1.8 ppm à 2.8 ppm (H^, H^, H^, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^2H22Br^3
Calc. : C : 46.76 % II : 7.20 % N : 4.55 %
Trouvé : C : 46.79 % H : 7.28 % N : 4.55 % 4
4. Déacétylation du produit j6. .
On dissout 1 g (0.0032 mole) du dérivé hydroxyéthylé 6_. dans 5 ml
d'acide bromhydrique aqueux à 45 % et on le chauffe au bain-marie pendant
48 heures. On évapore alors le mélange et les dernières traces d'eau sont ê-
liminées par.addition de benzène et distillation azéotropique subséquente.
Le résidu cristallise par addition de 5 ml d'acétone. On obtient 0.7 g (82 %)
163
d'un solide blanc de p.f. 301°-302° C (décomposition).
Les spectres IR et. RMN sont identiques à l'échantillon 5_ obtenus par
réduction de l'ester 4_ par le borohydrure de calcium.
5. Obtention du bromure de N^-(chloro-2 éthyl) acëtoxy-3a tropanium (7)
5.1 A une solution de 0.625 g (0.0023 mole) du dérivé hydroxyéthylé ,6_
dans 8 ml de benzène, on ajoute 5 ml de chlorure de thionyle et on chauffe
à reflux pendant 90 mn, sous bonne agitation. Après refroidissement à 30° C,
l'excès de chlorure de thionyle et le benzène sont évaporés sous vide et on
triture le résidu par 5 ml d'acétone, obtenant ainsi 0.645 g (87 %) d'un so
lide blanc de p.f. 196°-197° G, après recristallisation dans l'éthanol.
Le spectre IR présente les absorptions: 1 740 cm (carbonyle) ;
1 255 cm ^ (vibrations de valence de la fonction acétate) ; on note l'absen
ce de toute absorption dans la région des hydroxyles.
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutërée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.14 ppm et 3.20 ppm correspondant aux signaux N-méthyles
des deux épimères équatorial et axial respectivement (intégration totale
3H). Le rapport des deux isomères déterminé comme précédemment est 20:80.
- un singulet (3H) à 2.13 ppm (OCOGH^)
- deux triplets centrés à 3.98 ppm et 4.25 ppm respectivement correspondant
aux N-méthylènes des deux N-ëpimères axial et équatorial respectivement.
(J = 6 Hz) (intégration totale 2H)
- un triplet (2H) centré à 3.72 ppm (CH^Cl) (J = 6 Hz)
- up. pseudo-triplet (III) à 5.05 ppm (J = 5.5 Hz) (H^)
- un multiplet (8H) de 2.15 ppm à 2.6 ppm (H^, H^, H^, H^)
164
- les deux protons et sont masqués par les triplets des N-méthylènes.
Il faut noter que, dans ce cas, le produit majeur de la quaternisation
équatoriale possède un groupe N-méthyle axial résonnant à champ plus élevé.
Il semble que le chlore du groupement chloroéthyle axial, dans le composé 7
(mineur) soit repoussé par les g-hydrogènes en position 2 et 4, en raison de
sa grosseur, déblindant ainsi le N-méthyle équatorial. Ce déblindage du chlo
re entraîne, de ce fait, une anomalie pour la position du signal N-méthyle
équatorial qui résonne dans un champ plus bas que pour le N-ëpimère ayant le
N-méthyle axial. Dans le produit majeur, le groupement chloroéthylé équato
rial ne subit aucun encombrement stérique et par conséquent, le chlore n'a
aucun effet de déblindage sur le N-méthyle axial dans ce N-êpimère.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C-^^p^rClM^
Calc. : C : 44.27 % H : 6.48 % N : 4.29 %
Trouvé : C : 43.96 % H : 6.50 % N : 4.52 %
5.2 Chloroéthylation directe de l'acétoxy-3a tropane
A une solution de 1.434 g (0.01 mole) de bromo-1 chloro-2 éthanol
dans 15 ml d'acétonitrile, on ajoute une solution de 1.83 g (0.01 mole) d'a-
cétoxy-3a tropane dans 15 ml d'acétonitrile, goutte à goutte, sous bonne agi
tation, à 25° C. On laisse alors le mélange réactionnel homogène pendant 24
heures à la température ambiante. Le solvant évaporé laisse une huile inco
lore. Par trituration avec 1'acétone, on obtient un composé cristallin jau
nâtre. Lavé à l'éther et recristallisé dans l'acétonitrile, on obtient des
cristaux blancs de p.f. 195°-196° C.
Les spectres IR et RMN indiquent, étant superposables, qu'il s'agit du
même produit 7~ que celui obtenu en 5.2.
165
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^ï^BrClNC^
Calc. : C : 44.27 % H : 6.48 % N : 4.29 %
Trouvé : C : 44.33 % H : 6.66 % N : 4.52 %
6. Obtention du bromure de N^-éthyl hydroxy-3a tropanium (8) ou étho-
^ j . (70,72,98)bromure de trop me * 20
6.1 Hydrogénolyse du dérivé chloroéthylé 7_.
On ajoute une solution de 0.64 g (0.00195 mole) de bromure de N^-
(chloro-2 ëthyl) acëtoxy-3a tropanium (7) dans 10 ml d'eau, à une suspension
de 3 g de Ni Raney dans 20 ml d'eau, contenant 0.3 g (0.00217 mole) de car
bonate de potassium, et on hydrogène sous pression atmosphérique. Après 30 mn,
45 ml d’hydrogène ont été absorbés. La solution filtrée est acidifiée avec
20 ml d'acide bromhydrique aqueux à 40-% et chauffée à reflux pendant 2 heu
res pour compléter la déacétylation. On ajuste alors, après refroidissement,
la solution à pH = 7 avec le bicarbonate de potassium. Après évaporation à
sec, on extrait le mélange cristallin obtenu, par 1'acetonitrile bouillant.
On concentre la solution d'acétonitrile jusqu'à obtention d'un léger trouble.
Par refroidissement, on obtient des aiguilles incolores d'éthobromure de tro-
pine (8) de p.f. 292° C.
Les spectres IR et RMN sont complètement identiques à ceux du produit
obtenu par quaternisation directe de la tropine avec le bromure d'éthyle (voir
6.2 ci-après). .
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^Q^gBrNO
Calc. : C : 48.00 % H : 8.00 % N : 5.60 %
Trouvé C : 47.82 % H : 7.98 % N : 5.54 %
■ 166
6.2 Ethylation directe de la tropine
A une solution de 0.5 g (0.0035 mole) de tropine (tropanol-3a) dans
1.5 ml de dimethyl sulfoxyde, on ajoute 2 g (0.018 mole) de bromure d'éthy
le à 20° G. Il apparaît immédiatement des cristaux blancs du sel quaternaire
et la réaction est complète après 1 heure. Les cristaux filtrés, après 9 heu
res, sont lavés à l’éther. On obtient 0.83 g (93 %) d’êthobromure de tropine
(8) de p.f. 295° C, dont les cristaux sont anisotropiques^^^) (^odure) .
Le spectre IR présente 1'absorption caractéristique de 1’hydroxyle se
condaire à 3 350 cm
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl sulfoxyde-d^ comme solvant et le
IMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) a 3.01 ppm (N-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.27 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un pseudo-triplet (1H) centré a 5.0 ppm (H^)
- un quartet (2H) centré à 3.51 ppm (N-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (2H) de 3.75 ppm à 4.15 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.6 ppm à 2.4 ppm (H^, H^, H^, H-,)
- un singulet (1H) élargi à 4.2 ppm (largeur à la base : 16 Hz) qui dispa
rait par addition de D^O (0H).
La position des signaux N-méthylène et C-méthyle est déterminée avec
précision par double irradiation. L'irradiation du quartet (N-CI^) centré à
3.51 ppm transforme le triplet (C-CH^) en un singulet, 124.5 Hz à champ plus
élevé. De même, l'irradiation du triplet à 1.27 ppm transforme le quartet
en un singulet, 124.5 Hz à champ plus bas. Ce découplage a été fait avec un
spectromètre 60 MHz.
C.H. MAC GILLAVRY et ses collaborateurs^^^^nt éprouvé des difficultés
167
dans l'étude par diffraction aux rayons X de ce produit. L'étude était impos
sible du fait de la sensibilité des cristaux aux rayons X. Ils ont surmonté
cette dificulté en travaillant à la température de l'air liquide.
La figure ci-dessous représente le résultat global de ces analyses, dont
(144)les détails seront publiés ultérieurement
Leur étude a montré que le groupement N-éthyle est effectivement équato
rial et par conséquent, le N-mêthyle axial.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^gH^gBrNO
Calc. : C : 48.00 % H : 8.00 % N : 5.60 %
Trouvé : C : 48.20 % H : 8.10 % N : 5.58 % 7
7. Obtention du méthobromure de N-éthyl nortropine (9_) ^’98)
Ce produit a été décrit antérieurementcomme le produit majeur
de la méthylation directe de la N-éthyl nortropine, avec l'iodure de méthyle,
dans le mélange alcool-benzène ; suivi d'une conversion de 1'anion iodure en
1 'anion bromure, avec une résine Amberlite IR.4B, échangeuse d'ions ; mais le
produit n'était pas très pur.
7.1 Synthèse de la N-éthyl nortropine (10)
168
On dissout 2.82 g (0.02 mole) de tropine dans 45 ml d'eau, et on a-
gite vigoureusement à 25° C. On y ajoute 6 g de soude en pastilles, par pe
tites fractions (1'addition se fait en 1 heure). On refroidit la solution
dans la glace (température intérieure : + 7° C). Puis on ajoute une solution
de 35 g de ferricyanure de potassium dans 62 ml d'eau, sous bonne agitation
(1'addition se fait en 30 mn). La solution devient brun foncé et se trouble.
On enlève le bain de glace et on laisse sous bonne agitation, à 25° C, pen
dant 5 jours. On obtient une solution limpide, après quelques heures. On ex
trait par le chloroforme et les extraits sont séchés sur le carbonate de po
tassium anhydre. Par évaporation du solvant, on obtient une huile brune qui
cristallise immédiatement à 25° C. Après recristallisation dans le benzène,
on obtient 1.16 g (77 %) de nortropine de p.f. 160°-162° C.
-1 x -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 380 cm (OH) ; 3 280 cm
(NH) ; autres absorptions caractéristiques; 1 125 cm ^ (NH) ; 1 050 cm
(OH axial) ; 1 410 cm ^ et 2 940 cm (më thine s) .
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le IMS com
me référence interne présente :
- un singulet (1H) à 3.6 ppm qui disparait par addition de D^O (OH)
- un singulet (1H) à 2.41 ppm qui disparait par addition de D^0 (NH)
- un multiplet (2H) centré à 4.2 ppm (largeur à la base : 22 Hz) (H^, H,-)
- un multiplet (1H) centré à 3.88 ppm (largeur à la base : 21 Hz) (H^)
- un multiplet (8H) de 1.21 ppm à 2.55 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^NO
Calc. : C : 66.14 % H : 10.23 % N : 11.02 %
7.11 Preparation de la nortropine (11) : méthode modifiée de A. SEKERA^^)
Trouvé C : 66.04 % H : 10.12 % N : 11.01 %
169
7.12 Obtention de la H-éthyl nortropine (10)
A une solution de 1,27 g (0.01 mole) de nortropine dans 10 ml de di
methyl formamide, on ajoute 1.1 g (0.01 mole) de bromure d'éthyle à 25° G.
La réaction se poursuit quelques heures et les cristaux formés sont filtrés.
Apres lavage à l'éther, le produit brut est traité par une solution aqueuse
de carbonate de potassium à 50 %. On extrait la solution par 4 x 50 ml de
chloroforme que l'on sèche sur le sulfate de magnésium anhydre. On filtre et
le filtrat par évaporation à sec donne un composé brun assez bien cristallisé. A-
près recristallisation dans l'éther de pétrole, on obtient 1.40 g (90 %) de
N-éthyl nortropine de p.f. 78°-79° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 300 cm (OH) ; autres absorp
tions caractéristiques^-^) . un groupe de fortes absorptions de 1 050 cm à
1 070 cm 1 (0H équatorial) ; 1 130 cm ^ (C-N) ; 1 320 cm ^ et 2 860 cm (mé
thanes) .
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le THS com
me référence interne présente :
- un singulet (1H) a 2.36 ppm qui disparait par addition de D^O (OH)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 4.01 ppm (largeur à la base : 21 Hz) (H^)
- un triplet (3H) centré à 1.08 ppm (J = 7 Hz) (C-CH^)
- un quartet (2H) centré à 2.38 ppm (J = 7 Hz) (N-CH^)
- un multiplet (2H) centré à 3.23 ppm (largeur à la base : 25 Hz) ÇH^, H,.)
- un multiplet (8H) centré à 1.9 ppm (H^, H^, H^, H )
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^NO
Cale. : C : 69.67 % H : 10.96 % N : 9.03 %
Trouvé C : 69.54 % H : 10.90 % N : 9.02 %
170
7.2 Méthylation directe de la N-ëthyl nortropine
A une solution de 0.3 g (0.0019 mole) de N-éthyl nortropine (10)
dans 1 ml de dimethyl sulfoxyde, on ajoute 1.5 g (0.0158 mole) de bromure de
méthyle et on garde le mélange réactionnel, à 10° G, pendant 8 heures, dans
un ballon scellé. On obtient alors des beaux cristaux blancs (précipitation
quasi immédiate). On récupère ainsi,après recristallisation dans l'acétoni-
trile, 0.52 g (94 %) de méthobromure de N-éthyl nortropine (9) dont les cris
taux sont isotropiquesde p.f. 316° C.
Le spectre IR présente 1'absorption caractéristique de l'hydroxyle se-
-1conduire à 3 325 cm
Le spectre RMN 100 MHz dans le diméthyl suifoxyde-dg comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.975 ppm (N-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.26 ppm (J = 7 Hz) (C-CH^)
- un quartet (2H) centré à 3.41 ppm (J = 7 Hz) (N-C^)
- un multiplet (1H) centré à 5.0 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.76 ppm à 4.16 ppm (H , H^)
- un multiplet (8H) de 1.6 ppm â 2.5 ppm (H^, H^, Hg, H-,)
Le découplage fait avec le spectromètre 60 MHz, par double irradiation,
a permis de déterminer avec précision la position des signaux N-méthylène et
C-méthyle. Ainsi, 1'irradiation du quartet (N-CH^) centré à 3.41 ppm trans
forme le triplet (C-CH^) en un singulet, 129 Hz à champ plus élevé. De plus,
1'irradiation du triplet à 1.26 ppm transforme le quartet en un singulet,
129 Hz à champ plus bas.
171
Analyse élémentaire : pour la formule brute C-^yE^yBrNO
Calc. : C : 48.00 % H : 8.00 % N : 5.60 %
Trouvé : C : 48.10 % H : 7.90 % N : 5.55 %
Analyse aux rayons X :
L'analyse aux rayons X dont les résultats globaux sont présentés sur
les figures page suivante, a été faite par C.H. MAC GILLAVRY et G. FODOR
Elle indique que le groupe N-méthyle est équatorial par rapport au cycle pi-
péridine, le groupe N-éthyle étant axial par conséquent.
D'autre part, les études aux rayons X indiquent que le méthobromure
de N-éthyl nortropine cristallise dans une maille orthorhombique, dans un
groupe d'espaces Pbn2^ avec les paramètres : a = 12.04 ± 0.05 A ; b = 13.78
± 0.05 Â ; c = 6.88 ± 0.01 Â ; U = 1.141 ; D = 1.4 ; Z = 4 ; D =1.46.m e
172
x : position dans le plan o : position hors du plan
Cartes de denstté étectrontgwe dw mét%obrom%re de Æ-ét7%/I nortropdne
projetées suivant l 'axe C.
a) phase sur Br et structure (I) h) phase sur Br et structure (II)
.La carte ne montre a%c%n /dnæ maætma et est éütdemment correctement
pkasée.
CHAPITRE IV
CORRELATION DES DERIVES N-METHOXYCARBONYLMETHYLES DE LA
TROPINE (HYDROXY-30, TROPANE), DE LA PSEUDO-TROPINE (HYDROXY-33
TROPANE) , DE LA TROP INONE (OXO-3 TROPANE) , DU DIHYDROXY-3ci,6$ TROPANE.
1. Obtention du bromure de N^-ëthoxycarbonylméthyl hydroxy-3g tropa-
nium (12)
A une solution de 0.1 g (0.007 mole) de pseudo-tropine (11) dans 2 ml
(122)d'acetonitrilex , meilleur solvant de quaternisation, on ajoute 0.142 g
(0.0085 mole) de bromoacëtate d'éthyle à 20° C. Les cristaux qui précipitent
immédiatement sont filtrés après 30 nm et lavés à l'éther. Après recristalli
sation dans 1'acetonitrile, on obtient 0.199 g (94 %) de sel quaternaire 12_
de p.f. 207°-208° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 380 cm ^ (0H) ; 1 744 cm
(carbonyle de la fonction ester) ; 1 225 cm (vibrations de valence de la
fonction ester).
174
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl suifoxyde-d^ comme solvant et le
TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.40 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.21 ppm (N-CH^)
-un triplet (3H) centré à 1.38 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.32 ppm (O-CH^) (J “ 7 Hz)
- un multiplet (8H) de 1.8 ppm à 2.3 ppm (H^, H^, H^, H^)
- les protons H^, H^ et H^ sont masqués par le quartet (O-CHg)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^ip^22^^3
Calc. : C : 46.75 % H : 7.14 % N : 4.54 %
Trouvé : C : 46.59 % H : 7.02 % N : 4.60 %
2. Obtention du bromure de N^~ carboxyméthyl hydroxy-33 tropanium (13)
2.1 Obtention de la bétaine (14)
On dissout 0.2 g (0.00065 mole) de l’ester 12_ dans 10 ml d'eau et
on y ajoute 0.2 g d'oxyde d'argent^^. on laisse sous agitation la suspension
à 25° C pendant 30 mn. On filtre et on évapore à sec, sous bon vide. On obtient
un produit blanc bien cristallisé : 0.118 g (84 %). On le recristallise dans
l'éthanol : p.f. 270° C. On obtient en réalité l'hydrate de la bétaine^) et
il n'y a aucune déshydratation, même après chauffage à 130° C pendant 3 heu
res, alors que la bétaine de son N-épimère devient anhydre, sous les mêmes
conditions.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 480 cm (OH) ; une forte ab-
-1 -1 _1 sorption très large de 3 050 cm à 3 400 cm (ion carboxylate) ; 1 630 cm
(carbonyle de la bétaine).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérëe comme solvant et l'ATSPS corn-
175
me référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.37 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 3.83 ppm (N-CH2)
- un multiplet (3H) de 4.13 ppm à 4.53 ppm (H^, H^, H )
- un multiplet (8H) de 1.96 ppm à 2.4 ppm (H^, H )
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^NC^, H^O10 17 3
Cale. : G : 55.20 % H : 8.75 % N : 6.40 %
Trouvé C : 55.40 % H : 8.65 % N : 6.50 %
Analyse aux rayons .
L'analyse aux rayons X a été faite par le Dr CHASTAIN de l'Université
West Virginia sur un cristal du sel de sodium préparé à partir de la hétaine,
provenant de 1'hydrolyse par l'oxyde d'argent aqueux du polyester de la
pseudo-tropine. Cette bétaine est identique à celle obtenue par le même trai
tement de l'ester, produit majeur de la quaternisation de la pseudo-tropine
avec le bromoacétate d'éthyle. Ce produit cristallise dans 1'acétonitrile
dans le groupe d'espaces orthorhombique Pbn2-, , où les constantes de la maille
sont : a —12.96 Â ; b = 15.78 Â ; c = 6.42 Â.
Les désignations atomiques de l'ion N^-carboxymëthyl hydroxy-38 tropa-
nium sont données dans la figure ci-dessous :
O""
176
On considère que le plan (1) est défini par C(l), C(2), C(4), C(5) et
le plan (2) par C(l), C(5), C(6), C(7). Si le groupe carboxyméthyle est dis
posé ëquatorialement par rapport à l'atome N du squelette de la pseudo-tro-
pine, la liaison C(8)-N serait presque parallèle au plan (1) et presque or
thogonale au plan (2). Ces angles observés sont en réalité de 1.1° et 69.8°.
respectivement. De plus, la liaison C(9)-N se trouve en réalité '69.2° hors du
plan (.1) et 1.5° hors du plan (2). La figure ci-dessous présente les distan
ces inter-atomiques :
C(9)4.57
0(1)1.23 \
0(10) 1-57
ai)1.56
r ' iis? 1-56/ 0(6)
0(7)
-0(2)
1.56
1.58^0(3).1.50
"0(3)
Ces résultats confirment donc que la structure du dérivé possède le grou
pe carboxyméthyle équatorial.
2.2 Obtention de l'acide ,13
On acidifie la solution aqueuse (10 ml) de la bêtaine précédente par
une solution de HBr aqueux à 10 % jusqu'à pH = 2. On filtre alors sur célite
le bromure d'argent qui trouble la solution. Le filtrat aqueux limpide est
alors évaporé, sans trop chauffer, sous vide. On obtient ensuite un composé
cristallin blanc, que l'on recristallise dans l'acétonitrile. On en récupère
0.233 g (90 %) de p.f. 214° C.
177
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 375 cm (OH) ; 1 745 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutéree comme solvant et l'ATSPS com
me référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.41 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.18 ppm (N-CH^)
- un multiplet (3H) centré à 4.36 ppm (largeur à la base : 26 Hz) (H^, H^, H,-)
- un multiplet (8H) de 2.0 ppm à 2.5 ppm (H^, H^, Iîg, H^)
Cet acide est le même que celui obtenu par hydrolyse par l'oxyde d'ar
gent aqueux suivi de 1'acidification par HBr aqueux, du polyester dé la
pseudo-tropine (spectres RMN superposables).
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^QH^gBrNO^
Calc. : C : 42.85 % H : 6.43 % N : 4.99 %
Trouvé : C : 42.70 % H : 6.31 % N : 4.90 %
3. Obtention de l'iodure de N -éthoxycarbonylméthyl hydroxy-38 tropa-
nium (15)
3.1 Préparation de la norpseudo-tropine (16)(143)
On dissout 2.1 g de pseudo-tropine (0.0148 mole) dans 22.5 ml d'eau .
et on agite vigoureusement à 25° C. On y ajoute, par petites fractions, en
une heure, 6 g de soude en pastilles. La solution est alors refroidie dans
la glace et on y ajoute une solution de 35 g de ferricyanure de potassium
dans 62 ml d'eau ; 1'addition se fait en 30 mn, sous bonne agitation. La so
lution devient trouble et brun foncé. On enlève le bain de glace et continue
l'agitation pendant 5 jours à 25° C. On fait l'extraction par le chloroforme
plusieurs fois. Les extraits séchés sur le carbonate de potassium anhydre
178
donnent, par évaporation, une huile brune qui cristallise immédiatement. A-
prës recristallisation dans le benzène, on obtient 1.472 g (77 %) de p.f.
132°-134° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 360 cm (OH) ; 3 260 cm
(NH) ; autres absorptions caractéristiques^"*"^ ; 1 017 cm ^ et 1 145 cm ~
(C-N) ; 1 057 cm "*" (OH équatorial) ; 1 350 cm "*" et 2 920 cm "*" (méthines).
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le.TMS com
me référence interne présente :
- un.singulet élargi (1H) (largeur à mi-hauteur : 8 Hz) à 3.48 ppm qui dis
parait par addition de D^O (OH)
- un quintuplet centré à 4.13 ppm (largeur à la base : 35 Hz) (H^) ; attribu
tion faite par analogie avec la pseudo-tropine^S)
- un multiplet (2S) de 3.5 ppm à 3.81 ppm (H^, H^_)
- un multiplet (9H) de 1.2 ppm à 2.4 ppm (H^, H^, H^, H^, NH)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^NO
Cale. : C : 66.14 % H : 10.23 % N : 11.02 %
Trouvé : C : 66.12 % H : 10.13 % N : 10.98 %
3.2 Obtention de la base tertiaire N-éthoxycarbonylméthyl hydroxy-33 tro-
pane (17)
La technique d'une préparation antérieure peut être utilisée dans la pre
mière étape, en se servant de diméthyl formamide (DMF) comme solvant d'alkyla-
tion<215).
A une solution de 1.27 g (0.01 mole) de norpseudo-tropine (16) dans 30 ml
de diméthyl formamide, on ajoute 1.67 g (0.01 mole) de bromoacétate d'éthyle
et on laisse à 25° C pendant 45 mn. On évapore le solvant sous bon vide,, don-
179
nant un produit huileux (2.5 g - 85 %) : 1'hydrobromure de N-éthoxycarbonyl-
méthyl norpseudo-tropine (17 ').
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm ^ (OH) ; 2 500 cm ^
à 2 800 cm (plusieurs fortes absorptions caractéristiques de NH+) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 180 cm (vibrations de valence de la fonction es
ter) .
. Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le IMS com
me référence interne présente :
- un singulet (2H) à 4.35 ppm (N-CH^)
- un singulet (1H) à 3.2 ppm (NH)
- un triplet (3H) centré à 1.2 ppm (C-CH^) (J — 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.15 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (2H) de-3.1 ppm à 3.4 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.4 ppm à 2.1 ppm (H^, H^, H^, H^)
- le proton H^ est masqué par le quartet (O-CH^) et le singulet (N-CH^)
On dissout 1'hydrobromure précédent (2.5 g - 0.0085 mole) dans 50 ml
de solution aqueuse saturée par le carbonate de potassium et on fait 1'ex
traction immédiatement par 5 x 25 ml de chloroforme. Apres séchage sur le
carbonate de potassium solide anhydre, on évapore le solvant donnant 1.62 g
(90 %) de la base tertiaire 17_ serai-cristalline, que l'on distille sous
pression réduite (0.2 mm Hg).
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm ^ (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 200 cm (vibrations de valence de la fonction es-
(214) -1 -1ter).; autres absorptions caractéristiques : 1 015.cm et 1 140 cm
(C-N) ; 1 065 cm (OH ëquatprial) ; 1 345 cm ^ et 2 900 cm ^ (mé thine s) .
180
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le TMS com
me référence interne présente :
- un singulet (2H) à 2.45 ppm (N-C^)
- un triplet (3H) centré à 1.2 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.15 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
3.3 Quaternisation de la base tertiaire (17)
La base tertiaire (17) obtenue en 3.2(1.62 g - 0.076 mole) est dis
soute dans 10 ml d'acétonitrile. On ajoute un excès d'iodure de méthyle
(1.29 g - 0.091 mole). On obtient une précipitation abondante immédiate du
sel quaternaire 15_ . Après filtration et lavage à l'éther, on obtient
2.43 g (90 %) du sel de p.f. 196° C, après recristallisation dans 1'acéto
nitrile.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 200 cm (OH) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 215 cm ^ (vibrations de valence de la fonction es
ter) .
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sulfoxyde-d^ comme solvant et le
TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.09 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.72 ppm (N-CHp
- un triplet (3H) centré à 1.35 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.28 ppm (0-CH_) (J = 7 Hz)
- un multiplet (8H) de 1.83 ppm à 2.33 ppm (H^, H^, H^, H^)
- les protons H^, H,- et H^ sont masqués par le quartet (O-CH^)
181
Analyse élémentaire : pour la formule brute C-^H^INO^
Calc. : C : 36.25 % H : 6.64 %. N : 4.22 %
Trouvé : C : 36.03 % H : 6.60 % N : 4.21 %
Le bromure de N^-éthoxycarbonylméthyl hydroxy-33 tropanium a été décrit
par BOTTINI et ses collaborateurs^^).
4. Obtention du bromure de N^~ éthoxycarbonylméthyl hydroxy-3a tropa
nium (41 )
On utilise ici 1'acëtonitrile comme nouveau solvant de quaternisation.
A une solution de 0.1 g (0.0077 mole) de tropine dans 2 ml d'acétonitri-
le, on ajoute 0.142 g (0.0085 mole) de bromoacétate d'éthyle. Le mélange ré
actionnel est gardé 30 mn à 20° C. On filtre les cristaux obtenus et on les
lave à l'éther. On obtient 0.191 g (83 %) du sel quaternaire de p.f. 204° C
apres recristallisation dans 1'acëtonitrile.
-1 N -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 380 cm (OH) ; 1 750 cm
(c.arbonyle de l'ester) ; 1 225 cm ^ (vibrations de valence de la fonction
ester).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutërée comme solvant et l'ATSPS com
me référence interne présente :
- deux singulets à 3.26 ppm et 3.16 ppm correspondant aux signaux N-méthyles
des deux N-épimëres ayant le N-méthyle équatorial et axial respectivement
(90:10) (intégration totale 3H)
- un singulet (2H) à 4.22 ppm (N-CT^)
- un triplet centré à 1.28 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.1 ppm (largeur à la base : 18 Hz) (H^)
- un quartet (2H) centré à 4.29 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
182
- un multiplet (8H) de 2.0 ppm à 2.6 ppm (H^, , H^)
- les protons et sont masqués par le quartet (O-CH^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Calc. : C : 46.75 % H : 7.14 % N
Trouvé : C : 46.65 % H : 7.04 % N
4.54 %
4.53 %
5. Obtention de l'iodure de N^-éthoxycarbonylméthyl hydroxy-3a tro-
panium (20)
5.1 Obtention du N-éthoxycarbonylméthyl hydroxy-3a tropane (19)
On utilise la même méthode que précédemment pour la norpseudo-tro-
pine.
On fait l'alkylation de 0.306 g (0.0024 mole) de nortropine (11),
dissout dans 10 ml de diméthyl formamide, par 0.45 g (0.0026 mole) de bro-
moacétate d'éthyle. On obtient 0.623 g (88 %) d'un produit huileux semi-cris
tallin : 1'hydrobromure de N-éthoxycarbonylméthyl hydroxy-3a tropane (19').
-1Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm (OH) ; 1 740 cm
_q(carbonyle de l'ester) ; 1 210 cm (vibrations de valence de la fonction es-
-1 ^ -1ter) ; 2 500 cm à 2 800 cm (une série d'absorptions caractéristiques de
NH») .
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (2H) à 4.43 ppm (N-CH^)
- un singulet (1H) élargi (largeur à la base : 15 Hz) à 3.5 ppm (OH)
- un triplet (3H) centré à 1.31 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (3H) centré à 4.08 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
183
La base tertiaire est obtenue par liberation avec le carbonate de po
tassium aqueux à 50 %. On extrait: par le chloroforme, donnant 0.507 g (89 %)
de la base tertiaire, après distillation sous pression réduite.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm ^ (OH) ; 1 740 cm ^
(carbonyle de l'ester) ; 1 200 cm (vibrations de valence de la fonction es
ter) ; autres absorptions caractéristiques^^) ; 1 040 cm ^ (OH axial) ;
1 010 cm ^ et 1 125 cm (C-N) ; 1 340 cm ^ et 2 890 cm (méthines).
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (2H) à 4.26 ppm (N-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.33 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.0 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
5.2 Quaternisation de la base tertiaire
On quaternise 0.507 g (0.00238 mole) de la base tertiaire dans 10 ml
d'acétonitrile par un excès d'iodure de méthyle. On obtient alors 0.552 g
(85 %) d'iodure de N^-éthoxycarbonylméthyl hydroxy-3a tropanium (20) de p.f.
212° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 300 cm (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 210 cm ^ (vibrations de valence de la fonction es
ter) .
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sulfoxyde-d^ comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.16 ppm (N-CH^)
- un singulet à 4.36 ppm masquant un multiplet de 4.1 ppm à 4.5 ppm : inté-
184
gration totale 4 protons ; le multiplet est attribué aux protons et H,-
et le singulet à N-CH^
- un triplet (3H) centré à 1.3 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.28 ppm (O-CH^ (J = 7 Hz)
- un multiplet (1H) centré à 5.1 ppm (largeur à la base : 18 Hz) (H^)
- un multiplet (8H) de 2.05 ppm à 2.5 ppm (PL,, H^, H^, H_,)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^^2^22"*"^3
Calc. : C : 36.25 % H : 6.64 % N : 4.22 %
Trouvé : C : 36.20 % H : 6.54 % N : 4.22 %
6. Obtention du bromure de N^-éthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropanium (21)
6.1 Préparation de la tropinone (tropanone-3) (22)
Deux synthèses ont été utilisées : oxydation chromique de la tropi-
ne (tropanol-3a) et synthèse totale de ROBINSON^"^.simplifiéeUne
autre nouvelle synthèse totalepar condensation de la méthylamine et de
la cycloheptadiène-2,6 one^^^pourrait également être utilisée. Nous ne dé
crirons pas ici la synthèse simplifiée de ROBINSON analogue à celle du dihy-
droxy-3a,6$ tropane (voir plus loin).
On ajoute une solution de 12 g d'anhydride chromique dans 12 ml d’eau
et 60 g d’acide acétique glacial, goutte à goutte, sous bonne agitation, en
4 heures, à une solution de 25 g (0.177 mole) de tropine (18 ’) dans 500 g
d'acide acétique glacial, chauffé à 60°-70° C, jusqu'à stabilisation de la
température. On maintient cette réaction à 60°-70° C pendant 2 heures après
l'addition (fin de la réaction). On rend la solution basique (pH = 11) par
la soude 6N. On extrait alors par 5 x 250 ml d'éther. La solution éthërëe
est séchée sur MgSO^ anhydre. Par évaporation du solvant, on obtient un pro-
185
dull brun très visqueux donnant des cristaux peu colorés par refroidissement.
On obtient 20 g (80 %) après recristallisation dans l'éther de pétrole (p.f.
42° C).
Le spectre IR présente les absorptions : 1 725 cm ^ (carbonyle de la
cétone) ; 3 400 cm ^ (OH énolique).
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.56 ppm (N-CH^)
- un multiplet (2H) de 3.4 ppm à 3.83 ppm (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.9 ppm à 2.5 ppm (H^, H^)
- un multiplet (411) de 1.33 ppm à 1.0 ppm (H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^NO
Cale. : C : 61.87 % H : 9.35 % N : 10.07 %
Trouvé : C : 61.75 % H : 9.35 % N : 10.05 % -
6.2 Quaternisation directe de la tropinone avec le bromoacétate d'éthyle
A une solution de 12 g (0.0862 mole) de tropinone dans 30 ml d'acéto-
nitrile, on ajoute 18 g (0.108 mole) de bromoacétate d'éthyle à 20° C. On fil-
»
tre les cristaux et après lavage à l'éther, on obtient 24 g (91.5 %) du sel
quaternaire 21_ de p.f. 178° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 1 750 cm (carbonyle de l'es-
-1 „ -1 ter) ; 1 730 cm (carbonyle de la cétone) ; 1 225 cm (vibrations de valen
ce de la fonction ester) ; 3 450 cm ^ (OH énolique).
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl suifoxyde-d^ comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
186
- un singulet (3H) à 3.54 ppm (N-CH^) ~ 3.57 ppm dans D^O reporte par BOTTINI
- un singulet (2E) à 4.37 ppm (N-CB^) -4.38 ppm dans D^O'reporté par BOTTINI
- un triplet (3H) centré à 1.33 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.16 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (2H) de 4.3 ppm à 4.5 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 2 ppm à 2.83 ppm (H^, H^, , H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^^Q^rNO^
Calc. : C : 47.05 % H : 6.54 % N : 4.57 %
Trouvé : C : 46.95 % H : 6.42 % N : 4.56 %
7. Obtention du bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropanium (211)
Ce produit est obtenu par quaternisation de 1.39 g (0.01 mole) de
tropinone par 1.83 g (0.012 mole) de bromoacétate de méthyle, dans les mêmes
conditions que précédemment. On obtient 2.62 g (90 %) de sel quaternaire de
p.f. 169°-170° C.
-1Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH énolique) ;
-1 -1 1 750 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 730 cm (carbonyle de la cétone) ;
-11 220 cm (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutêrée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.59 ppm (majeur) et 3.36 ppm (mineur) pour les N-méthyles
des deux N-ëpimeres équatorial et axial respectivement (intégration totale
correspondant à 3H).
- un singulet (3H) à 3.86 ppm (0-CH^)
- deux singulets à 4.44 ppm (majeur) et 4.78 ppm (mineur) pour les N-méthy-
lènes des deux N-épimères équatorial et axial respectivement (intégration
137
totale correspondant à 2H).
- un multiplet (2H) de 4.30 ppm à 4.66 ppm (H^, H^)
- un multiplet (811) de 1.76 ppm à 3.03 ppm (H^, H^, H,, H-,)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^gBrNO^
Calc. : C : 45.20 % H : 6.22 %
Trouve : C : 45.82 % H : 6.37 %
8. Synthèse de la nortropinone (221)
Ce produit avait été synthétisé par WILLSTATTER^~* ' ' par oxydation
de la tropinone par le permanganate de potassium, puis par BEYERMAN^"^ plus
récemment par la synthèse de ROBINSON (condensation de l'aldéhyde succinique
avec l'ammoniac et l'acide acétone dicarboxylique). Dans ces deux cas, les
rendements étaient loin-d'être satisfaisants. Nous avons trouvé une nouvelle
synthèse où les rendements sont bien meilleurs : dégradation de von BRAUN
avec le bromure de cyanogène, suivie de l'hydrolyse acide de la cyanamide
obtenue, via l'urée correspondante.
8.1 Obtention de la N-cyano nortropinone (23)
La N-cyano nortropinone a été obtenue selon la méthode de NICKON et
FIESER (-59-) modifiée.
8.11 Une solution de 10 g (0.072 mole) de tropinone dans 40 ml de benzè
ne anhydre est ajoutée, goutte à goutte, à une solution benzénique à 20 % de
9 g (0.085 mole) de bromure de cyanogène, sous très bonne agitation à 30° C.
La réaction est exothermique et on s'arrange pour que la température ne dé
passe pas 50°-55° C. Après l'addition, on agite encore pendant 1 heure et on
filtre le bromure cyanurique (25) (produit de condensation de BrCN à chaud)
et le méthobromure de tropinone (26) formé (produit secondaire). On évapore
N : 4.79 %
N : 4.69 %
188
le filtrat sans chauffer. Au résidu solide, on ajoute 125 ml d'éther anhydre
et le résidu insoluble est filtré. On concentre alors la solution ëthérée à
un volume de quelques ml. Par refroidissement à -5° G, la N-cyano nortropino-
ne cristallise. On obtient ainsi 8.3 g (80 %) de cristaux blancs de p.f. .108 C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH énolique) ;
2 200 cm (CEN) ; 1 730 cm ^ (carbonyle) ; autres absorptions caractéristi-
ques^"*"^: 1 002 cm (C-N) ; 1 355 cm ^ et 2 900 cm ^ (mé thine s) ; 1 410 cm
(CH2 actif).
8.12 Une autre méthode récente mise au point à 1'Université West Virginia
par FODOR et ABIDI a permis d'isoler le produit intermédiaire de la dégrada
tion de von BRAUN : le bromure de N-cyano tropinonium (24).
On dissout 1.39 g (0.01 mole) de tropinone dans 40 ml d'éther anhydre
et on l'ajoute par une ampoule à brome, surmontée dJun tube à CaClg, goutte
à goutte, en 20 mn, à une solution de 1.2 g (0.0113 mole) de bromure de cyano
gène dans 30 ml d'éther anhydre maintenu à 0° C. On obtient un précipité a-
bondant blanc (2.2 g - 90 %) de bromure de N-cyano tropinonium (113). On fil
tre immédiatement et après lavage plusieurs fois par l'éther et séchage sous
vide à -5° C, on prend le spectre RMN 60 MHz dans le dimëthyl sulfoxyde-dg
comme solvant. Celui-ci présente :
- deux singulets à 3.38 ppm et 3.50 ppm (50:50) correspondants aux deux N-
méthyles des deux N-épimères (intégration totale 3H).
- un multiplet (2H) de 3.71 ppm a 4.33 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.67 ppm à 2.67 ppm (H^, H^, H^, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^UrN^O (faite immédiatement)
Cale. : C : 44.08 % H : 5.31 % N : 11.42 %
Trouvé C : 44.42 % H : 5.37 % N : 11.69 %
189
Ce produit très instable se décompose par chauffage à 50°-60° C. En
partant de 2 g (0.0081 mole) de ce produit, on obtient un produit mal cris
tallisé légèrement coloré que l’on recristallise dans l'éther donnant des
cristaux blancs (1.07 g - 88 %) de N-cyano nortropinone de p.f. 107°-108° C
dont le spectre IR est superposable à celui obtenu par la méthode précédente.
Le bromure de méthyle formé est alors capté dans une solution d'acétonitrile
de tropinone, donnant le méthobromure de tropinonium, identique à celui ob
tenu par quaternisation directe de la tropinone par le bromure de méthyle,
(p.f. 265°-266° C)• Les spectres de ce méthobromure sont décrits ci-après :
Le spectre IR présente les absorptions : 3 440 cm (OH énolique) ;
1 730 cm (carbonyle de la cêtone).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.34 ppm (N-CH^ équatorial)
- un singulet (3H) à 3.5 ppm (N-CH^ axial)
- un multiplet (2H) de 4.0 ppm à 4.42 ppm (H^, H<-)
- un multiplet (4H) de 2.56 ppm à 3.1 ppm (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.9 ppm à 2.56 ppm (H^, H^)
L'analyse de la N-cyano nortropinone a donné les résultats : pour la
C : 64.00 % H : 6.67 % N : 18.67 %
C : 63.92 % H : 6.54 % N : 18.50 %
8.2 Obtention d'hydrosulfate de N-carbamyl nortropinone (27)
L'hydrolyse de la cyanamide 23 se fait en deux étapes selon la
méthode de NICKON et FIESER^^ en passant par l'urée 28. comme intermé-
formule brute C_H,»N„0O ±U 4
Cale. :
Trouvé :
190
diaire . Elle peut egalement se faire en deux étapes, en utilisant la métho
de DONETTI et collaborateurs^^) dans laquelle, la 0-méthyl isourée 28'
est 1'intermédiaire, obtenue en chauffant un mélange équimolëculaire de cya-
namide et de cyanure de potassium à reflux dans le méthanol, et en traitant
l'isourée obtenue par l'acide acétique glacial â reflux pendant 18 heures.
On a utilisé la première méthode de NICKON et FIESER :
A une solution de 7.4 g (0.049 mole) de N-cyano nortropinone (23) dans
80 ml d'acide acétique glacial, refroidie dans la glace à 5° G, on ajoute
très lentement 7 ml d'acide sulfurique à 90 % sous bonne agitation. Le sel
de l'urée 2J_ commence à précipiter après 3 mn. Dès qu'il y a prise en mas
se dé l'ensemble, on ajoute 125 ml d'éther anhydre et on filtre le précipité
blanc obtenu qu’on lave à l'éther. On obtient ainsi 12.8 g (99 %) d'hydro-
sulfate de l'urée de p.f. 156°-157° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 380 cm et 3 200 cm
_ i _q(NHL, amide) ; 2 500 cm à 2 700 cm (une série d'absorptions caractéristi
ques de NHf ) ; 1 735 cm ^ (carbonyle de la cétone) ; 1 690 cm ^ (carbonyle
de 1'amide) ; 1 535 cm (vibrations de déformation de N-H) .
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl sulfoxyde-d^ comme solvant et
le IMS comme référence interne présente :
- un singulet (1H) à 2.86 ppm élargi (largeur à la base : 12 Hz) (N-H)
- un multiplet (2H) de 4.38 ppm à 4.67 ppm (H^, H,_)
- un multiplet (6H) de 2.25 ppm à 2.7 ppm (H^, H^ et CONH^ qui présente un
singulet émergeant du. multiplet à. 2.55 ppm)
- un multiplet (4H) de 1.5 ppm à 2.15 ppm (H^, H^)
Ces attributions ont été rendues possibles par comparaison avec le
spectre RMN dans l'eau deutérëe.
191
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^^N^O^S
Calc. : C : 36.60 % H : 5.19 %
Trouve : C : 36.11 % H : 5.38 %
8.3 Obtention de la N-carbamyl nortropinone (27')
On dissout 1.8 g (0.0067 mole) du sel précédent 27. dans 50 ml de
solution aqueuse de carbonate de potassium à 20 % et on extrait par 4 x 30 ml
de chloroforme. Par évaporation du solvant, après séchage sur le sulfate de
magnésium anhydre, on obtient une huile qui, par trituration avec l'éther,
donne 1.05 g (92 %) de cristaux bruns d'urée 27_' de p.f. 189°-190° C, qui
sublime sans décomposition sous vide poussé (80° C - 0.5 mm Hg).
Le spectre IR présente les absorptions : 3 200 cm ^ et 3 400 cm (NH^
-1 -1 amide) ; 1 715 cm (carbonyle de la cêtone) ; 1 660 cm (carbonyle de l'a-
mide) ; 1 610 cm (vibrations de déformation N-H) ; autres absorptions carac
téristiques (214) . 2 005 cm ^ (C-N) ; 1 410 cm ^ (CH^ actif) ; 1 360 cm et
2 890 cm (méthines.
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl sulfoxyde-dg comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un multiplet (2H) de 4.34 ppm à 4.67 ppm (H^, H^)
- un multiplet (6H) de 2.25 ppm à 2.65 ppm (H^, j-CONI-^, présente un sin-
gulet à 2.53 ppm émergeant du triplet) ; attribution faite par comparaison
avec le spectre RMN dans D^O.
- un multiplet (4H) de 1.4 ppm à 2.15 ppm (Hg, H^)
Analyse élémentaire (produit sublimé : pour la formule brute ^g^q2^2^2
Calc. : C : 57.14 % H : 7.14 % N : 16.67 %
S : 11.85 %
S : 12.01 %
Trouvé C : 57.02 % H : 7.04 % N : 16.64 %
192
8.4 Hydrolyse de l'urée :
Deux méthodes ont été utilisées :
8.41 A une solution de 2.66 g (0.01 mole) d'hydrosulfate 27 dans 42 ml
d'eau, on ajoute, goutte à goutte, une solution de 0.69 g (0.01 mole) de ni
trite de sodium à 25° C, sous bonne agitation. Il y a dégagement abondant de
CO^, trappé dans l'eau de baryte (poids de BaCO^ formé : 0.92 g - 93 %).
Quand la réaction est terminée (fin du dégagement de CO^), la solution acide
(pH = 2) est évaporée à sec. On extrait le résidu cristallin blanc obtenu par
l’éthanol bouillant. L'évaporation du solvant donne l'hydrosulfate de nortro-
pinone (29) : 1.3 g (85 %) de cristaux blancs de p.f. 178° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 150 cm ^ (NE) ; une série
d'absorptions de 2 300 cm à 2 800 cm ^ (NH*) ; 1 735 cm ^ (carbonyle de la
cëtone) ; une 'large absorption à 1 620 cm (vibrations de'"déformation NH^) ;
-1-11 100 cm à 1 260 cm (large absorption due à 1'anion sulfate).
8.42 Une solution de 2 g (0.075 mole) d'hydrosulfate _27_ dans 25 ml de
HCl 2N est chauffée à reflux, pendant 6 heures, jusqu'à ce que le dégagement
de COg cesse (poids de BaCO. formé : 1.2 g - 80 %). Le mélange réactionnel
est alors ajusté à pH = 4 avec de la potasse aqueuse à 10 % et concentré sous
vide à 80 ml. La solution est alors ajustée à pH = 11 avec la potasse aqueuse
à 50 % et on extrait la solution par 5 x 50 ml de chloroforme. Après séchage
sur le sulfate de magnésium anhydre et évaporation.du solvant, on obtient
0.764 g (81 %) de nortropinone brute. La distillation sous vide (bain d'hui
le 150° C - 0.1 mm Hg) donne une huile incolore qui se transforme en cristaux
blancs hy gros copiques de p.f. 60° C (WILLS TATTER^ reporte 69°-70° C) .
-1Le spectre IR présente les absorptions : 3 350 cm (OH énolique) ;
3 300 cm (NH) ; 1 720 cm ^ (carbonyle de la cétone) ; 1 340 cm ^ (vibrations
193
de valence C-N) ; autres absorptions caractéristiques^"*"^ : 1 015 cm (CN) ;
— I —I2 880 cm (méthines) ; 1 410 cm (CH^ actif).
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (1H) à 2.17 ppm (NH)
- un multiplet (2H) centré à 3.92 ppm (largeur à la base : 20 Hz) (H^, H,,).
- un multiplet (4H) centré à 2.47 ppm (largeur à la base : 16 Hz) (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.4 ppm à 2 ppm (H^, Hy)
D'après la méthode de BEYERMAN’ on a préparé un composé caracté
ristique des cétones ayant des méthylènes actifs en a et a'.
Ce dérivé bis-pipéronylidène (30) a été obtenu par condensation de pi-
péronal avec la nortropinone. On rend une solution de 0.005 g (0.0004 mole)
de nortropinone (22') dans 5 ml d'eau, alcaline avec de la soude 2N ; on a-
joute alors 0.01 g (0.00086 mole) de pipéronal (31) dans 2 ml de méthanol.
Par concentration a température ambiante, on obtient des beaux cristaux jau
ne clair de dipipéronylidène-2,4 nortropan-3 one (30) de p.f. caractéristi
que 221° C. On la recristallise dans l'acétate d'éthyle (1:100 en poids).
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^23^19*^5
Calc. : C : 70.90 % H : 5.00 % N : 3.60 %
Trouvé : C : 70.92 % H : 4.94 % N : 3.60 %
9. Obtention du bromure de N^-éthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropanlum (32)
9,1' Obtention' de la base tertiaire N-éthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropane
A une solution de 0.210 g (0.00168 mole) de nortropinone (22') dans
0.5 ml de diméthyl formamide, on ajoute 0.334 g (0.002 mole) de bromoacétate
(33)
194
d'éthyle dans 0.5 ml de dimethyl formamide et on laisse à 25° G pendant deux
heures. On évapore sous vide poussé (0.3 mm Hg) l'excès de bromoacétate d'é
thyle et la dimêthyl formamide. On obtient 1'hydrobromure .33' mal cristal
lisé, que l'on lave à l'éther : (0.441 g - 90 %) de p.f. 145° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH énolique) ;
une série d'absorptions de 2 500 cm à 2 850 cm (NH+) ; 1 730 cm ^ (car-
bonyle de l'ester) ; 1 710 cm ^ (carbonyle de la cétone) ; 1 215 cm ^ (vibra
tions de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérëe comme solvant et l'ATSPS com
me référence interne présente :
- un singulet (2H) centré à 4.43 ppm (N-C^)
- un triplet (3H) centré à 1.28 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.36 ppm (O-CH^) (J == 7 Hz)
- un multiplet (2H) de 3.5 ppm à 4.15 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (4H) de 2.45 ppm à 2.8 ppm (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.65 ppm à 2.45 ppm (H^, H^)
On traite alors 0.35 g (0.0012 mole) de 1'hydrobromure 33' par 50 ml
d'une solution aqueuse de carbonate de potassium à 50 % et on fait 1'extrac
tion par 4 x 50 ml de chloroforme. On sèche sur le sulfate de magnésium anhy
dre et, après évaporation du solvant, on obtient un produit très visqueux brun
(0.250 g - 98 %). Par distillation sous vide (0.1 mm Hg), on obtient une hui
le jaune clair (Eb. 195° C - 0.1 mm Hg).
Le spectre IR (film) présente les absorptions : 3 450 cm ^ (OH énolique)
1 730 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 715 cm ^ (carbonyle de la cétone) ;
-11 200 cm (vibrations de valence de la fonction ester) ; autres absorptions
caractéristiques' : 1 010 cm ^ (ON) ; 1 410 cm (CH^ actif) ; 1 350 cm
195
et 2 890 cm (méthanes).
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme-d comme solvant et le IMS
comme référence interne présente :
- un singulet (2H) à 4.25 ppm (N-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.35 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.3 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (2H) de 3.56 ppm à 3.85 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (4H) de 2.25 ppm à 2.84 ppm (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.55 ppm à 2.25 ppm (H^, H_,)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^NO^
Calc. : C : 62.55 % H : 8.05 % N : 6.63 %
Trouvé : C : 63.06 % H : 8.11 % N : 6.53 %
9,2 Quaternisation de la base tertiaire 33 par le bromure de méthyle
On dissout 0.284 g (0.0134 mole) de la base tertiaire dans 2 ml d'a-
cétonitrile et on ajoute un excès de bromure de méthyle (0.2 g - 0.025 mole)
à 5° C dans un ballon scellé. On filtre après quelques heures les cristaux
formés qu’on lave à l'éther (0.38 g - 92 %). Le p.f. du sel quaternaire ,32_
est 150°-151° C.
_qLe spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH ënolique) ;
1 730 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 715 cm ^ (carbonyle de la cétone) ;
1 220 cm ^ (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl sulfoxyde-rd^ comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.34 ppm (N-CH^)
— 1
196
- un singulet (2H) à 4.77 ppm (K-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.3 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.45 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (2H) de 4.43 ppm à 4.81 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.87 ppm à 3.16 ppm (H^, H^, H^, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^^gBrNO^
Calc. : C : 47.05 % H : 6.53 % N : 4.57 %
Trouvé : C : 46.94 % H : 6.49 % N : 4.56 %
10. Obtention de l'iodure de N^-éthoxycarbonylméthyl oxo-3 N-deutéro-
méthyl nortropanium (35)
On quaternise de la même façon que précédemment 0.1 g (0.0047 mole) de
la base tertiaire 33 par 0.1 g (0.0082 mole) d'iodure de méthyle deutéré
dans 2 ml d'acëtonitrile. On obtient alors 0.150 g (90 %) du sel quaternaire
35 de p.f. 184°-185° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH énolique) ;
2 350 cm (CD_) ; 1 730 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 715 cm ^ (carbonyle
de la cétone) ; 1 215 cm (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl suifoxyde-d^ comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (2H) à 5.0 ppm (N-C^)
- un triplet (3H) centré à 1.3 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.37 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (2H) centré à 4.51 ppm (largeur à la base : 18 Hz) (H , H^)
- un multiplet (8H) de 1.7 ppm à 3.0 ppm (H^, H^, H^, Hy)
197
Analyse élémentaire pour la formule brute
Calc. : C : 40.44 % H + D : 5.61 % N : 3.93 %
Trouvé : C : 40.21 % H + D : 5.58 % N : 3.84 %
11. Obtention du bromure de N^-éthoxycarbonylméthyl oxo-3 N-deutéro-
méthyl nortropanium (36)
Dans une première étape, on fait l’alkylation de 0.435 g (0.0034 mole)
de nortropinone par 0.505 g (0.0034 mole) d’iodure de méthyle deutéré dans
5 ml de dimethyl formamide. On obtient ainsi 0.846 g (90 %) d’hydroiodure de
N-deuterométhyl nortropinonium (37) de p.f. 158°-160° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm ^ (OH énolique) ;
une série d’absorptions de 2 500 cm à 2 800 cm ^ (NH+) ; 2 250 cm (CD^) ;
1 735 cm (carbonyle de la cétone).
Ensuite, on libère la base tertiaire de l’hydrolodure 37_ (0.846 g -
0.0031 mole) dissout dans 30 ml de carbonate de potassium aqueux à 50 % et
on extrait par le chloroforme. Après séchage sur le sulfate de magnésium an
hydre et évaporation du solvant, on obtient un composé cristallin blanc
(0.4 g - 89 %) : la N-deutérométhyl nortropinone 37’ , de p.f. 55° C. On
quaternise alors 0.4 g de N-deutérométhyl nortrôpinone (0.0028 mole) par
0.50 g (0.003 mole) de bromoacêtate d’éthyle dans 2 ml d’acétonitrile, obte
nant 0.715 g (85 %) du sel quaternaire 36_ de p.f. 248°-250° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm ^ (OH énolique) ;
2 250 cm (CD») ; 1 730 cm ^ (carbonyle de l’ester) ; 1 715 cm ^ (carbonyle
de la cétone) ; 1 215 cm (vibrations de valence de la fonction ester). •
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sulfoxyde-d^ comme solvant et
198
: 4.53 %
: 4.50 %
12. Obtention du bromure de N -méthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropanium (38)
L'alkylation dans la dimethyl formamide de 0.235 g (0.00188 mole) de
nortropinone par 0.290 g (0.00188 mole) de bromoacêtate de méthyle donne
0.45 g (86 %) d'hydrobromure 39 de p.f. 135°-136° C.
-1Le spectre IR présente les absorptions : 3 425 cm (OH ênolique) ;
2 500 cm ̂ à 2 800 cm (une série d'absorptions caractéristiques de NH*) ;
1 770 cm (carbonyle de l'ester) ; .1 740 cm (carbonyle de la cétone) ;
1 225 cm ̂ (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
~ un singulet (3H) à 3.85 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.36 ppm (N-CH^)
- un multiplet (2H) centré à 4.5 ppm (largeur à la base : 20 Hz) (H^, H,-)
- un multiplet (4H) de 2.5 ppm à 3.0 ppm (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.7 ppm à 2.5 ppm (H^, H^)
On traite 0.45 g (0.0015 mole) d'hydrobromure 39_ par 50 ml de carbo
nate de potassium aqueux à 50 %. Après extraction par le chloroforme, séchage
le TMS comme reference interne présente :
- un singulet (2H) à 4.57 ppm (N-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.3 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.0 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^g^y^gBrNO^
Calc. : C : 46.60 % H + D : 6.46 % N
Trouvé : C : 46.50 % H + D : 6.38 % N
199
sur le sulfate de magnésium anhydre et évaporation du solvant, on obtient
0.287 g (90 %) d'un produit très visqueux que l'on distille sous vide (190° G -
50 p Hg) donnant 0.248 g (75 %) d'une huile peu colorée 4(), .
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm ^ (0H énolique) ;
-1 -1 1 755 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 720 cm (carbonyle de la cétone) ;
1 200 cm ̂ (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.87 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 3.8 ppm (N-CH^)
- un multiplet (2H) centré à 3.75 ppm (largeur à la base : 20 Hz) (H^, H,-)
- un multiplet (4H) de 2.3 ppm à 2.6 ppm (H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.3 ppm à 2.3 ppm (H^, H^)
On quaternise la base tertiaire 40 (0.218 g - 0.0011 mole) par 0.2 g
(0.0021 mole) de bromure de méthyle donnant 0.295 g (92 %) du sel quaternai
re 38^ de p.f. 172° G.
_qLe spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (0H énolique) ;
1 755 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 735 cm ̂ (carbonyle de la cétone) ;
1 220 cm ^ (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.36 ppm (majeur) et 3.59 ppm (mineur) correspondant aux
signaux N-méthyles des deux N-épimères ayant"le N-méthyle équatorial et
axial respectivement (intégration totale 3H).
- deux singulets à 4.78 ppm (majeur) et 4.44 ppm (mineur) correspondant aux
200
signaux N-méthylènes des groupements methoxycarbonylméthylës axial et
équatorial respectivement (intégration totale 2H).
- un singulet (3H) à 3.83 ppm (O-CH^)
- un multiplet (211) de 4.2 ppm à 4.6 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (8H) de 2,2 ppm à 3.2 ppm (H^, , H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C-^H^gBrNOg
Calc. : C : 45.20 % H : 6.22 %
Trouvé : C : 45.82 % H : 6.37 %
13. Obtention du bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl oxo-3 N-deutéro-
- méthyl nortropanium (41)
On quaternise 0.394 g (0.002 mole) de N-méthoxycarbonylméthyl oxo-3
tropane (40) par 0.3 g (0.003 mole) de bromure de méthyle deutérë. On obtient
0.543 g (92 %) de sel quaternaire 41 de p.f. 158°-159° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm ^ (OH énolique) ;
2 350 cm ^ (CD.) ; 1 750 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 730 cm ^ (carbonyle
de la cêtone) ; 1 215 cm ^ (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (2H) à 4.73 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.83 ppm (0-CHg)
- un multiplet (2II) de 4.4 ppm à 4.72 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 2.16 ppm à 3.33 ppm (H^, H^, Hg, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^^DgBrNOg
Cale. : C : 44.74 % H + D : 6.10% N : 4.74 %
Trouvé C : 44.54 % H + D : 6.06 % N : 4.72 %
201
14. Obtention du bromure de N^-mëthoxycarbonylmëthyl oxo-3 N-deutéro-
mëthyl nortropanium (42)
On quaternise 0.284 g (0.002 mole) de N-deutérométhyl nortropinone (37')
par 0.38 g (0.0025 mole) de bromoacétate de méthyle dans 5 ml d'acetonitrile.
On obtient 0.549 g (93 %) du sel quaternaire ,4_2 de p.f. 173°-174° G.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 430 cm (OH énolique) ;
2 350 cm (CD^) ; 1 762 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 720 cm ^ (carbonyle
de la cétone) ; 1 225 cm (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (2H) à 4.35 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.83 ppm (O-CH^)
- un multiplet (211) de 4.35 ppm à 4.70 ppm (H^, H^)
- un multiplet (8H) de 2.15 ppm à 3.35 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^D^BrNO^
Cale. : C : 44.74 % H -s- D : 6.10 % N : 4.74 %
Trouvé : C : 44.60 % H + D : 6.05 % N : 4.71 %
15. Obtention du bromure de N -méthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropanium (43)
]_5, ]_ Obtention de bromodeutéroacétate de méthyle BrCD^COOCH^-
On utilise la méthode générale décrite par SCHWENK et PAPA^ ' ^ pour
la deutération d'esters.
On chauffe à reflux 8 ml d'acide acétique-d^, avec 15 ml de chlorure de
thionyle pendant 2 heures. Par une ampoule à brome surmontée d'un tube à chlo
rure de calcium, ôn ajoute alors au milieu, goutte à goutte, 21 g de brome
202
(purifié en le traitant plusieurs fois par des volumes égaux d'acide sulfu
rique), sous bonne agitation en 3 heures. On chauffe à reflux 14 heures sous
irradiation UV. CM distille alors l'excès de brome et le chlorure de thiony-
le. On distille ensuite à la pression atmosphérique le chlorure de bromodeu-
téroacétyle (14.5 g) (ébullition 110°-130° C).
-1 -1Le spectre IR. présente les absorptions : 2 350 cm (CD^) ; 1 800 cm
(carbonyle) ; 825 cm ^ (C-Cl).
On ajoute alors à 20 ml de méthanol, refroidi dans la glace, 14.5 g de
chlorure de bromoâeutéroacétyle et on distille sous vide l'excès de méthanol;
puis à la trompe à eau, le bromodeutéroacétate de méthyle (9.5 g - 68 %), pro
duit liquide incolore.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions 2 360 cm (CD^) ; 1 760 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 270 cm ^ (vibrations de valence de la fonction es
ter) .
15.2 Obtention du bromure de N -méthoxycarbonyldeutérométhyl oxo-3 tro-
panium (43)
L'alkylation de 2 g (0.016 mole) de nortropinone (22') dans 3 ml de
diméthyl formamide, par 2.5 g (0.0161 mole) de bromodeutéroacétate de méthy
le, suivant la méthode habituelle, donne 4.03 g (90 %) d'hydrobromure de N-
méthoxycarbonyldeutéromêthyl oxo-3 nortropane (45) composé très visqueux
serai-cristallin.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 440 cm ^ (OH énolique) ;
2- 350 cm ^ (CD^) ; 1 750 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 730 cm (carbonyle
de la cëtone) ; 1 215 cm (vibrations de valence de la fonction ester) .
203
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l'ATSPS
comme référence Interne présente :
- un singulet (3H) à 3,81 ppm (O-CH^)
- un multiplet (2H) de 4.28 ppm à 4.7 ppm (H^, H^)
- un multiplet (8H) de 1.65 ppm à 2.95 ppm (H^, H^, H^, Hy)
On traite 4 g (0.014 mole) de 1'hydrobromure précédent, par 50 ml de
carbonate de potassium à 50 %, et, l'extraction par l'éther, donne 2.92 g
(92 %) de la base tertiaire .45' , que l'on distille sous pression réduite
(0.1 mm Hg).
On quaternise 2.5 g (0.0125 mole) de la base tertiaire •45' par un
excès de bromure de méthyle à 5° C. On obtient 2.8 g (95 %) du sel quater
naire ,43_ de p.f. 164°-166° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 350 cm (0H é no lique) ;
2 350 cm ^ (CD^) ; 1 760 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 740 cm ^ (carbonyle
de la cëtone) ; 1 225 cm ^ (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (311) à 3.35 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.85 ppm (O-CH^)
- un multiplet (2H) de 4.0 ppm à 4.45 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.66 ppm à 2.98 ppm (H^, H^, H^, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^^H^^ErNO^
Calc. : C : 44.89 % H + D : 6.12 % N : 4:76 %
Trouvé : C : 45.04 % H + D : 6.08 % N : 4.69 %
204
On quaternise 1.39 g (0.01 mole) de tropinone par 1.55 g (0.01 mole)
de bromodeutéroacétate de méthyle, dans 10 ml d’acetonitrile. On obtient
2.62 g (89 %) du sel quaternaire 44 de p.f. 170°-172° G.
-1Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm (OH énolique) ;
2 350 cm (CDg) ; 1 755 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 735 cm ^ (carbony-
_qle de la cétone) ; 1 220 cm (vibrations de valence de la fonction ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutêrëe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.56 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.84 ppm (O-CIi^)
- un multiplet (2H) de 3.95 ppm à 4.40 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (8H) de 1.7 ppm à 2.90 ppm (H , , Hg, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^gD^BrNO^
16. Obtention du bromure de N^-mëthoxycarbonyldeutéromëthyl oxo-3 tro-
panium (44)
Cale. : C : 44.89 % H 4- D : 6.12 % N : 4.76 %
Trouvé : G : 44.95 % H + D : 6.16 % N : 4.78 %
17. Hydrogénation catalytique du bromure de N - éthoxycarbonylméthyl
oxo-3 tropanium (21)
Deux méthodes ont été utilisées : réduction par le Ni Raney et réduc
tion par l'oxyde de platine PtO^ (méthode d'ADAMS).
17,1 Réduction par l'oxyde de platine PtO^.
On réduit 0.5 g d'oxyde de platine PtO^, à la pression atmosphérique,
par un courant d'hydrogène. On ajoute alors une solution de 3.06 g (0.01 mole)
205
du sel quaternaire de la tropinone 21_ , dans 100 ml d'eau, que l'on hydro
gène à la pression atmosphérique (250 ml d'hydrogène absorbés). On évapore
le solvant après filtration du catalyseur, et les dernières traces d'eau
sont éliminées par distillation azëotropique avec le benzène. On obtient
(2.6 g - 98 %) d'un composé bien cristallisé blanc de p.f. 203°-204° G.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 380 cm (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 225 cm (vibrations de valence de la fonction
ester) ; absence de carbonyle de la cétone.
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl suifoxyde-d^ comme solvant et
le IMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.23 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.24 ppm (N-CH^)
- un triplet (3H) centré à 1.16 ppm (C-CH^) (J" — 7 Hz)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.06 ppm (H^) (J = 6 Hz)
- un quartet (2H) centré à 3.56 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (8H) de 1.66 ppm à 2.83 ppm (H^, H^, H^, H^)
- les protons H^et H,- sont masqués par les signaux O-CHg et N-CI^
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^p2H22^r^3
Calc. : C : 46.75 % H : 7.14 % N : 4.54 %
Trouvé : G : 46.62 % H : 7.06 % N : 4.51 %
17.2 Réduction par le Ni Raney.
A une solution "de 3.06 g (0.01 mole) de sel de tropinonium 21_ dans
25 ml d'eau, on ajoute une suspension de 3 g de Ni Raney dans 10 ml d'eau
et on fait l'hydrogénation à-pression atmosphérique (260 ml d'hydrogène ab
sorbé en 5 heures). Après filtration du catalyseur et évaporation du solvant
206
à sec, on obtient un solide blanc, recristallisé dans un mélange éthanol-
éther (1:1). On en obtient ainsi 2.8 g (90 %) de p.f. 205°-206° C.
Les spectres IR et RMN sont identiques aux précédents, et à ceux du
produit majeur de quaternisation directe de la tropine avec le bromoacétate
d'éthyle.
Analyse élémentaire : pour la formule brute Cq2**22^r^3
Cale. : C : 46.75 % H : 7.14 % N : 4.54 %
Trouvé : C : 46.70 % H : 7.12 % N : 4.53 %
18. Hydrogénation catalytique du bromure de N^-éthoxycarbonylméthyl
oxo-3 tropanium (32)
En utilisant les mêmes méthodes que précédemment, on obtient un pro
duit cristallisé blanc dans les deux cas de p.f. 196° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 305 cm (0H) ; 1 750 cm ^
(carbonyle de l'ester) ; 1 225 cm ^ (vibrations de valence de la fonction
ester) ; absence de carbonyle de la cétone.
Le spectre RMN 60 MHz dans le diméthyl sulfoxyde-dg comme solvant et
le IMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.12 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.55 ppm (N-CI^)
- un triplet (3H) centré à 1.28 ppm (C-CH^) (J = 7 Hz)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.08 ppm (H^) (J = 6 Hz)
- un quartet (2H) centré à 4.30 ppm (O-CH^) (J = 7 Hz)
- un multiplet (8H) de 1.63 ppm à 2.75 ppm (H^, H^, H^)
Les spectres IR et RMN sont identiques au produit 20' obtenu par
207
quaternisation inverse de la tropine, c'est-à-dire alkylation avec le bromoa-
cëtate d'éthyle de la nortropine, puis quaternisation avec le bromure de mé
thyle .
Analyse élémentaire : pour la formule brute ("q2'H22Br^3
Calc. : C : 46.75 % H : 7.14 % N : 4.54 %
Trouvé : C : 46.59 % H : 7.02 % N : 4.48 %
19. Réduction selon les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF(152,153)
des
sels quaternaires de la tropinone (21) et (32).
19.1 Réduction du bromure de N^-éthoxycarbonylmëthyl oxo-3 tropanium (21)
19.11 Obtention du ter-butylate d'aluminium.
On chauffe à reflux, sous agitation vigoureuse, 64 g (2.37 atome-gramme)
de tournure d'aluminium, 200 g (2.7 moles) de ter-butanol (séché et distillé
sur l'hydrure de calcium), 0.4 g de chlorure mercurique (catalyseur). Il y a
effervescence et le milieu réactionnel devient blanchâtre, gris puis noir en
fin de réaction.
Après refroidissement, on ajoute 244 g de ter-butanol anhydre et 200 ml
de benzène anhydre. On chauffe à reflux encore 8 heures. On distille l'excès
de ter-butanol et le benzène. On extrait le résidu par 1 000 cc d'éther anhy
dre. Après évaporation on obtient 120 g (86 %) de ter-butylate d'aluminium.
19.12 On chauffe à reflux pendant 60 heures, une solution de 3.06 g
(0.01 mole) du sel quaternaire 2IL en présence de 4.84 g (0.02 mole) de ter-
butylate d'aluminium dans 100 ml d'isopropanol. On filtre le mélange réaction
nel et on évapore à sec. Le résidu est alors repris par 150 ml de benzène et
chauffé à reflux pendant 1 heure (le benzène dissout le ter-butylate d'alumi
nium). On traite la partie insoluble dans le benzène, par le méthanol à chaud,
208
et la partie insoluble dans le methanol est éliminée. La solution méthanoli-
que, par évaporation à sec, après traitement par le noir de carbone, donne
un composé cristallisé blanc de p.f. 196° C. On le recristallise à partir
d'éthanol (1.9 g - 62 %).
-1 -lLe spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm (OH) ; 1 735 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 235 cm ^ (vibrations de valence de la fonction
ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sûlfoxyde-d^ comme solvant et
le IMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.09 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.74 ppm (N-CH^)
- un doublet (6H) centré à 1.28 ppm ( 0(01^)^) (J = 6 Hz)
- un multiplet (4H) de 4.2 ppm à 4.6 ppm (H^, H,., H^ et 0CH(CH«)^)
- un multiplet (8H) de 1.65 ppm à 2.5 ppm (H^, H^, Hg, Hy)
- absence de multiplet à 5.0 ppm (dû au proton H^ équatorial dans les a-tro-
panols).
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Cale. : C : 48.44 % H : 7.45 % N : 4.34 %
Trouvé : C : 48.04 % H : 7.29 % N : 4.17 %
19,2 Réduction du bromure de N^-éthoxycarbonylméthyl oxo-3 tropanium (32)
La réduction, dans les mêmes conditions que prédêcemment, de 0.5 g
(0.0015 mole) du sel quaternaire 32. dans 100 ml d'isopropanol en présence
de 0.73 g (0.003 mole) de ter-butylate d'aluminium, donne 0.4 g d'ester iso-
propylique 34_ de p.f. 190°-194° C, dont les spectres IR et RMN sont Iden
tiques à ceux du produit précédent.
209
20. Réaction d'estérification du sel quaternaire de la pseudo-tropine,
obtenu par reduction de MEERWEIN-PONNDORFF.
On chauffe à reflux 1.9 g (0.0059 mole) de l'ester isopropylique 34 ,
pendant 17 heures dans 150 ml d'éthanol, présaturé avec l'acide bromhydrique.
Après évaporation du solvant, on obtient un mélange d'esters éthylique et iso
propylique (caractérisé par l'analyse RMN). On a alors chauffé à reflux, de
nouveau, Avec l'acide bromhydrique éthanolique et on a neutralisé l'excès
d'acide avec le bicarbonate de potassium. On évapore le solvant et le sel
quaternaire est recristallisé dans 1'éthanol (1.45 g - 80 %) de p.f. 166° G.
Les spectres IR et RMN sont tout à fait identiques à ceux obtenus pour
le produit de quaternisation inverse de la norpseudo-tropine par le bromoa-
cétate d'éthyle (voir précédemment).
21. Isomérisation des esters N-éthoxycarbonylméthylës de la pseudo-
tropine et troplnone sous les conditions de MEERWEIN-PONNDORFF.
21.1 Sel quaternaire de la pseudo-tropine.
Une solution de 1.5 g (0.0042 mole) de bromure de N^-éthoxycarbonylmé-
thyl hydroxy-33 tropanium (12) et 3 g (0.012 mole) de ter-butylate d'alumi
nium sont chauffés à reflux dans 60 ml d'isopropanol pendant 112 heures. Des
portions aliquotes ont été prises dans le milieu réactionnel, après 16 et 25
heures et, après des traitements identiques à 19.1 sans le traitement par
le noir de carbone, ni recristallisation, elles ont été analysées par RMN par
intégration des deux signaux correspondants aux N-méthyles des deux N-épimè-
res à 3.40 ppm et 3.09 ppm. - Après 16 heures,.le rapport est 9:1 (rapport
du produit de quaternisation directe (N-CH^ axial) et du produit de quater
nisation inverse (N-CH^ équatorial) ); après 25 heures, le rapport est 8:2
210
et la transestérification en ester isopropylique est complète.
21.2 Sels quaternaires de la tropinone 21 et 32
A une solution chaude de 0.5 g (0.0014 mole) de bromure de N^-éthoxy-
carbonylméthyl oxo-3 tropanium (21) (N-CH^ 6 = 3.52 ppm) dans 60 ml de ter-
butanol anhydre, on ajoute 1 g (0.004 mole) de ter-butylate d'aluminium et
la suspension est agitée à 25° C pendant 72 heures. Après filtration, la so
lution est évaporée a sec. Le ter-butylate d'aluminium est extrait avec le
benzène chaud et le résidu repris dans l'éthanol chaud, filtré, évaporé a sec
et dissout dans le dimethyl sulfoxyde-d^ pour 1'analyse RMN. Le rapport des
intégrations des signaux résonnant à 3.52 ppm et 3.32 ppm est 60:40.
Quand on part du produit de quaternisation inverse (N-CH^ <5 = 3.32 ppm) ,
le rapport obtenu est approximativement similaire (3:1).
(192)Un équilibrage similaire a été trouvé par BOTTINI dans l'eau deuté-
rée comme solvant sous l'action de la pyridine.
CHAPITRE V
CORRELATION ENTRE LES DERIVES
N-METHOXYCARBONYLMETHYLES DE LA TROPINE
DE LA PSEUDO-TROPINE ET DU DIHYDROXY-3a,6g TROPANE
Dans le but de suivre cette étape de l'interconversion, par analyse
RMN, les esters méthyliques ont été choisis au lieu des esters éthyliques ;
puisque le groupement méthoxy présente comme signal un singulet qui n'in
terfere pas avec les autres signaux comme le font les protons méthylènes du
groupe éthoxy.
1. Obtention du bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl hydroxy-3a
tropanium (46) .
La quaternisation de 7.05 g (0.05 mole) de tropine (tropanol-3a)
(p.f. 62°-64° C) avec 10 g (0.065 mole) de bromoacétate de méthyle dans 30
ml d'acetonitrile à 25° C pendant 4 heures, donne 13.53 g (93 .%) du sel
quaternaire 46 de p.f. 192° C (une seconde fraction 0.62 g de p.f. 188°-192° C
212
est obtenue après évaporation du solvant. Rendement total : 97 %).
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm ^ (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l’ester) ; 1 220 cm (vibrations de valence de la fonction
ester).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l’ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.28 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.83 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.28 ppm (N-C^)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.05 ppm (largeur à la base : 16 Hz)(H^)
- un multiplet (2H) centré à 4.23 ppm (largeur à la base : 18 Hz) (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.78 ppm à 3.0 ppm (H^, H^, H^, H^)
Aucun signal correspondant au produit mineur ne pouvait être détecté
avec un spectromètre 100 MHz pour la première fraction.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C-^H^QBrNOg
Calc. : C : 44.91 % H : 7.01 %
Trouvé : C : 44.95 % H : 7.00 %
N : 4.76 %
N : 4.79 %
2. Obtention du bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl hydroxy-38
tropanium (47).
La quaternisation de 1.41 g (0.01 mole) de pseudo-tropine (tropanol-33)
avec 2 g (0.013 mole) de bromoacétate de méthyle dans 25 ml d’acétonitrile
à 25° C conduit à 2.9 g (98 %) de sel de pseudo-tropinium 47_ de p.f. 223° C.
On a recristallisé dans 1’acetonitrile deux fois afin d'obtenir le seul é-
pimère majeur pour la suite de la corrélation (p.f. 227° C).
213
_]Le spectre IR présente les absorptions : 3 300 cm " (OH) ; 1 755 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 215 cm ^ (vibrations de valence de la fonction
ester).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l’ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) â 3.38 ppm (N-CHg)
- un singulet (3H) à 3.81 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.24 ppm (N-CH^)
- un multiplet (3H) de 3.92 ppm à 4,5 ppm (H^, H^, H^)
- un multiplet (8H) de 1.9 ppm à 2.7 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ̂ 2.1^20^r^3
Calc. : C : 44.91 % H : 7.01 % N : 4.76 %
Trouvé : C : 44.77 % H : 7.05 % N : 4.68 %
3. Obtention du dihydroxy-3a,6g tropane (49) (synthèse totale).
On a d'abord synthétisé l'hydroxy-63 tropanone-3 (48) suivi d'une ré
duction catalytique conduisant au dihydroxy-3a,63 tropane (49).
3.1 Plusieurs auteurs^-67, lo8) Qnt synthétisé l'hydroxy-63 tropano
ne-3 en utilisant la méthode de ROBINSON^*^ : condensation de l'aldéhyde
malique (obtenu par hydrolyse acide de 1'hydroxy-3 diméthoxy-2,5 dihydro-2,5
furane) avec la méthylamine et l'acide acétone dicarboxylique ou acide oxo-3
glutarique ; seule, la méthode d'obtention de 1'aldéhyde malique différant
dans chacune d ' elles".
On a utilisé la méthode décrite par CLAUSON-KAAS et NEDENSKOV (168)
On hydrolyse 6.5 g (0.05 mole) de diméthoxy-2,5 dihydroxy-2,5 furane
214
par 125 ml d'acide chlorhydrique 3N à 25° C pendant 18 heures sous bonne a-
gitation. Le mélange brunâtre (solution aqueuse d'aldéhyde malique) est a-
lors neutralisé par 62 ml de soude 6N que l'on additionne goutte à goutte
en refroidissant la solution. On ajoute alors cette solution neutre lente
ment à une solution tampon (pH — 4.3) de 14.7 g (0.1 mole) d'acide oxo-3
glutarique (acide acétone dicarboxylique), 6.8 g (0.1 mole) d'hydrochlorure
de méthylamine et 34 g (0.41 mole) d'acétate de sodium dissouts dans 800 ml
d'eau. On laisse alors le mélange réactionnel sous très bonne agitation pen
dant deux jours. Il y a effervescence (dégagement de gaz carbonique carac
térisé par l'eau de baryte). A la fin de la réaction, on a pH = 4.9. On
traite alors le mélange réactionnel par 250 g de carbonate de potassium (en
refroidissant dans la glace) puis on fait un relargage par 250 g de chloru
re de sodium. L'extraction en continu par l'éther dure de 4 à 5 jours. Les
extraits éthérés séchés sur le sulfate de magnésium anhydre et évaporés don
ne une huile brune qui se solidifie à -5° C. Par sublimation, on obtient
des cristaux blancs de p.f. 121°-122° C (6.2 g - 80 %).
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 190 cm (0H) ; 1 710 cm
(carbonyle).
Le spectre RMN 60 MHz dans le siméthyl sulfoxyde-d^ comme solvant et
le IMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.65 ppm (N-CH^)
- un singulet (1H) à 3.95 ppm (OH) qui disparait par addition de D^O.
- un multiplet (2H) de 3.21 ppm à 3,45 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (1H) centré à 4.1 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 1.78 ppm à 2.00 ppm (H^)
- un multiplet (4H) de 2.1 ppm à 2.6 ppm (H^, H^)
215
Analyse élémentaire : pour la formule brute Cgfr^NO^
Calc. : C : 61.93 % H : 8.38 % N : 9.03 %
Trouvé : C : 61.84 % H : 8.29 % N : 9.01 %
3.2 Réduction catalytique de lThydroxy-6g tropanone-3.
On dissout 1.55 g (0.01 mole) d'hydroxy-68 tropanone-3 (48) dans 30 ml
de méthanol auxquels on ajoute 0.2 g d'oxyde de platine PtO^. On hydrogène
sous pression (5 h. - quelques atm.). Après filtration du catalyseur et é-
vaporation du solvant, on obtient 1.5 g (96 %) de dihydroxy-3a,68 tropane
(49) de p.f. 180°-181° C, après recristallisation dans le mélange éthanol-
éther (1:1).
Le spectre IR présente une absorption à 3 340 cm (OH) ; absence de
carbonyle.
Le spectre RMN 60 MHz dans le dimethyl sulfoxyde-d^ comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (311) à 2.5 ppm (N-CIlg)
- un singulet (1H) à 4.8 ppm (OH) qui disparait par addition de D^O
- un multiplet (1H) centré à 3.3 ppm (largeur à la base : 18 Hz) (H^)
- un multiplet (2H) centré à 3.02 ppm (H^, H^)
- un multiplet (6H) de 1.4 ppm à 2.2 ppm (H^, H^, Hy)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 3.9 ppm (largeur à la base : 15 Hz) (H^)
Ahalyse élémentaire : pour la formule brute CgH^NOg
Calc. : C : 61.14 % H : 9.80 % N : 8.91 %
Trouvé : C : 61.06 % H : 9.74 % N : 8.84 %
4. Obtention du dihydroxy-3a,68 tropane à partir de scopolamine :
216
synthese partielle.
La méthode utilisée est celle décrite par FODOR et ses collabora--
Ceurs(77b- 172b).
On dissout 11.5 g (0.026 mole) du trihydrate de 1'hydrobromure de sco-
polaminium (57) dans 50 ml d'eau auxquels on ajoute 8 g de Ni Raney neutre.
On hydrogène, à pression atmosphérique, (volume d'H^ absorbé : 660 ml) pen^
dant 4 jours. Après filtration du catalyseur et évaporation sous vide (la
température ne dépasse pas 40° C), on obtient une huile peu colorée traitée
par le noir de carbone après l'avoir dissoute dans 200 ml d'éthanol absolu.
Après évaporation à sec, on obtient 10.3 g d'une huile incolore : mélange
des hydrobromures de tropoyloxy-3a tropanium (58) et de tropoyloxy-3ct hy-
droxy-63 tropanium (59). Cette huile est dissoute dans 1'acétone anhydre et
chauffée à reflux une heure. Par refroidissement à 15° C, on obtient 5 g
(51 %) de cristaux blancs de p.f. 143°-144° C, que l'on recristallise dans
l'éthanol^^^b) . q’ester tropique du tropanol-3a (58).
L'huile légèrement colorée obtenue par évaporation des eaux-mères
(5.7 g - 49 %) est dissoute dans 15 ml d'eau qui, après avoir été rendue
alcaline (pH = 10) par le carbonate de potassium, est extraite par 8 x 60 ml
d'acétate d'éthyle. Les extraits séchés 24 heures sur le sulfate de magnésium
anhydre donnent une huile êcumeuse (3.94 g - 87 %) après évaporation : le
tropoyloxy-3a hydroxy-68 tropane (60). On chauffe à reflux 3.94 g (0.0129 mole)
de l'ester tropique 6Q dans 10.5 ml d'acide bromhydrique aqueux à 16 % pen
dant 8 heures. Après refroidissement, on extrait la solution aqueuse acide
par 4 x 25 ml d'éther. La solution éthérée, après séchage sur le sulfate de
magnésium et évaporation, donne 1.7 g d'acide tropique de p.f. 125° C. La
solution aqueuse est évaporée sous vide donnant une huile brune qui, après
217
traitement par le noir de carbone, dans l’éthanol donne 1.2 g (40 %) d'une
huile incolore. Celle-ci, chauffée à reflux dans 1'ethanol, donne 0.8 g de
cristaux blancs de p.f. 282° C : 1'hydrobromure de dihydroxy~3a,63 tropane
(61).
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^BrM^
Cale. : C : 40.65 % H : 6.83 % N : 5.13 %
Trouvé : C : 40.82 % H : 7.01 % N : 5.10 %
Il suffit de libérer ensuite la base, par le carbonate de potassium
aqueux à 50 %, pour obtenir le dihydroxy-3a,6(3 tropane.
5. Obtention du bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl dihydroxy-3a,63
tropanium (50).
Comme précédemment, on quaternise 1.3 g (0.0083 mole) de dihydroxy-
3a,6'3 tropane (49) par 1.53 g (0.01 mole) de bromoacétate de méthyle dans
100 ml d'acétonitrile (le dihydroxy-tropane étant peu soluble dans l'acéto-
nitrile), pendant 15 heures à 25° C. L'évaporation, sous vide poussé du sol
vant et de l'excès de bromoacétate de méthyle (température inférieure à 40° C)
donne 3 g (97 %) d'un résidu cristallin, que l'on recristallise dans le mé
lange acétonitrile-éther (p.f. 165° C). On note qu'après le premier p.f. à
165° C, le produit se resolidifie dans le capillaire, et fond une seconde
fois â 263°-265° C : ce dernier p.f. correspond à celui du bromure de la
lactone 52.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 325 cm (OH) ; 1 745 cm
_q(carbonyle de l'ester) ; 1 230 cm (vibrations de valence de la fonction
ester).
218
- deux singulets à 3.31 ppm et 3.45 ppm correspondant aux signaux N-méthy-
les des deux N-épimères axial et équatorial respectivement, dans le rap
port 92:8 (intégration totale 3H).
- un singulet (3H) à 3.84 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.63 ppm (N-CH^
- un multiplet (1H) de 5.0 ppm à 5.35 ppm (H^)
- un multiplet (3H) de 4.11 ppm à 4.67 ppm (H^, H<_, H^)
- un multiplet (6H) de 2.1 ppm à 3.2 ppm (H^, , H^)
Une très petite partie du N-stéréoisomère "inverse" 51_ a été trouvée
à coté du produit majeur, ayant dans le spectre RMN un signal N-méthyle à
3.45 ppm.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^QBrNO^
Calc. : C : 42.59 % H : 6.44 % N : 4.52 %
Trouvé : C : 42.15 % H : 6.58 % N : 4.45 %
5. Obtention de la lactone du dihydroxy-3a,6$ tropane (52)
On chauffe dans un bain d'huile à 160°-180° C, 0.1 g (0.00032 mole)
du sel quaternaire 50_ pendant une heure. On recueille sur un doigt froid
quelques gouttes de méthanol. Le composé brun obtenu 0.088 g (97 %) est
recristallisé dans un mélange éthanol-éther pour l’analyse élémentaire.
P.f. 258°-260° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 420 cm ^ (OH) ; 1 755 cm
-1
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
(carbonyle de la lactone) ; 1 200 cm (vibrations de valence de C-O-CH^).
219
- un singulet (3H) à 3.35 ppm (N-CH^)
- un singule t (2H) à 4.78 ppm (N-C^)
•=* un pseudo-triplet (1H) centré à 5.5 ppm (largeur à la base : 17 Hz) (H^)
- un multiplet (2H) centré à 4.36 ppm (largeur à la base : 24 Hz) (H^, H,.)
- un multiplet (1H) centré à 4.16 ppm (largeur à la base : 16 Hz) (H^)
- un multiplet (6H) de 1.68 ppm à 3.0 ppm (H^, H^, H^)
- absence de singulet correspondant au groupe mëthoxy.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^QH^BrNOg
Calc. : C : 43.15 % H : 5.76 % N : 5.03 %
Trouvé : C : 43.37 % H : 6.00 % N : 4.99 %
6. Conversion des sels quaternaires 46, 47 et 50, en sels de chloro-
tropanium 53, 54 et 55.
Le remplacement des hydroxyles a été essayé en utilisant le chlorure
de thionyle, seul ou employé avec la dimethyl formamide, comme catalyseur,
à différentes températures. Finalement, la seconde méthode utilisant le chlo
rure de thionyle dans 1’acetonitrile comme solvant, la diméthyl formamide
comme catalyseur, donne le meilleur résultat. Le pentachlorure de phosphore,
dans 1’oxychlorure de phosphore comme solvant, donne des produits moins purs.
6.1 Sel quaternaire de la tropine 46
A 4 g (0.0137 mole) du dérivé quaternaire de la tropine (46), dissouts
dans 20 ml d’acëtonitrile, on ajoute lentement 15 ml de chlorure de thionyle,
soigneusement purifié, et 0.4 ml de diméthyl formamide. On laisse le mélange
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërêe comme solvant et l’ATSPS
comme référence interne présente :
220
réactionnel à 20° C, pendant 24 heures. L'évaporation de l'excès de réactif
et du solvant, suivie de deux traitements avec 25 ml de méthanol et évapora
tions subséquentes, donne un produit cristallisé solide (3.40 g - 81 %). Le
bromure de -méthoxycarbonylméthy1 chloro-38 tropanium (53), recristallisé
dans 1'acétonitrile a un p.f. de 183° C (la configuration du dérivé $-chloré
a été déterminée antérieurement.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 1 760 cm et 1 740 cm (car-
-1bonyle de l'ester) ; 1 220 cm (vibrations de valence de la fonction ester) ;
absence d'absorption due à l'hydroxyle.
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.43 ppm et 3.35 ppm correspondant aux signaux N-méthyles
des deux N-épimères ayant le groupe méthyle axial et équatorial respecti
vement dans le rapport 96:4 (intégration totale 3H).
- un singulet (2H) à 4.26 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.82 ppm (O-CH^)
- un multiplet (3H) centré à 4.43 ppm (largeur à la base : 16 Hz) (H^, H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 2.1 ppm a 3.0 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^gBrClNO^
Calc. : C : 42.25 % H : 6.14 % N : 4.48 % Br : 51.44 %
Trouvé : C : 42.25 % H : 6.18 % N : 4.60 % Br : 51.91 %
6.2 Sel quaternaire de la pseudo-tropine 47
De la même manière que précédemment, 2.55 g (0.00875 mole) de sel qua
ternaire 47 sont convertis.en bromure de -méthoxycarbonylméthyl chloro-3a
tropanium (54),par chauffage à 80° C, avec 10 ml de chlorure de thionyle et
221
1 ml de dimethyl formamide pendant 20 heures ; suivi de la recristallisation
dans 1 'acetonitrile. On obtient 1.6 g (60 %) du dérivé chloré de. p.f. 189° G,
f 183^dont la stéréochimie de l'atome de chlore a été déterminée antérieurement^
Le spectre IR présente les absorptions : 1 750 cm ^ (carbonyle de l'es-
ter) ; 1 220 cm (vibrations de valence de la fonction ester) ; absence
d'absorption due à l'hydroxyle.
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.29 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.84 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.31 ppm (N-CH^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^^BrClNO^
Calc. : C : 42.25 % H : 6.14 % N : 4.48 % Br : 51.44 %
Trouvé : C : 42.44 % H : 6.11 % N : 4.53 % Br : 50.90 %
6.3 Sel quaternaire du dihydroxy-3a,6B tropane 50
On traite 1.5 g (0.005 mole) de sel quaternaire _50 dissouts dans 20 ml
d'acétonitrile, par 20 ml de chlorure de thionyle et 0.4 ml de diméthyl for
mamide, à 20° C, pendant 24 heures. On obtient un composé mal cristallisé.
On le dissout dans 15 ml d'eau et on 1'extrait à l'éther. Après évaporation
de l'eau, on obtient un produit incolore d'aspect mousseux 55_ (1.39 g - 80 %).
Le spectre IR présente les absorptions : 1 760 cm (carbonyle de l'es-
-1 -1 ter) ; 1 220 cm (vibrations de valence de la fonction ester) ; 775 cm
(C-Cl).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
222
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.35 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.83 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.75 ppm (N-CH^)
- un multiplet (4H) de 4.18 ppm à 4.8 ppm (H^, , H,-, H^)
- un multiplet (6H) de 2.0 ppm â 2.82 ppm (H^, , H^)
Apparemment, il y a eu échange d'anions, puisque 1'hydrogénation ca
talytique de ce dérivé dichloré conduit au dérivé du tropane attendu.
Pour les microanalyses, on a, cependant, dissout ce produit dans 20
ml d'eau et on l'a traité avec une résine échangeuse d'ions Permutite (for
me chlorure). Après évaporation du solvant, on obtient un produit cristalli-
sé de p.f. 232° C.
—1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'acide) ; 820 cm (C-Cl) ; absence d'absorptions caractéris
tiques de la fonction ester.
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.48 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.84 ppm (N-CT^)
- un multiplet (1H) de 5.16 ppm à 5.63 ppm (H^)
- un multiplet (3H) de 4.16 ppm à 4.63 ppm (H^, H^, H,_)
- un multiplet (6H) de 2.18 ppm à 3.1 ppm (H^, H^, H^)
- absence de signal correspondant au groupement méthoxy.
Les données spectrales indiquent qu'il s'agit du chlorure de N^-car-
boxymëthyl dichloro-3j3,6a tropanium (56).
223
Le déblindage de Hg en position 8 est dû à la proximité du chlore ;
on a attribué la position a au chlore fixé sur le carbone CL par analogie
spectrale avec le dérivé obtenu à partir du sel quaternaire de la tropine.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C-^qH^CI^NC^
Calc. : C : 41.59 % H : 5.54 % N : 4.85 %
Trouvé : C : 41.42 % H : 5.49 % N : 4.82 %
7. Ilydrogénolyse des sels de chlorotropanium 53, 54 et 56.
Comme technique générale, on a utilisé la déhalogénation réductrice
dans des solutions aqueuses ou méthanoliques sur le Ni Raney comme cata
lyseur, à la pression atmosphérique, en présence de baryte ou de carbonate
de potassium.
7.1 Bromure de N^-méthoxycarbonylméthyl chloro-33 tropanium (53)
On dissout 4 g (0.013 mole) du dérivé 53_ dans 50 ml d’eau et on y a-
joute une suspension de 6 g de Ni Raney dans 25 ml d'eau et 1 g de cary
bonate de potassium solide. L'hydrogénation dure 26 heures (volume d'hydro
gène absorbé : 315 ml). Après filtration du catalyseur et évaporation du
solvant, on obtient un composé cristallin blanc. On le reprend par 100 ml
d'acetonitrile bouillant. Par évaporation du solvant, on récupère la bë-
taine 62_„ composé cristallisé blanc de p.f. 225° C (2.02 g - 85 %).
-1 _qLe spectre IR présente les absorptions : 3 060 cm à 3 460 cm (très
large absorption due au groupement carboxylate) ; 1 610 cm (carbonyle de
l'ion carboxylate).
Le spectre RMN 100 MHz dans l'eau deutérëe comme solvant et l'ATSPS
224
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.24 ppm (N-CEL,)
- un singulet (2H) à 3.75 ppm (N-CH^) .
- un multiplet (2H) de 4.07 ppm à 4.35 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (10H) de 2.0 ppm à 2.66 ppm (H^, , H^, , H^)
On dissout cette bétaine dans 10 ml d'eau et on acidifie par l'acide
bromhydrique aqueux 2N, jusqu'à pH = 4. On évapore alors à sec la solution
aqueuse, donnant 2.6 g (80 %) de bromure de Ng-carboxyméthyl tropanium (63)
de p.f. 261° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 450 cm (OH) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.35 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.15 ppm (N-CI^)
- un multiplet (2H) de 4.20 ppm à 4.28 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (10H) de 1.5 ppm à 2,5 ppm (H^, H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^qH gBrl^
Cale. : C : 45.46 % H : 6.86 % N : 5.39 %
Trouvé : C : 45.34 % H : 6.87 % N : 5.23 %
7.2 Bromure de N^-méthoxycarbonylmêthyl chloro-3a tropanium (54)
On dissout 1 g (0.0032 mole) du dérivé 54. dans 50 ml de méthanol ; on
y ajoute une suspension de 5 g de Ni Raney et 0.55 g d'octahydrate de ba
ryte et on hydrogène à la pression atmosphérique (volume d'hydrogène absorbé :
225
270 ml). On évapore le solvant à sec et le résidu solide blanc est repris
par 1'acetonitrile bouillant. Par évaporation, on récupère 0.5 g (85 %) de
la bëtaine 6_2 de p.f. 224°-225° G.
Le spectre IR est identique à celui du produit précédent.
Le spectre KMN 100 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.24 ppm (majeur) et 3.34 ppm (mineur) correspondant aux
signaux N-mêthyles des deux N-épimères ayant les méthyles équatorial et
axial respectivement (75:25) (intégration totale 3H).
- deux singulets à 3.75 ppm (majeur) et 3.70 (mineur) correspondant aux si
gnaux N-méthylènes des deux N-épimères ayant les méthylènes équatorial et
axial respectivement (intégration totale 2H)
- un multiplet (2H) de 4.07 ppm à 4.25 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (10H) de 2.0 ppm à 2.66 ppm (H^, , H^, H^)
On traite comme précédemment la bëtaine 62_par l'acide bromhydrique
aqueux 2N et on obtient 0.736 g (82 %) de bromure de N^-carboxymëthyl tro-
panium (63) de p.f. 261° C.
Les spectres IR et RMN sont superposables à ceux du produit obtenu à
partir du dérivé du chloro-38 tropane.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^gBrM^
Cale. : C : 45.46 % H : 6.86 % N : 5.30 %
Trouvé : C : 45.55 % H : 6.84 % N : 5.28 %
7.3 Chlorure de N^-carboxyméthyl dichloro-38,6a tropanium (56)
On dissout 1 g (0.0034 mole) du dérivé 56_ dans 50 ml d'eau et on hy
226
drogène en présence de 5 g de Ni Raney ec 0.5 g de carbonate de potassium
solide (volume d'hydrogène absorbé : 470 ml). La solution aqueuse est concen
trée à 10 ml et acidifiée par l'acide bromhydrique aqueux 2N. Après évapora
tion du solvant, on obtient 0.65 g (82 %) de bromure de N^-carboxyméthyl tro-
panium (63) de p.f. 261° G.
Les spectres IR et RMN sont identiques à ceux des produits obtenus par
hydrogénolyse des dérivés du chloro-3a tropane et du chloro-38 tropane.
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Cale. : G : 45.46 % H : 6.86 % N : 5.30 % Br : 30.25 %
Trouvé : G : 45.42 % H : 6.77 % N : 5.23 % Br : 30.43 %
7.4 Comparaison avec le produit de quaternisation directe du tropane avec
le bromoacétate de méthyle.
On quaternise 1.8 g (0.0145 mole) de tropane (64)(obtenu à partir de
la tropine ou de la pseudo-tropine indifféremment via le dérivé chloré 38
ou 3a, suivi de 1'hydrogénolyse en utilisant le même mode opératoire que
précédemment) par 4 g (0.026 mole) de bromoacétate de méthyle, dans 10 ml
d'acétonitrile, à 20° G, pendant 3 heures. Après évaporation du solvant, le
sel quaternaire résiduel 65_ est dissout dans 20 ml d'eau et traité, sous
agitation, par 3 g d'oxyde d'argent, pendant 30 minutes. Après filtration,
le solvant est évaporé donnant un composé cristallisé de p.f. 225° G. Cette
bëtaine est identique à celles obtenues par hydrogénolyse des dérivés du
chloro-3a tropane 54, du chloro-38 tropane 53, du dichloro-38,6a tropane 56_
(identité spectrale IR et RMN).
Par acidification de la solution aqueuse de la bétaine précédente sui
vant le procédé habituel, on obtient le dérivé N-carboxymëthyl identique à
227
ceux obtenus précédemment en 7.1, 7.2, 7.3 (spectres IR et RMN superposa
bles).
CHAPITRE VI
CORRELATION ENTRE LA METHOXY-
CARBONYLMETHYLATION ET LA DEUTEROMETHYLATION
1. Obtention du bromure de N^-mëthoxycarbonyldeutëromëthyl hydroxy-
3a tropanlum (66).
1.1 A une solution de 1.9 g (0.0034 mole) de bromure de N^-méthoxy-
carbonylméthyl hydroxy-3a tropanlum (46) dans 30 ml de mêthanol deutérë, on
ajoute 5 mg de methylate de sodium, comme catalyseur, et on agite à 25° C,
pendant 36 heures. On suit la réaction en prenant des portions aliquotes du
mélange réactionnel, que l'on analyse par RMN. En fin de réaction, le sol
vant est évaporé sous vide, après neutralisation de la solution méthanoli-
que par l'acide bromhydrique deutéré. On reprend par l'acétonitrile, don
nant 1.9 g (rendement quantitatif), du dérivé 6j5 de p.f. 190° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 390 cm ^ (OH) ; 2 530 cm
(OD) ; 2 250 cm (CD^) ; 1,745 cm ^ (carbonyle de l'ester) ; 1 210 cm ^
(vibrations de valence de la fonction ester).
229
- un singulet (3H) à 3.25 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.83 ppm (O-CH^)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.0 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.91 ppm à 4.36 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (8H) de 1.65 ppm à 3.0 ppm (H^, , H^)
1.2 Par quaternisation directe de 1.41 g (0.01 mole) de tropine avec
1.55 g (0.01 mole) de bromodeutéroacétate de méthyle, on obtient 2.31 g
(90 %) du sel quaternaire 67.
Les spectres IR et RMN sont identiques à ceux du produit obtenu en
1.1.
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Calc. : C : 44.59 % H D : 6.75 % N : 4.72 %
Trouvé : C : 44.46 % H + D : 6.62 % N : 4.69 %
2. Obtention du bromure de N^-carboxydeutéromëthyl deutérohydroxy-3a
tropanium (68).
On traite 1 g (0.0033 mole) de l'ester deutërë 6_7_ par 1 g d'oxyde
d'argent dans 2 ml d'eau deutérée, à 20° C, suus bonne agitation, pendant
30 minutes. La solution limpide après filtration est acidifiée avec l'acide
bromhydrique deutêré en solution à 48 % dans l'eau deutérée. Après filtra
tion sur célite, on évapore le solvant à 25° C sous vide poussé. On obtient,
après trituration par 1'acétone, des cristaux floconneux de l'acide 68 de
p.f. 244° C (0.81 g - 85 %).
230
-1 . -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 440 cm (OH) ; 2 540 cm
(OD) ; 2 250 cm (CIL) ; 1 740 cm x (carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérêe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.3 ppm (N-CH^)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.0 ppm (H^)(largeur à la base : 16 Hz)
- un multiplet (2H) de 4.06 ppm à 4.43 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (8H) de 1.65 ppm à 3.0 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^QH^D^BrNO^
Calc. : C : 42.25 % H + D : 6.35 % N : 4.93 %
Trouvé : C : 42,05 % H +• D : 6.41 % N : 4.90 %
3. Obtention de 1'hexafluoroantimonate de N^-méthyl hydroxy-3q tropa-
nium (69).
3.1 Quaternisation directe de la tropine avec le bromure de méthyle.
On quaternise 0.705 g (0.005 mole) de tropine par 0.95 g (0.01 mole)
de bromure de méthyle, dans 10 ml d'acétonitrile, à 5° C. Apres 30 minutes,
on filtre les cristaux de bromure de -mëthyl hydroxy-3a tropanium (69?)
formés (1.06 g - 90 %). On le met en suspension dans 50 ml de nitrométhane
anhydre. On y ajoute la quantité stoechiométrique (1.52 g - 0.044 mole)
d'hexafluoroantimonate d'argent dans 10 ml de nitromëthane. Il y a précipi
tation immédiate du bromure d'argent. On laisse à 25° C sous bonne agitation
pendant 1 heure. On-filtre le bromure d'argent formé et le filtrat limpide
est évaporé à sec. L'huile obtenue, traitée deux fois par 10 ml d'acétoni
trile et évaporation subséquente, donne un composé cristallin, que l'on re
cristallise dans le chloroforme (1.69 g - 98 % - p.f. 343° C).
231
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 600 cm (OH) ; 660 cm
et 290 cm (caractéristiques de 1 'anion hexafluoroantimonate) .
Le spectre RMN 60 MHz dans l'acëtonitrile-dg comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (6H) à 3.0 ppm (N-CH^) : les deux signaux correspondant aux
N-méthyles ne sont pas discernables. Ils le sont seulement dans le spec
tre 100. MHz.
- un pseudo-triplet (1H) centré à 4.03 ppm (H^) (J == 6 Hz)
- un multiplet (2H) de 3.58 ppm à 3.9 ppm (H^, H^)
- un multiplet (8H) de 1.66 ppm à 2.78 ppm (H^, H^, , H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^gNOSbFg
Calc. : C : 27.57 % H : 4.59 % N : 3.57 %
Trouvé : C : 27.77 % H : 4.54 % N : 3.58 %
3.2 Obtention du bromure de N^-carboxyméthyl hydroxy-3a tropanium (68')
Suivant la méthode habituelle, 2.6 g (0.088 mole) du dérivé méthoxy-
carbonylméthylé de la tropine 46_ dissouts dans 30 ml d'eau, sont traités
par 2.6 g d'oxyde d'argent (30 mn à 25^ C). La solution aqueuse de la be
taine, après filtration, est acidifiée par l'acide bromhydrique aqueux 2N.
On obtient, après évaporation du solvant, 2.3 g (90 %) de l'acide 68' de
p.f. 242° C, après recristallisation dans l'acétonitrile.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 440 cm (0H) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérëe comme solvant.et l'ATSPS
comme référence interne présente :
232
- un singulet (3H) à 3.3 ppm (N-CHg)
- un singulet (2H) à 4.18 ppm (N-CH^)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.0 ppm (Hg)
- un multiplet (2H) de 4.11 ppm à 4.49 ppm (H^, H^)
- un multiplet (8H) de 1.7 ppm à 3.05 ppm (H^, , Hg, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^gH^gBrNOg
Calc. : C : 42.85 % H : 6.42 %
Trouvé : C : 42.88 % H : 6.45 %
3.3 Décarboxylation de l'acide 681
A une solution chaude de 1 g (0.035 mole) de l'acide 68' dans 30 ml
de quinoléine, on ajoute 0.4 g de bromure cuivrique, comme catalyseur, et
on chauffe le mélange à reflux, sous atmosphère d'azote, pendant 90 minutes.
Le gaz carbonique est trappé dans une solution aqueuse saturée dé baryte.
On obtient 0.705 g (98 %) de carbonate de baryum. Après refroidissement à
20° C, on extrait le mélange réactionnel, avec 2 x 100 ml d'eau. La solu
tion aqueuse du sel de tropanium est lavée plusieurs fois à l'éther, pour
éliminer la quinoléine et des produits secondaires colorés. On évapore à
sec, la solution aqueuse, sous vide poussé (0.1 mm Hg). On ne peut facile
ment cristalliser le méthobromure de tropinium à partir du résidu huileux
obtenu (0.767 g - 90 %). On le transforme en hexafluoroantimonate par la
méthode décrite en 3.1. On obtient ainsi 1.16 g (85 %) du sel quaternaire
69 de p.f. 342°-343° C.
Les spectres IR et RMN sont superposables â ceux du dérivé obtenu
par quaternisation directe de la tropine avec.le bromure de méthyle.
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^gNOSbFg
N : 5.00 %
N : 5.02 %
233
Calc. : C : 27.57 % H : 4.59 % N : 3.57 %
Trouvé : C : 27.87 % H : 4.52 % N : 3.48 %
4. Obtention d'hexafluoroantlmonate de N^-deutérométhyl hydroxy-3g
tropanium (70).
4.1 Quaternisation directe de la tropine avec le bromure de méthyle
deutëré.
On quaternise 0.705 g (0.005 mole) de tropine par 0.98 g (0.01 mole)
de bromure de méthyle deutëré, dans 10 ml d'acétonitrile, à 5° C. Le sel
quaternaire 70 * (1.15 g - 96 %), après filtration, est transformé en hexa-
fluoroantimonate par la méthode décrite précédemment. On obtient 1.79 g
(98 %) du sel quaternaire 70. de p.f. 351° C après recristallisation dans le
chloroforme.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 600 cm (OH) ; 660 cm
_]et 290 cm ' (caractéristiques de 1'anion hexafluoroantlmonate).
Le spectre RMN 100 MHz dans 1'acétonitrile-d^ comme solvant et le
TMS comme référence interne présente :
- deux singulets a 3.065 ppm (majeur) et 3.04 ppm (mineur) dans le rapport
90:10, correspondant aux groupements N-méthyles des deux N-épimères ayant
les N-méthyles axial et équatorial respectivement (intégration totale 3H).
- un pseudo-triplet (1H) centré à 4.04 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.51 ppm à 3.86 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (8H) de 1.65 ppm à 2.25 ppm (H^, , H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^^D^NOSbF^
Calc. : C : 27.15 % H + D : 4.55 % N : 3.52 %
Trouvé : C : 27.55 % H + D : 4.59 % N : 3.53 %
234
4.2 Décarboxylation du bromure de N.^-carboxydeutérométhyl hydroxy-3a
tropanium (68).
On décarboxyle 0.5 g (0.00175 mole) de l'acide deutéré 68_ dans 30 ml
de quinoléine en présence de 0.3 g de bromure cuivrique, comme catalyseur.
Après les mêmes traitements que précédemment, on trappe 0.340 g de carbona
te de baryum (98 %). Par échange de l'ion bromure par l'ion hexafluoroanti-
monate, on obtient 0.59 g (85 %) du dérivé _70. de p.f. 350°-351° C.
Les spectres IR et RMN sont superposables à ceux du dérivé obtenu par
quaternisation directe de la tropine avec le bromure de méthyle deutéré.
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^^D^NOSbFg
Cale. : C : 27.15 % H+ D : 4.55 % N : 3.52 %
Trouvé : C : 27.28 % H + D : 4.54 % N : 3.44 %
5. Obtention du bromure de N^-carboxydeutérométhyl hydroxy-3q,63
tropanium (71).
5.1 Quaternisation directe du dihydroxy~3a,6$ tropane avec le bromo-
deutëroacétate de méthyle.
On quaternise 1.57 g (0.01 mole) de dihydroxytropane avec 1.57 g
(0.01 mole) de bromodeutéroacétate de méthyle dans 90 ml d'acétonitrile à
15° C. Par évaporation du solvant, on obtient 2.7 g (85 %) de bromure de
N^-mëthoxycarbonylméthyl dihydroxy-3a,6$ tropanium (72) de p.f. 162°-164° C.
(second p.f. 263°-266° C).
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 330 cm (OH) ; 2 355 cm
-1 -1 (CD^) ; 1 765 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 226 cm (vibrations de va
lence de la fonction ester).
235
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.33 ppm (majeur) et 3.46 ppm (mineur) correspondant
aux signaux N-méthyles des deux N-ëpimères ayant les groupements méthyles
axial et équatorial respectivement (intégration totale 3H).
- un multiplet (3H) de 4.10 ppm à 4.69 ppm (H^, H,., H^)
- un multiplet (6H) de 2.1 ppm à 3.2 ppm (H^, , H^)
- un multiplet (1H) de 5.0 ppm à 5.35 ppm (H^)
- absence de signal N-mêthylène.
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^gD^BrNO^
Calc. : C : 42.30 % H + D : 6.41 % N : 4.48 %
Trouvé : C : 42.05 % H+D : 6.29 % N : 4.39 %
5.2 Obtention de l'acide 71.
On dissout 1.5 g (0.0048 mole) du sel quaternaire deutéré 7_2 dans 20
ml d'eau deutéré et on y ajoute 1.5 g d'oxyde d'argent. On laisse 30 minu
tes à 15° C sous bonne agitation. Après filtration, la solution aqueuse de
la bétaine est acidifiée par 1'acide bromhydrique deutéré en solution à
48 % dans l'eau deutérée et on évapore sous vide poussé (0.1 mm Hg) en re
froidissant afin d'éviter la lactonisation spontanée. Le composé cristallin
blanc obtenu (rendement quantitatif) a un p.f. : 218°-220° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 2 520 cm (OD) ; 2 270 cm
(CD^) ; 1 745 cm ^ (carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
236
- un singulet (3H) à 3.39 ppm (N-CH^)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.2 ppm (largeur à la base : 16 Hz) (H^)
- un multiplet (3H) de 4.25 ppm à 4.76 ppm (H^, H,., H^)
- un multiplet (6H) de 2.1 ppm à 3.2 ppm (H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^QH^^D^BrNO^
Cale. : G : 39.85 % H+D : 5.98 % N : 4.65 %
Trouvé : C : 39.68 % H+D : 5.80 % N : 4.55 %
6. Obtention du bromure de N^-carboxyméthyl dihydroxy-3a,6$ tropa-
nium (74)
Ce composé est obtenu par traitement de 1.0 g (0.0032 mole) de bro
mure de N^-méthoxycarbonylméthyl dihydroxy-3a,63 tropanium par 1.0 g d'oxy
de d'argent dans 10 ml d'eau (30 mn à 25° C). La solution aqueuse de la bé-
taine est acidifiée par l'acide bromhydrique aqueux 2N après filtration. On
évapore le solvant sous vide poussé (0.1 mm Hg) en refroidissant. Le compo
sé cristallin 74_ obtenu (0.805 g - 85 %) présente le p.f. 216° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 350 cm (OH) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutêrée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.39 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.27 ppm (N-C^)
- un pseudo-triplet (1H) centré à 5.15 ppm (H^)
- un multiplet (3H) de 4.35 ppm à 4.76,ppm (H^, H,., H^)
- un multiplet (6H) de 2.1 ppm à 3.2 ppm (H^, H^, H^)
237
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^QH^gBrNO^
Calc. : C : 40.54 % H : 6.69 % N : 4.72 %
Trouvé : C : 40.34 % H : 6.52 % N : 4.64 %
7. Obtention d’hexafluoroantimonate de N^-methyl dihydroxy-3a,63 tro-
panium (75).
7.1 Quaternisation directe du dihydroxy-3a,6B tropane avec l’iodure
de méthyle.
On quaternise 0.250 g (0.0015 mole) de dihydroxy-3ot,6B tropane par
0.25 g (0.0017 mole) d’iodure de méthyle à 25° C dans 30 ml d'acétonitrile
(3 heures). On obtient 0.45 g (rendement quantitatif) de mêthiodure de di-
hydroxy-3ct,6$ tropane. On le transforme en hexafluoroantimonate par la mé
thode habituelle. On obtient ainsi 0.56 g (89 %) du sel quaternaire 75^ de
p.f. : 275° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 600 cm (OH) ; 660 cm
et 290 cm (caractéristiques de 1'anion hexafluoroantimonate) .
Le spectre RMN 60 MHz dans 1'acétonitrile-dg comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.01 ppm (N-CH^ axial)
- un singulet (3H) à 3.27 ppm (N-GIig équatorial)
- un pseudo-quartet (2H) centré à 3.93 ppm (J = 5 Hz)
- un multiplet (1H) de 4.8 ppm à 5.2 ppm (H^)
- un multiplet (1H) de 3.5 ppm a 3.75 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.6 ppm à 2.5 ppm (H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^gNO^SbEg
238
C : 26.45 % H : 4.41 % N : 3.42 %
C : 26.56 % H : 4.26 % N : 3.51 %
7.2 Décarboxylation de l'acide 74 .
On dëcarboxyle 1.2 g (0.04 mole) de l'acide 74_ dans 30 ml de quinolé
ine avec 0.6 g de bromure cuivrique suivant la méthode décrite précédemment.
On obtient 1.385 g (85 %) d'hexafluoroantimonate 75 de p.f. 273°-274° C.
Les spectres IR et RMN sont superposables à ceux du produit obtenu
par quaternisation directe du dihydroxy-3a,68 tropane avec l'iodure de mé
thyle.
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^gNO^SbF^
Calc. : C : 26.45 % H : 4.41 % N : 3.42 %
Trouvé : C : 26.56 % H : 4.33 % N : 3.51 %
8. Obtention d'hexafluoroantimonate de N^-deutërométhyl dihydroxy-3a,
6g tropanium (73).
8.1 Quaternisation directe du dihydroxy-3q,6g tropane avec le bromu
re de méthyle deutéré.
On quaternise 0.25 g (0.0015 mole) de dihydroxy-3a,6g tropane dans
20 ml d'acétonitrile par 0.25 g (0.0026 mole) de bromure de méthyle deutéré
â 5° C. Après 8 heures, le produit cristallisé obtenu par évaporation du
solvant (0.46 g - rendement quantitatif) est transformé en hexafluoroanti
monate. On obtient 0.376 g (87 %) de sel quaternaire 73_ de p.f. 265° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 600 cm ^ (OH) ; 660 cm ^
et 290 cm ^ (caractéristiques de 1'anion hexafluoroantimonate).
Cale.
Trouvé
239
Le spectre RMN 60 MHz dans l'acétonitrile-d^ comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.01 ppm (N-CH^)
- un pseudo-quartet (2H) centré à 3.96 ppm (J = 7 Hz) (H^, H^)
- un multiplet (1H) de 4.66 ppm à 5.23 ppm (H^)
- un multiplet (1H) de 3.53 ppm à 3.73 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.65 ppm à 2.85 ppm (H^, H^, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^^D^N02SbF^
Calc. : C : 26.28 % H+D : 4.38 % N : 3.40 %
Trouvé : C : 26.45 % H + D : 4.41 % N : 3.38 %
8.2 Décarboxylation de l'acide 71.
On décarboxyle 0.5 g (0.0015 mole) de l’acide 71. comme précédemment
en présence de 0.4 g de bromure cuivrique dans 35 ml de quinoléine. On trap
pe 0.25 g (84 %) de carbonate de baryum. Le résidu huileux obtenu après les
traitements précédents est transformé en hexafluoroantimonate. On obtient
0.462 g (75 %) du sel quaternaire 73_ de p.f. 263°-265° C.
Les spectres IR et RMN sont superposables à ceux du dérivé obtenu
par quaternisation directe du dihydroxy-3a,6$ tropane avec le bromure de
méthyle deutéré.
Analyse élémentaire : pour la formule brute GgH^^D^NO^SbF^
Calc. : C : 26.28 % H+D : 4.38 % N : 3.40 %
Trouvé : C : 26.40 % H+D : 4.20 % N : 3.36 %
9. Tests pour vérifier s’il n’y a pas épimérisation au cours de la
décarboxylation.
240
9.1 On échange 1'anion bromure par 1'anion hexafluoroantimonate sur
un échantillon du sel quaternaire de départ 46, suivant la technique déjà
utilisée. On obtient l'hexafluoroantimonate de -méthoxycarbonylméthy1 hy-
droxy-3a tropanium (80) de p.f. 141°-143° G.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 580 cm (OH) ; 1 755 cm
_1 _qet 1 765 cm (carbonyle de l'ester) ; 1 240 cm (vibrations de valence de
-1 -1la fonction ester) ; 670 cm et 290 cm (caractéristiques de 1'anion hexa
fluoroantimonate) .
Le spectre RMN 60 MHz dans 1'acëtonitrile-d^ comme solvant et le TMS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.18 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) à 3.8 ppm (O-CH^)
- un singulet (2H) à 4.05 ppm (N-CH^)
- un multiplet (1H) centré à 5.0 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.86 ppm à 4.3 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8H) de 1.6 ppm à 2.8 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ̂ qq^20^3^F6
Calc. : C : 29.40 % H : 4.45 % N : 3.12 %
Trouvé : C : 29.78 % H : 4.50 % N : 3.16 %
9.2 On chauffe le bromure quaternaire 46_ dans les mêmes conditions
que lors de la décarboxylation : 0.294 g (0.001 mole) du sel 46_, 0.15 g de
bromure cuivrique et 30 ml de quinoléine. On procède à 1'extraction par
l'eau du mélange réactionnel, après chauffage à reflux pendant 2.30 heures.
On extrait la solution aqueuse par l'éther, celle-ci donnant un résidu hui
leux après évaporation. On le transforme en hexafluoroantimonate dont les
241
spectres IR et RMN sont superposables au produit de départ.
9.3 D’autre part, le bromure de N^-deutérométhyl hydroxy-3a tropa-
nium, le bromure de N^-deutërométhyl dihydroxy-3a,63 tropanium chauffés
dans les mêmes conditions donnent apres récupération des produits absolu
ment identiques aux produits de départ respectifs, (vérifications spectra
les IR et RMN).
Ceci confirme qu'il n'y a pas d'inversion sur l'azote sous les con
ditions de la décarboxylation.
10. Conversion de l'éthobromure de tropine (8) et de 1'éthobromure de
pseudo-tropine (76) en éthobromure de tropane (77).
10.1 On traite 1.45 g (0.0058 mole) d'éthobromure de tropine (8) par
5 ml de chlorure de thionyle dans 10 ml de benzène et 0.12 ml de diméthyl
formamide donnant 0.927 g (81 %) d'éthobromure de chloro-33 tropane (79) de
p.f. 210° C.
L'hydrogénolyse de 0.537 g (0.002 mole) du dérivé chloré 79 dans 15 ml
d'eau en présence de 2 g de Ni Raney et de 0.414 g (0.002 mole +10 % d'excès)
de carbonate de potassium solide, conduit à 0.375 g (80 %) d'éthobromure de
tropane (77) de p.f. 346° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 2 960 cm ; 1 470 cm ;
1 440 cm ; 1 000 cm ; 760 cm \
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.08 ppm (N-CHg)
242
- un triplet (3H) centré à 1.27 ppm (J = 7 Hz) (C-CH^)
- un quartet (2H) centré à 3.20 ppm (J = 7 Hz) (N-CH^)
- un multiplet (2H) centré à 3.88 ppm (largeur à la base : 20 Hz) (H^, H,-)
- un multiplet (10H) de 1.5 ppm à 2.5 ppm (H^, H^, H^, H^, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^Q^gBrN
Calc. : C : 51.28 % H : 8.54 % N : 5.99 % Br : 34.18 %
Trouvé : C : 51.23 % H : 8.63 % N : 6.12 % Br : 34.00 %
10.2 On traite 2.3 g (0.0094 mole) d'éthobromure de pseudo-tropine
(76) par 9 ml de chlorure de thionyle dans 10 ml de benzène et 0.4 ml de
diméthyl formamide donnant, après chauffage à reflux pendant 5 heures,
0.529 g d'éthobromure de chloro-3a tropane (78) de p.f. 182° C.
Celui-ci, par hydrogénolyse, conduit à 0.24 g d'éthobromure de tropa
ne (52%) de p.f. 346° C.
/07 oo*\
N.B.- Les configurations des dérivés chlorés'' 5 ont été données d'après
les déplacements chimiques du proton H^, dans le spectre RMN (3.43 ppm
pour le dérivé dont le chlore a la configuration a et 4.30 ppm pour
celui dont la configuration du chlore est 3«)
CHAPITRE VII
ETUDE DE LA QUATERNISATION DE L'ECGONINOL
1. Obtention d'hydrobromure d'hydroxyméthyl-2|3 hydroxy-33 tropane (88).
Il s'agit de la réduction catalytique de la cocaine (87) avec l'hy-
drure de lithium et d'aluminium.
A une solution refroidie et très vigoureusement agitée de 19 g (0.5 mo
le) d'hydrure de lithium et d1 aluminium dans 300 ml d'éther anhydre, on a-
joute une solution de 30.3 g (0.1 mole) de cocaine dans 600 ml d'éther à 0° C
(durée de 1'addition : 40 mn). On continue 1'agitation pendant 2 heures, a--
près la fin de 1'addition. On ajoute ensuite 25 ml d'eau avec précaution. A-
près agitation du mélange réactionnel, pendant 30 minutes, on filtre le so
lide et on le lave avec 300 ml d'éther, puis 400 ml d'éthanol. L'évaporation
du filtrat donne une. huile que l'on dissout dans 200 ml d'éthanol et acidifie
avec une solution éthanolique présaturée par l'acide bromhydrique, jusqu'à
pH = 2. La solution est concentrée à 150 ml et 1’hydrobromure de l’ecgoninol
(88) (22.8 g - 90 %) cristallise : p.f. 288° C - (c^ = -29°8 (c =4.6 % dans
244
1'eau.
Le spectre IR présente les absorptions : 3440 cm ^ (OH) ; 3 040 cm
(NH) ; 2 500 cm ^ à 2 900 cm (une série d'absorptions caractéristiques
de NH *) .
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.76 ppm (N-CH^)
- un doublet (2H) centré à 4.05 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH) émerge d'un multi
plet de 3.88 ppm a 4.4 ppm (intégration totale 5H) (H^, H^, H,-).
- un multiplet (7H) de 1.93 ppm à 2.36 ppm (H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^gBrNOg
Calc. : C : 42.85 % H : 6.74 % N : 5.55 %
Trouvé : C : 42.75 % H : 6.70 % N : 5.55 %
2. Obtention de 1'hydrobromure de (bromoacétoxy-méthyl)-28 bromo-
acétoxy-38 tropane (89).
On traite 5.04 g (0.02 mole) d'hydrobromure d'ecgoninol (88), par 5
fois la quantité stoechiométrique de bromure de bromoacétyle (20.2 g -
0.1 mole), ajouté goutte à goutte. On obtient une solution homogène jaune
clair après quelques minutes, et on la laisse à 25° C, sous bonne agita
tion, pendant 4 heures. On évapore a sec, sous bon vide, l'excès de bro- .
mure de bromoacétyle. L'huile brune est lavée par 2 x 50 ml d'éther chaud.
On dissout celle-ci dans 1'acétone anhydre et, par diffusion lente de l'é
ther dans 1'acétone, on obtient des cristaux incolores de p.f. 156°-158° C
(8.39 g - 85 %).
-1 -Le spectre IR présente les absorptions : 3 345 cm (NH) ; 2 570 cm
à 2 880 cm. ^ (une série d'absorptions caractéristiques de NH+) ; 1 765 cm ^
et 1 740 cm (carbonyles des bromoesters) ; 635 cm ^ (C-Br) ; absence d 'hy
droxyde .
Le spectre BMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.8 ppm (N-CKg)
- un singulet (4H) à 3.9 ppm (COCH^Br)
- un doublet (2H) centré à 4.23 ppm (J = 5 Hz) (O-CH^)
- un multiplet (1H) de 5.0 ppm à 5.33 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 4.33 ppm â 4.7 ppm (H^, H^)
- un multiplet (7H) de 1.95 ppm à 2.45 ppm (H^, H^, Hg, Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ̂ gh^^Br^NO^
Calc. : C : 31.57 % H : 4.05 % N : 2.83 %
Trouvé : C : 31.49 % H : 4.10 % N : 2.80 %
3. Obtention de la lactone de l'acide ecgoninol Na-acétique (90). * 89
Dans un mortier, on triture 3.5 g (0.0071 mole) du dérivé bromoacétylé
89 avec la quantité stoechiométrique (0.7 g - 0.0071 mole) d'acétate de po
tassium anhydre, auquel on ajoute quelques gouttes d'acétonitrile. On extrait
la bouillie obtenue par 250 ml d'acétonitrile bouillant et on filtre le bro
mure de potassium formé. On chauffe à reflux dans 1'acétonitrile pendant 24
heures. On évapore le solvant donnant des cristaux blancs (2.74 g - 94 %) de
lactone 90.. C'est un composé qui, exposé à l'air, se transforme en un pro
duit gommeux■ : p.f. 145° C - 0.8° (c = 1.5 % dans le méthanol) .
Le spectre IR présente les absorptions : 1 750 cm ^ (carbonyle de la
lactone) ; 1 745 cm (carbonyle du bromoester) ; 1 210 cm (vibrations de
245
246
valence de C-O-CH^) ; absence d'hydroxyde.
Le spectre EMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme réference interne présente :
- un singulet (3H) à 3.28 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.1 ppm (Br-CH^)
- un singulet (2H) à 4.8 ppm (N-C^)
- un doublet (2H) centré à 4.2 ppm (J = 5 Hz) (O-CH^)
- un multiplet (1H) de 5.26 ppm à 5.83 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 4.85 ppm à 5.24 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (7H) de 2.1 ppm à 3.05 ppm (H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^E^gB^NO^
Calc. : C : 37.77 % H : 4.69 % N : 3.38 %
Trouvé : C : 37.34 % H : 4.48 % N : 3.29 %
4. Transformation de la lactone 90 en acide 92.
On traite 2.67 g (0.0064 mole) de la lactone H0 par 3 g d'oxyde d'ar
gent dans 30 ml d'eau à 20° C pendant 3 heures. Après filtration et évapora
tion du solvant, on obtient la bétaine EL (1.18 g - 80 %) après plusieurs
lavages à l'éther : p.f. 237°-238° C -= -60.7° (c = 0.8 % dans le métha-
nol) .
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm (OH) ; 1 630 cm
-1 -1(carbonyle de la bétaine) ; autres absorptions : 1 390 cm ; 1 100 cm
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant.et l'ATSPS
comme référence interne présente i
- un singulet (3H) à 3.18 ppm (N-CH^)
247
- un singulet (2H) à 4.53 ppm (N-CH^)
- un doublet (2H) centré à 3.87 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH)
- un multiplet de 4.1 ppm à 4.72 ppm (intégration totale 5H) (H^, H^, H^)
comprenant le signal correspondant au N-méthylène.
- un multiplet (1H) de 2.71 ppm à 3.05 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.98 ppm à 2.70 ppm (H^, , H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^gNO^
Calc. : C : 57.60 % H : 8.35 % N : 6.10 %
Trouvé : C : 57.92 % H : 8.29 % N : 6.18 %
La bëtaine 91_ (1.05 g -0.0045 mole) est acidifiée par l'acide bromhy-
drique aqueux 2N. Après filtration sur célite et évaporation du filtrat à
sec, sans trop chauffer, on obtient une huile : celle-ci par trituration
avec l'acétone-et refroidissement à 0° C donne 1.25 g (90 %) de l'acide 92:
p.f. 249°-250° C -38.8° (c = 1.15 % dans le méthanol).
-1 _iLe spectre IR présente les absorptions : 3 290 cm (OH) ; 1 735 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérëe (on ajoute quelques gouttes
d'acide trifluoroacétique pour solubiliser l'acide) comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.21 ppm (N-CH^)
- un singulet (2H) à 4.39 ppm (N-CH^)
- un doublet (2H) centré à 3.95 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH)
- un multiplet (1H) de 4.15 ppm à 4.5 ppm (H^)
- un multiplet (intégration totale 4H) de 4.66 ppm à 5.16 ppm (H^, H,-) d'où
émerge le signal correspondant au N-méthylène.
248
- un multiplet (7H) de 1.5 ppm à 3.1 ppm (H^, , Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^^BrNO^
Calc. : C : 42.58 % H : 6.45 % N : 4.51 %
Trouvé : C : 42.49 % ' H : 6.51 % N : 4.48 %
5. Quaternisation directe de l'ecgoninol (86) avec le bromoacétate
de méthyle.
5.1 On chauffe à reflux 1 g (0.0058 mole) d'ecgoninol (86) (Çct^ =
-23.4° c = 2 % dans le méthanol) dans 20 ml d'acétonitrile, avec 1 g
(0.0065 mole) de bromoacétate de méthyle, pendant 2 heures. On filtre les
cristaux formés (0.43 g - 22 %) de p.f. 234°-236° C. On évapore le solvant
à sec donnant 1.1 g (59 %) de cristaux blancs, apres lavage à l'éther, de
p.f. 235°-240° C. Rendement total 81 %.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 240 cm (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 230 cm ^ (vibrations de valence de la fonction
ester).
Les spectres IR des deux fractions sont identiques.
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
1ère fraction :
- un singulet a 3.21 ppm (N-CH^) ; un autre à peine visible à 3.38 ppm (in
tégration totale 3H).
- un singulet à 3.88 ppm (O-CH^) émerge d'un multiplet de 3.78 ppm à 4.5 ppm
(H^, H^, H,-) (intégration totale 6H) .
- ira singulet (2H) à 4.51 ppm (N-CH^)
249
- un doublet (2H) centré à 3.41 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH)
- un multiplet (1H) de 2.66 ppm à 2.91 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.95 ppm à 2.66 ppm (H^, Hy)
2ème fraction :
- deux singulets à 3.38 ppm (majeur) et 3.21 ppm (mineur) (90:10) corres
pondant aux signaux N-méthyles des deux N-ëpimêres (intégration totale 3H).
- un singulet à 3.88 ppm (O-CH^) émerge d'un multiplet de 3.79 ppm à 4.65
ppm (H^, H,-) (intégration totale 8H).
- un singulet à 4.13 ppm émerge également du multiplet précédent (N-CH^)
- un doublet (2H) centré à 3.41 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH)
- un multiplet (1H) de 2.66 ppm à 2.91 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.95 ppm à 2.65 ppm (H^, Hg, H^)
5.2 Une autre expérience a été faite, dans les mêmes conditions. Le
produit brut isolé présente (a] = -14.4° c = 1.5 % dans le méthanol.
Le spectre RMN 60 MHz du produit brut de la réaction dans l'eau deu-
térëe comme solvant et 1'ATSPS comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.38 ppm (majeur) et 3.21 ppm (mineur) (64:36) corres
pondant aux N-méthyles des deux N-épimëres (intégration totale 3H) .
- deux singulets à 4.13 ppm et 4.51 ppm correspondant aux N-méthylènes des
deux N-épimères
- un singulet (3H) à 3.88 ppm (0-CH^) émerge d'un multiplet de 3.78 ppm à
4.65 ppm
- un doublet (2H) centré à 3.41 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH)
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Cale. C : 44.44 % H : 6.79 % N : 4.32 %
250
Trouvé : le fr. G : 44.12 % H : 6.70 % N : 4.28 %
2e fr. C : 44.26 % H : 6.69 % N : 4.29 %
Note : Les fractions étliërées de lavage après la quaternisation sont évapo
rées a sec sous vide poussé pour chasser le bromoacétate de méthyle
qui n'a pas réagi. On récupère 0.18 g (18 %) d'ecgoninol.
6. Transformation des esters 93 et 94 en acides 97 et 92.
La transformation a été opérée sur le mélange des deux esters obtenus
en 5.2. On dissout 1 g (0.0031 mole) du mélange d'esters dans 20 ml d'eau
que l'on traite par 1 g d'oxyde d'argent pendant 30 minutes à 25° C. Par é-
vaporation à sec, après filtration sur célite, on obtient une huile dont la
trituration par 1’éthanol et évaporation subséquente donne 0.56 g (81 %) des
bétaines 95_ et %_ bien cristallisées : p.f. 265°-270° C : [a3j)= + 8.6° (c =
1.1 % dans le méthanol).
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm (OH) ; 1 630 cm
(carbonyle des bétaines).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërée comme solvant et 1'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.36 ppm (majeur) et 3.18 ppm (mineur) (70:30) corres
pondant aux N-méthyles des deux N-épimères (intégration totale 3H)
- deux singulets à 4.06 ppm (majeur) et 4.53 ppm (mineur) correspondant
aux N-mëthylènes des deux N-épimères.
- un doublet (2H) centré à 3.86 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH)
- un multiplet de 4.0 ppm à 4.66 ppm (H^, H , H,.)
- un multiplet (1H) de 2.7 ppm à 3.05 ppm (H^)
- un multiplet (7 H) de 1.95 ppm à 2.68 ppm (H^, H^, H-,)
251
Analyse élémentaire pour la formule brute 1^19^4
Calc. : C : 57.60 % H : 8.35 % N : 6.10 %
Trouvé : C : 57.75 % H : 8.28 % N : 6.11 %
On dissout dans 10 ml d'eau 0.5 g (0.0022 mole) des bétaines précé
dentes que l'on acidifie avec l'acide bromhydrique aqueux 2N. Après les
traitements habituels, on obtient 0.67 g (94 %) des acides 97_ et 92 : p.f.
256°-270'y C : [”ô| = +4.3° (c = 2 % dans le méthanol).
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 300 cm (OH) ; 1 735 cm
(carbonyle des acides).
Le spectre .RMN 60 MHz dans l'eau deutërëe comme solvant, à laquelle
on ajoute quelques gouttes d'acide trifluoroacétique, et l'ATSPS comme ré
férence interne présente :
- deux singulets a 3.46 ppm (majeur) et 3.21 pprn (mineur) (70:30) corres
pondant aux N-méthyles des deux N-épimères (intégration totale 3H)
- deux singulets â 4.38 ppm (majeur) et 4.03 ppm (mineur) correspondant
aux N-méthylènes des deux N-épimères.
- un doublet (2H) centré à 3.95 ppm (J = 5 Hz) (CH^OH) masquant H,- en partie.
- un multiplet (1H) de 4.65 ppm à 4.91 ppm (H|)
- un multiplet (1H) de 3.83 ppm à 4.26 ppm (H^)
- un multiplet (1H) de 2.75 ppm à 3.03 ppm (H^)
CHAPITRE VIII
ETUDE DES QUATERNISATIONS DU TROPANOL-2g ET DE LA TELOIDINE
1. Obtention de 1'hydrochlorure de carboxy~2g hydroxy-38 tropane (98)
ou ecgonine.
Dans la suite des étapes qui vont être décrites pour obtenir le tro-
panol-2 (103) ou hydroxy-2g tropane à partir de méthoxycarbonyl-28 ben-
zoyloxy-33 tropane (87) ou cocaine, on utilise la synthèse de BELL et AR
CHER*'144) .
Une solution de 70.9 g (0.2 mole) d'hydrochlorure de cocaine (871)
(p.f. 187° C - = -68.6° c = 4.75 % dans l'eau) est chauffée à re
flux, dans 1 250 ml d'acide chlorhydrique aqueux (150 ml d'acide chlorhy
drique 10N dans 1.5 1 d'eau), pendant 20 heures. Après refroidissement, on
extrait plusieurs fois par l'éther. La fraction éthérée donne 32.5 g d'aci
de benzoïque (p.f. 123° C). La phase aqueuse, par évaporation à sec, donne
46 g d'hydrochlorure de L-ecgonine (99 %) de p.f. 245°-246° C((aj^ = -37.9°
c =4.1 % dans l'eau).
253
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 325 cm (OH) ; 2 500 cm
-1 _1 à 2 800 cm (une série d'absorptions caractéristiques de NH+) ; 1 700 cm
(carbonyle de l’acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.85 ppm (N-CH^)
- un multiplet (1H) de 4.33 ppm à 4.6 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.83 ppm à 4.33 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (1H) de 3.08 ppm à 3.38 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.83 ppm à 2.66 ppm (H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^H^CINO^
Calc. : C : 48.75 % H : 7.22 % N : 6.32 %
Trouvé : C : 48.65 % H : 7.19 % N : 6.31 %
2. Obtention de carbamyl-2 méthyl-8 tropidine (100) ou anhydroecgo-
nidine.
On chauffe à reflux pendant une heure 46 g (0.2 mole) d'hydrochlorure
d'ecgonine (98) dans 400 ml d'oxychlorure de phosphore. On évapore à sec,
sous vide, après refroidissement. Le résidu huileux obtenu est refroidi dans
un mélange réfrigérant glace sèche-acétone et on le traite par 375 ml d'am
moniaque concentré, également refroidi dans le même mélange réfrigérant. On
laisse sous bonne agitation mécanique et la température remonte jusqu'à 25° C,
en 15 minutes, en refroidissant de temps en temps pour modérer la réaction.
On obtient une solution limpide jaune. On évapore la plus grande partie de
1'ammoniaque sous vide et la solution est traitée par un grand excès de car
bonate de potassium anhydre jusqu'à obtenir une bouillie épaisse. On extrait
254
avec le chlorure de méthylène. Après séchage sur le sulfate de magnésium
anhydre, l’évaporation du solvant donne 29.1 g (85 %) d’anhydroecgonidine
(100), que l’on recristallise dans l'acétate d'éthyle : p.f. 141°-143° G
((ojj = -50.7° c = 5.25 % dans l'eau) .
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 290 cm et 3 100 cm
(NH^ de 1'amide) ; 1 690 cm ^ (carbonyle de 1'amide) ; 1 620 cm ^ (vibra
tions de déformation de NH^) ; 1 420 cm (absorption amide) .
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme deutéré comme solvant et
le TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.25 ppm (N-CHg)
- un singulet (2H) à 2.16 ppm (CONH^)
- un multiplet (lïï) de 6.16 ppm a 6.53 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.66 ppm à 3.86 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (6H) de 1.78 ppm à 2.58 ppm (H^, H^, Hy )
Analyse élémentaire : pour la formule brute
Cale. : C : 65.03 % H : 8.49 % N : 16.86 %
Trouvé : C : 64.92 % H : 8.38 % N : 16.84 %
3. Obtention de tropinone-2 ou oxo-2 tropane (101)
A une solution de 16.5 g (0.1 mole) d'anhydroecgonidine (100), dans
100 ml de méthanol, on ajoute en 30 minutes 89 ml d'hypochlorite de sodium
(solution 0.798 N) (2^-1) ^ en godant la température à -5° C (bain glace-
chlorure de sodium). A la fin de 1'addition, on place la solution dans un
bain glace-eau et on laisse la température s'élever à 3° C en 10 minutes.
On enlève le bain et après 30 minutes, on chauffe la solution à 60°-65° C,
pendant 15 minutes. On ajoute alors à la solution chaude 45 ml d'acide chlo-
255
rhydrique ION avec precaution, sous bonne agitation. On chauffe 25 minutes
à 90° C. Après refroidissement, on ajoute un grand excès de carbonate de
potassium solide et on laisse au repos 24 heures. Il est nécessaire en ef
fet de laisser dans un milieu fortement basique afin de déplacer l'équili
bre cétone-±5; méthyl uréthane vers la cétone.
On extrait par le chlorure de méthylène (3 x 100 ml). Après séchage
et évaporation du solvant, on obtient une huile brune que l'on distille
sous bon vide (15 mm Hg - 95° C). On obtient une huile incolore qui soli
difie au frigidaire )-5° C). On obtient 8.7 g (63 %) de p.f. 26°-27° C
(Cc^ — -23.1° c = 2 % dans l'eau n = 1.4912).
Le spectre IR présente les absorptions : 1 740 cm (carbonyle de la
-1 -1 -1cétone) ; autres absorptions : 2 890 cm ; 2 820 cm ; 1 455 cm ;
1 270 cm""1 ; 1 140 cm™1 ; 1 090 cm"1.
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme deutéré comme solvant et le
IMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.51 ppm (N-CH^)
- un pseudo-triplet (1H) de 6.73 ppm à 6.93 ppm (J = 4.5 Hz) (H^)
- un multiplet (1H) de 4.1 ppm à 4.46 ppm (H^)
- un multiplet (1H) de 3.16 ppm à 3.6 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.66 ppm à 2.5 ppm (H^, H^, H^)
Pour l'analyse élémentaire, on a préparé 1'hydrochlorure de p.f.
232°-235° C.
Pour la formule brute : CgH^ClNO
Cale. : C : 54.58 % H : 7.96 % ' N : 7.96 %
Trouvé - : C : 54.82 % H : 7.89 % N : 7.86 %
256
4. Obtention du tropanol-23 ou hydroxy-2(3 tropane (103)
La reaction se fait sous atmosphère d’azote.
On chauffe 0-97 g (0.039 équivalent) de sodium dans 15 ml de toluène
anhydre jusqu'à ce que le sodium fonde. On arrête le chauffage et on agite
magnétiquement jusqu’à la dispersion totale du sodium dans le toluène. A-
prês refroidissement, on ajoute une solution de 2 g (0.013 mole) de tropa-
none-2 (101) fraîchement distillée dans 6.9 g (0.078 mole) de pentanol-3
soigneusement purifié. L'addition se fait en 30 minutes et l'on chauffe à
reflux pendant 20 heures. Le mélange devient rouge et brunit. On traite par
8 ml d'eau pour détruire le sodium restant. Après décantation, les deux
couches se séparent :
- la phase organique est conservée.
- la phase aqueuse est traitée par le carbonate de potassium solide
et extraite par le chlorure de méthylène. Les extraits séchés sur le sul
fate de magnésium anhydre, donnent par évaporation à sec une huile brune
que l'on ajoute à celle récupérée par évaporation de la phase organique.
Poids total obtenu : 1.765 g (88 %).
On purifie le produit par transformation en hydrochlorure suivant la
méthode habituelle. Poids obtenu : 1.87 g (81 %) de p.f. 330° C(0%^ =
-14.5° c = 1.25 % dans l'eau).
Analyse élémentaire : pour la formule brute CgH^ClNO
Calc. : C : 54.07 % H : 9.08 % N : 7.88 %
Trouvé : C : 54.18 % H : 8.91 % N : 7.78 %
On libère la base par la méthode habituelle ( = -11.4° c = 2 %
dans l'eau).
257
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm (OH) ; absence de
carbonyle.
Le spectre RMN 60 MHz dans le chloroforme deutéré comme solvant et le
TMS comme référence interne présente :
- un singulet (3H) a 2.28 ppm (N-CH^)
- un singulet élargi (1H) centré à 4.11 ppm (OH)
- un multiplet (1H) de 3.4 ppm à 3.63 ppm (H^)
- un multiplet (1H) de 2.98 ppm à 3.33 ppm (H,.)
- un multiplet (9H) de 1.16 ppm â 2.16 ppm (H^, H^, , H^, H^)
5. Quaternisation directe avec le bromoacétate de méthyle.
La réaction ne marchant pas à froid, on chauffe à reflux 0.282 g
(0.002 mole) de tropanol-28 dans 10 ml d'acetonitrile avec 0.31 g (0.002 mo
le) de bromoacétate de méthyle pendant 24 heures. Le produit qui cristalli
se dans le milieu réactionnel est filtré : 0.18 g (30 %) de p.f. 268°-270° G.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 380 cm (OH) ; 1 750 cm
(carbonyle de l'ester) ; 1 220 cm (vibrations de valence de la fonction
ester).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérëe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.35 ppm et 3.23 ppm (2:1) correspondant aux N-méthyles
des deux N-épimères (intégration totale 3H)
- un singulet (3H) à 3.85 ppm (O-CH^)
- un singulet à 4.23 ppm (N-CH^) émergeant d'un multiplet de 4.20 ppm à
4.58 ppm (H^, H,_) (intégration totale 4H)
- un multiplet (1H) de 3.51 ppm à 3.71 ppm (H^)
258
- un multiplet (2H) de 2.65 ppm â 3.08 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.5 ppm à 2.65 ppm (H^, , H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^^H^gBrNO^
Cale. : C : 44.89 % H : 6.80 % N : 4.76 %
Trouvé : C : 44.92 % H : 6.81 % N : 4.74 %
Par évaporation du solvant, suivie de plusieurs lavages à l'éther, on
obtient un composé assez mal cristallisé (0.4 g - 67 %) dont le spectre IR
est identique au précédent.
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.35 ppm et 3.23 ppm (60:40) correspondant aux N-méthyles
des deux N-épimères (intégration totale .3H)
- un singulet (3H) à 3.85 ppm (O-CH^)
- un multiplet (4H) de 4.03 ppm à 4.58 ppm (H^, H,-) d'où émerge un singulet
(N-C^) à 4.23 ppm
- un multiplet (1H) de 3.53 ppm à 3.68 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 2.66 ppm à 3.0 ppm (H^)
- un multiplet (6H) de 1.5 ppm à 2.56 ppm (H^, H^, H^)
L'analyse spectrale RMN faite sur le produit brut, sans isoler le
produit qui cristallise dans le milieu réactionnel, indique le rapport
80:20 pour les signaux N-méthyles des deux N-épimères.
6. Bromoacétylation du tropanol-23
6.1 Obtention de 1'hydrobromure’ du tropanol-28 (103')
On dissout 1.41 g (0.01 mole) de tropanol-28 fraîchement distillé
259
dans 10 ml d'ethanol. On y ajoute une solution saturée d'acide bromhydrique
dans l'éthanol (25 ml) jusqu'à pH = 2. Après 5 heures, l'évaporation du sol
vant donne une huile. La solution dans l'acétone de cette huile donne des
cristaux par diffusion lente de l'éther (2.1 g - 94 = -11.4° c =
1 % dans l'eau), dont le p;f. est supérieur à 340° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 3 400 cm ^ (OH) ; 2 400 cm
-1à 2 800 cm (une série d'absorptions caractéristiques de NH4-) .
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 2.83 ppm (N-CH^)
- un multiplet (1H) de 3.71 ppm à 4.33 ppm (H^)
- un multiplet (1H) de 3.28 ppm à 3.6 ppm (H^)
- un multiplet (9H) de 1.83 ppm à 2.63 ppm (H^, H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule' brute CgH^BrNO
Calc. : C : 43.28 % H : 7.20 % N : 6.30 %
Trouvé : C : 42.98 % H : 7.14 % N : 6.29 %
6.2 Bromoacétylation avec le bromure de bromoacëtyle.
A 1.11 g (0.005 mole) d'hydrobromure du tropanol-28 (103'), on addi
tionne 9.69 g (0.03 mole) de bromure de bromoacëtyle. On opère de la même
façon qu'avec l'ecgoninol. On récupère un composé cristallisé légèrement
coloré (1.37 g - 80 %) de p.f. 169°-172° C qui devient gommeux par exposi
tion à l'air : le bromoester du tropanol-2g 116.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 2 600 cm à 2 890 cm
(une série d'absorptions caractéristiques de NHt) ; 1 755 cm ^ (carbonyle
260
du bromoester) ; 645 cm (C-Br).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërëe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
•- un singulet (3H) à 3.01 ppm (N-CH^)
- un singule t (211) à 4.18 ppm (COCH^Br)
- un multiplet (III) de 5.0 ppm à 5.25 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.9 ppm à 4.3 ppm (H^, H,-)
- un multiplet (811) de 1.73 ppm à 2.36 ppm (H^, H^, , Hy)
Analyse élémentaire : pour la formule brute ^]_o^xy®r2^2
Calc. : C : 34.98 % H : 4.95 % N : 4.08 %
Trouvé : C : 34.51 % H : 4.82 % N : 4.02 %
7. Obtention de la lactone de l'acide tropanol-2(3 N^-acetlque (117) .
On traite 0.7 g (0.002 mole) du bromoester 116 par la quantité stoe
chiométrique d'acétate de potassium (0.196 g - 0.002 mole) que l'on triture
dans un mortier. La bouillie obtenue est extraite par 200 ml d'acétonitrile
bouillant. La solution de la base dans 1'acétonitrile est chauffée à re
flux pendant 48 heures. Après évaporation du solvant, on obtient un produit
assez bien cristallisé. On le triture par 1'acétone et on récupère un com
posé bien cristallisé blanc de p.f. 215° C. (0.482 g -92 %).
Le spectre IR présente les absorptions : 1 750 cm (carbonyle de la
lactone) ; 1 465 cm ; 1 230 cm ^ (vibrations de valence de C-O-C^) .
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutërëe comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.36 ppm (N-CH^)
261
- un singulet (211) à 4.56 ppm (N-CH^)
- un multiplet (1H) de 4.0 ppm à 4.2 ppm (H^)
- un multiplet (2H) de 3.68 ppm à 3.96 ppm (H^, H,.)
- un multiplet (8K) de 1.42 ppm à 2.35 ppm (H^, , H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute (-'-^o^l6^r^2
Calc. : C : 45.80 % H : 6.10 % N : 5.34 %
Trouvé : C : 45.69 % H : 6.02 % N : 5.28 %
8. Transformation de la lactone 117 en acide 109.
On traite 0.4 g (0.0015 mole) de la lactone 117 par 0.5 g d'oxyde
d'argent dans 10 ml d’eau pendant 1 heure à 25° C. Après filtration, on
acidifie la solution limpide aqueuse de la bétaine 107 par l'acide bromhy-
drique 2N jusqu'à pH = 2. On évapore la solution sous bon vide (température
inférieure à 40° C). Après dissolution du résidu dans l'acétone, le refroi
dissement à -5° C donne des cristaux (0.357 g - 85 %) de p.f. 257°-259° C.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 290 cm (OH) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz dans l’eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- un singulet (3H) à 3.32 ppm (N-CHg)
- un singulet (2H) à 4.51 ppm (N-CH^)
- un multiplet (2H) de 4.12 ppm à 4.40 ppm (H^, H<_)
- un multiplet (9H) de 1.6 ppm à 2.25 ppm (H^, H^, H^, H^, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^pH^gBrNO^
Calc. : C : 42.85 % H : 6.43 % N : 5.00 %
Trouvé C : 42.82 % H : 6.39 % N : 4.96 %
262
9. Transformation du mélange d'esters 104 et 105 en acides 108 et 109.
On traite 0.294 g (0.001 mole) du mélange d'esters 104 et 105 obtenus
par quaternisation directe du tropanol-28 avec le bromoacétate de méthyle,
par l'oxyde d'argent aqueux (0.5 g) suivi de 1'acidification par l'acide
bromhydrique aqueux suivant la méthode habituelle. On obtient 0.238 g (85 %)
du mélange d'acides 108 et 109.
-1 -1Le spectre IR présente les absorptions : 3 285 cm (OH) ; 1 740 cm
(carbonyle de l'acide).
Le spectre RMN 60 MHz effectué sur le mélange, dans l'eau deutérée
comme solvant et 1'ATSPS comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.42 ppm et 3.32 ppm (80:20) correspondant aux signaux
N-méthyles des deux N-épimères (intégration totale 3H).
- un singulet a 4.51 ppm correspondant au N-méthylêne axial du produit
mineur ; l'autre singulet à 4.07 ppm correspondant au N-méthylène équa
torial du produit majeur émerge du multiplet de 4.03 ppm à 4.48 ppm (H^,
H,.) (intégration totale 4H) .
- un multiplet (9H) de 1.54 ppm à 2.29 ppm (H^, H^, H^, Hg, H^)
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^gH^gBrNOg
Calc. : C : 42.85 % H : 6.43 % N : 5.00 %
Trouvé : C : 42.78 % H : 6.36 % N : 4.69 %
10. Quaternisation de la téloidine.
On dissout 0.173 g (0.001 mole) dans 1.5 ml de diméthylsufoxyde-dg
dans un tube RMN et on y ajoute la quantité stoechiométrique 0.153 g
(0.001 mole) de bromoacétate de méthyle. La téloidine présente dans la RMN
263
les données spectrales suivantes :
- un singulet (311) à 2.85 ppm (N-CH^)
- un singulet (3H) â 4.75 ppm (OH^ g
- un multiplet (2H) de 5.06 ppm à 5.41 ppm (Hg, H^)
- un multiplet (211) de 3.48 ppm à 3.7 ppm (H^, H,.)
- un pseudo-triplet (1H) de 3.75 ppm à 4.0 ppm (H^)
- un multiplet (4H) de 1.3 ppm à 2.4 ,ppm (E^, H^)
Il y a disparition progressive du signal N-méthyle à 2.85 ppm et ap
parition d'un signal à 3.12 ppm après quelques heures. Il apparait un se
cond signal à 3.17 ppm après 24 heures. Après 72 heures, on évapore sous
bon vide le solvant et après lavage à l'éther, on obtient 0.265 g (90 %)
d'un produit assez bien cristallisé. On le reprend par le méthanol et la
diffusion lente de 1'acétone en 24 heures dans cette solution méthanolique
donne des cristaux blancs de p.f. 168°-170° C.
Le spectre IR présente les absorptions : 1 755 cm ^ (carbonyle) (ab-
-1 -1 -1sorption relativement faible) ; 3 340 cm et 3 180 cm (0H) ; 1 220 cm
(vibrations de valence de C-O-CH^).
Le spectre RMN 60 MHz dans l'eau deutérée comme solvant et l'ATSPS
comme référence interne présente :
- deux singulets à 3.17 ppm et 3.14 ppm (4:1) correspondant aux signaux
N-méthyles des deux N-épimères (intégration totale 3H).
- deux singulets à 5.0 ppm et 5.1 ppm (intégration totale 4H) masquant un
multiplet de 4.9 ppm à 5.25 ppm (Hg, H^)
- un multiplet (3H) de 3.35 ppm à 4.5 ppm (H^, H^, H^)
- un multiplet (4H) de 1.5 ppm à 2.45 ppm (H^, H^)
264
Analyse élémentaire : pour la formule brute C^QH^BrNO^, après recristalli
sation.
Calc. : C : 40.81 % H : 5.44 % N : 4.76 %
Trouvé : C : 40.51 % H : 5.45 % N : 4.82 %
BIBLIOGRAPHIE
NOTE : Les abréviations des différents 'périodiques sont conformes à la systématique donnée dans : "World List of Scientific Periodicals Published in the Years 1900-1960". Ed. P. Brown et G.B. Stratton3 Butterworths (1963- 1965)j Vol. I-III (London).
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