fuzz freaks freinds n°1 juin 2015

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Fuzz Freaks Friends c’est un genre de fanzine, qui se prononce à la française parce qu’on s’en fout un peu de comment ça se dit, faut l’avouer.

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Page 1: Fuzz Freaks Freinds n°1 Juin 2015
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S O M M A I R E

3 ÉDITO

7 THE SOAPOPERA

SYNDROME 8112

MOT DE LA FIN18

PAUL JACOBS 4JOUJOU JAGUAR 9

5MANUEL JESUS 1

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É D I T O

Fuzz Freaks Friends c’est un genre de fanzine, qui se prononce à la française parce qu’on s’en fout un peu

de comment ça se dit, faut l’avouer. L’idée a émergé par étapes dans ma tête ma foi pas bien remplie. L’idée, ce que la presse musicale critique et tout ça, c’est un peu le terrain vague, Frank Zappa disait que parler de musique ça revenait à danser à propos d’architecture (je crois). Enfin, tu vois. On file la parole aux musiciens, aux assos, aux labels, aux acteurs du milieu pour plein d’action à la Die Hard et on laisse le champs libre à des illustrateurs surpayés s’ils sont oké pour gribouiller un peu nos pages. Des interviews, de la bonne pop au psyché le plus chelou, on va bien rigoler.

Fun, fric, fraises.

Bah alors ?

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Au bout de l’océan se cache un petit pays appelé “Canada”. Il y fait un peu froid mais le n’roll y est super rageur, forcément ça nous botte. Peindre sur les murs d’une pizzeria française ? Jouer sur les toits à Paris ? Faire du skate dans la neige ? Rien n’arrête Paul.

Tu te rappelles de ta dernière fois au pays de la baguette ? C’était pas sur un toit en plein après-midi à Paris, quelque chose du style ? J’ai fait quelques lives, celui sur le toit était vers Gambetta je crois ? J’ai joué avec Dusty Mush là-bas et quelques autres aussi.

C’est un sacré groupe Dusty Mush hein. Ouais, il y avait Kaviar Special aussi. Mon matos m’a légèrement fait chier à Paris, ça pétait de par-tout mais j’ai quand même super envie de revenir, j’espère revenir et rejouer ici.

----PAULJACOBS

I N T E R V I E W

Bon Paul, tu fous quoi en ce mo-ment ? Tu veux dire en musique ?

Oui voilà, ou toute autre chose dont tu voudrais parler en fait. Je fais toujours mon bordel en so-litaire, je fais aussi des gigs avec les Melted Faces et puis j’officie comme batteur dans Irreversible Jackets.

Ah je savais pas tout ça tiens. Et niveau Google Maps, toujours du côté de Montreal ? Carrément ! Je fais ma vie à Montreal !

On a vraiment une mode garage en France, bon ça tend à s’estomper là et on risque notre peau mais il se passe le même phénomène au Cana-da ou quoi ? Pas tant que ça au Canada, enfin je pense pas, mais Montreal c’est certain. D’ailleurs, les français savent faire du rock’n’roll.

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ennuyer, j’essaie de pas être trop long (rires), okay, j’ai des peurs assez bizarres. Oh mais reparlons de tes peintures et dessins, c’est quoi le deal ? 50/50 peinture et musique ? J’aime vraiment les deux, parfois je veux dessiner et peindre et d’autres fois je préfère être derrière mes instruments et mon micro, les deux me rendent heureux.

Tu m’as fait un poster super cool hier d’ailleurs. (ndlr : un poster pour une sorte de mini festival, une affiche avec un dieu qui fourre son doigt dans l’oeil d’autre dieu, hilarant)Et bah tu vois, ça, ça me rend heureux (rires).

Tu me parlais de nouveaux morceaux à mettre en boîte, des choses un peu différentes cette fois ? Oui ce sera un petit peu différent, j’arrive simplement pas à enregistrer ces temps-ci. Bon, en ce moment je fais des démos à la maison, je vais sans doute aménager le sous-sol de mon job en studio improvisé.

Tu aimes bien sortir des démos pour tes projets ou t’es plutôt du genre morceaux avec une belle prod’ maintenant ?Disons que ce serait chouette de bosser avec quelqu’un qui sait réellement comment on enregistre. Ce que j’aime à le faire moi-même, c’est surtout passer plus de temps sur le mix et sur le tout en général. Je me sens toujours pressé par les gens. Attends, je fais marche arrière mais je viens de percuter : t’es le genre de mec qui va aménager le sous-sol de son taff pour y installer son studio d’enregistrement ? Ahah oui je bosse dans une pizzeria française en réalité, et les patrons sont plutôt cool avec moi, ils me laissent peindre mes conneries sur les murs, ce genre de choses.

Et donc tu voulais me dire que lorsque tu es amené à travailler avec d’autres personnes, les choses vont trop vite et tu n’as pas le temps ? J’ai toujours le sentiment de les

“Je me sens toujours pressé par les gens”

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Bon je crois que je suis à court de question (on lui suggère de parler de bons groupes de chez lui, de ses potes). Je n’ai aucun copain man (rires). Roh, allez, des mecs inconnus un peu impressionnants tu vois. Putain ça sonne comme un mau-vais porno ce que je viens dire. Les Marinellis sont vraiment gentils avec moi, les Melted Faces sont super cool ! UUBBUURRUU sont pas mal aussi, ils viennent de Montreal. Je sais pas mais, pas mal de groupes de cette ville valent le coup d’oeil.

En parlant d’illustrations et de tout ça, tu penses quoi de notre visuel (je lui montre) ? T’es le premier à le voir à vrai dire, on l’a montré à personne. Il est super cool, une guitare vin-tage ! Il me donne envie de nager mec (rires). Je m’y attendais pas à ça ! J’adorerais pouvoir vivre de mes dessins.

Tu penses que c’est une bonne chose si ton art te fait vivre ? Je veux dire, j’ai peur qu’un jour la musique que je joue remplisse mon frigo. Je pense oui. Si je pouvais sur-vivre grâce à ça, je serais content, vraiment. J’adore plein de trucs, comme bosser le bois, mais l’art c’est quelque chose de personnel.

Je connais que les Marinellis dans le lot pour tout te dire, merci mec. Premier interviewé, tu penses que Fuzz Freaks Friends va durer ? Oui mec ! Tant que tu continues à te bouger le cul ça va le faire, crois en toi (ndlr : il rigole, ça sonne comme un prière, je vais l’appeler Jésus désormais).

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J’ai pas vu The Soap Opera naître, je suis un peu passé à côté au début. C’était l’idée de faire de la bonne pop ? Ouais, c’est un vieux projet qu’on a fini par sortir des cartons, ça faisait bien trois ou quatre ans qu’on en parlait. On avait tous plusieurs groupes, c’est pas évident de lancer un nouveau projet. Mais le pitch était assez précis depuis longtemps.

Difficile de trouver le temps et l’envie ? L’envie non, le temps oui !

Vous avez beaucoup bossé le son ? Tout semble naturel mais quand même vachement bien produit. J’ai pas eu l’impression d’un véritable labeur. Ca vient un peu comme ça, on ergote peu. Pour ce qui est de la production, c’est Fred des Bikini Machine qui a réalisé les prises et mixé le disque, on va chez lui tout le temps - tous les disques des Sudden Death of Stars et des Spadassins ont été faits chez lui. C’est un très bon artisan.

Parler de feuilletons de l’après-repas sur TF1 avec des relents de poulet moutarde lors d’un échange pop entre la France et l’Allemagne où Bloody Bulga des Soap Opera passait un peu de temps, c’est ce qu’on va vous faire lire dans quelques secondes. On doit quand même préciser que The Soap Opera a été le groupe le plus écouté lors de la rédaction de ce zine. Fuzz Freaks Friends évite à tout prix les reviews (ça sert à quoi ?) et tente de ne pas lécher de bottes mais il faut bien le dire : c’est bien The Soap Opera.

Et le nom ? C’est pas un truc que j’ai plaisir à demander, mais ça me fait penser à Fargo ou Desperate Housewives. Tu es jeune, Fargo et Desperate Housewives c’est de la série TV de facture moderne, The Soap Opera tire plutôt vers le feuilleton, genre Côte Ouest ou Dallas, ce genre de bouse quoi. Nous faisons de la pop, le nom doit donc s’inscrire dans la culture populaire mais j’aime aussi le côté potin/badin d’un tel nom. Disons que ça laisse une sacrée ouverture sur ce que tu vas raconter dans tes chansons, en gros la vie de tous les jours.

THE SOAP OPERA

I N T E R V I E W

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… oui ! Dans l’idée d’un truc populaire, ça montre bien la diversité des membres au moins. J’ai pas trop compris…

Ah zut. Dans l’idée de la pop, les gars viennent d’un peu partout quoi. Ouais, j’aime pas trop ce que tu dis. Il y a là une portée politique, c’est pas tellement notre cas.

Ah bon, tu vois quelque chose de politique dans ma remarque ? Ouais en sous-texte, j’y vois de la politique. On est dans une esthétisation pure de la culture populaire.

Si je comprends mieux, vous voulez surtout rendre joli des éléments relativement simples voire banals ? C’est l’essence même de la pop. Nick Kent disait à propos des Beach Boys qu’ils avaient inventé la Californie, ça m’a toujours frappé, je m’y retrouve complètement. Ce serait une manière assez efficace de définir la pop, j’imagine que Brian Wilson l’avait très bien compris.

Il y a qui dans le groupe d’ailleurs ? Il y a moi, je m’appelle Pierre-Marie, Xavier Pain Paillat à la batterie, Valentin à la guitare et Tonio à la basse. Je sais pas si je dois faire le détail des groupes dans lesquels chacun joue, ça risque d’être fastidieux, voire ennuyeux…

C’est super joli comme formule, je ne connaissais pas. Tu vois TSO comme un side project ? J’en sais trop rien… j’ai quatre groupes alors c’est le bordel.

J’entends ce terme souvent, je suis pas certain qu’on puisse jouer dans un groupe et considérer ça comme un side project, ce serait y jouer mais pas vraiment. Disons que le projet principal est celui qui remporte le plus d’honneur et de sollicitations à un moment T, ça évolue selon les saisons et l’actu. Après, The Soap Opera est sûrement le projet où je mets le plus de ma personne, si on raisonne comme ça, ça en ferait donc mon projet principal. Tout ça pour dire que j’en sais rien au juste.

The Soap Opera vient de sortir un mini-album 8 titres, en Vinyl, sur le label rennais Lago Records. Il est également distribué en cassette sur le label parisien Howlin’ Banana Records.

“Nick Kent disait à propos des

Beach Boys qu’ils avaient inventé la Californie, ça m’a toujours frappé”

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Alors c’est quoi Joujou Jaguar ?Un groupe de trentenaires fans de garage DIY, de punk, de pop…

Je savais pas que vous étiez aussi vieux. Yes, même si on nous dit souvent qu’on les fait pas et au final on est des ados attardés.

Vous évoluez pas mal sur Paris, beaucoup de dates à la capitale. C’est pas trop difficile de pouvoir jouer plus facilement là où tout le monde veut jouer ? Paris c’est facile d’y jouer, il y a plein de gens qui sont chauds et d’endroits cool pour t’accueillir. Le vrai truc c’est qu’il y a tellement de groupes qu’il faut y aller fort pour réussir à réellement entrer dans “la scène”, tu vois quoi. Sinon, tu galères à jouer dans des bars lounge et à des afterworks où les mecs en ont rien à foutre.

Il n’y en a pas trop d’ailleurs, des groupes de garage ? C’est devenu un terme un peu fourre-tout, il y a beaucoup de groupes qui naissent et qui disparaissent très vite, après des bons, c’est une autre histoire…

Qui est bon d’ailleurs selon toi ? C’est chaud, mes préférés seraient pas forcément parisiens d’ailleurs. Si tu cherches ici, clairement Pierre & Bastien c’est génial, plus punk. Je les ai vus à la Villette Sonique encore et c’était cool. Volage en live, top également.

Dans les bas-fonds de Paris se cachent de nombreux groupes, de nombreux boys bands aussi. Dans Joujou Jaguar, il y a une fille et pas mal de gars, assez vieux comme nous le raconte Charles, leader du groupe. Entre difficulté de trouver sa griffe et facilité de jouer à Paris, les Joujou Jaguar en action.

JOUJOUJAGUAR

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C’est drôle, Paul de Volage va justement passer sous nos questions aussi. Ils jouent ce soir à l’Espace B avec les Tomorrows Tulips d’ailleurs, t’y vas ? Non je suis rincé de ce weekend, je suis encore chez oim en pyjama pour tout te dire. J’ai du mal à me remettre de mon week-end. Là j’écoute Scorpion Violente de Metz, ils ont une super scène DIY avec SDZ et tout là-bas, The Feeling of Love aussi un groupe comme j’aime, Marietta c’est super aussi.

Marietta sera peut-être dans le zine aussi, on adore l’album. C’est drôle, tout se recoupe. On me dit beaucoup que vous sonnez très Oh Sees, c’est dur de pas sonner Oh Sees quand on joue ce genre de musique avec un clavier non ? C’est marrant j’aurais pas forcément mis Thee Oh Sees dans nos influences mais le rapprochement est cool. Ce sont un peu les pères fondateurs, chaque fois que tu les vois sur scène c’est impeccable. Mais bon, notre truc c’est plutôt le côté pop de la chose, les Babies.

Je connais pas les Babies du tout, faut que j’écoute quoi ? The House on the Hill ! Un pote me les a fait découvrir après nous avoir vus en concert et c’est vrai que ça nous ressemble sur certains morceaux, ça le fait.

C’est difficile de choper une personnalité pour son groupe ? Ouais, nous on y est pas encore. Maintenant, le gros machin c’est la gratte, que les gars fassent de la pop ou du vieux rock’n’roll il faut qu’il y ait une patate d’enfer et qu’on puisse l’écouter super fort. Le truc 60’s maintenant tout le monde l’a compris c’est bon, ça sert à rien de faire un truc bling bling : il faut du vrai son. C’est difficile à trouver, certains ont la solution de jouer sur deux amplis mais ça fait pas tout.

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Oh, une cover de qui ? Des Pastels ! A la sauce Joujou sans le son bien 80’s qui aurait sans doute un peu de mal à passer aujourd’hui.

Olalala, cool. Pas trop dur de s’organiser pour tourner avec vos jobs ? Oh tu sais on a un chômeur, une free lance, un mec dans l’éducation nationale… on se débrouille. L’éducation nationale c’est le meilleur label pour faire tourner les groupes. Impossible d’aller dans un collège ou lycée et de trouver un gars qui joue pas dans un groupe.

M’en parle pas, j’y suis aussi, ça me laisse même le temps de faire un zine avec les potes !

Honnêtement en live vous envoyez bien, je me souviens t’avoir remis ton micro en place d’ailleurs. Vous comptez jouer un peu ailleurs qu’à Paris ? Oui c’est carrément l’objectif. On veut aussi sortir un truc chouette, même que quatre morceaux ça m’irait mais que je réécoute et que je me dise “ok la vache, c’est cool”, une trace pour nos petits-enfants quoi. Mais les tournées oui c’est le but !

Et en parlant de ça, je crois savoir que des morceaux arrivent bientôt non ? On enregistre en ce moment même avec un pote ingé son ! Avec du matos qu’on a récupéré, des Tascam, cassettes… on va dans des locaux à droite à gauche et dans des apparts enregistrer les parties. On va prendre notre temps pour être contents de nous, il y aura trois inédits et une cover.

« L’éducation nationale c’est le meilleur label pour faire tourner les groupes. »

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Ca va vous êtes pas tous straight edge vegan relous dans Syndrome 81 ? Non non aucun straight edge, plutôt des alcolos même. Fab et moi sommes végétariens, les autres sont des enculés de viandards.

Depuis quand t’es végétarien toi ?Depuis quelques mois, Fab depuis des années, c’est mon parrain. Il a d’ailleurs un Tumblr qui parle de pizza végétarienne (ndlr : les putains de blogueuses mode). Il fait avec Goose, celui qui jouait avec nous avant dans Thrashington D.C.

Syndrome c’est quand même super pop dans les compos. Je dirais que c’est de la pop avec des paroles à la dures, des trucs de punk. Ca te va comme description ou c’est nul à chier ? Non c’est vrai. Si tu ralentis les morceaux et que tu fais abstraction de la voix c’est de la pop. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai toujours préféré le punk au metal, pour le côté mélodique.

C’est parce que vous venez de Brest que c’est comme ça ? La ville a une influence c’est certain. au niveau de l’architecture j’ai jamais vu pire. La population est assez working class et le niveau d’alcoolémie est très élevé. Regarde Miossec par exemple, il parle que de ça. De quoi en faire une ville de dépressifs.

« Fab et moi sommes végétariens, les autres sont des enculés des viandards. »

SYNDROME 81I N T E R V I E W

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Au moins ça rend la chose accessible et ça c’est cool. Les paroles sont à la dures, c’est toujours à la dure dans votre groupe ? On aime bien parler de la tristesse, de la dépression, du côté super froid de la ville…

Bah visiblement ouais, c’est dur Brest. Les pochettes de votre groupe en noir et blanc, c’est pour la continuité du punk ? Ouais, le côté sombre. On fera peut-être des pochettes en couleurs mais rien de joyeux c’est sûr.

Pas de sortie à fleurs tropicool sur Burger Records du coup ? (Rires) Oh non, à moins qu’ils se lancent vraiment dans le punk !

Qui sait ? Bon, tournée en juillet vers l’est alors. Ouais, on file en promo pour la sortie du split 7” avec Litovsk. On va voir des potes, faire la fête et jouer un peu de musique pourquoi pas. Un bon programme de vacances quoi.

D’ailleurs il sort chez qui ce vinyle ? Sur trois labels différents : Emergence Records, Destructure Records et Braianwash Records, que des copains.

Pour diviser les frais ? Pour limiter les risques pour les labels qui misent sur nous, pour permettre une meilleure distribution aussi, ça se fait énormément sur la scène punk.

J’en ai une dernière pour la route tiens. Vas-y, je suis chaud !

Ca vous dit de mettre le morceau Cercueil d’Acier sur notre compilation gratis ? Si vous dites non ça va être écrit ici, vous allez vraiment passer pour des enculés. (Rires) Je sais pas, faut que je demande aux autres ! En fait c’est un morceau qu’on a composé à la va-vite pour le mettre en bonus sur notre EP. On le joue plus en live à vrai dire, on l’aime plus. C’est comme une ex que l’on voudrait effacer de notre vie.

Ah bah merde.

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I N T E R V I E W

MANUEL JESUS

On parle de religions mais paradoxalement, ton album Deamons m’a paru intime et très dur. Les chansons ne me paraissent pas dures, tristes parfois oui. Ce sont des morceaux que je ne pouvais pas écrire avec les Blondi’s Salvation, alors je les ai écrit pour moi. C’est une façon d’expier les choses, je ne me considère pas comme quelqu’un de triste au quotidien.

Tu sembles fasciné par le religieux. Je pense que la religion est une des choses qui guide l’humanité depuis très longtemps et qui aura une place très importante dans notre siècle. En tant que non-croyant, il est difficile d’imaginer comment pense quelqu’un de convaincu de l’existence de règles dictées par Dieu.

Je crois aussi. C’est une bonne chose selon toi, la religion ? Ça a guidé de nombreux peuples dans des directions plus ou moins bonnes. Bonne ou mauvaise, je ne sais pas. Mais en tous les cas cela donnait une direction aux gouvernements et aux peuples, quelque chose sur lequel on pouvait se recentrer en cas de doute. Maintenant qu’en Europe l’influence de la religion diminue, de plus en plus de questions se posent et parfois on ne peut pas répondre.

Lorsque l’on s’attaque au religieux, qu’on délaisse les effets et que l’on ne se laisse pas affilier à quelque forme que ce soit de rock, on mérite un peu d’attention. Album violemment triste et moustache bien réglée, on met le projo sur Manuel Jesus.

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Qu’est-ce que ça t’a apporté de travailler sur ce disque ? Bah déjà j’adore enregistrer des morceaux, c’est donc toujours un plaisir pour moi de faire un disque. Ensuite, disons que ça m’a permis de travailler sur quelque chose de plus minimal que d’habitude. Avec les Blondi’s Salvation, on joue souvent la surcharge, là je joue le minimalisme. C’est vraiment une autre manière d’écrire les choses : il n’y a pas de basse, pas de cymbale, pas de grosse caisse, je voulais m’éloigner du “rock standard”. Je ne me suis pas trop posé de questions pour une fois, j’ai simplement fait ce qui me semblait logique de faire. J’avais besoin d’enregistrer des titres que je ne pourrai jamais jouer avec mon groupe, aussi parce que je sais que dans quelques années je serai content de réécouter ce disque. Après, on en a chié à mort pour l’enregistrer. On a tous été malades pendant l’enregistrement et la pièce dans laquelle on était était trop grande : avec la réverb on avait du mal à se caler moi et Julien. Nous avons fait plein de mauvais choix sur ce travail, donc nos erreurs nous ont appris beaucoup de choses. Pour en revenir au côté intime du disque, c’est sûr que c’est des morceaux assez personnels, peut-être un peu trop… je ne veux pas que ça paraisse comme un truc nombriliste ou égocentrique. Je voulais simplement garder une trace, je me fiche de savoir si les gens aiment. J’ai juste filé quelques cédés à mes potes parce que je voulais pas mettre le disque sur internet. J’ai vraiment eu de bons retours de pas mal de gens et je me suis dit qu’il fallait que j’assume ou que j’arrête ! On ne peut pas échapper à internet. Pas mal de morceaux viennent de moments de bad, ça m’a gardé concentré sur quelque chose.

J’accorde beaucoup d’importance aux pochettes, peut-être que ça a un rapport. J’ai vu la pochette votre prochain album avec Blondi’s Salvation, qui est bien plus sereine que celle de Crusades qui représentait un grand bazar. L’album va dans ce sens aussi ? C’est mieux joué, mieux enregistré aussi, donc ça a sans doute l’air plus rangé. En vrai, les parties sont encore plus chargées et complexes qu’avant. On voulait d’ailleurs un truc radicalement différent pour ce qui est de la pochette, c’est un album très très varié.

“j’ai l’impression d’être moins chiant avec Matthieu et Julien quand on joue mon projet solo en live qu’avec Blondi’s Salvation”

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Tom d’Howlin Banana Records passera aussi sous nos questions et il sort le prochain Blondi’s Salvation, ça s’est passé comment ?Ah cool ! Il nous avait fait jouer à l’International à Paris il y a un moment. En septembre dernier, je voulais trouver un label et proposer un nouveau disque, on s’est vus à Paris, on a discuté et je lui en ai filé un. Je ne le connaissais pas avant, mais on m’avait parlé de lui. J’avais failli faire une teuf chez lui. Puis notre disque a pris du retard.

Tu vas m’arrêter si je me trompe mais j’ai l’impression qu’Howlin Banana essaie de se défaire de son image garage, que ça va passer de mode. Les sorties de Volage et Soap Opera vont dans ce sens. Je sais pas si Tom veut changer l’image de son label, mais il aime vraiment ces machins-là. J’imagine qu’il veut s’ouvrir à d’autres choses, sans pour autant renier les bases de son label quoi !

On aura son avis en parallèle dans ces pages ! J’ai un truc qui me turlupine pour conclure cette discussion. Pourquoi Manuel Jésus (rires) ?

Non ! Je me souviens de mecs qui faisaient des projets perso pour stopper la main-mise qu’ils avaient au sein de leurs groupes, apaiser les tensions. Il y a de ça dans le cas Manuel Jésus ? Mmh pas vraiment, je suis toujours autant décisionnaire pour le groupe et les tensions qu’il peut y avoir dans le groupe ne sont pas liées à ça. Au contraire, j’ai l’impression d’être moins chiant avec Matthieu et Julien quand on joue mon projet solo en live qu’avec Blondi’s Salvation. Au niveau de la composition, je veux dire.

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On a beaucoup (mais un peu trop) écouté le premier mini album de The Soap Opera, qui est un espèce de sommet pop, même-pas-peur-du-chorus et ça fait tapoter un peu plus vite. On a bien pris du Greyfell dans les feuilles aussi, du Earth un peu, les albums de Om carrément à balle. Ok, le Dividers a pas mal tourné aussi.

On a pas mal regardé On n’est pas couchés, sont forts sur les politiques parfois quand même, ouais on est pas ultra rock non plus. On a vu Mad Max aussi, le Fury Road là : ils ont oublié de mettre une BO en fait ?

On a vu en concert les Lad Mags et c’était vraiment pas bien, les Betrayers et c’était vraiment pas mal, les Tomorrows Tulips, Coffee Saucers, les Dividers de Toulouse qui sont bons sur les balles et on aura même vu les Madcaps faire une reprise de Status Quo : tout arrive.

On aura aussi fait pas mal de machines, pris un rendez-vous pour se tatouer des pêches, échangé un nombre impressionnants de lignes de texte sur Facebook et traînés un peu sur Instagram aussi. Un peu pute quoi.

Pendant la rédaction de ce zine un peu “test”, on a fait quelques trucs.

Merci à Denoel ey-key-hey Wanker Studio pour les illustrations et ce super visuel de FFF, à Ian McKenzie pour son jeu à la Phil Collins, à Clément de Greyfell pour avoir mis Om à 4h du matin pendant que quelqu’un roulait un autre, merci au Twist Komintern pour le poulet coco et les carottes bien cuites, merci Abram, les Intifadas, Charles, Julien, Nathan, wala wala.

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