INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES:

On mettra en évidence le caractère multiforme des inégalités économiques et sociales ainsi que leur aspect parfois cumulatif. On procédera à des comparaisons aux niveaux européen et international en utilisant les principaux indicateurs et outils statistiques appropriés. On montrera que le niveau et l’évolution des inégalités sont liés à des facteurs multiples : origine et appartenance sociales, formation, accumulation patrimoniale, genre, génération, etc.

NOTIONS : Inégalités économiques, inégalités sociales

Acquis de première : salaire, revenu, profit, revenus de transfert

COMMENT ANALYSER ET EXPLIQUERLES INÉGALITÉS?

1. IDENTIFIER ET MESURER LES INÉGALITÉS

A. IDENTIFIER LES INÉGALITÉS ÉCONOMIQUESB. MESURER LES INÉGALITÉS ÉCONOMIQUESC. IDENTIFIER LES INÉGALITÉS SOCIALESD. EVOLUTION DES INÉGALITÉSE. COMPARER LES INÉGALITÉS EN EUROPE ET DANS LE

MONDE.

2. COMMENT COMPRENDRE LES ÉVOLUTIONS ACTUELLES DES INÉGALITÉS

A. LES TRANSFORMATIONS DE L’EMPLOI RENFORCENT LES INÉGALITÉS

B. LES INÉGALITÉS SONT CUMULATIVES ELLES FONT «SYSTÈME»

C. D’ AUTRES EXPLICATIONS

1. Inégalités : accès di f férencié à des ressources socia lement v a l o r i s é e s ( c e n ’ e s t p a s seulement une dif férence)

2. Inégalités économiques:  Accès   di f férenc ié   aux  r e s s o u r c e s   é c o n o m i q u e s (revenus   ou   patr imoine)   à  l ’ intér ieur   d ’une  société .

3. I n é g a l i t é s s o c i a l e s : a c c è s d i f f é r e n c i é a u x r e s s o u r c e s non économiques (pouvoir, s a v o i r, c u l t u r e , l o g e m e n t , santé, etc .)

4. Patrimoine :   stock   qui   se  compose   des   avoirs   d’un  a g e n t   é c o n o m i q u e  (propr ié tés   immobi l ières ,  valeurs   mobil ières   comme l e s a c t i o n s e t l e s obl igat ions) .

5. T a u x d e p a u v r e t é : proport ion de personnes qui s e s i t u e n t e n - d e s s o u s d u seui l de pauvreté . Le seui l de pauvreté est égal à 60% du revenu médian.

Ce thème – très présent dans le débat publ ic – vise à analyser et à expl iquer les inégal i tés économiques et socia les et leur évolut ion à travers une analyse économique mais aussi socia le , culturel le et pol i t iques («regards croisés»)L’approche économique conduit à s ’ interroger prior i ta irement sur les condit ions de répart i t ion des ressources monétaires , l ’approche sociologique permet d ’é largir la réf lexion en envisageant les modal i tés de la construct ion socia le des inégal i tés .

Dans la plupart des pays développés les inégal i tés ont progressé au cours des 3 dernières décennies et de nouvel les inégal i tés sont apparues a lors que ces sociétés ont placé l ’égal i té au centre de leurs discours . Cette tendance à l ’augmentat ion des inégal i tés s ’est fa i te jour aussi dans les pays émergents ( ex de la Chine ou de la Russie)

Le trai tement de ce thème pourra s ’ef fectuer autour de plusieurs quest ions : qu’est-ce qu’une inégal i té ? Comment mesurer les inégal i tés ? Comment comprendre les évolut ions actuel les des inégal i tés économiques et socia les

VIDEO

1°VIDEO DU COURS

2° VIDEO DU COURS

1. QUELLES SONT LES PRINCIPALES FORMES D’INÉGALITÉS?

A. IDENTIFIER LES INÉGALITÉS ÉCONOMIQUES

a. les inégali tés de revenus

• Peuvent ê t r e pr i s en compte au n iveau des REVENUS PRIMAIRES:

➡  Les revenus du travai l (salaire)

➡ Les revenus du capita l ( intérêts , dividende, loyer. . . ) ➡ Les revenus mixtes des indépendants (bénéf ices) .

les revenus du travai l ont augmenté (nettement) moins vi te que les revenus du capita l depuis 25 ans. Or ces derniers sont surtout perçus par les ménages les plus r iches, ce qui a accru l 'écart entre eux et le reste de la populat ion. Ces inégal i tés sont en part ie compensées par des REVENUS SOCIAUX appelés redistr ibut ion ou revenus de transfert (prestat ions ou al locat ions socia les) . Mais i l s ne compensent pas l 'explosion des revenus du patrimoine.

• La pr i s e en compte des inégal i t és peut s e fa i r e auss i au n iveau des REVENUS DISPONIBLES . (voir c i -dessous et surtout dans la vidéo)

En regardant ce document, on pourrai t se dire que les écarts de sala ires ne sont pas très importants . . . .

En fa i t i l s ’agi t de moyenne! Les très hauts sala ires de certains chefs de grandes entreprises sont noyés dans cette moyenne.

De plus i l ne s ’agi t que de sala ires et non pas de revenus! Voir c i -après . . . . . .

b. Inégali tés de patrimoine

Le patr imoine représente le capita l immobil ier (maisons, terrains) et capita l mobi l ier (act ions, obl igat ions, compte épargne) que possède un ménage. La répart i t ion des patr imoines est encore plus inégal i ta ire que cel le des revenus car l ’acquis i t ion de patr imoine nécess i te une certaine épargne ou la chance d’un héri tage.

c. Les inégali tés de niveau de v ie s i l ’on veut passer des écarts

de revenus aux écarts de niveau de vie , i l faut prendre en compte

la ta i l le du ménage et sa composit ion: le niveau de vie est égal au

revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation que représente ce ménage. (voir c i -contre «unité de consommation)

d. La pauvreté permet aussi de prendre conscience des inégal i tés économiques

En France, en 2010, 8 , 6 m i l l i o n s d e p e r s o n n e s é t a i e n t c o n s i d é r é e s c o m m e pauvres so i t 13 ,5% de la population.

Le seuil de pauvreté est à 954 euros par m o i s p o u r u n e personne seule.

EX: Un ménage de cadre percevant chacun plus de 3000 euros et ayant 2 enfants de plus de 14 ans et versant 800 euros d ’ impôt par mois . . . .

Nombre d’unités de consommation = 2,5

Niveau de vie par UC = 7 200 : 2 ,5 = 2880

(U C )

B. MESURER LES INÉGALITÉS ÉCONOMIQUESI l n ’est pas faci le de mesurer les revenus et le patr imoine car les sous-déclarat ions f iscales sont fréquentes et les revenus du patr imoine f inancier sont exonérés ou pas prise en compte.La sous est imation surtout du patr imoine f inancier conduit à sous est imer les inégal i tés . . . . .voyons quels sont les instruments ut i l i sés .

a. La courbe de Lorenz et l ’ indice de Gini permettent de mesurer la répart i t ion des revenus

COURBE DE LORENZINTERPRÉTATION

l a b i s s e c t r i c e d é s i g n e u n e répartit ion égalitaire te l le que 10% de la populat ion aurait 10% de la grandeur étudiée, 20% de la populat ion aurait 20%.. . .

• plus la courbe de Lorenz s 'é lo igne de la bissectr ice , p l u s l a d i s t r i b u t i o n observée est inégal i ta ire

• plus la courbe de Lorenz se rapproche de la bissectr ice , p l u s l a d i s t r i b u t i o n observée est égal i ta ire

On voit , ic i , que la répart i t ion du p a t r i m o i n e e s t b e a u c o u p p l u s inégal i ta ire que cel le du revenu ou du niveau de vie .

INTERPRÉTATION

Entre 1960 et 1980, les inégal i tés ont fortement baissé en France passant de 0,50 à 0 ,30. El les se sont stabi l isé puis ont commencé à croi tre à part ir de 2005.

En conclusion, les inégal i tés économiques te l les qu'on peut les mesurer restent importantes , ne se réduisent plus , voire s 'accroissent . Cependant ,

comparat ivement aux autres pays développés, la s i tuat ion française n 'est pas part icul ière : du point de vue des écarts de sala ires , par exemple, la France se s i tue dans une posi t ion moyenne par rapport aux autres grands pays développés. Et les inégal i tés se sont beaucoup plus accrues en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis qu'en France depuis le début des années 1980.

COEFFICIENT DE GINI

le coeff ic ient de Gini français est de 0,27 en 2008 contre 0,38 aux Etats- Unis se lon l 'OCDE : la France est moins inégal i ta ire au niveau des revenus que les Etats-Unis

b. Les déci les

Un déci le représente 10% de la populat ion. Les déci les sont c lassés de 1 à 9 en fonct ion du revenu. le D1 représente les 10% les + pauvres de la populat ion, D2 les 10% suivants . . . .e tc jusqu ʼà D9).

LECTURE:

- 1128 : les 10% les + pauvres de la populat ion ont un sala ire net mensuel ( sa la ire brut - cot isat ions socia les salar ia les) INFÉRIEUR à 1128 euros par mois , et les 90% restant ont un sala ire net supérieur à 1128 euros/mois .

- 1644 : représente le sa la ire net médian en 2009 car 50% de la populat ion avait un sala ire net infér ieur à 1644 euros mensuels et 50% un sala ire net supérieur à cette même somme. Le revenu médian partage la population en 2 groupe égaux (50%)

- Le rapport interdéci le : D9/D1 donne la dispers ion des sala ires entre les 10% les plus r iches et les 10% les + pauvres .

- En 2009 les 10% les plus r iches gagnaient presque 3 fois +que les 10% les +pauvres.

Distribution des salaires mensuels nets à temps complet en 2009

D9 / D1 = 3,38

INTERPRÉTATION

La dispersion des niveaux de vie est supérieure à celle des salaires ( 3,38 au lieu de 2,88)

car il s’agit ici du revenu disponible du ménages divisé par le nombre de personnes qui le compose.

- Les famille riches ont souvent des revenus du capital qui s’ajoutent à ceux du travail.

- Les famille pauvres peuvent être + nombreuses que les celles des riches.

C. IDENTIFIER LES INÉGALITÉS SOCIALES Les inégal i tés économiques induisent des inégal i tés socia les mult i formes, mais d ’autres inégal i tés socia les qui sont indépendantes du revenu viennent s ’y a jouter. De plus les inégal i tés socia les provoquent à leur tour des inégal i tés économiques. . . .

a. Inégali té H/F:

➡ Au travai l : le sa la ire des femmes est le plus souvent considéré comme un sala ire "d 'appoint" , i l peut donc être plus fa ible ;

➡ A la maison (tâches ménagères) ;

➡ A l ’école : malgré des résultats scolaires mei l leurs pour les f i l les (à tous les niveaux de l 'enseignement) , les or ientat ions les plus valor isées socia lement (sér ie sc ient i f ique, c lasses préparatoires aux grandes écoles) restent , majori ta irement, l 'apanage des garçons;

➡ Dans la pol i t ique: malgré la lo i sur la pari té , i l y a en 2012, 155 femmes députées soi t 26,9%.

b. inégali tés d ’accès au logement , de l ieux de rés idence (discr iminat ion de ceux qui habitent les «banl ieues»)

c. devant la mort : les cadres ont une espérance de vie > DE 10 ans à cel le des ouvriers

d. de capital culturel : les inégal i tés au niveau des prat iques culturel les provoquent des inégal i tés scolaires => la reproduct ion socia le .

e. inégali tés scolaires : L'école est , en France, publ ique et gratuite donc access ible à tous également. Pourtant , le genre d ’études, leur durée, le niveau de diplôme atte int sont assez nettement corrélés avec l 'or igine socia le . Les enfants de cadres sont sur-représentés dans les mei l leurs lycées et les grandes écoles .

f. De “capital socia l” c ʼest à dire de relations qui pourraient être ut i les pour trouver du travai l par ex,

g. Inégali tés devant le chômage : d iscr iminat ion sexuel les , ethniques, en fonct ion de l ’âge, du l ieu de rés idence. . . . . . . 

h. Les inégali tés de mode de consommation: Selon Pierre Bourdieu, dans la Dis t inc t ion , publ ié en 1979, les c lasses socia les s 'opposent dans leur façon de consommer : les c lasses supérieures consomment pour se dist inguer ; les c lasses moyennes consomment af in d ' imiter ; les c lasses populaires consomment par nécess i té . Ces inégal i tés de consommation se reproduisent sans cesse, du fa i t des stratégie de dist inct ion des c lasses supérieures .

52 POINTS DE DIFFÉRENCE

48 POINTS DE DIFFÉRENCE

37 POINTS DE DIFFÉRENCE

QUELQUES EXEMPLES

42 POINTS DE DIFFÉRENCE

Les prat iques culturel les font apparaitre de grandes inégal i tés . Par ex, 31% des agriculteurs disent avoir lu au mois une fois au cours des 12 derniers mois a lors que c ’est le cas de 83% des cadres . Si les parents l i sent peu, i l est fort probable que les enfants en feront autant . Or c ’est l ’une des prat iques les plus valor isées par l ’enseignement.

INTERPRÉTATION

- Quand le père n ’a pas de diplôme, 32,7% des f i l s n ’ e n n ’ o n t p a s e t s e u l e m e n t 1 0 , 5 % at te ignent un niveau supérieur au BAC.

- Quand le père a un diplôme supérieur au BAC, seulement 3,2% des enfants n ’ont pas de diplôme et 65,5% atte ignent un niveau supérieur au BAC et quand la mère a aussi un niveau supérieur au BAC, a lors 71,7% atte ignent ce niveau.

- Le rôle du capita l culturel des parents est très fort en France, a lors que nous parlons l ’égal i té des chances.

D. EVOLUTION DES INÉGALITÉSSur le long terme, on observe incontestablement un mouvement de réduct ion des inégal i tés économiques. De nombreuses études (Kuznets , Piketty) sur l ’évolut ion de la distr ibut ion des revenus au sein de pays développés au cours du XXème s iècle attestent d ’un accroissement des niveaux de vie moyens et d ’une réduct ion très s ignif icat ive des inégal i tés économiques. La forte croissance des Trente Glorieuses et l ’extension du champ d’ intervent ion de l ’État ont permis une transformation des structures socia les dans le sens d ’une « moyennisat ion de la société » favorable à la réduct ion de nombreuses inégal i tés . . .mais . . . .

Expl icat ion de la hausse des inégal i tés une première phase de l ’expansion économique conduit à une augmentat ion des inégal i tés par augmentat ion des écarts de revenu: sala ires très fa ibles face à un fort rendement du capita l .Expl icat ion pour la baisse  des inégal i tésAu bout d ’un certain niveau de croissance, les inégal i tés globales baissent puisque les gains de product ivi té permettent l ’augmentat ion des sala ires que réclament les ouvriers , ce qui réduit les inégal i tés , à quoi s ’a joutent la diminution des revenus de patr imoine et la créat ion d’une protect ion socia le général isée.

COURBE DE KUZNETS

L A B A I S S E D E S I N É G A L I T É S E S T T R È S V I S I B L E JUSQU’À LA FIN DES ANNÉES 1970.

El le est due essent ie l lement à l ’augmentat ion des bas sala ires et à la protect ion socia le rendue possible grâce à la forte augmentat ion des gains de product ivi té (taylorisme). L’ indice interdéci le passe de 4,6 à 3 ,5 .

L’ impact de la cr ise de 1973 ne se fa i t sent ir que dans les années 1980: les gains de product ivi té fa ibl issent (cr ise du taylorisme) et la mondial isat ion s ’ instal le .

MAIS AU MILIEU DES ANNÉES 2000 LES INÉGALITÉS RECOMMENCENT À CROITRE: cela s ’expl ique par la quasi s tagnat ion des bas et moyens sala ires et la hausse des revenus très é levés . Le rapport interdéci le s ’accroit (3,2 à 3 ,5)

LES DIFFÉRENTS QUANTILES

- l e s q u a r t i l e s r e g r o u p e n t l a populat ion par 1/4

- Les quint i les la regroupent par 1/5

- E t s u r t o u t l e s c e n t i l e s q u i d é c o m p o s e n t l a p o p u l a t i o n e n tranches de 1/100

N o u s a v o n s v u q u e l e s d é c i l e s regroupent 10% de la populat ion, et que l ’écart interdéci le est fa ible . . .Pour aff iner la percept ion des inégal i tés , on peut subdiviser la populat ion:

LECTURE DU GRAPHIQUE

Si, entre 1998 et 2005, le dernier d é c i l e ( 9 0 - 1 0 0 ) a v u s o n r e v e n u augmenter de 8,7 %, les 5% les plus r iches ont une augmentat ion de 11,3%, les 1% les plus r iches de 19,4%, les 0 ,1% de 32% et les 0 ,01% les + r iches de 42,6% !!!!!!!!!

Donc, plus ont est r iche, plus les revenus (déclarés ??) augmentent . . .

Les inégal i tés se creusent !!

CONCLUSION:

L’explosion des très hauts revenus (très grands PDG et traders ) n ’est pas vis ible lorsqu’on étudie les rapports interdéci les .

L’accroissement des inégal i tés vient donc surtout du hiatus entre l ’évolut ion de l ’ immense majori té des revenus (relat ivement fa ible) et le fort accroissement des très hauts revenus. El le est accentuée par l ’accroissement des inégal i tés de patr imoine.

D. COMPARER LES INÉGALITÉS EN EUROPE ET DANS LE MONDE.

EN FRANCE,le revenu médian est environ de 20 000 $ (PPA) et l ’ indice de GIni est légèrement infér ieur à 0 ,3 .

Si l ’on compare le Mexique et la Norvège, on remarque que le revenu médian en Norvège est 6 fois supérieur à celui du Mexique, mais les inégal i tés sont très fa ibles en Norvège (0,27) et très fortes au Mexique (0,5)

D’une manière général , + le revenu médian est é levé, + les inégal i tés sont fa ibles .I l faut cependant nuancer; En effet s i aux USA le revenu médian est semblable à celui de la Norvège, les inégal i tés y sont beaucoup plus fortes (0,38).

D e n o u v e a u , c e s 2 graphiques nous montrent que les inégal i tés sont plus f o r t e s a u x U S A q u ’ e n F r a n c e , p o u r l e pa t r imo ine (b) comme pour le revenu.

Les + r iches y voient leur revenu total (y compris du p a t r i m o i n e ) a u g m e n t e r ( c ) t r è s n e t t e m e n t , a l o r s qu’en France i l y a une certaine stabi l isat ion.

2. COMMENT COMPRENDRE LES ÉVOLUTIONS ACTUELLES DES INÉGALITÉS

A. LES TRANSFORMATIONS DE L’EMPLOI RENFORCE LES INÉGALITÉS

➡ La précarisation du contrat de travail d 'un certain nombre de salar iés engendre une inégal i té qui a d ' importantes conséquences pour la vie quot idienne : a ins i i l est beaucoup plus di f f ic i le d 'acheter un logement, et même d'en louer un, voire d ’acheter à crédit quand on a un emploi précaire (un CDD, par exemple) que quand on a un emploi s table .

➡ Les chômeurs sont de plus en plus exposés à la pauvreté : le taux de pauvreté des chômeurs est 2 ,8 fois plus é levé que celui de l ’ensemble de la populat ion.I l se s i tue aux alentours de 35% et les premiers déci les sont plus touchés que les autres car la populat ion y est généralement moins diplômée.

➡ Chômage et emplois précaires nuisent à la santé : les sa lar iés précaires on un r isque plus é levé d ’accidents du travai l a lors qu’ i ls sont moins bien couverts par les assurances. I l existe aussi une surmortal i té des chômeurs. El le est part icul ièrement é levée en France: 2 ,7 fois plus que chez les act i fs occupés.

➡ L’emploi partic ipe à la fracture générationnel le : Les jeunes, pourtant en moyenne mieux formés que leurs a înés , ont des sala ires et des droits infér ieurs . De plus i ls commencent à travai l ler en CDD ou à temps part ie l ce qui les précarise .

➡ Les « seniors» sont touchés aussi : l ’âge de la retrai te à reculé , mais i l s ne trouvent plus d ’emploi après 50 ans=> beaucoup sont en «f in de droits» et ne touchent plus que le RSA.. .

B. LES INÉGALITÉS SONT CUMULATIVES

➡ Les inégali tés font système , el les s 'enchaînent les unes aux autres . Ceci est vrai pour les inégal i tés socia les , mais encore plus pour les inégal i tés économiques qui vont a l imenter des inégal i tés socia les . Par exemple, les inégal i tés de revenu et de patr imoine donnent naissance à des inégal i tés d ’accès au logement, d ’accès à la santé, etc . Les inégal i tés sont donc interact ives . Plus encore, e l les sont l iées entre e l les par des processus cumulat i fs qui a l imentent la polar isat ion de la structure socia le : les avantages des uns s ’addit ionnent pendant que les désavantages des autres se renforcent mutuel lement. Les + démunis cumulent les inégal i tés : fa ible revenus=> peu ou pas de patr imoine; peu de diplômes => fa ible revenus, fa ible capita l culturel => handicap scolaire pour les enfants => r isque de reproduct ion socia le , chômage + fréquent=> discr iminat ion face au logement; Faible représentat ion pol i t ique => revendicat ions peu médiat isées => discr iminat ions. . . .etc .

➡ l ʼhomogamie familiale renforce ces 2 types de cumuls . Le mariage se prat ique souvent au sein du même groupe socia l entraînant la transmiss ion des inégal i tés sur plusieurs générat ions.

➡ Les «zones urbaines sensibles» cumulent les handicaps

C. D’AUTRES FACTEURS D’INÉGALITÉS.

➡ Le rôle de l ’héri tage: Selon Thomas Picketty les r ichesses héri tées par une personne née au début des années 1960 représentent 20 à 24% des revenus et pour une personne née en 2000 ce serai t 28 à32%. Or ces transferts entre générat ions restent très concentrés , ce qui augmente les inégal i tés . On parle de «retour des héri t iers»!

➡ L’importance de la f inance : Les revenus de ceux qui travai l lent dans la f inance atte ignent des sommets (sala ires + bonus+ act ions gratuites , s tock opt ions+ primes . . . )On est ime qu’en Grande Bretagne, 70% de l ’augmentat ion récente du cent i le supérieur dans la masse salar ia le a été capté par les sa lar iés de la f inance!