institutions, gouvernance et croissance de long...
TRANSCRIPT
INSTITUTIONS, GOUVERNANCE ET CROISSANCE DE LONG TERME A
MADAGASCAR MADAGASCAR : L’ENIGME ET LE PARADOXE
Mireille Razafindrakoto, François Roubaud et
Jean‐Michel WachsbergerJean Michel Wachsberger
Avec la participation deAvec la participation de
Christian Chadefaux, Denis‐Alexandre Lahiniriko,
Laetitia Razafimamonjy ,Désiré RazafindrazakaLaetitia Razafimamonjy ,Désiré Razafindrazaka
IFM, 15 avril 2013 1
Présentation
I.‐ Le Mystère malgachey g
IA – Questions de recherche : l’Enigme et le Paradoxe
IB Expliquer les tendances longues : ce qui ne marche pasIB ‐ Expliquer les tendances longues : ce qui ne marche pas
II.‐ Comment Madagascar Fonctionne :II. Comment Madagascar Fonctionne : cadre d’analyse d’économie politique
IIA Inertie sociale de long termeIIA – Inertie sociale de long terme
IIB – Facteurs d’instabilité socio‐politique
Conclusion
2
Présentation (fin)
Originalité de notre approche: au‐delà du récit, mesures empiriques
Eprouver le cadre d’économie politique en mobilisant différentesEprouver le cadre d économie politique en mobilisant différentes enquêtes conduites à l’instigation (ou avec l’assistance) des auteurs depuis 1995:‐ Enquêtes socio‐economiques et politiques : Enquêtes 1‐2‐3, Modules
gouvernance/démocratie…
‐ Une perspective comparative : Enquêtes AfrobaromètreUne perspective comparative : Enquêtes Afrobaromètre
‐ Une enquête représentative sur les Elites à Madagascar: ELIMAD2012
Limites principales
‐Données (existence & qualité : faiblesse des mesures, absence de séries longues)
‐ De la dummy africaine à la dummy malgache (en Afrique)
3
y f y g ( q )
‐ Un travail en cours (et à l’écoute)
L’énigme : l’irrémédiable déclin
I.‐ Le Mystère malgacheLénigme : l irrémédiable déclin
PIB/tête 1950‐2010 ($ internat. 1990 GK; Maddisson) PIB/tête 1960‐2010 ($ US courant; WBI)
2 500
3 000
4000
4500
5000
2 000
3000
3500
1 500
2000
2500
500
1 000
1000
1500
0
500
50
53
56
59
62
65
68
71
74
77
80
83
86
89
92
95
98
01
04
07
10
0
500
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
4
195
195
195
195
196
196
196
197
197
197
198
198
198
198
199
199
199
200
200
200
201
Madagascar Sub‐Saharan Africa
Linéaire (Madagascar) Linéaire (Sub‐Saharan Africa)
Madagascar
Sub‐Saharan Africa (developing only)
East Asia & Pacific (developing only)
I.‐ Le Mystère malgacheL’énigme : l’irrémédiable déclinLénigme : l irrémédiable déclin
PIB/tête 1950‐2010 ($ internat. 1990 GK; Maddisson) PIB/tête 1960‐2010 ($ US courant; WBI)
250
300
1000
1200
200 800
100
150
400
600
0
50
0
200
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 00
1950
1953
1956
1959
1962
1965
1968
1971
1974
1977
1980
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
2010
Madagascar Sub‐Saharan Africa
Cote d'Ivoire Cameroon
1960
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Sub‐Saharan Africa (developing only) Madagascar
5
Burkina Faso Benin
Linéaire (Madagascar) Linéaire (Sub‐Saharan Africa)
Cote d'Ivoire Cameroon
Burkina Faso Benin
I.‐ Le Mystère malgache… et le Paradoxe : Madagascar refuse‐t‐elle le développement ?
50%150
35%
40%
45%
50%
130
150
2001‐02 2008‐091972 1991
25%
30%
35%
110
Crise politique
2008‐09 Crise
politique
Crise politique
Crisepolitique
10%
15%
20%
70
90
‐5%
0%
5%
50
70
‐15%
‐10%
30
6
PIB par tête (1984=100) Tx croissance PIB (réel ; éch. droite)
Le Mystère malgache (suite) : tests de robustesse
PIB/tête et conso des ménages 1960‐2010
(diverses enquêtes auprès des ménages)
Taux de pauvreté monétaire 1960‐2010
(diverses enquêtes auprès des ménages)
90%
100%
110
120
(diverses enquêtes auprès des ménages) (diverses enquêtes auprès des ménages)
60%
70%
80%
80
90
100
40%
50%
60%
50
60
70
10%
20%
30%
20
30
40
0%
10%
0
10
20
7
P0 urban P0 rural
P0 national Linéaire (P0 urban)
Linéaire (P0 rural) Linéaire (P0 national)
GDP/cap Urban GDP/Urban pop
Consumption/cap (Tana) Consumption/cap (Urban)
I.‐ Ce qui ne marche pas
La Géographie et l’Histoire : les revers de la fortune
L’accumulation des facteurs de production (K, L) : NON
La Géographie et l Histoire : les revers de la fortune
‐ Riche en terres arables et ressources naturelles (exceptionnelles en termes de faune & et de flore endémiques)…& et de flore endémiques)…
‐ Pas de « malédiction » des ressources (pétrole, culture de rente…) : dotations naturelles équilibrées
‐ Pas de pression démographique insoutenable
‐ Des frontières naturelles (pas dues à la colonisation)‐ Des frontières naturelles (pas dues à la colonisation)
‐ Pas d’ennemies extérieurs, pas de guerres, pas de conflits ; violence de basse intensité sur longue période (max=1947) g p ( )
‐ Des capacités étatiques historiques, bureaucratie (depuis 1750 ; cf. Etats asiatiques précoloniaux)
8‐ Absorption contrôlée du choc colonial et adoption rapide des transformations sociétales (éducation – obligatoire avant la France – religion, économie…)
I.‐ Ce qui ne marche pasPolitiques économiques, Gouvernance et « Institutions »
Politiques: ‐Madagascar a suivi globalement les stratégies (contradictoires) de développement (recommandées par les IBW): import substitution (1960‐1970), ajustement structurel (1980‐1990), réduction de la pauvreté & agenda pro gouvernance (2000) p g p g‐ Impact marginal de l’expérience « socialiste » ‐ Considérée régulièrement comme un front runner par la communauté internationale (années 1980, 1990, 2000)(années 1980, 1990, 2000)
Gouvernance: ‐ Pas d’expériences de régime « prédateur » paroxystique‐ Pas un « point aberrant » du point de vue des bases de données internationales (cf. ci‐dessous)
Institutions:‐ Enchâssées dans l’Histoire précoloniale
9
‐ Enchâssées dans l Histoire précoloniale‐ Dans les années 1930 : 30 000 colons, autant qu’en AOF et AEF réunies ; 45 000 en
Indochine, 200 000 au Maroc (source : programme AFRISTORY )
Politiques économiques, Gouvernance et « Institutions » (suite)
60 60
Dynamique globale de la gouvernance 1996‐2011(moyenne simple des six dimensions des WGI)
… et comparateurs 1996‐2011(moyenne simple des six dimensions des WGI)
50 50
4040
3030
20
10
20
10
0
10
10
0
1996 1998 2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Madagascar Sub‐Saharan Africa
1996 1998 2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Madagascar Sub‐Saharan Africa Cote d'Ivoire
Cameroon Burkina Faso Benin
Politiques économiques, Gouvernance et « Institutions » (fin)
Dimensions individuelles de la gouvernance … et comparateurs 1
5060
Voice & accountability
Dimensions individuelles de la gouvernance (moyenne simple des WGI 1996‐2011)
… et comparateurs 1(moyenne simple des WGI 1996‐2011)
5060
Voice & accountability
010203040
Political Stability
Government
Control of Corruption
010203040
Political Stability
Government
Control of Corruption
Government Effectiveness
Regulatory Quality
Rule fo LawGovernment Effectiveness
Regulatory Quality
Rule fo Law
Madagascar Sub‐Saharan Africa Madagascar Cote d'Ivoire Cameroon
… et comparateurs 2(moyenne simple des WGI 1996‐2011)
Tests de robustesse(expérience de corruption, population vs experts)
40
60
80
Voice & accountability
Political StabilityControl of Corruption 40
50
60
70Mirror Survey
0
20
Government Effectiveness
Rule fo Law
p
0
10
20
30
40
HH
11
Regulatory Quality
Madagascar Burkina Faso BeninGeneral population * (% of victims of corruption from HH household surveys)
Expert panel (mirror survey)(what they believe could be the percentage of victims of corruption)
I.‐ Ce qui ne marche pasInégalité, « fractionalisation » et ethnicité (« La tragédie malgache » ?)
0,9
1,0
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
ionnement
guistique
0,0
0,1
0,2
0,3
,
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
Fract
ling
Madagascar
, , , , , , , , , , ,
“Fractionalisation” ethnique
Identité Nationale ou identité ethnique
60%70%80%90%
100%
0%10%20%30%40%50%
12
0%
ZA
M
UG
A
LIB
GH
A
LE
S
NIG
NA
M
ZIM
BU
R
MO
Z
BO
T
TO
T
KE
N
BE
N
MA
LI
SE
N
MW
I
SA
F
CV
E
MA
D
TA
N
IdentitéNationaleavantethnie IDNationaleðniqueegale IDEthnieavantNationale NSP
Ethnicité (fin) : la tragédie malgache ?
G h i i é i j
70%80%90%
100%
Groupeethniquetraitéinjustement
10%20%30%40%50%60%
0%10%
NIG
UG
A
KE
N
NA
M
CV
E
SA
F
GH
A
ZIM
MO
Z
TO
T
MW
I
BE
N
ZA
M
BU
R
LIB
TA
N
LE
S
MA
LI
BO
T
SE
N
MA
D
Souvent Quelquefois Jamais
90%
100%
Influencepolitiquedugroupeethniquecomparéeàcelledesautres
40%
50%
60%
70%
80%
%
0%
10%
20%
30%
40%
R13
UG
A
BE
N
TA
N
LIB
KE
N
SE
N
CV
E
MW
I
GH
A
MO
Z
TO
T
ZIM
NIG
MA
LI
BU
R
NA
M
SA
F
ZA
M
LE
S
BO
T
MA
D
Plus Même Moins
I.‐ Conclusions partiellesLe Mystère malgache reste entier (plus, il s’épaissit):
‐Madagascar est un « point aberrant » (négatif) en termes de croissance à LTM d i b ( i if) d Gé hi d’Hi i‐Madagascar est un « point aberrant » (positif) en termes de Géographie et d’Histoire
‐Madagascar est (au moins) dans la moyenne en termes de Politiques, Gouvernance, Institutions, Inégalités et de cohésion sociale (culture ?) mesures existantes. => L’industrie de l’économétrie de la croissance (même augmentée) est incapable d’expliquer le Mystère malgache
Reste à faire (à ce niveau)
‐ Confirmer avec des équations de croissance le status « point aberrant » de q pMadagascar (explorer les « résidus »)‐ Creuser ce que la base IPD a à dire sur Madagascar et voir si elle peut identifier quelques caractéristiques néfastes de son arrangement institutionnel proprequelques caractéristiques néfastes de son arrangement institutionnel propre
Comment aller au‐delà :
14
Le cadre théorique de l’économie politique ?
Une 1ère incursion en économie politique
Typologie des sociétés humaines (North et alii, 2009 & 2012)
1.‐ Les Ordres d’accès ouverts (OAO)
Compétitions économique et politique ; principes méritocratiques et démocratiques ; contrôle de la violence légitime par l’Etat ; institutions inclusives (pas plus d’une quinzaine de pays dans le monde et l’histoire de l’humanité)(pas plus d’une quinzaine de pays dans le monde et l’histoire de l’humanité)
2.‐ Les Ordres d’accès limités (OAL ou Etats naturels ; « fragiles », « basiques », « matures »)
Coalition des groupes élitaires (autour d’une coalition dominante) pour la captation des rentes économiques ; distribution des rentes pour réguler la violence et stabiliser le système ; institutions extractivesinstitutions extractives
3.‐ Trois conditions de passage des OAL « matures » à des OAO
3a ‐ établissement de règles de droit pour les élites
3b‐ existence d'organisations élitaires pérennes
15
g p
3c‐ contrôle de la violence par le politique
Application empirique (Conditions de passage, base IPD) : non concluante !
Condition de passage aux Ordres d’accès ouverts pour l’ASS (moyenne simple 2009; FMI WP/12/87)
0,8
1
1,2
0,2
0,4
0,6
0,8
0
D1 (Rule of D1 (Rule of D1 (R le of
Conditions d’accès individuelles : Mada vs ASS …. et comparateurs
0
0,5
1
D1 (Rule of law for elite)
D2 (perpetual D ll 0,2
0,40,60,81
D1 (Rule of law for elite)
D2 ( t l 0 5
1
1,5
D1 (Rule of law for elite)
D20(p p
organization)
D3 (Control )
D_overall0
0,2 (perpetual organization
)
D3 (C t l
D_overall0
0,5 D2 (perpetual organizatio
n)
D_overall
16
over military)
Madagascar Sub‐Saharan Africa
D3 (Control over
military)
Madagascar Cote d'Ivoire Cameroon
D3 (Control over
military)
Madagascar Burkina Faso Benin
Madagascar a des caractéristiques d’Ordre d’accès ouvert « local »
3 exemples emblématiques
1‐ Organisations économiquesL f h é it l i d’i ti l hé di lLa zone franche : une réussite exemplaire d’insertion sur le marché mondial
4501600
Exportation (million US$) Emplois (1995=100)
250
300
350
400
450
1000
1200
1400
1600
50
100
150
200
250
200
400
600
800
‐
50
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004 2006 2010
EPZ Formal private sector (excl. EPZ) Total
0
200
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
EPZ Total
‐ Pas d’équivalent en ASS (en dépit de 10s de régimes existants)
‐ Transformation structurelle exceptionnelle (Manufacture=50% des exports)
17
‐Mise en péril par une série de chocs externes (fin des AMF, AGOA…) et surtout des crises politiques internes (2002, 2009)
2 Organisations bureaucratiques (capacité de l’Etat)
Ordres d’accès ouvert « local » : 3 exemples emblématiques
2‐ Organisations bureaucratiques (capacité de l Etat)Des résultats significatifs en matière d’anti‐corruption
Incidence de la petite corruption et environnement politico‐économiquep p p q
120
140
160
180
60
80
100Corruption
Civil servants real wageCrise politique
P liti ti
0
20
40
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2004 2006 2010
Politique active anti-corruption
‐ Petite corruption bureaucratique (PCB) liée aux conditions économiques (incitations)‐ Politiques anti‐corruption peuvent être efficaces Politiques transposées du Nord ont bien les effets attendus (positifs) Politiques transposées du Nord ont bien les effets attendus (positifs) Résultats incompatibles avec le postulat de l’« économie morale de la corruption » (patronage, redistribution informelle, enchâssement culturel)
l l l’ b l é ff l
18
‐Mais : les crises politiques, l’instabilité affectent la BPC‐ Capacités publiques affaiblies par les politiques « anti‐Etat » des donateurs (Consensus de Washington)
3 O i ti liti (dé ti t él ti )
Ordres d’accès ouvert « local » : 3 exemples emblématiques
3‐ Organisations politiques (démocratie et élections)Un des rares pays africains à réussir la « double alternance » dans les années 90
‐ Elections « compétitive » (libres et transparentes) : 1992‐1993 & 1996 = consolidation démocratique (avec le Bénin en ASS)
‐ Géographie électorale : faible lien entre votes et régions
‐ Sociologie électorale : vote sur les enjeux plus que votes sur les idéologies
• motivation de la participation et vote déterminés par les performances (économiques, sociales) plus que par des facteurs « ascriptifs » (ethnicité, communautarisme, etc.)• comportement électoral similaire à celle des pays développés
‐ Demande de démocratie (aspirations démocratiques) contraintes par l’offre :
• offre limitée de politiciens crédibles (choisir le « moindre mal »)
19
• tentatives de détournement par les « entrepreneurs politiques »
+ capacités bureaucratiques limitées (opacité électorale : désorganisation + que fraude)
Madagascar : un OVNI institutionnel ?Madagascar : un OVNI institutionnel ?(une société « endémique »)
Mais comment Madagascar fonctionne donc ?Mais comment Madagascar fonctionne donc ?
20
Partie 2.
INERTIE DE LONG TERME ET INSTABILITÉ POLITIQUEINSTABILITÉ POLITIQUE
21
II. L’inertie sociale de long terme
1 Prégnance des principes de classement
II A. La fragmentation sociale
1. Prégnance des principes de classement hiérarchiques hérités
• Subsistance de principes de distinction statutaires renvoyant à un ordre hiérarchique hérité.
• Le fihavanana : moins un principe citoyen qu’une relation de confiance entre parents et voisins
– Définition de soi par la colline d’origine ou le lieu du tombeau des ancêtres
I t d l ti i ti d élit à d– Importance de la participation des élites à des associations d’originaires
– Pérennité des « grandes familles » dans le paysage socialPérennité des « grandes familles » dans le paysage social
« Les cadres mentaux, ces prisons de la longue durée » (Braudel)22
La fragmentation sociale : principes de di ti tidistinction
Opinion des élites sur l'importance des groupes statutaires
Importance Castes d'origine Religion Age SexeImportance
des castes :
Castes d origine Religion Age Sexe
a ue 0
e
Réponse oui
(%) Total
Andrian
Hova
Autres
Catholiqu
FJKM
Autres
Moins 5
ans
Femme
C
pour vous 28 39 25 7 21 30 34 25 34
pour la société 43 53 44 24 38 47 46 41 55
23
Source : Enquête ELIMAD, 2012, Coef‐Ressources et IRD‐DIAL, nos propres calculs. (Résultats à mi‐parcours. Échantillon 400)
II. L’inertie sociale de long terme
II A. La fragmentation sociale
2. Atomisation des populations et
faiblesse des corps intermédiairesfaiblesse des corps intermédiaires• Faible densité de population
ibl d i f iè• Faiblesse des infrastructures routière
• Eloignement des villages les uns des autres et migration structurellement faiblemigration structurellement faible
• Faible couverture médiatique
• et faible degré de confiance interpersonnelle
24
La fragmentation sociale : faiblesse de la confiance interpersonnellefaiblesse de la confiance interpersonnelle
Confiance dans les personnes que vous connaissez
80%90%
100%(autres que les membres de votre famille)
50%60%70%80%
20%30%40%50%
0%10%
EN
IB
AD
OT
IG
SA
F
VE
OZ
AN
ES
AM
UR
HA
EN
AL
I
WI
EN
UG
A
ean
BE L
MA BO NI S
CV
MO
TA LE
NA BU
GH
KE
MA MW
SE U
Me
Plutôt /beaucoup Pas du tout / Juste un peu Ne sait pas
25
Plutôt /beaucoup Pas du tout / Juste un peu Ne sait pas
La fragmentation sociale : f ibl d i t édi ifaiblesse des corps intermédiaires
Les corps intermédiaires formels
0,60,70,8
0,30,40,5
,
0,00,10,2
Clubs & associations (2010)
Sources : The Indices of Social Development (ISS 2010) ; calculs des auteurs
26
Sources : The Indices of Social Development (ISS, 2010) ; calculs des auteurs.
La fragmentation sociale : f ibl d i t édi ifaiblesse des corps intermédiaires
Les corps intermédiaires informels
100%
Influence des leaders traditionnels au niveau local
60%70%80%90%
100%
20%30%40%50%60%
0%10%20%
MA
D
TAN
SA
F
BE
N
SE
N
UG
A
AM
KE
N
Mea
n
BU
R
NIG
AL
I
MO
Z
LIB
GH
A
LE
S
BO
T
MW
I
M T S B S U NA K M B N
MA
M
L
G L B M
Une certaine/ beaucoup d'influence Sans / peu d'influence Ne sait pas
27
Sources : Enquête Afrobaromètre, 2008, Coef‐Ressources et Dial (pour Madagascar). Calculs des auteurs.
La fragmentation sociale. Conséquences
La reproduction au sein des élites : l'évolution dans le temps
%Au moins un des parents Les 2 parents
%membre de l’élite membres l’élite
Moins de 35 ans 78 % 32 %
36‐45 ans 71 % 16 %
46‐55 ans 52 % 7 %
56‐65 ans 43 % 4 %
Plus de 65 ans 48 % 7 %
Total 55 % 10 %
Source : Enquête ELIMAD, 2012, Coef‐Ressources et IRD‐DIAL, nos propres calculs.
28
q , , , p p(Échantillon 400)
II. L’inertie sociale de long terme
Ensemble de croyances valeurs et comportements politiques qui
II B. La théologie politique
Ensemble de croyances, valeurs et comportements politiques qui légitiment l’organisation politique et assurent sa continuité
1 Le respect a priori de l’autorité politique1. Le respect a priori de l autorité politique• Légitimité a priori du pouvoir
– Fanjakana (l’Etat) étymologiquement lié à manjaka (régner) j ( ) y g q j ( g )et mpanjaka (le roi)
– Monarques tiraient leur légitimité de la détention du hasina(essence invisible du pouvoir et de la fertilité) qu’ils pouvaient (esse ce s b e du pou o et de a e t té) qu s pou a e ttransmettre à leurs descendants
• Continuité du pouvoirT i i d i d i d é id é éd– Transmission du pouvoir des mains du président précédent aux mains du président suivant
– Utilisation du référendum comme moyen de plébiscite
• Considération des dirigeants comme des raiamandreny29
La théologie politique : Respect de l’autorité
Les citoyens devraient :A. être plus actifs pour questionner les dirigeants B Montrer plus de respect à l’égard des autorités
80%
100%
B. Montrer plus de respect à l’égard des autorités
60%
80%
20%
40%
0%
NA
M
MA
D
CV
E
MA
L
MO
Z
SA
F
UG
A
SE
N
NIG
BO
T
LE
S
ZA
M
GH
A
BE
N
TAN
KE
N
MW
I
Tota
l
N M C M M S U S N B L Z G B T K M T
Vraiment d'accord avec A Plutôt d'accord avec A Plutôt d'accord avec BVraiment d'accord avec B Ni A ni B NSP
30
Sources : Enquête Afrobaromètre, 2005, Coef‐Ressources et Dial (pour Madagascar). Calculs des auteurs.
La théologie politique : l’Etat raiamandreny
Le gouvernement est :A. Comme un employé, population employeur
B. Comme un parent
80%90%
100%
B. Comme un parent
50%60%70%80%
10%20%30%40%
0%10%
CV
E
LIB
MA
D
NIG
MO
Z
GH
A
MA
L
SA
F
BE
N
NA
M
BO
T
UG
A
BU
R
SE
N
ZA
M
MW
I
TAN
KE
N
ZIM
LE
S
Tota
l
C M M G M B N B U B S Z M T K Z T
Vraiment d'accord avec A Plutôt d'accord avec APlutôt d'accord avec B Vraiment d'accord avec BNi A ni B NSP
31
Ni A ni B NSP
Sources : Enquête Afrobaromètre, 2008, Coef‐Ressources et Dial (pour Madagascar). Calculs des auteurs.
II. L’inertie sociale de long terme
II B. La théologie politique
2. Le tabou de la violence politique
• Faible degré de violence politique depuis l’indépendance. La violence ne semble pas pouvoir être une ressource stratégique légitime dans le jeu politiqueune ressource stratégique légitime dans le jeu politique malgache.
• C’est souvent la violence de la répression par le pouvoirC est souvent la violence de la répression par le pouvoir politique qui précipite sa chute (Tsiranana en 1972, Ratsiraka en 1991, Ravalomanana en 2009)
• Aversion sociale pour la violence physique
32
La théologie politique : le tabou de la violence
100%
Victime d'agression physique (2008)
35%
40%
100%
20%
25%
30%
10%
15%
20%
0%
5%
AD
AN
AL
IE
N WI
OZ
HA
EN ES
VE
OT
AM OT
UR
EN IM AF
AM
LIB GA
NIG
MA TA
MA SE
MW
MO
GH
BE LE
CV
BO
ZA TO
BU
KE ZI
SA
NA L
UG N
Plusieurs fois Une ou deux fois Jamais
33Source : Enquête Afrobaromètre, Coef‐Ressources/Dial (pour Madagascar), 2008.
La théologie politique : le tabou de la violence
Sentiment vs. Expérience d’insécurité
60
LIBUGA50
60
%)
BUR BOTTOTGHA KEN
MOZ
NAM
NIGSEN SAF
ZAM
ZIM40
micile
(%
BUR
BEN
BOT
CVELES
MWI
MALI
NAM
TAN20
30
Vol au do
CVE
MAD10
V
0
0 10 20 30 40 50 60 70Craint d'être attaqué à domicile (%)
34Source : Enquête Afrobaromètre, Coef‐Ressources/Dial (pour Madagascar), 2008.
II. La théologie politique : conséquence
– PersonnalisationP i id tifié à lité t ll h• Pouvoir identifié à une personnalité paternelle ou homme providentiel (raiamandreny, Zanak’idada, …)
• Dirigeant tend à se considérer en retour comme doté deDirigeant tend à se considérer en retour comme doté de droits supérieurs
– Concentration• Présidentialisme (à l’exception du régime de 1991 à 1995)
• Clanicisation
– Centralisation du pouvoir• Politiques de décentralisation comme moyen de renforcer le pouvoir central : collectivités locales décentralisées de 1975, provinces autonomes de 1998, remplacement des provinces autonomes par des régions en 2007provinces autonomes par des régions en 2007
35
LES FACTEURS DE L’INSTABILITE SOCIO‐POLITIQUE
En plus des facteurs précédents
‐ Absence de coalitions stables et durables entre les éliélites
Cli t élit t l ti‐ Clivage entre élites et population
M i l l ti t‐ Mais la population compte
L déli d i tit ti‐ La déliquescence des institutions
CONCLUSION36
CONCLUSION
M d
Récession économique inhibe les aspirationsPeur du déclassement+ Aversion pour la violence
ABSENCE DE COALITIONS
MadagascarStructure sociale
Le Président
+ Aversion pour la violence Inertie Egalement facteur d’instabilité
Les élites : peur du bouleversement de l’ordre établise débrouille malgré tout sans besoin de s’organiser(individualisées, atomisées)
Classe
Elites 0,1%(individualisées, atomisées)
Pas de coalitions stables et durables INSTABILITE
La classe moyenne (Fonctionnaires, opérateurs
Le secteur informel urbain
moyenney ( , p
privés, …) : déclassé, en régression numérique, démobilisé (succession d’espoirs déçus)
informel urbain Non capturé Le secteur informel urbain : marginalisé, pris dans le
combat pour la survie au quotidien
Les paysansNon capturés Le monde paysan : isolé, atomisé, exclu,
totalement déconnecté des affaires publiques
37
totalement déconnecté des affaires publiques
CLIVAGE ENTRE LES ELITES (L'HYPER-ELITE) ET LE RESTE
DE LA POPULATIONMadagascar
DE LA POPULATION
Coupure extrême entre la majorité des
Structure sociale
Le Président
citoyens (80 % de paysans ruraux, isolés, éloignés) et élites urbainesPetit groupe de privilégiés (« élites Elites 0 1%globalisées ») et immense majorité pauvre
Elites 0,1%
Les paysans malgaches et les informels urbains ne sont véritablement « capturés » ni par le système politique ni par le
Classe moyenne
ni par le système politique, ni par le système économique (pouvoir local pour lever l'impôt n'existe plus)
Le secteur informel urbain
Non capturé
Pas de dynamique véritablement inclusivePas de soutien populaire
Les paysans
p
38 INSTABILITE
Les paysansNon capturés
Clivage rural - urbainCoupure entre grandes villes /reste du pays ; urbain/rural
100100
% t
60
80
70
80
90 % routes avec revêtement
40
50
60
70
0
20
30
40
‐20
10
20
‐400
MWI LIB LES BEN BUR SEN MALI UGA BOT ZAM MOZ TAN GHA KEN NIG NAM SAF ZIM MAD CVE
urban rural gap urban‐rural
39
Ecart important sans doute d'autant plus problématique que le niveau atteint par le milieu urbain est élevé (sans commune mesure avec le cas d’autres pays où différence également importante)
Intérêt pour les affaires publiques
Clivage rural - urbain
15
90%
100%
Intérêt pour les affaires publiques
5
10
70%
80%
0
40%
50%
60%
-10
-5
10%
20%
30%
-150%
10%
LIB
CV
E
SAF
NIG
MA
D
NA
M
UG
A
ZA
M
MW
I
ZIM
TO
T
LE
S
SEN
MO
Z
BE
N
GH
A
BO
T
MA
LI
KE
N
BU
R
TA
N
Très intéressé assez intéressé
Pas vraiment intéressé Pas du tout intéressé
"Intéressé" Ecart urbain-rural (ech.droite)
40
Très faible intérêt relatif pour les affaires publiques en milieu rural Gap rural / urbain70% en milieu urbain / 55% en milieu rural
LA POPULATION COMPTE
Facteur explicatif des crisesInsatisfaction de la population face à des dérives en termes deInsatisfaction de la population face à des dérives en termes de gouvernance, même si conjoncture économique plutôt positive
Décalage croissant entreDécalage croissant entre ‐ aspirations nouvelles suscitées par la croissance et/ou ouverture politique ‐ réalisations concrètes
i l i d équi provoquent ces explosions de mécontentement.
• 1972 : Inégalités et caractère non inclusif du développement (acteurs : paysans marginalisés dans le Sud et étudiants qui ne trouvaient pas d'emplois)• 1991, progressive libéralisation politique montée des contestations (classes moyennes : non satisfaction des aspirations démocratiques)
• 2002, conjoncture économique favorable, mais sentiment de corruption et la fraude électorale • 2009, frustrations comme terreau de la crise (mécontentement populaire,
41
, ( p p ,visible dès 2008, cristallisait les prémices de la crise à venir).
Les aspirations de la population en termes économiques jouent …
LA POPULATION COMPTE
Evolution du PIB du revenu des ménages et des aspirations en termes de revenu
Les aspirations de la population en termes économiques jouent …
La croissance libère les aspirations
Evolution du PIB, du revenu des ménages et des aspirations en termes de revenu
130
140Crise
politique
Crise politique 2001 02
110
120
1302008‐092001‐02
90
100
60
70
80
50
60
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Revenu moyen/tête (1998=100) Aspirations (MIC en réel ; 100=revenu moyen 98)
42
Revenu moyen/tête (1998=100) Aspirations (MIC en réel ; 100=revenu moyen 98) PIB part tête (100=1998)
Sources: Enquêtes 1‐2‐3, 1995 à 2010, Projet Madio, INSTAT et DIAL, nos propres calculs.
surtout … avant chaque crise, une montée des insatisfactions en termes de gouvernance
LA POPULATION COMPTE
110
90Crise
Politique Crise Politique
2008‐09PIB par tête
Evolution du PIB et de quelques indicateurs de gouvernance
90
50
702001‐02
PIB par tête
7030
50
‐10
10
30
‐30
10‐50
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Efficacité de l'administration (solde d'opinion) Evolution de la petite corruption (solde d'opinion)
Evolution de la grande corruption (solde d'opinion) Liberté d'expression (solde d'opinion* AB urbain)
43
Egalité de traitement devant la loi (solde Opinion * AB urban) Confiance dans l'administration
PIB par tête (100=1998) (ech.droite) Satisfaction envers la democratie
Sources: Enquêtes 1‐2‐3, 1995 à 2010, Antananarivo, Projet Madio, INSTAT et DIAL ; Enquêtes afrobaromètre, 2005 et 2008, nos propres calculs. (les courbes AB portent sur la population urbaine)
LA POPULATION COMPTE
Faible niveau de satisfaction sur le fonctionnement de la démocratie (2008 avant la crise politique)
90%
100%
2008 : Satisfaction concernant le fonctionnement de la démocratie
90%
100%
2008 : Dans quelle mesure votre pays est une démocratie?
60%
70%
80%
90%
60%
70%
80%
90%
30%
40%
50%
30%
40%
50%
0%
10%
20%
MA
D
NIG
KE
N
SE
N
LE
S
SA
F
UG
A
AL
I
CV
E
LIB
MW
I
BU
R
AM
TA
N
BE
N
MO
Z
BO
T
GH
A
Mea
n
0%
10%
20%
MA
D
KE
N
NIG
SE
N
LE
S
UG
A
LIB
MW
I
MO
Z
BU
R
SA
F
AL
I
CV
E
BE
N
TA
N
AM
BO
T
GH
A
Mea
n
M
N K S L S U MA C L
M B NA T B M B G M
Très satisfait Plutôt satisfait
Pas vraiment Pas du tout satisfait
d i i
M K N S L U
L
M M B S
MA C B T NA B G M
Une vraie democratie Une démocratie, avec problèmes mineurs Une démocratie, avec des problèmes majeurs Pas une démocratie Pas une démocratie Ne sait pasPas une démocratie Ne sait pas
44Sources: Enquêtes afrobaromètre, 2008, nos propres calculs.
Une revendication du rôle du citoyenLA POPULATION COMPTE
80%90%
100%
Qui doit être responsable pour s’assurer que les députés font leur travail?
Mais
30%40%50%60%70%80% Mais
Tiraillement
0%10%20%
SAF
NA
M
CV
E
NIG
GH
A
MO
Z
LE
S
SEN
BU
R
MA
L
TA
N
ZA
M
LIB
BO
T
ZIM
UG
A
KE
N
BE
N
MA
D
MW
I
Tot
al
entre tradition et modernité
Electeurs Président Parlement Parti politique Personne NSP
Qui doit être responsable pour s’assurer que le président fait son travail?
Aspirations démocratiques
60%70%80%90%
100%
vs.
Respect du
0%10%20%30%40%50%
Respect du « Fanjakana »
(raiamandreny) !
45
0%
SAF
NIG
CV
E
NA
M
GH
A
MO
Z
UG
A
SEN
BU
R
LE
S
TA
N
MA
L
KE
N
BO
T
LIB
ZA
M
ZIM
MW
I
BE
N
MA
D
Tot
alElecteurs Président Parlement Parti politique Personne NSP
ROLE DES FACTEURS EXTERNES SUR LES INSTITUTIONS déliquescence progressive déliquescence progressive
Dans le passé : des institutions bureaucratiques fonctionnelles, avec des capacités Des facteurs avant tout interne ont joué négativement (présidentialisationDes facteurs avant tout interne ont joué négativement (présidentialisation, concentration, etc.)
MAIS ROLE AMBIGU DES BAILLEURS DE FONDS é l LTMAIS ROLE AMBIGU DES BAILLEURS DE FONDS conséquences sur le LTContenu des politiques
‐ Affaiblissement de l’Etat (Le « Moins d’Etat » Washington consensus, + suite)Précarisation, dé‐crédibilisation des institutions /action publique/ fonctionnaires
Mode d’intervention‐ Sélectivité de l’aide (APD)( )o prime à la croissance & «voile d’indifférence» sur la gouvernanceo APD déterminant pour éviter effondrement de pays fragiles or arrêt de l’aide
Cercle vicieux : Institutions affaiblies, progressivement contournées & détournées totale déliquescence
46
Perte de légitimité des institutions : Une conséquence et non pas la cause de sa déliquescence
DES INSTITUTIONS en déliquescence progressive
Evaluation de la population du fonctionnement des institutions
‐20
‐15
‐10
60
70
80
Evaluation de la population du fonctionnement des institutions
‐40
‐35
‐30
‐25
20
30
40
50
‐50
‐45
40
0
10
20
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Confiance dans l'administration
Confiance à l’égard de la justice Confiance à l’égard de la police
Satisfaction envers la democratie
Efficacité de l'administration (solde d'opinion)
60%
70%
80%
90%
100%
Pas du tout
Juste un peu 60%
70%
80%
90%
100%
Pas du tout
10%
20%
30%
40%
50%peu
Beaucoup / plutôt
10%
20%
30%
40%
50%
%
Juste un peu
Beaucoup / plutôt
47
0%
10%
2005 2008 2005 2008 2005 2008
Urban Rural Total
0%
10%
2005 2008 2005 2008 2005 2008
Urban Rural Total
Problème de légitimité des 80%
90%100%
2008 : Les tribunaux émettent des décisions auxquelles la population doit se soumettre
légitimité des institutions : Une conséquence et non une cause 10%
20%30%40%50%60%70%
et non une cause0%
10%
MA
D
BE
N
KE
N
CV
E
MA
LI
BU
R
SE
N
SA
F
LIB
MO
Z
GH
A
NIG
MW
I
UG
A
TA
N
BO
T
NA
M
LE
S
Mea
n
Vraiment /Plutôt d'accord Ni d'accord ni en désaccord Pas du tout / Pas d'accord Ne sait pas
90%100%
2008: La Police a le droit de faire respecter la loi
30%40%50%60%70%80%
0%10%20%30%
MA
D
CV
E
NIG
SA
F
BU
R
KE
N
MW
I
BE
N
TA
N
MO
Z
MA
LI
UG
A
LIB
NA
M
BO
T
SE
N
GH
A
LE
S
Mea
n
60%70%80%90%
100%
2008: Les services fiscaux ont le droit de faire payer les taxes
M C B K M B T M M U N B G M
Vraiment /Plutôt d'accord Ni d'accord ni en désaccord Pas du tout / Pas d'accord Ne sait pas
0%10%20%30%40%50%60%
48
0%
BU
R
MA
D
CV
E
BE
N
SA
F
LE
S
SE
N
NIG
KE
N
MW
I
NA
M
UG
A
MO
Z
TA
N
MA
LI
BO
T
LIB
GH
A
Mea
n
Vraiment /Plutôt d'accord Ni d'accord ni en désaccord Pas du tout / Pas d'accord Ne sait pas
Jugement des élites sur les différentes périodes de l’histoire
déliquescence progressive
80
90
g p(% de jugement positif)
40
50
60
70
10
20
30
40
0
10
yaut
és
sati
on
rana
na
ants
oa
-199
1)
. Zaf
y
-200
1)
-200
5)
-200
8)
oeli
na
Roy
Col
oni
Tsir
Ram
ana
a 1
(19
75- A
a 2
(19
97-
na 1
(20
01-
na 2
(20
06-
Raj
o
Rat
sira
ka
Rat
sira
ka
valo
man
an
valo
man
an
49
Ra
Ra
Source : Enquête ELIMAD, 2012, Coef‐Ressources et IRD‐DIAL, nos propres calculs. (Échantillon 400)
Pour une tentative de conclusion
Cadre d’analyse : Economie politique
L’ENIGME : Involution dégradation continue sur longue périodeL’ENIGME : Involution, dégradation continue sur longue périodeFragmentation sociale, atomisation (population et élites), problème confiance Faiblesse des incitations productives, des innovations (base productive faible ;
/ d’ d d if éli é i li i l ipas /peu d’accord productif entre élites économiques et politiques ; logique rentière non productive ou PFR (des coups)) (effet d’offre ) Pas de dynamique inclusive : très peu de redistribution au niveau de la population ; marché intérieur limité (effet demande)
LE PARADOXE : Crise sociopolitique à chaque reprise de la croissance économique p q q p q Nouvelles coalitions (évincement régime en place) «Winner takes all »
Accaparement (éco et institution) et absence de redistribution o Population : Clivage / déconnexion pas de prise en compte de la populationo Population : Clivage / déconnexion pas de prise en compte de la population Montée des insatisfactions, pas de soutien populaireo Elites : absence de coalition stable Accaparement éco et des institutions du clan autour du nouveau président
50
clan autour du nouveau présidentDéliquescence INSTABILITE
Pour une tentative de conclusion
Bilan globalement négatif sur la trajectoire malgache Des facteurs de blocages profonds et des entraves structurelles(structure statutaire et hiérarchique fragmentation atomisation clivage atrophie des(structure statutaire et hiérarchique, fragmentation, atomisation, clivage, atrophie des
corps intermédiaires, présidentialisation à outrance)
Mais des éléments positifs : capacités de transformation d’une modernité i tt dinattendue
Rupture décisive ou crise de transition, crise d'apprentissage?Système en construction? processus de consolidation (non linéaire)
Risque de basculement , menace d’une véritable ruptureDurée de la crise actuelle + montée violence + signes délitements de l’Armée+ les nouvelles rentes (mines ; malédiction des ressource naturelles).Elites prédatrices avec des conflits ouverts Etat faillilites prédatrices avec des conflits ouverts tat failli
Mais résilience de la société malgache+ les aspirations démocratiques
51
les aspirations démocratiques
PERSPECTIVE POUR MADAGASCAR?
Schéma (NWW): transformation sociétés : Etat naturel/OAL fragile, basique, mature OAOaccès ouvert
PERSPECTIVE POUR MADAGASCAR?
“Etat naturel basique”Coalition entre factions d’élites
Plus facile? Plus rapide pour restaurer la stabilité? Coalition entre factions d élites
(et clientélisme pour un ancrage au niveau de la population) + Menace de la violence
restaurer la stabilité?
“Etat naturel fragile”
Abandon de la
démocratie?
MADAGASCARMADAGASCARInstabilité politique
Accès limité aux rentes (système plus verrouillé; institut° informelles)
Mais Stabilité
Etat naturel fragile (North et alii)
démocratie?
Instabilité politique
Accès relativement ouvert(non verrouillé) Consolider les institutions citoyennes et
i l l i édi iPas de coalitions / Syst. clientéliste limité
stimuler les corps intermédiaire plus de voix à la population Consolidation de la démocratie Dynamique inclusive ( / ti l i )
Etat naturel mature Dynamique inclusive (ancrage/soutien populaire)‐ Institutions formelles‐ Violence socialement contrôléeMaintien d’un accès relativement ouvert auxPlus difficile et
crise de mutation?
52
‐Maintien d un accès relativement ouvert aux sphères politiques et économiques Etat OAO
Plus difficile et nécessite du temps ?
UMR 225 IRD ‐ Paris‐Dauphine
Misaotra tompokoEn collaboration avec les partenaires
Merci de votre attention
Avec l’appui de
53