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INTRODUCTION………………………………………………….…………………………………………… page 2 I. SCHWANNOME VESTIBULAIRE ………………………………………………………………………. page 6 a. Définition b. Epidémiologie c. Historique d. Pathogénie e. Anatomo-pathologie f. Symptomatologie g. Evaluation auditive h. Exploration vestibulaire i. Imagerie j. Classifications k. Options thérapeutiques II. NEUROFIBROMATOSE DE TYPE 2 …………………………………………………………………. page 18 a. Généralités b. Diagnostic c. Particularités des schwannomes vestibulaires dans la NF2 III. SCHWANNOME VESTIBULAIRE SUR OREILLE UNIQUE CHEZ UN PATIENT NF2 : OPTIONS THERAPEUTIQUES CLASSIQUES ……………………………………………………. page 21 a. Surveillance b. Traitement chirurgical i. Exérèse ii. Réhabilitation auditive 1. Implant cochléaire 2. Implant du tronc cérébral c. Radiochirurgie stéréotaxique d. Thérapies médicamenteuses i. Les inhibiteurs d’EGFR ii. Les inhibiteurs du VEGF iii. Les inhibiteurs mTOR IV. UN CONCEPT THERAPEUTIQUE DIFFERENT : LA DECOMPRESSION DU MEAT ACOUSTIQUE INTERNE ……………………………………………………….………………………… page 38 i. Introduction ii. Matériels et méthodes iii. Résultats iv. Discussion V. CONCLUSION ……………………………………………………………………………………………….. page 49 BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………………………………. page 51 TABLE DES FIGURES ………………………………………………………………………………….….. page 58 TABLE DES TABLEAUX ………………………………………………………………………….………. page 59

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INTRODUCTION………………………………………………….…………………………………………… page 2

I. SCHWANNOME VESTIBULAIRE ………………………………………………………………………. page 6

a. Définition

b. Epidémiologie

c. Historique

d. Pathogénie

e. Anatomo-pathologie

f. Symptomatologie

g. Evaluation auditive

h. Exploration vestibulaire

i. Imagerie

j. Classifications

k. Options thérapeutiques

II. NEUROFIBROMATOSE DE TYPE 2 …………………………………………………………………. page 18

a. Généralités

b. Diagnostic

c. Particularités des schwannomes vestibulaires dans la NF2

III. SCHWANNOME VESTIBULAIRE SUR OREILLE UNIQUE CHEZ UN PATIENT NF2 :

OPTIONS THERAPEUTIQUES CLASSIQUES ……………………………………………………. page 21

a. Surveillance

b. Traitement chirurgical

i. Exérèse

ii. Réhabilitation auditive

1. Implant cochléaire

2. Implant du tronc cérébral

c. Radiochirurgie stéréotaxique

d. Thérapies médicamenteuses

i. Les inhibiteurs d’EGFR

ii. Les inhibiteurs du VEGF

iii. Les inhibiteurs mTOR

IV. UN CONCEPT THERAPEUTIQUE DIFFERENT : LA DECOMPRESSION DU MEAT

ACOUSTIQUE INTERNE ……………………………………………………….………………………… page 38

i. Introduction

ii. Matériels et méthodes

iii. Résultats

iv. Discussion

V. CONCLUSION ……………………………………………………………………………………………….. page 49

BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………………………………. page 51

TABLE DES FIGURES ………………………………………………………………………………….….. page 58

TABLE DES TABLEAUX ………………………………………………………………………….………. page 59

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INTRODUCTION

Dans la neurofibromatose de type 2 (NF2), l’histoire naturelle de la maladie peut entraîner

une surdité profonde cinq ans après le diagnostic [1] ce qui est variable en fonction du

phénotype et des moyens diagnostiques utilisés. En plus du risque lié à l’évolution naturelle

de la maladie, la prise en charge thérapeutique comporte également un risque de cophose,

en raison de la bilatéralité du schwannome vestibulaire (SV) dans cette pathologie.

La prise en charge auditive des SV dans le cadre de la NF2 répond à deux types d’objectifs

thérapeutiques :

La préservation de l’audition résiduelle

La réhabilitation de l’audition en cas de cophose

La préservation de l’audition résiduelle nécessite une surveillance rapprochée afin

d’intervenir au moment le plus opportun. L’interrogatoire, la répétition de l’audiométrie

tonale et vocale ainsi que la mesure itérative des potentiels évoqués auditifs au tronc

cérébral détectent l’apparition d’une surdité neurosensorielle rétrocochléaire.

Si l’évolution naturelle ou les traitements entrepris provoquent une cophose bilatérale,

l’audition peut être réhabilitée. L’implantation cochléaire sera proposée aux patients chez

qui la cochlée et le nerf cochléaire auront pu être préservés. Dans le cas contraire, l’implant

auditif du tronc cérébral sera envisageable.

En cas d’audition résiduelle et d’indication thérapeutique, en fonction du volume tumoral et

de la configuration lésionnelle, plusieurs options existent. Une chirurgie d’exérèse

permettant la conservation de l’audition peut être entreprise, la voie d’abord étant alors

rétro-sigmoïde ou sus-pétreuse. La place de la radiochirurgie stéréotaxique reste à définir

dans le cadre de la NF2 car la possibilité de transformation maligne ou de néo-tumeurs

radio-induites n’est pas écartée. Une alternative à la chirurgie d’exérèse existe avec la

décompression du méat acoustique interne par voie sus-pétreuse. Enfin, des thérapies

médicamenteuses ciblées sont actuellement à l’essai.

En raison des progrès thérapeutiques qui ont permis l’augmentation de l’espérance de vie

des sujets atteints de NF2, l’intérêt pour la prise en charge des handicaps fonctionnels, dont

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la surdité, a connu un essor ces dernières années (figure 1). Depuis 2001, le nombre de

publications traitant de la perte auditive dans la NF2 a ainsi notablement augmenté : de

2001 à 2006 sont recensés 19 articles, contre 46 de 2007 à 2012.

Figure 1 : D’après MedSum (http://webtools.mf.uni-lj.si/public/medsum.html) recherche effectuée le 28 août 2012

L’objectif de ce travail est d’analyser les avantages et inconvénients des différentes

alternatives thérapeutiques afin de proposer un algorithme décisionnel chez un sujet atteint

de neurofibromatose de type 2 avec une seule oreille fonctionnelle d’un point de vue auditif

et un schwannome vestibulaire du côté entendant.

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I. SCHWANNOME VESTIBULAIRE

a. Définition

Le schwannome vestibulaire est une tumeur bénigne composée exclusivement de cellules de

Schwann, sans axone, sans myéline et sans participation de l'endonèvre, développée aux

dépens de la partie vestibulaire de la VIIIème paire crânienne. Embryologiquement, les

cellules de Schwann sont issues de la crête neurale et migrent le long des axones qu'elles

enveloppent pour former les gaines de myéline.

b. Epidémiologie

Le schwannome vestibulaire est la tumeur la plus fréquente de l’angle pontocérébelleux

(80% des lésions). C’est une tumeur courante dans la population générale, puisqu’elle

représente 8% de toutes les tumeurs intracrâniennes [2].

L’incidence annuelle est proche d’un nouveau cas pour 100 000 habitants [3]. Environ 5% de

l’ensemble des SV surviennent dans le cadre d’une NF2. Un âge de moins de 30 ans au

diagnostic, des antécédents familiaux de schwannomes ou de méningiomes, et l’association

à d’autres tumeurs intracrâniennes ou rachidiennes devront faire évoquer une NF2.

c. Historique [4]

La première description d’une tumeur de la 8ème paire crânienne revient à Sandifort de

Leyden en 1777. L’appellation « neurinome de l’acoustique », encore couramment utilisée,

est attribuée à Toynbee en 1853. Henschen en 1910 démontre que le neurinome de

l’acoustique naît en fait du nerf vestibulaire dans le méat acoustique interne. La

classification histologique encore en vigueur est établie par Antoni en 1920. C’est Masson

qui prouve en 1932 que le neurinome de l’acoustique est en fait une tumeur développée aux

dépens des cellules de Schwann et nomme alors cette lésion schwannome vestibulaire.

d. Pathogénie

Le point de départ de la plupart des SV se situe au niveau du ganglion vestibulaire (ou

ganglion de Scarpa), zone où la densité des cellules de Schwann est la plus élevée. Ceci

explique que la majorité des schwannomes naît dans le méat acoustique interne.

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Concernant la minorité des schwannomes dont le point de départ est situé dans l’angle

ponto-cérébelleux (APC), ils prennent naissance au niveau de la zone de transition

d’Obersteiner-Redlich où la myéline centrale est remplacée par la myéline de type

périphérique.

Les schwannomes sporadiques apparaissent suite à la perte du caractère hétérozygote du

gène suppresseur de tumeur NF2 au niveau somatique, à la différence des schwannomes de

la NF2 où l’inactivation des 2 allèles est transmise par la lignée germinale pour un locus et

acquise au niveau somatique pour le deuxième allèle.

e. Anatomo-pathologie

Le schwannome apparaît macroscopiquement comme une structure hétérogène où

alternent des zones de consistance molle et dure. Des expansions kystiques sont possibles.

La tumeur ne possède pas de véritable capsule mais est engainée par un plan arachnoïdien.

D’après Antoni, deux types de SV sont décrits. Le type A, fibrillaire, est dense et formé de

cellules bipolaires à noyaux allongés en palissade. Le type B, réticulaire, est de consistance

plus lâche avec un contenu lipidique plus important, et composé de cellules à noyaux

pycnotiques donnant un aspect en nid d’abeilles. Le plus souvent, la tumeur est en fait mixte

associant les caractéristiques des types A et B. En cas de doute histologique,

l’immunohistochimie permet de confirmer l’origine schwannienne de la lésion grâce à la

positivité de la coloration à la protéine S100.

f. Symptomatologie

Le mode de révélation du SV est le plus souvent une surdité unilatérale progressive,

caractérisée par une altération de l’intelligibilité en rapport avec son caractère

rétrocochléaire, dont le patient se rend compte assez souvent au téléphone car il ne se sert

de l’écouteur que d’un côté. Une surdité brusque peut également être le signe inaugural.

Parfois c’est uniquement un acouphène unilatéral qui conduira au diagnostic.

Concernant le versant vestibulaire de la symptomatologie, un patient sur deux se plaint d’un

déséquilibre, quand le vertige rotatoire ne concerne qu’environ 20% des malades.

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L’atteinte du nerf trijumeau est peu fréquente et concerne surtout les lésions volumineuses

ou à extension supérieure. Il s’agit le plus souvent d’une hypoesthésie, qui devra être

recherchée en particulier au niveau cornéen. De rares cas de névralgie sont décrits.

La paralysie faciale est exceptionnelle et doit faire évoquer les diagnostics différentiels de

schwannome du nerf facial ou de lésion maligne de l’angle pontocérébelleux (primitive ou

métastatique). Un spasme palpébral est possible.

Un syndrome d’hypertension intracrânienne est rencontré dans les tumeurs volumineuses

qui compriment le tronc cérébral et le 4ème ventricule. Un œdème papillaire pourra alors être

constaté à l’examen du fond d’œil. Au maximum, le pronostic vital peut être menacé par

l’engagement des amygdales cérébelleuses.

L’atteinte des nerfs mixtes en rapport avec un SV est rare. Une paralysie des mixtes est

évocatrice de NF2 par un schwannome ou un méningiome localisé au foramen jugulaire.

g. Evaluation auditive

L’audiométrie tonale met en évidence une surdité neurosensorielle, touchant le plus

souvent les fréquences aigues initialement. Une courbe en plateau, voire une courbe

ascendante sont également possibles. L’abolition du réflexe stapédien, malgré son manque

de spécificité, oriente vers le caractère rétrocochléaire de l’hypoacousie. La perte tonale

moyenne est calculée à partir du seuil en conduction aérienne (CA) et en conduction osseuse

(CO) aux fréquences 500 Hz, 1000 Hz, 2000 Hz et 4000 Hz. En cas de surdité totale le seuil

retenu est de 120 dB.

L’audiométrie vocale, idéalement réalisée avec des listes monosyllabiques, permet de

mettre en évidence les troubles de l’intelligibilité et les distorsions. La discordance entre la

perte auditive moyenne en tonale et le seuil d’intelligibilité conforte l’origine rétrocochléaire

de la surdité.

Les potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral sont le plus souvent perturbés [4], mais

peuvent être normaux dans 10% des cas, notamment dans les petites lésions. Une

désynchronisation du tracé est observée chez 40 à 60% des patients. L’allongement de la

latence de l’onde V, l’augmentation des intervalles I-III au-delà de 2,5 ms et des intervalles I-

V au-delà de 4,4 ms sont pathologiques.

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h. Exploration vestibulaire

La videonystagmographie peut être normale mais montre le plus souvent une

hypoexcitabilité voire une aréflexie. Les potentiels évoqués otolithiques explorent la

fonction otolithique par l’étude la voie sacculo-spinale. Les ondes P13 et N23 reflètent

l’activité du nerf vestibulaire inférieur. Leur désynchronisation, voire leur abolition, est

constatée en cas de lésion de la branche inférieure du nerf vestibulaire.

i. Imagerie

L’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM)

L’IRM est l’examen de référence pour le diagnostic, la planification thérapeutique et la

surveillance d’un SV. Celle-ci permet d’affirmer le diagnostic en éliminant les diagnostics

différentiels les plus courants d’une part (méningiome, kyste épidermoïde, schwannome des

autres paires crâniennes, paragangliome) et de rechercher des lésions associées évocatrices

d’une NF2 d’autre part. L’IRM permet par ailleurs de préciser les diamètres et le volume de

la tumeur ainsi que ses rapports avec les structures de voisinage dont le tronc cérébral, le

cervelet, le nerf trijumeau et les éléments vasculaires. La lésion apparaît globulaire, centrée

sur le méat acoustique interne, pénétrant dans l’APC ou purement intracanalaire. Elle peut

éroder le porus et présenter une composante kystique. Le SV est iso- à hypo-intense par

rapport au tissu cérébral en T1 et prend le contraste fortement après injection de

gadolinium, alors qu’il apparaît en hyposignal sur les séquences T2. Les séquences en écho

de gradient (FIESTA, CISS…) sont utiles pour déterminer l’envahissement du fond du méat

acoustique interne et estimer les chances de préservation auditive [5], un hyposignal des

liquides endo- ou périlymphatiques étant un facteur de mauvais pronostic.

La Tomodensitométrie (TDM)

Le scanner est d’un intérêt moindre pour le diagnostic compte tenu des performances de

l’IRM. Certaines lésions sont cependant découvertes fortuitement au scanner. Il peut

montrer une lésion isodense prenant le contraste dans l’angle ponto‐cérébelleux et /ou le

méat acoustique interne. On peut observer une lyse avec un élargissement du méat

acoustique interne dans les volumineuses tumeurs. Il a surtout une importance en

préopératoire pour analyser la morphologie du rocher. Les principales caractéristiques

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évaluées sont : le degré de pneumatisation du rocher, la position du sinus sigmoïde et du

golfe de la jugulaire, la localisation du canal semi‐circulaire postérieur pour la voie rétro-

sigmoïde et celle du canal semi‐circulaire supérieur pour la voie sus‐pétreuse. Il garde une

indication dans la surveillance chez les patients présentant une contre‐indication à l’IRM

(patients implantés cochléaires ou du tronc cérébral en particulier) ainsi que lors de la

survenue de complications neurologiques postopératoires (hématome de l’angle ponto‐

cérébelleux, hydrocéphalie aigüe).

j. Classifications

Volume tumoral

La classification de Koos est la plus utilisée. Le stade 1 correspond à une tumeur strictement

intracanalaire ; le stade 2 s’applique aux lésions dont le plus grand diamètre extra-canalaire

est inférieur à 2 cm ; le stade 3 correspond aux tumeurs sans compression associée du tronc

cérébral dont le plus grand diamètre dans l’angle pontocérébelleux dépasse 2 cm; enfin le

stade 4 concerne tout schwannome comprimant le tronc cérébral indépendamment de la

taille de la lésion. Kanzaki et al. ont établi une classification différente dont l’usage est

recommandé [6] et qui tient compte du plus grand diamètre extra-méatal.

Audition

La classification de l’American Academy of Otolaryngology – Head and Neck Surgery (AAO-

HNS) et la classification de Sanna modifiée [6] ont supplanté celle de Gardner-Robertson car

elles prennent mieux en compte le retentissement de la surdité sur l’intelligibilité.

D’après la classification de l’AAO-HNS, l’audition est considérée comme utile si elle répond à

la règle du 50-50, c’est-à-dire une perte auditive moyenne inférieure à 50 dB et un score de

discrimination supérieur à 50%. Une audition de classe A ou B correspond donc à une

audition utile (figure 2).

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Figure 2 : Représentation des 4 grades auditifs d’après l’AAO-HNS

k. Options thérapeutiques

Trois attitudes thérapeutiques sont possibles après le diagnostic d’un schwannome

vestibulaire : la surveillance, la chirurgie et l’irradiation.

i. La surveillance

La surveillance est indiquée pour les schwannomes de petite taille (stades 1 et 2 de Koos)

asymptomatiques ou pauci-symptomatiques, sans compression du tronc cérébral. Cette

attitude sera privilégiée en cas d’audition normale ou peu altérée (classe A). Les modalités

de la surveillance comprennent la réalisation d’une seconde IRM six mois après celle ayant

permis le diagnostic. Le suivi est ensuite annuel et comporte un examen clinique, une

audiométrie, des PEA et une IRM. Le but de la surveillance est de détecter une évolutivité

symptomatique et/ou une croissance tumorale.

Un traitement actif sera entrepris pour les lésions volumineuses (stades 3 et 4 de Koos). Un

traitement est également indiqué pour les lésions plus petites lorsqu’elles engendrent une

baisse de l’audition significative (classe B, C et D de l’AAO-HNS) ou des troubles de

l’équilibre, voire des vertiges. Les objectifs sont alors de préserver l’audition en fonction de

l’extension intracanalaire, de préserver la fonction faciale et de permettre une

compensation centrale du déficit vestibulaire. Deux stratégies sont possibles : l’exérèse par

micro-chirurgie et la radiochirurgie stéréotaxique.

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ii. La chirurgie

Différentes voies d’abord existent. Sont distinguées les voies rétro-sigmoïde, sus-pétreuse

et rétro-labyrinthique qui permettent de tenter une préservation auditive, a contrario des

voies trans-labyrinthique élargie et trans-otique qui sacrifient l’audition résiduelle en raison

de l’ouverture labyrinthique.

Abords permettant une tentative de préservation de l’audition

o Voie rétro-sigmoïde (VRS)

La VRS est adaptée à l’exérèse des SV de stades 2 et 3 de Koos sans extension importante

dans le méat acoustique interne (MAI). La vidange de la grande citerne permet d’accéder

rapidement à l’APC grâce à l’affaissement du cervelet qu’elle provoque (figure 3). Elle

autorise l’accès au MAI si nécessaire par le fraisage de la berge postérieure du porus.

Cependant elle ne permet pas de réaliser une exérèse satisfaisante en cas d’atteinte du

fundus car le fraisage du conduit est limité par le canal semi-circulaire postérieur.

Figure 3 : VRS droite

Craniotomie, puis exposition de la lésion après ouverture de la dure‐mère

D’après Glasscock, M.E., 3rd and G.E. Shambaugh, Surgery of the Ear. Fourth ed, ed.

Saunders. 1990.

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o Voie sus-pétreuse (VSP)

Ou voie de la fosse cérébrale moyenne (figure 4), c’est la voie de prédilection pour l’exérèse

d’une lésion intracanalaire avec une extension minime vers l’APC. Ses inconvénients sont la

nécessité de rétraction du lobe temporal et un accès limité à l’APC.

Figure 4 : VSP droite

1 : enclume, 2 : VII2, 3 : CSC sup, 4 : CSC post, 5 : tumeur, 6 : VII1, 7 : grand nerf pétreux,

8 : artère méningée moyenne, 9 : Bill’s bar, 10 : ganglion géniculé

d’après EMC, Technique Chirurgicales, Tête et Cou, 2007 Darrouzet et coll.

o Voie rétro-labyrinthique (VRL)

Cet abord est possible pour un SV sans extension au-delà du 1/3 moyen du MAI (figure 5). Si

elle ne nécessite que peu de rétraction du cervelet, elle ne permet qu’une exposition limitée.

Figure 5 : VRL droite

1 : schwannome, 2 : nerf facial, 3 : nerf trijumeau, 4 : nerf cochléo-vestibulaire

d’après EMC, Technique Chirurgicales, Tête et Cou, 2007 Darrouzet et coll.

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Abords sacrifiant l’audition

o Voie trans-labyrinthique (VTL)

C’est la technique de choix pour les lésions volumineuses (stades 3 et 4 de Koos) avec une

audition non fonctionnelle. Il s’agit de la voie la plus directe pour exposer une lésion de l’APC

provenant du méat acoustique interne car elle permet d’exposer la tumeur avant le cervelet

(figure 6). Elle ne nécessite aucun écartement direct du cervelet. Le fraisage en arrière du

sinus sigmoïde permet l’abaissement de ce dernier et donne un jour plus important facilitant

l’accès aux tumeurs impactées dans le tronc cérébral. Le temps d’exposition de la tumeur est

plus élevé que dans les voies rétro-sigmoïdes.

Figure 6 : VTL droite

Exposition au cours d’une voie trans-labyrinthique

Fraisage des canaux semi‐circulaires, puis ouverture du méat acoustique interne

d’après Glasscock, M.E., 3rd and G.E. Shambaugh, Surgery of the Ear. Fourth ed, ed.

Saunders. 1990.

o Voie trans-otique (VTO)

Elle est adaptée à l’exérèse des SV volumineux étendus vers l’apex ou le clivus ou aux

tumeurs intra-cochléaires. Elle permet une exposition large du compartiment

infralabyrinthique sous le méat acoustique interne (figure 7).

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Figure 7 : VTO droite

D’après Sanna M. « The temporal bone : a manual for dissection and surgical approaches »

Transotic approach (7:98-105).

iii. L’irradiation

La radiochirurgie stéréotaxique a pour but de bloquer la croissance tumorale et de stabiliser

la lésion. Il est supposé que la radiochirurgie stéréotaxique a un effet direct sur les cellules

du SV mais que le contrôle tumoral obtenu est surtout indirect par les lésions des cellules

endothéliales des vaisseaux nourriciers de la tumeur [7, 8]. L’irradiation tumorale est

réalisée selon plusieurs techniques :

Le principe du « gamma knife » est d’administrer une dose unique. Il utilise la

convergence de multiples faisceaux de rayonnements ionisants en un foyer unique

coïncidant avec la cible. La source d’énergie est du cobalt 60 radioactif, répartie en

201 sources permettant d’obtenir autant de faisceaux. Le paramètre important est la

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dose marginale délivrée en périphérie tumorale (environ de 10‐14 Gy). L’irradiation

provoque une nécrose du centre de la tumeur. La périphérie de la tumeur s’atrophie

avec une fibrose secondaire. L’utilisation de technique de tirs multi‐isocentriques

permet d’épouser les contours de lésions non circulaires et de diminuer l’irradiation

des tissus sains avoisinants. Le nombre d’isocentres varie selon la forme et taille de la

tumeur. La précision de l’irradiation est assurée par la contention du patient dans un

cadre de stéréotaxie de Leksell.

Le « cyber knife » est un dispositif couplé à un système d’imagerie afin de permettre

la reconstruction d’un cadre virtuel de stéréotaxie et un suivi des mouvements du

patient en temps réel. Il permet de s’affranchir des contraintes inhérentes au cadre

de stéréotaxie standard et de diminuer la dose délivrée aux tissus sains environnants.

De manière similaire au « gamma knife », il est possible d’utiliser des accélérateurs

linéaires d’électrons pour délivrer l’énergie à la tumeur (LINAC en anglais pour linear

accelerator) [9].

La radiothérapie fractionnée conformationnelle est une forme de radiothérapie

externe en condition stéréotaxique, par l’utilisation de collimateurs multi‐lames. La

dose est délivrée en plusieurs séances de 1.8 Gy, 5 jours par semaine pour atteindre

50 Gy environ. La précision est assurée par un repérage pré‐thérapeutique et la

réalisation de masque de contention.

La radiochirurgie par gamma knife permet d’obtenir un contrôle de la croissance tumorale

dans 94% des cas, une préservation de l’audition utile dans 57 à 70% des cas et une

préservation de la fonction faciale dans 89% des cas [10]. Les résultats fonctionnels

progressent parallèlement à la diminution des doses marginales administrées [11]. Elle peut

être proposée à des patients présentant une contre-indication à une anesthésie générale.

Elle présente néanmoins des inconvénients : Il existe un risque faible à distance d’effet

secondaire sur le tronc cérébral et les autres nerfs crâniens (en particulier le nerf trijumeau)

[12]. Il existe un risque d’échappement tumoral (croissance documentée à l’imagerie) dans

5‐10% des cas [12, 13] et les résultats fonctionnels de l’exérèse chirurgicale des SV irradiés

sont moins bons [14]. L’adhérence des lésions irradiées est plus importante et les résultats

sur la préservation de la fonction faciale moins bons (50% de fonction faciale V‐VI chez les

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patients irradiés contre 18% pour les patients non irradiés) [14]. Il a été reporté au moins 3

cas de transformation maligne des SV en glioblastome [15, 16] et le risque de carcinogénèse

d’un SV irradié est estimé à 1 sur 1000. Enfin, la prise en charge par radiochirurgie nécessite

une surveillance par IRM à long terme [17].

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II. NEUROFIBROMATOSE DE TYPE 2

a. Généralités

La neurofibromatose de type 2 (NF2) est un syndrome de prédisposition tumorale

héréditaire. Elle est caractérisée par le développement de SV bilatéraux et/ou d’autres

tumeurs bénignes, comme des schwannomes d’autres nerfs crâniens et périphériques, des

méningiomes, des épendymomes et plus rarement des astrocytomes, localisées aussi bien

en intracrânien qu’au niveau rachidien, ainsi que de manifestations cutanées et oculaires.

Il s’agit d’un syndrome de prédisposition tumorale, causé par la mutation du gène NF2 [18],

gène suppresseur de tumeur, situé sur le bras long du chromosome 22 (22q12).

L’incidence de la NF2 est selon les auteurs d’1 cas pour 25 000 [19] à 1 cas pour 87 000

naissances [20]. La prévalence est estimée à 1 sur 60 000 habitants [21]. La prévalence de la

NF2 n’est pas influencée par le facteur ethnique.

b. Diagnostic

Les critères diagnostiques, établis par le consensus du NIH en 1988 ont été modifiés [22] afin

d’améliorer la sensibilité sans affecter la spécificité [23].La NF2 est diagnostiquée chez un

individu qui présente une des quatre associations lésionnelles suivantes :

1. Schwannomes vestibulaires bilatéraux

OU

2. Un parent au premier degré avec la NF2 et

a. Un schwannome vestibulaire unilatéral

OU

b. Deux lésions parmi : méningiome, schwannome, gliome, neurofibrome,

opacités cristalliniennes sous-capsulaires postérieures

3. Schwannome vestibulaire unilatéral et deux lésions parmi : méningiome,

schwannome, gliome, neurofibrome, opacités cristalliniennes sous-capsulaires

postérieures

4. Des méningiomes multiples ET

a. Un schwannome vestibulaire unilatéral

OU

b. deux lésions parmi : schwannome, gliome, neurofibrome, opacités

cristalliniennes sous-capsulaires postérieures

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Le diagnostic repose sur un trépied associant la clinique, l’imagerie et la biologie

moléculaire.

Les signes cliniques sont en rapport avec la localisation des lésions de la NF2.

Les SV se manifestent par une hypoacousie, des acouphènes et des troubles de l’équilibre.

Les lésions volumineuses peuvent être responsables d’un syndrome cérébelleux cinétique,

d’un tableau d’hypertension intracrânienne par hydrocéphalie. La surdité est en générale

progressive, bien qu’une surdité brusque puisse être révélatrice. Une paralysie faciale ≥

grade 4 de House et Brackmann est rare, même pour les tumeurs volumineuses. En

moyenne, le taux de croissance des SV chez les sujets NF2 est de 1,9 mm/an [24].

Les autres schwannomes touchent préférentiellement le nerf trijumeau, provoquant une

hypoesthésie du territoire correspondant, et les racines de la queue de cheval, entraînant

des troubles sphinctériens. Les schwannomes des nerfs périphériques sont révélés par des

syndromes douloureux ou des syndromes compressifs.

Les méningiomes peuvent être asymptomatiques ou se manifester par une hypertension

intracrânienne, un signe de localisation ou une crise comitiale.

Les épendymomes de la NF2 sont de bas grade et souvent asymptomatiques [2]. Leur

expression clinique dépend de leur localisation, le plus souvent au niveau du tronc cérébral

et de la moelle cervicale haute.

Des neuropathies non liées à une compression tumorale sont décrites. Une

mononeuropathie survenant dans l'enfance [25] peut être un mode de révélation de la

maladie : une paralysie faciale ne récupérant que partiellement, un strabisme (par atteinte

de la troisième paire crânienne), ou une parésie du pied ou de la main. Une polyneuropathie

progressive survenant à l'âge adulte est également possible [26].

La lésion oculaire la plus fréquente est une cataracte postérieure, visible à l’examen à la

lampe à fente sous la forme d’opacités sous capsulaires postérieures [27]. Elles évoluent

rarement vers une cataracte symptomatique. L’opacification cristallinienne peut survenir

avant l'apparition des symptômes de SV et peut être observée chez les enfants [28].Une

baisse d’acuité visuelle, voire une cécité, peuvent être dues à des hamartomes rétiniens, des

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18

gliomes du disque optique, des membranes épirétiniennes ou des méningiomes de la gaine

des nerfs optiques.

Les manifestations cutanées sont représentées par les tâches café au lait (en nombre

inférieur à 6 en général) et les tumeurs cutanées, qui sont en général des schwannomes ou

des neurofibromes de nerfs périphériques.

Les symptômes inauguraux de la NF2 sont variés. Evans a étudié les symptômes ayant

conduit au diagnostic chez 120 personnes atteintes de NF2 [29]. Exprimés en pourcentage

d’individus atteints, les symptômes inauguraux sont dans cette série par ordre de

fréquence :

o Hypoacousie unilatérale 35%

o Parésie localisée 12%

o Acouphènes 10%

o Hypoacousie bilatérale 9%

o Troubles de l’équilibre 8%

o Crise comitiale 8%

o Hypoesthésie localisée : 6%

o Cécité : 1%

Dans cette série, 11% des sujets étaient asymptomatiques et le diagnostic a été réalisé chez

eux lors du dépistage par conseil génétique.

Le diagnostic radiologique repose sur la réalisation d’une IRM cérébrale et médullaire

avec injection de gadolinium.

L’IRM permet d’établir une cartographie des lésions tumorales. Les caractéristiques du signal

et du rehaussement permettent de déterminer la nature de la tumeur. L’IRM initiale sert de

référence pour le suivi évolutif des lésions par comparaison de leur taille lors des examens

successifs. Les mesures volumétriques tumorales permettent de mieux préciser l’évolution

[30]. L’IRM doit concerner le crâne et le rachis et comporter des acquisitions 3D avant puis

après injection de gadolinium avec des séquences pondérées en T1, T2 et suppression de

graisse en cas de chirurgie préalable avec comblement graisseux du site opératoire. La

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19

comparaison des différents examens doit se faire entre la dernière IRM et la plus ancienne

disponible afin de ne pas négliger une faible croissance lésionnelle.

Le diagnostic génétique est fait par biologie moléculaire à partir de l’ADN

leucocytaire. Il est positif lorsqu’une mutation du gène NF2, situé sur le bras long du

chromosome 22 (22q12), est mise en évidence.

La protéine codée par le gène NF2 a été nommée "merlin" [31] (pour moezin-ezrine-

radixine-like protein) en raison de la forte homologie avec la famille des protéines du

cytosquelette dites de bande 4.1. Sinon, le nom de « schwannomin » a été proposé en raison

de son rôle dans l’inhibition de la formation schwannome [32]. Les autres protéines de la

famille 4.1 sont la moezine, l’ezrine et la radixine. Ces 3 protéines et la merlin présentent

une séquence homologue de 270 acides aminés à l’extrémité N-terminale. Elles sont toutes

impliquées dans l’adhésion intercellulaire et le transport vésiculaire intercellulaire.

Deux isoformes protéiques issues du gène NF2 existent. La première isoforme est une

protéine de 595 acides aminés issue des exons 1 à 15 et de l’exon 17. La seconde isoforme

provient d’un épissage alternatif avec présence de l’exon 16 à l’extrémité C-terminale.

Les tumeurs qui surviennent chez les patients NF2 sont dues à l’inactivation biallélique du

gène NF2 dans les cellules de Schwann pour les schwannomes et dans les cellules

arachnoïdiennes pour les méningiomes. Cette inactivation biallélique provoque la perte de la

fonction suppressive de tumeur du gène NF2. Ceci provoque un dérèglement du contact et

de l’adhésion intercellulaire ainsi qu’un défaut de l’inhibition de la prolifération cellulaire.

Le taux de détection des mutations s'approche de 72% en cas simplex et dépasse 92% pour

les cas familiaux [33, 34, 35, 36]. Environ 50% des patients NF2 ont un parent atteint, et 50%

présentent une mutation de novo [19]. Toutefois, 25% à 30% des cas simplex (c.-à-d. seule

occurrence dans la famille) sont des cas de mosaïque somatique pour la mutation NF2 [37]

[38]. Dans les cas de mosaïcisme, lorsque la mutation n’est pas retrouvée au niveau de l’ADN

leucocytaire, le test de génétique moléculaire doit concerner du matériel tumoral [39].

La pénétrance clinique de la mutation est élevée : 90% des sujets porteurs de la mutation

présentent des symptômes avant l’âge de 45 ans.

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20

Différents types de mutations existent. Les délétions et les mutations faux-sens entrainent

des phénotypes atténués, alors que les mutations non-sens provoquent des expressions

phénotypiques plus sévères. La variabilité phénotypique intrafamiliale est beaucoup plus

faible que la variabilité interfamiliale, ce qui suggère un fort effet du génotype sous-jacent

sur le phénotype qui en résulte [40].

Deux grands phénotypes sont distingués [29]. La forme sévère de la NF2 correspond au

syndrome de Wishart. Il est caractérisé par un âge précoce d’apparition de la maladie, une

évolution rapide, des signes oculaires précoces et la multiplicité des tumeurs, dont les

premières ne sont le plus souvent pas des SV. A l’inverse, le syndrome de Gardner

correspond à un phénotype modéré de la NF2. L’âge de survenue est plus tardif et les SV

bilatéraux souvent les seules tumeurs.

c. Particularités des schwannomes vestibulaires dans la NF2

La bilatéralité du SV est le signe pathognomonique de la NF2. Mais comme énoncé dans les

critères diagnostiques, un patient peut être atteint de NF2 sans présenter de SV, uni- ou

bilatéral. En fonction des séries 8 à 15 % des patients NF2 n’ont pas de SV uni- ou bilatéral

[29, 41, 42]. La majorité des sujets développera cependant des SV bilatéraux avant l'âge de

30 ans.

Les SV sont plus volontiers polylobés et ces tumeurs sont plus souvent multifocales [43].

Cette multifocalité tumorale associée à un volume tumoral souvent important au diagnostic

[44] rendent la prise en charge des SV de la NF2 plus délicate que celle des SV sporadiques.

L’analyse histo-pathologique des SV de la NF2 met en évidence un caractère plus invasif et

un degré de division cellulaire plus élevé que pour les SV sporadiques. De plus des tests

immunohistochimiques révèlent des taux d’antigène Ki 67 plus élevés (22%) dans les SV liés

à la NF2 par rapport aux SV sporadiques [45]. Le taux d’antigène Ki 67 étant corrélé au degré

de prolifération des tumeurs cérébrales, ce résultat montre le caractère évolutif plus

important des SV rencontrés dans la NF2.

Linthicum et Brackmann ont rapporté qu’en comparaison avec les SV sporadiques, où les

nerfs voisins sont en général repoussés à la périphérie de la tumeur, les SV associés à la NF2

sont plus souvent adhérents aux structures neuro-vasculaires avoisinantes [46].

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21

III. SCHWANNOME VESTIBULAIRE SUR OREILLE UNIQUE

CHEZ UN PATIENT NF2 : OPTIONS THERAPEUTIQUES

CLASSIQUES

a. Surveillance

La prise en charge des patients NF2 doit être entreprise au sein d’une équipe oto-

neurochirugicale spécialisée ce qui diminue la morbidité et la mortalité [2, 47]. Le suivi

clinique et paraclinique est au minimum annuel afin de détecter une évolution des tumeurs

existantes ou l’apparition d’une nouvelle lésion. L’anamnèse et l’examen clinique

(neurologique et cutané) recherchent une modification symptomatique. L’IRM cérébrale et

rachidienne permet le suivi évolutif des tumeurs par comparaison de leur taille sur les

examens successifs. L’examen ophtalmologique comprend le fond d’œil, un examen à la

lampe à fente, et la mesure de l’acuité visuelle.

Chez un patient NF2, une cophose unilatérale peut survenir dans l’évolution naturelle de la

maladie ou être consécutive à un traitement chirurgical ou radiothérapique. Concernant la

prise en charge spécifique de l’audition, un bilan audio-vestibulaire qui doit être réalisé selon

un rythme annuel habituellement, sera effectué plus fréquemment afin de diagnostiquer

une altération précocement. On peut recommander une audiométrie tonale et vocale, des

PEA et un VNG tous les 6 mois. En dehors des consignes d’usage chez un patient avec oreille

unique (protection anti-bruit, prévention de la iatrogénicité vis-à-vis des médicaments

ototoxiques), une attention particulière sera portée à toute modification de la fonction

auditive ce qui devra être expliqué au patient. L’éducation du patient devra l’amener à

consulter rapidement devant une baisse d’acuité auditive. Une prise en charge

orthophonique est conseillée afin d’acquérir la lecture labiale, utile chez le mono-entendant

et essentielle en cas de cophose bilatérale et d’implantation cochléaire ou du tronc cérébral.

L’abstention thérapeutique est de rigueur chez un patient dont l’audition et le volume

tumoral sont stables. Les patients présentant une audition de classe B (AAO-HNS) peuvent

bénéficier d’un appareillage auditif prothétique. Une prothèse à ancrage osseux peut être

implantée du côté cophotique pour rétablir une pseudo-stéréophonie.

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22

La modification d’un des paramètres de la surveillance remet en question l’abstention

thérapeutique et doit faire envisager un traitement afin de conserver une audition utile le

plus longtemps possible. La dégradation de la fonction auditive est mise en évidence par une

augmentation de la perte tonale moyenne, une perte d’intelligibilité en audiométrie vocale

et l’altération des PEA (allongement des latences, désynchronisation).

L’étude de l’histoire naturelle des schwannomes vestibulaires liés à la NF2 montre une

croissance de plus de 5 mm de 13% d’entre eux sur une période 5 ans [24]. Le suivi d’une

autre cohorte de patients NF2 met en évidence une augmentation de la taille moyenne des

SV et une dégradation significative de l’audition sur une période de 1 an [48]. Chez un même

sujet, l’évolution du plus gros schwannome vestibulaire n’est pas corrélée à l’évolution du

schwannome vestibulaire controlatéral. Par ailleurs l’évolution tumorale d’un SV n’est pas

corrélée à l’évolution de l’audition homolatérale. Ainsi l’évolution d’un des SV ne permet pas

de prédire l’évolution tumorale et auditive controlatérale.

b. Traitement chirurgical

i. Exérèse

Chez un patient NF2 avec cophose unilatérale, qui présente une dégradation de l’audition de

son oreille unique, une exérèse de la lésion est envisageable avec une voie d’abord

respectant le labyrinthe pour tenter une préservation auditive. Cependant les voies rétro-

sigmoïde et sus-pétreuse ne permettent pas d’atteindre cet objectif systématiquement. En

effet, l’audition peut être perdue en raison de l’ouverture accidentelle d’un canal semi-

circulaire lors de la voie d’abord, de la section du nerf cochléaire au cours de l’exérèse

tumorale ou en raison d’une ischémie par section, coagulation ou vasospasme [49] de

l’artère auditive interne qui assure la vascularisation du nerf cochléaire et du labyrinthe

(vascularisation de type terminale à ce niveau). Au total la conservation d’une audition utile

par ces voies d’abord est classiquement atteinte dans environ 50% des cas de SV

sporadiques. Cette proportion est extrêmement variable (de 8 à 91 %) en fonction des

équipes (tableau 1). Par ailleurs, l’envahissement du MAI et le volume tumoral peuvent

indiquer une voie d’abord sacrifiant l’audition, le plus souvent une voie trans-labyrinthique.

En cas de cophose, une réhabilitation de l’audition est possible avec un implant cochléaire si

le nerf cochléaire est préservé ou un implant auditif du tronc cérébral dans le cas contraire.

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23

Etude Nombre de

SV Taille moyenne

ou stade Voie

d'abord Audition utile

préservée Classification

Slattery, 1997 [50] 143 12 mm SP 59% AAO-HNS

Moffat, 1999 [51] 50 24 mm RS 8% AAO-HNS

Kanzaki, 1998 [52] 74 6,9 mm RS ou SP 31% AAO-HNS

Irving, 1998 [53] 50

< 20 mm RS 14% AAO-HNS

48 SP 52% AAO-HNS

Holsinger, 2000 [54] 47 15 mm RS 33%

AAO-HNS 9 mm SP 69%

Moriyama, 2002 [55] 30 14,2 mm RS ou SP 70% AAO-HNS

Bozorg Grayeli, 2002 [3]

37 < 20 mm RS 43%

AAO-HNS 34

< 5 mm dans l'APC

SP 44%

Chee, 2003 [56] 126 < 20 mm RS 34% AAO-HNS

Betchen, 2005 [57] 142 15,3 mm RS 27% GR

Mohr, 2005 [58]

128 tous stades

RS

24%

GR 77 < 16 mm 39%

51 > 16 mm 2%

Arts, 2006 [59] 73 8,9 mm SP 73% AAO-HNS

Coca, 2007 [60] 11 < 15 mm RS 55% GR

Martin, 2008 [61] 30 16 mm RS 17% AAO-HNS

Strauss, 2008 [62] 14 27,6 mm RS 29% GR

Yang, 2008 [63] 99 < 20 mm RS 36% AAO-HNS

Wanibuchi, 2009 [64] 35 > 20 mm RS 63% Sanna-

Fukushima

Sasaki, 2009 [65]

112 tous stades

RS

44%

GR

11 < 10 mm 91%

42 10 - 19 mm 57%

56 20 - 40 mm 23%

3 > 40 mm 67%

Tringali, 2010 [5] 213 < 20 mm RS 41% AAO-HNS

Phillips, 2010 [66] 40 < 10 mm RS ou SP 58% AAO-HNS

Hilton 2011 [67] 78 < 20 mm SP 65% AAO-HNS

Kutz, 2012 [68]

38 tous stades

SP

63%

AAO-HNS 30 < 10 mm 73%

8 > 10 mm 25%

Rabelo de Freitas, 2012 [69]

90 /

SP 19% Sanna-Fukushima 86 RS 11%

Vincent, 2012 [70] 77 9 mm SP 47% AAO-HNS

Tableau 1 : Préservation d’une audition utile après exérèse d’un schwannome vestibulaire

en fonction de la taille de la tumeur et de la voie d’abord. Audition utile = classes A et B de

l’AAO-HNS, grades I et II de Gardner-Robertson et classes A et B de Sanna-Fukushima (RS :

voie rétro-sigmoïde ; SP : voie sus-pétreuse)

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24

Les facteurs pronostiques de conservation d’une audition utile sont déterminés par trois

moyens : l’imagerie pré-opératoire (taille de la tumeur, invasion du MAI), les tests auditifs

pré-opératoires (PEA, audiométrie) et les constatations per-opératoires.

La taille de la tumeur

D’après Arts et al., les chances de préservation auditive sont significatives pour l’exérèse par

VSP des tumeurs ≤ 8 mm dans le MAI [59]. Pour Coca et al., l’exérèse par VRS d’une lésion ≤

15 mm dans l’APC permet de conserver une audition utile dans près de 55% des cas alors

que dans leur série, aucune préservation auditive n’a pu être obtenue au-delà de cette taille

[60]. Holsinger et al. ont préservé une audition utile dans 69% des tumeurs de diamètre

moyen 9 mm contre seulement 33% pour les tumeurs dont le diamètre moyen était de 15

mm [54]. Enfin Kutz et al. estiment que le seuil de 10 mm dans le MAI est un facteur

pronostique de conservation d’une audition utile [68]. Dans leur étude, l’exérèse par VSP a

permis de maintenir une audition utile chez 73,3% des sujets avec une lésion ≤ 10 mm,

contre seulement 25% pour les tumeurs > 10 mm.

Le degré d’invasion du méat acoustique interne

Pour Mohr et al., le caractère partiel ou complet de l’envahissement du MAI est un facteur

pronostic significatif [58]. Les chances de préservation auditive pour les tumeurs dont le

diamètre maximal dans l’APC n’excède pas 15 mm sont deux fois plus importantes si le méat

acoustique interne est envahi à moins de 90%. Tringali et coll. ont mis en évidence que les

chances de préservation d’une audition utile sont inversement proportionnelles à

l’envahissement du MAI [5]. Une tumeur occupant moins de 75% du MAI est un facteur

prédictif de conservation d’une audition utile. Plus particulièrement, l’invasion de la fossette

cochléaire est un critère essentiel à déterminer sur l’imagerie pré-opératoire car les chances

de préservation auditive sont alors bien meilleures [70].

La normalité des PEA pré-opératoires

L’absence d’augmentation des latences et / ou l’absence de désynchronisation des ondes

sont des facteurs pronostiques de préservation d’une audition utile [51].

La qualité de l’audition pré-opératoire

Des seuils supérieurs à 50 dB sur les fréquences aiguës (notamment 3000 Hz) en audiométrie

tonale sont associés à une meilleure préservation auditive post-opératoire [63]. Un réflexe

stapédien présent est également de bon pronostic [71].

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25

L’adhérence tumorale au nerf cochléaire

Le caractère adhérent de la tumeur est évalué pendant l’intervention. Une lésion adhérente

rend la dissection plus difficile en l’absence de plan de clivage. Cette adhérence est un

facteur de mauvais pronostic en regard de la conservation d’une audition utile [55].

L’origine tumorale

Le développement du schwannome aux dépens du nerf vestibulaire supérieur est associé à

un meilleur taux de préservation d’audition utile [62, 72]. A l’inverse, si la tumeur provient

du nerf vestibulaire inférieur, les chances de conservation d’une audition utile sont

moindres. Ceci est expliqué par la proximité anatomique des nerfs cochléaire et vestibulaire

inférieur dans le méat acoustique interne.

La présence d’une onde V sur les PEA per-opératoires

D’après Phillips et al., la détection per-opératoire d’une onde V à la fin de l’exérèse tumorale

grâce au monitorage du nerf cochléaire est associée à la préservation d’une audition utile

chez 77,8% des patients [66]. En revanche, l’absence d’onde V n’exclut pas la possibilité

d’une préservation qui est obtenue chez 40,9% des sujets.

Les facteurs pronostiques identifiés dans la littérature concernant la préservation d’une

audition utile après exérèse chirurgicale d’un schwannome vestibulaire solitaire sont

résumés dans le tableau 2.

Facteurs pronostiques de préservation d’une audition utile

Pré-opératoire

Imagerie

Taille < 15 mm dans l'APC pour les VRS

< 10 mm dans le MAI pour les VSP

Invasion MAI comblement < 75% du MAI

fossette cochléaire libre

Bilan auditif

PEA ondes présentes

latences et intervalles normaux

Audiométrie fréquences aiguës préservées

réflexe stapédien présent

Per-opératoire

Caractéristiques tumorales

Adhérence plan de clivage net

avec le nerf cochléaire

Origine SV développé sur le

nerf vestibulaire supérieur

PEA Onde V présente en fin d'intervention

Tableau 2 : Facteurs pronostiques de la préservation de l’audition après exérèse chirurgicale

d’un schwannome vestibulaire sporadique (APC : Angle ponto-cérébelleux ; MAI : méat

acoustique interne ; VRS : voie rétro-sigmoïde ; VSP : voie sus-pétreuse ; PEA : potentiels

évoqués auditifs)

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26

Par ailleurs les résultats de la préservation auditive ont été étudiés à long terme. Chez les

sujets pour lesquels une audition utile a pu être préservée en post-opératoire immédiat,

certains auteurs constatent une diminution de l’audition plus rapide sur l’oreille opérée par

rapport à l’oreille controlatérale [56]. Chee et al. n’identifient pas de facteur prédictif de

cette détérioration tardive, mais retrouvent des résultats concordants dans d’autres séries :

17,6% à 56% des patients chez qui une audition utile a pu être maintenue présentent une

détérioration significativement plus importante du côté opéré dans les 10 ans qui suivent

l’intervention [56]. Une série plus importante met en évidence des résultats contradictoires.

Friedmann et al. retrouvent une évolution similaire de l’audition des 2 oreilles en

audiométrie tonale [73]. 70% des sujets avec une audition utile en post-opératoire immédiat

conserve une audition utile en post-opératoire tardif (> 5 ans). Le maintien à long terme de

l’audition utile obtenue en post-opératoire immédiat ne semble pas influencé par la taille de

la tumeur réséquée [57]. En revanche la dégradation de l’audition doit faire rechercher une

récidive tumorale [67].

Les études concernant la préservation d’une audition utile après exérèse de schwannomes

vestibulaires chez des patients NF2 sont rares dans la littérature. Les résultats publiés sont

résumés dans le tableau 3.

Etude Nombre

de SV Taille moyenne

ou stade

Age moyen au

diagnostic

Voie d'abord

Audition utile

préservée Classification

Moffat, 2003 [74]

4 22 mm 32,5 ans RS 0% AAO-HNS

Slattery, 2007 [75]

47 11 mm 12 ans SP 55% AAO-HNS

Samii, 1997 [44]

81 Tous stades

27,5 ans RS ou SP

36%

AAO-HNS 30 < 3 cm 57%

51 > 3 cm 24%

Friedman, 2011 [76]

50 10 mm 21,6 ans SP 50% AAO-HNS

Tableau 3 : Proportion de préservation d’une audition utile après exérèse chirurgicale d’un

SV chez des sujets NF2 (SV : schwannome vestibulaire ; RS : rétro-sigmoïde ; SP : sus-

pétreuse ; AAO-HNS = classification de l’audition selon les recommandations de l’American

Association of Otolaryngology and Head and Neck Surgery)

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27

Slattery et al. ont étudié les taux de préservation d’une audition utile dans une population

pédiatrique de sujets NF2 [75]. 35 patients ont été opérés par voie sus-pétreuse, dont 12 de

manière bilatérale. 55% des sujets ont conservé une audition utile, et 78% d’entre eux

maintenaient ce résultat pendant 3 ans. Les facteurs pronostiques impliqués dans la

préservation auditive étaient : un âge jeune, une audition pré-opératoire de classe A (AAO-

HNS), des antécédents familiaux de NF2 et un faible nombre d’interventions préalables pour

d’autres tumeurs. A l’inverse, étaient associées avec une perte d’audition utile les difficultés

chirurgicales rencontrées en raison de l’adhérence tumorale au nerf cochléaire et de la

présence d’autres tumeurs dans l’APC. Slattery et al. recommandent la réalisation d’une IRM

des APC et des MAI un mois avant l’intervention afin de déterminer précisément les

caractéristiques du SV et les lésions associées éventuelles.

Moffat et al. insistent sur l’importance de la précocité du diagnostic de NF2 ainsi que celui

du ou des schwannome(s) vestibulaire(s) [74]. Devant des SV bilatéraux, ils préconisent

l’exérèse première du côté dont l’audition est la moins bonne. Dans leur série, aucune

préservation de l’audition utile n’a été possible par micro-chirurgie. Les facteurs

pronostiques péjoratifs identifiés sont le caractère polylobé de la tumeur et l’infiltration

tumorale du nerf cochléaire.

Afin d’améliorer les chances de préservation auditive chez les patients NF2, Samii et al.

recommandent en cas d’oreille unique de ne pratiquer qu’une exérèse subtotale [77].

Friedman et al. obtiennent 50% de préservation d’audition utile (AAO-HNS) en pratiquant

l’exérèse précoce de petites lésions par voie sus-pétreuse [76]. 94,3% des patients de leur

cohorte conservent par ailleurs une bonne fonction faciale post-opératoire (grade I et II de la

classification de House & Brackmann).

Odat et al. préconisent une intervention précoce chez les patients NF2, la surveillance

diminuant dans leur expérience les possibilités de préservation d’une audition utile [78].

Au total, les facteurs pronostiques spécifiques concernant la préservation auditive après

exérèse chirurgicale d’un SV chez un sujet NF2 sont résumés dans le tableau 4.

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28

Facteurs pronostiques de préservation d’une audition utile

Favorables Péjoratifs

âge jeune au diagnostic et lors de l'intervention [75, 78]

adhérence et infiltration de la tumeur [74, 75]

antécédents familiaux de NF2 [75]

faible nombre d'interventions préalables pour d'autres tumeurs liées à la NF2 [75]

caractère polylobé du SV [74] audition pré-opératoire classe A de l’AAO-HNS

[75]

exérèse subtotale si oreille unique [77]

autres tumeurs dans l'APC [75]

voie sus-pétreuse pour lésions intracanalaires [76]

Tableau 4 : Facteurs pronostiques de la préservation d’une audition utile après exérèse

chirurgicale d’un SV dans le cadre de la NF2

ii. Réhabilitation auditive : l’implantation

Quelle que soit le type de prise en charge, les patients atteints de NF2 ont un risque

d’évolution vers une surdité profonde, voire une cophose, bilatérale. La stratégie globale de

la prise en charge auditive a pour but de conserver la qualité de vie et de l’audition le plus

longtemps possible. Compte tenu du caractère bilatéral des schwannomes vestibulaires et

de la croissance tumorale spontanée avec dégradation de l’audition, la réhabilitation

auditive doit être envisagée d’emblée dès la prise en charge du premier SV. En cas de surdité

moyenne à sévère, un appareillage auditif prothétique peut être proposé, mais les résultats

sont souvent modestes en raison du caractère rétrocochléaire de l’hypoacousie. En cas de

surdité totale profonde et de conservation anatomique du nerf cochléaire, l’implantation

cochléaire doit être mise en avant par rapport à l’implant du tronc cérébral en raison de ses

meilleurs résultats [79, 80]. Si l’implantation cochléaire est impossible, l’implant du tronc

cérébral reste la solution la plus utilisée. Il est alors préférable de réaliser la pose de

l’implant du tronc cérébral lors de l’exérèse de la première tumeur [79].

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1. Implant cochléaire

La revue de la littérature la plus récente concernant l’implantation cochléaire de sujets NF2

date de juillet 2012 [81]. Carlson et al. ont comptabilisé 43 sujets NF2 avec implant

cochléaire. Une microchirurgie du SV ipsilatéral avait été réalisée chez 31 d’entre eux, une

radiochirurgie stéréotaxique chez 10 d’entre eux, alors que les 2 derniers étaient surveillés

du futur côté implanté. La reconnaissance de listes ouvertes de phrases en champ libre est

obtenue chez 65% des patients opérés, 80% des patients irradiés et chez les 2 sujets

surveillés. Un délai d’implantation après la surdité inférieur à 10 ans est associé à de

meilleurs résultats pour l’audition en champ libre et la possibilité de communiquer au

téléphone. Les sujets irradiés tendent à avoir de meilleurs résultats que les sujets opérés

sans que la différence ne soit statistiquement significative. Dans cette revue, ni la taille de la

tumeur ni la voie d’abord chirurgicale (VRS ou VSP) n’ont d’effet sur le résultat de

l’implantation.

L’implantation cochléaire ne peut être envisagée que si le nerf cochléaire est préservé

anatomiquement et fonctionnellement. Pour atteindre ce but certains auteurs préconisent

une résection subtotale du SV [82, 83]. Afin de déterminer la possibilité d’une implantation

cochléaire, la réalisation d’une stimulation électrique transtympanique du promontoire est

recommandée [84]. La négativité du test est classiquement une contre-indication à

l’implantation cochléaire. Cependant sa positivité ne garantit pas le succès de l’implantation

et sa négativité n’est pas systématiquement associée à un échec. Ainsi Carlson et al. [81]

rapportent 5 cas de patients NF2 avec échec d’implantation cochléaire malgré un test au

promontoire favorable et à l’inverse 3 sujets avec des réponses diminuées ou absentes chez

lesquels l’IC est performant. Ainsi, l’implantation cochléaire ne doit pas être forcément

récusée en cas de test au promontoire négatif si le nerf cochléaire avait été préservé lors de

l’exérèse chirurgicale. En effet l’implantation cochléaire est peu risquée et n’empêche pas

une implantation ultérieure au niveau du tronc cérébral.

2. Implant du tronc cérébral

Lorsque le nerf auditif n’a pas pu être conservé, la seule solution de réhabilitation auditive

est l’implant auditif du tronc cérébral, ou ABI pour « auditory brainstem implant » [79]. Le

site d’implantation est le récessus latéral du 4ème ventricule. Idéalement, l’ABI est mis en

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place lors de l’exérèse du schwannome par voie trans-labyrinthique, mais peut également se

faire à distance de la chirurgie ou par voie rétro-sigmoïde. L’implant du tronc cérébral est

conçu selon les principes de l’implant cochléaire. Le porte-électrodes est différent, en forme

de palette, pour que les électrodes soient placées en face des noyaux cochléaires du tronc

cérébral. La tonotopie respectée au niveau des noyaux cochléaires permet alors que

l’information auditive soit projetée sur les aires auditives corticales. La reconnaissance des

bruits, des sons, des mots et des phrases nécessite une rééducation orthophonique

soutenue et idéalement, une maîtrise de la lecture labiale.

Le bénéfice de l’implantation au niveau du tronc cérébral est d’autant plus élevé que la

durée de la perte auditive a été brève, que le volume du schwannome vestibulaire est faible,

et que le nombre d’électrodes actives est important [79]. Sanna et al. ont effectué en 2012

une revue de la littérature concernant les patients NF2 porteurs d’un ABI [85]. Le taux

d’utilisateurs quotidiens de l’implant du tronc varie de 44 à 97% selon les auteurs. L’absence

de perception auditive après implantation est rencontrée chez 4 à 22% des sujets. Par

ailleurs l’ensemble des auteurs insiste sur l’importance de l’association de la lecture labiale

dans l’utilisation de l’implant, une faible proportion de sujets implantés obtenant des

résultats satisfaisants en audiométrie vocale avec liste ouverte de phrases. Il est à noter que

l’implant du tronc cérébral est moins performant chez les sujets NF2 que chez les sujets non

NF2. Coletti et al. [86] suggèrent que les modifications anatomiques du tronc cérébral liées

la tumeur et à son ablation, altèrent le fonctionnement de certaines voies auditives

spécifiques, qui sont respectées dans les indications non tumorales (ossification cochléaire

post-méningitique bilatérale, malformations d’oreille interne avec risque d’oreille geyser).

Enfin la morbidité de l’implantation auditif du tronc n’est pas négligeable, car elle peut se

compliquer de méningite, d’hématome de l’APC, de fuite de liquide cérébro-spinal, de crises

convulsives et de troubles de la déglutition [85]. Certains auteurs rapportent cependant des

taux de complications moindres, comparables à ceux de la chirurgie de l’APC pour

décompression neuro-vasculaire [86].

c. Radiothérapie stéréotaxique

Le rôle de la radiothérapie stéréotaxique dans le cadre de la NF2 n’est pas le même que celui

qu’elle occupe dans le traitement des schwannomes sporadiques.

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31

En effet le contrôle de la croissance tumorale après irradiation d’un sujet NF2 n’est obtenu

que dans 66 à 85 % des cas (85% pour Roche [87], 81% pour Mathieu [88] et 66% pour Phi

[89]) alors que ce taux est de plus de 90% pour les SV sporadiques, par exemple 93% pour

Tamura [90]. La préservation de l’audition utile est également moins bonne. Allant de 60 à

80% pour les SV sporadiques [90, 91], le taux chute de 30 à 48 % pour les SV liés à la NF2 [88,

89, 92, 93, 94, 95, 96]. La perte de l’audition utile est majorée lors du traitement par gamma

knife de façon proportionnelle à l’invasion du MAI, à l’âge (>50 ans), à la taille de la tumeur,

à la perte auditive préalable (Gardner-Robertson classe 2) et à la dose d’irradiation reçue par

la cochlée avec un seuil de 4 Gy [95].

De plus l’échec de la radiochirurgie, définie par une évolutivité tumorale, nécessite une

reprise micro-chirurgicale qui s’avère plus délicate (adhérence de la tumeur aux nerfs facial

et cochléaire, fibrose dans l’APC) avec de moins bons résultats pour la fonction faciale et la

préservation auditive ainsi qu’une morbidité neurologique plus élevée ; dans la série de

Tamura et al. 48% des patients ont un score de H&B de 3, 4 ou 5 après reprise chirurgicale

pour échec du gamma knife [90]. La poursuite de la croissance tumorale peut être très

importante avec engagement du pronostic vital [97].

Enfin les risques de transformation maligne ou d’apparition de tumeurs malignes, déjà

rapportés dans le cadre de la radiochirurgie des SV sporadiques [98], semblent être majorés

dans la NF2 chez des patients présentant une pathologie génétique qui prédispose à la

formation de tumeurs [36]. En effet la radiothérapie stéréotaxique semble pouvoir

engendrer des lésions mutagènes responsables de la transformation maligne d’un

schwannome vestibulaire [16]. En 2010, Demetriades et al. rapportent 1 cas et passent en

revue les 13 autres cas publiés de tumeurs vestibulaires malignes [99]. Parmi ces 14 cas, 9

ont reçu un traitement par radiochirurgie stéréotaxique dont 2 patients NF2. La revue de la

littérature la plus récente concernant la survenue de tumeurs malignes après radiothérapie

stéréotaxique a été réalisée par Tanbouzi Husseini et al. en 2011 [100]. Ils colligent 26 cas de

tumeurs cérébrales malignes après radiochirurgie, dont 13 surviennent dans un contexte de

neurofibromatose de type 2. Le délai moyen entre la radiothérapie et le développement de

la lésion maligne est de 5,8 ans. Ainsi 50% des cas rapportés de tumeurs malignes après

radiochirurgie de schwannome vestibulaire concernent des patients NF2, alors que les

schwannomes vestibulaires liés à la NF2 représentent seulement 5% de l’ensemble des SV.

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32

Le type de lésion maligne observée après radiochirurgie peut être soit une transformation

d’un schwannome vestibulaire en tumeur maligne de la gaine nerveuse, ou MNST pour

« malignant nerve sheath tumor » [101] soit l’apparition d’une lésion de novo comme un

rhabdomyosarcome du tronc cérébral [102] ou un glioblastome multiforme [103].

Au total, devant le moins bon contrôle tumoral, la difficulté de l’exérèse après irradiation, la

morbidité plus importante en termes de préservation d’une audition utile et le risque de

transformation maligne du schwannome ou d’apparition de novo d’une tumeur maligne, la

radiothérapie stéréotaxique ne doit pas être envisagée en première intention chez les

patients atteints de NF2. L’indication d’irradiation pourra être discutée en cas de contre-

indication chirurgicale ou anesthésique [74].

d. Thérapies médicamenteuses

Le développement récent des connaissances génétiques sur la NF2 et sur la biologie

moléculaire de la protéine transcrite, la merlin, a permis de mettre au point des thérapies

moléculaires ciblées [104]. En effet la merlin a des cibles intracellulaires (récepteur CD44,

EGFR) impliquées dans de nombreuses voies de signalisation (Ras/raf, Wnt, mTOR). La

mutation NF2 provoquant la synthèse d’une protéine merlin non fonctionnelle, entraine une

perturbation de ces voies de signalisation ce qui favorise le développement tumoral.

Différentes molécules sont en cours d’essais thérapeutiques, ciblant différentes voies de

signalisation (tableau 5) [36, 105].

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33

Tableau 5 : Thérapies médicamenteuses à l’essai pour la NF2

d’après Evans et al. [36]

Les études les plus avancées concernent :

i. Les inhibiteurs d’EGFR

La perte de fonction de la merlin provoque une activation anormale des récepteurs

tyrosine kinase (RTK) de la famille d’EGFR (Epidermal Growth Factor Family) : ErbB2,

ErbB3 et EGFR. Dans une cellule normale, les RTK activent la division cellulaire,

participent à des rétrocontrôles et régulent la mort cellulaire. En absence de la merlin,

les RTK sont activés, augmentent la prolifération cellulaire et induisent une résistance à

l’apoptose. Différentes molécules inhibitrices des récepteurs tyrosine kinase ont été

développées. Elles sont toutes administrées per os :

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34

Erlotinib (Tarceva®)

Efficace in vitro, une étude clinique (tableau 6) a montré un échec du contrôle tumoral et de

la préservation auditive chez des patients NF2 avec SV initialement évolutif [106].

Tableau 6 : Résultats du traitement par un inhibiteur d’EGFR, l’erlotinib

d’après Plotkin et al. [106].

Lapatinib (Tykerb®)

Cette molécule inhibe à la fois ErbB2 et EGFR, et a des effets cytostatique et cytotoxique en

fonction du type cellulaire. Utilisé dans le cancer du sein en association avec la

chimiothérapie, le lapatinib a été évalué par une étude clinique prospective de phase 2 chez

des patients NF2 avec des SV évolutifs (tableau 7) [107]. Une amélioration de l’audiométrie

vocale est retrouvée chez 30,8% des patients non cophotiques. Une réduction significative

du volume tumoral est constatée chez 23,5% des sujets. Les effets secondaires du lapatinib

sont modérés (diarrhée, asthénie, rash cutané, cardiotoxicité). D’autres études

thérapeutiques devront déterminer les facteurs prédictifs de réponse au lapatinib et l’intérêt

d’une association avec le bevacizumab.

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35

Tableau 7 : Résultats du traitement par un inhibiteur d’EGFR, le lapatinib

d’après Karajannis et al. [107].

ii. Les inhibiteurs du VEGF

Le bevacizumab (Avastin®)

Le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) est un médiateur important de l’angiogénèse

tumorale et de la perméabilité vasculaire. Le bevacizumab est un anticorps administré par

voie intraveineuse tous les 14 jours. Il se lie au VEGF et empêche sa liaison à son récepteur

(VEGFR-1 ou VEGFR-2) et a un effet anti-angiogénique. Il est utilisé pour le traitement du

cancer colorectal métastatique.

Le VEGF et son récepteur VEGFR-1 sont retrouvés dans les schwannomes à des taux

proportionnels à la vitesse de croissance tumorale. Dans une étude rétrospective, le

bevacizumab a permis d’obtenir une réduction significative (> 20%) du volume tumoral dans

53% des cas et une amélioration des tests auditifs pour 57% des schwannomes (figure 8)

[108].

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36

Figure 8 : Variation moyenne du volume du schwannome vestibulaire sous bevacizumab

D’après Plotkin et al. [108].

La réponse thérapeutique était rapide chez la plupart des patients, constatée 3 mois après

l’initiation du traitement. Le seul facteur prédictif de bonne réponse identifié est une faible

valeur du coefficient de diffusion apparent (ADC) sur l’IRM initiale [109]. Les effets

secondaires sont essentiellement de nature digestive. Malgré des résultats prometteurs,

deux problèmes sont soulevés par l’utilisation du bevacizumab : premièrement son effet est

transitoire et la croissance tumorale reprend après l’arrêt du traitement ; deuxièmement le

bevacizumab induit un retard de cicatrisation, conséquence incommode chez les patients

NF2 qui peuvent nécessiter des gestes chirurgicaux itératifs.

iii. Les inhibiteurs mTOR

La voie de signalisation mTORC1 (mammalian target of Rapamycin complex 1) est activée de

façon permanente quand la merlin n’est pas fonctionnelle. Elle contribue à la croissance des

méningiomes et des schwannomes in vitro et in vivo. L’inhibition de mTOR est donc une

possibilité thérapeutique pour enrayer la croissance de ces tumeurs [110].

Rapamycine et ses analogues : Everolimus (Afinitor®) et Temsirolimus

La rapamycine et ses analogues moléculaires, comme l’everolimus, inhibent la voie de

signalisation mTORC1.

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37

L’everolimus est un immunosuppresseur utilisé initialement dans le traitement des rejets

des transplantations cardiaques et rénales. Des essais thérapeutiques de phase II sont en

cours pour évaluer l’effet de cette molécule sur les schwannomes vestibulaires de la NF2

[107].

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38

IV. UN CONCEPT DIFFERENT : LA DECOMPRESSION DU

MEAT ACOUSTIQUE INTERNE

a. Introduction

Chez un sujet NF2 cophotique unilatéral avec un schwannome vestibulaire du côté de

l’oreille encore fonctionnelle au niveau auditif, les 3 options thérapeutiques classiques

(surveillance, radiothérapie stéréotaxique, microchirurgie) sont toutes accompagnées d’un

risque notable de perte du caractère utile de l’audition voire d’une cophose bilatérale. En

effet en cas d’abstention thérapeutique, l’évolution de l’audition est imprévisible et n’est

pas corrélée à la croissance de la tumeur. Une dégradation significative de l’audition survient

le plus souvent en quelques dizaines de mois [1, 48]. Concernant l’exérèse chirurgicale, le

suivi des 2 plus grandes cohortes de patients NF2 de la littérature met en évidence des taux

de préservation auditive de 36 à 50% [44, 76]. Enfin, outre les effets secondaires potentiels

de l’irradiation (transformation maligne, tumeurs de novo), la radiochirurgie stéréotaxique

obtient des taux de préservation auditive chez les sujets NF2 inférieurs à ceux observés dans

le cas des SV sporadiques, soit de 30 à 48% [88, 89, 92, 93, 94, 95, 96].

Par ailleurs, les thérapies médicamenteuses sont en cours d’essais thérapeutiques et malgré

des résultats prometteurs, ces traitements ne peuvent à ce jour être proposés

systématiquement.

La dégradation de l’audition est favorisée par la compression qu’exerce le schwannome

vestibulaire sur la portion intra-méatique du nerf cochléaire. Ainsi est né le concept de

décompression du méat acoustique interne (DMAI). La DMAI a pour but de limiter les

phénomènes œdémateux et ischémiques induits par la compression des structures

vasculaires et nerveuses intracanalaires.

Slattery et al. ont rapporté leurs résultats avec cette technique sur une série de 49 patients

avec oreille unique, dont 45 atteints de NF2 et 4 présentaient un schwannome vestibulaire

sporadique [111]. La durée moyenne de préservation auditive (maintien de classe A ou B

selon l’AAO-HNS) était de 3,15 ans. Aucune complication n’était rapportée, notamment

concernant la fonction faciale.

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39

Le centre d’otoneurochirurgie (Pr Sterkers, Pr Kalamarides) de l’hôpital Beaujon (APHP) a

évalué cette stratégie thérapeutique. Les résultats de l’étude sont présentés au 119ème

congrès de la SFORL le 13 octobre 2012.

b. Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients NF2 présentant un SV sur oreille

unique avec une audition aggravée récemment (surdité brusque, fluctuations auditives,

aggravation progressive). Le caractère évolutif de l’hypoacousie indique une décompression

du MAI.

L’intervention se déroule sous monitoring permanent du nerf facial (NIM 3.0®, Medtronic®)

et avec un système de navigation chirurgicale assistée par ordinateur (Digipointeur®, Collin

ORL®). Afin d’obtenir une précision millimétrique, une vis en titane est placée la veille de

l’intervention sous anesthésie locale à proximité de la voie d’abord. Un scanner cérébral

haute résolution est réalisé ensuite. La vis en titane constitue un marqueur invasif

permettant un affinage per-opératoire. Juste avant le début de l’intervention, un récepteur à

ancrage osseux est positionné.

L’intervention est réalisée par voie sus-pétreuse (VSP), sans exérèse tumorale associée. Le

méat acoustique interne est fraisé sur 270° de sa circonférence, au niveau de ses parois

supérieure, antérieure et postérieure (figure 9). La dure-mère est ouverte au niveau de la

fosse postérieure, du porus et du MAI.

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40

Figure 9 : Décompression du MAI : reconstructions TDM pré- et post-opératoires.

Le toit du MAI est ouvert quasiment jusqu’au fundus.

Les données audiométriques, radiologiques, chirurgicales pré et postopératoires sont

recueillies. Le critère principal étudié est la durée de conservation postopératoire de la

classe auditive AAO-HNS.

c. Résultats

14 patients atteints d’une NF2 ont été inclus (7 femmes et 7 hommes) entre 1989 et 2012.

L’âge médian lors de la prise en charge initiale était de 24,3 ans. Les tumeurs envahissaient

totalement le conduit dans 11 cas (stade A) et partiellement dans 3 cas (stade B). Sur les 14

tumeurs, 3 étaient intracanalaires strictes (stade 1), 8 débordaient dans l’APC (stade 2) et 3

étaient en contact avec le tronc cérébral sans compression de celui-ci (d’après la

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41

classification de Koos). La répartition des lésions selon la taille de la tumeur et le degré

d’envahissement du conduit est représentée sur la figure 10. La taille moyenne des SV était

de 19,1 mm (extrêmes : 8 à 43 mm).

Figure 10 : Répartition des lésions selon leur taille et le degré d’envahissement du conduit

L’étiologie de la cophose controlatérale était chirurgicale dans 13 cas (7 voies trans-

labyrinthiques, 6 voies rétro-sigmoïdes) et due à l’évolution naturelle dans 1 cas (figure 11).

I A 22%

I B 0%

II A 36%

II B 21%

III A 21% III B

0%

Stade tumoral Envahissement du conduit

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42

Figure 11 : Répartition des sujets selon l’étiologie de la cophose controlatérale.

(VTL : voie trans-labyrinthique ; VRS : voie rétro-sigmoïde ; SV : schwannome vestibulaire)

Les patients étaient répartis en 4 groupes selon leur fonction auditive préopératoire (figure

12) :

Groupe 1 (classe A AAO-HNS) : 7 patients

Groupe 2 (classe B AAO-HNS) : 2 patients

Groupe 3 (classe C AAO-HNS) : 3 patients

Groupe 4 (classe D AAO-HNS) : 2 patients

L’intervention était pratiquée après un délai médian de suivi de 5,3 ans. La médiane du recul

postopératoire était de 3 ans. Les seuils auditifs postopératoires immédiats étaient

préservés chez tous les patients (médiane postopératoire = 26dB ; médiane préopératoire =

28dB).

50% 43%

7%

Etiologie cophose controlatérale

VTL

VRS

Evolutionnaturelle SV

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43

Figure 12 : Répartition des patients selon leur audition préopératoire d’après la classification

de l’AAO-HNS

Les suites opératoires ont été marquées chez 2 patients par une paralysie faciale grade 3 de

House & Brackmann totalement régressive, et chez un autre patient qui présentait une

hydrocéphalie préopératoire par une fuite de liquide cérébrospinal résolutive après

traitement médical (restriction hydrique, acétazolamide). Aucune complication à type de

méningite ou d’hématome de l’angle ponto-cérébelleux n’a été observée.

L’ensemble des patients a pu être suivi pendant une durée minimale d’un an (figures 13, 14

et 15). Trois patients ont pu être suivis plus longtemps, de 6 à 15 ans (figure 16). 89% des

patients (8/9) qui avaient une audition utile en préopératoire (classes A-B AAO-HNS) ont

conservé une audition utile après au moins 1 an de suivi. Trois patients présentaient une

amélioration de l’audition, dont un qui a changé de classe AAO-HNS (passant de D à C). Trois

patients ont présenté une dégradation de l’audition pendant la première année de suivi. Le

délai médian de changement de classe AAO-HNS après l’intervention était de 2,75 ans. Deux

patients ont bénéficié de la pose d’un implant du tronc cérébral 4 ans après la

décompression et 1 patient d’une implantation cochléaire 1 an après la DMAI.

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44

Figure 13 : Répartition des patients selon la classification de l’AAO-HNS, en postopératoire

précoce (3 à 6 mois)

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45

Figure 14 : Répartition des patients selon la classification de l’AAO-HNS, en postopératoire

tardif (12 à 18 mois)

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46

Figure 15 : Evolution de classe AAO-HNS pour chaque patient, pendant la 1ère année après la

décompression (postopératoire précoce : 3 à 6 mois ; postopératoire tardif : 12 à 18 mois).

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47

Figure 16 : Evolution de classe AAO-HNS pour les 3 patients avec un suivi à très long terme

Dans ces 3 cas où le recul est important, une audition utile a pu être préservée pendant 5

années, voire plus, après la décompression du méat auditif interne.

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48

d. Discussion

Dans le cas particulier d’un patient NF2 cophotique unilatéral présentant un schwannome

vestibulaire évolutif du côté fonctionnel, les traitements classiques ne permettent de

conserver une audition utile au mieux que dans un cas sur deux.

Le principe de la décompression du MAI permet de ralentir l’évolution naturelle du

schwannome vestibulaire concernant l’audition en diminuant les phénomènes ischémiques

et œdémateux liés à la compression des structures vasculo-nerveuses intracanalaires par le

SV.

Cette intervention s’accompagne d’une faible morbidité et dans la série étudiée n’a pas

entrainé de dégradation de l’audition en postopératoire. L’application de la neuronavigation

et du monitoring peropératoire du nerf facial à cette chirurgie permet d’optimiser

l’ouverture ostéo-durale du MAI tout en limitant les risques de lésion du nerf facial ou des

structures labyrinthiques.

Cette option peut être envisagée pour les patients présentant une audition utile résiduelle,

c’est-à-dire une audition de classe A ou B d’après la classification de l’AAO-HNS.

L’évaluation de cette option thérapeutique doit être poursuivie afin de juger des résultats à

long terme. Par ailleurs, la surveillance per-opératoire des PEA par monitoring du nerf

cochléaire pourrait également être utile.

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49

V. CONCLUSIONS

Au total, la conduite à tenir chez un patient atteint de neurofibromatose de type 2

cophotique unilatéral avec un schwannome vestibulaire controlatéral n’est pas univoque et

repose sur la prise en compte de deux types de paramètres : la qualité de l’audition

résiduelle d’une part et le volume tumoral d’autre part. Ces paramètres doivent être

réévalués tout au long de la prise en charge et une tumeur pour laquelle une exérèse n’est

pas décidée initialement doit bénéficier d’une surveillance annuelle par IRM. Un algorithme

décisionnel est proposé (figure 17).

Devant une tumeur stade 1, 2 ou 3 de Koos, la surveillance est de rigueur si l’audition est

stable.

En cas d’apparition d’hypoacousie ou d’aggravation de la surdité, la stratégie thérapeutique

est orientée par la qualité de l’audition : si l’audition est utile une décompression du MAI est

possible, si l’audition est altérée, une réhabilitation auditive est envisageable par implant

cochléaire.

Enfin, pour les tumeurs stade 4 de Koos, une chirurgie translabyrinthique permet de réaliser

simultanément l’exérèse de la tumeur et la réhabilitation auditive par implant du tronc

cérébral.

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Figure 17 : Algorithme décisionnel chez un patient NF2 avec oreille unique, en fonction du volume

tumoral et de l’audition

La décompression du MAI est une alternative technique fiable qui permet de ralentir la

dégradation de l’audition des patients NF2 présentant un SV sur oreille unique avec audition

utile. Les résultats obtenus dans un contexte de SV héréditaire font envisager cette

technique en cas de SV sporadique sur oreille unique.

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Table des Figures

Figure 1 : Nombre d’articles référencés dans PubMed de 2001 à 2012 en cherchant

« NF2 AND hearing loss »…………………….………………………………………………………….. page 3

Figure 2 : Représentation des 4 grades auditifs d’après l’AAO-HNS…….…….…….. page 9

Figure 3 : Voie rétro-sigmoïde droite ..…………….…..…………………………………..…… page 10

Figure 4 : Voie sus-pétreuse droite ..…………………………………………………………..... page 11

Figure 5 : Voie rétro-labyrinthique droite ……………………………………………………… page 11

Figure 6 : Voie trans-labyrinthique droite……………………………………………………… page 12

Figure 7 : Voie trans-otique droite……………………………………………………….………… page 13

Figure 8 : Variation moyenne du volume du schwannome vestibulaire sous

bevacizumab ………………………………………………………………………………………………… page 36

Figure 9 : Décompression du MAI : reconstructions TDM pré- et post-

opératoire………………………………………………………………………………………………….….. page 40

Figure 10 : Répartition des lésions selon leur taille et le degré d’envahissement du

conduit………………………………………………………………………………………………………….. page 41

Figure 11 : Répartition des sujets selon l’étiologie de la cophose

controlatérale……………………………………………………………………………………………….. page 42

Figure 12 : Répartition des patients selon leur audition préopératoire d’après la

classification de l’AAO-HNS ………………………………………………………………………….. page 43

Figure 13 : Répartition des patients selon la classification de l’AAO-HNS, en

postopératoire précoce……………………………………………………………………………….… page 44

Figure 14 : Répartition des patients selon la classification de l’AAO-HNS, en

postopératoire tardif ……………………………………………………………………………….…… page 45

Figure 15 : Evolution de classe AAO-HNS pour chaque patient, pendant la 1ère année

après la décompression ………………………………………………………………………………… page 46

Figure 16 : Evolution de classe AAO-HNS pour les 3 patients avec un suivi à très long

terme…………………………………………………………………………………………………..………… page 47

Figure 17 : Algorithme décisionnel chez un patient NF2 avec oreille unique, en fonction du

volume tumoral et de l’audition………………………………………………………………………………… page 49

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Table des Tableaux

Tableau 1 : Préservation d’une audition utile après exérèse d’un schwannome

vestibulaire en fonction de la taille de la tumeur et de la voie d’abord……………page 23

Tableau 2 : Facteurs pronostiques de la préservation de l’audition après exérèse

chirurgicale d’un schwannome vestibulaire sporadique………………………….………page 25

Tableau 3 : Proportion de préservation d’une audition utile après exérèse

chirurgicale d’un SV chez des sujets NF2……………………………………………………..….page 26

Tableau 4 : Facteurs pronostiques de la préservation d’une audition utile après

exérèse chirurgicale d’un SV dans le cadre de la NF2………………………………………page 28

Tableau 5 : Thérapies médicamenteuses à l’essai pour la NF2…………………….….page 33

Tableau 6 : Résultats du traitement par un inhibiteur d’EGFR, l’erlotinib …..….page 34

Tableau 7 : Résultats du traitement par un inhibiteur d’EGFR, le lapatinib……..page 35