jeffrey cinÉma Élargi et interactivitÉ shaw · 2013. 10. 30. · 24 wolf lieser digital art...

4
digital art i #13 avril-mai-juin 2013 - 6 / 8 $ US L'ATELIER ARTS/SCIENCES - CEA ART CINÉTIQUE FUTUROTEXTILES NORBERT HILLAIRE - PHOTOMOBILES WOLF LIESER - DIGITAL ART MUSEUM LA MACHINE Â RÊVES DE LEONARDO DA VINCI LES NOUVELLES FRONTIÈRES DU MAPPING ARTS, TECHNOLOGIES ET ÉVÈNEMENTS GUIDE ART NUMÉRIQUE JEFFREY SHAW Le Magazine International de l'Art Numérique et de l’Innovation www.digitalarti.com #13 CINÉMA ÉLARGI ET INTERACTIVITÉ

Upload: others

Post on 28-Jan-2021

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • dig

    ita

    lart

    i #

    13av

    ril-m

    ai-j

    uin

    2013

    - 6

    €/8

    $ U

    S

    L'ATELIER ARTS/SCIENCES - CEA ART CINÉTIQUE FUTUROTEXTILES NORBERT HILLAIRE - PHOTOMOBILES WOLF LIESER - DIGITAL ART MUSEUMLA MACHINE Â RÊVES DE LEONARDO DA VINCI LES NOUVELLES FRONTIÈRES

    DU MAPPING ARTS, TECHNOLOGIES ET ÉVÈNEMENTS GUIDE ART NUMÉRIQUE

    JEFFREYSHAW

    Le Magazine International de l'Art Numérique et de l’Innovation

    www.digitalarti.com

    #13

    CINÉMA ÉLARGI ET INTERACTIVITÉ

    http://www.digitalarti.com

  • AVRIL/MAI/JUIN 2013

    SOMMAIRE

    03 EDITO

    04 DIGITALARTI.COMinfos, blogs et liens

    05 ART-LABrésidences, workshops et événements

    06 NEW YORKexpositions, lieux et initiatives

    07 CHRONIQUESAriel Kyrou, Pierre Carniaux & Thierry Fournier

    08 NICOLAS CLAUSS & JEAN-JACQUES BIRGÉ La machine à rêves de Leonardo da Vinci

    10 L'ATELIER ARTS/SCIENCES - CEA un laboratoire de recherche et d'expérimentation

    12 FUTUROTEXTILES design, mode et innovation

    14 ART CINÉTIQUE Galerie Denise René

    16 JEFFREY SHAWcinéma élargi et interactivité

    20 NORBERT HILLAIRE Photomobiles

    24 WOLF LIESER Digital Art Museum

    26 SUNDANCE FESTIVALles nouvelles frontières du mapping

    28 TRANSMEDIALEarts, technologies et événements

    31 RESSOURCEDroit d’inventaire

    32 AGENDAexpositions, festivals…

    33 DIGITALARTIrendez-vous, infos…

    EDITO

    FRONTIÈRES INTERACTIVES NOUVELLES FRONTIÈRES

    Les artistes contemporains qui travaillent en alliant l’art et la scienceexplorent un nouveau monde, un "monde de paquet" selon l’expressiond’Albertine Meunier, déterminé par de nouvelles unités de mesure:comment mesurer la vitesse de l’Internet? Comment ces paquets dedonnées transforment-il notre vie quotidienne, entre connexion etdéconnexion, micro-actions et actions collectives?

    Dans ce numéro, deux pionniers de l’art numérique nous livrent leurs réflexions sur la convergence entre art et science qui délimite denouveaux horizons de création: Jeffrey Shaw, avec ses dispositifs de«Future Cinema» ou sa dernière œuvre interactive conçue avec SinanGoo: "Fall Again, Fall Better" (titrée selon la formule de Samuel Beckett).Norbert Hillaire nous livre ici ses notes de travail, ses "photomobiles",série réalisée avec son iPhone qui joue d’un "rapport entre temps extatique et arrêté, et un temps des flux, de la mobilité et du mouve-ment perpétuels, d’un rapport entre lenteur et vitesse".

    Au sommaire également, une interview de Wolf Lieser du Digital ArtMuseum de Berlin, précurseur de l’intégration des œuvres numériquesdans le marché de l’art, le compte-rendu de la Transmediale et le CTM Festival, événements qui se focalisent sur les recherches ou pratiques entre arts et technologies, la visite guidée de l’atelierArts-Sciences à Grenoble…

    "New Frontier" c’est aussi l’intitulé de la programmation du Sundancefestival consacrée à l’art numérique, aux expériences immersives, au mapping…, et ce pourrait être le sous- titre de l’exposition Futuro-textiles consacrée aux applications et aux vêtements intelligents.

    Géolocalisation: Digitalarti inaugure en avril un site Internet bilinguepour mettre en valeur le réseau des structures françaises dédiées à lacréation numérique et au multimédia, réalisé à partir du Guide desRessources et des Lieux publié par MCD avec le soutien de la Directiongénérale de la création artistique (Ministère de la culture et de lacommunication: www.guideartnumerique.fr

    Une nouvelle cartographie à découvrir…

    ANNE-CÉCILE WORMS

    #13

    digitalarti #13 - 03

    Robert Lepage / Ex Machina, Fragmentation (ReACTOR), 2011. © D.R.

    http://www.guideartnumerique.fr

  • 14 - digitalarti #13

    ART NUMÉRIQUE FRONTIÈRES INTERACTIVES

    Exposition Julio Le Parc au Palais de Tokyo,présentation de pièces de Jesús-Rafael Sotodans les murs du Musée national d’art moderneau Centre Pompidou, sans oublier deux rétros-pectives plus discrètes mais tout aussi essen-tielles de ces deux artistes-phares au sein desdeux espaces — Rue Charlot et BoulevardSaint-Germain — de la galerie Denise René,l’art cinétique a démarré l’année 2013 avec unevisibilité qui n’échappera pas au grand public.Preuve en est avec la manifestation monumen-tale Lumineux! Dynamique! Espace et visiondans l’art, de nos jours à 1913 qui vient tout jus-te d’investir le Grand Palais et qui, surtout, nes’arrête pas à la seule volonté de dresser unerétrospective des œuvres de ses grands maîtres. Dans ce contexte, la Galerie Denise Renétémoigne de sa spécificité avant-gardiste, fer delance de l’art cinétique, dont elle est le lieudédié le plus ancien d’Europe — créée parDenise René et sa sœur Lucienne en 1944 pourfaire connaître les dessins et des compositionsgraphiques de Victor Vasarely, avant de produi-re l'exposition Le Mouvement, réalisée avec Pon-tus Hulten, et marquant la naissance de l'artcinétique proprement-dit en 1955. Pour l'expo-sition Art Cinétique – Art Numérique, la Gale-rie Denise René procède, à travers le choix despièces présentées, à un rapprochement plutôtcirconstancié entre cet art cinétique et unecréation numérique actuelle qui participedésormais, par ses grands principes, mais aussipar ses outils, ses pratiques et certains repré-sentants parmi les plus talentueux de sa nou-velle génération d’artistes, au renouvellementde ses formes expressives. C’est un véritableenjeu qui se dessine là. Autant pour la capacitéd’évolution de l’art cinétique, qu’en termes

    d’opportunité pour l’art numérique de s’inscriredans le sillage d’un des courants artistiquesmajeurs du XXème siècle.

    Principes partagésÀ l’évidence, ce rapprochement s’impose de lui-même. L’art cinétique et l’art numérique dispo-sent dans leurs principes même d’un doublepoint commun. Tout d’abord, l’importance dumouvement, qui peut aller jusqu’à s’exprimerchez l’un comme chez l’autre dans une mêmelogique de déstabilisation perceptive. En dépitde leur différence, les installations audiovi-suelles de Kurt Hentschläger et les jeux demiroirs de Julio Le Parc procèdent de la mêmeradicalité physique, celles des effets strobosco-piques par exemple, pour induire l’extrêmemotricité des sens. Ensuite, et surtout, lanotion d’interaction avec le spectateur. En artnumérique, il n’y a le plus souvent pas d’œuvresans l’intervention cruciale de l’utilisateur-spec-tateur. En art cinétique, il ne peut y avoir devisualisation de l’œuvre sans cette idée dedéplacement aléatoire du point de vue du spec-tateur, constitutive par exemple du concept de"quatrième dimension" développé par l’artisteYacoov Agam. Concrètement, on assiste depuis quelquesannées à une véritable réciprocité créative.Depuis les années 80, des artistes majeurs del’art cinétique, comme Carlos Cruz Diez ouYaacov Agam justement, ont progressivementintégré les nouvelles technologies dans leursréalisations, réactualisant ainsi leurs stratégiesoptiques, modulaires et géométriques.Aujourd’hui encore, ils restent attentifs aux der-nières avancées numériques, traduisant leurinterrogation sur la question de la mémoire par

    le biais de celle des systèmes informatiques.Dans l’autre sens, d’autres artistes issus d’unenouvelle génération plus directement forméeaux nouvelles matrices des logiciels et des algo-rithmes, s’inspirent à leur tour des préceptescinétiques pour faire désormais de l’ordinateurle vecteur d’une certaine continuité esthétique.L’exposition Art Cinétique – Art Numérique s’ins-crit donc dans ce sémillant parallèle, puisqu’el-le présente à la fois des travaux de pionniersconvertis aux outils numériques et des piècesd’artistes numériques procédant de la mêmetentation pour le mouvement à travers la colli-sion du regard et de l’abstraction géométrique.La tendance "manipulation numérisée interac-tive", un artiste référence de l’art cinétiquecomme Carlos Cruz Diez se l’est déjà appro-priée. Sa pièce Expérience Chromatique AléatoireInteractive se présente ainsi sous la forme d’unprogramme informatique qui permet à l’utilisa-teur de réaliser des compositions de formes etd’harmonies de couleur, à partir de matériauxvirtuels appartenant au langage "Cruz Diez".Une manière de placer le programme informa-tique dans le rôle de médiateur entre l’artiste etle spectateur. Cette option tableau numérique transfor-mable se retrouve dans d’autres pièces d’ar-tistes fondamentaux du courant cinétique pré-sentée dans l’exposition, et notamment dansles deux œuvres interactives de Yacoov Agam.Le public est invité à réorganiser tactilementun espace porté sur l’écran, en déplaçant digi-talement des prismes triangulaires. Mais, cepas vers les nouvelles technologies est évi-demment encore plus marqué dans la généra-tion d’artistes suivante. C’est ainsi qu’on laretrouve comme une évidence dans la projec-

    + D’INFO :Art cinétique - Art numérique, Galerie Denise René, à partir du 25 avril2013.< http://deniserene.com >

    Avec son exposition "Art Cinétique – Art Numérique", la galerie parisienne Denise René proposeun exercice de rapprochement entre art cinétique et art numérique qui tombe sous le sens. Celui du mouvement et de l’interaction révélée à travers des œuvres où le spectateur reste plus que jamais au centre du processus artistique.

    FRONTIÈRES INTERACTIVES

    http://deniserene.com

  • digitalarti #13 - 15

    tion interactive Trame en temps réel de Santia-go Torres, où l’artiste se sert d’un objet interac-tif presque familier désormais, une kinect,pour traiter la reconnaissance de mouvementdans un espace tridimensionnel.

    Incidences lumineuses et chromatiquesUne autre pièce de Santiago Torres révèle uneautre filiation intéressante entre art cinétiqueet art numérique, celle tournant autour de lalumière. Réalisée à partir d’un matériau parti-culièrement innovant, le très contemplatif dis-positif lumineux Composition Rouge de Torresrenvoie à l’évidence à la série ContinuelMobiles Lumières de Julio Le Parc. On y retrou-ve les mêmes jeux de contraste imprévisibles,la même tentation à vouloir titiller les illu-sions optiques. Cette fascination convergentepour la lumière peut encore se doubler deréférences communes en matière de recherchechromatique par exemple. C’est notamment lecas pour la pièce environnementale m0za1que,déjà présentée à La Maison Mécatroniqued’Annecy-le-Vieux, du groupe d’artistesbruxellois Lab[au]. Dans cette œuvre fasci-nante, où un mur carrelé soumis aux projec-tions lumineuses de projecteurs RVB semble"libérer" par intermittence les mouvementscoulissants de ses dalles frémissantes, jouantde leur mise en relief, une référence apparaîten filigrane, celle de Carlos Cruz Diez et deses Chromointerférences. Comme dans ces dernières, où la lecture del’intersection de différentes trames de couleurs,en fonction de la position du spectateur et donc

    de la superposition apparente de ces trames,créait des variations chromatiques de cesmêmes couleurs, le dispositif des Lab[au] profi-te des faux prismes créés par les dalles pourinstiller une idée de mutation visuelle des cou-leurs projetées. Il est amusant de constater queprincipe de mutation se retrouve dans uneautre pièce de l’exposition réalisée par le grou-pe Lab[au], à une échelle plus générative. Leur pièce Pixflow #2 se présente ainsi sous laforme d’une sculpture-écran semblant dotéed’une vie propre, et visualisant dans une curieu-se interférence des champs organiques et tech-nologiques, des formes abstraites procédant dela fluctuation de flux de particules et de pixels.

    Le renouvellement par le sonCertaines pièces de l’exposition conçues parcette nouvelle génération d’artistes essayentcependant de rester conforme à l’esthétique del’art cinétique, notamment dans une utilisationde matériaux simples, qu’il s’agisse de fil, decarton ou de petits matériels motorisés, venantse confronter à la réalité de l’expérience mathé-matique. Même si les mouvements sont icicontrôlés par ordinateur, cela est particulière-ment vrai dans la prévalence mécanique desballets curvilignes conçus par Elias Crespin.Qu’il s’agisse des spirales rouges et blanches deson nouveau Circuconcentricos, ou des jeux desuspension chorégraphiés de barrettes métal-liques de sa création Paralela, déclinaison de safameuse série Parallels, on ressent dans le tra-vail de l’artiste la même volonté d’explorertoutes les trames incertaines procédant de la

    mise en mouvement de ces architecturesstrictes en apparence. L’intérêt de cette continuité esthétique estcependant décuplé lorsqu’elle permet d’accéderà une nouvelle "optique" de cette idée derenouvellement de l’art cinétique: en l’occur-rence via le son. C’est le cas dans les piècesMoving objects n° 807 et New Ring Work de Pe Lang, où les forces mécaniques parfoiscontraires des dispositifs viennent semer lechaos dans un agencement de cordes et d’an-neaux. Dans ces pièces, tout comme dans celleprésentée par l’artiste suisse Zimoun (121 pre-pared dcmotors, tension springs 35 mn), les qua-lités acoustiques du son ont aussi leur impor-tance. Ici, l’idée de mouvement de naturealgorithmique se traduit de la même manièrepar la création, la répétition et la perturbation àl’infini d’un même évènement mécanisé quepar la traduction simultané de ses incidencesaudibles. On l’entend donc aussi, l’associationd’une expression sonore au mouvement despièces est donc elle aussi susceptible de venirenrichir le vocabulaire de l’art cinétique. Une preuve supplémentaire, portée par cetteexposition aux frontières mouvantes et interac-tives, que c’est moins par la nature techniquedes nouvelles pièces créées par le biais de cerapprochement art cinétique / art numériqueque par sa capacité à garder en éveil le sens duspectateur — toujours amené à être au cœur del’œuvre — que se manifestera de façon certainela véritable pertinence de cette convergenceartistique hybride.

    LAURENT CATALA

    m0za1que, installation

    variation 01,kinetic light art

    LAb[au], 2013

    system : generative

    © P

    HO

    TO

    D.R

    .

    /ColorImageDict > /JPEG2000ColorACSImageDict > /JPEG2000ColorImageDict > /AntiAliasGrayImages false /CropGrayImages true /GrayImageMinResolution 150 /GrayImageMinResolutionPolicy /OK /DownsampleGrayImages true /GrayImageDownsampleType /Bicubic /GrayImageResolution 300 /GrayImageDepth -1 /GrayImageMinDownsampleDepth 2 /GrayImageDownsampleThreshold 1.00000 /EncodeGrayImages true /GrayImageFilter /DCTEncode /AutoFilterGrayImages true /GrayImageAutoFilterStrategy /JPEG /GrayACSImageDict > /GrayImageDict > /JPEG2000GrayACSImageDict > /JPEG2000GrayImageDict > /AntiAliasMonoImages false /CropMonoImages true /MonoImageMinResolution 1200 /MonoImageMinResolutionPolicy /OK /DownsampleMonoImages false /MonoImageDownsampleType /Average /MonoImageResolution 1200 /MonoImageDepth -1 /MonoImageDownsampleThreshold 2.00000 /EncodeMonoImages true /MonoImageFilter /CCITTFaxEncode /MonoImageDict > /AllowPSXObjects false /CheckCompliance [ /None ] /PDFX1aCheck false /PDFX3Check false /PDFXCompliantPDFOnly false /PDFXNoTrimBoxError true /PDFXTrimBoxToMediaBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXSetBleedBoxToMediaBox true /PDFXBleedBoxToTrimBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXOutputIntentProfile (None) /PDFXOutputConditionIdentifier () /PDFXOutputCondition () /PDFXRegistryName /PDFXTrapped /False

    /CreateJDFFile false /SyntheticBoldness 1.000000 /Description >>> setdistillerparams> setpagedevice