keskon 40 web
TRANSCRIPT
Harcèlement amoureux, Généra�on du jetable,
Chien truffrier…
N° 40 mai-juin 2014
Edito : Tellement Vrai ?
« Tellement vrai » ou « Tellement
Faux » ? C’est la ques�on que l’on peut se
poser lorsque le show-vérité de NRJ 12 est
accusé de scénariser ses reportages tels
que «Par amour, j’accepte tout », « J’ai
une double-vie » ou « J’ai 40 ans et je
drague des pe�ts jeunes ». Rappelons le
principe : il s’agit de suivre des gens ou
plutôt des « cas » avec des caméras pour
les exhiber au grand public crédule et
affamé d’histoires incroyables mais
proches d’eux, tout cela placé sous le
signe du vrai, bien entendu. Sur le papier.
Car en effet, bien que des gens crédules
soient prêts à croire tout ce qu’ils voient
et entendent sortant de leur pe�t écran,
posez-vous la ques�on : croyez-vous réel-
lement à des sujets tels que : « Je sens le
poisson quand je pique une crise », ou « je
ne peux dormir que 3 heures par nuit
sinon je meurs » ? Car, qui5e à en déce-
voir certains, la véritable vérité est celle-
ci : tous ces reportages dits sensa�onnels
ne sont en fait que rédigés de toutes
pièces, comme l’ont révélé des
« témoins » de l’émission qui avouent
avoir tourné du faux. Alors dans ce cas-là,
pourquoi « Tellement Vrai » n’est-il pas
tombé aux oublie5es ? Eh bien, pour une
simple raison : le spectateur, voyant ces
cas extrêmes de la société, se sent ainsi
tout à fait normal et se dit « Je ne suis pas
comme eux. Je ne suis pas le pire. ». C’est
ainsi que la pe�te amie jalouse se sent
rassurée de ne pas en être arrivée au
point de sor�r du coffre de la voiture de
son amie pour surprendre une éventuelle
tromperie de son copain, et que l’insom-
niaque peut se sen�r soulagé : il dort plus
que celui affiché aux yeux de tous à
l’écran. De nos jours, la peur de ne pas
être normal pousse à observer les pires
cas de la société pour au mieux se sen�r
rassuré, au pire se moquer de ces cas qui
malheureusement, sont obligés de réciter
leur texte comme des robots. Les réalisa-
teurs de ces shows-vérité l’ont bien com-
pris, et en plaçant leur émission sous le
signe du vrai et en détruisant toute no�on
de nuance avec leurs témoins extrêmes,
ils abusent ainsi de la crédulité du public
inquiet de savoir s’il est normal ou non…
Jeanne Pierre
Imprimé à 900 exemplaires par Jouve, 733
rue St Léonard, 53100 Mayenne.
Collège René Descartes, 98 bd Blossac, 86
106 Châtellerault — ISSN : 2107-5190 —
Sommaire : P3 : Chien truffier
p4: le film : la maison de la radio
p5 : Le nouveau ciné, le LoK
p6: Généra�on jetable
p7 : L’op�on cirque
p8 : le raid aventure/neck nomina-
�ons
p9 : Les combats d’Amnesty
p10 : Service volontaire européen
p11 : Etre le dernier de la famille
p12 : Le harcèlement amoureux
p13 : journalistes dès l ‘école
p14: langage jeunes/vieux
p15 : LPO/ Café suspendu
p16 : le salon des mé�ers
p17 –18: l’école d’arts plas�ques
p19 : Le Mali
Projet soutenu et financé
exclusivement par la ville de
Châtellerault, Merci à eux !
Journalistes : Ait-Amara Lucie, Blais
Anouk, Bouch-enez Alizéa, Chollet Perrine,
Desmé Geoffrey, Boulay Simon, Brunet Florian,
Cha�llon Jade, Gaté Nathan, Gillard Jus�ne,
Goosens Emmanuelle, Grelier Anaïs, Lacroix
Mathilde, Mary Amélie, Pachet Bas�en, Pierre
Jeanne, Robin Maïa, Simon Thibaud, Maby
Théo, Mekhalfa Fiona, Gaul�er Flavie, Lamarre
Chloé, Medjahed Imen, Morin Kilian, Santer
Ambre.
Directeurs de publica�on : Lenhard Séverine
et Arfeuillère Jacques,
Maque5e : Lenhard Séverine
Photographies ©Keskon a�end
Pas touche à ma truffe ! Diabolo est chien truffier depuis 4 ans. Jean Charles, son dresseur et propriétaire raconte.
Rencontre.
J ean Charles et son chien
cherchent la truffe dans
de pe�tes communes de
la Vienne comme Chauvi-
gny. Il trouve ces champignons
au bord des rivières là où les
agriculteurs et les tracteurs ne
peuvent pas passer. Jean Charles
trouve plus de 3kg par semaine,
le mercredi, samedi et dimanche,
c’est-à-dire quand il ne travaille
pas, ce qui fait 1kg par jour. « On
ne trouve pas des truffes en forêt
car il n’y a pas de soleil ; la
truffe, n’importe laquelle que ce
soit, ne pousse pas sans lu-
mière, » explique-t-il . Diabolo
peut trouver des truffes jusqu’à
10 à 15 cm de profondeur dans le
sol. Le labrador ne mange pas la
truffe, il a5end la récompense de
son maitre et des caresses. Si
parfois il mange des truffes
(crues le plus souvent), ce sont
celles que Jean Charles ne ra-
masse pas car il ne traque pas
ce5e sorte là. Jean Charles
cherche en effet 5 sortes de
truffes différentes : les mésenté-
riques, les trumoles, les melanos-
porum, les Périgord (celles qu’ils
trouvent le plus et qu’il préfère)
et les tuber magnatum.
Un dressage compliqué
Jean Charles a élevé son chien lui
-même. Diabolo a trouvé sa pre-
mière truffe à 6 mois. Le maître
explique comment il s’y est pris
pour obtenir ce résultat : « J’ai
pris une boite dans laquelle j’ai
fait des trous puis j’ai mis du
gruyère dedans ; je l’ai enterrée
dans le sable. Quand il l’a trou-
vée, j’ai rajouté de la truffe.
Quand il a eu 3 mois, je lui ai mis
de la truffe dans une balle de
tennis : comme ça, il pouvait
jouer avec tout en ayant l’odeur
de la truffe». Ce5e passion est un
plaisir pour Jean Charles qu’il
exerçait déjà avec son ancien
chien Rocco : c’est d’ailleurs lui
qui a appris à Diabolo comment
chercher. Quant à Charles, ques-
�on transmission, il avait un
grand père qui cherchait des
truffes lui aussi mais lui, c’était
avec un cochon.
Combien ça lui rapporte ?
Jean Charles récolte entre 20 à
25kg de truffes par an. Selon la
‘’race’’ de truffe récoltée, les
prix au kilo vont de 30 à 200€.
L’année dernière il en a eu pour
5.000€. Avec son ancien chien,
en plus de 14 ans, il a récolté plus
de 200kg !
Emmanuelle Goossens
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O n les connaît toutes : France Info,
France Inter, France Culture, France
Musique, et plus localement, France
Bleu. Toutes les radios « France-
quelque chose » éme5ent du même endroit : de la
Maison de la Radio, à Paris. Endroit mystérieux s’il
en est, puisqu’on n’a jamais l’occasion de la voir ;
on l’écoute juste. C’est le réalisateur documentaire
Nicolas Philibert qui lève le voile, et qui nous fait
découvrir un immeuble qui n’est jamais vraiment
vide, et nous fait passer au bas mot 24 heures dans
cet endroit avec un film d’environ 2 heures 30. Le
premier plan du film commence à 6h58 et les der-
nières images ont été tournées vers 3 heures du
ma�n. Mais au-delà des interviews, des musiques et
des flashs info, c’est un véritable pe�t univers qui
existe dans cet immeuble.
On peut y voir, par exemple, des lectures de livres,
des romans en�ers à écouter. « C’est bien que ça
con�nue, car avant pas de télé, on avait juste des
feuilletons radio » souligne Jacques, auditeur de
l’ancienne généra�on. On peut y voir des concerts
aussi modernes que classiques, avec notamment
des enregistrements d’opéra. On peut y voir le jeu
des 1000 euros, ou le son de cloche, contrairement
à certains préjugés, est bel et bien joué à la main.
Cependant un simple bruit de travaux et c’est la
maison en�ère qui est bloquée. Il y a également des
bureaux où l’on se charge de décider des sujets
traités. On découvre enfin que certains journalistes
radio sont aveugles et suivent leurs textes en
braille. « La radio accentue le son que les gens ont
tendance à oublier, et je trouve que si même les
aveugles contribuent à le rappeler aux gens, c’est
qu’on est sur la bonne voie » se réjouit Dominique
Quella-Villegier, membre du CLEMI. Et Radio
France, c’est autant à la maison de la radio qu’en
extérieur ! Sans compter les matchs de foot retrans-
mis, ou bien le Tour de France, encore très suivis,
certains journalistes vont en extérieur pour mener à
bien leurs interviews (avec la fameuse « minute de
solitude » où certains vont confier leurs pensées les
plus profondes jusqu’en épluchant des patates)
tandis que d’autre passent la nuit en forêt enregis-
trer des bruits naturels.
Une caméra pour dévoiler ce qui se cache derrière
le son quo�dien qui accompagne nos journées : le
cinéma a parfois bien des vertus !
Jeanne Pierre
Les dessous de Radio-France
Si on ne le connaît pas, il faut le découvrir. Le film documentaire de Nicolas
Philibert, La maison de la Radio, montre tout ce qu’il faut savoir sur le lieu
d’origine de Radio France : une occasion intéressante de présenter ce journa-
lisme d’écoute. Séance spéciale organisée par le Clemi pour K’eskon A�end.
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O n les aime, ces événe-
ments parce que c’est
l’occasion d’approcher
les acteurs ou les ci-
néastes. Mais, dans nos pe�tes
villes, ils sont plutôt rares. « Les
avant-premières avec l'équipe d’un
film c’est, en moyenne, tous les 3
mois pour le moment, » confie
Dominique Soulard, le directeur du
LoK Cinéma. Ce cinéma a fait deux
avant-premières spéciales : Super-
condriaque et Babysi<ng. Pour
Supercondriaque, avec Dany Boon
et Kad Merad, la prépara�on a
duré deux mois alors que pour
Babysi_ng un mois a suffi. Pour ce
dernier, le cinéma a rempli 150
places alors que pour Supercon-
driaque, il a accueilli environ 700
personnes pour un établissement
contenant 1000 places.
Quand une équipe de film se dé-
place, il faut faire très a5en�on au
nombre de places pour que la salle
ne soit pas à moi�é vide. Pour le
LoK Cinéma, c'est assez facile car
le nombre de places par salle varie
de 45 à 310. Avant la venue d'ar-
�stes, le personnel du ciné-
ma ressent beaucoup de stress
entre le �ming et l'organisa�on
pour faire en sorte qu'il n'y ait au-
cun problème.
Le bon film au bon moment
Afin d'organiser une avant-
première, soit c'est la salle de ciné-
ma qui demande au distributeur
du film ; soit c'est le distributeur
du film qui le décide lors d'une
campagne na�onale d'avant-
première. Le distributeur est le
propriétaire du film comme Fox,
Disney ou encore Pathé. « Les ciné-
mas sont en contact permanent
avec lui, ils font en sorte d'avoir les
bons films au bon endroit au bon
moment » explique Dominique
Soulard.
Pour faire venir les
acteurs, il y a deux
cas de figures, soit
c'est un très gros
film où les acteurs
souhaitent aller
rencontrer de leur
public, dans ce cas,
c'est le distributeur
qui demande au
cinéma. Soit, le
cinéma sait qu'il y
aura une tournée
en province, dans
de nombreuses
salles à travers la France, dans
ce cas, il se posi�onne pour que
l'avant-première ait lieu chez lui.
Lors de la venue d'acteurs, le �-
ming est très serré, car générale-
ment, il font plusieurs villes dans la
même journée. Cela s'organise
conjointement avec le distributeur.
Ce dernier va prendre en charge
toute la par�e concernant l'organi-
sa�on globale et le cinéma s'oc-
cupe de l'organisa�on locale. Ainsi,
il faut savoir, qu'il y aura tant de
voitures, tels acteurs, tant de per-
sonnes qui les accompagnent, à
quelle heure arriveront les voitures
puis à quel endroit le cinéma va
venir les chercher. « Et on n’a pas
intérêt à se tromper, ces gens-là
sont souvent exigeants ! » Le ciné-
ma peut également offrir à
l'équipe du film, en fonc�on du
moment de la journée, une colla-
�on, un dîner au restaurant ou un
hébergement pour la nuit sur
place. Le cinéma s'organise très tôt
en amont et fait en sorte que tout
"colle" au �ming. Une avant-
première spéciale n'a pas vraiment
de budget, le distributeur et le
cinéma se partagent la rece5e de
la soirée (pour une place à 8 €, cela
correspond à 4 € chacun).
Kilian Morin et Florian Brunet
Dessin Perrine Chollet
Avant-première : organiser l'organisa7on
Une avant-première est une
séance d'un film diffusée la
veille ou la semaine avant sa
sor7e en salle. Enquête au Lo9 de Châtellerault sur ce�e ma-nière de faire d’un film, un évé-nement.
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Nous sommes la 1ère généra7on à jeter
les objets par les fenêtres !
Si tout le monde consommait comme dans les pays riches, il faudrait 6 planètes pour sa-
7sfaire nos besoins. Uns situa7on inacceptable pour les " Regra>ers», une associa7on poitevine crée en janvier 2013 par Francky Bruneau dont le "dada" est la
"consomma7on responsable"!
L es Regra_ers, késako ? «Au
Moyen-Age, faire du regras,
c'est fouiller dans les pou-
belles pour récupérer des
ma�ères et les revendre : peaux de
lapin, chiffons, ferraille, papier, etc. Il
existe des rues de la Regra9erie,
(l'endroit où le regra<er déballait
ses marchandises) dans la plupart
des villes, mais le terme est un peu
oublié aujourd'hui. L'associa�on Les
Regra<ers cherche à réduire les
déchets et à éviter de gâcher les
ma�ères, en les réu�lisant et en
créant de nouveaux objets», ex-
plique Francky Bruneau, le prési-
dent.
L’associa�on compte environ 30
membres.. pour le mo-
ment! «L’associa�on
est ouverte à toutes et
tous, que l'on soit
bricoleur, appren�
bricoleur, ou tout
simplement sympa-
thisant. Il suffit de
devenir adhérent
et vous êtes assu-
rés dans nos lo-
caux. Nos maîtres
mots sont l'inter-
généra-
�on,
la
mixi-
té sociale
et la
réduc-
�on des
déchets.
La ques�on
de parité hommes /
femmes ne se pose pas dans
ce5e associa�on, et l'associa-
�on compte en son sein des per-
sonnes très diverses, venues d'hori-
zons et de mé�ers très différents.»
Ce5e associa�on ne propose pas de
«manifesta�ons» par�culières mais
fait tout son possible pour faire con-
naître aux autres leurs ac�vités et
posi�onnements en sortant de
temps à autre dans la rue, ou lors
d’événements organisés . «Nous
serons amenés à le faire de plus en
plus dans un avenir proche, mais
nous inviterons aussi des groupes à
La Regra9erie (80, Rue Jean Mermoz
à Poi�ers)».
Leurs idées ? «Lu5er contre le gas-
pillage et la surconsomma�on, re-
penser les lieux de connexion hu-
maine, proposer une (pe�te) alter-
na�ve à l'éduca�on telle qu'elle est
présentée aujourd'hui: apprendre en
faisant et en expérimentant avec
une personne référente.»
Les Regra;ers versus la société
d’aujourd’hui
L'associa�on ne comprend aucune
personne entre 14 et 18, pourquoi?
Les jeunes d’aujourd’hui sont pour-
tant la principale branche de con-
somma�on, et celle du monde futur.
«Nous n'avons pas encore fait con-
naître nos ac�ons à ce9e tranche de
la popula�on, mais il est prévu de
proposer des ac�vités de sensibilisa-
�on aux professeurs de collège et
lycée dès septembre afin d'amener
les groupes à travailler sur la ma-
�ère, présenter le travail des ar�stes,
réfléchir à la façon d'enrayer le pro-
blème des déchets» réplique le prési-
dent.
Le problème de la société, est que
les gens achètent plus que ce qu’ils
consomment. « Il faudrait l'équiva-
lent de 6 planètes pour assumer nos
besoins en ressources avec notre
consomma�on d'aujourd'hui. Nous
n'en connaissons qu'une! Ce9e con-
somma�on à outrance est une hor-
reur, et nous savons per�nemment
qu'elle n'est pas soutenable dans le
temps. Plus nous tardons à chercher
des solu�ons, et plus elles seront
difficiles à trouver. Le responsable
n'est pas le consommateur, mais
bien le producteur, qui n'a pas
d'autre choix que de vendre sa pro-
duc�on pour survivre. On ne produit
pas en fonc�on des besoins de l'hu-
manité, mais en fonc�on de sa capa-
cité à acheter les produits, qui9e à
s'ende9er pour le faire...
À suivre page suivante
©Keskon a9end
C'est quoi ce cirque ?
L’École Na7onale de cirque de Châtellerault est la seule en France à proposer l'op7on Arts du Cirque au lycée. C'est à Marcelin Berthelot pendant les trois années de lycée, de la se-conde à la terminale. L'école est spé-cialisée dans les acroba7es et l'aé-rien. Mode d'emploi après visite.
C ertains élèves, pas-
sionnés de cirque,
peuvent choisir
l’op�on Arts du Cirque proposée au ly-cée Marcelin Berthelot. Ce5e op�on rem- place les deux op�ons obli- gatoires qui couvrent 6 heures par semaine. L'op�on Arts du Cirque, quali-fiée comme « op�on lourde » compte environ dix à douze heures de cirque par semaine. L'entrée à ce5e op�on se fait sur dossier. Pour être admis dans ce5e sec�on, il faut passer des examens et remplir un dossier d'inscrip�on dans lequel seront inscrits les résultats scolaires du troisième trimestre de quatrième et les deux premier de la troisième ainsi que les apprécia�ons des professeurs. Les ma�ères importantes pour ce5e op�on sont le français, l'histoire, et les langues. Côté exam, il y a un entre�en pour connaître la mo�va�on de l'élève. Deux professeurs, un du cirque et un du lycée, l'écoute-ront parler de son but, de ses mo�va�ons, etc. En seconde par�e, des tests de pra�que (acroba�es, danse, jeux d'acteurs, équilibre,…) seront proposés à l'élève. Ces tests se déroulent sur une seule journée. Mais les places sont chères.. Entre 60 et 70 élèves se présentent chaque année, venant de toute la France mais aussi de Suisse ou de Belgique. Seulement 18 se-ront retenus pour ce5e op�on. Le BAC obligatoire est le BAC li5éraire. Après la terminale, les élèves peuvent intégrer des grandes écoles comme Fratellini à Paris, l'École de Châlon et d'autres.
Alors, des volontaires ?
Mathilde Lacroix et Anaïs Gelier
Suite de la page 8
La société marchande produit des objets
obsolètes, impossibles à réparer (même à
ouvrir) pour pouvoir en vendre d'autres le
plus vite possible... Nos grands-parents ne
raisonnaient pas comme ça, et nous
sommes les premières généra�ons à jeter
les objets par les fenêtres. Individualisme
effréné, et une rupture de lien social et
d'entraide. Et si en temps de crise, on ne
se pose pas d'autres ques�ons que le
main�en de son propre pouvoir d'achat,
ou que l'on juge la santé économique d'un
pays à sa capacité à vendre sa surproduc-
�on de voitures, alors nous allons encore
dans le mur. Faisons confiance aux éco-
nomes plutôt qu'aux économistes, et nous
éviterons beaucoup de gâchis humain et
matériel», parole de Regra_ers ! Quelques conseils Et si tout le monde faisait un effort ? Peut-être que nous arriverions à condenser les 6 planètes que nous aurions besoin en une seule et unique. «Pour réduire nos
consomma�ons, il y a beaucoup à faire,
mais les gouvernements devraient faciliter
la tâche. Notamment en ce qui concerne
les emballages et leurs circuits de ‘’soi-
disant’‘ recyclage.
De façon personnelle, nous invitons
chaque "consommateur" à ouvrir les ob-
jets cassés, trier les éléments par ma�ère,
essayer d'en comprendre le mécanisme,
se rendre compte que c'est tout de même
un humain inventeur qui l'a conçu, réap-
prendre à se servir de ses mains, se resser-
vir de telle ou telle planche, de visserie, ne
pas acheter d'aggloméré ou de plas�que
quand c'est possible... et venir à La Re-
gra9erie pour voir ce qu'on y crée!» Une
dernière phrase Monsieur Bruneau ? « Et
aussi lever le nez vers les étoiles, obser-
ver les insectes ou son chat, ça ne fait
jamais de mal!». Mathilde Lacroix
©Keskon a9end
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Le Raid : une grande aventure
Le raid aventure est une manifesta7on spor7ve
organisée pendant les vacances d'avril. Il a 24 ans !
Enquête sur un événement qui a a�eint la maturité.
« Ce9e année c'est
le grand retour de
la descente en
rappel des tours
de la manufactures et il y aura
une traversée de la Vienne en
tyrolienne» . L’anniversaire
sera fêté comme il se doit et
on espère bien, ainsi, séduire
un peu plus, notamment du
côté des jeunes.
Le raid aventure de Châtelle-
rault existe en effet depuis 24
ans. Ce5e année, il s’est dérou-
lé pendant les vacances d'avril
du 22 au 27 avril. Pour pouvoir
y par�ciper, il faut être né
entre 1994 et 2001, cons�tuer
une équipe de quatre per-
sonnes de sa catégorie, nés
entre 1999 à 2001 pour les
juniors et entre 1994 à 1998
pour les seniors. Les ac�vités
proposées au cours de ce5e
manifesta�on sont très di-
verses : v5, kayak, �r à l'arc,
descente en rappel depuis les
tours de la manufactures,
tyrolienne, course d'orienta-
�on...
Le raid aventure a une capacité
d’accueil de 32 équipes soit
128 personnes. «Mais depuis
deux ans, nous avons moins de
jeunes de la catégorie juniors
car ils connaissent peu le raid »
explique Lucie Bourgeolet em-
ployée à la mairie. Elle raconte
aussi qu'au début, pour les
premiers raids, il y avait seule-
ment 3 ou 4 épreuves enca-
drées par les animateurs spor-
�fs et les pompiers.
Aujourd'hui il y a une trentaine
de personnes pour préparer et
encadrer le raid : les anima-
teurs spor�fs de la ville, le club
de spéléologie, le club d'esca-
lade, la brigade de gendarme-
rie mobile, l'associa�on des
jeunes sapeurs-pompiers et les
différents services de la mairie.
Lucie Bourgeolet confie :
« Ce5e année il y aura 32
équipes et on compte en par�-
culier sur les jeunes ».
Pour faire encore mieux, dé-
sormais, il va falloir a5endre
l’an prochain. Pour par�ciper
au raid aventure, il faut aller
re�rer un dossier d'inscrip�on
à la maison des sports ou le
télécharger depuis chez soi.
Pour pouvoir être admis, il faut
le brevet de 25 mètres en na-
ta�on, un cer�ficat médical
pour la pra�que du sport en
comp�on et le droit d'ins-
crip�on de son équipe qui est
de 52€ soit 13€ par personne.
Desme Geoffrey Boulay Simon
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L es neck nomina�ons : qu'est ce que
c'est ? Rein de plus qu'une « mode »
qui touche les ados. Cela consiste à se
prendre en photo faisant la grimace ou
encore se filmer en train de mélanger plein
d'aliments comme du ketchup avec de la confi-
ture pour un mélange des plus dégoûtants.
Mais certains adolescents vont plus loin car à la
base, il s'"agissait de se filmer en train de boire
cul-sec un mélange de plein d'alcools forts. Une
fois que vous avez pris la photo ou la vidéo,
vous la partagez évidemment sur les réseaux
sociaux et vous devez nominer en général trois
à quatre personnes qui devront à leur tour
réaliser le même défi que vous. Ils n'ont que
24heures pour réaliser ce défi et le me5re sur
les réseaux sociaux. Certaines personnes nomi-
nées ne veulent pas le faire et ne le font pas,
mais d'autres, en manque de « sensa�ons
fortes », ou tout simplement parce que trop
accrochés à leur « réputa�on » ou trouvant ça
extrêmement drôle, le font. Cela n'a pas trop
de conséquence quand c'est une vulgaire pho-
to mais quand c'est un défi lié à l'alcool...
Même si ce n'est qu'une vidéo où on se montre
en train de boire cul-sec, c'est plutôt les nomi-
na�ons et la naïveté des jeunes face à l'alcool
qui fait réagir. D'ailleurs ce5e « mode » aurait
déjà fait plusieurs morts.
Contre un verre, pour des dons
Face à ce5e mode, certaines célébrités du « net
» comme « Enjoyphoenix », une youtubeuse
conseil et beauté, ont voulu réagir. Elle a imagi-
né une « Helpnomina�on » ce qui consiste à
faire un don d'argent selon ses moyens finan-
ciers à une associa�on, dans son cas à "Ac�on
contre la faim". D'ailleurs plein de youtubeuses
beauté s'y sont mises et au lieu de partager une
vidéo où elles boivent, elle me5ent une vidéo
d'elles en train de faire un don. Il y a aussi un
humoriste youtubeur assez célèbre chez les
jeunes qui se nomme « Mister V » qui a mis une
vidéo sur les réseaux sociaux pour se moquer
des necknomina�ons. En toui cas, même si vous
n'êtes pas une youtubeuse beauté, faîtes des
dons, cela sera beaucoup plus intelligent que
boire de l'alcool cul-sec.
Ambre Santer, Anouk Blais & Lucie Aït-Amara
Les parents vous diront que ce n'est juste
qu'une mode idiote des jeunes de mainte-
nant, certains jeunes diront que c'est cool
et d'autres diront que c'est totalement
bête et inu7le. Malheureusement même si
cela peut vous paraître cool, les parents
ont sûrement raison...
Necknomina7ons : Alcool, photos
ou argent ?
Clin d’œil sur la pauvreté
aux quatre coins du monde Le mois dernier, au « 4 », une exposi7on de photographies organisée par Amnesty a eu lieu
montrant cinq pays pauvres du monde. L’occasion d’en savoir un peu plus sur ses combats .
C réé en 1961, Amnesty
Interna�onal est un mou-
vement indépendant de
toute tendance poli�que.
Le financement parvient de la géné-
rosité du public, qui peut envoyer
des dons. L’associa�on a pour but de
faire cesser les graves a5eintes aux
droits humains dans tous les pays du
monde. Elle compte pour l’instant
2,7 millions de membres répar�s par
groupes dans différentes villes
comme c’est le cas à Châtellerault
qui a son propre groupe.
C’est Benjamin Breuil qui en est le
président. Avant d’accéder à ce
poste, il a d’abord été secrétaire du
groupe puis conseiller na�onal. Il est
militant depuis la créa�on du
groupe. C’est-à-dire depuis 1982.
« Ce sont deux anciens professeurs,
M. Verdant, professeur d’université
spécialisé dans le Moyen-Age et
Albert Paoli, professeur d’histoire à
Berthelot qui en ont eu l’idée », ra-
conte-t-il.
Lu5er pour les droits humains,
qu’est-ce que ça veut dire ? C’est
pousser pour obtenir l’aboli�on de la
peine de mort partout, par exemple.
« Elle n’existe pas que dans les pays
pauvres, au Japon ou aux Etats-Unis,
la peine de mort existe encore »,
rappelle le militant. Au départ, le
groupe s’occupait des prisonniers
Argen�ns et de la RDA. A l’époque
l’Argen�ne avait d’énormes pro-
blèmes avec les Droits de l’Homme.
Pour aider les prisonniers Argen�ns,
les militants avaient créé une corres-
pondance entre eux et les prison-
niers ainsi qu’avec leurs avocats afin
qu’ils puissent être libérés.
Des expos, pourquoi ?
L’exposi�on d’avril, Œil Public, a été
commandée par Amnesty pour es-
sayer d’ouvrir les gens à voir les
failles de la société, les personnes
oubliées, la pauvreté de certaines
grandes villes et pour pouvoir faire
parler les habitants de ces pays qui
chaque jour se ba5ent.
Œil Public est un collec�f de photos
en agence. Il a été crée en 2010 mais
à cause de difficultés financières
liées à la crise de la presse, l’agence
a fermé. Les photographes sont tout
de même restés engagés dans ce
projet en partant en reportages dans
différents pays, montrant les coins
sombres et oubliés des pays
pauvres, jusqu’au bout.
Les photos témoignent
d’un monde en marche
et ont déjà reçu plu-
sieurs prix pres�gieux.
Elles sont actuelle-
ment exposées dans
le monde en�er, dans
certains musées et dans
plusieurs livres.
L’exposi�on commandée
par Amnesty « Dignité
Droits humains et pauvre-
té » est séparée en cinq
par�es pour montrer
cinq pays différents :
L’Egypte, l’Inde, la Ma-
cédoine, le Nigéria et
le Mexique, malheu-
reusement la liste ne
s’arrête pas à ses
cinq pays. Ce sera
la dernière exposi-
�on d’Œil Public.
(…)
A suivre page sui-
vante
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en
d
(suite page 9)
(…) Tout d’abord Les oubliés
du Caire, en Egypte montrent
des photos d’enfants devant
de grandes usines. Les photo-
graphies montrent l’exploita-
�on des enfants dans le
monde du travail comme par
exemple l’usine Arab Abu Si-
nedo qui compte parmi ses
employés, 5200 enfants. Dans
ce quar�er du Caire, les fa-
milles de futures mariées
me5ent toutes leurs écono-
mies dans le mariage pour
faire de ce jour, un jour ma-
gique.
Dans l’exposi�on, il y a aussi
les délogés de Lagos, ce5e fois
ci au Mexique. Les clichés
montrent une grande par�e
de bidonville qui vont bientôt
être tous détruit, pour cons-
truire à la place des hôtels de
luxe afin d’accueillir les étran-
gers qui travaillent dans les
sta�ons de pétrole. Tous les
habitants des bidonvilles vont
donc devoir trouver un autre
endroit pour se loger et pour
vivre.
En Inde, les peuples indigènes
Méphaa sont arrêtés par les
forces de l’ordre, qui les tuent,
eux ainsi que toute leur fa-
mille. Il y a aussi des photogra-
phies de femmes ba5ues.
En Macédoine, dans la ban-
lieue de Skopje, l’exposi�on
montre les clichés de familles
nombreuses vivant avec à
peine 50€ par mois, certaines
personnes n’ont pas assez de
papiers pour bénéficier des
aides sociales.
Cinq voyages en coulisses, par-
delà les vitrines de tous ces
pays, pour apprendre à voir,
sor�r des cécités bien confor-
tables !
Lucie A., Anouk B. et Ambre S.
La peine de mort en débat
A ux États-Unis plus précisément dans l'état d'Oklahoma , deux con-
damnés à mort, Clayton Locke5 et Charles Warner, devaient se faire exé-cuter le 29 avril dernier par injec�on létale mais ce5e fois par un nouveau cocktail qui n'avait jamais été testé. Mais alors que le premier condamné à mort, Clayton Locke5, condamné pour viol et meurtre, s'apprêtait à mourir avec ce5e nouvelle injec�on, pendant 43 minutes, il va rester entre la vie et la mort dans d'atroces souffrances. Saisi de tremblements, il grognait quelques mots incompréhensibles jusqu'à ce qu'une foudroyante crise cardiaque l'achève. Ce serait apparemment un « échec de l’intraveineuse » : « les médi-
caments n'entraient pas dans le sys-tème nerveux" a expliqué le directeur de prison. L’exécu�on du deuxième condamné a été reportée de 14 jours alors qu'elle était prévue juste après le premier condamné. L'avocate de Charles Warner, Madeline Cohen s'est exprimée et a dénoncé le fait que « Clayton Locke5 a été torturé à mort ».
Cet échec rouvre le débat de manière drama�que. "Tuer est une barbarie" nous rappelle les souffrance de Clayton Locke5. N'oublions pas, non plus, que près de 4% des condamnés à mort se-raient innocents.
Aït-Amara Lucie, Santer Ambre et Blais
Anouk
Rester entre la vie et la mort pendant 43 minutes, c'est ce qui est
arrivé à Clayton Locke� et c'est aussi ce qui fonde le combat
d'Amnesty.
Volontaire pour voyager ? Un jour ou l'autre nous avons tous voulu voyager, par7r dans un autre pays,
voir de nouveaux paysages et rencontrer de nouvelles personnes. Mais,
avez-vous déjà pensé à vouloir y faire vos études ? Oui ? Vous avez un
projet ? Alors tentez votre chance.
Nous avons eu la chance de rencontrer quatre personnes Khalid, Carmen, Armand et Natalia. Tous les quatre ont un but commun : « Donner envie aux jeunes de par�r pour développer leurs pro-jets ».
Carmen une italienne, à Châtellerault depuis janvier, qui par�ra en juillet, s'oc-cupe du projet « fes�val de la Presse » car celle-ci est journaliste. Quant à Natalia, espagnole qui est à Châtellerault depuis janvier elle aussi, censée rester en France douze mois, s'occupe du projet de com-munica�on et de mobilité au « 4 ». Deux exemples de jeunes qui effectue ce que l’on appelle un Service Volontaire Euro-péen ou « SVE »
Le SVE consiste à faire par�r des jeunes qui ont seize ans ou plus à l'étranger pour réaliser un projet spécifique intéressant. Les projets peuvent être divers et variés, porter sur la santé, la discrimina�on, les sports… Nous pouvons par�r dans exacte-ment 28 pays ainsi que l'Europe de l'Est. Nous pouvons aussi par�r dans des pays
en dehors de l'Europe, mais d'après Ar-mand, responsable du disposi�f au « 4 », les procédures sont plus longues. En plus de ça, tout est pris en charge et par�r à l'étranger apporte un gros « plus » sur le CV, de quoi nous laisser tenter.
Pendant le séjour « on est dans une struc-ture d’accueil, soit dans un appartement ou dans une coloca�on » explique Ar-mand. « Pour pouvoir par�r il faut surtout l'avis des parents évidemment, car sou-vent ils sont inquiets pour les condi�ons, mais ils sont souvent enthousiastes pour le projet ».
Quand il est ques�on de leur demander de témoigner de leur expérience, Carmen nous répond : « Je pensais rester une ou deux semaines et je ne connaissais que bonjour et merci. Maintenant je parle mieux. Je con�nue de prendre des cours de français ». D'après elle : « Châtellerault est la cité du bon accueil, elle est très jolie, mais pe�te et vide la nuit. J'aimerais que les magasins soient ouverts la nuit comme à Naples, la ville d'où je viens ».
Jade Cha7llon & Jeanne Pierre
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T out d’abord reme5ons les choses à leur
place. Le premier enfant d’une famille a le
statut d’Ainé, le second de Cadet et aussi
de Benjamin si il n’y a personne d’autre
après, et le dernier a celui de Benjamin (je suis d’ac-
cord avec vous pourquoi un prénom de gars pour
qualifier le dernier ?) D’autant que, quand on est le
dernier de la famille, on risque d’avoir des pe�ts
surnoms par ses parents du style « c’est mon pe�t
dernier, c’est mon bébé, mon poussin, mon canard
etc. » Et c’est vrai que, arrivé à un certain âge, on
voudrait juste me5re du scotch sur la bouche de sa
mère et lui dire « Mais tais-toi, je t’en supplie ! ».
Même si on comprend que, pour nos parents, on est
leur dernier enfant et que l’on grandit trop vite.
Frères et sœurs : jaloux ?
Ce qui peut arriver aussi dans certain cas, c’est que
les frères ou sœurs sont parfois jaloux. Il suffit que
le pe�t dernier demande un jeu ou autre à ses pa-
rents et que ceux-ci soient d’accord et c’est la révo-
lu�on, tout le monde veut le même jeu et c’est ja-
mais juste : c’est toujours le plus pe�t qui a tout :
« Oui pourquoi lui et pas moi !». Mais dans d’autre
cas, il arrive qu’il n’y ait pas de jalousie : « le pe�t
dernier, c’est le plus fragile, on doit le protéger ! »
Stéréotype ?
Comme on s’en doute
sûrement le statut
de Benjamin est
envahi de stéréotypes. On dit que les parents sont
plus tolérants. Ce qui veut dire que les pe�ts der-
niers, on leur passe tout : « ce sont des flemmards,
ils sont insolents, mal élevés et pis encore ». Soyons
honnêtes, pour certains ce profil leur va parfaite-
ment, mais il ne faut pas me5re tout le monde dans
le même sac.
Galère, paradis
Pour Aurélien, 14 ans, être le dernier ce n’est pas
une sinécure ! « Moi je suis d’une famille de 4 en-
fants. Etant le dernier ; mes frères et mes sœurs,
mais surtout mes frères ont été jaloux de moi. J’ai
subi leurs jeux très marrants pour eux mais pas pour
moi, car à l’âge de 4 ans, ils m’ont presque rasé la
tête. Ce qui arrive souvent, c’est que mes parents
confondent nos prénoms, mais ça ne me dérange
pas plus que ça ».
En revanche, Elodie, 15 ans, vit très bien ce5e situa-
�on : « je suis la dernière d’une famille de 3 enfants.
J’ai 2 sœurs ainées. Avec mes sœurs, tout se passe
bien, il n’y a aucune rivalité ni jalousie. Elles m’ai-
dent pour mes devoirs et pour plein d’autres choses.
Mes parents sont plus exigeants avec moi qu’avec
mes sœurs, donc je fais du mieux que je peux à
l’école
Bref être le dernier a des bons côtés comme de mau-
vais côtés. Mais s’il y a plus de mauvais côtés, sachez
que vu que vos frères et sœurs sont plus grands, ils
par�ront plus vite et vous serez tout seul à la maison
avec ma- man et papa.
Bas�en Pachet
Le pe7t dernier : galère ou paradis ?
Etre le dernier d’une famille, ça peut avoir ses avantages mais c’est
aussi parfois un peu galère.
Harcèlement amoureux :
quand l’amour fait faire tout
et n’importe quoi
Tout ado aura été amoureux un jour ou l’autre. Seule-
ment, il n’est pas facile de s’approcher de l’être aimé.
C’est ainsi que l’amour déraille : tout est permis pour
a>rer son a�en7on ?
T out d’abord, la ques�on est : « comment
reconnait-on le harcèlement amoureux,
ou pire, comment savoir qu’on est fou
d’amour au point de faire des folies ? »
Peut-être que certains se reconnaîtront dans les
paroles de Marie-Lou, 14 ans : « Je l’ai rencontré lors
d’un voyage en Allemagne, l’année dernière. Il
m’embêtait un peu et bizarrement, ça m’a rendue
dingue de lui. Pe�t à pe�t, j’ai commencé à faire des
choses qui pourraient me le faire rencontrer ;
d’abord, je l’ai dit à tout mon entourage, sans même
m’en rendre compte. Ensuite, j’ai commencé à lui
me9re des mots anonymes dans son casier, avec des
messages comme « Je craque pour toi… ». Je me suis
inscrite à toutes les ac�vités spor�ves scolaires aux-
quelles il par�cipait. J’ai demandé à une amie d’aller
le voir et de lui demander ses coordonnées. J’ai écrit
son nom sur mon pantalon. Je connais son emploi du
temps par cœur, avec la salle et le prof, et je passe
devant chez lui tous les soirs et je crie pour a<rer
son a9en�on. Mais il n’a pas réagi ; pire, il me
fuyait. Un jour, j’ai reçu un message signé de lui
disant «Salut je t’aime », mais c’était ma pire enne-
mie qui m’avait joué un tour. Je sais qu’un jour il
faudra bien que je me déclare, et je ne compte pas
abandonner. Je pense lui dire à la fin de l’année. »
Ami amoureux en manque de stratégie, sache que
la technique de la le5re est aussi très u�lisée mais
n’ob�ent pas de résultats très probants : « Un jour,
une fille m’a envoyé une le5re avec une échelle où
j’étais censé placer son niveau de beauté. Je n’ai pas
répondu. » confie Paul, 15 ans. Bien sûr, vous pou-
vez aussi payer le frère ou la sœur de votre être
aimé pour obtenir son numéro de téléphone,
comme Romane : « Quelqu’un a voulu payer mon
frère 2 euros pour obtenir le numéro de portable
d’un garçon de ma classe, mais aucun de nous deux
n’a accepté »
Et du point de vue des « vic7mes » ?
« Il y avait une fille qui m’envoyait tellement de
le9res que je ne prenais même plus la peine de les
lire, avoue Romain, 15 ans. J’essaye de ne lui accor-
der aucun intérêt pour qu’elle se décourage mais
c’est tout le contraire ! » Eloïse, elle, a subi les con-
séquences indirectes d’un harcèlement amoureux :
« Un jour, un numéro amoureux m’a appelé, me
demandant si j’étais amoureuse d’un garçon. Je n’ai
jamais su qui c’était». L’amoureux masqué. A quand
le saut à l’élas�que pour faire comme celui que l’on
aime ?
Jeanne Pierre et Bas7en Pachet
©Keskon a9end
C ’est en 2007, qu’une
classe de CE2 de Saint
-Germain a l’idée de créer deux
sites internet (« Quoi de neuf ? » et
La Galerie d’Art) où les reporters
pourront me5re les ar�cles qu’ils
auront écrits en groupe. Ces ar�cles
parlent de ce qu’ils aiment
(animaux, sport…), de l’actualité de
l’école (sor�es, œuvres d’art faites
par les différentes classes,…) et des
sor�es reporters, comme la sor�e à
Tours où les pe�ts reporters ont été
visiter l’école publique de journa-
lisme. Ils y ont fait de la radio, de la
télévision et ont développé leurs
connaissances en ma�ère d’ar�cles,
même si les mots « conférence de
rédac�on », « signes » et
« interview » ne leur étaient pas
inconnus. Il leur arrive aussi de re-
cevoir des invités, comme Valérie
Boucher qui leur a présenté l’agri-
culture au Mali : comme quoi, il n’y
a pas toujours besoin de se déplacer
pour faire
des repor-
tages, parfois ils viennent directe-
ment à vous.
Réunion mardi à 14h30
Chaque mardi, les pe�ts reporters
se réunissent en conférence de ré-
dac�on internet où ils décident du
contenu des sites, ils y font
l’ « apel », c’est-à-dire qu’ils font le
point sur les ar�cles écrits sur
l’associa�on l’A.P.E.L. L’A.P.E.L est
une associa�on de parents d’élèves
qui finance les sor�es reporter et
qui, en échange, demande que les
pe�ts reporters écrivent des ar�cles
sur les ac�vités que l’associa�on
organise.
Durant la conférence, les élèves et
leur maître acceptent, ou pas, les
ar�cles qu’on leur envoie. Eh oui, il
n’y pas seulement les élèves de la
classe qui écrivent sur le site « Quoi
de neuf », il y a aussi des personnes
de l’extérieur, comme les grands
frères/grandes sœurs, des collé-
giens ou encore des étudiants
d’autres pays.
Ensuite, ils font le point sur les
œuvres d’art qui sont présentées
sur le site de la galerie d’art visuels
de l’école st Germain : une exposi-
�on par mois (parfois deux). Ces
œuvres sont faites par les classes de
l’école maternelle et primaire, ça
peut être des dessins, tout comme
des statues ou encore des struc-
tures de carton.
Et enfin, ils font la liste des objec�fs.
C’est-à-dire, qu’à chaque confé-
rence, les rédacteurs en chef (qui
changent toutes les semaines) no-
tent les choses à faire avant la pro-
chaine conférence. Et à la prochaine
conférence, les nouveaux rédac-
teurs en chef vérifient que ces
choses ont bien été faites et si ça
n’a pas été fait, ils le remarquent
sur le tableau. Objec�f : toute chose
étant marquée sur le tableau ne
doit pas être re-marquée.
C’est qu’ils sont moderne ces re-
porters !
Pour se faire connaitre et faire con-
naitre leurs ar�cles, les pe�ts CE2
u�lisent… Tweeter. Et oui, il n’y a
pas que les jeunes et les célébrités
qui tweetent, les écoles s’y me5ent
aussi. Plutôt pra�que quand on veut
se faire connaitre.
Site « Quoi de neuf ? » : h5p://
reporterinternetsaintger-
main.overblog.com/
Site « Galerie d’art visuels » : h5p://
reporterinternetsaintger-
main2.overblog.com/
Perrine Chollet
Dans une école primaire à Bourgueil,
une classe de CE2 7ent des sites inter-
net sur l’actualité de leur école et du
monde qui les entoure. Découvrons
leur travail, très proche du nôtre…
Reporter à 8 ans
De « oui » à « wesh », ques7on de généra7ons
On parle en verlan, on a des expressions qui nous viennent de chansons, on pense que
notre langage est nouveau. Comment parlaient nos parents et nos grands-parents ?
Pe7te enquête parmi les mots.
Que disaient nos grands
parents ? Qu’il fallait respecter
les hirondelles
(gendarmes) ; que pen-dant que la dorne (la grand-mère) passait la
loque (la serpillière), les
drôlesses (les filles) fréquentaient les drôles (les garçons)…
Les parents, eux, racon-
taient comment les
bizuts (les sixièmes) aveint la boule au
ventre quand il fallait
voler de ses propres
ailes au collège. Ils flir-
taient cependant volon-�ers, quand ils n’avaient pas la tête
dans le pâté, trouvaient que l’amour, c’est de
l’bombe, c’est top, s’en-courageaient à coups de « t’es pas chiche » et renonçaient en disant :
« laisse béton ! »
Pour, écouter nos con-
versa�ons, pas besoin de traduc�on. Si t'as
l'seum, c’est qu’on te
traite de boloss, on te
dit que t'es chelou.
Alors, t’es dég', vénère.
Tu t’éloignes, et si tu t'tapes pas l'affiche tu
t’tapes l'incruste en rêvant qu’il y a peut-être bien une meuf à
pécho !
« Avoir la boule au
ventre », « sor�r de ses
gonds », « s'en mordre
les doigts », peu de
jeunes u�lisent aujourd’hui ces images
venues d’un « autre âge ». Sont-elles
pour autant celles qu’u�lisaient nos
parents et nos grands-parents durant
leur jeunesse ? La généra�on d'aujour-
d'hui se reconnaît ailleurs, par exemple
dans l’inversion des mots, ce verlan qui
pourtant ne date pas d’hier ! Et elle
poursuit les déforma�ons et l’abrévia-
�on des mots, comme on l’a toujours
fait, ce qui a produit d’ailleurs le fran-
çais « dit correct » qu’on parle aujour-
d’hui. Les emprunts aux langues étran-
gères, en par�culier à l’Anglais ? C’est
plus que jamais et nos phrases se ponc-
tuent de « ok » ou de « what ? »… En-
fin, il y a les emprunts « mode », ceux
que l’on fait aux grandes stars de rap
comme avec l'expression « bien joué
Morray » employée par Booba dans
une de ses « chansons ».
Autrefois, côté grands-parents, la
langue que l’on parlait, c’est eux qui le
disent, était celle qui était enseignée
par leurs maîtres, ils la respectaient et
ils ne devaient pas écorcher ce vocabu-
laire : « C'était la généra�on du bon
Français ». Ouais, ce n'est pas pour
autant qu'ils vouvoyaient leurs parents,
et il est difficile de croire que les cours
de récré résonnaient de leurs conversa-
�ons en alexandrins. Rappelons égale-
ment que le langage n'était pas partout
le même et changeait de région en
région (comme de nos jours d'ailleurs).
Ainsi, pour dire « Où est la serpil-
lière ? », on disait dans les Ardennes :
« Où qu'elle est la loque à laver par-
terre » ou certains disaient : « Où est la
since ? ».
Quant à nos parents, pas encore com-
plétement décrochés de leur jeune
temps, ils emploient souvent encore ce
qu’ils croient être la marque de leur
jeunesse et on a droit aux expressions
un peu « relous » comme : « arrête de
flirter avec elle. », « c'est de la
bombe ! » ou encore « Laisse béton ! ».
Bon, à chaque généra�on son jargon et
c‘est bien la preuve que la langue ne
s’use que si on ne s’en sert pas.
Thibaud Simon et Perrine Chollet
Dessin : Thibaut Simon
R
L a ré- serve ornitho-
logique de St Cyr est une
étape pour les oiseaux mi-
grateurs, qui y passent et
parfois s’y arrêtent pour l’hiver. La
réserve a été réaménagée à
par�r de 2003 et inau-
gurée en 2009,
elle propose des
îlots, des fossés… pour
ces pe�ts voyageurs. On y
trouve aussi des obser-
vatoires pour voir la zone humide sur plein d’angles diffé-
rents pour profiter du paysage et des oiseaux. C’est la LPO
de la Vienne, ligue pour la protec�on des oiseaux de la
Vienne, qui a lancé ce projet, son but est « d’agir pour
l’oiseau, la faune sauvage, la nature et l’homme, et lu5er
contre le déclin de la biodiversité, par la connaissance, la
protec�on, l’éduca�on et la mobilisa�on ».
Mais pourquoi protéger les oiseaux ?
Les différentes espèces d’oiseaux ont besoin d’habitats
différents que l’Homme détruit par les aménagements
qu’il fait donc des réserves naturelles sont aménagées
pour pouvoir accueillir les espèces qui en ont besoin. La
LPO s’occupe aussi d’informer les personnes des ac�ons
qu’elle pourrait mener chez elles pour aider les oiseaux,
comme leur donner des graines et de la graisse pendant
l’hiver. Si elles trouvent un oiseau blessé, alors il faut
qu’elles appellent la LPO pour que les bénévoles s’occu-
pent de lui. La ligue fait aussi des recherches sur ces
oiseaux (les suivre avec un GPS pour s’avoir où ils
vont et où ils s’arrêtent), elle cherche à mieux les com-
prendre pour améliorer leur confort et leur vie (les proté-
ger des prédateurs par exemple). Alors si vous adorez les
oiseaux vous pouvez vous munir de vos jumelles et aller les
voir à St Cyr. Un premier pas pour aider à les protéger.
Perrine Chollet (texte et dessin)
La LPO protège les oiseaux à St Cyr Pourquoi et
comment ? Pe7t voyage chez les migrateurs
Mission : protec7on des oiseaux
Vous n'avez ja-
mais entendu
parler du café
suspendu ? Nous
avons rencontré
Jézabelle, patronne
du café Le Merle
Moqueur de Châtel-
lerault qui a ouvert
ses portes en janvier
2014. Dans ce5e enceinte, le café sus-
pendu a été proposé par Jézabelle et
adopté par le café. Le principe est tout
simple : acheter deux cafés mais n'en
consommer qu'un seul. Le second sera
offert à quelqu'un d'autre. "C'est un
acte solidaire et anonyme". Selon Jéza-
belle, "N'importe qui a le droit d'entrer
dans un café, d'y passer du temps et
devrait avoir la possibilité de consom-
mer." Souvent, ce sont les étudiants et
les gens qui ont du mal à boucler les
fins de mois qui viennent en chercher
un. Mais cela peut-être n'importe qui
quels que soient son âge et ses reve-
nus financiers. Malheureusement, l'ac-
�on de venir chercher un café en
a5ente n'est pas spontanée. Alors, le
rôle des serveurs est d'inviter les gens,
de leur en proposer un ou même de
leur faire découvrir le concept. "Au
Merle Moqueur, il y a en moyenne
trois cafés offerts par jour." Avant de
me5re en place ce système, des ques-
�ons se sont posées. "Nous n'avons
pas créé ce concept immédiatement à
l'ouverture pour plusieurs raisons.
Nous n'avions pas envie de nous faire
piéger, que ce soient tout le temps les
mêmes personnes qui viennent nous
demander un café suspendu." Ce ne
sont pas toujours les mêmes per-
sonnes qui payent deux cafés. En sor-
tant du café, les gens sont fiers d'avoir
fait ce geste. "C'est plutôt bien perçu,
nous n'avons eu aucune remarque
néga�ve." Pour le moment, il y a tou-
jours eu des cafés en a5ente. "Ce n'est
jamais arrivé qu'il n'y en ait plus à pro-
poser, mais si cela arrivait, ce serait
très mauvais signe." Une dernière
phrase Jézabelle ? "Je suis très fière de
le faire!".
Mathilde Lacroix
Le café suspendu :
un acte solidaire, anonyme et généreux
Payer un café à un inconnu ? Et pourquoi pas ? C'est ce qui se fait tous les jours au Merle Moqueur,
café-restaurant du boulevard Blossac à Châtellerault.
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9e
nd
L’Emploi en pôle posi7on !
D ès l'entrée de la salle, le
choix est mul�ple : Hôtel-
lerie, Restaura�on, Mé-
�ers de Bouche, Services,
BTP & Agriculture, Industrie, Santé &
Lien Social, Préven�on, Sécurité, Tou-
risme et loisirs, Créateurs d'avenir
(Entreprenariat et créa�on d'entre-
prise), les stands se pressent.
C’est qu’ils sont nombreux à penser
que cela est « u�le » et « bénéfique
des deux côtés », pour l'employé qui
cherche du travail et a le choix entre
plusieurs domaines et l'employeur qui
rencontre différentes personnes, avec
des âges différent et des expériences
différentes.
Ainsi, Isabelle Hérault, responsable du
service appren�ssage au lycée de Thu-
ré, propose des forma�ons scolaires
avec cinq secteurs, l'agriculture, la
grande culture, l’hor�culture, le pay-
sage et le service à la personne. Le
tout pour tous publics confondus et
pour tous les âges.
Mourad Belaïd, lui, dit : « Je recrute
sur Dissay, dans la sécurité et la com-
munica�on et chaque année, je viens
au Printemps des Mé�ers pour des
embauches ou faire découvrir tout
simplement le domaine de la sécuri-
té. »
Rajah Ramdane, responsable au
centre social et culturel de la Plaine
d'Ozon, renchérit : « Mon but est de
rechercher des jeunes avec en priorité
le BAFA pour les colonies l’été. Recru-
ter des jeunes, c’est plus social, ça leur
ouvre des portes, et ils peuvent envi-
sager ensuite de devenir animateurs.
Pour venir travailler au centre social et
culturel de la Plain d'Ozon, tout
comme moi, travailler dans l'enfance,
il faut ne pas penser « garderie » mais
plutôt penser passer « un bon mo-
ment ». Que ce soit pour les mercre-
dis, les week-ends, les jobs d'été, le
centre propose des contrats pour
tout. »
Une entrée pour tous
Une précision : l’entrée est gratuite,
ainsi plus de personnes peuvent venir
à la découverte de ces différents mé-
�ers. Le salon facilite la recherche de
l’emploi avec une rencontre directe
avec les recruteurs. Il y a des démons-
tra�ons et des anima�ons, des photo-
graphies et des prospectus. « Je
trouve ça intéressant, le Printemps
des Mé�ers, pour tout le monde mais
surtout pour les jeunes car ce sont eux
qui ont généralement des difficultés
pour entrer dans la vie ac�ve, » té-
moigne Bas�en, visiteur.
Alizéa Bouchenez et Imen Medjahed
Le « Printemps des Mé7ers », c’est tous les ans. Organisé à la salle de
l'Angelarde, ce rendez-vous est devenu incontournable pour favoriser
l'orienta7on professionnelle des jeunes et des adultes ainsi que l'accès à
l'emploi, aux contrats en alternance et aux jobs d'été. Enquête sur place.
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nd
L e cinéma et la peinture : deux arts différents
mais pas si éloignés comme le montre David
Lynch accompagné de Jean le Gac. C’est l’école
d’arts plas�ques de Châtellerault, qui a eu l’idée
d’établir la passerelle entre les deux arts.
David Lynch est en effet connu en tant que cinéaste et
peintre américain : il est né le 20 Janvier 1946 à Missou-
la dans le Montana aux États-Unis. David Lynch est plus
connu en tant que grand cinéaste qu’en tant que peintre
et Gildas Le Reste, directeur de l’école d’arts plas�ques,
explique comment il en est venu à la peinture. « David
Lynch a mis de côté le cinéma pour se trouver un nou-
veau médium, un moyen de s'exprimer, la lithographie.
La lithographie, c'est l'art de reproduire par pression sur
une feuille les dessins tracés avec de l'encre sur une
pierre calcaire. »
Il y avait ainsi, pendant tout le mois de mars, une dizaine
d’œuvres de David Lynch à l'école d'art plas�que : il faut
savoir que chaque œuvre est �rée à une vingtaine
d'exemplaires avec un coût de produc�on d'environ
6000€. Il y en même une qui venait de Los Angeles. On
pouvait voir que le contour des œuvres est en fait la
taille de la pierre, par exemple si la pierre est cassée le
cadre sera un peu découpé, pas droit, il prendra la
forme de la pierre.
Si David Lynch a été exposé à Châtellerault, c'est qu'en
2013 c'était l'année cinéma à Châtellerault et que David
Lynch est venu du cinéma à la peinture, il fait bien le lien
entre ces deux arts. « Pour David Lynch, le but de ses
œuvres c'est que le spectateur dialogue avec elles, elles
doivent faire oublier les préjugés que les gens ont »,
explique Gildas Le Reste.
Lynch fait aussi de la photographie, une autre de ses
passions et il expose certaines de ses œuvres à la mai-
son de l'Europe à Paris. David Lynch fait aussi par�e d'un
groupe de rock, « il est mul� faces » confie Gildas Le
Reste. Lynch veut s'exprimer sur le monde qui l’entoure
et il le fait de différentes manières.
Ce qu'il y a de par�culiers chez David Lynch, c'est que les
�tres de ses œuvre se trouvent toujours dans ses ta-
bleaux qui sont étranges, c'est à nous de nous créer
notre propre histoire.
Jean Le Gac
L’exposi�on de David Lynch était associée à celle de
Jean le Gac car tous deux associent dans leurs œuvres,
le cinéma et la peinture. Jean le Gac, né en 1936 à Alès,
est un ar�ste-peintre français. Il est l'un des représen-
tants de la Nouvelle figura�on. Cet ar�ste a la par�cula-
rité de se me5re en scène dans chacun de ses tableaux.
(…)
L’école d’arts plas7ques :
découvrir autrement Les expos s’enchainent et ne ressemblent jamais. A l’école d’arts plas7ques, pour peu
qu’on soit un peu curieux, on découvre toujours du nouveau. L’exemple de ce�e ren-
contre entre David Lynch et Jean Le Gac.
À suivre page suivante
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L ’école d’Arts Plas�ques de
Châtellerault a été créée à la
fin du XVIIIème, plus précisé-
ment en 1792 pendant que
toutes les écoles d’Arts importantes
de France étaient bâ�es, comme
celle de Paris, Bordeaux ou Lille. Châ-
tellerault avait deux spécialités : la
couture pour les femmes et le dessin
industriel, pour les hommes travail-
lant à la Manufacture d’armes.
Ils n’avaient pas encore de bâ�ment
fixe et les cours avaient lieu le di-
manche ma�n, au conservatoire de
musique par exemple. En 1985,
l’école déménage officiellement dans
le bâ�ment actuel et la mairie décide
d’ouvrir plusieurs disciplines comme
la photographie, la gravure, l’histoire
de l’art, le dessin, la peinture et la
sérigraphie.
L’école est ouverte à tout le monde
avec une inscrip�on de 15€. Les
élèves n’exposent par leurs travaux
mis à part à une journée en sep-
tembre et également à la journée
Portes ouvertes en juin où il est éga-
lement possible de par�ciper à un
atelier pour pouvoir découvrir
l’ambiance des cours et pour pouvoir
éventuellement s’inscrire l’année
suivante. Leurs œuvres sont seule-
ment exposées dans leur atelier.
Au service de la popula7on
Gildas le Reste est le directeur de
ce5e école mais il est aussi peintre.
Puisque « les conservatoires sont
dirigés par des compositeurs alors
l’école d’Arts est dirigée par un
peintre » explique t-il. Pour trouver
les prochaines ac�vités, il se réunit
avec l’ensemble des professeurs et
les autres peintres pour bâ�r l’en-
semble des projets. Il est devenu
directeur de ce5e école en par�culier
pour faire partager sa passion, l’art,
la pensée et faire réfléchir les gens
devant les œuvres proposées.
Son principal problème est le
manque de places puisque que
l’école accueille 500 élèves : c’est la
première école d’Arts Plas�ques du
Poitou Charente. Pour les cours, ils
préfèrent avoir des effec�fs ré-
duits pour accéder à une pédagogie
plus avancée. Par exemple en pein-
ture, le professeur doit porter plus
d’a5en�on et avoir plus d’échange
avec les élèves. En gravure, ils sont
réduits pour limiter les accidents.
Malgré tout ils trouvent toujours des
solu�ons pour accueillir les gens,
pour qu’ils puissent venir s’appuyer
et s’éveiller à l’art.
L’école accueille aussi les ULIS.
"Quand ils viennent, ils s’éclatent !",
note le directeur. L’école accueille
aussi des handicapés moteurs qui
viennent faire de la gravure.
L’école est un terrain d’inspira�on au
service de la popula�on, alors
« laissez vos complexes à la porte et
essuyez vous les pieds », venez ap-
prendre même si vous ne savez pas
dessiner puisque l’important n’est
pas de savoir bien dessiner mais plu-
tôt d’analyser l’objet pour le dessiner
comme on le voit et pour créer son
propre univers, celui qui nous corres-
pond.
Lucie A., Anouk B. & Ambre S.
Les Arts Plas7ques, c’est fantas7que !
Peu de personnes le savent mais Châtellerault a un gros poten-
7el culturel grâce à son Ecole d'Arts Plas7ques. Que l'on y con-
naisse rien en art ou pas, ce�e école est ouverte à tout le
monde et même aux handicapés moteurs car n'importe qui a le
droit de s'exprimer et de montrer ses talents.
On remarque aussi qu’une caméra
est placée devant chaque grand
tableau, ce disposi�f fait croire au
spectateur que le tableau est proje-
té par la caméra. Les tableaux de
Jean le Gac sont réalisés de manière
que le spectateur par�cipe à l’art.
Un peu plus loin dans l’exposi�on,
on découvrait les Demoiselles d’Avi-
gnon (un chef d’œuvre très connu
de Picasso) avec Jean le Gac mis en
scène dans le tableau comme « un
aventurier de l’art » explique Gildas
le Reste, directeur de l’école d’arts
plas�ques. Puis il y avait quelques
photographies également exposées.
Un peu plus loin dans l’exposi�on,
on pouvait rentrer dans une pe�te
chapelle peu banale et apparem-
ment incongrue dans un musée.
Ce5e chapelle abritait une très
grande photographie que Jean le
Gac a réalisée et qui a été agrandie
pour l’exposi�on de Châtellerault.
Cet œuvre représente l’ar�ste
comme aventurier comme ses
œuvres précédentes, étendu sur un
cercle de bois les membres fixés
comme Jésus Christ en forme de
croix, dans un paysage bucolique.
Des lieux , des étonnements,
comme à chaque expo dans ce lieu
qui mériterait d’être plus fréquenté
par ceux qui aiment donner à leur
regard autre chose que ce à quoi il
est habitué.
Boulay Simon et Gaté Nathan
©K
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nd
V alérie est agricultrice française raisonnée,
c'est-à-dire qu’elle u�lise de l’engrais pour
ses cultures mais ce ne sont que des en-
grais naturels. Elle fait par�e de l’associa-
�on AFDI (agriculteur français et développement in-
terna�onal). Ce5e associa�on fait des échanges
d’agriculteurs entre le Mali et la France, pas des
échanges linguis�ques bien-sûr mais ça s’en rap-
proche. Elle y va en mission pour échanger avec les
agriculteurs maliens dont le mé�er est similaire
(travailler la terre), même et surtout si l'environne-
ment, la culture et les moyens sont différents. Cela lui
donne un autre regard sur sa façon de travailler et lui
permet d'élargir ses connaissances. A son retour, elle
a fait le tour des écoles primaires du département
pour présenter l’agriculture au mali à des enfants.
Le Mali ’’campagnard’’
Au Mali, les agriculteurs vivent dans la brousse
(équivalent à notre campagne), ils vivent en village et
dans des maisons de chaume ou de terre que l’on
appelle des cases. Dans la journée, ils sont aux champs
(pour les hommes) ou aux jardins familiaux (pour les
femmes). Elles y cul�vent toutes sortes
de légumes ; il y a des pommes de terre,
des salades, des caro5es, des choux…
bref les mêmes légumes que chez nous,
mais le goût est un peu différent car là-
bas tout est bio, donc meilleur. Les
hommes, eux travaillent la terre dans les
champs, les ânes et les chèvres les ai-
dent à �rer les charre5es et pendant la
récolte, les femmes les aident aussi.
Dans les champs, on peut trouver plein
de choses comme des arachides, du blé,
du coton, du karité et bien d’autres fruits
et légumes. Après la récolte, il faut con-
server ce qui n’a pas été u�lisé ou man-
gé, ils font me5re en farine le blé par
exemple. Pour cela, ils ont des moulins à
farine, mais avant ils ont u�lisé un pilon,
eh oui comme dans Kirikou. Ils peuvent
aussi vendre leurs produc�ons sur le mar-
ché, c’est un marché en vrac, et les femmes y trans-
portent leurs marchandises sur…la tête, mais rassurez-
vous, elles ont l’habitude.
Et les enfants, ils font quoi pendant tout ce temps ?
Les enfants ont la chance d’aller à l’école, car ce n’est
pas partout en Afrique qu’ils le pourront. Mais les
écoles ne sont pas vraiment comme les nôtres, les
enfants sont mélangés, c’est-à-dire qu’il peut y avoir
dans une même classe des élèves de 5 à 16 ans et en
plus ils sont environ 60 : imaginez le pauvre ins�tu-
teur, ça ne doit pas être facile avec tout ce monde.
Heureusement que les grands sont là aussi pour aider
les plus jeunes. Ensuite, après les cours ils aident leurs
parents, un peu comme vous, qui sortez la poubelle
ou faites la vaisselle mais eux c’est dans les champs.
Mais, le mieux dans ce pays, c’est que quand vous
arrivez dans un village, les gens chantent et dansent
pour vous accueillir. C’est super ! Imagez, vous arrivez
dans un village et tout le monde danse et chante, vous
pouvez être sûr de passer un très bon moment.
Perrine Chollet
Penser l’agriculture par-delà les
fron7ères, c’est la mission que s’est
donnée, Valérie, agricultrice raison-
née. Reportage au Mali par son in-
termédiaire, reportage « presque
sur place».
Vivre dans la
brousse malienne
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FD
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