kie 3

20
numéro 3 Mars Avril 2013 Prix: 300 FCFA Le journal Bimestriel de l'IEF de Kédougou K K E E D D O O U U G G O O U U I I N N F F O O S S E E D D U U C C A A T T I I O O N N P P é é d d a a g g o o g g i i e e : : ( pages:2- 8) De l'antiquité à la convention internationale des Droits de l'enfant Pédagogie Différenciée :quels principes? Education:quelle statégie pour une participation effective des communautés? E E c c o o l l e e e e t t M M i i l l i i e e u u : : Crd spécial Education,Sérigne Mbaye Thiam,le ministre de l'Educa- tion passe en revue les problemes de l'école P P r r e e s s c c o o l l a a i i r r e e: (pages 15- 16) levee des couleurs CTP Gomba focus sur le CTP d'Ibel focus sur le CTP de Dalaba S S o o m m m m a a i i r r e e "Un crd vaut mieux que mille rapports. Il faut partir à la base pour rencontrer les acteurs" Conviction de M Sérigne Mbaye Thiam,ministre de l'Education Nationale. Forum de à Thiabédji la Scofi combat la déperdition scolaire pages ( 11- 13) Quand l'école joue son rôle social en faveur des détenus page 14 Lutte contre la tuberculose,l'école dit son mot(page 13) Point de vue :(page17) Partenariat : La ligue 38 en appui pour la for- mation des enseignants (page18) Lettre ouverte à un jeune instituteur (page18) Divertissement: (page 19) Coin du rire et/ou du poète: (page 20) Bakary Seck abrite la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme page 10 Mise en place de comités de protection de l' enfant( page 11) Le CRACS décline sa feuille de route (page 15) Ecole à la Une (page 2) Focus sur l'école Manga Dian Pathé Traoré de Dindéfélo

Upload: adama-diaby

Post on 03-Jul-2015

405 views

Category:

Documents


3 download

TRANSCRIPT

Page 1: Kie 3

KI E - 3 Mars - Avri l 201 3

numéro 3 Mars­ Avril 2013 ­ Prix: 300 FCFA Le journal Bimestriel de l'IEF de Kédougou

KKEEDDOOUUGGOOUUIINNFFOOSS

EEDDUUCCAATTIIOONN

PPééddaaggooggiiee:: (( ppaaggeess::22-- 88))De l'antiquité à la convention internationale desDroits de l'enfant: les violences magistrales

Pédagogie Différenciée :quels principes?

Education:quelle statégie pour une participationeffective des communautés?

EEccoollee eett MMiilliieeuu ::Crd spécial Education,Sérigne Mbaye Thiam,le ministre de l'Educa-tion passe en revue les problemes de l'école

PPrreessccoollaaiirree:: ((ppaaggeess 1155-- 1166))levee des couleurs CTP Gombafocus sur le CTP d'Ibelfocus sur le CTP de Dalaba

SSoommmmaaiirree

"Un crd vaut mieux que mille rapports. Il faut partir à la basepour rencontrer les acteurs" Conviction de M SérigneMbaye Thiam,ministre de l'Education Nationale.

FFoorruumm ddee àà TThhiiaabbééddjjiillaa SSccooffii ccoommbbaatt llaa ddééppeerrddiittiioonn ssccoollaaiirreepages ( 11- 13)

QQuuaanndd ll''ééccoollee jjoouuee ssoonn rrôôlleessoocciiaall eenn ffaavveeuurr ddeess ddéétteennuusspage 14

Lutte contre la tuberculose,l'école dit son mot(page 13)

PPooiinntt ddee vvuuee :(page17)PPaarrtteennaarriiaatt : La ligue 38 en appui pour la for-mation des enseignants (page18)Lettre ouverte à un jeune instituteur (page18)DDiivveerrttiisssseemmeenntt:: (page 19)CCooiinn dduu rriirree eett//oouu dduu ppooèèttee:: (page 20))

Bakary Seck abrite la célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludismeppaaggee 1100Mise en place de comités de protection de l' enfant(( ppaaggee 1111))Le CRACS décline sa feuille de route ((ppaaggee 1155))

EEccoollee àà llaa UUnnee (page 2)Focus sur l'école Manga DianPathé Traoré de Dindéfélo

Page 2: Kie 3

IInnttrroodduuccttiioonnDans un monde ouvert, en proieaux effets dévastateurs de la mon-dialisation sauvage, réfléchir sur laviolence en général et la violencemagistrale en particulier nous

paraît tout à fait indiqué. En effet,l’école a un rôle capital à jouerdans l’œuvre de constructiond’une société démocratique, unesociété multiculturelle éprise debonheur et de paix. Or elle n’est

pas elle-même épargnée des ti-raillements sociaux et desturbulences de toutes sortes quiassaillent la communauté hu-maine.Cette réflexion tente demontrer, dans une perspectivehistorique, que l’enfance malgré lalongue et ennuyeuse persécutiondont elle a été victime ne méritepas le sort qui lui est réservée. Ellevise aussi, au-delà de l’aspect for-mateur, à créer chez l’enseignantet chez tous les acteurs qui

gravitent autour de l’école, unchoc mental susceptible d’induireune prise de conscience sur leseffets nocifs produits par les châti-ments corporels et autres puni-tions réprimées par la loi.II))UUnn ccoonnssttaatt :: DDee llaa lloonngguuee ppeer-r-ssééccuuttiioonn àà llaa pprrootteeccttiioonn ddee ll''een-n-ffaanncceeDans le cours de l’histoire laconception de l’enfance n’a pasété univoque et fixe. C’est commesi chaque époque réinvente l’en-

EEccoollee àà llaa uunnee ::FFooccuuss ssuurr ll’’ééccoollee éélléémmeennttaaiirree MMaan-n-ggaa DDiiaann PPaatthhéé TTrraaoorréé ddee DDiinnddééffééllooKKééddoouuggoouu IInnffooss EEdduuccaattiioonn((KKIIEE)) aappoosséé sseess bbaalllluucchhoonnss àà ll’’éélléémmeennttaaiirreeddee DDiinnddééfféélloo,, uunnee ééccoollee qquuii ssuur-r-mmoonnttee lleess ddiiffffiiccuullttééss ddee ffoonnccttiioonnnne-e-mmeenntt ggrrââccee aauu ppaarrtteennaarriiaattddééccoouullaanntt ddee ll’’eesspprriitt dd’’iinniittiiaattiivvee ddeessffiillss dduu vviillllaaggee..

L’école élémentaire de Dindéfélo aété créée en depuis 1946 àMamadou Boundou (actuel MadinaBoussra) Madické Wade commepremier chargé d’école. A partir de1956, l’école sera transférée deMamadou Boundou à Dindéféloavec comme directeur MamadouBâ.L’école a connu beaucoup de di-recteurs dont le vingt troisième etactuel directeur est M OusmaneDiallo depuis octobre 2009.

PPrroobbllèèmmeess ffoonnccttiioonnnneemmeenntt« Les problèmes sont minimespuisque que la fréquentation estbonne tous les enfants viennent ré-gulièrement. Et le taux de fréquen-tation des élèves avoisine les 100%.Le personnel s’absente générale-ment pour les besoins de retrait desalaires et les heures perdues sontremboursées.Les élèves malades sont pris encharge au niveau du poste de san-té. Avec le gouvernement scolaire,nous avons responsabilisé lesélèves. Il y a un élève chargé de lagestion du cahier de malades. Tousles matins, aux environs de la ré-création, il fait circuler le cahierdans les classes pour recenser lesmalades. »Il faut dire par ailleurs que l’équipepédagogique entretient de bonsrapports avec l’Association desParents d’Elèves qui met tout enœuvre pour un fonctionnement ré-gulier de la cantine scolaire.PPaarrtteennaarriiaatt :Compte tenu de sa situation de vil-lage abritant des sites touristiquesnotamment la cascade, Dindéfélotire beaucoup d’avantages entermes de partenariats.

« Nous recevons chaque annéebeaucoup de partenaires. C’est une

occasion pour les remercier de toutce qu’ils font pour notre école etpour le reste du village » a préciséM Ousmane Diallo,le Directeur del’école.Il faut dire que les partenariatsnaissent en grande partie à partirdes propres initiatives des fils decette localité. Ce qui justifie leur im-plication pour le développement del’Education dans leur village.Les « fils du terroir » s’impliquent

dans le développement de l’Educa-tion dans leur villageMamadou Aliou Diallo ,l’ ex-chef dela brigade des Douanes de Kédou-gou, Ousmane Diallo, et AssaneDiallo … Voilà autant de noms queles enfants de l’école élémentairede Dindéfélo se souviendront àjamais pour avoir apporté leurspierres à l’entreprise éducative deleur village.« C’est grâce à M Mamadou AliouDiallo ex- commandant de la bri-gade des Douanes de Kédougou,que les élèves de notre école ontparticipé pour la première fois audéfilé du 4avril. Lors de la commé-moration du cinquantenaire de lafête de l’indépendance, pendant 3jours il a assuré notre restauration,et notre transport pour partir à Ké-dougou et prendre part au défilé »a laissé entendre M Ousmane Dial-lo, le Directeur de l’école.Aussi ajoutera-t-il « Cela a permisaux élèves de compétir à l’aise. Etl’école s’est classée deuxième audéfilé. . (Pointant du doigt le di-plôme de participation accroché

sur le mur de son bureau).Il nous aété décerné ce diplôme de partici-pation. Nous remercions MamadouAliou Diallo au nom de la hiérarchie»OOuussmmaannee DDiiaallllooLoin d’être le Directeur de l’école,

Ousmane Diallo est un ressortissantde Dindéfélo, émigré en Espagne.Par ses relations, il est parvenu àétablir une correspondance sco-laire entre une école catalane(Espagne) et l’école élémentaire deDindéfélo. Ce partenariat s’est sol-dé par la pose du mur de clôture del’école. Cela a permis d’assurer lasécurité et de contrôler la fréquen-tation des élèves.AAssssaannaa DDiiaallllooAvec ses amis américains une sallepolyvalente est en cours de finitionà l’école. Et servira de salle informa-tique où tout le monde aura l’accèsfacile à l’internet.LLee PPAAMMLe Programme Alimentaire Mon-dial(PAM) est le plus ancien parte-naire de l’école. C’est grâce à luique la fréquentation est bonne.L’Unicef /eau vive mérite aussi nosremerciements pour avoir dotél’école d’un point d’eau et des blocssanitaires. Nous n’aurions jamais pubénéficier de cet appui si nousn’avions pas de mur de clôture.C’est ce qu’a compris la commu-nauté qui s’est très tôt engagée àcreuser les fosses.AAddaammaa DDiiaabbyy

KI E 3- Mars- Avri l 201 3 2

DDiirreecctteeuurr ddee ppuubblliiccaattiioonn::Inspecteur Sory DanfakhaRRééddaacctteeuurr eenn cchheeffInspecteur Amédy DiengCCoommiittéé ddee rrééddaaccttiioonn::Inspecteur Cheikh NdiayeInspecteur Mamoudou OumarGuèye...MMiissee eenn ppaaggee:Adama Diaby

DD ee ll '' aa nn ttii qq uu ii ttéé àà ll aa CC oo nn vvee nn ttii oo nn II nn ttee rrnn aa ttii oo nn aa ll ee dd ee ss

DD rroo ii ttss dd ee ll '' EE nn ffaa nn tt::

UU nn ee ll ee ccttuu rree hh ii ss ttoo rrii qq uu ee dd ee ll aa vvii oo ll ee nn ccee mm aa gg ii ss ttrraa ll ee

Page 3: Kie 3

KI E -3 Mars- Avri l 201 3 3

fance en fonction des spécificitésqui lui sont propres. Pour le com-prendre, il importe de remonter àl’antiquité.Durant l’antiquité, lesparents n’avaient pas, pour re-prendre ainsi l’expression dePhilippe Ariès, le « sentiment del’enfance » .Dans la Grèceantique, l’enfant jouait un rôle desecond plan car il était jugé nonseulement trop fragile mais aussiimproductif. Du coup, l’infanticideétait permis et frappait systémati-quement les enfants nés handica-pés.Plus proche de chez nous,cette pratique a survécu en milieuJoola où ceux-ci étaient éliminésen raison de leur infirmité .L’eugénisme, courant de penséethéorisé par l’anglais Francis Gal-ton en 1883 est une variante mo-dernisée des infanticides. En effetselon Galton, afin de préserver lapureté de la population, il faut ladébarrasser de ceux qui la gan-grènent à savoir les enfants malformés, les handicapés, les idiots,les débiles mentaux, etc. Ce cou-rant de pensée atteint son apogéeen Allemagne nazie des années1930-1940.Dans la cité guerrièrede Sparte (VIIIè-VIè siècle av JC),l’enfant n’était pas mieux loti puis-qu’il était tout simplement consi-déré comme un petit être à formerà la future condition guerrière decitoyen. Aussi l’éducation « à laspartiate » qui lui était destinées’attelait-elle à lui endurcir le corpsen le confrontant au froid, à la faimet aux exercices physiques(chasse, lutte, attaques nocturnes,etc). Cette forme d’éducation rap-pelle la société initiatique Bassaridu Sénégal Oriental. Dans cettepetite communauté où l’ambofor(case commune) joue un rôle desocialisation sans commune me-sure, l’enfant doit faire l’apprentis-sage de la persévérance et del’endurance. En effet dans lapsychologie collective Bassari, ilfaut souvent soumettre l’enfant àde légères brimades corporelles

(en public, au village), à la nuditéou au silence afin de forger sapersonnalité. Mais ces brimadesde classe avaient une fonction derégulation sociale car ellespermettaient de vider les que-relles et d’abaisser les tensions.Dans la Rome antique, l’enfantétait tantôt aimé mais, en raisondu patria potestas (puissancepaternelle), le père avait sur lui ledroit de vie et de mort. Chez lesplus démunis, l’infanticide offraitl’opportunité d’éliminer unebouche à nourrir. On retrouvecette pratique contraire à toutemorale actuelle en Arabie pré-isla-mique où les filles étaient enter-rées vivantes dès leur naissance.D’ailleurs deux passages du Co-ran (Sourate VI -Al-An’am- Lesbestiaux, verset 151 et SourateXVII-Al-Isrâ-Le voyage nocturne,verset 31) interdisent ce meurtredes enfants pour motif écono-mique .Durant l’époque médiévale, le sta-tut de l’enfant évolue car à partirdu VIIè siècle émergea une ten-dance à le protéger. Désormais,les auteurs d’infanticides sontpassibles de la peine d’excom-munication ou de mort. D’unebouche à nourrir, l’enfant passepour un être sacré, innocent et im-peccable qu’il faut protéger car ilest indemne de tout pêché.Plustard, à l’époque moderne l’enfantobtint un statut à part entièremême s’il sera victime de l’exploi-tation sauvage du capitalisme dela période contemporaine. EnFrance, la loi de 1841 tenta d’ap-porter une alternative en fixantl’âge minimum requis pour le tra-vail des enfants à 8 ans et l’horairejournalier à 12 heures.Aujourd’hui, l’adoption de laConvention internationale desdroits de l’enfant par l’ONU en1989, de la Charte africaine desdroits et du bien-être de l’enfanten 1990 et de la Convention euro-péenne des droits de l’enfant en

1995 dénote une volonté interna-tionale partout affichée de proté-ger davantage l’enfance.IIII)) LLaa vviioolleennccee mmaaggiissttrraallee dd''hhiieerr ààaauujjoouurrdd''hhuuiiNous appelons violence ma-gistrale celle qui est liée à la viescolaire c’est-à-dire provoquée demanière visible ou latente dans leprocessus d’acquisition desconnaissances. A ce titre, ilconvient de distinguer la « vio-lence à l’école » (importée de l’ex-térieur) de la « violence de l’école» qu’on peut assimiler à la vio-lence magistrale .aa))EEvvoolluuttiioonn ddeess ppuunniittiioonnssL’intention manifeste des éduca-teurs d’instaurer une discipline mi-litaire à l’école a généré desdérives avec le développementdes châtiments corporels. Cetteviolence physique exercée surl’élève serait liée à un pessimismeaveugle et au manque deconfiance en l’homme. En fait, enfaisant sienne la théorie deNietzsche certains enseignants ensont arrivés à penser que « sansla cruauté du châtiment, [l’enfant],ne pouvait devenir assez régulieret assez responsable pour intério-riser les exigences sociales, et ilfallait que sa mémoire soit mar-quée comme au fer rouge, pourque la menace le rappelle sanscesse aux exigences du groupe». D’ailleurs, dans la tradition pé-dagogique française, la contrainteet la coercition étaient considé-rées comme une nécessité. Levieux Code 1275 l’illustreéloquemment :« Si l’élève a été battu avec desverges, ou à la main, sans tracesde sang, il n’y a pas de faute ; s’ilsaigne seulement du nez, il n’y apas lieu à sanction non plus. Maiss’il a été frappé à d’autres endroitset qu’il saigne (excepté si c’estavec des verges) il doit y avoirsanction. Si l’élève a été battu àmort, le maître doit être déféré à lajustice »

A l’instar de ce qui se passe àl’école sous sa forme formelle, lescentres d’apprentissage tradition-nel de métiers et les daara(écoles coraniques) étaient deslieux de distribution de la violencephysique et symbolique. Là, latransmission des savoir-faire et laculture des valeurs comme la per-sévérance, l’humilité et la foi s’ac-compagnaient de l’exercice d’uneviolence inouïe sur l’apprenti ou letaalibe . L’apprenant était donc àla merci du maître à qui était délé-gué le « droit de correction » dupère . Aujourd’hui, grâce à l’actionconjuguée des organismes inter-nationaux, des ONG, des mouve-ments associatifs et de la presse,les législations nationales ac-cordent beaucoup plus d’attentionà la préservation de l’intégritéphysique des enfants.Il faut, dureste, dire que les adeptes de lacontrainte physique à l’écoleméconnaissent entièrement la lé-gislation en vigueur. En effet, quece soit dans les pays du Nord oudu Sud, les textes régissant la dis-cipline scolaire prohibent les châ-timents corporels.Au Sénégal, le décret 79-1165 du20 décembre 1979 fixant organi-sation de l’enseignement élémen-taire prévoit en son article 14 lessanctions légales suivantes :-la réprimande ;-la retenue après les classes sousla surveillance du maître chargéde la classe ou du maître de ser-vice ;-l’exclusion temporaire de 1 à 8jours ;-l’exclusion définitive.Il précise que les châtiments cor-porels sont interdits.L’article 15 stipule que le direc-teur, sur proposition du maîtrepeut prononcer la réprimande oularetenue après les classes ou en-core l’exclusion temporaire surproposition du conseil de disci-pline. retenue apr les classes

Page 4: Kie 3

KI E 3- Mars -Avri l 201 3 4

ou encore l’exclusion temporairesur proposition du conseil de dis-cipline.Quant à l’exclusion définitive, ellene peut être prononcée que parl’inspecteur départemental surproposition du conseil de disci-pline à condition d’en informer l’IAet le MEN.Dans tous les cas, il n’est fait men-tion de la compétence de l’ensei-gnant à appliquer une sanction.Il faut par ailleurs noter qu’en de-hors de ces coercitions quipèsent sur l’élève et venant demaîtres ignorants ou peu soucieuxde la réglementation, il y a ce quepar néologisme nous pouvons ap-peler « violence programmatique» et « violence ergonomique ».La violence programmatiquerésulte d’une légèreté dansl’exécution du programme.Ainsi des matières aussi capitales

que l’éducation physique et spor-tive et les arts plastiques sont par-fois injustement considéréescomme les parents pauvres dusystème éducatif.

A terme, l’école qui avait pour mis-sion d’éclore des talents ar-tistiques cachés chez certainsélèves devient le bourreau deceux-ci puisque étouffant leurspotentialités. Un principe de laConvention internationale desdroits de l’enfant axé sur la non-discrimination n’est-il pas que «tous les enfants ont le même droitde développer leur potentiel » ?(Art 2).Par violence ergonomique,il faut comprendre qu’il y a un mi-nimum de normes architecturalesque l’école doit respecter sousrisque de se transformer en lieud’exclusion. C’est très souvent lecas de filles adolescentes quiquittent l’école parce que n’y trou-vant pas de toilettes adaptées (sé-parées garçons/filles) ou d’enfantshandicapés qui finissent par selasser d’escalader très pénible-ment les escaliers menant à leurclasse .bb)) SSeennttiimmeennttss pprroodduuiittss ppaarr lleesscchhââttiimmeennttss ccoorrppoorreellssLe châtiment corporel produit unchoc émotionnel intense tant chez

la victime que chez le parent oul’auteur. La violence physiqueexercée sur l’élève génère chez luiune souffrance psychique aussifuneste que la peste car cette «blessure qui ne se voit pas » restetoujours très profonde. Au bout ducompte, elle débouche sur la for-mation d’une personnalité faible,peu sûre d’elle-même et toujoursdépendante. Il s’ensuit un senti-ment de haine se traduisant soitpar une révolte intérieure soit parun mutisme complet, des cauche-mars …qui témoignent d’une bles-sure de l’âme .Un parent bienconscient des séquelles laisséespar les châtiments corporels nesaurait y exposer son enfant.Ayant confié à l’enseignant ce qu’ila de plus cher, le parent d’élèvevictime de punitions corporellespeut être transformé à jamais enennemi irréductible de l’école.Enfin, chez l’auteur de châtimentscorporels lui-même naît un senti-ment d’incapacité et d’impuis-sance. A défaut de pouvoirimpliquer l’élève, le motiver et le

mettre au travail par le biais de si-tuations significatives pour lui, lemaître se réfugie dans la « péda-gogie de la rudesse », prêt à ta-per n’importe quand.Cette solution du moindre effortdoit être bannie de nos classes.

CCoonncclluussiioonnAu terme de cette réflexion, ilimporte de rappeler la pertinencede la Convention internationaledes droits de l’enfant dans laconstruction d’un monde de paixet de stabilité dans lequel l’enfantn’est plus considéré comme unacteur entièrement à part maiscomme un être humain à part en-tière. Face à la persistance de laviolence magistrale, le maître stra-tégique du XXIè siècle est celuiqui sait adopter la posture de lapatience, de la tolérance et durespect de l’élève en tant qu’êtrehumain de plein droit.

P. Ariès, L’Enfant et la vie familiale sous l’AncienRégime, 1960

O. Faye, « Violence, droits de l’enfant et(dés)saisissement de l’adulte sénégalais », LesCahiers Histoire et Civilisations, N°2, 2004, p. 97,note 34

M. Gessain, La femme et le masque ou l’élogede l’équilibre chez les Bassari, France, 2006,pp.15-16« Il n’y a point d’être sur terre dont la nourriture

n’incombe à Dieu », Coran, Sourate XXIX, verset6.

S. Garcia et F. Poupeau, « Violences à l’école,violence de l’école », Le Monde diplomatique,octobre 2000Nietzsche, Généalogie de la morale, 1887Leif et Rustin, rapporté par A. Fall, « La violence

magistrale dans l’éducation sénégalaise, une si

longue histoire », Les Cahiers Histoire et Civilisa-tions, N°2, 2004, p.129O. Faye, 2004, art-cit, p.95Nous ne sous-estimons pas la violence morale

ou symbolique notée dans nos classes. Ainsi parle biais des insultes, des menaces et des expres-sions du genre « imbécile », « nullard », « brebisgaleuse », certains maîtres transforment leursélèves en d’éternels « moins que rien », toujoursbattus du jeu social.

Sur l’utilité de l’ergonomie voir B. Bodian et M.Kébé, L’importance de l’ergonomie dans l’affecti-vité et les rendements scolaires à l’IDE de DakarBanlieue, Dossier de recherche F2B2 , FASTEF ,UCAD, 2005-2006

J. Mamou, « Guerres aux enfants », Le Mondediplomatique, septembre 2001

Amedy Dieng, Inspecteurde l’Enseignement Elémentaire, IDENde Kédougou Doctorant en Histoire

à l’UCADe-mail : [email protected]

Tel 77-651-55-13

Bibl iographie consultée

Page 5: Kie 3

KI E 3-Mars -Avri l 201 3 5

Face à un traitement scolaire iden-tique, les différences se trans-forment en inégalités car un modeunifié d’enseignement valorise tou-jours les mêmes élèves.Dans la pédagogie différenciée lerôle de l’enseignant n’est plusseulement de dispenser du savoir,mais aussi d’organiser des situa-tions d’apprentissage variées.Puisque les obstacles ne sont pasles mêmes pour tous les appre-nants, ils pourront être franchis enmettant à la disposition de chacunune diversité d’outils, de dé-marches, d’entrées dans les ap-prentissages ou une possibilité dechoix dans les objectifs à atteindre.Plusieurs entrées sont possiblespour faire de la différenciation pé-dagogique :- La pédagogie par objectifs cor-respond à l’effet attendu d’une si-tuation d’enseignement sur lesapprentissages, donc chez l’élève.L’objectif se définit comme le résul-tat escompté, par opposition au butqui énonçait le résultat recherché.Avec cette nuance il ne s’agit plusde répondre seulement à laquestion « qu’est-ce qu’on veut »mais d’y adjoindre la question «qu’est-ce que l’on peut ? » c’est-à-dire la prise en compte des condi-tions et des moyens qui vontpermettre à l’enseignant commeaux apprenants de prévoir. Un ob-jectif énonce les habiletés à acqué-rir pour maitriser un savoir. Ilprécise les performances dont l’ap-prenant doit se montrer capablepour être reconnu compétent.Ainsi la notion d’objectif est insépa-rable de celle de l’évaluation, nonau sens de la notation et de lasanction, mais au sens de la vérifi-cation du fait que les résultatsescomptés ont été atteints ou non.La notation a pour but de juger unepersonne à travers une valeur ab-solue. Le système de notation fonc-

tionne sur une échelle quantitative.L’évaluation quant à elle, mesurel’écart entre le début et la fin d’uneséquence pédagogique. C’est laprogression qui est mesurée. L’éva-luation permet de mesurer où l’onen est, c’est l’outil de pilotage desapprentissages.

L’évaluation formative va de pairavec la différenciation pédago-gique car elle aide l’élève dans sonapprentissage dans la mesure oùelle lui permet de mesurer ses pro-grès à chaque étape de l’élabora-tion de la tâche et lui donne ainsi laconfiance nécessaire pour la pour-suite de son travail. L’évaluation for-mative est une évaluation en coursd’apprentissage qui aide l’élève àmieux comprendre ce qu’il fait et àadapter sa démarche. L’évaluationdes acquisitions est importantepour l’élève car il pourra situer lanature et le degré de compétencesqu’il a déjà acquises. Elle est aussiimportante pour le maitre car ilpourra, en vue des compétencesdéjà acquises par l’élève, lui propo-ser des itinéraires d’apprentissageadaptés à ses possibilités et à sonprofil pédagogique.-La méthodologie de la pédagogiepar projetLe projet se situe entre action et or-ganisation. La pédagogie de projetconsiste à travailler par anticipationdu résultat, et à travers cette finalité,organiser son action. L’anticipationde l’action est alors organisatrice.Elle permet de mettre en œuvre unsavoir, de planifier le travail,d'instaurer une dimension sociale,de mettre en place un accompa-gnement, et de concevoir l’évalua-tion de son aboutissement. Leprojet s’inscrit dans une dimensionsocioconstructiviste. Il impliquel’élève dans les apprentissages etpermet de comprendre la dimen-sion sociale des savoirs. Le projetest une modalité du métier d’élève.

C’est une véritable formation à l’au-tonomie.

La démarche de projet consistedans un premier temps à faire unétat des lieux avec une analyse desbesoins et une analyse des moyensdisponibles. Il faut définir ensuite lesobjectifs à atteindre et les valeursqui vont orienter l’action. Ondistingue donc trois temps dans ladémarche de projet : le temps d’or-ganisation, le temps de mise enœuvre et le temps de l’évaluation.Pour ce faire, il faut :- prendre en compte les spécificitésde chacunLes enfants ont des motivations trèsdifférentes pour travailler, ap-prendre et comprendre le sensd’un apprentissage. L’enseignantdoit observer comment l’enfant s’yprend pour apprendre. Cette ob-servation s’accompagne d’untemps de réflexion accordé auxélèves pour qu’ils puissent expliciterleurs procédures, leurs stratégies :on parle de métacognition.-varier les modes de communica-tion. La communication peut êtreécrite, orale, imagée ou encoregestuelle.-varier les situations d’apprentis-sagePour cela il faut développer les ap-prentissages « méthodologiques »comme le tutorat qui permet uneentraide entre élèves de niveauxdifférents, l’aide au travail person-nel, le soutien, la remédiation.-diversifier les activités proposéesaux élèvesCette diversification peut se fairepar un aménagement de l’emploidu temps, afin de mieux respecterle rythme de chacun en évitant bienentendu de pénaliser ceux qui sontles plus lents simplement parcequ’ils doivent utiliser une stratégied’apprentissage plus complexepour atteindre un objectif fixé. En ef-fet, un élève pourra exécuter unetâche rapidement tandis qu’unautre aura besoin de plus de

temps.La diversification peut aussi se faireen variant les lieux de déroulementdes activités : autour d’une table, aucoin lecture, dans une bibliothèqueet bien d’autres endroits, ou en va-riant les supports utilisés : internet,support audio ou support vidéo.L’enseignant peut aussi varier lemode de regroupement des élèvesdans la classe : travail individuel outravail de groupe. Il faut regrouperles élèves selon leurs besoins.Créer en quelque sorte de la discri-mination positive. La pédagogie dif-férenciée va de pair avec la notionde parcours, il n’y pas de pro-gramme général mais un curricu-lum avec plusieurs itinérairespossibles.Les regroupements devraientpermettre, même pour de courtespériodes, la création de véritablesgroupes favorables aux échangesentre élèves, à la coopération entreeux et à l'émergence de conflits so-ciocognitifs c’est-à-dire la rencontreentre conceptions et représenta-tions mentales différentes verbali-sées par différents élèves et créantainsi un déséquilibre les poussant àen savoir plus et à adopter un codecommun.Différencier revient tout simplementà varier le plus possible les actionspédagogiques pour que chaqueélève puisse rencontrer à un mo-ment de son cursus, des situationsdans lesquelles il puisse réussir.Car lorsque ce moment arrive,l’élève prend conscience de sa va-leur et trouve l’assurance néces-saire lui permettant d’affronter destâches plus difficiles, construisantainsi sa propre progression. En ce-la, la pédagogie différenciée estune pédagogie de la réussite, ai-dant les élèves en difficulté et luttantcontre l’échec scolaire.Pratiquer la pédagogie différenciéerevient à différencier :•les contenus (chaque élève selonses capacités et possibilités) ;

PPééddaaggooggiiee ddiifffféérreenncciiééee oouu ddiifffféérreenncciiaattiioonn ppééddaaggooggiiqquuee ::qquueellss pprriinncciippeess ??

Page 6: Kie 3

KI E 3 Mars- Avri l 201 3 6

IInnttrroodduuccttiioonn ::Au Sénégal,la volonté d’impliquerles communautés dans la gestionde l’éducation est de plus en plusune réalité.Le transfert decompétences aux régions ,auxcommunes et communautés ruralesconsacré par la loi 96-07 du 22mars 1996 s’appuie sur une planifi-cation ascendante qui repose sur laconcertation et la contribution detous les acteurs.Il s’avère doncnécessaire de mettre en place desstructures de pilotage du systèmeéducatif.Aussi le programmedécennal de l’éducation et de la for-mation(PDEF) fournit –il aux élus lo-caux ces instruments deplanification tels que : le plan localde développement de l’éduca-tion(PLDE) et le plan régional de dé-veloppement de l’éducation(PRDE)au sein de ses organes de gestionet de pilotage tels que : CGE, CLEF, CDD et CRCS.Au demeurant, la léthargie notéedans le fonctionnement de ces or-ganes invite à une réflexion pro-fonde pour susciter une réelleparticipation des communautés à lagestion du système éducatif.11..LLeess ddiissppoossiittiioonnss llééggaalleessppoouurr uunnee iimmpplliiccaattiioonn ddee llaassoocciiééttéé cciivviillee ::Le décret n°2002-652 du 2 juillet2002 portant création, organisationet fonctionnement des organesdécentralisés de gestion du PDEF,a mis en place :AAuu nniivveeaauu nnaattiioonnaall ::-a) Le Conseil Supérieur de l’Educa-tion et de la Formation (CONSEF)-b) Le Comité National de Coordi-nation et de Suivi (CNCS) ;remplacépar le un comité de pilotage

national (CNP) restreint et mieuxconçu.AAuu nniivveeaauu rrééggiioonnaall ::le Comité Régional de Coordinationet de Suivi (CRCS) ;AAuu nniivveeaauu ddééppaarrtteemmeennttaall :: le Comi-té Départemental de Coordinationet de Suivi (CDCS), qui est rempla-cé par : le Comité Départementalde Développement (CDD) ;AAuu nniivveeaauu ddee llaa CCoommmmuunnee oouu ddee llaaCCoommmmuunnaauuttéé RRuurraallee : le Comité Lo-cal d’Education et de Formation(CLEF) ;AAuu nniivveeaauu ddee cchhaaqquuee ééccoollee : le Co-mité de Gestion d’Ecole (CGE).Cependant l’appropriation, par lesmembres des différents organes(CGE, CLEF, CDD, CRCS) et desélus locaux, de leurs rôles et res-ponsabilités reste encore timide auvue des résultats sur le terrain.Ilurge donc, de rappeler la nécessitéde l’implication de la communautédans la gestion de l’éducation et dela formation eu égards auxprincipes de transparence, debonne gouvernance et d’équité quifondent, aujourd’hui, toute actionenvers les populations.22..OOrrggaanniissaattiioonn eett ffoonnccttiioonnnneemmeennttddeess ssttrruuccttuurreess eexxiissttaanntteess :Le comité de gestion del’école(CGE) qui est une organisa-tion ayant pour objectif d’améliorerl’accès, la qualité et la gestion del’éducation à travers la participationde la communauté, des collectivitéslocales et des autres partenaires,demeure le premier maillon de lachaine d’engagement de la com-munauté dans la gestion del’école.En effet, le décret nn°°22000022--665522 dduu 0022 jjuuiilllleett 22000022 portant créa-tion, organisation et fonctionnement

des organes de gestion du PDEF,fait de lui un cadre fédérateur del’ensemble des interventions au ni-veau de l’école.LLeess pprriinncciippaalleess mmiissssiioonnss dd’’uunn CCGGEEsont :-Mobiliser parents, commu-nautés, équipes pédagogiques etautres partenaires de l’Educationpour la réalisation des objectifs fixésà travers un plan d’action;-Initier des actions en faveur la sco-larisation des filles et de leurmaintien à l’école-Soutenir les enfants vulnérables àla déperdition scolaire ;-Elaborer et mettre en oeuvre lesPlans d’action volontariste (PAV)centrés sur des activités d’améliora-tion de l’accès à l’éducation, de laqualité des enseignements /appren-tissages et de la gestion de l’école ;-Rechercher et gérer les ressourcesmatérielles et financières de l’école-Appuyer le renforcement pédago-gique : Formation des enseignantset fonctionnement des classesspéciales (double flux, multigrades,etc.) ;- Gérer des cantines et ap-puyer leur fonctionnement ;-Entretenir les infrastructures et leséquipements scolaires ;-Elaborer et exécuter les projetsd’école (PE) ;-Suivre et évaluer le temps d’ap-prentissage des élèves dans lecadre de l’observatoire de gestiondu Quantum horaire ;-Servir d'organe de prévention, demédiation et de règlement desconflits entre les différents acteursdu système éducatif au niveau local-Délibérer sur toutes les questionsayant trait à la vie de l’école.QQuueellllee eesstt llaa ccoommppoossiittiioonn dd’’uunnCCGGEE ??-Le CGE est composé desmembres suivants :-1) Le Chef de village ou le Délégué

de quartier ;-2) Un(e) (1) représentant(e) duConseil Rural ou du Conseil Munici-pal (de préférence un membre dela commission éducation) ;-3) Le (la) Directeur (rice) de l’école-4) Un(e) (1) représentant(e) du per-sonnel enseignant de l’école ;-5) Un représentant du personnelde service de l’école ;-6) Deux représentants des élèvesdont une fille ;-7) Deux (2) représentants de l’APEdont une femme ;-8) Une (1) représentante de l’AMEou à défaut du GPF ;-9) Un(e) (1) représentant(e) d’ASC-10) Un(e) (1) représentant(e) desautorités religieuses et/ou coutu-mières.Un arrêté du Maire ou du Présidentdu Conseil Rural consacre la créa-tion du CGE,Une fois tout le processus de miseen place terminé.Le CGE peut s’ad-joindre les services de toute per-sonne ressource, dont lacompétence peut être utile àl’exécution de sa mission.La durée du mandat des membresdu CGE est de deux ans renouve-lable une fois.A ce propos, il est re-tenu que cette dispositions’applique plutôt à la durée desmandats et non à leur nombre. Eneffet, un ancien membre du bureaudu CGE peut se représenter à unposte électif une fois la durée dumandat de ses successeurs écoulé.

QQuueellss ssoonntt lleess oorrggaanneess dd’’uunnCCGGEE ??--11.. AAsssseemmbbllééee GGéénnéérraallee ((AAGG)) dduuvviillllaaggee oouu dduu qquuaarrttiieer :-L’AG regroupe l’ensemble de lacommunauté villageoise ou duquartier. L’AG est l’organe suprêmeau niveau duquel toutes les déci-sions importantes sont prises.

•les structures de travail (définirdes groupes d’élèves) ;•les processus (varier les façonsdont va se faire l’apprentissage des

élèves, recourir à différentes straté-gies d’enseignement)Différencier, c’est permettre à cha-cun, au sein du groupe « classe »,

de voyager vers des buts com-muns, par des chemins parfois dif-férents, mais toujours accompagnépar le maître.

EEdduuccaattiioonn:: QQuueelllleess ssttrraattééggiieess ppoouurr uunnee ppaarrttiicciippaattiioonneeffffeeccttiivvee ddeess ccoommmmuunnaauuttééss ??

IInnssppeecctteeuurr MMaammoouuddoouu OOuummaarr GGuuèèyyeetel: 77 54550 26/70 932 02 34Email: [email protected]

Page 7: Kie 3

77KI E 3 - Mars- Avri l 201 3

--22.. RRééuunniioonn dduu CCGGEE ::-La réunion du CGE regroupe l’en-semble des membres du CGE pourstatuer sur des questions d’organi-sation interne ou ayant trait au fonc-tionnement de l’école.-33.. BBuurreeaauu eexxééccuuttiiff dduu CCGGEE :-Le CGE est représenté par son Bu-reau exécutif.-Le Bureau exécutif du CGE estconstitué comme suit :-1) Un(e) Président(e) du CGE : -Elu par l’AG du village ou du quar-tier-2) Un Secrétaire (le Directeur del’Ecole) : - Poste statutaire attribuépar le décret-3) Un(e) Trésorier(ère) : - Elu parl’AG du village ou du quartier-4) Un(e) représentant(e) des élèves: - Poste statutaire à pourvoir parl’école-4. Commissaires aux comptes :-Deux (02) Commissaires auxcomptes sont élus par l’AG en de-hors des membresdu CGE : l’un estun(e) enseignant(e) de l’école pro-posé par ses pairs et l’autre unmembre de la communauté.-55.. CCoommmmiissssiioonnss ssppéécciiaalliissééeess dduuCCGGEE :-Les CGE mettent sur pied descommissions spécialisées prési-dées par des membres du CGE –Exemples : Commission pédago-gique ; Commission d’achat ; Com-mission de réception ; Commissionchargée de l’organisation ; Com-mission chargée de la mobilisationsociale ; Commission chargée de larecherche de moyens, etc.Lesmembres des commissions sontchoisis dans la communauté par leCGE, en dehors du Bureau exécutifet des Commissaires aux comptes.--QQuueelllleess ssoonntt lleess aattttrriibbuuttiioonnss //rrôôllee ddeess mmeemmbbrreess dd’’CCGGEE ??1. Président(e) :Elu(e) en dehors du personnel del’école pour un mandat de deux ansrenouvelable une fois, il doit assurer:- La coordination des activités duCGE ;

- La tenue régulière des réunionsdes instances ;- La collaboration entre lesmembres du CGE ;- Le bon fonctionnement, la péren-nité et la responsabilisation descommissions spécialisées ;- La co-signature de tous les mou-vements de fonds et de matériels ;- La présentation du rapport moralet d’activités à l’AG villageoise oudu quartier en fin d’année.2. Secrétaire Directeur /trice del’école) doit assurer :- La préparation des réunions duCGE (local, convocation, rapports àprésenter, etc.) ;- L’élaboration des PV à l’issue desAG et des réunions du Bureauexécutif ;- La transmission, la réception et laventilation du courrier ;- La convocation des différentesinstances ;- La préparation des documentsutiles aux travaux de l’AG, du bu-reau et des commissions ;- La gestion du patrimoine del’école par lui-même ou son re-présentant mais sous sa responsa-bilité ;- La co-signature de toute entrée ousortie de matières et de fonds ve-nant de la caisse détenue par le tré-sorier ;- L’archivage des documents admi-nistratifs.3. Trésorier(ère) :Elu(e) en dehorsdu personnel de l’école pour unmandat de deux ans renouvelableune fois, il (elle) doit assurer ou faireassurer sous sa responsabilité :- La gestion financière ;- L’élaboration des rapports finan-ciers qu’il (elle) présente auxinstances ;- La tenue à jour des do-cuments comptables ;- La mise à la disposition desmembres du Bureau du CGE, descommissaires aux comptes et desauditeurs externes, des documentscomptables.NB : LLee TTrrééssoorriieerr ddooiitt ssaavvooiirr lliirree eett

ééccrriirree..4. Commissaires aux comptes :Ils ont pour attributions :- La vérification des rapports finan-ciers en s’assurant de l’existence depièces justificatives probantes pourtoutes les opérations réalisées ;- Le contrôle du respect, par leCGE, des procédures (achats,mouvements de fonds) etc. ;- Le suivi de l’enregistrement correctde toutes les ressources dans leslivres comptables ;- La mise à disposition des livrescomptables pour les membres dubureau ;- L’élaboration et la présentationd’un rapport à l’AG du village/quar-tier (et à la réunion du CGE au be-soin) sur la gestion matérielle etfinancière ;- L’envoi direct d’un rapport à l’IDENen cas de blocage des instancesou de découvertes de manque-ments graves dans la gestion.-Quel est le fonctionnement d’CGE-L’AG du village ou du quartier seréunit obligatoirement trois fois paran : une AG en début d’année pourl’élaboration et la validation du Pland’Action, une AG en milieu d’annéepour une évaluation à mi-parcourset une AG en fin d’année pour ef-fectuer le bilan des activités réali-sées pendant toute l’année scolaire.-Le Comité de Gestion de l’Ecole seréunit au moins une fois tous lesdeux mois-en session ordinaire. Il peut êtreconvoqué en session extraordinairepar son président ou sur demandede la majorité des membres aux2/3.-Le Bureau exécutif se réunit aumoins une fois par mois sur convo-cation de son président.-Toutes ces réunions sont sanction-nées par un PV dont copie esttransmise à l’IDEN et à l’Union deCGE (UCGE).-NB : 1. Bien préparer les réunions(choix des dates, des lieux et del’ordre du jour, information à temps

des membres des instances, etc.) ;-2. Eviter les réunions qui tirent enlongueur.-llaa ccoommppoossiittiioonn dduu CCGGEE eett lleess ddeeuuxxmmooddeess ddee nnoommiinnaattiioonn ddeessmmeemmbbrreess :-a) Membres de droit du CGE :-- Le chef de village/quartier : 1poste-- Le Maire/PCR ou son représen-tant : 1 poste-- Le Directeur de l’Ecole : 1 poste(Secrétaire)-b) En dehors de ces personnestoutes les autres sont des Membresélus-NNBB :: êêttrree mmeemmbbrree dduu bbuurreeaauu dduuCCGGEE rreellèèvvee dduu bbéénnéévvoollaattLe CGE demeure le seul organe duPDEF fonctionnel, malgré le faibleengagement noté ici et là. Lesautres organes ne sont que descadres théoriques sans capacitéréelle de mobilisation.Aussi les au-torités du secteur avaient-elles pré-conisé leur redynamisation.3.L’apport des communautés dansla qualité de l’éducation :Les principes de transparence, debonne gouvernance et d’équité quifondent, aujourd’hui, toute actionenvers les populations com-mandent que la gestion de l’éduca-tion n’incombe plus, seulement auxautorités centrales ou déconcent-rées. L’éducation étant unecompétence transférée, les collecti-vités et la société civile doivent par-ticiper à sa gestion. Il importe doncde créer un environnement favo-rable à la qualité de l’éducation et àl’atteinte des objectifs fixés dans leprogramme qui s’appuie sur leprincipe de la responsabilsation.Les enjeux de cette nouvelle poli-

tique bien compris de touspermettent de mettre en oeuvredes solutions locales centrées sur ledéveloppement de l’école.La communauté a intérêt à y partici-per pour le bénéfice de leurs en-fants.4.Quelques pistes de réflexion pour

Page 8: Kie 3

KI E 3 - Mars- Avri l 201 3 8

SSéérriiggnnee MMbbaayyee TThhiiaamm,, mmiinniissttrree ddeell’’EEdduuccaattiioonn àà KKééddoouuggoouu ppoouurr ppaas-s-sseerr eenn rreevvuuee lleess pprroobbllèèmmeess dduu sseec-c-tteeuurrLes différents acteurs de l’Educa-tion (autorités administratives, syndi-cats, Ong entre autres…) se sontretrouvés ce mardi 9 avril au Cdepsde Kédougou pour échanger autourdes questions liées à l’Educationdans la région de Kédougou.Ce Comité Régional de Dévelop-

pement(CRD) a été un moment op-portun saisi par les différentsacteurs de l’école pour poser sur latable les véritables obstacles quifreinent le développement de l’Edu-cation dans la région de KédougouLLeess aabbrriiss pprroovviissooiirreess« Nos enfants ne sont pas en sécu-rité dans les abris provisoires. Nousvous prions de tout faire pouraméliorer leurs conditions d’études.Nous ne voudrons pas que nos en-fants écourtent leurs études à causedes difficiles conditions d’apprentis-sage comme nous l’avions fait enétant jeunes. » a soutenu Mme AdjaGnima Dibassy, membre de l’UnionDépartementale de l’Associationdes Parents d’Elèves.

La problématique dela scolarisation desfilles« La SCOFI fait plai-doyer, de la sensibili-sation mais noussommes souvent blo-quées par le manquede moyens lo-

gistiques. Nous passons la nuit à labelle étoile pour aller à la rencontredes parents encore réticents pour lascolarisation des filles. A Saïensou-tou, une fille a été battue devantson collège emmenée de forcechez son mari. » a laissé entendreMme Bintou Founé Danfakha, laprésidente d u comité dépar-temental de la SCOFI de Kédou-gou. Cela entraine des casabandons scolaires accentuésaussi par le phénomène de l’or-paillage traditionnel. En termesd’indicateur de performances, Ké-dougou se trouve dans une situa-tion d’incertitude.KKééddoouuggoouu ddaannss llaa zzoonnee rroouuggee« Le taux d’abandon scolaire setrouve à 16,2% par rapport au tauxnational de 8%.Les filles réussissentle moins aux examens, restent lemoins longtemps à l’école et re-doublent le plus A Kédougou, il n’ya pas de parité, tous les indicateursde rendements internes sont aurouge. » a laissé entendreLes enseignants sont de plus enplus dans la rue pour revendiquerles indemnités et les salaires quin’arrivent jamais au moment voulu.

LL’’EEssppooiirr eesstt ppeerrmmiissMalgré tous ces obstacles, l’espoirn’est pas perdu, la mobilisation desacteurs autour de l’école serait unatout de taille.« Si on peut se réjouir des ten-dances haussières de nos effectifsà tous les niveaux, de l’améliorationprogressive de notre environne-ment pédagogique , il demeureque la résorption du déficit en infra-structures et en moyens logistiques,le manque d’enseignants qualifiéset d’intrants pédagogiques, la ré-duction des disparités écono-miques, géographiques et degenre ainsi que la diversification del’offre éducative restent deschantiers importants pour lesquelsnous appelons à la mobilisation detoutes les énergies ». a précisé MEl hadj Ndao, inspecteur d’aca-démie de Kédougou.

Par ailleurs, l’inspection d’aca-démie se fixe comme perspec-tives, la construction de salles declasse dans le cadre du fast track ,la Construction de points d’eau etde blocs d’hygiène dans le cadredu programme PEQT2, la construc-tion de points d’eau et de blocsd’hygiène dans le cadre du pro-gramme « Paquet de services inté-grés pour la promotion de lascolarisation des filles et la qualitéde l’éducation »,la construction del’Inspection d’Académie de Kédou-gou dans le cadre du BCI 2012 .Le ministre de l’Education tient unlangage de vérité aux acteurs

« Le gouvernement est en train defournir de gros efforts dans la ré-sorption des abris provisoires. Ilnous faut beaucoup d’années pourrésorber ce gap puisque la de-mande d’Education augmente. Legouvernement a une volonté de ré-gler cette question. Nous allons en-core injecter des sommes pourplacer les enfants dans des condi-tions les meilleures. Il ne faut pasqu’on laisse de côté les aspectspédagogiques pour laisser les en-fants trainer dans la rue.Dans les abris, ce sont lesquestions pédagogiques qui im-pactent sur les résultats scolaires.L’orpaillage qui devrait être pour larégion une source de richesses esten train de devenir un fléau .Il ne faitque gonfler le taux de déperditionscolaire. Face à cette question, ilfaut y trouver des solutions locales »a précisé M Sérigne Mbaye Thiam,ministre de l’Education Nationale.EEnn ppeerrssppeeccttiivveess,,lleess pprroommeesssseess dduummiinniissttrree……« En 2013, nous allons multiplier lesprogrammes d’alphabétisation,nous allons sillonner les 14 régionspour partager et valider les docu-ments. Le programme NESA va re-démarrer sous peu. Les IA et lesIEF seront dotées en matérielsinformatique .Les collectivités lo-cales seront impliquées à tous lesniveaux » a précisé Mme NdèyeNam Diouf, la Directrice des de l’Al-phabétisation et des Langues Na-tionales.

une meilleure participation descommunautés :Pour mieux assumer les responsa-bilités qui leur sont dévolues notam-ment à travers le processus deplanification ascendante, les parte-naires à la base (notamment lesélus) doivent être informés sur desrôles et responsabilités qui leur sontdévolus dans les structures de pi-lotage du système éducatif.Il est donc important de :•vulgariser auprès des différents

acteurs les documents des pro-grammes en cours (PDEF parexemple).•Susciter la mise en place, la redy-namisation et/ou le renouvellementdes organes de gestion et deconcertation.•Informer et former les différents ac-teurs, notamment les élus locauxsur les enjeux de la décentralisationde l’éducation.•L’intégration dans le Fonds de do-tation d’une rubrique pour le fonc-

tionnement des organes de gestion.Conclusion :La gestion axée sur les résultats,exige la participation et la rédditiondes comptes.La mise en place d’undispositif de capitalisation desacquis doit accompagner tous lesprojets / programmes pour assurerla pérennisation et l’appropriationdes résultats par les communau-tés.Une telle démarche donne l’oc-casion aux acteurs de mesurer lesavancées et de les comparer aux

performances envisagées. Aussitrouveront-ils la motivation, néces-saire pour s’engager à releverd’autres défis.

CChheeiikkhh NNddiiaayyee Inspecteur del’Education Nationale Inspection del’Education et de la Formation deKédougouEEmmaaiill ::[email protected]:: 7777 556611 6688 6655 // 7700 440044 2211 5500

CCRRDD ssppéécciiaall ssuurr ll’’EEdduuccaattiioonn

Page 9: Kie 3

KI E 3 - Mars -Avri l 201 3 9

UUnn CCRRDD vvaauutt mmiieeuuxx qquuee 11000000 rraappppoorrttss ……CC’’eesstt llaa sseeuullee ccoonnvviiccttiioonn ddee SSéérriiggnnee MMbbaayyeeTThhiiaamm,, llee mmiinniissttrree ddee ll’’EEdduuccaattiioonn NNaattiioonnaallee.. IIll ffaauuttppaarrttiirr àà llaa bbaassee ppoouurr rreennccoonnttrreerr,, ééccoouutteerr lleess aac-c-tteeuurrss ddee vviivvee vvooiixx aaffiinn ddee ssee rreennddrree ccoommppttee ddeessvvrraaiiss pprroobbllèèmmeess ddee ll’’ééccoollee..C’est pourquoi, en compagnie d’une forte délé-gation, Sérigne Mbaye Thiam, le ministre del’Education a eu droit à une visite guidée dansles quelques établissement et écoles ciblés pourles circonstances.Première étape, école Bakary SeckSur place, enseignants et élèves attendaient ladélégation. Après quelques mots échangésavec la délégation, ce fut un moment favorablepour immortaliser un événement qui peut-être nese reproduira pas si vite.

De temps à autre, le ministre de l’Educationéchangeait quelques mots avec les élèves quine savaient pas la valeur de l’homme qui était enface d’eux.Les explications du gouverneur de région quiprésentait de temps à autre l’hôte de marque,laissaient apparaître quelques sourires anodinssur le visage des plus petits élèves. Les plusgrands s’empressaient de serrer la main au mi-nistre de l’Education qui, en père de famille ac-compli, prenait son temps pour entretenirquelques discussions avec eux.Le ministre dans les abris provisoires du collègeKédougou commune 2

L’état des abris provisoires, la chaleur qui yrègne et quelques écritures abandonnées surun tableau qui laissaient difficilement apparaîtreles lettres, mots et phrases ont attiré l’attention duministre de l’Education.Sérigne Mbaye Thiam a exhorté l’équipe péda-gogique à prendre son mal en patience étantdonné que les nouvelles constructions serontachevées d’ici à la rentrée prochaine.LL’’ééccoollee TThhiieerrnnoo SSaalliiff SSiiddiibbéé,, llaaiissssee uunnee bboonnnneeiimmaaggee ddee ll’’ééccoolleeL’équipe pédagogique de cette école a pristoutes les dispositions pour accueillir le ministrede l’Education Nationale. Une banderole accro-chée portail de l’école, annonçait déjà l’arrivéedes hautes personnalités de l’Etat. Il a suffi que leministre et sa délégation arrivent dans l’enceintede l’école pour que de part d’autre les élèvessortent des salles de classes pour occuper lestables-bancs dans un ordre parfait.Dans son allocution, M Hamady Sow, le directeurde l’école laissé une bonne impression au mi-nistre de l’Education

Extrait du discours« Il m’échoit l’honneur d’accueillir aujourd’hui 09avril 2013 dans notre modeste école de sihautes personnalités que vous êtes.Soyez ras-surés que ce jour sera inscrit en lettre d’or dansnotre mémoire tant l’honneur que vous nousfaites est immense. Merci à l’Inspecteur d’Aca-démie pour cela.Thierno Salif Sidibé n’est pas laseule école de notre jeune région donc le choixqui est porté sur nous est un grand plaisir quenous partageons avec les autres car elles aussiont du mérite sinon plus que nous. Créée en1982, l’école fut portée sur les fonds baptismauxen 1986 et porta depuis ce jour le nom de Thier-no Salif SIDIBE qui fut l’un des plus illustre fils deKédougou. Depuis lors cet établissement a suiviavec succès toutes les innovations pédago-giques parmi lesquelles la PPO, Eaux HygièneAssainissement, EVF/EMP, Curriculum de l’Ecolede Base ce qui nous a permis d’avoir de bonsrésultats au CFEE et à l’Entrée en sixième.Untrès bon taux d’achèvement a pu être réalisé

grâce au concours des partenaires commePapa Waly Danfakha en France, le KEOH avecFeu Moustapha Sylla, GESS avec Assane Bâ,Alcatras etc..Monsieur le Ministre permettez moidu haut de cette tribune de vous remercier trèschaleureusement de votre visite mais égalementrendre hommage à tous les enseignants de toutordre exerçant dans notre région de Kédougouconnaissant toutes les difficultés auxquelles onest quotidiennement confrontés et les sacri-fices consentis. Dans cet élan ma pensée vavers un bâtisseur un homme qui a donne corpset âme a l’éduction en général et au développe-ment de Kédougou en particulier je veuxnommer l’inspecteur Aliou Sylla. Que la terre deSamécouta lui soit légère.Dans ces moments detroubles qui secouent le système éducatif,choix ne peut être plus judicieux que la montéeet la descente des couleurs nationales. L’Instal-lation chez les élèves et même chez les éduca-teurs d’un tel comportement citoyenresponsable face aux symboles de la répu-blique doit être pérennisée. Les autres valeurscomme le « jom » le « mougne » le « kersa »qui ont toujours fait la force de nos anciensdoivent être également revisitées avec les en-fants d’aujourd’hui afin de leur assurer un avenirplein d’espoir.Monsieur le Ministre, je ne voudrais point vousaccabler de doléances car vous devez en avoirassez aujourd’hui mais avec votre autorisation jevous demanderais au nom de toute la commu-nautéDes paquets de services pour nous accompa-gner dans nos taches quotidiennes.Un lycée àKédougou car ce que l’on voit à Maciré Bâ nel’est pas.Et au moins un véhicule à chaque IEFde la région afin de faires les centaines de kmdans leur circonscription pour voir ce qui sepasse dans les innombrables abris provi-soires.Monsieur le Ministre je vous souhaite detout cœur des années chargées de succès etde véritables satisfactions à la tête de ce minis-tère. Vous en avez les compétences et l’enga-gement. Bon retour à Dakar et vive le Sénégalque nous aimons !Je vous remercie de votre aimable attention ! »

Par ailleurs, le ministre de l’Educa-tion a promis d’améliorer les condi-tions de travail du personnel de l’IAet des IEF par la construction de lo-caux, la dotation de matériels dereprographie et la construction

d’un lycée digne de ce nom à Ké-dougou car il y va de la cohésionnationale.A la suite du CRD, le mi-nistre de l’Education et sa déléga-tion ont visité quelques écoles de lacommune de Kédougou.

AAddaammaa DDiiaabbyy,sécretaire Bureau Activités Péri-Para Post-Scolaires (BAPPPS) /IEF KédougouContacts: tel: 77435 85 48/ 33 980 55 08E-mail: [email protected]:: aaddaammaa..ddiiaabbyy11

Page 10: Kie 3

KI E 2- Mars- Avri l 201 3 1 0

CCéélléébbrraattiioonn ddee llaa jjoouurrnnééee mmoonnddiiaalleeddee lluuttttee ccoonnttrree llee ppaalluuddiissmmeeEEccoollee BBaakkaarryy SSeecckk,, lliieeuu ddee ccoonnvveer-r-ggeennccee

Les différents acteurs de l’école sesont retrouvés le jeudi 25 avril àl’école élémentaire Bakary Seckpour célébrer la journée internatio-nale de lutte contre le paludisme.Allocutions et sketch ont occupéune place de choix dans les activi-tés de cette journée célébrée sousle signe : investir sur l’avenir vaincrele paludisme.L’école élémentaire Bakary Seck deKédougou a refusé du monde cejeudi 25 Avril, journée mondiale delutte contre le paludisme. Sur place,la communauté scolaire, les chefsde services régionaux et départe-mentaux, parents d’élèves autoritésreligieuses et coutumières. Tous ont

é rallié l’école Bakary Seck pourprendre part à cette importante jour-née.Le comité d’organisation n’a pas lé-

siné sur lesmoyens pour offriraux invités uncadre accueillant.

M Saïbo Cisso-kho, le directeur de l’école a ma-gnifié le choix porté sur BakarySeck pour abriter cette importantejournée.« Le combat contre ce fléau bienqu’ayant connu des n’est pas en-core terminé l’école milieu d’éduca-tion par excellence est et demeurele cadre approprié pour faire desélèves futurs acteurs du développe-ment durable des vecteursd’information sur la sensibilisationcontre ce mal qui fait encore des ra-vages à travers le monde. Votreprésence sur ce lieu et le choix por-té sur l’école Bakary Seck sontsources de motivation pour nous…» a-t-il laissé entendre.

Pour traduire cette motivation enactes, les élèves de l’école BakarySeck, « artistes en herbe » ontmontré leurs talents en présentantun sketch sur le thème de la jour-née.SSaannttéé //EEdduuccaattiioonn,, uunn ppaarrtteennaarriiaatt ffé-é-

ccoonndd« Au nom de M Sory Danfakha,

inspecteur de l’Education et de laFormation empêché je remercie lemédecin chef de région et le méde-cin chef de district sanitaire de Ké-dougou qui de plus en plusimpliquent l’école dans la luttecontre les maladies qui nous em-pêchent de dormir, qui freinent laperformance de nos élèves quiruinent nos économies. Il s’agit de latuberculose, du VIH /Sida, du Palu-disme entre autres. »LL’’ééccoollee eesstt uunn lleevviieerr dduu cchhaannggeemmeennttddee ccoommppoorrtteemmeenntt..Le choix porté sur l’école pour abri-ter cette journée de lancement surla prévention contre le paludismecomme l’illustre bien le thème in-

vestir sur l’avenir, vaincre le palu-disme n’est point fortuit.En effet, les élèves constituent devéritables vecteurs d’information, onne doit pas minimiser les capacitésde nos élèves. Ils sont capables detout ce qu’un adulte ne peut imagi-ner. Ils viennent d’ailleurs de le dé-montrer à travers cette présentationthéâtrale ».« Il est donc temps d’inverser cettetendance qui veut que l’enfant soittoujours éduqué par un adulte ».Les enfants sont bien capablesd’éduquer, d’amener les adultesvers le changement de comporte-ment .Si nous voulons freiner cesfléaux qui gangrènent la société, ilfaudra donc aller progressivementvers le changement de comporte-ment. Et ce en écoutant nos en-fants. » a précisé M DiabyIl a par ailleurs manifesté toute ladisponibilité de l’IEF de Kédougouà travailler avec toutes les structuresqui le voudront pour que l’écolepuisse apporter sa modeste contri-

« Nous avons été impressionnéspar l’ordre qui caractérise les tra-cés qui ont été effectués, les cou-leurs nationales et la propreté del’école. Nous avons été impression-nés par la discipline des élèveslorsque vous leur avez demandé desortir des salles de classe et de re-gagner les tables-bancs.Nous avons été impressionnés parl’organisation qui a caractérisé le re-groupement des enseignants pourvenir saluer ceux qui sont sur le pré-

sidium.Nous avons aussi été im-pressionnés par la qualité de votrediscours où vous avez évoqué desproblèmes généraux concernant larégion et le département pas spéci-fiquement votre école et vous avezsitué le sens du cérémonial et la dé-férence que nous devons à un dessymboles de notre République, ledrapeau national.Ce qui nousconforte dans l’idée que ce n’estpas une montée ou une descentedes couleurs de circonstance quenous avons aussi été impressionnéspar le cérémonial par lequel, lesélèves se sont mis autour du dra-peau pour célébrer le drapeau.Je voudrai donc donner en modèlevotre établissement. Je suis persua-dé que si on regarde les résultats ;ils seront un peu au- dessus desautres parce qu’il y a un rapport in-trinsèque entre la discipline, la ri-

gueur qu’on se donne dans lesactes de tous les jours et les résul-tats scolaires.Je voudrai donc félici-ter tout le corps enseignant leurrendre hommage.Il faut retenir quece que vous faites n’a pas de prixmais cela a une valeur parce queparmi les élèves que vous avez, il ya de futurs hommes et femmes quivont servir le pays à des niveaux deresponsabilité élevés certaine-ment.Et ça n’a pas de prix. C’a unevaleur donc je voudrai rendre unhommage à tous les enseignantsde la région, je connais les condi-tions dans lesquelles vous travaillez.L’Etat fera tout pour améliorer lesconditions de travail des ensei-gnants mais je tiens toujours un lan-gage de vérité aux gens. Les défissont énormes dans notre pays, lesproblèmes sont énormes dans lesecteur des routes, de la santé, par-tout. Nous avons à cœur de ré-soudre tous ces problèmes. Maison ne peut pas les résoudre en un

an ni en deux ans. Tous les ans,vous constaterez qu’on va avancerun peu partout. On vient de visiterun Cem ,le chantier qui doit abriterce Cem est pratiquement en coursde finition. L’année prochaine, ilsvont regagner leurs nouvellesconstructions. C’est comme ça quenous allons procéder. Je vais de-mander à monsieur l’inspecteurd’Académie des informations com-plémentaires sur ce que j’ai vu icipour des actions à prendre sur ceque j’ai vu ici aujourd’hui. »

A la suite de cette étape, l’en-semble des chefs de servicesdépartementaux et régionaux ontraccompagné le ministre et sadélégation jusqu’à l’aérodromede Kédougou.AAddaammaa DDiiaabbyy

Sérigne Mbaye Thiam, séduit, encore séduit par ladynamique organisationnelle dans l’école ThiernoSalif Sidibé de Kédougou.

Page 11: Kie 3

KI E 3 Mars- Avri l 201 3 1 1

FFoorruumm ssuurr lleess ddééffiiss ddee llaa ssccoollaarriissa-a-ttiioonn ddeess ffiilllleessLLee CCEEMM ddee TThhiiaabbééddjjii aaccccuueeiillllee llaaSSCCOOFFIILe comité départemental pour lascolarisation des filles a organisé lesamedi 9 mars un forumd’échanges autour des mariageset/ou grossesses précoces à Thia-

bédji. Il fait 10 h, les membres de ladélégation montent à bord desdeux véhicules affrétés pour les cir-constances. A quelques kilomètresde Fadiga, le second véhicule tous-sote, grince et s’éteint. Les mouve-ments du véhicule n’inspirent plusconfiance.UUnn ddéébbuutt ddee vvooyyaaggee mmoouuvveemmeennttéé

Le temps presse, le chauffeur veutfoncer malgré les signes du moteur,mais le reste du groupe n’est plusrassuré de l’état du véhicule pouravancer plus loin. Les membres dela délégation ne veulent non plusrebrousser chemin.LLeess ccoonnddiittiioonnss ddee ttrraavvaaiillLa solution a été vite trouvée. Une

BBaannddaaffaassssii :: MMiissee eenn ppllaacceeddee ccoommiittééss ddee pprrootteeccttiioonn ddeell’’eennffaanntt

Les différents acteurs de l’école sesont retrouvés ce samedi pourmettre en place un comité de veillesur la maltraitance des enfants.L’atelier a été présidé par M Mou-hamadou Moustapha Thiandoum,le sous-préfet de Bandafassi.Dans la région de Kédougou,toutes les conditions sont réuniespour empêcher les enfants de jouirpleinement de leurs droits. Ce quiles empêche de grandir convena-blement.A l’origine de cette situation, desconsidérations d’ordre sociocultu-rel et économique (les mariages etou grossesses précoces, la mal-nutrition, le travail des enfants dans

les sites d’orpaillage).Tous ces faits favorisent l’augmen-tation du taux de déperdition sco-

laire (16,2%) àKédougou contrai-rement au taux na-tional de 8%.Raisons suffisantespour que l’ong

World Vision invite les différents ac-teurs de l’enfance à la mise enplace de comités de veille etd’alerte contre toute forme de mal-traitance des enfants.Selon M Mamadou Diouf, managerde World Vision « l’objectif de cetterencontre est de mettre en place undispositif qui permettra de prévenir,de réduire toutes les formes de vio-lation des droits de l’enfant, decombattre les négligences à l’égarddes enfants »Baye Modou Diop, le chef de ser-vice de l’Action Educative en MilieuOuvert (AEMO) a saisi cette occa-sion pour faire un petit exposé surdifférents aspects liés à son travail.

« L’Action Educative en Milieu Ou-vert est un service qui dépend duministère de la Justice et a pourobjectifs la prise en charge des en-fants en conflits avec la loi, les en-fants en situation de vulnérabilité,assurer au niveau local leur protec-tion, les mineurs en danger moral »a-t-il laissé entendre.Le Sénégal a ratifié diversesconventions dont la Convention desDroits de l’Enfant(CDE) la Conven-tion Africaine des Droits de l’En-fant(CADE)Il a également échangé avec lesparticipants sur les perceptionsqu’on a de l’enfant et la définition del’enfant.« L’enfant est un être sans défense,un don de dieu, un trésor, un arbrequ’on doit entretenir, qu’on ne doitpas négliger .Est enfant tout êtrehumain âgé entre 0 à 18 ans. Toutenfant a des besoins (alimentation,santé, Education, Protection,Parents,…Tous ces besoins de l’en-fant se transforment en droits quetout parent est tenu de respecter

car toute violation d’un de ces droitsest une infraction.» a précisé MDiop.Il faut dire que trois principes fon-damentaux fondent les droits del’enfant. Il s’agit du principe de sur-vie et de développement, duprincipe de la participation et duprincipe de la non-discrimination.Par la suite, il a été mis sur pied, uncadre de concertation pour la pro-tection de l’enfant (au niveau del’arrondissement) présidé par lesous-préfet puis un comité deconcertation et de protection desdroits de l’enfant (niveau de la com-munauté rurale, présidé par le pré-sident du conseil rural…).Dans les prochains jours, le sous-préfet et le président du conseil ru-ral prendront chacun en ce qui leconcerne des arrêtés qui vont vali-der ces différentes structures misesen place pour protéger l’enfant.

AAddaammaa DDiiaabbyy eennvvooyyéé ssppéécciiaall ààBBaannddaaffaassssii

bution dans toutes les activités dedéveloppement de ce département.Force est de reconnaître que l’Etatdu Sénégal à travers le ministère dela santé et le programme nationalde lutte contre le paludisme aconsenti beaucoup d’efforts parrapport à la prise en charge descas et la lutte contre le paludismepar l’introduction des TDR, la gratui-té des ACT et des moustiquairesimprégnées. Mais Kédougou traineencore.AA KKééddoouuggoouu,, eennccoorree ddeess eeffffoorrttss ààffoouurrnniirr

« Kédougou fait partie des pochesqui tirent le levier au niveau nationalvers le bas. Nous devrons nous ap-pesantir sur la jeunesse surtout surl’Education, les enseignants, lesélèves pour qu’on puisse essayerde faire de telle sorte qu’il y ait unchangement de comportementchez les populations. Ce change-ment de comportement doit nousamener à savoir l’utilité de dormirsous les moustiquaires imprégnéesmais aussi l’utilité de les entretenir.Les Moustiquaires Imprégnées àLongue Durée d’Action (MILDA)

sont des moustiquaires qu’on peututiliser. Il faut au moins que lespopulations puissent s’habituer. » aprécisé Docteur Kéba Diongue, re-présentant du médecin chef dedistrict..Le réseau Palu a magnifié parailleurs le défi relevé par le comitéd’organisation pour avoir tout mis enœuvre pour réussir ce pari.

UUnnee oorrggaanniissaattiioonn rrééuussssiiee« Mention spéciale à l’école BakarySeck. Le gros du travail reste àfaire. La lutte contre le paludisme nedoit pas s’arrêter en cette seule

journée. Nous demandons àl’équipe pédagogique de renforcerses actions de sensibilisation en di-rection des parents d’élèves duquartier afin de booter le paludismedu quartier voire du département,de la région. Nous fondons beau-coup d’espoir sur vous. » a laisséentendre Mme Binta Diallo, la prési-dente du réseau de lutte contre lepaludisme .

AAddaammaa DDiiaabbyy

Page 12: Kie 3

KI E -3 Mars- Avri l 201 3 1 2

partie des membres de la déléga-tion a décidé de rester dans la ca-bine, l’autre partie s’est s’engagéeà se mettre au vent et à la pous-sière à l’arrière du bon véhicule.Oubliant le temps mis pour se fairetrès coquettes, les braves damesde la SCOFI ont ainsi tourné le dosau confort pour s’adapter à la si-tuation nouvelle. Cela traduit nette-ment la volonté et l’engagementdes membres de la SCOFI à pro-mouvoir la scolarisation des fillespartout où le besoin se fera sentirdans le département de Kédougouvoire la région.EEnn rroouuttee vveerrss TThhiiaabbééddjjiiLocalité située à environ 9km aunord-ouest de Bandafassi son chef-lieu de communauté rurale, Thia-bédji est un village connu à traversson marché hebdomadaire qui setient tous les mercredis. Thiabédjiabrite une école élémentaire et uncollège de proximité créé à la rent-rée scolaire 2011 -2012 pour ré-pondre à une certaine exigence.Les élèves qui réussissaient à l’ent-rée en 6ème étaient orientés au col-lège de Bandafassi qui recevait enmême temps les élèves des autresvillages. Les familles d’accueiléprouvaient d’énormes difficultéspour assurer une bonne prise encharge des élèves.LLaa ccrrééaattiioonn dduu ccoollllèèggee,, uunneennéécceessssiittééPar découragement et du fait degrossesses et/ou mariages pré-coces certains élèves qui ne pou-vaient plus supporter le coup ontfini par mettre fin à leurs études.CCoollllèèggee ddee TThhiiaabbééddjjii,, uunn nnoouuvveeaauu--

nnéé,, bbeeaauuccoouupp ddee ddééffiiss àà rreelleevveerr

« Le collège compte 140 élèves 38tables –bancs avec un ratio tables-

bancs très faible. Pas de pointd’eau Cependant sur placequelques maçons s’affairaient au-tour de quelques bâtiments.« Ce sont malgré tout noussommes en train de faire des effortsavec l’appui de l’ICP ,le collège tra-vaille avec l’outil internet 4 abris pro-visoires, le projet fast track estentrain de construire deux salles declasses et le bureau du principal Jefélicite au passage l’IEF et l’Ia pouravoir affecté le nombre suffisant deprofesseurs au niveau du collège »a précisé le principal du collège .Il faisait chaud, dans l’une dessalles de classes, quelques profes-seurs dispensaient des cours demathématiques et d’anglais.

L’arrivée de la délégation n’a passurpris tout le monde. Il a suffi envi-ron une demi-heure au principalpour réunir les élèves, le corps pro-fessoral, les parents d’élèves. A lasuite des mots de bienvenue, lesdifférents acteurs ont échangé surle thème du forum à savoir com-ment lutter efficacement contre lesmariages et grossesses précoces.

LLeess mmaauuvvaaiisseess pprraattiiqquueess eett lleessmmaauuvvaaiiss ccoommppoorrtteemmeennttss ddeess ééllèèvveessEn se référant à leurs propres expé-riences les membres de la déléga-tion, les professeurs et les parentsd’élèves ont émis des témoignagesémouvants en pointant du doigt lescomportements exemplaires àadopter et ceux à éviter car entrai-nant et/ou aggravant la déperditionscolaire.

«J’étais la seule fille de mongroupe. A l’école, les garçons me

protégeaient, A la maison, àchaque fois que j’apprenais mes le-çons les autres disaient que j’étaisparesseuse. Mon papa me défen-dait toujours et souhaitait que j’aillele plus loin possible dans mesétudes. J’ai suivi ses conseils sansrelâche. Ainsi ai –je été toujours ma-jor de ma promotion. Je me de-mande pourquoi vous ne voudrezpas rester longtemps à l’école.» ci-ré Balaba, présidente del’APECEK/France.A M Mamadou Moustapha Bâd’abonder dans le même sillage« Si à la maison vous n’ouvrezjamais le cahier. S’il n’y a pas coursvous trainez dans le village et le soirvous faites le « hirougol » (la veillée)jusqu’ à 23h ou minuit. Vous nepourrez jamais avoir de bons résul-tats scolaires. La première chose àfaire appartient à vous-mêmes. Ilfaut votre effort personnel avantl’appui des autres. Faites vos choixmaintenant, les choix d’aujourd’hui,plus tard, vous permettront d’êtreautonomes ou dépendants ».LLeess ppaarreennttss ccrraacchheenntt lleeuurr vvéérriittéé« Que vous voudrez qu’un père defamille fasse de sa fille qui passetout son temps à vadrouiller dans levillage derrière les garçons ? Si mafille étudie bien et se comportebien, je ne vais jamais songer à ladonner en mariage. En année sco-laire comme en vacances lesjeunes filles font ce que bon leursemble. Nous savons tous quemême si l’école ferme ses portescela ne veut pas dire qu’on doitfermer les cahiers. Si ma fille mani-feste à travers ses comportementsqu’elle n’aime que rôder autour desgarçons, je ferai ne que de lui cher-cher un époux avant qu’elle n’aitdes enfants hors mariage. Et per-sonne ne pourra me faire changerd’avis.»UUnnee ggrroosssseessssee eett// oouu mmaarriiaaggeepprrééccooccee eesstt ttoouujjoouurrss ssyynnoonnyymmeeddee ddaannggeerr« Il y a un véritable problème c’est

qu’on ne touche pas le nœud de laquestion. Il faut mettre le doigt sur lenœud du problème. J’ai reçu unefille de 15 ans enceinte suite à unmariage précoce, ses organesgénitaux n’étaient même pas ma-tures. J’ai été obligé de la référer àTamba car elle ne pouvait pas ac-coucher ici. Ce sont des leçonspour éviter de mariages précoces »a laissé entendre M Touré ICP deThiabédjiLL’’oorrppaaiillllaaggee,, uunnee aauuttrree mmeennaacceeppoouurr ll’’ééccoolleeAvec le phénomène de proliférationdes sites d’orpaillage, Thiabédjin’est pas à l’abri des effets collaté-raux de cette activité sur la scolari-sation. Cela a donné l’occasion auxparticipants de tirer la sonnetted’alarme par rapport à ce dangerqui se profile à l’horizon.« L’or, ça va finir. C’est une res-source non renouvelable. Si nousn’avions pas pris le soin de nous in-vestir dans les études que ferions-nous après ? Comment faire pourvivre si nous n’avons pas la forcephysique de travailler ? » a laisséentendre M BâAttaqués de toutes parts par les dif-férents intervenants, les élèves neresteront pas bouches-bée .Ils vontdéfendre leur point de vue sur cettesituation d’abandons scolaires dusaux grossesses et /ou mariagesprécoces.LLeess ééllèèvveess rriippoosstteenntt« Je ne suis pas d’accord aveccertains propos tenus par les vieux.La nuit, il nous faut sortir quelquesfois pour aller apprendre nos leçonsdehors si nos parents refusent denous payer des bougies pour quenous ayons de la lumière pour ap-prendre nos leçons » a préciséBala Diallo, le ministre de la com-munication .

Mme Bintou Founé Danfakha a saitcette occasion pour rebondir « Ilne faut pas défendre tes cama-rades. Organisez –vous davantagepour apprendre vos leçons la jour-

Page 13: Kie 3

KI E 3 - Mars- Avri l 201 3 1 3

LLuuttttee ccoonnttrree llaa ttuubbeerrccuulloossee,,ll’’ééccoollee mmeett eenn ooeeuuvvrree ssaassttrraattééggiieeLLaa rrééggiioonn mmééddiiccaallee ddee KKééddoouuggoouu aaoorrggaanniisséé eenn ppaarrtteennaarriiaatt aavveeccll’’IInnssppeeccttiioonn ddee ll’’EEdduuccaattiioonn eett ddee llaaffoorrmmaattiioonn uunn aatteelliieerr ddee ccrrééaattiioonn eettddee sseennssiibbiilliissaattiioonn ssuurr llaa lluuttttee ccoonnttrreellaa ttuubbeerrccuulloossee.. LLeess aauutteeuurrss ddeessmmeeiilllleeuurreess pprroodduuccttiioonnss oonntt ééttéé rré-é-ccoommppeennssééss ppoouurr uunnee ccaaggnnootttteedd’’uunn ppeeuu pplluuss ddee 115500 000000 FFCCFFAA..OOrrggaanniissaattiioonn ddee ll’’AAtteelliieerr :L’atelier a été organisé le samedi16 mars 2013 à l’école maternellemunicipale de Kédougou en pré-sence des élèves de leurs accom-pagnateurs, de leurs parents et del’équipe d’encadrement.Par un jeu de questions /réponses,Hamidou Thiam, le responsable duService de Santé Primaire a donnédes explications sur l’objectif pour-suivi, le contexte et la justificationde cet atelier de création et de sen-sibilisation dans la lutte contre la tu-berculose.« L’objectif principal de cet atelierest de sensibiliser et d’amener lesélèves de produire des dessins oudes poèmes dans la lutte contre latuberculose » a-t-il précisé.Revenant sur la situation de la tu-berculose au Sénégal et dans lemonde, M Thiam a présenté deschiffres en insistant notamment surles modes de transmission, lessignes de la tuberculose, lesmoyens de prévention et lesmoyens curatifs. Après chaque

point développé, il a pris le soin dedemander aux élèves de faire unrésumé de ce qu’ils ont compris deses explications.Productions :Après avoir reçu le matériel didac-tique nécessaire, les élèves ont euun temps suffisant pour produireles dessins et les poèmes de sensi-

bilisation contre la tuberculose.Les membres du jury sont passés àla mise sous anonymat puis à lacorrection des différentes produc-tions suivant différents critères défi-nis (présentation, compréhensiondu sujet, maitrise de la techniqueet créativité).Avant la proclamationdéfinitive des résultats, le corpsd’encadrement a présenté et expli-qué aux parents d’élèves le sensdes différentes productions deleurs enfants.DDeess rrééccoommppeennsseess ppoouurr lleess llaau-u-

rrééaattss A l’occasion de cette céré-monie de clôture présidée parDocteur Habib Ndiaye, le médecinchef de région, M Hamidou Thiama fait la présentation des résultatsde l’atelier en présence des élèves,

des parents d’élèves et desmembres du jury.11 OOuusssseeyynnoouu DDiieeuuddoonnnnéé SSèènnee66èèmmee ccoollllèèggee ccoommmmuunnee 1122 OOlliimmaattaa DDiioouumm CCMM22 IIbbrraahhi-i-mmaa DDaannffaakkhhaa33 HHaabbiibbaattoouu DDiiaalllloo CCMM22 EEll hhaaddjjOOmmaarr AAïïddaarraaAinsi, à tour de rôle, les directeurs

d’écoles, les parentsd’élèves et les élèves ontmagnifié à sa juste valeurcette activité. Tout en se ré-jouissant de la tenue de cetatelier, Docteur HabibNdiaye, le médecin-chef derégion a magnifié la qualitéde la production des élèves: « Nous sommes très satis-faits de vos productions.

Désormais nous savons que nousavons des alliés sûrs dans la luttecontre la tuberculose et les autresmaladies. Je vous exhorte à pour-suivre la sensibilisation partout oùbesoin se fera » a-t-il soutenu.LLaa ccéérréémmoonniiee ddee rreemmiissee ddeess pprriixx..

Le lundi suivant, Sory Danfakha,IEF de Kédougou et Bara Tine, legestionnaire de la région médicalese sont rendus dans chacune des

écoles pour primer les lauréats.L’émotion y était grande. Chaquelauréat a reçu une enveloppe de 50000 FCFA.Ce fut un moment favo-rable pour lancer des messagesclés de la lutte contre la tubercu-lose.

Il faut dire que pour l’atteinte desobjectifs de ces genres d’activitésdans les écoles, il faut: démultiplierles résultats de l’atelier dans toutesles écoles, exhorter les chefs d’Eta-blissements et les Directeursd’écoles à accorder beaucoupplus d’importance aux ActivitésPara Péri PostscolairesAdama Diaby

née. Nous savons que toutes lesfilles qui sortent ne limitent passeulement à aller travailler engroupe. Il y en a qui se dérobentpour aller ailleurs ».LLaa ssuurrcchhaarrggee ddeess ttrraavvaauuxx ddo-o-mmeessttiiqquueess« Nous ne nous reposons presque pas àla maison. Certains parents sontpressés de nous voir revenir del’école pour nous confier d’autrestravaux. Nous ne refusons pas d’ai-

der nos parents ou d’effectuer lestravaux domestiques mais il nousfaut du temps pour apprendre nosleçons » a laissé entendre MariamaDiallo, la présidente du gouverne-ment scolaire.

Il faut dire que ce forum a été saluépar tous les participants qui y ont ti-ré de grands profits. « Cette activiténous réconforte c’est mon souci. Lascolarisation des filles est un définational, il faut que tout le mondemette la main à la pâte. Je remerciela présidente de la SCOFI pour lesefforts consentis dans l’organisationde cette conférence très importantesur la scolarisation des filles » alaissé entendre M Ibou Sao,le

principal du collège.

Reste à savoir si les différents ac-teurs (parents d’élèves et, élèves)vont prendre en compte les dif-férentes recommandations tirées decette rencontre afin de les mettre enapplication.

AAddaammaa DDiiaabbyy

Page 14: Kie 3

LLeess ééllèèvveess ddee ll’’ééccoollee MMaarrcceellPPaarraavvyy mmaanniiffeesstteenntt lleeuurrssoolliiddaarriittéé aauuxx ppeennssiioonnnnaaiirreess ddee llaammaaiissoonn dd’’aarrrrêêtt eett ddee ccoorrrreeccttiioonn ddeeKKééddoouuggoouu((MMAACC))..Une belle manière offerte auxélèves pour s’imprégner sur la viecarcérale. Un geste salué à sa justevaleur par les bénéficiaires et lesresponsables de la Maison d’Arrêtet de Correction de Kédougou.

Du détergent, du savon, du sucre,du lait, du café, du chocolat, et dubeurre pour les pensionnaires de laMAC de Kédougou. C’est l’heu-reuse initiative entreprise par lesélèves de l’école Marcel Paravy. Lacérémonie de remise de ces donss’est déroulée loin des caméras etappareils photos des reporters pré-sents sur les lieux. Il leur a étéformellement interdit de filmer ou dephotographier quoique ce soit dansla grande cour où s’étaient regrou-pés tous les détenus.Certains qui faisaient leur linge onttout arrêté pour venir se joindre augroupe. A voir des personnes del’extérieur venir vers eux, certainsdétenus ouvraient grandement lesyeux tandis que d’autres baissaientla tête.La présentation de l’objet de cettevisite fit revenir certains sur terre.« Cette initiative découle des dif-

férentes visites dela commission so-ciale de l’églisecatholique du Sé-négal dans les dif-férentes prisonsdu pays.Cela a suscité eneux une prise deconscience desbesoins et sou-

haits des prisonniers. Aussitôt, lacommission a-t-elle lancé un appelde détresse à l’ensemble desécoles privées catholiques du payspour une collecte au profit des pri-sonniers. » a précisé la sœur Hé-lène BianquinchAussi a –t- elle ajouté : « L’écoleMarcel Paravy de Kédougoumontre l’exemple à travers ce geste.Nous venons répondre positivementà votre appel, à l’appel de jésus quidisait « j’étais en prison et vousm’avez visité… Nous souhaitonsque ce petit geste procure joie ànos frères prisonniers. »Les élèves qui ont mis à exécutioncette intention de la commission so-ciale de l’église catholique ont aussisaisi cette occasion pour livrer leurmessage aux destinataires de cetappui.LLaa pprriissoonn nn’’eesstt qquu’’uunnee mmaaiissoonn …« Nous venons pour quelque tempspartager avec vous ces momentsdifficiles .Notre apprentissage ne selimite pas seulement à incorporerdes connaissances mais à les réin-vestir dans le milieu. Nous sommesvenus solidariser, manifester notreamour, notre attachement à vous.La prison n’est qu’une maison où vitune famille qui doit se réconcilier.Cela n’est qu’un passage de notrevie. Nous vous encourageons àsupporter ce manque de liberté, àsavoir pardonner » a laissé en-tendre Ernestine Bindia, porte-pa-role des élèves.Ouf de soulagement pour les pen-sionnaires de la MAC de KédougouIl faut dire que ce geste des élèvesa été accueilli à sa juste valeur par

les pensionnaires de la maison d’ar-rêt et de correction. C’est pourquoi,ils n’ont pas hésité à saluer cette ini-tiative qui est venue à son heure.« Nous saluons votre geste hu-manitaire. Votre déplacement seulpouvait nous réconforter. Nouscomprenons à travers ce geste quenous ne sommes pas oubliés. Vouspouviez pourtant dire que c’est in-utile d’aider les prisonniers car audehors de cette prison, il y a bienplein de personnes en liberté quisont plus nécessiteuses que nous.Merci d’avoir pensé à nous. » a lais-sé entendre un volontaire.Un autre prisonnier dira à son tourque « la vie carcérale est difficile.Nous vivons ici loin de tout et nousn’avons aucune information sur lesmembres de nos familles. La visitedes gens de l’extérieur nous récon-forte. Nous sommes contents devotre religion».Le plus grand bonheur revient aurégisseur de la MAC qui a trouvécet acte symbolique mais plein desensLLeess eennffaannttss ss’’iimmpprrèèggnneenntt ddee llaa vviieessoocciiaallee« je suis soulagé. C’est un geste qui nouspermet d’améliorer les conditions denos prisonniers .C’est une as-sistance directe la première dugenre depuis le début de l’année2013. Elle a une particularité puisque fait par des enfants. C’est unebelle manière d’imprégner les en-fants de la vie sociale. Leurs mes-sages témoignent d’un espritd’ouverture envers ces gens quidoivent pendant un certain tempssubir la douleur et savoir pardonnerle péché » a précisé M Baïla Cis-sokho, le régisseur de la MAC.Pour soulager les enfants qui sem-

blaient être un peu perdus à M Cis-sokho d’avancer : « ici notre missionn’est pas seulement de réprimermais de ramener les gens qui ontfauté de par le passé à la raison.C’est aussi pour limiter la criminalité.Ils sont victimes d’abandon et defrustration. Il ne faut pas les aban-

donner .Cette visite les prépare dé-jà à la réinsertion ».QQuuee ddee lleeççoonnss ttiirrééeess ddee cceettttee vviissiitteeeenn pprriissoonnA travers cette visite à la MAC de Ké-dougou, les jeunes élèves ont parailleurs eu droit à un exposé sur lesconditions de détention, le traite-ment des pensionnaires de la mai-son.« Nous avons ouvert la prison à lasociété pour faciliter la réinsertiondes détenus une fois après avoirpurgé leurs peines. La prison c’estaussi le stress C’est pourquoi, nousles aidons à avoir la force et le cou-rage d’accepter leurs conditions dedétenus. L’Etat participe à hauteurd’une allocation symbolique de 600FCFA par jour par détenu».Une visite guidée à l’infirmerie a ré-vélé que les pensionnaires de laMAC de Kédougou bénéficientd’un suivi médical. « Ici nous pro-curons aux détenus les premierssoins. Généralement, ils seplaignent de céphalées. Quand leun cas nous dépasse, nous le réfé-rons au centre de santé de Kédou-gou.Force est de reconnaître que laMAC de Kédougou a de temps àautre besoin de gestes humanitairesdes ONG, projets ou programmesafin d’améliorer les conditions dedétention des pensionnaires. L’allo-cation symbolique accordée parl’Etat n’arrive point à satisfaire lesbesoins des détenus qui ont euxaussi le droit de vivre dans desconditions décentes.

AAddaammaa DDiiaabbyy

KI E 3 Mars - Avri l 201 3 1 4

QQuuaanndd ll''ééccoollee jjoouuee ssoonn rrôôllee ssoocciiaall::

Page 15: Kie 3

KI E 3 Mars - Avri l 201 3

PPoouurr pprréévveenniirr ddeess ccoonnfflliittss eennmmiilliieeuu ssccoollaaiirree,,llee CCRRAACCSSddéécclliinnee ssaa ffeeuuiillllee ddee rroouutteePour rappel, le CRACS (Cadre deRéflexion et d’Anticipation desCrises Scolaires) est un espace pri-vilégié de dialogue et de concerta-tion mis en place par les autoritésadministratives(IEF, Préfet,) et lessyndicats d’enseignants du dépar-tement de Kédougou pour préveniret gérer les différentes crises qui se-couent le milieu scolaire. Depuislors, un comité restreint avait étéinstallé pour réfléchir sur les conte-nus à mettre dans la corbeille duCRACS.Il faut dire que cette ren-contre est la suite logique de la pre-mière qui consacrait le CRACS.L’objectif poursuivi dans cette ren-contre est de dégager les axesprioritaires et proposer les actions àmener pour chacun de ces axes.Ainsi les participants ont-ils retenuet échangé autour des axes priori-taires suivants : Les Salaires, in-demnités, la Gestion desétablissements des infrastructuresscolaires, la Scolarisation des filles,l’Etat –civil.Les membres de ce comité restreint

présidé par M Moussa Bâ, adjointau préfet de Kédougou ont examinésans complaisance, les différentsaxes en relevant un certain nombrede problèmes. Il a été proposé dessolutions pour chaque famille deproblèmes.11--RReettaarrdd ddaannss llee ppaaiieemmeenntt ddeessssaallaaiirreess,, ddeess iinnddeemmnniittééssAnticiper les signatures, Anticiper l’engage-ment,-Confectionner des états depaiement à temps-mise en placedes crédits à temps et de façon suf-fisante au niveau de l’IA, élaborerdes critères de sélection des exami-nateurs -publier à temps la liste desmembres de commissions des exa-mens en prévoyant un surpluspour régler le problème desabsents, -Alerter les structures fi-nancières de la disponibilité desfonds,-sensibiliser pour le dépôt àtemps de la liste des enseignantsdétenant des CMG et des directions22 GGeessttiioonn ddeess ééttaabblliisssseemmeennttssCet axe comporte concerne- lagestion du quantum horaire - laqualité des enseignements appren-tissages -les relations ensei-gnants/élèves : discipline-lefonctionnement des CGE…

Pour éviter tout manquement à ceniveau, il a été préconisé de veillerà ce que les absences soient régu-lières, de renforcer la sensibilisationdes enseignants au point de vuedéontologie,- de demander auxchefs d’établissements de renforcerle contrôle, de veiller au renforce-ment des heures de classe dues-de sanctionner les enseignants fau-tifs,-former et encadrer les ensei-gnants ,multiplier les rencontresentre enseignants au sein del’équipe pédagogique,-équiper suf-fisamment les écoles en matérielsdidactiques,-planifier, exécuter,évaluer et remédier les enseigne-ments apprentissages-encouragerle partenariat pour la prise encharge des repas au profit desélèves ,respecter les programmesApplication stricte et rigoureuse durèglement intérieur-restaurer la notede conduite Créer et /ou redynami-ser les CGEIInnffrraassttrruuccttuurreess ssccoollaaiirreessAfin de mettre les enseignants et lesélèves dans de bonnes conditions, ilfaut construire suffisamment desalles de classes, équiper en tables-bancs, réhabiliter les salles et le

mobilier scolaireSSccoollaarriissaattiioonn ddeess ffiilllleessRencontrer et sensibiliser les popu-lations des zones ciblées pour lemaintien des filles à l’école -Organi-ser des focus groupes pour sensi-biliser sur les violences faites auxfillesEEttaatt ––cciivviillRedynamiser les cahiers des vil-

lages,-impliquer les enseignantsdans les déclarations de nais-sances -sensibiliser les parentspour donner la vraie identité des en-fants.L’exécution de ce plan d’ac-tion dépendra de l’engagement desprincipaux acteurs de l’école no-tamment les leaders communau-taires, les communautés parents,chefs de village, délégués de quar-tiers, officiers d’état-civil présidentdu tribunal SCOFI, IEF, IA, servicestechniques de l’Etat, les partenairestechniques APE entre autres.Chaque acteur aura une tache par-ticulière à remplir afin de maintenirun climat apaisé dans le secteur del’Education dans le département deKédougou.OOuulliimmaattaa DDiiééddhhiioouu secrétaire IEFkédougou

PPrrééssccoollaaiirree::CCTTPP GGoommbbaa,, lleess «« ttoouutt--ppeettiittssss’’iinnssccrriivveenntt ddaannss llee ssiillllaaggee ttrraaccééppaarr llee PPrrééssiiddeenntt ddee llaa RRééppu-u-bblliiqquuee..La CTP de Gomba a procédé cemercredi 16 Avril à une cérémoniesymbolique de levée des couleurs.Il fait 9h ce mercredi à la CTP deGomba, sur place quelques en-fants soigneusement habillés sontassis. De temps en temps, ils sejettent de petits sourires. D’autres setapotent et jouent. Les chefs deservices départementaux et régio-naux arrivent les uns après lesautres. Tous attendaient d’un mo-ment à l’autre, l’arrivée du gouver-neur de région.Un peu plus loin, MMamadou Thiam, le coordonnateurrégional de la petite enfance , MmeBintou Founé Danfakha, la directrice

de l’école et quelques uns de sesélèves, écoutaient les explicationsde Praïa, un militaire de la placed’armes de Kédougou.« Le dra-peau doit toujours être accroché enfaisant de telle sorte que l’étoilepuisse se tenir sur ses deux pieds.En absence de lumière, le drapeaune doit pas passer la nuit en dehors.». Quelques instants après l’arrivéede M Abib L éon Ndiaye, le préfetde Kédougou, M Cheikh TidianeDiouf fit son entrée. Sur un ton sec,Praïa annonça la levée des cou-leurs. « Attention pour les couleurs !Envoyez ! »Ainsi, furent envoyéesles couleurs du drapeau nationaldans un profond recueillement. Onentendait plus que les élèves quientonnaient l’hymne national dansun rythme sûr donné par une mai-tresse placée devant eux. Ce futune grande joie pour les partici-

pants qui ont été dépassés par lasagesse des « tout-petits » pendantle moment solennel de levée descouleurs. Le gouverneur de régionen garde de bons souvenirs. « C’estun symbole d’initier les tout- petitsau civisme. La région de Kédougouest partie pour que ces enfantspuissent prendre en compte cesvaleurs que nous sommes en trainde perdre. C’est avec un réel plaisirque j’ai pris part à cette cérémonieavec mon staff pour stimuler l’espritdes « tout-petits » a laissé entendreM Cheikh Tidiane Diouf, le gouver-neur de région. Cette activitésymbolique est plein de sens.« Lecivisme n’a pas de niveau » «Nous travaillons à revaloriser le ci-visme, le respect des symboles dela nation Si ces enfants grandissentavec cet esprit, on aura résolu pasmal de problèmes. Le civisme n’a

pas de niveau. C’est à bas âge, aà l’âge jeune, qu’il faut forger la per-sonnalité de l’individu par la forma-tion aux valeurs parmi lesquelles lanation se retrouve » a laissé en-tendre M Mamadou Thiam, le coor-donnateur régional de la petiteenfance et de la case des tout-petitsde Kédougou. La directrice l’écoles’est réjouie de l’organisation decette activité, la première du genredans la région de Kédougou.«Nous venons d’accomplir un actecivique en initiant les tout-petits aucivisme. Le civisme n’a pas de prixmais il a une valeur.Reste à savoir sicette cérémonie de levée de cou-leurs à elle seule suffira à installerchez les tout-petits des valeurs rela-tives au civisme et à la citoyenneté.AAddaammaa DDiiaabbyy

1 5

Page 16: Kie 3

CCTTPP IIbbeell :: uunn pprroojjeett ddeeccoonnssttrruuccttiioonn eennttaamméé eettaabbaannddoonnnnéé

Créée depuis 2009,la Case des «Tout-petits »( CTP) d’Ibel tra-verse une série de difficultés pourson bon fonctionnement.Il est 8 h, ce lundi à la case destout-petits d’Ibel localité située àenviron 21 km de Kédougou.Sur le côté gauche juste à unequinzaine de mètres de la routeprincipale Kédougou-Salémata,se dressent trois abris provisoiresfaisant office de salles de classespour le préscolaire.

A l’intérieur de l’un de ces abris,de tout- petits élèves ,une ving-taine environ sont assis sur unenatte étalée au sol, chaussuresrangées d’un côté, de l’autrequelques petites chaises

.Notre entrée dans cette salle acoupé le souffle pour certains quine pouvaient pas rester tran-quilles. A quelques pas de là,dans la salle d’à côté ,un enfantse débattait entre son parent ac-compagnateur et sa maitresse : «je vais rentrer, je vais rentrer, neme laisse pas ici ». Les plusgrands, un peu aguerris sourient,font de petites grimaces. Toutmouvement cesse, quand la voixrauque du maitre se fait entendre

en un ton sec « silence » . Ils ar-rêtent, écoutent attentivement leurmaitre. Mais cela ne dure pas

pour longtemps.Les premiers joursd’écoles, le début de l’ en-fer pour les tout-petitsLes premiers joursd’écoles constituent desmoments difficiles pour lesenfants qui sont surtout

comme défaut l’impatience .Maintenir un enfant pendant 4bonnes heures loin des juponsde sa mère n’est pas chose aiséesurtout à la case des « tout-petits» d’Ibel qui n’offre pas tout leconfort nécessaire à ces « petitsbouts de bois de Dieu ».Les conditions ne sont pas desmeilleures dans ces abris de for-tune dont la reconstruction freinele bon démarrage des cours.Du fait de la gratuité de la scolari-té, les parents de versent aucunecotisation pour permettre à l’école de fonctionner. Et ilstrainent à construire les abris pro-visoires à temps.

« C’est nous-mêmes qui allonsen brousse couper des piquetspour faire les abris .Cette année,nous avons reçu un soutien fi-nancier du collège et de l’écoleélémentaire pour pouvoirconstruire les abris . Les parentsd’élèves ont complètementdémissionné» a précisé M Ou-mar Tounkara, le directeur duCTP d’Ibel.Parmi les trois enseignants quiforment l’équipe pédagogique,un seul a bénéficié d’une forma-tion. Il faut y ajouter le déficit enmatériel didactique (jouets,guides pédagogiques.La proximité de l’école à la routeconstitue un autre danger poten-tiel de taille pour les enfants quifréquentent la CTP d’Ibel. Etl’école ne dispose ni de toilettesni de femme de charge.un projet de construction entaméet abandonné

Dans la cour de l’ école non clô-turée quelques rangées debriques meublent le décor dansun espace susceptible d’êtrepropice aux animaux quidivaguent . à désirer.« Nous regrettons le départ del’Ong Batangala( Espagne) quiavait promis de bâtir une casefonctionnelle ici. » se désole MKalidou Bâ montrant du doigt lesbriques déjà fabriquées par cetteOng.Depuis lors ,aucune suite n’a étédonnée à ce projet . L’autre diffi-culté concerne l’absence decantine scolaire pour les élèvesde la CTP .« A chaque fois, les élèves medemandent pourquoi, eux aussine mangent pas à l’école commeceux de l’élémentaire . Je suisparfois très gêné de répondre «» a laissé entendre M Tounkara.Aussi faudra-t-il le rappeler quela CTP d’Ibel a été créée en 2009suite à un demande formulée parla communauté . Par la diligencede Doyen Bocar Bâ ex-directeurde l’école d’Ibel, El hadj Aliou Syl-la, inspecteur départemental del’Education de Kédougou àl’époque avait satisfait cette de-mande en autorisant sa création.Cette case a été créée dans

l’optique de mettre les enfants (enlieux sûrs(en sécurité ) pendantque les parents sont débordéspar les travaux domestiques etsurtout pour mieux les préparerpour le cycle élémentaire.L’ atteinte des objectifs affichésau départ ne sera possiblequ’avec une nette améliorationdes conditions de travail desélèves et de l’équipe pédago-gique au niveau de la CTP d’Ibel.

AAddaammaa DDiiaabbyy

KI E 3 Mars- Avri l 201 3 1 6

CCoouupp ddee pprroojjeecctteeuurr ssuurr llaa CCaassee ddeess ««ttoouutt--ppeettiittss »» ddee DDaallaabbaa

La case des « tout-petits de Dalaba » a étécréée dans le cadre d’un projet de luttecontre la pauvreté(PLCP) financé par laFAD et la BAD et de l’Etat du Sénégal en2004 et inaugurée en 2006 .L’école reçoit en général des enfants issusde milieux sociaux défavorisés dont lesparents n’ont pas souvent assez demoyens et de temps pour s’occuper deleurs enfants.

Avec un effectif de 51 élèves dont 25 filles,la case des « tout-petits »de Dalaba n’estpas à l’abri des difficultés.« Cette infra-structure souffre dans son fonctionnementde manque de matériels de jeux (tobog-gan, balançoires) .Les factures d’électricitésont entièrement prises en charge parl’APE sans aucun soutien de la municipalité» a précisé Mme Khady Wade.Par ailleurs, il s’y pose un besoin réel dedotation en ordinateurs et de formation eninformatique.LL’’iimmpplliiccaattiioonn ddeess ppaarreennttss dd’’ééllèèvveess rreessttee ààddééssiirreerr..La femme choisie auparavant pour assurerles fonctions de femme de charge n’ac-complit pas ses fonctions par manque detemps.Le comité de gestion se résume àune seule personne qui se déploie pouraccompagner l’équipe pédagogique dansla résolution des problèmes de l’école.fournir des efforts intenses.UUnnee ddiirreeccttrriiccee aammbbiittiieeuussee

Face aux difficultés de son école ,MmeKhady Wade, la directrice de la case des «tout-petits » de Dalaba promet de toutmettre en œuvre pour rechercher des par-tenariats en vue de résoudre les problèmesde fonctionnement de l’école.

Page 17: Kie 3

PPooiinntt ddee vvuuee ::LLee rreeggaarrdd dduu ssttaaggiiaaiirreeNous sommes venus, nous avons

observé, nous sommes comblés.Cette phrase résume le sentimentde satisfaction qui nous anime moncollègue et moi à l’issue du stagerural à Kédougou. De l’IA à l’IEF,nous avons été accueillis à bras ou-verts par des collègues très dispo-nibles mais aussi prompts àsatisfaire notre soif de connais-sance. Les objectifs assignés à cestage s’articulaient autour des pointssuivants :-Familiariser les élèves-inspecteursavec les missions et les fonctionsqu’accomplissent les structures dé-concentrées du Ministère de l’Edu-cation Nationale ;-Les impliquer dans l’organisation etles modalités de fonctionnementdes circonscriptions scolaires maisaussi des tâches concrètes qui re-

lèvent des membres du corps decontrôle et d’encadrement placéssous leur autorité , notamment enmatière de visite de classe ;-Les sensibiliser sur les missionsqu’effectuent les différents servicesde la structure ;-En outre le stage devrait leurpermettre de visiter les écoles deformation, d’assister le cas échéant,à des réunions de CRD ou de CDDet de mener des activités de re-cherche dans le cadre de leur mé-moire de fin d’études.Nous avons été associés à toutesles activités menées pendant la du-rée de notre stage : commissionsd’examen, séminaires, animationpédagogique, résolution de conflits,CDD, visite de direction. Nousavons beaucoup appris et bien ap-pris car nos collègues de l’IEF deKédougou les Inspecteurs SoryDanfakha, Cheikh Ndiaye, Amédy

Dieng, Mamoudou Oumar Guèye,outre leur disponibilité ont une ex-pertise avérée dans leur domained’intervention. Ce qui nous a le plusmarqué c’est leur humilité et leur ou-verture d’esprit. Les conditions danslesquelles ils travaillent forcent l’ad-miration. En effet l’insuffisance de lo-gistique roulante, le relief trèsaccidenté du département, leslongues distances à parcourir ne lesempêchent pas de mener à bienleurs missions d’inspection et d’en-cadrement, de planification, de for-mation et de recherche, deréalisation des objectifs de PDEF2ème phase.En choisissant le dé-partement de Kédougou, mon col-lègue et voulions savoir comment etdans quelles conditions travaillentnos collègues communément appe-lés « inspecteurs de brousse ».Nous avons été édifiés et l’expé-rience que nous y avions acquise

nous servira dans notre futur métierd’inspecteur. Le personnel de l’IEFest à remercier pour sa chaleureusehospitalité et sa disponibilité. Noussaluons la qualité de son service etson engagement dans le travail.L’édition d’un journal bimestriel estun acte à magnifier et à encouragercar il participe à la formation, à l’en-cadrement, à l’information des en-seignants, mais c’est aussi un outilde vulgarisation des actions ou acti-vités menées au service des parte-naires de l’école. Nous avons euchaud oui très chaud à cause de laforte canicule de la période ; nousautres habitués à la douceur du cli-mat dakarois, cependant mon col-lègue et moi avons quitté Kédougoule cœur serré.Merci à tous et pourtout.CChhéérriiff DDiiaattttaa,,élève -inspecteur sta-

giaire à la FASTEF

KI E 3- Mars- Avri l 201 3 1 7

IIllss oonntt ddiitt ssuurrllllee ffoorruumm ddee TThhiiaabbééddjjii::

BBiinnttoouu FFoouunnéé DDaannffaakkhhaa,,pprrééssiiddeennttee ddee llaa SSCCOOFFII« Les leçons tirées de ce netautour te rencontre tournent au-tour du manque de communi-cation entre parents et élèves.Les parents n’arrivent pas àcerner les véritables problèmesdes filles. Parfois quand les fillesdisent qu’elles vont au collège,on se rend compte qu’elles res-tent dans le village en train deroder autour des garçons quiles détournent.Elles sontconfrontées à des problèmes

de grossesses précoces, demariages forcés, précoces.Les parents n’arrivent fillessoient vains depuis le CI n’ar-rivent pas à comprendre quetout leur investissement sur leNous allons mener des actionsde suivi et une évaluation enpartant de la situation de départpour voir ce qui a été réalisé,qu’est ce qui a évolué et ce quireste à faire et dans quel sens, ily a eu évolution

SSiirréé BBaallaabbaa,,pprrééssiiddeenntteeAAPPEECCEEKK//FFrraanncceeL’intérêt, l’ecoute, l’intérêt quetoute la communauté scolaire aaccordé à ce discussion qui a

été claire. J’ai constaté unecommunion j’ai vu des élèvesqui ont des facilités de com-munication qu’on n’avait pas àleur âge. Je crois que c’est liéau gouvernement scolaire quidonne beaucoup de liberté auxélèves et qui leur apprend énor-mément de choses. Je suis tresfière et je remercie toutes cesfilles dont j’espère que je retrou-verai parmi elles des profes-seurs, des gouverneurs despréfets.

MMaammaaddoouu MMoouussttaapphhaa BBââ,,pprro-o-ffeesssseeuurr ddee SScciieenncceess NNaattuurreelllleessaauu CCeemm ddee TThhiiaabbééddjjii"Vous serez payés vous aurez

un travail dur qui sera payémais demandez aux autres, letravail de la de force n’est pasbien payé .le dioura ce sont desressources naturelles non re-nouvelables ; ca va finir etquand ça finit, il faudra fairequelque chose.Ce qui la basvous l’apportez toujours mêmeon vous amène dans le désertou dan s un autre pays, qu’estce qui vous allez emporter, cen’est pas votre argent mais ceque vous avez emmagasinécomme connaissances et ceque vous savez faire. Au moinsvous pouvez l’apprendre à ceuxqui veulent. Vous pouvez ensei-gner vous pouvez utiliser ceque vous savez pour fairequelque chose pour vous entre-tenir vous-mêmes et de ne pasêtre dépendant." PPrrooppooss rreeccuueeiilllliissppaarr AAddaammaa DDiiaabbyy

« Pensée longue et si noire que soit la nuit, il arrive une heure où le jour se lève »DDiiaallyy MMaaddyy CCiissssookkhhoo, Directeur de l’école élémentaire de Tenkoto Niokolo.

Page 18: Kie 3

KI E 3- Mars- Avri l 201 3 1 8

PPaarrtteennaarriiaatt::CCooooppéérraattiioonn ddéécceennttrraalliissééee::LLaa lliigguuee 3388 eenn aappppuuii àà llaa ffoorrmmaattiioonnddeess eennsseeiiggnnaannttss

La Ligue de l’enseignement del’Isère (ou Ligue 38) intervient depuisplus de dix ans pour la formation etl’accompagnement des enseignantsdes écoles primaires, dans la régionde Tambacounda.A la création de la région de Kédou-gou, elle a étendu son action à cettezone. C’est à la demande du conseilgénéral de l’Isère, dans le cadre dela coopération décentralisée, quenous, formateurs français,œuvronspour la seconde année dans la ré-gion pour quatre semaines.En appui à l’IEF de Kédougou etdans le cadre du plan de formationdéfini par l’inspecteur Sory Danfakhaet ses adjoints, nous travaillons pourcette session auprès des maîtresservant dans des classes multi-grades.LL’’oobbjjeeccttiiff eesstt ttrriippllee..Dans un premier temps, nous parti-

cipons au suivi de la mise en œuvrede la formation des classes multi-grades. Pour ce faire, nous établis-sons un état des lieux de cesclasses particulières. Nous rencon-trons bien souvent de jeunes ensei-gnants sans grande expérience niformation suffisante, encore tropfréquemment dans des abris provi-soires de villages reculés et difficile-

ment accessibles.Leurs conditions de travail ne sontpas très aisées dans ces classes ré-putées difficiles à gérer.En second lieu, après avoir observéces enseignants pendant deux ou

trois séances, un dialogue du typeentretien de formation s’instaure. Apartir des observations faites et desexplications fournies par l’ensei-gnant (difficultés rencontrées,gestion du double cours, mise enœuvre du curriculum de base…)nous effectuons une analyseconjointe permettant de dégagerdes pistes de travail. Des proposi-tions concrètes d’organisation et demise en œuvre sont faites dans ledouble but de mieux armer l’ensei-gnant et d’améliorer le niveau globaldes élèvesEnfin, une troisième phase devraitréunir les enseignants des classesmultigrades à Kédougou pour dres-ser un bilan des visites, permettre unéchange de pratiques entre ensei-gnants, présenter des outils d’aide àl’apprentissage des élèves.Les stagiaires devraient pouvoirégalement construire ces outils(panneaux d’aide à la mémorisation,abaques, memory, dominos…) à

base d’objets de récupération (af-fiches, capsules, vieux stylos…)pour se les approprier et éventuelle-ment les faire construire par leursélèves comme cela est parfois pré-conisé dans le curriculum.DDeess eennsseeiiggnnaannttss iimmbbuuss ddeeccoonnsscciieennccee pprrooffeessssiioonnnneell lleePour l’heure, notre première impres-sion souligne l’investissement et laconscience professionnelle dontfont preuve ces enseignants parac-hutés loin de chez eux, parfois dansdes ethnies dont ils ne connaissentque peu ou pas la langue. Tous sontpréoccupés par la réussite de leursélèves et ont le souci de les menerle plus loin possible dans lesétudes. Cependant, le dénuementmatériel dans lequel ils opèrent neleur facilite pas la tâche. A l’inverse,alors que souvent ils font montred’une grande capacité d’invention etde créativité dans leur vie person-nelle, il semblerait que dans lecadre pédagogique ils ne s’auto-risent pas à laisser libre cours àleurs capacités et à leur imagination.Nous ne pouvons à ce stade et à laplace qui est la nôtre, celle d’obser-vateurs éclairés peut être en matièrede pédagogie mais trop ignorantsdu système éducatif sénégalais,qu’émettre quelques hypothèses quidemandent à être vérifiées par desévaluateurs et des formateurs lo-caux.Tout d’abord, l’appropriation du cur-

riculum de base par des ensei-gnants titulaires du BEFM ou aumieux du baccalauréat n’est paschose aisée en soi, alors nous vouslaissons imaginer ce qu’il en estlorsqu’ils n’ont même pas l’ouvragede référence entre les mains ! S’ils’agit bien évidemment de modifiersa façon d’enseigner, il s’agit aussi,il s’agit surtout de modifier sa façonde penser. Chacun s’accordera àreconnaître que cela demande dutemps.Dans toutes les écoles que nousavons visitées, nous avons toujoursété chaleureusement accueillis.La qualité du dialogue instauré, lerespect et l’écoute omniprésents,reflètent la conscience profession-nelle des enseignants. Ceux-ci,avides de conseils, reçoivent positi-vement les remarques, les préconi-sations que nous formulons etsouvent sollicitent d’autres visites.Peut-être pensez-vous que ces vi-sites sont à sens unique, au seul bé-néfice des enseignants visités ?Détrompez-vous ! Nous en tirons,outre l’expression de notre satisfac-tion de poursuivre ici notre métier deformateur, le plaisir de partager desexpériences humaines riches. Notremotivation reste intacte et commevous le dites si bien, amoul prob-lème, « nioko bocc » ou bien en-core« ko enninhawti » !FFrraannççooiissee DDaarrcciieeuu eett PPhhiilliippppee SSe-e-vvrreezz

LLeettttrree oouuvveerrttee àà uunn jjeeuunneeiinnssttiittuutteeuurrTu dois l’aimer cette école d’unamour égal à celui éperdu pour sonunique enfant.Tu seras seul dans un village où unhameau où tu connaitras du moisde repliementTu seras isolé dans un village où tuéviteras la routine, l’ennui, et l’atro-phie intellectuelle,tu n’attendras que le secours de tavie intérieure.Tu devras l’entretenir par la lecture

et la méditation sinon tu végéteras.Et quelques années auront suffipour éteindre une vocation qui n’au-ra pas trouvé son milieu.Un local vétuste des enfants d’âgesdivers. Tu vivras des moments diffi-ciles, notamment l’’isolement parfoisle manque de compréhension desfamilles.Il n’en faut pas tout pour qu’un jeunedébutant meurtri par la servitude deson rôle, n’en sente plus la gran-deur.Chargé d’école, tu seras terrible-

ment seulSorti fraîchement d’un centre de for-mation pédagogique, tu travaillerassans véritable guide ni modèle niconseiller.Il t’arrivera des moments où la mu-

sique la plus chère, la plus douce,loin de te procurer ce qui te manquete fera désirer davantage la pré-sence des parents et des amis lesplus chers.C’est alors seulement que tu pour-ras mesurer la somme des sacri-fices que ton métier te réclame.

Un isolé est à priori un vaincu. Maistout fort de ta noble mission, tu ferasde la solitude l’arme avec laquelle tute façonneras pour mériter d’être ci-té parmi l’élite de la Nation.Le métier d’instituteur est un perpé-tuel apprentissage à la recherched’une perfection impossible à at-teindre.DDiiaallyy MMaaddyy CCiissssookkhhoo, Directeur del’école élémentaire de Tenkoto Nio-kolo.

Page 19: Kie 3

KI E 3- Mars- Avri l 201 3 1 9

DD ii vvee rrttii ss ss ee mm ee nn tt:: mm oo ttss ffll èè cchh éé ss

Page 20: Kie 3

CCooiinn dduu rriirree eett//oouu dduu ppooèèttee :

20

« Je m’appelle OusseynouDieudonné Sène, fils de Marie-Prosper Biès et de Sène. Jesuis très content et je peux nemême pas parler. Latuberculose est une maladietrès grave. Si vous toussez

pendant 15 jours, allez vite àl’hôpital pour faire un test pourvoir si vous n’avez pas latuberculose. La tuberculose esttrès grave.Heureusement aujourd’hui quej’ai gagné le premier prix. Jesuis très content ,je remerciema maman, les profs qui sont là,les directeurs, tout le mondesans oublier personne, mesamis qui sont en Belgique, mescopains, ma famille, tout le

monde. J’ai dessiné un hommequi tient dans la main unepancarte sur laquelle, j’ai écrisSTOP TUBERCULOSE .C’est pourquoi, les membres dujury ont apprécié mon dessin etils m’ont donné le premier prix.Une fois de retour dans moncollège, à la maison, et dans lequartier, je vais donner des tasde conseils aux gens. »

« Je m’appelle Olimata Dioum,élève en classe de CM2 à l’écoleIbrahima Danfakha. Je suis trèscontente. Je remercie tous lesmembres du jury, M Dembélé quim’a accompagnée et la région mé-dicale . Aujourd’hui, on a beaucoupappris sur la tuberculose.On a faitdes dessins. Cet atelier m’a permisde connaître d’autres camarades.C’est grâce à la chance et à mon

travail que j’ai gagné ce deuxièmeprix. Nous aimerons que la régionorganise d’autres ateliers de for-mation pour nous sur le Sida, lepaludisme, les grossesses pré-coces.J’ai dessiné une personnequi a la tuberculose et qui crachedu sang. A côté, il y a une autrepersonne qui a une seringue. Jeveux dire que cette personne làavait pris le vaccin(BCG),elle n’allaitpas attraper la maladie.A partir demaintenant, je vais sensibiliser mescamarades, à la maison, au marc-hé, dans la rue et à l’école sur la tu-berculose. Si je rentre aujourd’hui àla maison, je vais vérifier si mesfrères et sœurs avaient pris levaccin BCG à la naissance. »

« Je m’appelle Habibatou Diallo,élève en classe de CM2 à l’école Elhadj Omar Aïdara. Aujourd’hui, jesuis très contente car ils nous ontdit comment se manifeste latuberculose, les modes deprévention, les modes detransmission, tout .Je suis tellementcontente. Et je souhaite aussi bonnechance aux autres.Une fois de retour dans mon école,

je vais dire à mes camarades deveiller sur cette maladie .Je leurdirai informer leurs parents car latuberculose est une maladie trèsgrave. .Je vais aussi informer tout lequartier sur tout ce que j’ai apprisici sur cette maladie. »

LLuuttttee ccoonnttrree llaa ttuubbeerrccuulloossee,,lleess aarrttiisstteess eenn hheerrbbee eexxpprriimmeenntt lleeuurrss ttaalleennttss::

KI E 3- Mars- Avri l 201 3