la lettre de - réseau agriculture durable · en france, depuis plus de 20 ans, des systèmes...

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La lettre de Systèmes de production agricole +économes +autonomes Trim estriel - 3,05 euros Sommaire Décembre 2010 - n°58 En bref p 11 A paraître... . le planning de pâturage du RAD . pourquoi-comment développer le pâturage www.agriculture-durable.org Initiatives p 2-3 L'autonomie à la loupe Aromathérapie et mammites Nouvelles démarches collectives Politiques p 10-11 Les propositions de la Commis- sion européenne pour la future Politique agricole commune Formations p 12 Zoom p 6-7 Rumex et chardons Technique p 4-5 Betteraves et sécheresse Elles sèment leur trèfle toutes seules "Les industries laitières souffrent d'un prix élevé lorsqu'il est comparé à celui dont bénéficient leurs concurrents en Europe" Tel est le constat livré par Philippe Rouault, délégué interministériel à l'agro-alimentaire, dans son rapport sur la compétitivité des IAA, destiné à Bruno Lemaire. Pour améliorer cette compétitivité, il faudrait donc baisser les prix de la matière première et, pour ce faire, restructurer le secteur laitier en regroupant les exploitations et en augmentant la productivité par vache. Le rapport s’appuie sur des études selon lesquelles l’effet "taille [d'exploitation] reste déterminant en matière de productivité du travail, de rentabilité des investissements, de montant des marges et des résultats, et donc de capacité à investir et à subir la concurrence". Trop de prairies ? Le Danemark est cité en modèle de taille d’exploitation et de productivité. Or, les producteurs laitiers danois sont littéralement étranglés par les dettes et ne survivent que par le bon vouloir des banques. A l'inverse, les paysans irlandais sont champions d'Europe de l'efficacité économique, avec des vaches à 5000 kg en systèmes très herbagers… tandis que Philippe Rouault incrimine la prairie dans son diagnostic sur les maigres performances économiques de l'agroalimentaire français ! Au contraire, le prix de revient de 1000 litres de lait est de 330 € en système herbager économe en intrants et de 359 € en système maïs (références Institut de l’élevage). En France, depuis plus de 20 ans, des systèmes herbagers économes en intrants et autonomes montrent qu'il est possible d'allier économie, environnement et emploi sur des fermes de taille très moyenne. Les chiffres de l'observatoire du Réseau agriculture durable le montrent : l'augmentation de la productivité par vache ou l'augmentation du quota via le regroupement des exploitations n'ont jamais eu les effets escomptés sur les coûts de production. Fuite en avant dévastatrice. Dans un contexte de chômage massif, restructurer signifie moins d'emplois dans les exploitations, plus d'agrandissements et moins d'entretiens des paysages. Plutôt que d'encourager cette fuite en avant dévastatrice à tous points de vue, il faudrait mieux envisager d’autres solutions plus créatives. Les enjeux liés à la production laitière sont trop importants pour que son destin dépende de politiques aussi partielles et dangereuses pour le devenir de l'agriculture et pour le bien commun, alors que la communauté scientifique s'accorde pour reconnaître toutes les aménités positives des systèmes herbagers économes en terme de biodiversité, de lutte contre le changement climatique, de construction de systèmes économes en pesticides et d'une agriculture à haute valeur environnementale. Autant d'éléments qui semblent complètement ignorés dans le discours de M. Rouault, uniquement centré sur la rentabilité des IAA, sans égard aucun pour ceux qui alimentent ces industries, ni pour les grands enjeux sociétaux sur lesquels l'ensemble des acteurs de la production alimentaire est attendu. Le Bureau du RAD Rapport Rouault : copie à revoir MAE p 7-8 Résultats environnementaux de la mesure Systèmes fourragers éco- nomes en intrants (SFEI)

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Page 1: La lettre de - Réseau Agriculture Durable · En France, depuis plus de 20 ans, des systèmes herbagers économes en intrants et autonomes montrent qu'il est possible d'allier économie,

La lettre de

S y s t è m e s d e p r o d u c t i o n a g r i c o l e + é c o n o m e s + a u t o n o m e s

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mes

trie

l -

3,05

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Sommaire

Décembre 2010 - n°58

En bref p 11

A paraître.... le planning de pâturage du RAD. pourquoi-comment développer lepâturage

ww

w.a

gric

ultu

re-d

urab

le.o

rg

Initiatives p 2-3

L'autonomie à la loupe

Aromathérapie et mammites

Nouvelles démarches collectives

Politiques p 10-11

Les propositions de la Commis-sion européenne pour la futurePolitique agricole commune

Formations p 12

Zoom p 6-7

Rumex et chardons

Technique p 4-5

Betteraves et sécheresse

Elles sèment leur trèfle toutes seules

"Les industries laitières souffrent d'un prixélevé lorsqu'il est comparé à celui dontbénéficient leurs concurrents en Europe"Tel est le constat livré par PhilippeRouault, délégué interministériel àl'agro-alimentaire, dans son rapport surla compétitivité des IAA, destiné àBruno Lemaire.Pour améliorer cette compétitivité, ilfaudrait donc baisser les prix de lamatière première et, pour ce faire,restructurer le secteur laitier enregroupant les exploitations et enaugmentant la productivité par vache.Le rapport s’appuie sur des étudesselon lesquelles l’effet "taille[d'exploitation] reste déterminant enmatière de productivité du travail, derentabilité des investissements, de montantdes marges et des résultats, et donc decapacité à investir et à subir laconcurrence".

Trop de prairies ? Le Danemark est citéen modèle de taille d’exploitation et deproductivité. Or, les producteurslaitiers danois sont littéralementétranglés par les dettes et ne surviventque par le bon vouloir des banques.A l'inverse, les paysans irlandais sontchampions d'Europe de l'efficacitééconomique, avec des vaches à 5000 kgen systèmes très herbagers… tandisque Philippe Rouault incrimine la prairiedans son diagnostic sur les maigresperformances économiques del'agroalimentaire français !Au contraire, le prix de revient de 1000litres de lait est de 330 € en systèmeherbager économe en intrants et de359 € en système maïs (référencesInstitut de l’élevage).En France, depuis plus de 20 ans, dessystèmes herbagers économes enintrants et autonomes montrent qu'il

est possible d'allier économie,environnement et emploi sur desfermes de taille très moyenne. Leschiffres de l'observatoire du Réseauagriculture durable le montrent  :l'augmentation de la productivité parvache ou l'augmentation du quota via leregroupement des exploitations n'ontjamais eu les effets escomptés sur lescoûts de production.

Fuite en avant dévastatrice. Dans uncontexte de chômage massif,restructurer signifie moins d'emploisdans les exploitations, plusd'agrandissements et moins d'entretiensdes paysages. Plutôt que d'encouragercette fuite en avant dévastatrice à touspoints de vue, il faudrait mieuxenvisager d’autres solutions pluscréatives.Les enjeux liés à la production laitièresont trop importants pour que sondestin dépende de politiques aussipartielles et dangereuses pour ledevenir de l'agriculture et pour le biencommun, alors  que la communautéscientifique s'accorde pour reconnaîtretoutes les aménités positives dessystèmes herbagers économes enterme de biodiversité, de lutte contre lechangement climatique, de constructionde systèmes économes en pesticides etd'une agriculture à haute valeurenvironnementale.Autant d'éléments qui semblentcomplètement ignorés dans le discoursde M. Rouault, uniquement centré surla rentabilité des IAA, sans égard aucunpour ceux qui alimentent ces industries,ni pour les grands enjeux sociétaux surlesquels l'ensemble des acteurs de laproduction alimentaire est attendu.

Le Bureau du RAD

Rapport Rouault : copie à revoir

MAE p 7-8

Résultats environnementaux de lamesure Systèmes fourragers éco-nomes en intrants (SFEI)

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2 La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010

Semaine du développement durable en Mayenne

L'autonomie à la loupeRetour sur la semaine dudéveloppement durableorganisée par le Civam AD 53en octobre, sous le signe del'autonomie.

Ferme ouverteVendredi 15 octobre : le Civam AD53 accueillait 200 élèves chezStéphane Gaultier, agriculteur qui amonté un système herbageréconome sur 29 ha (dont 28 d'unbloc). Il y produit 165 000 l de laitbio grâce à ses 33 vaches pour laplupart montbéliardes, avec unEBE/produit de 52% (VA/produit :62%). Autonome pourl'alimentation (il achète en tout etpour tout 3t de concentrés/an), il aréintroduit récemment quelqueshectares de maïs dans sa rotation.Quatre ateliers découverte étaientproposés avec la participation del'association Mayenne natureenvironnement : la biodiversité, laprairie, les énergies et l’analyse dela durabilité globale del’exploitation.Samedi 16 Octobre : même lieu,visite d’environ 30 personnes, enmajorité des agriculteurs du coin,venus découvrir ce système.

AG du RADMardi 19 octobre : c'étaitl'assemblée générale du Réseauagriculture durable au Lycéeagricole de Laval. 80 participants autotal. L’autonomie de nos systèmesa été déclinée sous toutes sesformes (autonomie fourragère,décisionnelle, économique…), enparticulier lors d’une table rondeanimée par Gérard Grandinaccompagné d’Hervé et

d’Emmanuel, deux éleveursmayennais qui ont fait un viragevers une agriculture plus économeet autonome.Hervé est en bio aujourd'hui. Ilattache beaucoup d'importance àses relations avec le voisinage : "Simon voisin passe un coup dedésherbant sous une clôturecommune, je ne vais pas l'engueuler,mais plutôt discuter : "peux-tu fairequelque chose parce que là, je risquede perdre ma mention..."Je considère que si j'ai fait ce chemin,c'est le fruit de rencontres, decirconstances, poursuit-il. Cechangement est moins évident pourd'autres".Catherine le Rohellec (RAD) aprésenté la dernière mouture desles résultats économiques d'unecentaine de systèmes herbagers duRAD (voir dernière Lettre de l'AD).Julia Frézel (AFIP) a caractérisé leslogiques fourragères des fermes duGrand Ouest, isolant 5 systèmes depensée et autant d'idéaux-typesavec les systèmes fourragers qui endécoulent.

Ciné-débat : le temps des grâcesVendredi 22 octobre : environ 50personnes assistaient à laprojection du film "Le temps desgrâces" de Dominique Marchais. Undébat d’une heure a suivi :intensification de la production,désertification du monde rural,emprise sur les terres agricoles,accès au foncier, place et rôle de lahaie, rapport à l’animal, agriculturede demain...Tout cela grâce au cinéma le Vox età l’association Atmosphère 53 quiont orchestré l'événement.

Fabien Derepper, Civam AD 53

Chez vous ...

PAYS DE LA LOIRE

Le Civam AD 53 reçoit Défis Rurauxles 15 et 16 décembre.Contact : Fabien, 06 61 34 97 38.

POITOU-CHARENTES

Le Civam de Chatellerault (86) lanceune journée de réflexion sur l'agro-foresterie. Ce sera en février.Contact : Guillaume, 05 49 48 18 09 ou91 06.

NORMANDIE

En panne d'idée pour un cadeau ? Le jeul'agriculteur en herbe élaboré par laFRCivam Basse-Normandie pourraitfaire l'affaire. Il permet le temps d'unepartie de se plonger dans l'univers et lequotidien des paysans herbagers. Un jeuéducatif à partager en famille pour 30 €.Il a été édité avec l'aide de l'Agence del'Eau Seine-Normandie, la FondationNature et Découvertes, La Région, ledépartement de la Manche et leministère de l'agriculture.Contact : FRCivam Basse-Normandie,2 place du 8 mai, 14500 Vire02 31 68 80 58ou [email protected]

A partir des 150 bilans énergétiquesréalisés avec la méthode PLANETE, la FRCivam publie les résultats de l’étude qui apermis de définir les tendances propres àréduire l’impact énergétique de sonexploitation. Des références sont doncétablies entre agriculture conventionnelleet Agriculture Durable. Des marges demanœuvre y sont présentées pour lesprincipaux postes consommateursd’énergies, qu’elles soient directes ouindirectes.

La FRCivam propose un suivi techniqueindividuel aux éleveurs laitiers de laManche. Plus d'infos dans notre prochainnuméro.

L'AG du Rad, accueillie par le civam ad 53 aucours de sa semaine du développement durable

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Chez vous ...

Nouvelles démarches collectives en Basse-Normandie

La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010 3

Un agriculteur de Saint Cyr du Bailleul(Sud Manche), adhérent du CivamAREAS, a proposé une démarche col-lective à ses voisins et aux agriculteursdes cantons voisins. Aidé par 3 agricul-teurs déjà engagés dans un chemine-ment vers l’agriculture durable ou bio,appuyé par la FRCivam Basse Norman-die, il a mis en place une réunion le 16novembre, en vue de constituer ungroupe d’échanges et de formation.Une quinzaine de personnes ont répon-du à l'appel. Après une présentation desCIVAM et le témoignage de deux jeunesagriculteurs mayennais, les éleveurs ontpu échanger sur des thèmes commel’autonomie et la conduite de pâturage.Ces préoccupations pour produire aumoins cher étaient au programme de lajournée du 16 décembre chez un paysanCIVAMiste en système herbager.

"Construire son système herbager"en centre Manche.

Afin de proposer une premièreapproche de la conduite de l’herbe, laFRCivam Basse-Normandie a organiséune journée sur la méthode dupâturage le 30 novembre à Tessy surVire, au sein d’un GAEC en systèmeherbager. C'était l’occasion de revoirles bases sur les systèmes fourragers àbase d’herbe et de préparer au mieuxla prochaine saison d’herbe ; en pariantqu’elle soit meilleure que la dernière !Nous nous reverrons pour préparer ledéprimage et le 2ème tour d’herbe enfin d’hiver. Cette formation àdestination des personnes hors réseaupermet une première approche del’Agriculture autonome et économe.Elle sera aussi conduite dans leCalvados.

Emmanuel Desbois,FRCivam Basse-Normandie

Contact : 02 31 68 80 58

BRETAGNE

L'Adage a démarré un groupedépartemental "viande bovine". La1ère journée a réuni une dizaine departicipants. Prochaine étape : visite de laferme expé de Thorigné d'Anjou ! Lethème de la santé animale étant trèsimportant aux yeux des participants augroupe, ils rejoindront les groupesgéographiques pour les formations dejanvier et février sur "le comportementanimal en lien avec l'apparition depathologies" et "Obsalim". Contact :Mathilde au 02 99 77 09 56.

La FDCivam 35 a organisé le 4 décem-bre une journée de forum coopératif surla thématique des économies d'éner-gie et des énergies renouvelables dansles projets d'installation agricole. Unejournée, animée par la compagnie AlterE-go.La FDCivam continue également d'orga-niser régulièrement des "cafés-installa-tion", où des porteurs de projetsd'installation peuvent échanger.Plus d'infos au 02 99 77 39 28.

RAD

Le RAD met à disposition gratuitementson nouveau diagnostic de durabilité.Il est téléchargeable sur le sitewww.agriculutre-durable.orgDe nombreux autres documents sontégalement téléchargeables sur le site,en particulier les dossiers à fiches de lacollection pourquoi-comment : miseaux normes économes, cultiver labiodiversité, réduire l'usage despesticides, économiser l'énergie à laferme, produire de l'énergie à la ferme,engraisser les bovins à l'herbe (Civam duHaut-bocage)...Voir l'onglet publications.Ces documents sont égalementdisponibles en version quadrichromie surpapier au RAD, pour un coût modiquevariant de 0.5 à 2 euros le document.,port compris.Contact : David, 02 99 77 39 25.

Bienvenue à Goulven Le Bahers,employé depuis cet automne par laFNCivam et en poste à mi-temps auRéseau agriculture durable. Sa missiondans ce cadre : coordonner et articulerles différents pôles thématiquesagriculture durable du réseau Rad-Civam:systèmes herbagers de l'ouest, systèmesde polyculture économes, systèmesd'élevage de moyenne montagne,agriculture méditerranéenne, voirecultures légumières.

Aromathérapie et mammites : étape 2 à l'AdageA l'Adage, l'expérimentation huiles essentielles et mammites se poursuit sur 2011.2010 a montré que.... les résultats dans les fermes progressent avec l'expérience des agriculteurs. les germes sont sensibles aux huiles contenant des molécules particulières. les résultats ne sont pas proportionnels à la quantité de molécules actives. la synergie entre les huiles n'est pas systématique.,... et soulevé un questionnement majeur : "Le germe développé refléterait-il l’équilibreimmunitaire, métabolique et neuro-endocrinien de la vache ?"L'étape 2 va servir à comprendre l'effet d'un traitement aromatique sur unemammite. Sera ainsi testée la guérison biologique (absence de germe après traite-ment), la guérison clinique (disparition des symptômes). Nous allons rechercherquelles sont les molécules spécifiques des germes retrouvées dans les mammites. 32huiles seront testées, suite aux résultats de l'étape 1.Les éleveurs continuent à prélever du lait et de la bouse d'une vache atteinte d'unemammite. Trois aromatogrammes seront réalisés : sur le germe pathogène du lait,sur la flore totale du lait et sur la flore totale de la bouse.Les éleveurs réalisent ensuite un traitement aromatique sur la mammite. Une fois laguérison clinique observée, un deuxième prélèvement est effectué pour réaliser unaromatogramme sur la flore totale du lait. L'évaluation de l'évolution de cette floreet de sa sensibilité aux huiles avant et après traitement procure des indicateurs surles molécules dont l'animal a eu besoin pour résoudre sa pathologie.Les experts membres du comité de pilotage continuent en 2011 : Michel Derval(aromatologue), Hubert Hiron (vétérinaire du GIE Zone Verte), Laurence Jouet(vétérinaire), Marcel Bonnier (chef de service bactériologie ISAE), Jean-Paul Re-nault et Philippe Riaux (éleveurs adhérents de l'Adage).

Mathilde Boutin, AdageContact : 02 99 77 39 28

Plus d'infos techniques sur https://groups.google.com/group/systemes-herbagers-economes en page dis-cussion, objet : huiles essentielles et mammites.

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Nombreux sont les élevagesqui ont souffert du manque defourrages cette année. Jean-Marc Bureau, paysan en Mai-ne-et-Loire, nous livre son ex-périence heureuse de laproduction de betteravesfourragères. Témoignage.

"La sécheresse, ici comme dans toutela région, a fortement impacté les prai-ries. Mais j'avais planté un petit hectarede betteraves fourragères et j'ai eu labonne surprise, à la récolte, d'avoir,sans irrigation, un tonnage comparableà une année normale.C'est vraiment étonnant la capacitéqu'a la betterave, une fois prise, de semettre en attente, et de faire sa crois-sance, en rattrapant le retard, quand leciel laisse tomber quelques dizaines demillimètres de pluie.Les relevés effectués sur le site mon-trent un total de précipitations, du 1eravril au 20 octobre, de 237 mm. Lesbetteraves étaient dans une parcelle"séchante" (sur shistes) et exposéeplein sud.

Voici le déroulé de la culture : fin mars,labour du terrain derrière un dactylede cinq ans, avec 20 t de fumier. Semisen pépinière début avril d'un kilo de lavariété Rota (22 euros). Le terrain deplantation est fin en surface, et conduiten faux-semis.

La plantation intervient entre le 19 etle 24 juin. A cause des journées brûlan-tes, les plants trop petits meurent (en-viron 5%).

Pour le désherbage, un coup de herseétrille et un binage, plus un rapidepassage à la main en août pour leschénopodes restants.

A ce moment-là le spectacle est dé-courageant ; les betteraves sont enco-re petites et elles font la gueule. C'estpas avec ça qu'on va faire des stockspour l'hiver !

Et puis, mine de rien, quelques pluiesarrivent en septembre, toutes mises àprofit jusqu'à la dernière goutte par lesbetteraves pour grossir, et atteindreune taille tout à fait raisonnable.

Elles ont été récoltées (photo ci-des-sus) le 20 octobre.

L'éleveur dormira rassuré cet hiver !

A signaler que les choux fourragersProteor plantés dans le même champont eu le même comportement etfournissent aujourd'hui un fourrageabondant et riche. J'ai commencé à endonner au 15 août et leur récolte nesera pas terminée avant la fin de l'an-née."

Jean-Marc Bureau,agriculteur à Beausse (49)

l’exploitation en bref-28 Ha en bio-12 vaches allaitantes Rouge des Prés,avec engraissement des bœufs

-0,80 ha en plantes médicinales-20 ha de prairies diverses-4 ha de côteaux ou inondables-3 ha de cultures commercialisées

-Rotation : prairie > betteraves > mé-lange céréalier

-Intrants : 5t de chaux /an

La betterave,naturellement adaptée à la sécheresse

LES POINTS ESSENTIELSà retenir selon Jean-Marc

. Labourer et préparer le terrain tôt,la betterave est la culture principale.. Garder un terrain fin en surface,pour éviter le dessèchement par levent.. Passer un coup de herse légère cha-que fois que la terre croûte, pour cas-ser la capillarité qui fait s'échapper lafraîcheur.. Utiliser les pare-sec sur la planteuse,pour que la racine soit bien dans laterre fraîche.

4 La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010

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es (Considé)rations d'hiver. Gel persistant : on rentre tout le monde.En cas de sol gelé comme c'était le cas fin novembre, il est important de ren-trer les animaux ou de les cantonner avec du foin sur une parcelle martyr.En effet, par temps très froid, les sabots et les morsures des vaches, occa-sionnent à l'herbe des blessures très importantes. Le temps sec fait que laplante évapore beaucoup d'eau par ces blessures et le sol gelé l'empêche dela renouveler. Bref, laisser ses animaux sur les prairies par un temps pareil,c'est l'abîmer à coup sûr par assèchement. C'est aussi compromettre le tal-lage et la repousse à venir.

. Simplifier la complémentation en hiver.Quelques repères simples pour troupeaux désintensifiés. De plus en plusnombreux sont ceux qui partent du principe que l'herbe et ses produits dé-rivés (foin, ensilage, enrubannage) sont grosso-modo équilibrés (et qu'ils va-lorisent très mal les concentrés).Ils équilibrent en gros la ration du troupeau en calculant les correcteurs surl'apport complémentaire de fourrages.Mais surtout, ils vérifient ensuite leur calcul sur papier en inspectant lesbouses : trop liquides, il y a trop d'azote, (liquides et de couleur claire, lesvaches sont peut-être en acidose), Trop consistantes il manque d'azote (cfcahier technique construire et conduire un système herbager économe).

. Débat herbager au coin du feu : une méthode, des variantes.André Pochon, co-fondateur du Cedapa et du RAD, nous alerte régulière-ment sur la propension de ses "fils spirituels" à lâcher leurs vaches dans uneherbe trop courte à son gôut et du coup à réduire l'intervalle entre deuxpassages en deçà des 6 semaines préconisées par la méthode Pochon.L'auteur de la "Prairie temporaire à base de trèfle blanc" nous reproche ausside trop négliger les apports potassiques et calciques : "Il faut de la potassepour que le trèfle soit moteur de la prairie ; avec des tours d'herbe plus courts etsans potasse, vous ne maximisez pas son rendement et vous n'évitez la météorisa-tion que parce que votre trèfle n'est pas assez développé. C'est grâce à ces princi-pes que j'ai nourri 2 vaches/ha et plus avec de l'herbe. Avec vos pratiques, vousallez compromettre vos résultats économiques : vos prairies ne marcheront plus.C'est très dangereux", tonne Dédé, en nous exhortant à pratiquer des analy-ses chimiques pour vérifier que les teneurs en potasse et phosphore semaintiennent...Bon, sur le calcium, tout le monde a l'air d'accord. L'épandage régulierd'amendement brut à décomposition lente constitue une règle sans doute deplus en plus respectée dans le réseau. "Certains ont payé cher leurs impasses"explique une animatrice des Côtés d'Armor.Sur la potasse, sauf démenti de votre part, on n'a pas de séries d'analysesmontrant que les teneurs dans le sol baissent. Ceux qui continuent d'appor-ter de la potasse sont de toutes façons bien en deçà des recommandationsde Dédé (150 kg /ha/an, lire aussi p 9) : "La potasse n'est pas une ressourceinépuisable", rappelle-t-on en Ille-et-Vilaine.Pour le reste, des "héritiers" du Sud Loire observent que les intervalles de40 jours ne valent qu'avec du RG-TB, dans les zones fraîches et arrosées.Dans les régions plus sud, où l'on doit introduire de la fétuque, du dactyle ouautres pour maintenir la productivité, il est difficile de ne pas les raccourcir :pour maintenir la qualité de l'herbe, pas d'autre choix que d'y entrer plus tôt(repère d'entrée : 18 à 25 cm feuilles tendues pour la plupart des brins).Au fond, il semble bien que ces variantes (en gros la méthode Pochon d'uncôté, les repères du réseau EBD 44 de l'autre) suivent des lois très voisines(en particulier retarder l'entrée des animaux dans l'herbe) mais dans desréalités pédo-climatiques différentes : 1/ des systèmes herbagers dans desclimats frais et arrosés capables de nourrir 1,6-18 UGB/ha et plus ; 2/ dessituations où il pleut deux fois moins (500 à 600 mm/an), où ça crame fort etlongtemps en été, et où les systèmes herbagers vont nourrir au maximum1,4 UGB/ha en autonomie totale. Les exportations des 1/ étant logiquementplus importantes que celles des 2/.Il est certainement important de bien maîtriser ces différentes déclinaisonsdes bases herbagères. Ceci dit, comme le rappelle un adhérent du Civam AD49, "elles n'appartiennent plus aux fondateurs désormais, mais à tous les groupesherbe. A chacun de les adapter en fonction de son contexte". JML, Rad

Elles sèment leur trèfletoutes seulesLa vache, vraiment, quel "engin" fa-buleux : barre de coupe à l'avant,épandeur à l'arrière... Lionel Gallierlui a encore trouvé une autre fonc-tion : semoir ! Encore des tours detracteurs, des émissions de CO2 etdes charges en moins...

Comme le temps lui manque souvent, LionelGallier, installé à La Lande Vaumont en Calva-dos, met ses génisses et vaches taries à contri-bution pour l'aider à semer ou plutôt àsursemer le trèfle.La technique et les réglages matériels sontsimples : il leur fait consommer des graines detrèfle blanc, mélangées aux minéraux : "Je metsjuste une poignée de graines dans le seau de mi-néraux de 3-4 kg et un peu à disposition".Les graines de trèfle n’étant pas digestiblesdans le rumen, elles se retrouvent dans lesbouses, milieu frais, humide à souhait et pré-sentant tous les nutriments nécessaires au bondéveloppement de la petite graine !"On voit le trèfle se développer dans les bouses"et coloniser le terrain. Il se retrouve disponi-ble pour le pâturage d’automne à condition dechoisir des variétés agressives et d'agir au mo-ment où la graminée peine un peu. L'éleveurse cale sur le cycle naturel du trèfle. C’estdonc en juin-juillet que ce semis se fait, lors-que le trèfle fleurit dans les champs.Lionel réserve cette technique à des parcellesjeunes où le trèfle ne s’implante pas, ou à cel-les qui avaient été ensemencées avec du trèfleviolet. " J'ai moins de réussite sur vieilles prairies,précise-t-il. "Il ne faut surtout pas d’agrostide",dont les propriétés anti-germinatives voue-raient le semis à l'échec.Les génisses ont récemment réussi un semisd'un mélange dactyle-luzerne ! Aujourd’hui, laparcelle est bien colonisée.Et les laitières en production ? Quelquefois,elles ingèrent un peu de trèfle, mais leurs al-lées et venues entre parcelles et bâtimentsrend leur "travail" moins efficace."On s’y retrouve au niveau économique : 2-3 kgde graines vont servir à ressemer 10 à 15 ha deprairies" commente Lionel. Peu de risque donc,"mais il faut savoir être patient".A tester l'été prochain, non ?

Emmanuel Desbois, Frcivam Basse-Normandie

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6 La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010

Comment faire contre cesvivaces, souvent redoutées ensystèmes herbagers, sansherbicides si possible ? Lemémoire le Lucie Mellet (LaSalle Beauvais et maintenantDéfis ruraux) permet deconfirmer certaines solutionsdéjà expérimentées dans leréseau. Ses observations,réalisées sur 20 fermes,ouvrent aussi de nouvellespistes à confirmer chez vous.

Le temps joue le rumex et le chardon. Une parcelle peut être sujette àun envahissement de rumex ou de chardons, très rarement les deux en mêmetemps. Les conditions favorables à la pousse des deux espèces sont quasimentantagonistes. Les pratiques favorables à l'un sont souvent défavorables à l'autre.De ce fait, le type de prairie semble déterminer fortement leur abondance.En vieillissant, les prairies semblent se débarrasser petit à petit du rumex, enparticulier après quatre ans sur les exploitations observées. Les chardons ont quantà eux tendance à s'installer tranquillement avec le temps.Les prairies temporaires seraient donc plus sujettes à l'envahissement par les rumexque par les chardons, d'autant que le rumex aime les fortes fertilisations, qui sontplus fréquentessur les prairiestemporairesque sur lespermanentes.On aurait aussipu penser qu'uneffetbiodiversitépouvaitaccentuer lephénonème, etgénérer un unréquilibrage endéfaveur durumex au fur et à mesure que le nombre d'espèces en présence grandit. Mais celasemble être contredit, dans les observations de Lucie, par le fait que le rumex nedécroît pas dans les prairies multiespèces, par rapport aux prairies binaires outernaires.

Facteurs favorables/ défavorables (en noir les pistes confirmées par la bibliographiescientifique, en gris les pistes ouvertes par Le travail de Lucie)

Rumex et chardons :Comment les contrôler, sans pesticides si possible?

Espèces Rumex Chardon des champsFacteurs

favorables

. Labour + travail du sol avec desoutils à disques. Fertilisations azotée et potassi-que importantes. Etaupinage, ébousage, herse étrille . Prairies abîmées : trous, tassement. Fauches répétitives (augmente-raient la résistance). Associations binaires (RGA-TB)

. Bonnes terres : « terres à chardons,terres à millions ». Semis de printemps ?. Fertilisation minérale importante. Fertilisation en potasse. Pâturage. Vieillissement de la prairie

Facteurs

défavorables

. Travail du sol après récolte des cé-réales. Utilisation d'outils à dents. Faux-semis. Semis de prairies au printemps. Allongement de la durée de viedes prairies + maintien d'un couvertvégétal dense. Fauche des rumex quand ils arriventen fleurs. Pâturage et exploitation intensivede la prairie. Intervalles entre deux pâturages< 30 jours. Cultures de seigle, avoine, crucifè-res.

. Travail du sol : labour, déchauma-ge. Fauches répétées au stade boutonpour épuiser les réserves. Intervalles entre deux pâturages <30 jours. Cultures étouffantes : mélangescéréaliers, crucifères. Luzerne en mélange : pivot puissantet probablement effets allélopathi-ques

LA LUZERNE, ARME FATA-LE ANTI-CHARDON, LE-QUEL N'AIME PAS NONPLUS LES MÉLANGES CÉ-RÉALIERS .

En bre f

Les rumex(Rumex obtsifolius ou crispus). Reproduction sexuée : 60 000 grainesproduites par plante et par an. 2% de germination pour des graines de80 ans. Floraison de juin à septembre. Reproduction asexuée : systèmeracinaire très développé, jusqu'à 2 m deprofondeur. Parmi les 5 adventices les plus répanduesdans le monde.

Les chardons des champs(Cirsium arvense). Reproduction sexuée : 1500 à 8000 grai-nes produites par plante et par an, à partirde la 2ème année. Floraison de juillet à septembre. Reproduction asexuée : développementdes racines à l'apparition de la 5ème feuille. Colonise jusqu'à 250m² en 3 ans.

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La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010 7

Comment sont conduites tes parcelles?Patrick : Le semis de la prairie, RGA et TB, s’effectue enseptembre. La durée de vie de la prairie est plutôt à l'allonge-ment mais elle varie selon la production.Le pâturage a lieu toute l’année. En mars, le passage d’un outilde travail du sol, la prairiale, permet d’entretenir la prairie et defavoriser l’enracinement.La parcelle est fauchée en foin autour du 20 juin. En novembre,les vaches pâturent ras pour nettoyer la prairie.

Quels seraient tes conseilspour maîtriser les vivaces?La lutte contre les rumex et leschardons passe par un entre-tien actif de la prairie, dont lemeilleur outil est la barre decoupe.

Il faut surtout éviter la montée à graine. Quand on retourneune prairie, on augmente le nombre de rumex par le faitd’avoir "laisser grainer". L'important est aussi d’éviter l’utilisa-tion d’outils à disques, et privilégier ceux à dents pour dé-chaumer.Avant la conversion au bio, dans des prairies très infestées, ilnous est arrivé de traiter en plein en période de sève descen-dante (octobre). On obtenait 70% de rumex en moins.

1 Tolérance zéroPatrick Le Fustec, agriculteur dans le Trégor, au GAEC de Langren, se montre très vigilant vis à visdes rumex et chardons, évitant toute montée à graines, depuis des années, sur des prairies binaires.Les résultats sont au rendez-vous.

Comment sont conduites tes parcelles?Joseph : Le semis de la prairie (fétuque élevée, RGA, RGH,fléole, TB ou bien dactyle, fléole, luzerne, TB) a lieu au print-emps ou à l’automne de façon alternée, souvent sous couvertd’avoine pour protéger et bien drainer le sol et pour rééqui-librer le rapport carbone/azote de l'écosystème (NDLR: en casd'excès d'azote dans le couvert végétal, le sol "envoie" sesligneux dont le rumex pour rééquilibrer le tout, c'est une thèsereconnue chez les écologues). Une première fauche en juinpermet au sol de parfaire sa couverture et sa protection. Laprairie est pâturée à partir du mois d'août. Elle est implantéepour une dizaine d'année.

Quels seraient tes conseils pour maîtriser les vivaces?La couverturerapide du solet une précau-tion durant les

1ères années.Le pâturage, enparticulier, n'alieu qu'enbonnes condi-tions.

Après avoir repris des terres et les avoir passées en bio, j'aiconstaté une explosion des vivaces, puis une régression endessous du seuil où elles sont gênantes.Sans doute parce que ces terres ne reçoivent plus d'engraisminéral, mais du compost et des amendements marins nonlavés qui libèrent lentement leur potassium et calcium. Lechardon n'aime pas et le rumex devient une plante comme lesautres, pas plus envahissante.J'ai aussi remarqué que la "chimie" rend les plantes plus lig-neuses et donc moins appétentes. Ici, les vaches mangent lesrumex jeunes !Les graines de vivaces sont partout. Certaines pratiques créentles conditions pour qu'elles se développent !

Deux stratégies payantes

AU GAECDE LANGREN...

2 Cumuler desconditions dé-favorables

.... CHEZJOSEPHTEMPLIER

En bio depuis 1981 dansle Mené, Joseph Templier ne trouve pas le rumex plus gênant qu'une autre espèce, dans ses prairiesà flore diversifiée. Parmi ses règles de conduite, la couverture dense du sol, le pâturage sans matra-quage... et des amendements marins + compost en lieu et place de la fertilisation chimique.

4 associés340 000 l de lait produits avec60 ha d'herbe, 10 ha de céréales.

1 ETP, 120 000 l de laitproduits avec35 ha d'herbe, 4,5 ha decéréales.

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Les agriculteurs du Réseauagriculture durable ontentrepris depuis 3 ans un suivides signataires du cahier descharges de la mesure agri-environnementaleSFEI(Système fourrageréconome en intrants). Lesrésultats montrent sansambiguïté une réductionsignificative des intrants quis'amplifie d'année en année.En 3 ans, le bilan est élogieux :augmentation de la part desprairies, diminution du maïs,réduction de 33% de lapression azotée, de 68% de lapression phytosanitaire et31% des consommationsénergétiques.

Une cinquantaine de fermes bretonness'est prêtée au jeu de l'évaluationenvironnementale sur les campagnesculturales 2006/2007, 2007/2008 et2008/2009 afin d'observer l'évolutionde l'impact du cahier des charges selonla durée sous contrat.

Cinq sous-groupes ont été constitués:signataires 1 an avant la signature ducontrat, signataires en première annéede contrat, signataires en 2ème annéede contrat, en 3ème année et enfin lesanciens signataires considérés "encroisière" qui servent de référence enmatière d'aboutissement des pratiques.

Pourquoi signent-ils ?"T'arrives à faire de l'environnement et tuy gagnes en plus !" estime un signataire.Les motivations pour signer ce cahierdes charges sont effectivementsouvent de l'ordre de lareconnaissance financière de leurspratiques. Un certain nombre designataires se disent déjà en systèmeherbager et le pas à franchir pour

respecter les différents points ducahier des charges ne leur paraît "pasinsurmontable" comme le précise unautre signataire. Signer le cahier descharges leur permet d'avoir une plus-value financière, tout en progressantdans une logique d'économie etd'autonomie sur leur exploitation.Il ne faut pas pour autant sous-estimerl'impact d'un tel cahier des charges quifait évoluer des systèmes déjàherbagers vers beaucoup moinsd'intrants comme le montrent lesrésultats de l'étude. Le cahier descharges les fait progresser sur laréduction des phytos, la diminution dumaïs et de l'engrais.

Une mise en place progressiveL'assolement des exploitations quisignent le cahier des charges est déjàrelativement proche du cahier descharges. Déjà un an avant la signaturedu contrat, les exploitations ont uneproportion d'herbe dans la SAUrelativement importante (70%) encomparaison à la moyenne des fermesbretonnes (47% d'herbe/SAU).Cependant l'impact du cahier descharges est réel puisque au cours ducontrat, la proportion d'herbeaugmente jusqu'à 74% d'herbe/SAU,sans toutefois atteindre les 76% de

ceux qui sont en "croisière". La miseen place de l'assolement se fait au fil dutemps : l'agriculteur a 2 ans pourrespecter les critères de surface etdonc se familiariser avec ce nouveausystème d'exploitation.La proportion de maïs diminued'environ 16% (de 16% de maïs dans laSFP à 13%) mais reste supérieure àceux qui sont "croisière" (9%). Cettedifférence s'explique par l'évolution ducahier des charges qui autorisedésormais 18% de maïs dans la SFP (ycompris les achats) contre environ11% à 12 % auparavant.

Fertilisation en baisseLa pression en azote tout confondu(restitution au pâturage, apportd'engrais minéral ou organique,éventuel plan d'épandage) est de 161kg d'azote /ha SAU pour ceux qui nesont pas encore signataire du cahierdes charges et de 121 kg/ha SAU (-33%) pour ceux qui sont en troisièmeannée de contrat. La différence estessentiellement due à l'azote minéralqui est divisé par trois. L'azoteorganique reste stable.A titre de comparaison, l'enquête de laDRAF Bretagne menée en 2003/2004sur 3600 fermes bretonnes donne unepression moyenne de 166 kg d'azote /

Résultats environnementaux de la MAE SFEIsur 3 campagnes culturales

8 La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010

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La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010 9

ha SAU. La différence réside dansl'utilisation d'azote minéral enmoyenne de 63 kg.

Dès la première année, l'impact del'assolement à base de prairiesassociant graminée légumineuse et dela réduction d'intrants est immédiat :l'apport n'est plus que de 60 kg dont20 kg sous forme minérale. 72%mettent encore de l'azote minéral surprairies en N1 (67 % en N2, 50% enN3) contre 0 en "croisière". Ladifférence avec les "anciens signataires"(en "croisière") s'explique parl'évolution du cahier des charges quiautorise 30 UN minéral/ha de prairiescontre 0 UN auparavant. Il estintéressant de constater que lesapports d'azote minéral sontlargement inférieurs au seuil du cahierdes charges de 30 UN/ha de prairies (8UN/ha en N3).

En N2, 86 % font l'impasse sur lesapports de phosphore sous formeminérale (91% en N3, 97% en"croisière") et 72% (75% en N3, 85%en "croisière") font l'impasse sur lesapports de potasse minérale.

Sur céréales, les apports moyensd'azote sont de 148 UN avantsignature et de 84 UN dès la premièreannée, pour terminer à 63 UN en3ème année. La proportion d'azoteminéral oscille entre 70% et 85%, endeçà du seuil des 100 kg imposé par lecahier des charges.

Phytos : le double effet systèmeL'indice de fréquence de traitement(IFT) diminue de 68% en passant de

0,66 avant signature à 0,21 en 3ème

année. La diminution est progressivepuisque l'IFT décroît à 0,36 enpremière année et 0,29 en 2ème année.En année 3, un IFT de 0,21 veut direque chaque hectare reçoit l'équivalentde 0,21 dose homologuée ou bien que21 % de la surface reçoit une dosehomologuée. Dès la deuxième annéede contrat, les IFT des "ancienssignataires" sont atteints (IFT de 0,28).La réduction des phytosanitairessemble plus rapide que la réductiondes engrais.Ceci s'explique en partie par laproportion importante de prairiesnécessitant peu de traitement et par laréduction des doses imposée par lecahier des charges sur l'ensemble descultures. C'est le double effet système.

Sur prairie, dès la deuxième année pluspersonne n'utilise d'herbicide surprairies en plein, il ne s'agit que detraitements localisés.L'IFT cultures est réduit de 57% enpassant de 1,84 avant signature à 0,79en 3ème année. Les herbicides surcultures sont divisés par deux (-44%),les fongicides sont réduits de 79%tandis que les insecticides diminuentde 67%.L'IFT maïs passe de 1,24 avantsignature à 0,83 en 3ème année, les"croisières" étant à 0,88 et l'IFT deréférence Bretagne à 1,66. En blé, l'IFTest de 4,58 avant signature (au-dessusde la référence régionale de 3,4) et de1,01 en 3ème année de contratlargement en dessous le niveau des"croisières" (1,96) et l'IFT de référenceen Bretagne pour le blé (3,4). On notebien l'impact de la MAE qui limite lesherbicides, interdit le raccourcisseur

et l'insecticide et limite le fongicide àune seule dose.Il faut du temps pour réduire lesphytos tout en maîtrisant son système.

Des consommations énergétiquestrès réduitesNous avons étudié les 3 postesprincipaux (achats d'aliments, fioul,engrais-amendements) deconsommation énergétique quireprésentent 70% des consommationsénergétiques d'une exploitation laitièreen moyenne (Bochu, 2007).Les fermes de l'échantillon lait en "N2","N3" ou les anciens signataires sontmoins consommatrices en équivalentlitre fioul (EQF, unité permettant lescomparaisons) aux 1000 l de laitvendus que la moyenne des fermes dePlanète-2006 (-35%). Partant d'uneconsommation au litre de lait produitéquivalente aux références Planète(environ 61-65 EQF/1000 L),l'évolution de la consommationénergétique des signataires est rapideau fil des années sous contrat : -31% en3 campagnes culturales.De N-1 à N3, le poste "achatd'aliments" est divisé par deux (-53%).Le poste "fioul" diminue de 22% entreN-1 et N3. le poste "engraisamendements" reste stable (+5%) maisest inférieur aux références Planète(-30%).Le poste "aliments" diminue grâce àl'augmentation de la part de prairiesdans l'alimentation, la diminutiond'achats d'aliments ou l'achatd'aliments moins énergivores :abandon luzerne déshydratée.Le poste "fioul" est réduit grâce àl'implantation de prairiespluriannuelles.

L'évolution de l'impact de la MAE SFEImontre d'année en année unediminution régulière des intrants enparallèle d'une augmentation dessurfaces de prairies. La mise en œuvrede ce cahier des charges est doncprogressive, gage d'une bonne maîtrisetechnique du système par l'agriculteur.

Catherine Le Rohellec, Rad

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10 La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010

Le 18 novembre dernier, Dacian Ciolos aprésenté des propositions générales pour lafuture PAC sous forme de trois options quiencouragent les pratiques et les systèmes deproduction durables pour assurer la fourniturede services environnementaux.

Ce n'est que le début du processus dans uncontexte budgétaire délicat, et l'histoire de laPAC nous a déjà montré de grandsrevirements de situation au dernier moment.Voici les différentes options proposées.

Propositions de la Commission européennepour la future PAC

Option 1

Paiements directsRépartir de manière plus équitable lespaiements directs entre les États mem-bres (tout en maintenant tel quel lemécanisme actuel de paiement direct)

Mesures de marchéRenforcer les outils de gestion des ris-ques.Rationaliser et simplifier, le cas échéant,les instruments de marché existants.

Développement ruralMaintenir l'orientation donnée par lebilan de santé, à savoir augmenter lefinancement pour relever les défis liésaux changements climatiques, à l'eau, àla biodiversité, aux énergies renouvela-bles et à l'innovation.

Option 2

Paiements directsRépartir de manière plus équitable lespaiements directs entre les États mem-bres et modifier sensiblement la défini-tion de ces paiements.Les paiements directs seraient ainsicomposés :• un taux de base servant de soutien aurevenu,• un soutien complémentaire obligatoi-re pour les biens publics environne-

mentaux au moyen d'actionsagroenvironnementales simples, géné-ralisées, non contractuelles et annuel-les, basé sur les coûts supplémentairesnécessaires à la mise en oeuvre de cesactions,• un paiement complémentaire et op-tionnel à l'intention des exploitantsdes zones soumises à des contraintesnaturellesspécifiques,• un paiement couplé optionnel enfaveur de certains secteurs et régions,

Instaurer un nouveau régime pour lespetites exploitations.Plafonner le taux de base tout entenant compte de la contribution desexploitations de grande taille à l'em-ploi dans les zones rurales

Mesures de marchéAméliorer et simplifier, le cas échéant,les instruments de marché existants.

Développement ruralAdapter et compléter les instrumentsexistants pour mieux s'aligner sur lespriorités de l'Union européenne, avecdes mesures de soutien axées surl'environnement, les changements cli-matiques et/ou la restructuration etl'innovation, et pour renforcer lesinitiatives régionales/locales.Renforcer les outils de gestion desrisques existants et introduire un outil

de stabilisation des revenus compati-ble avec la boîte verte de l'OMC, pourcompenser les pertes de revenu im-portantes.Une certaine redistribution des fondsentre les États membres, fondée surdes critères d'objectifs, pourrait êtreenvisagée.

Option 3

Paiements directsSupprimer progressivement les paie-ments directs dans leur forme actuelle.Les remplacer par des paiements pla-fonnés pour les biens publics environ-nementaux et par des paiementscomplémentaires pour les exploitantsdes zones soumises à des contraintesnaturelles spécifiques.

Mesures de marchéSupprimer toutes les mesures de mar-ché, à l'exception éventuelle des clau-ses de perturbation qui pourraientêtre utilisées en période de crise pro-fonde.

Développement ruralLes mesures seraient principalementaxées sur les changements climatiqueset les questions environnementales.

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Le Réseau Agriculture Durable (RAD)Association loi 1901, créée en 1994 par des groupes de développement agricole et des CIVAM (Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu Rural)de l'Ouest de la France, le RAD agit pour la promotion de l'agriculture durable. Il est membre de la Fédération Nationale des CIVAM. En 2001, le RAD afondé le pôle national INPACT (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoria le ) avec six autres organisations nationales en marche vers undéveloppement agricole et rural durable.

Les adhérents : ADAC (50) , ADAPA (19), ADAGE (35), ADEAS (72), Agriculture paysanne 22, Agrobio 35, ALPAD (40), APAD (50), AREAS (50), ARADEC (61), ARDEAR (81),CEVAD (53), CEDAPA (22), Civam Agriculture Durable (49), Civam Agriculture Durable (56), Civam Bio (53), Défis ruraux (76), GAB 85, Gabb Anjou (49), Gabb 32, Civam du Haut Bocage (79), Civam Defis (44),Civam Sud Deux-Sèvres (79), CNAD (58), CIVAM AD 53, GAB 22, GAB 56, GRADEL (44), GRAPEA Civam (85), Civam de Chatellerault (86) , Civam du pays montmorillonais (86)

La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010 11

En bref...

A paraître très bientôt.... Un planning de pâturage de 30 X105 cm estampillé RAD. Il y a la placepour inscrire 25 paddocks, mais aussi lesfourrages complémentaires et concen-trés distribués, les événements de l'an-née. Il sera en vente 1,5 € dès le débutjanvier, avec sa notice et une boîte decrayons de couleurs.

. Un dossier "pourquoi-comment dé-velopper le pâturage" qui contient unedizaine de fiches traitant de l'organisationdu pâturage, de sa gestion, mais aussi dessemis de prairies et des... rumex-char-dons, à l'attention des herbagers débu-tants.Tout cela a été réalisé avec le concoursde l'Adage, du Cedapa, de Défis rurauxet de la FRCivam Basse-Normandie.Contact : 02 99 77 39 25

A noter qu'il existe déjà une déclinaisonplus "Sud" qui s'intitule : "pourquoi-com-ment valoriser ses prairies". Elle a été réali-sée par groupes du Grapea, Adeas,Civam AD 49, Civam Défis, Civam duHaut-Bocage.Contact : FRCivam Pays de la Loire 02 40 72 65 05.

Justification des soutiens  : desorientations plus proches desattentes de la sociétéLa Commission propose d’orienter laPAC vers plus d’équité entre lesagriculteurs et entre les Étatsmembres, et vers des soutiensdavantage ciblés sur l’environnement,le changement climatique, les petitesexploitations, l'installation ainsi quesur les marchés locaux ou régionaux.Ces orientations en faveur d'unemeilleure cohérence de la PolitiqueAgricole Commune avec lesengagements environnementaux del'UE, prennent à revers la « pauseenvironnementale » décrétée enFrance et demandent des avancées làoù précisément le gouvernementfrançais a reculé ces deux dernièresannées (jachère environnementale,prairies permanentes, couvertshivernaux).Nous regrettons cependant que laCommission n'ait pas davantageprécisé ses orientations en faveur dumaintien et de la création d'emploisagricoles, le plafonnement des aidespour les plus grandes exploitationsétant la seule mesure proposée dansce domaine.

Protéines végétales : reconquérir ledéficit de l'UEEn mentionnant le besoin de synergiesentre l'agriculture et l'élevagenotamment pour les protéinesdestinées à l’alimentation animale, laCommission reconnaît enfin le déficitde l’Union européenne dans cedomaine (70 % d’importations) et lesgraves conséquences sociales etenvironnementales liées à leurproduction dans d'autres régions du

monde.Aussi nous demandons à l'UE de fairede la relance de la culturedurable des légumineuses unepriorité, ce qui aura aussi des effetsenvironnementaux bénéfiques dansl'UE : amélioration de la biodiversité etde la fertilité des sols, baisse desémissions de gaz à effet serre...

Marchés agricoles : renforcer lesinstruments de régulationLa Communication ne met pas laprochaine PAC à l'abri decontradictions internes : l'absence deproposition renforçant lesmécanismes de gestion de l'offre estd'autant plus inquiétante, que l'UEs'engage dans le même temps àrelancer des accords bilatéraux touten ayant accepté de réduire ses droitsde douane agricoles si le Cycle deDoha est finalisé.Concernant les instruments degestion des marchés agricoles, nousattendons de la Commission qu'ellerenforce significativement ce volet,afin d'assurer des prix rémunérateursaux agriculteurs et abordables auxconsommateurs.

Sécurité alimentaire : garantir unecohérence avec les politiques dedéveloppementNos organisations prennent acte del’intégration dans la Communicationde la Commission de l'objectif decohérence des politiques avec ledéveloppement dans les pays du Sudmais notent une profondecontradiction. Ainsi la Commissionconsidère toujours que l’UE doitrépondre à la sécurité alimentaire

mondiale alors que, historiquement,ses exportations à bas prix participentà saper le développement agricole deces pays et qu’elle connaît elle-mêmeun déficit croissant de ses échangesagroalimentaires.Nous demandons de plus à l'UE derenoncer à cet objectif et d’éliminertoute forme de subvention àl'exportation.

Contact : Samuel Féret -Tél +33 (0)6 08 83 12 35 [email protected] –www.pouruneautrepac.eu

Analyses et propositions dusur la Communication de la Commissioneuropéenne sur la PAC après 2013

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12 La lettre de l'ag riculture durable - n°58 - Décembre 2010

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L’alimentation durableDe Christian Rémézy

Peut-on admettre qu'un milliard d'hom-mes souffrent de la faim, tandis qu'uneautre partie de l'humanité encore plusnombreuse est en surcharge pondérale ?Peut-on accepter que l'agriculture et lesautres activités alimentaires soient dessources importantes de pollution et degaz à effet de serre ? Le moment est venude nous engager vers une alimentationplus durable.

Ce livre trace les voies possibles d'un changement salutaire denos modes alimentaires. L'auteur nous propose une véritablecharte pour une alimentation durable et nous invite à la mettreen oeuvre par nos choix personnels.

Éditions Odile Jacob - 296 pages / Prix : 21.90 €

A reprendre en 2012, en location, à 30km sud de Rennes, 35 ha, 40 vaches lai-tières, 265000 l de lait en système her-bager, avec stabulation libre, salle detraite (2x3), mise aux normes, géomem-brane, possibilité d'habitation sur place.Contact : Claire Léauté - FDCivam 35au 02 99 77 39 [email protected]

Le RAD recherche de toute urgen-ce :15 fermes laitières assez autonomes(mais le plus diverses possibles) et leurpilote pour une enquête approfondie surleur évolution, dans le cadre de la thèsede Xavier Coquil (Inra Mirecourt). Autotal 4 à 5 demi-journées d'enquête sur2 ans.Contact : Jean-Marie Lusson,09 64 33 30 71

. 24 janvier : séminaire de lancement duprojet Casdar "faciliter les évolution versdes systèmes herbagers économes", 9.30-17h à Cesson Sévigné

Les trognes. L'arbrepaysan aux mille usagesDe Dominique Mansion

Tout le monde a vu un jour oul’autre une trogne sans le savoir.Toutefois combien de personnessavent qu’il s’agit d’un arbre réguliè-rement taillé ?Les trognes, appelées aussi têtards,têteaux, tronches, émondes,émousses, rousses, cosses ou chapoules… sont les témoins d’unelongue histoire entre l’homme et le végétal.Ce livre est une invitation à découvrir la culture et l’intérêt écolo-gique de ces arbres oubliés. Il nous donne des clés pour compren-dre ce formidable patrimoine végétal et faire en sorte qu'ilretrouve sa place dans le paysage.

Prix : 32 € - Éditions Ouest-France

A lire

Agenda

La Lettre du Réseau agriculture durableLettre d’information trimestrielle publiée par le Réseau agriculture durable

Adresse : 17 rue du Bas Village - CS 37725 - 35577 Cesson Sévigné cedexT é l : 02 99 77 39 25 - F a x : 02 23 30 15 [email protected] - www.agriculture-durable.org

Directeur de la publica t ion : Jacques MorineauRédaction: : Jean-Marie Lusson, David Falaise, Catherine Le Rohellec,Conception : David Falaise, Jean-Marie Lusson.Reproduction autorisée en mentionnant la source - Imprimerie Le Galliard - Cesson Sévigné(35) - Imprimé sur papier recyclé avec encres végétalesN° CPPAP : 0414G81528 - Dépôt légal : à parution / ISSN :1764-2868

. 10 au 12 janvier : "apprivoiser lesrésistances au changement : com-ment accompagner chaque agriculteursereinement", Ille-et-Vilaine.Contact : 02 99 77 39 24.

. 16-17 fev, 1 avril : "comprendre lefonctionnement des systèmes herba-gers pour accompagner les agriculteurs"( conduire et construire un système her-bager), Loire Atlantique.

. 11 mars, 11 mai , 23 sept : "savoirutiliser des outils et méthodes pouraccompagner des groupes d'éleveurs"(notamment planning de pâturage + mu-tualisation d'expériences).

. 16-17 mars : écrire efficace, Ille etVilaine.

. 9-10 juin : "vers des systèmes deproduction économes en pestici-des", Vendée.

. 14-15 nov : maîtriser rations d'hiveret complémentation en systèmesherbagers de production laitière, LoireAtlantique.Contact : 09 64 33 30 71.

. A partir de février, "Savoir utiliser lelogiciel DIA'TERREpour accompagner des agriculteursvers les économies d'énergies"1 jour – 4 sessions/an à partir de févrierContenu : Présentation du logiciel Dia-terre : objectifs, fonctionnement. Apportsthéoriques sur les économies d’énergie.Agrément dustagiaire/Diaterre. Exercices pratiques.Intervenant : David Falaise, RadContact : 02 99 77 39 25