le bonbon nuit 6

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Février 2011 - n° 6 N uit

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Le Bonbon Nuit 6 : Philippe Zdar, Bonsoir paris, General Idea, André & Gildas, Casanova, Discodeine, Mohini, Marie Antoinette Party, Jennifer Cardini, Les vendeurs de fleurs, Une soirée chez les pompiers, Ma nuit devant la télé, Le Trianon / Eric Beckman, Simon Cahn, Hugo Denis-Queinec, Charles Faugeron, Faustine François, Marine Goutal, Stéphane Jourdan, Marie-Eve Lacasse, Xavier Magot, Mohini, Bonsoir Paris, Michael Pecot-Kleiner, Ro, Marie Taillefer, Manon Troppo.

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Février 2011 - n° 6

Nuit

tous les vendredisau Bus Palladium

Pour être sur la liste

(entrée gratuite et

prioritaire )

≥ Envoyez un mail à :

[email protected]

6, rue Fontaine

75009 Paris M° Pigalle

Nuit — 1

éditoBonne Nuit

Président — Jacques de la Chaise | Directeur de la publication — Ghislain de La Chaise | Rédactrice en chef —

Violaine Schütz [email protected] | Direction artistique — Tom Gordonovitch [email protected] | Secrétaire de rédaction —

Anne-Charlotte Anris | Contributeurs — Eric Beckman, Simon Cahn, Hugo Denis-Queinec, Charles Faugeron,

Faustine François, Marine Goutal, Stéphane Jourdan, Marie-Eve Lacasse, Xavier Magot, Mohini, Bonsoir Paris,

Michael Pecot-Kleiner, Ro, Marie Taillefer, Manon Troppo | Régie publicitaire — [email protected] 06 69 12 09 90 |

Contactez-nous — [email protected] | Siret — 510 580 301 00016 | Dépôt légal — à parution | OJD — en cours | Siège

social — 31 bis, rue Victor-Massé, 75009 Paris.

« Dites voir Le Bonbon : vous ne pourriez pas organiser ce genre de soirées déguisées plus souvent ? Avec d'autres thèmes : super-héros, per-sonnages de BD ? » Étonnant : à la soirée des deux ans du Bonbon donnée au Trianon le mois dernier, tout le monde était venu déguisé. Respectant le thème annoncé (Marie-Antoinette), près de 2 500 convives avaient joué le jeu du bal, arborant costumes d'époque, robes à crinoline, loups, masques et chapeaux flamboyants. à la fin de la soirée, on croisait même des filles et des garçons maquillés ou en perruque dans les échoppes du coin et les rues de Pigalle, tel un charmant anachronisme.

Qui aurait cru ça de la part d'habitants d'une ville présumée fan-tomatique ? Voilà de quoi redonner du baume au cœur à l'équipe -insomniaque et noctambule- de ce magazine. Non seulement Paris n'est pas une belle endormie, mais, mieux, elle semble de nou-veau avoir envie de s'amuser follement. C'est aussi le parti pris du Bonbon Nuit qui ce mois-ci offre encore sa dose de divertissements nocturnes. Dans ces pages on croisera entre autres Philippe Zdar, producteur et moitié de Cassius qui nous fait en ce moment danser avec émotion sur le tube I <3 U So, le duo électro Discodeine ou encore la DJette d'exception Jennifer Cardini ; mais aussi ceux dont on ne parle pas beaucoup comme ces vendeurs de fleurs, souvent sans papiers, qui vivent et travaillent eux aussi la nuit. La prochaine fois que vous en croiserez un, pensez à nous et faites-leur une fleur en vous offrant une rose.

Violaine SchützRédactrice en chef

En couverture

Philippe Zdar par Nicola Delorme

6Régie [email protected]

06 69 12 09 90

Nuit — 3

sommaireMiam Miam !

le bon timing

la bonne étoile

paris la nuit

le bon art

la bonne rencontre

le bon en arrière

les bons producteurs

la playlist de

trousse de secours

la bonne séance

la bonne soirée

le bon mix

la bonne ombre

la bonne histoire

la bonne expérience

le bon spot

le casse bonbon

p. 05

p. 07

p. 11

p. 13

p. 17

p. 21

p. 23

p. 24

p. 25

p. 27

p. 29

p. 33

p. 35

p. 39

p. 41

p. 43

p. 47

Philippe Zdar

Bonsoir Paris

General Idea

André & Gildas

Casanova

Discodeine

Mohini

Marie Antoinette Party

Jennifer Cardini

Les vendeurs de fleurs

Une soirée chez les pompiers

Ma nuit devant la télé

Le Trianon

95, rue Saint Honoré . 75001 Paris

Du Mardi au Dimanche : 14h30 - 02hConcerts, Djs et Performances

Premier Salon de Thé Rock en France. THÉ . PÂTISSERIE . TATTOO . EXPOS .

[email protected]

FACEBOOKhorror picture tea

Nuit — 5

le Bon timingLes événements à ne pas manquer

at the edge

Organisée par la DJ Eva Peel, cette exposition collec-

tive intitulée At the Edge réunira sept artistes sur le

thème « de la lisière, des interstices dans lesquelles

se glissent nos expériences de vie ». Photographies,

performances, musique live, vidéos, les médias

seront nombreux. On vous conseille de venir au ver-

nissage avec un live de The FK club. Vernissage le

17 février à 19h à la Galerie Moretti & Moretti.

La nuit juste avant les forêts

Patrice Chéreau met en scène au théâtre Romain

Duris, pour la première fois sur les planches. « Un

homme tente de retrouver un inconnu qu’il a abordé au

coin d’une rue. Il lui parle de son univers. Une banlieue

où il pleut, où l’on est étranger, où l’on ne travaille plus ;

un monde nocturne qu’il traverse, pour fuir… ». Ceux

qui ont vu la pièce parlent de chef-d'œuvre... Jusqu'au

12 mars, au Théâtre de l'Atelier, à partir de 19,20€.

twin shadow

Son premier album Forget n'a pas quitté nos pla-

tines depuis l'an dernier. Le jeune new-yorkais né

en République dominicaine Georges Lewis Jr., alias

Twin Shadow, et sa pop teintée de new-wave et de

disco seront en live au Nouveau Casino. Son mini

tube indie, le lancinant Slow, ne devrait pas laisser

insensible.

Le 4 février au Nouveau Casino, 18,80€ en prévente.

nicolas Jaar – Space Is Only noise

Après quelques maxis addictifs, le petit prodige

électronique new-yorkais Nicolas Jaar sort enfin son

premier album, alors qu'il dépasse à peine les 20 ans.

Impressionnant de maturité, Space Is Only Noise

hypnotise l'auditeur avec ses plages de disco moite

et mentale. à réserver aux afters.

Space Is Only Noise (Circus Company / La Baleine),

dans les bacs le 14 février.

SortIe

théâtre

VernISSAge

ConCert

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ua.c

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DR

/ Ju

lien

Mig

not /

DR

6 — Nuit

Nuit — 7

la Bonne étoile® Violaine Schütz Ω Ro

rescapé de la french touch et chevalier de l'ordre

des arts et des lettres, Philippe Zdar a fait danser

la planète avec son acolyte Boombass au sein de la

Funk mob et de Cassius. devenu un producteur très

prisé (derrière le dernier Phoenix), on l'a coincé dans

son studio rue des martyrs à l'occasion de la sortie

d'I <3 U So en single.

Je t'interviewe aujourd'hui dans ton studio, ce qui est

assez rigolo, car tu as justement commencé à bosser

dans un studio...

Tout à fait, c'était au Plus Trente et au Stu-dio Marcadet. Mais avant ça, de mes 14 jusqu'à mes 17 ans, j'étais dans la restauration puis l'ar-mée. Puis j'ai été l'assistant du père de Boombass (Dominique Blanc-Francard), c'est là que j'ai tout appris. Le jour où j'ai mis le pied pour la première fois dans un studio d'enregistrement, j'ai su que je voulais faire de la musique. J'ai prié Dieu pour passer ma vie là-dedans et pas dans la restauration.

Quel a été le vrai premier déclic de ton attrait pour

la musique ?

C'est arrivé par hasard. Un jour je voulais saluer un pote que je ne voyais que le week-end, j'y suis allé par hasard et là, il y avait son groupe qui répé-

tait. Le batteur était malade et ils m'ont demandé : « tu veux pas taper ? n'importe quoi, de toute façon personne ne sait jouer ». J'ai tapé, trippé comme un fou et harcelé ma grande-tante pour qu'elle m'achète une batterie pour mon anniversaire.

Quel genre d'ado étais-tu ?

Un rebelle populaire. Dans les années 80, j'écou-tais beaucoup de punk puis du heavy métal. Je suis passé des Sex Pistols à Metallica, en 1983. J'écou-tais même Police, tout ce qui était rapide, l'inverse de ce qu'écoutait ma sœur, comme Neil Young, alors qu'aujourd'hui j'adore sa musique.

Un groupe de métal t'a déjà contacté pour que tu les

produises ?

Non, ils n'oseront jamais. Ils pensent que je fais de la house.

Comment as-tu découvert la musique électronique ?

En allant dans une rave avec Étienne de Crécy. On a dansé jusqu'à 9 du mat et on en est sorti transformé en se disant que nos vies ne seraient plus jamais pareilles. D'ailleurs, il est tou-jours dans un cube (la structure lumineuse de son dernier live, ndlr) à faire de la techno.

Philippe Zdar

Un héroS trèS DISCret

8 — Nuit

Alors qu'avant on écoutait du jazz, Pharoah San-ders ou Coltrane.

Votre projet Motorbass avec étienne, c'est fini ?

Oui, on faisait de la musique ensemble car on était colocataires. Il était plutôt du jour et moi de la nuit et on partageait le même ordinateur. Mais il y a encore des gens qui nous disent aujourd'hui : « Arrêtez vos conneries chacun de votre côté et refor-mez Motorbass. »

Quelle a été l'évolution du son Cassius ?

- Les débuts (l'album 1999), la phase french touch, quand tout le monde faisait des boucles mais que nous on aimait bien l'électro. - Le deuxième album, Au rêve, où tu passes des années à avoir l'impression de tailler la pierre angu-laire, mais en fait personne n'en a rien à foutre. - Puis le retour aux sources.

Tu préfères l'ombre du studio ou les DJ sets ?

Je préfère l'ombre dans les DJ sets. J'ai horreur des sets où les mecs lèvent les bras et te sourient tout le temps. On est quinze dans le DJ booth car on en avait marre des DJ superstars. Eddie Van Halen, qui a passé des heures à faire des solos de guitare dans sa chambre, mérite de faire son show et de recevoir une ovation, pareil pour un type comme Johnny Hallyday. Mais le DJ touche des boutons, et la starification de ces dix dernières années est ridicule. Les gens devraient arrêter de regarder le DJ mais plutôt la fille à côté, et danser. D'ailleurs j'ai toujours préféré les clubs où la cabine est au ras du sol, où tu prends des coups de coude, et reste à côté du public.

Tu sembles aussi avoir toujours été un peu contre

le star system, toi qui as travaillé avec MC Solaar,

Depeche Mode ou Björk…

Je veux vivre dans le 18e arrondissement et ache-ter mon pain tranquille. En travaillant comme assistant et ingénieur du son avec des gens qu'on

Philippe Zdar

“les gens devraient arrêter de regar-der le dJ mais plutôt la fille à côté, et danser.”

Nuit — 9

Philippe Zdar

reconnaît beaucoup, comme Gainsbourg ou Daho, je me suis toujours dit que c'était un cal-vaire. Le type qui se fait larguer, d'un coup il se fait prendre en photo alors qu'il pleure. Tout le monde est soit trop sympa avec toi, soit sait qu'il t'a déjà vu quelque part, mais ne se souvient pas où. Je ne suis pas Guillaume Canet.

Et tes voisins savent ce que tu fais ?

Je sais pas mais ils me détestent. Je risque pas d'al-ler à la fête des voisins.

Pourquoi ?

Parce que j'écoute de la house à dix heures du matin avec des grosses enceintes. Je pense qu'un bon voisin est un voisin en "near death expe-rience".

Il paraît que vous êtes très chers en DJ set avec

Cassius...

Tout est subjectif, si la boîte est pleine à craquer et que les mecs vendent des tonnes d'alcool… Mais si c'est des potes, on peut jouer pour rien.

Ton travail de production consiste en quoi ?

Produire c'est donner des conseils, tout partager. Depuis le Phoenix, je fais plus de la prod que du mixage. Les derniers artistes que j'ai produits sont Housse de Racket, Rapture et les Beastie Boys. J'adorerais produire Metronomy mais ils n'ont pas besoin de moi.

à part pour bosser, tu vas toujours en boite de nuit ?

J'ai du mal à me dire que je vais bosser car c'est un réel plaisir, trois fois sur quatre. Je vais pas à l'usine.

Quand tu ne fais pas de la musique, quelle est ta pas-

sion ?

Je lis beaucoup. Le dernier livre que j'ai dévoré, c'était Le Livre de Dave de Will Self. Ce fut un tel choc que je n'ai pas osé rouvrir un bouquin depuis.

Dans dix ans, il sera considéré comme un grand, un nouveau Céline.

Tu sembles toujours aussi enthousiaste en qua-

rante ans de vie et quinze ans de musique, comment

tu fais ?

J'ai compris très vite la phrase de Nietzsche : « La mort est l'exception pour une vie qui est la règle », et ça a été un tel cataclysme qu'à dix ans je disais que tout peut s'arrêter alors il faut en profiter un maximum. à ma tante qui m'a offert ma première batterie, je lui disais à 13 ans et demi : « Si tu me donnes 10 balles, je les dépense illico. » Si tu me donnes 10 000 euros là tout de suite, je te jure que je descends et je les dépense.”

Zdar en quelques dates

≥ A partir de 1991 il collabore avec MC Solaar,

Etienne Daho, Vanessa Paradis, Phoenix, Björk,

Depeche Mode ou encore Neneh Cherry…

≥ 1994, sortie du maxi Tribulations Extra Senso-

rielles de La Funk Mob chez Mo'Wax.

≥ 1995, en pleine french touch il sort Pansoul, sous

le nom de Motorbass avec Etienne de Crécy.

≥ 1999, avec son complice Hubert Blanc-Francard il

publie le 1er album de Cassius 1999.

≥ Philippe Zdar est nommé chevalier de l'Ordre des

Arts et des Lettres en février 2005.

≥ 2010, sortie du maxi The Rawkers de Cassius chez

Ed banger.

Cassius — I <3 U So ed Banger

≥ actuellement dans les bacs.1 I <3 U So2 I <3 U So (Skream's Made Zdar Feel Like He Was 20

Again Remix)3 I <3 U So (Bowski 2 a.m. Remix feat. Tom Cowcher)4 Shark Simple (L-Vis 1990 & The Neon Dreams

Regeneration Remix)5 Les enfants (Gesaffelstein Remix)

Paris la nuit 4 Ω BonsoirParis.fr

12 — Nuit

General Idea

Fin de siècle, 1994 Baby Makes 3, 1984

Nuit — 13

le Bon art® Marie-Eve Lacasse Ω Courtesy the Estate of General Idea

le 11 février s’ouvrira au musée d’art moderne la

première rétrospective française consacrée à Gene-

ral idea, trio canadien subversif et corrosif qui a su

explorer les thèmes du glamour, du spectaculaire et

de la maladie, en les transformant en objets d’art.

« Il nous faudrait trois musées pour survoler tout le parcours de general Idea », nous dit le commis-saire de l’exposition, Frédéric Bonnet. En effet, la production de ce collectif canadien créé en 1969 par AA Bronson, Felix Partz et Jorge Zon-tal est extrêmement riche et diversifiée, couvrant de nombreuses pratiques : peinture, sculpture, vidéo, installation, photographie, dessin, estampe, publication (le magazine FILe), affiche, objet, costume, objet éphémère, chacun de ces éléments étant lié à d’autres éléments, créant ainsi de nou-velles résonances. General Idea a toujours mêlé sa vie privée à sa vie publique ; le collectif s’est construit contre l’idée de l’artiste individuel qui fait sa gloire en son nom propre, et c’est peut-être pour cela qu’il est si difficile d’en déterminer les contours. En 1969, le trio conceptualise un concours de beauté pour élire celle qui deviendra la muse abstraite, la mère et la maîtresse invisible : Miss General Idea, ce « personnage indéfini qui est une muse et une source d’inspiration de l’artiste », dit Bonnet. « elle est un objet de travail, une image et un concept. elle donne une verbalisation visuelle tout en cristallisant l’essen-tiel de la réflexion. » Le concours de beauté touche

à tous les thèmes qui seront, par la suite, théori-sés et exploités par le collectif : les questions du glamour (sunlights, limousines, anciennes reines de beauté...) et du pouvoir, de l’argent et du clin-quant (une "boutique" éphémère dans un musée, injectant l’argent dans la pureté du white cube), du cynisme, du bon et du mauvais goût (la série des Caniches), du spectaculaire et du publicitaire...

« Au début, il n’y avait pas de définition précise de qui était general Idea », explique Felix dans une interview posthume reproduite dans le catalogue de l’exposition. « et pendant longtemps, plusieurs années en tout cas, nous avons volontairement occulté sa véritable identité parce que nous travaillions et vivions avec différentes personnes et que tout le monde, en fait, pouvait être general Idea. » « et si une per-sonne quittait le groupe et qu’une autre y entrait, elle devenait, elle aussi, general Idea », ajoute Bronson, le seul du trio encore vivant aujourd’hui, Felix et Jorge étant décédés des suites du sida en 1994.

Une expo en cinq tableaux

Pour présenter les multiples travaux de General Idea, Frédéric Bonnet a préféré les regrouper par thèmes plutôt que par ordre chronologique, divi-sant les salles en cinq tableaux : l’artiste et le pro-cessus créatif, où sont regroupées les œuvres qui témoignent du "glamour" en tant que facteur de questionnement ; la culture de masse et le rap-port aux médias et à la consommation ; General Idea comme architectes et archéologues (avec les

General IdeaLA génIALe IDée

14 — Nuit

Light On (Double Mirror), 1971

Portrait of General Idea in front of Test

Pattern: T.V. Dinner Plates from the Miss

General Idea Pavillion, 1988

Courtesy Tohru Kogure

One Day of AZT and One Year of AZT, 1991

Photo Cheryl O’Brien

General Idea

Nuit — 15

General Idea

vestiges d’un "pavillon" de Miss General Idea qui a brûlé en 1977, et où sont explorées les questions de fragments archéologiques et des traces de l’his-toire ; le sexe et ses réalités, General Idea ayant vécu, comme l’écrit joliment Elisabeth Lebovici, en “trouple”, mettant en images la notion du triangle et de la destruction du patriarcat et de la cellule familiale normée. Enfin, quelques pièces du projet AIDS (1987-1994) sont disséminées dans toutes les salles, à la manière du virus.

Le sida comme objet d’art

C’est, d’ailleurs, surtout par ce dernier projet que General Idea s’est fait connaître mondialement. Détournant le célèbre LoVe de Robert Indiana (1966) en AIDS, le tableau « a été conçu pour échap-per aux droits d’auteur et circuler librement dans les systèmes dominants de communication et de publicité

de notre culture. et c’est ce qui s’est passé dans des séries d’affiches, des panneaux et des enseignes élec-troniques, dans la rue, à la télévision, sur Internet et dans des périodiques : The Journal of the American Medical Association le reproduit en couverture en 1992, Newsweek l ’utilise sur toutes les pages d’un numéro spécial, et la revue d’art suisse Parkett publie des feuilles de timbres AIDS (1988) que le lecteur pouvait injecter dans le système postal, sur les enve-loppes et les colis, à la façon d’une épidémie d’anthrax visuelle », explique Bronson. Elisabeth Lebovici fait d’ailleurs remarquer que « general Idea écrira le nom AIDS en le multipliant comme un virus alors que le Président américain ne l’a toujours pas pro-noncé. »

Subversion, transgression, détournement des codes du "beau", souci de l’archivage, de la docu-mentation et du témoignage : ces thèmes, sans cesse explorés par le trio, auront fait toute leur gloire. En 1975, alors qu’ils ne sont pas encore très connus, General Idea déclare dans le FILe Magazine qu’ils auto-produisent : « nous voulions être célèbres, nous voulions être glamour, nous vou-lions être riches. Autrement dit, nous voulions être des artistes. […] nous savions que si nous étions célèbres, si nous étions glamour, nous pourrions nous prétendre artistes et nous le deviendrions. […] nous l’avons fait et nous le sommes. nous sommes des artistes célèbres et glamour. »

C’était une prédiction, sans doute ironique comme toujours chez General Idea ; sauf que c’est aussi devenu la réalité.

General idea – Haute Culture

≥ Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

11, avenue du Président Wilson, 16e

11 février – 30 avril 2011

“nous voulions être célèBres, glamour, riches. nous voulions être des artistes.”

16 — Nuit

Nuit — 17

la Bonne rencontre® Violaine Schütz Ω Simon Cahn

l'un est le patron d'un label de musique pointu et

exigeant : Kitsuné. l'autre est passé du tag (pré-

noms d'êtres aimés sur les murs de Paris) aux boites

de nuits branchées, qu'il gère avec lionel de la

Clique (Baron, Chez moune). on a rencontré les deux

élégants dans une suite de l'Hôtel amour à l'occa-

sion de leur projet commun : Kitsuné Parisien, une

compilation réunissant les nouveaux petits groupes

d'électro-pop qui feront bientôt bouger la Capitale.

interview croisée.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Gildas : J'ai rencontré Mr. A (le petit personnage crée par André) avant de rencontrer André. D'ori-gine bretonne, quand je suis arrivé à la capitale à l'époque des raves, il y avait des Mr. A partout sur les murs. Je trouvais que ses autres graffitis n'étaient pas terribes, mais son Mr. A c'était un personnage que j'aimais beaucoup, qui égayait nos rues. André, je l'ai rencontré dans un appartement sur le périph à Porte de Saint-Ouen, dans une petite fête, il était là avec une de ses copines de l'époque, assis sur un canapé.André : Je confirme mais en fait je m'en souviens plus du tout (rires).

Qu'est-ce que vous appréciez le plus l'un chez l'autre ?

G. : C'est quelqu'un qui a du goût et du style. J'aime ses travaux graphiques qui vont plus loin

que le graff, il peut créer une identité, un univers. Par contre il faudrait qu'il arrive à l'heure aux ren-dez-vous.A. : Je suis amoureux de sa femme, c'est le meilleur côté de Gildas (rires).G. : D'ailleurs je pense qu'il est toujours là, un peu en embuscade, au cas où pour récupérer ce qui tombe.A. : Plus sérieusement, j'apprécie son humour caustique et son sens de la critique et de l'auto- critique. Il me fait penser au Grinch.G. : Et en musique, on aime les mêmes vieilles choses et ce qui a une histoire. Après je ne vais pas citer tous les points sur lesquels on ne s'entend pas.

Comment est née l'idée de la compilation Kitsuné

Parisien ?

G. : C'est souvent moi qui ai les idées (rires). Je pense que Paris est un symbole assez fort dans l'imaginaire des gens. A. : Quand on va aux États-Unis, on se rend compte qu'il y a vraiment une scène à défendre, et pas forcément nous-mêmes. Il y a d'autres gens à pousser. Et il y a une vraie estime de la musique française et une curiosité envers elle.G. : Avec Kitsuné, on produit souvent des groupes anglo-saxons, mais on se rend compte qu'il y a pas mal de demandes de groupes français à l'étranger.

LeS BonS PArISIenSAndré & Gildas

18 — Nuit

André & Gildas

Il y a un amour de la musique française, perçue comme chic, surtout quand elle est électro. Comme j'avais déjà fait de la french touch en travaillant pour les Daft Punk, quand le label a débuté j'avais pas non plus envie de refaire la même chose. Maintenant je reviens vers la France. On est à Paris, pourquoi ne pas défendre ces groupes, et tout laisser à Busy P (rires). Et puis en habitant à Paris, on se dit que c'est bien de promouvoir un peu plus les artistes français. Ils ont toujours été forts pour faire de la disco, de la musique de club et créer des visuels assez forts pour être joués sur MTV (aujourd'hui c'est Youtube) : les Daft, Air… En rock, par contre, les Français restent moins bons que les Anglo-Saxons.

Quelle est votre image à l'étranger ?

G. : André, c'est Marcel Cerdan ! En Angleterre, Kitsuné commence à être pris au sérieux grâce à la sortie de l'album de Two Door Cinema Club. Concernant l'Asie, comme Massaya (l'autre partie de Kitsuné qui s'occupe des vêtements, ndlr) est

japonais, il y a une sorte de fierté de leur part de voir un des leurs réussir ! Il y a beaucoup d'affectif en jeu.A. : Quand on fait des choses comme le Baron Miami, les gens nous suivent car ça ne ressemble pas trop à ce qu'ils font eux. Ils trouvent ça “typi-quement français” sans être ringard.

On vous dit souvent très parisiens. Intituler cette

compilation Parisien, c'est une sorte de pied-de-nez

pour enfoncer un peu plus le clou ?

A. : Il y a toujours ce truc de la province opposée à Paris. Mais c'est plutôt un nom générique pour désigner la France qu'une façon de jouer sur un clivage. Je suis de province, j'y retourne souvent. Avec internet, on est au courant simultanément de l'actu, qu'on soit à Biarritz ou à Paris. Quand j'étais ado ce n'était pas le cas, on avait 5-6 ans de retard par rapport à la capitale. Maintenant, les kids de Nantes et de Bordeaux sont habillés comme les Parisiens, vont chez H&M et Zara, chinent les pièces cools, sont dans la photo vin-tage… On n'imaginait pas ça avant.

Est-ce que vous sortez toujours autant qu'avant ?

G. : Tu vouvoies André ?

André, est-ce que tu tagues encore aujourd'hui ?

A. : Pas à Paris, car je suis en sursis pour vanda-lisme, mais à l'étranger oui.

Qu'est-ce qui te motive à mettre ton nom partout sur

les murs ?

A. : C'est une question d'ordre psychanalytique, là. C'est un vrai plaisir, une adrénaline, c'est l'acte qui demeure le plus important. Et même si je prends des commandes, l'essence du graffiti reste l'inter-dit. C'est ça qui me motive.

Gildas, quels sont les projets du label ?

G. : La musique est gratuite, ou en tout cas la musique a beaucoup perdu de sa valeur depuis

“ce que Je pré-fère chez gildas, c'est sa femme.”

Nuit — 19

André & Gildas

les adresses de Gildas et andré

≥ Le Baron, club

6, avenue Marceau, Paris 8e

≥ Le Nanashi, restaurant

31, rue de Paradis, Paris 10e

≥ Chez Lipp, brasserie

151, boulevard Saint-Germain, Paris 6e

≥ Le Castiglione, restaurant

235, rue Saint-Honoré, Paris 1er

≥ Le Sans Souci, bar

65, rue Jean-Baptiste-Pigalle, Paris 9e

≥ Le Social Club, discothèque

142, rue Montmartre, Paris 2e

Kitsuné — Parisien Kitsuné

Dans les bacs.

≥ Kitsuné Maison en vrai le 24 février à la Maroqui-

nerie avec The Heartbreaks, Is Tropical et Guards

dix ans, elle est accessible gratuitement partout et par tout le monde. Paradoxalement, du coup en tant que producteur de disques il faut faire encore plus attention à ce qu’on propose. Chez Kitsuné, je sais qu’on a envie de proposer de bons albums. Nous continuons comme nous l’avons toujours fait, développer lentement et sûrement de façon organique le label en faisant très attention à nos signatures ; je suis quelqu’un de laborieux. Nous venons de publier notre dixième compile maison, Fireworks, et cette année nous faisons la Kitsuné Parisien pour promouvoir la scène locale puis sor-tons l’album des anglais Is Tropical. Sinon, plein d’autres choses en dehors de la musique sont pré-vues comme développer notre ligne de vêtements, ouvrir une boutique Kitsuné au Japon et faire de la direction artistique pour un hôtel à Paris.

20 — Nuit

Nuit — 21

le Bon en arrière

Casanova chez Justine Pâris ou quand le plus grand

séducteur italien se rendait au plus célèbre bordel

parisien.

1752, bordel Justine Pâris, la nuit. Le jeune Casanova fait son apparition dans cette mai-son close située dans le quartier du Roule. Paris compte alors plus de 30 000 prostituées dont la plupart travaille dans des bordels tenus par des "matrones". Aglaé, Daphné, Émilie, Victoire, Rosette, Patrine et Julie, les principales pension-naires de la Pâris -véritables bijoux dans l’écrin doré de la maison- l’y attendent. Afin de séduire leurs clients, les courtisanes avaient employé leur temps, la journée durant, à parfaire leurs appâts. Levées le matin à 8h, après le petit déjeuner, les coiffeurs étaient venus apprêter les chevelures. à 11h, la toilette de travail devait être terminée, vêtements transparents sur corset de soie couleur chair et maillot léger.Une toilette délicate, que moyennant quelques louis, Casanova serait bientôt invité à défaire dans l’intimité du boudoir.

L’association des sens : musique et plaisirs sensuels

On peut se demander pour quelle raison le grand séducteur que l’on sait a éprouvé le besoin de fré-quenter le bordel, quand ses talents lui auraient largement permis d’en faire l’économie. Cela tient certainement à la configuration des maisons closes, celles-ci offrant bien plus qu’une simple

passe. Les textes contemporains décrivent le bordel comme un espace luxueux et raffiné, tenu souvent par de véritables expertes en jeux amou-reux, soucieuses d’offrir à leurs clients différentes sources de plaisir. Rue de Bagneux, chez Justine, les jeux érotiques qu’évoque le séducteur dans ses Mémoires, s’accompagnaient de réjouissances complémentaires : musique, sexe et bonne chère. C’est au son des harpes que le choix de la com-pagne d’une nuit pouvait se faire. De même, le droit d’entrée donnait accès à un souper galant. Autour d’autres libertins accompagnés également de leurs belles d’un soir, les couples dînaient autour d’une table richement garnie. Égayés par les effets de divers excitants qu’étaient le thé, le chocolat, le café, ou tout simplement des vins liquoreux, les convives marivaudaient et les langues se déliaient. L’art oratoire devenait ainsi partie intégrante des stratégies de séduction. Casanova n’a-t-il pas écrit dans ses Mémoires que, « sans la parole, le plaisir de l’amour diminue d’au moins deux tiers » ?

Casanova® Marine Goutal Ω Bonsoir Paris — www.bonsoirparis.fr

et LeS MAISonS CLoSeS

Photo page de gauche

Direction artistique : Bonsoir Paris

Photographe : Andrey Zouari

Assistante photographe & Post-production :

Caroline Fayette

Coiffure : Marjorie Pichon

Coiffe : Alexandre Zouari

Maquillage : Alan Quiaba

22 — Nuit

les Bons producteurs® Violaine Schütz Ω Eric Beckman

après une poignée de maxis et de remixes promet-

teurs, le duo parisien kraut-électro discodeine sort

enfin son premier album qui confirme tout leur

talent et entraîne une forte dépendance. entretien

avec ses deux entités : Pilooski et Pentile.

Qui êtes-vous Cédric (Pilooski) et Benjamin (Pentile) ?

Cédric : 1,80 m, brun. J'habite à Poitiers-sur- Seine.Benjamin : 1,82 m, châtain auburn blond. J'habite à Brest-sur-Marne. Des cours de flûte à bec, beau-coup de travail puis enfin la reconnaissance.

Quels sont vos plus grands points communs ?

Le français est notre langue maternelle à tous les deux. Sinon, on fait aussi de la musique tous les jours. On ne se complète pas, on "s'additionne".

Quand vous avez débuté Discodeine en 2007, quel

genre de musique vouliez-vous faire ?

De la musique pour les clubs de sport... Une euro-dance très rapide et entraînante pour éliminer les "kilos superflus". Plus sérieusement, une musique de club assez funk mais hantée. Contaminée par des textures qui ont plus à voir avec l'univers des films d'épouvante. C'est tout simple mais on sou-haitait juste faire une musique qu'on n'entendait pas autour de nous.

Votre nom résume-t-il votre musique ?

Dans ce nom, il y a un côté dansant et un aspect plus ralenti, étiré, maladif, mental, introspectif.

Comment avez-vous découvert la musique électro-

nique ?

Sur des disques en vinyle, dans des magasins en pierre.

Quelle est la différence entre faire un remix pour

Metronomy, Bot'ox, Photonz, Yelle... et un morceau

de Discodeine ?

On ne chante pas comme Yelle, ni comme Metro-nomy. Les morceaux à remixer sont juste de la matière que l'on re-travaille aussi consciencieuse-ment que si c'était nos propres titres. C'est plus ou moins inspirant.

Votre son a-t-il évolué entre la sortie de vos diffé-

rents maxis et ce disque-là ?

On espère. On a progressé. On est passé du mono à la stéréo. Ceci dit, certains morceaux sortis ini-tialement en maxis sont aussi présents sur l'album qui est une rétrospective de notre évolution de 2007 à aujourd'hui.

Sur cet album, vous semblez toujours essayer de

chercher la nouveauté en musique, c'est quelque

chose d'important pour vous ?

Oui, c'est essentiel, sinon, quel intérêt ? S'il n'y a pas un minimum de surprise, d'inventivité, si tout est prévisible ou référencé, à quoi bon ? Beaucoup de gens se rassurent en choisissant dans les nou-veautés des disques qu'ils ont l'impression d'avoir déjà entendus. Nous, c'est l'inverse.On se lâchera plus encore sur le deuxième album.

DiscodeineDrogUe DUre

Nuit — 23

Discodeine

Pourquoi être allés chercher Baxter Dury, Matias

Aguayo et Jarvis Cocker, alors que votre musique est

plutôt instrumentale ?

Parce qu'on aime aussi les chansons, le format pop en particulier. Ces morceaux sont des sortes de portes d'entrée pour rentrer dans un album dont certains titres sont moins évidents à la 1ere écoute.

Vous êtes signés sur le label D-I-R-T-Y, et Pilooski tu

écris sur le blog www.alainfinkielkrautrock.com, de

quels autres Parisiens vous sentez-vous proches ?

De tous ceux qui nous prêtent de l'argent et nous vouvoient.

Où sortez-vous à Paris ?

Nous sortons peu. à part pour les soirées organi-sées par Dirty & Pilooski au Social Club.De toute façon, il y a peu de lieux à Paris. Le Rex et le Point Éphémère restent aussi des lieux respectables. Paris, c'est pas la fête car l'esprit

n'est pas "bon enfant" et ce n'est pas aventureux musicalement. Les gens viennent rarement pour la musique mais pour se montrer ou "trouver un emploi". Et les gestionnaires de club sont sou-vent, à quelques exceptions près, plus des limona-diers qui veulent faire du chiffre et de l'image, la musique est le cadet de leurs soucis. Paris est plus une ville consacrée au cinéma où il est possible de voir un film lituanien le dimanche matin. Pour le clubbing, en Europe, allez plutôt en Allemagne, en Belgique, en Espagne ou en Angleterre.

Quels sont vos cinq adresses fétiches à Paris ?

Gare de Lyon, gare Saint-Lazare, gare de l'Est, gare d'Austerlitz et gare Montparnasse. Les sand-wichs de gare sont toujours les meilleurs.

discodeine — Discodeine d-i-r-t-Y

≥ En live le 11 février au Point éphémère, dès 23h.

24 — Nuit

la playlist deΩ DR

1 mimi majick - Mimi Majick's Utilities One

Mimi's Utilities one est un des morceaux qui a le plus compté dans ma vie.

2 Johnny Cash - The Mercy Seat

Une reprise de Nick Cave qui me donne des frissons.

3 Kano - Ikeya-Seki

ça fait partie des morceaux que j'ai toujours eus avec moi, dans mon ordinateur.

4 BBu - Chi Don't Dance

De ces titres que je trouve géniaux.

5 Philippe Glass - Candyman

Comme ce morceau, il y a beaucoup de musique de films que j'adore…

6 Black devil disco Club - no Regret

Pour le club.

7 Perfume Genius - Mr Peterson

Nous avons une sensibilité qui est assez proche, j'aime beaucoup ce qu'il fait, c'est simple, essentiel.

8 aphex twin - Alberto Basalm

J'ai une sensation presque familière quand je l'écoute, l'impression de comprendre de quoi il s'agit.

9 neil Young - Shots

Comme Aphex Twin, Neil Young est un artiste qui me touche profondément.

10 Ceephax acid Crew - nordic House

De l'électro tendance acid.

Ex-chanteuse de Sex In Dallas et

ex-mannequin, la discrète Mohini

Geisweiller sort Event Horizon,

un bel album solo d'électro-

nique mélancolique et aérienne

composé avec son ordinateur, .

Elle nous livre sa playlist mêlant

influences et coups de cœur

récents.

http://www.myspace.com/

mohinigeisweiller

Event Horizon

≥ Sortie le 7 février en digital et le

28 mars en physique.

Mohini

infos, réservations : [email protected]

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Du mardi au samedi : 14h30 ≥ 2h

95, rue Saint-Honoré Paris 1e

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vendredi 11 février

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90, boulevard de Clichy Paris 18e, M° Blanche

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samedi 19 février

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*bière, vin ou soft

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entrée gratuite et prioritaire

04/02 — 11/02 — 18/02 — 25/02

6, rue Fontaine Paris 9e

01 45 26 80 35

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Bateau ivre

40, rue Descartes, Paris 5e / M° Cardinal Lemoine

01 44 07 22 54

Lundi au samedi de 18h00 à 02h00

Bar électro "mix & live"

149, rue Amelot Paris 11e / 01 47 00 34 11

Du mercredi au jeudi : 18h ≥ 2h

Vendredi : 18h ≥ 4h / Samedi : 21h ≥ 4h

Prog & infos : www.bar4elements.com

Happy hour du mercredi au vendredi de 18h à 21h

4 elements

Bar à cocktails

Off

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2011

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Nuit — 25

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≥ Vendredi et samedi jusqu'à 3h30

épicerie Shell

6, boulevard Raspail 7e

≥ 7/7 — 24/24

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11, boulevard de Clichy 9e

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

Alimentation Huit à 8

151, rue de la Convention 15e

≥ 7/7 — 24/24

Supérette 77

77, boulevard Barbès 18e

≥ Mardi au dimanche jusqu'à 5h

resto

L’Endroit 67, place du Docteur-

Félix-Lobligeois 17e 01 42 29 50 00

≥ tlj de 11h à 1h, jeudi, vendredi,

samedi de 10h à 5h

tabac

Tabac du Châtelet

4, rue Saint-Denis 1er

≥ 7/7 — jusqu'à 3h

Tabac Saint-Paul

127, rue Saint-Antoine 4e

≥ 7/7 — jusqu'à minuit

Le Pigalle

22, boulevard de Clichy 18e

≥ Vendredi et samedi jusqu'à 5h

Poste de nuit

52, rue du Louvre 1er

M° Louvre-Rivoli / étienne Marcel

Boulangeries

Snac Time

97, boulevard Saint-Germain 6e

≥ 7/7 — 24/24

Boulangerie pâtisserie

99, avenue de Clichy 17e

≥ 7/7 — 24/24

Chez Tina

1, rue Lepic 18e

d≥j jusqu'à 4h30 / v≥s jusqu'à 7h

Boulangerie Salem

20, boulevard de Clichy 18e

≥ 7/7 — 24/24

Fleuristes

Chez Violette, au Pot de Fer Fleuri

78, rue Monge 5e

≥ 01 45 35 17 42

Relais Fleury

114, rue Caulaincourt 18e

≥ 01 46 06 63 97

Carwash

Paris Autolavage 7/7 — 24/24

Porte de Clichy 17e

shopping

Virgin Megastore

52, av. des Champs-élysées 8e

≥ jusqu'à minuit

Librairie Boulinier

20, boulevard Saint-Michel 6e

v≥l jusqu'à 00h, m≥j jusqu'à 23h

Kiosques à journaux 24/24

38, av. des Champs-élysées 8e

16, boulevard de la Madeleine 8e

2, boulevard Montmartre 9e

Place de Clichy 18e

internet 24/24

53, rue de la Harpe 5e

≥ 01 44 07 38 89

20, rue du Fg-St-Antoine 12e

≥ 01 43 40 03 00

envoyez-nous vos bons plans

ouverts la nuit : [email protected]

trousse de secoursOuvert toute la nuit !

04/02 22H C.T.R.L & DEMI MONDAINE 00H SOIRéE BONBON05/02 22H ULMANN KARAROCKé11/02 22H COKPIT & DIE ON MONDAY 00H SOIRéE BONBON12/02 22H DUNNDOTTA & COBSON

18/02 22H SELIM 00H SOIRéE BONBON19/02 22H SURPRISE25/02 22H JUNIE JUNgLE & gUEST 00H SOIRéE BONBON 26/02 22H NAMASTE & JUNE HILL

programmation février

Nuit — 27

Black Swan de darren aronofsky avec natalie Portman, vincent Cassel,

mila Kunis : 9/10

Depuis la claque requiem for a dream, chaque nouveau film de Dar-ren Aronofsky est attendu avec ferveur par ses nombreux fans. Ce nouveau film, né de la frustration de n’avoir pu réaliser à temps le remake live de Perfect Blue, est le premier chef-d’œuvre de l’année. Recyclant tout ce qui a imprimé sa rétine cinéphilique durant des années, Aronofsky transcende ses influences pour livrer une vision noire et obsédante de la dévotion artistique. Ce ciné-fils va bien au-delà de la référence pour créer une œuvre unique, baroque et schi-zophrène aux allures de trip halluciné. Un film majeur qui vient d’of-frir à la sublime Natalie Portman un Golden Globe plus que mérité avant, c’est obligé, de recevoir une pluie de petites statuettes dorées.— Sortie le 9 février

True Grit de Joel et ethan Cohen avec Jeff Bridges, matt damon et Hailee

steinfeld : 9/10

Comme chaque année ou presque, le nouveau film des frères Cohen est attendu de pied ferme par une critique aux aguets. Après no Country for old men, chef-d’œuvre absolu des deux frangins, true grit utilise à nouveau les grands espaces américains pour un wes-tern, en surface, moins contemporain. Odyssée crépusculaire et récit initiatique à l’envers, true grit est à première vue un grand film classique. En prenant naturellement le parti d’adapter leur ironie à une mise en scène plus académique d’aspect, ils livrent, à l’instar du gangs of new York de Scorsese, un film somme sur la naissance d’une nation. Et logiquement, c’est tout l’esprit du pays qui est ici raconté, pointé du doigt, raillé. Alors, si effectivement le film n’est pas leur chef-d’œuvre incontesté, il reste malgré tout une excellente cuvée. — Sortie le 23 février

127 heures de danny Boyle avec James Franco et amber tamblyn : 5/10

Depuis toujours Danny Boyle divise. Styliste adolescent pétri de bons sentiments souvent niais, il ne réussit jamais à présenter autre chose que des produits calibrés, plus ou moins douloureux à regar-der. Cette nouvelle livraison n’échappe pas à la règle. Version MTV 90’s du très beau Into the wild, 127 heures, sous couvert d’histoire vraie, distille à grand renfort d’effets surannés une réflexion éculée sur le sens de la vie. Abonné depuis Slumdog Millionaire aux camé-ras légères, Boyle parie sur les flash-backs pour étayer ce huis clos forcé et ne peut s’empêcher un montage cut qui agace et finit par lasser. On peut aisément attendre le DVD…— Sortie le 23 février

la Bonne séance® Xavier Magot Ω DR

Marie-Antoinette Party

Les 2 ans du Bonbon au Trianon

Marie Taillefer ≥ www.marietaillefer.fr

Thomas koenig & Marie Taillefer

≥ http://9loves9.tumblr.com

30 — Nuit

Nuit — 31

le Bon mix® Michael Pecot-kleiner Ω Stéphane Jourdan

un cours de mix avec l’une des plus emblématiques

artistes de la scène électro internationale, ça te

tente ? Jennifer Cardini décrypte pour toi Rexpé-

rience#2 -deuxième compil’ du rex mixée par ses

soins- et se prête à l’exercice en te dévoilant tout

le long de ce Cd aux accents warmupiens ses petits

secrets de maîtresse ès platines…

L’Alpha et l’Oméga

En général, lorsque je commence à construire un mix, je recherche de quelle manière il va s’ouvrir et se fermer. Il faut pour moi que la boucle soit bou-clée, et que le début soit connecté avec la fin. L’ou-verture d’un mix, c’est aussi ce qui va donner les premiers indices quant à sa tonalité d’ensemble. Tout en douceur, le Ben Frost (o god protect me) et le John Roberts (Pruned) orientent l’auditeur sur des notes un peu dark, mélancoliques, chaudes et sexy.

Respecter les intensités émotionnelles

Quand les préliminaires sont particulièrement mélodiques, tu ne peux pas enchaîner les choses n’importe comment… Tu dois respecter ce qu’ont voulu exprimer les artistes dans les tracks pré-cédentes et assurer une continuité au niveau des intensités émotionnelles. Le très beau titre de

Superpitcher (give me my heart back) permet cette médiation délicate entre une ouverture plutôt calme et une suite plus expansive.

Rampe de lancement #1

Il y a forcément une contrainte de temps plus importante dans un mix CD que dans un mix live. Du coup, j’ai davantage procédé par paliers que par longues montées progressives. Pour passer d’un palier à un autre, l’entropy d’Étienne Jaumet est efficace puisqu’il garde le même tempo que les trois premiers (110 bpm.) tout en donnant une puissance et une massivité qui introduit une phase dancefloor. L’émotion des trois premiers titres est dès lors condensée pour ensuite exploser avec les basses lourdes d’entropy.

Groovy

Du travail fait en amont peuvent découler le Mat-thew Dear (Little People) et le Remote (Scinax) dont la combinaison provoque un groove commu-nicatif et libérateur.

Rampe de lancement #2

Il m’a été très dur de ne pas jouer en entier le Ven-ganza y Seduccion de Rebolledo & Daniel Maloso tellement je le trouve bon ! Ce morceau accentue

Jennifer Cardini

MASter CLASS

32 — Nuit

Jennifer Cardini

vraiment la dimension charnelle du mix. Rebol-ledo est à surveiller de très près, ce type fait des trucs de dingue !

High et sexy

On rentre dans une séquence bien suintante et bien moite avec les trois tracks suivantes. La sen-sualité du TJ Kong & Nuno Dos Santos (where were you) et la belle complémentarité de l’Oscar G (Chunky Buddah) et du Broker/Dealer (Soft Cell) renvoient directement à la chaleur sexy si spéci-fique des nuits du Rex.

Rampe de lancement #3 J’ai opéré une rupture avec le Lucy de Roman IV en passant de la base relativement mélodique de Soft Cell à une texture beaucoup plus électro. J’annonce en quelque sorte que le mix va prendre une tournure hypnotique…

Hypnose

C’est un agencement que j’aime spécialement. Tout en gardant une forte charge de sex-appeal dans la partie vocale, les boucles hypnotiques de l’excellentissime the esel de Ian Simmonds embraye sur les nappeux take me higher de Virgo et opération hypnosis d’I:Cube. La petite pépite de Matias Aguayo I was in love, qui me rappelle cer-taines choses d’Aphex Twin, conclut cette partie du mix.

Une dernière baffe

C’est la première fois que l’énigmatique Pom Pom autorise quelqu’un à jouer un de ses morceaux sur une compil’ ! Le Pom Pom #16 est une sacrée tue-rie, il met un dernier gros taquet minimal avec ses basses radicales et son pied puissant.

L’Oméga et l’Alpha

Le Jacob Korn (Mirrorflip) et le très fragile et éthéré one d’Alva Noto & Blixa Bargeld clôtu-rent rexpérience#2, non sans une petite touche d’humour à la fin… La boucle est bouclée.

Rexperience#2 — mixed by Jennifer Cardini module

Sa playlist du moment

≥ P.J. Harvey - We float

≥ Arcade Fire - Suburb

≥ Chloé - One in other

≥ John Surman - Edges of Illusion

Ses adresses à Paris

≥ Le Chateaubriand : un très bon resto

129, avenue Parmentier 11e

≥ Le Potemkine : un magasin de DVD pointu

30, rue Beaurepaire 10e

≥ O.F.R. : une galerie-librairie bien arty !

20, rue Dupetit-Thouars 3e

“il faut que la Boucle soit Bouclée, et que le déBut soit connecté avec la fin.”

Nuit — 33

34 — Nuit

Les vendeurs de fleurs

Nuit — 35

la Bonne omBre® Charles Faugeron Ω Hugo Denis-Queinec ≥ Images issues de la série Parisians’ lovers

venu tenter sa chance en europe, Jalal, jeune Pakis-

tanais de 29 ans survit en vendant des roses nuit

et soir, s’attirant au mieux la compassion, au pire le

dédain des Parisiens.

Il y a la classique : « on a déjà baisé ! » ou la per-verse « Vous avez des bleues ? S’il y n’y a pas de bleues, je ne prends pas. » Ces répliques, Jalal les entend cent fois par soir. Tous les soirs, ce Pakis-tanais d’une trentaine d’années sillonne l’Est pari-sien pour vendre ses roses 2€ la tige, emballée dans du plastique. L’air grave, le bonnet vissé sur la tête, il balade sa silhouette malingre de bar en bar, de table en table, le bouquet à la main, grelot-tant sous sa veste en faux cuir. à Islamabad, Jalal était chauffeur de taxi. à son arrivée il y a deux ans, les roses l’attendaient. « Pour n’importe quel immigré sans papiers, c’est le premier job qui se pré-sente », confie-t-il.

Un rituel immuable

Aussi à l’aise au cœur de la foule compacte du Pop In rue Amelot, que parmi les habitués du bis-

trot l’Étincelle quelques numéros plus haut, il ne s’attarde pourtant pas dans les endroits qu’il visite. Il faut vendre. Certains lui barrent l’entrée d’un hochement de tête. Tant pis, il réessaiera demain. La première chose à faire au moment de péné-trer dans un établissement : chercher des yeux le patron parmi les employés qui s’activent derrière le bar. « Salut chef, ça va ? » Une fois achevée la tournée des tables, il s’approche du zinc, pose son bouquet dessus. C’est le signal. On lui sert 20 cl de bière dans un petit verre, un "bock" ou un "gamin". Il ne demande jamais. Par un accord implicite parfois le bock l’y attend déjà. Il l’attrape au vol, et le vide d’un trait. Quelques gorgées, l’es-pace de quelques secondes, quelques paroles aussi, échangées avec les tenanciers : « C’est calme ce soir hein ? », et il repart. « on en voit 4-5, parfois 10 comme lui tous les soirs, témoigne un patron de bar, on les respecte, ils travaillent dur ». Parfois même voyant que ses affaires ne marchent pas, ils lui achètent une rose ou plusieurs, et le congédient d’un « Allez, courage. »

Les vendeurs de fleurs

PLUS D'éPIneS qUe De roSeS

36 — Nuit

Les vendeurs de fleurs

Nuit — 37

Les vendeurs de fleurs

Maigres recettes

à la question de savoir s’il se fournit directement au marché aux fleurs de Rungis ou s’il s’agit de distributions clandestines dans les cours d’im-meubles du côté de la gare du Nord, Jalal hausse les épaules. Sa marge est si faible, explique-t-il, sur les maximum dix roses qu’il vend par soir, qu’il doit cumuler les emplois : plongeur en cui-sine, manutentionnaire sur les marchés ou dans le bâtiment… pour une recette bien maigre : quelques euros, qu’il épargne comme il peut, après avoir déboursé 150 à 200 euros de loyer, pour un "appartement" qu’il partage avec trois autres ven-deurs de roses du côté de la Porte de Clignancourt. Il faut aussi manger, rembourser les roses. « Cer-tains mois, je peux même m’acheter des cigarettes », sourit-il. De là à mettre de côté… « Depuis deux ans, pas une fois je n’ai pu envoyer de l’argent chez moi. Je sais que mon petit frère s’occupe bien de tout le monde. Mais je suis l ’aîné, je dois réussir

ici, je ne peux pas me permettre d’être pris et renvoyé au Pakistan. »

La démarche pour demander une carte de séjour est longue et fastidieuse. Ce n’est pas tellement le prix de quelques timbres fiscaux, mais c’est sur-tout qu’elle a peu de chances d’aboutir. Alors Jalal espère, garde en ligne de mire la perspective de faire sa vie ici. à quelle échéance ? Aucune idée. Difficile de faire des projets à long terme quand on survit au jour le jour.

38 — Nuit

la Bonne histoire® Faustine François

des défis… voilà ce dont j’ai réellement besoin pour

pimenter un peu ma chienne de vie qui consiste à me

lever le matin (trop tôt), travailler toute la journée et

me coucher (trop tard). Premier round : les pompiers,

mon fantasme absolu. l’idée : passer une soirée

dans leur "foyer" et explorer les moindres recoins

de leurs musculatures…

Évidement, il me fallait un acolyte pour franchir le cap. Mon meilleur pote homo depuis 23 ans ? Par-fait. Les pires conneries, c’est avec lui que je les ai faites, les meilleurs fous rires aussi. On va se marrer, c’est sûr. Voilà le topo : il est 22h30, nous sommes au Point Éphémère et c’est légèrement saouls qu’on se décide à franchir le cap. C'est la langue

un peu pendue devant la salle de musculation que nous tentons d’attirer du regard les quelques pom-piers en pause. S’en foutent. Bon… on fait quoi ? On se tire ? Non… on attend qu’un véhicule revienne ou sorte en intervention et on les chope. « Bonsssoiiirrr. Alors pas trop dur ce soir ? Ça va ? on peut monter dans le véhicule ? » (ouais c’est ridi-cule). « non désolé les amis mais vous pouvez venir le dimanche, c’est open toute la journée pour les per-sonnes qui veulent visiter » (première info). « Ah… bon tant pis ».

C’est donc le cœur un peu tristoune que nous repartons en direction de la maison quand quand quand… je vois un pompier nous regarder par la fenêtre. Allez je me lance d’un franc coucou de la main. Il ouvre la fenêtre « Vous avez un pro-blème ? ». « non mais j’ai bien envie d’en avoir en visitant votre caserne » (mais qu’est-ce qui m’a pris

Une soirée chez les pompiers

Nuit — 39

Une nuit chez les pompiers

de lui dire ça). « ok, passez par derrière, je vous ouvre ». BANCO ! Presque trop facile l’histoire. Nous rentrons.

Mon BFF (Best Friend Forever) me regarde les yeux remplis de bonheur, c’est le Graal, des mecs partout, des petites fesses musclées, des bras vei-neux à deux doigts d’exploser, des pecs bien gon-flés… On souffle, on se détend… et 10 minutes après, on se retrouve dans une des chambres (celle du sergent). Tout y est : le calendrier de nanas à poil, les photos des castors dans la montagne (« Je viens des Pyrénées »), les trophées… et l’odeur de mec, la vraie, celle du sportif. On aime ou pas mais on kiffe. « on peut fumer ? », « oui sur le balcon, sui-vez-moi ». On se retrouve avec dix mecs qui nous racontent leur vie de tous les jours, les gardes, l’adrénaline et le sexe. Parce que oui, pour ça ils sont forts aussi.

La raison : les traumatismes, me répondent-ils tous plus ou moins. « on a besoin de se prou-ver des choses, de toujours aller dans l ’extrême.

Parfois des hommes nous proposent de nous payer pour assouvir les fantasmes de leurs femmes. » Allez, un autre défi pour ne pas virer trop psy-chanalyste. « on peut descendre la rampe à incen-die ? » « ok ça marche, suivez-moi ». Oh my god, les boules, ils ont dit oui. Notre sergent chouchou ouvre une porte et là, derrière la rampe argentée et en bas… 7 mètres plus bas… un tout petit tapis bleu nous attend pour la réception. Fous rires, évidemment. Déconnade pendant au moins 20 mn « t ’y vas ? » « oui, non, mais pourquoi, hein ? » C’est parti. Le pompier Nicolas va se posi-tionner juste en dessous de moi comme ça il ne peut rien m’arriver. Rassurant. J’enlace le tube de ma jambe droite puis le bras droit, le bras gauche. Et je glisse. Aaaaaahhhhh (légère impression d’avoir pousser le même cri que Balasko dans Les Bronzés font du ski).

Je retombe dans les bras de Jean. Bonheur. BFF, lui, le fait seul. Il est fort mon BFF. Le reste ? La visite des camions (le ps : premier secours, le camion grand feu… ), la planche, obligatoire pour passer le test de pompier… Non aucun intérêt à tout vous raconter. Allez donc goûter, vous m’en donnerez des nouvelles. Moi, j’ai d’autres défis à me lancer.

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® Manon Troppo Ω Dr

Ma nuit devant la télé

la Bonne expérience

Ma télé m’a tuer. Elle a dernièrement décidé de me rendre folle en se réveillant, avec le son, à la même heure toutes les nuits. La première fois, j’en ai sur-sauté d’effroi et les chats avec. On est resté figé par la peur, une bonne trentaine de secondes, s’atten-dant à voir sortir de l’écran un monstre assoiffé. Ou Lynch. Une attente de type pas rassurant. L’opé-ration s’est répétée 4 fois de suite. à la 5e, j’ai dû m’y résoudre : je ne pourrai pas dormir cette nuit encore, et de toute évidence la télé avait un message à me faire passer, je devais m’y coller, déchiffrer, comprendre, comprendre tout, la vie, le big bang, l’amour, la mort, la téloche. Armée de vodka et de tartare de saumon, je me love dans le canapé. Ma couverture de félins ronronnants vient sublimer ce tableau. Ce que personne n’avoue mais que tout le monde aime, dans cette émission, c’est le moment où Christophe remonte le col de son cuir en regar-dant au fond de la cour à gauche, l’air de penser : « Je reviendrai, et j’aurai des milliers de psychopathes à vous raconter, encore, toujours, parce que ça ne s’ar-rête jamais, la folie. » Heureusement, le générique de Legrand, une perle des 70's, me change les idées et me rappelle la belle époque des B.O. J’aimerais tomber sur un policier dont François de Roubaix aurait fait le thème. Direction France 3 donc, où les films prennent leur temps en noir et blanc. ça me rappelle quand Eddy Mitchell présentait ses westerns. On était obligé de le regarder, le western, papa l’avait aimé.J’arrive trop tard dans le polar, l’image a beau être ravissante, l’intrigue est déjà lancée et j’ai du mal à croire au flic en imper et en feutre. S’ils s’habillaient

tous encore comme ça aujourd’hui, plus personne ne se ferait surprendre lors d’un épanchement d’urine sur la voie publique, on le verrait arriver de loin, Columbo, on aurait le temps de tout ranger et de baisser la musique. C’était bien, avant.Je me demande comment va le monde d’au-jourd’hui et je réalise que, pour LCI, le monde ne bouge pas d’un iota, la nuit. Ils ont lancé les magné-tos et sont partis boire des coups, manifestement. Et si un nouveau 9/11 débarque, et bien ça atten-dra demain matin, hein. Ce qui bouge pas mal, en revanche, c’est les culs huilés devant des décapo-tables à l’arrêt. C’est pas devenu ringard de chanter en français aux States pour son clip ? Visiblement, non. Ils se suivent et se ressemblent tous. Comme les heures, qui passent sans que le message tant attendu ne se manifeste. Ah tiens, un type qui aime se baigner avec les requins blancs et qui n’a jamais vu Les Dents de la mer. Il les approche et mime leurs attitudes pour éviter de paraître agressif. Les gens sont formidables. En ce moment même, il existe une fille qui, quelque part sur la terre obéit à une télé folle et, à un autre endroit, un type qui enfile une combi et risque sa vie. Et cette phrase, d’Arte : « on se marie, on fait des enfants, on divorce, on prend du LSD », où je sombre. La télécommande sur laquelle je me suis endormie me réveille et puisque Télématin se termine, ma nuit peut commencer. Enveloppée du seul message que cette expérience m’aura délivré : une nuit blanche devant la télé, c’est un peu comme les dernières images de notre vie, qu’on voit soi-disant défiler, avant de mourir. Un pot pourri d’humanité et un sacré besoin d’amour.

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le Bon spot® Mirah Houdon Ω DR

le trianon, lieu mythique de la fin du XiXe siècle qui

accueillait les personnages fétiches croqués par

toulouse-lautrec comme la Goulue mais aussi des

revues, des chansonniers et du théâtre, a rouvert ses

portes après une fermeture en 1992. C'est là que le

Bonbon y a installé son bal déguisé le mois dernier.

rencontre avec le propriétaire, le dynamique Julien

labrousse qui nous en livre les -jolis- dessous.

Julien Labrousse ne doit pas passer beaucoup de nuits à dormir. Avant de monter le Trianon en début d'année, il a lancé Cococook (un service de traiteur bio) en 2009, le night-club le Cha Cha en 2008, l’Hôtel du Nord en 2005, la Galerie LH en 2006, et l’Hôtel du Nord à Ibiza (« ce dernier, ça n’a pas été très glorieux », confie-t-il). Avant ça, le sémillant trentenaire tenait une société de produc-tion clip et web, qu'il a arrêtée en 2004. « Il n’y a rien de commun entre mes différentes expériences. elles sont mêmes plutôt éloignées, j'aime bien décou-vrir de nouveaux environnements, j'ai le sentiment de changer de vie à chaque projet. » Aujourd'hui, son travail consiste en « un peu tout. Je fais l ’ar-chitecte, l ’ouvrier, le financier, le communicant… Sur les projets que je monte, je ne sous-traite que très peu de choses. Il est donc difficile de définir mon métier, j’ai vraiment tout fait. » Mais comment est née l'aventure Trianon ? Ce projet de 7 millions d’eu-ros lui tombe dessus l'an dernier, par un heureux hasard. « Je suis tombé amoureux de ce lieu lorsque

je l ’ai visité, c’était un vieux château abandonné à Paris. Moi qui adore refaire les endroits plein d’histoire, je ne pouvais pas rêver d’un lieu aussi idéal. Je suis un accro des gros chantiers, là aussi je ne pouvais pas mieux espérer. Les travaux ne sont d’ailleurs pas finis, nous n'avons abouti que la ver-sion 1, toute la décoration reste à faire. » Et le lieu a de quoi faire rêver. Bâti en 1894 à l'emplacement du jardin de l'Élysée Montmartre, le Trianon-Concert (son premier nom) était d'abord une salle de spectacles, qui accueillait des artistes comme Mistinguett, en pleine Belle Époque. Un incen-die détruisit le lieu en 1900 et après des travaux, il renaquit sous le nom de Trianon-Théâtre. La salle se nommera ensuite Théâtre Victor-Hugo (1903), Trianon Lyrique et enfin Le Trianon. En 1908, elle se spécialise dans l'opérette et, en 1936, devient un haut lieu du music-hall. Un peu avant la Seconde Guerre mondiale, l'immense salle de 3 000 m2 devient un cinéma populaire que fré-quenta Jacques Brel au début des années 1950. En 1992, Le Trianon ferme ses portes, faute de fréquentation. Mais à quoi ressemble aujourd'hui ce monument déclaré historique en 1988 ? « Des travaux ont été entrepris afin d’adapter la salle aux nouvelles ambitions du théâtre. Différents aménagements effectués les trente dernières années avaient contribué à dénaturer le bâtiment. L’inté-rieur et l ’extérieur du théâtre ont donc été restitués dans la conformité de son style original. Le théâtre a

Le TrianonLA renAISSAnCe

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Le Trianon

dorénavant la possibilité d’accueillir des spectacles de nature et de dimensions diverses. De plus, la salle et la scène ont été insonorisées de façon à permettre une diffusion sonore optimale. »

Depuis ce début d'année, Le Trianon renaît enfin de ses cendres, avec une programmation éclec-tique centrée sur le live. « nous avons la chance de travailler avec les meilleurs producteurs français qui nous proposent de très bons artistes, raconte Julien, et nous ne nous sommes pas arrêtés sur un genre en particulier. Avoir gonzales avec deux batteries et deux pianos un jour, M.I.A. qui fait un live électro incroyable quelques jours plus tard et les rockeurs mythiques de Deftones ensuite, on trouve ça intéres-sant. » Autre particularité, il y aura dans la salle un restaurant au niveau du bas d'ici 2 ou 3 mois, Le Petit Trianon. « De la petite restauration de qualité est servie dans le théâtre en ce moment, au niveau de la salle de bal qui est idéale pour dîner avant ou après un concert, elle est très agréable et lumineuse car vitrée sur toute sa longueur. » En février et mars, Hurzt, Moriarty, The Dø, Aaron, Carl Barat, Ayo y joueront. Une belle programmation qui devrait placer Le Trianon parmi les salles qui comptent dans ce quartier populaire, musical et touristique qu'est Montmartre, avec les incontournables Élysée Montmartre, Cigale, Divan du monde et Boule Noire.

le trianon

80, boulevard de Rochechouart, Paris 18e

Tél. : 01 44 92 78 00 — www.letrianon.fr

les adresses de Julien à montmartre

≥ Alice pizza, rue Dancourt.

≥ Rose bakery, rue des Martyrs.

≥ Le Corso, avenue Trudaine.

“le trianon-concert, son premier nom, étaitd'aBord une salle de spec-tacles qui accueillait des artistes comme mistinguett,en pleine Belle époque.”

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le casse BonBon® Manon Troppo

« tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit, mais pas en goût vestimentaire. »

Nous étions à moitié effrayés, à moitié intrigués. Le taxi avait décidé de nous jeter sous prétexte que nous avions de l’alcool sur nous, ce qui, pour une fois, était superbement faux et archi-faux ; nous avions de l’alcool dans nous, d’accord, et peut-être dégagions-nous quelques vapeurs de Gin, mais pas de flasques dans les poches de vestes, ce soir-là. Il s’était arrêté, sans prévenir, et nous avait ordonné de dégager d’un ton décapant. Nous nous retrouvions donc comme quatre enfants privés de dessert pour une bêtise qu’ils n’avaient pas faite, penauds et sans le sou, rue de Rivoli, devant -tenez-vous bien- le VIP Room. Oui, oui, le VIP Room. Je vais le redire une 3° fois, pour que vous intégriez tout à fait l’incongruité de la chose : LE VIP. ROOM. C’était un cadeau de Noël pour le moins décalé. Ce même lieu dont j’avais plus ou moins décidé qu’il ne pouvait pas réellement exister et qu’il était né de ces rumeurs urbaines qu’on aime faire circu-ler sans jamais en vérifier la véracité. J’avais tou-jours changé de trottoir à l’approche du numéro 188 tout en retenant ma respiration. Et pourtant.Nous respirions le même air que ces fils à papa tout d’Eden Park vêtus et ces filles de pute, Armani jusqu’au bout des ongles. Ils étaient juste là, à un mètre de nous, certaines effluves Thierry Mugler trouvaient même moyen de venir provoquer nos nasaux et faire tourner nos têtes déjà malmenées. Mi-figues, mi-gredins, donc, nous restions interdits

devant cette foire au "m’as-tu-vu" et ne savions plus que faire de nous.

Je crois que des quatre, j’ai été la dernière à com-prendre l’idée qui se tramait déjà dans les esprits chafouins de mes compagnons. J’avais même froncé les sourcils en disant : « Vous ne pensez pas faire ce que je pense que vous pensez faire, hein ? » Leurs rires avaient sonné comme un gros « oh que si ». Soit, en route, mauvaise troupe. Une copine avait cassé un de ses verres de lunettes de soleil, accessoire ladygaguesque s’il en est, et me les avait enfilées pendant que je transformais ma robe en ridicule petit bout de tissu. Elle, elle s’était confectionnée une sorte de palmier 80's sur la tête et s’était maquillée la bouche à la façon des geishas, comme ça, sur un bout de trottoir. Les deux garçons avaient fermé leurs vestes puis leurs manteaux aussi, pour plus de précaution, et avaient revêtu ensuite des airs d’agents de stars du showbiz à qui on la fait pas. à peine nous lan-cions-nous dans l’arène que déjà, la mer Rouge s’ouvrait comme par enchantement, les chiens de garde nous ayant remarqué, et, vraisemblablement assimilé à ces personnes qui méritent un traite-ment de faveur. Et, pouf, nous y étions. Voilà. En un claquement de doigt. - Et voilà, on y est.- Qu’est-ce qu’on fout maintenant ?- Ben, on se casse.- Ah non. Non non non. On va tâter la came, qu’est-ce qu’ils boivent, qu’est-ce qu’ils écou-tent comme musique, qu’est-ce qu’ils se racon-

Toi t'es trop V.I.PÇA Le FAIt, ÇA Le FAIt, ÇA Le FAIt

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Toi t'es trop V.I.P

tent comme blagues, je veux savoir. Après avoir demandé les prix des verres, notre mission à nous, les filles, la chair fraîche, l’appât, la carotte, était de conquérir assez de cœurs en portefeuille pour rincer nos quatre foies arides. Mission qui s’est avérée plus facile qu’un devoir de maternelle : les verres pleuvaient de toutes parts. à croire que chez ces gens-là, on ne compte pas, monsieur, on ne compte pas. Une fois débarrassés des vieux beaux mécènes à gomina, les verres en mains et en bouche, subsistait une question cruciale : où était le putain d’alcool dans ce cocktail ? Notre enquête, consistant principalement à nous accouder au bar et à suivre chaque geste de la barmaid, nous avait renseigné assez vite. L’alcool était tout simplement dans la bouteille, libérant grand maximum 4 ou 5 gouttes par verre. Ô rage, ô désespoir, ô arnaque ennemie. Qu’à cela ne tienne, j’allais m’attaquer à de plus gros poissons et m’inviter à une de ces dix pauvres tables où trônaient des seaux remplis. Qu'elle ne fut pas ma surprise quand je suis tom-bée nez à nez avec Christophe, l’éraillé et lumi-neux Christophe qui, ce soir sans fin, avait délaissé sa Vespa pour de la vodka et des petites pépées french manucurées sur ses genoux. C’était la dolce bita. à la même table, Adrienne Pauly me servait une vodka-vodka en m’attrapant les hanches et en me roulant une pelleteuse sans que j’ai eu le temps de dire « fou ».

C’était une configuration folle, vraiment tarée, une de ces situations qui poussent à boire un verre digne du Capitaine Haddock en deux gorgées, à

attraper ses compères par la main et à s’enfuir loin, loin, de cette débauche propre, triste, bling bling. Des trémolos dans la voix, j’annonçais : « Je veux aller dans un lieu opposé à ce VIP room de mes fesses. tout de suite. »- Du genre ?- Je sais pas, l’extrême inverse.- Un truc petit ?- Et pas prétentieux.- Un truc petit, pas prétentieux. Et pas cher ?- Ouais. Et où y’a de l’alcool dans les verres.- Petit, pas prétentieux, pas cher et bien servi, donc.- Voilà.- Suivez-moi. Dans un nouveau taxi, FIP expliquait le budget moyen des Français pour les cadeaux de Noël. 530€. 530€ dépensés par foyer, dans un pays laïque, en l’honneur d’un mec né sur la paille, ça me laissait perplexe et, le besoin de m’amuser enfin un peu se faisait plus urgent que jamais. Heureusement, L’Embuscade existe : 146, rue Cardinet, 17e. Il n’y a pas grand chose à rajouter, l’Embuscade, c’est simplement un endroit qui porte bien son nom, on y boit des shots de rhum au poulpe et au crabe, on y danse avec des ballons attachés à la ceinture, on y retrouve les oiseaux de nuit du quartier, on y ressent enfin un peu de folie chaude, du débraillement innocent et du joyeux laisser-aller, on y oublie que quelque part, à Paris, des gens s’amusent rue de Rivoli.

Mais le vrai problème de la nuit à Paris, c’est qu’elle est toujours trop courte.

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Jeudi 3 19h30 la Flèche d’or 8€

≥ La Soirée de Serge : Juliette + La Fiancée +

Mokaiesh + Baden Baden + Violaine Schütz / Julien

Plaisir de France

samedi 5 23h la machine du moulin rouge 13€/17€

≥ Excuse my French : Lifelike + Toxic Avenger +

Anorrak + Class 84

mardi 8 20h Cité de la musique 24€

≥ Barbara Carlotti présente Nébuleuse Dandy –

promenade littéraire et musicale

mercredi 9 23h30 rex Club 12€

≥ Grandmaster Flash + Gangrene aka The Alchemist

& Oh No20h 4elements gratuit

≥ Vernissage de KUU : Revue plastique et graphique

imaginée, conçue et réalisée par éric Meyer et Ivan

Sigg + Music by Mr Untel

vendredi 11 22h la machine du moulin rouge15€/20€

≥ Elegangz : The Death Set + Viva and the Diva +

Quadricolor + The Popopopops + Airborn Toxic Event

+ Mickey23h Point Éphémère 12€/14€

≥ Discodeine Release Party + Optimo + Tristesse

Contemporaine + Guests23h Bus Palladium gratuit

≥ Cokpit & Die On Monday + Bonbon Party all night

long : DJ Freddy

mercredi 16 20h30 la maroquinerie 10€/13€

≥ Deaf Rock Records Night : Electric Suicide Club +

Plus Guest + Colt Silvers20h30 Centre Pompidou 10€/14€

≥ Danse contemporaine : Emmanuelle Huynh –

Cribles / Live20h 4elements gratuit

≥ Bonjour Prod : Le Poney Club Orchestra

Jeudi 17 20h30 la Java 6€/8€

≥ Fear and Loathing : Paris + Service + Steeple

Remove

vendredi 18 22h Point Éphémère 15€

≥ Club Folamour invite Tsugi : Unison (Live) +

La Sera (Katy Goodman de Vivian Girls) (Live)

+ Suuns (Live) + Crame + Tsugi Crew +

Mondkopf + Demoiselles d'Honneur23h Bus Palladium gratuit

≥ Bonbon Party : Violaine Schütz

samedi 19 22h Bus Palladium 5€

≥ Concert surprise00h rex Club 15€

≥ Correspondant “Rexperience” release party

Jennifer Cardini + Ame + I:Cube

dimanche 20 19h30 la maroquinerie 16€/18€

≥ Laura Veirs & The Hall Of Flames + Caitlin Rose +

Youri Blow (Folk/ Blues)

Jeudi 24 19h30 la maroquinerie 20€

≥ Kitsuné Maison en Vrai ! #9 : The Heartbreaks + Is

Tropical + Cults + Guards20h30 la machine du moulin rouge 10€/25€

≥ Alan Vega + Cercueil + Guests

vendredi 25 22h Bus Palladium 5€

≥ Junie Jungle & Guest + Bonbon Party all night

long : DJ Freddy

samedi 26 22h Bus Palladium 5€

≥ Namaste & June Hill00h Glaz’art 10€

≥ pressplay : Ben UFO + Prosper + Mr One Two vs.

L-Ington + Dna (futur garage)

vous aussi envoyez votre programmation à :

[email protected]

le Bon agendaSélection subjective des soirées à Paris

www.agnesb.fr

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