l'einstein du bois

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Page 1: L'Einstein du bois
Page 2: L'Einstein du bois

artisanat en fête2 10 octobre 2013No 956

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

26 289FANS

James Cadet est en Haïti depuis un an. Il est revenu en terre natale avec son talent d’artiste et son rêve de transfor-mer les matières premières d’ici est la base principale de sa production artisti-que. Il veut vendre Haïti par son art. Dans son petit atelier de circonstance dans les hauteurs de Pétion-Ville, où la fraîcheur et le calme inspirent, il laisse son imagi-nation guider sa main tantôt sur les toiles cousues par Geneviève, tantôt sur des ta-bleaux de formats différents, sur du bois, des chaussures, des canaris, une porte de cuisine, la céramique… Il transforme tout en des œuvres uniques. Son imagination n’a pas de limite, il laisse libre cours à ses caprices, à son humeur, aux circonstan-ces et ne se laisse influencer que par le climat ambiant.

James a commencé avec la peinture il y a de cela cinq ans en autodidacte. C’est un choc émotionnel qui a fait exploser son talent caché, et c’est sur conseil de quelques amis qu’il s’est lancé dans la création pour grand public. « J’ai com-mencé à peindre après mon premier divorce. Des amis ont vu mes œuvres et m’ont encouragé. Mon deuxième divorce me vaut mon éclosion »,a-t-il ajouté le sourire aux lèvres. James pratique ce qu’il appelle le ‘’Jikanisme’’ un néolo-gisme issu du nom de son atelier, un mélange de Maya égyptien et africain, qui s’impose dans chacune de ses réali-sations. Il croit, vu sa descendance, son grand-père Hector Ambroise pratiquait la poésie, la peinture, et la musique, son cousin lointain René Depestre, est un ha-bile de la plume qui se passe de présen-tation - que le talent créateur sommeillait en lui depuis toujours.

En cinq ans, James a connu pas mal d’exposition aux Etats-Unis, tels que l’exposition de la Glass Galery à City of Pembroke, le Festival of Unity (israelo-haitien) de la fondation Sapozmik, au

Departement of Homeland Security à l’occasion de la Black History Month avant de faire la couverture du magazine africain édité en France, Tropics maga-zine , Art et culture. Artisanat en fête, la plus grande vitrine sur l’art haïtien, sera pour lui l’occasion de présenter JIKA aux Haïtiens d’ici. « L’art est le plus grand cadeau que puisse avoir Haïti, dit-il fer-mement, les gens doivent supporter les artisans haïtiens. Je sais que Artisanat en fête en elle-même sera un succès aussi, je crois en celui de JIKA durant ces deux journées de foire. »

A JIKA, il travaille avec Geneviève Cauvin, une fine fleur qui ne jure que par l’art. P.D.G de la marque Imagine qu’elle a créée en 2005, Geneviève, confec-tionne les coussins, les vêtements pour hommes, femmes et enfants que James peint depuis trois mois. Spécialiste en la confection industrielle, la couture sur mesure, l’aménagement intérieur, la lite-rie, elle se faisait remarquer dans des foi-res à Quisqueya, au Sacré-Cœur, à X-Tra market, que ce soit avec ses coussins ou dan d ‘autres créations. Excitée à la veille de sa participation à Artisanat en fête, Geneviève place une grande confiance en sa collaboration avec James :

« Avec James c’est la liberté d’ex-pression, on discute de nos projets de création, sans se laisser influencer. On a nos goûts personnels et on croit chacun dans le talent de l’autre. Je n’ai jamais eu d’attente par rapport à ce qu’il va réaliser sur quelque chose que j’ai confectionné, mais je suis toujours agréablement sur-prise du résultat. »

Les activités à JIKA poussent Gene-viève à aller au-delà des limites qu’elle s’était fixées au départ, si l’on reprend ses mots. « J’adore la couture, et je trouve que je ne pourrais mieux l’exploiter qu’avec James. Ça me donne une plus grande ouverture d’esprit. Maintenant je

JIKA une nouvelle approchede l’art

Artisanat en fête est pour ce week-end au Parc historique de la canne à sucre à Tabarre. Pein-tres, sculpteurs, bijoutiers, dessinateurs, couturiers… des artisans d’une variété infinie d’œu-vres d’art s’impatientent dans les vestiaires autant que les acheteurs. Cette année, une pléiade de nouveaux noms, de nouveaux ateliers et visages envahira la foire. Donc, plus d’œuvres, plus de nouveauté au point de vue de style, de conception de l’art au bénéfice des adictés. Au rang de ces nouveaux, JIKA, un atelier, où James Cadet et Geneviève Cauvin conjuguent une passion artistique que le grand public va sûrement adorer.

fais des sacs, je suis en contact avec les matières de base, je sens une vibration positive dans chacune de mes œuvres. »

Les productions de l’atelier JIKA, accessibles à toutes les bourses, selon les responsables, attendent le grand public, pour la découverte d’une nouvelle approche de l’artisanat haïtien au parc de la canne à sucre les 12 et 13 octobre prochain.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

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artisanat en fête 310 octobre 2013No 956

S.A.L « Ap pran lari a »Reconnu pour ses nombreux titres à

caractère polémique, le groupe rap S.A.L (Chèf Rebèl) a présenté une autre facette au grand public avec son nouveau single sociopolitique « N ap pran lari a ». Enregis-tré à Mad Records et produit par le beat maker Zack Touch, le track « N ap pran lari a » met à nu l’actuelle situation d’une Haïti dont tous les fils n’ont pas accès au marché du travail, à l’éducation, à la nourriture et autres. Les rappeurs du groupe exhortent les jeunes autant que les vieux à investir les rues pour manifester afin d’inciter les autorités à faire le nécessaire pour changer le pays ; ils brossent aussi la vie des jeunes qui militent pour de meilleurs lendemains mais qui sont marginalisés par les respon-sables du pays. Parallèlement à la descrip-tion sociopolitique d’Haïti, via « N ap pran lari a », S.A.L incite à l’union, aimerait que les Haïtiens ne restent pas les bras croisés dans l’attente d’un changement, veut les porter à résister aux mauvaises pratiques et à ne pas copier n’importe quelle absurdité venant de l’étranger. Avec une mélodie qui avoisine le reggae, le single « N ap pran lari a » met fin à l’inactivité de S.A.L.

DANS LE RAP cette semaineDRZ relâché

Voilà une nouvelle qui a permis à tout le « Dènye Bout Anba (DBA) de passer un week-end en beauté, la libération du rappeur DRZ. En effet, le numéro 1 du clan « Gèp Nwa » a été relâché le vendre-di 4 de ce mois. Sa famille, ses amis, ses fans et d’autres rappeurs se sont rendus dans son fief pour célébrer ce moment avec lui. Le rappeur faisait l’objet d’une prétendue perquisition anti-drogue de la police locale et aurait été trouvé en pos-session de drogue ; ce que ses proches ont nié en bloc. Content d’avoir retrouvé sa liberté, DRZ a twitté : « M ap remèsye tout moun ki te vin wè m nan Omega ak tout moun ki te mande jistis pou mwen. Viv rap kreyòl. DBA, GèpNwa for life ». Un des responsables du club Babako plus connu sous le nom de Pompé a démenti les rumeurs faisant croire que DRZ avait été arrêté dans son club. Selon ce dernier, l’arrestation a eu lieu dans l’agglomération de Carrefour. D’ores et déjà, DRZ compte reprendre ses activités artistiques, notamment les contrats et ensuite la production du premier album de son clan « Gèp Nwa ».

« Wa tande » Haitian VybzLa formation rap « Haitian Vybz »

n’a pas encore produit d’album, mais à chaque nouveau morceau, les membres du groupe se donnent corps et âme, à la satisfaction du public. Après le tube in-contesté « Di pwen pa m », le dernier titre en date de « Haitian Vybz » est baptisé « Wa Tande ». Pour ce track, les rappeurs du groupe n’ont pas travaillé avec le beat maker Zak Touch, mais se sont payé la touche du producteur « Bad G ». « Wa Tande » est une prière dans laquelle « Haitian Vybz » demande au Tout-Puissant d’accorder sa clémence aux personnes défavorisées puisqu’elles sont la proie de tous les maux de notre communauté. Qui pis est, ces personnes ne disposent pas de moyens pour s’offrir les soins médi-caux et n’ont recours qu’à la prière pour trouver une solution à leurs problèmes. Est-ce pour cela que les membres du groupe « Haitian Vybz » se font média-teurs pour demander à Dieu d’écouter les cris de ceux qui souffrent ? Le contenu des track de la formation « Haitian Vybz » permet aux membres du groupe de se détacher des clichés habituels que nous présentent certains groupes de la mou-

vance du rap haïtien.

« Akrilik sou twal rezon », toujours en attente

Le rappeur Harry Dumorney, plus connu sous le sobriquet Doc Filah, conti-nue de tenir le public en haleine avec son premier album solo, « Akrilik sou twal rezon », qui n’est toujours pas chez les disquaires. Selon les dires de Doc Filah au cours d’un tête-à-tête avec son confrère F-Ner (F Trè Gran), son laser « Akrilik sou twal rezon » serait dans la phase maste-ring. Même si les fans sont impatients, il semblerait que Doc Filah n’est pas pressé de mettre « Akrilik sou twal rezon » vu qu’il entend délivrer un produit excep-tionnel à ses fans. Doc Filah est déjà connu dans le rap non seulement pour son style, pour son originalité, ses jeux de mots mais également pour ses exploits avec son groupe Majik Click. L’album « Swiv Nou » reste l’un des meilleurs disques produits dans le rap haïtien. Es-pérons que « Akrilik sou twal rezon » sera de la même trempe.

Wendy Simon

Dans les locaux de L’IRPAH, on pouvait déjà sentir la fête prévue au Parc Histori-que ce week-end. Comme une partie de chaise musicale se sont succédé organi-sateurs, partenaires anciens et nouveaux et artisans.

C’est Rony François, le directeur de l’Office national de l’artisanat haïtien(ONART) qui commence la chaîne des interventions. Il promet d’accompa-gner jusqu’au bout Artisanat en Fête. Il évoque des projets ambitieux, tels que la mise sur pied de la sécurité sociale pour les artisans haïtiens, l’ouverture de plusieurs centres de formation continue, etc. Sans jamais, cependant, élaborer sur l’implication concrète de l’ONART dans la réalisation de cette 7e édition.

La Brasserie la Couronne, qui est connue pour ses rafraichissements dans le cadre de cette foire, prévoit du nouveau cette année. « Le fresco pourra ravir les palais des festivaliers et parti-culièrement le public enfant qui s’an-nonce nombreux cette année », a déclaré Nadine Salomon en raison des activités, notamment des ateliers qui leur sont dé-diés. En plus, elle rappelle que l’accès est totalement gratuit pour eux. Les adultes ne seront pas en reste puisque la Bras-serie la Couronne récidivera avec le cola Couronne et les gazeuses, dont une pre-mière bouteille sera offerte gratuitement sur présentation du coupon d’entrée.

La Unibank, le fidèle partenaire financier,tend comme toujours à faciliter la tâche aux acheteurs qui ne veulent pas circuler avec du cash. Un « booth » Unicarte sera opérationnel tout au cours de la foire. Au cours de son allocution, Guy Supplice, le représentant de cette banque vieille de 20 ans, a rappelé la volonté manifeste de cette entreprise de démocratiser le crédit, particulièrement à l’endroit des artisans. Il rappelle que, depuis quelques années, la Unibank est à la fois partenaire financier d’Artisanat en fête et officier de crédit direct des artisans à travers le MCN(Micro Crédit National)

Barbancourt, qui est aussi réputée

pour ses dégustations à cette foire, pro-met comme à l’accoutumée, certes, du rhum mais aussi du cocktail. Pour Alain Lafalaise, représentant du rhum tri-cin-quantenaire, Artisanat en Fête est une plate-forme qui met en valeur la culture haïtienne.

Max Chauvet, le numéro un du quotidien Le Nouvelliste, l’une des têtes pensantes d’Artisanat en Fête, souligne tout le soin mis pour faciliter la circula-tion cette année. Grâce au concept de village d’artisans qui consiste à réunir les artisans par spécialité, il croit que personne ne pourra se plaindre d’avoir la mauvaise place cette année. « Pour les acheteurs ce sera bénéfique dans la mesure où ils n’auront pas à faire la queue deux ou trois fois par exemple pour des articles en vannerie », a-t-il ajouté. Il a noté plus loin l’aspect péda-gogique qui est en train d’être renforcé. Il encourage de fait les parents à emme-ner leurs enfants. Il a fait aussi un clin d’œil à la croisade contre l’escroquerie que permet la vente des cartes. « Il est préférable d’acheter la carte à l’entrée car les cartes VIP échangées à 300 gourdes dans les parages du parc ne donnent droit qu’à l’accès au site », a-t-il souligné. Le numéro un du plus ancien quotidien

Artisanat en fêtes’annonce agréable

A trois jours du lever de ri-deau de la 7e édition d’Artisa-nat en fête, les organisateurs,

les partenaires ainsi que quelques artisans donnent

un avant-goût pour le moins appétissant de cette foire

annuelle.

haïtien a pris le soin de rappeler tous les avantages de la carte coupon qui donne droit à un rabais de 150 gourdes sur le premier achat, une carte de téléphone de 50 gourdes de la Digicel, une boisson gratuite de la Couronne.

Cette année, un coup de pouce est donné à l’exportation des articles. 25 % de rabais, voilà ce que propose la UPS aux artisans désireux d’expédier leurs articles à l’étranger vers des clients de l’extérieur qui ne pourront pas faire le voyage. Philippe Victor Châtelain, représentant de ce nouveau partenaire, a manifesté la volonté de son groupe d’encourager l’exportation de l’art haïtien vers des mar-chés probablement plus lucratifs.

Vélina Charlier de la Digicel a, pour sa part, versé dans une allocution très personnelle. Cette fille de peintre dit suivre depuis sa jeunesse l’évolution d’Artisanat en fête . Aujourd’hui respon-sable de marketing de cette compagnie de téléphonie mobile, elle se dit plus que fière que sa compagnie soit partie prenante. Elle souligne l’intégration, cette année, du paiement par téléphone grâce à TchoTcho Mobile.

Plusieurs artisans se sont aussi succédé sur le panel de ce point de presse. Après s’être présenté, chacun a pu

donner une idée de ce qu’il va présenter ce week-end. Joseph Macklin qui est à sa 7e participation déclare haut et fort que la vente pendant deux jours à Artisanat en fête vaut le reste de l’année et parfois davantage. Phélicia Dell, l’une des quelques designers haïtiens qui participeront à Artisanat en fête, déclare qu’elle présentera une collection plutôt plage faite à partir de fibres naturelles comme le sisal travaillées par des arti-sans de la côte sud. C’est une manière, selon elle, d’encourager l’artisanat. Un artisan prénommé Claudy a raconté en bref l’histoire de Saint-Soleil dont il est issu. Pour lui,Artisanat en fête est le seul espace où artisans et clients puissent se parler face à face.

Frantz Duval, le rédacteur en chef du Nouvelliste, boucle le point de presse en soulignant qu’Artisanat en fête n’est pas juste une foire. Il ajoute que particulière-ment cette année, c’est un rendez-vous avec la qualité. « La carte qu’on achète est à la fois un investissement dans l’artisanat haïtien et un moyen de se faire plaisir en profitant des avantages qu’elle offre », a-t-il conclu.

Chancy [email protected]

Monsieur Lafalaise du Rhum Barbancourt, Rony François de l’ONART, Nadine Salomon de la Brasserie La Couronne, Guy Supplice de la Unibank, Martine Blanchard de IRPAH

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La grande aventure commence quand Einstein Albert se décide à re-prendre l’héritage artistique de la famille. On est en 1994. L’homme, qui a mainte-nant des qualification en management, aéronautique et une spécialisation dans le design, fait planter des gommiers qu’il compte utiliser dans son atelier. Son grand-père, avait déjà fait les premiers pas dans le monde de l’art en Jamaïque en 1904. Près d’une quarantaine d’an-nées plus tard, soit en 1942, son père, musicien américain diplomé de la pres-tigieuse école de musique américaine Julliard School, se lance dans l’artisanat en Haïti. Quand Einstein jette son dévolu sur le gommier, arbre que plus d’un juge inutile vu qu’il ne peut être transformé en charbon notamment, on le prend pour un fou. « Je pense que peu importe la matière premiere que nous travaillons, il nous faut nous assurer de sa repro-duction. Cela nous permet, entre autres, d’avoir des prix raisonnables et d’être compétitifs », raconte celui qui possède désormais 25.000 gommiers disséminés dans des plantations à Carrefour, Nippes, Aquin et Fond-des-Blancs. Cela permet à l’atelier qui emploie 35 employés et bénéficie des services de 25 contrac-tuels, majoritairement des femmes, de fonctionner avec sa propre production de bois. Lier l’utile à l’agréable, telle est la devise de la « Einstein Original » qui écoule ses produits à la fois en Haïti et à l’étranger.

Rejoint récemment par Marie Guerdie Joseph, administratrice de profession, qui s’occupe notamment de la supervi-sion et du contrôle au sein de l’atelier, Einstein veut donner une autre tournure à son entreprise. Père de trois filles, dont l’aînée a 15 ans, l’artiste dit nullement souhaiter faire de la « Einstein Original » une entreprise familiale. « Je ne veux plus qu’elle soit une affaire de famille où je suis le seul à paraître et dont mes enfants reprendront les rennes dans le futur. Je souhaite plutôt qu’elle soit ouverte à d’autres investisseurs, quitte à devoir en changer le nom », confie le quadragenaire.

Habitué d’Artisanat en fête, l’artiste explique que la foire marque le temps fort de la profession. « L’artisanat est notre richesse. Il nous permet de rester compétitif sur le plan international au même titre que le cigare de Cuba. Il y a tellement de métiers qu’on a tendance à laisser disparaître, tellement de richesses qu’on n’exploite pas et de connaissances qu’on ne transmet pas. Personnellement, je suis prêt à aller enseigner l’artisanat au pénitencier national si l’occasion se présente », martèle l’homme, désireux de transmettre sa passion.

Pour l’édition de cette année, notre Einstein promet encore quelque chose de nouveau en termes de design mais aussi en termes de mélange de maté-riaux. « Le secret c’est d’allier la bonne qualité à de bons prix. Il faut aussi suivre

aussi la tendance pour mieux répondre aux demandes du public.» Grand suppor-teur de l’environnement, Einstein espère pouvoir distribuer des arbustes à tous les acheteurs. Plasbag et Special Olympic lui ont respectivement offert 200 et 500 plantules. Ces dernières seront distri-buées par les déficients intellectuels de Special Olympic. « Offrir la possibilité à ces réputés incapables de se rendre utiles est une initiative extraordinaire », raconte avec passion l’artisan, qui fait appel à toute autre entité telles que les églises, les écoles et les ONG susceptibles de pouvoir l’aider dans cette entreprise. « Je voudrais que cette foire aussi soit une véritable fête de l’arbre. Il ne s’agit pas seulement d’offrir les plantules. On es-père aussi que les récipiendaires sauront en prendre grand soin. Dans deux ans, on aura le feedback ! », conclut-il.

Daphney Valsaint

L’Einsteindu bois

Best-seller de Artisanat en fête depuis six ans, selon

les décomptes de Irpah, Einstein Albert et ses ac-

cessoires de cuisine et de table en bois de gommier

sont fidèles au rendez-vous cette année encore. Intaris-

sable sur sa passion, celui qui porte si bien le nom du

célèbre physicien Albert Einstein, a d’abord étudié

l’aéronautique avant de se consacrer pleinement

à l’artisanat. Pure coinci-dence ou signe du destin, notre Einstein aussi a été très doué pour les maths

dès son plus jeune âge !

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Jeudi 10 octobre 20136

SELECTION NATIONALE / mArAThON

Enock Néré : Jacques Des-champs Fils, vous êtes le manager d’Edgar Sosa. Est-ce la première fois qu’il vient en Haïti?

Jacques Deschamps Fils : “C’est la 3e fois qu’il vient en Haïti, mais la première fois qu’il y vient préparer un championnat du monde. En dé-cembre 2003, il était venu en Haïti pour la première fois disputer le titre CABOFE contre le boxeur dominicain, Domingo Guillerme, en catégorie mi-mouche. Après un knock-down à la 2e reprise, il finit par s’imposer par KO au 6e round pour relancer sa carrière”.

En juin dernier, il est revenu en Haïti, après son combat contre son compatriote, Giovanni Segura, passer quelques jours de vacances en com-pagnie de sa femme Mariana”. Il a donc souhaité revenir dans ce pays qu’il dit considérer comme une terre bénie pour préparer son 14e cham-pionnat du monde.

Enock Néré : Edgar Sosa pour-quoi Haïti?

Edgar Sosa : Si je suis en Haïti, c’est pour pouvoir travailler durement et sérieusement et préparer mon com-bat prévu le 6 décembre.

E. N. : Quel feeling prends-tu avec ta première course dans les mornes ce matin ?

E.S. : Je me sens très bien et courir dans la zone de Tara’s va me permet-tre d’être très solide pour disputer le championnat du monde.

E.N. : Qu’est-ce qui t’a pous-sé vers la boxe et non un autre sport?

E.S. : J’avais le choix entre le volley-ball, le football et l’athlétisme, mais ce qui m’a poussé vers la boxe, c’est d’abord mon grand-père et ma famille qui regardaient des compéti-tions de boxe tous les samedis soirs à la télé. Ensuite, mon grand-père et mon père étant des passionnés de boxe, ils allaient souvent au gymna-sium pour en pratiquer et j’allais les voir. C’est de là qu’est partie ma fièvre pour cette discipline.

E. N. : Es-tu un superstitieux qui répète un rituel spécifique à chaque fois que tu disputes un champion-nat du monde?

E. S. : Je prie le Bon Dieu pour que et mon adversaire et moi sortent indemnes du combat car je ne suis pas superstitieux?

E.N. : Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’un boxeur qui, vers le 8e round d’un combat, se sent dominé?

E.S. : Son coin doit pouvoir lui dire à la fin d’un round qu’est-ce qu’il doit modifier dans sa stratégie pour gagner le combat. Cela arrive souvent.

E.N. : Que faut-il à un jeune pour devenir champion du mon-de?

E.S. : “Il faut avoir l’envie et le rêve de devenir champion du monde.

Avoir cette discipline de travailler fort, mais aussi la constance et la ténacité dans le travail. Il est important pour lui de bien dormir pour récupérer et se nourrir convenablement”.

E.N. : Ton garçon, souhaiterais-tu qu’il devienne boxeur comme toi ou autre chose?

E.S. : (Rires). Si mon garçon sou-haitait devenir boxeur, je lui donne-rais tout mon appui, mais je ne vais pas lui imposer la boxe. Il est allé à l’école et s’il veut devenir médecin ou autre, je serai derrière lui. (ndlr : L’unique garçon des 4 enfants d’Ed-

gar Sosa s’appelle Nathan. Il est né le 14 septembre 2007 pendant que son père était sur un ring en train de défendre un championnat du monde. La télévision mexicaine a permis à sa femme de lui présenter son fils depuis sa chambre d’hôpital à l’issue du combat qu’il avait remporté sur le ring même). (Avec émotion) Je n’oublierai jamais le contexte de sa naissance.

E.N. : De quoi un bon boxeur a-t-il besoin pour devenir champion du monde?

E.S. : Ce dont un bon boxeur a be-soin, beaucoup d’intelligence dans la manière de gérer chaque combat, une bonne capacité à trouver ses repères sur le ring et surtout un bon crochet du gauche pour pouvoir travailler son adversaire au foie.

E.N. : Tu viens de commencer la préparation de ton prochain com-bat en Haïti, est-ce avec un rêve

particulier?E.S. : Je rêve de remporter le titre

mondial au Japon, ensuite mettre ce titre en jeu le plus de fois possible avant de tirer ma révérence. Nous ne sommes pas éternels.

E.N. : Après la fin de ta carrière que deviendras-tu?

E.S. : J’espère devenir agent de boxeur et surtout entraîneur de boxeurs. J’ai actuellement un business de fabrication d’équipements sportifs qui fonctionne. je lui consacrerai un peu plus de temps pour pouvoir le renforcer.

Edgar Sosa : “J’éprouve toujours une grande joie d’être en Haïti”

Le champion des poids mouche (WBC) Edgar Sosa (à gauche) en compagnie de son manager Jacques Deschamps Fils et de son entraîneur Fernando Aguilar Lopez (Photo : Enock Néré)

Nom : SosaPrénom : Edgar Alejandro Me-dinaAge : 33 ansLieu de naissance: MexicoEtat Civil : Marié, père de trois filles et d’un garçonSport Pratiqué : BoxeCatégorie : MouchePalmarès : 49 victoires (29 KO),7 défaites, 0 nulPréférences Couleur : Bleu et blancPlat : Viande de bœuf en steak/spaghettiBoisson : Jus naturel/orange, mandarineLieu de vacances : Plage avec mes enfants, Haïti, Cancun au MexiqueMode de locomotion : l’avion et la voitureMarque de voiture : (rires) Wol-swagen Passat. (Il y a de très belles voitures, donc je choisis une que je peux me payer).Sportif de référence : Quand j’étais jeune, j’aimais le boxeur Julio César Chavez, maintenant c’est le boxeur Juan Manuel Marquez. Comme autres sportifs, citons Usain Bolt et les sœurs Williams en tennis.Club de football mexicain : UNAM de Mexico, je préfère Real Madrid à BarceloneJoueur de football : Maintenant? (il réfléchit) Chicharito Hernan-dez comme footballeur mexicain, Messi, Cristiano Ronaldo.

« J’éprouve beaucoup de joie d’être en Haïti. J’y ai trouvé le promoteur Deschamps qui est devenu mon manager et en qui j’ai beaucoup de confiance. En fait, c’est en Haïti qu’a débuté ma carrière de champion mondial. »« Je rêve de remporter le titre mondial des poids mouche au Japon et réaliser la défense du titre le plus de fois possible»

E. N.: A quel âge un jeune devrait commencer la boxe pour accéder au titre ?

E. S.: Il devrait commencer vers 10 - douze ans et disputer ses premiers combats vers l’âge de 13ans et passer professionnel vers 18 - 19 ans.

E.N. : A quel âge peut-on voir chez un jeune qu’il a le poten-tiel pour devenir champion du monde?

Fernando Aguilar (entraîneur de Sosa) : Je pense qu’à partir de 14-15 ans on peut voir si le jeune boxeur a le potentiel pour devenir champion du monde. Ils sont des milliers à se présenter aux gymnases avec l’am-bition de pratiquer la boxe mais très peu vont réussir.

Edgar, quel plat haïtien préfè-res-tu? : Langouste grillé et lambi boucané, ensuite riz au djondjon. J’ai aimé les plats que j’ai mangés en Haïti lors de mes vacances. (Précision de Jacques Deschamps Fils : En période de préparation de championnat du monde, le boxeur suit une diète spé-ciale. Il a droit de consommer de la viande rouge qu’une fois par se-maine, du poisson, de la viande

Fiche Technique

L’ancien champion du monde des

mi-mouche (108 livres) WBC et

actuel champion WBC Silver des

poids mouche (112 livres), Edgar

Alejandro Medina Sosa, est venu

préparer en Haïti le championnat

du monde des mouche contre

le Japonais Akira Yaegashi le 6

décembre prochain. Le boxeur

mexicain entame sa préparation

sous la direction de l’un de ses

entraîneurs, Fernando Aguilar

et de son manager, le promoteur

haïtien de boxe internationale,

Jacques Deschamps Fils.

Interview avec Enock Néré et

Raphael Féquière

Page 7: L'Einstein du bois

Jeudi 10 octobre 2013 7

blanche et surtout des fruits. Ils ont tant pris goût à la cuisine haïtienne que la femme d’Edgar

Sosa, Mariana, souhaitait engager une cuisinière haïtienne)

Sa plus grosse déception : La perte de son titre face au Philippin Rodel Mayor car ce ne fut pas un combat loyal. “Mayor aurait du être disqualifié

pour un coup de tête qui m’a cassé la mâchoire. Et un autre combat contre Isaac Bustos, un de mes compatriotes car j’estime avoir été volé dans ce combat”.

Son combat le plus dur : Celui du 14 avril 2007 contre l’Hawaïen Brian Viloria contre qui il conquit le titre mondial des mi-mouche WBC sur

Port-au-Prince, le 9 octobre 2013.Monsieur Max Chauvet,Directeur du journal Le NouvellisteEn Ses Bureaux.-

Monsieur le directeur,Je vous présente mes sincères

félicitations pour la bonne tenue de votre quotidien, « Le Nouvelliste », et en prends occasion pour vous faire savoir que j’ai été l’objet d’ac-cusations sans fondements, formu-lées par le « trésorier » du Comité olympique haïtien, monsieur Rey-nold Valbonard, à mon encontre, et reproduites dans les colonnes de Ticket Magazine #953 du 5 octo-bre 2013, publié en supplément du Nouvelliste #39084 des samedi 5 et dimanche 6 octobre 2013,

Depuis quelque temps, dans ce pays, on a pris la méchante habi-tude d’accuser d’honorables gens, des citoyens honnêtes qui, fort souvent, n’ont rien à voir avec les diffamations dont ils sont l’objet.

Le jeune journal iste Enock Néré, auteur de l’article intitulé « COH/Malversations, Ombres et Lu-mières » , semble ne pas connaître les hommes et les choses de cette société, surtout lorsqu’il s’agit de quelqu’un qui a déjà fait preuve, dans ce pays, de son honnêteté proverbiale, que ce soit à l’Admi-nistration générale des douanes où il a débuté en 1961 comme chef de la sction du budget et de la comp-tabilité ; que ce soit comme arbitre international de la FIFA ; que ce soit dans la fonction diplomatique comme premier secrétaire de l’am-bassade d’Haïti au Mexique ; que ce soit comme secrétaire général de la Fédération haïtienne de football où il avait mis fin au trafic de visas ; que ce soit comme professeur de sport et d’espagnol pendant 33 ans ; que ce soit comme membre du cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale, le colonel Serge Charles ; que ce soit aux

Moulins d’Haïti où il a apporté sa modeste contribution à l’implanta-tion de cette usine ; que ce soit à l’OAVCT où il s’était toujours éver-tué à mettre en pratique le respect des biens d’autrui, publics et privés, mettant en valeur la droiture, la moralité, la probité et l’intégrité, qualités qui lui ont été inculquées dès le berceau par ses parents qui font de lui l’homme vertical qu’il est aujourd’hui, et qu’il a toujours été, malgré les rencontres malen-contreuses que lui a imposées le hasard des évènements.

Au demeurant, et fort de ce que j’ai écrit. plus haut, je le dis péremp-toirement, je ne suis point concerné par les accusations mensongères faites par le pauvre Reynold Valbo-nard qui comprend à peine le sens des mots les plus usuels.

En lisant cet article, j’ai vu que Reynold Valbonard, trésorier du COH depuis près de 30 ans, a oublié de dire que, depuis le 19 décembre 2011, j’avais démissionné du comité exécutif, et que lui et les autres membres m’avaient supplié de ne pas les abandonner. A la veille des dernières élections, que n’ont-ils pas fait pour que je devienne président du COH, j’ai amicalement refusé, et j’ai pris la décision de ne plus continuer comme vice-président, si bien que je n’ai pas participé à cette assemblée générale, qui devait élire un nouveau comité exécutif. Donc, JE NE SUIS PAS MEMBRE DU CO-MITE OLYMPIQUE HAITIEN.

Dans l’article du journal, on a parlé de me remplacer lors des prochaines élections, on voit bien qu’ils ne savent même pas ceux qui sont membres et ceux qui ne le sont pas. Hélas !

Autre omission volontaire de Reynold Valbonard, c’est qu’il a délibérément oublié de souligner que lui, Gally Amazan et moi étions les membres de la commission d’enquête et d’audit du COH et que nous avions fourni un rapport

de six (6) pages sur les activités de la commission Sport et Développe-ment. Aussi,les membres actuels du comité exécutif du COH seraient-ils en train de démolir sciemment, ceux qui ont oeuvré et pratiqué le bénévolat en vue de l’épanouisse-ment du mouvement olympique et de la sauvegarde des valeurs olympiques ?

Dans cet ordre d’idées et pour répéter quelqu’un qui a dirigé le pays et qui disait, parlant de la racaille, que « ces gens, ce ne sont pas des personnes », ce ne sont que des machins qui prétendent être des dirigeants sportifs, olympiques.

Ce qu’il y a d’étrange dans cette affaire du COH, c’est que tout un chacun veut se mettre en évidence, en faisant fi des relations « harmonieuses et fraternelles » qui existaient entre les membres du pré-cédent Comité Exécutif du COH.

Donc, quand Reynold me dési-gne comme étant l’acolyte de M. Baker, et m’accuse de corruption, on voit bien, comme je l’ai dit tantôt, que ce pauvre comprend à peine le sens des mots, ce qui me porte à dire qu’ « ‘il n’est idée ni phrase « reçue » où la bêtise ne coudoie la méchanceté ».

Ainsi donc, les appels télépho-niques de sympathie et d’appui que j’ai reçus, tant nationaux qu’inter-nationaux, ont renforcé ma convic-tion de ne jamais dévier de ma ligne de conduite, même si nous vivons dans un environnement pollué par la corruption.

Comme j’ai été accusé par Reynold Valbonard d’être un cor-rupteur, je veux lui dire que la calomnie ne gagne jamais, qu’on finit toujours par découvrir la vé-rité. Effectivement, je signais des chèques au COH, est-ce suffisant pour m’accuser « d’être un acolyte » de M. Baker ou un corrompu ? Le chèque ci-dessous, de la Sogebank tiré sur le compte du COH #1285, d’un montant de QUARANTE MILLE

&00/100 DE GOURDES, émis le 27 octobre 2010, à l’ordre de Reynold Valbonard représentait la valeur qu’il recevait et il avait été préparé par lui et approuvé par Jean Edouard Baker et Fritz Gérald Fong.

Cette valeur, il la recevait reli-gieusement pendant des mois. Je sais que, moi aussi, j’ai eu à signer des chèques pour Valbonard. Mon-sieur Valbonard, mon éducation ne me permet pas de vous enjoindre de publier les chèques que j’ai signés pour vous. Vous allez faire « ce que l’HONNEUR vous enjoint de faire » en publiant les divers chèques de QUARANTE MILLE & 00/100 de gourdes (40,000.00 gourdes) que vous avez reçus du programme Sport pour le Développement en tant que trésorier du COH.

Comme on se plaignait au COH du paiement de cette valeur à un membre du comité exécutif, en l’occurrence Reynold Valbonard, on a dû nommer une comptable. A la nomination de la comptable, et, n’ayant plus d’intérêts particuliers à défendre, car il venait de perdre son salaire mensuel de quarante mille gourdes (40,000.00 gourdes), il commença alors à visiter de moins en moins le COH, pratiquant ainsi un marronnage sans se gêner, en se faisant prier pour remplir ses fonctions de trésorier.

Je ne pardonnerai jamais à Rey-nold Valbonard de m’avoir traité de corrompu, un homme aussi méticu-leux que moi. Pourquoi n’avait-il pas fait référence aux conseils que je lui donnais sur les balises à placer, en vue d’éviter les mauvais coups que pourraient tenter de porter les indélicats ? Pourquoi n’avait-il pas dit que c’est moi qui lui ai conseillé de porter sur les documents de support des chèques les éléments constitutifs de la transaction avec leur visa, afin d’éviter la réutili-sation de ces documents ? Cette décision, j’ai exigé son observance au niveau de la présidence et de la trésorerie. Le secrétaire général en a été informé.

Aussi, malgré toutes ces précau-tions et recommandations en vue d’éviter le désordre, Valbonard ose me traiter de corrompu. J’aimerais savoir quel membre du Comité olympique oserait me faire une proposition indécente ? J’aimerais savoir.

Pourquoi les hommes sont-ils aussi mauvais ? Pourquoi ne cher-chent-ils pas à devenir meilleurs au lieu d’être méchants, aigris, sans compassion ?

Les chiens aboient, la caravane passe.

Vous renouvelant mes félicita-tions, je vous prie d’agréer, Mon-sieur le directeur, mes meilleures salutations.

Guy Dumesle Cc : Comité International Olympique

INSErTION DEmANDéE

Dossier COH : Guy Dumesle répond

décision après 12 reprises.Sa plus grande joie : Il y en a

beaucoup mais la naissance de son fils Nathan le jour où il remporte un championnat du monde en est une.

Propos recueillis par Enock Néré et édité par Raphael Féquière

Sosa : j’éprouve toujours une grande joie..

Page 8: L'Einstein du bois

artisanat en fête8 10 octobre 2013No 956

C’est au milieu d’une poussière ocre que Pierre dessine, sculpte et réalise des objets d’art. Sur les ruines d’une maison résidentielle dévastée par le tremble-ment de terre du 12 janvier, il a installé depuis environ un mois et demi son atelier au nom de Pierre Production à Delmas 47. Une petite entreprise scellée par la passion et le rite de la création.

Il n’a pas la tête d’un génie. Aucune étincelle dans ses yeux ne prédit quoi que ce soit de créatif. Pierre Espinas affiche un profil ordinaire. Un homme timide, avare de mots qui est gêné quand on l’aborde. Pourtant, l’artisan règne en maître dans son silence. Ses œuvres parlent pour lui et révèlent son esprit de créateur. À travers cinq éditions d’Artisanat en fête, son talent est plus que confirmé. Les innombrables produits stockés au quatre coins de son atelier totalisent presque dix ans de carrière et d’expérience. Ses participations aux foires et événements culturels ne se comptent plus. Toutefois, c’est pour la première fois que l’artiste s’adresse à la presse. L’air crispé, Pierre lâche quelques mots sur son parcours professionnel.

« J’ai commencé à exposer à la pre-mière édition de la Foire binationale en 2004. La pratique m’a mené vers d’autres expériences avec des foires au Champ de Mars et un peu partout. Aujourd’hui je suis peut-être à ma 6e participation à Artisanat en fête. Mais tout a vraiment démarré à la maison, se rappelle le bon-homme de 41 ans au crâne rasé. »

Comme la majorité des artisans, Pierre a saisi le métier au vol. Sauf que pour lui, c’est une affaire de cœur qu’il peine à expliquer. « L’art est ce que j’ai de plus cher. Depuis le jour où j’ai choisi de faire ce métier, tout a vraiment changé dans ma vie. Avant, je m’étais essayé à la peinture automobile, mais ça n’a pas duré. Avec l’apprentissage de l’artisanat je me suis relancé sur le plan profes-sionnel. Donc, je travaille mes œuvres à partir des notions de routine, cependant, j’aurais aimé pouvoir étudier l’artisanat à une école professionnelle pour pouvoir mieux transmettre mon savoir aux jeunes

qui travaillent avec moi dans l’atelier », espère l’artiste.

Le dessin est son point fort et il a misé sur son art pour s’en sortir. Grâce à son cousin qui lui a ramené un peu d’argile de son atelier de travail, Pierre a décou-vert in extrémis son talent pour l’artisa-nat. Il s’est introduit dans le domaine à 32 ans. Mais avec un souffle de jeunesse, il n’a pas mis du temps à étendre son horizon.

« J’ai grandi vite pour en arriver là. C’est un métier de patience qui requiert beaucoup de sacrifices. J’ai une bonne renommée dans le milieu grâce à la qua-lité de mon travail », affirme-t-il.

Si la plupart de ses œuvres se présen-tent simples et sans motifs vaudous qui demandent un dépassement de soi dans l’interprétation, c’est parce que Pierre est de foi chrétienne tout simplement. Il évi-te les illustrations des têtes de serpent, vèvè et tout ce qui pourrait évoquer des cultes païens. « Je suis le concepteur de chacune de mes œuvres. Je les dessine et réalise jusqu’à la dernière touche, à l’ex-ception des encadrements pour lesquels j’utilise les services d’un menuisier. En ce sens, je tiens beaucoup aux messages que véhiculent mes œuvres. Ils doivent être clairs, positifs et utiles à la société. »

Évidemment, pour la 7e édition d’Artisanat en fête, Pierre se met en quatre avec le concours de deux jeunes ouvriers pour présenter une avalanche d’œuvres à cette occasion : des pots en argile aux couleurs locales, des tableaux et objets qui évoquent la solidarité, des patrimoines historiques, l’agriculture et des souvenirs traditionnels enfouis). Des produits qui ne se démarquent pas de sa philosophie.

Célibataire sans enfant, Pierre jusqu’ici tient la route avec sa profession. Du lever au coucher du soleil, il met l’accent sur les préparatifs. Un exercice régulier auquel il s’adonne depuis plus d’un mois pour le bien-être financier de son atelier. Le prix de ses œuvres ne sont pas exor-bitants, a-t-il fait comprendre. « Je fixe le prix d’un produit en fonction des moyens de l’acheteur. Il est normal qu’un citoyen

Pierre Espinas 10 ans d’art

A 48 heures du jour J de la 7e édition d’Artisanat en fête, nombre d’artisans espèrent bénéficier d’un coup de plume promotionnel pour cette grande foire annuelle. Ticket présente Pierre Espinas, l’un des heureux, qu’il vous invite à découvrir en marge de cet événement ma-jeur.

local bénéficie des avantages à l’achat sur un touriste étranger, précise le fabri-cant de moules et de pièces artisanales de tous genres avec un grand sourire. »

Pour ce week-end, le plus grand ren-dez-vous culturel et d’emplettes est pré-vu au Parc de la canne à sucre. Retrou-vailles, partages et découvertes, l’Institut de promotion de l’art haïtien (IPAH) et Le Nouvelliste invitent le grand public à

faire le déplacement. Les œuvres Pierre Espinas seront exposés parmi celles des centaines d’artisans qui y participeront à l’occasion. Venez redécouvrir l’art haïtien au plus-que-parfait.

Dimitry Nader Orisma