les expat’ besanÇon le nom des rues (4/4) l’est ...l’est rÉpublicain |mercredi 26aoÛt 2015...

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SUR FACEBOOK ou sur le blog qu’il complète réguliè- rement, Alain Chautard ra- conte sa vie aux États-Unis, où il vit avec sa femme, Ade- line et leur fils, Thomas. Après la cote Est du pays, ils s’attaquent maintenant aux bords du Pacifique. Tout d’abord, d’où venez- vous ? Je suis originaire du Jura, de Champagnole. J’ai termi- né mes études et commencé ma vie professionnelle à Be- sançon, où notre fils Thomas est né en 2013. Mon épouse Adeline est née en région parisienne et m’a rejoint à Besançon pour terminer ses études au début des années 2000. Que faisiez-vous avant de partir à l’autre bout du mon- de ? C’est notre deuxième ex- patriation, après une pre- mière expérience de pres- que trois ans à côté de Philadelphie. Depuis 2011, j’étais ingénieur chez PSA Peugeot Citroën à Sochaux, avant de démarrer en paral- lèle ma propre activité dans l’informatique en 2012. Pourquoi avoir choisi les États-Unis comme destina- tion ? Le soleil et les paysages de Californie nous fascinent depuis notre premier voyage là-bas en 2008. De plus, mon domaine de prédilection est l’informatique, alors s’ins- taller près de la Silicon Val- ley était vraiment l’option idéale à tous points de vue. Enfin, 80 % des clients de ma nouvelle activité se trou- vaient en Amérique du Nord. Tout conspirait donc à ce que nous retournions vi- vre aux USA. Pourquoi écrire un blog ? Le blog est un très bon moyen de rester en contact avec nos proches et tous ceux qui veulent suivre nos aventures. De plus, j’aime beaucoup écrire et suis ama- teur de photographie, deux intérêts qui trouvent leur li- bre expression sur anousla- californie.com. Comment vivez-vous ? Dé- ménagez-vous souvent ? Nous voyageons beaucoup avec en moyenne un road- trip tous les trois mois. Ici, tout est fait pour que la vie soit agréable et facile : ma- gasins ouverts tous les jours à toute heure, les gens sont souriants et tout le monde se fait confiance. Concernant les déménagements, nous essayons de nous stabiliser sur Sacramento pour le mo- ment, d’autant plus que la famille va s’agrandir en sep- tembre prochain. Vous voyagez en famille, par- lez-vous en anglais entre vous, notamment avec votre en- fant ? À la maison, nous parlons français, mais la télévision est bien évidemment en an- glais, donc Thomas y ap- prend pas mal de vocabulai- re. Nous laissons donc les deux langues faire leur pla- ce tout naturellement. Voir notre fils commencer à par- ler anglais avec une pronon- ciation parfaite est une for- midable expérience. Votre regard sur la France et sur les Français a-t-il changé depuis votre départ ? Énormément ! Lorsqu’on passe ne serait-ce que quel- ques mois à l’étranger, on adopte un œil extérieur et les choses ne sont plus les mêmes lorsque l’on revient en France. On a une vision plus objective du pays, beaucoup plus critique éga- lement car on a désormais de véritables éléments de comparaison. Le niveau de vie en France est beaucoup plus faible que dans d’autres puissances mondiales, ce qui est difficile à accepter. Comment les Américains voient-ils la France ? Ils ont une vision très ro- mantique du pays, et ne comprennent pas que l’on puisse quitter la France pour venir aux USA. Pour eux, la France est un pays d’histoire où l’on mange bien, vit bien et travaille peu (le mythe des 35 heures et des 5 semaines de congés payés !) Globale- ment, ils ont donc une image très positive de notre pays. Vous êtes-vous facilement intégrés parmi les Améri- cains ? Oui, car l’Amérique est un pays d’immigration : Tout le monde vient d’ailleurs, a des parents ou grands-parents qui viennent d’un autre pays. Avoir des origines étrangères y est la norme. Dans les faits, il n’y a même pas vraiment à s’intégrer, juste à accepter que les rè- gles sociales et la culture soient différentes. Propos recueillis par Claire ABOUDARHAM Pour suivre les aventures de cette famille, rendez-vous sur la page Facebook « A nous la Californie », ou sur le site www.anouslacalifornie.com Les expat’ Chaque jour, un Franc-Comtois installé à l’étranger témoigne Alain et son entreprise aux USA « Le seul risque que vous prenez est celui de ne plus vouloir revenir ! » DR

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Page 1: Les expat’ BESANÇON Le nom des rues (4/4) L’EST ...L’EST RÉPUBLICAIN |MERCREDI 26AOÛT 2015 BESANÇON BES03 - V2 Le nom des rues (4/4) Lirelesnomsderuec’estsebalader àtraverslepassédelaville.Lagrandeetlapetitehistoire

L’ E S T R É P U B L I C A I N | M E R C R E D I 2 6 AOÛ T 2 0 1 5

BESANÇONBESANÇON

BES03 - V2

Le nom des rues (4/4) Lire les nomsde rue c’est se baladerà travers le passé de la ville. La grande et la petite histoire

Les cheminsde l’histoireLES RUES NE PORTENTPAS que le nom de personna-lités, hommes ou femmes :cela n’est devenu courantqu’à partir de la Révolution.Elles sont aussi, souvent, lereflet de la banalité du quoti-dien : on ne compte pas lesvoies qui racontent le passéagricole de la cité : quand larue des Granges était encoreun endroit très rural, ouquand la rue du Pater (va-riante du latin pastus) étaitun lieu de pâturage (eh oui,rien à voir avec la prière…).

Les noms des rues disent lepaysage d’autrefois, quand ily avait des tilleuls aux Tille-royes, des bouleaux à la Bou-loie, des vernes aux Vernoiset des pies (agasses) aux Flu-tes-agasses. Un temps où Be-sançon n’avait pas de quais :à cette époque on appelait« ports » les ruelles qui me-naient directement au Doubs,d’où le nom des rues de Port-Citeaux et de Port-de-la-Fontaine.

Les noms disent aussi lesactivités anciennes : quand ily avait des tailleurs de pierres(qu’on appelait perriers)dans la rue des Vieilles-Per-rières, des vignes qui don-naient du verjus le long duchemin des Verjoulots, unemaladrerie du côté du che-min de la Malate ou de petitesparcelles cultivables le long

du chemin des Journaux ; unfaux ami là encore, comme lesouligne Éveline Toillon dansson ouvrage * : le journal est« une ancienne mesure desuperficie correspondant à laquantité de terrain qu’unhomme pouvait labourerdans une journée. »

Leboulangeret le criminel

Bref, lire les noms de ruec’est se balader dans le passéde la cité. Passé romain rued’Arènes. Passé médiéval ruedu Cingle (cette vicus cinguli ou rue de la ceinture devaitmarquer les limites du quar-tier capitulaire) ou bien rueThiémanté, qu’on appelaitViremanté ou Tiremanté(Tire manteau) à l’époque :sans doute parce que l’en-droit était mal famé et qu’onn’y allait « qu’en se cachantsous un manteau ».

Les dates, les noms desgrands hommes ou des per-sonnalités racontent l’histoi-re nationale et locale (mêmesi tous les maires bisontinsn’ont pas eu droit à « leur »rue ou à leur pont). Parfois, lapetite histoire l’emporte :Chateaufarine, souligne Éve-line Toillon, doit son nom àun boulanger qui « se fit bâtirà cet endroit une importantedemeure, que l’on appela par

dérision Château-Farine ; cenom est déjà cité en 1768 ».

Parfois la petite histoires’inscrit dans l’usage et sup-plante le nom officiel : ainside la place de la Révolution,que les Bisontins continuentd’appeler place du Marché etqu’ils ont par le passé appeléplace Labourey. C’est qu’en1618, on exécuta à cet en-droit, devant son domicile, undénommé Barthélémy La-bourey, un assassin assez fa-meux pour que les habitantsfinissent par lui donner lenom de la place.

Parfois aussi la petite his-toire fait débat : selon cer-tains, la rue Radieuse a étéainsi nommée à cause duprojet de construction d’uneCité radieuse à l’emplace-ment actuel des 408 (Le Cor-busier avait été approché).D’autres estiment que ce sontles habitants ravis à l’époquede s’installer dans les petitspavillons qui baptisèrent ain-si la rue.

Et puis, lire les noms desrues prête à sourire, quelque-fois : à Besançon, la Franche-Comté n’a qu’une rue (maisla Bourgogne a une ave-nue…), l’avenir est une im-passe, quasiment. Et la provi-dence est sans issue.! * « Les rues de Besançon »,Eveline Toillon, Cêtre.

CélineMAZEAU

" Longtemps les Bisontins appelèrent la place de la Révolution place Labourey : le nom d’un criminel.Photo Nicolas BARREAU

SUR FACEBOOK ou sur leblog qu’il complète réguliè-rement, Alain Chautard ra-conte sa vie aux États-Unis,où il vit avec sa femme, Ade-line et leur fils, Thomas.Après la cote Est du pays, ilss’attaquent maintenant auxbords du Pacifique.Tout d’abord, d’où venez-

vous ?Je suis originaire du Jura,

de Champagnole. J’ai termi-né mes études et commencéma vie professionnelle à Be-sançon, où notre fils Thomasest né en 2013. Mon épouseAdeline est née en régionparisienne et m’a rejoint àBesançon pour terminer sesétudes au début des années2000.Que faisiez-vous avant de

partir à l’autre bout du mon-de ?

C’est notre deuxième ex-patriation, après une pre-mière expérience de pres-que trois ans à côté dePhiladelphie. Depuis 2011,j’étais ingénieur chez PSAPeugeot Citroën à Sochaux,avant de démarrer en paral-lèle ma propre activité dansl’informatique en 2012.Pourquoi avoir choisi les

États-Unis comme destina-tion ?

Le soleil et les paysages deCalifornie nous fascinentdepuis notre premier voyagelà-bas en 2008. De plus, mondomaine de prédilection estl’informatique, alors s’ins-taller près de la Silicon Val-ley était vraiment l’optionidéale à tous points de vue.Enfin, 80 % des clients de manouvelle activité se trou-vaient en Amérique duNord. Tout conspirait donc àce que nous retournions vi-vre aux USA.Pourquoi écrire unblog ?Le blog est un très bon

moyen de rester en contactavec nos proches et tousceux qui veulent suivre nosaventures. De plus, j’aimebeaucoup écrire et suis ama-teur de photographie, deuxintérêts qui trouvent leur li-

bre expression sur anousla-californie.com.Comment vivez-vous ? Dé-

ménagez-vous souvent ?Nous voyageons beaucoup

avec en moyenne un road-trip tous les trois mois. Ici,tout est fait pour que la viesoit agréable et facile : ma-gasins ouverts tous les joursà toute heure, les gens sontsouriants et tout le monde sefait confiance. Concernantles déménagements, nousessayons de nous stabilisersur Sacramento pour le mo-ment, d’autant plus que lafamille va s’agrandir en sep-tembre prochain.Vousvoyagezenfamille,par-

lez-vous enanglais entre vous,notamment avec votre en-fant ?

À la maison, nous parlonsfrançais, mais la télévisionest bien évidemment en an-glais, donc Thomas y ap-prend pas mal de vocabulai-re. Nous laissons donc lesdeux langues faire leur pla-

ce tout naturellement. Voirnotre fils commencer à par-ler anglais avec une pronon-ciation parfaite est une for-midable expérience.Votre regard sur la France et

sur les Français a-t-il changédepuis votre départ ?

Énormément ! Lorsqu’onpasse ne serait-ce que quel-ques mois à l’étranger, onadopte un œil extérieur etles choses ne sont plus lesmêmes lorsque l’on revienten France. On a une visionplus objective du pays,beaucoup plus critique éga-lement car on a désormaisde véritables éléments decomparaison. Le niveau devie en France est beaucoupplus faible que dans d’autrespuissances mondiales, cequi est difficile à accepter.Comment les Américains

voient-ils la France ?Ils ont une vision très ro-

mantique du pays, et necomprennent pas que l’onpuisse quitter la France pour

venir aux USA. Pour eux, laFrance est un pays d’histoireoù l’on mange bien, vit bienet travaille peu (le mythe des35 heures et des 5 semainesde congés payés !) Globale-ment, ils ont donc une imagetrès positive de notre pays.Vous êtes-vous facilement

intégrés parmi les Améri-cains ?

Oui, car l’Amérique est unpays d’immigration : Tout lemonde vient d’ailleurs, a desparents ou grands-parentsqui viennent d’un autrepays. Avoir des originesétrangères y est la norme.Dans les faits, il n’y a mêmepas vraiment à s’intégrer,juste à accepter que les rè-gles sociales et la culturesoient différentes.

ProposrecueillisparClaireABOUDARHAM

! Pour suivre les aventures decette famille, rendez-vous sur lapage Facebook « A nous laCalifornie », ou sur le sitewww.anouslacalifornie.com

Les expat’ Chaque jour, un Franc-Comtois installé à l’étranger témoigne

AlainetsonentrepriseauxUSA

" « Le seul risque que vous prenez est celui de ne plus vouloir revenir ! » DR

Auregistrede l’état civilLes décèsDaniel Lutaescher, 59 ans.

Claude Voegtlin, 76 ans.

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