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Les tendances démographiques et migratoires dans les régions ultrapériphériques : quel impact sur leur cohésion économique, sociale et territoriale ? Résumé exécutif Acores
Gilberta Pavão Nunes Rocha. Licínio Tomás.
Ce document a été commandé à l’INED par la Commission Européenne, Direction Générale des
Politiques Régionales. L’étude a été conduite par :
Claude-Valentin MARIE (INED)
Responsable de projet
Jean-Louis RALLU (INED)
Coordinateur
Publication : Unité de la Coordination des Régions Ultrapériphériques (FR)
Réserves : « Les opinions exprimées dans ce document sont la seule responsabilité des auteurs et ne représentent pas les positions officielles de la Commission Européenne (CE).
La reproduction et la traduction à but non commercial sont autorisées, sous la condition que la source soit mentionné et que l’éditeur (CE OIB) en ait été averti et en ait reçu un exemplaire à l’avance.
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Objectifs de la présente étude Suite à sa communication "Les Régions Ultrapériphériques, un atout pour l’Europe », adoptée le 17 Octobre 2008, la Commission a pour but, par cette étude, d’améliorer les connaissances des impacts démographiques et de la migration dans les RUP, par :
* Une description et une analyse des dynamiques démographiques et des migrations propres à chacune de ces régions et des tendances prévisibles à court et moyen terme; * Une analyse des enjeux qui en découlent - en prenant en compte les handicaps auxquelles elles font face, tels qu'énumérés à l'article 299.2 du Traité - pour la cohésion économique et sociale de ces territoires et de l’Union.
Comme l’avait montré la communication mentionnée, cette étude prend en compte le contexte particulier des RUP, marqué par la rapidité avec laquelle s'y opèrent les changements démographiques et migratoires, et espère répondre à « la nécessité de disposer d'informations et de projections fiables sur ces changements en vue de les intégrer dans les politiques de gestion des territoires ».
« Les Régions Ultrapériphériques de l’Union Européenne sont des îles ou des archipels situés dans la Caraïbe (Guadeloupe, Martinique, St Martin), dans l’Atlantique (les Canaries, Madère et les Açores) et dans l’Océan Indien (La Réunion), sauf pour la Guyane, qui est une petite enclave dans la région amazonienne.
En 1997, le Traité d’Amsterdam a introduit les bases légales du concept de Régions Ultrapériphériques.
Celui-ci a été consolidé et renforcé par le Traité de Lisbonne (art 349, 107(3)(a) TFEU.) qui reconnaît le caractère spécial des RUP et le besoin d’actions spécifiques pour favoriser leur développement. »
Ont participé à cette etude: Gilberta Pavão Nunes Rocha (Coordinator) LicínioTomás Nuno Martins Derrick Mendes Universidade Dos Açores
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SYNTHESE
Les îles présentent souvent des particularités, ne fusse que par la conséquence
même de leur condition d’éloignement par rapport aux continents lointains. Leur nature
présente souvent, sous différentes formes, un ensemble de spécificités assez
complexes, singulières et fragiles : conditions desquelles il faut tenir compte, du moins
du point de vue de l’intégration sociale et de la diversité environnementale. L’archipel
des Açores fait partie de ces groupes d’îles dont la spécificité et la distance des grands
centres se fait aisément noter. Mais c’est répondant à un ample défi sur l’analyse des
tendances démographiques, en ce qu’elles comportent simultanément de particulier ou
de commun vis-à-vis des territoires nationaux et communautaires, dans lesquels elles
s’intègrent, que nous avons élaboré la présente étude.
C’est donc, particulièrement, un abordage des dimensions éducatives
économiques, familiales, d’habitations, sanitaires et environnementales par le biais de
la démographie, que nous avons cherché à développer tout au long de l’étude. Une
telle démarche suppose que l’on puisse disposer et utiliser des données de base
comparatives organisées en séries chronologiques homogènes. Or, ceci n’est pas
toujours le cas, car les données sont parfois insuffisantes en ce qui concerne
quelques-unes des dimensions, objet de traitement et d’analyse. De même, le niveau
de désagrégation n’est pas toujours le plus souhaitable ou nécessaire face aux
intentions d’exploitation. Les recensements de la population, notamment de 1991 et
2001 ont constitué les principales sources d’information utilisées. Or, pour compléter
ces séries et obtenir une actualisation des indicateurs utilisés, il faudra attendre la
publication de résultats du recensement de 2011. Souvent, nous avons cherché à
minimiser cet obstacle par le recours à des sources informatives diversifiées, mais une
production de statistiques plus systématisées au niveau des régions serait très
souhaitable.
Sur une rétrospective succincte, on peut dire que, notamment en ce qui
concerne le volume de sa population, les Açores ont diminué leur poids relatif sur la
période analysée depuis 1991, en conséquence d’un plus faible taux de croissance
démographique face à la moyenne nationale (3,2% face à 7,8%) mais la croissance
n’est que de 1,8% entre les derniers recensements, soit entre 2001 et 2011, valeur qui
est surtout due au résultat vérifié dans sa principale île en volume démographique qui
est São Miguel, laquelle a augmenté 4,6%. D’après les projections, cette population
continuera à croître très peu jusqu’en 2020, stagnant et amorçant une nouvelle phase
qui sera de diminution, tel que dans le passé. Cependant, comparativement aux
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décennies précédentes, les causes n’en sont pas du tout les mêmes car ce n’est plus
l’émigration en masse qui en est à l’ origine, mais la propagation et l’option tardive en
faveur d’un modèle de famille réduite avec moins d’enfants. Bien que cette évolution
s’explique par les variables micro démographiques, notamment le déclin de la natalité
et des soldes soit naturels soit migratoires insignifiants, nous considérons que
l’attractivité de ces îles est encore minime comme région de travail et de résidence,
bien que l’immigration présente dernièrement des signes de croissance. En effet,
contrairement à de nombreuses autres régions, les Açores ne reçoivent pas un très
grand volume d’immigrants qui puissent se fixer et contribuer à inverser la dynamique
de sa structure par âge et sexes. Mais, un fait nouveaux, dans la période analysée, les
Açores qui étaient une région répulsive, ayant une population qui a sévèrement connu
l’impact de l’émigration, surtout envers l’Amérique du Nord, sont devenus une région
d’accueil qui reçoit des immigrants, surtout en provenance des pays africains de
langue portugaise, du Brésil et en moindre proportion de l’est européen ; mouvement
qui contraste avec l’émigration qui est, de nos jours, très peu significative et envers des
destinations différentes de celle d’autrefois.
La configuration en archipel est à l’origine de mouvements internes qui en
réalité existent et impliquent, notamment, le déplacement de la population des plus
petites îles envers les grands centres, comme il en est le cas de la municipalité de
Ponta Delgada, souvent pour des raisons professionnelles. En rigueur, c’est aussi
cette multitude d’espaces insulaires différents qui caractérise le plus concrètement les
Açores face aux autres régions, du moins au niveau national, mais, nous le croyons
aussi, au niveau européen et communautaire.
Cette pluralité et diversité apparaît dès le début de l’analyse sur les indicateurs,
indiquant que les plus grandes îles (São Miguel et Terceira) sont plus densément
peuplées et, logiquement, attirent majoritairement la population des autres îles, mais
fixent aussi plus d’éventuels immigrants puisqu’on a assisté, dans les dernières
décennies, à une croissance globale de la mobilité à tous les niveaux. Mais, comme
conséquence démographique plus marquante, de nouvelles asymétries s’installent,
superposées à celles qui existaient déjà, comme il en est le cas de la natalité et des
structures par sexes et par âge. En effet, ces îles présentent toujours des niveaux de
vieillissement démographique variés, comptant, du point de vue populationnel, des îles
très âgées, dont le mouvement naturel est négatif et qui ne parviennent pas à capter la
population étrangère.
Par conséquent, les implications au niveau de la population scolaire se font
déjà ressentir dû à une contraction de la base pyramidale de la population et se
poursuivront inévitablement dans les prochaines décennies, se manifestant peu à peu
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dans différents secteurs de la vie collective. Un des effets, des plus immédiats de la
transformation structurelle, est d’abord vérifiable par le déclin de du nombre d’enfants
dans l’enseignement préscolaire qui se faisait déjà noter depuis les deux dernières
décennies et la population, s’intensifiant à mesure que l’effet de diminution progresse,
et, se propage d’abord, aux niveaux de l’adolescence se notant sur la population
scolaire et après sur les jeunes actifs. D’après nos analyses, cette dernière est
actuellement en cours aujourd’hui et les projections indiquent clairement que ce
mouvement démographique de fond s’intensifiera au sein même de la population
active et employée.
En même temps, on assiste à la sortie des générations nombreuses de du
monde du travail lesquelles, contenant un grand nombre d’individus, atteignent l’âge de
la retraite et vont faire croître la part de la population inactive dont l’espérance de vie
s’est aussi considérablement allongée du fait que pendant les 20 dernières années on
espère vivre plus longtemps au-delà de la soixantaine. En effet, par une réduction de la
mortalité, l’indicateur espérance de vie moyenne à la naissance dans l'archipel est
passé de 72,4 ans, en 1991, à une valeur de 76,4 ans, en 2008, sexes réunis, mais
demeure cependant inférieure à celle du pays (79,3 ans). La montée des seniors et
des très vieux, qui est déjà une réalité, ira énormément s’intensifier, étant donné que
cet indicateur «espérance de vie» doit encore se dilater, et comme l’on disait, les
générations de plus grand volume iront le renforcer.
La structure par âge et par genres rend compte actuellement d’une population
qui, même se classant encore parmi les plus jeunes dans l’ensemble des régions,
présente un indice de vieillissement qui va dans le même sens de la dynamique
observable pour l’ensemble du pays. Il est donc d’admettre que cette dynamique de
distorsion se poursuive et prenne une plus grande ampleur, comme tous les scénarios
le signalent, en convergence avec la population portugaise. Comme nous l’avons
signalé dans la première partie, plus visibles sont encore les différences au niveau
interne de la région dont le déclin de la natalité et la sortie des actifs pèse d’avantage
dans les ensembles populationnels plus restreints.
D’une façon générale, tous ces phénomènes énoncés se manifestent au niveau
régional et sont même déjà tout à fait évidents. Ils ne feront que s’intensifier
d’avantage, dans les deux prochaines décennies, période sur laquelle porte nos
projections. Sans surprises, puisqu’ils en sont conscients, les pouvoirs publics doivent
faire face à de nouvelles asymétries, qui se creusent du point de vue démographique.
Il sera nécessaire, de la part des autorités, la prise en charge des innombrables
questions posées par cet effet de vieillissement différentiel, soit en relation aux divers
espaces, soit par rapport aux différents groupes populationnels, tel que les
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changements sur la composition des actifs employés, dans la catégorie des seniors ou
les nouvelles nécessités éducatives, à côté de celles qui persistent encore. La montée
en nombre des plus vieux inquiète les pouvoirs publics régionaux qui, en conformité,
se manifestent plutôt pessimistes sur les solutions à envisager tel que l’on a pu le
vérifier sur les enregistrements d’interviews, lorsqu’ils affirment, entre autres, qu’il y a
un particulier besoin d’augmenter certaines des professions libérales qui font défaut
dans la région.
Effectivement, d’autres domaines de questions, par contre, sont plutôt
spécifiques de la réalité de la région telle que l’habituel déficit de scolarisation qui se
fait également noter lorsqu’on analyse la population active ou celle qui est employée.
La difficulté en main-d’œuvre qualifiée est un problème exprimé dans les interviews
que nous exposerons de suite. Bien qu’un certain nombre de mesures aient été prises
et des initiatives de formation soient mises en place, il est un fait que les principales
préoccupations se dirigent toujours envers les couches plus jeunes. Comme il serait
d’espérer, on ne peut pas trouver des solutions de qualification de la population dans
sa globalité donc on doit cibler des groupes prioritaires. Par la voie des politiques
publiques, on développe des procédures par lesquelles on peut plus facilement
intervenir, comme la création où l’adaptation et restructuration des parcours scolaires,
puisque les Açores intègrent le groupe des régions dont l’indice de scolarisation, de sa
population active, est le moins élevé du pays. Il en est de même en ce qui concerne les
degrés la scolarisation supérieurs et l’enseignement universitaire. En moyenne, les
jeunes ne poursuivent pas de parcours de longue durée, faisant ainsi élever les taux
d’abandon lorsque, dans une perspective comparative, on les situe face à d’autres
régions du pays ou de l’Union Européenne. Nous avons fait remarquer que les taux
d’abandon de la part des étudiants, sans achèvement de niveau complet, soit sans
diplôme attribué, se situent entre les plus élevés des régions du pays et de l’Europe ;
situation surtout visible dans l'enseignement secondaire. Un grand volume de jeunes
se limite à l’enseignement de base – qui est de neuf années – avant de commencer à
travailler. Or, l’entrée sur le marché du travail n’est nullement facilitée par ce
comportement tendanciel. Mais l’obtention d’un poste de travail et la progression dans
la carrière non plus. En raison de cela, on assiste actuellement à un retour des jeunes
plus âgés dans l’enseignement secondaire, professionnel et universitaire ; niveaux qui
ont diversifié les possibilités de parcours et de domaines conduisant à la
professionnalisation. Quand à l’échec scolaire, cet indicateur a considérablement
baissé et suit la tendance globale du pays, bien que celle-ci ne soit pas, elle non plus,
tout à fait exemplaire sur le contexte communautaire.
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Au niveau de l’emploi et de la population active, les implications se fond, avant
tout par une restriction des couches soit des plus jeunes qui sont des actifs potentiels,
soit de ceux qui travaillent alors qu’en même temps, on assistera à un vieillissement de
la force de travail dans son ensemble, marqué par le gonflement des échelons des
travailleurs en âge plus avancée après les 45 ans. Mais la remarque plus manifestée,
dans ce domaine, concerne la montée de la main-d’œuvre féminine qui est venue
colmater un vide, surtout au niveau de l’offre des services ménagers et des services de
vente. On devra noter que c’est principalement aux dépends de l’activité féminine que
les taux globaux d’activité se sont élevés dans les dernières décennies et devront
encore croître puisqu’ils demeurent à un niveau toujours inférieur à la moyenne du
pays.
La qualification de main-d’œuvre est tout au plus importante si l’on considère le
développement des activités économiques qui, dans la région, ont surtout pour origine
le dynamisme du tertiaire. En effet, dans une décomposition en fonction des trois
grands secteurs traditionnels, la croissance du tertiaire ne laisse aucun doute.
Occupant 62,7%, en 2009, il se présente supérieur à la moyenne nationale et devrait
pouvoir encore s’agrandir. En 1970, l’agriculture et la pêche représentaient à elles
seules encore 50% de l‘emploi mais, en 1991, elles représentaient 22,2% et en 2009,
dernière année pour laquelle nous disposons de données fiables, de 11,4%, ayant
pour base de support un secteur laitier encore très important comme source de revenu.
Mais les activités, soient-elles d’élevage ou de transformation agroalimentaire, ne
peuvent pas se maintenir sur la seule base de mesures subventionnées.
La mise en marche de politiques publiques nous indique que les responsables
paraissent en être conscients. Puisque, sur un effort de concertation globale, la région
s’est dernièrement modernisée en très peu de temps, lui permettant de n’être plus
parmi les derniers rangs européens, bien que le PIB régional n’ait été, en 2009, que de
89% de la moyenne nationale et à seulement 67% de la moyenne communautaire. Sur
la relancée des années quatre-vingt-dix et du début de ce siècle, les Açores opérèrent
de profonds changements dont les plus évidents se remarquent, notamment, par
l’extension de la couverture des services fondamentaux, comme l’éducation, dès
l’enseignement pré- scolaire jusqu’à l’enseignement universitaire, mais aussi dans le
domaine de la santé et, dernièrement, du tourisme et des services d’assistance sociale
aux populations. La région a su créer les conditions d’expansion du commerce, qui
s’est ouvert à l’extérieur, mais ces avancées vont de pair avec la spécialisation dans
toutes les branches. Depuis les sous-secteurs agricoles, de l’élevage et des cultures
industrielles au boom de la construction civile et à l’implantation d’agences touristiques
et d’espaces commerciaux, tous s’inscrivent dans la même lignée de développement
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que bien d’autres régions qui esquissent une même situation. Mais une fois la
spécialisation amorcée et le dynamisme économique ayant cessé, les petits espaces
insulaires se sont rapidement affaiblis en termes économiques. En attendant, il nous
reste à réévaluer quels en sont les facteurs favorables qu’il s’avère nécessaire de
prendre en main, comme il en est le cas de certaines des activités comme le tourisme
et la dynamisation, promotion et commercialisation des produits de qualité localement
manufacturés ou conçus comme produits de qualité pouvant être emblème de la région
à l’extérieur.
Les familles aux Açores perçoivent des revenus en moyenne plus élevés mais
les dépenses en alimentation, eau, gaz et électricité le sont aussi. En règle, les
services offerts aux familles, eux aussi, reviennent plus chers. En ce qui concerne la
santé et le bien-être social, bien que le nombre de professionnels ait augmenté, la
région manque remarquablement de médecins, surtout de médecins spécialistes
comme des cardiologues et des pneumologues, alors que ce domaine de pathologies
constitue l’une des principales causes de décès. D’après les responsables du secteur,
le manque de spécialistes de santé se révèle sans doute un défit qui sera pris en
compte par les autorités régionales pour les prochaines années. De même, sur le plan
d’une meilleure rentabilisation des ressources et des coûts de santé, la prévention leur
parait la stratégie la plus convenable à développer.
Ceci est valable pour la santé, pour ce qui en est de l’obtention des biens
essentiels. En effet, dans ce domaine comme dans bien d’autres, la distance est un
handicap pour les marchandises et les liaisons puisqu’elle fait augmenter les prix des
produits et induit des difficultés accrues aux efforts régionaux d’exportation. Mais, en
termes d’impacts et de problèmes démographiques, comme nous avons eu l’occasion
de le démontrer, la région est de moins en moins un cas d’archipel à part en ce qui
concerne sa dynamique de vieillissement ou, dans un cadre plus général, de la
rentabilisation des ressources locales, ainsi que de l’utilisation rationnelle de celles-ci.
Les scénarios que nous avons établis en matière de santé et d’environnement tendent
à démontrer qu’une plus grande rentabilisation de moyens et des services est encore
possible pour assurer efficacement l’approvisionnement en eau et en énergie, tenant
compte de la structure différentielle des nécessités par îles, ainsi que de la croissance
et spécialisation des besoins de chacune. Les difficultés que la région a à gérer ses
ressources humaines et à rentabiliser les équipements en accord avec sa structure
économique tiennent en grande partie au fait qu’il faut considérer neuf cas singuliers.
Par sa position océanique géostratégique privilégiée et de relais entre les
continents lointains (continent européen et américain), les Açores ont dans le vaste
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espace maritime qu’ils forment, un nombre indéterminé de ressources en grande partie
non exploitées. Mais la région des Açores parait en tirer peu d’avantages, du moins
suffisamment visibles et ayant un impact concret satisfaisant sur l’économie régionale
dans son ensemble. Il y a encore quelques années auparavant, la région fût utilisée
pour des finalités de recherche qui ont bénéficié l’investissement. Mais, de nos jours, le
démembrement des activités traditionnelles, comme la pêche et l’agriculture, mais
aussi l’industrie de transformation des cultures industrialisées en conjugaison avec le
freinage de le construction et des services ménagers, ont fait diminuer la production
régionale et ainsi ont infligé à la région des limitations sur le plan de la compétitivité sur
la scène nationale et internationale pour laquelle à peine des mesures de soutien
constant permettent de créer les conditions de continuité et de s’affirmer dans les
contextes plus vastes. Particulièrement soutenu par les femmes, le secteur des
services de ventes et des aides à domiciles sont ceux qui ont le plus progresser mais
ne représentent pas vraiment un quelconque modèle de développement durable de
l’emploi puisqu’ils sont le reflet de tendances plus vastes et tardives des changements
déjà enregistrés ailleurs.
Mais, comme on l’a longuement expliqué, on ne peut pas négliger la profonde
diversité interne de l'archipel par la répartition de ces neuf îles sur un vaste périmètre
océanique, lequel constitue un sérieux obstacle à l’implémentation de politiques
publiques et d’actions concrètes en considérant cette diversité et le niveau de chacune
d’entre elles.
La gestion soutenable de d’eau, de l’énergie et des déchets se place parmi les
contraintes environnementales plus évidentes qui, même si elles ne se sont pas
encore trop ressenties, devront suggérer une attitude prévoyante. C’est ce que l’on a
essayé de relever par le traitement de ces données. Au quotidien, la gestion courante
de l’eau reste un domaine très particulièrement invisible et négligé qui devra,
conjointement avec la gestion énergétique et des déchets, conduire à avoir prise sur la
continuité durable de l’environnement dans un archipel à l’équilibre fragile comme il est
typique des espaces insulaires.
Ainsi, nous sommes d’avis que la situation exige des solutions soutenables, à
tous les niveaux, et ceci fut un des points centraux qui a orienté toute l’analyse
développée. Aux Açores comme ailleurs, les tendances exigent que l’on en tienne
compte, d’autant plus que la réalité des îles subit, en ce qui concerne les modes de
vie, niveaux et qualité de vie, des contingences globalement similaires et
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régionalement singulières où l’impact de l’isolement a des coûts et doit, dans le cadre
de l’équité, être minimisé.
Pour faciliter une vue d’ensemble sur les conclusions qui font objet de synthèse
au sujet de chaque thème traité au long de l’étude, nous croyons utile de reprendre par
secteur d’analyse les principaux aspects que l’on a mis en évidence. Dans ce but, nous
présentons de suite les principales conclusions qui se référent aux différents points sur
lesquels a porté la présente étude.
DEMOGRAPHIE
En ce qui concerne le plan démographique, dimension conditionnant tout le
sens de l’évolution à terme des communautés, sept points on été répertoriés :
Baisse de la natalité et mortalité pendant les dernières décennies du
XXème siècle, qui semble s’être stabilisée aujourd’hui, et engendre un faible
mouvement naturel, d’une influence moindre au moment d’étudier les origines de la
croissance démographique.
Contraste, assez net, de l’évolution de la variable émigration face à la
variable immigration qui nous informe que les Açores, bien qu’ayant été une région
traditionnellement répulsive, sont devenus une région d’accueil d’immigrants.
Variation de l’influence des mouvements internes, encore difficiles à
comptabiliser, mais réelle si l’on considère le résultat des variations inter recensements
entre les différentes îles de l’archipel.
Croissance globale de la mobilité, généralement positive en cette
première décennie du nouveau siècle.
Diversité entre les îles : les plus grandes et plus densément peuplées
attirent majoritairement la population, phénomène à dissocier de l’importance que
représentent les nouvelles arrivées dans le développement des îles plus petites.
Niveaux de vieillissement démographique variés, avec des îles très
âgées, dont le mouvement naturel est négatif et qui ne parviennent pas à capter la
population étrangère.
Ayant en perspective un vieillissement à la base et dans la partie
supérieure de sa structure par sexes et âges, qui sera renforcée dans les 20
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prochaines années, les Açores devront envisager la mise en place de politiques
sectorielles assez distinctes de celles promulguées dans un passé récent.
- Dans cette même rubrique, d’après la perception de nos interviewés, l’évolution
de la population sera une préoccupation à terme, puisqu’elle manifeste déjà
actuellement de profondes mutations. Et parmi ces mutations, des problèmes de
gestion sociale se perçoivent :
Certaines des opinions recueillies reconnaissent que, en général, la
population a atteint un état d’équilibre relatif, existant de nos jours une relation entre la
dimension et les ressources à l’échelle de chaque île. Mais le volume populationnel
est compris comme étant relativement stable, puisqu’il présente dernièrement, des
valeurs qui n’ont pas entre elles de grandes variations.
De même, on reconnaît aussi que le déclin de la natalité se manifeste
comme un problème tout d’abord sur le système d’éducation relativement auquel l’on
perçoit que l’impact se fait déjà ressentir, notamment par la décision de fermer des
écoles qui ne reçoivent pas localement un nombre d’élèves qui puisse justifier leur
fonctionnement.
Cependant, on est conscient qu’à terme, c’est surtout le vieillissement
des actifs qui préoccupe les responsables politiques répondant à notre enquête.
ÉDUCATION ET EMPLOI
Sur le plan de l’éducation, des qualifications et de l’emploi de la population
active, dimensions qui caractérisent assez nettement le marché du travail, nous
retiendrons que :
Aux Açores, l’indice de scolarisation de la population active demeure le
moins élevé du pays. Il en est de même en ce qui concerne les degrés de la
scolarisation et de l’enseignement universitaire, dans son ensemble. Les degrés
supérieurs et universitaires font défaut au niveau de la qualification des effectifs de la
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population régionale, tendance qui ne montre aucun changement très significatif dans
cette première décennie du nouveau millénaire ;
Plus que l’échec scolaire, c’est l’abandon du parcours scolaire, en âge
assez précoce chez les jeunes, qui pèse encore sur les valeurs des niveaux de
scolarité. Il est important de noter que les taux d’abandon, sans achèvement d’un
niveau ou degré scolaire complet, de la part des étudiants dans l'enseignement
primaire et secondaire, sont les plus élevés entre les régions portugaises (2006);
La réussite scolaire tend, depuis 2006, à suivre les taux du niveau global
du pays, bien qu’ayant un plus grand nombre de jeunes qui échouent ou sont
découragés de poursuivre des études dans l’enseignement supérieur ;
Ces aspects cités ont des implications sur une population relativement
plus jeune que les autres régions. Dans la région des Açores, c’est surtout l’école
maternelle qui montre une grande progression et couverture des différentes localités. A
ce niveau là, les nombres sont plus élevés que ceux du pays dans son ensemble;
Ce qui est vrai pour la population en général, l’est aussi en ce qui
concerne la population active. Malgré les améliorations qui ont aussi eu lieu localement
ces dernières années, la population active des Açores démontre, encore de nos jours,
un assez faible niveau d'éducation. Elle demeure toujours une des régions portugaises
ayant une population avec moins d'emplois qualifiés, une tendance qui ne montre
aucun changement sous l’angle comparatif, dans la première décennie du nouveau
millénaire;
Face à l’emploi, les grandes tendances régionales sont surtout visibles
aux niveaux des ses taux de féminisation par genres, où les femmes ont encore plus
de difficultés, que dans le reste des régions portugaises, en ce qui concerne l’accès au
marché de travail et, par conséquence, on remarquera une surreprésentation des
hommes dans la population active;
Bien qu’en termes de comparaison la population active régionale soit
entre les plus jeunes du pays, on peut vérifier déjà un certain effet de vieillissement
des actifs employés, surtout dans les groupes d’âge après les 45 ans, mais aussi par
une diminution à la base, entre les 15 et les 24 ans;
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Bien que les niveaux d'emploi aient connu une période de relative
stabilisation pendant la dernière décennie, avec une légère augmentation des niveaux
d’activité des femmes, le chômage augmente partout et au cours des deux dernières
années il atteint très particulièrement les hommes ;
Avec une importante diminution de la population d'âge scolaire, nous
pensons que dans les 20 prochaines années, les Açores auront encore un effort à faire
pour augmenter la formation de sa population des jeunes générations. Toutefois, à
l'égard de la scolarité surtout et spécialement en ce qui concerne l'abandon scolaire,
nous pensons que la région des Açores peut converger à la rencontre des objectifs
proposés par l'Union Européenne pour 2020. Mais ceci demande une attention
particulière qui doit être portée surtout dans l’univers des hommes qui, déjà en 2001,
montraient des valeurs assez proches de ces objectifs fixés ;
Ces dernières années, l’orientation essentielle s’est tournée vers les
ressources humaines spécialisées et différenciées selon les spécificités et les besoins
des écoles. On peut dire, en effet, que ces dernières années, une stabilité croissante
du personnel enseignant détenant une qualification professionnelle s'est produite dans
toutes les écoles de la région ;
Selon les responsables, ces investissements ont eu des effets en
termes de qualité de l'enseignement et de l'apprentissage résultant de la construction
et l'ouverture de nouvelles écoles et l'amélioration des existantes, d’un nouveau
recrutement et fixation de personnel ; Mais aussi:
- Au long de trente cinq ans, l’enseignement supérieur s’est affirmé dans la région
pour combler de fortes nécessités de qualification ressenties et inévitables dans le
processus de modernisation des administrations ;
- L’université a fourni la plupart des cadres de l’administration centrale et des
enseignants et des institutrices à la région : « Aujourd'hui il y a un développement dans
la région fournit par un nombre très significatif de personnes qui ont été formées ici à
l'université. L'université a commencé principalement dans le domaine de l'éducation,
qui avait initialement une grave pénurie d'enseignants, surtout au niveau de
l'enseignement secondaire. »[i.7] ;
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- Dans le domaine des équipements et de la technologie, on vérifiera que les
écoles se sont efforcées pour se concentrer sur l’intégration des nouvelles formes de
communication à distance, ainsi que sur les manières de diffuser leur utilisation entre
les différents intervenants dans le processus éducatif ;
- Dans l’ensemble, on considère que la région est sur la bonne voie pour
atteindre les objectifs proposés pour 2020. L’idée de concevoir les Açores comme lieu
de recherche figure sur plusieurs opinions, lesquelles considèrent que les Açores
réunissent des conditions uniques pour développer la recherche scientifique dans les
domaines notamment de l’environnement et des changements en cours sur le climat et
les modes de vie.
En termes prospectifs, nous avons vu que la population active de l'étude
aura tendance à croître au moins jusqu'en 2020 ou 2025, dates à partir de desquelles
le déclin commence mais plus intense sera le vieillissement de celle-ci. Une croissance
qui sera obtenue, en grande partie, par la hausse de la fourchette d'âges des couches
des actifs plus jeunes qui sont actuellement dans la case des 15-25 ans et un plus
significatif accès des femmes au marché du travail. Cependant, le fait qui
probablement est le plus pertinent dans l'analyse de l'évolution par groupes d'âge est à
l'égard du vieillissement progressif et plus prononcé à partir de 2020, sur les deux
sexes dans la structure des actifs employés, c'est-à-dire sur l'ensemble des
travailleurs: une réalité qui peut être lue, soit dans la projection par l'âge, soit à travers
les changements dans les taux effectifs de l’indicateur de dépendance effective ;
Néanmoins, nous sommes conscients aussi que les enjeux existants sur
les développements futurs dépendent plus de la transformation de la situation
économique, qui a de réelles et plus directes conséquences sur la création d’emplois,
que de l'existence de main-d'œuvre qualifiée disponible ou en âge de pouvoir travailler.
L’incertitude la plus grande sur le moyen et le long terme, cependant, est sur l'évolution
de l’écart entre les taux d’emploi masculin et féminin, surtout celui que est dû à l'effectif
féminin que nous ne pouvons pas déduire même des scénarios qui apparaissent
comme plus probables, indépendamment de la possibilité de ce que sera une réelle
employabilité future et l’intégration effective dans le marché du travail.
ECONOMIE ET ACTIVITES
16
L’économie de la région montre des sous secteurs très spécialisés comme le
secteur laitier, mais la diversification des activités au niveau régional se fait lentement,
car la structure économique absorbe peut les nouvelles qualifications. Dans l’ensemble
nous avons souligné que :
L'activité économique aux Açores et l'intégration conséquente de sa
population active sur le marché de travail est marquée par la perte d’importance
évidente du secteur primaire. De même, les transformations démontrent une légère
diminution du secteur secondaire – lequel d’ailleurs n'a jamais été très important dans
la région – et la croissance du secteur tertiaire, qui consolide sa position et acquiert
même un nouvel élan comme principal moteur de l'économie des Açores;
La croissance du tertiaire doit notamment sa dynamisation aux
politiques qui le soutiennent et l’ont pris comme secteur central mais aussi à la
diversification des activités des services dans une région qui traditionnellement a
toujours connu une forte ampleur du secteur publique pour assurer les services de
base;
Par conséquent, et corrélativement à cette croissance du tertiaire,
l’entrée des femmes sur le marché de travail est devenue capitale et se reflète dans de
nombreuses activités qui ont dans le tertiaire leur contexte. Mais les femmes
continuent à assurer surtout les services à la communauté ou dans le secteur des
ventes et occupent plutôt les échelons intermédiaires de l’emploi;
Les activités des transports s’amplifient et les services aux touristes
demeurent croissants eux aussi. Les touristes qui visitent les Açores sont distribués
dans différents niveaux d'âge entre 25 et 55, et l'évolution met en évidence le poids
des personnes âgées, en particulier ceux de plus de 45 ans. La plupart se trouve
engagée dans des activités économiques et est titulaire d'un niveau de formation
universitaire;
Aux Açores, on peut dire que la structure de l'entreprise se compose
essentiellement de petites entreprises qui ont, généralement moins de 10 salariés
(85%), et il est également à noter la prépondérance des entreprises constituées en
sociétés par actions et les entreprises individuelles. Cependant, on observe qu’entre
1997 et 2007, on a vérifié la croissance du type de société par actions par opposition à
17
une diminution observée chez les entreprises de propriété privée et d’entrepreneurs
individuels.
La croissance du PIB aux Açores a été tout à fait remarquable depuis le
milieu des années 90 à nos jours, ayant une plus grande convergence avec les valeurs
tendancielles de l’ensemble du territoire, mais aussi avec l'Union européenne;
C’est surtout le secteur tertiaire qui a contribuer la croissance, c’est ce
secteur qui a le plus contribué à la production de richesses, avec environ 73% du PIB
en 2008, et ayant une légère baisse dans le secteur en raison de la perte d’importance
relative de la construction et, de façon générale, du secondaire et encore plus du
secteur Primaire;
La situation financière des Açores présente un déficit commercial
chronique. Avec une balance commerciale traditionnellement négative, la région
renforce les placements financiers investissant notamment dans l’agriculture et,
dernièrement, dans le secteur du tourisme;
Au cours des cinq dernières années on a augmenté et diversifié les
soutiens destinés à assurer les différentes fonctions sociales et autres. Après une
décennie de prédominance des financements dirigés vers les fonctions de production
ce sont les services de bases qui attirent le plus de budget;
Le poids considérable de l’administration publique fait, notamment,
qu’entre 1997 et 2009, l'augmentation des dépenses dans la région se sont élevées à
100%, principalement distribuées entre les besoins des Services d’Administration et
deux fonctions sociales en particulier : la santé et l'éducation;
D’après les opinions recueillies dans l’enquête, on reconnaît aisément
que :
- Le marché du travail se trouve en grande difficulté de croissance et la situation
actuelle de l’activité professionnelle aux Açores est très particulière et, de plus,
sensible aux changements conjoncturels, étant donné que la structure de l’emploi y est
notamment marquée, d’une part, par le fait qu’elle est restreinte et, d’autre part,
puisqu’elle doit, selon le secteur considéré, être conçue à l’échelle de chaque île de
l’archipel, puisqu’il y a encore de fortes résistances à la mobilité ;
18
- Il y a un manque de qualification encore assez manifeste selon le point de vue
des entrepreneurs/opérateurs, ils ne recrutent pas sans qualifications et compétences
spécifiques. En effet, au-delà de la part de la population sans aucune qualification, il
existe une assez grande majorité des actifs qui n’ont pas encore leurs compétences
reconnues (ou certifiées par diplôme).
- La structure des entreprises est largement constituée de petites ou micro
unités de production. La région a une faible capacité de créer ou d’augmenter la
structure d’emploi et de capter des effectifs sur le marché du travail, même ceux qui
sont qualifiés.
- Le chômage et la croissance de la demande d’emploi de la part des jeunes
présente une tendance à augmenter dans la région comparativement à un passé où le
chômage était réduit. Le problème du chômage n’est plus résiduel, il touche de plus en
plus même le personnel très qualifié étant donné que les postes de travail sont
restreints dans la structure économique régionale ;
- La main-d’œuvre de la région ne présente pas une grande propension à la
mobilité, soit-elle professionnelle ou géographique, car de la formation et l’information
leur manque pour changer ses habitudes de travail ;
- Stimuler la requalification et les formes d’autonomie, en créant des conditions
à la mobilité professionnelle et résidentielle des travailleurs.
- La revalorisation du plan social : « Il faut valoriser le tissu entrepreneurial à
travers l’intégration des jeune diplômés. Dans ce sens, nous avons institué l’attribution
d’un prix pour stimuler les bonnes pratiques des entreprises qui embauchent des
jeunes diplômés, du premier cycle notamment.» [I.2] ;
- Aux centre des questions économiques, on peut repérer le thème des
transports, soit internes soit avec l’extérieur, et une activité qui s’est progressivement
affirmée dans l’économie régionale des Açores: le tourisme ;
- Quatre dimensions de l’économie sont particulièrement référenciées par nos
interviewés qui les conçoivent comme un vecteur clé du développement durable étant
donné les spécificités de l’archipel. Ces dimensions sont les transports, le tourisme,
l’agriculture et la mer ;
- D’après nos interlocuteurs du secteur, nous possédons un modèle de transport
peu efficace face aux caractéristiques de distance, de morphologie et de configurations
19
de la région en archipel qui mène les responsables du secteur à considérer comme
une priorité la création d’un marché interne qui profiterait de la voie maritime pour
implémenter et dynamiser les liaisons entre les îles ;
- Bien que l’on ait fait un effort assez considérable dans ce domaine, le secteur
est encore loin de présenter un réseau de liaisons efficaces qui puissent servir tant le
flux des marchandises comme la circulation des habitants ou de ceux qui nous
visitent ;
- Le tourisme a un très fort handicap pour dynamiser l’économie, puisqu’il fait
l’objet d’une saisonnalité très prononcée et le segment touristique qui choisi les Açores
constitue une demande sélective qui demande des conditions de qualité des services
et le développement de produits typiques doit pouvoir satisfaire la demande.
- L’accessibilité des liaisons régulières est une difficulté qui constitue un facteur
défavorable et doit être contrarié, misant sur la qualité du tourisme et sur la formation
spécifique des agents ;
- L’agriculture est envisagée comme une activité sans doute fondamentale pour
les Açores, tant en termes économiques comme humains, mais avec une rentabilité
très faible et encore trop dépendante du secteur laitier et des modes de production
familiaux.
- Mais comme on l’a reconnu « Aucun secteur n’est attractif s'il n'est pas
rentable »[i.5]. Par conséquent, le stade de la rentabilité est fondamental. Le problème
qui est aussi reconnu ici c’est que ces aspects sont imbriqués les uns dans les autres
et évoluent ensemble ;
- Mais ils reconnaissent aussi que : La mer constitue aux Açores un potentiel de
ressources encore peu exploitées en raison des moyens coûteux que cela exige. En
effet, les autorités en la matière, considèrent, qu’au niveau régional, une façon de tirer
profit de la mer et de la condition d’insularité, se ferait par l’augmentation du volume
des transports entre les neufs îles, par voie maritime comme option alternative à l’avion
qui à été signalé comme la priorité des politiques régionales dans les décennies de 70
et 80. La politique et l’économie de la mer sont conçues comme un potentiel à
dynamiser localement par la majorité des interviewés. Mais certains reconnaissent
aussi qu’une éventuelle exploitation demande de profonds investissements et une
façon de viabiliser l’exploitation des différents champs de ressources en même temps il
en est de stimuler la prise en charge par les différents agents, mais seule la
disponibilité de moyens rend la mer exploitable ;
20
- Les objectifs 20/20, parce qu’ils prônent en faveur de l’exploitation de la mer et
des énergies renouvelables, peuvent permettre que soient mises en place d’autres
activités, notamment dans le domaine de l’aquaculture et de l’expansion encore
possible du tourisme ;
- Du point de vue des échanges commerciaux ou du ravitaillement des
différentes îles, mais aussi en ce qui concerne la mobilité et circulation de passagers,
les responsables locaux sont d’avis que les liaisons entre îles présentent d’énormes
insuffisances et doivent être repensées pour configurer un certain « marché interne »,
qui fait défaut dans la situation actuelle de la région.
CONDITIONS DE VIE
Du point de vue des conditions de vie, il est à noter que :
Les familles qui sont composées de trois adultes ou plus sont celles qui
sont les plus fréquentes de l'ensemble de ce type familial classique en 2001, tandis
que celles qui sont formées par deux adultes ayant des enfants occupaient la
deuxième place dans l’ordre des différents types recensés;
Au niveau des revenus familiaux, les familles perçoivent d’assez faibles
salaires. Dans l'ensemble, nous avons pu noter que le revenu annuel net est supérieur
aux Açores par rapport à l'ensemble national, mais, que la dépense moyenne annuelle
est plus basse;
Il parait assez clair que l’on a assisté à une augmentation du nombre
total de familles classiques dans la région, entre 1991 et 2001 et en particulier des
ménages unifamiliaux. Par contre, les familles sont constituées chaque fois de moins
de personnes puisque la moyenne a diminué de 3,7 à 3,3 personnes;
La famille nucléaire qui est composée d'un foyer unique correspondrait à
78% de l'ensemble, lequel est composé dans sa majorité (51%) par une typologie qui
consiste en parents avec des enfants;
On retiendra de l’analyse prospective qu’il y a des chances qu’il y ait,
d'une part, une augmentation significative des ménages, surtout ceux qui sont
constitués de personnes âgées, et en particulier l'augmentation des femmes en tant
21
que principales représentantes des ménages et noyaux familiaux. D'autre part, de
vérifier une tendance tout aussi positive dans le logement, mais avec une diminution
du nombre de personnes par logement et, sans doute aussi, par foyer et par ménage.
SANTÉ
En rapport avec les conditions de vie, dans le secteur de la santé, il est à noter
que :
Un des indicateurs qui méritent une certaine attention, dans une
première approche de la santé, est l'espérance de vie moyenne à la naissance qui
dans ces îles s’écarte des valeurs nationales et européennes, et présente une
différence de trois ans par rapport à la moyenne nationale pour l’année de 2008 ;
Au niveau régional, le nombre de médecins par 1000 habitants est
remarquablement inférieur à celui qui est observé à l'échelle nationale. Ce qui ne se
vérifie pas avec les médecins est assez compensé par d’autres professionnels
spécialisés, eux aussi, dans les soins de santé, comme les infirmiers. Seul le nombre
de lits, par chaque 1000 habitants manifeste une capacité installée supérieure dans la
région face aux valeurs moins élevées de la moyenne nationale ;
Dans les prochaines années, il est à noter l'augmentation potentielle du
nombre de sorties médicalement autorisées d'hôpital, indicateurs que l’on a pris
comme capables de fournir une information (ou mesure de capacité) des services tant
dans les centres de soins de santé que dans les hôpitaux, en particulier chez les
hommes et dans les groupes plus âgés, mais qui de toute façon progressent avec
l’âge. En ce qui concerne les personnes handicapées, le volume générale devrait
croître, quel qu’en soit le scénario, et par groupe d'âge, entre 2010 et 2030. On doit
s’attendre à ce que diminue le volume de jeunes en âge de travailler et des groupes
d'âge plus jeunes, alors que dans les groupes plus âgés, l'augmentation quantitative
s’avère incontournable. Dans le type d'analyse de l'invalidité et des handicapés, il y a
une certaine augmentation abrupte des valeurs ;
Pour finir, sur les travailleurs et professionnels de santé, il est à noter
que la région aura besoin d'une croissance annuelle moyenne de 26% pour atteindre
22
ce que l’on peut concevoir comme une voie de convergence avec la moyenne de
médecins par chaque 100.000 habitants, ayant comme référence l'année 2009
nationale ;
Dernièrement, on a pu assister à un grand effort de la part des
organismes responsables du secteur dans le sens de mettre en place les
infrastructures et de déployer les moyens pour assurer les soins nécessaires aux
différentes populations, comme déclare le Secrétaire de la Santé ;
Comme il nous fût dit, pendant longtemps les préoccupations portaient
sur une implantation et développement local des infrastructures nécessaires et
adéquates aux neuf îles :
- Un des principaux défis concerne l’introduction de pratiques de
médecine préventive et changer les habitudes de la population qui se dirige plus
systématiquement aux services d’urgences ;
- Du point de vue des objectifs de 2020, la région se dit en condition de
pouvoir y répondre, mais le cas de l’insularité revient dans ce secteur bien plus
onéreux que dans les villes ou les régions du continent.
ENVIRONNEMENT
En matière d’environnement, il est nécessaire de rappeler que :
La question de l’équilibre environnemental se pose, de nos jours, à
toutes les communautés et par leurs spécificités même les îles n’en constituent pas
une exception. Aux Açores les opérations de traitement des déchets prennent de
l’ampleur;
Les tâches de collecte sont entièrement déléguées aux municipalités qui
en retirent un volume considérable par habitant, au dessus de la moyenne nationale;
Par contre, contrairement à ce qui se passe dans le continent portugais, la collecte
sélective des déchets n’est pas encore très diffusée dans l’archipel;
23
Les principales préoccupations se centrent encore principalement sur le
tri en fonction des différentes origines. Les déchets industriels jugés nuisibles ou
dangereux sont expédiés sur le continent portugais;
En termes de provenance de l’eau pour la consommation, elle est
presque toute retirée des nappes d’eau en profondeur;
La principale consommation d’eau est faite dans les résidences et les
établissements des services ou commerciaux. Il en est à prévoir une augmentation liée
à la croissance populationnelle;
Le coût de l’approvisionnement en eau est plus cher aux Açores que au
continent portugais;
Le traitement des eaux usées ne passe que par les opérations et les
phases de tamisage retirant les déchets solides;
La production énergétique a une assez notable contribution
géothermique, particulièrement à Sao Miguel, l’île principale, mais c’est encore à partir
des combustibles fossiles que l’on obtient le grand volume d’électricité distribuée ;
On peut considérer qu'il y aura une augmentation de la production de
déchets solides jusqu’en 2030, ce qui peut conduire à l'adoption de mesures destinées
à améliorer les systèmes de collecte et traitement des déchets. Cette conclusion est
mise en évidence par la dynamique de la période, entre 2002 et 2008, qui est à
l’origine de la conception de ce scénario II, montrant une augmentation manifeste de la
production de déchets solides aux Açores. Le plus bas rythme de baisse signalé par le
scénario III souligne, en fin de comptes, la tendance antérieure.
Prenant en considération les objectifs fixés dans l'agenda 2020 et
l'évolution de la production d'électricité aux Açores à partir de sources renouvelables
entre 1999 et 2007, il apparaît que la région s’est fréquemment située sur un plan de
convergence avec les objectifs signalés. Au début du millénaire, cependant, les Açores
enregistraient une augmentation de la production d'électricité à partir de sources
renouvelables, et même en 2001, atteignent une quantité produite de 25%, soit, un
quart de toute l’énergie consommée dans la région réalisant ainsi pleinement les
objectifs fixés pour 2020. Depuis 2003 nous assistons à une baisse assez nette de ce
24
type de production qui se place, en 2006, en dessous de ces objectifs, mais l’année
suivante reprend et produit 27% de son énergie à partir de sources renouvelables.
La biodiversité comporte un équilibre particulièrement fragile ou
précaire. Sa protection a comme résultats l’imposition de conditions restrictives face au
développement de toutes sortes d’activités humaines qui requièrent des instances
politiques une vigilance accrue et une gestion permanentes face aux changements
naturels ou induits. Les Autorités régionales responsables en sont conscientes ;
- De même, avec le processus de modernisation de formes de vie, il y a eu une
grande production de déchets en très peu de temps ;
- Un des répondants est même d’avis que l’impact démographique sera minimum
dans le secteur environnemental parce que, selon lui : «les îles de l’archipel se sont
vidées de la population en excès (par la voie de l’émigration) et aujourd’hui on vérifie
une certaine relation de stabilité entre la dimension des îles et leur population. Or,
comme il conçoit qu’il y a une stagnation dans sa croissance un équilibre entre
exploitation et territoire est possible. » ;
- On peut affirmer que, du point de vue des enjeux environnementaux, les deux
plus grandes préoccupations sont les suivantes: assurer la préservation et le maintien
de la biodiversité ;
- Les opinions de nos interlocuteurs sont convergentes en ce qui concerne la
reconnaissance des singularités de l’orographie et des conditions géographiques et
environnementales comme un atout majeur si on arrive à convertir cette spécificité en
rentabilité économique et sociale ;
- Revaloriser ces activités liées à l'environnement correspond à ajouter de la
valeur aux produits de qualité, dans des conditions optimales, dans les exploitations
agricoles ou obtenues par procédés non industriels, permettrait à ceux qui se
consacrent à une des ces activités.
Ainsi, la région Açores continuera sa lancée de diminuer les taux défavorables
de scolarisation, compte augmenter les qualifications et la qualité de vie de sa
population qui stagne et continuera à porter sur l’environnement les mêmes soucis que
jusqu’ici, prônant en faveur de l’utilisation rationnelle des ressources et misant sur le
développement des formes d’énergie renouvelables.
26
1ère
Partie : Situation
Démographie
Les Açores, 245 400 habitants en 2009 selon l’INE, connaissent un très faible
accroissement naturel (1,4%o), voisin de la moyenne communautaire (1%o), mais
supérieur à celui du Portugal (0,5%o), grâce à une fécondité plus élevée (1,49 contre
1,36 – 1,56 pour l’UE27) et une structure par âge plus jeune. L’accroissement total
(3,2%o) est un peu plus élevé en raison d’un solde migratoire légèrement positif.
La migration étrangère est peu importante aux Açores (2%).
La population des Açores est assez vieille, avec 12,5% de personnes âgées de 65 ans et
plus et 18,5% âgées de moins de 15 ans. Le rapport de dépendance des personnes âgées1
est de 18,1%, inférieur à celui de l’UE27 (25%) et du Portugal (27%).
Education
Au recensement de 2001, le niveau d’éducation était faible, avec seulement 12% de la
population de 30-34 ans diplômée du supérieur, contre 18% au Portugal. A cette date,
l’échec scolaire était très élevé (38%, contre 24% au Portugal) et l’abandon prématuré
des études également (14%), mais moins qu’au Portugal (20%).
Emploi
Le taux d’emploi des 20-64 ans atteignait 69,5% en 2010 (contre 69% au Portugal et
dans l’UE27). L’emploi masculin est élevé (82%) mais celui des femmes est faible
(59%). En 2010, le taux de chômage des actifs de 25-49 ans atteignait 6% et celui des
jeunes de moins de 25 ans 16%, suite à une sensible augmentation du chômage.
Au recensement de 2001, la proportion de jeunes de 20-24 ans inoccupés (ni étudiants,
ni en emploi) : 21%, était plus élevée qu’au Portugal (15%).
Le rapport de dépendance effective totale2 atteignait 130% en 2007, contre 118% au
Portugal.
1 Rapport des personnes de 65 ans et plus aux personnes de 15-64 ans.
27
63% des personnes en emploi travaillaient dans le secteur tertiaire.
Economie
Avec 18 300 euros par habitant en 2008, le PIB SPA des Açores est 27% inférieur à la
moyenne européenne. Avec 4,7% annuellement entre 2000-2001 et 2006-2007, la
croissance du PIB SPA par habitant a été plus vigoureuse que celle de l’UE27, mais elle
a baissé à 2,2% entre 2007 et 2008. De 1995 à 2008, les Açores ont réduit leur écart à la
moyenne européenne de 32%.
La part des services dans la valeur ajoutée est la plus faible des RUP (74%) mais
l’agriculture (9%), l’industrie (11%) et la construction (6%) sont importantes.
Le taux de couverture des importations par les exportations était de 52% en 2007, le
plus élevé des RUP.
Ménages - logements
La proportion de familles monoparentales parmi les familles ayant des enfants était de
14% en 2001. Seulement 39% des femmes mères de familles monoparentales avaient un
emploi. Dans l’ensemble des familles avec enfants, 72% avaient au moins un adulte en
emploi.
On ne dispose pas de données sur le logement social aux Açores (seulement sur les
bâtiments, mais ceux-ci peuvent contenir plusieurs logements).
Santé
L’espérance de vie était de 76 ans en 2007, la plus basse des RUP après Madère. En
2008, les Açores étaient mieux équipées que le Portugal en lits d’hopitaux et en
infirmiers, mais le nombre de médecins par habitant est 45% inférieur.
Environnement
En 2007, les Açores produisaient 28% de leur électricité à partir de sources
renouvelables, à partir de la géothermie.
2ème
Partie : Projections
2 Rapport des personnes de tous âges qui n’ont pas d’emploi aux personnes en emploi.
28
Projections démographiques
La population des Açores va légèrement croitre jusqu’en 2020 puis pratiquement se
stabiliser ensuite, avec 255 000 habitants en 2020 et 257 000 en 2030. Le vieillissement
sera important, la part des jeunes diminuant de 3 points et celle des personnes âgées
augmentant de près de 6 points à l’horizon 2030. Les secondes deviendront plus
nombreuses que les premières dès 2025. Le taux de dépendance augmentera de 6 points
dépassant 51%, mais il restera plus bas que celui du Portugal.
Impacts sur l’éducation
La décroissance de la part des jeunes dans la population entrainera la diminution des
effectifs scolarisables. Dans le primaire, la baisse devrait être de 6% d’ici 2020 puis
encore de 11% entre 2020 et 2030 ; dans le secondaire, les baisses seraient
respectivement de 9% puis 7% sur les mêmes périodes.
Mais cette réduction des effectifs ne doit pas masquer le besoin crucial d’un
enseignement plus efficace et de porter la scolarité obligatoire jusqu’au secondaire. A
l’évidence, l’effort et l’investissement en matière d’éducation devront être maintenus
voire accrus dans les prochaines années.
L’objectif EU2020 (40% de diplômés du supérieur en 2020) sera difficile à atteindre
aux Açores, qui avaient en 2001 la plus faible proportion des RUP (12%) même en
tenant compte de l’immigration, car des départs de natifs qualifiés existent, mais ne sont
pas connus précisément.
Impacts sur l’emploi et la dépendance effective
Le taux d’emploi élevé des Açores leur permet de viser l’objectif de 75% de la
population de 20-64 ans en emploi en 2020. Cependant, les créations d’emploi devraient
être d’environ 1 000 en moyenne annuelle. Elles devraient, pour cela, revenir à leur
niveau d’avant la crise, alors qu’on a observé une baisse de l’ordre de 1 600 entre 2009
et 2010 et que celle-ci pourrait se poursuivre avec les plans d’austérité.
29
Une chance des Açores est que le maintien du taux d’emploi à son niveau de 2010
jusqu’en 2030 ne causerait qu’un accroissement minime du rapport de dépendance
effective ; celui-ci passant de 117% à 124%.
Santé
Le vieillissement aura pour conséquence une croissance rapide du nombre de personnes
âgées : les plus de 75 ans et plus augmenteront de 43% et les 85 ans et plus de 58% d’ici
2030. Ces évolutions impliquent un fort accroissement des dépenses de santé, car ce
sont les plus âgés qui représentent la très grande majorité de ces dépenses. Il faudra
donc aussi accroitre le nombre de médecins de 3% annuellement pour atteindre le
niveau actuel du Portugal. Les Açores apparaissent actuellement beaucoup mieux
pourvues que le Portugal en ce qui concerne les lits d’hôpitaux. Il faudrait néanmoins
développer la télémédecine et des approches nouvelles pour faire face à la demande de
soins, notamment dans les îles éloignées, et pour la prise en charge de la dépendance
des personnes âgées.
Ménages
Le vieillissement et la plus grande fréquence des familles monoparentales vont causer
une réduction de la taille des ménages, de 3,1 à 2,6 personnes par ménage sur les 20
prochaines années Il en résultera une croissance importante du nombre de ménages :
d’au moins 12% d’ici 2020 et d’au moins 21% d’ici 2030.
Energie
L’impact de la croissance démographique sur la consommation d’énergie sera faible,
mais les changements de comportement pourront avoir un impact important.