l'or rose un bien essenciel

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L’or rose, le porc. un bien essentiel. Livre I Photographies Noémie Sicard

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un regard sur le porc

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Page 1: L'or rose un bien essenciel

L’or rose,

le porc.

un bien essentiel.

Livre I

Photographies

Noémie Sicard

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Page 3: L'or rose un bien essenciel

Livre I :

L’or rose, le porc,

un bien essentiel.

Livre II :

L’or rose, le porc,

un bien familier.

Livre III :

L’or rose, le porc,

un bien tourmenté.

L’or rose,

le porc,

un bien essentiel.

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L’or rose, le porc un bien essentiel.

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« Je vais te révéler des signes. Retiens-les enfouis dans ta mémoire. Lorsque anxieux, tu découvriras sous les chênes de la rive, au bord d’un cours d’eau caché, une énorme truie mère de trente porcelets, toute blanche avec ses petits, blancs aussi, pendus à ces mamelles, là sera l’entrée de la ville. »

Virgile, Énéide, III, 388-393

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L’or rose, le porc un bien essentiel.

Introduction J’aborde un thème d’actualité : l’élevage inten-sif. Essentiellement traité, à ce jour, pour ses impacts sur l’environnement et sur la santé. Je décline « l’élevage intensif » sous un autre regard. Parmi les différentes raisons avancées pour expliquer les tabous qui portent sur le porc, il en est une qui semble plus fondée que les autres : le cousinage biologique entre l’être humain et le cochon. Cette parenté, déjà connue des sociétés anciennes, aide à mieux comprendre non seulement ces tabous mais aussi la symbolique fortement ambiva-lente de cet animal, construite à la fois sur l’attrait et le rejet. L’or rose, le porc se décline en 3 livres photographiques : « L’or rose, un bien essentiel », « L’or rose, le porc un bien familier » et « L’or rose, le porc, un bien tour-menté ». Ici, « un bien essentiel » je mets la bête au second plan pour illustrer notre ten-dance à ne plus faire le lien avec ce que l’on mange et avec l’animal vivant. Cet animal est vu comme une source inépuisable qui depuis longtemps suscite de l’attrait, comme Vauban, avec son écrits sur les truies prolifiques. On y voit la fascination d’utiliser cet animal comme bien humanitaire, et, aujourd’hui avec l’in-dustrie la théorie de Vauban n’est plus qu’un simple calcul mais devenu une réalité. Mais la faim dans le monde reste toujours d’actualité et l’animal n’est plus qu’objet de consomma-tion.

L‘objectif de ces livres est de capter ces simi-litudes dérangeantes, d’évoquer les questions éthiques sous jacentes, tout en montrant les conditions d’engraissement d’un animal qui est qualifié de cousin de l’homme.

Introduction

p. 6,

Les truies prolifiquent de Monsieur Vauban

p. 7 - 9,

Photographies

p. 10 - 21,

Remerciements

p. 23.

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Les truies prolifiques de Monsieur Vauban, Observateur philanthrope et polygraphe infa-tigable, Vauban consacra les dernières années de sa vie à la mise en forme de plusieurs mémoires touchant l’économie. Il les réunit sous le titre évocateur des Oisivetés de Mon-sieur Vauban mais ne les fit pas imprimer. Parmi ces mémoires, qui ne furent publiées qu’au XIXè siècle, il est un texte fort curieux qui porte pour titre La Cochonnerie, et pour sous titre : « Calcul estimatif pour connaître jusqu’où peut aller la reproduction d’une truie pendant dix années de temps». Homme de la campagne, issu d’une famille noble mais pauvre du Morvan, Vauban voit dans l’éle-vage du cochon un moyen de lutter contre la famine et d’enrayer la crise paysanne. Puis, en tant qu’ingénieur, il se livre à une sorte de projection mathématique pour déterminer le nombre de descendants que pourrait avoir une truie en dix générations… Ce calcul « à la Perette » avait bien évidemment quelque chose d’utopique, surtout dans la France du XVIIe siècle. Mais la postérité donna raison à Vauban. Cent ou cent vingt ans plus tard, l’élevage du porc- lié à la culture à grande échelle de la pomme de terre était devenu

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L’or rose, le porc un bien essentiel.

Les truies prolifiques de MonsieurVauban

génération deviennent trisaïeules et portent encore 2 fois chacune, faisant 6 ventrées.Les 15 aïeules deviennent bisaïeules, portent deux ventrées chacune, faisant 30 ventrées. Les 69 mères deviennent aïeules et portent deux ventrées chacune, faisant 138 ventrées. Les 321 filles de la 4e génération deviennent mères et portent deux ventrée chacune, faisant 642 ventrées. Les 1491 filles de la 4e génération porte 107 ventrées chacune faisant une ventrée, faisant 1491 ventrées. Total 2307 ventrées. Qui à chacune des 3 femelles, fait pour la 6e génération 6921 femelles. La 8e année, 7e de la génération, les 3 bisaïeules ne se comptent plus. Les 15 bisaïeules de-viennent trisaïeules et portent encore 2 fois chacune, revenant à 30 ventrées. Les 69 aïeules deviennent bisaïeules, portent deux fois chacune faisant 138 femelles. Les 1491 filles de la 5e génération deviennent mères et portent chacune deux ventrées, équivalentes 2982 femelles. Les 6921 filles de la 6e généra-tion portent chacune une fois 6921 ventrées. Total 10713 ventrées. À chacune 3 femelles, fait pour le total de la 7e génération 32139 femelles. La 9e année, 8e de la génération, les 15 trisaïeules ne se comptent plus. Les 69 bisaïeules deviennent trisaïeules et portent 2 fois faisant, 138 ventrées. Les 321 aïeules deviennent bisaïeules, portent deux ventrées chacune, faisant 642 ventrées. Les 1491 mères deviennent aïeules et portent deux fois chacune, faisant 2982 ventrées. Les 6921 filles de la 6e génération deviennent mères et portent deux fois, faisant 13842 ventrées. Les 32139 filles de la 7e génération portant une fois chacune, et portent 32139 femelles. Total des ventrées 49743. Qui à 3 femelles chacune, fait pour le total de la 8e généra-tion 149229 femelles. La 10e année, 9e de la génération, les 69 trisaïeules ne se comptent plus. Les 321 bisaïeules deviennent trisaïeules et portent deux fois chacune, faisant 642 ven-trées. Les 1491 aïeules deviennent bisaïeules et portent chacune deux ventrées équivalent à 2982 ventrées. Les 6921 mères devien-nent aïeules et portent deux fois, équivalent à 13842 ventrées. Les 32139 filles de la 7e génération deviennent mères et portent deux fois chacune, équivalent à 64278 ventrées. Les 149 229 filles de la 8e génération portent une fois chacune, ci. 149229 ventrées. Total 230 973 ventrées. Qui, à 3 femelles chacune, font pour le total de la 9e génération 692 919

l’un des plus dynamique et le plus prolifique en Europe occidentale. Et le court traité La Cochonnerie, longtemps demeuré manuscrit, fut pour la première fois imprimé à Paris, en 1843. Il attira l’attention sur un des aspects ignorés du Maréchal, dont la célébrité se limitait jusque-là à la guerre de siège et aux fortifications. « On suppose qu’une truie, la seconde année de son âge, porte une ventrée de six cochons mâles et femelles, dont nous ne compterons que les femelles, attendu que pour parvenir à la connaissance que nous cherchons, nous n’avons pas besoin de mâles, et partant de 3 femelles. La 3e année que nous comp-terons pour la 2e génération, la mère truie porte deux ventrées, ci 2 ventrées. Les filles de la 2e génération, chacune une, faisant 3 ventrées. Total des ventrées 5 vent. Qui, à 3 femelles chacune, font pour le totale de la 2e génération 15 femelles. La 4e année, 3e de la génération, la mère truie devient grand mère et porte deux fois, faisant ci 2 ventrées. Les 3 filles de la 1ere génération deviennent mères et portent deux fois chacune faisant, ci 6 ven-trées. Les 15 filles portent chacune une fois, ci 15 femelles. Total 23 ventrées. Qui, estimé à 3 femelles chacune font pour le total de la 3e génération 69 femelles. La 5e année, 4e de la génération, la mère truie devient bisaïeule et porte deux fois, qui font deux ventrées, ci 2 ventrées. Ces 3 mères deviennent aïeules et portent deux ventrées chacune, faisant 6 ven-trées. Les 15 filles de la 2e génération devien-nent mère et portent deux ventrées faisant, 30 ventrées. Les 69 filles de la 3e génération porte une ventrée chacune, faisant 69 ven-trées. Total 107 ventrées. Qui, à 3 femelles chacune, font pour le total de la 4e géné-ration 321 femelles. La 6e année, 5e de la génération, la vielle truie devient trisaïeule et porte encore 2 ventrées Les 3 aïeules devien-nent bisaïeules et portent deux fois chacune qui font 6 ventrées. Les 15 mères deviennent aïeules et portent deux fois chacune, faisant 30 ventrées. Les 69 filles de la 3e génération deviennent mères et portent chacune deux ventrées, qui font 138 ventrées. Les 321 filles de la 4e génération portent une ventrée 107 ventrées chacune, faisant 321 femelles. Total 497 ventrées. Qui, à 3 femelles chacune, font pour le total de la 5e génération 1491 femel-les. La 7e année, 6e de la génération, la mère truie ne porte plus, Les 3 bisaïeules de la 1ere

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femelles. La 11e année, 10e de la génération, les 321 trisaïeules ne se comptent plus, les 1491 bisaïeules deviennent trisaïeules et por-tent encore deux fois chacune, ce qui revient à 2982 ventrées. Les 6921 aïeules deviennent bisaïeules et portent deux ventrées chacune, équivalentes à 13842 ventrées. Les 32139 mères deviennent aïeules et portent deux fois chacune, revenant à 64278 ventrées. Les 149229 filles de la 8e génération deviennent mères et portent deux fois chacune, revenant à 298458 ventrées. 9e génération portent une fois chacune, et portant ci 692919 ventrées. Total 1072479 ventrées. Qui, à 3 femelles chacune, font pour le total de la 10e généra-tion 3217437 femelles. Nota, 1° Que l’on a point compté les mâles, bien qu’on en suppo-se autant que de femelles. 2° Que toutes les ventrées ne sont estimées qu’à six cochons chacune mâles et femelles compris, bien que pour l’ordinaire elles soient plus nombreuses. 3° Que bien que les mères, grand mères, etc., soient plusieurs fois répétées elles ne sont comptées qu’une seule fois chacune, dont tout ce nombre montant à 3 217 437 étant doublé, viendra ci 6 434 874 cochons par la production d’une seule truie en onze années de temps, équivalentes à dix générations, faisons - en le compte rond et ôtons - en 434 874 pour les accidents, les maladies et la part des loups, restera à faire état de 6000000 cochons.

Qui est autant qu’il y en peut avoir en France. Que si on poussait cela jusqu’à la douzième génération, il n’y en aura autant que toute l’Europe en pourrait nourrir, et si on conti-nuait seulement à la pousser jusqu’à la sei-zième, il est certain qu’il aurait de quoi en peupler toute la terre abondamment. Cas merveilleux qui nous doit bien faire admi-rer et en même temps adorer la providence divine, de ce qu’ayant destiné cet animal pour la nourriture commune de tous les hommes, elle en a rendu l’espèce si féconde que, pour peu qu’on veuille bien s’en donner le soin, il est très aisé d’en fournir à tout le monde, quelque consommation qu’on en puisse faire. Il est d’ailleurs d’une nourriture si aisée que chacun en peut élever, n’y ayant point de paysan, si pauvre qu’il soit, qui ne puisse élever un cochon de son cru par an ; ce qui est capable de le mettre en état de ne point manger son pain sec les trois quarts de l’an-

née. Il est encore à remarquer que toutes les espèces de volailles qui se nourrissent dans les basses-cours et chez les paysans sont à peu de la même fécondité, saut les accidents et le manque de soin et d’intelligence des maîtres, qui est la cause qu’il s’en faut bien que cet accroissement soit aussi nombreux qu’il le pourrait être si on se donnait sur cela tous les soins possibles ; remarque excellente pour les ménages de la campagne et pour ceux qui se proposent d’entreprendre un établissement de colonies dans les pays neufs et non encore cultivés. ».

Vauban, Calcul estimatif pour connaître jusqu’où peut aller la production d’une truie pendant dix années de temps, in Les Oisivetés de Monsieur de Vauban, 1843.

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Remerciements

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Je tiens à remercier particulièrement Jérôme Vidril et ses parents, éleveurs porcins, pour leur patience, leur pédagogie et leur confian-ce. Je remercie Monsieur et Madame Traisnel, éleveurs, pour leur pédagogie et leur ouver-ture. Je remercie Monsieur Patrier, vétérinaire dans les abattoirs, de m’avoir permis l’accès à ces lieux, de m’avoir fait partager ses expé-riences et son regard sur la vie. Je remercie la Boucherie St Georges de Toulouse de m’avoir ouvert ses portes, ainsi qu’à Monsieur Noëll passionné de son porc noir de Bigorre. Je remercie Monsieur Kamysz pour son aide précieuse afin de me mettre en contact avec des éleveurs Polonais.

Enfin, merci aux animaux…

Élevage Cracovie, Pologne.la case de mise - bas p. 11,

salle d’engraissement p. 12 - 13 et 16 - 17,

salle des verratsp. 14 - 15,

Élevage du Nord-Pas-de-Calais,France.salle d’engraissmentp.18 - 19,

Abattoirs p. 23.

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L’or rose,

le porc,

un bien essentiel.

Livre I

Photographies

Noémie Sicard