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lVl NO61-Avril1990 "LESQUARTIERS SENSIBLES" DELARÉGION PARISIENNE RudyLeray Directiondépartementale del'équilxment deSeine-Saint-Denis ft%33~3 InstitutNationaldelaStatistique etdesEtudesEconomiques DirectionGénérale : 18,boulevardAdolphePinard 75675PARISCEDEX14 Directeurdelapublication Jean-ClaudeMilleron Rédactionenchef : E .Maurin-E .Naulleau- J .M .Renaux-N .Seligman Secrétairedefabrication :L .Luong Quellessontlescaractéristiquesurbainesetsocialesdesquartiersdits "sensibles"delarégionparisienne? Plusquelebâti,c'estl'implantationdéfavorablequilesdessert ;plus quelesnormesdeconfortc'estlamauvaisequalitédesconstructions quiestencause .Lesproportionsélevéesdechômeurs,d'ouvriers, d'étrangersetdefamillesdegrandetailleapparaissentcommedes élémentspropresàcesquartiers . Cetarticlereprendenlerésumantundesthèmestraitésdansle chapitre"Espacerégional,espaceslocaux"de"Donnéessocialeslie- de-France"paruennovembre1989 . Lotsinsalubresdanslesannéesvingt, quartierseux-mêmes,ilsreprésententdes bidonvillesdanslesannéessoixante, fractionstrèsvariablesdespopulations "quartierssensibles"danslesannéesquatre- communales,comprisesentre1,3%et vingt,destermesdifférentspouruneréalité 61,4% .Leurpoidsesttoujoursplusforten qu'onsoupçonneidentique .Pointcommun grandecouronnequ'enpetite . àtous,leurparrainageinstitutionnel : l'existencedepolitiquesparticulièresà l'égarddecesespacespermetd'objectiver cequ'ilssont .Aujourd'huil'identification etladélimitationdes"quartierssensibles' reposentsurdescritèresàlafoisobjectifset subjectifs :chômage,loyersimpayés, situationsfamilialesdifficiles,délinquance, imageduquartierdanslacommune, importancedelaségrégationsocialeet ethnique,impactdesdysfonctionnements urbains.EnDe-de-France,les34"quartiers sensibles'constituantl'échantillonretenu (encadré)abritentenviron300000per- sonnesen1982(tableau1) .Leurscom- munesd'implantationontunepopulation supérieureà15000personneset28d'entre elles,plusde25000 .C'estdirelecaractère trèsurbaindecessituations .Quantaux 1-Quartierssensiblesetcommunesd'implantation Uncadreurbaindéfavorable L'habitatdes"quartierssensibles'restetrès souventassociéauxgrandsquartiersd'ha- bitatcollectifdont"LaCourneuve",cons- tituelequasi-stéréotype .Cetteimage,due, pourpartie,auchoixdesquartiersayantfait l'objetdespremièresinterventionspubli- quesen1982,resteànuancer .Parmiles34 quartiers,ondistingueaussidesquartiers d'habitatsociald'avant-guerre,desquartiers encentreancien,aujourd'huiréhabilitéset dontunepartiedupatrimoineaétéacquis pardesorganismesdelogementsocial,et desquartierscorrespondantàdesopéra- tionsmultiplesplusrécentes,maisdetaille modeste . (1) :'Lesprincipalespériodesdeconstruction'sontlespériodespendantlesquellesaétéconstruitelamajoritédes logementsd'un'quartiersensible' .Chaque"quartiersensible'adoncétéclassédanslapériodeoùlamajoritédeses logementsaétéédifiéepourformerdesgroupesdequartiersrelativementhomogènes . Source :Insec,Rcce»se»re»tde!apopulation1982-Sondageau1/4 . ©Insee1989 Prix :10F Principale périodede construction(1) Populationtotale % population communale dela Quartiers sensibles Logements %du delogement communal parc Quartiers sensibles d'implantation Communes Communes d'implantation Avant 1914 25 824 253 140 11,0 17 576 147 784 11,9 1914 -1948 16 628 165 012 10,1 7 212 67 732 10,6 1949 -1961 65 680 543 812 12,1 22 376 232 676 9,6 1962 -1967 21 072 77 228 27,3 6 092 27 596 22,1 1968etplus 173 276 787 104 22,0 59 500 322 964 18,4 Ensemble 302 480 1 808 296 16,7 112 756 798 752 14,1 Paris, petite couronne 132 144 1 224 588 10,8 58 900 586 568 10,0 Grande couronne 170 336 583 708 29,2 53 856 212 184 25,4

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lVl

NO 61 - Avril 1990

"LES QUARTIERS

SENSIBLES"

DE LA RÉGION

PARISIENNE

Rudy LerayDirection départementalede l'équilxmentde Seine-Saint-Denis

ft%33~3Institut National de la Statistiqueet des Etudes EconomiquesDirection Générale :18, boulevard Adolphe Pinard75675 PARIS CEDEX 14Directeur de la publicationJean-Claude MilleronRédaction en chef :E . Maurin - E . Naulleau -J .M . Renaux - N . SeligmanSecrétaire de fabrication : L . Luong

Quelles sont les caractéristiques urbaines et sociales des quartiers dits"sensibles" de la région parisienne ?

Plus que le bâti, c'est l'implantation défavorable qui les dessert ; plusque les normes de confort c'est la mauvaise qualité des constructionsqui est en cause. Les proportions élevées de chômeurs, d'ouvriers,d'étrangers et de familles de grande taille apparaissent comme deséléments propres à ces quartiers .Cet article reprend en le résumant un des thèmes traités dans lechapitre "Espace régional, espaces locaux" de "Données sociales lie-de-France" paru en novembre 1989 .

Lots insalubres dans les années vingt,

quartiers eux-mêmes, ils représentent desbidonvilles dans les années soixante,

fractions très variables des populations"quartiers sensibles" dans les années quatre-

communales, comprises entre 1,3 % etvingt, des termes différents pour une réalité

61,4%. Leur poids est toujours plus fort enqu'on soupçonne identique . Point commun

grande couronne qu'en petite .à tous, leur parrainage institutionnel :l'existence de politiques particulières àl'égard de ces espaces permet d'objectiverce qu'ils sont . Aujourd'hui l'identificationet la délimitation des "quartiers sensibles'reposent sur des critères à la fois objectifs etsubjectifs : chômage, loyers impayés,situations familiales difficiles, délinquance,image du quartier dans la commune,importance de la ségrégation sociale etethnique, impact des dysfonctionnementsurbains. En De-de-France, les 34 "quartierssensibles' constituant l'échantillon retenu(encadré) abritent environ 300 000 per-sonnes en 1982 (tableau 1) . Leurs com-munes d'implantation ont une populationsupérieure à 15 000 personnes et 28 d'entreelles, plus de 25 000 . C'est dire le caractèretrès urbain de ces situations. Quant aux

1 - Quartiers sensibles et communes d'implantation

Un cadre urbain défavorable

L'habitat des "quartiers sensibles' reste trèssouvent associé aux grands quartiers d'ha-bitat collectif dont "La Courneuve", cons-titue le quasi-stéréotype . Cette image, due,pour partie, au choix des quartiers ayant faitl'objet des premières interventions publi-ques en 1982, reste à nuancer . Parmi les 34quartiers, on distingue aussi des quartiersd'habitat social d'avant-guerre, des quartiersen centre ancien, aujourd'hui réhabilités etdont une partie du patrimoine a été acquispar des organismes de logement social, etdes quartiers correspondant à des opéra-tions multiples plus récentes, mais de taillemodeste .

(1) : 'Les principales périodes de construction' sont les périodes pendant lesquelles a été construite la majorité deslogements d'un 'quartier sensible' . Chaque "quartier sensible' a donc été classé dans la période où la majorité de seslogements a été édifiée pour former des groupes de quartiers relativement homogènes .Source : Insec, Rcce»se»re»t de !a population 1982 - Sondage au 1/4 .

© Insee 1989 Prix : 10F

Principalepériode deconstruction (1)

Population totale %populationcommunale

de laQuartierssensibles

Logements % dude logementcommunal

parcQuartierssensibles d'implantation

Communes Communesd'implantation

Avant 1914 25 824 253 140 11,0 17 576 147 784 11,91914 - 1948 16 628 165 012 10,1 7 212 67 732 10,61949 - 1961 65 680 543 812 12,1 22 376 232 676 9,61962 - 1967 21 072 77 228 27,3 6 092 27 596 22,11968 et plus 173 276 787 104 22,0 59 500 322 964 18,4

Ensemble 302 480 1 808 296 16,7 112 756 798 752 14,1Paris, petite couronne 132 144 1 224 588 10,8 58 900 586 568 10,0Grande couronne 170 336 583 708 29,2 53 856 212 184 25,4

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Rien, dans une première approche dubâti par les données du recensement,ne permet de conclure à une relationforte entre les caractéristiques duparc, celles de son occupation et cequ'il est convenu d'appeler "unepathologie sociale" . Lors de la mise enoeuvre des opérations de réhabili-tation "îlots sensibles', la localisationparticulière de ces quartiers s'estrévélée plus déterminante que lescaractéristiques physiques du bâti . Eneffet les grandesinfrastructures(autoroutes, voies ferrées, grandeszones industrielles), à proximitédesquelles sont souvent situés cesquartiers, les isolent en créant descoupures urbaines très fortes . Parailleurs, la distance au centre, la faibleaccessibilité et l'inadaptation de leurséquipements de voisinage, toutescaractéristiques difficilement quanti-fiables, constituent autant de handi-caps. Ainsi, 17 quartiers sur les 34 setrouvent à proximité d'une zoneindustrielle ; 20 sont localisés en limi-te communale, voire sur deux com-munes limitrophes .

Un parc de logements récents

Malgré les "désordres du bâti" qui ontpu être relevés lors des opérations deréhabilitation, force est de constaterque le parc de logements de cesquartiers est relativement récent . Parrapport à l'ensemble du parc socialrégional (1), le parc social de l'entre-deux-guerres et le parc le plus récent(1968-1974) sont plus fortementreprésentés dans les "quartierssensibles" : 34,8 % du parc des "quar-tiers sensibles" ont été construitsdurant cette dernière période contre29,7 % pour l'ensemble du parc socialrégional. Les constructions des pé-riodes antérieures sont sous-représen-tées sauf à Paris (parc d'avant 1914) .

(1) Le parc social régional a été choisi pour lacomparaison, car les "quartiers sensibles" sonten grande majorité des quartiers d'habitatsocial .

2 - Une population jeune

Source : Insce, Recensement de la population 1932-Sondage au 1/4.

3 - Répartition de la population selon la nationalité en 1982

Source : Insec, Recensement de la pop nation 1982 - Sondage au 1/4.

Cette situation s'explique par la ré-sorption des grands bidonvilles de larégion parisienne opérée autour de1970. Elle a entraîné la constructionde nombreux logements sociaux auxnormes réduites pour reloger unepopulation souvent très modeste avecpour conséquence l'obsolescencerapide d'un parc encore relativementjeune et les problèmes sociaux qui s'yposent .Les caractéristiques sociales de seshabitants, des normes de confortsouvent obsolètes tendent à mar-ginaliser la gestion du parc de l'entre-deux-guerres au sein de la gestiondes logements sociaux et ce, en dépitde qualités architecturales et urbainescertaines .

Des logementspas vraiment différents

Dans les "quartiers sensibles', les lo-gements sont plutôt plus grands : deuxlogements sur trois comportent de 3à 5 pièces, contre un sur deux dansl'ensemble des autres quartiers descommunes concernées. Le surpeu-plement y est du même ordre : 27,9 %de logements surpeuplés dans les"quartiers sensibles' contre 28,7%

(2) Le confort est ici défini par la présence deW.-C . intérieurs, d'une douche ou d'une bai-g oire et du chauffage central .

dans les autres quartiers . Plus destrois quarts des logements y possèdentapparemment tout le confort . Lesdeux premières constatations ne sur-prennent pas puisqu'il s'agit d'unparc récent . Quant à la dernière elletraduit une certaine idée du con-fort (2). Elle ne rend pas compte desinfiltrations des façades, des désor-dres du bâti (fissurations), de l'étatdes réseaux (eau, gaz, électricité), nide la faible isolation thermique,phonique et acoustique qui ont été enpartie traités lors des opérations deréhabilitation .Plus que les données relatives aux lo-gements, celles relatives à la popula-tion contribuent à distinguer les "quar-tiers sensibles" : la structure par âge,la catégorie socioprofessionnelle, lanationalité ou la taille des ménages .Toutefois, elles ne peuvent suffire àcerner ce qui, dans les dynamiquessociales de ces quartiers, a conduit àune dégradation du climat, contrai-gnant les pouvoirs publics à inventerde nouveaux modes d'intervention .Chaque "quartier sensible" a produitsa propre histoire mais c'est la con-jonction de ces caractéristiques démo-graphiques qui permet de dégager unphénomène plus général.

Une population jeuneDans les "quartiers sensibles", 36,5%de la population a moins de 20 ans

Age Quartiers sensibles Communes d'implantation Ile de France%effectif % effectif %

0 - 9 ans 54 508 18,0 237 920 13,2 12,610 - 19 ans 56 028 18,5 257 324 14,3 14,520 - 29 ans 56 032 18,5 328 000 18, 1 16,930 - 39 ans 50 880 16,8 299 272 16,5 16,840 - 49 ans 32 576 10,8 214 804 11,9 12,150 - 59 ans 26 108 8,6 204 896 11,3 11,560 et plus 26 348 8,7 265 480 14,7 15,6Total 302 480 100,0 1 808 296 100,0 100,0

Quartiers sensibles Communes d'implantation Ile de Franceeffectif

°6effectif % effectif %

Français 234 012 77,4 1 488 256 82,3 8 731 124 86,7Etrangers 68 468 22,6 320 040 17,7 1 339 944 13,3Ensemble 302 480 100,0 1 808 296 100,0 10 071 068 100,0

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CHOIX DES 34 "QUARTIERS SENSIBLES"

34 quartiers répertoriés par les services de l'Etat ont servi à cette présentation des quartiers sensibles . Leterme "quartiers sensibles" a été préféré à celui d"'îlots sensibles" qui renvoie à une définition opération-nelle .Parmi ceux-ci figurent une dizaine de quartiers sur la vingtaine, qui, depuis 1982, ont fait l'objetd'interventions coordonnées des pouvoirs publics (Etat, collectivités locales), des gestionnaires dulogement social, des associations ou d'organismes para-publics comme les unités de gestion de laCaisse d'allocations familiales de la région parisienne, sous le label "ilôts sensibles" . Dans le mêmetemps, la Commission nationale pour le développement social des quartiers (CNDSQ) en retenait septpour mettre en oeuvre sa politique expérimentale sur l'lle-de-France, fondée notamment sur une plusgrande coordination entre les actions concernant le bâti et celles ayant pour objectifs d'améliorer lesconditions de vie des résidents .En 1984, à la signature du contrat du Plan Etat-région pour la durée du IXème Plan, la région arrête avecl'Etat une liste de 28 quartiers pour mener à bien cette politique (voir liste "ilôts sensibles") .Afin d'assurer la continuité de la politique engagée en 1984 et pour effectuer un bilan quantitatif etqualitatif de la situation sociale des quartiers à la veille du Xème Plan (1989-1994), la Direction régionalede l'Equipement d'lle-de-France a engagé en 1987, avec les services de Préfecture des départements etles unités de gestion des Caisses d'allocations familiales, un repérage administratif des quartiersprésentant les mêmes types de difficultés que ceux retenus au contrat du IXème Plan . Ce travail adébouché sur une liste d'une centaine de quartiers répartis sur 84 communes .La présentation qui est faite ici porte sur 34 quartiers : 11 figurent parmi ceux traités depuis 1982, datedu recensement, 23 sont issus du travail administratif précédemment cité, Ce choix relève d'unedémarche empirique et raisonnée, non statistique : ils ne forment donc pas un échantillon véritablement"représentatif' des "quartiers sensibles" ; cependant ils ont été choisis de manière à faire figurer lesconfigurations urbaines et sociales les plus diverses possibles (centres anciens, quartiers d'habitat socialde différentes périodes . quartiers de banlieue proche ou éloignée, issus de secteurs socialementcontrastés lorsqu'on les appréhende à un niveau géographique infra-communal) . On peut donc estimerque les traits qui sont dégagés ici, sur l'ensemble de la population, des logements ou des ménages deces quartiers, constituent en quelque sorte leur dénominateur commun . Les données statistiques sonttirées du recensement de 1982. Pour des raisons statistiques, l'analyse est menée globalement, enregroupant ces quartiers par localisation (Paris - Petite Couronne, Grande Couronne) ou par période deconstruction .Développement social des quartiers : les ilôts sensibles officiels en 1982Paris, quartier de la Goutte d'Or, groupe Brillat-Savarin, ZAC des Amandiers .Hauts-de-Seine, Colombes : Le Petit Colombes, Nanterre : Le Petit Nanterre, Gennevilliers : LesGrésillons .Seine-Saint-Denis, Aulnay : La Rose des Vents, La Courneuve : Les 4 000, Stains : Le Clos Saint- Lazare .Val-de-Marne, Chenneviéres : Le Bois l'Abbé, Champigny : Le Bois l'Abbé, Créteil : Les Bleuets, OrlyLes Cités, Choisy : Les Cités, Villiers-sur-Marne : Les Hautes Noues, Vitry-sur-Seine : Cités Balzac, LesMontagnards .Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : La Plaine du Lys, Montereau : Zup de Surville, Meaux : La PierreCollinet .Yvelines, Chanteloup-les-Vignes : ZAC de la Noé, Mantes-la-Jolie : quartiers sud-est, Ruplat, VigneBlanche, Becheville et Bougimonts .Essonne . Corbeil : Les Tarterêts, Epinay-sous-Sénart : La Plaine 3 et les Gerbeaux, Grigny : La GrandeBorne, Vigneux : La Prairie de l'Oly, Montgeron : La Prairie de l'Oly .Val-d'Oise, Argenteuil : Le Val d'Argent, Bessancourt : Les Brosses et Malais, Garges-les-Gon esse : LaMuette, Saint-Ouen-l'Aumône : quartier de Chennevières .

contre 27,5 % pour l'ensemble descommunes d'implantation . En revan-che, les personnes âgées de plus de 50ans sont peu nombreuses : 17,3 %contre 26% . Cela isole ces quartiersde l'ensemble communal dont lastructure par âge de la population ap-paraît très proche de celle de la popu-lation francilienne (tableau 2) .Ces contrastes entre "quartiers sensi-bles" et autres quartiers des com-munes sont plus marqués en grandecouronne : certaines communes y vi-vent une ségrégation démographiquetrès poussée entre un "quartier sensi-ble" de grande taille et le reste de leurterritoire .La "Grande Borne" à Grigny abriteainsi, en 1982, 50 % de personnes demoins de 20 ans, tandis que le restede la commune n'en compte que31 %. Le "Val Fourré" à Mantes ou le"quartier sensible" des Mureaux sontdans la même situation . Corrélative-

ment les ménages des "quartiers sen-sibles' ont en moyenne davantaged'enfants : aux Mureaux 13,7% deménages de trois enfants et plus con-tre 6,6% dans l'ensemble des autresquartiers des communes correspon-dantes .

Une concentrationdes étrangers

quasi-systématiqueLa proportion d'étrangers est ce quidistingue le plus systématiquement les"quartiers sensibles". Elle est presquetoujours plus élevée que dans la popu-lation communale prise dans son en-semble, malgré une proportion déjàforte dans les communes d'implanta-tion. Cette concentration des étran-gers est plus accusée en grande cou-ronne (+ 6,8 points d'écart entre"quartiers sensibles' et populationscommunales) qu'en zone centrale

(+ 3,2 points) : à Montereau, 31,5 %des habitants de la ZUP de Survillesont étrangers, deux fois plus quedans le reste de la commune . En 1982,la Goutte d'Or abrite 29 % d'étran-gers, l'ensemble des autres quartiersdu 18ème, 19 % et Paris, 16,6 % . Lapart des étrangers est toujours plusimportante dans les quartiers cons-truits avant 1914 ou après 1962, ceuxconstruits entre ces dates ayant uneproportion d'étrangers proche decelle de la population régionale (ta-bleau 3) .

Mobilité, souventdans la même commune

Les habitants des "quartiers sensibles-"sont plus mobiles que les autres54% ont changé de logements entre1975 et 1982 ; cette proportion est de51 % pour l'ensemble des Franciliens .Ils sont plus nombreux à venir d'unautre logement de la même communede résidence que les Franciliens dansleur ensemble, 17 % contre 13 % . Ilssont aussi plus nombreux à venir del'étranger : 8 % résidaient hors métro-pole en 1975 contre 5 %ô pour l'en-semble des Franciliens .La part des mobiles est inférieure à50% dans les quartiers construitsavant 1962, alors qu'elle dépasse 57 %dans les quartiers construits aprèscette date . Dans les "quartiers sensi-bles' par rapport aux autres quartiersdes communes concernées, la popula-tion est toujours plus stable dans lesopérations datant d'avant 1962, tandisqu'on observe le phénomène inversepour celles qui ont été achevées aprèscette date . Les quartiers majoritaire-ment construits durant les périodes1914-1948 et 1949-1961 ne semblentpas accueillir de façon privilégiée lespopulations venues de l'étranger oude l'Outre-Mer ; ce n'est pas le casdes quai -tiers les plus anciens (11 %

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de la population résidaient hors mé-tropole contre 8 % pour les commu-nes d'implantation), ni des quartiersconstruits après 1962 (10% contre6 %). Dans ces quartiers plus récents,les constructions de la période 1962-1967 semblent jouer un rôle prédomi-nant. Certains quartiers ont connudes mutations de population spectacu-laires. En 1982, 63 % des habitants du"Clos Saint-Lazare" à Stains (construitpour l'essentiel entre 1962 et 1967)sont arrivés depuis 1975, dont un tiersest originaire des DOM-TOM ou del'étranger.

Une populationencore plus ouvrière que celle

des quartiers avoisinants

La forte présence ouvrière est une descaractéristiques des "quartiers sensi-bles' : d'ailleurs ces quartiers contri-buent parfoit à conférer ce trait auxcommunes d'implantation . Ainsi lacommune de Grigny compte 3400 ou-vriers dont 1 860 (55 %) dans l'îlotsensible . Ils représentent 38% desactifs de la "Grande Borne" et seule-ment 20% dans les autres quartiersde cette commune. A Dammarie,commune très ouvrière, les ouvriersreprésentent 41 % des actifs de la"Plaine du Lys" et 34 % des actifs desautres quartiers de la commune .Hormis les employés et les chô-meurs (3), les autres catégoriessociales sont quasiment absentes de

(3) Il s'agit à la fois des chômeurs n'ayant ja-mais travaillé et des autres chômeurs .

ISSN

0997-3192

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ces quartiers. A Corbeil, ces troiscatégories regroupent 86% des actifsaux Tarterêts et 72 % dans les autresquartiers de la ville .

Le chômage touche plusla population des "quartiers

sensibles"

En moyenne les personnes au chô-mage sont, en 1982, deux fois plusnombreuses dans les "quartiers sen-sibles' que dans l'ensemble de la ré-gion (13,6% contre 7,5%). La sur-

.INSEE PREMIERE

représentation des chômeurs est éga-lement nette par rapport aux autresquartiers des communes concernées.A Stains, 15 % des actifs de l'îlot sen-sible sont au chômage contre 10%dans le reste de la commune, 12 % àDammarie-les-Lys contre 7 % . Lepoids des chômeurs, celui des ou-vriers, des étrangers et des grandesfamilles apparaît comme des élé-ments propres aux "quartiers sensi-bles' . Mais plus que la présence ou-vrière, le chômage est une caractéris-tique des quartiers et non des com-munes elles-mêmes .

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