macadam octobre 2010

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MACADAM 79 - page 1 MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE 2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR MARSEILLE LES DESIGNERS DE LA RÉINSERTION LE NOUVEAU RÊVE ITALIEN : ÊTRE FONCTIONNAIRE ROMS : RESPECTONS LA LOI ! BIOFORCE : SE FORMER AVANT DE S’ENGAGER LA TACTIQUE DU STYLO JEUX, BD, MOTS CROISÉS n°79 WWW.MACADAMJOURNAL.COM YANN ARTHUS-BERTRAND « POUR MOI, L’ÉCOLOGIE, C’EST VIVRE ENSEMBLE »

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Yann Arthus Bertrand se confie à Macadam

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Page 1: Macadam octobre 2010

M A C A D A M 7 9 - page 1

MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR

MARSEILLELES DESIGNERS DELA RÉINSERTION

LE NOUVEAURÊVE ITALIEN : ÊTRE FONCTIONNAIRE

ROMS :RESPECTONSLA LOI !

BIOFORCE :SE FORMER AVANTDE S’ENGAGER

LA TACTIQUEDU STYLO

JEUX, BD,MOTS CROISÉS

n°79WWW.MACADAMJOURNAL.COM

YANN ARTHUS-BERTRAND« POUR MOI, L’ÉCOLOGIE,C’EST VIVRE ENSEMBLE »

Page 2: Macadam octobre 2010

page 2 - M A C A D A M 7 9

agir et...rendre heureux

Yann Arthus-Bertrand. On connaît le photographe, l’homme de télé, ledéfenseur de la planète. On connaît moins son regard sur la précaritéde ce monde. Ces « 2 milliards de personnes dans le monde qui n’ontpour seule ambition que de nourrir leurs enfants », il les connaît. Il a sisouvent parcouru, lors de ses tournages, ce monde qui marche sur la

tête. Mais il n’est pas pessimiste pour autant. Car il sait aussi ceux qui se battent. Sanscesse. « Je me suis aperçu que les gens qui font sont plus heureux que les autres.Les gens des ONG ne se posent pas de questions, ils se retroussent les manches etils font ! »Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi comme devise pour sa fondation « Agir rendheureux ». Un beau message...

par François Fillon, directeur de la publication

[email protected]

DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiersde leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix dessujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérersocialement et économiquement.

COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût

de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.

> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.

UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L'association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.

UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.

UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 80 journaux de rue, répartis dans 34 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 250 000 personnes et publient 32 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l'exclusion sociale".

L ’ É D I T O

Vous voulez aider

une personne

en difficulté?

Proposez-lui de devenir

vendeur de Macadam.

Contact :

06 31 96 34 76

Macadam mensuel [édition octobre 2010]www.macadamjournal.comcontact : [email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,Président : Gabriel Gaudillat, siège : 9 rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape.Renseignements : 04 78 97 26 73.agencesParis : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75004 Paris, lundi, mercredi et vendredi de 9h à 11h Olivier au 06 79 05 27 42Lyon : Habitat et Humanisme, 28 quai Perrache, 69002 Lyon, du lundi au vendredi de 7h45 à 10hLyon et autres villes : Gabriel au 06 31 96 34 76.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionCapucine Bordet, Jacques Bujardet, Alexandre Delovane,Gabriel Gaudillat, Michel Hannequart, Raymonde Prades,Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne,Danièle Rudel-Tessier, Catherine Selden, Jean-MarcSémoulin, Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-JorisrévisionMarie Dominique Bergouignan et Sylvie TiffeneaupartenariatsMicheline [email protected]© Eva FerreroillustrationsCrosky, Dominique Goubelle, Sylvain Marchandé,Philippe Tastet, Le Cil Vertgraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite webVéronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution / ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259partenaires Courrier International, Fondation Macif, FondationNicolas Hulot, Fondation Seb, Fondation Crédit Coopératif,France infos, Habitat et Humanisme, Price Minister, SecoursCatholique, Secours Populaire, Tour de France Humanitaire...

Page 3: Macadam octobre 2010

M A C A D A M 7 9 - page 3

Certains semblent découvrir l’économie sociale et solidaire depuis la crise

économique qui a éclaté fin 2008… il n’est jamais trop tard ! Je suis convaincue

que l’humanisation de l’économie et du monde dans lequel nous vivons dépend

de chacun d’entre nous. Dans une société qui se veut solidaire, nul ne doit être

considéré comme inemployable, chacun a droit à conquérir sa dignité et son

autonomie grâce à un emploi. Je pense notamment aux jeunes, aux habitants

des quartiers populaires, aux femmes en situation de mono-parentalité, à ceux

qui ont été victimes d’un accident de la vie… Personne ne doit rester sur le bord

de la route, personne ne doit sombrer dans la fatalité et le désespoir.

C’est bien sûr l’affaire des politiques et des responsables publics. À Paris,

nous menons une politique d’insertion ambitieuse : en consacrant cette année

60 millions d’euros à un plan départemental d’insertion, nous aidons 8 000

allocataires parisiens du RSA à retrouver une activité. Nous soutenons la création

d’entreprise, en lançant des appels à projets, et en finançant des structures

telles que l’Association pour le droit à l’initiative économique, Paris Initiatives

Entreprises, la Boutique de Gestion de Paris et de l’Île-de-France. Nous

intégrons des clauses d’insertion dans nos marchés et nous profitons des

grands chantiers parisiens (le Tramway, les Halles…) et des

événements festifs (Nuit blanche, Paris Plage...) pour embaucher.

Exemple de la solidarité entre Paris et sa banlieue, un bus-

buvette d’insertion employant des jeunes d’Aulnay-sous-Bois était

présent sur le site de La Villette lors de Paris Plage 2009.

Je suis particulièrement sensible à la situation des personnes

en situation de grande exclusion. En effet, j’effectue régulièrement

des « maraudes », notamment dans le 1er arrondissement où

je suis élue, et dans lequel les personnes sans domicile fixe sont

nombreuses. Ces rencontres et ces dialogues sont indispensables

pour repérer les situations les plus alarmantes et retisser le lien avec la

société. C’est pourquoi nous aidons des structures comme Emmaüs Défi, qui

emploient des personnes en grande difficulté dans des « bric-à-bracs de

quartier », pour des activités de collecte, de tri et de revente d’objets, meubles

ou vêtements. 80 personnes travaillent déjà dans ces boutiques.

J’en ai la conviction : l’insertion est aussi et avant tout l’affaire des hommes et

des femmes, professionnels ou bénévoles, qui consacrent leur temps au service

des autres. Ainsi à Paris, nous accompagnons les structures d’insertion par

l’activité économique, qui permettent à des personnes exclues du marché de

l’emploi de se re-familiariser avec le monde du travail, tout en bénéficiant d’une

formation et d’un accompagnement adaptés. On en compte plus d’une centaine

couvrant tous les secteurs d’activité : culture, environnement, restauration…

Responsables politiques, employeurs, acteurs associatifs et économiques,

habitants des quartiers : nous devons tous nous mobiliser pour que chacun ait

droit à un emploi, et pour contribuer ainsi à une économie réellement au service

de l’humain.

Seybah Dagoma

l’insertionau coeur dela solidarité

L A P A R O L E À S E Y B A H D A G O M A

Seybah Dagoma, adjointe au Maire de Paris

chargée de l’économie sociale et solidaire,

élue du 1er arrondissement est née à Nantes

le 9 juin 1978. Avocate, Elle est titulaire

d’un DEA de droit des affaires et de l’économie

de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne,

et d’un master en financement de projets

et financements structurés de l’École Nationale

des Ponts et Chaussées.

L ’ I N V I T É E

Adjointe au maire de Paris, en charge de l'économie sociale et solidaire

© D

R

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Illustrations de Philippe Tastet, dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio,les oreilles sur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie. www.philippetastet.com

LE MONDE EST FOU

A C T U

Le Havre : des logements-conteneursLe Havre, France – Face à la pénurie

du logement étudiant, chaque ville étudie

différentes solutions. Du côté du Havre,

c’est celle des conteneurs-studios qui

a été choisie. Ces nouvelles habitations

sont disposées sur quatre niveaux et

peints en gris. Des baies vitrées ont été

installées et certains chanceux pourront

même profiter d’un petit balcon. Chaque

studio mesure 25m2 et dispose d’une

petite cuisine et d’un espace sanitaire

séparé. Une connexion Wi-Fi est

même proposée alors que les étudiants

pourront profiter de la vue sur le port.

Cette nouvelle résidence montée en

un an a coûté cinq millions d’euros,

dont un directement donné par l’État.

Et l’Agence France Presse de préciser

que le loyer sera de 305 euros.

Les données de46 000 clients perduespar un assureur suisseGrande-Bretagne – La filiale d’un assureur

suisse vient d’écoper d’une important

amende après avoir perdu les données

de plus de 40.000 clients dont quelques

informations confidentielles. La filiale

de Zurich Financial Services en Grande-

Bretagne a écopé de 2,8 millions d’euros

d’amende par la Financial Services

Authority (Autorité des services

financiers) et cela après qu’il a été révélé

que l’assureur avait perdu les données

concernant 46 000 clients. L’amende

importante a été donnée afin de punir

le laxisme de l’assureur qui avait confié

la protection de ses données à une

entreprise jugée peu précautionneuse.

Les fichiers non-cryptés contenaient

des informations confidentielles telles

que les coordonnées bancaires des

clients, explique Belga, et l’assureur n’a

été prévenu de cette perte qu’un an après

l’accident. L’assureur Zurich UK a admis

son erreur en coopérant à l’enquête.

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infos en partenariat avec www.zigonet.com

Illustrations de Dominique Goubelle. Il publie dans Siné Hebdo, Vendredi... illustre deslivres scolaires chez Nathan, Hachette… et a dessiné dans Spirou et Le Point. www.goubelle.net

A C T U

Procès : un pitbullappelé comme témoincontre son maîtreJuan Daniels a 26 ans et était jugé par

le comité des grâces de l’Alabama. Déjà

emprisonné en 2007 pour maltraitance

animale auprès de son pitbull de 7 ans,

sa libération n’a pas été acceptée. Si son

chien va aujourd’hui bien, il avait été à

l’époque frappé et brûlé par son maître.

Et l’AFP de préciser que l’animal a été

appelé comme témoin par le comité des

grâces et que désormais, Juan Daniels

ne pourra prétendre à une libération

qu’en 2012. L’animal quant à lui avait

été brûlé à 60%.

Ikea : l’origine des nomsde meubles imprononçablesMais pourquoi les noms de meubles

et produits Ikea sont imprononçables,

poussant chacun d’entre nous à se rendre

ridicule face aux vendeurs ? – Le quotidien

Métro s’est penché sérieusement sur

la question. Ainsi, le responsable presse

d’Ikea Suède, leur explique : « Tout a

commencé avec (le fondateur d’Ikea,

ndlr) qui pensait qu’il était difficile de

se souvenir des références des produits

uniquement par des numéros donc

il a décidé de donner un nom à chacun

à la place […] Désormais, il existe une

base de données où sont stockés des

noms potentiels. Nous avons 9 500

produits en catalogue et 30 % d’entre

eux sont changés tous les ans. Cela

signifie trouver 3 000 nouveaux noms

tous les ans donc il est très important de

ne pas recycler les dénominations et de

s’assurer que les mots choisi ne sont pas

offensant dans d’autres langues. »

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R E N C O N T R E

Le grand public vous a découvert grâce à vos photos aériennesde la Terre. Pourquoi avoir choisi cette forme d’expression ?Je suis quelqu’un qui s’intéresse à la nature depuis toujours. Jesuis venu à la photo par une étude sur les lions. À l’époque, jedirigeais une réserve zoologique en France et, à trente ans,j’ai décidé de partir, avec ma femme, faire une étude de com-portement sur les lions dans le parc national Massaï Mara, auKenya. C’est là que j’ai découvert que la photographie pouvaitdonner une information que ne peut pas donner le texte. Je dissouvent en riant – mais, au final, c’est vrai – que ce sont lesanimaux qui m’ont appris la photographie : la simplicité, lalumière, l’attente, la beauté essentielle. Dans le même temps,pour gagner ma vie, j’étais pilote de montgolfière. J’emmenaisles touristes en ballon et c’est comme ça que j’ai découvert laphotographie aérienne. On s’aperçoit de choses complètementdifférentes quand on survole un territoire !

D’où l’idée du livre qui a eu un énorme succès : La Terre vuedu ciel ?Oui, après cette expérience, je suis rentré en France, où j’aibeaucoup travaillé en tant que photographe. À cette époque,il y avait la conférence de Rio et l’an 2000 qui arrivait ; j’aivoulu faire un grand travail sur l’état du monde. Je suisquelqu’un de très curieux ; je n’ai pas fait beaucoup d’études,je ne suis pas un littéraire, mais je suis passionné par le monde.

Yann Arthus-Bertrand (YAB pour

les intimes) nous reçoit, le balai

à la main, sur le pas de la porte

de sa fondation, une maisonnette

au cœur du bois de Boulogne. Homme

de convictions et d’action, il n’hésite

pas à mettre la main à la pâte quand

il le faut. Simple et chaleureux,

il tutoie d’emblée ses visiteurs

et parle sans tabous ni prétention

de son combat écologique.

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Source chaude du Grand Prismatic, parc national de Yellowstone, Wyoming, Etats-Unis (44°27'N - 110°51' O).

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M A C A D A M 7 9 - page 7

Que vous a appris ce travail ?Je suis sorti de là transformé, car la Terre est beaucoupplus belle que je ne l’imaginais. Un chêne dans unchamp, il n’y a rien de plus beau. Le deuxième constat,c’est celui de l’impact de l’homme sur la Terre. Quandje suis né, on était un peu plus de 2 milliards, aujourd’hui,on approche les 7 milliards et ça se voit ! L’homme estune espèce qui a colonisé son territoire aux dépens desautres. J’ai également été frappé par tous les scienti-fiques que j’ai rencontrés sur le terrain et qui sont tousinquiets : le manque d’eau, la diminution de la biodi-versité, la pauvreté… Cela va rarement en s’amélio-rant, les fossés se creusent et on le voit sur le terrain.Enfin, j’ai beaucoup appris des ONG. Je me suisaperçu que les gens qui font sont plus heureux que lesautres. D’ailleurs, notre slogan ici à la fondation, c’est« Agir rend heureux », et je le crois sincèrement. Lesgens des ONG ne se posent pas de questions, ils seretroussent les manches et ils font ! Dernier constat : en-viron 2 milliards de personnes dans le monde n’ontpour seule ambition que de nourrir leurs enfants.Quand on vient de notre monde, cela fait réfléchir.Mon prochain film montrera ces gens-là et leur donnerala parole.

Comment est née l’envie de créer votre propre fonda-tion, GoodPlanet ?On ne peut pas faire un travail comme La Terre vue duciel sans s’intéresser au monde et sans en être trans-formé. L’énorme succès de La Terre vue du ciel – plusde 3,5 millions d’exemplaires vendus dans le monde –m’a donné les moyens de créer ma fondation et de de-venir un activiste. Le livre a eu un succès qui a surpris

tout le monde et, dix ans après, il est toujours en têtedes ventes. Cela me permet d’aller plus loin, notam-ment en proposant des expos gratuites de ces photos,dans la rue, un peu partout dans le monde, comme jel’ai fait sur les grilles du jardin du Luxembourg, à Paris.

Vous semblez vouloir vous engager de plus en plus.J’ai la chance incroyable de faire ce dont je rêve : jetravaille pour moi, je fais les émissions de télé que jeveux, les films que je veux… C’est un luxe inouï et lamoindre des choses, c’est d’en faire quelque chose, dedonner du sens à ma vie. Réussir sa vie professionnelle,c’est une chose ; réussir sa vie d’homme, c’est pluscompliqué, mais ça vaut le coup de se battre. En mêmetemps, aujourd’hui, c’est beaucoup plus facile qu’au-trefois, quand les écolos se battaient dans l’indifférencegénérale. Aujourd’hui, les industriels, les politiques, lesagriculteurs viennent nous voir.

Il semble que le discours écologiste soit passé chez laplupart des gens mais, au niveau des actes, surtout entemps de crise, ce n’est pas encore ça.On n’en est pas encore à la vraie prise de conscience.La prise de conscience, c’est un truc dans le bide quiprend aux tripes. On n’en est qu’au stade du vernis. Jele vois, par exemple, avec mon film Home, qui se ter-mine avec une série de chiffres qui foutent vraiment lesjetons. Moi, la première fois que je les ai vus, j’en aieu les larmes aux yeux. Eh bien, personne ne nous aattaqués sur ces chiffres, car ils sont incontestables, ettout le monde les connaît ! Ce qui veut dire qu’on estdans une situation de déni collectif. Quand on dit : « En2050, il n’y aura plus de poisson », les gens enregis-

Les gens quifont sont plusheureux queles autres.D’ailleurs,notre sloganà la fondation,c’est « Agirrend heureux ».

R E N C O N T R E

YANN ARTHUSBERTRAND

« Quand on pense que 30 %de la nourriture produite est jetée,

ce n’est pas normal... »

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R E N C O N T R E

trent l’information mais ne cessent pas de manger dupoisson pour autant. Quand on dit : « La productionde viande est le premier émetteur de gaz à effet deserre », c’est pareil. Même si ça commence à bougerun peu, c’est très long de modifier des habitudes.

Que préconisez-vous ?C’est toujours prétentieux d’imposer des « gestes éco-los » aux gens. Les gestes, tout le monde les connaîtmaintenant, il y a suffisamment d’information là-dessus.Ce qu’il faut, c’est qu’on apprenne à vivre mieux avecmoins. Ce n’est pas de la décroissance, c’est consom-mer moins pour la plupart d’entre nous et davantagepour ceux qui n’ont pas assez, c’est simple. On vit dansun monde de gâchis et c’est la réflexion que j’ai eue,à l’origine de « 10:10 » (voir l’encadré). Il faut com-mencer par ne pas gâcher, réparer ce que l’on a aulieu de jeter. Quand on pense que 30 % de la nourri-ture produite est jetée, ce n’est pas normal. Et dansvotre métier : 49 % des journaux dans une maison dela presse ne sont pas vendus ! Tu te rends compte dece que cela représente en énergie ? Même si c’est re-cyclé, cela coûte très cher.Ce qui est inquiétant, c’est le manque de bon sens. Onest une espèce tellement intelligente que l’on a réussi àcoloniser la Terre, et ça va mener à notre disparition.Toutes les espèces disparaissent un jour ou l’autre mais,en ce qui nous concerne, on ne disparaîtra ni à caused’une météorite ni à cause d’une autre espèce, mais àcause de nous-mêmes !

Quelles sont les actions menées par votre fondation ?En dehors de l’opération « 10:10 », à laquelle nouscroyons beaucoup, nous sommes très investis sur lacompensation carbone. Au travers d’ONG, on donnede l’énergie à des gens qui n’en ont pas. C’est un gesteassez facile à faire, quand tu prends l’avion notamment.On a un très gros projet, à Madagascar, de protectionde 500 000 hectares avec le WWF. On a réalisé unesérie de posters qui sont désormais dans toutes lesécoles de France. On travaille énormément avec les sco-laires. La Ligue de l’enseignement est membre de la fon-dation et on a des projets de construction dans toute laFrance de bâtiments écolos où recevoir des classesvertes et des enfants défavorisés, pendant les vacances.On a commencé cette année. On aide également lesgrandes entreprises à trouver des ONG qui correspon-dent à ce qu’elles ont envie de faire en termes d’enga-gement. On continue à tourner dans le monde avec« 6 milliards d’Autres » : gros boulot qui a été exposéau Grand Palais l’an dernier. On en a fait un autre surle changement climatique, et on en prépare encore unautre sur le thème « Pourquoi la haine ? » où l’on faitparler des chiites et des sunnites, des Israéliens et desPalestiniens. Cela permet de comprendre pourquoi etcomment la haine peut s’installer ; on a recueilli énor-mément de témoignages très touchants.

Cela dépasse l’écologie…Oui et non car, pour moi, l’écologie c’est vivre ensem-ble. C’est la meilleure compréhension de l’autre. Quandje vois la précarité désespérante dans laquelle viventbeaucoup de personnes âgées aujourd’hui, je trouve çahonteux ! Elles doivent se débrouiller avec 300 eurospar mois. Ce ne sont pas des gens qui se plaignent ouqui vont mendier dans la rue, mais c’est insupportable.Il y a beaucoup de détresse psychologique dans la rueet chez les gens en situation de précarité, une inadap-tation au monde dans lequel on vit. C’est une questiontrès difficile pour laquelle je n’ai pas de solution.

Il y a beaucoupde détressepsychologiquedans la rue etchez les gensen situationde précarité :une inadaptationau monde danslequel on vit.

avec « 10:10 »,tout le monde s’engage !

« 10:10 » est une grande campagne mondiale de mobilisationlancée, au départ en Angleterre, contre le changement climatique.Une vingtaine de pays sont aujourd’hui impliqués sur ce conceptsimple : chacun peut agir pour la planète, et c’est facile !« 10:10 » invite toute personne, organisation ou entreprise àréduire volontairement ses émissions de gaz à effet de serre de10 % à partir de 2010, sans attendre, pour commencer, ni unaccord international ni une décision politique.« 10:10 » est une campagne positive qui rompt avec le pessi -misme ambiant. Elle met en avant les efforts de tous ceux quis’impliquent dans la protection de la planète et cherche à enencourager d’autres à faire de même.Ainsi, en « signant 10:10 » sur le site de la fondation GoodPlanet,vous recevrez régulièrement des conseils de gestes simples, facilesà mettre en œuvre, des exemples de réalisations, des contacts,etc., pour que, vous aussi, vous puissiez agir. Rejoignez leprogramme « 10:10 » sur www.goodplanet.org ©

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Barrière de corail, Queensland, Australie(16°55’ S – 146°03’ E).

Pirogues dans le port de Mopti sur fleuve Niger, Mali (14°30'N - 4°12'O).

Shenzen, république populaire de Chine.

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S O C I É T É

Milan. Le matin, tôt, devant le Forum di Assago, une petite salle deconcert aux portes de la ville. De petits groupes de garçons et de filles,d’hommes et de femmes, se pressent devant l’entrée. Ils arrivent en voi-ture, en bus, en car ou à pied, bien avant l’ouverture. On entend tousles dialectes d’Italie, tous les accents. À y regarder de plus près, on di-rait le quart-monde en marche vers le mirage de l’emploi. Il sont 6 500à accourir de toute l’Italie pour essayer de décrocher ce qui, selon leministre de la Fonction publique Renato Brunetta, n’intéresse plus per-sonne : un poste de fonctionnaire. Emilio Reyneri, enseignant à l’uni-versité Bicocca de Milan, estime pour sa part qu’il s’agit là de« la plus haute aspiration des Italiens ». De fait, le rêve de décrocherun emploi à vie semble être redevenu le dernier espoir de tout un peu-ple. En juin, c’était à Milan, mais, à la mi-mai, 112 000 candidatsétaient présentés à la mairie de Naples pour 534 postes à pourvoir.Et ces derniers jours, la mairie de Varèse a reçu 150 candidatures pourun seul poste d’éducateur à temps partiel. Un jeune sur trois est à la

recherche d’un emploi. Le peuple des concours est ponctuel. C’est pré-férable lorsque l’on traverse l’Italie de la Sicile à Milan pour jouer descoudes avec 130 candidats par poste. Maria Teresa, 27 ans, vient dePalerme : « Ce voyage est un investissement, mais je veux vraimenttrouver un travail. Et je pense que c’est une grande opportunité. » Lamairie de Milan souhaitait recruter 50 personnes en contrat à duréeindéterminée : 30 en école maternelle et 20 en crèche. Le salaire pro-posé est de 19 454 euros par an sur treize mois, auxquels s’ajouteune indemnité mensuelle de 46 euros : rien de faramineux. Sur les6 500 candidats présents pour la présélection, 2 000 ont été retenuspour l’épreuve écrite. « Je viens d’Agrigente [ouest de la Sicile],raconte Giuseppe, 27 ans. J’ai une licence, et je suis prêt à remplirn’importe quelle fonction. Je vis avec mes parents et je voudrais devenirindépendant. Mais je ne trouve que des portes closes. » Même les petitsorganismes sont débordés. Le parc national des Apennins tosco-émiliens croule sous une montagne de 670 dossiers pour seulement4 places. « Toutes sortes de gens nous ont écrit, du comptable audiplomate, en passant par les lycéens, témoigne Alessia, une employéedu parc. On s’attendait à des candidatures toscanes, mais on en areçu énormément du Sud, de Palerme, de Catanzaro, Avellino, Sas-sari... » Les dernières données publiées par l’Institut italien de la statis-tique sont dramatiques : le chômage a retrouvé les niveaux de 2002,avec un taux de 8,9 %, ce qui représente plus de 2,22 millions de per-sonnes sans emploi. La situation est encore plus alarmante pour lesjeunes : chez les 15-24 ans, une personne sur trois est en recherched’emploi. En 2009, la différence entre les créations et les destructionsd’emploi a été très largement négative, avec 1,27 million de postesen moins. Cette course à l’embauche dans la fonction publique ne seraprobablement pas la seule conséquence de cette crise. C’est tout lemarché du travail, déjà mis à mal par l’explosion des CDD, qui subitde profondes transformations. « Il y a encore peu de temps, on faisaitune distinction très nette entre les ‘sales boulots’, c’est-à-dire les postesles plus modestes, pénibles, ennuyeux et sales – que l’on laissait auximmigrés – et les autres », analyse Luciano Pero, qui enseigne les sys-tèmes d’organisation à l’école polytechnique de Milan. « Aujourd’hui,les Italiens ne sont pas encore prêts à aller récolter des fraises dans leTrentin ou des tomates dans les Pouilles, mais ils se rendent compteque le problème est gigantesque et qu’il va bien falloir l’affronter. »

Cinzia Sasso|- La Repubblica / Courrier International

Face à la pénurie de travail,les candidats aux emplois à vie

de la fonction publique sontplus nombreux que jamais.

en partenariat avec www.courrierinternational.comle nouveau

rêve italien :être fonctionnaire

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Alexandre a 23 ans. Il arrête l’école en 4e,puis enchaîne les petits délits : « Je me suisjamais fait attraper, mais à l’époque, jefaisais des bêtises. Et puis j’ai eu envie deme former. Il y a 3 ans, un ami m’a parléd’Appel d’Aire, ils m’ont pris tout de suite ».Des jeunes comme Alexandre, l’associationen accueille une trentaine par an pour unepériode de 3 à 12 mois. La plupart sontalors sortis du circuit scolaire sans autreissue que la rue ou la débrouille et sontadressés à l’association par la Protectionjudiciaire de la jeunesse ou la Missionlocale. Accompagnés par les 5 salariésd’« Appel d’Aire», ces jeunes conçoivent etréalisent du mobilier, commandé par laville, des associations ou des entrepriseslocales. Chaque année, une dizaine deprojets sortent des ateliers nichés dans unespace vert colonisé par les cigales, entrele centre-ville et les quartiers nord. Les créa-tions sont variées, avec beaucoup de mo-bilier urbain pour les jardins publics ouassociatifs (auvents, bancs, tables de pique-nique, éolienne...). Ces chantiers leur per-mettent de se sentir impliqués dans la viede la Cité. Et s’ils n’obtiennent pas dediplôme après le stage, ces jeunes sontindemnisés, car l’association, qui fonc-tionne à 95% sur fonds publics, est recon-nue comme organisme de formation par larégion. Les apprentis acquièrent des com-pétences professionnelles en métallerie et

S O C I É T É

en partenariat avec www.reportersdespoirs.org

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Pour les jeunes qui quittentle système scolaire sans aucuneformation ni diplôme, le chômageguette. Installée depuis 2001à Marseille, l’association « Appeld’Aire », créée par des designersprofessionnels, vient en aideà des jeunes de 16 à 25 ans.Avec un objectif : les formeraux métiers de la métallerieet du bois au travers de projetsd’aménagement urbain.

marseille les designers

de la réinsertion

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LA FONDATION SEB*SOUTIENT :L’OLIVIER DES SAGES« Lutter contre l’isolement des plus de 55 ans, notammentissus de l’immigration » : c’est ainsi que Solange Korrichi,présidente de l’association lyonnaise « L’Olivier dessages », présente l’idée première du K-fé social, unespace de rencontre et d’accompagnement où les plusjeunes aident les plus âgés dans leurs démarches admi -nistratives et où tous peuvent partager des activités (sor-ties, jeux…) ou un verre. « Ce lieu favorise une mixitésociale, culturelle et générationnelle », poursuit SolangeKorrichi. Ouvert en janvier 2010, le café compte déjà135 usagers. La Fondation Groupe Seb s’est associéeau projet par un soutien matériel et financier. En savoir plus : www.olivierdessages.com

TOMEOÊtre mobile sur l’agglomération lyonnaise malgrél’absence de véhicule personnel ou de desserte destransports en commun. C’est pour répondre à cet enjeuque l’association « L’Entreprise École » a mis en placele dispositif de transport à la demande TOMEO. Cemode de déplacement provisoire permet aux personnesen recherche d’emploi d’accéder à un nouveau travail,à un entretien d’embauche ou à une formation. « 5 voi-tures réparties sur 5 sites sont affectées à TOMEO. En2009, 250 personnes ont bénéficié du dispositif, cequi représente 7 000 trajets aller/retour », détailleMélanie Rojo, chargée de mission sur les actions mobi-lités. En 2010, la Fondation Groupe Seb a financél’acquisition d’un véhicule au GPLEn savoir plus : www.entrepriseecole.fr

* La Fondation Seb estpartenaire de Macadam

menuiserie, tout en touchant au design. À leur arrivée, certains « jouent les caïds etse jaugent » : la moitié sont sous main dejustice et font l’objet de mesures restrictivesde liberté. La concurrence entre les quar-tiers se fait également parfois sentir. Maisdurant leur passage à « Appel d’Aire », ilsréapprennent un certain savoir-être : res-pecter les horaires, s’adapter aux consignes.Et les moments passés autour du vieuxbaby-foot qui trône au milieu des copeauxet des machines permettent de partagerdes moments de convivialité.

« Aujourd’hui, j’ai un métier, un CDI, uncrédit ». Pour Yannick Leguiner, fondateurd’Appel d’Aire, cette démarche citoyennese décline tant au niveau social qu’environ-nemental. Depuis 2007, les activités del’association se sont en effet étoffées, avecla création d’un pôle « Ecodesign », consti-tué en entité indépendante en 2009. Uneméthodologie d’éco-conception a été miseen place, et un logiciel est en cours d’éla-boration, permettant de calculer les émis-sions de CO² et l’énergie consommée parles objets conçus, tout au long de leur cyclede vie. Une logique professionnelle essen-tielle pour Y. Leguiner : « Quand on pré-sente des prototypes aux clients, c’est laqualité de l’objet qui doit être valorisée, etnon le fait qu’il ait été fabriqué par desjeunes en difficulté. Avec eux, il ne faut pas

être dans la condescendance, mais resterdans l’exigence ». Une exigence que lespartenaires et clients de l’atelier appré-cient. Sophie Brun est animatrice à la fermepédagogique du Roy d’Espagne à Marseille.Elle y a suivi l’installation d’une cuisine solairepar l’association et a apprécié « une sou-plesse et une collaboration qui ont permisà tout le monde de s’exprimer». Un avispartagé par Cécile Régnier, responsablede la mission éducation à l’environnementde la Mairie qui souligne la « belle motiva-tion » de l’équipe.Alexandre est sorti des ateliers de l’asso-ciation en 2008. Il s’est orienté par la suitevers les compagnons du devoir et vientd’être embauché à un poste de métallier-serrurier. Pour lui c’est une nouvelle vie.« Aujourd’hui, j’ai un métier, un CDI, uncrédit. J’ai beaucoup changé, c’est grâceà eux. Je ne veux pas gâcher tout ça». Lesparcours ne sont pas linéaires, loin s’enfaut, et tous ne s’en sortent pas de la mêmefaçon. Mais pour ceux qui réussissent àsaisir leur chance, ce sont de nouveauxhorizons qui s’ouvrent…

Pauline Bonduelle - Reporters d’Espoirs

Contact : Appel d’aire,

Les ateliers de Création Formation Insertion

7, impasse Sylvestre, 13381 Marseille cedex 13

www.appeldaire.com

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S O C I É T É

La rubrique du Portail HumanitaireFrancophone, site collaboratif pourfaciliter l’action des acteurs de solidarité

France Inter, il est 8h, le mardi 12 janvier 2010...La nouvelle est tombée dans les rédactions : unpuissant séisme vient de frapper Haïti... Martinallume sa radio. Il reste abasourdi et se sent bienimpuissant face à l’immensité des besoins.Martin ne sait pas encore que dans ces moments-là, il peut lui aussi être acteur de solidarité. Autravers de son outil virtuel - le Portail humanitaire -ASAH permet de référencer l’information pertinenteen lien avec la crise en temps réel. C’est grâce àla mobilisation de nombreux bénévoles « on line »qu’ASAH a ainsi pu constituer des dossiers pays,chaque fois qu’une urgence se présentait. Depuis Martin participe à la collecte et auréférencement d’informations précieuses pour lesdifférents acteurs de solidarité. En août dernier, ilest devenu internaute solidaire à son tour, avec lesinondations au Pakistan.

www.portail-humanitaire.org

Martin,internautesolidaire

roms :respectonsla loi !

Après le délit de solidarité, le délit de pauvreté, voici donc venu le délit de ‘romitude’. Legouvernement nous apprend qu’il y aurait parmi les Roms vivant en France dans la plus grandeprécarité, des délinquants coupables de « trafics illicites, d’exploitation des enfants à des finsde mendicité, de prostitution » mais aussi des riches qui roulent « en grosses cylindrées ».Outre le caractère ouvertement discriminatoire des propos tenus, les expulsions qui sesystématisent sont humainement insupportables mais aussi inefficaces et dangereuses.Inefficaces, car dans le cadre de l’aide au retour, 8 000 Roms ont été reconduits vers laRoumanie en 2009 et près des deux tiers d’entre eux sont ensuite revenus. En tant que citoyenseuropéens, ils bénéficient d’une liberté de circulation dont ils usent sans abuser puisque leurnombre (10 000 à 15 000 personnes en France) est stable depuis les années 1990.Dangereuses, car une fois expulsés, ils vont du hangar à la cabane, de la cabane à la tente,de la tente au hangar ; à chaque fois, les abris sont plus petits, plus précaires, plus insalubres,plus dangereux aussi. Chaque expulsion entraîne la destruction des fragiles installations,traumatisme psychologique, perte de documents, destruction des affaires personnelles parfois,augmentation de la précarité toujours. La scolarité est interrompue, les soins aussi, lespathologies se multiplient, les liens de confiance parfois créés avec les associations sont détruitset les tentatives d’intégration irrémédiablement stoppées.Le président de la République veut,dit-il, restaurer l’ordre et faire appliquer la Loi. Mais les acteurs institutionnels supposés lamettre en œuvre s’affranchissent allègrement des obligations qui sont les leurs.

en partenariat avec Youphil :www.youphil.com

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DES FAMILLES CAMPENT SUR LES TROTTOIRSLes expulsions ne respectent pas les garanties procéduralesminimales prévues par la Convention européenne des droits del’Homme et la Convention sur les droits de l’Enfant. La loi Besson quiimpose aux communes de plus de 5 000 habitants de créer des airesd’accueil pour les « gens du voyage », n’est respectée que par àpeine la moitié des communes françaises. La loi impose aux conseilsgénéraux la mise en place de dispositifs d’accueil pour les mères etleurs enfants, mais il n’est pas rare de voir des familles camper dansles parcs ou sur les trottoirs. À Marseille, les personnes sans titre deséjour, même atteintes de pathologies lourdes, sont mises à la portedes centres d’hébergement d’urgence dès la fin de la trêve hivernaleet ce, une fois de plus, en dépit de la loi. Enverra-t-on des inspecteursde la Cour des comptes vérifier la répartition du budget alloué aux« Permanences d’Accès aux Soins » destinées à faciliter l’accès auxsoins des plus précaires et si peu appliquées par les autoritéssanitaire et sociales ?

PARCOURS DU COMBATTANTEnverra-t-on des contrôleurs vérifier le travail des agents de laSécurité sociale ou des CCAS qui n’hésitent pas, semble-t-il, àdemander des justificatifs non prévus par les textes législatifs et àcomplexifier ainsi davantage un accès aux droits qui relève déjà du

parcours du combattant ? Allons-nous poursuivre l’État français et sesreprésentants pour non respect de la loi ? Derrière cette mère quimendie, son bébé dans les bras, sait-on qu’il y a quatre autresenfants et que la mère ne peut prendre le risque de laisser son bébéseul dans son squat ? Sait-on qu’il y a un père qui ne peut accéderau marché de l’emploi compte tenu du « régime transitoire » auquelles ressortissants bulgares et roumains sont soumis et qui rend defacto, l’emploi inaccessible ?

ET LES ENFANTS ?Dans cet immeuble squatté, sait-on qu’il y a une petite fille qui grelottede fièvre ? Avec ses parents et son petit frère, elle est venue seréfugier là pour échapper à une nuit froide passée dans la voitureaprès une expulsion pour « péril imminent », concept qui permet del’expulser même en plein hiver. 90% des Roms que Médecins duMonde voit en consultation devraient bénéficier d’un accès au droitcommun mais n’ont pas de droits ouverts. Et nombreux sont ceux quirenoncent à se faire soigner. Au final, près de 70% présentent unretard dans leur prise en charge. Nicolas Sarkozy a raison : il esttemps de mettre fin aux pratiques illégales. Il est temps d’imaginerune politique d’accueil et d’intégration de populations qui souhaitentseulement pouvoir élever leurs enfants dans des conditions dignes.Cendrine Labaume

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On ne s’engage pas n’importe comment dans l’actionhumanitaire. La générosité et la bonne volonté ne suffisent paspour que l’on soit efficace ! Il s’agit, pour reprendre un descredo de Bioforce, que « l’engagement individuel depersonnes admirables, prêtes à sacrifier leur confort et àprendre des risques, soit conduit et non subi, qu’il soit éclairé,encadré, préparé ». Établie à Lyon, l’association Bioforce vafêter ses vingt-sept ans. Créée par le docteur Charles Mérieux,Bioforce poursuit un double objectif : améliorer la pertinencedes actions de solidarité et accroître l’efficacité des actions desanté publique. Spécialisée au départ dans la formation, ellea mis en place des outils permettant de mieux réfléchir à cetype d’actions, de plus en plus essentielles. Depuis 1983, prèsde trois mille personnes ont été formées. Avec une quarantainede salariés et 4 millions d’euros de budget, c’est d’abord dansle domaine logistique que l’association intervient. Ens’appuyant sur la formation initiale des acteurs del’humanitaire, puis, tout au long de leur parcours, avec desformations thématiques, toujours tournées vers le terrain,Bioforce fait de la formation et de la pédagogie des armesbienfaitrices. Bioforce ne se préoccupe pas seulement de lamisère ailleurs : elle a aussi une action locale, avec desimplantations dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, ens’appuyant sur le tissu social existant pour accroître l’efficacitédes actions de santé publique. Elle implique des centaines delycéens dans ses actions. Ici comme ailleurs, en préparant lesacteurs les mieux formés à l’action et en permettant à cesderniers, débarrassés des soucis logistiques qui souventralentissent leur action de terrain, d’exercer leur métierpleinement.

Florence Genestier

www.bioforce.asso.fr

BioforceSe former avantde s’engager

Les locaux Bioforce.Un cours Eau-Assainissement en extérieur

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S O C I É T É

« Un homme qui cesse rire est un homme qui cesse de vivre »,aime à dire Lebeau. Avec son compère, Christall, il est unclown au grand cœur. « Nous parcourons tous les milieux hos-pitaliers, allant du petit prématuré au senior. Lorsque nous en-trons en piste, avec les lumières, la musique et la mise enscène, notre plaisir est de faire rire. Le rire agit comme une ré-surrection à nos vies… » Parrainés par le Secours populairefrançais, Lebeau et Christall ont été soutenus par l’aumôneriedes cirques et des forains pour leur action au pèlerinage deLourdes, en février dernier. « Un sourire ne coûte rien et produit

beaucoup, il enrichit ceux qui le reçoivent sans appauvrir celuiqui le donne, il ne dure qu’un instant mais son souvenir estparfois éternel », assurent les deux clowns. Et, pour le clownet l’Auguste, « personne n’est assez riche pour s’en passer,personne n’est assez pauvre pour ne pas le mériter, il crée lebonheur au foyer et dans les milieux hospitaliers, il est le signesensible de l’amitié »… Lebeau et Christall, dont la devise est« Le rire, c’est l’espoir », offrent leurs services à la demande.B. Lapierre

Lebeau et Christall / Tel. : 06 08 31 59 69 / www.les-coeurs-des-clowns.fr

Clowns augrand coeur

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N A T U R E / P L A N È T E

AGENDASOLIDAIREOCT. 2010' samedi 2 octobreJournée nationaledes associations d’aveugleset de malvoyantsLes JNAA (Journées Nationalesdes Associations d’Aveugles et deMalvoyants) se tiennent les 2 et 3octobre 2010 partout en France.

' lundi 4 octobrePremière éditiondu Tournoi Golf for PLAN. PLAN France organise, le lundi4 octobre prochain, la premièreédition du tournoi Golf for Plan, enpartenariat avec le Golf de Saint–Cloud. La totalité des recettessera reversée à l’association.

' 15 au 17 octobre Les Rencontres de BabyloanWeek end au Jardin d’Acclimata-tion à nouveau consacréaux nouvelles solidarities :social business, microfinance,nouvelles technologies,monnaies alternatives…

' lundi 18 octobre7e dictée ELA Partout en France,les établissements scolairesdécouvriront la 7e dictée d’ELA.Plus qu’un exercice d’évaluation,le texte permet d’instaurerun temps d’échanges etde discussion sur la solidarité,le respect et le handicap.

' vendredi 22 octobre15e prix de la SolidaritéAssociativeL’objectif est d’accompagnerde jeunes associations dansleurs projets et renforcer les liensavec les mouvements d’éducationpopulaires.

' 25 au 29 octobreAcadémie Interrégionale surl’Economie Sociale et Solidaire

bette-rave,pas bette du tout

Se nourrir du jardin jusqu’au début des grands frimas,

c’est possible. J’espère que vous n’avez pas oublié de

planter un de mes légumes préférés, sinon gare…

Certains grimaceront en entendant : Beta vulgaris ssp.

vulgaris, et grimaceront encore plus au nom de

« betterave rouge »… Que de mauvais souvenirs de

cantine ou de self, salade rouge mollasse baignant dans

un jus immonde, sortie d’énormes boîtes de conserve ou

d’emballages sous vide… Berk !! Mais la vraie, celle que

l’on cultive… alors là, c’est une autre histoire. Elle fait

partie de la même famille que notre blette, ou carde

(selon les régions), on peut d’ailleurs de ce fait en

manger le feuillage, qui a un goût de… blette. Les

premières variétés possédaient des racines fines, et

n’étaient donc pas très nourrissantes. Il faut attendre le

XVIIIe siècle pour voir l’apparition de la ‘Castelnaudary’,

puis de la ‘crapaudine’, aux racines plus volumineuses.

Puis vinrent la ‘globuleuse’ et la ‘plate d’Égypte’ que

nous cultivons. Il en existe de différentes couleurs, que

j’ai testées mais qui n’ont pas cette couleur magique

(surtout quand elle déteint sur les doigts) ni ce goût

sucré, elles restent fades. Laissée en terre jusqu’aux

premiers froids, il lui faudra ensuite une couverture de

paillis et de feuilles. S’il fait très froid, utilisez de vieux

cartons. S’il fait très très très froid, une seule solution :

l’arrachage. Certains les conservent dans du sable sec,

mais je trouve que ça les rend ramollos.

Pourquoi ne pas tenter la lactofermentation ? Ce légume

s’y prête à merveille. Coupez-les, crues ou cuites, en

bâtonnets ou en rondelles très fines. Ajoutez ail,

estragon, coriandre, cumin, piment… Remplissez vos

bocaux à vis, tassez. Ajoutez la saumure : 30 grammes

de gros sel par litre d’eau de source. Des bactéries

lactiques vont se développer. Laissez deux jours à 20-

25° pour que la fermentation démarre. Puis laissez à 18°

pendant quinze jours, puis au cellier au frais. Vérifiez la

saumure : si elle manque de sel, la fermentation sera

alcoolique (pas mal pour se bourrer, mais immangeable) ;

s’il y en a trop, ce sera un peu salé mais mangeable,

donc un petit essai est bienvenu quand on démarre. Mais

l’hiver n’étant pas encore là, moi, je m’apprête à

déguster des betteraves crues, émincées en carpaccio,

marinées une journée avec aromates, huile d’olive et

citron, puis parsemées de copeaux de parmesan. Elle

assure bien, la Beta vulgaris ssp. vulgaris !

Raymonde Prades

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en partenariat avec www.terraeco.net

N A T U R E / P L A N È T E

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Sortez vos crayons – verts – et prenez note du problème suivant :« sachant qu’un stylo ne se recycle pas et que plus de 90 % de sonimpact environnemental provient de ses matières premières, essentielle-ment plastiques, quelles tactiques adopteriez-vous pour mettre fin à sonilletrisme écologique ? »

TACTIQUE N° 1 : MAIGRIR ET SAVOIR « VIEILLIR »« Plus un produit est léger, plus il écrit longtemps, meilleur est son impactenvironnemental », répond Christine Desbois, responsable dudéveloppement durable chez Bic. Avec 5,6 g pour 2 km d’écriture, leCristal, – plus de 100 milliards vendus depuis 1950 –, affiche lemeilleur ratio « poids-durée d’écriture » du marché. Il utilise in finemoins de plastique et donc moins de pétrole au centimètre tracé queses concurrents. Le numéro un mondial des instruments d’écriture adéveloppé un outil d’écoconception afin de mesurer l’impact environ-nemental de ses produits avant leur fabrication. « Cela permet desavoir, dès la conception, ce qui se passe si on utilise telle matière, sion produit dans telle usine… », détaille Christine Desbois. Mais l’outilmagique est coûteux, alors Bic ne l’utilise pas pour tous ses produits.Le groupe refuse en effet de répercuter ce montant sur l’étiquette : celairait à l’encontre de sa success story basée sur des prix abordables.

TACTIQUE N° 2 :INGURGITER UNIQUEMENT QUE DU RECYCLÉAutant réutiliser celui qui est déjà fabriqué. « Nous avons été les pre-miers à employer des matières recyclées. Aujourd’hui, tous les fabri-cants s’engouffrent dans cette voie », vante Mathias Ringeard,responsable de la marque Pilot en France. Dès 1992, le groupe japon-ais utilise des produits recyclés pour son marché national. En 2006, illance à l’international la gamme Begreen, des stylos composés d’unminimum de 70% de matières recyclées. Cependant, début 2009, leursventes ne représentaient encore que 15 % des 696 millions d’euros dechiffre d’affaires du groupe, numéro deux du marché.Le japonais propose en outre, depuis janvier 2009, un stylo à la sil-houette striée et à la couleur azur d’une bouteille d’eau. Il est fabriqué

à 89% à base de plastique recyclé dont les deux tiers sont du PET, leplastique issu du tri effectué par les consommateurs. Avec une bouteille,Pilot fabrique 4 stylos de la gamme B2P, acronyme signifiant « frombottle to pen », soit « depuis la bouteille jusqu’au crayon ». Cetteannée, 4,5 millions de B2P devraient sortir de l’usine savoyarde dePilot qui les fabrique. Mais pourquoi les matières premières recycléesne se généraliseraient-elles pas à tous les crayons de la marque, à com-mencer par les plus vendus ? « À terme, on aimerait bien généralisercette méthode à tous les stylos Pilot, mais la matière première suffisanten’est pas disponible. Seulement 50 % des bouteilles sont recyclées enFrance. », justifie Mathias Ringeard.

TACTIQUE N° 3 : RECHARGER SES BATTERIESChez le japonais, la plupart des stylos se rechargent, ce qui permettraitd’augmenter leur durée de vie. Et de tacler la marque emblématiquedu jetable ? « En effet, le Bic Cristal n’est pas rechargeable. Néan-moins, nous avons quelques nouveaux produits qui le sont », rétorqueChristine Desbois, la responsable développement durable, quipoursuit : « Cette étiquette “ jetable ” nous a été collée dans les années1970, plus de vingt ans après que Marcel Bich a inventé le Bic. Maiselle n’est pas justifiée, car nos stylos ne sont pas des produits à usageunique. Ce ne sont pas des lingettes ! »

Bic ne mise pas sur la stratégie de la recharge, qu’elle ne croit pas lameilleure. Tout d’abord, parce que le consommateur ne ravitaille pasles fameux produits rechargeables. Selon les chiffres de Bic, à peineune recharge serait vendue pour dix produits concernés. Question desous : le client ne recharge que lorsque le produit est cher. En outre,« des mesures effectuées [par Bic] montrent que la distinction recharge-able/jetable ne permet pas de déterminer a priori la performance en-vironnementale du produit », peut-on lire dans le rapport annuel dugroupe. Autrement dit : le jetable peut être durable. « Comparez unBic Cristal qui pèse 5,6 g et écrit 2 km à un produit de 15 g pour1,5 km par exemple. Combien de fois faudra-t-il recharger le secondpour obtenir la même performance ? », lance Christine Desbois commeun défi de calcul mental. Ramassage des copies le mois prochain.

le stylo

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__ Paris pour l’emploi revient en force pour sa 8e

édition qui aura lieu les 14 et 15 octobre de 9h à 18h aupied de la Tout Eiffel, à Paris. Plus de 400 entreprises etcollectivités qui recrutent seront présentes pour recevoirgratuitement les candidats en recherche d’emploi(n’oubliez pas votre CV !). Une nouveauté cette année,quatre villages thématiques : travailleurs handicapés,emploi public, économie sociale et solidaire, franchise. Informations : www.parisemploi.org ou 01 53 95 15 15.

__ En marge de sa programmation principale qui met àl’honneur la chanson française, le 24e festival de Marne,propose une sélection de spectacles pour enfants dans11 villes du Val de Marne durant toute la durée du festival,soit du 1er au 17 octobre. Pour tous, un tarif unique : 6 e.Informations : www.festivaldemarne.org ou 01 45 15 07 07

__ Du 4 au 10 octobre, les associations de l’Unapei(premier mouvement associatif français œuvrant pour lareprésentation et la défense des intérêts des personneshandicapées mentales) vendront des brioches au profitdes personnes handicapées mentales. Plus qu’unesimple vente, « l’opération brioches » est l’occasion derencontres, d’un partage entre le public, les personneshandicapées mentales et les bénévoles.Plus d’informations sur www.operationbrioches.org

__ Pour la 4e année consécutive, la marque d’accessoiresde beauté ghd s’associe à la Ligue nationale contrele cancer à laquelle elle a déjà versée 44 850 e pour ledépistage du cancer du sein. Cette année, ghd sort un« Coffret Pink ghd 2010 » en édition limitée disponiblechez les coiffeurs au prix de 199 e dont une partie serareversée à la Ligue. Le coffret en raffia rose contient unappareil, le Styler, qui lisse, boucle ou donne du volumeau cheveux. Pour connaître les salons participant àl’opération : 04 78 35 46 10 ou [email protected]

__ La marque de cosmétique The Body Shop lance uneédition limité de sa crème « Mains Douceur & Cœur d’Or »dont l’achat permet de reverser des fonds à l’associationECPAT France qui lutte contre l’exploitation sexuelledes enfants dans le monde. 7,50 e le tube de 50 mldont 4,57 e sont reversés à ECPAT.

C ’ E S T M A L I N

bons planspar Caroline Charron

conseil du coachpar Alexandre Delovane - www.alexandredelovane.com

COMMENT DÉVELOPPERLA PENSÉE CRÉATRICE ET POSITIVE ?

L’individu au quotidien est capté régulièrement par une pollution de pensées néga-

tives, cela agit sur les actes de sa vie de tous les jours et parfois modifie son caractère

et son destin. En effet, la pensée négative nous remmène à la fatalité et appauvrit

notre existence. Plus vous adopterez la pensée positive et plus vous améliorerez votre

existence et même ce que vous percevez comme un échec pour vous, ne sera qu’une

expérience difficile mais parfois utile à une éventuelle remise en question. La pensée

de l’échec est tout simplement un manque à son bonheur. Je vous délivre une tech-

nique facile à faire quotidiennement sur un sujet précis et vous verrez le résultat est

surprenant. Si vous avez un vœu qui vous est cher, en lien avec vous même mais qui

à ce jour n’arrive pas à se réaliser, cet exercice peut tout changer. Dans ce cas, prenez

3 minutes tous les jours, isolez-vous dans un environnement calme et faites un travail

de respiration lente. Une fois bien installé et dans un état paisible, visualisez vous,

seul dans une salle de cinéma face à l’écran blanc. À l’intérieur de cet écran mettez

en scènes 3 situations et n’y ajoutez aucune négation !

' La 1ère, mettez un titre concernant la demande de votre souhait

' La 2e, imaginez toute la gestion d’organisation nécessaire

à la réalisation de votre vœux

' La 3e, visualisez-vous toujours sur une scène recevant

des applaudissements et des félicitations pour la réussite de votre vœu.

Tout ceci doit être pensé et visualisé sans aucune négation...

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LE PETIT DÉJEUNER INDISPENSABLEEnfants, ados et adultes sont bien trop nombreux à négliger leur petit-déjeuner. Ce

repas du matin, pourtant essentiel, arrive trop tôt pour l’appétit de certains. Si vous

avez du mal a vous attabler le matin, essayez de dîner plus tôt, vers 19h ou 19h30.

Vous vous endormirez plus facilement et, en toute logique, la faim sera plus forte le

lendemain matin. De plus, évitez de manger trop, trop gras ou trop lourd au dîner.

Votre organisme n’aurait pas le temps de digérer avant de repartir le lendemain matin.

Autre astuce, mettez votre réveil à sonner une demi-heure plus tôt pour laisser à votre

organisme un peu plus de temps pour sortir de son sommeil. Cela vaut notamment

pour les enfants que vous pourrez ainsi réveiller en douceur et laisser le temps d’émer-

ger. En jouant ou en lisant un peu, l’appétit viendra naturellement. Enfin, pour vous

attablez avec plaisir, choisissez des aliments que vous aimez ! Céréales, ou pain et

fruits, fromage ou même saucisse, œuf ou jambon, vous avez l’embarras du choix.

Avec une boisson chaude ou froide, tout est bon au petit déjeuner. Il suffit de prendre

le temps de s’asseoir à table, pour savourer le plus important repas de la journée.

*Information Destination Santé

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Page 20: Macadam octobre 2010

page 20 - M A C A D A M 7 9

P S Y C H O

QUESTION PSY

À QUEL ÂGE PEUT-ON PARTIRDE LA MAISON SANS ENDEMANDER L’AUTORISATIONÀ SES PARENTS ?

Jusqu’à il y a quelques années, une fillepouvait quitter le domicile familial pourse marier, dès l’âge de quinze ans, avecl’autorisation d’un de ses parents. Afind’éviter les unions forcées, ce n’est pluspossible aujourd’hui. Fille ou garçon, vousdevrez attendre vos dix-huit ans pour vousmarier ou quitter vos parents. Des dispensesd’âge peuvent cependant être accordéespar le procureur de la République (il se trouveau tribunal de grande instance de votredépartement) pour des « motifs graves ».En général, c’est le cas lorsque celle quevous souhaitez épouser est enceinte.Vous pouvez aussi partir de chez vos parentssi vous décidez de vous faire émanciper.L’émancipation est l’acte juridique selonlequel, pour la société, vous devenez un(e)adulte avant vos dix-huit ans. Elle reconnaîtque vous êtes assez mûr(e) et mature pourêtre capable de prendre des responsabilités –presque – comme un adulte. Vous serez librede faire tout ce que vous voulez.Vos parentsne seront plus responsables de vos actes, nilégalement, ni financièrement. L’émancipationvous permet aussi de passer des contratset de gérer seul(e) vos biens. Cette demanded’émancipation doit être faite par vos parentsauprès du juge des tutelles qui se trouveau tribunal d’instance le plus proche de votredomicile. L’émancipation ne pourra êtreprononcée qu’après votre audition parle juge. Si celui-ci veut vous entendre,c’est pour s’assurer que vos parents nedécident pas de vous émanciper pourse débarrasser de vous. L’émancipation esttoujours prononcée dans l’intérêt de l’enfant.L’émancipation a son revers. Si vous faitesdes bêtises (vols, dégradations…),c’est bien sûr vous, et vous seul(e),qui serez responsable de vos actes.Anne-Marie Thomazeau

ADOS

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Mon mari m’a quittée il y a 3 ans et jecomprends seulement maintenant qu’ilne reviendra pas. À 55 ans, je devraissans doute accepter l’idée de finir ma vieseule, mais je ne peux m’y résigner.Toutes mes amies sont en couple et j’enai assez d’être la seule célibataire detoutes les sorties. Je me sens cependantincapable de partir a la recherche del’âme sœur et ne sais même pas par oucommencer. Conseils ?

Commencez par vous redécouvrir. Devenez mem-bre d’un club de gym et doucement mais sûre-ment, remettez la machine en route. Analysezvotre langage intérieur. Comment vous parlez-vous ? Vous jugez-vous durement sans arrêt etsans même vous en rendre compte ? Pourquoidevriez-vous vous condamner à une vie de soli-tude ? Vous estimez peut-être avoir fait des erreursdans votre couple, bon… et alors ? Assumez-leset ayez un peu de compassion pour vous-même.Le passé est le passé. Laissez-le derrière vous.Faites le ménage, littéralement, dans les objetsqui vous entourent. Les regrets ne servent a rien.Soignez votre apparence, en d’autres termes,

aimez-vous ! Faites de cette résolution une pra-tique quotidienne. Soyez élégante pour vous, ouque vous alliez, et même si vous restez chez vous.OSEZ ! Si vous vous acceptez et si vous vous tour-nez résolument vers le futur, vous promènerezavec vous un air de liberté auquel les autres vou-dront goûter et qui pourrait même vous valoirquelques réflexions jalouses de la part de vosamies mariées. Souriez-en. Voyez-les sans leursmaris et passez du temps entre femmes. Des an-nées de vie de couple s’accompagnent souventd’une perte plus ou moins grande de son identitépropre. Souvenez-vous. Qu’aimiez-vous faireavant ? Quelles étaient vos passions de jeunefemme ou d’adolescente ? Multipliez les occa-sions de rencontrer des personnes nouvelles au-tour d’activités que vous appréciez. Je pourrais vous parler de rencontres par internet,de croisières pour celibataires, mais je ne le feraipas car vous saurez trouver les moyens par vous-même une fois mes conseils mis a éxecution.Quant a l’âme-sœur, rappelez-vous, tout commencepar le respect de soi-même !Catherine Selden

Envoyez vos questionsà [email protected]

Page 21: Macadam octobre 2010

D É T E N T EL A P A G E D E S V E N D E U R S

M A C A D A M 7 9 - page 21

17 OCTOBRE :JOURNÉEMONDIALEDU REFUSDE LA MISÈRE

Hiver 1954 : l’abbé Pierre lance l’appel dit à « l’insurrection de la

bonté » en faveur des sans-logis. Cet appel fut réitéré le

1er février 2004, soit cinquante ans après.

Le 17 octobre 1987, sur le parvis du Trocadéro, à Paris, le père

Joseph Wresinski affirme : « Là où des hommes sont condamnés à

vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour

les faire respecter est un devoir sacré. » En 1985, Coluche fonde

les Restos du cœur. Plus personne n’a le droit d’avoir faim. Puis

1993 est l’année de la création du Samu social par Xavier

Emmanuelli. Dix-sept ans après, le fameux 115 est saturé et les

places en hébergement d’urgence se raréfient. Car, malgré tous ces

appels à la bonté, à la générosité, à la fraternité, nous sommes

entrés dans un monde individualiste. À part quelques « Don

Quichotte », personne ne se sent concerné par la pauvreté, la

misère qui sévit en France : c’est l’affaire du gouvernement, des

associations caritatives et humanitaires, etc. C’est la faute à l’autre,

à la conjoncture économique… Il est certain que les manifestations

contre la réforme des retraites (pourtant nécessaire) attireront du

monde. Il ne faut surtout pas toucher aux droits durement acquis

même s’ils deviennent obsolètes. Mais il est tout aussi certain que

le 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère, les

manifestants seront en nombre restreint. Comme si en France, pays

des droits de l’homme, la pauvreté et la misère n’existaient pas. Et

pourtant, chaque année, il y a de plus en plus de sans-abri, il y a

de plus en plus de personnes qui font appel aux Restos du cœur, il

y a de plus en plus de ménages en situation de surendettement.

« La misère est l’œuvre des hommes, seuls les hommes peuvent

la détruire », disait Joseph Wresinski.

Encore faut-il le vouloir.

Jacques Lerb

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Luc

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Page 22: Macadam octobre 2010

page 22 - M A C A D A M 7 9

par Michel Hannequart, de Ludipresse, www.les-mordus.comRetrouvez l’ensemble des réponses aux jeux de ce magazine sur le sitewww.macadamjournal.com

JOUERmot mystère outils : un mot de 7 lettres

solut ion du dernier problème : CALIBRE

mots fléchés

VIE DE SAINTS

BAIN TURC

PERTE DE MÉMOIRE

UNE BONNE POIRE

ANIMAL UNI- CELLULAIRE

ACTINIUM ONÉREUSES INSTRUMENTS

À VENT

SANS COMPAGNIE

PETIT AMPHIBIEN

AIGUË

ÉTOILE DU BERGER

AUTOUR DES DENTS

AMAS MOITIÉ DE

FILS

FOYER FAMILIAL

BÊTES À BOIS

INDÉCENT

AMUSE

PATRONNE

DIVISION DU TEMPS

DÉFORMÉ

ANCIEN OUIÉCRASÉ INHABITÉ

DIEU DES BERGERS

DIVINITÉ GRECQUE

RIEN DU TOUT

CIRCULE À PRETORIA

CHOC

DEUX PLUS QUATRE

COSTUME DE SCÈNE

SERT À APPELER

BOIT COMME UN CHAT

C'EST LE PARADIS

FAIT DES BULLES

TORRIDE

ARTICLE

EST GRAND OUVERT

CONCERT EN PLEIN AIR

JOUER UN RÔLE

OBSTINÉS

SANS VIVACITÉ

D É T E N T E

OBHÉSITÉ :GROS PÈRE-PLEXE

NORMÂLE :FRANÇAIS MOYEN

mots sculptés

par Bruno Usannaz, sculpteur et ausculpteur maison,« Maître en mots, spécialiste du mettre en mots ».par Kato, pour les illustrations.

ŒUFDIPE : FŒTALISTE, IL NE VEUT PAS SORTIRDE L’ŒUF... C’EST COMPLEXE !

Page 23: Macadam octobre 2010

M A C A D A M 7 9 - page 23

9 5 1 4

4 8

8 3 7 2 5

1 4 5

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1 3 7 2

6 3 4

sudoku niveau facile sudoku niveau difficile

sudoku niveau moyen

3 4 5 7

6 7 8

7 6 9

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3 6 7

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2

4 3 8 7

2 1 5 4

D É T E N T E

sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !

975218436

263547918

184396725

716425389

358179264

492683571

839751642

621934857

547862193

solutions

sudoku facile

348659721

962178534

715342869

127584396

493267158

586913472

834726915

659431287

271895643sudoku moyen

436517298

915286374

278943165

527491683

869372541

341865927

782159436

194638752

653724819sudoku difficile

HAACTS

HAMMAMHAUTE

GENCIVEBRU

PILEBERCAIL

OBSCENESTE

EGAIEUSEO

REROSRAND

PANVIHEPE

PETILLELES

CHAUDAUBADE

INTERPRETER

TETUSETEINT

VIE DE SAINTS

BAIN TURC

PERTE DE MÉMOIRE

UNE BONNE POIRE

ANIMAL UNI-CELLULAI

RE ACTINIUM ONÉREUSES INSTRUMENTS

À VENT

SANS COMPAGNIE

PETIT AMPHIBIEN

AIGUË

ÉTOILE DU BERGER

AUTOUR DES DENTSAMAS

MOITIÉ DE FILS

FOYER FAMILIAL

BÊTES À BOIS

INDÉCENT

AMUSE

PATRONNE

DIVISION DU TEMPS

DÉFORMÉ

ANCIEN OUIÉCRASÉINHABITÉ

DIEU DES BERGERS

DIVINITÉ GRECQUE

RIEN DU TOUT

CIRCULE À PRETORIA

CHOC

DEUX PLUS QUATRE

COSTUME DE SCÈNE

SERT À APPELER

BOIT COMME UN CHAT

C'EST LE PARADIS

FAIT DES BULLESTORRIDE

ARTICLE

EST GRAND OUVERT

CONCERT EN PLEIN AIR

JOUER UN RÔLE

OBSTINÉS

SANS VIVACITÉ

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Page 24: Macadam octobre 2010

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