macadam novembre 2010
DESCRIPTION
Paul McCartney se confie à MacadamTRANSCRIPT
M A C A D A M 8 0 - page 1
MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
L’INVITÉPIERREKOSCIUSKO-MORIZET :L'ÂGE DESCONSOMMATEURSMALINS...
NEW YORK EMPRUNTERAUX VOISINSPLUTÔT QU’ÀLA BANQUE
LA RUCHE :BUZZ, BUTINAGEET INNOVATIONSOCIALE
ÉCOLO,LE BOUCHONDE LIÈGE ?
n°80WWW.MACADAMJOURNAL.COM
PAUL McCARTNEY « JE ME VOISTOUJOURS COMMELE TYPE QUI PRENAITLE BUS À LIVERPOOL »
CULTUREUN ARTISTEAU SERVICEDES SANS-ABRI
JEUX, BD,MOTS CROISÉS
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VOIR PAGE 19
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Vitesse supérieure !Bientôt deux ans que Macadam a été relancé sous la forme magazine.À l'origine, un homme de bonne volonté, Gabriel. Ancien vendeur, ilse bat mois après mois, numéro après numéro pour que les vendeurspuissent proposer un journal de qualité. Au fil des mois, Gabriel a su faire grandir l'équipe. Aujourd'hui, les
vendeurs sont dans plus d'une dizaine de grandes villes françaises. Le projet -un peufou au départ- de redonner vie au premier journal de rue francophone a montré qu'ilétait viable... et surtout nécessaire. Des dizaine d'hommes et de femmes en viventchaque jour. Le projet surtout s'est développé, il nous faut aujourd'hui passer à lavitesse supérieure et trouver, au moins à Lyon et Paris où Macadam est fort représenté,un bureau d'accueil pour assurer notre développement.Chers amis, si vous connaissez des possibilités de petits locaux dans ces deux villes,prenez vite contact avec nous... Nous devons passer à la vitesse supérieure...
par François Fillon, directeur de la publication
DES VENDEURS COLPORTEURS DE PRESSELes vendeurs de Macadam ne tendent pas la main. Ils sont vendeurs colporteurs de presse, fiersde leur métier et de leur journal. Acheter « leur » Macadam dont ils participent au choix dessujets et des textes est la plus belle des récompenses et leur donne les moyens de s’insérersocialement et économiquement.
COMMENT ÇA MARCHE ? Sur les 2 euros du prix de vente > 1 euro minimum, en fonction des villes et du coût
de transport, va directement au vendeur. Cela représente son bénéfice sur la vente du journal.
> 1 euro sert à la fabrication et à la diffusion du journal.
UNE ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIFLa diffusion est assurée par l’association sans but lucratif Les Artisans du Macadam dont leconseil d’administration est composé à la fois de professionnels des médias et de personnesvendant ou ayant vendu le journal Macadam. L'association a recu l’agrement d’associationd’interet general. Les personnes offrant des dons a Macadam peuvent deduire 66% des montantsdes dons de leurs impots. Renseignez-vous : 04 78 97 26 73.
UNE ÉQUIPE DE PROFESSIONNELSPonctuellement ou de façon régulière, ils prêtent leur plume et leur temps pour la réalisationde Macadam. Ils sont journalistes, dessinateurs, photographes, directeurs de création oumaquettistes. Ils rivalisent d’enthousiasme et de coeur pour cette belle aventure.
UN RÉSEAU INTERNATIONALMacadam est membre — et son unique représentant en France — de l’International Network ofStreet Papers (INSP), ou Réseau international des journaux de rue. Une reconnaissance pour saqualité rédactionnelle et son travail auprès de ses vendeurs. Le réseau, dont le siège est situéà Glasgow regroupe 80 journaux de rue, répartis dans 34 pays et sur 5 continents. Ces titres offrent des opportunités de travail à 250 000 personnes et publient 32 millions de journauxchaque année. Macadam a reçu le label "Année européenne de lutte contre l'exclusion sociale".
L ’ É D I T O
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une personne
en difficulté?
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vendeur de Macadam.
Contact :
06 31 96 34 76
Macadam mensuel [édition novembre 2010]www.macadamjournal.comcontact : [email protected] nationaleLes Artisans du Macadam, association loi 1901,Président : Gabriel Gaudillat, siège : 9 rue Jacques Prévert, 69140 Rillieux-la-Pape.Renseignements : 04 78 97 26 73.agencesParis : le Secours Populaire, 13 rue Froissard, 75004 Paris, lundi, mercredi et vendredi de 9h à 11h Olivier au 06 79 05 27 42Lyon : Habitat et Humanisme, 28 quai Perrache, 69002 Lyon, du lundi au vendredi de 7h45 à 10hLyon et autres villes : Gabriel au 06 31 96 34 76.directeur de la publication François Fillonrédactrice en chef adjointeCaroline CharronrédactionJacques Bujardet, Alexandre Delovane, Gabriel Gaudillat,Michel Hannequart, Audrey Henrion, Raymonde Prades,Thierry Quintry-Lamothe, Saïd Mahrane, Frédéric Ravenne,Danièle Rudel-Tessier, Hélène Seingier,Catherine Selden, Jean-Marc Sémoulin,Anne-Marie Thomazeau, Bruno Usannaz-JorisrévisionMarie Dominique Bergouignan et Sylvie TiffeneaupartenariatsMicheline [email protected]© InspillustrationsCrosky, Dominique Goubelle, Sylvain Marchandé,Philippe Tastet, Le Cil Vertgraphismebeau fixe, manufacture d’imagessite webVéronique Guérinéditionsarl Media Compagnieimpression Imprimerie Chirat, Saint-Just-la-PendueDépôt légal à parution / ISSN : 1954-166XCPPAP : 1209 I 89259partenaires Courrier International, Fondation Macif, FondationNicolas Hulot, Fondation Seb, Fondation Crédit Coopératif,France infos, Habitat et Humanisme, Price Minister, SecoursCatholique, Secours Populaire, Tour de France Humanitaire...
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Alors que Noel approche, de plus en plus de Papas et Mamans Noël se met-tent à acheter des cadeaux d’occasion sur Internet pour remplir leurs hottes.Une tendance apparue sur le web, mais que la crise vient accélérer. Les unset les autres cherchent d’une part à limiter leurs dépenses en achetant moinscher, et d’autre part à augmenter leurs revenus, en revendant à leur tour sur leNet ce dont ils n’ont plus besoin. Les nouveaux consommateurs de « l’Age de l’accès » n’ont pas attendu la crisepour relativiser la propriété physique durable des biens, et privilégier l’usage.La faculté de pouvoir profiter d’un bien à la demande prend le dessus sur lanotion de propriété permanente. Pas étonnant que le premier site français dee-commerce soit une place de marché qui permet aux internautes d’acheter etde revendre pratiquement tout ce qu’ils veulent. A tel point que certains inven-tent des nouveaux comportements : par exemple en achetant neuf en magasinsachant déjà qu’ils vont revendre plus tard l’article une fois consommé à moitiéprix sur le Net. Ils ont ainsi pris l’habitude de profiter du neuf immédiatement
au prix de l’occasion en fin de compte…Le prix est au centre des préoccupations de ces nouveaux consommateurs
qui font preuve de beaucoup de rationalité dans leurs choix. Confrontéen permanence aux lois de l’offre et de la demande sur le Net, le prix
devient changeant et relatif, voire éphémère. L’idée de le mettreau centre de l’équation entre acheteur et vendeur est donc l’équation
gagnante du e-commerce.L’Internet a en effet progressivement inventé et procuré tous les
outils pour encourager les nouveaux comportements desconsomm’acteurs : citons notamment les moteurs de recherche,
les comparateurs de prix, les chats et les forums qui organ-isent et amplifient les prises de paroles (parfois sévères pour les
marques), les blogs, et tous les autres services pratiques pourfaciliter la vie du e-consommateur, tel que les alertes de la disponi-
bilité d’un produit au prix désiré… Sans bouger de sa chaise,l’internaute organise et prépare ses dépenses à l’avance, un peu à la
manière d’un service achats d’une entreprise, avec étude de marchépréalable, éventuellement suivie d’une négociation. Et la crise du pouvoir d’achat est venue encourager ces pratiques, les inter-
nautes devenant férus de bons plans, n’hésitant pas à se revendiquer commedes acheteurs « malins » quand ils ne sont pas « radins ». Des qualités au-jourd’hui reconnues socialement, alors qu’il y a encore deux décennies il fallaitfaire étalage de son pouvoir d’achat. Après les années de « consom -mation frime », où surpayer un produit pouvait être un signe d’appartenanceà une élite, il s’agit aujourd’hui d’acheter juste, et consommer intelligent. Savoirdénicher la bonne affaire peut ainsi vous faire valoir auprès de vos proches.L’internaute s’empresse alors de le faire savoir, en diffusant l’info auprès deses contacts personnels par email, ou par un ‘post’ s’il est bloggeur, voire parun message repris dans les réseaux sociaux dont il est membre. La caisse derésonnance est illimitée, et d’autant plus recherchée qu’elle promeut l’écologieet le développement durable. Associée au recyclage et à l’équitable, cette nou-velle consommation se veut responsable.En dehors de savoir ce que les Français pourront s’offrir en cette période devaches, de bœuf et d’âne maigres, ce qui est sûr c’est qu’ils n’achètent déjàplus de la même façon. Et ce ne sont pas les sapins qui vont se plaindre…
Pierre Kosciusko-Morizet
Fondateur de PriceMinister.com
internetou l’âge desconsommateursmalins. . .
P I E R R E K O S C I U S K O - M O R I Z E T
Pierre Kosciusko-Morizet, 33 ans, est diplômé
d’HEC, spécialisation Entrepreneurs. Il lance
en 2001, PriceMinister.com qui va s’imposer
au fil des ans comme le 1er site de e-commerce
français en termes d’audience (2e trimestre
2010, Nielsen Médiamétrie NetRatings).
PriceMinister.com a instauré l’Achat-Vente
Garanti en ligne, qui permet aux particuliers
et aux professionnels de s’acheter et de
se vendre tous types de biens. Le groupe
leader du e-commerce japonais Rakuten
rachète la société en juin 2010.
Pierre Kosciusko-Morizet est aussi Président
de l’ACSEL (Association de l’Economie
Numérique), coprésident de l’ASIC (Association
des Services Internet communautaires)
et Il vient de publier le livre récit de la saga
PriceMinister aux Editions les Carnets de l’Info.
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LE MONDE EST FOU
A C T U
Un clown candidat auxélections législativesBrésil – L'humoriste Tiririca, connu pour
s'habiller en clown, s'est porté candidat
aux élections législatives. Et ses chances
de remporter un siège sont grandes,
au grand dam des politiciens. Et si
l'histoire amusait au début les politiciens,
aujourd'hui, certains sont partis en guerre
contre lui. La raison ? Il a de grandes
chances de sortir vainqueur de l'élection,
puisque selon les sondages, près de
1 million d'électeurs ont l'intention
de voter pour lui. Tiririca, grâce à
de nombreux spots de publicité diffusés
à la télévision brésilienne, s'est
notamment attiré la sympathie des 20%
de la population qui, comme lui,
sont analphabètes. Aussi, il incarne
le ras-de-bol de certains Brésiliens
pour la politique actuelle grâce
à un slogan : « Ça ne peut pas être pire
si vous votez pour moi. »
Le métier de chacuninfluerait sur sa probabilitéà un jour divorcerAngleterre – Une récente étude a mis en
exergue la probabilité de chacun à divorcer
en fonction du métier qu’il exerce ou
de celui qu'exerce son compagnon.
Ainsi, les danseurs, chorégraphes,
masseurs et barmans auraient en
moyenne 40% de probabilité de subir
une rupture à cause de leur métier.
Et les infirmières, psychiatres
et auxiliaires de vie entrent dans
cette même catégorie. A contrario, les
dentistes, ecclésiastiques et pédicures
ne seraient qu’entre 2 et 7% à divorcer.
Mais le métier le moins enclin au divorce
reste l’ingénieur agronome. Ces derniers
seraient en effet moins de 2% à se
séparer de leur compagne ou compagnon.
Ces résultats prendraient en compte
le nombre d’heures travaillées, la pression
de chaque métier, les modulations
des horaires ainsi que le cadre dans
lequel s’exerce la profession.
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A C T U
Page de gauche : illustrations de Philippe Tastet,dessinateur de presse, a l’œil collé à la radio, les oreillessur la Tv et la presse et l’esprit tourné vers la vie.www.philippetastet.com
Page de droite : Dominique Goubelle est dessinateurde presse et illustrateur. Il collabore à Bakchich Hebdo,La Mèche, la Charente Libre… et avec diverses agencesde communication. www.goubelle.net
Une femme fait le tourdu monde pour embrasser20 000 personnesInde - Connue sous le nom de Amma,
Mata Amritanandamayi a 57 ans et
se propose chaque année de faire le tour
du monde pour embrasser et écouter
des individus du monde entier.
Considérée comme une "grande âme"
ou Mahatma, explique Belga, Amma
effectue son tour du monde une fois
par an. Lors de son voyage, elle donne
des conférences ainsi que des concerts,
et cela totalement gratuitement.
Mais sa particularité est qu'elle écoute
également les problèmes des individus
du monde entier, et cela avant
de les serrer dans ses bras. À l'heure
d'aujourd'hui, elle a déjà étreint environ
29 millions de personnes et compte bien
ajouter 20.000 personnes à son palmarès
cette année. Elle est lauréate du Prix
Gandhi-King pour la Paix.
Une méduse seraitle seul animal immortelD’après plusieurs recherches scientifiques,
la méduse nutricula de Turritopsis serait
le seul animal pouvant être immortel.
En effet, ils pourraient être les seuls
animaux dans le monde à avoir découvert
le secret d’une jeunesse et d’une vie
éternelle, une véritable avancée dans
le monde scientifique. Cette méduse
serait ainsi capable de se rajeunir, une
fois une certaine phase de vie dépassée,
ne donnant ainsi aucune limite à leur
durée de vie. Les scientifiques expliquent
ainsi que la méduse hydrozoaire est
le seul et unique animal dans le monde
à pouvoir inverser son vieillissement
pour revenir dans le temps et régénérer
sa structure entière afin de revenir
à l’état de polype, c'est-à-dire lors
de sa première phase de vie.
Il gagne un millionde dollars à la loterie,puis deux autres millionsSaint Louis, États-Unis – Un américain
avait remporté un million de dollars en juin
en grattant un ticket de loterie. Il vient
de remporter ce mois-ci la somme
de 2 millions de dollars. Ernest Pullen,
57 ans, est un militaire à la retraite
qui travaillait pour une société de
télécommunication. Récemment,
il a gagné un premier million en juin
en grattant un ticket de loterie. Ce mois-
ci c’est la somme de deux millions de
dollars qu’il a remporté, à un autre jeu.
M. Pullen a pris sa retraite depuis
qu’il est devenu millionnaire et se dit
être « un gars chanceux ». Ayant gagné
avec deux jeux différents, les chances
sont quasi impossible à calculer, mais ses
victoires consécutives impressionnent.
en partenariat avec www.zigonet.com
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R E N C O N T R E
Bonjour Paul.Bonjour, on ne s’est pas déjà vus quelque part ?
Je ne pense pas avoir eu ce plaisir…S’il vous plaît, ne me dites pas ça : « Je ne pense pas avoir eu ce plai-sir… » [rire] !
Je suis sûr que je m’en souviendrais.Oui [rire], je ne pense pas avoir eu ce plaisir. J’aime bien, c’est mignon.
Alors, à quoi peut s’attendre le public avec cette tournée ?Hé bien, nous ramenons au bercail le spectacle que nous avons fait auxÉtats-Unis plus tôt cette année. Il y aura plusieurs nouveaux morceaux,parce qu’il y a quelques chansons des Beatles et des Wings que jen’avais jamais faites sur scène. Un gars m’a demandé si je ferais« Komm Gib Mir Deine Hand », en Allemagne, [rire] ce n’est définitive-ment pas au programme.
La chanson « A Day in the Life » fait maintenant partie de votre réper-toire, alors que les Beatles ne l’ont jamais jouée sur scène. N’est-ce pasdifficile pour vous?C’est une si belle chanson, et puis j’ai suffisamment de raisons de lefaire car je me souviens du moment où je l’ai écrite avec John comme sic’était hier. Il a créé le premier couplet, et c’est devenu sa chanson, son
PAUL MCCARTNEY, SOIXANTE-SEPT ANS,
SEMBLE AVOIR CESSÉ DE VIEILLIR.
PEUT-ÊTRE EST-CE LA TEINTURE POUR
LES CHEVEUX, QU’IL CONCÈDE UTILISER,
OU ENCORE SON RÉGIME SANS VIANDE ?
PEUT-ÊTRE EST-CE UN SECRET QU’IL APPRIT
DES MAHARISHI, EN INDE IL Y A DES
ANNÉES ? LA STAR EST DE NOUVEAU
SUR LA ROUTE, PUISANT DANS LE GRAND
RÉPERTOIRE DU ROCK POUR RÉ-IMAGINER
SUR SCÈNE DES CHANSONS DES BEATLES
JAMAIS ENCORE JOUÉES EN PUBLIC.
ADAM FORREST, CONFRÈRE DU JOURNAL
THE BIG ISSUE (JOURNAL DE RUE ANGLAIS)
L’A RENCONTRÉ ENTRE DEUX RÉPÉTITIONS
PEU DE TEMPS AVANT SA TOURNÉE.
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inspiration. Je me souviens que nous étions assis dansmon studio d’enregistrement à Londres, et nous l’avonsdéveloppée en un deuxième couplet, et puis « I’d loveto turn you on […] », puis j’ai ajouté mon petit morceauau milieu, puis vint la cacophonie orchestrale…
Il semble que toutes les générations soient représentéesà vos concerts.Oui, plus que jamais. Les parents me disent souvent« mes enfants adorent les Beatles : ça nous fait quelquechose en commun ». J’aime bien cette idée que la mu-sique que les gens apprécient les rapproche, plutôt queles différencie. La musique est comme une colle multigénérationnelle. C’est vraiment sympa. L’histoire desBeatles continue de briller. Comme je le dis souvent,les écrits de Churchill vieillissent et se fripent, mais notremusique devient de plus en plus claire. Avec le remas-tering, on ne les a jamais entendues aussi bien.
Est-ce que vos enfants et petits-enfants sont aussi desfans des Beatles ?Oui, absolument. Ma plus petite n’a que six ans et ellecommence à s’y mettre. C’est vraiment mignon de voirles tout petits s’y éveiller.
Qu’est-ce qui fait que l’attraction des Beatles est uni-verselle ? Pourquoi cette musique survit-elle à toutesces modes changeantes ?Je pense que c’est par rapport à la qualité de la struc-ture des chansons. Nous n’étions pas en train de fairedes choses qui étaient cool ou qui appartenaient à cemoment précis, bien que beaucoup de ce que nous fai-sions le fût. On essayait de faire de la musique suffi-samment bonne pour qu’elle reste et, Dieu merci, ce futle cas ! C’est une œuvre d’art complète et, pour moi,elle contient un million de souvenirs.
Vous et les autres Beatles avez des objets astrono-miques qui portent vos noms ( 414 pour McCartney ).Vos chansons sont parmi les plus reprises . Ça doit êtredur de garder les pieds sur terre avec un tel héritage.Oui, je vois ce que vous voulez dire. Il faut se créer uneprotection. Moi, je pense en termes de « lui » et« moi », et lui, c’est le gars dont une étoile porte lenom. On sépare sa vie publique de sa vie privée. Par-fois, les gens ne savent pas séparer les choses ainsi, etils finissent par croire en leur propre mythe. Je ne melaisse pas submerger par cela, j’en suis content ethonoré, et ça m’émerveille. Mais, quand je rentre à lamaison, je ne vais pas dire [il chantonne] « c’est moile gars que j’ai une étoile qui porte mon nom ». Je mevois toujours comme le type qui prenait le bus àLiverpool, et c’est pour ça que tout ceci continue dem’émerveiller.
Je ressensencore la mêmeénergie qu’àmes débuts.
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Je me vois toujourscomme le type
qui prenaitle bus à Liverpool
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R E N C O N T R E
Beaucoupde gens veulentquitter l’usineet se mettre àla retraite. Mais,moi, je pratiquema passion,alors je ne veuxpas arrêter.
À la fin des années 1960, John décrivait les Beatlescomme étant « seulement un groupe de rock ». Aurait-ilapprécié à quel point le groupe est aujourd’hui vénéré ?Il a eu cette période très cynique [après la séparation],mais ça lui est passé une fois qu’il a été à New York.J’ai vraiment beaucoup de chance, parce que nousnous sommes réconciliés. Quand il est mort – tragique-ment -, mon Dieu, j’étais tellement reconnaissant quenous ayons pu ressouder notre amitié. Ç’aurait été pireque tout si nous avions toujours été ennemis quandc’est arrivé. Ça m’aurait hanté toute ma vie. Mais, voussavez quoi, il n’était pas cynique. On discutait de com-ment nous gagnions notre pain. En fait, il était devenutrès domestiqué. Particulièrement quand Sean est né, ils’occupait du bébé et il adorait ça. Son écriture n’étaitpas cynique. Si vous pensez à l’album Double Fantasy,avec « Woman » et « Beautiful Boy », c’était vraimentaxé sur la vie domestique, très réel et affectueux. Enfait, c’est plus dur à faire que d’être cynique. Lecynisme, c’est trop facile. John avait un cœur très douxmais, comme pour chacun d’entre nous, lorsqu’on nousblesse parfois, il faut le cacher parce qu’on se sent tropexposé, trop vulnérable. Parfois, il fallait qu’il fasse ça.Il y a plein de choses qui l’auraient fait rire. Je suis sûrqu’il aurait été assez titillé d’être dans un jeu vidéo.Tout comme moi, il aurait été nul.
Avez-vous beaucoup joué au jeu vidéo « The Beatles:Rock Band » ?Chaque fois que je touche une copie de basse Hofner,j’essaie de jouer de la basse. Ça ne me va pasd’essayer d’appuyer sur des boutons rouge ou vert. Jene comprends pas. Mais c’est marrant et les gosses memettent la pâtée.
Y a-t-il des groupes ou des artistes avec lesquels vousaimeriez travailler maintenant ?J’aimais bien l’idée de travailler avec Take That. C’étaittrès amusant de faire ça [récemment, le concert pourChildren in Need au Royal Albert Hall]. C’était pourune très bonne cause. Gary m’a fait l’honneur de medemander de finir le spectacle. J’étais très contentparce que c’est quelqu’un de super. Le plus intriguant,c’est Bob Dylan. Il a parlé de moi en très bons termesdans quelques interviews et je suis un immense fan.Mais je n’ai toujours pas le cran de lui téléphoner. Tusais, c’est Bob Dylan, quoi ! C’est un gars super, et jel’ai côtoyé au fil des années. Donc, s’il arrivait que quoique ce soit se passe entre nous… ou si, soudainement,je trouvais le courage de l’appeler, ça serait sûrementun événement intriguant. Je l’admire énormément, et jepense que c’est un grand poète. Ça serait effectivementintéressant.
Beaucoup de gens commentent le fait que vous soyezen superbe forme. Combien de temps pouvez-vouscontinuer d’enregistrer et de faire des tournées à cerythme ?Tant que les médicaments me feront tenir. Les médica-ments et le déambulateur [rire] . En fait, je travaille cinqfois plus maintenant que les Beatles, sur scène. Avant,on faisait des concerts d’une demi-heure. Je ne veuxpas tenter le diable mais, pour moi, c’est facile dejouer. Je connais des filles américaines qui me disent[prenant une voix nasillarde avec un accent améri-cain] : « Tu ne bois même pas d’eau ! » Hé bien, làd’où je viens, personne n’a jamais fait ça, personne neboit d’eau sur scène. Je suis old school.
Avez-vous projeté de tout laisser tomber et de vousmettre à peindre dans une maison de campagnequelque part ? Possédez-vous toujours cette propriétéà Kintyre ?Bien sûr. Je ne m’en séparerai jamais. C’est un endroitmagnifique, que j’adore. Mais ce n’est pas une maisonoù passer ma retraite. Mon idée est de continuer àtravailler. Beaucoup de gens veulent se retirer de l’usineet se mettre à la retraite. Mais moi, je pratique ma pas-sion, alors je ne veux pas arrêter. Je suis toujours dansle jeu, je vais m’en aller, là, je vais attraper ma guitareélectrique et je vais faire du rock and roll. Je ressensencore la même énergie qu’à mes débuts. J’ai le droitde jouer de cette super guitare, avec cet ampli du ton-nerre et de le mettre aussi fort que je veux. J’aimetoujours ça, et je vois toujours ça comme un privilège.
Adam Forrest (The Big Issue)
Le CD et DVD live Good Evening New York City de McCartney est
actuellement disponible.
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een partenariat avec www.courrierinternational.com
Pour ouvrir une librairie, un café ouun restaurant de quartier, certainspetits entrepreneurs américains fontappel à l’épargne de leurs futursclients. Quelques exemples.
new yorkEmprunter aux voisins
plutôt qu’à la banque
Au cours de l’été 2008, Jessica Stockton Bagnulo et Rebecca Fitting ontdécidé d’ouvrir une librairie à New York. Les habitants de Fort Greene, lequartier de Brooklyn qu’elles avaient choisi, étaient aux anges. Cela faisaitdes années qu’ils réclamaient une librairie, plaçant systématiquement cetype de magasin en tête de leurs priorités dans les enquêtes effectuées parl’association de quartier.
C’était à la mi-septembre. Une semaine plus tard, la crise financière écla-tait. Jessica Bagnulo et Rebecca Fitting avaient toujours su qu’elles auraientdes difficultés à obtenir un prêt bancaire. Mais maintenant cela semblaitcarrément impossible. L’accueil chaleureux que leur avait réservé le quartierleur a alors donné une idée. Elles se sont adressées directement aux rési-dents et en l’espace de quelques mois elles ont réuni 70 000 dollars [l’équi-valent de 55 000 euros aujourd’hui] sous la forme d’une vingtaine de petitsprêts accordés par leurs futurs clients. Avec leurs économies personnelleset un crédit consenti par le World Trade Center Small Business RecoveryFund [destiné à aider les petites entreprises locales après les attentats du11 septembre 2001], cela faisait 346 000 dollars de capitaux. En octobre2009, Greenlight Bookstore a ouvert ses portes rue Fulton. Très vite, lesventes ont dépassé toutes les prévisions des propriétaires.
Bien qu’il n’existe pas de statistiques, le nombre d’entreprises américainescomptant sur leurs clients et voisins pour se financer semble progresser. Al’instar de la Community-Supported Agriculture [CSA, Agriculture soutenuepar la communauté, l’équivalent des Associations pour le maintien d’uneagriculture paysanne (AMAP) en France], qui a joué un rôle essentiel dans
la renaissance des petites exploitations agricoles, les Community-SupportedEnterprises [CSE, Entreprises soutenues par la communauté] contribuent àl’apparition d’une nouvelle génération de petits magasins de proximité.
Cette structure présente deux avantages, explique Linda Ramsdell, proprié-taire d’une librairie à Hardwick et l’un des principaux promoteurs du projet.“On espère que ce restaurant va marcher, mais, si ce n’est pas le cas, toutsera déjà en place pour qu’un autre le remplace. De plus, Claire’s ne démarrepas criblé de dettes, contrairement à la plupart des restaurants qui se mon-tent.” Le succès de l’établissement, qui a accueilli ses premiers clients il y adeux ans, a dépassé les attentes de ses fondateurs – même s’il est encoreloin d’être rentable. Le financement communautaire soulève néanmoinsd’importantes questions juridiques, prévient Jenny Kassan, du cabinetKatovich Law Group. “Dès que l’on met en place quelque chose ressem-blant à un prêt ou à une structure d’investissement qui promet des profits àquelqu’un, la réglementation sur les titres de placement entre en jeu”,explique l’avocate. Comme la plupart des projets de ce type ne sortent pasdes frontières d’un seul état américain, ils ne sont pas couverts par le droitfédéral. Mais les lois varient énormément d’un état à l’autre. “Dans certains,il est assez facile de monter ce genre de financement et, dans d’autres,c’est quasi impossible.” D’après la juriste, les bons d’achat prépayés per-mettent de contourner le problème. “Dans ce cas, on n’a pas à se préoc-cuper de la réglementation financière. On vend en effet un produit qui,contrairement à un investissement, possède une valeur intrinsèque.”
Jessica Stockton, Yes! / Courrier international
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S O C I É T É
la rucheLa Ruche. Un lieu étonnant que ce 84 quai de Jemmapes, au bord ducanal Saint-Martin, à Paris. De jeunes entrepreneurs, mordusd’économie sociale et solidaire, y phosphorent sur des projets utiles àtous. Ils sont 60 résidents – bientôt 80 – à y travailler depuis deux ans.Les critères d’entrée, stricts, soulignent l’esprit d’innovation, à la foissociale et environnementale. Deux fois par mois, tous se retrouventpour le buzz qui permet d’échanger expériences, invitations et réseaux.Et aux nouveaux de partager leurs projets.
buzz, butinage etinnovation sociale
Tout commence par un tintement. Un carillon pour prendre la parole.Miora, la maîtresse de cet espace pas comme les autres, glisse l’objetau premier intervenant, Julien, trente ans. Après un séjour au Mexiqueet une expérience dans l’immobilier, Julien s’intéresse à la constructioncollective de lotissements, où les futurs propriétaires deviennent lespromoteurs. « En Belgique, voilà vingt ans qu’ils font ce genred’opération, 70 familles peuvent s’impliquer dans un projet. » À lamode dans les années 1960, l’habitat groupé repart timidement. Aprèsavoir travaillé seul, le jeune homme souhaite de l’émulation, deséchanges. « Je veux faire germer tout ça. Et j’ai besoin d’un siteInternet. » L’appel est lancé... Nouveau tintement. De nationalité belge,Dominique a longtemps vécu en Inde et au Sri Lanka. Elle s’occupe dela collecte de fonds pour la fondation d’un homme d’affaires belge,spécialisé dans le pneumatique, employeur de 8 000 ouvriers srilankais. L’homme d’affaires a failli perdre la vie dans le tsunami de2004. Depuis, il participe à la reconstruction. « Le projet forme desjeunes locaux à la construction navale : mâts en composite, pièces encaoutchouc, voiles. Les prototypes sont élaborés en Belgique. C’est auSri Lanka que les pièces sont fabriquées et les voiles cousues. »L’entreprise souhaite devenir autonome et ne plus avoir besoin de
donateurs. Au tour de Janine. Elle crée une Scop (société coopérativede production) pour l’accompagnement des demandeurs d’emploidans les métiers de l’économie sociale et solidaire en Île-de-France.Dix ans d’expérience dans l’accompagnement des chômeurs. Peusatisfaite des méthodes du Pôle emploi, elle a des idées pour dynamiserces processus. « Les demandeurs d’emploi ignorent que l’économiesociale et solidaire peut leur procurer des emplois intéressants,qualifiés et variés. » Janine multiplie les contacts avec les entreprisesde la Région, se constitue une banque de données.Sarah revient de l’Élysée où le président de la République organisaitles vœux au monde associatif. Elle a réussi à lui glisser, en troissecondes, qu’il serait bien que, « comme Obama, il crée un fondsd’innovation sociale performant ». Une ovation et des éclats de riresaluent le récit. Plusieurs entrepreneurs de la Ruche ont fait partie destrois derniers finalistes pour un appel à projets lancé par la Ville deParis pour la reconversion du Palais Brongniart. Ashoka, le groupeSOS (des piliers de la Ruche) ont présenté un projet pour reconvertirle palais en espace de promotion de l’économie sociale et solidaire.Le projet, bien ficelé, fait face à une rude concurrence.Quatre mois plus tard. Julien et Dominique sont devenus résidents à laRuche. Julien travaille sur son premier projet d’habitat groupé à Pantin.Il a réussi à motiver une dizaine de familles. Janine, elle, est une« butineuse » qui utilise de temps à autre les services de la Ruche sansy avoir un bureau. Sa Scop avance. En revanche, l’équipe de la Ruchen’a pas été retenue dans l’appel à projets pour la reconversion duPalais Brongniart. Qu’importe, l’économie sociale et solidaireinnovante, en attendant son palais, butine avec énergie…Florence Genestier / www.la-ruche.net
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LA FONDATION SEB*SOUTIENT :LE GREP - UN ACCOMPAGNEMENT VERSL’EMPLOI POUR LES PERSONNES CONDAMNÉESJe vais sortir de prison mais je n’ai pas d’emploi, quefaire ? J’ai été condamné à payer des dommages etintérêts mais je n’ai pas de revenus, commentm’acquitter de ma dette ? Ces questions peuvent êtrelancinantes pour les personnes sanctionnées par lajustice. Faute de trouver rapidement un travail,certaines sont même tentées par la récidive. C’est pourbriser ce cercle vicieux que des magistrats lyonnais,des conseillers d’insertion et des chefs d’entreprise ontcréé le Grep, Groupe pour l’emploi des probation -naires, en 1985. Son objectif : accompagner versl’emploi les personnes mises à l’épreuve pour éviter larécidive. La structure s’appuie aujourd’hui sur un réseaude 130 entreprises, qui proposent des postes ou desmissions d’intérim. Pour des raisons psychologiques oumédicales, certains détenus restent exclus de cetaccompagnement vers l’emploi. Mais le Grep a tout demême suivi plus de mille personnes en 2009. « J’ai euaffaire à eux pour un aménagement de peine,témoigne l’une d’elles. À l’époque, j’avais obtenu une[libération] conditionnelle grâce à un bon boulot. » Etl’expérience prend de l’ampleur. À la demande de lajustice et des autorités régionales, le Grep a ouvert desantennes dans les départements de l’Ain et de la Loire.Pour en savoir plus :
www.grep.asso.fr et www.fondation.groupeseb.com
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Tous les ans, depuis 1998, la Semaine de la solidarité interna-tionale se déroule la 3e semaine de novembre. Temps fort du-rant lequel des manifestions originales et conviviales sontorganisées sur des thèmes aussi divers que le commerce équi-table, les échanges interculturels, les migrations, les relationséconomiques et politiques entre pays, la défense des droits fon-damentaux, de l’environnement. C’est une belle occasion pours’informer et débattre sur l’ensemble de tous ces sujets, et pour-quoi pas : construire ensemble des alternatives. Étudiants, mi-grants, salariés, chômeurs, élus locaux, acteurs culturels,sportifs ou politiques... tout le monde peut y trouver sa placeen tant qu’organisateur, bénévole, ou participant actif. Lemaître mot de cet évènement est sans conteste le collectif. Carpartout où la Semaine est implantée, des collectifs fleurissentet se structurent. Le tout pour sensibiliser et informer le plusgrand nombre sur les questions de solidarité qui se posent iciet là-bas. Si les crises actuelles exacerbent les tensions et lerepli sur soi, elles représentent aussi de formidables occasionsde prises de conscience et de créativité pour refuser l’inaccep-table. Ici, face aux délocalisations et menaces sur les systèmesde solidarité ; là-bas, face aux pillages des ressources et auxviolations des droits fondamentaux... les populations s’organi-sent. Nos interdépendances deviennent alors sources de ren-contres, d’alliances et de transformation sociale. La Semainede la solidarité internationale, du 13 au 21 novembre 2010,est l’occasion de s’informer, de dépasser nos idées reçues, d’in-terpeller notre entourage, d’agir pour un monde solidaire.Renseignements : www.lasemaine.org
DU 13 AU 21 NOVEMBRE 2010LA SEMAINE DE LA SOLIDARITÉ
INTERNATIONALE
QUELQUESCHIFFRES(EN 2009) :La Semaine de la solidarité
internationale, c’est :
• 2 000 manifestations,
soit 6 000 animations,
dans 90 départements.
• 600 acteurs (collectifs
ou structures seules),
et 7 000 structures locales
impliquées.
• des centaines de milliers
de personnes touchées
directement par
les manifestations.
• 24 organisations au
comité de pilotage national.
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* La Fondation Seb estpartenaire de Macadam
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« Bonjour, je m’appelle Momo, je viens pour lestage. » C’est ainsi que s’est présenté Mohameden arrivant à Mission air.Momo n’a rien de « l’employé idéal ». Handicapéphysique à la démarche lourde et gauche, il a lecorps presque tordu sur lui-même. Comment unhomme tel que lui pourrait-il travailler dans unentrepôt logistique ? Mais Mission air n’est pas unentrepôt comme les autres. C'est une structured’insertion par l’activité économique qui permetaux personnes les plus démunies de se réinsérerdans la société et d’accéder à un emploi stable.Momo a été accueilli pour s'occuper du fret etpréparer le matériel pour l’expédition. Mais il n'estpas allé jusqu’au bout de sa mission de deux ans…Il a rapidement appris à respecter les consignes età s’intégrer dans une équipe. Momo travailleaujourd'hui chez Ikea, il a signé un contrat à duréeindéterminée. Pari réussi.Mission air, la logistique solidaire
www.mission-air.com
je m’appellemomo
haiti, chroniqued’une désillusionSept mois après le séisme qui l’a mise à terre, la capitale haïtienne offre encore un spectacledéroutant et tragique. La vie a repris son cours mais les traces de la tragédie sont partout présentes.Dès la sortie de la zone de l’aéroport, les camps de toile sont partout, dressés le long des routes etdes avenues qui mènent à la capitale ou qui permettent d’en sortir. Des tentes de formes et decouleurs multiples accueillent des sinistrés exclusivement dépendants de l’aide humanitaireinternationale. On y devine des latrines et des abris sur lesquels les logos d’ONG sont visibles.Parfois, un camion citerne acheminant de l’eau et un réservoir temporaire. Des bâches en plastiquesbleues recouvrent également d’autres baraques de fortune. Les zones grouillent de monde. Laprécarité est totale.Dès les premiers feux d’orientation franchis, la circulation est extrêmement dense.Les embouteillages fréquents. Le ciel est lourd en ce mois de juillet. Il fait très chaud et les oragessont fréquents, brefs et violents, souvent en fin de journée. Ils inondent systématiquement les routesau bas de la ville, drainant des collines des vagues de détritus immondes.
CHÂTEAUX DE CARTESEn empruntant les avenues principales, on prend conscience de la tragédie du 12 janvier dernier.Des immeubles massifs aux bâtiments d’entreprise en passant par les petits commerces, il ne restequasiment rien. Ils se sont écroulés comme des châteaux de cartes. Le regard est tout de suite attirépar les édifices encore debout, parfois intacts. Parce qu’ils sont peu nombreux.Parfois, une masse informe de plaques de bétons apparaît. Le désarroi est total. Sans doute s’agit-il d’un ancien lycée… ou d’un hôpital de plusieurs étages. Ils ont, en tout cas, disparu.Des drapeaux de diverses nationalités sont quelques fois attachés à des fers tordus. Comme pourreprésenter le souvenir d’habitants, de patients ou de personnels qui n’ont pu être dégagés desdécombres. A moins que ce ne soit des équipes de recherche étrangères ayant laissé le signe deleur tentative de sauver des personnes ensevelies.
“FUCK UN”À un carrefour, des voitures des Nations Unies sont garées. Des soldats de la MINUSTAH portantcasques bleus, gilets par balle et fusils mitrailleurs regardent les voitures passer. Tout est calme. Seulela route qui remonte dans les collines est bloquée par des gravats.Un homme sort d’une ruelle, un sceau en plastique rempli de cailloux à la main. Il le déverse ausommet d’un tas de terre qui occupe quasiment tout le chemin. Des voitures font demi-tour. D’autres
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passent comme elles le peuvent. L’homme repart sans un regard versce qu’il reste d’une maison de 3 étages. Plus loin, un autre habitanttape avec un marteau sur une dalle instable. Il semble vouloir la réduireen miette. Peu importe le temps que cela prendra. Ici, le déblaiementse fait à la force des bras. La ville est très animée alors que le soirarrive. Des vendeurs de rue proposent des boissons fraîches, des cartestéléphoniques, parfois d’autres objets. D’autres lavent les vitres desvéhicules dés qu’ils se retrouvent dans un « blocus » (comprendreembouteillages). Sur les murs de certains bâtiments apparaissent desslogans plus politiques: « Aba préval, volé », « bonjour JC Duvalier »,« Fuck UN »...
DES FEMMES ET DES HOMMES SE LAVENT DANS LA RUE. NUS.Devant le palais présidentiel détruit, sur le Champ de Mars, à mêmel’avenue, on découvre un véritable camp de tentes et d’abris de fortune.Originaires de Fort National, un des quartiers les plus ravagés par leséisme, les sinistrés sont devenus le symbole de l’incapacité du pouvoirà aider sa population, installés là depuis des mois. Des femmes et deshommes se lavent dans la rue. Ils sont nus. Les images diffusées par lesmédias internationaux il y a plus de 4 mois montrant un bulldozer enaction commençant à détruire le palais présidentiel sont bien loin. Seulle bulldozer a disparu. Le palais écroulé n’a, lui, pas bougé. Aucuntravaux en cours. Les sinistrés sont toujours là. Seul le ministère duplanning est presque intact. C’est l’un des rares encore debout.
La reconstruction ne semble ici qu’une illusion malgré toutes lespromesses internationales faites à New York en mars dernier par lesbailleurs internationaux. Ils ont alors évoqué une aide de 5 milliardsde dollars sur 3 ans. Alors que la reconstruction est en panne, lesfrustrations s’expriment ouvertement dans la presse locale, accusant lesONG de prendre la place de l’Etat, et critiquant le président Préval etson gouvernement pour son incompétence. Elles s’expriment aussi dansles quartiers populaires, au Champ de Mars, à Saint-Michel, Solino,ou à Cité Soleil…“Ici, on est toujours dans des logiques de survie. Tous les jours. Etdemain, on ne sait pas, souligne un rescapé installé dans une tente defortune. L’assistance étrangère nous permet de faire face, tant bienque mal. Mais on ne peut pas continuer à vivre comme ça. Ce n’estpas une vie! Il poursui t: « Je suis en colère. Les belles promesses dereconstruction que l’on nous a faites, où sont-elles ? Notre état est àterre mais il l’était avant la catastrophe! Croyez-vous que le présidentPréval et ses ministres ont changé? Pourquoi feraient-ils maintenant cequ’ils n’ont jamais fait avant la catastrophe? Pourquoi s’occuperaient-ils de nous ? ».Les élections nationales qui doivent se tenir grâce à l’aide des NationsUnies en novembre prochain sont-elles signe d’espoir ? Une opportunitépour envisager l’avenir autrement comme on l’entend souvent ? A Port-au-Prince, personne n’y croit.
Pierre Salignon | 12/08/2010
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gouvernance économique :un despotisme éclairé ?C’est une petite révolution qu’a proposée la Commissioneuropéenne le mois dernier, mine de rien. De son propreaveu, le paquet législatif sur la gouvernance économiqueconstitue la réforme la plus ambitieuse depuis le lancementde l’euro. Mais, si les mesures proposées sont débattuespassionnément par les économistes, elles ne suscitent pasvraiment l’intérêt du public. L’objectif de la Commission estlouable. Avec sa population vieillissante, l’Europe ne peutpas vraiment se permettre de vivre à crédit. Laisser filer ladette publique revient à transmettre un héritage empoisonnéaux générations futures. À 90 % du PIB en moyenne en Europe,la dette publique s’approche en outre du seuil où elle pourraitdevenir incontrôlable.Au-delà de ce diagnostic, on peuts’interroger sur la méthode retenue. Jusqu’à présent, les payseuropéens étaient plus ou moins tenus de maintenir leurdéficit sous les 3 % du PIB, un objectif qui ne s’avère difficileà respecter que quand la conjoncture est mauvaise.
La réforme proposée pose des questions sur le plan de ladémocratie. D’autant plus que la Commission a choisi la voielégale rapide pour son adoption. Le président de la Commission européenne, José ManuelBarroso, interrogé sur la légitimité démocratique despropositions, a eu cette réponse surprenante : « Les gouverne -ments n’ont pas toujours raison. Les décisions prises par lesinstitutions élues démocratiquement peuvent être mauvaises.Les juges, a-t-il poursuivi, ne sont pas élus et leurs décisionssont pourtant considérées comme légitimes. »José Barroso n’a peut-être fait qu’exprimer tout haut lapréférence secrète de nombreux eurocrates pour une gouver -nance technocratique, préférable selon eux aux dérives dupopulisme. Il n’a peut-être pas tout à fait tort. Mais l’ondevrait tout de même s’interroger sur ce glissement vers uneforme de despotisme éclairé.Frédéric Ravenne
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le tour du mondeen tandemle col du yakSans aucun doute, le thé au beurre de yak salé constitueun mythe au parfum d’aventure qui s’est répandu de partle globe. On y associe les steppes d’altitude vertémeraude battues par les vents, les populations nomadeshimalayennes emmitouflées dans leur transhumance autravers de territoires inhospitaliers parmi les plus hauts duglobe. Qui peut se vanter d’avoir goûté à ce breuvagemystique se voit paré d’une aura d’explorateur et respiresoudainement l’aventurier du bout du monde, le cuirtanné, la poussière et l’expérience. Son nom mêmevéhicule un exotisme étourdissant : en Mongolie il estsuutei tsaï ; dans l’Himalaya, il se dénomme tour à tourpo cha, cha süma ou so yu cha. Cela reste, quoi qu’onen dise, un mélange bouilli d’eau, de thé en quantitésminimes, de sel, de beurre généralement rance et de lait.
UN LIQUIDE QUE L'ON MANGE,PLUS QU'ON NE LE BOITC’est une boisson que l’on fouette jusqu’à obtention d’unemousse, un liquide épais et râpeux que l’on mange plusqu’on ne le boit, et dont l’aspect - a sa surface flottent desbulles de gras et l’opacité du lait lui donne des airs d’eauxde vaisselle - déroute parfois avant que le goût ne rebutesouvent. C’est une des rares choses que l’on a à se mettresous la dent ou sur la langue en quantités profuses, et latradition veut que le bol à peine achevé se voie rempli denouveau pour une seconde lampée. Mais pour peuragoûtant que le breuvage puisse être, il y a concentrédans le rituel qui voit sa consécration toute l’incomparablemagie du voyage, et voilà que se mue sur nos papilles lebrouet gras et amer en un délicieux bouillon de lafraternité, fumant symbole d’une hospitalité sans frontièreni barrière culturelle ou linguistique, qui réchauffe le cœurcomme l’âme avant même d’emplir nos estomacs. Et c’est rudement bon. Dans un vallon pluvieux des contreforts himalayens se tientun campement sommaire de bergers tibétains.Une tentese distingue de ses consoeurs par un accom pagnementsingulier : une bête curieuse, une autre, qui la flanque surtout son long. Cornue mais squelettique, elle lance à la
faveur d’une apparition fugace de la lune des éclairsmétalliques. Et se tient debout par l’opération passived’un bâton de ski de fond planté au sol et qui vient lasoutenir sous la selle arrière. La tente grossière en peauxde bêtes, c’est celle de… Delphine et Damien ignorentson nom, à vrai dire, au berger qui vient de leur remplirun nème bol de thé au beurre de yak. Ils ignorent son nom,ne parlent pas deux mots de sa langue, ne connaissentrien, au-delà de ce que veulent bien raconter quelqueslivres et films, de la vie qui est la sienne sur ces hauteursperdues et humides, et pourtant…
UNE TRANCHE DE VIE ET UNE LEÇON D'HUMANITÉ.Sous la tente, la pénombre se durcit. Au centre, le feurougeoyant vaut toutes les invitations du monde, celuiautour duquel Delphine et moi pédalons. Ce n’est pas tantqu’il réchauffe l’air de la cahute, c’est plus qu’il incarnela chaleur humaine qui nous fait si bon accueil. A mêmele sol, on s’assoit. À même le sol, on dispose de rudimen -taires couverts et un sac de galettes à base de farine deblé, parmi les bols qu’on remplit encore et encore. Onpartage plus que le thé ; c’est une tranche de viequotidienne qui est échangée, et une leçon d’humanitéqui se donne, en toute simplicité. Avant, il était conducteurde camion. Il emmenait des marchandises de Chine àLhassa. Sa femme et son fils vivent dans la ville proche deDêqên. C’est aujourd’hui un village-dortoir chinois hautperché pour les mineurs et les ouvriers, à la limite duYunnan, la province la plus septentrionale de Chine. Legoudron y disparaît, commence la piste de terre pâle, etde grimper, grimper, loin des eaux tumultueuses et rougesdu Mékong, vers les premiers hauts cols, vers le Tibet. Damien Artero
Partagez la suite de l’aventure en tandem autour dumonde dans « Le Grand Détour », paru aux éditionsGéorama. Delphine et Damien ont voyagé 2 ans et demiréalisant des films sur leurs aventures et des documen -taires sur des ONG.www.planeted.eu
C A R N E T D E V O Y A G E S
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et mûrir de plaisir
Premiers refroidissements, dernier délai pour essayer de
sauver ce qui est sauvable au jardin. Car, si on a la
chance de posséder quelques pieds de tomates restées
vertes, à l’abri, il n’est pas trop tard pour en grignoter
encore quelques-unes.
Direction le jardin pour une opération commando, une
paire de ciseaux et du courage suffiront. Etêtage dras-
tique : je coupe le plus bas possible pour ne conserver
que les gros fruits du bas ; et j’ôte toutes les feuilles
pour que les fruits bénéficient des derniers rayons du
soleil. (À ne jamais faire trop tôt dans la saison, je vois
souvent en juillet des pieds qui sont déjà tout nus. N’ou-
blions pas, amis jardiniers, que ce sont les feuilles qui
transforment la sève puisée par les racines en nourriture
assimilable par les fruits !)
Ensuite, je paille abondamment le pied pour conserver la
chaleur et éviter que la terre ne se refroidisse ; puis j’ar-
rose très peu. Avec ça, tout est encore jouable…Mais,
souvent, les tomates rosissent mais ne rougissent plus.
Donc, maintenant, direction la cuisine, où je les rentre.
Là, il y a plusieurs écoles : certains les enroulent une à
une dans du papier journal, mais ce n’est pas très bio…
gare aux encres d’impression ! Pour ma part, j’ai donc
tâté du sachet kraft (celui des fruits et légumes), on en
trouve encore. Mais vous pouvez aussi récupérer des
journaux écolos : papier recyclé et encres « vertes ».
Ensuite, disposées dans une cagette, ces tomates vont
sur le rebord d’une fenêtre, où la température doit avoi-
siner les 15°. Dès lors, je vérifie leur couleur régulière-
ment et ôte celles qui se sont rabougries.
D’autres « potagistes » arrachent tout le pied et le sus-
pendent la tête en bas, j’ai essayé et je ne trouve pas ça
très concluant, les tomates ayant tendance à se friper…
Mais, à la cuisson, rien n’y paraît.
Moi, je mélange les genres. Pour les tomates qui dai-
gneront mûrir, c’est donc le retour à la cuisine dans une
cagette. Pour les autres, je fais ma confiture de tomates
vertes, que je bonifie de gingembre, une fois la cuisson
terminée. Mais il y a également les plus petites, à
« confire » au vinaigre, agrémentées de romarin ; ou en
chutney pour cet hiver, avec une cuisson au vinaigre, et
du sucre roux dans lequel je mets aussi une pomme
pour donner de l’onctueux.
J’ajoute quand même qu’il ne faut jamais manger de
tomates vertes crues (solanine)… Alors, verte, rose ou
rouge (tomate), même si on en voit de toutes les cou-
leurs… elle est pas belle, la vie !!!
Raymonde Prades
AGENDASOLIDAIRENOV. 2010‘ Jusqu’au 30 novembreUn cahier, un crayonSolidarité laïque, la MAE et laMAIF organisent leur 10e collecte« Un cahier, un crayon »,au profit des enfants du Mali.www.uncahier-uncrayon.org
‘ Du 3 au 10 novembreSemaine de la finance solidaireFinansol organise la 3e « Semainede la finance solidaire » afin defaire découvrir ce type de financeet son utilité concrète, avec no-tamment un happening artistiquedu célèbre photographe Reza,qui habillera le Palais Brongniartavec une série de portraits.
‘ Du 11 au 14 novembreBraderie pour enfants Sol en SiÀ l’occasion de ses vingt ans,Sol en Si organise au Comptoirgénéral à Paris une grandebraderie de vêtements,accessoires, jeux, jouets, livres...pour enfants.
‘ Le 13 novembreJournée mondiale de la gentillesse
‘ Le 13 novembre« Hockey Show » à LyonMatch et concert sont prévusau programme de ce showexceptionnel au profit del’association Laurette Fugainà la patinoire Charlemagne deLyon. Le show réunira de grandssportifs – Gwendal Peizerat(champion olympique) et BrianJoubert (champion olympique)entre autres – et des artistes –Jane Birkin, Camélia Jordana,Olivia Ruiz ou encore Laurent Wolf.
‘ Du 13 au 21 novembreSemaine de la solidaritéinternationaleGrand rendez-vous national desensibilisation à la solidaritéinternationale et au développe-ment durable. www.lasemaine.org
en partenariat avec la web TVde la solidarité et de l’environnement
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en partenariat avec www.lachaineducoeur.fr
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Sud des Landes, en plein mois de juillet. Trois hommes, hache d’écor-çage à la main, s’affairent dans les forêts du Marensin. Ce matin-là, letemps est idéal pour la levée du liège : chaud mais pas trop. La coucheextérieure de l’écorce du chêne-liège se détachera facilement. Envingt minutes, les « leveurs » vous déshabillent un arbre, du tronc à lanaissance des branches. Être mis à nu, le chêne s’en fiche royalement :cette couche qu’on lui retire est constituée de cellules mortes et, bieneffectuée, l’opération ne l’abîme pas. En quelques années, l’arbre refaitpeau neuve, plaçant ainsi le liège dans la catégorie des ressources re-nouvelables. Dans les forêts privées du Marensin, les trois ouvriers dela Coopérative agricole et forestière d’Aquitaine vont récolter, pour lecompte de l’association le Liège gascon, 8 tonnes en une semaine. Lespropriétaires des parcelles touchent 9 centimes par kilo. Autant diredes clopinettes. Mais la matière est de mauvaise qualité.
QUINZE ANS D’ATTENTEEt relancer la production ne se fait pas du jour au lendemain. Un chêne-liège dont l’écorce n’a pas été prélevée depuis longtemps s’entoured’une cuirasse compacte, crevassée, sans élasticité. Il faut alors unpremier « démasclage » pour que l’arbre produise ensuite un liège debonne qualité, intéressant économiquement… dans huit à quinze ans.À l’heure actuelle, ramasser le liège dans le Marensin coûte donc plusqu’il ne rapporte. Mais l’association le Liège gascon, composée dequatre industriels locaux, compte bien revigorer la filière. Alors, enattendant de disposer d’une bonne matière première made in Landes,ils en importent une grande partie de l’étranger : essentiellement duPortugal, le premier producteur mondial avec 163 000 tonnes levéesen 2007, soit 54,4 % de la production mondiale. Suit l’Espagne à26 %. L’Algérie, le Maroc, la France, la Tunisie et l’Italie se partagentles miettes.
28 000 EMPLOIS EN EUROPELes suberaies, ces forêts de chênes-lièges, se répartissent du sud-ouestde la France au Maroc, en passant par la façade atlantique de lapéninsule ibérique, soit une surface totale de 2,3 millions d’hectares,selon la Fédération française des syndicats du liège (FFSL). Aujourd’hui,40 000 hectares sont certifiés par le Conseil de soutien de la forêt, unorganisme international qui garantit une gestion durable de ces espaces.Leur exploitation permet de maintenir du travail dans les zones rurales.En Europe, la filière liège génère ainsi 28 000 emplois directs et65 000 indirects, d’après la FFSL.
LE PETIT POUCET DU SECTEURFabriquer des cylindres dans des bandes rectangulaires impliquenécessaire ment des chutes. Et donc du gaspi ? Absolument pas. Tousles déchets seront broyés et serviront à produire des pièces en liègeaggloméré, comme des plaques isolantes. Ainsi, les 10 employés deAu Liégeur, ne font pas que des bouchons. « Nous fabriquons 8 à10 millions de pièces par an et la viticulture concerne à peine 5 % denos clients. Le liège peut avoir beaucoup d’applications et notre savoir-faire nous permet de produire tous types de spécialités. » De l’industriedes liquides à l’agroalimentaire en passant par la cosmétique, AuLiégeur trouve des solutions à toutes les questions de fermeture, d’iso-lation ou de jointures. Mais dans le monde du liège, cette petite PMEfait figure d’exception. Aujourd’hui, le marché du bouchon est occupépar un mastodonte : Amorim. Ce fabricant portugais produit 3 milliardsde pièces par an, détient 25 % des parts de marché et génère 270millions d’euros de chiffre d’affaires. En ouvrant le rosé de l’apéro ouun grand rouge pour le dîner, les probabilités sont donc élevées detomber sur un bouchon lusitanien.
écolo, le grand retourdu bouchon de liège ?
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Après une longue périodecreuse, il fait son retour
en France. Il a affûtéses armes face au plastique.
Argument coup de poing :sa composition irréprochable.
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__ Le Pandathlon est une épreuve sportive et éco-conçue qui se déroulera les 21 et 22 mai 2011 au seinde la réserve de biosphère du mont Ventoux. Une centained’équipes de quatre personnes (particuliers et entreprises)relèveront le défi pour financer les programmes du WWF.Pour participer, il suffit de réunir une équipe de quatrepersonnes, de mobiliser des fonds pour la biodiversité,puis, en moins de dix heures, de gravir le mont Ventoux eten redescendre ! Ça vous tente ? Rendez-vous surwww.pandathlon.fr
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__ Le 19 novembre, la veille de la Journée mondiale desdroits de l’enfant, 200 enfants des écoles se mobilisentpour l’association SOS Villages d’enfants : réunisau Champ-de-Mars, à Paris, ils lanceront un SOS afin defaire connaître la situation des fratries séparées lors d’unplacement en cas de défaillance parentale. www.sosve.org
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bons planspar Caroline Charron
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LA LUMIÈRE POUR ÊTRE EN FORME...
Votre humeur et votre vitalité dépendent aussi de la quantité de lumière que vous re-
cevez tout au long de l’année. À l’automne, les jours raccourcissent, nous changeons
d’horaire et la luminosité faiblit.
Le déficit de lumière reçue affecte directement notre horloge biologique et se traduit
par une dérégulation de notre cycle journalier.
Les gestes et les attitudes à adopter pour recevoir votre quota de lumière :
‘ Ouvrez votre maison au soleil pour créer une atmosphère épanouissante pour tous.
‘ Privilégiez les couleurs claires ou les matières satinées réfléchissantes,
cela va agrandir vos petits espaces et éclairer les grands.
‘ Favorisez les jeux de miroirs et d’objets brillants, cela va capter la lumière.
‘ Nettoyez bien vos vitres et encadrez vos fenêtres avec des voilages légers
et translucides, cela retardera le moment de l’éclairage artificiel.
‘ Installez votre coin lecture ou de travail à proximité d’une fenêtre
pour profiter le plus longtemps possible de la lumière du jour.
‘ Laissez de l’espace entre vos meubles et les murs pour davantage d’harmonie.
‘ Accordez-vous une heure par jour de soleil ou de lumière directe,
en terrasse ou en balade, en allant au travail à pied, à vélo...
Si vous suivez ces conseils, vous éviterez la dépression saisonnière, les troubles du
sommeil, la fatigue, la boulimie et la perte de libido.
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C ’ E S T M A L I N
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M A C A D A M 7 5 - page 1
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n°75WWW.MACADAMJOURNAL.COM
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M A C A D A M 7 7 - page 1
MACADAM, LE MAGAZINE COUP DE POUCE2 EUROS > 1 EURO MINIMUM AU VENDEUR
n°77
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SOURIRE GAGNANTSavez-vous qu’au cours de sa vie une femme peut ingérer plus de 1,5 kg de rouge à
lèvres ? Alors, mieux vaut regarder à deux fois la composition des rouges, gloss et
autres baumes avant de se les appliquer sur les lèvres. Notre sélection : voiles de
rouge Delipscious de The Body Shop (13 euros le tube), contenant des ingrédients
d’origine naturelle tels que huile de myrtille ou de pépins de grenade, ou beurre de
cacao issu du commerce équitable ; exfoliant Lip Dip et baumes pour les lèvres de
chez Lush (8,95 € l’exfoliant ; 3,95 € le baume), à base de sucre équitable, d’huile
d’amande douce ou de beurres hydratants.
CONSOMMATEUR ÉCOLO ?
Les tribulations d’un consommateur ordinaire qui se prenait pour un écolo exemplaire
est un essai écologiste du journaliste Fred Pearce. Pour trouver la réponse à des ques-
tions simples – « comment sont fabriqués les objets qui nous entourent ? », « d’où
viennent les aliments que nous mangeons ou les vêtements que nous portons ? »…,
l’auteur s’est rendu dans une vingtaine de pays, de la Chine au Kenya, du Bangladesh
à l’Alaska. Il fait ici le récit de plusieurs années d’enquêtes et démontre que les bonnes
intentions ne suffisent pas toujours pour être un consommateur responsable et que
certains efforts peuvent même être contre-productifs ! Ce livre est le premier de la col-
lection « GoodPlanet », dirigée par Yann Arthus-Bertrand. La Martinière (24 euros).
BONUS
LECTEUR
10 PLACES DE THÉÂTRE À GAGNER AUX PREMIERSLECTEURS QUI S'INSCRIRONT SUR NOTRE SITEVendetta, c'est le titre de la pièce de théâtre à laquelle nous vous convionsentre la mi-novembre et fin décembre à l'espace La Comédia, 6 impasseLamier, dans le 11e arrondissement, à Paris. Vendetta est un huis-clos écritet réalisé par Luis Tamayo, mettant en scène cinq personnages de mondestotalement opposés qui ont un point commun : la recherche du pouvoir àtout prix. Patron de banque, parrain de la mafia ou encore victime de labourse, chacun se débat pour sa survie et pour son propre compte...Envoyez un mail à [email protected]. Nous préviendrons lesgagnants du tirage au sort qui pourront ensuite réserver leurs places tousles jeudis ou vendredis de novembre et décembre.
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L A P A G E D E S V E N D E U R S
Conçu il y a treize ans par un designer américain et exposé ces jours-ci à
la biennale de Saint-Étienne, paraSITE est un abri à monter soi-même,
dédié à ceux qui vivent dans la rue. Mais, pas sûr qu’il trouve sa place
dans les centres-villes français…
Une œuvre d’art en forme d’igloo, destinée aux sans-abri et qui utilise la
chaleur rejetée par les immeubles pour chauffer son occupant, c’est pos-
sible, ça ? Oui, ça s’appelle « paraSITE », ça existe depuis 1997 et on en
croise parfois dans les grandes villes américaines. Son concepteur, l’artiste
Michael Rakowitz, exposera à la biennale du design de Saint-Étienne (du
20 novembre au 5 décembre) dans le cadre de l’exposition « La ville mo-
bile » qui elle se prolongera jusqu’au 13 mars. Ce militant de la cause
des SDF a voulu faire simple, avec en tête l’idée que « les personnes qui
vivent dans la rue n’ont pas d’abri privé, mais elles doivent avoir un abri
sécurisant ».
À quoi ressemble paraSITE ? C’est une sorte de gros tuyau gonflé d’air
relié aux sorties d’air des immeubles et qui débouche, soit sur un sac de
couchage gonflable, soit sur une tente en forme d’igloo. ParaSITE est
conçu à base de sacs poubelle fixés les uns aux autres par de l’adhésif.
L’abri réunit trois avantages : il est bon marché, totalement étanche, et
permet, en se branchant sur les bouches d’aération des immeubles, de
maintenir une température au-dessus de zéro. Il est aussi possible d'en-
visager une version plus industrielle, comme le démontrent les photos de
cette page.
Génial ! me direz-vous, alors pourquoi n’en voit-on pas en France ?
D’abord, parce que les associations n’ont pas toutes le mode d’emploi,
mais surtout parce que la volonté des pouvoirs publics, ces dernières an-
nées, est plutôt de tenter d’éloigner les sans-abri des centres-villes. C’est
ce qu’avait montré en 2003 Le repos du fakir, le court-métrage de Gilles
Paté et Stéphane Argillet. On y voit comment des plots, pointes, pierres,
faux cactus, galets… colonisent tous les lieux où un homme serait tenté
de s’allonger. Autant dire que des abris en plastique greffés aux im-
meubles de Lille, Paris, Lyon ou Marseille, ce n’est sans doute pas – et on
le regrette – pour demain.
Audrey Henrion
Un artisteau servicedes sans-abri
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D É T E N T E
par Michel Hannequart,de Ludipresse, www.les-mordus.comJOUER
mot mystère LOUIS XIV : UN MOT DE 9 LETTRES
SOLUTION DU DERNIER PROBLÈME : PORCHERIE
mots fléchés
PRIVILÈGE EXCLUSIF
ENTRETIEN
PARTIE DE COURS D'EAU
RÉGION D'AFRIQUE
PLAÎT AUX VACHES
ELLE INSPIRE L'ARTISTE
EXTORQUENT
DEVENU ACIDE
PETIT TUBE
REVIENT CHAQUE ANNÉEENDUIT D'HUILE
QUI MANQUE DE CLARTÉ
GENTIL-HOMME
CONIFÈREOPÉRATION
DE COMMERCE
SALAIRE
VENTILÉS
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ART LITTÉRAIRE
PETITE GRENOUILLE
VARIÉTÉ DE CHICORÉE
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EXCAVATION
MAMMIFÈRE AQUATIQUE
NIAIS IL BRAME
PAYS D'AFRIQUE
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MONNAIE BULGARE
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DIEU JOUFFLU
QUESTION D'UN TEST
RÊVE D'ATHLÈTE
TRISTE SONNERIE
SECOUSSE PRODUIT UN BRUIT AIGU
LA PIERRE A LE SIEN
PLANTE PARASITE
MÈCHE DE CHEVEUX
LÉGER ET ÉLANCÉ
DIEU SOLAIRE
TRAVAIL PÉNIBLE
ENFLURE PUBLIÉ
POINTER UN REVOLVER
HURLUBERLINE :VOITURE DE MAÎTRE DES ANNÉES FOLLES
IMPÉTIGOSSE :DERMITE DU BÉBÉ
mots sculptéspar Bruno Usannaz, sculpteur et ausculpteur maison,« Maître en mots, spécialiste du mettre en mots ».par Kato, pour les illustrations.
HIPPOPOTIN :POSTÉRIEUR PLUS QUE GÉNÉREUX
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D É T E N T E
sudoku ?en japonais ce mot signifie chiffre unique.Le jeu est un puzzle à chiffres. Le but du jeuest de remplir la grille avec des chiffres allantde 1 à 9, en partant de certains chifres déjàdisposés dans la grille. La grille est composéede régions de neuf carrés 3x3 formant unegrille de 9x9. Chaque ligne, colonne et régionne doit contenir qu’une fois chaque chiffre…bon courage !
M A C A D A M 8 0 - page 23
D É T E N T E
BESOIN D’UN COUP DE POUCE ?Rejoignez l’équipe des vendeurs de Macadam !statut : vendeur colporteur de presse
Vous vendez le journal 2€ et vous récupérez 1€ ou plus(en fonction de la ville - coût de livraison)Pas d’horaires imposés : vous gérez votre temps comme vous le voulez.Pas de stock minimum : vous vendez le nombre de journaux que vous souhaitez.Pas d’engagement dans le temps : vous vendez tant que vous avez besoin.
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TROUBLEFETEOHAPPEROATOCAAPPATOOCCIREUOOSIRISOTERMESOSALIROVEALENESOMUGIRTIREOOBIERSOUTORAILLEUSEROSOIREEOMECGRILLOUSEEOREOLIENSOPAPIOCOSSUOROUANm
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BETAEOLEOR
CRISSEGUI
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GALEREPARU
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PRIVILÈGE EXCLUSIF
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PARTIE DE COURS D'EAU
RÉGION D'AFRIQUE
PLAÎT AUX VACHES
ELLE INSPIRE L'ARTISTE
EXTORQUENT
DEVENU ACIDE
PETIT TUBE REVIENT CHAQUE ANNÉE ENDUIT D'HUILE
QUI MANQUE DE CLARTÉ
GENTIL-HOMME
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OPÉRATION DE
COMMERCE SALAIRE
VENTILÉS
VAUT 3,1416
ART LITTÉRAIRE
PETITE GRENOUILLE VARIÉTÉ DE CHICORÉE
IL EXPLOSE
EXCAVATION MAMMIFÈRE AQUATIQUE
NIAIS IL BRAME
PAYS D'AFRIQUE
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MONNAIE BULGARE
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DIEU JOUFFLU
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RÊVE D'ATHLÈTE
TRISTE SONNERIE
SECOUSSE PRODUIT UN BRUIT AIGU LA PIERRE A
LE SIEN
PLANTE PARASITE MÈCHE DE CHEVEUX
LÉGER ET ÉLANCÉ
DIEU SOLAIRE
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POINTER UN REVOLVER
mots fléchés
Horizontalement1. 1. Rabat-joie.2. Saisir - Baie.3. Excite le désir - Faire mourir.4. Dieu - Trois fois.5. Possessif - Déshonorer - Cale.6. Percent le cuir - Crier.7. Sucrée au Québec - Arbrisseaux.8. Note - Elle tourne tout en ridicule.9. Sa tenue est soignée - Jules.10. On y rôtit - Banale.11. Du vent - N'a plus vingt ans.12. Qui ne manque pas d'argent -
A des poils blancs, alezans et noirs.
Verticalement1. Fait des miracles!2. Musique - Désigne -
Difficile à percer.3. Mettre vis-à-vis -
Lieu de conservation.4. Poison - Huile essentielle.5. Spécialité de Cambrai -
Morceaux de dinde.6. Lawrencium - Peut éliminer
les favoris - Lettre.7. Vieil accord - Marques.8. Reproductions exactes.9. Fin de liste - Bousculade -
Potion magique...10. Domicile - Petite boule
dans un liquide.11. Se sert de pinces - Pascal.12. Faire de l’air - On y met de l'argent.
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