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Grand Partenaire En collaboration avec Compte-rendu Comité scientifique Mission Handicap - DPM Association des Paralysés de France (APF) Association Groupe de Liaison et d’Information Post-Polio (GLIP) En collaboration avec le Réseau Polio Île-de-France 9h00 Accueil des participants 9h30 Ouverture Dr Rania BELMAHFOUD, La Chataîgneraie- Convention, Paris Dr François GENET, Hôpital Raymond Poincaré, Garches Gérard MASSON, président d’Handisport Modérateur : Dr Dominique PAILLER, Centre Paris Est, Fondation hospitalière Sainte Marie 10h00 Vieillissement normal du rachis Pr Serge POIRAUDEAU, Hôpital Cochin, Paris 10h30 À propos du vieillissement du rachis chez le patient polio Dr Ginette DUVAL-BEAUPERE 11h00 Pause café - visite de l’exposition 11h30 Table ronde Rachis vieillissant du polio et chirurgie Modérateur : Dr Agnès RAOULD, Hôpital Lariboisière, Paris Chirurgiens Pr Christian GARREAU DE LOUBRESSE, Hôpital Raymond Poincaré, Garches Dr Stéphane WOLFF, Dr Guillaume RIOUALLION, Hôpital Saint-Joseph, Paris Pr Jean-Marc VITAL, CHU Pellegrin, Bordeaux Dr Jean-Louis TASSIN, Hôpital Belle-Isle, Metz Médecins Pr Houria KACED et Dr Zinedine LADJ, Alger Association Brigitte BONNIN, Groupe de liaison et d’information post-polio (GLIP) 12h30 Déjeuner Modérateur : Dr Michel GUILLAUMAT 14h00 Fragilité osseuse Pr Christian ROUX, Hôpital Cochin, Paris 14h30 Biomécanique de la marche chez le patient polio Dr François GENET 15h00 Prise en charge des fractures du membre inférieur chez le patient polio Dr Philippe DENORMANDIE, Hôpital Raymond Poincaré, Garches 15h30 Arthroplasties, particularités chez le patient polio Pr Denis HUTEN, CHU, Rennes 16h00 Discussion 16h30 Conclusion du congrès Pr Alain YELNIK, G.H. Lariboisière-Fernand Widal, Paris

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Grand Partenaire En collaboration avec

Compte-rendu

Comité scientifique

Mission Handicap - DPM

Association des Paralysés de France (APF)Association Groupe de Liaison et d’Information Post-Polio(GLIP)En collaboration avec le Réseau Polio Île-de-France

9h00 Accueil des participants

9h30 OuvertureDr Rania BELMAHFOUD, La Chataîgneraie-Convention, Paris

Dr François GENET, Hôpital Raymond Poincaré,Garches

Gérard MASSON, président d’Handisport

Modérateur : Dr Dominique PAILLER, Centre ParisEst, Fondation hospitalière Sainte Marie

10h00 Vieillissement normal du rachisPr Serge POIRAUDEAU, Hôpital Cochin, Paris

10h30 À propos du vieillissement durachis chez le patient polioDr Ginette DUVAL-BEAUPERE

11h00 Pause café - visite de l’exposition

11h30 Table ronde

Rachis vieillissant du polio et chirurgieModérateur : Dr Agnès RAOULD, HôpitalLariboisière, Paris

ChirurgiensPr Christian GARREAU DE LOUBRESSE,Hôpital Raymond Poincaré, Garches

Dr Stéphane WOLFF, Dr Guillaume RIOUALLION,Hôpital Saint-Joseph, Paris

Pr Jean-Marc VITAL, CHU Pellegrin, Bordeaux

Dr Jean-Louis TASSIN, Hôpital Belle-Isle, Metz

MédecinsPr Houria KACED et Dr Zinedine LADJ, Alger

AssociationBrigitte BONNIN, Groupe de liaison et d’informationpost-polio (GLIP)

12h30 DéjeunerModérateur : Dr Michel GUILLAUMAT

14h00 Fragilité osseusePr Christian ROUX, Hôpital Cochin, Paris

14h30 Biomécanique de la marche chezle patient polioDr François GENET

15h00 Prise en charge des fractures dumembre inférieur chez le patient polioDr Philippe DENORMANDIE, Hôpital RaymondPoincaré, Garches

15h30 Arthroplasties, particularités chezle patient polioPr Denis HUTEN, CHU, Rennes

16h00 Discussion

16h30 Conclusion du congrèsPr Alain YELNIK, G.H. Lariboisière-Fernand Widal,Paris

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Le 3ème Congrès sur la poliomyélite antérieure aiguë, organisépar la Mission Handicap-DPM de l’AP-HP en collaboration avecle Réseau polio d’Île-de-France et les associations depersonnes handicapées, s’est tenu le jeudi 31 mars 2011 à laRésidence Internationale de Paris. Il a succédé aux deuxcongrès organisés en 2006 et en 2008.

Ce congrès a abordé la prise en charge médico-chirurgicaleostéoarticulaire des patients poliomyélitiques adultes. Ceci inclutles questions posées par le rachis vieillissant, les traitements destraumatismes des membres et leur particularités orthopédiques etfonctionnelles, mais aussi les questions posées par les traitementsdes complications de l’arthrose sur ce terrain particulier.Il a associé deux sociétés savantes, la Société Française de MédecinePhysique et de Réadaptation (SOFMER) et la Société Française deChirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT), afin de profiterdes expériences et des échanges entre chirurgiens orthopédistes etmédecins de Médecine Physique et de Réadaptation.Le but de ce congrès a été d’élargir le réseau de soins MPR existantà d’autres spécialités médico-chirurgicales et notamment à lachirurgie orthopédique. En effet, le respect d’un équilibre chèrementacquis par chaque patient, les modifications du statut neurologique,musculaire et ostéoarticulaire imposent une approche spécifique.En outre, les réflexions tirées des expériences de prise en chargedes “polios” s’appliquent souvent aux stratégies thérapeutiques deslésions ostéoarticulaires du patient handicapé neuromoteur.Les associations de personnes poliomyélitiques attendent, une foisencore avec espoir que leur pathologie soit de nouveau mieux priseen charge et enseignée aux professionnels de santé afin que nulpatient ne se retrouve confronté à une perte d’autonomie évitable,en rapport avec une pathologie de l’appareil locomoteur, trau -matique ou non.

Communiqué

Comité scientifiqueAvec la participation deMission Handicap - DPM

Association des paralysés deFrance (APF)Association groupe de liaisonet d’information post-polio(GLIP)En collaboration avec leRéseau Polio Île-de-France

www.espace-evenementiel.comTél. : 01.42.71.34.02 - Fax : 01.42.71.34.83 - [email protected]/9 cité Dupetit-Thouars 75003 Paris

En partenariat avec

Comité scientifiqueCo-présidentsDr Rania BELMAHFOUD, CRRF La Cha-taîgneraie–Convention, ParisDr François GENET, Hôpital RaymondPoincaré, Garches

Brigitte BONNIN, GLIPJacky DECOBERT, APF Jean-Pierre DUFRESNE, AssociationPoint Carré Handicap, GarchesDr Michel GUILLAUMATDr Caroline HUGERON, Hôpital RaymondPoincaré, Garches Dr Robert LAFAYE DE MICHEAUX, Insti-tut National des InvalidesSarah LE JOLY, Espace EvénementielDr Alain MALDJIAN, Centre hospitalierdu Vexin Lionel MEURET, GLIP Dr Dominique PAILLER, Centre Paris Est,Fondation hospitalière Sainte MarieDr Frédérique PETIT, Institut Nationaldes Invalides, ParisNadège RENAUX, Mission Handicap DPMAP-HPPr Alain YELNIK, G.H. Lariboisière-Fer-nand-Widal, Paris

Coordination générale

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Ouverture ducongrès

l Le Dr François GENET, co-président du Congrès avec le Dr Rania BELMAHFOUD, re-mercie le Pr Alain YELNIK de leur avoir confié cette mission, et adresse ses remercie-ments à tous ceux qui y ont participé activement :l la Mission handicap de l'AP-HP et le Réseau polio Île-de-Francel le comité d'organisation et les intervenantsl Gérard MASSON, président d'Handisport qui a accepté de nous recevoir dans cettesalle convivialel les associations de patientsl les partenaires institutionnels SOFMER, SOFCOT, Handisportl Sarah LE JOLY d’Espace événementiel pour sa parfaite organisation logistiquel les orthoprothésistes et podoprothésistes qui présentent des stands que les partici-pants son invités à visiter lors des interruptions de séance.

Le Dr Rania BELMAHFOUDl fait un point "Presse": en effet à l'occasion de ce congrès, une émission a été réaliséesur RFI, à laquelle elle a participé, en compagnie des Pr YELNIK et KACED, qui a permisune mise au point sur la polio et en particulier sur la reprise de l'épidémie qui sévit ac-tuellement en République Démocratique du Congo. Les propos échangés seront reprisdans un article du journal La Croix à paraître dans quelques jours.l c'est l'occasion de faire un nouveau rappel sur l'importance de la vaccination avec unrappel tous les dix ans pour tous, y compris les personnes qui ont déjà été atteintes parla polio et qui ne sont pas immunisées pour autant. La vaccination est le seul moyenpour tendre vers l'éradication de cette maladie.l présente le programme de la journée : l une matinée consacrée au rachis vieillissant en comparant le sujet normal et le sujetancien polio. (Pr POIRAUDEAU, Mme DUVAL-BEAUPÈRE, Table ronde médico-chirugicale)l un après-midi réservé à la fragilité osseuse, à la biomécanique de la marche, à la priseen charge des fractures des membres inférieurs et aux indications des arthroplasties.l enfin une discussion avec la salle et des conclusions par le Pr YELNIK.l les résumés du congrès paraîtront dans la revue "Le Point Carré" et sur le site de laMission Handicap : www.aphp.fr/handicapl Monsieur Gérard MASSON, Président de la fédération française d'Handisport et ducomité paralympique français est heureux et fier d'accueillir ce congrès dans ses locaux.Il rappelle la longue histoire qui unit polio et Handisport, le fait que de nombreux athlèteset dirigeants de la fédération sont des polios, cite plusieurs exploits sportifs et médaillesolympiques gagnés par d'anciens polios, souligne le soutien apporté au début d'handisportpar d'illustres médecins de Garches. Il termine en remerciant les dirigeants de la fédé-ration qui sont présents dans la salle, ainsi que tous les organisateurs et intervenantsde ce congrès.

Ouverture du congrèsIntroduction

3ème Congrès polioCompte-rendu de la matinée

Nadège RENAUX, responsable de la Mission handicap de l'AssistancePublique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ouvre la séance en accueillant lesnombreux participants qu'elle remercie de leur présence.

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Pr Serge POIRAUDEAUHôpital Cochin, Paris

Le Pr Serge POIRAUDEAU limite le sujet aurachis lombaire qui est habituellement leplus symptomatique dans les manifesta-tions du vieillissement.l 3 éléments du rachis doivent être prisen compte : le disque, les articulaires pos-térieures et le canal rachidien.l la fréquence des douleurs lombairesn'augmente pas de façon linéaire avec l'âge. La fréquence des douleurs est maximumentre 45 et 60 ans, donc le vieillissementn'impose pas obligatoirement un rachissymptomatique.l Comment vieillit le disque ?Le disque est une structure intervertébralevisco-élastique qui permet la mobilité etjoue le rôle d'amortisseur. Il est composéde deux parties, le nucleus pulposus, sortede gel contenant 90% d'eau et l'annulus,formé de lamelles verticales, mobiles avecles mouvements.Les nombreuses expérimentations biomé-caniques ont montré qu'il n'était pas facilede provoquer une hernie discale en exer-çant des pressions même fortes. En effet,le disque normal est plus solide que l'os.La théorie mécaniste initiale a fait place àune théorie biochimique qui se rapprochedes phénomènes de dégénérescencemieux connus du cartilage articulaire. Les

structures du disque contiennent du tissucollagène de type II et des protéoglycansqui sont chargés de retenir l'eau. Le vieil-lissement s'accompagne d'une diminutionde ces éléments et donc finalement d'uneperte en eau, d’où une diminution de hau-teur du disque et d'une perte d'élasticité.Des protéines dites pro-inflammatoiresagissent sur les cellules pour créer de l'in-flammation et l'inflammation crée la dé-gradation.Au total, ce qui convient le mieux pour pré-server le disque du vieillissement, c'est nitrop, ni trop peu de contraintes, donc unevie normale. l Comment vieillissent les articulaires ? Réponse : comme toutes les articulationspériphériques. Elles bougent en 3-D, enpression, en étirement, en cisaillement. Levieillissement entraîne la formation d'ar-throse, bien visible en imagerie. Les articu-laires sont innervées donc peuvent devenirdouloureuses. C'est le "syndrome posté-rieur", mais dans les manifestations dou-loureuses, on connaît mal le pourcentagede ce qui revient au disque ou aux articu-laires.l Le canal lombaire rétréciLe disque dégénéré bombe en arrière versle canal, les articulaires arthrosiques dé-

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La fréquence desdouleurs est

maximum entre 45et 60 ans.

La théorie mécanistea fait place à une

théorie biochimiquequi se rapproche des

phénomènes dedégénérescence.

La matinée du congrès est consacréeau rachis vieillissant chez le sujetnormal et chez le sujet ancien polio

Vieillissement normal du rachis

Le Dr Dominique PAILLER, modérateur, introduit les communicationsqui vont suivre en posant quelques questions essentielles auxquelles ilespère que des réponses pourront être données :• les douleurs sont-elles obligatoires avec l'âge ?• la perte de taille par diminution de hauteur des disques, mais aussi partassements vertébraux• les autres incidences sur les organes du thorax (respiration, cœur) etsur le reste du squelette (hanches épaules)• chez le polio, le vieillissement est-il "ordinaire" ou non, en fonction del'atteinte des muscles du tronc, du mode de vie debout ou assis, du patientopéré ou non du rachis• quels sont les moyens de prévention ou au moins de minoration de cesimpacts ?

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Les indications sontcontroversées entrele traitementconservateur et lachirurgie.

Brosser un tableau simple du vieillissementdu rachis d’un sujet porteur de séquellesde poliomyélite est quasi impossible, tantsont divers les tableaux déficitaires laissésaprès la phase de récupération musculaireinitiale. À chacun de ces tableaux corres-pondent des conditions fonctionnelles, etdes sollicitations mécaniques particulièresexercées sur le rachis tout au long de la vieadulte. Autant de situations pouvant êtresoupçonnées d’accélérer la survenue dephénomènes péjoratifs habituellement im-putables au vieillissement.Pour ce qui est de la spécificité du rachispolio, seul un bilan exhaustif, clinique et ra-diologique, comparé au bilan équivalent faitlors de l’accès à la maturité, pourrait fairele point quant à l’effet du temps ; rien neremplace cependant les informations four-nies par une surveillance périodique quipeut pressentir des évolutions défavorables

et déclencher un processus préventif (leséléments de ce bilan sont détaillés).

Le vieillissement, mais aussi descirconstances intercurrentes mal-heureuses On peut alors être tenté d’attribuer au vieil-lissement les changements constatés, àmoins qu’un incident intercurrent, (inter-ruption de marche pour consolidation defracture, situations jusque là stables etbrusquement perturbées par le départ à laretraite d’un kinésithérapeute ou d’un ap-pareilleur, survenue d’une pathologie nou-velle), ne démontre assez vite saresponsabilité dans l’évolution défavorableconstatée.

Les difficultés d'un suivi continuLa séparation administrative des servicesd'enfants et d'adultes, la fidélité patient/pra-ticien perturbée par les changements

bordent en avant vers le canal et au totalcela aboutit à un Canal Lombaire Rétréci(CLR) qui a d'autant plus de risque de sur-venir que le canal est lui-même déjà un peuétroit constitutionnellement.Un canal rachidien normal a, en moyenneun diamètre de 14 mm. Au dessous de 10mm on peut conclure au CLR.La symptomatologie du CLR est stéréotypéeet facile à reconnaître : en position assise oucouchée, tout va bien, mais en position de-bout et au piétinement apparaissent dou-leurs lombaires, irradiations et faiblessedans les membres inférieurs qui obligent lepatient à s'arrêter et à s'asseoir. C'est laclaudication intermittente. L'explication enest simple : la position debout augmente lalordose et aggrave le rétrécissement ducanal, alors que la position assise s'accom-pagne d'une délordose qui élargit le canal.Ce CLR entraîne une fibrose de la méningeavec baisse des échanges nutritifs et uneaugmentation de la pression veineuse avecischémie passagère des racines nerveuses.Le traitement médical suffit dans plus de50% des cas, à base de rééducation en cy-phose et d'exercices pour augmenter l'oxy-

génation. Ce n'est qu'en cas d'échec quel'on aura recours à la chirurgie. Le fait d'at-tendre, en fonction de la gêne ressentie,n'est pas préjudiciable aux résultats de lachirurgie.l Dernier point : la scoliose lombaire ac-quise de l'adulteC'est une courbure courte toujours lom-baire, avec rotation, et de nature dégénéra-tive.Elle peut être bien tolérée, mais entraînesouvent des douleurs. Elle s'accompagned'une tendance à l'effondrement versl'avant en cyphose lombaire. Son évolution est variable, irrégulière, etpeut aller vers la stabilisation spontanée. Les facteurs d'aggravation sont la cyphose,la rotation, le glissement latéral, le sommeten L2. Le mécanisme serait des discopa-thies asymétriques. Les indications sontcontroversées entre le traitement conser-vateur (kinésithérapie, orthèse lombaire, in-filtration des articulaires) et la chirurgie qui,si elle se limite en une libération canalaireseule peut aggraver la scoliose, et la chirur-gie d'arthrodèse en correction qui risque deretentir sur les disques laissés libres.

À propos du vieillissement du rachischez le patient polio

L'extrême diversité des tableaux réalisés par les séquelles de polio etl'importance capitale d'une surveillance régulière et continue.

Dr Ginette DUVAL-BEAUPÈRE3

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Question de Dominique PAILLERpour Serge POIRAUDEAUBeaucoup de personnes présentes dans lasalle sont en fauteuil roulant, est-ce quela position assise protège des douleurs etdu CLR ?Réponse SP : la position assise prolongéen'est pas bonne car elle diminue la valeurmusculaire. Par ailleurs, la détérioration durachis est surtout biochimique et génétique.Si l'on prend l'exemple de deux jumeaux ho-mozygotes, l'un menant une vie très calme,l'autre exposé à des contraintes rachi-diennes répétées, ils auront au même âge lamême dégénérescence sur l'IRM donc laposition assise ne prévient rien, au contraire.

Questions de la salle pour GinetteDUVAL-BEAUPÈRE2 anciennes patientes de Mme DUVAL luirendent hommage pour la qualité de laprise en charge à Garches, pour l'éduca-tion des parents, pour la rigueur de l'exa-men et du suivi qu'elles ont connus, etdéplorent que cette qualité soit devenueimpossible actuellement en raison de la"course au temps" : les testings ne se fontplus, l'appareillage ne se fait plus en cuir,alors que le plastique est mal adapté, il n'ya plus d'enseignement de la polio pour lesprofessionnels.Réponse : Merci de vos témoignages.Hommage à Mr GROSSIORD qui avait créé

Discussions avec la salle

d'équipe, l'insuffisance d'un enseignementdes plus jeunes sur une maladie devenuerare, la difficulté de la conservation et del'utilisation des archives anciennes, consti-tuent des obstacles réels. L'organisation dece suivi, indispensable pour mieux connaîtrele rachis polio vieillissant, nécessite un ca-hier des charges et une enquête destinée àpréparer les réponses aux bonnes questions,avec l'aide des associations de patients.

Rappel des grands principes de laprise en charge d'un rachis poliopendant la croissanceLes différents types de rachis polio • Ceux manifestement menacés de défor-mation importante

l'atteinte des intercostaux donne 93 %de risque scoliotique

l'atteinte des muscles spinaux donne60% de risque scoliotique• Ceux a priori non menacés de déforma-tion importante

mais dont le tronc non paralysé est du-rement mis à l'épreuve (conditions dedéambulation) selon l'existence ou non deparalysies associées des membres supé-rieurs ou/et des membres inférieurs.

Les principes thérapeutiques de l'écolede Garches • la préservation capitale d'un bon équilibresagittal économique du rachis (lutte contrele flessum de hanche)• le rôle favorable de la position debout et dela marche et au contraire nocif de la positionassise excessive favorisée par la pathologiedes cannes, (canal carpien, épaules).• l'attitude vis-à-vis de la chirurgie pourtoutes les musculatures inférieures à 3 (ra-chis dits ballants) est proposée une arthro-

dèse étendue à l'âge de 13 ans chez la filleet de 15 ans chez le garçon. Mais bien desinterrogations demeurent sur l'évolution àlong terme du rachis et de l'atteinte respi-ratoire associée.Si les membres autorisent la marche, enprincipe pas d'arthrodèse, mais l'entretiende l'équilibre sagittal qui leur avait été en-seigné a-t-il été poursuivi ? (T9 à l'aplombpost de L3)Il joue certainement un grand rôle surl'évolution ultérieure.• le traitement orthopédique pour guider lacroissance du rachis, assuré par les plâtrescorrecteurs et les corsets, aboutissant ounon à une arthrodèse qui s'efforcera depréserver ou de restaurer au mieux l'équi-libre rachidien frontal et surtout sagittal.

Conclusions• Chaque cas est une situation unique enfonction de l'extension et de l'intensité desparalysies, des conditions fonctionnellesde vie, (marche ou vie assise, transfertsdépendants ou indépendants), de l'exten-sion de la zone arthrodésée, de l'état desvertèbres extrêmes, du nombre de vertè-bres laissées libres au dessous et au des-sus, et de l'état du profil.• Seule une surveillance périodique avecbilan précis et comparatif, ce qui n'est passuffisamment réalisé, permettrait de connaî-tre l'évolution à long terme.• Sans oublier l'inquiétude sur l'évolutionrespiratoire.• Enfin, il n'est pas certain scientifique-ment que le syndrome post-polio existe. Sioui, il est probablement extrêmement rareet ne devrait pas entraîner une inquiétudeexcessive.

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Chaque cas est unesituation unique.

Il n’est pas certainscientifiquement que

le syndrome post-polio existe.

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Il faudrait formerdes jeunesmédecins, il n’y aplus d’interne àGarches dans l’unitéde rachis.

MéthodologieLors d'un premier contact, les participantsont tous reçu la même question simple(mot source) "rachis polio, qu'est-ce quecela évoque pour vous ?", avec consigned'une réponse spontanée.

Les mots qui ont été le plus souvent citéspar ces personnes ont été retenus : sco-liose, corset, douleurs, massages, handi-cap, intervention.Dans une deuxième étape, il leur a été de-mandé de préciser davantage chacun de

une discipline reconnue internationalement,maintenant cette discipline est sinistrée !

Intervention du Pr Alain YELNIKPrésident de la SOFMERC'est justement en raison du besoin ressentipar les patients et les médecins qu’OlivierDIZIEN (successeur des Prs Grossiord etHeld) a décidé du 1er Congrès polio, il y a cinqans.Mr GROSSIORD avait en effet crée cettediscipline pour la polio et la polio a été unmoteur extraordinaire.La discipline de Médecine Physique estbien vivante, il y a 1700 MPR (nombre su-périeur à celui des rhumatologues)La polio, du fait de la vaccination, est sortiede l'enseignement au profit d'autres patho-logies. Il y a eu une nette diminution de lademande de la part des polios pendant 20 à30 ans, un véritable creux. Depuis la reprisede la demande des patients, on se réinter-roge tous ensemble sur ce qu'il faut faire,c'est justement l'objectif de ces congrès.Le testing et l'examen du rachis sont tou-jours enseignés, les diplômes d'appareil-lage existent et sont très appréciés. Il y aaussi la formation des réseaux en cours deréalisation.

La discipline sinistrée ! Effectivement, ona constaté pendant quelques années unemoindre attractivité de la part des méde-cins en formation, (dont le nombre a baissédans toutes les disciplines), mais la situa-tion se redresse. Le ministère a prévu uneaugmentation et 450 médecins doivent êtreformés dans les 5 années à venir.La polio, malgré l'extrême variété des ta-bleaux, est un modèle pour les autres pa-thologies neurologiques. Le vieillissementsur une atteinte purement motrice est trèsinstructif aussi pour les autres handicaps.La chirurgie doit tellement tenir compte ducontexte particulier dans lequel elle estréalisée que c'est totalement différent dela chirurgie sur le sujet valide.Mme Ginette DUVAL-BEAUPÈRE : je suisheureuse qu'il puisse y avoir de l'espoir,car je n'ai jamais capitulé, mais l'équipespécialisée du rachis de Garches qui com-prend une collaboration étroite de chirur-giens, radiologues et médecins n'a jamaisconnu de niveau bas de consultations, avecdes délais d'attente anormalement longspar manque de collaborateurs. Il faudraitqu'on leur donne des jeunes médecins àformer, il n'y a plus d'internes à Garchesdans l'unité de rachis.

Dans la perspective de cette table ronde, Brigitte BONNIN s'est efforcéed'interroger les adhérents de son association, anciens polios, sur leurvécu en rapport avec leur rachis vieillissant, opéré ou non. 21 personnesont accepté de participer à cette enquête.

Brigitte BONNINPrésidente du Groupe de Liaison et d’Information post Polio (GLIP)

5Rachis vieillissant du polio et chirurgieTable ronde

Enquête auprès des adhérents du GLIP

Le docteur Agnès RAOULD, chirurgien orthopédique, responsable de latable ronde sur le rachis du polio vieillissant, introduit cette table ronde.

Modérateur : Dr Agnès RAOULDG.H. Lariboisière-Fernand Widal, Paris

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Cas n°1 : atteinte des spinaux et des mem-bres inférieurs. Scoliose déjà notable à 9ans qui s'aggrave pendant la période pu-bertaire pour atteindre 40°. puis la patienteest perdus de vue.Elle est revue à 26 ans, la courbure estalors à 73° debout et 55° couchée.Décision chirurgicale en raison de l'aggrava-tion qui se poursuit, de l'atteinte des musclesspinaux, de douleurs, et du risque importantde dégradation du secteur lombaire bas enraison d'une forte obliquité L4-L5;

• arthrodèse instrumentée T6-L4 en lais-sant libres les deux derniers étages, quel'on cherche à rééquilibrer le mieux possi-ble de face et de profil. • recul post-opératoire de 9 ans : vie nor-male, va bien, 3 enfants, pas d'aggravationdans la zone arthrodésée qui est solide,mais la surveillance doit être poursuivie surla zone laissée libre que l'on a cherché àprotéger. Conclusion : Il est donc possible de rattraperà l'âge adulte la situation d'une scoliose, qui

ces mots et les réponses ont été regrou-pées selon plusieurs thèmes :- Indicationet contre indication de tout acte invasif -évolution possible - Tt des douleurs et lesuivi. Les résultats de cette enquête sontcommentés.

Vécu sans intervention chirurgicale• rachis polio évoque scoliose, corset (car-can, entrave, atteinte à la liberté), douleurssans pouvoir préciser ce qui revient au cor-set ou au rachis• les douleurs sont souvent soulagées parles massages, (moins bien réalisés qu'au-trefois)

Vécu avec intervention chirurgicaleà l’adolescence ou plus tard• scoliose évolutive, gibbosité, corset, tigede Harrington, greffon, douleurs, souf-frances• rachis polio évoque efforts, lutte,contraintes, parfois honte pendant l'en-fance• l'opération a été choisie, subie, ou recon-nue indispensable, parfois vitale (respira-tion)• hospitalisations longues, tige deHarrington, raideur, rigidité,• douleurs nécessitant anti-inflammatoiresquotidiens, avec leurs inconvénients.

Au total le vécu peut paraître assez néga-tif, mais les patients, eux-mêmes, ont étésurpris par le pessimisme traduit parcette enquête qui ne leur été pas a priorisi évident.

Enfin, les différentes questionsont été colligées en vue de la tableronde l Peut-on sans risque, faire une infiltrationsur un rachis greffé (niveau lombaire) dontles disques vertébraux sont usés ?l Opérée en 1969 (tige de D3 à L3), com-ment faire la part entre les problèmes d’ori-gines mécaniques et ceux liés au vieillisse-ment ?l La tige métallique ne bouge pas, n’évoluepas, mais mes vertèbres, si. Elles se tassent,elles s’usent, mon squelette vieillit. Les dou-leurs sont permanentes et insupportables.Quel soulagement effectif peut on apporteret comment le mettre en œuvre ? l Est-ce que la chirurgie actuelle est enmesure d’améliorer le rachis polio vieillissantsur lequel il y a déjà eu une intervention (gref-fon osseux sur tige de Harrington retirée) il ya de nombreuses années ?l A-t-on délaissé les greffes osseuses desannées 59/60 (greffon tibial ou iliaque) ? Sioui, pourquoi ?l N’y a t’il pas un meilleur vécu psycholo-gique et physique avec de l’os qui est unematière vivante plutôt qu’avec une tige demétal ?l J’ai une scoliose lombaire, avec une dis-copathie de L5 à S1 et un spondylolisthésis.La station debout et la marche déclenchentdes douleurs qu’aucun traitement ne soulageà part la position assise ou allongée ! Un trai-tement chirurgical peut-il être envisagé etsi non, lequel ? l Quel suivi des rachis vieillissants polio,de leur évolution et des traitements ?

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Les patients ont étésurpris par le

pessimisme traduitpar cette enquête,

qui ne leur était pasa priori si évident.

Il est possible derattraper à l’âge

adulte la situationd’une scoliose.

Exemples de différentes stratégies chirurgicales

Trois observations illustrant trois situations différentes du rachis poliovieillissant avec des stratégies thérapeutiques différentes.

Pr Christian GARREAU DE LOUBRESSEHôpital Raymond Poincaré, Garches

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Il faut savoir ne passe précipiter vers lachirurgie.

Rappel de la littérature qui apporte quel -ques précisions sur le retentissement respi-ratoire et sur les résultats de la chirurgieprincipalement sur le taux de consolidationdes arthrodèses, mais laisse de nombreusesquestions ouvertes sur l'évolution et lesconséquences fonctionnelles à long-terme.Les objectifs recherchés par cette étudeportent sur le type de scolioses et leursconséquences, le résultat du traitement chi-rurgical à long-terme, l'évolution naturelleà l'âge adulte des scolioses non opérées etle choix du moment de l'intervention, en casd'indication chirurgicale.Les paramètres étudiés sont : l'âge de lapremière consultation dans le service, letype de séquelles (marchant, marche avecbéquilles, avec appareillage, non marchant),

le type de la scoliose et son angulation, lagêne du patient (motif principal de la consul-tation), le bénéfice après arthrodèse (amé-lioration, pas d'amélioration, aggravation).La série comporte 49 patients d'un âgemoyen de 48 ans (15-81).Sur le plan fonctionnel 1/3 sont non mar-chants, 1/3 marchants sans aide.82% des scolioses symptomatiques sontlombaires, ce qui s'explique par l'âge adulte.les autres localisations (thoraciques) ontpour la plupart été prises en charge pen-dant la croissance.L'angulation moyenne est de 65° (20-140°)surtout de 60 à 100°.Les douleurs sont présentes chez 92% despatients, avec 50 % de lombalgies et par-fois des lombo-sciatiques.

aurait sans doute dû être opérée plus tôt, etqui entraînait une gène douloureuse ainsiqu'un fort potentiel d'aggravation.

Cas n°2 : scoliose connue depuis l'enfance,et qui n'a jamais eu de traitement.• en 1977 Cobb 67°.• en 2011 même courbure, donc aucuneaggravation malgré 11 ans d'écartLa courbure est importante, mais le patientne se plaint de rien.Bien sûr, la surveillance régulière est indis-pensable, mais actuellement devant la sta-bilité de la déformation et sa bonnetolérance, pas de proposition chirurgicaleConclusion : même devant une scolioseimportante chez un polio, il faut savoir nepas se précipiter vers la chirurgie.

Cas n°3 : prise en charge très tôt à 8 anspour une scoliose très évolutive malgré untraitement orthopédique bien suivi de 8 à12 ans.• La courbure est à 33°, mais la muscula-ture est très mauvaise, ce qui fait poser l'in-dication chirurgicale. Greffe simple T4-L3sans instrumentation à l'époque, puis cor-set pendant 12 mois, suivi d'une gaine ab-dominale

• à 29 ans (16 ans postOp) et à 32 ans (19ans post Op), la greffe est parfaitementconsolidée mais on constate déjà une dé-gradation au dessous de la greffe en des-sous de L3 (glissement latéral)• à 48 ans, aggravation de l'arthrose, dés-équilibre progressif du tronc, douleurs re-belles, intolérance au corset• à 53 ans (40 ans postOp), la patiente esttrès demandeuse d'un traitement en raisonde douleurs rebelles (ne supporte pas lescorsets). C'est l'indication d'une reprisechirurgicale de la partie basse avec libéra-tion antérieure associée à une réductionostéosynthèse T12-S.• malheureusement, bien que remontant àplus de 40 ans, l'ancienne greffe cède à lapartie supérieure de l'instrumentation né-cessitant une deuxième reprise avec pro-longation vers le haut.• 9 ans postopératoires : va bien, soulagéede ses douleurs, radiographies stablesConclusion : une greffe de bonne qualité nemet pas toujours à l'abri d'une détériora-tion à long terme du secteur lombaire baslaissé mobile. Une reprise même relative-ment tardive (53 ans) peut être la seule so-lution pour soulager douleurs etdétérioration arthrosique.

Résultats fonctionnels de l'arthrodèse vertébraledans les scolioses séquellaires de poliomyélite

Etude rétrospective de toutes les scolioses polio suivies dans le serviceentre 2000 et 2010.

Dr Stéphane WOLFF, Dr Michel GUILLAUMAT,Dr Guillaume RIOUALLIONHôpital Saint-Joseph, Paris

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Cas N°1• Femme née en 1939, polio à 6 mois, at-teinte des membres inférieurs.• Vue plus tard en 2009 à 70 ans pour ag-gravation de la boiterie avec steppage rela-tivement récent, pied tombant gauche(péroniers à 3), légère scoliose mais pro-blème apparemment secondaire, atteinteL4 et L5 prédominant à droite, compatibleavec la polio mais atteinte L5 gauche d'ag-gravation récente avec steppage marqué etdouleurs type sciatiqueQuestion : Syndrome post-polio ou com-pression racine L5 d'origine arthrosique ?l'examen électrique ++ (électromyo-gramme) permet de faire le distingo • scanner : foramen rétréci IRM : compres-sion radiculaire L5 gauche.Stratégie thérapeutique - échec du traite-ment médical et des infiltrations, d'où indi-

cation de chirurgie de décompression radi-culaire comme pour une compression ar-throsique habituelle, élargissement duforamen avec arthrodèse localisée L5-SI,résultat intéressant sur la douleur.Discussion -conclusion• le polio peut faire des lésions arthro-siques, comme le sujet valide• risque de retard de la décision, si onpense que la polio est en cause• intérêt de l'EMG pour faire le distingoentre post-polio et compression arthro-sique• possibilité de chirurgie localisée pour dé-comprimer la racine coincéeCas N°2Femme née en 1968, polio depuis l'en-fance. Antécédents : chirurgie de la hanchedans l'enfance état général fragile, infarc-tus en 2007.

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Le problème descompressions de

nerf sur rachis poliovieillissant

Il existeune corrélation

douleurs / qualité del’arthrodèse, maisaussi bien d’autres

facteurs.

L'évolution à l'âge adulte : 24 patients nonjamais été opérés, mais il faut soulignerles difficultés du suivi, puisque 3 dossiersseulement ont pu réunir un suivi radiolo-gique satisfaisant. Aucun cas ne montraitune véritable stabilité angulaire.25 patients ont été opérés avec différentestechniques selon l'ancienneté de l'interven-tion (greffe simple, Harrington, CD) et, biensûr, toujours une greffe associée. 5 d'entreeux ont nécessité une reprise chirurgicale :3 pour infection, 1 pour prolongation degreffe vers le bas, 1 pour dos plat. 4 pseu-darthroses n'ont pas nécessité de reprises.Les résultats de la chirurgie : 68 % amé-liorés, 20 % douteux, 12 % aggravés, sansque l'on puisse préciser les raisons decette majoration des douleurs. Aucuneperte d'autonomie n'est à déplorer.Discussion : Le risque de surmortalité encas de complications respiratoires sur sco-liose thoracique est réel et bien documen-tée dans la littérature.

Le risque évolutif est certain, il n'y a pas descoliose stable à l'âge adulte, comme pourtoutes les scolioses neurologiques. Chaquecas est un cas particulier avec son risqueévolutif individuel et difficilement prédicti-ble.Pour les résultats fonctionnels, les sériesrapportées dans la littérature ont un reculinsuffisant pour juger à long-terme. Danscette série, on peut noter que les 3 patientsaggravés par la chirurgie étaient parmi lesopérés les plus âgés (35, 54 et 58 ans), au-cune cause n'a été retrouvée à ces aggra-vations autres que l'arthrose. Il existe unecorrélation douleurs-qualité de l'arthro-dèse, mais aussi bien d'autres facteurs.Conclusions : l'arthrodèse vertébrale aprèsséquelles de polio chez l'adolescent etl'adulte jeune donne de bons résultats du-rables, mais après 30 ans de moins bons ré-sultats plus aléatoires.Il faut tenir compte de ces incertitudes,lorsqu'un traitement chirurgical est envisagé.

Le Dr Agnès RAOULD souligne deux éléments qui ressortiront tout au long de la mati-néel les difficultés pour obtenir des dossiers de suivil la littérature : très peu de séries suivies à véritable long-terme

Compressions radiculaires sur rachis poliovieillissant

Deux observations pour exposer le problème des compressions de nerf(racines) sur rachis polio vieillissant et du traitement des sciatiques,éventuellement par chirurgie.

Pr Jean-Marc VITALCHU Pellegrin, Bordeaux

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Les pathologiesdégénérativesviennent compliquerle rachis polioviellissant.

Le problème durachis constitue unegêne surajoutée.

Consultation en 2009, à 41 ans, lombalgiesbasses avec cruralgie gauche d'allure mé-canique depuis 2 ans résistante au Ttconservateur (médicaments, kiné, infiltra-tions), scoliose Thoracolombaire gaucheavec arthrose lombaire basse et surtoutglissement L3-L4 qui évoque une compres-sion de la racine L4.• Rx : rachis et hanche.• IRM très démonstrative de la compres-sion de la racine L4 gauche.Discussion : la décompression du nerf estimpérative, mais faut-il une chirurgie loca-lisée ou un traitement complet de la sco-liose ?

Dans certains cas, on peut se contenterd'une action localisée sur le nerf.Stratégie thérapeutiqueBoiterie avec mauvaise hanche qui néces-site une certaine souplesse lombaire, étatgénéral fragile (infarctus à 39 ans), décisionde chirurgie mini invasive pour traiter uni-quement le nerf coincé, décompression ra-cine L4 gauche et arthrodèse localiséeL3-L4 et, bien sûr, surveillance de la sco-liose au dessus.ConclusionSituation qu'il faut retenir dans la patholo-gie dégénérative qui vient compliquer le ra-chis polio vieillissant.

Interdépendance rachis/membres inférieurs/membres supérieurs

Dr Jean-Louis TASSINHôpital Belle-Isle, Metz

Patiente née en 1953 polio de la petite en-fance, atteinte des deux MS, du tronc et duMID, arthrodèse du rachis à 13 ans et ar-throdèse du pied droit à 18 ans, depuis l'âgede 41 ans, marche avec une canne simpletenue de la main gauche.Le problème du pied droit tombantEn 2001, accident qui lui laisse un pied droittombant. Dans une telle situation le sujet va-lide fléchit davantage la hanche et le genoupour éviter l'accrochage de la pointe du piedlors du pas oscillant, c'est le steppage. Maiscette patiente est très gênée parce qu'ellen'a pas de fléchisseurs de hanche et doncelle est obligée de "tricher, soit en accro-chant la jambe de son pantalon, soit en ef-fectuant une rotation du MI vers l'extérieurà la manière de l'hémiplégique.Le problème du rachis qui constitue unegêne surajoutée.• opérée en 1966 d'une superbe greffe quis'arrête en bas sur L3, mais, en positiondebout le bassin est oblique en bas et àdroite, alors que les MInf. sont de mêmelongueur. Pourquoi ? Explication : vers la droite, l'inclinaison estbloquée (greffe + rachis lombaire au maxi-mum d'inclinaison). Vers la gauche, l'incli-naison peut aller loin (rachis lombairemobile) et surtout la patiente ne peut pasretenir son tronc dans cette direction (ab-sence de muscles), donc en position de-bout, elle a pris l'habitude de fléchir un peuson genou droit pour assurer l'équilibre durachis du coté où l'inclinaison est limitée etéviter la chute vers la gauche.

Or, cette obliquité du bassin nécessairepour maintenir l'équilibre du tronc estcontraire à celle qui serait nécessaire pouréviter l'accrochage du pied droit tombant,d'où une gêne considérable à la marche.[retentissement rachis/membres infé-rieurs] En position assise, pour les mêmes rai-sons, elle place son bassin en bas à droiteet appuie plus sous la fesse droite pouréquilibrer son rachis. Mais à la fatigue elles'effondre à gauche, s'appuie fortement surl'accoudoir gauche, ce qui limite l'utilisa-tion de son membre supérieur (paralysie del'épaule) [retentissement rachis/membressupérieurs].De plus, l'effondrement entraîne des dou-leursDécisions thérapeutiquesPériode de tests : orthèse releveur du piedqui d'emblée améliore la marche en facili-tant le passage du pas, puis orthèse dutronc pour limiter la bascule du tronc versla gauche.Chirurgie : au bout d'un an ou deux, onremplace l'orthèse du pied par une reprisede l'arthrodèse afin de limiter la flexionplantaire du pied à 90°. Après plusieurs an-nées de corset mal supporté, mais qui a faitla preuve de son efficacité sur les douleurset l'utilisation des membres supérieurs :prolongation de l'arthrodèse vers le basjusqu'au sacrum pour rigidifier le rachis enéquilibre maximum de face et de profil etéviter le déséquilibre incontrôlable vers lagauche.

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Résultat à 15 mois (délai encore court)• amélioration des capacités de marche –diminution des douleurs – disparition del'effondrement du tronc, tant assis que de-bout – amélioration dans l'utilisation desmembres supérieurs – n'arrive pas encoreà passer le pied de l'accélérateur au frein,ni mettre ses chaussures.Conclusions• greffer la colonne jusqu'au bassin a amé-lioré la marche

• la récupération fonctionnelle est lente : 1 à2 ans• rachis, membres supérieurs et membresinférieurs sont intimement solidaires• l'effet des interventions chirurgicales peutêtre simulée par un traitement orthopédique• les décisions thérapeutiques sont prisesau mieux par une équipe multidiscipli-naire : médecin, chirurgien, kiné, ergo, ap-pareilleur…. à laquelle on peut sûrementajouter le patient !

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Les décisions sontprises au mieux par

une équipemultidisciplinaire...à laquelle on peut

sûrement ajouter lepatient !

Cas N°1 : femme de 45 ans, polio à l'âge de2 ans1/2, dépressive, non coopérativetriplégie, atteinte des 2 M.inf., du M.SupDroit et partiellement du tronclongue hospitalisation en France pour trai-tement d'une luxation récidivante dehanche droite et allongement de jambedroite. Scoliose thoracique gauche. Tt or-thopédique jusqu'à 18 ans. Depuis 1982, retour en Algérie. Elle n'a pasquitté le service de rééducation dans le-quel elle vit en permanence, N'a plus decontact avec sa famille. A fait une tentatived'autolyse qui a occasionné de nom-breuses fractures.Actuellement : vie en fauteuil roulant avecun peu de déambulation d'intérieur, M supdroit inutilisable.

• Au niveau du rachis : courbure thora-cique 50° avec composante Lombaire

-gibbosité de 25 mm, raideur segmen-taire -atteinte des muscles intercostaux avecproblème respiratoire

-pas de documents anciens pour jugerde l'évolutivité.

• douleurs hanche droite et lombalgies Contact très difficile, refus tout examencomplémentaire et de tout traitement, saufantalgiques.Cas N°2 : femme 49 ans, très active, hô-tesse d'accueil dans un centre thermal.polio à l'âge de 8 mois, atteinte des MIassez importante prédominante à gaucheet du troncdepuis l'âge de 33 ans, présente des crises

Remarque préliminaire : il est difficile de parler spécifiquement du rachis car lesdocuments initiaux qui sont en France n'ont pas pu être obtenus.

Le patient poliomyélitique adulte

Rappel sur la polio telle qu'elle a été vécue en Algérie depuis 19631. Polio endémo-épidémique depuis de nombreuses années et en particulier entre 1963 et1969 avant que la vaccination soit déclarée comme obligatoire et gratuite dans les mater-nités.- 1973-74 : campagnes de masse de vaccination pour vacciner les enfants qui avaientéchappé à la vaccination (naissance au domicile)- 1993 : selon les recommandations de l'OMS, programme national d'éradication pourdétecter toutes les paralysies flasques aigues à la recherche de nouveaux cas de polio- en 1999, le taux de couverture a atteint 89%- de 1997 à 2000 : aucun cas nouveau répertorié, - le programme d'éradication continue, mais on ne peut pas être certain de l'éradicationde la maladie soit totale en Algérie.2. Peu d'adultes polio se présentent à nos consultations de médecin de rééducation. En effet,- les polios légères qui ont seulement besoin de chaussures orthopédiques ou d'orthèseslégères s'adressent directement aux centres d'appareillage- les formes étendues avec grosses séquelles ont eu de nombreux séjours à l'hôpital,en particulier pour la chirurgie des scolioses. Elles étaient envoyées, surtout en France,jusqu'aux années 1980-85 et sont rarement suivies depuis.- les grands appareillages sont mal adaptés au mode de vie (montagne, désert). Les pa-tients préfèrent vivre en fauteuil roulant. Ils refusent de retourner en soin et ne sont pasrevus dans les consultations spécialisées.

Pr Houria KACEDMédecin PMR Alger

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... 45 ans, marchetoujours avec deuxCB conduit unevoiture aménagée,très active,enseignante etprésidente d’uneassociationsportive...

d'épilepsie actuellement bien équilibréeProgramme thérapeutique : à 2 ans,marche avec boiterie et chaussures ortho-pédiques. À partir de l'âge de 3 ans, longséjour en France : arthrodèse précoce dupied droit et pour la scoliose thoraciquedroite, traitement orthopédique par corsetet rééducation.Après quelques année en Algérie, retouren France : corset, puis Harrington T6-L4et correction du flessum du genou G ce quilui permet de marcher mieux sans appa-reillage.

À l'âge de 18 ans, rupture de la tige deHarrington nécessitant une reprise de l'ar-throdèse. On en profite pour faire une arthro-dèse de la cheville gauche qui était instable.La marche s'en trouve encore améliorée.Vit depuis en Algérie, actuellement 49 ans,vie très active, vient d'adopter un enfant,mais prise de poids et arthrose lombairebasse avec douleurs qui pose un problèmede décision thérapeutique sur les deuxderniers lombaires L4-S1 laissés libressous l'arthrodèse et fortement arthro-siques.

Femme de 45 ans (née en 1966), vue pourla première fois en 1985 à l'âge de 19 anspour prise en charge de sa scoliose thora-cique paralytique.Antécédents : selon les dires de la pa-tiente, car pas de documents.• polio à 10 mois, vaccination ? • prise en charge par "Terre des hommes"depuis 1973, pas de compte-rendu.• en 1976 marche avec 2 cannes sans appa-reil, genu recurvatum et luxation Hanche DGrice pied droit en 1976, Grice pied gaucheen 1978La scoliose aurait commencé en 1978, àl'âge de 12 ans, mais pas de traitement.1985 première consultation à Azur Plage : importante scoliose ThoracoLombaire de-venue chirurgicale, marche avec 2 cannes,atteinte plus marquée à droite.bilan du rachis complet : • Rx 1976 : petite scoliose T4-T11 = 14°T12-L5 = 20°

• Rx 1985 : aggravation T7-L1 = 68° L1-L5= 42°Perdue de vue pendant 6 ans évolution dela courbure, malgré âge > 19 ans• Rx 1991, 25ans, la scoliose a doublé T4-L1 = 107° L1-L5 = 54°Décision de chirurgie impérative , mais re-tardée, car veut poursuivre sa scolarité.Finalement opérée en 1994 CD + butéehanche droite.Résultat satisfaisant : Rx : T4-L1 = 65° L1-L5 = 20° avec profil acceptable.Revient 4 ans plus tard : importantes dou-leurs dorsale et lombaire.Radiographie stable, mais 1 tige casséeRevue seulement en 2011, à l'âge de 45 ans :marche toujours avec 2 CB, conduit une voi-ture aménagée, très active, enseignante etprésidente d'une association sportive, maisdorso-lombalgies +++. Sa seule revendica-tion : se débarrasser de son matériel CD carla tige cassée fait saillie sous la peau.

Le patient poliomyélitique adultePr Houria KACEDMédecin PMR Alger

En partenariat avec

Fin de la première partie

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Fragilité osseuse

Le Docteur GUILLAUMAT parle de toutes les questions colligées adresséespar Internet pour lesquelles il essaiera d’apporter des réponses au coursde l’après midi.

Pr Christian ROUXHôpital Cochin, Paris

Facteurs déterminants de lafractureLa fragilité osseuse fait poser 2 questions• Est-ce que la chute occasionne automa-tiquement une fracture ?• Comment prévenir les fractures d’unmembre handicapé ?

Les facteurs déterminants de la fracturesont multiples : l’environnement du pa-tient, les fonctions physiologiques en rap-port avec l’âge et certaines situations dehandicap pouvant occasionner des risquesde chute. Le type de chute est différentavec un impact important. Les problèmes environnementaux : untapis qui glisse, des fils électriques quitraînent, la cire excessive sur les parquets,des habitations non adaptées au handicap.Ces facteurs extrinsèques sont plus facile-ment accessibles mais sur lesquels les at-tentes thérapeutiques ne sont pas forcé mentles plus simples.Les facteurs intrinsèques du tissu osseuxen qualité et quantité ; on sait quantifier lavariation osseuse, la qualité osseuse, onsait la mesurer et la faire varier avec laprise de médicaments.Quelles sont les questions qui nous sontposées par les patients ?

1. Je tombe tout le temps : Est-ce que jerisque une fracture ? La réponse est oui.2. Membre sous-utilisé qui se casse beau-coup : pourquoi ?3. La diminution de la mobilité entraînedes troubles qualitatifs et quantitatifs doncsituation locale de fragilité osseuse.

Cellules impliquées dans leremodelage osseux Le tissu utilisé est vivant, il existe 3 typesde cellules : • ostéoclastes qui restaurent l’os quisont suractivées en cas d’immobilisation etqui contribuent à la formation osseuse.• ostéoblastes qui réparent l’os et parti-cipent à la formation osseuse.• ostéocytes : 95 % des cellules de l’or-ganisme qui ont un rôle endocrine sur leremodelage osseux important.

Cycle de remodelage osseuxL’os a une propriété d’élasticité, on ne secasse pas debout, il s’adapte aux condi-tions d’environnement.Les micro-craques : les os craquent et sefissurent en permanence pour aboutir à laréparation et à la reconstruction de l’ospour permettre de subir les contraintesmécaniques qui vont se succéder.

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La diminution de lamobilité entraîne

des troublesqualitatifs etquantitatifs.

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Le Docteur Rania BELMAHFOUD du CRRF La Châtaigneraie Conventionà Paris renouvelle les remerciements à tous les partenaires institutionnels,la MNH, la Sofmer, la Sofcot, Handisport, l’AP-HP, les orthoprothésisteset les podo-orthésistes ainsi que les différents intervenants, et le DocteurMichel GUILLAUMAT, président de séance, présente le programme del’après-midi avec les différents intervenants. Il parle de toutes les ques-tions colligées adressées par Internet pour lesquelles il essaiera d’ap-porter des réponses au cours de l’après midi.

Ouverture de la 2ème partie du congrès

3ème Congrès polioCompte-rendu de l’après-midi

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Le risque de chuteavec une densitéosseuse basse estaccru chez lespersonnes âgées, ilest important en casd’antécédents defracturestraumatiques.

À partir de micro-craques, on a des signauxmécaniques qui passent dans les ostéo-cytes, phénomène de vivacité des tissus.Le signal destruction-réparation : entraîneune transmission biochimique qui permetd’envoyer des signes aux autres cellules quirésorbent l’os puis après la résorption, lesostéoblastes fabriquent de l’os.Le déséquilibre du système entraîne unefragilité osseuse.

Autres facteurs de risque de lafragilité osseuseLe risque de chute chez le sujet jeune avecune densité osseuse basse est quasi nul. Ilest accru chez les personnes âgées, il estimportant en cas d’antécédents de frac-tures traumatiques.Traitement hypnotique, antihypertenseurs. Hypercyphose : on déplace le centre degravité donc précipitation de chutes etrisques de fractures.La carence en vitamine D est un facteur derisque de chute associée. Elle doit être cor-rigée, elle a un effet important sur la fonc-tion musculaire ; pas vraiment de preuvessur la diminution du risque de chutes.Dans une étude scandinave, on a imposédans les maisons de retraite des protecteursde hanche sur le grand trochanter pour évi-ter les fractures du col du trochanter.

Antécédent de la fractureUne enquête a été faite à Cochin dans leservice d’orthopédie, sur les fractures etl’ostéoporose : 90% de réponses correctes.La moitié des patients hospitalisés pourune fracture d’un membre ont au moinsune fracture vertébrale ignorée. 17 % ontau moins 2 fractures vertébrales à la radio.Les fractures liées à l’ostéoporose : lesfractures vertébrales sont des fractures ty-piques : réponse des patients « non, je mesuis cassé car je suis tombé ». Il y a unegrande ignorance de la fragilité osseuse.• Fracture du col du fémur : Un patient vic-time d’une fracture du col a plus de chancesde mourir que s’il n’y a pas de fracture.• Fracture de l’extrémité supérieure del’humérus, fracture du bassin, problèmede risque vital chez la personne âgée, pre-mier signe de fragilité osseuse.• Fracture des vertèbres est la plus mé-connue, alors qu’elle est fréquente: l’effon-drement du corps vertébral se fait demanière progressive, on parle alors de tas-sement vertébral : alors c’est bien une frac-ture. Il n’est pas normal de perdre de lataille avec l’âge, si cette dernière est supé-rieure à 4 cm, il est important de faire uneradio du rachis et la probabilité de trouverune fracture vertébrale est importante.

Effet dose, signe fracture : il risque d’y enavoir d’autres.Le risque de fractures est quasiment immé-diat, augmentation du risque de faire unefracture en fonction du temps. Les 3 pre-mières années sont tout à fait importantes.C’est là qu’il y a le maximum de risques defracture. Le risque de fracture se fait dansla première année d’où motivation de trai-tement. Dès la première fracture, il est im-portant de traiter car c’est efficace.

Prise en chargeLa prise en charge de la fragilité osseuse dé-pend de la qualité osseuse qui se quantifiepar la mesure de la densité osseuse. C’estun examen qui dure 10 minutes, qui coûte39,96 euros avec une irradiation négligeable.L’étude FRAX : index de risque fracturaireproposé par l’OMS : les facteurs de risquessont : l’âge, le sexe, la femme plus quel’homme, le poids et la taille, si la personneest maigre elle risque plus de se fracturer.Antécédents personnels de fracture, anté-cédent parental de fracture de col avant 80ans, tabagisme en cours, prise de corti-coïdes, polyarthrite rhumatoïde.Résultat sur la probabilité de faire unefracture dans les 10 ans : aucun élémentavec nombre de chutes. Le système doitêtre pondéré par rapport à la chute.

Le traitement• Lutte contre les facteurs de risques :rééducation et renforcement musculaire.• Traitement efficace des fractures ver-tébrales et/ou périphériques.• Vitamine D+++, • Les bi-phosphonates ont un effet pré-ventif sur les fractures du fémur. Tout le monde n’a pas besoin de traitementpour l’ostéoporose.

DiscussionLe Docteur GUILLAMAT pose la questionsur l’attitude à avoir vis-à-vis de ce risqueen rapport avec la qualité osseuse.Le Professeur ROUX évoque le problème dela fracture liée aux chutes et au syndromepost-polio. Il conseille une ostéodensitomé-trie systématique qui est parfois difficile àinterpréter s’il y a une scoliose ou une at-teinte polio des membres inférieurs. Il n’y apas de rapport entre variation de la densitéosseuse et l’amélioration du risque fractu-raire. La variation de la densité est de 2 à 3%et la réduction de risques et de 50 à 80%.Les médicaments qui ont un effet sur laqualité osseuse vont au-delà de l’effet surla quantité.Le résultat de l’ostéodensitométrie est dif-férente entre les os en territoire paralyséou non.

Les résultats del’ostéodensitométriesont différents entreles os en territoireparalysé ou non.

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On peut être amené à modifier un appareil-lage existant ou proposer un autre appa-reillage. Quand il s’agit de fractures, lesdélais de consolidation sont normaux parrapport à la population générale mais auprix d’une rééducation prolongée. L’articulation clé du membre inférieur quia un impact sur la biomécanique de lamarche est le genou : grand bras de levier,problème de phase portante, déverrouil-lage du genou, dérobement qui peut occa-sionner une chute et une fracture. Il estimportant de verrouiller le genou en dépla-çant la ligne de charge, le centre de gravitéen avant en se mettant en récurvatum eten utilisant le grand fessier et le triceps.Quand il existe un équin fixé, le talon ausol, le patient recule le tibia et tend legenou, il peut donc marcher avec un qua-driceps quasi à 0. Il marche en salutationou en imprimant sur la face antérieure dela cuisse, un appui avec la main. Le récurvatum est souvent nécessairemais peut être intolérable avec des dou-leurs postérieures du genou. Les patientspolio ont une dépense énergétique à lamarche importante, il est parfois néces-saire d’adapter une orthèse en conservantun récurvatum tolérable.Le flessum de genou : le patient est obligéde mettre la main sur sa cuisse et de sepencher en avant s’il n’est pas appareillé,il est donc important de lui proposer uneorthèse pour lui libérer les membres su-périeurs. Le problème d’inégalité desmembres inférieurs est à compenser oupas en fonction de l’état et de l’équilibreacquis par le patient.

Il faut intégrer le genou dans l’équilibrecorporel complet, il faut donc prendre lepatient dans sa globalité.Le verrouillage du genou en rotation fémoraleinterne et rotation externe du genou est dé-létère pour le genou : arthrose douloureuse. Le valgus récurvatum du genou est assezbien toléré longtemps, quand ça commenceà être douloureux, il est difficile à traiter.Pour ce qui est de la cheville et du pied : onarrive à contrôler au mieux les problèmesde la cheville et du pied par la chirurgie etles chaussures orthopédiques qui sont deplus en plus esthétiques avec l’évolutiondes techniques chirurgicales et des chaus-sures orthopédiques. Il reste le problèmede l’arthrose talo-tibiale en cas de doublearthrodèse. On peut parfois proposer unreleveur ou des chaussures orthopédiquespour les chevilles instables. Le steppage lors du passage du pas ; le pa-tient qui a un équin actif et un flessum dugenou qui ne tend pas à cause de l’équin dutalon, l’équin met le talon dans le vide et per-met un rappel postérieur qui tire le tibia enarrière et permet de verrouiller le genou. Sion met des chaussures compensées et qu’oncomble le vide du talon, le genou déverrouilleet là, il y a un risque de chutes important.Quand le genou est à 0, et l’équin est com-pensé, en descente il y a un risque de dé-verrouillage, dans ce cas il faut réduire letalon pour avoir un peu le talon dans le videet renvoyer le tibia en arrière.La hanche ne pose pas beaucoup de pro-blèmes de déficit, juste un problème demoyen fessier avec une boiterie deDuchesne.

Biomécanique de la marchechez le patient polio

Les patients polios construisent un équilibre en fonction de leur schémade marche, il est important de déterminer ce qui gêne ou pas. Leproblème est multifactoriel, il s’agit d’une population de 50 à 60 ansavec une atteinte motrice pure sans trouble de la sensibilité. Ils ont desdéformations qui peuvent être utiles qu’il faut parfois respecter, unedésadaptation à l’effort aggravée par une prise de poids, un passé defractures ou de chirurgie, une fragilité osseuse avec un risque de chutesen rapport avec les problèmes neuro-orthopédiques. Leur évaluationest souvent difficile.

Dr François GENETHôpital Raymond Poincaré, Garches

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Il reste le problèmede l’arthrose talo-tibiale en cas de

double arthrodèse.

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L’interrogatoire estessentiel pourconnaître le type demarche et destabilité antérieure

Les fractures des membressupérieursPas de particularité, il faut prendre encompte les pathologies de sollicitation encontrainte du membre supérieur dans leschoix thérapeutiques pour les polios mar-chant avec canne ou le polio en fauteuilroulant. Pour l’utilisation des cannes, il estimportant de sauvegarder l’extension ducoude, d’avoir un montage solide etd’adap ter les aides techniques.

Les fractures des membressupérieursFréquentes et augmentent avec l’âge :2 causes : instabilité quelles que soient lescauses et l’ostéoporose.Le risque est de perdre l’autonomie parmodification de l’équilibre mécanique. Lerisque majeur est l’aggravation de la situa-tion antérieure (équilibre fragile).Principe de tous les traitements : conser-ver ou favoriser le verrouillage mécaniquedu membre inférieur en respectant lesaxes préexistants dans les 3 plans, lesforces et les équilibres musculaires sou-vent précaires. Il ne faut pas grand-chosepour déséquilibrer cet équilibre

Le respect des axes est important• Dans le plan sagittal, l’extension dehanche et l’extension du genou avec un légerrécurvatum, et équin global du pied (arrièrepied et avant pied). Il faut absolument main-tenir la rectitude dans le plan sagittal.• Dans le plan horizontal, c’est le troublede la rotation : cal vicieux fémoral ou tibialen rotation externe, les patients déver-rouillent le genou en pseudo-génuvalgums’il n’y a pas de grand fessier.• Dans le plan frontal : dans la Coxa varaon retrouve une augmentation des con train -tes du moyen fessier et s’il est déficitaire ona une instabilité proximale avec une boiterieen Trendelenburg.

• Dans tous les axes, il faut respecter lasituation antérieure. Toutes les modifica-tions des axes préexistants risquent d’ag-graver l’instabilité.On a le même problème dans l’inégalité delongueur, en cas de raccourcissement, onaggrave la boiterie.

Il existe deux situations defractures• Fractures accidentelles : sans rapportavec la polio (traumatiques, par exempleaccident de voiture, préconiser un traite-ment sans modifier l’équilibre existant).• Fractures secondaires à un trauma-tisme : dues à une instabilité en rapport avecla polio : si elle est connue et concerne l’osou l’articulation impliquée : exemple frac-ture de l’extrémité inférieure du fémur ou in-stabilité par flessum du genou : traitementde la fracture et de la cause d’instabilité. S’ily a un doute étiologique, traiter uniquementla fracture.

Les étapes clés de l’examenL’interrogatoire est essentiel pour connaî-tre le type de marche et de stabilité anté-rieure, s’il existait une instabilité, il faut latyper, (Ex : déverrouillage du genou en fles-sum par perte d’équin ou l’accrochage del’avant pied). Il est important de question-ner le patient et son entourage et d’analy-ser les informations médicales antérieures,les radios et les testings. Il est important deprendre le temps ensemble, de se direquelle était la situation avant, il faut tout sedire pour aider à la décision, l’interrogatoireest important et l’analyse des informationsmédicales antérieures également.

En cas de fracture du fémurLes types de fractures : fracture de l’extré-mité supérieure du fémur, per, inter ousous-trochantérienne, diaphyse fémorale.Le traitement est chirurgical, il faut pren-dre en compte la voie d’abord pour ne pas

Prise en charge des fractures dumembre inférieur chez le patient polio

Un mot d’ordre pour la prise en charge des fractures : pas d’altérationde l’état antérieur.

8Dr Philippe de NORMANDIEHôpital Raymond Poincaré, Garches

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L’arthropathie des membres inférieurs :d’un membre polio (atteinte présente en finde croissance mais décompensée) ; ac-

quise secondairement (pathologie de sur-menage des articulations saines ou dumembre inférieur controlatéral).

Arthroplasties, particularités chez lepatient polio

Les particularités sont liées au terrain et à l’anatomie des articulationset leur musculature : Il s’agit d’une population âgée de plus de 50 ansconfrontée à l’arthrose. On compte 50 à 55000 patients en France, 650000aux Etats-Unis.

Pr Denis HUTENCHU, Rennes

entraîner de déséquilibre musculaire, ilfaut préserver le moyen fessier.En cas de fracture du col : on peut avoir re-cours à la prothèse de hanche si elle estbien documentée et en prenant en compteles voies d’abord et le respect de l’équilibremusculaire.

En cas de fracture du genouC’est la plus fréquente, les types de frac-ture, c’est l’extrémité inférieure du fémuret l’extrémité supérieure du tibia, le traite-ment peut être orthopédique par plâtre enextension ou chirurgical en tenant comptede la fragilité osseuse et du risque de pseu-darthrose.Il y a des précautions à prendre, attention àl’immobilisation et à la rééducation. Il fautabsolument conserver l’extension. En fonc-tion des situations, on peut donner un peude flessum ou de récurvatum pour préser-ver la marche.

En cas de fracture de jambeEn cas de fracture de jambe : fracture de ladiaphyse des os de la jambe, le traitementc’est comme pour tout patient marchant.

Fracture du pilon tibialIl y a un risque de modifier l’équin s’il y aun cal vicieux en récurvatum.Des précautions sont à prendre, il faut évi-ter le cal vicieux en rotation externe ou envalgus/varus car il y a un risque de modifi-cation de la position du pied et de son éven-tuel rôle dans le verrouillage du genou. Il ya un risque, si la rotation modifie l’angle durécurvatum et du flessum, il faut éviter departir en valgus et rotation externe.

Fracture et/ou entorses gravesdu piedTraumatisme de la cheville.

L’arrière pied et le médio piedAu niveau de l’arrière pied, c’est l’astragaleou l’entorse grave, il faut garder une che-ville stable. Pour l’avant pied, c’est la frac-ture du 1er méta qui peut modifier l’archeinterne et l’effet de long fibulaire.Le pied échappe en valgus ou varus faisantperdre le verrouillage du pied au sol et l’ef-fet équin. Le traumatisme d’avant pieddonne le pied creux car le premier méta estun peu vertical par l’effet prédominant dulong péronier. Ceci peut modifier l’équilibre.

Respecter les forces et leséquilibres musculaires précairesRespecter les forces et les équilibres mus-culaires précaires : on insiste sur l’impor-tance de la prévention avec programmeprécoce de rééducation pour combattrel’amyotrophie d’immobilisation.Il est important de choisir les voiesd’abord : ex : moyen fessier, enclouage dufémur. La fracture chez le polio est uneépreuve +++, profil psychologique polio vis-à-vis de leurs séquelles de la chirurgie : ils’agit de personnes actives avec une vieprofessionnelle pleine et une situation sta-bilisée à l’âge adulte avec souvent un longparcours médical ayant toujours émis lesouhait d’oublier leur situation “cacherleur polio” et avec un espoir de ne plusavoir à faire au chirurgien. Ils consultentsouvent après évolution des symptômes.Les conditions du succès de la prise encharge des fractures sont : l’évaluationpréopératoire rigoureuse, ne pas se préci-piter, rééducation précoce ++, conserver lecapital musculaire.L’accompagnement des patients : intérêtde la mise en œuvre des réseaux et desconsultations pluridisciplinaires.

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afin de profiter desexpériences et des

échanges entrechirurgiens

orthopédistes etmédecins de

Médecine Physiqueet de Réadaptation.

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afin de profiter desexpériences et deséchanges entrechirurgiensorthopédistes etmédecins deMédecine Physiqueet de Réadaptation.

Examen du patient : est important avecune anamnèse comportant l’ancienneté dela polio, l’atteinte initiale, les interventionspratiquées, l’appareillage, le retentisse-ment socioprofessionnel et familial.Examen de l’appareil locomoteur avec unexamen analytique des segments atteintset respectés, un testing musculaire com-plet et un examen global.Pour ce qui est de l’analyse des segmentsatteints : il faut préciser les attitudes vi-cieuses au niveau de la hanche, au niveaudu genou, il faut évaluer le récurvatum, leflessum, le varus, le valgus et la laxité mé-diale et au niveau du pied, l’équin fixé ounon et le talus.Pour ce qui est du rachis : voir s’il y a sco-liose, cypho-scoliose (déséquilibre frontalet sagittal du tronc, bassin oblique).Il faut prendre en compte le couple hancheet rachis, arthrodèse de hanche controla-térale et bassin oblique.Couple hanche et genou : bien connu desorthopédistes avec luxation de hanche pa-ralytique et génuvarum, rôle de la hanchesus-jacente. Couple genou et pied : le pied équin quipermet de stabiliser la marche en génu-récurvatum peut donner un pincement an-térieur fémoro-tibial douloureux.Pied plat valgus/génuvalgum : le pied platvalgus à l’appui sollicite le genou en val-gus, les segments respectés : il s’agit engénéral de pathologies de surcharge. Auniveau des membres supérieurs : syn-drome du canal carpien, au niveau desépaules : tendinopathie, rupture de coiffeet omarthrose. Le patient pourra t-il s’ai-der des cannes ?Au niveau du membre inférieur controlaté-ral il s’agit d’atteinte dégénérative avec ar-throse de surcharge.Examen de la force musculaire : le testingest déterminant, il est essentiel pour lesarthroplasties. Un muscle ne peut êtrecoté à 4 (force contre résistance) s’il n’estpas capable de s’opposer à la pesanteur.Les muscles moyens et petit fessier, qua-driceps sont importants.Intérêt d’un examen par un médecin ré-éducateur ayant l’expérience de cette pa-thologie.L’examen global se fait en station assise,station debout, marche avec ou sans canneet tester aussi l’appui monopode.

Quelques notions générales : la chirurgieaggrave le déficit musculaire (abord res-pectant les corps musculaires), on n’insis-tera jamais assez sur ce point.Prendre en compte la fragilité osseuse,l’état général, respiratoire et les co-mor-

bidités, l’état psychologique et la demandefonctionnelle.La récupération est en général lente etlongue : pas de rééducation trop intense,les centres de rééducation en général sontinformés.

Les arthroplasties de hanche et polio :pour la hanche, il s’agit de paralysieflasque (prédominance des fléchisseurs etdes adducteurs sur les extenseurs et lesabducteurs, l’atteinte est asymétrique).Sur le plan anatomo-pathologique : la luxa-tion, la subluxation et la dysplasie : coxavalga plus ou moins excès d’antéversion ;défaut de couverture latérale et antérieure ;petite dimension squelettique.Bassin oblique de cause haute (rachi-dienne) ou basse (de hanche).Inégalité de longueur (réelle) et en tenantcompte de l’équin.Sur le plan chirurgical : en matière de tech-nique, l’installation peut parfois être difficileen cas de scoliose et de problème avec lahanche controlatérale.L’abord trans-trochantérien est à préférercar il respecte les muscles, capsulectomiesi luxation en raideur sévère, reconstruc-tion acétabulaire par autogreffe plus oumoins renforcement acétabulaire (croixKERBOULL), corriger l’excès d’antéversion(tige « droite »), éviter si possible la téno-tomie des adducteurs.Le problème de longueur est important,les chirurgiens allongent en général lemembre inférieur opéré car stabilisé. Unallongement (et aussi la latéralisation)remet en tension les muscles et a un effetstabilisateur.Ne pas trop allonger car risque de ne pluspasser le pas.Tenir compte du rachis (bending test), dubassin oblique, de l’équin du pied.Faire porter des talonnettes de hauteur va-riable avant l’intervention, il s’agit d’un testpréopératoire. Résultats et complications : peu de publi-cations : en général les arthroplasties ontun effet positif sur les douleurs, augmen-tent un peu la mobilité mais peu la fonction. Les risques potentiels : c’est l’infection ?Dégénérescence graisseuse des muscles,obésité éventuelle, luxation +++.La luxation et l’instabilité prothétique sontdues à 2 attitudes vicieuses et à l’insuffi-sance musculaire. Rôle de la pesanteur(transfert, phase oscillante du pas) parfoisdécoaptation sous le seul effet de la pesan-teur.Les cupules : il existe des cupules réten-tives ou à double mobilité et même desprothèses fémorales à grosse tête. Les cu-

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Les patients doivent-ils être opérés pardes chirurgiens spécialisés ?Problèmes d’équipe, le médecin MPR est laclé, il faut l’associer car il peut éclairer le chi-rurgien orthopédiste sur la voie d’abord et laprise en charge en rééducation. Le tempsd’évaluation est compliqué pour un chirur-gien dans sa consultation, le médecin de ré-éducation prend plus de temps pour fairel’analyse. Le Docteur de NORMANDIE insistesur l’intérêt de la collaboration chirurgien/

médecin MPR. Malheureusement, on man -que de chirurgiens dans le réseau. C’est unproblème de choix et pas de technique. Il n’y a pas assez de référents, tandem chi-rurgien et MPR. On ne le répètera jamaisassez.Questions diverses : Il n’y a pas de limitesde déclaration de la polio, les prises encharge à 100 % ne posent pas de pro-blème et ça doit être fait par le médecintraitant.

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orthopédistes etmédecins de

Médecine Physiqueet de Réadaptation.

Discussion Professeur GUILLAUMAT/Pr HUTEN/Docteur de NORMANDIE10

pules rétentives ont un risque de descelle-ment avec un taux de luxation de 0,03 %.Les cupules à double mobilité sont plutôtl’avenir. C’est une invention française avecune tête fémorale grande, le taux de luxa-tion est de 0,03 % (espoir).Arthroplastie totale et genou polio : récur-vatum parfois secondaire à une ostéotomiefémorale ancienne/flessum, valgus plusfréquent que le varus, les patients mar-chant en rotation externe, tirent sur le LLIet se mettent en valgus, laxité médio-laté-rale et antéropostérieure ou une rotulebasse avec un quadriceps déficitaire.L’étude de la Mayo Clinic donne la conclu-sion suivante : plus le quadriceps est faible,plus le récurvatum est important, plus legenou est laxe, plus la rotule est basse etplus l’os est fragile.Sur le plan technique : Dans les prothèsesde genou, pas de garrot pneumatique, faireune ostéotomie de la TTA si rotule trèsbasse (éviter l’avulsion du tendon patel-laire).Pour ce qui est de la correction du récur-vatum : on peut mettre des cales fémo-rales distales et/ou pièce fémorale sousdimensionnée avec plateau tibial épais,partielle (risque de récidive) ou complèteallongement, risque de dérobement).Le type de prothèse ?La PTG s’accommode mal au récurvatum,on peut le corriger en per-opératoire. Un

anglo-saxon a corrigé un récurvatum enfaisant une PTG qu’on a rempli avec descales, on a entraîné un allongement de 1,5cm, le patient s’est mis à avoir des dérobe-ments du genou. Ceci a servi pour les au-tres équipes.Les prothèses de genou avec pivot en po-lyéthylène dans la pièce tibiale règlent l’in-stabilité latérale ligamentaire mais nerèglent pas le récurvatum.Plus le quadriceps est faible (inférieur à 3)plus le résultat est mauvais et le risque decomplications est important.En conclusion : il s’agit d’un terrain fragileavec des atteintes multiples, il est importantde faire une analyse soigneuse des symp-tômes et de la demande fonctionnelle, deprendre en compte l’insuffisance muscu-laire, la fragilité osseuse, les compensationsà respecter et d’avoir des filières de soins.Le bénéfice est avant tout la sédation desdouleurs. La gravité de la paralysie est unfacteur pronostic important (force supé-rieur ou égale à 3).La hanche : la cupule à double mobilitépourrait être un progrès.Pour le genou : une forte contrainte est né-cessaire mais il fait laisser du récurvatumet aucune contrainte ne peut le contrôler àlong terme. Peu de publications, le recul est limité.Si la hanche controlatérale est arthro-sique, il faut absolument l’opérer.

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La polio est unmodèle pour toute laneuro-orthopédie.

Serge POIRAUDEAU : importance de l’ac-tivité physique quel que soit le niveau descapacités des uns et des autres, l’activitéphysique prévient l’arthrose.Madame DUVAL-BEAUPERE : trace essen-tielle à Garches et dans l’analyse des sco-lioses, exprime certaines inquiétudes. Cecidonne l’idée d’un objet d’un PHRC d’ana-lyse rétrospective pour les éventualitésthérapeutiques.Fonction respiratoire : scoliose et compli-cations respiratoires. Ca fera peut êtrel’objet d’un prochain congrès.Brigitte BONIN présente les résultats del’enquête : douleurs physiques et psychi -ques, l’inquiétude de ses patients parrapport à l’immobilisation du rachis par tigede Harrington qui se trouvent plus raidesque ceux immobilisés par arthrodèse sansmatériel. Le Docteur GUILLAUMAT répondà cette question en disant « Tout corpsétranger dans le corps peut donner cet effetlà ».La table ronde présentée par le DrRIOUALLON chirurgien de Saint-Joseph

qui a présenté une bonne série sur lerythme de surveillance chez l’adulte sco-liotique, il faut un examen tous les 5 ans s’ily a une stabilité, sinon on accélère la de-mande. Les cas cliniques présentés par leDocteur TASSIN avec ses schémas sur labascule du bassin d’origine haute et basse,la présentation du Docteur VITAL sur lacruralgie, le Professeur KACED et DocteurLADJ d’Algérie présentent la situation etles aspects culturels ainsi que le poids hu-main dans le contexte social et l’isolement.Le Professeur ROUX insiste sur le fait quel’os est en remaniement permanent, l’ac-tivité physique contribue à la qualité du re-maniement osseux.Le Docteur GENET présente la bioméca-nique de la marche en insistant sur le rôleclé du genou et l’utilité de l’appareillage àun moment donné.Philippe de NORMANDIE insiste sur lesfractures et le respect des axes.Le professeur Denis HUTEN présente lesarthroplasties et trouve que la polio est unmodèle pour toute la neuro-orthopédie.

Conclusion

Remerciements pour l’implication et la participation active du DocteurMichel GUILLAUMAT.

Pr Alain YELNIKG.H. Lariboisière-Fernand Widal, Paris 11

En partenariat avec

Fin du congrès