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  • 8/12/2019 Moramanga Urban Profile - Madagascar

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    MADAGASCAR :PROFIL URBAIN

    DE MORAMANGA

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    DNI DE RESPONSABILIT : Les termes employs et le matriel utilis dans cette publication ne refltent pasncessairement les points de vue du Secrtariat des Nations unis ou des diverses organisations qui lui sont lies.Les appellations employes et les informations prsentes nimpliquent de la part de lONU-Habitatet de son conseil dadministration, aucune prise de position quant au statut juridique des pays concerns,la dlimitation de ses frontires, ou compromettant les autorits en place, le systme conomique tabliou encore le degr de dveloppement.Les analyses, conclusions et recommandations de ce rapport ne refltent pas non plus ncessairementle point de vue du Programme des Nations unis pour les tablissements humains (ONU-Habitat), son conseildadministration et de ses tats membres.La prsente publication peut tre reproduite, entirement ou en partie, sous nimporte quel format ou support, des fins ducatives mais non lucratives, sans lautorisation pralable du dtenteur des droits dauteur, la conditionquil soit fait mention de la source. ONU-Habitat souhaiterait quun exemplaire de louvrage o se trouvereproduit lextrait lui soit communiqu. La prsente publication ne peut tre ni revendue ni utilise dautres finscommerciales sans lautorisation pralable du Programme des Nations unis pour les tablissement humains.

    La ralisation de ce rapport a t supervise par Kerstin Sommer, Joseph Guibo, Nicolas Marchal,Matthieu Sublet et Florence Kuria.

    Publi par le Programme des Nations unies pour les tablissement humains.Copyright 2012

    HS Number: HS/058/12EISBN Number: (Series) 978-92-1-132023-7

    ISBN Number: (Volume) 978-92-1-132474-7Impression : UNON, Publishing Services Section, Nairobi, ISO 14001:2004-certified

    Les publications du Programme des Nations unies pour les tablissement humains sont disponibles au bureaurgional et dinformation de lONU-Habitat ou directement :P.O. Box 30030, GPO 00100Nairobi, KenyaFax : + (254 20) 762 4266/7

    Email : [email protected]

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    AVANT-PROPOS DU DIRECTEUR EXCUTIF 5

    AVANT-PROPOS DU MAIRE 6

    PRSENTATION ET MTHODOLOGIE 7

    CARTE 8

    RSUM EXCUTIF 9

    INTRODUCTION 12

    GOUVERNANCE 13

    FINANCES MUNICIPALES 15

    FONCIER 17

    BIDONVILLES 19GENRE ET DVELOPPEMENT 21

    ENVIRONNEMENT 23

    GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES 26

    DVELOPPEMENT CONOMIQUE LOCAL 29

    SERVICES URBAINS DE BASE 32

    SCURIT URBAINE 35

    PATRIMOINE CULTUREL 37

    TABLE DES MATIRES

    MADAGASCAR :PROFIL URBAIN

    DE MORAMANGAPROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES TABLISSEMENTS HUMAINS

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    AVANT-PROPOSDUDIRECTEUREX

    CUTIF

    AVANT-PROPOS DU DIRECTEUR EXCUTIF

    Dr. Joan Clos

    Directeur excutif, ONU-Habitat

    Selon une recherche

    publie dans le rapportdONU-Habitat, Ltatdes villes dans le monde2010-2011 , toutes lesrgions en voie de dve-loppement, notammenten Afrique, dans lesCarabes et dans lePacifique, compteronten 2030 plus de per-sonnes vivant en milieuurbain quen milieu rural.La moiti de la popula-

    tion mondiale vit dj dans des zones urbaines, les dfis

    auxquels nous faisons face dans la bataille lance contre lapauvret urbaine sont nombreux et de taille : notre tche estardue, nous voulons des villes sans bidonville, o les femmesse sentent plus en scurit, des villes inclusives avec llectri-cit, laccs leau et lassainissement, et o les transportssont abordables, des villes mieux planifies dans leur dve-loppement, des villes plus propres, plus vertes.

    Mais comme le montre cette srie de profils, il existe beau-coup de solutions intressantes et de bonnes pratiques quilserait bon dappliquer. En fin de compte, les chiffres nousdisent que durant la dcennie 2000-2010, 227 millions depersonnes au total ont quitt les bidonvilles. Ceci signifieque les gouvernements, les villes et les institutions parte-

    naires sont parvenus ensemble, doubler les Objectifs dumillnaire pour le dveloppement concernant les bidon-villes, et ce, avec dix ans davance sur la date initialementprvue pour 2020.

    LAsie et le Pacifique se tiennent au premier rang des paysayant russi avec succs atteindre cet objectif, tous lesgouvernements de la rgion sont, en effet, parvenus am-liorer la vie de 172 000 000 habitants de bidonvilles entre2000 et 2010. En Afrique sub-saharienne, la proportiontotale de la population urbaine vivant dans des bidonvilles adiminu de 5 % seulement (soit 17 millions de personnes).Le Ghana, le Sngal, lOuganda et le Rwanda sont les paysqui ont enregistr les meilleurs rsultats dans la sous-rgion,

    en rduisant, durant la dernire dcennie, la proportiondes habitants des bidonvilles de plus dun cinquime. Lechiffre atteint 13 % en Amrique latine et dans les Carabeso environ 30 millions de personnes ont quitt les bidon-villes depuis lan 2000.

    Pourtant, les estimations de lONU-Habitat confirmentque les progrs raliss concernant les bidonvilles ne sontpas suffisants pour contrer lexpansion dmographiqueconstate dans les tablissements informels des pays envoie de dveloppement. En ce sens, les efforts visant rduire le nombre dhabitants des bidonvilles ne sont nisatisfaisants ni suffisants.

    Dans le cadre de nos efforts pour rsoudre cette crise,lONU-Habitat travaille avec la Commission europenneet le Secrtariat, bas Bruxelles, de lAfrique, des Carabeset du Pacifique (ACP) pour soutenir le dveloppement

    urbain durable. Compte tenu de la diversit et de lurgence

    des besoins, nous avons jug ncessaire de dvelopper unoutil dvaluation rapide et de planification stratgiquepour mener des interventions immdiates, moyen ou long terme. Cet outil se prsente sous la forme de cettesrie de publications.

    Le Programme participatif damlioration des conditionsde vie dans les bidonvilles est bas sur un dialoguepolitique, entrepris en 2002, entre lONU-Habitat, leSecrtariat ACP et la Commission europenne. Lorsqueles 3 parties se sont rencontres au sige de lONU-Habitaten juin 2009, plus de 200 dlgus de plus de 50 pays sesont entendus pour lancer un grand appel la commu-naut internationale afin quelle prte davantage attention

    aux questions durbanisation, et quelle tende le pro-gramme damlioration des conditions de vie dans lesbidonvilles tous les pays dAfrique, dAsie et du Pacifique.

    Il est utile de rappeler ici combien nous sommes reconnais-sants que le 9eFonds europen de dveloppement pour lespays ACP de la Commission europenne ait contribu hauteur de 4 millions deuros (soit 5,7 millions de dollarsdaprs les taux de change de juin 2011) pour permettre lONU-Habitat de conduire un programme qui profite 59 villes dans 23 pays africains, plus de 20 villes dans6 pays du Pacifique, et 4 pays des Carabes.

    En effet, depuis sa cration en 2008, le Programmedamlioration des conditions de vie dans les bidonvilles aacquis la confiance des partenaires, au niveau municipal etnational, dans les pays dAfrique, des Carabes et duPacifique. Comme le montre cette srie de rapport, ilapporte une contribution majeure qui vise soutenir lesefforts entrepris pour rduire la pauvret urbaine.

    Je tiens encore exprimer toute ma gratitude laCommission europenne et au Secrtariat ACP pour leurengagement pour ce Programme damlioration des condi-tions de vie dans les bidonvilles. Jai toute confiance que lesrsultats exposs dans ce profil, ou dans les suivants, serontutiles pour laborer des rponses dans le renforcement descapacits et des investissements dans le secteur urbain.

    En outre, je tiens remercier les quipes des pays parti-cipants pour le soutien sans faille quils ont apport ceprocessus, ctait la condition essentielle la mise enuvre russie du Programme participatif damliorationdes conditions de vie des bidonvilles.

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    AVANT-P

    ROPOSDUMAIRE

    AVANT-PROPOS DU MAIRE

    Rasolofonjatovo Ezechiel

    Maire de la commune urbaine de Moramanga

    La ville de Moramanga connat actuellement une acclration

    du phnomne de croissance urbaine, du fait de sa situationgographique de carrefour de lest de Madagascar dune part,et, dautre part de la prsence du grand projet minierdAmbatovy.

    Pour faire face ce phnomne, lONU-Habitat a donnson appui la ville dans llaboration des outils de planifi-cation et de gestion urbaine, notamment, le Plan durba-nisme directeur, le Plan durbanisme dtaill, le Plan dedveloppement de quartier, qui sont indispensables pourla gouvernance de la ville. De plus, cet appui stendaitdans la scurisation foncire au niveau de 2 fokontany(Antanamandroso Est et Ouest).

    Actuellement, notre ville bnficie encore de lappui delONU-Habitat dans llaboration du profil urbain. Cetoutil est rellement important, car cela permet de mieuxconnatre les diffrentes facettes de la ville travers lesthmes traits. Cet exercice de profilage a renforcer lacohsion entre les acteurs urbains au niveau de la ville.Quil me soit permis au nom de la commune deMoramanga de ritrer nos sincres remerciements lONU-Habitat pour leur soutien inestimable.

    Ce profil a t labor, grce la contribution effective de

    tous les acteurs urbains, depuis le lancement officiel jusqula restitution finale des rsultats. Que tous les acteursreoivent nos vifs remerciements.

    Nous nous permettons de solliciter vivement la partici-pation effective de tous les acteurs dans la mise en uvredes actions identifies dans le cadre de ce profil.

    La municipalit sest engage tudier de concert avecleurs partenaires techniques et financiers la possibilitdentamer dans le plus bref dlai, la mise en uvre dequelques projets identifis dans ce profil.

    Pour terminer, je tiens exprimer ici mon entire satisfac-tion de la ralisation de ce prcieux document, qui est unoutil appropri pour le cadrage des futures interventionsrelatives au dveloppement urbain.

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    PRSENT

    ATIONETMTHODOLOGIE

    PRSENTATIONLe profilage en milieu urbain est une valuation rapidedes besoins, orient sur les actions entreprendre pourrenforcer les capacits et palier aux dfaillances auniveau de la ville. Le but de cette tude est de dvelop-per des politiques urbaines afin de rduire la pauvretaux niveaux local, rgional et national, travers lva-luation des besoins et des mcanismes de rponse. Encela, il contribue la mise en uvre des Objectifs dumillnaire pour le dveloppement. Il est actuellementutilis dans plus de 20 pays dAfrique et dans les paysarabes, et a t lanc dans 30 nouveaux pays dAfriqueainsi que dans les petits pays insulaires du Pacifique.

    Ltude est base sur lanalyse de donnes existanteset sur une srie dentretiens raliss avec toutes les par-ties prenantes, y compris les communauts localeset les institutions, la socit civile, le secteur priv, lespartenaires au dveloppement, les universitaires, etc.Cette consultation se conclue gnralement par uneconvention collective sur un certain nombre de priori-ts identifies et leur intgration dans le renforcementdes capacits proposes, ainsi que sur dautres projetsqui ambitionnent tous de rduire la pauvret urbaine.

    MTHODOLOGIELe profilage urbain utilise une approche structure oles interventions prioritaires sont convenues traversun processus consultatif. La mthodologie du profilageurbain se compose en 3 phases :

    Phase I : 3 profils urbains de 3 villes sont ralisspour chaque pays : gnralement, la capitale, uneville de taille moyenne et une petite ville sont ainsislectionnes et tudies pour fournir un chantil-lon reprsentatif permettant ensuite de raliser unprofil national. Linformation est recueillie aumoyen dentrevues et de discussions avec les insti-tutions et les informateurs cls, afin dvaluer les

    forces, les faiblesses, les opportunits et les menaces(FFOM), rencontres au niveau local et national,dans les milieux urbains. Les rsultats sont prsen-ts et affins au cours de consultations ralisesdans le cadre dateliers communaux et nationauxpour parvenir un consensus sur les interventionsprioritaires. Les rapports nationaux et communauxsynthtisent les informations recueillies et exposentles mthodes suivre pour rduire la pauvreturbaine, travers des approches holistiques.

    Phase II : Il sagit de dfinir clairement les prioritsidentifies par les tudes de prfaisabilit et dedvelopper en dtail le renforcement des capacitset les projets dinvestissement.

    Phase III : Elle consiste mettre en uvre les pro-jets dvelopps au cours des 2 phases prcdentes.Laccent est donn sur le dveloppement des com-ptences, le renforcement institutionnel et sur lamise en application des solutions adoptes.

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    PROFILU

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    CARTE

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    MADAGASCAR

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    Soalala

    Itampolo

    MoramangaBrickaville

    TanambeVavatenina

    Toamasina

    Andilamena

    Anjiajia

    Manaratsandry

    Amparihy

    Anjiamangirana 1

    Bekoratsaka

    Antonibe

    Farahalana

    Antananarivo

    Ilaka

    Voloina

    Betamotano

    Manakana

    Marofody

    BekatraManakara

    Tranorea

    Morombe

    Fianarantsoa

    Ankilimalinika

    Mahajanga

    Miandrivazo

    Bezaha

    Morondava

    Maromiandra

    Mikoboka

    Behara

    Ambovombe

    Ifotaka

    Pakappakaina

    SakarahaIhorombe

    Farafagara

    Ankavandra

    Ranomafana

    Antalaha

    Antsiranana

    Maintriandry

    Maintrano

    F0 90 18045 kilomtres

    Canald

    eM

    ozambi

    que

    Ocan Indien

    ")Villes participant la phase 1 du Programmeparticipatif damlioration des bidonvilles

    ! Villes principales

    Routes principales

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    PROFILU

    RBAINDEMORAMANGA-

    RSUMEXCUTIF

    RSUM EXCUTIF

    Situe une altitude de 928 m, la commune urbaine de

    Moramanga stend sur une superficie de 19 500 km.Elle est caractrise par un relief ouvert prenant laforme dune cuvette. La topographie de la ville estglobalement homogne. Moramanga est borde par2 fleuves : le Mangoro lest et le Samarirana au sud.La ville est galement alimente en eau par le barragedAmbodiakondro et par une rivire : lAntsapazana.

    La ville est rattache administrativement la rgionAlaotra-Mangoro. Cest le chef-lieu du district deMoramanga. Elle est subdivise en 13 fokontany. Elleoccupe une position stratgique au carrefour des routesnationales 2 et 44, et de la route dintrt provincial23A. La commune urbaine de Moramanga, classe

    ville secondaire , comptait environ 36 867 habitantsen 2006. Si on se rfre au taux de croissance dmogra-phique mentionn dans le Plan durbanisme directeur,estim 3,34 % par an, la population de la ville auraitatteint 42 300 habitants en 2010.

    GOUVERNANCE

    La commune se compose dun conseil municipal etdun comit excutif. Le conseil municipal est composdu prsident, du vice-prsident, de 2 rapporteurs et de13 conseillers. Quant au comit excutif, il est consti-tu du maire, de ses 3 adjoints et de 4 membres excu-

    tifs. Le poste de secrtaire gnral ne figure pas danslorganigramme de la ville, cela est source dincoh-rence dans lorganisation, et de mauvais fonctionne-ment dans les services.

    La gouvernance de la ville de Moramanga est renduedifficile par de nombreux problmes, notamment parla conjoncture politique nationale, le manque demoyens financiers et de formation des autorits diri-geantes. De plus, bien que la ville dispose de nom-breux outils de planification, la gouvernance se faitdune manire empirique et reste sans effet, puisquedune part, ces outils ne sont pas appliqus et, dautrepart, parce que la participation citoyenne demeuretrs faible.

    FINANCES MUNICIPALES

    Moramanga, le budget moyen par habitant est trsbas : 2,80 par habitant en 2008. Cela ne permet pas la municipalit dassurer une gestion rationnelle duterritoire communal. Cependant, la ville affiche unehausse rgulire des recettes avec une augmentationmoyenne annuelle de prs de 50 %. Ce sont les recettesnon fiscales qui constituent lessentiel des ressourcesfinancires de la commune. La part de recettes fiscales rfrence foncire, dont limpt foncier sur les pro-prits bties, est trs modeste (en moyenne 9 %).

    Lanalyse de la structure de la dpense montre le poidsprpondrant de la part alloue au fonctionnement.

    Les charges du personnel constituent la principale com-

    posante des dpenses de Moramanga, atteignant enmoyenne 79,91 % entre 2007 et 2009. Elle refltegalement linsuffisance des moyens financiers dont dis-pose la commune pour investir dans le dveloppementde la ville. Les dpenses dinvestissement occupent uneproportion ngligeable du total des dpenses, soit2,92 % en 2008, contre 0 % en 2007 et en 2009. Celaa des effets directs sur la population locale, notammentau niveau des infrastructures urbaines de base. Toutefois,ces chiffres ne tiennent pas compte des projets dinves-tissements raliss et financs par les organismes parte-naires, ils ne figurent pas dans les budgets.

    FONCIERLe problme du foncier est une des proccupationsmajeures de la commune de Moramanga. La muni-cipalit ne dispose pas de capital foncier ni de rservesfoncires destins linstallation et la constructiondquipements publics. Labsence de document ou deplan foncier fiable pour lensemble de la ville ne permetpas une bonne planification, gestion et urbanisation duterritoire. Il nexiste pas de cadre propice favorisant lasynergie, la collaboration et la cohrence des interven-tions des parties prenantes (services fonciers, municipa-lit, service de lamnagement) dans la gestion foncireurbaine. Laccs la proprit est difficile pour une

    grande partie de la population, notamment pour lesplus dmunis. La situation foncire est proche de cellequi existe dans le monde rural. De ce fait, la plupart desparcelles occupes se situent encore dans un vide juri-dique. Labondance des conflits et des litiges foncierstmoigne de labsence de matrise dans ce domaine,tant au niveau de la commune quau niveau des auto-rits responsables du foncier.

    BIDONVILLES

    Comme la plupart des villes Madagascar, Moramangaconnat une importante prolifration des habitations

    spontanes, due surtout la forte croissance dmogra-phique (migration, exode rural, etc.), la mconnaissancede la lgislation foncire et la chert des procdures.

    Pour faire face aux problmes relatifs cette prolifra-tion des habitations prcaires et loccupation illicitedes terrains, la ville de Moramanga a bnfici de docu-ments de planification (Plan durbanisme directeur) lchelle de la ville, et de Plan durbanisme dtaill, dePlan de dveloppement des quartiers et de Plan localdoccupation foncire lchelle des 2 fokontanydAntsaramandroso Est et Ouest. Mais ces documentsnont pas encore t appliqus. Actuellement, la ville deMoramanga ne possde pas de Plan doccupation des

    sols, alors que prs de 65 % des mnages vivent djdans des habitations prcaires et non structures, voireillgales.

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    PROFILU

    RBAINDEMORAMANGA-

    RSUMEXCUTIF

    GENRE ET DVELOPPEMENT

    Moramanga, le concept dquit entre les sexes estencore un stade embryonnaire. Le taux de participa-tion des femmes au niveau des diffrentes instancesdcisionnelles reste faible, tout comme leur niveaudducation car elles quittent lcole trs jeunes. Lapopulation se trouve dans une situation dextrmepauvret. De nombreuses femmes doivent subvenirseules aux besoins de leur famille car beaucoupdhommes se dsengagent de leurs obligations. Faute demoyens financiers, elles ne peuvent souvent pas accderau foncier, ni au crdit.

    Aucun dispositif oprationnel pour la promotion de lafemme et des personnes vulnrables na t mis enplace, mais de plus en plus dONG uvrent pour lapromotion du concept dquit entre les sexes au seinde la ville.

    Le taux de prvalence du VIH/SIDA reste encorefaible dans la ville. Mais, depuis larrive du projetAmbatovy, la prostitution juvnile a grimp en flcheaugmentant ainsi les chances dun dveloppementrapide de la maladie. Des actions de prvention sontmenes par diffrents organismes et le service de santau niveau de la ville.

    ENVIRONNEMENT

    Il nexiste pas de service soccupant exclusivement delenvironnement urbain Moramanga. Cependant, uncadre lgislatif et rglementaire existe, mais lurbanisa-tion acclre et la croissance dmographique nont paspermis une conservation de lenvironnement.

    De plus, faute de diffusion structure des informations,les enjeux environnementaux sont ignors par leshabitants de la ville. Pour les autorits communales,les principaux problmes constats dans la ville deMoramanga sont lis la pollution de la sourcedAmbodiakondro qui approvisionne la ville en eaupotable. Dune manire gnrale, on peut dire que

    la ville ne dispose pas dun systme dassainissementefficace, quelle est trop bruyante et quelle ne comptepas assez despaces verts amnags.

    GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES

    Les principales menaces de catastrophes qui frappent largion de Moramanga sont dorigine mtorolo-gique (cyclones et inondations) et humaine (incendies).Pour faire face ces risques, la municipalit ne disposepas de ressources suffisantes (humaines, financires,matrielles). Moramanga, le comit de gestiondes risques de catastrophes existe au niveau du district,

    intgrant les autorits locales, les divers responsablessectoriels, les reprsentants du secteur priv, les journa-listes et les ONG travaillant dans ce domaine. Les

    interventions de ce comit sont surtout axes sur

    lurgence et la rponse. Pour sassurer dune rponseefficace lors des catastrophes, une coordination et unecollaboration entre les acteurs publics et privs existent.

    DVELOPPEMENT CONOMIQUE LOCAL

    La ville de Moramanga sappuie sur le Document destratgie de rduction de la pauvret et le MadagascarAction Plan pour promouvoir le dveloppement cono-mique local. La commune connat un taux de pauvrettrs important malgr un taux de chmage trs bas.Laccs aux services financiers des banques reste trsrestreint et rserv une population assez aise.

    Moramanga est un ple commercial important mais lemarch est trop petit pour accueillir tous les commer-ants. Les emplois informels prdominent mme si cesactivits sont bnfiques lconomie car elles offrentde lemploi aux plus dmunis.

    Malgr lexistence de grands projets (Ambatovy), la villene bnficie daucune retombe conomique fautedune vritable politique dintgration du projet en tantque ple de dveloppement rgional et parce que lesoprateurs privs locaux ne sont pas inclus dans le projet.Certains secteurs comme lexploitation forestire et letourisme devraient tre davantage dvelopps.

    SERVICES URBAINS DE BASE

    Laccs leau est plutt correct dans lensemble, avecun nombre suffisant de bornes-fontaines, mais sa qua-lit est trs mauvaise cause de la pollution de la sourcedAmbodiakondro. Les voies et rseaux divers, dont lesrseaux dvacuation deau, sont insuffisants et vtustes.Ces rseaux datent de lpoque coloniale et aucuneextension, ni entretien, na t entrepris depuis. Leramassage des ordures pose galement un problmetant donn linexistence de dispositif, de politique degestion des dchets ou mme dun lieu de dptmunicipal.

    Depuis quelques annes la commune ne peut plusassumer seule la gestion des services urbains de base etsollicite limplication de plusieurs partenaires (coopra-tion bilatrale et multilatrale, ONG, organismes inter-nationaux, associations, etc.). De ce fait, laccs cesservices est actuellement payant, excluant les mnages faibles revenus.

    SCURIT URBAINE

    La ville de Moramanga ne connat pas de gros pro-blmes dinscurit. La majorit des plaintes reues

    portent sur des dlits mineurs. Cependant, les autoritslocales ont constat une augmentation de linscuriturbaine depuis la mise en place du projet Ambatovy.

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    PROFILU

    RBAINDEMORAMANGA-

    RSUMEXCUTIF

    Lafflux important de nouveaux arrivants dans la ville

    a accentu certains problmes sociaux tels que le dve-loppement du proxntisme et de la prostitution desmineures, les problmes de logement, les querelles devoisinage dans les quartiers populaires. En 2010,Moramanga comptait 1 policier pour 1 000 habitants.Ce rapport est assez proche de la norme requise et estsatisfaisant tant donn le niveau de violence encoremodr dans la ville. Il nexiste aucun financement sp-cifique pour assurer la scurit urbaine Moramanga, etfaute de ressources, les agents de la police communalene reoivent aucune formation particulire. La questionde la scurit ne constitue quune priorit mineure parrapport aux services urbains de base.

    PATRIMOINE CULTUREL

    Lhistoire de la ville de Moramanga est marque parlinsurrection malgache de 1947, pour lindpendancede Madagascar. Ainsi, des monuments ou des sites ontt rigs comme une stle commmorative louest dela ville, au bord de la bifurcation vers Ambatondrazaka.Ils sont considrs comme les patrimoines culturels dela ville. Le muse de la gendarmerie, qui a t fonden 1967, vient commmorer ces vnements. Il abritegalement divers objets de la culture traditionnellemalgache.

    Lcole de la gendarmerie nationale de Madagascar,cre en 1961 et implante dans le camp Tristani, peutgalement tre considre comme faisant partie dupatrimoine culturel de la commune de Moramanga.

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    PROFIL

    URBAINDEMORAMANGA

    -INTRODUCTION

    INTRODUCTION

    CONTEXTE ADMINISTRATIF

    La commune urbaine de Moramanga est rattacheadministrativement la rgion Alaotra-Mangoro. Cestle chef-lieu du district de Moramanga. Elle est subdiviseen 13 fokontany. Elle est borde au nord, louest et ausud par la commune dAmbohibary, avec laquelle elleforme un Organisme public de coopration intercom-munale, et lest par la commune dAmpasimpotsy.

    DMOGRAPHIE

    La commune urbaine de Moramanga comptait environ36 867 habitants en 2006. En appliquant le taux decroissance dmographique de 3,34 %, estim par le

    Plan durbanisme directeur, la population aurait atteint42 300 habitants en 2010. Moramanga est classeparmi les villes faible concentration humaine, avecune densit moyenne de 18,90 habitants par hectare.Toutefois, certains fokontany (Tsaramandroso Ouest etEst, Camp des maris) possdent certains quartiers trsforte densit. Il est aussi noter que la population de laville de Moramanga est jeune : 38,2 % denfants demoins de dix ans et 62,6 % de moins de dix-huit ans.Le Plan durbanisme directeur montre galement quela proportion de personnes en ge de travailler est deseulement 31,45 %.

    DUCATIONLa ville compte environ 10 230 lves sur les 17 652 enfantsscolarisables, soit un taux de scolarisation de 58 %. Presquela moiti des lves sont encore dans les classes pri-maires et seulement 14 % sont dans les classes secon-daires. En matire dducation, la ville rencontre desproblmes tels que :

    le manque de btiments : ceux encore existants sontpour la plupart dans un tat de dlabrementavanc ;

    le manque de personnel enseignant : surtout pour

    lducation secondaire du premier cycle (44 lvespar enseignant) ;

    la proximit dune voie grande circulation (routenationale 2) est une source de gne pour plusieurstablissements scolaires ;

    linsuffisance de loffre de filires pour les tudessuprieures : cela oblige les jeunes bacheliers migrer vers dautres rgions.

    SANT

    Moramanga possde 1 service de sant de district.La ville dispose galement de 1 centre hospitalier dedistrict public, de 1 centre hospitalier priv, de 1 centrede sant de base de niveau 1, de 6 centres de sant debase de niveau 2 et de 3 pharmacies. Daprs la Mthodedapproche de recherche participative, les principauxproblmes en matire de sant sont :

    linsuffisance de dispositifs sanitaires destins auxpopulations ayant des niveaux de revenus faibles ;

    la propret peu satisfaisante de leau de la JIRAMA ;

    lloignement des centres de sant par rapport

    certaines localits.

    PROJET AMBATOVY

    Ambatovy est un projet minier dexploitation de nickelet de cobalt implant proximit de Moramanga. Levolume de production est trs important et son exploi-tation est prvue pour longtemps. Avec un investisse-ment denviron 5,5 milliards US$, il constitue le plusgrand projet minier tranger dans le pays. Une fois op-rationnel, il produira 60 000 tonnes de nickel de grandepuret, 5 600 tonnes de cobalt et 210 000 tonnesdengrais de sulfate dammonium par an. Ambatovy est

    parmi les plus grandes mines de nickel latritique aumonde et constitue une grande opportunit de dve-loppement pour la ville de Moramanga.

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    GOUVERNANCE

    GOUVERNANCE

    CADRE INSTITUTIONNEL

    La commune possde 1 conseil municipal et 1 comitexcutif. Le conseil municipal est compos du prsi-dent, du vice-prsident, de 2 rapporteurs et de13 conseillers. Quant au comit excutif, il est constitudu maire, de ses 3 adjoints et de 4 membres excutifs.

    Le poste de secrtaire gnral napparat pas dans lorga-nigramme de la ville de Moramanga. Selon le guide dumaire, ce poste devrait figurer au sommet de ladminis-tration communale, quelque soit la catgorie de la com-mune (rurale/urbaine). Lensemble des ordres donnspar le maire et ses adjoints doivent passer par le secr-taire gnral, qui les fait excuter par les services et enrend compte. Cette disposition dgage le maire destches de gestion, assure la cohrence densemble, viteles ordres contradictoires et facilite le contrle de lex-cution des dcisions. Pour Moramanga, labsence de ceposte est source dincohrence quant lorganisation, etde mauvais fonctionnement au sein des services. Toutesles tches normalement attribues au secrtaire gnralsont censes tre assures par le premier adjoint aumaire.

    CADRE LGAL

    En complment des lgislations nationales affrentes la gouvernance, la commune urbaine de Moramanga

    a publi quelques arrts municipaux spcifiques la ville :

    Arrt N 02/08 du 31 mars 2008 portant surlattribution des adjoints au maire ;

    Arrt N 05/08 du 2 avril 2008 portant sur lavalidation du Plan durbanisme dtaill dans lesfokontany dAntanamandroso Ouest et Est.

    PERFORMANCES ET RESPONSABILISATIONS

    Les indicateurs de gouvernance de la ville de Moramanga

    montrent que le processus de dmocratisation desaffaires communales est fort limit. La pratique au seinde la commune urbaine de Moramanga est encore loinde la notion dune gouvernance partenariale tantdonn que le systme de budget participatif ny est pasencore appliqu. Lautorit communale pose toujoursun pralable limplication de la socit civile dans ladtermination du budget et dans les prises de dcision.De plus, la transparence dans la gestion des affairesmunicipales reste limite, bien que des contrles prio-diques (audit, contrle de lgalit) soient effectus,puisque le budget communal nest pas affich restantinaccessible au public.

    La ville de Moramanga dispose dun Plan durbanisme

    directeur, qui a t labor en 2008. Cet outil permet demieux apprhender le dveloppement urbain pour lesvingt prochaines annes. Il a t ralis dans le cadre duprojet intgr de gouvernance urbaine et de scurisationfoncire, mis en uvre par lONU-Habitat. En ce quiconcerne le moyen terme, dautres outils ont t labo-rs, tels quun Plan durbanisme dtaill, un Plan dedveloppement des quartiers (notamment au niveau desfokontany dAntanamandroso Ouest et Est) et un Plande dveloppement municipal (prvision sur quatre ans).Toutefois, ces outils restent inoprants et souffrentmanifestement dun problme de mise en uvre.

    RENFORCEMENT DES CAPACITS HUMAINESET FINANCIRES

    Le budget communal est trop faible pour satisfaire lesbesoins fondamentaux des contribuables. Il faut doncrenforcer et diversifier les ressources financires propres la commune.

    Les lus ont peu de connaissances pratiques en termesde gestion municipale. Il leur faut une formation rapidepour sadapter des travaux administratifs.

    Le mode de gestion des affaires communales nimpliquepas totalement tous les acteurs urbains (socit civile,

    oprateurs conomiques, etc.). La solution est dinstau-rer une vritable politique dquit entre les sexes, cest--dire, daugmenter limplication des femmes dans lagestion municipale.

    La transparence dans la gestion des affaires communalesest peu vidente, il faut mettre en place des contrlespriodiques, tablir un rapport frquent et constantavec la population ( travers des runions, des cam-pagnes daffichage, etc.).

    MEILLEURES PRATIQUES

    Le rle des ONG dans la gestion des infrastructuresurbaines de base (bornes-fontaines) constitue unacquis pour la ville de Moramanga. Limplicationgrandissante de la socit civile et des structuresassociatives laisse entrevoir un avenir prometteurpour la bonne gouvernance ;

    Au niveau des quartiers, leffort dans la restructura-tion des quartiers dAntanamandroso Ouest et Est, travers la mise en place doutils de planificationterritoriale pour le dveloppement, mrite dtresoulign. Une extension de cette pratique dans lesautres quartiers populaires est vivement souhaite.

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    PRIORITS IDENTIFIES Renforcer les capacits des autorits municipales et des fokontany pour la mise en uvre des outils de planifica-

    tion existants : Plan durbanisme directeur, Plan durbanisme dtaill, Plan de dveloppement municipal, etc.(50 000 US$) ;

    Renforcer les capacits techniques, humaines et matrielles de la commune ;

    Mettre en place une base de donnes pour la ville ;

    laborer et mettre en uvre un plan de communication participatif lchelle de la ville afin damliorerla transparence dans la gestion municipale (50 000 US$) ;

    Raliser un audit organisationnel de la structure de la commune avec des fiches de poste pour chaque employpour une meilleure coordination et une meilleure gestion des services communaux (20 000 US$) ;

    Former les lus au leadership local et la mobilisation des ressources (20 000 US$) ;

    Raliser des actions de communication et de sensibilisation sur lurbanisme rglementaire, avec des actionspilotes sur lurbanisme oprationnel (80 000 US$) ;

    Former les lus et les acteurs urbains au principe de budget participatif et initier le budget participatif au seinde la municipalit (30 000 US$) ;

    Valoriser la communication (backbone Telma).

    FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITS MENACES

    Existence doutilsde stratgiesde planification territoriale(Plan durbanismedirecteur, Plan durbanismedtaill, Plande dveloppementdes quartiers, Plande dveloppementmunicipal, SSU).

    Insuffisance de moyensfinanciers et matriels :volume budgtaire en haussemais largement insuffisantpour 40 000 habitants.

    Existence du projetAmbatovy : nouerun partenariat financieravec les responsables.

    Endettement chroniquede la commune.

    Bon dmarragede participationcitoyenne : gestionde bornes-fontainespar les ONG.

    Faiblesse techniqueet organisationnelledes organes de linstitutionmunicipale : systmede recouvrement modrmentefficace (taux de recouvrement

    fiscal moyen de 19,97 %),faiblesse des servicesde lurbanisme, et structurebudgtaire non quilibre.

    Exploitation du systmede recouvrement fiscal :rabaissement des tarifsdes impts fiscaux afindinciter les gens dclarer leurs revenus.

    Insuffisance de transparencedans la gestion des affairesmunicipales.

    Inexistence dun mcanismefacilitant la participationcitoyenne.

    Problme dapplicationdes lois, des rglementssur lurbanisme et des outilsde planification.

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    FINANCESMUNICIPALES

    FINANCES MUNICIPALES

    BUDGET

    Le budget moyen par habitant est trs bas pour la com-mune de Moramanga : 2,80 par habitant en 2008.Pendant la priode 2007-2008, lcart entre le budgetprimitif et les comptes administratifs tait trs impor-tant (respectivement 41,64 % en 2007 et 36,66 % en2008). Mais en 2009, la situation samliore sensible-ment avec un cart de 27,01 %. Cette variation est dueessentiellement la fluctuation des recettes, selon lecontexte politique, et lefficacit des dispositifsde recouvrement au sein de la commune urbaine deMoramanga.

    Le faible cart constat en 2009 sexplique par lamlio-ration des ressources qui ont galement connu unehausse grce aux produits des expditions des actesadministratifs, et aux autres recettes telles que les loca-tions de btiments, les recettes de march et le recouvre-ment des impts synthtiques.

    VOLUME BUDGTAIRE DE MORAMANGA2007-2009

    Budgetprimitif(ariary)

    Budgetrectificatif(ariary)

    carts(ariary)

    %

    2007 278 361 784,00 162 426 697,31 115 935 086,69 41,64

    2008 303 308 514,10 192 102 294,52 111 206 219,58 36,66

    2009 338 675 000,00 247 191 690,61 91 483 309,39 27,01

    Source : commune urbaine de Moramanga, dcembre 2010

    (budgets primitifs et compte administratif).

    AIDE DE LTAT CENTRAL 2007-2010

    Subventions tatet rgion (ariary)

    Recettestotales (ariary)

    %

    2007 25 118 457,00 150 461 033,21 16,69

    2008 26 774 146,00 176 735 613,41 15,14

    2009 24 000 000,00 393 904 670,72 6,09

    2010 15 000 000,00 465 217 829,81 3,22

    Source: compte administratif, commune urbaine de Moramanga,

    dcembre 2010.

    Le contexte politique national affecte galement lastructure budgtaire de la commune. La cause estla baisse constante de laide de ltat, allant de 16,69 %en 2007 (25 millions dariary) pour atteindre 3,22 %en 2010 (15 millions dariary). En outre, cette aide estsouvent verse avec du retard.

    RECETTES

    Le budget de la commune urbaine de Moramangaaffiche une hausse rgulire des recettes soit une aug-mentation moyenne annuelle de prs de 50 %. Laconjoncture politique et la fragilit de linstitutionmunicipale naffectent pas significativement la rentredes recettes.

    VOLUTION DES RECETTES AU SEIN DE LAVILLE DE MORAMANGA 2007-2010

    2007 (ariary) 2008 (ariary) 2009 (ariary) 2010* (ariary)

    150 461 033,21 176 735 613,41 247 191 690,61 485 117 829,81

    - 17,46 % 39,86 % 96,25 %

    Source : compte administratif, commune urbaine de Moramanga,

    dcembre 2010 (*pour 2010, il sagit du budget additionnel 2010).

    Toutefois, lcart entre le budget primitif, le budgetadditionnel et surtout le compte administratif (rapportfinal du budget rellement ralis) rvle la difficult desresponsables municipaux atteindre les objectifs prala-blement dfinis dans lexercice des finances munici-pales. Cest dailleurs lexplication du gonflement anor-mal de la recette en 2010 (une hausse de 96,25 %)puisquil sagit en fait du budget additionnel 2010, cal-cul avant que lexercice final ne soit achev (le compte

    administratif 2010 nest pas encore disponible), alorsque les autres recettes ont t tires des comptesadministratifs.

    Les sources de recettes de la municipalit sont assezdiversifies. Toutefois, ce sont les recettes non fiscalesqui constituent lessentiel des ressources financires dela commune, atteignant plus de la moiti du total desrecettes, soit 59,82 % en 2007. Ces recettes non fiscalessont constitues majoritairement des redevances surautorisation administrative, des prestations de service,des revenus des domaines des collectivits. La part desautres sources de recettes non fiscales est tout aussiconsistante (redevance des fermiers, confiscations, droits

    de fourrire et taxes occasionnelles).La part de recettes fiscales rfrence foncire, dontlimpt foncier sur les proprits bties, reste assezmodeste (en moyenne 9 %) et cette part rgresse pouratteindre moins de 4 % du total des recettes. Notonsque, sur les cinq dernires annes, le taux de recouvre-ment fiscal moyen de limpt foncier sur les propritsbties, et de limpt foncier sur les terrains est assez bas,slevant seulement 19,97 % (Plan durbanisme direc-teur, 2008). Dans ce contexte, on peut en dduire quele recouvrement fiscal est un domaine exploiter, afindamliorer les recettes de la commune.

    La non-matrise de la structure de la production, par lebiais de la prolifration du secteur informel qui chappe limpt, affecte gravement les ressources financires dela commune.

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    FINANCESMUNICIPALES

    DPENSES

    Ltude de la structure budgtaire permet dentrevoirune condition financire fragile particulirement auniveau des dpenses. La structure des dpenses de cesquatre dernires annes affiche le poids prpondrantde la part alloue au fonctionnement. Les charges dupersonnel constituent la principale composante des

    dpenses de la commune urbaine de Moramanga, attei-gnant en moyenne 79,91 % entre 2007 et 2009.

    STRUCTURE DE LA DPENSE DE LACOMMUNE URBAINE DE MORAMANGA

    2007 2008 2009

    Dpenses dinvestissement - 2,92 % -

    Dpensesde fonctionnement

    Charges du personnel 84,15 % 82,66 % 72,94 %

    Achats de biensde fonctionnement

    2,44 % 1,53 % 3,51 %

    Carburant et lubrifiant 6,79 % 10,95 % 7,60 %

    Achats de services 6,62 % 1,94 % 14,59 %

    Dpenses dinterventionsociale (fokontany de base)

    - - -

    Transferts et subventions - - -

    Source : compte administratif, commune urbaine de Moramanga,

    dcembre 2010.

    Lanalyse de la structure de la dpense reflte galementlinsuffisance des moyens financiers dont dispose la

    2007 2008 2009

    Montants (ariary) % Montants (ariary) % Montants (ariary) %

    Recettes dinvestissement - - 9 000 000 5,09 55 229 670,72 22,37

    Impts synthtiques 1 265 859,75 0,84 29 616 853,40 16,75 62 919 448,20 25,45

    Ressources fiscales rfrence foncire

    19 518 991 12,96 6 800 282 3,90 12 046 221 4,87

    Impts sur les bienset les services

    14614175,86 9,69 17501565,21 9,89 17 663 341,69 7,12

    Subventions de ltat(tat, rgion, dotation,autres)

    25 118 457 16,69 26 774 146,00 15,14 30 574 146,00 12,36

    Recettes non fiscales 89 943 549,60 59,82 87 042 766,8 49,23 67 869 572 27,43

    STRUCTURE DES RECETTES DE LA COMMUNE URBAINE DE MORAMANGA 2007-2009

    Source : compte administratif, commune urbaine de Moramanga, dcembre 2010.

    commune pour investir dans le dveloppement de laville. Dabord, lachat de carburant pour le ramassagedes ordures ne reprsente en moyenne que 7,85 % desdpenses, ce qui explique le problme dassainissementde la ville. Ensuite, lintervention de la commune auprsdes fokontany afin damliorer la gouvernance de proxi-mit nexiste pratiquement pas, sauf dans le budgetadditionnel de 2010, o le montant affect ne consti-

    tuait que 9,98 % des dpenses totales.Les dpenses dinvestissement occupent une proportionngligeable du total des dpenses, soit 2,92 % en 2008,contre 0 % en 2007 et en 2009. Cela a des effets directssur la population locale, notamment au niveau desinfrastructures urbaines de base. Ainsi, la prsence de lacommune en tant que fournisseur de services pour lescontribuables (principe de redevabilit) nest pas telle-ment ressentie par la population.

    Le budget dinvestissement rel nexiste pas sur les troisannes sauf en 2008, si on tient compte des dpensesmandates. Dans les prvisions (budget primitif et total

    des crdits nets), les rubriques figurent dans les comptes.Mais, au niveau des investissements rels, cest--dire,en se rfrant aux dpenses rellement mandates,2 points essentiels traduisent le cas de Moramanga :

    Les budgets dinvestissement taient pratiquementnuls en 2007 et 2009. Toutefois, les chiffres tradui-sant lcriture comptable au sein de la communene refltent pas totalement la ralit puisquil y ades projets dinvestissements raliss et financs parles organismes partenaires (ONG, cooprationdcentralise, organismes de dveloppement, etc.)qui ne figurent pas dans les budgets (primitifs, addi-tionnels et comptes administratifs) de Moramanga ;

    Le budget dinvestissement par habitant est presqueinsignifiant : 99,99 ariary par habitant, soit environ0,03 en 2008.

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    FINANCESMUNICIPALES

    PRIORITS IDENTIFIES

    Mettre en uvre un projet dappui lamlioration des recettes fiscales de la commune : recensement fiscal, renfor-cement des capacits, dveloppement des assiettes fiscales, etc. (75 000 US$) ;

    Renforcer le systme de recouvrement fiscal de la municipalit : assistance au recouvrement (40 000 US$) ;

    Redynamiser lOrganisme public de coopration intercommunale notamment dans la collecte et la redistributiondes redevances minires perues dans le cadre du projet Ambatovy ;

    Stimuler la participation citoyenne et le civisme de la population, en vue damliorer les recettes fiscales.

    2007 2008 2009

    Prvision budget primitif 36 308 000 ariary 39 561 980,10 ariary 44 175 000 ariary

    Total des crdits nets* 36 318 317,40 ariary 39 572 297,50 ariary 49 185 537,40 ariary

    Dpenses mandates* - 3 999 780 ariary -

    BUDGETS DINVESTISSEMENTS PRVUS ET RALISS

    *Source : compte administratif, commune urbaine de Moramanga, dcembre 2010.

    FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITS MENACES

    Transparence dans

    la gestion financire :respect des procdureshabituelles (reus et picesjustificatives).

    Un volume budgtaire

    qui ne correspond pas lagestion dune ville moyenne(40 000 habitants).Un budget par habitantinsignifiant (2,80 /hab).

    Possibilit de partenariat

    financier avec le projetAmbatovy en matirede financement.

    Endettement chronique

    de la commune.

    Dynamisme de la recettefiscale rfrence foncire(impts fonciers surles proprits bties).

    Faiblesse des ressourcesfinancires propreset du taux de recouvrementfiscal.

    largissement des assiettesfiscales pour amliorerles recettes propres.

    Retard ou non-paiementdes salaires au personnelde la commune.

    Les dpensesde fonctionnementpsent lourdementsur la communeet favorisent sonendettement chronique.

    Amlioration du tauxde recouvrementpar lexploitationdu potentiel fiscalau niveau des ressourcesfoncires (impts fonciers

    sur les proprits bties).

    Insuffisance et retardde paiement de la subventionde ltat et de la rgion.

    Le poids prpondrantdu fonctionnement, avecles charges lies au personnel(part importante de la massesalariale dans les dpensesgnrales).

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    FONCIER

    PRIORITS IDENTIFIES

    Rgulariser et scuriser les patrimoines et ter-rains communaux et mettre en uvre des actions

    de protection des domaines publics : inventairedes patrimoines, base de donnes, scurisation(40 000 US$) ;

    Raliser une opration de scurisation fonciremassive dans les quartiers non scuriss de lacommune (100 000 US$) ;

    Dvelopper et mettre en uvre un mcanismede coordination des interventions des diffrentsacteurs au niveau de la ville : municipalit,services fonciers, SRAT (15 000 US$) ;

    Assistance technique pour la cration de rservesfoncires communales (20 000 US$) ;

    Mettre en place un registre foncier urbain : basede donnes, logiciel et personnel (90 000 US$).

    La municipalit ne dispose pas de capital foncier ni de

    rserve foncire destin linstallation et la construc-tion dquipements publics. En outre, la commune napas le pouvoir ni la comptence directe dattribution oude redistribution des terrains, sauf en cas de dotation deterrains son nom. La gestion foncire locale connat lacoexistence de 3 systmes :

    Le droit de proprit foncire, garanti par les dispo-sitions lgales par lobtention du titre foncier ;

    Le droit foncier, localement reconnu par des pra-tiques coutumires et traditionnelles ;

    Loccupation sans titre ni droit sur des domainespublics ou privs de ltat.

    Labondance des conflits et des litiges fonciers tmoignede labsence de matrise dans ce domaine, tant au niveaude la commune quau niveau des autorits responsablesdu foncier. Labsence de document ou dun plan foncierfiable pour lensemble de la ville ne permet pas unebonne planification, gestion et urbanisation du territoire.Il nexiste pas de cadre favorisant la synergie, la collabora-tion et la cohrence des interventions des parties pre-nantes (service foncier, municipalit, service de lamna-gement) dans la gestion foncire urbaine. Laccs et larestauration du droit la proprit sont difficiles pour unegrande partie de la population, notamment pour les plusdmunis qui occupent les nouveaux quartiers non struc-turs gnralement construits sur des domaines titrs ltat malagasy ou lex-province de Toamasina, ou surdes terrains situation juridique complexe (affects lagendarmerie nationale, terrains indivis, etc.). La situationfoncire est proche de celle qui existe dans le monde ruralo laccs aux titres fonciers est faible. De ce fait, la plu-part des parcelles occupes se situent encore dans un videjuridique. Pour illustrer ces cas de figure, la proportiondes parcelles bnficiant dun titre foncier nest que de11 % Moramanga.

    CADRE LGAL

    Une rforme foncire est actuellement en cours dontla modernisation des services fonciers de ltat et ladcentralisation de la gestion foncire au niveau descommunes sont parmi les principaux axes stratgiques.

    Cette dernire prvoit notamment la mise en place

    de guichets fonciers. Plusieurs textes lgislatifs et rgle-mentaires ont t labors cet effet lchelle natio-nale. Cependant, un cadre rglementaire spcifique lacommune urbaine de Moramanga en matire de fon-cier nexiste pas encore, mme sil convient de signalerlexistence de textes lgislatifs et rglementaires initisdans le cadre de la rforme foncire (les lois N 2005-019, N 2006-031, N 2008-019, N 2008-013, etc.).

    MEILLEURES PRATIQUES

    Projet dappui pour la scurisation foncire des quartiersdAntanamandroso Ouest et Est, mis en uvrepar lONU-Habitat dans le cadre du PLI en 2008. Les

    interventions portent essentiellement sur : la facilitation de toutes les dmarches lies

    linstruction du dossier (rduction du dlai de trai-tement des dossiers, circuit du dossier, etc.) ;

    lallgement des frais de dossier (les bnficiairesont pay seulement 25 % des cots prvus).

    FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITS MENACES

    Prsence des servicesfonciers (domaineet topographie) dansla commune.

    Bon nombre de terrainssont titrs mais non mis jour par leurs occupantsactuels.

    Crer un partenariat public-priv et le grand projet minierdAmbatovy sur le domainefoncier.

    Nombre doccupationssans titres et illicitesen progression.

    Mise en uvrede la rforme foncireau sein de la ville.

    Pas de rflexionni daction sur le foncierurbain au niveaude la commune.

    Prsence de quelquesorganismes privs uvrantdans le domaine liau foncier et aux logementssociaux (ONU-Habitat,Habitat For Humanity).

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    BIDONVILLES

    BIDONVILLES

    TYPES DHABITAT ET RGIME FONCIER

    Plus de 60 % des habitats dans la commune sont desconstructions en terre battue ou rotso-peta . Lesquartiers les plus touchs par le processus debidonvilisation sont Antanamandroso Ouest et Est,Camp des maris et Ambodiakondro. Prs de 65 % desmnages y vivent dans des habitats prcaires et nonstructurs.

    On estime que dans dix ans, il faudra 2 300 logementssupplmentaires Moramanga, soit un rythme deconstruction de 230 maisons par an. Mais cetteestimation est largement dpasse si lon tient comptede la forte demande actuelle, suite larrive massive demain-duvre dans le cadre du projet Ambatovy. Cela

    montre limportance que doit prendre le logement dansla ville et la ncessit de prendre en compte lesproblmes de planification ds maintenant.

    Toutefois, les responsables communaux connaissentencore mal les droits et les lgislations foncires. De cefait, les dmarches adoptes pour rsoudre ces difficultssont souvent contraires aux politiques et rglemen-tations nationales (dispositions ministrielles, code delurbanisme, etc.).

    PERFORMANCES ET RESPONSABILISATIONS

    La commune urbaine de Moramanga ne dispose

    pas vritablement dune Politique doccupation dessols. Un Plan local doccupation foncire existe pourles 2 quartiers les plus populaires de la ville mais ilnest pas appliqu cause de problmes organisation-nels, techniques et surtout financiers. Ces problmessont amplifis par lchec de la politique dimmatri-culation foncire d la complexit et au prix levdes procdures.

    Le foncier se rsume avant tout un problme de fondsselon lavis de la majeure partie des acteurs consults. Lamconnaissance des procdures dacquisition foncirepar la majorit de la population donne lieu desagissements illgaux. De plus, le cot des procdures

    dissuade les propritaires de scuriser leurs biens. Ainsi,la majorit des habitations se trouve en situationirrgulire : occupation sans titre, squatterisation, etc.

    Le statut des occupants est fragile. Sans acte de proprit,aucun cadre rglementaire ne peut les dfendre contredventuelles expulsions. Ils argumentent leur lgitimitpar lanciennet de loccupation, qui est frquemmentreconnue par la commune. Cependant, labsence dedocuments lgaux concernant leur installation les main-tient dans une situation juridique prcaire. Des litigesfonciers existent dans la commune urbaine deMoramanga (le taux slve 8,21 % des cas de litige).Les principales causes de ces litiges sont la fixation deslimites des proprits, la non-distribution de lhritage,lopposition la rgularisation et lexistence de plusieursdemandeurs. La commune procde rarement lexpul-sion des occupants illicites, dautant plus quune telle

    disposition ncessite lapprobation dun tribunal. Deplus, faute de rserve foncire aucune opration de relo-gement ne peut tre effectue.

    Lexploitation foncire informelle est trs dynamique ausein de la ville. La plupart des ventes passent commeune simple formalit auprs des autorits de fokontany,qui donnent systmatiquement un avis favorable aprslacquittement dun droit sommaire. Par ailleurs, lesspculations sont trs importantes cause dun nombresans cesse accru dintermdiaires. Dans la ville, commedans lensemble du pays, les ngociations sur la cession

    des proprits se font de manire informelle, sansdocuments lgaux (autorisation verbale, simple acte devente lgalise, ou non).

    La commune nest pas un promoteur immobilier maisjuste un facilitateur. Par exemple, la commune facilite ladimension administrative de la mise en uvre desprojets (appui institutionnel, tablissement des papiersadministratifs, contrats, etc.). Les projets dedveloppement avec une cible spcifique sont mensavec des organismes partenaires.

    Pour le moment, la commune urbaine de Moramangane dispose daucune politique foncire spcifique pourles personnes vulnrables (femmes, handicapes,

    pauvres). Les lois et rglements en vigueur sont appliqussans aucune distinction. Le service charg delurbanisation au sein de la commune parat, quant lui, trop fragile pour matriser la prolifration desbidonvilles. Ce dernier ne dispose pas de la capacittechnique ncessaire pour la planification et la gestionfoncire. Un renforcement des capacits dans le domainede lurbanisme est ncessaire.

    CADRE LGAL

    En complment de la lgislation nationale, Moramangadispose dun Plan durbanisme directeur qui sert decadre rglementaire en matire de logement au niveaucommunal. Aprs une longue attente, lapplicationeffective de ce plan a finalement t entrine par ledcret N 234/2010.

    Exemple dhabitations prcaires.

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    GENRE ET DVELOPPEMENT

    Occupation des voies publiques par des marchandsinformels, majoritairement des femmes.

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    GENREETDVELOPPEMEN

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    SOCIT ET QUIT ENTRE LES SEXES

    Le taux de participation des femmes au niveau desdiffrentes instances dcisionnelles est faible. Il ny aquune seule femme parmi les 9 membres du conseilmunicipal de la ville. De mme pour les 13 fokontanydont un seul est dirig par une femme.

    Cette situation sexplique pour plusieurs raisons :

    Le niveau dducation des femmes est faible ;

    Aucun mcanisme facilitant la participation desfemmes dans la prise de dcision dans les affairescommunales nexiste encore Moramanga ;

    Le principe culturel qui place la femme au secondplan vis--vis de lhomme est trs enracin.

    PAUVRET

    Les consultations effectues ont permis de conclure quela population de Moramanga, y compris les femmes, setrouve dans une grande situation de pauvret. Le revenujournalier des mnages est trs faible : il varie de 1 000 2 000 ariary par jour, soit environ 1 US$. De nom-breuses femmes doivent subvenir seules aux besoins deleur famille car beaucoup dhommes se dsengagent deleurs obligations de chefs de famille, et dpensent leurs

    revenus pour leurs propres besoins (alcool, adultre).Le chmage touche galement les femmes. On observetoutefois une forte prsence fminine dans les activitscommerciales informelles (petits commerces).

    ACCS LDUCATION

    Selon les consultations effectues au niveau des associa-tions uvrant pour la promotion de lquit entre lessexes, le niveau dducation des femmes est assez faible. Lamajeure partie dentre elles, surtout au niveau des couchesdfavorises, sarrtent en classe de CM2.

    ACCS LA TERRE

    La loi foncire malgache ne fait aucune discriminationentre les femmes et les hommes en matire foncire.Selon la loi en vigueur, tous les citoyens ont accs aufoncier. Nanmoins, la condition principale dtermi-nant laccs au foncier, Moramanga, est la capacitfinancire. Si les femmes ont les moyens financiersncessaires, elles peuvent se procurer des terrains.Toutefois, traditionnellement, les femmes ne peuvent pasbnficier de lhritage foncier.

    Il est noter que la loi malgache sur le mariage met lecouple sur un mme pied dgalit. En cas de spara-tion, les biens mobiliers ou immobiliers acquis durantle mariage sont partags dune manire gale entre lecouple. Dans le cas dun couple mari lgitimement,linscription des biens au nom du mari ou de lpousene signifie pas cession de droit lune ou lautre.

    ACCS AU CRDIT

    Les statistiques obtenues auprs dune institution demicrofinance locale ont montr que leffectif desfemmes prdomine parmi les demandeurs de crdit.La procdure doctroi de crdit dpend essentiellementde la capacit fournir les garantis et ne fait aucunediscrimination selon le sexe du demandeur. Cependant,leffectif des femmes bnficiaires de crdit est encoretimide par rapport aux hommes.

    VIOLENCES LENCONTRE DES FEMMES

    Concernant les violences lencontre des femmes, ce

    problme ne gagne pas de terrain dans la ville deMoramanga selon la statistique obtenue auprs ducommissariat de police. Certes, les violences conjugalesexistent, mais ce nest pas encore un vrai cas social.Daprs les consultations effectues, elles touchent plusles foyers pauvres. Le faible taux de violences commises lencontre des femmes peut sexpliquer par le fait queculturellement elles sont considres comme un acte delchet. Cependant, la rgle dor malgache sur lemariage dit : ny tokantrano tsy ahahaka (littrale-ment : on lave le linge sale en famille). Il se peut doncque cet adage amne les femmes se rsigner aux vio-lences conjugales et ne pas les dclarer.

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    ENREETDVELOPPEMENT

    FEMMES ET VIH/SIDA

    Selon les informations recueillies auprs du service desant, le taux de prvalence du VIH/SIDA est encore faibledans la ville (4 personnes sropositives dont 2 femmes).

    Mais, depuis larrive du projet Ambatovy, la prostitutionjuvnile a grimp en flche augmentant ainsi les chancesdun dveloppement rapide de la maladie.

    Des actions de prvention sont menes par diffrentsorganismes, notamment le SAF/FJKM et le service desant au niveau de la ville. Lapplication de la politiquenationale de lutte contre le VIH/SIDA Moramangarevient au service de sant, ainsi qu quelques orga-nismes privs. La municipalit ne procde aucune

    intervention dans ce sens.

    CADRE LGAL

    Moramanga ne dispose pas de cadre rglementairespcifique concernant lquit des sexes. Seul le cadrerglementaire au niveau national donne une ide de laprise en considration de cet aspect. En effet, leconcept est rcent et cette approche nest pas

    PRIORITS IDENTIFIES

    laborer et mettre en uvre un plan communalde dveloppement des jeunes (valorisation des

    jeunes en tant quacteurs communaux) ;

    Mettre en place au sein de la ville un centre derencontre, de formation et de mtier pour lesfemmes (80 000 US$) ;

    Mettre en place au sein de la municipalit et encollaboration avec la fdration des personneshandicapes, un dispositif pour la prise en chargedes personnes handicapes (30 000 US$).

    FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITS MENACES

    Existence dassociationsfminines.

    Faible capacit des femmes. Existence dorganismespromouvant les affairesfminines dans la ville.

    Existence du projetAmbatovy (effets induits).

    Volont des femmes smanciper.

    Inexistence dun mcanismesollicitant la participationdes femmesdans le processusde dveloppementde la ville.

    Volont politiquedu gouvernementde promouvoir les femmes.

    Volont des femmes participer au processusde dveloppementde la ville.

    Manque de donneset dinformationssur lquit entre les sexes.

    Dynamisme des femmes. Inexistence dune stratgieattnuant les effets ngatifslis au projet Ambatovysur les femmeset les jeunes filles.

    Pauvret des femmes.

    Faible accs des femmes lemploi.

    Faible participation desfemmes la gouvernancemunicipale.

    systmatique. Le cadre institutionnel nadmet pas la

    discrimination sous toutes ses formes, pourtant despratiques discriminatoires persistent, car elles fontpartie des coutumes et de la culture traditionnellemalgache. Il faut signaler quil existe de plus en plusdONG qui uvrent pour la promotion du conceptdquit des sexes au sein de la ville.

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    ENVIRONNEMENT

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    ENVIRONNEMENT

    Faute de diffusion structure des informations, les

    enjeux environnementaux sont ignors par les habitantsde la ville. Pour les autorits communales, les princi-paux problmes constats dans la ville de Moramangasont lis lapprovisionnement en eau, lassainissementde la ville, la circulation des vhicules motoriss durantla nuit, lnergie et lindustrie du bois.

    ACCS LEAU

    Les zones priphriques de la ville de Moramanga sontvictimes dune dgradation physique avance. Leschanes collinaires de lest et de louest, qui entourent laville, sont en majeure partie dnudes, ce qui entrane le

    tarissement et linsuffisance des ressources en eau desurface. Le lac dAmbodiakondro, qui alimente la villeen eau pour la consommation humaine a dj connudes priodes dasschement (Plan durbanisme direc-teur, aot 2008 ; tmoignages recueillis lors desenqutes). Cette situation est aggrave par labsence declture pour protger le lac contre les incursionshumaines, et surtout les constructions et les installa-tions humaines illicites sur les berges.

    ASSAINISSEMENT

    La ville manque dinfrastructures dassainissement. Elle

    ne dispose pas de dcharge publique officielle respec-tant les normes requises. Le systme de collecte et detraitement des dchets solides est dfaillant. Avec de trsfaibles moyens matriels (1 tracteur, 2 remorques et2 bacs ordures), humains (3 boueurs, 5 balayeurs derue) et financiers (3 200 000 ariary par an), la munici-palit narrive pas nettoyer la ville comme il le faut.Seuls les dchets produits aux alentours immdiats dumarch, estims 64 m3 par jour (tableau de bordenvironnemental, 2005), sont collects et dposs Berano, fokontany dAmbarilava, sur la route nationale 2en direction dAntananarivo. Les dchets mnagers sontjets dans la nature, quelquefois dposs dans desdcharges sauvages, ou stocks et incinrs dans des

    fosses individuelles.En mme temps, la quarantaine de scieries et de dcor-tiqueries recenses dans la ville produisent quotidienne-ment une quantit importante de dchets : sciures,copeaux de bois, sons et pailles. Ponctuellement, lorsdes visites officielles des reprsentants du gouvernementcentral, la commune, avec laide de la rgion et du sec-teur priv local, sorganise pour effectuer le nettoyage dela ville. La majorit de la population de la communeurbaine de Moramanga utilise des fosses perdues oulatrines, mais trs peu de fosses maonnes. Lutilisationde la fosse septique et du puisard est trs rare, et neconcerne que les grands btiments comme les bureaux

    administratifs, les infrastructures htelires et quelqueshabitations le long de la route nationale 2.

    Pour lvacuation des eaux uses, le rseau dassainisse-

    ment long de 6,73 km (tableau de bord environne-mental, 2005), rserv initialement pour les eaux plu-viales, est devenu un rseau de type unitaire et recueilleen mme temps les eaux uses. Faute de curage, et parceque la population urbaine na cess de crotre ces der-nires annes, ce rseau nest plus oprationnel etentrane des inondations dans certains quartiers durantles priodes de fortes pluies. Pour le dveloppement dela ville, le Plan durbanisme directeur contient unschma directeur dassainissement pour une vision surle long terme (vingt ans) mais sa mise en uvre dpendde la disponibilit de financements et des capacitstechniques de la commune.

    POLLUTION SONORE

    Les nuisances sonores de la ville proviennent surtout dela circulation des vhicules motoriss sur la portionurbaine de la route nationale 2 durant la nuit. Selon lecomptage effectu en 2004, le nombre moyen devhicules motoriss qui traversent cette portion de laroute est estim 700 entre 18 h 00 et 6 h 00 (tableaude bord environnemental, 2005). signaler aussi quecette intense circulation de vhicules est caractrise parune forte proportion de poids lourds. Le jour, les bruitsproviennent dune quarantaine dunits de transforma-tion de bois et de dcortiquerie recenses et parpilles

    dans la ville (tableau de bord environnemental, 2005).

    ESPACES VERTS

    Malgr son statut de commune urbaine, les zonespriphriques qui ceinturent la ville de Moramangagardent encore un aspect verdoyant grce au tauxlev dhumidit dans lair. Il ne faut pas minimiserla prsence de plans deau : 2 dans le fokontanydAmbohitranjavidy et une demi-douzaine dans lefokontany dAmbodiankondro. Cependant, les auto-rits communales qui se sont succdes nont pas faitattention la dlimitation et la classification des

    espaces verts, surtout dans les zones agglomres. Leseul et unique jardin bien amnag se situe devantlactuel htel de ville.

    Source deau potable dAmbodiakondro.

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    ROFILUR

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    NVIRONNEMENT

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    CADRE INSTITUTIONNEL

    Au niveau de la commune urbaine de Moramanga,il nexiste pas de service soccupant exclusivement delenvironnement urbain. Dailleurs, pour les autoritslocales, les aspects environnementaux des activitscommunales sont essentiellement : la collecte et la ges-tion des dchets solides et liquides et lassainissement dela ville. La responsabilit de ces activits revient lagentvoyer qui est rattach au service technique de la com-mune urbaine.

    CADRE LGAL

    La municipalit, travers son organe excutif, proposedes dcisions ou des arrts au conseil municipal pourdlibration. Parmi les rglementations relatives lenvironnement urbain, on dnombre 5 arrts et8 dlibrations municipales (voir tableau ci-dessous).

    COMPOSANTES ENVIRONNEMENTALES RGLEMENTATIONS DE LA COMMUNE

    Nuisances sonores Dlibration N 08/99 du 15-03-99 fixant les horairesde fonctionnement des machines dans les usines implantes lintrieur de la commune, pour attnuer les nuisances sonores.

    Arrt N 05/01 du 21-05-01 portant sur la rglementation

    de la circulation sur la route national 2 traversant la ville.Arrt N 38/03 du 28-01-03 rglementant la circulationsur la route nationale 44, dnomme route de la gare.

    Protection des ressources en eau Dlibration N 06/00 du 11-04-00 dterminant la participationdu fokonolona dans les travaux dextension en eau et lectricit.

    Dlibration N 17/01 du 02-05-01 fixant le taux des diversesamandes pour infraction au code de lurbanisme.

    Arrt N 48/03 du 24-11-03 portant sur la dlimitation de la zonedhabitation lintrieur de la commune urbaine de Moramanga.

    Dlibration N 35/08 portant sur le paiement de leau, lentretiendes infrastructures et la rglementation des horaires de distributionde leau.

    Nuisance olfactive et dissminations des dchetsorganiques

    Dlibration N 19/08 fixant linterdiction dlevage de cochonsdans le centre-ville.

    Dissmination des dchets Arrt N 58/03 du 17-02-03 rglementant la nouvelle organisationdu march.

    Dlibration N 17/08 fixant les rglementations sur la gestiondu march.

    Sant publique Dlibration N 33/08 fixant les rglementations sur la ventedes aliments cuits.

    Source : dpouillement des textes rglementaires communaux, dcembre 2010.

    PRIORITS IDENTIFIES

    Installer un primtre de protection du lacdAmbodiankondro, en effectuant des reboise-ments et en classifiant celui-ci zone sensible(30 000 US$) ;

    Amnager des espaces verts lchelle de la ville ;

    Mettre en uvre un systme de tri et de recy-clage des ordures et composter les matiresbiodgradables ;

    Mettre en place un projet de valorisation des sous-produits des scieries et des rizeries pour dautres

    fins : combustibles, matires premires pour lafabrication de meubles en bois ;

    Construire des voies de contournement pour lespoids lourds.

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    PROFILU

    RBAINDEMORAMANGA-

    ENVIRONNEMENT

    FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITS MENACESDes actionsenvironnementalesprioritaires dj dfiniespour la ville dans les outilsde planification existants(Plan durbanisme directeur,Plan durbanisme dtaill,Plan de dveloppementdes quartiers, Plande dveloppementmunicipal).

    La ville ne dispose pasde systme de collecteet de traitement des dchets.

    Collaboration ponctuellede la commune avecla rgion et le secteur privlocal pour le nettoyagede la ville.

    Occupation illiciteet dgradation des bergesdu lac dAmbodiankondroqui approvisionne la villeen eau potable.

    Existence de dcisionset darrts municipauxrelatifs lenvironnement.

    Seul le centre-villeet ses environs immdiatsbnficient dun rseau

    dassainissement longde 6,73 km.

    Existence du tableaude bord environnementalsous-rgional diffus

    sur le site webde lOffice nationalede lenvironnement.

    Prsence de plans deaudans les fokontanydAmbohitranjavidyet dAmbodiakondro.

    Le service techniquene soccupe quede lenlvement des dchetsdu march avec de trs faiblesmoyens.

    Existence de sous-produitsdes scieries et des rizeriesparpills aux alentoursde ces unitsde transformations.

    Aucune diffusion structurede linformationenvironnementale.

    Importance du flux

    de vhicules sur la portionurbaine de la route nationale 2,ce qui entrane de fortesnuisances sonores.

    Faute de curage, le rseaudassainissementne fonctionne plus commeil faut et il devient un rseaude type unitaire recueillantaussi bien les eaux usesque les eaux de pluie.

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    GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES

    PROFILURBAINDEMORAMANGA

    -GESTIONDESRISQUESDECATASTROPHES

    Les principales menaces de catastrophes qui frappent

    cette rgion sont dorigine mtorologique : cyclones etinondations. Globalement, ces dernires annes, onnote laugmentation en frquence et en intensit desalas mtorologiques, ceci est en grande partie due auchangement climatique. Dautre part, la dgradationmassive de lenvironnement dans cette zone fragilise lacouverture vgtale et forestire, ce qui dclenche lephnomne de lavaka et de glissement de terrain.

    La dmographie galopante suite la mise en uvre duprojet Ambatovy, et la prolifration des constructionsillicites ont favoris les incendies. De plus, linstallationdes stations dessence et du dpt en plein centre-villeconstitue une relle menace, car en cas daccident, toute

    la ville pourrait senflammer. Les zones identifiescomme tant les plus vulnrables sont : Ambodiakondro,Antanamandroso Est et Ouest, Camp des maris,Ambohomadinika et Betambako, qui sont galement,pour la plupart, les plus touches par le phnomne debidonvilisation.

    La ville de Moramanga manque de ressources humaines,financires, matrielles et dquipements pour faire face ces catastrophes. De plus, les infrastructures, permet-tant une raction rapide face ces alas, sont insuffi-santes. Le manque de coordination au niveau de lacommune, les lacunes dans la sensibilisation des popu-lations et du secteur priv, labsence de civisme au

    niveau de la communaut, et dune manire gnrale lemanque de prvention des risques et de prparation auxcatastrophes, ne font que renforcer les problmes.

    Pour coordonner toutes les actions de gestion desrisques de catastrophes, le district de Moramanga apromulgu larrt N 06-DIST/MOR/AT/FKT du26 janvier 2009, portant sur la cration du comitdpartemental de la gestion des risques de catastrophes.Tous les membres sont des parties prenantes quitravaillent dans la gestion des risques de catastrophes.Le comit est prsid par le chef du district au niveaudu district et par le maire au niveau de la commune.Les interventions de ce comit sont surtout axes sur

    lurgence qui suit la catastrophe. Mais les ONG,conscientes de limportance de la rduction des risquesde catastrophes, tentent de sensibiliser les autoritslocales et la population ce sujet. Moramanga, lesONG les plus actives en matire de gestion et de rduc-tion des risques de catastrophes sont la Croix-Rouge, leclub Pompiers sans frontires (en matire de premierssecours) et DEFI (en matire dassainissement et de ser-vice ambulancier).

    Pour sassurer que toutes les actions seront suivies, lamthode participative a t adopte tous les niveaux.Dans la ralisation, les autorits locales jouent lerle de coordinateur en promouvant le partenariatpublic-priv, ce qui contribue normment, organiser

    les interventions, en particulier durant lurgence, sans

    attendre une raction au niveau central. Nanmoins, onnote que le secteur priv nest pas assez sensibilis et neprend pas toujours en compte la notion de rductiondes risques de catastrophes dans la planification et dansla mise en uvre de ses activits.

    Il existe plusieurs outils de planification et de dvelop-pement au niveau de la commune urbaine deMoramanga : Plan durbanisme directeur (2008), Plande dveloppement des quartiers (2008), Plan durba-nisme dtaill (2008), Plan de dveloppement muni-cipal (2004). Bien que ne traitant pas expressment duthme de la gestion et de la rduction des risques decatastrophes, lexistence de ces diffrents outils et leur

    mise en uvre contribueraient normment la rduc-tion des risques travers diverses actions et projetsrduisant le niveau de vulnrabilit des populations.Ces actions et projets sont : la rduction de la pauvret,la planification territoriale, lamlioration de laccessibi-lit des quartiers, laccs aux informations, laccs leau potable, lassainissement et lhygine, la scurisa-tion foncire et lamlioration de lhabitat.Malheureusement, la plupart de ces projets restent pourle moment non excuts. Il est toutefois important devaloriser la volont des autorits locales de se doterdoutils de prise de dcision, car malgr le manque deressources, une coordination et une collaboration entreles acteurs publics et privs existe au niveau du district

    et au niveau de la ville.Il est important de noter que la crise qui svit Madagascar actuellement et la dcision de la commu-naut internationale de suspendre tout financement quine soit pas caractre durgence humanitaire, a gnrdes consquences importantes sur la suite de la mise enuvre de la gestion et de la rduction des risques decatastrophes. Elle nous montre la limite de la prennitdes actions entreprises, et nous entrane rflchir surdes solutions ralisables et durables pour les annes venir. Toutes les ressources qui ont t mises en placesont quasiment inaccessibles.

    RENFORCEMENT DES CAPACITS HUMAINESET FINANCIRES

    Grce lappui des partenaires-cls, le comit de districtde la gestion des risques de catastrophes et le comitcommunal de la gestion des risques de catastrophes, quisont les structures dcentralises du Bureau national dela gestion des risques de catastrophes, Madagascar abnfici, depuis six ans, dun renforcement des capaci-ts tant en personnes et ressources, quen matriels etquipements. Pour leur part, certaines ONG (le clubPompiers sans frontires, la Croix-Rouge) offrent prio-diquement un renforcement des capacits et des

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    PROFILU

    RBAINDEMORAMANGA-

    GESTIONDESRISQUESDECATASTROPHES

    PRIORITS IDENTIFIES

    Mettre en place et rendre oprationnel le dispositif de gestion des risques de catastrophes au niveau de la

    commune (cadre lgal, ligne verte pour la gestion et la rduction des risques de catastrophes de la ville,structure responsable de la gestion des risques de catastrophes) ;

    Former tous les acteurs urbains locaux lintgration de la gestion et de la rduction des risques de catas-trophes dans la ralisation des infrastructures de dveloppement, en mettant en exergue limpact dune telledmarche sur leur avenir politique et sur limage quils donnent de leur circonscription territoriale ;

    Sensibiliser et duquer la communaut locale sur la gestion et la rduction des risques de catastrophes, et surla comprhension et lapplication des normes paracycloniques ;

    Fournir un appui technique et financier au dveloppement d'outils pertinents, pour lintgration de lagestion et de la rduction des risques de catastrophes, dans tout le processus de dveloppement, savoir :

    Renforcement, avec les ressources ncessaires, pour assurer la prennit de la structure en gestionet rduction des risques de catastrophes existante ;

    Identification et cartographie des zones haut risque ;

    Identification et ralisation des actions de rduction des risques de catastrophes, en misant surle partenariat public-priv ;

    Approche participative, incluant la communaut dans tous les mcanismes de dcision et deralisation ;

    laboration de diffrents plans, pour lintgration de la gestion et de la rduction des risques decatastrophes, en valorisant le Plan communal de dveloppement et le Plan durbanisme directeur,en cohrence avec les plans existants au niveau national (exemple : plan de contingence, etc.).

    Mettre en place une unit de sapeurs-pompiers et renforcer leurs capacits (formation technique, matrielset quipements ncessaires) ;

    Rendre oprationnels les moyens de gestion des risques de catastrophes de la ville (ambulances, bouchesdincendie).

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    formations en recyclage auprs de la population. On

    note, cependant, que les concepts de gestion et derduction des risques de catastrophes ne sont pas encorecompltement intgrs ni par les dirigeants de la ville,ni par la population en gnral. Des besoins en termesde sensibilisation et de renforcement des capacits sontencore ncessaires.

    CADRE INSTITUTIONNEL

    Moramanga, le comit de gestion des risques decatastrophes existe au niveau du district, intgrant lesautorits locales, les divers responsables sectoriels, lesreprsentants du secteur priv, les journalistes et lesONG travaillant dans ce domaine. Le comit commu-nal de gestion des risques de catastrophes est quant luien cours de cration.

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    GESTIONDESRISQUESDECATASTROPHES

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    FORCES FAIBLESSES OPPORTUNITS MENACESExistence de larrtN 06-DIST/MOR/AT/FKTdu 26 janvier 2009 portantsur la cration du comitdpartemental de gestiondes risques de catastrophes.

    Problme de coordinationde la gestion des risquesde catastrophes au niveaude la commune.

    Futures collaborationsavec le secteur privet les autres partenairesnationaux et trangers.

    Croissance urbaine rapideet dsorganise, surtoutdepuis limplantationdu projet Ambatovy.

    Existence de documentsde planification urbainequi permettent de prvenirles risques de catastrophes(Plan durbanisme directeur,Plan durbanisme dtaill,Plan de dveloppementdes quartiers, Plande dveloppementmunicipal, Plan communalde dveloppement, SSU).

    Manque de moyenshumains, financiers,matriels et techniques.

    Localisation des stationsdessence et du dpten plein centre-ville,et proximitdes installations :en cas daccident,toute la ville pourraitsenflammer.

    Existence de diverses ONGuvrant dans la gestiondes risques de catastrophes.

    Inexistence de basesde donnes fiableset exploitables en matirede gestion des risquesde catastrophes.

    Principaux acteurs au niveaudu district ayant bnficide formations spcifiquesdans le domainede la gestion des risquesde catastrophes.

    Insuffisance de la formation,du renforcement des capacitset du recyclage en matirede gestion des risquesde catastrophes.

    Manque de civismede la population.

    Problme daccs pourles secours dans les zonesvulnrables.

    Insuffisance dinformationsncessaires permettantdidentifier les risquesau niveau de chaquefokontany.

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    DVELOPPEMENT CONOMIQUE LOCAL

    EMPLOI

    Le taux de chmage est relativement bas Moramanga(2,54 % selon le Plan durbanisme directeur de 2008).La plupart des chefs de mnage ont une activit mais lamajorit travaille dans le secteur informel. Certainssont mme contraints dexercer 2 ou 3 activits pouramliorer leurs revenus.

    Un autre problme relatif lemploi est le manque dequalification de la main-duvre disponible. En effet,faute de ressources humaines qualifies, les projetslocaux ont recours des recrutements externes la villede Moramanga.

    Le revenu moyen de la population dans le district de

    Moramanga est largement infrieur au revenu moyenpar habitant de lensemble de la rgion. De plus, il neconstitue que la moiti du revenu moyen par habitantdu district dAmbatondrazaka.

    Avec un revenu moyen de 425 000 ariary par personnepar an, soit environ 0,45 US$ par personne par jour, laville est classe en dessous du seuil de la pauvret.

    REVENUS MOYENS DANS LA RGIONALAOTRA-MANGORO

    Localits Revenus moyens parpersonne et par an(ariary)

    Rgion Alaotra-Mangoro 650 000

    District dAmbatondrazaka 850 000

    District de Moramanga 425 000

    Source : compte administratif, commune urbaine de Moramanga,

    2005.

    COMMERCE

    Compte tenu de sa situation de carrefour et de relais, laville de Moramanga est le ple commercial de la rgion.30 % des chefs de famille exercent dans le secteurtertiaire, surtout dans le commerce formel ou informel.Lactivit commerciale est en pleine expansion et rpondaux besoins locaux et ceux des personnes de passage.

    Cependant, le march communal actuel est en mauvaistat et manque de places pour accueillir tous les com-merants de la ville. Par consquent, les bords de routessont envahis par des marchands informels.

    Tous les secteurs-cls de lconomie locale sont victimesde la prolifration de linformel. Cela nuit nonseulement au volume des recettes de la municipalit,mais galement la rentabilit des oprateurs formels.Le commerce et le transport urbain sont les secteurs oil y a le plus doprateurs informels. De mme pour le

    secteur de lexploitation forestire o prs de 70 % des

    exploitants sont informels. Toutefois, cette forme dac-tivit semble tre bnfique lconomie dans la mesureo elle offre de lemploi et permet aux populations lesplus dfavorises de subvenir leurs besoins les pluslmentaires.

    MARCH FINANCIER

    Compte tenu de sa proximit avec la capitale,Moramanga dispose de nombreuses et diverses insti-tutions financires : 3 banques primaires (Bank ofAfrica, Banque nationale pour lindustrie, BankyFampandrosoana ny Varotra), 4 institutions de micro-

    finance (Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola, Caissedpargne et de crdit agricole mutuelle, Agence decrdit pour lentreprise prive, Socit dinvestissementpour la promotion des entreprises Madagascar) ainsique 2 institutions dpargne (Caisse dpargne, Tsinjolavitra de la Paositra Malagasy).

    Le secteur financier est un des secteurs en plein essordans la ville. Le nombre de clients des banques augmen-tent rgulirement depuis ces trois dernires annes :2,4 % en 2008, 2,35 % en 2009 et 6,47 % en 2010. Lesactivits financires ne cessent donc de crotre, et il enest de mme pour les institutions de microfinance.

    Malgr cette expansion, les couches les plus dfavorisesaccdent difficilement aux services financiers comptetenu des exigences relatives loctroi de crdits (garantiset cautions).

    PROBLMATIQUES ET RENFORCEMENTDES CAPACITS

    Compte tenu de lexistence de grands projets dans laville de Moramanga, notamment le projet Ambatovy,cette ville devrait bnficier de nombreuses retombesconomiques non seulement en termes de crationsdemplois, mais galement pour ses infrastructures et encrant de nouveaux partenariats. Toutefois, le manquede communication et de ngociation entre les respon-sables de la ville et les oprateurs privs entrave le dve-loppement potentiel de lconomie.

    tant un carrefour et une ville relais, Moramanga a unevocation commerciale mais elle possde galementdautres secteurs porteurs :

    Lexploitation forestire constitue un secteur tou-jours en essor quil faut valoriser. Lexploitation dessous-produits du bois, qui sont actuellement jets,devrait constituer une opportunit conomiquepour la ville.

    Le tourisme constitue galement un secteur pou-vant tre exploit tant donn le potentiel touris-tique dont la ville dispose.

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    PRIORITS IDENTIFIES

    Mettre en place, suivre et valuer un projetdappui la valorisation et lexploitation dessous-produits du bois (50 000 US$) ;

    Mettre en place, suivre et valuer un programmede formation et dappui la structuration desexploitants du secteur informel, notamment

    les commerants et les petits ateliers de scieries(50 000 US$) ;

    Rhabiliter le march municipal : march entage, afin de librer des places (300 000 US$) ;

    Promouvoir la cration demplois ;

    Promouvoir le secteur touristique et lartisanat ;

    Mettre en place et mobiliser une plate-formedchange afin de promouvoir une synergie dedveloppement entre le projet dAmbatovy, entant que ple de dveloppement conomiquergional, et la ville de Moramanga, en tant quechef-lieu du district (20 000 US$) ;

    Dvelopper des activits gnratrices de revenusdans tous les secteurs ;

    Oprationnaliser lex-parc de mise en quarantain