ndongo diao, ex-dg de dans de beaux draps

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Bara Sady dans de beaux draps C M J N ENQUÊTE SUR LA GESTION DU PORT AUTONOME DE DAKAR ISSN ‱ 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com VENDREDI 17 AOÛT 2012 NUMÉRO 358 P.3 YARAKH, APRÈS LE MARDI NOIR Le danger guette toujours ses habitants P. 3 KANE DIALLO EN LIBERTÉ PROVISOIRE Ses avocats visent le non-lieu Ndongo Diao, ex-Dg de l’ARTP, cherche la mĂȘme baraka EXPROPRIATIONS À L’AÉROPORT DE DAKAR L’État va dĂ©dommager les victimes P. 2 AWA NDIAYE EX-MISS SAINT-LOUIS “Ce qui me brise le cƓur...” P. 12 Son dossier transmis au Procureur P.2&6

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Page 1: Ndongo Diao, ex-Dg de dans de beaux draps

Bara Sadydans debeaux draps

CMJN

ENQUÊTE SUR LA GESTION DU PORT AUTONOME DE DAKAR

I S S N ‱ 2 2 3 0 - 1 3 3 X100 F www.enqueteplus.com

VENDREDI 17 AOÛT 2012 NUMÉRO 358

P.3

YARAKH, APRÈS LE MARDI NOIR

Le danger guette toujours ses habitants P. 3

KANE DIALLO EN LIBERTÉ PROVISOIRE

Ses avocats visent le non-lieu

Ndongo Diao, ex-Dg del’ARTP, cherche la mĂȘme baraka

EXPROPRIATIONS À L’AÉROPORT DE DAKAR

L’État va dĂ©dommagerles victimes P. 2

AWA NDIAYE EX-MISS SAINT-LOUIS

“Ce qui me brise le cƓur...” P. 12

Son dossier transmis au Procureur

P.2&6

Page 2: Ndongo Diao, ex-Dg de dans de beaux draps

Terrains de l'aĂ©roport : l'Etat vadĂ©dommager les “victimes”On Ă©voquait dans ces colonnes que

l'Etat avait dĂ©cidĂ© de remettre encause plus de 400 baux au niveau del'aĂ©roport LĂ©opold SĂ©dar Senghor. LaprocĂ©dure suit son cours alors quel'Etat est en train de faire le tri poursĂ©lectionner les terrains qui mena-cent directement la sĂ©curitĂ© aĂ©ropor-tuaire. Une fois cette opĂ©ration termi-nĂ©e, l'Etat compte endommager lesvictimes des opĂ©rations d'expropria-tion de la “zone rouge”. En effet, ilfaut savoir que beaucoup d'honnĂȘtescitoyens qui ont achetĂ© des terrainsdans ce secteur trĂšs prisĂ©, Ă  coups deplusieurs dizaines de millions defrancs Cfa, ont dĂ©jĂ  engagĂ© des opĂ©-rations avec les banques de la place,prĂ©cisĂ©ment en y sollicitant des prĂȘts.Le nouveau pouvoir est donc bienobligĂ© de mettre la main Ă  la poche,au risque d'ĂȘtre traĂźnĂ© devant laJustice.

Budget 2013 : l'Agriculture va setailler la part du lionLe budget de l'État n'est connu que

lorsque le volumineux documentatterrit sur la table des dĂ©putĂ©s pourle vote. Mais d'ores et dĂ©jĂ , les tech-niciens du MinistĂšre de l'Économie etdes Finances sont pleinement enga-gĂ©s dans l'Ă©laboration des allocationsde 2013. Et selon certaines indiscrĂ©-tions, l'Agriculture devrait reprĂ©senteren termes d'enveloppe budgĂ©taire, ceque les Infrastructures ont englouticomme fonds sous Abdoulaye Wadeet son fils Karim. Il faut savoir quedans son programme, Macky Sallavait dĂ©clinĂ© ses prioritĂ©s en axantses actions sur le dĂ©veloppement del'Agriculture. EspĂ©rons simplementque ces sous ne seront pas utilisĂ©savec la mĂȘme lĂ©gĂšretĂ© que dans leschantiers en bĂ©ton/goudron de Wade.Selon nos sources, le document serafinalisĂ© au plus tard au mois d'octo-bre prochain.

Emprunt régional : le Sénégal décroche 35 milliardsRestons dans le giron économique

pour dire que lâ€Ă©mission par adjudi-cation de bons du TrĂ©sor sĂ©nĂ©galais,cet aoĂ»t 2012, a enregistrĂ© des sou-missions estimĂ©es Ă  un peu plus de58 milliards de F Cfa pour un mon-tant en adjudication de 25 milliards.De fait, le taux de couverture par lessoumissions est 232,75%, informe leMinistĂšre de l'Économie et desFinances, dans un communiquĂ© reçuhier. Le document prĂ©cise que lemontant des soumissions retenu estde 35,137 milliards soit un taux decouverture de 141,27%, les soumis-sions rejetĂ©es Ă©tant de prĂšs de 23milliards F Cfa. “Le taux marginal res-sort Ă  5,90 contre 6,10% pourl’émission du 16 juillet 2012 et letaux moyen pondĂ©rĂ© ressort Ă  5,7 %contre 5,8% pour l’émission du 16juillet 2012”, souligne la mĂȘmesource. “Ces rĂ©sultats dĂ©notent dusuccĂšs enregistrĂ© par l’émission

notamment au niveau du coĂ»t quipeut s’expliquer par l’option faite derejeter les offres formulĂ©es Ă  des tauxrelativement Ă©levĂ©s conformĂ©ment Ă la volontĂ© des autoritĂ©s du MinistĂšrede l’Économie et des Finances demaĂźtriser et veiller au reprofilage de ladette publique conformĂ©ment Ă  lavision de monsieur le prĂ©sident de laRĂ©publique”, expliquent les servicesdu ministre Amadou Kane. Les argen-tiers sĂ©nĂ©galais se fĂ©licitent en outrede “la forte prĂ©sence des banquessĂ©nĂ©galaises”, notant que pourcelles-ci, un montant 12,3 milliards aĂ©tĂ© retenu pour des soumissions de20,471 milliards F Cfa.

Sénatoriales : un corps électoral de985 députés et élus locaux pour DakarLa Direction générale des élections

a procĂ©dĂ©, hier, Ă  la publication de laliste des Ă©lecteurs appelĂ©s Ă  Ă©lire la16 septembre prochain les 45 sĂ©na-teurs issus des dĂ©partements. Les 55autres sĂ©nateurs devant ĂȘtre dĂ©signĂ©spar le prĂ©sident de la RĂ©publique. LaDGE a invitĂ© ainsi les dĂ©putĂ©s et lesĂ©lus locaux Ă  se rendre auprĂšs dessiĂšges des Gouvernances etPrĂ©fectures de leurs circonscriptionsrespectives pour consulter les listes ets’assurer de leur prĂ©sence sur celles-ci. A la prĂ©fecture de Dakar, c’est uneliste alphabĂ©tique, portant noms etprĂ©noms des Ă©lecteurs du dĂ©parte-ment de Dakar qui est affichĂ©e. Ilssont au nombre de neuf-cent quatre-vingt-cinq (985) dĂ©putĂ©s, conseillersrĂ©gionaux, conseillers municipaux etconseillers ruraux, selon le siteNettali.net.

SĂ©natoriales : le PPC dans la course Le Parti pour le progrĂšs et la

citoyennetĂ© (PPC) de Me MbayeJacques Diop participera aux pro-chaines Ă©lections sĂ©natoriales. C'estce qu'annonce la formation politiquedans un communiquĂ© reçu hier.“Pour ce qui est des sĂ©natoriales, lePPC a dĂ©cidĂ© d’y prendre part,

contrairement aux lĂ©gislatives pas-sĂ©es, ou faute de temps, il n’avait puy participer”, fait savoir le document.La note indique que “le PPC a investises candidats dans vingt-six (26)dĂ©partements”.

VND, le journaliste Fernand Tonavictime d'agression

Le journaliste, Fernand Tona, del'agence de presse Apanews, a Ă©tĂ©victime d’une agression lundi soir, aappris EnQuĂȘte, hier. Mal en point,notre confrĂšre a Ă©tĂ© admis auxurgences durant 24h avant de rega-gner son domicile. Les faits sont sur-venus sur la VDN (Voie de dĂ©gage-ment nord) de Dakar, juste devant leslocaux d’Apanews, vers 20h15. Sortides bureaux pour attendre tranquille-ment un taxi, deux individus nonencore identifiĂ©s se sont attaquĂ©s Ă lui. “L’un est restĂ© sur sa moto avecun pistolet Ă  la main et l’autre m’apris par derriĂšre et m'a rĂ©clamĂ©d’abord mon sac, avant de me donnerensuite un coup de machette qui m'aenvoyĂ© Ă  terre”, a confiĂ© le journa-liste.

VND, le journaliste Fernand Tonavictime d'agression (suite)Il a ajoutĂ© s'ĂȘtre battu au mieux

possible pour garder son sac, maisson bourreau finira par emporter l'ac-cessoire contenant un ordinateur por-table, la somme de 82 000 F Cfa, unappareil vidéo et une clé internet. Par

ailleurs, ce qui fait vraiment mal aujournaliste, c’est qu’il y avait unedizaine de personnes qui ont assistĂ© Ă la scĂšne sans lui porter secours. C’estaprĂšs seulement que le sac deFernand Tona a Ă©tĂ© arrachĂ© et que lesvoleurs ont pris la fuite qu’un taxi-man, tombĂ© sur les faits Ă  la fin, a prisla victime Ă  bord. Les voleurs ont Ă©tĂ©pourchassĂ©s jusqu’à Mermoz avantqu’ils ne sĂšment leurs poursuivants.Le journaliste a actuellement l’auri-culaire gauche sous emplĂątre.

KoritĂ© 2012 : la Coordination desmusulmans scrute la lune, aujourd'huiLa Commission d’observation du

croissant lunaire (COCL) mise surpied par la Coordination des musul-mans de Dakar scrutera le croissantlunaire, ce vendredi 17 aoĂ»t 2012,correspondant au 29 Ramadan(Koor) 1433 H, selon un communi-quĂ© de la structure. Comme avantl'entame du Ramadan, la sĂ©anced’observation de la lune se dĂ©rouleraĂ  l’École supĂ©rieure africained’études islamiques, sise Ă  l'entrĂ©ede Pikine en face de la citĂ© Lobat FallĂ  partir de 18h00, poursuit la mĂȘmesource. Il faut dire que les membresde cette commission ont dĂ©marrĂ© lejeĂ»ne un jour avant une autre partiede la communautĂ© musulmane duSĂ©nĂ©gal. Le pays a donc vĂ©cu commepar le passĂ© deux dĂ©marrages etrisque de connaĂźtre deux cĂ©lĂ©brationsde l'AĂŻd El Fitr. De son cĂŽtĂ©, leCommission nationale d'observationdu croissant lunaire (Conaoc), dirigĂ©epar l'Imam Ahmed Iyane Thiam, aentrepris ces derniers jours des visitesĂ  des guides confrĂ©riques en vued'une union sacrĂ©e autour du pro-blĂšme lunaire dĂ©cidant de la date dudĂ©but et du terme du jeĂ»ne musul-man.

Secteur social, une coalition descentrales syndicales voit le jourUne nouvelle entité qui regroupe

les centrales syndicales les plus

reprĂ©sentatives du SĂ©nĂ©gal est nĂ©e. Ils’agit de la coalition des centralessyndicales du SĂ©nĂ©gal (CCSS) quivient d’ĂȘtre portĂ©e sur les fonts bap-tismaux par la CSA, la CNTS/FC, laCNTS, l’UNSAS et l’UDTS. La dĂ©ci-sion a Ă©tĂ© rendue publique, hier, auterme d'un atelier de trois jours qui aregroupĂ©, du 13 au 16 aoĂ»t, les cinqcentrales syndicales. Cette unitĂ©d’action devrait permettre de mettrefin Ă  la dispersion des forces syndi-cales et d’engager des actions com-munes pour la satisfaction desdolĂ©ances des travailleurs. “Nousavons dĂ©cidĂ© de renforcer nos forcesen unifiant le mouvement syndical,en dĂ©fendant en commun nos pro-blĂšmes sectoriels : la lutte contre lesida, les pires formes de travail desenfants et pour l’instauration descomitĂ©s de sĂ©curitĂ© santĂ© au travail. Àterme, nous devons nous retrouver enune, deux ou au maximum trois cen-trales syndicales qui regrouperontl’essentiel des forces syndicales pourfaire face aux agressions auxquellesle monde du travail est confrontĂ©aujourd’hui”, a dit Cheikh Diop,SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CNTS FC.

Projet hors arĂšne, Modou LĂŽ envi-sage de lancer sa ligne de vĂȘtement La star de la lutte sĂ©nĂ©galaise

Modou LĂŽ a confiĂ©, hier, avoir desprojets de crĂ©ation de petites entre-prises, notamment de marque devĂȘtements. C'Ă©tait au terme de tour-nĂ©e humanitaire de deux jours dansdes prisons de Dakar et Ă  l'Empiredes enfants de la MĂ©dina. “DĂšs quetout sera en place, les gens serontavisĂ©s”, a promis le leader de l'Ă©cu-rie Rock Énergie, sise aux ParcellesAssainies.

EN COULISSES page 2

numĂ©ro 358 ‱ vendredi 17 aoĂ»t 2012

Publications - SociĂ©tĂ© Ă©ditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba LaobĂ© Thiam DakarTĂ©l. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rĂ©daction :Mamadou Lamine BadjiRĂ©dacteur en chef : Momar DiengRĂ©dacteur en chef dĂ©lĂ©guĂ© :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialNdiassĂ© Sambe - SportDirecteur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngom, FodĂ© BaldĂ©Photographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

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AVIS

Amadou Kane Diallo humantdepuis hier l'air pur de laliberté, c'est au tour de

Ndongo Diao (photo) d'espĂ©rer bĂ©nĂ©-ficier de la mĂȘme baraka. Si le dos-sier de l'ancien Directeur gĂ©nĂ©ral del'AutoritĂ© de rĂ©gulation des tĂ©lĂ©com-munications et des postes (ARTP) estplus lourd que celui d'Amadou KaneDiallo, ex-DG du Conseil sĂ©nĂ©galaisdes chargeurs (Cosec), en tout cas,selon les Ă©chos qui nous parvien-nent, les avocats de Diao, au premierrang desquels Me Baboucar CissĂ©,vont introduire une demande delibertĂ© provisoire pour leur client. EnespĂ©rant, disent-ils, que cette

requĂȘte ne subira pas le mĂȘme sortque la procĂ©dure qui avait Ă©tĂ©enclenchĂ©e et qui s'Ă©tait soldĂ©e parle refus du doyen des juges d’octroyer le prĂ©cieux sĂ©same Ă  leurclient. Ndongo Diao avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©fin juin, en mĂȘme temps queMoustapha Ben Yacine de Mtl(libĂ©rĂ© aprĂšs versement d'une cau-tion d'un milliard Cfa) pour dĂ©tour-nement supposĂ© de prĂšs de 4 mil-liards Cfa issus de la surtaxe desappels entrants. A ce rythme, c'esttout le monde qui va ĂȘtre libĂ©rĂ©. Saufsi on attrape de nouveaux pigeons,pour rester dans le tempo du toutrĂ©pressif. A qui le tour ?

EMPRISONNEMENT DE NDONGO DIAO

Ses avocats peaufinent une demande de LP

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ECO / SOCIAL

BACHIR FOFANA

L es policiers de la Division des investiga-tions criminelles (DIC) ont rendu lesconclusions de leur enquĂȘte sur la ges-

tion du Port autonome de Dakar (PAD) sousBara Sady (Directeur gĂ©nĂ©ral de 2010 Ă  2012).Une enquĂȘte principalement motivĂ©e par le rap-port 2009 de l’AutoritĂ© de rĂ©gulation des mar-chĂ©s publics (ARMP) particuliĂšrement acca-blant. Bara Sady et le prĂ©sident du conseild’administration Amadou Djibril Diallo ont dĂ©jĂ fait l’objet de plusieurs auditions de la policejudiciaire (le second Ă  titre de tĂ©moin) qui arendu compte au procureur de la RĂ©publique.Au cours des prochains jours donc, selon dessources judiciaires, le dossier devrait s’accĂ©lĂ©reravec la transmission des Ă©lĂ©ments rĂ©unis par la

DIC à un juge d’instruction.

PrÚs de 300 millions de marchés nébuleux Dans le dossier du Port autonome de Dakar,

on Ă©voque la somme de 10 milliards F Cfa,reprĂ©sentant de multiples opĂ©rations qualifiĂ©esde “nĂ©buleuses”. Si le rapport 2009 del’ARMP a balisĂ© la voie aux enquĂȘteurs Ă  proposdes prĂ©somptions de dĂ©tournements de denierspublics, c’est que l’audit menĂ© par le cabinetGMS Audit & Expertise a Ă©tĂ© dĂ©terminant dansla conviction faite par les enquĂȘteurs qu’il yavait trop de zones d'ombres dans la gestion deBara Sady. Par exemple, les auditeurs avaientsoulevĂ© que “des dĂ©penses (ont Ă©tĂ©) effectuĂ©essans appel Ă  concurrence d’un montant total de36 398 114 F Cfa en violation des dispositions

de l’article 76 du Code des marchĂ©s publics”.A cela, s’ajoutent des violations du code desmarchĂ©s qui, si elles avaient Ă©tĂ© Ă©vitĂ©es,auraient pu permettre au Port de faire des Ă©co-nomies considĂ©rables, par exemple dans l’ac-quisition de vĂ©hicules. En effet, les auditeursont conclu que 122 551 000 francs Cfaauraient pu ĂȘtre Ă©conomisĂ©s dans deux mar-chĂ©s qui ont Ă©tĂ© “pour l’essentiel attribuĂ©s Ă des candidats dont l’offre n’était pas la moinsdisante”. Pis, il a Ă©tĂ© constatĂ© un fractionne-ment de marchĂ©s en plusieurs demandes derenseignement et de prix (DRP) portant en par-ticulier sur “des travaux de construction ou derĂ©fection de 127 445 967 francs Cfa, sur destravaux d’impression de 83 502 959 francs Cfaet sur des travaux de carĂ©nage de bateaux de61 702 554 francs Cfa”.

Il faut Ă©galement dire que la gestion 2008 duPort de Dakar avait Ă©tĂ© Ă©galement jugĂ©e “nonsatisfaisante” par les auditeurs de l’ARMP quiavaient fouillĂ© plus de 7 milliards de francs Cfade marchĂ©s.Par ailleurs, la gestion de Bara Sady est Ă©gale-

ment dĂ©criĂ©e dans d’autres secteurs. C’est le casde l’Organisation de la confĂ©rence islamique(OCI) en 2008 pour laquelle le Port avait en prisen charge la location du luxueux “MS Musica”,pour 1,8 milliard F Cfa. En dix ans de gestion,Bara Sady aura nĂ©anmoins conduit de grandschantiers : plate-forme de distribution ; l’exten-sion du terminal Ă  conteneurs (les conditions decession de ce projet Ă  DubaĂŻ Port Worlds n’ontpas encore livrĂ© tous leurs secrets) ; les EntrepĂŽtssĂ©nĂ©galais au Mali (ENSEMA) et la Gare mari-time internationale. Mais Ă  quel prix ?

GESTION DU PORT AUTONOME DE DAKAR

Bara Sady en eaux troubles

ALIOU NGAMBY NDIAYE

La longue grĂšve des syndicats d’enseignantsa-t-elle des consĂ©quences dĂ©sastreuses surles rĂ©sultats du brevet de fin d’études

moyennes (BFEM) ? MĂȘme si certaines rĂ©gionscomme Ziguinchor et SĂ©dhiou ont eu de bons rĂ©sul-tats, malgrĂ© les nombreuses perturbations, avec res-pectivement des taux d’admis de 76,13% et63,77%, d’autres comme Kolda, KĂ©dougou Tamba-counda et Matam ont rĂ©alisĂ© de trĂšs bons rĂ©sultats,dĂ©passant plus de 45%. Le plus faible taux a Ă©tĂ© notĂ©dans la rĂ©gion de Dakar, qui a obtenu 32,5%d’admis, suivie par les rĂ©gions de Fatick, 39,30% etDiourbel, 40,72%. Pourquoi la rĂ©gion de Dakar s'estretrouvĂ©e avec le plus faible taux d’admis Ă  lapremiĂšre session du baccalaurĂ©at 2012 ? Selon Mor Arame Dieng de la direction des exa-

mens et concours, ce sont les perturbations qui sontbeaucoup plus notĂ©es Ă  Dakar qui seraient Ă  l’originede ce faible pourcentage. “Comme il s’agit de deuxsessions, on ne pourra savoir les performances rĂ©ellesde chaque rĂ©gion qu’à l’issue de la deuxiĂšme sessionprĂ©vue le 4 octobre prochain. Mais si la tendanceactuelle continue, on se retrouvera avec de trĂšs bonsrĂ©sultats“, commente-t-il. Concernant les rĂ©gions deZiguinchor et de SĂ©dhiou oĂč les rĂ©sultats sont plusfavorables, il explique que les perturbations Ă©taientassez minimes et dans ces zones, les enseignantsn’hĂ©sitent pas Ă  organiser des cours de rattrapageavec leurs Ă©lĂšves ; ce qui n’est pas le cas Ă  Dakar. Mais, selon le chargĂ© des revendications du

CUSEMS, Dame Mbodj, c’est le CUSEMS qui mobi-lise le plus Ă  Dakar et ses camarades ont observĂ© unegrĂšve pendant cinq mois. “En rĂ©alitĂ©, nous nepouvons pas dire que la grĂšve n’a pas de rĂ©percussions

sur les examens. Mais, il ne faut pas s’arrĂȘter sur laseule explication que ce sont les enseignants qui sontresponsables“, s’est-il dĂ©fendu. Pour lui, pour quel’analyse soit beaucoup plus pointue et que les syn-dicats soient tenus comme les principaux responsa-bles, il faut faire une Ă©valuation des rĂ©sultats desĂ©coles privĂ©es qui sont trĂšs nombreuses Ă  Dakar etceux des Ă©coles publiques oĂč la grĂšve a Ă©tĂ© notĂ©e. LechargĂ© des revendications du CUSEMS dĂ©signecomme principal responsable l’État du SĂ©nĂ©gal qui aen charge la gestion de l’école. “Pour dire concrĂšte-ment que les faibles rĂ©sultats Ă  Dakar sont liĂ©s Ă  lagrĂšve ou pas, il nous faut faire le point. Nous sommesen train de collecter les rĂ©sultats. S’il y a des consĂ©-quences liĂ©es Ă  la grĂšve, nous ne pouvons pas les Ă©va-luer prĂ©sentement parce qu’il y a beaucoupd’élĂ©ments qui nous manquent“, explique-t-il.

Le modĂšle de rĂ©ussite n’est plus l’écolePour situer la responsabilitĂ© de ce taux faible notĂ©

Ă  Dakar, selon Dame Mbodj, il faut analyser de fonden comble la situation entre les diffĂ©rentes compo-santes du systĂšme Ă©ducatif que sont l’État, les ensei-gnants, les parents d’élĂšves et les Ă©lĂšves eux-mĂȘmes.D’autres facteurs en dehors des grĂšves expliquent,selon lui, cette contre-performance. “Nous sommesdans un pays oĂč les rĂ©fĂ©rences ne sont plus les uni-versitaires, mais un lutteur ou un chanteur du coin ;et cela est plus remarquable Ă  Dakar. Ils ne sont plusaussi motivĂ©s qu’avant. Avant, chacun avait unmodĂšle de rĂ©ussite. Mais aujourd’hui, le modĂšle derĂ©ussite, ce n’est plus l’école et ce qui Ă©tait Ă  l’époqueune contre-valeur est Ă©rigĂ© en valeur“, dĂ©plore-t-il.Le degrĂ© de motivation des Ă©lĂšves a aussi largementbaissĂ© ainsi que le taux de rĂ©ussite d’une maniĂšregĂ©nĂ©rale, conclut Dame Mbodj.

L’ex-Directeur gĂ©nĂ©ral du Port autonome de Dakar (PAD) pourrait ĂȘtre la prochaine cibledes autoritĂ©s judiciaires. Son dossier a Ă©tĂ© transmis au procureur de la RĂ©publique par laDivision des investigations criminelles (DIC) qui compte lui donner une suite.

RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE SESSION DU BFEM 2012

Pourquoi Dakar est premiÚre à la queueLes résultats de la premiÚre session du BFEM ont placé la région de Dakar en queuedu peloton, avec un taux de réussite de 32,5%. Selon qu'on soit du cÎté des pouvoirspolitiques ou des syndicalistes, l'on tente de donner une explication à cet état de fait.

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La Millennium Challenge Corporation (“ MCC “) et le Gouvernement du SĂ©nĂ©gal ont signĂ© un Compact pour appuyer le MillĂ©nium Challenge

Account Sénégal dans la lutte pour la réduction de la pauvreté à travers la croissance économique de la République du Sénégal (le Compact)

pour un montant d’environ Cinq Cent Quarante Millions dollars US (US$ 540.000.000). Le Gouvernement agissant par l’intermĂ©diaire du

MCA-SĂ©nĂ©gal se propose d’affecter une partie du financement de la MCC au rĂšglement des paiements Ă©ligibles au titre d’un MarchĂ© associĂ© au

prĂ©sent Avis d’Appel d’Offres (“ AAO “). Les paiements effectuĂ©s par le MCA-SĂ©nĂ©gal seront soumis Ă  tous Ă©gards aux termes et conditions du

Compact, y compris aux restrictions d’utilisation du Financement MCC. Aucune partie autre que le Gouvernement et le MCA- SĂ©nĂ©gal ne peut se

prévaloir de droits conférés par le Compact ni prétendre au produit du Financement MCC.

Le programme du Compact du Sénégal est articulé autour de programmes de développement intégré des pÎles régionaux de développement

dans les zones Nord et Sud du pays. Pour la zone Sud, le financement servira à réhabiliter approximativement 256 kilomÚtres de la RN6 de Zi-

guinchor Ă  KounkanĂ© et le pont de Kolda, avec comme objectif de rĂ©duire les coĂ»ts de transports et d’amĂ©liorer l’accĂšs aux marchĂ©s nationaux

et internationaux. Pour la zone Nord, il s’agira (i) de rĂ©habiliter approximativement 120 kilomĂštres de la RN2 de Richard Toll Ă  Ndioum et (ii) de

rĂ©aliser des amĂ©nagements hydrauliques structurants dans le Delta-Dagana et dans la Moyenne VallĂ©e-Podor afin d’amĂ©liorer la productivitĂ© du

secteur agricole par le biais de l’irrigation. Dans ces diffĂ©rents sites d’intervention, il est aussi envisagĂ© de rĂ©aliser des infrastructures sociales

afin de juguler les effets négatifs des investissements prévus sur les groupes vulnérables (femmes, hommes, jeunes, handicapés, éleveurs, etc.)

Le prĂ©sent Avis d’Appel d’Offres fait suite Ă  l’Avis gĂ©nĂ©ral de passation de marchĂ©s paru dans dgMarket, et UN Development Business respec-

tivement les 13 et 20 janvier 2012, ainsi que dans la presse locale (Journaux Le Soleil et Le Populaire du 30 janvier 2012).

Le MaĂźtre d’Ouvrage invite dĂšs Ă  prĂ©sent les Soumissionnaires Ă©ligibles Ă  soumettre une Offre sous plis scellĂ© visant l’exĂ©cution et l’achĂšvement

des Travaux de Construction de la Route Nationale N°6 (Tronçon Kolda - Vélingara) mis en concurrence sous forme de Marché à Borde-

reau de Prix Unitaire sur Bordereau des prix et DĂ©tail quantitatif-estimatif.

Le projet consiste à réhabiliter la route nationale RN6 entre Kolda et Vélingara selon les normes de la CEDEAO pour les routes nationales, soit

en section courante, une chaussĂ©e circulable de 7,20 m en bĂ©ton bitumineux bordĂ©e de deux accotements revĂȘtus en enduit superficiel de1,50

m. L’ancienne route Ă  rĂ©habiliter et Ă  Ă©largir est, en section courante, constituĂ©e d’une plate-forme de 9 m dont 6 m revĂȘtus d’un enduit superficiel

dégradé parfois réparé avec du béton bitumineux.

La longueur totale du projet est de 93 km environ répartie comme suit :

- Tranche ferme Kolda – KounkanĂ© (64 Km) : entre le carrefour de la route de Dioulacolon jusqu’ Ă  KounkanĂ© (Ă  l’exclusion du tronçon de 30

Km entre Dabo et Médina Cherif récemment réhabilité)

- Tranche optionnelle KounkanĂ© – VĂ©lingara (29 Km) : de KounkanĂ© jusqu’à l’intersection avec la route d’accĂšs Ă  la ville de VĂ©lingara y compris

l’amĂ©nagement du carrefour.

Les caractéristiques géométriques du tracé en plan et du profil en long restent essentiellement celles du tracé actuel avec une vitesse de ré-

fĂ©rence de 100 km/h, en section courante et rase campagne ; 60 km/h en traversĂ©e d’agglomĂ©ration.

Les travaux à exécuter comprennent la réalisation de travaux de terrassements, de chaussée (dont une couche de base en latérite améliorée

au ciment), de revĂȘtement, d’assainissement, d’ouvrages d’art, et de dispositifs de sĂ©curitĂ© pour la route.

Le projet comprend Ă©galement des mesures d’attĂ©nuation de l’impact environnemental et social Ă  travers l’établissement et la mise en Ɠuvre

du Plan IntĂ©grĂ© d’Action Environnementale, Sociale, SantĂ©/SĂ©curitĂ© et Genre (PIAE3SG). Les activitĂ©s de construction ne pourront commencer

qu’aprĂšs la mise Ă  disposition des terrains et le recasement physique des populations concernĂ©es et la compensation ou le dĂ©dommagement

pour la perte de biens ou de terre effectué par le MCA-Sénégal aprÚs approbation de la MCC suivant la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque

Mondiale en matiÚre de réinstallation involontaire.

Les principaux types et quantités de travaux sont présentés ci-dessous :

MILLENNIUM CHALLENGE ACCOUNT - SENEGAL

Avis d’Appel d’OffresPour les travaux de construction de la Route

Ziguinchor -Tanaff - Kolda -VélingaraLot n°3 Tronçon Kolda -VélingaraRéf: AO/No.MCA-RR07-S-RN6

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L’Appel d’Offres sera ouvert seulement aux Soumissionnaires Ă©ligibles. Les soumissionnaires qui souhaitent participer doivent exprimer leurintĂ©rĂȘt par courriel, aux adresses suivantes, en indiquant leurs coordonnĂ©es complĂštes, pour se faire enregistrer :

Email: [email protected] ; Copie: [email protected] soumissionnaires ainsi enregistrĂ©s pourront retirer le Dossier d’Appel d’Offres sous forme de Cd rom auprĂšs de l’Agent de Passation des

MarchĂ©s Ă  l’adresse suivante :Bureau du Procurement Agent (Charles Kendall & Partners), Sis Ă  Ngor Diarama, derriĂšre Station Shell, BĂątiment accolĂ© Ă  MCA-SĂ©nĂ©galDakar- SENEGALIls pourront Ă©galement retirer le Dossier d’Appel d’Offres en le tĂ©lĂ©chargeant directement Ă  partir du site de MCA-SĂ©nĂ©gal (www.mcasenegal.org),

aprĂšs la formalitĂ© d’enregistrement. Une visite de site suivie d’une rĂ©union prĂ©paratoire Ă  la soumission sera organisĂ©e Ă  partir de Kolda le 18septembre 2012.

Le Dossier d’Appel d’Offres comprend :

1Ăšre Partie – ProcĂ©dure d’Appel d’Offres

Avis d’Appel d’offresSection I – Instructions aux Soumissionnaires (IS)Section II – DonnĂ©es ParticuliĂšres de l’Appel d’Offres (DPAO)Section III – CritĂšres d’Evaluation et de QualificationSection IV – Formulaires de Soumission

2e Partie – Conditions du MarchĂ©Section V – Cahier des Clauses Administratives GĂ©nĂ©rales (CCAG)Section VI – Cahier des Clauses Administratives ParticuliĂšres (CCAP)Section VII – Formulaires et Garanties de MarchĂ©

3e Partie – SpĂ©cificitĂ©s des TravauxSection VIII – Bordereau des prix et DĂ©tail quantitatif-estimatif Section IX – Cahier des Charges Section X – Plans et Dessins TechniquesEn complĂ©ment des dossiers d’appel d’offres, les documents ci-aprĂšs sont fournis aux Soumissionnaires pour information seulement et ne font

pas partie du D.A.O.‱ Rapport gĂ©otechnique ;‱ Rapport topographique ;‱ Rapport hydraulique ;‱ Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES).Une entreprise sera choisie selon les procĂ©dures d’Appel d’Offres dĂ©crites dans le Dossier d’Appel d’Offres. Les Soumissionnaires sont informĂ©s

que ces procĂ©dures sont rĂ©gies par les Directives de Passation des MarchĂ©s du Programme de la MCC. Bien que ces procĂ©dures soient sem-blables Ă  celles indiquĂ©es dans les Directives de la Banque Mondiale : Passation des MarchĂ©s FinancĂ©s par les PrĂȘts de la BIRD et les CrĂ©ditsde l’IDA, il existe plusieurs diffĂ©rences significatives et il est conseillĂ© aux entreprises d’étudier attentivement ces instructions.

Toutes les Offres doivent ĂȘtre accompagnĂ©es d’une Garantie sous la forme et d’un montant indiquĂ©s dans le Dossier d’Appel d’Offres et doiventĂȘtre adressĂ©es Ă  l’adresse ci-dessous au plus tard le 15 Octobre 2012 Ă  10 H 00 (heure locale). Il est trĂšs important que les Soumissionnairesprennent en compte les distances et les formalitĂ©s douaniĂšres dans leur calcul du temps que leur Offre prendra pour arriver Ă  destination.

Les plis seront ouverts le 15 Octobre 2012 à 10 H 30 mn (heure locale) en présence des représentants des Soumissionnaires qui ont soumisdes Offres et qui souhaitent y assister.

Les offres reçues aprĂšs l’heure limite de dĂ©pĂŽt seront refusĂ©es et retournĂ©es aux soumissionnaires sans avoir Ă©tĂ© ouvertes.ConsidĂ©rations distinguĂ©es.

Adresse de dépÎt des Offres : Bureau du Procurement Agent (Charles Kendall & Partners), Sis à Ngor Diarama, derriÚre Station Shell, Bùtiment accolé à MCA-SénégalDakar - SENEGAL

Le Directeur Général de MCA-SénégalIbrahima DIA

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CMJN

SOCIÉTÉ

FATOU SY

C ontrairement à Cheikh Bé-thio Thioune, l'ancien Dg duConseil sénégalais des char-

geurs (COSEC) Amadou Kane Diallopassera la fĂȘte de koritĂ© en dehors dela prison. La Chambre d'accusationde la Cour d'Appel de Dakar a pris lecontrepied du doyen des juges, en luiaccordant la libertĂ© provisoire. Lesjuges, dans leur dĂ©libĂ©rĂ©, ont suivil'avocat gĂ©nĂ©ral qui dans ses rĂ©quisi-tions, ne s'est pas opposĂ©e Ă  larequĂȘte des conseils de AmadouKane Diallo. AprĂšs cette victoire, lesavocats de l'ex-Dg visent le non-lieu.Me Baboucar CissĂ© est trĂšs optimiste.“C'est un dossier vide, a-t-il laissĂ©entendre. L'audit parle d'irrĂ©gularitĂ©sconcernant le marchĂ© de la garemaritime de Rufisque et non dedĂ©tournement de deniers publics”.Ainsi, poursuit l'avocat, “ le parqueta eu du mal Ă  fixer un montant. C'estle doyen du juge Mahawa SĂ©mou

Diouf qui a pris sur lui la dĂ©cision defixer la caution Ă  100 millions Ă chaque inculpĂ©, or le Cosec allĂšgueque son prĂ©judice est estimĂ© Ă  148millions de francs Cfa”. Convaincude l'innocence de son client, Me

CissĂ© a assĂ©nĂ© : “Nous aurons le non-lieu et tout sera restituĂ©.”

436 millions de francs Cfa versés par Kane DialloEn effet, aprÚs son inculpation,

Amadou Kane Diallo avait versĂ©comme caution un immeuble appar-tenant Ă  Ameth Fall Braya et Ă©valuĂ© Ă 335 millions de francs Cfa et le sienestimĂ© Ă  81 millions, ainsi que lasomme de 20 millions de francs Cfa.Soit un montant global de 436 mil-lions de francs Cfa. Cependant, ledoyen des juges s'Ă©tait opposĂ© Ă  lamise en libertĂ© provisoire de l'ex-Dgdu COSEC. Amadou Kane Diallo a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le

21 juin dernier par les Ă©lĂ©ments de laDivision des investigations crimi-nelles (Dic), en mĂȘme temps quel'ancien prĂ©sident du Conseil d’admi-nistration de la boĂźte, Ahmed FallBraya, le chef comptable, AbdouKarim Gaye ainsi que la Directrice

administrative et financiĂšre, FatouMbaye. DĂ©fĂ©rĂ©s, Ameth Fall Braya aĂ©tĂ© finalement remis en libertĂ©, aprĂšsun retour de parquet, compte tenu deson statut de dĂ©putĂ© au moment del'arrestation. Amadou Kane Diallo etses deux collaborateurs seront incul-pĂ©s le 25 juin. GrĂące Ă  une caution de105 millions (une villa Ă©valuĂ©e Ă  65millions et la somme de 40 millions),l'ex-directrice financiĂšre du COSEC aĂ©chappĂ© Ă  la prison. Fatou Mbaye aĂ©tĂ© libĂ©rĂ©e et placĂ©e sous contrĂŽlejudiciaire, alors qu’Amadou KaneDiallo et Abdou Karim Gaye ont Ă©tĂ©conduits Ă  la prison de Rebeuss. Cedernier, obtiendra la libertĂ© provi-soire, laissant derriĂšre lui son ancienDg, libre depuis hier, aprĂšs 1 mois et22 jours passĂ©s en taule.

KHADY FAYE

Modou LĂŽ a achevĂ©, hier, ses visiteshumanitaires entamĂ©es mercredi parl’Empire des enfants et la prison Fort B

de Hann oĂč sont enfermĂ©s les dĂ©linquantsmineurs. C'est d'ailleurs Ă  la demande de ceux-cique le lutteur est allĂ© les voir, attendu que la star

avait fait le tour des autres prisons de Dakar en lesoubliant.Sur place, les prisonniers mineurs qui atten-

daient leur idole depuis le matin se sont mis àscander le nom du lutteur dÚs son entrée. Ces gar-çons en rupture de ban se sont permis quelquesbakk (danses) et ont demandé à Kharagne LÎ deprendre sa revanche sur Balla Gaye 2 et de le ter-

rasser pour leur propre plaisir. Ils ont fait compren-dre Ă  Modou LĂŽ que le voir en chair et en os Ă©taitun rĂȘve qu’ils venaient de rĂ©aliser. L’adjoint dudirecteur de la prison a confiĂ© que lors des com-bats du lutteur des Parcelles Assainies de Dakar,ses pensionnaires criaient tellement fort que lesgardes pĂ©nitentiaires Ă©taient parfois obligĂ©sd’éteindre la tĂ©lĂ© pour les calmer. Le lutteur a pro-mis de pĂ©renniser son action.A l’Empire des enfants, le phĂ©nomĂšne de la

lutte sĂ©nĂ©galaise a Ă©tĂ© reçu comme un roi. Lesenfants, trĂšs excitĂ©s de le voir, l’ont accueilli avecdes cris de joie et des chants. Le lutteur leur a faitdon de jouets, du poisson, des fruits, des lĂ©gumes,des boissons, entre autres. Ravie par le geste, ladirectrice, Anta Mbow, a invitĂ© Modou LĂŽ Ă  la fĂȘtedes enfants prĂ©vue le 15 septembre prochain, auGrand ThĂ©Ăątre. 2000 enfants de la rue, talibĂ©s ethandicapĂ©s devraient y prendre part. Le lutteur apromis d’ĂȘtre de la partie.

Participer à “tout ce qui fera avancer mon pays”“Nous avons fait le tour des prisons parce que

c’est un geste qu’on a toujours voulu faire, mais letemps nous manquait”, a dit le lutteur au termede sa tournĂ©e. D'aprĂšs lui, son passage dans lesprisons l’a “beaucoup marquĂ©, mais tout celarelĂšve de la volontĂ© divine, c’est difficile d’ĂȘtreenfermĂ© sans voir sa famille ou ses proches”.D'aprĂšs Modou LĂŽ, le plus important, c’est de nepas refaire les mĂȘmes erreurs qui ont conduit lesconcernĂ©s en prison. “Si c’était possible, tous lesmois, j’irais les voir pour leur offrir quelquechose”, a laissĂ© entendre le lutteur, se fĂ©licitantde ce que les ministres de l’IntĂ©rieur et de laJustice lui aient facilitĂ© les visites. “DĂ©sormais, jemettrai ma main dans tout ce qui fera avancermon pays. Tous ceux qui le peuvent doivent lefaire, je fais un clin d’Ɠil aux autres lutteurs.”

AMADOU KANE DIALLO OBTIENT LA LIBERTÉ PROVISOIRE

Ses avocats visent désormais le non-lieuAprÚs 1 mois et 22 jours passés en prison, l'ex-directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), Amadou KaneDiallo, a obtenu hier la liberté provisoire.

LE RAMADAN DE MODOU LÔ

Geste et serment fort aux enfants en rupture de ban Le lutteur Modou LĂŽ a poursuivi sa tournĂ©e humanitaire, hier, Ă  l’Empire des enfants et chez les mineurs de la prison Fort B de Hann. Il leur a offert des vivres et lancĂ© des messages forts.

SON BÉBÉ MEURT NOYÉ DANS LES EAUX DE PLUIE

La maman AĂŻssatouDiallo raconte lascĂšne

Grand MĂ©dine. Par cestemps d'hivernage et leseaux stagnantes aidant, le

dĂ©cor n'est pas beau Ă  voir. Desflaques d’eau, des tas de pierres, destas d'ordures, des murs dĂ©labrĂ©s,des bĂątiments qui tiennent Ă  peine,renseignent sur la violence despluies du dĂ©but de semaine. Ici s’estproduit mardi dernier un dramequi alimente encore les discussions.Un enfant de sept mois est tombĂ©du dos de sa sƓur, au moment dudĂ©luge. Le bĂ©bĂ©, noyĂ©, a Ă©tĂ©englouti par les eaux de pluie.“Nous venons de Dieu. Nousretournons Ă  Lui”. Tels sont les pro-pos qui jaillissent des bouchesendeuillĂ©es. MalgrĂ© l’effort d’ac-cepter la DĂ©cision divine, raressont les visages sur lesquels ne se litpas un sentiment de vide. AĂŻssatouDiallo, la mĂšre du dĂ©funt bĂ©bĂ©, adu mal Ă  accepter la disparition deson enfant. “Nous Ă©tions en trainde lutter pour empĂȘcher l'eau d'en-vahir la demeure. MalgrĂ© nosefforts l'eau ne cessait de gagner duterrain. C'est dans ces entrefaitesque l’enfant est tombĂ© du dos de sasƓur, pour plonger directementdans l’eau”. À peine ces mots sortisde sa bouche, la dame, Ă©treinte parl'Ă©motion, se relĂšve difficilement.Dans le mouvement, son grandboubou laisse apparaĂźtre un corpscouvert de blessures. “Cette nuit-lĂ , explique-t-elle, en Ă©vacuant l'eaude la maison, Ă  l'aide de seaux, lemur est tombĂ© sur moi et m’a ren-versĂ©e. Les blessures proviennentde là”.

La veuve lutte contre un cancer du seinLa veuve se bat depuis un ancontre un cancer du sein. Ce sontles voisins du quartier qui l'aidentpour ses soins mĂ©dicaux, depuis 3mois. Elle laisse clairement enten-dre qu'elle n'a pas les moyens defaire rĂ©parer sa maison durementfrappĂ© par les intempĂ©ries.AĂŻssatou Diallo sollicite l'aide desautoritĂ©s. “Nous demandons Ă l’État de nous aider Ă  disposer d’unbon local, car, cette partie de larĂ©gion de Dakar que nous occu-pons n’est pas habitable”, dit-elle,lorsqu'elle pense qu'elle a failli per-dre tous ses enfants. “L’eau de lapluie entrait de façon incontrĂŽla-ble dans la demeure et a atteint unniveau Ă©levĂ© des murs de la cham-bre.” À Grand MĂ©dine, c'est le mĂȘmecri qui jaillit des cƓurs. Une sup-plique clairement exprimĂ©e par lavieille Mame Fatou Kane Ndiaye.“Nous interpellons la consciencedes autoritĂ©s. Nous sollicitons del'aide pour la rĂ©fection et la rĂ©habi-litation du quartier, afin de stopperl’eau”. En effet, gĂ©ographiquement,Grand MĂ©dine se situe dans unezone basse et reçoit les eaux quiviennent des quartiers environ-nants.

SOKHNA FAYE

“J'Ă©tais en mission, en prison”

“Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu durant cette Ă©preuve, mafamille, mes parents et mes amis. Devant le juge, j'avais dĂ©clarĂ© :'Je crois en la justice de mon pays et je crois en la justice divine'.

C'est pourquoi j'attendais avec impatience ce jour. Je remercie Dieu et pro-fite du Ramadan pour demander pardon Ă  tout le monde. Le SĂ©nĂ©gal abesoin de paix. Je souhaite que lĂ  oĂč le prĂ©sident Wade avait Ă©chouĂ©, Ă savoir le dialogue politique, qu'il devienne une rĂ©alitĂ© au SĂ©nĂ©gal. Que lapaix rĂšgne et qu'on puisse prendre en charge les besoins des populations. Par ailleurs, si je n'avais pas Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© ici, je ne saurais pas ce qui s'y

passe. J'Ă©tais venu en mission ici. Je m'en arrĂȘte lĂ  et je saurai comment lamener Ă  bien. Je suis restĂ© le mĂȘme. Je suis plus que jamais croyant et per-sonne ne peut Ă©chapper Ă  son destin. En arrivant ici, j'Ă©tais un A, je suisdevenu un A+.”

Le lutteur Modou LĂŽ entourĂ© de fans Ă  l’Empire des enfants, hier

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CMJN

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SOCIÉTÉ

ASSANE MBAYE

Quartier Rail-bi de Yarakh. En cejeudi 16 août 2012, le bidon-ville est toujours plongé dans le

deuil. Ses ruelles quasi-dĂ©sertes peinentĂ  sortir de cette torpeur inhabituelle, encette veille de fĂȘte de KoritĂ©. Ici, l'heuren'est pas, pour le moment, auxprĂ©paratifs des festivitĂ©s. Mais plutĂŽt auxfunĂ©railles de Alioune SĂšne, Djib Tine,Khady Yade, Mane Diouf, Fatou Thiamet Penda Diouf, du nom des habitantsqui ont tous pĂ©ri sous la dalle du mur qui,jusque mardi dernier, surplombait leursconcessions en fortune. SubmergĂ© parles violentes averses qui sont tombĂ©essur Dakar pendant la nuit du lundi 12 aumardi 13 aoĂ»t, le mur a cĂ©dĂ© sous lepoids de l'humiditĂ© et s'est affaissĂ© surtoute sa hauteur et de tout son poids sur

14 concessions, faisant du coup 6 mortset cinq blessés dont deux dans un étatgrave. Extirpés des décombres, les bles-sés ont été conduits à l'hÎpital général deGrand Yoff et les corps sans vieacheminés hier, à Touba. Ils laissent der-riÚre eux toute une communauté attristéeet inconsolable. Assis à cÎté des décombres, le

visage triste, le regard lointain,Babacar Yade n’en revient toujours pasde cette tragĂ©die Ă  laquelle il aĂ©chappĂ© belle, lui, sa femme et sescinq enfants. Reconstituant les faits,c'est Ă  peine s'il parvient Ă  expliquer lescauses du drame. “Les choses sontallĂ©es si vite que personne ne peut direce qui s'est rĂ©ellement passĂ©â€, confieamĂšrement le sexagĂ©naire au cƓurmeurtri. “En tout cas, ce que je peuxvous dire, c'est que c'est la volontĂ©

divine et personne n'y pouvait rien dutout”, tente-t-il de se consoler. Au beau milieu des dĂ©combres, un

désordre indescriptible rÚgne. Des tasd'habits posés par-ci, des restes dematelas par-là, des débris de bois et dezinc de l'autre coté. Manifestement, letravail de tri entamé par les rescapésmassés sur la cour de la maison, risquede prendre du temps. Par ailleurs, aucompte-gouttes, le voisinage vient pré-senter ses condoléances. On laisse entendre que Malick Sall,

le propriĂ©taire du local dont le mur s'estaffaissĂ©, est passĂ©, lui aussi, prĂ©senterses condolĂ©ances, quelques heuresplus tĂŽt. Le bĂątiment, une fabrique desavon dĂ©nommĂ©e “Noville” etconstruit depuis belle lurette, peine Ă dĂ©marrer ses activitĂ©s.

L'État et la mosquĂ©e de Point Eau chevet des victimesJuste aprĂšs les douloureux Ă©vĂ©-

nements, l'État du SĂ©nĂ©gal a dĂ©lĂ©guĂ© sonministre de l'IntĂ©rieur Mbaye Ndiaye auchevet des familles des victimes. À ceteffet, une enveloppe de 2 millions de nosfrancs a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©e et confiĂ©e au com-mandant de la brigade de gendarmeriede Yarakh pour le rapatriement des corpsĂ  Touba oĂč ils sont enterrĂ©s. Il a joint Ă cette enveloppe des vivres pour soutenirles familles des victimes. Il a Ă©tĂ© Ă©paulĂ©dans cette entreprise par la mosquĂ©e dePoint E qui a Ă©galement offert aux popu-lations du sucre, du riz et des habits.

ProblÚme de santé publiqueMais toujours est-il que cette commu-

nauté a plus besoin d'aide, dans le cadre

de l'assainissement de son environne-ment. Car, ce quartier manque de tout. Ilfait face à un véritable problÚme d'insé-curité liée à la promiscuité et à la paupé-risation. Il n'a aucun systÚme de canali-sation pour drainer les eaux uséesstagnantes. Ce qui fait que ses ruellessont gorgées d'eaux usées puantes quimenacent la santé des populations, sur-tout des enfants qui souffrent presquetous de maladies épidermiques.

“Nous n'avons nulle part oĂč aller”MalgrĂ© cet incident, les familles des

victimes persistent toujours Ă  vouloir resterdans cette grande concession oĂč le dangerest toujours latent. Car, une partie du murmeurtrier qui s'est effondrĂ© sur quatorzebaraques, restĂ© intact, plane toujours surune vingtaine de concessions. MĂȘme siles locataires des lieux estiment que cepan du mur est plus dur que celui qui s'esteffondrĂ©, rien ne garantit qu'il ne va paslui aussi cĂ©der face Ă  de fortes prĂ©cipita-tions. Si un tel incident se produisait, lebilan risquerait d'ĂȘtre cette fois-ci beau-coup plus lourd. Face Ă  cette situation, aucune action

allant dans le sens d'Ă©loigner les popula-tions de ce danger n'est entreprise, ni parla municipalitĂ© de Yarakh, ni par le gou-vernement, encore moins par les occu-pants des lieux. “OĂč aller si nous quittonsces lieux”, rĂ©pondent-ils Ă  la question desavoir s'ils comptaient toujours resterdans cette contrĂ©e. “Nous n'avons nullepart oĂč aller, si nous quittons ces lieux.Nous occupons ce quartier depuis lesannĂ©es 90”, dĂ©clare Babacar Yade.

YARAKH, RETOUR SUR LES LIEUX DU DRAME

Le danger plus quejamais présent

“La fortune auxsouscripteurs, les bĂ©nĂ©fices Ă  la

nation”. Cette phrase n’est pas qu’un simpleslogan Ă  la Loterie nationale sĂ©nĂ©galaise(LONASE). C’est une vĂ©ritĂ©. En effet, laLONASE se distingue de plus en plus dans lesocial. RĂ©partissant ainsi ses bĂ©nĂ©fices au seinde la communautĂ© avec sa caravane de solida-ritĂ©. C’est dans ce cadre que la Maison Rose“Dar es salam” de GuĂ©diawaye a reçu, le mardi14 aoĂ»t, le service social de la LONASE etl’amicale des femmes de la mĂȘme sociĂ©tĂ©. LadĂ©lĂ©gation Ă©tait dirigĂ©e par la conseillĂšre dudirecteur gĂ©nĂ©ral Amadou Samba KĂąne, char-gĂ©e des actions sociales, Aminata Wane. A sescĂŽtĂ©s Ă©taient prĂ©sents le chef d’agence de laLONASE de Pikine, Cheikh Oumar DiakhatĂ© etla prĂ©sidente de l’Association des femmes dela LONASE (AFLO), NdĂšye Fatou Thiam. La structure hĂŽte regroupe des jeunes filles

en détresse, victimes de viol, de grossesse pré-coce ou issues de familles pauvres. Localiséeà Guédiawaye, dans la commune de Medina

Gounass plus prĂ©cisĂ©ment, elle est gĂ©rĂ©e parune association dĂ©nommĂ©e “unies’vers’elles”dirigĂ©e par la Française Mona Chasserio. CettederniĂšre dit d’ailleurs ĂȘtre trĂšs reconnaissanteĂ  la LONASE qui a offert Ă  son association unetonne de riz, une tonne de sucre, 5 cartons delait, 5 cartons de tomate, un carton de savon,des bouteilles d’huile, etc. “Nous avons galĂ©rĂ©au dĂ©but avec le Conseil d’administration. Ondit du SĂ©nĂ©gal qu’il est le pays de la Teranga,mais je me demandais si l’on n’avait pasoubliĂ© la Teranga. Maintenant, on se sent sou-tenu. Les choses commencent Ă  prendreforme”, s’est-elle fĂ©licitĂ©e. Cela va continuersur cette lancĂ©e Ă  en croire Mme Wane. Car,“ce geste n’est qu’un dĂ©but de partenariat etque la LONASE veillera Ă  soutenir les victimesde familles dĂ©munies pour marquer sa solida-ritĂ© agissante”, a assurĂ© la conseillĂšre desaffaires sociales. Et Ă  Mme Chasserio d’ajouterdans la mĂȘme optique que “l’argent n’estqu’une illusion. Il faut apprendre Ă  partageravec le cƓur”. Et c’est ce qu’a fait la sociĂ©tĂ©de la LONASE. “On ne pouvait rester insensi-bles au sort de jeunes filles vivant dans des dif-ficultĂ©s”, a dĂ©clarĂ© Aminata Wane. Par consĂ©-quent, elle et sa dĂ©lĂ©gation ont espoir que “lacontribution symbolique de la LONASE pourraattĂ©nuer la souffrance des pensionnaires decette maison et apporter la joie dans leur cƓurtout en leur permettant de passer un bon moisde ramadan”. Le geste de la LONASE a fait des Ă©mules.

Venue accompagner Aminata Wane, MmeThiam nĂ©e Khady Ndiaye, prĂ©sidente del’AFLO, a apportĂ© sa contribution sĂ©ancetenante. “Mme Wane nous associe Ă  tout. Ces50 mille F Cfa que nous donnons aujourd’huine sont qu’une modique participation. Maisnous tenons quand mĂȘme Ă  soutenir l’actionde la LONASE”, a-t-elle fait savoir. Non sanspromettre de revenir l’annĂ©e prochaine avecun don plus consĂ©quent. TouchĂ© par tout cetĂ©lan de solidaritĂ©, le prĂ©sident de la croix rougenationale M. BĂą a donnĂ© lui aussi 50 mille FCfa Ă  la Maison Rose. La LONASE est venueaccompagnĂ©e de l’association “les sƓursmusulmanes de Pikine” qui a participĂ© endonnant des denrĂ©es alimentaires. Toutcomme le dahira Mouharidjina Wal Ansar deGuĂ©diawaye et Dalal Ali qui a donnĂ© pour sapart un lot de vĂȘtements.

Venu assister Ă  la cĂ©rĂ©monie de remise dedon, le maire de la ville de GuĂ©diawaye,Cheikh Sarr, a fortement remerciĂ© la MaisonRose qui relaie la commune dans son travaild’assistance aux populations en difficultĂ©.Ému par le geste des bienfaiteurs, il a pro-mis une subvention Ă  la Maison Rose. Iln’était cependant pas le seul institutionnelsur place. Le PrĂ©fet de la ville deGuĂ©diawaye, Mame SanĂ© Ndiaye Diouf Ă©taitaussi de la partie. Elle a mĂȘme exhortĂ© lesautres sociĂ©tĂ©s de la place Ă  faire dans lesocial comme la LONASE. Et cette derniĂšreĂ  faire plus.La cĂ©rĂ©monie s’est terminĂ©e sur des notes

un peu plus tristes. Un groupe de pension-naires a entonnĂ© une sĂ©rie de chansons qui aarrachĂ© des larmes Ă  quelques femmes de l’as-sistance dont la prĂ©sidente de l’AFLO.

CARAVANE DE LA SOLIDARITÉ À LA MAISON ROSE DE GUÉDIAWAYE

La LONASE redonne le sourireà des jeunes filles en détresse

72 heures aprÚs les fortes précipitations qui se sont abattues surDakar et causé des pertes en vies humaines, le quartier Rail-bi deYarakh est toujours plongé dans le deuil. Six de ses fils ont péri dans l'affaissement d'un mur mardi dernier sur 14concessions en baraque. Aujourd'hui, force est de constater que le danger guette toujours.

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AFRIQUE / MONDE

L' Equateur a accordé l'asile politique au fon-dateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugiédepuis deux mois dans son ambassade à

Londres, une dĂ©cision qui provoque un casse-tĂȘtejuridique et diplomatique et qui “ne change rien”pour le gouvernement britannique, pour qui leblocage pourrait s'Ă©terniser. Quito “a dĂ©cidĂ©d'accorder l'asile diplomatique au citoyen (australien)Julian Assange”, a annoncĂ© jeudi le ministre Ă©qua-torien des Affaires Ă©trangĂšres Ricardo Patiño, mettantun terme Ă  un suspense de prĂšs de deux mois.Quelques minutes plus tard, le Foreign Office aannoncĂ© dans un communiquĂ© que Londres Ă©tait“déçu” par la prise de position de Quito mais quecette dĂ©cision ne changeait “rien” quant Ă  son obli-gation d'extrader M. Assange vers la SuĂšde.Le fondateur de WikiLeaks, ĂągĂ© de 41 ans, a

Ă©puisĂ© tous les recours juridiques au Royaume-Unicontre le mandat d'extradition lancĂ© par la SuĂšde, oĂčil est soupçonnĂ© de viol et d'agression sexuelle. Il estrĂ©fugiĂ© depuis le 19 juin Ă  l'ambassade d'EquateurĂ  Londres, oĂč il avait dĂ©posĂ© une demande d'asilepolitique pour Ă©viter son extradition. Selon M. Patiño,l'Equateur a considĂ©rĂ© que si M. Assange â€œĂ©tait placĂ©en dĂ©tention prĂ©ventive en SuĂšde, se produirait unechaĂźne d'Ă©vĂ©nements qui ne pourraient Ă©viter sonextradition” ultĂ©rieure dans un pays tiers comme lesEtats-Unis. S'il est extradĂ© vers la SuĂšde, le fondateurde WikiLeaks dit redouter d'ĂȘtre transfĂ©rĂ© dans unsecond temps aux Etats-Unis pour y rĂ©pondre d'es-pionnage aprĂšs la divulgation par son site de250.000 tĂ©lĂ©grammes diplomatiques amĂ©ricains.Aux Etats-Unis, M. Assange “pourrait ĂȘtre jugĂ© pardes tribunaux spĂ©ciaux ou militaires et il n'est pasimprobable qu'un traitement cruel et dĂ©gradant lui

soit rĂ©servĂ© et qu'il soit condamnĂ© Ă  la peinecapitale”, a estimĂ© le ministre Ă©quatorien.Jeudi soir, la porte-parole du dĂ©partement d'Etat

Victoria Nuland a assurĂ© que Washington n'estaucunement impliquĂ© dans le diffĂ©rend entre Lon-dres et Quito, dĂ©mentant toute pression sur le gou-vernement britannique. “Je rejette pleinement lesaccusations selon lesquelles les Etats-Unis ont l'in-tention de le persĂ©cuter”, a insistĂ© Mme Nuland.M. Patiño a Ă©galement rĂ©pĂ©tĂ© que son pays avaitrĂ©uni de “sĂ©rieux indices” accrĂ©ditant la possibilitĂ©de “reprĂ©sailles” contre M. Assange “qui peuventmettre son intĂ©gritĂ©, sa sĂ©curitĂ©, et mĂȘme sa vieen danger”. “Les autoritĂ©s britanniques sont dansl'obligation de l'extrader vers la SuĂšde. Nous noussoumettrons Ă  cette obligation”, a rĂ©ponduLondres, qui avait dĂ©jĂ  prĂ©venu jeudi matin qu'ils'opposerait Ă  une extradition vers Quito.Face Ă  l'inflexibilitĂ© de Londres, M. Patiño a

affirmĂ© dans la soirĂ©e ne pas exclure de saisir laCour Internationale de Justice (CIJ) de la Hayepour contraindre la Grande-Bretagne Ă  accorderun sauf-conduit Ă  Julian Assange. Une option Ă©ga-lement Ă©voquĂ©e par l'ex-juge espagnol BaltasarGarzon, qui coordonne la dĂ©fense de M. Assange.De son cĂŽtĂ©, la SuĂšde a “fermement” rejetĂ© “touteaccusation” selon laquelle sa justice ne garantitpas les droits de la dĂ©fense. Stockholm a mĂȘmeannoncĂ© la convocation de l'ambassadeur Ă©qua-torien pour qu'il s'explique sur les accusations deson gouvernement.Une hypothĂšse qu'a semblĂ© Ă©carter le ministre

des Affaires Ă©trangĂšres britannique WilliamHague, estimant que la bataille diplomatique etjuridique autour du cas Assange pourrait prendreun temps “considĂ©rable”. A l'intĂ©rieur de l'am-bassade, Julian Assange a saluĂ© “une victoireimportante”, ajoutant toutefois que “les chosesvont probablement devenir plus stressantes main-tenant”. Peu aprĂšs les dĂ©clarations de sonministre, le prĂ©sident Ă©quatorien Rafael Correas'Ă©tait exclamĂ© sur son compte Twitter: “Personnene va nous faire peur”, comme un dĂ©fi lancĂ© auxautoritĂ©s britanniques.

(AFP)

Les pays musulmans ont suspendu la Syrie del’Organisation de la confĂ©rence islamique(OCI) afin d’isoler symboliquement le rĂ©gime

de Bachar al-Assad et de dĂ©noncer la rĂ©pression san-glante contre la rĂ©bellion. “Sur le terrain, un raidaĂ©rien dĂ©vastateur mercredi Ă  Azaz (nord) a fait desdizaines de morts et accĂ©lĂ©rĂ© le rythme des arrivĂ©esde rĂ©fugiĂ©s en Turquie voisine, tandis que la crisesyrienne a provoquĂ© de nouvelles tensions au Liban.”À New York, le Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU devait

se rĂ©unir jeudi pour mettre fin formellement Ă  la mis-sion de ses observateurs en Syrie, dont le mandatexpire dimanche.“Face au refus de la Chine et de la Russie de toute

condamnation de Damas, les 15 membres duConseil devraient se mettre d’accord pour conserverun bureau de liaison politique Ă  Damas pour soutenirle futur mĂ©diateur international qui doit prendre lasuite de Kofi Annan.”En Arabie saoudite, les dirigeants du monde

musulman sont tombĂ©s d’accord Ă  La Mecque sur“la nĂ©cessitĂ© de mettre fin immĂ©diatement aux actesde violence en Syrie et de suspendre ce pays del’OCI”, selon le communiquĂ© final publiĂ© dans la nuitde mercredi Ă  jeudi. L’Iran, un solide alliĂ© de Damas,a Ă©tĂ© le seul des 57 membres de l’OCI, qui reprĂ©sen-

tent un milliard et demi de musulmans Ă  travers lemonde, Ă  refuser cette suspension que ses dirigeantsont qualifiĂ©e d’”injuste”.

Les combats se poursuivent dans plusieurs villesLa décision a été saluée par une partie de la com-

munautĂ© internationale, Ă  l’image des États-Unis,qui y ont vu le signe “de l’isolation croissante durĂ©gime Assad et de l’étendue du soutien au peuplesyrien et Ă  sa lutte pour un État dĂ©mocratique”. “Surle terrain en Syrie, les violences n’ont pas faibli,faisant jeudi 31 morts au lendemain d’une journĂ©esanglante avec au moins 172 morts - 122 civils, 18rebelles et 32 soldats - selon l’Observatoire syrien desdroits de l’Homme (OSDH).”Outre les combats Ă  Alep ainsi qu’un attentat

revendiquĂ© par les rebelles dans des bĂątiments del’état-major Ă  Damas, les scĂšnes les plus dures sesont dĂ©roulĂ©es Ă  Azaz, une ville rebelle de 70 000habitants Ă  quelques kilomĂštres de la frontiĂšreturque, touchĂ©e par un raid aĂ©rien mercredi en dĂ©butd’aprĂšs-midi. “Les frappes ont rasĂ© une dizaine demaisons et soufflĂ© les vitres de nombreuses habita-tions, selon un journaliste qui a vu les corps sans viede plusieurs trĂšs jeunes enfants. Mercredi soir, l’OSDH a Ă©voquĂ© un bilan d’au

moins 31 morts et plus de 200 blessĂ©s, tout en prĂ©-venant que de nombreuses victimes Ă©taient encoresous les dĂ©combres.”“J’ai enterrĂ© 12 membres de ma famille

aujourd’hui, parmi lesquels mon pĂšre, ma mĂšre, masƓur et la femme de mon frĂšre. Walid, mon frĂšre, aĂ©tĂ© taillĂ© en morceaux, au dĂ©but nous ne l’avons pasreconnu. Nous avons enterrĂ© les enfants de mon frĂšreaussi. Le plus jeune avait 40 jours”, a dĂ©clarĂ© unhabitant d’Azaz citĂ© par Human Rights Watch(HRW), qui a envoyĂ© des enquĂȘteurs sur place.“Leraid visait probablement deux bĂątiments utilisĂ©s parl’ArmĂ©e syrienne libre (ASL, rebelles), situĂ©s Ă  proxi-mitĂ© du quartier touchĂ© mais indemnes, selon HRWet l’OSDH.”Pour sa part, la responsable de l’humanitaire Ă 

l’ONU, Valerie Amos, qui achevait une visite de deuxjours Ă  Damas, a de nouveau rĂ©clamĂ© jeudi matin unmeilleur accĂšs humanitaire aux Syriens dans lebesoin, estimĂ©s Ă  plus de deux millions. Les agencesonusiennes en Syrie et leurs partenaires locaux nepeuvent pas gĂ©rer seuls la crise humanitaire, a-t-elleinsistĂ©, regrettant que Damas refuse l’accĂšs Ă d’autres ONG officiellement pour Ă©viter que l’aide neparvienne “à des groupes armĂ©s ou terroristes”.

(LEMATIN.MA)

AFFAIRE WIKILEAKS

Quito accorde l'asile Ă  Assange, Londrescampe sur sa position

CÔTE D'IVOIRE :

un commando attaqueDabou, Ă  50 km d'Abidjan

Les forces anti-Ouattara poursuiventleur tentative de déstabilisation durégime ivoirien à l'approche de l'au-

dience de confirmation des charges de LaurentGbagbo devant la CPI. Dans la nuit de mer-credi Ă  jeudi, une dizaine d'hommes en armesont attaquĂ© la ville de Dabou, prĂšs d'Abidjan.Aucun bilan n'est encore disponible.Quelque 72 heures aprĂšs les attaques des posi-tions de l'armĂ©e ivoirienne Ă  la frontiere ivoiro-libĂ©rienne Ă  l'ouest du pays, c'est au tour de laville de Dabou de connaĂźtre des heures chaudes.Dans la nuit de mercredi Ă  jeudi, plusieurspoints stratĂ©giques de cette ville situĂ©e Ă  environ50 km d'Abidjan ont Ă©tĂ© violemment attaquĂ©spar des hommes armĂ©s.“Tout a dĂ©butĂ© vers minuit. Nous avonsentendu des tirs nourris Ă  travers la ville. Cela adurĂ© jusqu'Ă  6 heures du matin (GMT). Tout lemonde est coincĂ© chez soi. Personne n'ose sortir.Nous sommes encore en Ă©tat de choc”, confiel'un des habitants Ă  Jeune Afrique.Selon des sources sĂ©curitaires, les assaillantsn'ont rien laissĂ© au hasard. “Un commando deplus d'une dizaine d'hommes a lancĂ© un raid surla ville. Les agresseurs ont attaquĂ© nos positionset la prison. Ils ont fait libĂ©rer les prisonniersqu'ils ont ensuite armĂ©s. Mais la situation estredevenue normale. Les assaillants ont Ă©tĂ©repoussĂ©s. Nous avons procĂ©dĂ© Ă  des arresta-tions et repris certains Ă©vadĂ©s”, a rĂ©vĂ©lĂ© un chefmilitaire de la ville. Sur “150 personnes aumoins” qui Ă©taient dĂ©tenues dans la prison, “unecinquantaine ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es” par l'armĂ©e et“remises Ă  la gendarmerie”, a dit dans l'aprĂšs-midi Mohamed Sess Soukou, dĂ©putĂ© duRassemblement des rĂ©publicains (RDR) duprĂ©sident Alassane Ouattara.

SĂ©rie d'attaquesLes siĂšges locaux de la gendarmerie et de lapolice ainsi que la caserne des FRCI ont Ă©tĂ© tou-chĂ©s. Aucun bilan n'Ă©tait disponible dans l'im-mĂ©diat, mais des autoritĂ©s gouvernementales etmilitaires sont attendues dans la ville au cours dela journĂ©e.Cet incident survient aprĂšs une rĂ©cente sĂ©ried'attaques contre des membres des FRCI dansla capitale Ă©conomique ivoirienne et ses envi-rons. Ces accrochages ont brusquement faitmonter la tension en CĂŽte d'Ivoire, un peu plusd'un an aprĂšs la fin de la crise postĂ©lectorale(dĂ©cembre 2010-avril 2011). Dix militaires ontĂ©tĂ© tuĂ©s les 5 et 6 aoĂ»t Ă  Abidjan dans uneattaque contre un camp de l'armĂ©e. Le gouver-nement a accusĂ© des miliciens et militaires par-tisans de l'ex-prĂ©sident Laurent Gbagbo, dont leparti, le Front populaire ivoirien (FPI), a rejetĂ©ces allĂ©gations et rĂ©clamĂ© des enquĂȘtes.

(JEUNEAFRIQUE.COM)

SOMMET DE L’OCI

La Syrie mise au ban de lacommunautĂ© musulmaneRĂ©unie en Arabie saoudite, l’Organisa-tion de la confĂ©rence islamique a suspendu le rĂ©gime Damas.

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SERVICES & LOISIRS

Horoscope

MOTS FLÉCHÉS ‱ N°325 (FORCE 3)

BĂ©lierVotre vie va s'illuminer subitement suiteĂ  une nouvelle que vous n'attendiezplus. Vous avez la forme des grands jourset vous vous targuez de rĂ©ussir lĂ  oĂč lesautres piĂ©tinent. Vous ferez la dĂ©mons-tration de votre savoir-faire. Vous en res-sentirez une certaine fiĂšrtĂ©.

TaureauVous pouvez vraiment progresser dansvotre vie affective car votre énergie esten constante progression. Des solutionsvous apparaßtront. Ne prenez pas d'en-gagements personnels à la lÚgÚre. Cer-taines situations délicates parviendrontà une conclusion heureuse.

GĂ©meauxIl va falloir faire preuve de dĂ©termina-tion pour remettre de l'ordre lĂ  oĂč ledĂ©sordre rĂšgne. On ne sait plus trop surquel pied danser. C'est Ă  votre intelli-gence de tirer profit de cette situationcompliquĂ©e. La sincĂ©ritĂ© de vos senti-ments ne sera pas remise en question.

CancerD'excellentes nouvelles vous parviennent.Profitez de cette opportunité pour hono-rer les propositions qu'on devrait vousfaire. Vous traversez une phase bénéfiquequi se transformera en réussite certaine.N'hésitez pas à continuer ce que vouscommencez.

LionVous aurez l'occasion de discuter trÚs sé-rieusement de certains problÚmes quivous tracassent. Pour vous faire biencomprendre, prenez votre temps, respirezprofondément et parlez le plus calme-ment possible et vous serez écouté. Vousn'aurez pas de problÚmes de communi-cation.

ViergeUne opportunité trÚs enrichissante s'of-fre à vous ce qui vous permet d'atteindrel'objectif ambitieux que vous avez fixéavec beaucoup d'optimisme. La réussitevous donne raison, c'est heureux nenous en pleignons pas. Vous serez àl'honneur.

BalanceRĂ©flĂ©chissez sĂ©rieusement avant d'enta-mer une action irrĂ©vocable concernantvos affaires. Nous sommes dans une pĂ©-riode oĂč la prudence est de rigueur. Plu-tĂŽt que de foncer de l'avant en espĂ©rantque tout se passera bien, attendez le mo-ment favorable car la chance va passer.

ScorpionSi vous avez quelque chose de trÚs im-portant à faire, ne le différez pas, faites-le maintenant. Comme cela vous aurezacquis la certitude que c'est tout à faitdans vos possibilités. Vous pourrez ainsirecommencer autant de fois que vous levoudrez.

SagittaireVous ferez trÚs attention à tout ce qui sedit autour de vous. Vous risquez de gla-ner l'information précieuse qui vousmanque pour mener à bien une actionperformante dans les affaires. Une re-prise ne vous laisserait pas dans l'indif-férence.

CapricorneLes choses changeront trĂšs vite au coursde la journĂ©e. Attention vous ĂȘtes dansune pĂ©riode de transition. Cela peut serĂ©percuter sur votre environnement ami-cal ou familial. Montrez de l'Ă©nergie au-tour de vous en rĂ©organisant vosfrĂ©quentations.

VerseauSi vos projets financiers rencontraient unobstacle aujourd'hui, vous serez sansdoute vraiment dégoûté. Pour que celasoit seulement du temporaire, ne baissezsurtout pas les bras et battez-vous. Vouspouvez vous attendre à ce que les chosesavancent trÚs vite maintenant.

PoissonsUne dĂ©cision importante est Ă  prendredans une affaire personnelle qui vousintrigue. Votre attitude obstinĂ©e sera ungage de bonne volontĂ©. Ne vous prĂ©ci-pitez pas Ă  la lĂ©gĂšre dans cette affairede cƓur. Si vous voulez pouvoir aboutirne brusquez pas les choses. Restezcalme.

SolutionsSUDOKU N°272

MOTS FLÉCHÉS ‱ N°324 (FORCE 3)

VENDREDI 17 AOÛT 20125H30 L’IntĂ©grale du Zapping6H00 SĂ©rie The Wild6H20 Afrik’art6H50 Film TV Yann Piat, chronique d'un assassinat8H35 Canaille+

9H55 SĂ©rie Body of Proof (saison 2)11H20 SĂ©rie United States

of Tara (saison 3)11H45 Happy Hour12H20 Le Zapping

12H45 SĂ©rie Mad Dogs15H00 CinĂ© Scream 416H45 Mon Oncle Charlie17H10 Doc Les Nouveaux explorateurs : Londres18H05 Infos soir18H20 SĂ©rie The Wild18H50 Rugby en direct Top 14 - PrĂ©sentation19H00 Rugby en direct Top 14 -Match20H50 CinĂ© Warrior23H05 Happy Hour 0H00 CinĂ© DĂ©tective Dee, le mystĂšre de la flamme fantĂŽme2H00 CinĂ© Les Bien-aimĂ©s4H15 Catch5H00 Youssoupha Ă  l’Olympia

Le programme du jour

HumourToto va voir son pĂšre : - Dis, papa, qu'est ce que ça veut dire, le mot“vice”? - Euh, Vice, ça veut dire...Euh... Par exemple si jecouchais avec ta soeur ouavec toi, ou avec laconcierge, ou avec lechien, ça, c'est le vice... - Ah bon, pourquoi est cequ'on m'a nommĂ© vice-prĂ©sident du club des cadets ?

HEURES DE MESSE‱ CathĂ©drale : 7H‱ Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

‱ Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES‱ Fadiar : 05:55‱ Tisbar : 14:15‱ Takussan : 17:00‱ Timis : 19:44‱ GuĂ©wĂ© : 20:44Pr

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LIBRE PAROLE

D iscuter de la Zakat durantle mois béni de Ramadanse justifie doublement.

D’abord, comme le jeĂ»ne deRamadan, la Zakat est un pilier del’Islam. Ensuite, la gĂ©nĂ©rositĂ© estrecommandĂ©e tout le temps dans lareligion musulmane. Cependant,elle l’est davantage lors de ce moisbĂ©ni. Ainsi, beaucoup de juristesconseillent aux fidĂšles, qui remplis-sent les conditions, de sortir leurZakat durant le Ramadan pour avoirune rĂ©compense beaucoup plusĂ©levĂ©e. Bien qu’étant une obligation reli-

gieuse, la Zakat n’en a pas moinsune dimension Ă©conomique Ă©vi-dente et peut, vu sa fonction detransfert de richesse des plus nan-tis vers les plus dĂ©munis, jouer unrĂŽle dĂ©terminant dans le combatcontre la pauvretĂ©. Aujourd’hui, il ya de plus en plus de signes objec-tifs indiquant le retour de la reli-gion, en gĂ©nĂ©ral, et de l’Islam enparticulier comme un facteur dĂ©ci-sif dans tous les domaines de la viedes populations. Par exemple, surle plan Ă©conomique, on a eu Ă assister, sur une pĂ©riode relative-ment courte, Ă  la chute du systĂšmecommuniste et Ă  la remise en causede certains fondements thĂ©oriquesdu libĂ©ralisme. Ainsi, Ă  titre d’illus-tration, des courants Ă©conomiquesĂ©mergents tels que la nouvelle Ă©co-nomie institutionnaliste, l’écono-mie comportementale et l’écono-mie islamique remettent en causele postulat de rationalitĂ© Ă©cono-mique qui est essentiel dans lathĂ©orie nĂ©oclassique. Sur ce pointprĂ©cis, l’économie islamique consi-dĂšre que la conviction religieuse del’agent Ă©conomique a uneinfluence indĂ©niable sur ses com-portements Ă©conomiques mĂȘme sicela pourrait mener Ă  des choix quine sont pas Ă©conomiquementrationnels selon l’entendementnĂ©oclassique. Mieux, l’économieislamique soutient que la foi reli-gieuse peut efficacement assumerla fonction d’incitation qui est fon-damentale pour amener les agentsĂ  se comporter de la maniĂšre dĂ©si-rĂ©e et obtenir les rĂ©sultats Ă©cono-miques voulus.

Moyen de purification spirituelleDans cette contribution nous

nous proposons de discuter cer-tains aspects lĂ©gaux, spirituels etĂ©conomiques de la Zakat avantd’en tirer les implications pratiqueset politiques.La Zakat est le troisiĂšme pilier de

l’Islam ; elle est instituĂ©e dans leCoran par le verset: “PrĂ©lĂšve deleurs biens une Sadaqa (Zakat) parlaquelle tu les purifies et les bĂ©nis,et prie pour eux. Ta priĂšre est une

quiĂ©tude pour eux. Et Allah estAudient et Omniscient” (9 : 103). La Zakat est ainsi prĂ©sentĂ©e

comme un moyen de purificationspirituelle en ce sens qu’elle per-met au donneur de se dĂ©barrasserde l’avarice en prenant l’habitudede donner une partie de ses biensqu’il aime par nature. Dans unHadith, l’avarice est citĂ©e commeune des sources de ruine : “3caractĂšres sont sources de ruine, ⁃ Une avarice Ă  laquelle on obĂ©it⁃ Une passion suivie⁃ Une auto admiration”Dans la conception islamique de

la vie, le dĂ©veloppement socio-Ă©co-nomique ne saurait se rĂ©aliser sansle dĂ©veloppement personnel del’Homme qui est composĂ© dematiĂšre et d’esprit. Pour que doncl’homme puisse s’acquitter conve-nablement de sa mission, il devientimpĂ©rieux pour lui de se dĂ©velopperspirituellement en se dĂ©barrassantde ces vices citĂ©s. L’institution de la Zakat et l’in-

terdiction du Riba font partie desĂ©lĂ©ments les plus en vue du sys-tĂšme Ă©conomique islamique. Il estd’ailleurs, intĂ©ressant de remarquerque, sur bien des passages, leCoran met en opposition leconcept de Riba et celui de Infaaq(dĂ©pense dans le sentier d’Allah).Par exemple, dans la Sourate AlBarah, Allah dit : “Allah anĂ©antit leRiba et fait fructifier les aumĂŽnes.Et Allah n'aime pas le mĂ©crĂ©antpĂ©cheur” (2 : 276). Il dit encoredans la Sourate Roum: “Tout ceque vous donnerez Ă  Riba pour aug-menter vos biens aux dĂ©pens desbiens d'autrui ne les accroĂźt pasauprĂšs d'Allah, mais ce que vousdonnez comme Zakat, tout en cher-chant la Face d'Allah (Sa satisfac-tion)... Ceux-lĂ  verront [leursrĂ©compenses] multipliĂ©es” (30 :39).

L’assiette doit ĂȘtre revue Ă  la hausseOn pourrait se demander com-

ment le fait de recevoir un surpluscontractuel (par exemple 5%) surun principal dans un prĂȘt (Riba) neconstitue pas une augmentationalors que donner en charitĂ© unepart de ses biens (par exemple2,5%) l’est ! Si on se place dans lecontexte de l’au-delĂ , c’est Ă©vident.Mais dans le contexte de ce mondeici-bas, il est facile de comprendreces passages en invoquant leconcept de Barakah. Avec laBarakah, les biens, qui sont puri-fiĂ©s par la Zakat, permettent degrandes rĂ©alisations tout en protĂ©-geant le donneur de multiples dĂ©s-agrĂ©ments. Par contre, celui quireçoit le Riba pourrait ĂȘtre amenĂ© Ă dĂ©penser beaucoup plus que prĂ©vusous forme d’ordonnances inopi-

nĂ©es, des rĂ©parations induites pardes accidents fortuits, etc., toutessortes de dĂ©penses inattendues quis’expliquent par l’absence deBarakah. Que de fois n’a-t-on pasvu le gagnant d’une grandecagnotte de loterie ou un granddĂ©tourneur de deniers publics finirdans la misĂšre ! Le ProphĂšte (SAW) avait indiquĂ©

les biens sujets Ă  la Zakat et lestaux imposables. On peut ainsiciter les biens sous forme monĂ©-taire, les produits agricoles, lesbĂ©tails, etc. Cependant, vu leschangements majeurs qui se sontopĂ©rĂ©s dans la structure des Ă©cono-mies au fil du temps, beaucoup dejuristes contemporains sont d’avisque l’assiette de la Zakat doit ĂȘtrerevue Ă  la hausse. Aujourd’hui, lesservices occupent une place prĂ©-pondĂ©rante dans les Ă©conomies (en2010 au SĂ©nĂ©gal, les servicesreprĂ©sentaient environ 61% duPIB) ; de mĂȘme, on trouve beau-coup de salariĂ©s qui, s’ils vivaientde maniĂšre raisonnable, auraientĂ©pargnĂ© de quoi sortir la Zakat, cequ’ils ne font malheureusementpas. Par consĂ©quent, il est nĂ©ces-saire, selon ces juristes, de biencomprendre l’esprit des textes etles objectifs de la Chariah dans cedomaine prĂ©cis pour ne pas exclureces potentiels donneurs de Zakat.Autrement, on risque de demanderĂ  un paysan dont la valeur de larĂ©colte annuelle est infĂ©rieure Ă 500 000 F Cfa de payer la Zakatalors qu’on dispense ce cadre supĂ©-rieur qui perçoit plus de 500 000 FCfa par mois ! DĂ©jĂ  des payscomme la Malaisie (pourcentagedes musulmans environ 60%) ontadoptĂ© cette position ; et il y amĂȘme possibilitĂ© de rĂ©tention Ă  lasource pour les salariĂ©s qui le sou-haitent. De son cĂŽtĂ©, les autoritĂ©sfiscales tiennent compte du paie-ment de la Zakat pour accorder unecertaine dĂ©ductibilitĂ© lors du paie-ment de l’impĂŽt.

EmpĂȘcher la concentration de la richesseLes 8 catĂ©gories bĂ©nĂ©ficiaires de

la Zakat sont fixĂ©es par le Coran (9: 60). On pourra remarquer aisĂ©-ment qu’elles appartiennent, enmajoritĂ©, aux couches socialesdites vulnĂ©rables. Le transfert derichesses des plus nantis de lasociĂ©tĂ© vers ces catĂ©gories reprĂ©-sente non seulement une forme deredistribution mais a aussi unimpact sur les agrĂ©gats de consom-mation et d’investissement.EmpĂȘcher la concentration de la

richesse entre les mains d’uneminoritĂ© est un principe de l’écono-mie islamique (7 : 59). Ainsi, Ă cĂŽtĂ© de la Zakat, l’Islam a instaurĂ©diffĂ©rentes formes de charitĂ©, des-

tinĂ©es Ă  faire sortir les plus dĂ©mu-nis de la situation de prĂ©caritĂ©. Onpeut citer comme exemple, le Waqf(Habs dans le droit Malikite), uneforme de charitĂ© qui est telle quel’actif est prĂ©servĂ© de maniĂšre Ă©ter-nelle alors que l’usufruit est utilisĂ©Ă  des fins de bienfaisance. Au pointculminant de leur dĂ©veloppement,les revenus issus des Waqfs cou-vraient les frais sanitaires et sco-laires d’une bonne partie des popu-lations dans des localitĂ©s commeDamas, en Egypte, en Turquie 
Le professeur Cizakca, un spĂ©-

cialiste en la matiĂšre, a pu dĂ©mon-trer que l’acte notariĂ© Ă  la base del’établissement de la prestigieuseuniversitĂ© Oxford a Ă©tĂ© copiĂ© desmusulmans par les CroisĂ©s lors deleurs campagnes au Moyen Orient.

Au SĂ©nĂ©gal, la pauvretĂ© auraitĂ©tĂ© rĂ©duite de 57%, si laZakat Ă©tait gĂ©rĂ©e efficacementL’impact de la Zakat sur la

consommation s’explique par le faitqu’elle permet aux pauvres de dis-poser de ressources pour satisfaireleurs besoins de base. Cette aug-mentation de la demande entraĂźneune augmentation de la productionsi les produits de base sont d’ori-gine locale. En d’autres termes,comme la propension marginale Ă consommer est plus Ă©levĂ©e chez lespauvres que chez les riches,lorsque les premiers disposent deplus de ressources financiĂšres, lemultiplicateur sera positivementaffectĂ© entraĂźnant la productiond’un plus grand volume de biens etservices qui se traduit donc par lacroissance Ă©conomique.Avec les problĂšmes sĂ©rieux que

soulĂšve la politique de crĂ©dit desinstitutions de microfinance clas-siques, on a expĂ©rimentĂ©, avec suc-cĂšs, dans certains pays musulmansdes modĂšles de microfinance isla-mique avec l’intĂ©gration des insti-tutions de Zakat et de Waqf pourrĂ©soudre certains problĂšmes liĂ©s aufinancement des plus pauvres.Dans une Ă©tude rĂ©cente faite par

des experts de la Banque mondiale,les auteurs ont montrĂ© que si laZakat Ă©tait collectĂ©e et distribuĂ©eefficacement, sous certaines hypo-thĂšses, cela aurait permis Ă  20pays de l’Organisation de laConfĂ©rence Islamique (OCI), sur unĂ©chantillon de 39, d’éradiquer lapauvretĂ© si le seuil de 1,25 dollarpar jour est considĂ©rĂ©. Par exem-ple, pour le SĂ©nĂ©gal, l’étude sug-

gÚre que la pauvreté aurait étéréduite de 57%, selon les donnéesde 2005, si la Zakat était géréeefficacement.La gestion efficace de la Zakat,

dans le contexte sĂ©nĂ©galais, sup-pose sa gestion par une agenceautonome qui lui est exclusivementdĂ©diĂ©e. Une lecture attentive duverset (9 : 60) rĂ©vĂšle que la Zakatdoit ĂȘtre gĂ©rĂ©e de maniĂšre collec-tive. En effet, le verset cite parmiles bĂ©nĂ©ficiaires de la Zakat alAamiliin (les agents qui travaillentpour la collection et la distributionde la Zakat). Pareille option se jus-tifie aussi Ă©conomiquement. Il ressort clairement de cette

analyse que la Zakat peut avoir unimpact socio-Ă©conomique considĂ©-rable ; l’autoritĂ© publique est ainsiinterpellĂ©e pour la mise en placed’un environnement rĂ©glementaireet fiscal de nature Ă  favoriser l’éta-blissement d’agence de gestion deZakat autonome ou le fonctionne-ment optimal de celle existante(des oulĂ©mas sĂ©nĂ©galais ont dĂ©jĂ pris des initiatives dans ce sensavec la crĂ©ation du FondsSĂ©nĂ©galais de la Zakat). La rĂ©gle-mentation devrait viser Ă  crĂ©er lesconditions permettant la gestiondes fonds de Zakat de maniĂšre pro-fessionnelle et transparente. Deson cĂŽtĂ©, l’autoritĂ© fiscale devraitaccorder une dĂ©duction aux entitĂ©squi s’acquittent de la Zakat commec’est le cas avec les dons accordĂ©sĂ  certaines organisations carita-tives. Une telle politique de la partdes gouvernants mettrait les popu-lations dans des conditions de s’ac-quitter convenablement de leurdevoir religieux.Lorsqu’on est conscient de la

puissance mobilisatrice de l’Islam,toute tentative de marginalisercette religion dans un pays commele SĂ©nĂ©gal constitue un acte irra-tionnel. Pareillement, il est dĂ©rai-sonnable de ne l’utiliser qu’à desfins Ă©lectoralistes. De par sesvaleurs universelles et conciliablesĂ  la nature humaine, de par sa forteinfluence sur le comportement dela majoritĂ© des populations de cepays, l’Islam devrait constituer unesource principale d’orientation etd’incitation pour tout programmede dĂ©veloppement.

ABDOU DIAWDocteur en finance islamique

[email protected]

De la dimension spirituelleet Ă©conomique de la Zakat

Mody Niang, inspecteur de l’Enseignement Ă©lĂ©mentaire Ă  laretraite et son Ă©pouse Adjaratou MarĂšme Soda GuĂšye, remercienttous les parents, amis et alliĂ©s qui leur ont tĂ©moignĂ©, de quelquefaçon que ce soit, leur amitiĂ© et leur solidaritĂ©, Ă  l’occasion du dĂ©cĂšsde Sokhna Ndew Diouf, leur belle mĂšre et mĂšre, survenu le ven-dredi 10 aoĂ»t 2012 Ă  ThiĂšs, oĂč l’inhumation a eu lieu le mĂȘme jour.M. et Mme Niang remercient particuliĂšrement les membres de

l’imposante dĂ©lĂ©gation de la CitĂ© Fadia, le quartier qu’ils partagentavec eux dans l’harmonie, la concorde, le respect mutuel, la solida-ritĂ© et, naturellement, la paix.

REMERCIEMENTS

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numĂ©ro 358 ‱ vendredi 17 aoĂ»t 2012

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SPORTS

MAMADOU LAMINE SANÉ

T enants de la Coupe de laLigue, les Pikinois affronterontNiary Tally, tombeur hier du

Jaraaf (2-0). Au stade Demba Diop,face Ă  des MĂ©dinois qui jouaient leurderniĂšre carte cette saison, lesjoueurs de Niary Tally ont montrĂ© unvisage plus sĂ©duisant que lors de leurderniĂšre sortie de samedi en play-offs(0-2) contre le Casa Sport. AlphonseBa s’est d’abord distinguĂ© en ouvrantla marque d’un superbe plat du pied(11e), suite Ă  une belle passe en pro-fondeur de son coĂ©quipier Aziz Ba.DopĂ© par ce premier but inscrit avantle quart d’heure de jeu, Niary Tally afait exploser Ă  nouveau le verroumĂ©dinois Ă  la 21e mn. Passeur dĂ©ci-sif, Aziz Ba va se transformer enbuteur. Sur une contre-attaque bien

menĂ©e par Toumani DiĂ©dhiou, AzizBa, servi derriĂšre le dĂ©fenseur duJaraaf, mystifie le portier d’un jolilobe.A 2-0, les “Vert-blanc” dakarois,

finalistes de 2011 et 2010, n’y sontplus. En tĂ©moigne le geste de dĂ©pitde son capitaine Djibril SidibĂ© Ă  la30e mn. VexĂ© par la tournure dumatch, l’attaquant du club mĂ©dinoisdonne un coup de coude Ă  la tempedu dĂ©fenseur adverse AugustinNdiaye. L’arbitre n'a eu d'autre choixque de brandir aussitĂŽt le cartonrouge direct. MenĂ© et en infĂ©rioritĂ©numĂ©rique Ă  la pause, le Jaraaf sedirige vers une deuxiĂšme annĂ©eblanche aprĂšs son titre de championdu SĂ©nĂ©gal remportĂ© en 2010 devantl'adversaire du jour. De retour des vestiaires, comme si

le Jaraaf avait abdiqué et le NGB sûr

de sa victoire, les deux équipes ontbaissé le rythme. Les rares occasionsde cette deuxiÚme période sont parta-gées entre les deux équipes. PourNiary Tally, Aliou Cissé (35e) voit sontir de 23 mÚtres repoussé par le gar-dien et Pape Thiaw, rentré en coursde jeu (90e), a raté le cadre. Du cÎtémédinois, Alpha Oumar Sow a ven-dangé la seule véritable action dange-reuse de son équipe dans la partie(88e) en perdant son face-à-face avecle gardien de but de Niary Tally. Outsiders de leurs demi-finales,

Pikinois et Grand Dakarois ont rĂ©ussile pari d'arracher leur place en finale.Un rendez-vous au parfum de retrou-vailles car les deux Ă©quipes parta-geaient le mĂȘme groupe (B) cette saison en championnat. Avec unavantage de Niary Tally, une victoire(1-0) et un match nul.

C omme lors de la manche allerdu Tournoi de Basket de laZone 2, les Maliens y ont cru.

Avec le mĂȘme nombre de points (5)que les Lions et dopĂ©s par leur vic-toire mardi sur le Cap-Vert tombeurdes Lions, les Aigles croyaient en leurchance de battre le voisin tricolore.Mais le SĂ©nĂ©gal, une nouvelle fois, atroquĂ© au fil du match son alluremoribonde devant le le Cap-Vertcontre une dĂ©termination plusconforme Ă  son statut de favori.Comme Ă  l’aller (68-54), les Lionsont domptĂ© les Aigles (67-59), Ă Praia, au Cap-Vert. Sous l'impulsion d’un Mohamed

Faye intenable (28 points), lesSénégalais ont imprimé la cadencedÚs le premier quart temps (30-17).Et cette fois-ci, les protégés du coach

Cheikh Sarr ne se sont pas donné defrayeurs. Ils ont maintenu à bonnedistance leurs adversaires menés à lapause sur le score de 42 à 30 points.Démarrant le troisiÚme quart tempspied au plancher, le Sénégal a mené

de 15 points d'Ă©cart (51-36) avant dele terminer Ă  12 points de longueur(56-44). Teigneux, le Mali a fait illu-sion en revenant Ă  8 points Ă  la moitiĂ©du dernier quart temps (58-50). Uneavance que les Lions vont conserverjusqu’à la fin du match (67-59).Avec cette deuxiĂšme victoire sur le

Mali, le SĂ©nĂ©gal rĂ©pondra, sauf coupde tonnerre, prĂ©sent au prochainAfrobasket masculin Ă  Abidjan (CĂŽted’Ivoire) en aoĂ»t-septembre 2013.Reste Ă  connaĂźtre son classementparmi les deux Ă©quipes qui serontretenues au final.

DEMI-FINALE COUPE DE LA LIGUE - NIARY TALLY / JARAAF (2-0)

Niary Tally rejoint Pikine en finaleLa finale de la Coupe de la Ligue mettra aux prises l’AS Pikine, vainqueur mercredi de Casa Sport (5-4 aux TAB), Ă  Niary Tall qui a Ă©liminĂ© Jaraaf (2-0), hier. Un affiche allĂ©chante.

QUALIF' CAN 2013 - CÔTE D’IVOIRE / SÉNÉGAL Un arbitre marocainau siffletL’arbitre marocain, Al AhrachBouchaib, va officier lors du matchdevant opposer la CĂŽte d’Ivoire auSĂ©nĂ©gal, le 8 septembre prochain, austade FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny d’Abid-jan, annonce le site officiel de la FĂ©dĂ©ra-tion ivoirienne de football (FIF), selonl'APs. BouchaĂŻb El Ahrach est ĂągĂ© de 39ans. Il a Ă©tĂ© Ă©levĂ© au grade d’arbitre de laFIFA en 2008. En 2010, il a sifflĂ© unedemi-finale de la Coupe d’Afrique desnations jouĂ©e en Angola. Sur le triodevant officier Ă  l’occasion de cette ren-contre phare, le site de la FIF prĂ©cise quel’international marocain sera assistĂ© parAchik Redouane (assistant 1), ainsi quedes AlgĂ©riens Etchiali Abdehak (assis-tant 2) et Amalou Mokhtar (4Ăšme offi-ciel). “Le commissaire du match est leNigĂ©rian Bolaji Ojo Oba”, prĂ©cise le siteofficiel, tout en ajoutant que le match estprĂ©vu Ă  17 heures.

TRANSFERTSPSG : RĂ©veillĂšrerecalé 

Alors que toutes les modalitĂ©s sem-blaient conduire Ă  un Ă©change entre ledĂ©fenseur central du Paris Saint-Germain Milan Bisevac et le latĂ©ral droitde l'Olympique Lyonnais, AnthonyRĂ©veillĂšre, la transaction pourrait s'avĂ©-rer plus dĂ©licate que prĂ©vu. Si le Serbes'est bien engagĂ© avec les Gones hier, leRhodanien n'a pas passĂ© avec succĂšs latraditionnelle visite mĂ©dicale. “Concer-nant Anthony RĂ©veillĂšre, la visite mĂ©di-cale passĂ©e ce matin (hier) n'a pas donnĂ©satisfaction aux mĂ©decins du Paris Saint-Germain et a contraint le PSG Ă  ne pasdonner de suite Ă  la transaction”, a indi-quĂ© l'OL dans un communiquĂ©. Le clubde la capitale ne pourra pas faire marchearriĂšre, Bisevac ayant dĂ©jĂ  signĂ©. UndĂ©nouement pour le moins inattendu etdĂ©licat Ă  gĂ©rer pour le directeur sportifLeonardo du PSG.


Thiago Silva auxcamps des LogesArrivé à Paris hier aprÚs son matchamical avec le Brésil face à la SuÚde (3-0), le nouveau défenseur central duParis Saint-Germain, Thiago Silva, avisité les installations du club de lacapitale et était présent au Camp desLoges l'aprÚs-midi. L'international bré-silien n'a toutefois pas participé à laséance, mais sera présent à l'entraßne-ment à partir de vendredi matin.

ALLEMAGNE

Kahn, féroce avecLöw et la sélection

ExcĂ©dĂ© par la dĂ©faite concĂ©dĂ©e parl'Allemagne face Ă  l'Argentine mercredi(1-3), Oliver Kahn (photo) est Ă  sontour sorti de ses gonds et n'a pas man-quĂ© sa cible : le sĂ©lectionneur JoachimLöw. “La Mannschaft a des problĂšmesrelativement importants en dĂ©fense. LesĂ©lectionneur national doit se poser desquestions. La philosophie du jeu, l'of-fensive, c'est bien, mais l'adversaire atrop d'occasions. On perd largementcontre l'Italie, on prend trois butsaujourd'hui (mercredi, Ndlr). LĂ , çam'Ă©nerve”, s'est lĂąchĂ© le consultant de lachaĂźne ZDF. Sous le feu des critiquesdepuis l'Ă©limination de la Mannaschaftpar l'Italie en demi-finale de l'Euro2012 (1-2), Löw n'est pas non plusĂ©pargnĂ© par l'ancien portier emblĂ©ma-tique de l'Allemagne (86 sĂ©lections).

TENNIS Chardy s'offre MurrayAprĂšs son succĂšs contre Jo-WilfriedTsonga Ă  Toronto, le Français JĂ©rĂ©myChardy a dominĂ© Andy Murray (6-4, 6-4) en 1h37, hier, en huitiĂšme de finaleĂ  Cincinnati. Dans cette tournĂ©e amĂ©ri-caine, JĂ©rĂ©my Chardy se pose comme lecoupeur de tĂȘtes. Sa victoire contreTsonga la semaine derniĂšre au Canadaavait dĂ©jĂ  impressionnĂ©. Mais que dire deson succĂšs contre le champion olym-pique dans l'Ohio ? TrĂšs prĂ©sent au ser-vice, usant, sans en abuser, de slices quiont Ă©nervĂ© Murray, le Français - luckyloser dans ce tournoi - a crĂąnement jouĂ©sa chance et rĂ©ussi Ă  faire dĂ©jouer unÉcossais Ă  cĂŽtĂ© de ses pompes. Offensif Ă la fois sur son service et au retour, le 38ejoueur mondial a rĂ©ussi Ă  breaker sonadversaire Ă  3-3 dans le premier set. Il n'aensuite guĂšre tremblĂ© pour conserverson avantage et remporter cette pre-miĂšre manche.

REVUE TOUT TERRAIN

BASKET - TOURNOI ZONE 2 : SÉNÉGAL / MALI (67-59)

Sauf coup de tonnerre, les Lions qualifiés

Alphonse BĂą (au premier plan) jubilant aprĂšs son but, hier, contre le Jaraaf

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RD CONGO - ACCUSÉ D'AGRESSIONKoffi OlomidĂ©Ă©chappe Ă  la prison

J ugĂ© hier pour “coups et bles-sures volontaires” contre sonproducteur, le chanteur

congolais Koffi OlomidĂ© a Ă©tĂ©condamnĂ© Ă  trois mois de prisonavec sursis par le tribunal de Paix dela Gombe, Ă  Kinshasa. “Le tribunal(...) a Ă©tabli en fait et en droit l'in-fraction de coups et blessuresvolontaires mis Ă  sa charge, et lecondamne Ă  une servitude pĂ©nalede trois mois, assortie d'un sursis detrois mois”, a dĂ©clarĂ© le juge.Dans le mĂȘme temps, l'accusa-tion a annoncĂ© que la victime, leproducteur Diego Lubaki, mettaitfin aux poursuites. Selon l'un de sesavocats, celui-ci a qualifiĂ© la dis-pute d'incident malheureux. “Il aeu le temps de rĂ©flĂ©chir mĂ»rementseul devant sa conscience. (...) Il asouhaitĂ© se dĂ©sister pour privilĂ©gierla paix sociale et rĂ©tablir la paixentre lui et celui qu'il appelle son'grand frĂšre”', a dĂ©clarĂ© l'un de sesavocats avant de revenir devant lacour.Pas de "destruction mĂ©chante"Le juge n'a par contre pas Ă©tablien fait et en droit l'infraction de“destruction mĂ©chante” - uneforme de vandalisme - sur la portede la chambre d'hĂŽtel oĂč se sontbattus l'artiste et son producteur.Koffi OlomidĂ© a en consĂ©quenceĂ©tĂ© acquittĂ© de cette accusation quiaurait pu lui valoir une lourdeaggravation de sa peine - jusqu'Ă  5ans de prison. L’artiste de 56 ansavait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© mercredi soir dansun hĂŽtel de luxe de Kinshasa, lieude l’altercation. La bagarre a Ă©clatĂ©dans une chambre d'hĂŽtel pour unesomme d'argent que devait le pro-ducteur au chanteur. La star de lamusique Soukous risquait six moisde prison et une amende de 100000 francs congolais (88,5 eurosenviron ou prĂšs de 58 000 FCFA)pour les coups et blessures.

(JEUNE AFRIQUE ET AFP)

CMJN

page 12EN VUE

numĂ©ro 358 ‱ vendredi 17 aoĂ»t 2012www.enqueteplus.com

PAR BIGUÉ BOB & SOPHIANE BENGELOUN

Voudriez-vous vous présenter, Awa Ndiaye ?Je suis née il y a 25 ans à Saint-

Louis. J'ai eu mon bac en 2007 avantde suivre plusieurs formations dansdes domaines tels que la microfi-nance, la réinsertion des émigrés, lagestion et la création d'entreprise. Parla suite, j'ai eu a travailler à laLONASE (Loterie nationale sénéga-laise), comme agent commercial,avant de décrocher, en juillet 2009,un contrat chez un partenaire de laCNTS (Confédération nationale destravailleurs du Sénégal), la CCO, ausein de laquelle j'ai occupé le postede technicienne en gestion de projetsur la migration à Kaolack. Je géraisun bureau de sensibilisation et d'in-formation sur la migration sur toutecette zone. Ce travail m'a notammentpermis de voyager en Espagne pourvoir les conditions de vie des émigrés.Ces conditions sont parfois si diffi-ciles que les immigrés irréguliers enviennent à perdre contact avec leursfamilles qui finissent par les croiremorts alors que ce n'est pas le cas.

Et qu'est-ce qui vous a menée aumilieu du mannequinat ?La passion ! La mode fait partie de

moi depuis toute petite. J'ai toujoursadmiré les stars, aussi bien du man-

nequinat que de la publicitĂ©. Et c'estparticuliĂšrement vrai pour NaomiCampbell, dont je suis une trĂšsgrande fan, je l'admire au point d'es-sayer de l'imiter parfois. La premiĂšrefois que j'ai dĂ©filĂ©, c'Ă©tait en 2003.J'Ă©tais encore Ă©lĂšve et mes parentsont refusĂ© que je continue Ă  cause demes Ă©tudes que je devais privilĂ©gier.Plus de podiums, plus de dĂ©filĂ©s,plus rien, jusqu'Ă  ce que j'obtiennemon bac, termine mes formations decycle supĂ©rieur et commence Ă  tra-vailler. Ce n'est qu'au 1er janvier2010 que j'ai rĂ©ellement fait mon“baptĂȘme du feu” dans le milieu dela mode. J'ai eu Ă  prĂ©senter lesmodĂšles de stylistes comme SadioBee, Adama Paris et Selly Raby KĂąne.J'ai aussi dĂ©filĂ© Ă  la 1Ăšre Ă©dition duFashion Day pour la fille de FatouGuewĂ«l, Mame Codou Thioune, entenue traditionnelle. Et j'en passe, carje n'ai pas tous les noms en tĂȘte.

Comment a débuté l'aventure deMiss University Africa ?C'est Bamba Diop, via son agence

Dakar Feeling, qui m'a contactĂ©e enme disant : “Tu vas reprĂ©senter leSĂ©nĂ©gal Ă  une Ă©lection de miss enAfrique”. Je n'Ă©tais pas toute seule, ilavait contactĂ© trois autres filles et jene pensais mĂȘme pas ĂȘtre celle quipartirait au Nigeria. Cela ne m'avaitpas du tout traversĂ© l'esprit. C'est au

dernier moment qu'on m'a appelĂ©epour me dire que j'avais Ă©tĂ© retenue.J'ai Ă©tĂ© trĂšs surprise mais surtoutcontente, mĂȘme si je savais quec'Ă©tait une sacrĂ©e responsabilitĂ© d'al-ler reprĂ©senter son pays Ă  une Ă©lec-tion de ce genre. On ne sait pas si onva gagner ou pas, ce que l'on va pou-voir ramener, en plus du fait qu'il fautse montrer la digne ambassadriced'un grand pays comme le SĂ©nĂ©gal.Ce n'Ă©tait pas facile. J'avais plein derĂȘves en tĂȘte, j'Ă©tais heureuse mais,quelque part, au fond de moi, j'avaisaussi peur.

En quoi consistait le programme ?Mon séjour au Nigeria a duré 17

jours et je peux affirmer avoir chaquejour appris une infinitĂ© de choses.ÉnormĂ©ment de choses essentielles Ă la vie de tous les jours. Nous n'Ă©tionsque des filles et restions dans l'hĂŽtel,sans contact avec l’extĂ©rieur, Ă  tra-vailler. Nous Ă©tions totalement ensĂ©curitĂ©. Nos seuls interlocuteursĂ©taient des membres du staff de l'or-ganisation. Chaque rĂ©gion du conti-nent s'Ă©tait vue attribuer un reprĂ©sen-tant et le nĂŽtre Ă©tait un Gambien dunom d’El hadji Moctar. C'est lui quiavait en charge toutes les fillesvenant de l'Afrique de l'Ouest. Il a Ă©tĂ©trĂšs serviable bien que ne parlant pasfrançais. Heureusement qu'il parlaitWolof. Nous avons appris commentbien s’asseoir, comment manger,

comment saluer, comment s’adresserĂ  une grande personne. Nous faisionsdu sport tous les jours. On a nous-mĂȘmes crĂ©Ă© notre propre chanson,une trĂšs belle chanson d’ailleursaccompagnĂ©e d’une chorĂ©graphie.C’était notre hymne et il parlait detout, de l’Afrique et du concoursaussi. Nous l’avons chantĂ©e sous dif-fĂ©rentes langues vu qu’il y avait diffĂ©-rentes nationalitĂ©s.

Vous avez Ă©tĂ© Ă©lue “miss la plusdĂ©terminĂ©e” du concours. Qu’est-ce qui vous a valu cette distinc-tion ?J’étais trĂšs surprise d'entendre

mon nom au moment oĂč on donnaitles trophĂ©es. TrĂšs surprise vraiment.Pour dire vrai, je ne m’y attendais pasdu tout. Je me dis que je dois cettenomination Ă  mon amour pour leSĂ©nĂ©gal. Je me donnais Ă  fond pourhonorer mon pays. Je me disais toutle temps que je n’étais pas au Nigeriapour moi-mĂȘme mais pour reprĂ©sen-ter un pays, donc, je n’avais pas ledroit de perdre. Je me disais qu’àdĂ©faut d’apporter la couronne, il me

fallait un prix. [Les organisateurs] ontdit avoir portĂ© leur choix sur moiparce qu’ils ont vu en moi la dĂ©termi-nation et le sĂ©rieux, mais aussi et sur-tout que je tenais Ă  ce que je faisais.

Vous avez dit “surprise”, est-ceparce que vous trouviez les autresplus belles que vous ?Pour dire vrai, l’élection n’était pas

du tout facile. Il y avait 40 filles moiy compris et ce n’était pas facile de sedire la plus belle d’entre elles. Encoreque ce n’était pas la beautĂ© quicomptait. Celle qui a gagnĂ© a juste euplus de chance que nous. Elle a sesdĂ©fauts et qualitĂ©s comme toutes lesautres filles. Et celle qu’on trouvaitĂȘtre la plus belle n’a finalement pasgagnĂ©. Celle qui est arrivĂ©e premiĂšrenous a toutes surprises, mais elle lemĂ©rite quand mĂȘme.

Vous aviez perdu la couronne demiss Saint-Louis, vous en retrouvezune aujourd’hui. Comble-t-elle levide ?D’une part oui. Mais je n’ai pas du

tout perdu la couronne de miss Saint-Louis. Je l’ai gagnĂ©e, on me l’a retirĂ©eaprĂšs quelques problĂšmes (elle auraitcachĂ© le fait d'ĂȘtre mĂšre d'un enfant,ce qui va Ă  l'encontre des critĂšres duconcours, Ndlr). Aujourd’hui, avecl’expĂ©rience que j’ai eue au Nigeria ettout ce que j’ai appris, je suis fiĂšre.D’autant plus que cette couronne-lĂ ,je l’ai gagnĂ©e dignement, sans mau-vais sort ni contrainte. Il n’y a riendans ce couronnement qui puisse medĂ©ranger. Je suis contente.

On vous prĂȘte beaucoup de rela-tions amoureuses dans la presse.Qu’en est-il rĂ©ellement ?Oups, ma vie sentimentale, je ne

veux vraiment pas en parler. LĂ  pasdu tout.

Êtes-vous fiancĂ© ou pas ?Bien sĂ»r que j’ai un fiancĂ© !

Il vit au SĂ©nĂ©gal ?Non, non, il n’est pas au SĂ©nĂ©gal.

Alors tout ce qu’on raconte sur moidans la presse people n’est pas tou-jours vrai. Il y en a de vĂ©ridiquesmais il y en a qui n’ont aucun fonde-ment. Je suis dans un milieu oĂč jene peux pas empĂȘcher qu’on parlede moi. Alors je ne dirais jamais demal de ces journalistes qui Ă©criventdu faux sur moi. Je veux juste qu’ilssachent que parfois cela fait mal,trĂšs mal mĂȘme. On a une vie et uneintimitĂ© ; si cela ne dĂ©pendait quede nous, personne n’en parlerait.Mais on n’a pas le choix.

A quand le mariage ?Bientît incha’Allah. J’ai des pro-

jets Ă  mettre sur pied, d’abord. Jeveux monter une association appelĂ©e“CƓur d’enfant” qui viendra en aideaux enfants de la rue. Il y en a beau-coup Ă  Saint-Louis, et cela me brisele cƓur. Je veux aider ces enfants quisont en situation difficile et prĂ©caire.J’ai un autre projet d’entreprise, c’estdĂ©jĂ  crĂ©Ă© et on va faire dans le net-toyage des bureaux. Il me reste justeĂ  chercher des marchĂ©s.

A CƒUR OUVERT AVEC AWA NDIAYE

“Ce qui me brise le cƓur...”ConsidĂ©rĂ©e comme la plus dĂ©terminĂ©e des quarante candidates Ă  Miss University Africa, Éva Ndiayea reprĂ©sentĂ© le SĂ©nĂ©gal au Nigeria. De retour au SĂ©nĂ©gal, Awa, de son vrai nom, confie son expĂ©-rience et ses projets Ă  EnQuĂȘte.

“Tout ce qu’on raconte surmoi dans la presse peoplen’est pas toujours vrai.”