nouveaux projets de recherche au biopark

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La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South n°30 — hiver 2016 Nouveaux projets de recherche au Biopark Persistance bactérienne 2 Quatre ARC au Biopark 3 Nouveaux projets FNRS 4 ProsPECT : cancer de la prostate 6 CliniX : un partenariat inédit 7 Caprion : un nouvel acteur 8 À quand l’I-Tech Incubator 3 ? 10 OncoDNA : combattre le cancer 11 Digital learning 12 CHARLEROI BRUSSELS SOUTH

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La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South

n°30 — hiver 2016

Nouveaux projets de recherche au Biopark

Persistance bactérienne 2

Quatre ARC au Biopark 3

Nouveaux projets FNRS 4

ProsPECT : cancer de la prostate 6

CliniX : un partenariat inédit 7

Caprion : un nouvel acteur 8

À quand l’I-Tech Incubator 3 ? 10

OncoDNA : combattre le cancer 11

Digital learning 12

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

Nouveaux projets de recherche au Biopark2

Persistance bactérienne : un enjeu de santé publique

Un projet FNRS décroché en début d’année, plusieurs publications et un tout nouveau projet ARC : 2016 est une bonne année pour Abel Garcia-Pino. Deux ans après le lancement de son laboratoire, les choses s’accélèrent pour le chercheur.

Débuté en janvier dernier, le projet FNRS "MIS" décroché par Abel Garcia-Pino se concentre sur un des premiers sujets de recherche: les systèmes toxines-antitoxines (TAs), aussi impliqués dans la persistance bactérienne. Dans le cadre de ce projet, le chercheur tente de comprendre ce qui rend ces toxines potentiellement mortelles, comment les antitoxines parviennent à les neutraliser et comment ces complexes TAs s’autorégulent. Un travail de recherche qui a déjà abouti à une publication dans Nature Chemical Biology, sur l’opéron phd/doc, en mai dernier.

PROJET MIS : LES SYSTÈMES TOXINE-ANTITOXINE BACTÉRIENS

"Le laboratoire a bien évolué en deux ans", résume d’entrée de jeu Abel Garcia-Pino. Fin 2014, le chercheur venait tout juste de lancer le Laboratoire de Biologie structurale et Biophysique (IBMM) et était alors impatient d’entamer ses recherches (voir Biopark News n°24). "Mon équipe compte désormais deux étudiants en doctorat et un post-doc’. Nous avons acquis plusieurs équipements de pointe et nous avons déjà publié dans des grandes revues comme Nature Communications ou Nature Chemical Biology. Les choses s’accélèrent".

PERSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES En plus d’un projet FNRS lancé début 2016 (voir ci-contre), le chercheur vient de décrocher une "Action de Recherche Concertée" (ARC), consacrée aux mécanismes moléculaires de la persistance bactérienne  : dans une population bactérienne, une cellule sur un million stoppe toute activité métabolique et entre dans un état de latence. Quand la population est décimée par un stress, comme la présence d’un antibiotique par exemple, ces cellules persistantes survivent. Une fois le stress passé, elles peuvent alors se réactiver et coloniser à nouveau le milieu. Elles sont donc un facteur important de résistance aux antibiotiques et constituent une menace importante pour la santé publique.

UN PROJET AMBITIEUXPour étudier ce phénomène, Abel Garcia-Pino et son équipe vont se pencher sur les mécanismes qui déclenchent le passage à l’état latent. "La formation de ces cellules persistantes est contrôlée par le ppGpp, une molécule synthétisée par l’enzyme ReIA et dégradée par l’enzyme SpoT. C’est ce duo d’enzymes qui est au cœur de notre projet", explique-t-il. Grâce à la cristallisation de ces protéines, le chercheur souhaite analyser la structure de ces enzymes pour déterminer quelles sont les molécules qui pourraient potentiellement moduler leur activité. L’équipe lancera aussi un screening à haut-débit dans l’espoir de trouver des molécules connues se liant avec ces enzymes. "C’est un projet ambitieux, car RelA et Spot possèdent plusieurs domaines catalytiques et fonctionnent seulement au contact des ribosomes. Ce sont des conditions très difficiles à reproduire in vitro", explique Abel Garcia-Pino. Après une préparation de deux ans, le chercheur aura 3 ans pour arriver au bout de son projet. "La persistance bactérienne est le sujet central que je voulais étudier en installant mon laboratoire et, aujourd’hui, nous pouvons enfin nous lancer pour de bon : je suis très enthousiaste".

Natacha Jordens

Nouveaux projets de recherche au Biopark 3

Quatre ARC au Biopark !

APOL1 : UNE PROTÉINE AUX MILLE FACETTES

Depuis de nombreuses années, David Pérez-Morga, Etienne Pays et leurs collaborateurs au Laboratoire de Parasitologie moléculaire étudient l’APOL1, une protéine du sérum humain permettant de résister à l’infection par le trypanosome. La sous-espèce T. b. rhodesiense du parasite a cependant trouvé la parade grâce à la protéine SRA, qui neutralise l’effet d’APOL1.

Ce projet ARC se penche sur les relations entre ces protéines ennemies : comment agissent-elles ? Les chercheurs suspectent un rôle des APOLs dans la mort cellulaire programmée de certaines cellules humaines lors de conditions inflammatoires, observées notamment lors d’un contact avec un pathogène.

Ils vont aussi étudier le rôle des formes mutantes d’APOL1 dans les maladies rénales chroniques, fréquemment observées dans les populations ouest africaines résistantes au trypanosome.

PEAU ET INTESTIN: UNE RÉGULATION PRECISE DES RÉPONSES IMMUNES

Les précédentes recherches de Stanislas Goriely et son équipe à l’Institut d'immunologie médicale ont contribué à démontrer le rôle de la tristetraproline (TTP) dans le contrôle de l’inflammation. Cette protéine contrôle l’expression de médiateurs clés de l’inflammation, comme le TNF-alpha ou l’Interleukine-23, en dégradant leurs ARNs messagers.

Ce projet se focalise sur la peau et les muqueuses intestinales : les chercheurs souhaitent approfondir cette relation entre TTP et l’inflammation au moyen de modèles murins et d’échantillons cliniques de patients atteints de psoriasis. Ils évalueront aussi le rôle de la flore microbienne intestinale et de la peau dans cette relation. Le projet permettra également de développer de nouveaux outils transgéniques pour observer la dégradation de certains ARNs messagers in vivo.

RÉSERVOIRS DU VIH: UN MÉCANISME À ÉCLAIRCIR

Les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) doivent suivre leur multi-thérapie antirétrovirale en continu pour garder le virus sous contrôle. Une faible proportion des cellules infectées de manière latente par le VIH-1 n’exprime pas de virus et échappe donc à la multi-thérapie et au système immunitaire de l’hôte. Elles constituent un "réservoir" responsable du rebond de la virémie dès l’interruption du traitement.

En collaboration avec le Service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Saint-Pierre, l’équipe de Carine Van Lint (Service de Virologie moléculaire, IBMM) étudiera le phénomène de latence du VIH. Un processus compliqué qui est contrôlé aux niveaux protéique et transcriptionnel, mais aussi par des modifications épigénétiques et par l’organisation de la chromatine des virus intégrés dans le génome cellulaire. Le but est de mieux comprendre les mécanismes moléculaires contrôlant la latence du VIH-1, afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.

N.J.

Les chercheurs du Biopark ont décroché quatre "Actions de Recherche Concertées" (ARC), sur les 18 accordées à l’ULB. Abel Garcia-Pino s’est vu accorder un projet ARC "Consolidator" (lire ci-contre), tandis que trois de ses collègues démarrent une ARC "Advanced", destinée à des chercheurs confirmés. Présentation de ces trois nouveaux projets.

Nouveaux projets de recherche au Biopark4

Nouveaux projets FNRS à l'IBMM

Plusieurs nouveaux projets FNRS sont actuellement menés au sein de l'IBMM. Découvrez-les :

VIH-1 : COMPRÉHENSION MOLÉCULAIRELa compréhension moléculaire des mécanismes impliqués dans la transcription du VIH-1 est essentielle pour l’étude des éléments clés associés à la latence et la réactivation virales. Le projet PDR obtenu récemment par le Service de Virologie Moléculaire, dirigé par Carine Van Lint, vise à poursuivre d’une part, l’étude de la régulation transcriptionnelle et épigénétique d’une région intragénique inductible récemment identifiée par ce laboratoire. D'autre part, le projet sera consacré à l'étude du rôle fonctionnel de la méthylation de l'ADN dans la latence du VIH-1 et de nouveaux facteurs cellulaires impliqués dans le recrutement des enzymes qui catalysent la méthylation de l’ADN. Les résultats obtenus permettront de mettre en évidence de nouveaux mécanismes moléculaires de latence et de concevoir des stratégies thérapeutiques potentielles pour les cibler.

PRDM 12 : NOUVEL ACTEUR DE LA DOULEURLa prise en charge de la douleur chronique ou neuropathique constitue un véritable enjeu de santé publique, les traitements actuels étant insuffisants. Dès lors, une meilleure connaissance des mécanismes moléculaires de la douleur est nécessaire pour élaborer de nouvelles stratégies pour la combattre. Dirigé par Eric Bellefroid, le Laboratoire de Génétique du Développement, a récemment identifié un nouvel acteur  : Prdm12. Un régulateur épigénétique de l’expression des gènes, dans le processus de différenciation des nocicepteurs, les neurones spécialisés dans la perception de la douleur. Les travaux proposés visent à comprendre son mode d’action dans la genèse des nocicepteurs chez les mammifères et à déterminer son implication dans les mécanismes de perception de la douleur.

LES PROTÉINES DE TRANSPORT DE L'AMMONIUML’ammonium constitue une source d’azote importante pour les microorganismes et les plantes. Chez les animaux, il occupe une position clé dans le contrôle de l’homéostasie acide-base. La production rénale d’ammonium et son élimination urinaire constituent un processus majeur dans la régulation du pH systémique. Cependant, il demeure mieux connu pour ses méfaits neurotoxiques, le foie jouant un rôle essentiel dans sa détoxication. Le PDR obtenu par Anna-Maria Marini et le Laboratoire de Biologie du Transport membranaire vise à élucider les rôles pathophysiologiques des protéines de transport de l’ammonium Mep-Amt-Rh ainsi que les mécanismes moléculaires qui gouvernent leur activité de transport dans le but de mieux comprendre la fonction et la régulation de la perméabilité des membranes cellulaires à l’ammonium.

PERSISTANCE : TOXINE - ANTITOXINES Les systèmes toxine-antitoxines bactériens sont impliqués dans la persistance, un phénomène de tolérance aux antibiotiques. L’hypothèse est que l’activation de ces systèmes dans un petit nombre de cellules bactériennes au sein d'une population clonale induise un état de dormance, dans lequel les fonctions métaboliques sont fortement réduites. Cet état de dormance permettrait de tolérer la présence d’antibiotiques ainsi que d’autres conditions stressantes. Il est dès lors essentiel de comprendre les régulations dictant l’activation de ces systèmes au niveau de la cellule unique. Dans le cadre du projet SCA-Tox, le Laboratoire de Génétique et Physiologie bactérienne (Laurence Van Melderen) propose d’analyser les différents niveaux de régulation de certains systèmes toxine-antitoxine chez la bactérie modèle E. coli. Des approches de génétique ainsi que de microscopie à fluorescence en temps réel couplées à des analyses par cytométrie en flux permettront aux chercheurs de mieux comprendre comment ces régulations s’exercent au niveau de la cellule unique.

Nouveaux projets de recherche au Biopark 5

LES BARRIÈRES DU CERVEAU

Les vaisseaux sanguins cérébraux se distinguent des vaisseaux périphériques par leur étanchéité à l’égard des composants du sang. Le cerveau s’assure de la sorte de ne pas se faire envahir par des substances ou des cellules circulantes potentiellement nocives. Ce faisant, il ferme également la porte aux molécules thérapeutiques à visée neurologique. Le Laboratoire de Signalisation neurovasculaire, dirigé par Benoit Vanhollebeke (soutenu par le FNRS sur plusieurs projets), vient d’intégrer un réseau européen ITN constitué de 12 laboratoires à la pointe dans le domaine des barrières du cerveau humain. Au sein de ce réseau, le laboratoire entame une étude comparative des signatures moléculaires de la barrière hémato-encéphalique à travers l’évolution. Le projet sera mené par Raoul Germano, docteur en médecine.

CONFORMATION "ACTIVE" DE LA MEMBRANELes récepteurs présents à la membrane des cellules adoptent, suite à la liaison de molécules externes, une conformation "active" capable d’interagir avec des facteurs du cytoplasme qui déclenchent des réponses cellulaires spécifiques. Certains transporteurs membranaires sont eux aussi capables d’interagir avec des facteurs de transduction et ainsi d’enclencher des réponses adaptatives. Le projet PDR mené par le groupe de Bruno André - Physiologie moléculaire de la Cellule - en collaboration avec le service de BioModélisation, Bioinformatique et BioProcédés (Faculté des Sciences ULB) - a pour objectif d’étudier ce phénomène dans le cas particulier d’un transporteur membranaire d’acides aminés de la levure. Les résultats de cette étude devraient apporter de précieux éclairages sur des mécanismes similaires existant chez les cellules humaines.

LES FACTEURS DE L'INFECTIONDans des conditions naturelles, la résistance à l’infection est très variable selon les individus. Cette variabilité a de nombreuses origines (génétique, flore commensale, environnement,...) et reste actuellement imprédictible au niveau individuel. Le Laboratoire de Parasitologie, dirigé par Eric Muraille, a observé que l'asthme allergique augmentait fortement la multiplication de la bactérie Brucella dans le poumon de souris infectées. Ce projet de recherche vise à caractériser in vivo les mécanismes impliqués dans ce phénomène. Leur identification permettrait de mieux comprendre les facteurs individuels favorisant la susceptibilité à l'infection et aiderait au développement de stratégies prophylactiques et thérapeutiques personnalisées plus efficaces contre les infections bactériennes.

Le nouveau projet Biowin ProsPECT consiste à mettre au point de nouveaux traceurs ciblant le cancer de la prostate. Des traceurs plus performants et simples d’usage que les agents d’imagerie actuels.

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Le cancer de la prostate est actuellement le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes de plus de 50 ans dans les pays occidentaux. Dans ce contexte, le projet ProsPECT vise à en améliorer le diagnostic. Il consiste à mettre au point de nouveaux traceurs radio-marqués au Fluor-18 qui seraient beaucoup

plus performants et simples d’usage que les agents d’imagerie actuels. Avec la participation du Centre de Microscopie et d’Imagerie Moléculaire (CMMI) et de l’Unité TEP/Cyclotron biomédical de l’Hôpital Erasme, l’ULB se retrouve largement impliquée dans ce projet, labellisé par Biowin en septembre 2016.

3 ENTREPRISES ET 4 LABOS : DES PARTENAIRES COMPLÉMENTAIRESCoordonné par la société Trasis, le consortium comprend également Xpress Biologics et Citius Engineering. Appuyées par les fonds la Région wallonne, les sociétés financent une grande partie du projet qui dispose d’un budget total de 5,4 millions d'euros. Elles pourront également apporter leur expérience en processus industriels et élargir leurs gammes de produits et services à l’issue du projet.

Du côté des laboratoires de recherche, "le consortium repose sur de solides relations de confiance", explique le Professeur Serge Goldman (CMMI et Hôpital Erasme), notamment entre l’ULB et le laboratoire In Vivo Cellular and Molecular

Imaging Center (Université John Hopkins - Etats-Unis) qui a breveté la molécule DCFPyL, marquée au Fluor-18, pour mettre en évidence le Prostate Specific Membrane Antigene (PSMA). Il y a 29 ans, c’est dans cette université de Baltimore que Serge Goldman est parti se former au PET-Scan ; il y collaborait déjà avec le Prof. Robert Dannals, le radiochimiste qui a récemment mis au point le DCFPyL. Il en est de même pour les relations historiques qu’entretiennent l’ULB et le laboratoire de Radiopharmacie de la KUL au sein duquel le Prof. Guy Bormans a développé et breveté une méthode de marquage au Fluor-18 parfaitement applicable aux peptides utilisés pour mettre en évidence le PSMA.

Ensemble, les partenaires rassemblent des compétences complémentaires en imagerie médicale, chimie, pratiques expérimentales en sciences biomédicales, connaissance du marché, ingénierie, design et production radiopharmaceutique  ; ils sont donc prêts à relever les défis de ProsPECT.

Plus précisément, au sein de ce consortium, le CMMI va mener des tests in vivo en phase préclinique afin de générer des données d’efficacité comparative et de mettre en lumière les caractéristiques du traceur marqué au Fluor-18. Puis l’Unité TEP/Cyclotron biomédical encadrera des études cliniques de phase 1 pour tester les nouvelles molécules chez des patients et comparer leurs qualités par rapport aux molécules déjà utilisables chez l’homme.

"L’avantage de travailler avec des molécules spécifiques comme les peptides PSMA c’est que l’on peut passer du diagnostic au traitement", explique Serge Goldman. Ainsi, les partenaires imaginent déjà les recherches et développements qu’ils pourront engager à l’avenir en matière de thérapie isotopique ciblée, sur base des molécules développées dans le cadre du projet ProsPECT.

Sibylle Rocher-Barrat

ProsPECT : améliorer le diagnostic du cancer de la prostate

IMAGERIE MOLÉCULAIRE ET TRACEURS : QUELQUES EXPLICATIONS

En cancérologie, l’imagerie moléculaire permet de localiser et de visualiser in vivo les cellules et leur fonctionnement. La TEP (Tomographie par Émission de Positrons, ou PET-Scan) consiste à visualiser un produit légèrement radioactif (isotope) injecté dans le corps et qui se fixe sur les tumeurs et/ou métastases et donc en facilite le diagnostic. Pour la plupart des cancers, on utilise comme traceur le FDG, un dérivé du glucose, mais ce traceur ne se fixe généralement pas dans le cancer de la prostate. En revanche, l’antigène Prostate Specific Membrane Antigene (PSMA) est une protéine caractéristique de ce cancer. Des traceurs TEP de PSMA ont déjà été développés mais il y a une volonté, au sein de ProsPECT, d’en développer de meilleurs, porteurs du Fluor-18 comme isotope radioactif, le plus efficace et simple d’usage.

CliniX : un partenariat inédit pour une formation de pointe

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HeLSci (pour ULB Continuing Education – Health & Life Sciences), c'est le rapprochement et la mise en commun des forces de deux centres de formation sous une seule et même coupole.

"Le Biopark Formation et le centre de formation continue dans le domaine de la santé de l'ULB proposent des programmes de formation tout à fait complémentaires", précise Arnaud Termonia, directeur du Biopark Formation et du service Formation Continue de l'ULB. "L'un est expert dans le domaine des sciences de la vie et l'autre dans celui de la santé. Et de nombreux projets se trouvent à mi-chemin des deux secteurs", lance Xavier Pesesse, responsable du centre ‘santé’, basé à Erasme. "Il était donc logique, pour développer notre visibilité et augmenter notre rayonnement, de mettre en commun nos programmes, nos formateurs, nos

idées et nos sources de financement", précise Arnaud Termonia.

CLINIX : CLINICAL RESEARCH PROFESSIONALLa collaboration est déjà concrète et active : la preuve avec la formation CliniX (Clinical Research Professional), qui a débuté en octobre. C’est grâce à une expérience de plus de 20 ans de l’ULB dans le domaine et au partenariat inédit entre HeLSci, le Forem, Bruxelles Formation et la société Altran que cette formation a pu être mise en place. "Cette nouvelle formation spécifique pour les chercheurs d’emploi est organisée sur le campus Erasme", poursuit Xavier Pesesse, "L'objectif est de permettre aux participants d’accéder aux métiers de la recherche clinique, un secteur en constante évolution et qui recrute régulièrement des experts. L'excellence de la Belgique dans ce domaine est internationalement reconnue mais les acteurs qui mènent ce type d'études peinent à trouver des candidats formés en suffisance. Nous voulions répondre à ce besoin".

La formation comporte un module théorique de deux mois, totalement dispensé en anglais, suivi par un stage de deux mois en entreprise. Elle doit permettre aux participants (12 demandeurs d'emploi bruxellois et 12 demandeurs d'emploi wallons) d’acquérir les compétences

indispensables au travail dans le domaine de la recherche clinique, en particulier dans les fonctions critiques (affaires réglementaires, essais cliniques, assurance et contrôle qualité, pharmacovigilance...).

"Grâce à ce projet ambitieux, HeLSci participe pleinement au développement socio-économique des deux régions (Bruxelles et la Wallonie) au sein d’un écosystème en pleine expansion alliant expertise académique, industrielle et formation de pointe", conclut Arnaud Termonia.

Damiano Di Stazio

Le Biopark Formation et le centre de formation continue du Pôle Santé de l'ULB mettent leurs compétences en commun pour devenir HeLSci (ULB Continuing Education – Health & Life Sciences). Leur 1er projet ? La formation "Clinical Research Professional" : CliniX.

Caprion : un nouvel acteur au Biopark

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ImmuneHealth vient de céder son laboratoire d’immunomonitoring à la société canadienne Caprion Biosciences, qui dirigera désormais une partie de ses activités en Belgique.

"Nous travaillions depuis un bon moment sur l’acquisition d’un site européen et nous sommes très heureux d’avoir pu concrétiser l’acquisition d’ImmuneHealth", précise Patrick Tremblay, Vice-Président de la société canadienne Caprion Biosciences. "Nous avions évalué plusieurs opportunités en Europe mais nous avons trouvé au Biopark plusieurs avantages  : un environnement stimulant et des interlocuteurs engagés, des politiques de développement régional intéressantes pour le financement de la recherche, la possibilité de travailler avec des partenaires publics et privés. En particulier, ce site nous permettra d’offrir des services de proximité à nos clients biopharmaceutiques, dont les activités de développement se trouvent sur le continent nord-américain mais également en Europe : un avantage significatif pour mieux desservir nos clients".

UNE TRANSACTION "WIN-WIN"La cession d’ImmuneHealth s’organise néanmoins en maintenant l’équipe du laboratoire, ses activités/projets ainsi que sa localisation à Charleroi. Grâce à cette transaction, ImmuneHealth va pouvoir se recentrer sur la mise à disposition des échantillons biologiques humains via son unité clinique.

"L'expertise et la vision de Caprion vont soutenir le déploiement des services développés au sein d’ImmuneHealth à une plus large échelle. Cela permettra de tisser plus facilement des liens forts entre le Canada et la Wallonie pour la promotion de partenariats solides", précise Dominique Demonté, directeur du Biopark, "Cette acquisition est une très bonne nouvelle pour les clients d’ImmuneHealth et pour le développement de notre région : Caprion est un acteur international majeur de l’immunologie, qui est également un axe fort du Biopark".

"La complémentarité des services offerts par le laboratoire d’immunomonitoring d’ImmuneHealth à ses clients dans les domaines de la vaccinologie et des maladies infectieuses renforcent l’offre de Caprion, qui est très focalisée sur l’immuno-oncologie", continue Patrick Tremblay.

DES PERSPECTIVES INTÉRESSANTESLes perspectives de développement sont bien réelles, aussi en termes d’emploi. "Nous croyons être en mesure de faire grandir l’équipe présente

sur le Biopark", précise Patrick Tremblay. "Nous avons un espace adéquat pour doubler le personnel d’ici quelques années. L’équipe est déjà en expansion depuis le milieu de l’année 2016  : nous voulons déployer les services sur des études internationales que nous croyons pouvoir lancer de notre site au Biopark dès le début de l’année prochaine".

Au Canada, Caprion travaille depuis plusieurs années au développement de partenariats forts avec le milieu de la recherche et les acteurs locaux. Durant ces 4 dernières années, Caprion a fondé le Partenariat pour la Médecine Personnalisé dans le domaine du Cancer (en collaboration avec Pfizer, Sanofi et Q-CROC notamment). La société a l’intention s’impliquer dans de tels réseaux en Belgique également. "Deux de nos employés de Montréal sont déjà sur place, en Belgique, pour nous permettre de gérer les activités entre les deux sites", poursuit Patrick Tremblay, "Une des priorités est de déployer notre réseau dans le domaine des sciences de la vie en Belgique et en Europe.  Nous avons déjà eu à ce propos plusieurs discussions avec l’Institut d’Immunologie Médicale (IMI), des entreprises locales et différents organismes publics belges".

Damiano Di Stazio

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IMMUNEHEALTH CONSERVE LES ACTIVITÉS DE SON UNITÉ CLINIQUE

Fondée en 2007, ImmuneHealth s’est spécialisée dans la fourniture d’échantillons biologiques humains à des fins de recherche et développement et dans la conception et la réalisation de tests immunologiques.

Les dernières années ont été marquées par un positionnement fort dans les services analytiques supportant le développement de nouveaux vaccins et immunothérapies par des sociétés de biotechnologie et pharmaceutiques. L’objectif principal d’ImmuneHealth est désormais de maintenir dans son organisation les activités liées à son unité clinique, localisée au sein du centre hospitalier CHU Tivoli à La Louvière.

Experte dans la conduite d’études prospectives mettant à disposition des échantillons biologiques, l’unité clinique a construit un réseau solide avec la plupart des hôpitaux de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Brigitte Genard (Directrice Générale, ImmuneHealth) et Dominique Demonté (Directeur, Biopark) remettent la clé du laboratoire d’immunomonitoring à Benoit Houle (Directeur général, Caprion Biosciences Belgique).

CAPRION BIOSCIENCES, EN QUELQUES MOTS

Installée depuis 2000 à Montréal, l’entreprise Caprion est active dans l’identification de biomarqueurs et de cibles protéomiques. Caprion est un des fournisseurs principaux de services de protéomique et de surveillance immunitaire pour l'industrie pharmaceutique et biotechnologique.

La société met au point ses propres produits diagnostiques in vitro en ciblant le cancer, les maladies métaboliques et les maladies infectieuses. Elle compte désormais deux établissements en Amérique du Nord et en Europe et emploie 120 travailleurs, dont 70 sont titulaires de doctorats ou de maîtrises.

Son objectif ? Répondre aux besoins mondiaux en surveillance immunitaire de ses partenaires du secteur biopharmaceutique.

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"Nous espérons qu’avant la fin de l’année, 2 nouvelles sociétés auront pu voir le jour", explique Marie Bouillez. "Actuellement, nous avons une vingtaine de projets en gestation dans les sciences du vivant et dans les sciences de l’ingénieur : 30% des projets sont issus des laboratoires de l’ULB et 70% des porteurs de

projets viennent attirés par l’écosystème". Depuis 2010, l’I-Tech Incubator a accompagné la création de 12 entreprises, qui représentent 140 emplois et 25 millions d’euros levés.

Pour répondre à la demande croissante, l’I-Tech Incubator, en partenariat avec IGRETEC, a pour objectif de rénover les bâtiments Clément Ader et d’y développer l’I-Tech Incubator 3. Celui-ci pourrait voir le jour en 2019 avec une capacité de 4.000 m2. En attendant les financements et la réalisation de ces travaux, d’autres pistes sont explorées avec Igretec pour pouvoir accueillir davantage d’entreprises. Parallèlement, "nous souhaitons véritablement dynamiser le réseau d’entreprises et renforcer les interactions entre les sociétés présentes sur le Biopark", confirme Marie Bouilliez. Et c’est dans cet esprit que l’I-Tech Incubator recrute actuellement un nouveau directeur général.

Sibylle Rocher-Barrat

Après 6 ans d’existence et 120 projets accompagnés l’I-Tech Incubator est fier de constater que le Biopark rassemble désormais 1200 emplois et 35 sociétés. Face à ce succès, les locaux de l’I-Tech Incubator affichent complet ! Le point avec Marie Bouillez, directrice de l’I-Tech Incubator.

À quand l’I-Tech Incubator 3 ?

ANTIGON, UNE NOUVELLE SPIN-OFF SUR LE BIOPARK

Accompagnée depuis 2 ans par l’I-Tech Incubator, la jeune société Antigon vient de s’installer à l’I-Tech Incubator 2. Elle vise à améliorer la sécurité transfusionnelle grâce à une technologie brevetée et développée par les Dr Corazza Francis et Hanane El Kenz. Issue du Laboratoire de recherche translationnelle (Faculté de Médecine, CHU Brugmann), Antigon développera et lancera, à l’échelle mondiale, un nouveau dispositif Point of Care Testing simple d’utilisation permettant au personnel soignant de contrôler la concordance, avec une fiabilité totale, entre le groupe sanguin ABO d’un patient et celui de la poche de sang qui lui est destinée. Sélectionnée à l’issue d’un appel à projet du Pôle Mecatech, Antigon a bénéficié à sa création d’un subside de 1,7 million d’euros octroyé par la Wallonie et des capitaux à risque investis par le Fond Theodorus III, l’Invest Sambrinvest et plusieurs investisseurs beangels.

DIGITAL ATTRAXION EN FAVEUR DES PROJETS NUMÉRIQUES

Créée en juillet 2016, DIGITAL ATTRAXION est un accélérateur de start-up numériques et de la nouvelle économie qui vient de se lancer dans le Hainaut. Concrètement, sa mission est d'accompagner les start-up vers leur première levée de fonds grâce à un coaching d’experts choisis qui pourront, entre autres, les aider à structurer leur business model. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de dynamiser le secteur numérique en Wallonie.

L’I-Tech incubator a décidé de s’investir dans cette société : il souhaite s’impliquer davantage dans le secteur du numérique et notamment de l’e-santé.

OncoDNA : plus de moyens pour combattre le cancer

4 ans après sa création, on peut dire que la société OncoDNA, active dans l'analyse de l'ADN issu de tumeurs, a le vent en poupe. L'entreprise basée à Gosselies vient d'effectuer une levée de fonds – privée – de 7,7 millions d'euros. "Ce financement, issu du holding Ackermans & van Haaren, va nous permettre de nous développer plus rapidement", précise Jean-Pol Detiffe, CEO d'OncoDNA, "L'objectif est d'étendre notre portée géographique au niveau mondial et de démontrer l'intérêt et l'utilité de nos approches".

Plus de 10 000 personnes venant des quatre coins du monde (60 pays en tout) se sont inscrites dans l’OncoSHARE, l'application développée par la société et qui permet de faire le lien entre les patients, les oncologues et OncoDNA. Mais le CEO ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. "Le feedback des oncologues et autres médecins spécialistes est très positif", poursuit Jean-Pol Detiffe. "Nous voulons donc aller encore plus loin dans cette vision de médecine de précision pour répondre aux besoins des patients, qui nous sollicitent de plus en plus".

ENCORE PLUS PROCHE DU PATIENTDans une ère ultra-informatisée, de plus en plus de patients atteints d'un cancer recherchent des informations de manière autonome. "Et ils maitrisent très bien leur(s) sujet(s)", précise Jean-Pol Detiffe, avant de poursuivre : "nous devons donc nous adapter pour répondre aux demandes spécifiques dont plus de 90% viennent de l'étranger. Il est donc important de pouvoir expliquer clairement l’avantage d’une médecine de précision dans le domaine du cancer notamment l’intérêt d’avoir une analyse moléculaire complète de la tumeur ainsi que son suivi sanguin par une approche de biopsie liquide. Nous devons donc trouver du personnel aux compétences linguistiques multiples et variées pour pouvoir expliquer nos services à des patients et des médecins du monde entier".

Une équipe de patient support est d'ailleurs en cours de constitution : "ces personnes seront directement ou indirectement (via les réseaux sociaux par exemple) en contact avec les patients. Cela demande donc des compétences et connaissances particulières" (voir encadré). "Nos futurs défis sont tout aussi excitants : nous voulons également renforcer les collaborations avec les laboratoires experts dans le séquençage et leur ouvrir nos systèmes d'interprétation pour augmenter la puissance de nos solutions".

Damiano Di Stazio

La récente levée de fonds de près de 8 millions d'euros doit permettre à la pépite wallonne de développer son marketing et d'étendre son scope géographique au niveau mondial.

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APPRENDRE LES BASES DE L'ONCOLOGIE

La formation occupe aussi une place importante dans la stratégie d'OncoDNA. La biotech’ collabore avec le centre de formation ULB – HeLSci (ULB Continuing Education – Life Sciences & Health) afin de former son équipe de patient support aux bases de l'oncologie. "Cela demande aussi de disposer de capacités de communication importantes. Tout cela est prévu dans le programme de formation", conclut Jean-Pol Detiffe.

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

Périodicité trimestrielle

Rédacteur en chef : Nathalie Gobbe • Comité de rédaction : Marie Bouillez, Michel Braun, Christelle De Beys, Dominique Demonté, Natacha Jordens, Véronique Kruys, Frédéric Piérard, Sibylle Rocher-Barrat, Arnaud Termonia, Benoit Vanhollebeke, Laurence Van Melderen

Secrétariat de rédaction : Nancy Dath • Photos : Bruno FAHY (partim) • Graphisme : Céline Kerpelt | Curlie.be

Contact : ULB-Département des Relations extérieures, Communication Recherche : [email protected], +32 (0)71 60 02 03 • http://www.biopark.be

Le digital learning au service de la formation

Il y a quelques mois, Olivier Michel, responsable académique du Certificat d’Université en Immuno-allergologie clinique de l’ULB prenait contact avec le centre de formation HeLSci (ULB Continuing Education - Health & Life Sciences) pour digitaliser une partie de sa formation. "Ce certificat est une formation étalée sur deux ans et destinée aux médecins spécialistes", précise Erika Baus, coordinatrice scientifique du projet. "La formation comporte un module de base que nous avons développé en digital learning, Immunokit, en collaboration avec Olivier Michel, Oberdan Leo et ULB Podcast".

À partir de cette année, les participants au Certificat d’Université en Immuno-allergologie clinique ont la possibilité de suivre le cours sur les bases fondamentales de l’immunologie en ligne grâce à Immunokit. "En plus d’offrir une flexibilité à l’apprenant, le digital learning est également intéressant d’un point de vue pédagogique", explique Nicolas Roland, responsable d’ULB Podcast. "L’e-learning offre l’opportunité au formateur de renouveler son cours en y apportant des éléments interactifs ou encore en présentant la matière de manière plus engageante. Aussi, cela permet aux participants de réactiver ou

remettre à niveau des compétences normalement acquises pour utiliser le temps du cours en présentiel afin de répondre à des questions plus précises, des études de cas par exemple".

UN OUTIL PRATIQUE ET FLEXIBLE"L’objectif du module est de présenter de manière très structurée et ciblée les notions indispensables de l’immunologie grâce à des illustrations qui se construisent progressivement", poursuit Erika Baus. "L’outil est flexible et pratique : en plus des vidéos des chapitres, des notes de cours et des outils de synthèse ont été insérés dans Immunokit". Et ce n’est pas tout  : "Nous avons également l’intention de construire d’autres formations en étoile autour de ce module de base  : dans le futur, des outils seront développés dans les thématiques de la vaccinologie ou encore des immunothérapies du cancer".

"Le digital learning est l’avenir de la formation", complète Nicolas Roland, "Non pas pour remplacer les cours en présentiel mais bien pour les compléter et améliorer la qualité des apprentissages".

Damiano Di Stazio

La cellule ULB Podcast (Département de support aux activités académiques) et HeLSci (ULB Continuing Education - Health & Life Sciences) viennent de mettre en place une formation en e-learning sur les bases fondamentales de l’immunologie : Immunokit.

UNE AMÉLIORATION CONTINUE SUR BASE DES UTILISATEURS

"Les participants vont entièrement faire partie du processus d’amélioration de la formation", insiste Erika Baus. "L’outil ne peut être parfait dès le départ", poursuit Nicolas Roland, "Il est indispensable de recueillir les impressions et besoins des étudiants  : l’outil est créé, évalué par les étudiants, amélioré, réévalué et ainsi de suite. D’où l’importance d’une évaluation continue".