organisation des entreprise

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H.E.C. / RABAT Première Année / Premier semestre (Groupes A, B, C & D) Cours ORGANISATION DE L’ENTREPRISE I – SYTHÈSE 1- Plan sommaire du cours 2- Références bibliographiques 3- Introduction : Considérations générales sur l’entreprise 4- Première partie : Théorie des organisations 5- Deuxième partie : Organisation structurelle de l’entreprise 6- Quelques repères chronologiques 7- Questions et thèmes de réflexion II – DOCUMENTS / SUPPORT DE COURS / LECTURES (Extraits de la revue "Alternatives Economiques " - Hors-série n°79 – 1 er trimestre 2009) Document 1 : Un siècle de management Document 2 : Il y a management et management Document 3 : Bibliographie sur l’entreprise Professeur : Abdallah ALAOUI AMINI A. U. : 2009-2010 Abdallah ALAOUI AMINI Cours / Organisation de l’Entreprise / Synthèse Page 1

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H.E.C. / RABATPremière Année / Premier semestre(Groupes A, B, C & D)

Cours

ORGANISATION DE L’ENTREPRISE

I – SYTHÈSE1- Plan sommaire du cours 2- Références bibliographiques3- Introduction : Considérations générales sur l’entreprise4- Première partie : Théorie des organisations5- Deuxième partie : Organisation structurelle de l’entreprise6- Quelques repères chronologiques7- Questions et thèmes de réflexion

II – DOCUMENTS / SUPPORT DE COURS / LECTURES(Extraits de la revue "Alternatives Economiques" - Hors-série n°79 – 1er trimestre 2009)

Document 1 : Un siècle de managementDocument 2 : Il y a management et managementDocument 3 : Bibliographie sur l’entreprise

Professeur : Abdallah ALAOUI AMINIA. U. : 2009-2010

Abdallah ALAOUI AMINI Cours / Organisation de l’Entreprise / Synthèse Page 1

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NOTE AUX ÉTUDIANTS

Ce document-synthèse, ainsi que ceux qui vont suivre, ne doivent en aucune façon être considérés comme l’intégralité du cours d’organisation de l’entreprise.

Ils constituent l’un des supports du cours, au même titre que :

- Les diapos et autres documents projetés en séances de cours ;

- Les explications fournies à l’occasion de ces projections ;

- Les documents sur papier distribués, à l’occasion, aux étudiants ;

- Les lectures personnelles des étudiants, sur la base de la bibliographie indicative contenue dans ce document ;

- Tous autres travaux de recherches personnelles effectuées par les étudiants à leur propre initiative ou sur recommandation du professeur.

Bon courage.

Abdallah ALAOUI AMINI,

Professeur d’Organisation de l’entreprise.

Me contacter : [email protected]

Ab

dallah ALAOUI AMINI Cours / Organisation de l’Entreprise / Synthèse Page 2

Page 3: Organisation Des Entreprise

I – SYTHÈSE1 – PLAN SOMMAIRE DU COURS

I. Introduction : Considérations générales sur l’entreprise1.1- Définition de l’entreprise1.2- Conceptions de l’entreprise1.3- Typologie de l’entreprise1.4- Fonctions de l’entreprise

II. Première partie : Théorie des organisations2.1.1- Les approches matérialistes2.1.2- Les approches humanistes2.1.3- Les approches systémiques

III. Deuxième partie : Organisation structurelle de l’entreprise3.1.1.1- Caractéristiques des structures d’entreprises3.1.1.2- Différents types de structures d’entreprises3.1.1.3- Étude de cas

2 – RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ALAOUI AMINI A., (2007), Économie : fondements et équilibres, REMALD, 2ème édition, Rabat (disponible chez REMALD, 58, rue Oukaïmiden, n°1, Rabat, Agdal).

ARREGLE, J.-L. et autres (2000), Les nouvelles approches de la gestion des organisations, Economica.

COHEN, E., (1994), Dictionnaire de gestion, La Découverte. CORIAT, B. et WEINSTEIN, O., (1995), Les nouvelles théories de l’entreprise,

Le livre de poche. DARBELET, M., (1999), Economie d’entreprise, Foucher. FAURE, G., (2000), Structure, organisation et efficacité de l’entreprise,

Dunod. GUILHON, B., (1998), Les Firmes globales, Economica, Poche. KOENIG, G., (1993), Les théories de la Firme, Economica, Poche. MENARD, C., (1997), L’économie des organisations, Repères – La

Découverte. MINTZBERG, H., (1982), Structure et dynamique des organisations,

Editions d’Organisation, (trad. de l’édition américaine de 1978). RICHET, X., (2001), Economie de l'entreprise, Hachette. SOUTERAIN, J. F. et FARCET, PH., (2004), Organisation et Gestion de

l’entreprise, Foucher. WILLIAMSON, O., (1994), Les institutions du capitalisme, InterEditions.

3 – INTRODUCTION : Considérations générales sur l’entreprise

I. DÉFINITION DE L'ENTREPRISE

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L’entreprise peut être définie comme " une unité (ou une organisation) économique autonome qui combine divers facteurs de production, produit, des biens et des services pour la vente et distribue des revenus en contrepartie de l'utilisation des facteurs".

L’entreprise est un rouage essentiel du système économique. Elle vit dans un environnement qui lui est propre et dispose d’un réseau de communication de plus en plus vaste.

II. CONCEPTIONS DE L'ENTREPRISE

1- La conception matérialiste La conception matérialiste considère l'entreprise avant tout comme un ensemble de moyens (biens et services) affectés à la production.

2- La conception humaniste La conception humaniste considère l'entreprise comme un être collectif doté d'une personnalité propre qui doit être au service des hommes.

3- La conception systémique La conception systémique s'efforce de dépasser les conceptions parcellaires des approches matérialistes et humanistes ; c’est une perception globale de l’entreprise (pluridisciplinarité). L’entreprise est conçue comme un système, c’est-à-dire un agencement de sous-systèmes (technique, économique, humain, social, etc.) dont la cohérence et l'adéquation avec les caractéristiques de l'environnement doivent garantir la compétitivité.

4- La conception fonctionnaliste

Cette conception met l'accent sur les fonctions de l'entreprise.

Ainsi, toute entreprise peut être considérée à la fois comme :

- Une unité de production : transformation des inputs (matières, capital, travail, informations, …) en outputs (biens, services, revenus, …).

- Une structure sociale ou organisation spécifiant des rôles, des modes relationnels, des processus de pilotage, de prise de décision, de contrôle et de régulation.

- Un centre de décision, voire une institution politique, c'est-à-dire, aussi un lieu de débats et de conflits.

III.TYPOLOGIE DES ENTREPRISES

1- La typologie selon le statut juridique

► Les entreprises publiques : le capital appartient en totalité à l’Etat ou à des collectivités publiques ;

► Les entreprises semi-publiques : le capital appartient en partie à l’Etat ou à des collectivités publiques et en partie à des personnes privées ;

► Les entreprises privées : le capital appartient en totalité à des personnes physiques ou morales privées (les entreprises individuelles, les entreprises en société, les coopératives).

2- La typologie selon le secteur d’activités

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► Le secteur primaire : activités liées à l'agriculture, la pêche et l'extraction des ressources naturelles (mines, carrières).

► Le secteur secondaire : transformation des matières premières ; il correspond à l'industrie au sens large.

► Le secteur tertiaire : essentiellement les services (commerce, transports, hôtellerie, enseignement, …).

On peut aussi procéder à un classement par Branches d’activités ou par Filières de production.

3- La typologie selon la taille

► Les petites entreprises artisanales (par exemple : moins de 10 salariés) ;

► Les petites et moyennes entreprises (10 à 500) ;

► Les grandes entreprises (plus de 500).

N. B. : D’autres critères peuvent être retenus pour déterminer une typologie de l’entreprise.

IV.LES FONCTIONS DE L’ENTREPRISE

On peut retenir, à titre indicatif, sept fonctions principales :

- Fonction de direction générale : Organisation, Animation, Planification stratégique.

- Fonction de production : Combinaison des facteurs de production (inputs), en vue de produire les biens et services qui seront mis sur le marché par l'entreprise (outputs) ; gestion physique des flux d’approvisionnements.

- Fonction commerciale et marketing : commercialisation des produits de l'entreprise (fonction commerciale); définition des caractéristiques des produits, réseau de distribution, fixation des prix (fonction marketing).

- Fonction comptable : comptabilisation des différentes activités réalisées au sein de l'entreprise et de leurs résultats ; enregistrement de toutes les opérations qui engagent l'entreprise vis-à-vis des tiers ou les tiers envers elle.

- Fonction contrôle de gestion : suivi systématique de la gestion de l'entreprise.

- Fonction de personnel (Gestion des ressources humaines) : recrutement, gestion des carrières, rémunération, amélioration des conditions de travail et formation du personnel.

- Fonction financière : recherche et obtention – dans les meilleures conditions et au moindre coût – des capitaux nécessaires à l'activité de l'entreprise.

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4 – PREMIÈRE PARTIE : THÉORIE DES ORGANISATIONS

Objectifs

Les objectifs de cette partie sont multiples :

- Connaître les principales théories relatives à la gestion des organisations ;

- Replacer ces théories dans leur contexte historique ;

- Connaître les principaux auteurs des différentes écoles en la matière ;

- Apprécier les apports de chaque école à l’organisation de l’entreprise ;

- Comprendre l’évolution des modes de direction.

Plan sommaire1.1- Introduction 1.2- Les approches matérialistes1°/- L’école classique

2°/- L’école mathématique

3°/- L’école néo-classique ;

1.3- Les approches humanistes1°/- L’école des relations humaines

2°/- L’école socio-technique ;

1.4- Les approches systémiques1°/- L’école des systèmes sociaux,

2°/- L’école de gestion par les systèmes

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Sept écoles sont à la base de la théorie des organisations :

1- L’école classique2- L’école des relations humaines3- L’école mathématique4- L’école des systèmes sociaux ;5- L’école socio-technique ;6- L’école néo-classique ;7- L’école de gestion par les systèmes.

On peut regrouper ces 7 écoles en quatre grands courants des approches particulières de l’organisation :

- Un courant empiriste qui se focalise sur l’entreprise et la recherche de la production ;

- Un courant "mathématique" qui se focalise sur les modèles mathématiques, à la recherche de l’optimisation ;

- Un courant psychosociologique centré sur le problème de l’homme au travail et la recherche de l’intégration ;

- Un courant basé sur la théorie des systèmes qui réalise une synthèse entre ces courants.

Dans un souci pédagogique et de simplification, la théorie des organisations sera traitée en trois grandes catégories d’approches :

- Les approches matérialistes qui mettent l’accent sur les conditions matérielles du fonctionnement de l’entreprise ;

- Les approches humanistes qui visent la recherche de l’intégration de l’homme dans l’analyse de l’organisation de l’entreprise ;

- Les approches systémiques qui recherchent la synthèse entre les deux approches précédentes et qui considèrent l’entreprise comme un système.

1- LES APPROCHES MATÉRIALISTES

Ces approches mettent l’accent sur les conditions matérielles du fonctionnement de l’entreprise.

À cette catégorie d’approches, on peut rattacher trois écoles : l’école classique, l’école mathématique et l’école néo-classique.

1°)L’ECOLE CLASSIQUE Cette école s’est développée au début du siècle dernier, principalement à travers deux mouvements :

Mouvement d’inspiration managériale :

- L’organisation scientifique du travail (OST), avec Frederick Winslow TAYLOR (1856-1915) ;

- L’organisation administrative du travail (OAT), avec Henri FAYOL (1841-1925).

Mouvement d’inspiration sociologique, avec Max WEBER (1864-1920).

TAYLOR : L’O.S.T.

►Les quatre principes de Taylor

1°/ - L’étude scientifique du travail ;

2°/ - La sélection scientifique de la main-d’œuvre et l’entraînement de l’ouvrier ;

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3°/ - Le couplage de l’étude scientifique du travail et de la sélection scientifique de l’ouvrier.

4°/ - La coopération étroite entre le management et l’ouvrier.

FAYOL : L’O.A.T.

►Les quatorze principes de Fayol :1°/ - Division du travail 2°/ - Autorité et responsabilité 3°/ - Discipline 4°/ - Unité de commandement 5°/ - Unité de direction 6°/ - Subordination de l’intérêt particulier à l’intérêt général7°/ - Rémunération 8°/ - Centralisation 9°/ - Hiérarchie

10°/ - Ordre matériel et social 11°/ - Équité 12°/ - Stabilité du personnel. 13°/ - Initiative 14°/ - Union du personnel

►Les six groupes de fonctions de l’entreprise selon Fayol

1°/ - Fonction Technique : Produire, Transformer ;2°/ - Fonction Commerciale : Acheter, Vendre ;3°/ - Fonction Financière : Rechercher et Gérer des capitaux ;4°/ - Fonction de Sécurité : Assurer la protection du personnel et des biens ;5°/ - Fonction Comptable : Faire l’inventaire, établir le bilan, calculer les prix de

revient… ;6°/ - Fonction d’Administration : Prévoir, Organiser, Commander, Coordonner,

Contrôler.

WEBER : L’ORGANISATION BUREAUCRATIQUE DU TRAVAIL (O.B.T.)

Max WEBER dégage une typologie des organisations basée sur l’origine de l’autorité qu’il définit comme l’« aptitude à faire observer volontairement les ordres ».

Il distingue ainsi :

– L’autorité charismatique qui repose sur la personnalité du "leader".– L’autorité traditionnelle fondée sur les précédents et les usages.– L’autorité bureaucratique basée sur des protections juridiques formalisées ;

Selon Max Weber, cette dernière forme d’autorité est la forme la plus efficace d’organisation.

POSTULATS ET PRINCIPES DE L’ÉCOLE CLASSIQUE

a) Les postulats

* Postulats sur L’homme :– L’homme est un être logique et raisonnable ;– L’homme est naturellement paresseux et fraudeur ;– L’homme est un être économique, motivé uniquement par le salaire ;– L’homme recherche la sécurité et une définition claire de son travail ;

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– L’homme assimile bien les tâches simples et faciles

* Postulats sur l’entreprise : – L’entreprise est un système fermé et statique ;– L’entreprise est un système rationnel ;– L’entreprise est un système mécaniste, c’est-à-dire que l’ensemble des phénomènes

s’explique par les seules lois automatiques de cause à effet.

Dans l’entreprise, la productivité est la mesure de l’efficacité.

b) Les Principes* Principes universels :

– La supervision (contrôle) est nécessaire ;– La coordination est imposée par le haut ;– La délégation d’autorité se fait de haut en bas ;– Il doit exister un système équitable de rémunération ;– Il doit y avoir une définition des tâches rigoureuses, objective et impersonnelle ;– Il y a une division du travail et une spécialisation.

* Principes universels et permanents :– Il existe un "one best way" de production qui doit s’imposer à tous ;– On peut faire abstraction des facteurs humains ;

Le profit est la mesure de la performance.

REMARQUE :Malgré leurs limites, les doctrines classiques étaient bien adaptées à l’esprit et aux conditions de leur époque.

2°)L’ECOLE MATHÉMATIQUE

Naissance et développement

L’école mathématique est née au milieu des années quarante, dans un contexte marqué notamment par la nécessité de préparer scientifiquement les décisions urgentes et par l’apparition de l’ordinateur qui offrait de puissants moyens de calcul.

Elle a connu un développement avec les succès de la recherche opérationnelle (R.O.) qui peut être définie comme un « Ensemble de techniques rationnelles d’analyse et de résolution de problèmes concernant notamment l’activité économique, visant à élaborer les meilleures décisions possibles, tout en respectant les contraintes inhérentes à ces problèmes ». (Dictionnaire Larousse)

L’école mathématique se situe dans le prolongement de la rationalité taylorienne.

Les principes

L’école mathématique se distingue essentiellement par :- Une approche purement quantitative ;- Une polarisation sur les techniques et les outils.

Les limites de l’école mathématiqueLes limites de l’école mathématique sont liées à son caractère essentiellement quantitatif, ce qui veut dire que seuls les phénomènes quantifiables sont pris en considération.

3°)L’ECOLE NÉO-CLASSIQUE

1- Les caractéristiques de l’école néoclassique

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La théorie des organisations de l’école néo-classique est l’émanation de travaux d’Ingénieurs, de psychologues, de mathématiciens et de sociologues qui ont élaboré des concepts et des outils qu’ils considéraient comme applicables à toute entreprise.

Elle se situe dans le prolongement de l’école classique.

Son approche est à la fois :

- normative : élaboration de normes claires et simples, praticables, dans toute organisation ;

- pragmatique : orientée vers l’action pratique et l’efficacité.

2- Les chefs de file de l’École néoclassiqueLes chefs de file de l’école néo-classique sont des praticiens : chefs d’entreprise ou conseils en organisation. Trois chefs de file semblent, à des degrés divers, représentatifs de cette école. Il s’agit des américains Alfred Pritchard SLOAN (1875-1966), Peter Ferdinand DRUCKER (1909-2005) et du français Octave GÉLINIER (1916-2004). On peut également ajouter à ces trois chefs de file le japonais Shigéo SHINGO (1909-1990).

• Alfred Pritchard SLOAN (1875-1966)

À partir de son expérience à la General Motors, A. P. SLOAN expose comment, progressivement, il réussit à diriger son entreprise en appliquant des principes de décentralisation coordonnée.

Décentralisation

La décentralisation de l’autorité entraîne l’initiative, la responsabilité et la flexibilité.

Les décisions sont proches des problèmes ; en conséquence, les réponses sont mieux adaptées aux changements de situation.

La décentralisation a pour corollaires :

- L’autonomie des décisions, dans la ligne de la politique générale de l’entreprise ;

- Un contrôle périodique des résultats.

Coordination

La coordination est nécessaire parce qu’elle est source d’économie et d’efficacité.

Elle se traduit par :

- La mise en place de comités (consultatifs) avec une représentation de tous les services intéressés ;

- L’uniformisation des méthodes de gestion (généralisation des budgets et des standards, instauration de centre de profit).

• Peter Ferdinand DRUCKER (1909-2005)

Consultant américain, il a écrit de nombreux ouvrages sur le management et la direction d’entreprise.

Pour lui, le management est devenu la fonction essentielle de la société ; c’est un travail spécifique qui requiert des savoirs et des outils particuliers.

Il va définir les tâches majeures du management et le bon manager.

Les tâches majeures du management

1ère tâche : La fixation de la mission et la détermination d’objectifs clairs pour l’organisation.

2ème tâche : L’établissement d’un travail productif et d’une satisfaction au travail : Travail organisé, Auto-contrôle, Apprentissage continu.

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3ème tâche : La gestion des impacts et des responsabilités sociales : L’entreprise doit gérer les impacts sociaux que provoque son action.

Le manager

P. F. DRUCKER définit le manager par les tâches qui lui incombent : Fixer les objectifs, Analyser et organiser le travail en une structure, Motiver et communiquer, Mesurer par des normes, Former les gens.

• Octave GELINIER (1916-2004)

C’est un Ingénieur français qui a été directeur de la CEGOS (bureau d’études).

Il énonce deux règles de base pour l’efficacité des entreprises : concurrence et innovation, auxquelles il ajoutera la finalité humaine.

Pour que l’entreprise soit efficace, il définit les tâches que doit assumer la direction générale : définition de la politique générale et de la structure des responsabilités.

La politique générale : choix des objectifs et des moyens pour les atteindre ;

La structure des responsabilités qui, pour être efficace, doit :

- Être légère, pour éviter la multiplication des niveaux d’autorité ;- Minimiser le volume des communications ;- Avoir des organes pourvus d’objectifs mesurables.

• Shigéo SHINGO (1909-1990)

Shigéo SHINGO est un ingénieur japonais, consultant et formateur en méthodologie industrielle à la Japan Management Association (JMA). Il est d’abord un praticien de l’organisation du travail industriel. Il est intervenu auprès de nombreuses entreprises, notamment chez Toyota.

Sa théorie est caractérisée par une distinction entre « processus » et « opération » et par des propositions pour une amélioration du processus de production.

La distinction entre « processus » et « opération »

Le « processus » désigne ce qui est fait sur le produit pour l’amener d’un état de transformation à un autre. Exemple : couper une pièce suivant les mesures requises.

L’ « opération » désigne ce qui est fait par l’homme ou la machine pour réaliser cette transformation. Exemple : manipuler un outil pour couper la pièce.

C’est le processus qui est essentiel, alors que les opérations ne sont que des tâches complémentaires.

L’amélioration du processus de production

Tout processus de production comporte quatre phases essentielles :- Fabrication ;- Contrôle ;- Transport ;- Stockage.

L’amélioration du processus résulte en grande partie de la réduction, voire de la suppression, surtout des trois dernières phases.

- Le contrôle ;Le contrôle est à la fois phase d’un processus et élément de toute opération. L’objectif est de l’éliminer en tant que phase du processus et de l’accroître en tant qu’élément de l’opération.

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S. SHINGO préconise donc d’incorporer dans la phase de fabrication des dispositifs spéciaux qui permettront le contrôle intégral à la source et préviendront l’apparition des défauts, afin d’éviter toute erreur.

- Le transport ;Pour améliorer le processus, on est conduit à diminuer les temps de transport.

- Le stockage ;

Le stockage coûte à l’entreprise. Il peut se justifier par différentes raisons (techniques, précaution, …). Ce stockage allonge le temps de fabrication d’un produit, souvent très supérieur de ce fait au temps opératoire nécessaire.

La perspective de réduction jusqu’à l’élimination des phases de stockage dans le processus, conduit S. SHINGO à proposer d’accélérer le changement d’outillage par l’application de la méthode "SMED" (Single Minute Exchange of Die) : transformation des opérations de changement d’outillage internes (réalisés machine arrêtée) en opérations externes (réalisées machine en marche).

3- Postulats et principes de l’école néoclassique3.a) Les postulats

1er postulat : Le profit est un facteur essentiel de survie et de développement de l’entreprise.

2ème postulat : La prise de décision doit se situer aussi près que possible du lieu d’action.

3ème postulat : Il faut faire coïncider les objectifs de l’homme et les objectifs de l’entreprise et donc s’appuyer sur ses motivations positives.

3.b) Les principes Ces principes découlent des postulats de base retenus.

1er principe : La maximisation du profit est le principal objectif de l’entreprise.

2ème principe : La décentralisation des responsabilités et des décisions est à la base de l’organisation de l’entreprise.

3ème principe : Le fonctionnement de l’entreprise doit reposer sur la Direction Par les Objectifs (DPO), la Direction Participative Par les Objectifs (DPPO), l’élargissement de l’éventail de subordination, le contrôle par exception et l’auto-contrôle des unités autonomes, la motivation par la compétitivité.

Ces postulats et ces principes ont des conséquences sur les structures, sur les hommes et sur les objectifs de l’entreprise.

Conséquences sur les structures : Distinction par centres autonomes de profit, Départementalisation par produits.

Conséquences sur les hommes : Formation au niveau de base pour réduire les risques inhérents à la prise de décision, Mesure objective des résultats, Système de récompense – sanction, Contrôle par les résultats sur la base de ratios et d’analyse des écarts.

Conséquences sur les objectifs : Définition claire et Hiérarchisation des objectifs.

4- Les limites de l’école néo-classiqueMême si les principes de l’école néo-classique ont permis une nette avancée à l’organisation de l’entreprise, cette école connaît certaines limites. Ces limites viennent du fait que les transformations rapides de l’environnement de l’entreprise et de l’entreprise elle-même rendent de plus en plus difficile la tâche des gestionnaires qui se meuvent dans un univers de plus en plus complexe. Ce qui fait que les « recettes » d’organisation de l’école néoclassique ne sont pas toujours applicables à notre époque.

2- LES APPROCHES HUMANISTES

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Les approches humanistes visent la recherche de l’intégration de l’homme dans l’analyse de l’organisation de l’entreprise.

Dans ces approches, nous incluons l’école des relations humaines et l’école socio-technique.

1°)- L’ECOLE DES RELATIONS HUMAINES

L’école des relations humaines est née dans le contexte de la crise de 1929, marqué par un mouvement de contestation, l’évolution des techniques de production et la naissance d’une nouvelle science : l’ergonomie dont la finalité est l’adaptation du travail à l’homme.

Elle s’est développée dans les années 1930, en réaction contre les insuffisances de l’école classique.

1- Les chefs de file de l’école des relations humaines

Trois principaux chefs de file ont marqué cette école : Elton Mayo, Kurt Lewin et Frederick Hertzberg. Chacun de ces auteurs a étudié un aspect particulier des relations humaines dans l’entreprise.

George Elton MAYO: l’expérience d’Hawthorne

George Elton MAYO (1880-1949) est un Australien, émigré aux États-unis.

Professeur et chercheur, il est considéré comme le fondateur de l’école des relations humaines et de la sociologie du travail.

Il effectua plusieurs enquêtes et expériences sur la psychologie industrielle, dont la plus célèbre est dite « expérience d’Hawthorne »qui fut menée par MAYO entre 1927 et 1932, dans l’un des ateliers de la WESTERN ELECTRIC Co. à Chicago.

• L’objet de l’expérience d’Hawthorne

L’objet était d’étudier les effets des variations de l’environnement physique et des conditions de travail sur la productivité d’un groupe expérimental de six ouvrières volontaires dans un atelier de bobinage (Éclairage, horaires, primes, temps de repos).

• Les résultats et conclusions

Les résultats : comparée à celle d’un groupe témoin, la productivité du groupe expérimental augmentait avec l’amélioration des conditions de travail (effet attendu) et continuait d’augmenter quand on détériorait ces conditions (effet inattendu).

Les conclusions : les gains de productivité constatés ne résultaient pas de l’amélioration des conditions de travail mais du changement des relations sociales entre les membres du groupe, devenu une équipe homogène, et entre le groupe et la direction.

La motivation économique n’était donc pas le seul élément moteur du comportement.

E. MAYO préconise alors la mise en place de structures d’autorité laissant plus de responsabilités aux travailleurs.

Kurt LEWIN : la dynamique de groupe

Kurt LEWIN (1890-1947) est un psychologue américain d’origine allemande. Il développa la théorie du champ de la personnalité et de la motivation qu’il appliqua au domaine social avec l’étude expérimentale des comportements de groupes restreints.

Il est à l’origine de la dynamique de groupe.

En 1944, il a ouvert le Centre de recherche pour la dynamique de groupe du Massachussets Institute of Technology (M.I.T.).

La dynamique de groupe s’applique notamment :

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- à la décision de groupe en tant que procédure de changementIl est, en effet, plus facile de changer des individus formés en groupe que de changer chacun d’eux séparément.

L’influence sociale permet de résorber le malaise lié à l’incertitude ressentie par les individus qui sont en conflit d’idées et de jugement avec d’autres éléments du groupe.

- aux styles de leadership et à leur influence sur le fonctionnement d’un groupeK. Lewin démontrera en particulier la supériorité de l’autorité démocratique sur le style autocratique et le laisser-faire en matière de rendement et de satisfaction.

Frederick HERZBERG : l’étude des motivations

Professeur de psychologie à l’Université de Cleveland aux États-Unis, F. HERZBERG (1923 – 2000) a conduit de nombreuses recherches sur les motivations de l’homme au travail et l’adéquation des méthodes d’organisation du travail à ses besoins.

1- L’étude des motivations

Les études qu’il mena en ce sens le conduisirent à conclure que l’homme connaît deux catégories de besoins (Cf la pyramide des besoins de MASLOW).

1°/- Des besoins d’entretien (hygiène au travail et maintenance)- Politique et administration de la firme,

- Supervision,

- Salaire,

- Relations personnelles,

- Conditions de travail.

La non satisfaction de ces besoins engendre des conflits, mais leur satisfaction n’apporte aucun contentement supplémentaire.

2°/- Des besoins de réalisation (reconnaissance, responsabilité)- Achèvement,

- Reconnaissance,

- Attraction du travail lui-même,

- Responsabilité,

- Avancement.

La réponse à ce type de besoin est un facteur de satisfaction.

2- Les méthodes d’organisation du travail

L’organisation du travail doit apporter une réponse satisfaisante aux deux catégories de besoins mises en évidence précédemment. C’est ainsi qu’il faut éviter le mécontentement et provoquer la satisfaction.

1°/- Eviter le mécontentementLes facteurs de mécontentement peuvent facilement être éliminés et cela fait partie des revendications normales des travailleurs.

La réponse réside dans une prise en compte de l’environnement du travail et une politique de l’entreprise sécurisante axée sur l’amélioration des conditions de travail et de la rémunération.

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2°/- Provoquer la satisfactionRationalisation et simplification du travail en ont appauvri le contenu ; il faut donc "l’enrichir" en donnant au travailleur des tâches plus complexes, plus de liberté et de responsabilité. F. HERZBERG préconise alors une nouvelle organisation du travail orientée sur :

- L’élargissement des tâches, c’est-à-dire le rassemblement sur un même poste de travail d’un ensemble de tâches élémentaires précédemment réparties entre plusieurs opérateurs ;

- L’enrichissement des tâches (job enrichment) qui est un mode de restructuration des tâches visant à donner un contenu plus qualifié et plus responsable à un poste de travail.

Les expériences menées dans ce sens se sont révélées très probantes.

2- Apports et limites de l’école des relations humaines

L’école des relations humaines a marqué une transition entre l’école classique, dont elle est le complément indispensable, et les mouvements contemporains. (Voir tableau)

Son grand mérite a été de mettre en évidence le sentiment d’appartenance.

Mais on lui reproche :

- Son inefficacité opérationnelle, car la coopération amicale ne constitue pas une motivation suffisante ;

- Une méconnaissance du rôle de la technologie ;

- Une ignorance du poids de l’environnement ;

- Une psychologie trop simplifiée, centrée sur l’homme social uniquement.

TABLEAU COMPARATIF : ÉCOLE CLASSIQUE / ÉCOLE DES RELATIONS HUMAINES

Rubriques Ecole classique Ecole des relations humaines

Décision

Unité de base de l’organisation

Structure

Force d’intégration

Fonction du supérieur

Attitude vis-à-vis du travail

Centralisée

Individu

Formelle

Autorité

Représentant de l’autorité

Contrôle extérieur

Décentralisée

Groupe

(et) Informelle

Confiance

Agent de communication inter et intra-groupe

Responsabilité

2°)- L’ECOLE SOCIO-TECHNIQUE ;

1- L’origine de l’école socio-technique

La théorie de l’école socio-technique a été formulée vers 1950, à l’issue d’études menée dans les charbonnages anglais.

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Page 16: Organisation Des Entreprise

Ces études ont été menées par Friederick E. EMERY et Eric L. TRIST, psychosociologues et principaux fondateurs du Tavistock Institute of Human Relations à Londres.

Elles ont porté sur la structure et le fonctionnement des organisations dans une perspective socio-technique.

2- Les caractéristiques de l’école socio-technique

La théorie de l’école socio-technique est basée sur trois principes, à savoir : l’analyse sociotechnique, l’organisation des postes de travail et les groupes autonomes.

1°/- L’analyse sociotechnique L’introduction dans les charbonnages anglais de nouvelles techniques qui allait remplacer l’abattage manuel par l’abattage mécanique avait bouleversé l’organisation des groupes de travail. Le climat social s’était notablement détérioré.

En mettant en place avec succès une nouvelle organisation des groupes dans la mine, E. L. TRIST prouva qu’il existe, pour une technologie donnée, différents choix organisationnels.

L’apport de TRIST fut donc de montrer l’interaction des systèmes technique et social.

2°/- L’organisation des postes de travail À partir d’une analyse des besoins de l’homme au travail, Frederick E. EMERY énonce un certain nombre de principes à respecter dans l’organisation des postes de travail permettant d’intégrer la dimension sociale et la dimension technique.

Ces principes sont, notamment :

- Premier principe : Le poste doit comprendre des tâches suffisamment variées, ce qui permet d'accepter une charge de travail assez lourde ;

- Deuxième principe : Les diverses tâches d’un poste doivent constituer une unité, l’ouvrier comprend, ainsi, mieux son travail et peut faire preuve de responsabilité et d’initiative ;

- Troisième principe : Le cycle de travail doit avoir une durée optimale (ni trop courte, ni trop longue) ;

- Quatrième principe : Un certain degré de liberté et d’initiatives doit être laissé dans l’accomplissement des tâches, pour la fixation des normes de quantité et de qualité ;

- Cinquième principe : Faire sentir au travailleur que son travail est socialement utile, qu’il s’inscrit dans la politique générale de l’entreprise et qu’il sera, pour lui, un moyen d’avoir, dans le futur, une situation meilleure (financière, sociale, pouvoir, …).

- Sixième principe : Lorsque les tâches ne peuvent avoir les caractéristiques précédentes, il faut organiser une rotation des postes et regrouper les postes par groupes de telle façon que chaque groupe forme une activité d’ensemble.

3°/- Les groupes autonomes Les travaux du "Tavistock Institute of Human Relations" à Londres sont à l’origine de ce que l’on nomme aujourd’hui les groupes autonomes. Il s’agit de cellules de travail disposant dans une entreprise de l’autonomie financière et organisationnelle.

Dans ce système, le groupe autonome achète les pièces à l’équipe en amont de sa production et revend le produit qu’il réalise à l’équipe en aval.

3- LES APPROCHES SYSTÉMIQUES

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Page 17: Organisation Des Entreprise

Les approches systémiques recherchent la synthèse entre les deux approches précédentes.

Ces approches considèrent l’entreprise dans sa globalité comme un "système", et s'efforcent d'intégrer ses différentes dimensions (techniques, humaines, …).

Elles mettent l'accent sur les liaisons aussi bien entre les différentes fonctions de l'entreprise qu'à l'intérieur de chacune de ces fonctions, et entre l'entreprise elle-même et son environnement.

La représentation de l'entreprise comme un système permet, notamment, grâce au recensement et à l'analyse des flux d'entrée et de sortie, d'élargir la notion d'environnement sur lequel toute organisation productive est nécessairement ouverte (marchés des biens et services, marchés des capitaux, bourse des valeurs).

La conception systémique s'efforce ainsi de dépasser les conceptions parcellaires des approches matérialistes et humaniste en concevant l'entreprise comme un agencement de sous-systèmes (technique, économique, humain, social, etc.) dont la cohérence et l'adéquation avec les caractéristiques de l'environnement doivent garantir la compétitivité.

Dans les approches systémiques nous mettons :

- L’Ecole des systèmes sociaux ;

- L’Ecole de gestion par les systèmes.

1°/- L’ECOLE DES SYSTÈMES SOCIAUX

L’école des systèmes sociaux étudie les facteurs psychologiques et décisionnels dont les interdépendances facilitent l’ajustement mutuel et la conformité des activités de l’entreprise à ses objectifs.

1- L’approfondissement psychologique Les principaux auteurs de l’école des systèmes sociaux vont prolonger et affiner l’approche des psychologues de l’école des relations humaines en tenant compte du paramètre humain dans toute sa complexité.

Il en est ainsi des théories de Douglas Mac GREGOR et de Rensis LIKERT, notamment.

1°/- La théorie de Mac GREGORDouglas Mac GREGOR (1906-1964) est psychologue.

Il tente de faire la synthèse entre le courant des relations humaines et l’O.S.T.

Il désigne par « théorie X » l’organisation du travail classique et par « théorie Y » l’alternative qui prend en compte la dimension humaine du travail.

À travers ces deux théories, il oppose deux styles de direction qui reposent sur des postulats différents.

• La théorie XSelon cette théorie:

- L’homme moyen éprouve une répugnance naturelle pour le travail ; il cherche par conséquent à l’éviter ;

- Pour réaliser les objectifs de l’entreprise, les hommes doivent donc être dirigés, contrôlés, et contraints ;

- L’homme ordinaire préfère être dirigé, il fuit la responsabilité et il a peu d’ambition. Ce qu’il recherche, avant tout, c’est la sécurité.

Dans ces conditions, il est logique de préconiser une direction par le contrôle et la contrainte.

En outre, pour Mac Gregor, la théorie X ignore une partie des besoins de l’homme.

• La théorie Y

Abdallah ALAOUI AMINI Cours / Organisation de l’Entreprise / Synthèse Page 17

Page 18: Organisation Des Entreprise

Selon cette théorie :

- L’homme accepte l’effort au travail qui est aussi naturel que le jeu ou le repos.

- L’homme est capable de motivations personnelles.

- L’homme est créatif et prêt à rechercher les responsabilités.

- Ses potentialités ne sont que partiellement sollicitées dans les conditions actuelles de l’activité industrielle.

Cette théorie débouche sur une direction dont la tâche essentielle est d’organiser les conditions et les méthodes de travail pour que le personnel puisse atteindre ses propres buts en orientant ses propres efforts vers les objectifs opérationnels.

C’est donc la théorie Y et le style de direction correspondant qui sont les mieux adaptés car ils reposent sur des motivations profondes et permettent d’intégrer les buts individuels et ceux de l’organisation.

Pour D. Mac Gregor :

- La théorie X est plus adaptée à des « simple d’esprit » qu’à des adultes responsables. Elle n’est donc valable que pour des tâches d’exécution qui ne demandent aucune initiative.

- Seule la théorie Y permet une véritable intégration des objectifs de l’entreprise par les salariés en vue d’une implication personnelle pour une efficacité maximum.

(Faire un tableau comparatif entre la théorie X et la théorie Y de Mac Gregor)

2°/- Le modèle LIKERTRensis LIKERT (1903-1981) est un psychologue américain, professeur de psychologie industrielle.

Il s’est surtout intéressé à l’analyse des rapports entre les chefs et leurs subordonnés dans les organisations.

Il détaille une cinquantaine de traits caractéristiques des organisations à partir desquels il distingue quatre styles de direction :

1) - Le style autoritaire exploiteur : les subordonnés sont contraints par un système de sanctions ;

2) - Le style autoritaire paternaliste : les subordonnés sont contraints par un système de récompense-sanction ;

3) - Le style consultatif : les subordonnés sont consultés mais n’ont pas de véritable influence sur la décision ;

4) - Le style participatif : le management utilise les groupes (subordonnés) pour prendre des décisions.

Pour LIKERT, le style (ou mode) de direction participatif est évidemment celui qui est le plus compatible avec les attentes des membres de l’organisation. C’est le style le plus efficace.

2- La théorie de la décisionC’est surtout dans le domaine de la prise de décision que l’école des systèmes sociaux a fait preuve d’originalité.

Le chef de file en la matière de cette école est l’économiste américain Herbert Alexander SIMON (1916-2001), prix Nobel d’Économie en 1978.

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Page 19: Organisation Des Entreprise

Il analyse comme une science du comportement. Puis, il applique cette notion aux organisations et au processus de décision dans l’entreprise.

Il remet en cause la valeur opératoire des modèles mathématiques.

Enfin, il approfondit le concept de rationalité limitée, basée sur la connaissance approximative des choix possibles.

Pour H. SIMON, l’organisation est un lieu de problèmes et de décisions individuels. Toute explication de l’organisation passe par l’étude des choix individuels.

Il étudie donc les décisions conscientes et rationnelles, c’est-à-dire la pertinence des choix quant à l’atteinte des buts visés.

1°/- Le processus de décisionPour étudier le processus de décision, H. A. SIMON le décompose en trois phases :

1) - L’identification du problème ;

2) - La modélisation / conception des solutions possibles ;

3) - Le choix de la meilleure solution.

2°/- Les limites de la rationalité dans la prise de décisionLa rationalité du processus de décision est limitée, car :

- l’environnement est trop complexe pour être appréhendé dans sa totalité ;

- la connaissance des conséquences de la décision est toujours fragmentaire ;

- il est difficile de préciser la valeur à attacher aux conséquences futures de l’action ;

- il est, en pratique, courant de n’examiner qu’un nombre très restreint de choix possibles.

Dans la plupart des cas, l’individu confronté à un choix, construit un modèle simplifié de la réalité en se référant à sa propre expérience (comportement habituel plutôt que raisonné). Faute de temps, d’informations, de capacité, il va rechercher une solution qui lui apportera un niveau de satisfaction minimum, mais peut-être pas forcément optimale.

3°/- Les applicationsCe processus de décision peut être appliqué aux entreprises.

Dans ce cadre, H. A. SIMON distingue deux sortes de décisions :

- les décisions programmées : procédures répétitives et routinières (Ex. : traitement des commandes, facturation, réalisation, etc.) ; ces décisions sont du ressort des exécutants ;

- les décisions non programmées : relatives aux questions de grande importance (Ex. : lancement d’un nouveau produit, une O.P.A., etc.) ; ces décisions sont du ressort des dirigeants.

Pour traiter ces décisions il existe des techniques traditionnelles et des techniques nouvelles qui tendent à réduire le nombre de décisions non programmées.

4°/- Conséquences pour le managementLe rôle des dirigeants est de coordonner les contributions de chacun des membres de l’organisation en vue d’atteindre des objectifs communs et un bien-être individuel.

Cette coordination doit permettre de stabiliser et de structurer les attentes du personnel et de les orienter vers la réalisation des objectifs fixés.

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3- La théorie du comportement

Les idées de H. A. SIMON seront prolongées par Richard CYERT et James G. MARCH qui développent une théorie du comportement de la firme et s’intéressent particulièrement à la résolution des conflits. Leur théorie est fondée sur les quatre conceptions fondamentales suivantes :

• La résolution des conflits : traitement séquentiel des problèmes et avancer progressivement pas à pas.

• L'élimination de l'incertitude : la firme cherche à éliminer progressivement les multitudes d'incertitudes qui l'entourent.

• La recherche de la problématique : recherche des vraies causes des problèmes posés dans l'entreprise.

• L'apprentissage : les entreprises changent leurs comportements et la perception qu'elles ont des choses avec le temps et l’expérience.

Conclusions / Ecole des systèmes sociaux- L’école des systèmes sociaux a bien souligné l’importance des différences

perceptibles dans l’origine des conflits.

- L’organisation est un système social où de nombreux groupes interagissent.

- Les conflits de personnes et de groupes ne naissent pas nécessairement des mauvaises relatons humaines ou de l’inadéquation entre motivations personnelles et objectifs de l’organisation ;

- Les conflits les plus dangereux et les plus difficiles à résoudre sont dus à des différences dans la perception de l’environnement.

2°/- L’ECOLE DE GESTION PAR LES SYSTÈMES

1- Approche systémique de l’entrepriseCette approche assimile l’entreprise à un système car :

- elle est composée de différents éléments : hommes, capitaux, équipements, informations, etc.

- sa structure et son fonctionnement dépendent des interactions entre ces éléments : flux matériels (physiques), flux d’information, flux financiers, etc. ;

- sa structure et son fonctionnement dépendent des finalités ou objectifs qu’elle s’est assignés (pérennité, croissance, satisfaction humaine) ;

- sa structure et son fonctionnement dépendent des environnements externes (économique, juridique, social, géographique, etc.).

2- Modèles applicables au système-entreprise : la méthode de Jay Forrester

Ingénieur en électronique, spécialisé dans le domaine des servomécanismes, puis professeur de management, Jay FORRESTER développa en 1918, une méthode d’analyse fondée sur la théorie des systèmes.

Cette méthode repose sur la modélisation et la simulation.

La modélisationElle nécessite :

- Une symbolisation des concepts de base du système (flux, niveaux, points de décision) ;

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- Une description mathématique des interconnexions des éléments du système entre eux et avec l’extérieur : les valeurs des flux et des niveaux sont traduites sous forme d’équation.

La simulationLe but de la simulation est d’examiner le comportement de certaines variables : bénéfice, chiffre d’affaires, effectifs, etc.

CONCLUSION GÉNÉRALE DE LA PREMIÈRE PARTIE

• Pour les premiers théoriciens, de 1900 à 1965, les résultats des entreprises dépendent d’un équilibre réussi entre les composants de la firme. L’essentiel des analyses a porté sur l’organisation interne (matérielle et humaine) de l’entreprise.

• Avec la conception systémique, aujourd’hui, ce qui se joue dans l’environnement compte beaucoup plus pour la survie des organisations que ce qui se passe à l’intérieur (1965 – à nos jours). Les analyses portent de plus en plus sur les changements des environnements de l’entreprise et les relations avec eux.

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Page 22: Organisation Des Entreprise

5 – DEUXIÈME PARTIE : ORGANISATION STRUCTURELLE DE L’ENTREPRISE

Plan sommaire2.1- Introduction

2.2- Caractéristiques des structures d’entreprises

2.3- Différents types de structures

2.4- Étude de cas

Objectifs de cette partie- Connaître comment les entreprises se structurent elles-mêmes.

- Connaître les différents types de structures de l’entreprise ;

- Connaître les principales caractéristiques des structures de l’entreprise ;

- Comprendre l’évolution des structures de l’entreprise.

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Page 23: Organisation Des Entreprise

2.1- Introduction 1. Définition de la structure La structure d’une organisation peut être définie simplement comme la somme des moyens employés pour diviser le travail en tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination nécessaire entre ces tâches.

Toute structure résulte donc de 2 mouvements :

- Un mouvement de division du travail ;

- Un mouvement de coordination.

2. Les mécanismes de coordination1°/ - L’ajustement mutuel :

L’ajustement mutuel réalise la coordination du travail par simple communication formelle.

Ex. : deux rameurs d’un canoë ou les quelques personnes d’un petit atelier de poterie.

2°/ - La supervision directe :La supervision directe est le mécanisme de coordination par lequel une personne se trouve investie de la responsabilité du travail des autres. Instructions et contrôle du travail par le responsable.

Ex. : un chef de chantier sur un chantier de construction.

3°/ - La standardisation des procédés :Les procédés de travail sont standardisés lorsque le contenu du travail est spécifié ou programmé (mode d’emploi, gamme de fabrication).

Ex. : pièces d’un meuble ou d’un jouet à monter chez soi en suivant les consignes du fabricant. Celui-ci standardise le travail du client.

4°/ - La standardisation des produits :La standardisation des produits (des résultats) consiste à spécifier à l’avance les dimensions du produit ou la performance à atteindre.

Ex. : la destination (résultat) indiquée par les clients pour les chauffeurs de taxi.

5°/ - La standardisation des qualifications :La qualification et le savoir sont standardisés par la formation de celui qui exécute le travail.

Ex. : Une équipe médicale dans une salle d’opération. La standardisation de la qualification de chaque membre de l’équipe assure l’essentiel de la coordination.

2.2- Caractéristiques des structures d’entreprises La structure d’une entreprise peut être déterminée selon :

- Les fonctions de cette entreprise ;

- Le secteur d’activité de l’entreprise ;

- L’époque de la fondation de l’entreprise.

1. Rappels sur les fonctions de l’entreprise

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Les six fonctions de Fayol :

1 - Fonction technique : produire et transformer ;

2 - Fonction commerciale : acheter et vendre ;

3 - Fonction financière : rechercher et gérer des capitaux ;

4 - Fonction de sécurité : assurer la protection du personnel et des biens ;

5 - Fonction comptable : faire l’inventaire, établir le bilan et calculer les prix de revient ;

6 - Fonction d’administration ou de direction : Prévoir, Organiser, Commander, Coordonner, Contrôler (P.O.C.C.C.).

Pour déterminer la structure de l’entreprise, il faudrait connaître quel est le but de ses fonctions et comment elles sont coordonnées.

2. Le fonctionnement de l’entreprisePour comprendre la façon dont les entreprises se structurent, il faut pouvoir expliquer leur fonctionnement, c’est à dire :

• les éléments qui en font partie,

• les liens (flux) qui existent entre ces éléments.

1°) Les éléments de base ou les composants fondamentaux de l’entrepriseL’entreprise est composée de cinq éléments (selon Henry Mintzberg) :

1. Le sommet stratégique : les cadres dirigeant de l’organisation et leurs conseillers. Sa fonction est d’optimiser l’efficacité de l’organisation, de faire en sorte que l’organisation remplisse sa mission de façon efficace et qu’elle serve les besoins de ceux qui la contrôlent ou ont du pouvoir sur elle (propriétaires, administrations, etc...). Il doit développer la stratégie de l’organisation.

2. Le centre opérationnel : les membres de l’organisation qui produisent eux-mêmes les biens et services ou en soutiennent directement la production. Ce sont les opérationnelles. C’est le cœur de l’organisation, la partie qui permet à l’ensemble de survivre.

3. La ligne hiérarchique : tous les cadres moyens qui siègent dans une ligne directe d’autorité formelle entre les membres du sommet stratégique et ceux du centre opérationnel. C’est la ligne d’autorité, composée de cadres, contremaîtres, etc., qui joint le sommet stratégique au centre opérationnel.

4. La technostructure : les analystes, chargés de la conception et de l’adaptation de la structure, qui agissent sur le flux de travail par le biais de la standardisation en vue d’améliorer l’efficacité du reste de l’organisation. Ils sont situés en dehors de la structure d’autorité formelle.

5. Les fonctions de support logistique : tous les services qui fournissent un soutien indirect au reste de l’organisation. Ce sont des unités spécialisées qui ont une fonction particulière à remplir : recherche, contentieux, relations publiques, etc. ce sont des prestataires de services pour les autres fonctions et qui permettent une meilleure maîtrise de l’incertitude (gestion du personnel, service juridique, etc.).

(Cf. figure ci-dessous présentant les cinq composants de l’entreprise, selon Henry Mintzberg)

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2°) Les flux reliant les cinq éléments de baseLes cinq éléments de base sont reliés entre eux par des flux variés et complexes (autorité, matériels, communication, etc.) ; l’organisation peut être considérée comme :

1. un système d’autorité formelleCe système correspond à l’organigramme de l’entreprise, il utilise la supervision directe comme mécanisme de coordination.

2. un système de flux régulésTrois flux standardisés correspondent à ce système :

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un flux opératoire (entrées, transformations, sorties),

un flux de contrôle ascendant (informations) et descendant (décisions),

un flux horizontal d’informations fonctionnelles.

3. un système de communications informellesCe sont les réseaux de communications informelles qui complètent et parfois court-circuitent les canaux régulés d’information et de décision.

4. un système de constellations de travauxCe sont les individus qui ont tendance à travailler au sein de petits groupes constitués sur des bases horizontales. L’ensemble de ces groupes forme une constellation de travaux.

5. un système de processus de décision ad hocIl s’agit en particulier des processus particuliers non programmés (ad hoc), mis en oeuvre à intervalles réguliers, pour résoudre des problèmes ponctuels.

La compréhension du fonctionnement de l’organisation est conditionnée par la prise en considération de l’ensemble de ces flux.

3. Les cinq grands types d'organisations selon Mintzberg

- La structure simple dominée par le "noyau stratégique".- La bureaucratie machinique dominée par la "technostructure".- La bureaucratie professionnelle dominée par le "coeur opérationnel".- La structure divisionnelle dominée par la "composante gestionnaire.- L'adhocratie dominée par Le "personnel logistique".

2.3- Différents types de structures La complexification de l’activité économique va conduire à rechercher des structures d’organisation de plus en plus souples pour les adapter au fonctionnement de l’entreprise.

Le premier souci va donc être de rechercher une structure idéale de l’entreprise.

Cette structure idéale va évoluer dans le temps selon un certain nombre de critères.

1. À la recherche de la structure idéaleUne structure est caractérisée par :

- son efficacité, c’est-à-dire la possibilité d’atteindre les objectifs fixés ;

- son efficience, c’est-à-dire l’emploi d’une quantité minimale de moyens pour atteindre ces objectifs.

Pour P. Drucker, la structure est la « courroie de transmission » des moyens aux besoins de la stratégie. Mais cette approche ne prend pas en compte les brusques changements de l’environnement qui nécessitent une adaptation rapide de l’entreprise. En plus, l’entreprise doit tenir compte des attentes des salariés.

Pour répondre à ces exigences, Mac Gregor a proposé une organisation hiérarchique (théorie X), lorsque les tâches à accomplir sont stables et prévisibles, et une organisation de type participatif (théorie Y), lorsqu’elles sont variées et non prévisibles.

D’autres approches analysent l’entreprise comme étant le produit de trois sous-ensembles en interaction : la direction, l’organisation et le personnel.1°) Les structures de baseElles sont inspirées par les principes de Fayol et l’OST de Taylor.

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LES STRUCTURES HIÉRARCHIQUES A - Principales caractéristiques La structure hiérarchique est celle dans laquelle le principe de l'unité de commandement est respecté, c'est-à-dire qu'un salarié ne reçoit d'ordre que d'un seul responsable (Cf. FAYOL).

Ce principe conduit à l'établissement d'une hiérarchie, c'est-à-dire d'une série de délégation successive de l'autorité et de la responsabilité. Cette délégation successive de l'autorité définit les lignes hiérarchiques qui sont aussi des lignes de communication.

B - Les critères d'élaboration d'une hiérarchie Ce sont les critères sur la base desquels on va déléguer une autorité.

La répartition peut se faire :

- par produit : division des établissements en département recevant un produit donné;

- par fonctions : structure hiérarchique par grandes fonctions;

- par critère géographique : responsabilité par région des unités de production;

- par critère numérique : responsabilité selon un nombre donné de personnes;

- par critère fonctionnel de compétence : selon les services (sécurité, maintenance,...).

Ces critères peuvent êtres utilisés conjointement.

C - Les avantages et les inconvénients des structures hiérarchiques *Les avantages d'une structure hiérarchique :

- l'autorité et les responsabilités sont clairement définies;

- respect de l'unité de commandement;

- structure qui favorise l'activité.

*Les inconvénients d'une structure hiérarchique : - difficultés de remontée des informations;

- circuit de communication lourd.

- centralisation excessive qui génère un manque de souplesse, un manque de motivation du personnel, un manque de dynamisme.

LES STRUCTURES FONCTIONNELLES Ces structures sont fondées sur la division du travail.

Elles excluent l’unité de commandement ; l’ouvrier reçoit les directives de chacun des spécialistes concernés par sa tâche (Cf. l’OST de Taylor).

Elles reposent sur l'autorité fonctionnelle (pluralité des supérieurs…).

*Principaux avantages d'une structure fonctionnelle : - la qualité des décisions des spécialistes responsables ;

- la qualité des actions menées par les différents organes.

*Les inconvénients d'une structure fonctionnelle : - contradiction dans les ordres ;

- certaines tâches peuvent ne pas être assurées ;

- chaque responsable dans son domaine de compétence est un spécialiste ;

- conflits entre ouvriers et supérieurs hiérarchiques ou entre ces derniers.

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Certains auteurs préconisent de concilier les avantages et les inconvénients de ce type de structures.

2°) Le dépassement des clivagesAlfred P. Sloan (1875-1966), de manière pragmatique, a cherché à dépasser les clivages entre structure hiérarchique et structure fonctionnelle dans le cadre de ses responsabilités à la General Motors.

Il va s’intéresser à deux types de structures :

- La structure par état-major (staff and line) ;- La structure divisionnelle.

LA STRUCTURE PAR ÉTAT-MAJOR (STAFF AND LINE) Cette structure vise à conserver les avantages de l’organisation hiérarchique de type Fayol, tout en introduisant plus de souplesse. Certaines fonctions sont placées en état-major, c’est-à-dire hors hiérarchie. L’état-major (staff) est en relation fonctionnelle avec les services opérationnels (line) correspondants.

Principes : - unité de commandement ;

- nécessité de recourir à des spécialistes pour la préparation des décisions.

Deux organes : - organes hiérarchiques qui disposent seuls de l'autorité dans tous les domaines;

- organes d'état major (petites équipes) placés auprès de certains organes hiérarchiques et qui ont une fonction de conseil, d'étude, de préparation et de contrôle des décisions

Avantage :- relation entre les spécialistes et la hiérarchie.

Un exemple de structure avec état-major peut être représenté par l’organigramme suivant :

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LA STRUCTURE AVEC ÉTAT-MAJOR (staff and line)

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LA STRUCTURE DIVISIONNELLE Principes : chaque division correspond à un produit, un groupe de produits homogènes, un secteur géographique ou à un couple produit/marché.

Organisation : en centres de profit qui disposent de tous leurs services fonctionnels.

Avantage : bien individualiser les centres de profits.

Inconvénient : alourdir la structure en multipliant les services fonctionnels.

Coordination : se fait au sein de comités où siègent des représentants de la direction générale, de chaque division et des services fonctionnels.

LA STRUCTURE DIVISIONNELLE

3°) Les structure par projetPrincipes : intégrer les avantages de la structure hiérarchique et ceux de la structure décentralisée (Peter Drucker).

Les structures par projet sont des structures dans lesquelles des organes sont mis en place pour réaliser un ou plusieurs projets particuliers. La structure par projet se superpose à la structure hiérarchique dans les entreprises innovatrices.

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P. Drucker recense cinq types de structures possibles : deux structures fondées sur les tâches à accomplir et trois structures fondées sur les résultats à atteindre.

LES STRUCTURES PAR PROJET DE PETER FERDINAND DRUCKER 1°/ - Les structures fondées sur les tâches à accomplir

*La structure fonctionnelle :C’est une structure hiérarchique proche de l’organisation de type Fayol.

*La structure par équipe :Cette structure comprend des personnes de qualifications différentes appartenant à des groupes permanents ou non, qui participent à la réalisation d’un ou plusieurs projets.

2°/ - Les structures fondées sur les résultats à atteindre*La structure décentralisée fédérative :Dans cette structure l’entreprise est divisée en secteurs autonomes qui couvrent un marché spécifique. Chaque unité fonctionne comme une entreprise distincte pour atteindre les objectifs qu’elle a négociés avec la direction générale qui coordonne l’ensemble.

*La structure décentralisée simulée :Dans cette structure l’entreprise utilise des prix de cession interne pour simuler un marché entre ses différentes unités.

*La structure par système :Des unités spécialisées autonomes concourent à un ou plusieurs projets. Elles constituent un groupe ou un « système » pendant la réalisation du projet. Ce sont des groupes homogènes structurés qui participent aux projets.

4°) L’analyse de Harry Igor ANSOFF (1918-2002)

Harry Igor Ansoff est considéré par de nombreux auteurs comme l'un des pionniers de la pensée managériale moderne.

Il était professeur de management stratégique à l'Université internationale de San Diego en Californie (USA) et professeur invité à la School of Economics de Stochkholm.

Dans le cadre d’une analyse stratégique globale, H.I. Ansoff évalue la pertinence des diverses formes de structures possibles. Il classe ces structures en fonction de certains critères (efficacité, souplesse d’adaptation, …).

Il distingue quatre grandes formes de structures : la structure fonctionnelle décentralisée, la structure divisionnelle décentralisée, la structure par projet (matricielle ou adaptable) et la structure innovatrice.

la structure fonctionnelle décentralisée : proche de l’organisation hiérarchique de type Fayol ;

la structure divisionnelle décentralisée : semblable à la structure décentralisée de Drucker ou « staff and line » de Sloan ;

la structure par projet (matricielle ou adaptable) : découpe l’activité en sous-ensembles ayant une certaine autonomie en échappant à l’organisation hiérarchique;

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la structure innovatrice : combine une structure divisionnelle décentralisée pour les produits anciens stables et une structure adaptable temporaire pour les nouveaux produits.

2. Les critères d’évolution des structures

1°) L’âge et l’histoire de l’entreprise2°) La contingence

- Le système technique (voir les théories de Joan Woodward)

- L’environnement (voir les études de Burns, Stacler, Lawrence et Lorch)

- La taille de l’entreprise (voir les recherches de Pugh et Hickson)

- Le type de stratégie (voir travaux de Chandler)

- L’activité.

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