plug in au theatre 95

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« Mess with the best, die like the rest », Forces Spéciales de l’Armée Américaine. Devise littérale de la nature dont les formes se parent de leurs plus beaux atours et meurent, donnant naissance à de nouvelles formes, mourant à leur tour pour enfanter à nouveau. Mouvement de création puis de mort, de pulsation infinie. Adressée cette fois à l’homme moderne, elle souligne sa volonté d’ascension parmi les siens, sa volonté de se battre parmi les meilleurs. Quoiqu’il en soit, il reste forme et mourra comme le reste. Alicia Luciani Capture Notre monde fourmille d'images. Il n'est guère de lieux, d'espaces, de machines où l'image ne soit pré- sente. Les images sont partout pour nous informer, nous faire découvrir des mondes invisibles, nous avertir, nous divertir, pour être contemplées et nous faire rêver. Mais lorsque des images sont mises à la vue de tous (réseau sociaux, panneau publicitaire, projection...) on en vient à se deman- der si nos images ne prennent pas peu à peu le pouvoir sur notre propre identité... Notre image est "capturée" à lon- gueur de temps êtes-vous mainte- nant prêt à le faire sciemment? Marine Coppin CU20 Julie Vaillant / Maxime Bersweiler Au théâtre la couleur verte est liée à plusieurs superstitions. La teinture verte employée au XVIII siècle conte- nait de l’oxyde de cuivre traditionnel- lement utilisé pour la confection de celle-ci. L’oxyde de cuivre (de symbole Cu2O), « Vert de gris » étant en effet toxique, les costumes portés par les comédiens étaient alors susceptibles de laisser cette substance s’imprégner dans les pores de leur peau. « Dans un monde réellement renversé le vrai est un moment du faux. » Guy Debord, La société du spectacle. Hassan Lakdari Terrains de jeux Pierre Lievin / Alice Gignier Die Like The Rest Aurora Pelvis -·DL WRXMRXUV UrYp G·rWUH (OYLV « J’ai toujours rêvé d’être Elvis. Depuis mon enfance, ce désir m’habite inten- sément, tourne à l’obsession. Je pense Elvis, je mange Elvis, je dors Elvis. A chaque moment, je l’imagine à mes côtés, spectre charmeur dictant cha- cun de mes gestes, entité quelque peu envahissante contrôlant mon être au monde. Parfois, je me prends à rêver que je suis lui. Il m’arrive de regar- der en boucle ses concerts mythiques. J’essaye alors, debout, devant ma télé- vision, de l’imiter au plus juste. C’est un entraînement sportif, un vrai chal- lenge physique. Je scrute la moindre de ses mimiques pour la reproduire la plus fidèlement possible. L’écran de télé devient mon miroir. Parfois je ferme les yeux et c’est son image qui s’imprime sur ma rétine. J’ai l’impression de ne faire qu’un avec lui. Je m’oublie alors. C’est ainsi que j’ai choisi ma voie. Je serai le meilleur sosie du King. Je l’ai décidé et je le serai. Rien ne pourra m’arrêter. Je deviendrai son double parfait et personne ne m’égalera. Je serai son incarnation. » Aurora Pelvis Le théâtre a eu de multiples vies. Il a été témoin de la construction de la ville nouvelle. Ici, deux visions du lieu s’exposent. L’une révélatrice de son espace modifié, d’endroits oubliés à travers un travail de lumières, fera écho à l’autre faite d’archives et de mémoires d’une ville en constante évolution. Où le regard est absent

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Plug In au Theatre 95, mai 2012

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Page 1: Plug In au Theatre 95

« Mess with the best, die like the rest »,Forces Spéciales de l’Armée Américaine.

Devise littérale de la nature dont les formes se parent de leurs plus beaux atours et meurent, donnant naissance à de nouvelles formes, mourant à leur tour pour enfanter à nouveau.Mouvement de création puis de mort, de pulsation infinie.Adressée cette fois à l’homme moderne, elle souligne sa volonté d’ascension parmi les siens, sa volonté de se battre parmi les meilleurs. Quoiqu’il en soit, il reste forme et mourra comme le reste.

Alicia LucianiCapture

Notre monde fourmille d'images. Il n'est guère de lieux, d'espaces, de machines où l'image ne soit pré-sente. Les images sont partout pour nous informer, nous faire découvrir des mondes invisibles, nous avertir, nous divertir, pour être contemplées et nous faire rêver. Mais lorsque des images sont mises à la vue de tous (réseau sociaux, panneau publicitaire, projection...) on en vient à se deman-der si nos images ne prennent pas peu à peu le pouvoir sur notre propre identité... Notre image est "capturée" à lon-gueur de temps êtes-vous mainte-nant prêt à le faire sciemment?

Marine CoppinCU20

Julie Vaillant / Maxime Bersweiler

Au théâtre la couleur verte est liée à plusieurs superstitions. La teinture verte employée au XVIII siècle conte-nait de l’oxyde de cuivre traditionnel-lement utilisé pour la confection de celle-ci. L’oxyde de cuivre (de symbole Cu2O), « Vert de gris » étant en effet toxique, les costumes portés par les comédiens étaient alors susceptibles de laisser cette substance s’imprégner dans les pores de leur peau.

« Dans un monde réellement renversé le vrai est un moment du faux. » Guy Debord, La société du spectacle.

Hassan LakdariTerrains de jeux

Pierre Lievin / Alice GignierDie Like The Rest

Aurora Pelvis

« J’ai toujours rêvé d’être Elvis. Depuis mon enfance, ce désir m’habite inten-sément, tourne à l’obsession. Je pense Elvis, je mange Elvis, je dors Elvis. A chaque moment, je l’imagine à mes côtés, spectre charmeur dictant cha-cun de mes gestes, entité quelque peu envahissante contrôlant mon être au monde. Parfois, je me prends à rêver que je suis lui. Il m’arrive de regar-der en boucle ses concerts mythiques. J’essaye alors, debout, devant ma télé-vision, de l’imiter au plus juste. C’est un entraînement sportif, un vrai chal-lenge physique.Je scrute la moindre de ses mimiques pour la reproduire la plus fidèlement possible. L’écran de télé devient mon miroir. Parfois je ferme les yeux et c’est son image qui s’imprime sur ma rétine. J’ai l’impression de ne faire qu’un avec lui. Je m’oublie alors.

C’est ainsi que j’ai choisi ma voie. Je serai le meilleur sosie du King. Je l’ai décidé et je le serai. Rien ne pourra m’arrêter. Je deviendrai son double parfait et personne ne m’égalera.Je serai son incarnation. »Aurora Pelvis

Le théâtre a eu de multiples vies. Il a été témoin de la construction de la ville nouvelle.Ici, deux visions du lieu s’exposent. L’une révélatrice de son espace modifié, d’endroits oubliés à travers un travail de lumières, fera écho à l’autre faite d’archives et de mémoires d’une ville en constante évolution.

Où le regard est absent