POURQUOI FAUT-IL S’INTÉRESSER AUX MONTAGNES ET AUX ESPACES AUX MONTAGNES ET AUX ESPACES PASTORAUX QUAND ON TRAITE DE

L’EAU ET DE LA SÉCURITÉ L’EAU ET DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN MÉDITERRANÉE?

Grigori LAZAREVGrigori LAZAREV SESAME. Montpellier, 21‐21 février 2013

l lgrigorilazarev@gmail.com

1. MONTAGNES ET PARCOURS EN1. MONTAGNES ET PARCOURS EN MÉDITERRANÉE

Menaces environnementales, options techniques et opportunitéstechniques et opportunités

D’où vient l’eau ?

• Les montagnes assurent la « production d’eau ». 

• La bonne gestion de leur couverture végétale• La bonne gestion de leur couverture végétale assure la régulation hydrique, l’infiltration et 

ôl d l’é iun contrôle de l’érosion

• Montagnes et steppes pastorales occupent la g pp p pplus grande partie de l’espace méditerranéen

• Les espaces pastoraux et les montagnes sont• Les espaces pastoraux et les montagnes sont en grande partie  dans un étage semi aride

Une dominante montagneuseUne dominante montagneuse

Une aridité prononcéeUne aridité prononcée

Avec le changement climatiqueAvec le changement climatique,

• Les espaces pastoraux, le matorral et   la forêt sèche vont s’étendre dans lesla forêt sèche vont s étendre dans les pays du Sud et de l’Est 

• Cette aridification de la végétation vaCette aridification de la végétation  va gagner les montagnes des pays de la i d d l Médi érive nord de la Méditerranée

Le risque de désertificationLe risque de désertification• La désertification l’aridification et la• La désertification, l aridification et la surexploitation des ressources végétales t d l t d i à det des sols peuvent conduire à des situations d’irréversibilité si ces éco systèmes ne sont pas traités à temps selon des modes de gestion durablesselon des modes de gestion durables

• La mise en place de ces modes de ti t l ffi ité dé d t dgestion et leur efficacité dépendent de 

la capacité politique à anticiper 

Une réponse par la végétalisationUne réponse par la végétalisation• Pour gérer à temps les montagnes et les espacesPour gérer à temps les montagnes et les espaces pastoraux, il est nécessaire de protéger la végétation existante et de revégétaliser lesvégétation existante et de revégétaliser les espaces dégradés qui ont encore une résilience suffisante

• La revégétalisation est pour partie une reforestation d’arbres et de taillis adaptés auxreforestation d arbres et de taillis adaptés aux conditions d’aridité mais pour l’essentiel, elle ne peut se faire à grande échelle que sous formepeut se faire à grande échelle que sous forme d’herbages plus ou moins steppiques, régénérés par des mises en repos et des rotationsp p

Une nécessaire association avec l’élevage extensif

• Cette végétalisation n’est durable que si elle est associée à un élevage extensif, conduit en t ti l t l trotation sur les ressources pastorales et avec une 

charge animale raisonnée. • Le pâturage et indispensable pour maintenir la• Le pâturage et indispensable pour maintenir la qualité du tapis herbeux et pour exploiter les forêts basses sans que celles‐ci se transformentforêts basses sans que celles ci se transforment en taillis impénétrables

• Cet entretien raisonné est indispensable pour p pmaintenir la fonction de régulation hydrique du tapis végétal.

Les réponses techniques existentLes réponses techniques existent• Les technologies de rénovation des parcours et des forêts utilisables pour l’alimentation animale existent  et sont vérifiées par l’expérience

• Elles impliquent notamment: mises en repos rotation• Elles impliquent, notamment: mises en repos, rotation du pâturage, calendrier du parcours, charge animale adaptée, utilisation fourragère de la forêt sèche (ex.dehesa espagnole), re‐semis des parcours, etc.

• La gestion durable de la végétation soumise à des conditions d’aridification implique des disciplinesconditions d aridification implique des disciplines collectives, une réduction de la charge animale et un abandon de l’agriculture dans les espaces cultivés de g pfaçon minière

• Elle entraine donc à court terme des manques à gagner pour les usagers actuels de ces ressourcespour les usagers actuels de ces ressources

L’élevage extensif a été longtemps la vocation des montagnes et steppesL’ i i d’ é é li i d é di i• L’association d’une végétalisation adaptée aux conditions du semi aride et d’un élevage extensif peut valoriser une opportunité de développement économique des montagnes et des espaces pastoraux, celle de la production de viande « naturelle »

• Cette valorisation a longtemps été propre aux montagnes• Cette valorisation a longtemps été propre aux montagnes et espaces pastoraux de la Méditerranéen

• Elle s’est considérablement réduite au Nord du fait de la d l d d llconcurrence de la viande industrielle

• Elle s’est maintenue au Sud et à l’Est mais avec une productivité faible en raison de la surexploitation desproductivité faible en raison de la surexploitation des ressources fourragères et de la mauvaise conduite des troupeaux

Un bénéfice écologique et une opportunité économique

L d’ él édit é bi d it• Le renouveau d’un élevage méditerranéen bien conduit ouvre une fenêtre sur le marché de la viande naturelle qui va de plus en plus se développeren plus se développer 

• Une revégétalisation adaptée au semi aride, un entretien par la pâture animale, une opportunité de marché de la viande se p , ppcombinent pour donner à cette politique :

‐ Une valeur écologique (meilleure régulation hydrique,Une valeur écologique (meilleure régulation hydrique, piégeage  du carbone dans le sol, limitation de l’érosion, sauvetage d’espaces menacés de désertification) 

‐ Une valeur économique (création de ressources fourragères et offre de produits d’élevage naturel contribuant à l l é d l é é là la qualité de la sécurité alimentaire  .

Un effet sur la sécurité alimentaireUn effet sur la sécurité alimentaire

l ’ j l bé éfi é l i h f i• A cela s’ajoute le bénéfice écologique chaque fois qu’un kilo de viande naturelle se substitue à un kil d i d i d t i ll t d d d’kilo de viande industrielle trop demandeur d’eau achetée et d’énergie et produit au détriment de l’alimentation des humainsl’alimentation des humains

• Une politique de gestion durable des montagnes d i i i ff àet des espaces pastoraux aurait ainsi une effet à 

la fois sur la qualité de l’environnement, l’ d t ti h t li ti t bil’adaptation au changement climatique et, bien sûr, sur l’eau et la sécurité alimentaire

2. QUELLES OPTIONS POUR UNE GESTION DURABLE DES MONTAGNES ET DES DES MONTAGNES ET DES ESPACES PASTORAUX ??ESPACES PASTORAUX ??

Comment impliquer les acteurs ?Comment impliquer les acteurs ?

L i l’ l i• La question que l’on se pose concerne les acteurs qui seraient associés à cette politique de gestion des forêts et des espaces pastorauxet des espaces pastoraux

• Au Nord, où les montagnes sont désertées et où le pastoralisme est abandonné comment redynamiser despastoralisme est abandonné, comment redynamiser des éleveurs locaux ou installer de nouveaux acteurs?

A S d t à l’E t t l à• Au Sud et à l’Est, comment amener les usagers à abandonner leurs pratiques de surexploitation, leurs agricultures marginales et à accepter des disciplines deagricultures marginales et à accepter des disciplines de gestion rationnelle de leur espace d’usage?

Mobilisation et organisation gdes usagers de l’espace

• Des approches différentes au Nord et dans les pays du Sud et de l’Estp y

• Au Nord, des incitations pour engager les l it t t t à ’ d dexploitants restants à s’engager dans des 

programmes de gestion rationnelle de l’espace• Recoloniser les montagnes désertifiées en installant de jeunes éleveurs 

• Réorganiser le foncier en Associations Foncières PastoralesFoncières Pastorales

Au Nord suiteAu Nord, suite• Formation des éleveurs, organisation 

f llprofessionnelle• Implication des collectivités locales• Revivifier certaines transhumances• Valoriser les services écologiques apportés à laValoriser les services écologiques apportés à la communauté par les éleveurs et les agriculteurs de montagnede montagne

• Notion de paiement de services rendus pour l’environnement (PSE)l environnement (PSE)

• Un statut d’éleveur‐ acteur de la protection des écosystèmesécosystèmes

Au Sud et à l’EstAu Sud et à l Est• Au Sud et à l’Est, redonner des bases sociales et Au Sud et à l Est, redonner des bases sociales et politiques aux communautés villageoises et pastorales

• Reconnaitre leurs droits et devoirs sur leur territoire. • Promouvoir des cadres institutionnels nouveaux • L’exemple des Groupements de Développement A i l d P d S d T i iAgricole du ProdeSud, en Tunisie

• L’exemple des Plans Communaux de développement dans le Nord du Marocdans le Nord du Maroc

• Réaliser des plans de gestion intégrée des territoires communautaires. L’approche de l’espace par la pp p pgéographie mentale

• Contractualisation entre communautés, collectivités él es et instit tions étatiq esélues et institutions étatiques

Les autres questions auxquelles il q qfaudrait répondre

:1. Comment les produits de l’élevage extensif peuvent‐ils devenir compétitifs avec ceux de la production industrielle?compétitifs avec ceux de la production industrielle?

2.    Comment, au Nord, peut‐on  gérer collectivement des forêts et des parcours dégradés largement privatisés et comment inciter de nouveaux éleveurs à restaurer les parcours et à créer des exploitations d’élevage extensif ?

3.   Comment, au Sud et à l’Est, organiser les populations pour une gestion rationnelle de leurs espaces pastoraux et comment g p pcompenser les manque à gagner qu’impliquera ce service  de restauration et de bonne gestion des écosystèmes montagnards et steppiques ?

1. La compétitivité de l’élevage méditerranéen

P t ti l d d ti i d i i i d• Potentiel de production viande ovine mais aussi de bovins de montagne

• Coûts de production et prix supérieur à viandeCoûts de production et prix supérieur à viande industrielle et importée New Zealand et Argentine

• Promotion par label de qualité viande naturelle bio p qméditerranéenne

• Taxer coût énergétique et émissions carbone des viandes industriellesviandes industrielles

• Réduire coûts de production des viandes méditerranéennes par apports du paiement desméditerranéennes par apports du paiement des services environnementaux (PSE) de l’élevage extensif

• Réhabiliter la production de la laine de qualité

2. Pour un pastoralisme extensif au Nord

• Recréer des espaces d’élevage extensif selon la formule des Associations Foncières Pastorales

• Investissements public privé pour débroussaillement• Investissements public privé pour débroussaillement, rénovation des parcours abandonnés, éclaircissement des forêts à vocation pastorale, équipement et chemins

• Installation de jeunes éleveurs formés aux métiers de l’environnement, avec crédit adapté pour constitution troupeau/intrants. PSE partie de leur rémunérationp / p

• Chaîne de commercialisation (abattoirs, coopératives, valorisation lait, fromage, laineS ti d l h h ( é éti lité f è• Soutien de la recherche (génétique, qualité fourragère, techniques de gestion durable)

La perspective d’un élevage extensif méditerranéen bénéficie d’un renouveau duméditerranéen bénéficie d un renouveau du 

pastoralisme en Europe• Les communautés locales ont compris l’intérêt du maintien de l’activité pastorale.• Celle‐ci permet de conserver des emplois locaux dans des zones peu urbanisées et 

rarement industrialisées.• Elle conserve la qualité du paysage avec en corollaire la conservation de son attrait 

touristique.• Elle assure un entretien continu qui évite les investissements lourds engendrés par 

les sinistresles sinistres.• Cette prise de conscience a conduit à des mesures diverses selon les besoins des 

massifs :• Rénovation et mise à disposition des cabanes pastorales.• Réhabilitation des granges.• Projets collectifs de débroussaillage.• Contrats de gestion et soutien financier des agriculteurs qui assurent le 

déb ill t l’ t ti d i i d f h 4débroussaillage et l’entretien des prairies de fauche4.• Les Associations Foncières Pastorales  facilitent la sauvegarde et la valorisation 

d’un foncier qui ne pourrait l’être de manière individuelle.• Formation des éleveursFormation des éleveurs

3. Compenser les manques à gagner au Sud et à l’Est

L di i li d ti d bl d t d f êt• Les disciplines de gestion durable des parcours et des forêts dégradées impliquent le recul de l’agriculture, la réduction des effectifs animaux, le respect des rotations du parcours

• Compensation nécessaire des manques à gagner, au moins pendant la période de restauration. Approches possibles:

• Investissements publics (débroussaillements• Investissements publics (débroussaillements, éclaircissements, re‐semis, points d’eau, etc.)

• Compensations par PSE, aliments du bétail, aides p pcollectives

• Amélioration de la chaîne de valorisation des produitsD it d li t l dé• Droit de police pastorale accordée aux communes

• Paiement de droits de parcours, notamment pour le cheptel extérieurp

3. UN NOUVEAU CADRE POUR 3. UN NOUVEAU CADRE POUR LA GESTION DURABLE DES

MONTAGNES ET DES ESPACES MONTAGNES ET DES ESPACES PASTORAUX :

LE DÉVELOPPEMENT LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL TERRITORIAL

La responsabilisation des La responsabilisation des populations localesp p

• Approches communautaires et développement : les pp ppthèses de E. Orstom démontrent l’efficacité de ces approches pour la gestion environnementale

l l l• Les populations locales doivent exercer une  responsabilité sur la totalité du territoire et des ressources naturelles (et pas seulement sur la SAU)ressources naturelles (et pas seulement sur la SAU)

• Il faut passer progressivement d’un contrôle étatique sur les parcours collectifs et les forêts à une pdévolution aux communautés usagères des droits et des devoirs sur ces ressources 

Intégrer le renouveau de l’environnement Intégrer le renouveau de l environnement des montagnes et des parcours dans un

développement territorialdéveloppement territorial

• Un territoire axé sur le développement se construit autour d'une i i t t t t l h t li ti tvision prenant notamment en compte le changement climatique et ses effets

• Les approches pratiques se déclinent en termes de processus• Le développement territorial se fonde sur l'émergence de projets 

collectifs et individuels • Point fort: conscience  collective de la cohérence territoriale et de la f

durabilité environnementale. • Base opérationnelle: le partenariat public privé  et les approches 

contractuelles • Le changement pour les acteurs: entrer dans une culture de projet• Nécessité de l'intervention d'une "médiation territoriale

Promouvoir la gouvernance glocale

• Un nécessaire contexte démocratique• Le développement territorial fait converger des individus partageant un territoire commun vers une vision commune du futur (et des ses risques) et vers des programmes d'action individuels et collectifs

• Le développement territorial correspond à un changement d'échelle

• Passage des politiques globales à l'action directe sur l'environnement et le développementpp

Tester de nouvelles approches méthodologiques

• Reconnaitre le rôle clé des médiateurs territoriaux• Mettre au point les méthodes par l’expérimentation etMettre au point les méthodes par l expérimentation et des tests

• Promouvoir la formation des cadres locaux dansPromouvoir la formation des cadres locaux dans l’action

• Adapter les méthodes de connaissance de l’espace et p pdes droits fonciers aux catégories utilisées par les populations

• Deux expériences de référence : les GDA dans le sud est tunisien et les PCD dans le nord du Maroc

4. POUR UNE PRISE DE 4. POUR UNE PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE :

Les scénarios du futur, la vision des scientifiques

• Il n’a jamais fait aussi chaud depuis 11000 ans. La terre n’a jamais connu a ja a s a t auss c aud depu s 000 a s. a te e a ja a s co uun tel réchauffement sur une période aussi brève. Le réchauffement qui nous attend dans un siècle n’a pas de précédent historique 

• Il est désormais bien prouvé que le réchauffement est du aux émissions de carbone. Halte aux climato‐sceptiques. Les gaz émis mettront des siècles avant d’être réabsorbés par les mers et les terres

• L’élévation du niveau des mers et l’extension de la désertification par l’aridité vont réduire la superficie de l’oekoumène des terres habitablesl’aridité  vont réduire la superficie de l’oekoumène, des terres habitables. Des milliards d’éco réfugiée à réinstaller. Mais où? Qui anticipe?

• L’aridité va s’étendre en Méditerranée, les zones tropicales vont être touchées par des dérèglements climatiques les hivers vont devenir plustouchées par des dérèglements climatiques, les hivers vont devenir plus rigoureux dans l’hémisphère nord avec le déplacement des masses d’air froid du pôle réchauffé

• La bio diversité n’aura pas le temps biologique ni les possibilités de p p g q prelocalisation pour s’adapter au changement climatique

• Quelque soient nos efforts aujourd’hui, nos petits enfants vivront sur une planète différente et moins accueillante

Les réponses politiquesLes réponses politiques• Les stratégies de mitigation et d’adaptation au changement g g p g

climatique• L’accord sans cesse différé pour Kyoto 2

L St té i Médit é d Dé l t D bl• La Stratégie Méditerranéenne de Développement Durable : un cadre porteur mais ignoré des politiques et de l’opinion

• L’Euro Méditerranée, l’Union pour la Méditerranée : unL Euro Méditerranée, l Union pour la Méditerranée : un objectif à long terme malgré les échecs

• La PAC soutient le développement territorial mais hésite à s’engager dans des contraintes limitant les effets de las’engager dans des contraintes limitant les effets de la production agricole sur la dégradation environnementale

• Le paiement des services rendus à l’environnement  devrait pdevenir  un thème politique majeur pour la sauvegarde durable des écosystèmes

L’adaptation de la production L’adaptation de la production agricole au changement climatique

• Les stratégies d'adaptation impliquent des changements dans les processus de productionchangements dans les processus de production

• Économie d'eau dans l'agriculture• Promotion de l’agriculture organiquePromotion de l agriculture organique• Plantes adaptées à l'aridité (OGM intelligents)• Élimination des OGM entraînant une augmentation des gpesticides

• Réduction de la viande industrielle versus viande t llnaturelle

• Stopper la déforestation et revégétaliser

Changement climatique et évolution Changement climatique et évolution des comportements individuels

• Les stratégies d'adaptation impliquent des changements dans les modes de vie , et donc, dans les comportements individuelscomportements individuels, 

• Comportements de  mobilité et de consommation, (transports collectifs, durabilité plus grande des(transports collectifs, durabilité plus grande des produits achetés, etc.)

• Comportements alimentaires  (moins de viande, alimentation méditerranéenne, saisonnalité des produits, exigence de produits "écologiques" et sains, etc )etc.)

• Réduction des coûts de transport et de bureautique par le télétravail

De l’hédonisme du présent à une De l hédonisme du présent à une culture responsable du futur

• N i d i ili ti d l’i édi t t tt d l• Nous vivons dans un civilisation de l’immédiat et nous attendons la fin de la crise actuelle pour revenir à nos habitudes consuméristes

• Les scientifiques, les ingénieurs, les prospectivistes sont bien i t d i é l i i il i t lconscients des risques écologiques mais ils communiquent mal

• Les média n’en parlent que lors d’une conférence ou d’une catastrophe naturelle 

• Le public est devenu conscient de la nécessité de réduire  les émissions de carbone, de faire des économies d’énergie et d’eau,  de traiter les déchets

• Mais il ne sait pas assez que tout ce qui se fera ne fera que limiter l’ampleur d’un changement que l’on ne peut plus arrêter. Il faudra des siècles pour revenir au monde du XX° siècle. 

• C’est une société toute entière qui doit changer et apprendre à vive sur une planète  menacée et aux ressources finies . Il faut d’autres modes de production,  d’autres comportements de consommation.

Solidarités collectives et responsabilité individuelle responsabilité individuelle.

• Mais comment changer pour sauvegarder le long terme de l l è d l i i é d é ll dla planète quand les priorités du présent sont celles de l’emploi, de la compétitivité, de la lutte contre la pauvreté?

• Combien faudra‐t‐il de tsunamis, d’ouragans destructeurs,Combien faudra t il de tsunamis, d ouragans destructeurs, de catastrophes , de guerres pour l’eau et les terres, de millions d’éco‐réfugiés pour que nous comprenions que la solidarité de tous passe d’abord par chacun d’entre noussolidarité de tous passe d abord par chacun d entre nous.

• L’écologie n’appartient pas à un parti politique.  Elle concerne chaque habitant de la planète. 

• La Méditerranée,  qui a tant apporté à l’histoire du monde , peut‐elle encore être la matrice de l’innovation environnementale ?environnementale ?

• Ses populations doivent en mesurer les défis car cette région est l’une des plus menacées par le changement li i C’ b i iclimatique.   C’est une bonne raison pour agir

AnnexeAnnexe

É ÉÉLÉMENTS POUR UNE ANALYSE PLUS DÉTAILLÉE ANALYSE PLUS DÉTAILLÉE

DES MONTAGNES ET ESPACES PASTORAUX EN

MÉDITERRANÉEMÉDITERRANÉE

Méditerranée écologique et nationsMéditerranée écologique et nations

L’ l d l Médi éL’espace rural de la Méditerranée

• La première masse est celle des plaines côtières et fluviales, collines, grands périmètres d’irrigation et oasis et les grands systèmes d’agriculture pluviale avec des précipitations de plus de 400 mm. g p p p p

• Elles totalisent 102 millions ha des terres de l’espace écologique méditerranéen

• La seconde masse est celle des vastes étendues de boisements, de matorral ou de parcours steppiques qui s’étendent dans les zones semi‐arides et occupent la plus grande partie des montagnes édi é L 127 illi h Lméditerranéennes. Les parcours comptent 127 millions ha. Les terres 

boisées représentent un total de 104 millions ha dont 34,5 millions ha d’espaces de matorral. 

• Soit un total de 231 millions ha des terres de l’espace écologique de la• Soit un total de 231 millions ha des terres de l espace écologique de laMéditerranée (plus de deux fois la superficie des terres arables). S’yajoutent, au Sud et à l’est, d’immenses superficies désertiques

Espaces pastoraux et forestiers au Nord et au Sud de la Méditerranée

• AU NORD• AU NORD. • Les parcours comptent 36,1 millions ha, soit 26% des terres de 

l’Europe méditerranéenne. • Les espaces boisés comptent 60 millions ha, soit 42% des terres. • Les terres arables comptent 41 millions ha au nord soit 32 % du 

total des terres (tendance à la diminution)( )•• AU SUD ET A L’EST. • Les parcours comptent 90 8 millions ha• Les parcours comptent 90,8 millions ha. • Les espaces boisés comptent  6,9 millions ha, • Les terres arables et les cultures permanentes sont passées de 55 

àmillions ha en 1960 à 61,2 millions en 2000. • Les espaces désertiques totalisent 690 millions ha.

Parcours forêts et agricultureParcours, forêts et agriculture

Forêts forêts secondaires et matorralForêts, forêts secondaires et matorral

Au Nord importance économique desAu Nord, importance économique des montagnes et du pastoralisme jusqu’au 

èXX° siècle

• Le pastoralisme a constitué l’une des principales• Le pastoralisme a constitué l une des principales bases de l’économie des montagnes du Nord de la Méditerranéela Méditerranée

• Pratique de la transhumanced é l d h l• Institutions de régulation des transhumances: la 

mesta et la dehesa en Espagne, la Casa doganaled ll d l P ill it lidelle pecore dans les Pouilles italiennes

• Économie de la laine, de la viande, des fromages

Mais depuis dégradationMais, depuis,  dégradation environnementale et humaine

• Abandon du pastoralisme. Parcours et prairies naturelles remplacées par des broussailles des taillis et desremplacées par des broussailles, des taillis et des formations arborées

• Reconquête des montagnes par les forêts. Prédominance d i b i ldes pins sans sous bois et sans ressources pastorales

• Fermeture des paysages  par une végétation dense.• L’absence de l’entretien assuré par les troupeaux entraîne• Labsence de l entretien assuré par les troupeaux entraîne 

une fragilisation du milieu• Réduction de la diversité végétale et animale car les 

espèces vivant dans un milieu ouvert disparaissent3

• Les zones fermées et embroussaillées sont vulnérables aux incendiesincendies

D l t t l t d S dDans les montagnes et les steppes du Sud, dominance traditionnelle du pastoralisme

• Dans les montagnes, utilisation des parcours l d l d f ê b lnaturels, du matorral et des forêts basses pour le 

parcours des animaux• Dans les steppes, exploitation des parcours naturels

• Transhumances ou semi nomadisme• Règles collectives pour l’usage des parcoursRègles collectives pour l usage des parcours• Production de viande, utilisation locale de la laine

Mais une dégradation continue des a s u e dég adat o co t ue desressources naturelles 

• Les parcours sont restés la base d'un importantélevage extensif d'ovins et caprins.g p

• La pression des populations se manifeste par unesurexploitation des ressources herbacées par uncheptel trop nombreux (au Maghreb, le nombre demoutons et chèvres est estimé à 50 millions).L i di i ll d i d• Les pratiques traditionnelles de gestion del'espace n’assurent plus le maintien des grandséquilibres écologiqueséquilibres écologiques

• Les ressources pastorales collectives tendant àêtre appropriées privativementêtre appropriées privativement

Matorral et forêts basses. Rif occidental, Maroc

Vert clair, vert foncé, marron, ,

• L’affirmation, dans de nombreux pays de droitséminents de l’État sur les forêts et sur les collectifs deéminents de l État sur les forêts et sur les collectifs deparcours incite les populations locales à tricher et àsurexploiter ces ressources dans un climat deconcurrence entre les individus

• Dans les montagnes, une agriculture marginale s’étendaux dépens des parcours et des forêts

• La dégradation des forêts et des parcours entraîneé i d l d i l férosion, pertes de sols, perte de potentiel fourrager

• Dégradation de la régulation hydrique. Écoulements eni filt tinappes sans infiltration

• Les reboisements en pins et eucalyptus n’ont pas depotentiel fourrager Sensibilité incendiespotentiel fourrager. Sensibilité incendies

Le changement climatique va accentuer les facteurs de dégradation 

environnementaleenvironnementaleEncore des incertitudes mais un consensus existe pour projeter :

• Une montée vers le nord de l’aridification • Une augmentation des températures• Une diminution des précipitationsUne diminution des précipitations• Des sécheresses plus fréquentesU défi it d d d• Un déficit des ressources en eau dans de nombreux pays

En 2025, les ressources naturelles renouvelables en eauEn 2025, les ressources naturelles renouvelables en eau de 63 millions de méditerranéens ne dépasseront pas 

500 m3/hab/an500 m3/hab/an

Diminution des précipitations 2100. Maroc

‐ 50%

‐ 20%

‐ 10%

‐ 5%

Élévation des températures 2100. Maroc

+50

+3

+4

+2 +3

La population rurale de la MéditerranéeMéditerranée

• En 2000, la Méditerranée comptait 133 millions de ruraux et une population agricole de 83 millions

• L’espace méditerranéen a connu, depuis 1970, une croissance de sa population totale, passée de p p p284 millions d'habitants en 1970 à 427 millions en 2000

• La population rurale représente le tiers de la population totalep p

L’évolution démographiqueLévolution démographiqueScénario au Sud et à l’Est

• Les populations rurales ont augmenté et continuent dans l’ensemble à progresser en p gvaleur absolue. 

• La population totale agricole/rurale s’élevait à 71 millions en 2000 (contre 60,6 millions en 1960).

• Les projections prévoient toutes un relatif l b lmaintien sinon une croissance, en valeur absolue, 

des populations ruralesL é i d b t d é i d• Le scénario de base est donc un scénario de maintien d’une forte population rurale et donc des pressions sur les ressources naturellesdes pressions sur les ressources naturelles

L’évolution démographiqueLévolution démographiqueScénario au Nord

• Scénario de base : poursuite de la diminution forte des populations actives agricoles. 

• Elles pourraient passer de 3,60 millions en 2000 à 1,43 illi d l édi é dmillions en 2025 dans les pays méditerranéens de 

l’Union EuropéenneT d d t à t i l t d• Tendance cependant à un certain repeuplement des espaces ruraux méditerranéens par les « néo ruraux »

• Cependant potentiel de développement d’emplois• Cependant potentiel de développement  d’emplois dans produits de terroir, tourisme et services 

ARGUMENTAIRE POUR UN ARGUMENTAIRE POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE DÉVELOPPEMENT DURABLE

DES MONTAGNES, DES ESPACES PASTORAUX

Des raisons écologiquesDes raisons écologiques• L’extension l’aridité va augmenter les superficies dont le principal• Lextension l aridité va augmenter les superficies dont le principal

potentiel ne sera que celui de l’herbe steppique, du matorral et de laforêt sèche

• La gestion de ce potentiel par une végétalisation rationnelle peutLa gestion de ce potentiel par une végétalisation rationnelle peutlimiter la désertification et en valoriser les ressources ligneuses etfourragères

• Une gestion rationnelle de la végétalisation peut améliorer laUne gestion rationnelle de la végétalisation peut améliorer larégulation hydrique et la fonction de « production d’eau » desmontagnes

• La durabilité de cette gestion implique une association avec una durabilité de cette gestion implique une association avec unélevage extensif pour entretenir l’espace végétalisé

• La gestion durable doit anticiper l’évolution climatique et interveniravant que la dégradation du potentiel végétal ne devienneq g p girréversible.

• La gestion de l’espace suppose des politiques spécifiques pour lesforêts de production ligneuse, les parcours naturels et des forêtsassociées à une utilisation pastorale (exemple de la dehesa)

Des raisons économiquesDes raisons économiques

• Les montagnes et les steppes ont un potentiel pour• Les montagnes et les steppes ont un potentiel pour l’élevage

• Les marchés pour la viande « naturelle » vont trèsLes marchés pour la viande « naturelle » vont très vraisemblablement se développer

• Le renouveau de nouvelles formes d’élevage extensif  l’a un impact sur l’environnement et sur sa 

revalorisation• L’élevage extensif peut devenir d’autant plus• Lélevage extensif peut devenir d autant plus économique qu’il peut bénéficier des revenus générés par le paiement des services rendus à l ’environnement

• L’agriculture a un certain potentiel lorsqu’elle peut valoriser l’irrigation et des produits de nichevaloriser l irrigation et des produits de niche