précautions standard - hygiène des mains - tenue ... · les précautions standard attention aux...

12
1 Septembre 2014 Précautions Standard - hygiène des mains - tenue vestimentaire… Eliane de LAPPARENT IDE Hygiéniste Service d’Epidémiologie et d’Hygiène Hospitalières - CHU DIJON Les précautions standard Septembre 2004 Hôpital de Metz Les Précautions Standard L’isolement sanguin est peu à peu remplacé par « Précautions Universelles » « Circulaire DGS/DH n°23 du 23 août 1989, relative à la prévention de la transmission du VIH chez les personnels de santé » Tout patient est potentiellement contaminé « Circulaire DGS/DH n°98/249 du 20 avril 1998 » relat ive à la prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé Afin d’éviter les accidents par exposition au sang Les Précautions Standard Définition Les précautions standard sont à mettre en place systématiquement pour tout patient, quel que soit son statut infectieux, lors de tout contact avec des produits d’origine humaine qu’ils soient souillés ou non par du sang Les Précautions Standard Rôles : elles visent protéger le personnel soignant et les patients vis-à-vis des risques de transmission des agents infectieux elles s’inscrivent dans la lutte contre les Infections Associées aux Soins ( IAS) ou Infection Nosocomiale Mesures les plus efficaces contre la transmission croisée des agents pathogènes Les Précautions Standard application systématique pour tous les patients, quelque soit leur statut infectieux à chaque fois que l’on réalise un soin à chaque fois que l’on aborde un patient entre chaque patient attention aux surfaces contaminées : lit, adaptable, sanitaire patient….

Upload: dotram

Post on 15-Sep-2018

216 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

1

Septembre 2014

Précautions Standard- hygiène des mains- tenue vestimentaire…

Eliane de LAPPARENT

IDE Hygiéniste

Service d’Epidémiologie et d’Hygiène Hospitalières - CHU DIJON

Les précautions standard Septembre 2004Hôpital de Metz

Les Précautions Standard

� L’isolement sanguin est peu à peu remplacé par « Précautions Universelles »� « Circulaire DGS/DH n°23 du 23 août 1989, relative à la

prévention de la transmission du VIH chez les personnels de santé »

Tout patient est potentiellement contaminé

� « Circulaire DGS/DH n°98/249 du 20 avril 1998 » relat ive à la prévention de la transmission d’agents infectieux véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins dans les établissements de santé

→ Afin d’éviter les accidents par exposition au sang

Les Précautions Standard

Définition

� Les précautions standard sont à mettre en place systématiquement pour tout patient, quel que soit son statut infectieux, lors de tout contact avec des produits d’origine humainequ’ils soient souillés ou non par du sang

Les Précautions Standard

Rôles :� elles visent protéger le personnel soignant et

les patients vis-à-vis des risques de transmission des agents infectieux

� elles s’inscrivent dans la lutte contre les Infections Associées aux Soins ( IAS) ou Infection Nosocomiale

Mesures les plus efficaces contre la transmission croisée des agents pathogènes

Les Précautions Standard

� application systématique pour tous les patients, quelque soit leur statut infectieux

� à chaque fois que l’on réalise un soin� à chaque fois que l’on aborde un patient

� entre chaque patient� attention aux surfaces contaminées : lit,

adaptable, sanitaire patient….

2

Les Précautions Standard

� attention aux manipulations de liquides biologiques (ex. : sac à urines…) contenant du sang ou non

� attention aux projections de liquides biologiques prévisibles ou non

� contacts avec la peau lésée� contacts avec une muqueuse

� elles sont au nombre de 7 →

Les Précautions Standard

� hygiène des mains

� port de gants

� protection de la tenue professionnelle

� port de masque, lunettes

� gestion du matériel et des surfaces souillées par des produits d’origine humaine

� transport des prélèvements biologiques, linge et déchets

� conduite à tenir en cas d’AES

L’hygiène des mains

� Recommandations SFHH juin 2009

� Audits nationaux GREPHH

PS 1PS 1 Guide SFHH / recommandations pour l’hygiène des mains - juin 2009

� R12 : Il est fortement recommandé, pour réaliser efficacement un geste d’hygiène des mains, de : (AF)� ne pas porter de faux ongles ni de bijoux (montre

et alliance comprises) lors de contacts directs avec les patients,

� maintenir les ongles courts (partie libre de l’ongle de moins de 1 mm ),

� maintenir les ongles sans vernis

SFHH - 2009

Guide SFHH / recommandations pour l’hygiène des mains - juin 2009

� R4 : Il est fortement recommandéd’effectuer une FHA (friction hydro-alcoolique) en remplacement du lavage des mains (au savon doux ou antiseptique) en l’absence de souillure visible des mains. (AF)

3

� Désinfection des mains par friction simple

� 1ère technique d’hygiène des mains à l’hôpital

Hygiène des mains-SFHH-2009

L’hygiène des mains L’hygiène des mains

� Durée :30 s. minimum - durée indiquée par le fabricant

� Quantité : � selon la taille de mains � en moyenne 2 doses

� Effectuer une première fois l’ensemble des 7 étapes de la friction, et recommencer pendant 30 s. jusqu’au séchage complet

� Obligatoirement : mains sèches et non souillées visuellement

Verre de montre

MicrocoquesDifférents Staphylocoques

Entérocoques

Guide SFHH / recommandations pour l’hygiène des mains - juin 2009

� R13 : Il est fortement recommandé, en présence de souillures visibles des mains, d’effectuer un lavage simple des mains suivi d’une FHA sur mains correctement séchées. (AF)

4

L’hygiène des mains

en présence de souillures visibles ou de mains mouillées

→ le lavage simple :

- élimine les souillures visibles et la flore transitoire

- se réalise avec du savon doux

15 secondes

Guide SFHH / recommandations pour l’hygiène des mains - juin 2009

� R14 : Il est fortement recommandéde ne plus utiliser les solutions moussantes antiseptiques (savons antiseptiques) dans le cadre des précautions standard. (AF)

� ne pas porter les gants lors de contacts avec la pe au saine

� ne pas porter les gants en permanence� à porter s’il y a un risque de contact avec du sang ou tout

autre produit d’origine humaine �lors de la manipulation du patient� manipulation de linge sale et déchets

� en cas contact avec les muqueuses� en cas de lésions cutanées� le port de gant ne remplace pas la désinfection des

mains par friction ni le lavage des mains

R32 : surveiller et prévenir les infections associées aux soins – SFHH - 2010

- Le port de gants QUAND ?PS 2PS 2 - Le port de gants COMMENT ?

� hygiène des mains avant et après le port de gant� ne pas réaliser de friction des gants, ni de lavage des

gants

� une activité → une paire de gants→ à éliminer dès la fin de la séquence de soin car contamination de l’environnement +++

� changer de gants entre 2 patients

� un gant n’est jamais imperméable à 100 %

Gants vinyle = PVC (non poudrés) Le port de surblouse, de lunettes, de masque

Pourquoi : � créer une barrière de protection de la tenue

professionnelle en limitant ou empêchant le contact avec les liquides biologiques ou le sang

� éviter que la tenue ne devienne un support de transmission des germes

PS 3PS 3

5

Le port de surblouse, de lunettes, de masque

▪ Tenue professionnelle :

- tunique/pantalon recommandés- manches courtes

▪ « il est fortement recommandé de porter une protection de sa tenue lors de soins susceptibles d’être :

- Souillants- Mouillants- Exposants au sang ou aux liquides biologiques »

Recommandations de la SFHH, avril 2009, prévention de la transmission croisée : précautions complémentaires contact

Le port de surblouse, de lunettes, de masque

« il est fortement recommandé de choisir comme protection de sa tenue professionnelle … :- utilisation d’un tablier plastique à UU »- activités salissantes- protection vis-à-vis des liquides, des

projections,…

Rôle du linge dans la survenued’ infections nosocomiales

� Tenues professionnelles :� Risques liés au transfert de germes multirésistants par les blouses

: étude de BOYCE J.M.

� 65% des infirmières ont leur tenue contaminée par Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) après avoir réalisé des soins à des patients colonisés ou infectés par ce germe. Selon l’étude israélienne publiée dans l’American Journal of Infection Control en 2011

� 80 % des bactéries qui se retrouvent sur le linge viennent des manipulations post-lavage

� Selon les établissements, le linge est touché au moins dix fois après le repassage. Ces infections manuportées sont les plus courantes, sans compter celles véhiculées par l’environnement transport ou rangement

Le port de surblouse, de lunettes, de masque

� Port de lunettes et de masque :� risques de projections de sang, ou tout autre

produit d’origine humaine � entrée (pour de multiples raisons) dans la

chambre d’un patient qui tousse beaucoup

� Quand le soignant est lui même malade pour protéger les patients et ses collègues : problèmes ORL, épidémies virales hivernales,…

PS 3PS 3

Masque - lunettes

que la principale sourcela principale source de transmission des Infections Associées aux Soins est interinter --humainehumaine

que la transmission liée à l’environnement estminimeminime mais doit être prise en compte et

maîtrisée.

Ne pas oublierNe pas oublier

6

La matériel souillé par des liquide biologiques

� Je manipule avec précautions le matériel souillé� port de gants

� Matériel piquant, tranchant : PCTà éliminer immédiatement dans le contenant adapté

� À réaliser au plus près du soin

PS 4PS 4La gestion du matériel et des surfaces souillés de liquides biologiques

� Principe : � mettre des gants

� essuyer immédiatement avec un support papier

� éliminer le tout dans la filière DASRI

� appliquer un détergent-Désinfectant � laisser un temps de contact suffisant

� Ex. : brancard, fauteuil, lit…,

PS 5PS 5

Le transport de prélèvements biologiques, de linge et de matériel souillés

� Le transport des prélèvements (réglementé)� Dans un emballage étanche et fermé, à usage unique

� La gestion du linge : méthode RABC� Hygiène des mains après manipulations de linge sale

� La gestion des déchets (règlementée):� Différentes filières en fonction du risque que représente

le déchet :� DAOM ( Déchets Assimilés aux Ordures Ménagères) � DASRI ( Déchets d’Activités de Soins à Risques

Infectieux )

PS 6PS 6 Les risques infectieux liés au linge

� Le linge est facilement et rapidement contaminé au contact du malade :� par des micro-organismes de la flore

commensale� par des micro-organismes pathogènes.

� Le linge peut être contaminant :� dans le circuit d’évacuation du linge sale,� dans le circuit propre, s’il est accidentellement

contaminé

7

Tri du linge sale

� Principes et techniques - tri du linge sale� retirer tous les objets ne devant pas aller en

blanchisserie tels changes complets, protections, appareils dentaires ou auditifs, stylos et autres matériels…

� ces objets détériorent les machines et représentent un risque pour les personnels de blanchisserie.

� pré-tri en tenant compte des différentes catégories de linge.

Recommandations pour l’utilisation d’un chariot de linge sale

� sacs de couleurs différentes suivant les différentes catégories de linge.

� chariot le plus près possible du lieu d’utilisation (couloir)

� un chariot par équipe de préférence.� chaque sac est muni d’un couvercle � remplissage des sacs au 3/4 avant

fermeture.

Tri du linge dans la chambre

� Port de gants non stériles à usage unique en cas de linge souillé

� Trier immédiatement le linge après son utilisation� Ne pas déposer le linge sur le sol � Ne pas tenir le linge contre sa tenue� Ne pas traîner le linge ou les sacs par terre� Ne pas porter les mains au visage

UNE HYGIENE DE MAINS EST OBLIGATOIREAPRES TOUTE MANIPULATION DE LINGE SALE

Septembre 2014

EXEMPLES : Objets retrouvés dans les sacs de linge

8

Transport entre Blanchisserie et unité de soins

Transport Stockage dans l’unité

Le linge propre dans les unités de soins

� armoire vidée puis nettoyée, intérieur et extérieur, chaque jour avant de repartir à la Blanchisserie

� hygiène de mains avant toutes les manipulations de linge propre

�ne pas tenir le linge propre contre sa tenue

�utiliser le linge pour son usage prévu

�ne pas remettre le linge sortant des chambres sur le chariot de nursing dans le couloir

Septembre 2014

Le circuit des dLe circuit des d ééchetschets

9

Qui est responsable de l’élimination des déchets ?

� La loi du 10 juillet 1975 précise que « tout producteur de déchets en est responsable jusqu’à leur élimination ».

� L’obligation d’éliminer les DASRI et assimilés ainsi que les pièces anatomiques incombe au directeur de l’établissement producteur de tels déchets. Mais ne dégage pas de leur responsabilité le personnel soignant.

� Le producteur peut confier l’élimination des déchets àun ou plusieurs prestataires de service et doit établir une convention écrite pour chaque sorte de déchets.

Quand trier ?

� A la source dès la production, au lit du patient ou lors d’une manipulation (service médico-technique…)

� Il s’effectue à différents niveaux :� dans la chambre du patient� dans la salle de soins� à l’office, la cuisine centrale� au niveau des différents chariots (infirmier, AS,

ASH…)� dans les locaux administratifs� au niveau des services d’explorations fonctionnelles,

bloc opératoire…

DASRIDASRI

DAOMDAOM

Tri à la source La chaîne de traitement des déchets

1. TRIER

2. CONDITIONNER

3. STOCKER

4. TRANSPORTER

5. TRAITER

Septembre 2014

Les principales familles de déchets dans les ES

DAOM Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères

� Déchets non typiques de l ’hôpital (comme chez soi) :� fleurs, journaux, déchets de ménage, bouteilles plastique,

essuie-mains, emballages de médicaments, changes…

� Déchets typiques de l ’hôpital non imprégnés de sang ou de liquide biologique :� coiffes, blouses à u-u, compresses, seringues, matériel de

perfusion vide (tubulure + « Flex » de perfusion)...

10

� DEFINITION :� « Déchets qui présentent un risque infectieux

par le fait qu’ils contiennent des micro-organismes viables ou leurs toxines, dont on sait ou dont on a de bonnes raisons de croire qu’en raison de leur nature, de leur quantitéou de leur métabolisme, ils peuvent causent une maladie chez l ’homme »

DASRI(Déchets d’Activités de Soins à Risque Infectieux)

Le coût des déchetsen 2009� DAOM = 78 € la tonne � DASRI = 290.5 € la

tonne

11

DAOM DASRI

VERRE

Verre non contaminé / DAOM Verre contaminé / DASRI

Tri au chu de DIJON

� Usine d ’incinération pour l ’agglomération de Dijon qui traite les DAOM + DASRI

Conduite à tenir après un Accident avec Exposition au Sang

� Les accidents avec Exposition au Sang (AES) :

� Définition : Toute exposition accidentelle avec du sang � et / ou un autre liquide biologique comportant une

effraction cutanée � et / ou une projection sur une muqueuse ou peau

lésée

PS 7PS 7

12

Conduite à tenir après Accident avec Exposition au Sang

�� ProcProcéédure identique pour tous les ES : dure identique pour tous les ES :

1. Lavage abondant et immédiat de la plaie à l’eau et au savon ( ne pas faire saigner )

2. Rinçage3. Antisepsie de la plaie : temps de contact au moins 10 à

15 minutes– Pour muqueuse : rinçage à l’eau ou sérum physiologique– Pour l’œil : idem ou solution pour irrigation oculaire

4. Évaluation immédiate du risque infectieux5. Traitement et surveillance en fonction du risque ( décision

médicale )6. Déclaration7. Suivi sérologique

PS 7PS 7