rapport sur l’economie de vanuatu–2009

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Pacific Studi es Seri es Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009 ACCÉLÉRATION DE LA RÉFORME Résumé

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Page 1: Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009

Pacific Studies Series

Imprimé aux Philippines

Asian Development Bank6 ADB Avenue, Mandaluyong City1550 Metro Manila, Philippineswww.adb.orgPublication Stock No. RPT101381

Rapport sur l’économie de Vanuatu—2009: Accélération de la réforme

Au cours de ces dernières années, l’économie de Vanuatu a connu une des crois-sances les plus rapides dans la région du Pacifique, sous l’impulsion, essentiellement,du tourisme, du bâtiment et de l’afflux d’aide. Cette solide croissance économique est aussi attribuable à une meilleure politique économique, une gestion fiscale rigoureuse et un milieu plus propice au développement du secteur privé. Bien que les avancées aient été impressionnantes, il reste tout de même encore beaucoup à faire pour soutenir cette croissance et veiller à ce que les retombées bénéfiques en soient distribuées à toute la nation. La réforme de l’emploi et du revenu, une meil-leure gouvernance et la nécessité d’accorder davantage d’attention à la gestion de l’environnement naturel demeurent quelques-unes des grandes priorités. De plus,il faut améliorer les services de santé et d’éducation afin de répondre aux attentescroissantes d’une population qui se multiplie à grande vitesse. Les travaux d’infrastructure sont aussi une grande priorité pour le développe-ment, non seulement pour soutenir la croissance économique mais aussi pour faire face aux pressions grandissantes sur l’environnement naturel, si important. Il faut continuer d’améliorer la performance institutionnelle, c’est crucial pour répondre de façon concrète à ces besoins. Le gouvernement peut désormais s’appuyer sur une base financière solide et il est donc en mesure de tourner son attention vers les réelsproblèmes de développement. Ce rapport traite de diverses options pour répondreà ces besoins, dans l’idée d’aider à guider la formulation de la politique de l’Etat auVanuatu.

Au sujet de la Banque Asiatique de Développement

La BAD a pour vision une région Asie-Pacifique libérée de la pauvreté. Elle a pourmission d’aider les pays en développement qui en sont membres à diminuer sen-siblement la pauvreté et à améliorer la qualité de vie de leur population. Malgré les nombreux progrès réalisés dans cette région, elle reste encore et toujours la régionqui abrite les deux-tiers des pauvres de ce monde : 1,8 milliard de personnes vivent de moins de $2 par jour, 903 millions s’efforcent de survivre avec moins de $1,25par jour. La BAD est vouée à réduire la pauvreté grâce à une croissance économiqueinclusive, une croissance écologiquement durable et une intégration régionale. La BAD a son siège à Manille et appartient à 67 membres, dont 48 sont de larégion. Les principaux outils dont elle se sert pour aider ses pays membres en voie de développement sont : le dialogue sur les principes directeurs, les prêts, les investisse-ments en participation, les garanties, les subventions et l’assistance technique.

Rapport sur l’Economiede Vanuatu–2009ACCÉLÉRATION DE LA RÉFORMERésumé

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009ACCÉLÉRATION DE LA RÉFORME Résumé

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009iiVersion originale plubliée en anglais© 2009 Asian Development Bank

Tous droits réservés. Publié en 2009.Imprimé aux Philippines.

Numéro de stock de publication RPT101381 Cataloging-In-Publication DataBanque Asiatique de Développement.Rapport sur l’économie de Vanuatu 2009 : Accélération de la réforme. Cité de Mandaluyong, Philippines : Banque Asiatique de Développement, 2009.

1. Réduction de la pauvreté 2. Croissance économique 3. Vanuatu. I. Banque Asiatique de Développement

La Banque Asiatique de Développement reconnait la contribution de Jennifer Nicol pour la traduction de cet ouvrage.

La version anglaise de ce document a été traduite de façon à pouvoir toucher un plus grand public. Toutefois, l’anglais est la langue offi cielle de la BAD et la version originale en anglais de ce document est le seul texte qui fait foi (c’est-à-dire qui est offi ciel et fait autorité). Toutes citations doivent faire renvoi au texte original en anglais. La BAD ne garantit pas la fi délité de la traduction et n’accepte aucune responsabilité pour tout écart par rapport à la version originale.

Les points de vue exprimés dans ce rapport sont ceux de l’auteur et ne refl ètent pas néces-sairement les vues et les politiques de la Banque Asiatique de Développement (BAD), de son conseil d’administration, ou des gouvernements qu’il représente.

La BAD ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans cette publication et n’accepte aucune responsabilité pour les conséquences de leur exploitation.

En faisant une désignation de ou un renvoi à un territoire particulier ou une région géographique, ou en utilisant le terme “pays” dans ce document, la BAD n’a pas l’intention de faire des jugements quant au statut légal ou autre d’un territoire ou d’une région.

La BAD encourage l’impression ou la copie d’informations à des fi ns personnelles exclu-sivement, non commerciales, à condition de reconnaître la BAD comme source. Il n’est pas permis aux usagers de revendre, redistribuer ou de créer des ouvrages dérivés à des fi ns commerciales sans le consentement exprès de la BAD par écrit.

Photo en couverture prise par Sally Shute-Trembath.

6 ADB AvenueMandaluyong City1550 Metro Manila, PhilippinesTel +63 2 632 4444Fax +63 2 636 2444www.adb.org

Pacifi c Liaison and Coordination Offi ceLevel 18, 1 Margaret StreetSydney NSW 2000, AustraliaTel +61 2 8270 9444Fax +61 2 8270 9445www.adb.org/plco

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Table des matières

AVANT-PROPOS v

INTRODUCTION 1

DÉVELOPPEMENT HUMAIN 3

L’ÉCONOMIE 5 Une performance vigoureuse ces derniers temps 5 Des risques demeurent 7 Perspectives pour 2009 8

DÉFIS AU PLAN SOCIAL 10 Les prestations de services sont diffi ciles et coûteuses 10 Le manque de capacité institutionnelle entrave la prestation de services de santé 10 Améliorer la qualité de l’éducation reste un défi 11

SECTEUR PRIVÉ ET SECTEURS PRODUCTIFS 13 Secteur privé 13 Tourisme 16 Agriculture et Pêche 16

INFRASTRUCTURE 18 Infrastructure économique 18 Urbanisme 20

GOUVERNANCE 22 Le Parlement et le secteur public 22 La réforme des Entreprises d’Etat est essentielle 24

L’ENVIRONNEMENT NATUREL 26

RECOMMANDATIONS PRINCIPALES 27

ANNEXE 29

Table des matières

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Devises - Equivalence(au 30 juin 2009)

Unité monétaire - Vt (vatu)Vt1.00 - $0,009438$1.00 - Vt105,96

Notes: Dans ce rapport, “$” correspond aux dollars US sauf si indiqué autrement.

Ce rapport contient des informations disponibles au 30 juin 2009.

AbréviationsBAD - Banque Asiatique de DéveloppementAusAID - Agence Australienne pour le développement internationalPRG - Programme de Réforme GlobaleGFG - Governance for Growth Program (Programme de gouvernance pour la croissance)PIB - produit intérieur brutIDH - indice de développement humainOCDE -Organisation pour la Coopération et le Développement EconomiquesTP - (Service des) Travaux Publics EE - Entreprise d’Etat

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AVANT-PROPOS

Vanuatu a fait des progrès économiques et sociaux considérables depuis 2003, avec un taux de croissance économique de 6% en moyenne de 2003 jusqu’en 2008. Le bâtiment, le tourisme, les services, et le secteur de l’immobilier ont été les principaux moteurs

de cette croissance. La forte croissance économique s’est réalisée sur fond d’une politique économique mieux structurée et de gestion fi scale effi cace. Une plus grande stabilité politique a aussi joué un rôle important, entraînant un regain de confi ance chez les investisseurs, des résultats plus positifs de la politique, et un soutien solide des partenaires au développement. En maintenant les eff orts pour améliorer un milieu favorable à l’expansion du secteur privé, des résultats économiques et sociaux solides pourront être assurés au fur et à mesure que le pays continue de se développer.

Bien que les progrès récents aient été impressionnants, il reste encore beaucoup à faire pour soutenir la croissance, réduire la pauvreté et s’assurer que les gains profi tent à tout le pays. Plus des trois quarts de la population résident en zone rurale et la prestation de services à cette population très éparse reste un défi majeur pour le gouvernement et ses partenaires au développement. La réforme de l’emploi et du revenu, une meilleure gouvernance, et la nécessité d’accorder davantage d’attention à la gestion de l’environnement naturel, important pour l’agriculture et le tourisme, sont parmi les grandes priorités du développement. Améliorer la qualité des prestations de services éducatifs présente des défi s particuliers, tout comme les prestations de services de santé. Le transport et l’infrastructure urbaine sont aussi des domaines importants dont il faut impérativement s’occuper.

Le rapport sur l’Economie du Vanuatu de 2009 expose la situation du développement économique et social dans le pays et off re des suggestions quant à la façon d’aborder les principaux défi s de développement. Il identifi e les contraintes principales pesant sur le développement et les opportunités qui existent en termes de performance du secteur public, de développement du

Avant-Propos

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secteur privé et social, et de gouvernance. La publication, qui fait partie de la Série d’Etudes du Pacifi que (Pacifi c Studies Series), a pu être réalisée grâce à une Aide Technique Régionale pour l’analyse économique et l’élaboration de principes directeurs pour le Pacifi que fi nancée conjointement par la Banque Asiatique de Développement (BAD) et l’Agence Australienne pour le dével-oppement international (AusAID). Le rapport a été préparé par une équipe composée de Derrin Davis, Sally Rynveld, Kevin Carr et David Hill, et a béné-fi cié de révisions critiques de partenaires de développement et de contributions précieuses de la part du personnel de la BAD, dont Eugenue Zhukov, Jeremy Cleaver et Elvira Rustamova. L’équipe tient à remercier le gouvernement de Vanuatu pour son assistance et sa coopération, en particulier le Ministère des Finances et de la Gestion Economique.

S. Hafeez Rahman Directeur Général Division du Pacifi que

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INTRODUCTION

Vanuatu a fait des progrès économiques et sociaux considérables depuis 2003, avec un taux de croissance économique de 6% en moyenne de 2003 jusqu’en 2008 (Figure 1). Le bâtiment, le tour-isme, les services, et le secteur de l’immobilier ont été les principaux

moteurs de cette croissance (Tableaux 1 et 2 de l’Annexe).Celle-ci a également été favorisée par une meilleure politique

économique, des systèmes budgétaires plus performants et une gestion fi scale plus effi cace. Depuis 2003, la croissance économique a dépassé la croissance démographique, ce qui fait que le produit intérieur brut par personne a lui aussi progressé tout au long de cette période et implique que le bien-être s’est amélioré, les possibilités d’emploi ont augmenté et les revenus sont plus élevés. En revanche, la répartition des avantages de la croissance économique et du développement dans l’ensemble du pays reste une source de préoccupation.

Figure 1: Croissance réelle du PIB 2003–2008

* EstimationsSource: Banque Asiatique de Développement. 2008. Indicateurs clefs. Manille.Gouvernement de Vanuatu, Bureau National de la Statistique, 2003-2008. Port Vila.

Des initiatives comme la libéralisation des télécommunications et la politique d’ouverture des transports aériens à la concurrence ont grandement contribué à la croissance économique. Des services de télécommunications

Introduction

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moins chers et plus performants permettront d’étendre l’accès à ces services dans tout le pays, ce qui contribuera à une amélioration du bien-être. D’autres mesures favorables à l’investissement dans le secteur privé, assorties de mesures de suppression de monopoles d’Etat ineffi caces et en perte de vitesse, vont amener d’autres progrès en termes de services et de bien-être.

Près de 80% de la population de Vanuatu vivent encore en zone rurale et la majorité de ces gens n’ont connu que très peu d’amélioration des services de santé, d’éducation ou de transport, et ce en dépit d’une économie plus fl o-rissante et des progrès en matière de communications. Ce manque de progrès s’explique en partie par les diffi cultés et les coûts élevés inhérents de fournir des services et d’autres avantages à une petite population éparse, répartie sur quelques 80 îles habitées. Ceci est un des plus gros défi s auxquels le gouverne-ment et ses partenaires de développement sont confrontés.

En conséquence, la plupart des habitants ruraux et péri-urbains souf-frent d’un manque d’opportunités en raison des moyens limités en termes de santé, d’éducation et de transport; des mauvaises normes de gouvernance; du manque de débouchés sur le marché de l’emploi; et des contraintes au plan revenu et dépenses.

La dispersion géographique des îles de Vanuatu signifi e que les com-munications et le transport inter-îles sont extrêmement importants pour la prestation de services aux habitants ruraux et pour leur donner la possibilité de s’engager dans une activité économique. Les communautés insulaires dépen-dent du transport maritime et de l’infrastructure pour amener les produits qu’elles produisent au marché, pour acheminer les intrants agricoles, les biens de consommation et d’autres articles, et pour transporter les gens d’une île à l’autre. Les services maritimes locaux sont certes adéquats pour une bonne partie du pays, mais il faut faire plus pour les endroits isolés et pour faciliter l’acheminement de marchandises aux marchés.

Le taux de croissance démographique était estimé à 2,4% en 2008. Off rir du travail et fournir des services à une population qui se multiplie rapidement va présenter de gros défi s. Les centres urbains de Port-Vila et de Luganville con-naissent des taux de croissance estimés à 4% par an,1 en raison, essentiellement, d’une migration rurale-urbaine continue. Il devient urgent de se préoccuper du développement urbain. Une analyse des données de l’Etude sur le revenu et les dépenses des ménages en 2006 indique qu’une nouvelle classe de pauvres urbains s’est développée, notamment dans les zones2 péri-urbaines et de squatters.

1 Gouvernement de Vanuatu, Service du Commerce, de l’Industrie et du Développement. 2008. Vanuatu: Etude de diagnostic su l’intégration du commerce, Rapport de 2008. Port Vila.

2 Bureau National de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu, Bureau National de la Statistque, BAD et Programme des Nations Unies pour le Développement. 2008. Analyse de l’Etude sur le revenu et les dépenses des ménages de 2006 : Un rapport sur l’estimation des besoins essentiels, des seuils de pauvreté et l’incidence et les caractéristiques de la pauvreté au Vanuatu. Port Vila.

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3

DÉVELOPPEMENT HUMAIN

La Banque Asiatique de Développement (BAD) estime que Vanuatu a une population de 235.000 habitants en 2008 (Annexe Tableau 3). Selon le recensement agricole de 2007, 50% de la population nationale a moins de 20 ans, et environ 80% d’entre eux font partie

des ménages agricoles.3 Ces résultats indiquent que la population du pays va sans doute continuer de s’accroître à un taux relativement élevé.

La migration rurale-urbaine rapide, particulièrement à Port Vila et Luganville, change le degré d’urbanisation. La croissance démographique ac-tuelle laisse penser que la population à Port Vila à elle seule passera à environ 60.000 d’ici 2020, avec un grand nombre de jeunes sans emploi.4 La pression sur l’infrastructure et les services se fait déjà sentir à Port Vila. L’urbanisation et l’infrastructure urbaine doivent donc être traitées avec un certain degré d’urgence.

Vanuatu a fait des progrès considérables dans le domaine du dével-oppement humain au cours des dix dernières années. En 1998, son indice de développement humain (IDH) était de 0,425 et au rang mondial de l’IDH il était classé 140e sur 174 pays.5 L’IDH du pays était de 0,674 en 2005 au 120e rang sur 177 pays, le plaçant dans la fourchette intermédiaire de la catégorie6 moyenne de développement humain. L’espérance de vie est passée de 65,7 ans en 1995 à 70,0 ans en 2008 ; l’inscription scolaire brute, toutes classes confondues (primaires, secondaires, et tertiaires), a augmenté de 57,4% à 63,4%. L’indice de pauvreté humaine de Vanuatu pour 2005 était de 24,6%, au 56ème rang de 108 pays en voie de développement.

Malgré ces progrès, l’Agence Australienne pour le développement international (AusAID) pense que Vanuatu n’est plus sur la bonne voie pour

3 Bureau National de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu. 2008. Recensenebt agricole, 2007. Port Vila.

4 Gouvernement de Vanuatu, Service du Commerce, de l’Industrie et du Développement. 2008. Vanuatu: Diagnostque de l’étude sur l’intégration du commerce, rapport de 2008. Port Vila.

5 Programme des Nations Unies pour le développement. 1999. Rapport sur le Développement Humain dans le Pacifi que : création d’opportunités. New York.

6 Programme des Nations Unies pour le développement. 2008. Rapport sur le développement humain 2007/2008: Lutte contre le changement climatique : Solidarité humaine dans un monde divisé. New York.

Développement Humain

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atteindre les Objectifs7 de Développement du Millénaire. Seuls les objectifs 5 et 6 — réduction de la mortalité maternelle et baisse des grandes maladies — vont probablement être atteints d’ici la date cible de 2015. L’éducation primaire universelle, un meilleur accès aux soins de santé primaires, et à l’eau et à des systèmes sanitaires sont des objectifs qui demandent plus d’eff orts.

Une analyse des données de l’étude sur le revenu et les dépenses des ménages en 2006 indique que la pauvreté au Vanuatu, dans l’ensemble, est relativement faible par rapport au reste du Pacifi que, avec un indice d’écart de pauvreté national de 5,6. Cependant, l’indice d’écart de pauvreté pour Port Vila, à 10,6, est plus élevé que pour le reste du pays, impliquant une grande disparité entre les plus aisés et les pauvres dans la capitale du pays. L’indice d’écart de pauvreté indique que le niveau des dépenses moyennes des ménages défavorisés est bien au-dessous du seuil de pauvreté. Les données de pauvreté sur les besoins essentiels recueillies dans le cadre de la même étude indiquent que 6% des ménages, représentant 7,4% de la population, ne dépensent pas assez pour satisfaire aux besoins alimentaires essentiels tels que défi nis par le seuil de pauvreté alimentaire de Vt3.064 (équivalant à US$28,9) par personne par mois. A l’échelon national, environ 12,9% des ménages, représentant 15,9% de la population, dépensent moins que ce qui est nécessaire pour satisfaire aux besoins essentiels du seuil de pauvreté de Vt4.716 (équivalant à US$44,5) par personne par mois. Là encore, Port Vila dépasse les moyennes nationales, avec 27,2% des ménages au-dessous des besoins essentiels du seuil de pauvreté, lais-sant penser qu’il existe une couche de pauvres qui ont un emploi. L’exode rural vers les zones urbaines va présenter de plus en plus de défi s aux dirigeants qui cherchent à résoudre les problèmes rencontrés par les pauvres urbains.

De même, les coeffi cients Gini calculés par le Bureau National de la Statistique indiquent que l’inégalité des revenus est plus marquée à Port Vila qu’ailleurs dans le pays.8 Le coeffi cient Gini national est de 0,41 et celui des habitants ruraux est de 0,40, impliquant que l’inégalité des revenus est modérée à élevée au Vanuatu. Or le chiff re pour Port Vila est de 0,46, traduisant un degré d’inégalité plus élevé, sans doute lié à l’exode rural-urbain et au nombre croissant d’habitants s’installant dans des zones péri-urbaines et de squatters.

Le taux de croissance démographique élevé signifi e une augmentation probable du sous-emploi ; la main-d’œuvre serait absorbée dans le secteur de subsistance et les gens travailleraient moins d’heures à des taux de productivité inférieurs à la norme optimale. Le secteur privé doit être la source d’emplois pour les quelques milliers de jeunes sortant de l’école ou recalés arrivant sur le marché du travail chaque année, d’autant plus que l’époque de l’expansion du secteur public est révolue.9 7 AusAID. 2008. 08 Pacifi c Economic Survey 2008 : Connecting the Region. Canberra.8 Le coeffi cient Gini est couramment utilisé comme mesure d’inégalité des revenus. Il est défi ni comme

une proportion avec des valeurs entre 0 et 1: un faible coeffi cient Gini indique une répartition plus égale des revenus ou de la richesse, tandis qu’un coeffi cient Gini élevé indique une répartition plus inégale.

9 Aucune estimation sur le nombre de jeunes sortant de l’école ou recalés n’est disponible, bien qu’on pense qu’il y en a plus de 5.000 par an.

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5L’économie

L’ÉCONOMIE

Une performance vigoureuse ces derniers temps

L’économie de Vanuatu est petite, avec une base étroite, et un produit intérieur brut (PIB) par habitant autour de $2.385 en 2008 (Annexe Tableau 4). Elle est en outre ouverte, avec peu de restrictions com-merciales, un investissement étranger très important ces dernières

années, des importations considérables de marchandises de toutes sortes et elle s’appuie sur une gamme limitée de produits exportés. L’économie a changé de plus en plus de direction depuis une vingtaine d’années, l’importance relative de l’agriculture ayant cédé la place au secteur des services qui connait une croissance soutenue.

La croissance économique a été robuste, atteignant en moyenne 6% au cours des années 2003–2008. La bonne performance économique de Vanuatu ces derniers temps est attribuable aux facteurs suivants en particulier :

Un secteur des services très performant qui représente plus des deux tiers du PIB (Figure 2).

Les eff ets de la crise fi nancière mondiale ont été minimes jusqu’à présent, bien que l’investissement dans le secteur privé se soit ralenti.

Les réformes économiques telles que la libéralisation du secteur des télécommunications et la politique d’ouverture des transports aériens à la concurrence ont engendré des progrès sociaux et économiques.

Le tourisme a fortement progressé, soutenant la croissance et l’emploi.

L’infl ation a été généralement modeste et elle est restée en majeure partie dans la fourchette cible du gouvernement, tandis que les balances fi scales se sont améliorées.

Les rentrées d’aide ont sensiblement augmenté, les bailleurs de fonds reconnaissant les eff orts déployés par le gouvernement pour améliorer la politique économique. Ces aides accrues ont étayé des budgets équilibrés et des excédents de la balance des paiements (Figure 3).

Les excédents de la balance des paiements ont contribué à une balance confortable des réserves de devises ; à la fi n de 2008, les réserves de de-vises correspondaient à 5,8 mois de couverture des importations, bien qu’elles aient légèrement reculé ces derniers mois.

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–20096

Figure 2: PIB par industrie, 2002–2007(Cours du marché de 1983)

Source: Bureau National de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu. 2008. Comptes nationaux de Vanuatu de 2007. Port Vila.

Figure 3: Rentrées annuelles de subventions d’aide, 2002–2009

* Données pour juin 2009 sont annualisées.Source: Banque de la Réserve de Vanuatu. 2009. Rapport économique trimestriel, juin 2009. Port Vila.

Des risques demeurentDu côté négatif, les défi cits en compte courant et de la balance commerciale de Vanuatu se sont considérablement amplifi és de 2003 à 2008, allant de pair avec une augmentation sensible des activités de construction, une expansion des services de transport et une hausse des crédits et de la consommation dans le privé. La fl ambée des cours du pétrole au cours de 2007 et dans la première moitié de 2008 a elle aussi été un facteur infl uent.

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Des gains faibles sur le total des exportations de marchandises sous-tendent le défi cit en compte courant qui était de 6% en moyenne au cours de 2004–2008 (Annexe Tableau 4). Mais les gains provenant du tourisme et les subventions offi cielles compensent la balance défi citaire des marchandises commercialisées. Les rentrées de capitaux privés et de biens destinés à des projets d’aide ont également été considérables. La conjugaison des revenus des services, des subventions offi cielles, des rentrées de capitaux privés et de l’importation de biens pour des projets, tous en hausse, a abouti à une balance nette des paiements positive depuis 2002. A moyen terme, on peut s’attendre à ce que l’augmentation des importations et des sorties de revenus nets compense largement la croissance des gains provenant du tourisme, et que le défi cit en compte courant se creuse encore.

L’économie est confrontée à de nombreux risques, dont sa dépendance d’une base d’exportation étroite, son exposition à l’incertitude des prix de produits de base exportés, et aux aléas liés au temps. Certaines politiques en vigueur à présent aggravent aussi des risques tels que:

La base étroite des recettes, qui dépend très lourdement de la taxe sur la valeur ajoutée et des droits de douane à l’importation, présente des risques pour les recettes futures du gouvernement; il conviendrait de revoir le système fi scal et d’entreprendre une réforme des recettes. Il est recommandé au gouvernement de reprendre le rapport du Centre d’Aide Technique et Financière du Pacifi que (Pacifi c Financial Techni-cal Assistance Centre) de 2007 et de solliciter l’aide de ce Centre pour élaborer des propositions concernant la réforme10 fi scale.

Les exonérations des droits de douane et des taxes ont réduit les recettes nationales et devraient être révisées, en restituant les pouvoirs au di-recteur de la Douane et en revoyant la liste des articles admissibles pour bénéfi cier d’exemptions.

Les contrôles de prix, qui peuvent être imposés en vertu de la Loi sur le Contrôle des Prix, ont tendance à déformer le marché, au détriment des consommateurs. Il y a de sérieux arguments en faveur d’interdire des pratiques telles que la fi xation monopolistique des prix et la collu-sion. De ce fait, il est recommandé de mettre au point et d’appliquer une politique de concurrence effi cace.

Plus de la moitié du budget de fonctionnement est destinée à la masse salariale du secteur public, au détriment des dépenses qui pourraient aider à améliorer la capacité productive de l’économie. La plupart des dépenses de développement sont fi nancées à présent par l’aide extérieure. Bien que les rentrées d’aide, selon les prévisions, soient pressenties se maintenir dans les prochaines années, il faudrait que le gouvernement augmente les crédits au développement dans des domaines prioritaires par une restructuration de ses dépenses.

10 Centre d’aide technique et fi nancière du Pacifi que (Pacifi c Financial Technical Assistance Center). 2007. Rapports des donateurs. Suva.

L’économie

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Les salaires sont réglementés, avec un salaire minimum légal souvent bien supérieur à ce qui est payé dans le secteur informel. La disparité suggère que le salaire légiféré est bien supérieur au niveau d’équilibre, ce qui nuit à l’emploi. Le grand nombre de nouveaux chercheurs d’emploi chaque année continuera d’exercer une pression à la baisse sur les salaires. Il n’y a pas de solution facile dans une situation où la fi xation des salaires est passée dans les mœurs, pourtant il va bien falloir que les gouvernements futurs se préoccupent de la question.

Les modifi cations à la Loi sur l’Emploi adoptées à la fi n de 2008 ont abouti à des dispositions extrêmement généreuses pour ceux qui travail-lent dans le secteur formel (encadré 1). Ces modifi cations vont augmenter considérablement les coûts de l’emploi au moment où l’emploi dans le secteur formel est très recherché et qu’il est impératif de créer davantage d’emplois. L’Evaluation du Secteur Privé de la BAD de 2009 a conclu que les nouvelles dispositions vont menacer la viabilité et l’existence des petites entreprises, entraîner une croissance du chômage, exclure les femmes du marché du travail, réduire la compétitivité de l’économie, réduire la croissance économique et mener à la substitution de la main d’œuvre par des biens d’équipement là où c’est possible.11 Des report-ages médiatiques récents, en revanche, indiquent que le Gouvernment du Vanuatu a approuvé la Loi sur l’Emploi en septembre 2009, ce qui a un peu amélioré la situation.

Case 1: Modifications à la Loi sur l’Emploi

Les modifications ont eu pour résultat :

i) d’augmenter l’indemnité de perte d’emploi de 2 semaines à 8 semaines pour chaque année de service,

ii) de ramener la période donnant droit à l’indemnité de perte d’emploi de 10 ans à 1an,

iii) d’accorder 3 mois de congés de maternité à plein salaire après 6 mois de tra-vail (à présent, les dispositions prévoient 12 semaines de congés de maternité à mi-salaire après 12 mois de travail), et

iv) d’augmenter les congés annuels et les congés de maladie de 12 jours ou-vrables après 1 an de travail à 21 jours pour chaque type de congés.

Source: Vanuatu. Loi de 2008 sur l’Emploi (Modification). Port Vila.

11 BAD. 2009. Sustaining Growth: A Private Sector Assessment for Vanuatu(Pour soutenir la croissance : Evalu-ation du secteur privé pour Vanuatu). Manille.

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PerspectivesVanuatu n’a guère souff ert, pour ne pas dire nullement, du contrecoup de la crise fi nancière mondiale dans la première moitié de 2009. Le pays est peu exposé aux marchés fi nanciers internationaux, et les bilans des institutions fi nancières locales semblent sains. La chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux dans les derniers mois de 2008 a également contribué à minimiser toute conséquence nuisible éventuelle de la crise fi nancière internationale.

Les prévisions de croissance pour Vanuatu ont été estimées par la BAD à 4,0% pour 2009, refl étant un tourisme solide et des signes d’amélioration au niveau de la demande intérieure. Au Vanuatu le tourisme a continué son essor au cours de la première moitié de 2009. Au cours des 5 premiers mois de 2009, le nombre des visiteurs arrivant aussi bien par paquebot que par avion est en forte hausse, de 58% et 18% respectivement (par rapport à la même période en 2008). Le tourisme en provenance de l’Australie a été particulière-ment soutenu avec des départs aériens pour le Vanuatu en hausse de 40% pendant la même période.

Le rythme de croissance du crédit reste préoccupant, avec des crédits augmentant de plus de trois fois le taux de croissance prévu du PIB nominal. Le crédit au secteur privé a augmenté de 35,3% durant l’année jusqu’en mai 2009, soit un léger ralentissement par rapport à 44% en début d’année. Ce niveau de croissance du crédit, entraîné en partie par de nouveaux participants au secteur bancaire, n’est pas soutenable. C’est la porte ouverte à une augmen-tation des emprunts impayés une fois que l’essor économique des derniers mois se ralentira.

Malgré une baisse des prix mondiaux des produits alimentaires et du carburant en 2009, l’infl ation n’a guère fl échi. L’infl ation annuelle était de 6,1% au trimestre de mars 2009, sur une base d’année en année. C’est un peu plus que l’augmentation de 5,8% au trimestre de décembre de 2008. Les prévisions d’infl ation pour 2009 ont été révisées légèrement à la hausse à 4,3%.

Les réserves de devises étrangères ont continué de diminuer au cours de 2009. La couverture d’importation mensuelle équivalait à 5,0 mois en juin 2009, en baisse par rapport aux 5,8 mois en décembre 2009. Cela reste, toutefois, quelque peu au-dessus du niveau minimum ciblé par la Banque de Réserve qui est de 4 mois. Les excédents fi scaux et la forte croissance du PIB nominal ont réduit le rapport de la dette publique au PIB à 18,4% en 2009. Ce résultat fi scal récent sain donne au gouvernement une marge de manœuvre pour mettre en place des mesures fi scales prudentes pour contrer le cycle au cas où l’économie chuterait.

L’économie

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200910

DÉFIS AU PLAN SOCIAL

Les prestations de services sont diffi ciles et coûteusesLa croissance rapide de la population, l’isolement géographique, et des villages très dispersés posent des défi s majeurs pour la prestation de services essentiels au Vanuatu. Plus de 50% de la population ont moins de 20 ans, ce qui implique des augmentations de la croissance démographique à l’avenir. Parallèlement à cela, les progrès au niveau de la santé entraînent une espérance de vie plus longue, présentant d’autres défi s encore pour la prestation de services de santé.

Le manque de capacité institutionnelle entrave la prestation de services de santéVanuatu a réduit les taux de mortalité infantile et maternelle, amélioré la couverture d’immunisation, et il est parvenu à un certain degré de prévention des grandes maladies comme le paludisme et la tuberculose. Par contre, les maladies non transmissibles telles que le diabète, l’hypertension, et les maladies cardiaques sont en hausse du fait de changements aux modes de vie. Malgré les améliorations de certains indicateurs de santé, la qualité des services en zone rurale est médiocre, surtout en raison d’une capacité institutionnelle extrêmement faible aux niveaux provincial et régional. A court terme, l’Etat ne sera pas en mesure de développer la qualité des services au niveau local ni de les améliorer de façon notoire. Il est recommandé de s’appuyer davantage sur les organisations non gouvernementales, les églises, la société civile et leurs réseaux pour dispenser des soins de santé primaires. Cette forme de sous-traitance doit être assortie de mesures de renforcement de la capacité ainsi que de contrôles effi caces pour s’assurer que les services sont aux normes requises. Il faut en outre accorder davantage d’attention aux besoins de santé de la popula-tion urbaine en pleine croissance, surtout ceux qui vivent dans des conditions insalubres, en surnombre, dans des quartiers non conventionnels et de squatters.

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11

Il est important de cibler les jeunes pour faire passer des messages de santé sur les infections transmises sexuellement, l’abus d’alcool et de stupéfi ants, et les grossesses imprévues, surtout dans les zones urbaines.

Améliorer la qualité de l’éducation reste un défi La grande dispersion de la population estudiantine rend la prestation de services d’éducation diffi cile et les coûts par habitant élevés. L’éducation primaire n’est pas obligatoire et les inscriptions et la présence scolaires sont parmi les plus faibles dans le Pacifi que. Selon des estimations offi cielles, le taux d’alphabétisation pour les personnes entre 15 et 24 ans serait de l’ordre de 87% en 1999 (le chiff re le plus récent) et le taux d’alphabétisation des adultes de 78% en 2006, bien que les chiff res réels risquent d’être beaucoup plus bas vu les taux d’inscription et d’achèvement dans l’enseignement primaire. Le taux d’inscription nette dans le primaire est passé de 74,5% en 1989 à 78,2% en 1999 et à 93,0% en 2004, mais il est tombé à 85,4% en 2007. Le pourcentage d’élèves qui terminent l’enseignement primaire est tombé de 90% en 1991 à 72% en 2004.12 Toutefois, le gouvernement, avec le soutien de bailleurs de fonds, a fait des progrès au niveau de la qualité de l’éducation ces dernières années, tandis que le Programme de Soutien à l’Education de Vanuatu garantira des améliorations à l’avenir.Le secteur de l’éducation est confronté à de nombreux défi s importants:

La qualité de l’enseignement demande une attention urgente ; 41% des instituteurs et 32% des professeurs ne sont pas diplômés.

Les taux d’inscription scolaire sont parmi les plus faibles du Pacifi que. Les parents doivent contribuer aux frais de scolarité, ce qui constitue un obstacle majeur à l’accès. Le gouvernement a annoncé récemment que les frais de scolarité dans le primaire seraient supprimés, ce qui pourra peut-être favoriser l’inscription mais ne résoudra pas les carences en termes de ressources, telles que documentation pédagogique et infrastructure.

Le programme scolaire national a besoin d’être revu et révisé complète-ment, et l’infrastructure et les aménagements scolaires doivent être améliorés.

Un système de langues jumelées est coûteux et ineffi cace. Les taux d’alphabétisation et d’aptitude au calcul des adultes sont

faibles.

Une stratégie de développement des ressources humaines à l’échelon national est nécessaire pour guider la planifi cation de l’enseignement technique et professionnel pour répondre aux besoins en matière de compétences dans

12 PNUD. 2008. Objectifs de Développement du Millénaire (Pacifi que) des Nations Unies. Données sommaires, Mars 2009. Suva.

Défi s Au Plan Social

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200912

l’administration publique, le secteur privé, et le secteur productif. Nombreux sont les postes dans le secteur public qui ne sont pas pourvus, et le secteur privé souff re d’une pénurie aigüe de personnel qualifi é. Les occasions d’enseignement professionnel et de formation professionnelle sont limitées et sont loin de répondre aux besoins de développement des ressources humaines dans des do-maines tels que la santé, l’éducation, la gestion, la comptabilité, l’informatique, l’agriculture, la pêche, la sylviculture et le tourisme. Selon la BAD, le manque de main-d’œuvre qualifi ée est un obstacle majeur au développement du secteur privé au Vanuatu.13 De même, dans un rapport sur les obstacles à la gouvernance effi cace, AusAID a constaté que le manque d’eff ectifs qualifi és entrave sérieuse-ment la capacité du secteur public d’assurer des services essentiels, tels que la santé et l’éducation.14 Un manque d’opportunités en matière de formation conjugué avec des programmes inadaptés semblent gêner le développement des compétences nécessaires.

L’emploi des jeunes doit être une préoccupation première, avec des pro-grammes de formation pour les jeunes correspondant au marché de l’emploi. Vu le taux de croissance urbaine rapide, l’investissement dans une formation ciblée dans des secteurs particulièrement touchés par la pénurie d’ouvriers spécialisés ou mi-qualifi és dans les centres urbains doit également être une grande priorité. Des mesures visant à favoriser la création d’emplois pour les jeunes, comprenant peut-être des systèmes d’apprentissage et de placement professionnel, devraient être une des priorités d’une stratégie de développement des ressources humaines à l’échelon national.

13 BAD. 2008. Doter le Pacifi que de compétences : Enseignement et Formation Techniques et Profession-nels dans le Pacifi que. Manille.

14 AusAID. 2008. Th e Unfi nished State: Drivers of Change in Vanuatu. Canberra.

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13

LE SECTEUR PRIVÉ ET LES SECTEURS PRODUCTIFS

Secteur privéVanuatu est en train de mettre en place les éléments de base d’une croissance économique durable. Le gouvernement a signalé son intention de créer au Vanuatu un milieu plus favorable aux aff aires pour encourager le développement du secteur privé, avec une gestion macroéconomique solide et des politiques plus engagées envers le secteur privé. Les principaux éléments comprennent :

La concurrence dans l’industrie aérienne. Vanuatu a récemment ouvert son marché du transport aérien à des compagnies interrnationales, créant une concurrence qui a abouti à une baisse sensible des prix des billets d’avion et une multiplication des arrivées de touristes. Des chif-fres récents illustrent l’ampleur de cette augmentation : les arrivées de touristes internationaux sont près de 30% de plus en janvier 2009 qu’en janvier 2008. Ces résultats confi rment combien l’idée d’ouvrir le pays à d’autres compagnies aériennes étrangères était avisée, et démontrent les avantages d’une concurrence accrue. Autre mesure positive, le gouverne-ment est aussi en train de considérer des options pour la restructuration d’Air Vanuatu.

La concurrence dans le secteur des télécommunications. Le gouverne-ment a octroyé une licence à un opérateur étranger de radiotéléphonie pour proposer des services en concurrence avec Telecom Vanuatu, la société publique de télécommunications. Ceci a mené à une expansion importante de la couverture et à une baisse des prix.

Régulation plus rigoureuse des monopoles existants. Une Loi sur l’Offi ce de Règlementation des (Entreprises de) Services Publics a été adoptée récemment. Cette Loi établit une nouvelle autorité règlementaire pour contrôler les concessions15 d’électricité et d’eau.

15 Le Gouvernement de Vanuatu a établi l’Autorité le 11 février 2008 en vertu de la Loi No. 11 de 2007 sur l’Offi ce de Règlementation des Services Publics.

Le Secteur Privé Et Les Secteurs Productifs

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200914

Quelques désinvestissements. Le gouvernement a réduit la participation de l’Etat dans le capital de l’abattoir.

Un programme ambitieux de réforme de la législation relative au com-merce. Le gouvernement a adopté une nouvelle loi sur les garanties mobilières et mis en place un registre électronique à l’appui de cette loi. Il s’est lancé dans une vaste réforme des lois régissant les aff aires, y compris la Loi sur les Sociétés, la Loi sur les Fiduciaires, et le cadre légal relatif à la faillite. Une fois achevées, ces initiatives vont doter le Vanuatu d’un cadre juridique commercial moderne qui est adapté aux besoins du pays et à la structure des transactions commerciales.Le secteur privé au Vanuatu, petit mais vigoureux, a le potentiel de se

développer considérablement et de contribuer beaucoup plus à l’emploi et au développement économique dans son ensemble, si l’environnement pour l’investissement dans le secteur privé était renforcé. Les contraintes essentielles au développement du secteur privé sont les suivantes: Les services d’infrastructure sont soit de piètre qualité, soit très coûteux,

soit les deux à la fois. Une gouvernance faible et des ingérences inappropriées de la part de

l’Etat, y compris par l’exploitation d’entreprises d’Etat, nuisent à la productivité.

L’exploitation de monopoles ineffi caces et coûteux appartenant à l’Etat.

Le cadre juridique commercial est complexe, d’accès coûteux, et dépassé à bien des égards.

L’accès au fi nancement est limité, surtout pour des petites entreprises et des entreprises rurales, bien que quelques progrès se dessinent grâce au microcrédit et à des initiatives comme la Loi sur les garanties mobil-ières.

Les problèmes fonciers (accès et tenure) touchent l’ensemble des eff orts de développement et continuent de causer des diffi cultés aux investis-seurs.

Le gouvernement semble avoir le don de règlementer plutôt que de faciliter l’investissement.

Le crédit dans le secteur privé a connu une expansion rapide à partir de 2006, avec le crédit au logement et à la consommation affi chant les taux d’augmentation les plus importants (Figure 4 et Tableau 5 de l’Annexe). Les emprunts ont sensiblement progressé en 2008 parce qu’une quatrième banque commerciale s’est ouverte, poussant les banques à dégeler le crédit afi n de con-server leur part du marché, et parce que l’essor dans l’immobilier s’est poursuivi et que la demande de crédit à des fi ns de consommation s’est amplifi ée. La croissance des crédits a entraîné une pénurie de liquidités dans la deuxième

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15

moitié de 2008, mais des diminutions du montant du dépôt requis en matière de réserve légale et du rapport d’actifs liquides par la Banque de la Réserve de Vanuatu ont soulagé la situation.

Tandis que le crédit est ouvert au secteur commercial et aux grosses entreprises, les entreprises rurales et les petites entreprises, elles, ont des dif-fi cultés à obtenir des prêts. Les montants en question ne sont pas très élevés et impliquent des frais administratifs importants, et les emprunteurs potentiels ne sont pas en mesure d’off rir des garanties.

Diverses stratégies visent à trouver des solutions à ces problèmes : La Banque nationale de Vanuatu est en train de mettre au point des

initiatives monétiques s’appuyant sur l’emploi de technologies telles que les téléphones portables.

Les régimes de microcrédit mis en place par la Banque nationale de Vanuatu et le Projet de participation des Femmes de Vanuatu au Dével-oppement (Vanuatu Women in Development Scheme) facilitent l’accès au crédit en zone rurale et par les femmes respectivement.

La Banque de Développement de l’Agriculture de Vanuatu a été établie en 2006 et mise en service en 2008 pour favoriser le crédit rural.16

La Loi relative aux Garanties mobilières, adoptée en avril 2009, et le registre des garanties mobilières lancé récemment, qui permet aux emprunteurs de gager des biens mobiliers en garantie, réduisant ainsi les risques encourus sur les emprunts, ouvriront la porte au crédit à un plus grand éventail d’emprunteurs une fois qu’ils seront pleinement opérationnels.

16 Gouvernement de Vanuatu. 2006. Loi No. 20 de 2006 sur la Banque de Développement Agricole de Vanuatu. Port Vila.

Le Secteur Privé Et Les Secteurs Productifs

Figure 4. Crédit dans le secteur privé, 2003–2009

Source: Banque de la Réserve de Vanuatu. 2009. Rapport économique trimestriel, juin 2009.Port Vila.

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200916

Malgré tout, l’accès au crédit reste extrêmement limité pour une majeure partie de la population ; il va falloir poursuivre les eff orts pour élargir le crédit et le rendre accessible dans tout le pays. La supervision du secteur fi nancier devrait aussi être rehaussée en améliorant le contrôle des banques commerciales et la supervision de la nouvelle Banque de Développement de l’Agriculture de Vanuatu et de la Caisse Nationale de Prévoyance de Vanuatu.

TourismeLe tourisme est la première industrie d’exportation, marquée par une croissance continue depuis 2004 (Figure 5). Le tourisme off re les meilleures perspectives en termes de croissance de l’emploi à moyen terme, bien qu’à court et à moyen terme, l’augmentation du nombre de visiteurs, en dehors de ceux qui viennent par paquebot pour la journée, risque d’être limitée par un manque de moyens d’hébergement à Efate.

Il faut pousuivre la réforme économique et le développement de l’infrastructure pour soutenir le tourisme. Une attention toute particulière doit être apportée à la gestion de l’environnement afi n de préserver les atouts naturels. Les problèmes fonciers aff ectent aussi l’investissement dans l’industrie. Le rôle du gouvernement est de déterminer la politique et le cadre de fonctionnement de l’industrie pendant que le secteur privé, lui, s’occupe de l’investissement et de l’emploi. Un environnement sain et favorable à l’investissement privé et davantage de précision dans la politique gouvernementale sont essentiels au développement du tourisme. Le Programme d’Action pour le Tourisme au Vanuatu17 prévoit un plan détaillé pour poursuivre le développement du tourisme d’une manière qui répond au mieux aux besoins de Vanuatu. Il est important d’y donner suite.

Agriculture et PêcheL’agriculture est la clef de voûte de l’économie, faisant intervenir pratiquement toute la population. Elle est fondamentale pour ce qui est de la subsistance et des possibilités de gagner de l’argent. Or, le secteur de l’agriculture manque de direc-tion et de vision, et son rendement a été relativement faible. Le gouvernement devrait formuler et appliquer sans plus tarder une politique agricole nationale axée sur ses rôles fondamentaux qui sont la règlementation, la vulgarisation et la recherche plutôt que l’interventionnisme et la participation à des activités commerciales. Les bailleurs de fonds ont clairement indiqué leur soutien à l’égard d’activités de développement agricole si le gouvernement montre la voie, présente un plan pour le secteur, et sollicite activement leur soutien.

Il est recommandé en outre qu’une action soit prise immédiatement pour élaborer, fi nancer et mettre en œuvre un programme pour relancer les

17 Offi ce National du Développement du Tourisme, Gouvernement de Vanuatu. 2009. Programme d’Action du Tourisme de Vanuatu. Port Vila.

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17

services de vulgarisation du ministère de l’Agriculture, de la Quarantaine, de la Sylviculture et des Pêches.

Le Service des Pêches a préparé un certain nombre de plans de gestion pour la pêche intérieure, mais ses pouvoirs d’exécution sont limités. Il a créé plus de 70 coopératives de pêcheurs pour la commercialisation de leurs prises.

En 2008, plus de Vt144 millions (équivalant à US$1,4 million) ont été perçus au titre des droits de licence et d’enregistrement pour des pêcheries commerciales au large. Le Service des Pêches cherche aussi, à juste titre, à attirer une plus grande part du rendement des ressources au Vanuatu en favorisant la transformation sur place. Des usines de transformation du thon sont en cours de développement dans la baie de Port Vila et la baie de Mélé. Le projet de la baie de Port Vila est soumis à la condition d’une étude d’impact sur l’environnement, tan-dis que l’usine de la baie de Mélé, destinée à être exploitée par la China National Fisheries Corporation, est en attente des résultats d’un examen indépendant de l’étude préliminaire de l’impact sur l’environnement menée pour ce projet, mais il est prévu qu’elle commencera ses activités vers la fi n 2009, début 2010.

L’emplacement des usines a suscité des inquiétudes. Il est impératif de mettre en place des plans de suivi et de gestion de l’environnement rigoureux et de les doter des moyens nécessaires. Le gouvernement devrait par ailleurs en-visager un système de garantie de bonne exécution pour ce genre d’exploitation et d’autres projets susceptibles de nuire à l’environnement.18

18 Une garantie de bonne exécution est une caution délivrée d’habitude par une compagnie d’assurance, une banque ou par l’entreprise elle-même, garantissant l’achèvement satisfaisant d’un projet par un en-trepreneur ou une autre personne. Elle est parfois une condition d’autorisation lorsqu’il existe un risque de dégât à l’environnement. La caution apporte une garantie de ce que des fonds seront débloqués pour couvrir les frais de nettoyage ou d’enlèvement des édifi ces si les activités du promoteur provoquent des dégâts à l’environnement.

Figure 5 : Arrivées des visiteurs

Source : Gouvernement de Vanuatu. Bureau National de la Statistique. 2008. Port Vila.

Le Secteur Privé Et Les Secteurs Productifs

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200918

INFRASTRUCTURE

L‘infrastructure joue un rôle vital dans la croissance économique. Depuis des années le Vanuatu souff re d’une infrastructure physique insuffi sante par manque d’investissement de la part du gouverne-ment. Les coûts de l’électricité, de l’eau et des services portuaires au

Vanuatu sont parmi les plus élevés des pays insulaires du Pacifi que. L’état de l’infrastructure et la prestation de services associés sont mitigés au Vanuatu, bien que dans certains domaines, des réformes politiques et une participa-tion du secteur privé ont permis de réduire les coûts et de relever le niveau d’effi cacité par le biais de la concurrence. Depuis peu, le gouvernement se penche de plus en plus sur ses rôles essentiels de règlementation – avec l’Offi ce de règlementation des services publics, par exemple – et de facilitation de la prestation de services par le secteur privé, avec des résultats particulièrement positifs dans le domaine des télécommunications et des services aériens. Il a par ailleurs énuméré des stratégies visant à rehausser la fi abilité, l’accessibilité et la qualité des services d’infrastructure dans un plan directeur prévisionnel intitulé “Prévoir à long terme, agir dès maintenant.”19

Infrastructure économiqueInfrastructure du transportL’infrastructure du transport (mise en place et entretien) est d’importance vitale pour la croissance économique, bien que problématique dans un pays insulaire. Les trois composantes principales de l’infrastructure des transports qui sont nécessaires pour favoriser la croissance sont les routes ; les quais, les ports et les jetées pour faciliter les services maritimes et relier les zones rurales aux deux grands centres urbains ; et le transport aérien inter-îles et international.

Le réseau routier au Vanuatu est inadéquat et mal entretenu. Des crédits dérisoires pour l’entretien ont accéléré le processus de déterioration des routes. Le Service des Travaux publics (les TP)20 estime que les crédits aff ectés

19 Gouvernement de la République de Vanuatu. 2009. Planning Long, Acting Short 2009–2012. Port Vila.

20 Les TP et le ministère de l’Infrastructure et des Services publics sont les agences gouvernementales principalement responsables de l’infrastructure des transports.

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19

à l’entretien ont toujours été inférieurs à 10% du montant réel nécessaire.21 La Millennium Challenge Corporation et le programme de soutien au secteur des transports d’AusAID ont commencé depuis peu à mettre à niveau le réseau routier et à renforcer les capacités des TP à en assurer l’entretien.

Les ports commerciaux du Vanuatu sont les plus chers du Pacifi que, alors que leur effi cacité est des moindres. L’industrie des transports maritimes intérieurs, tout en assurant une couverture adéquate, quoique souvent irré-gulièrement, et à des prix abordables, connaît de graves problèmes de sûreté et de sécurité. De ce fait, les quais pour le trafi c intérieur de Port-Vila et de Luganville ont besoin d’une sérieuse mise à niveau. Il y a un besoin urgent d’avoir un plan directeur pour le développement portuaire de Port Vila et les dispositions institutionnelles pour la gestion du secteur doivent être revues et remaniées. Il faut améliorer les services maritimes inter-îles et le gouvernement devrait analyser la possibilité de subventionner les voies moins viables par un processus d’appel d’off res. Il faudrait aussi évaluer le réseau des quais en zone rurale et établir des priorités pour leur réfection. De concert avec l’agence néo-zélandaise pour le développement international (New Zealand Agency for International Development), la BAD est en train de préparer un projet pour répondre à ces besoins.

L’infrastructure pour les transports aériens est un atout crucial pour le Vanuatu, car elle soutient le tourisme international et les déplacements intérieurs. Les travaux d’entretien des pistes internationales et intérieures sont systématiquement qualifés d’insuffi sants. Toutefois, la politique d’ouverture du ciel et la réforme des dispositions institutionnelles pour la gestion du secteur du transport aérien ont apporté des avantages importants ces derniers temps. Il faut continuer à planifi er l’entretien des aéroports en zone rurale et il faudrait donner toute priorité à la préparation d’un plan directeur pour la réfection et la mise à niveau de l’aéroport de Bauerfi eld.

Télécommunications Vanuatu est en train de libéraliser le secteur des télécommunications et de re-serrer l’autorité régulatrice. Les modifi cations à la loi sur les télécommunications ont été adoptées en novembre 2007 et le gouvernement est parvenu à un accord de règlement avec Telecom Vanuatu Limited qui a, de fait, éliminé le monopole que cette société détenait sur tous les services de télécommunications.22 Digicel s’est vu attribuer la première nouvelle licence de radiotéléphonie au Vanuatu au cours du premier trimestre de 2008. En 6 mois d’exploitation, cette société a assuré une couverture de 75% de la population. Les coûts ont également chuté,

21 Le montant annuel pour l’entretien du réseau routier est estimé par les TP à Vt1,2 milliards ($11,3 mil-lions), alors que les crédits approuvés en 2006 n’atteignaient même pas Vt100 millions ($0.9 million).

22 Telecom Vanuatu Limited, appartenant à parts égales au gouvernement de Vanuatu, Cable & Wireless, et France Cable et Radio, était le seul pourvoyeur de services de télécommunications au public jusqu’en 2008.

Infrastructure

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200920

apportant la preuve probante des bienfaits de la concurrence. Le gouvernement devrait poursuivre la réforme des télécommunications, en mettant l’accent tout particulièrement sur la libéralisation des services d’internet.

ElectricitéD’après les estimations, environ 27% de la population de Vanuatu ont accès à l’électricité.23 Les taux d’accès dans les grands centres urbains de Port-Vila et de Luganville sont relativement élevés, de l’ordre de 75%, pour diminuer sensiblement en zone rurale. Le Vanuatu a pris des dispositions pour renforcer la règlementation et étendre l’accès à l’électricité. La Loi de 2007 sur l’Offi ce de règlementation des services publics vient renforcer la supervision régulatrice des secteurs de l’énergie et de l’eau. Elle devrait servir à surveiller la performance d’UNELCO et toute économie de coût devrait être répercutée auprès des consommateurs. La même année, le gouvernement a sorti la politique natio-nale sur l’énergie et le plan directeur de l’électrifi cation rurale, pour favoriser l’extension de l’électricité en zone rurale. La décision de réglementer la produc-tion d’électricité est une mesure positive et le gouvernement a d’ores et déjà fait appel à une aide internationale pour pouvoir l’appliquer. Bon nombre de partenaires au développement aident le Vanuatu à réduire les coûts de l’énergie en mettant au point des projets d’énergie renouvelable, soulageant la pression économique sur l’énergie par une gestion de la demande et en apportant un soutien fi nancier pour des projets d’énergie “propre”.

Approvisionnement en eau Tous les éléments d’actifs de l’infrastructure pour l’eau au Vanuatu appartiennent à l’Etat.24 Il n’existe pas de données exactes quant au pourcentage de la popula-tion ayant régulièrement accès à de l’eau potable ; les estimations varient de 65% à 88%.25 En 1994, le gouvernement a conclu un contrat avec UNELCO pour la distribution d’eau à Port Vila pour une durée de 40 ans. La Loi sur la règlementation des entreprises de services publics contrôle l’UNELCO et ses prestations de services. En zone rurale, l’approvisionnement en eau relève de la responsabilité du Service de la Géologie, des Mines et des Ressources en Eau. Le programme national d’hydraulique rurale en vigueur se veut fournir de l’eau potable à l’intégralité de la population rurale sur la base d’un accès communautaire à l’eau plutôt qu’individuel par raccordement des ménages. Toutefois, malgré l’engagement du gouvernement à cet égard, bon nombre de collectivités rurales manquent encore d’eau. La stratégie nationale sur l’Eau du Vanuatu, 2008-2018,

23 AusAID. 2007. Draft Scoping Study on Luganville Power Concession and the Sarakata Hydropower Fund for the Government of Vanuatu. Canberra.

24 /BAD. 2003. Vanuatu: Evaluation du secteur privé—Problèmes, Défi s, et Options de principe. Ma-nila.

25 Le taux le plus faible est l’estimation du Service de la Géologie, des Mines et des Ressources en eau, tandis que le taux élevé a été cité dans le rapport sur les Objectifs de Développement du Millénaire.

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21

préparée grâce à un fi nancement de l’agence néo-zélandaise pour le développe-ment international, a été publiée et ratifi ée récemment par le gouvernement, mais elle reste en attente de fi nancement complémentaire.

UrbanismeLes zones urbaines, et Port-Vila en particulier, souff rent de mauvaise planifi ca-tion et d’un manque de contrôle des développements, ainsi que d’une infra-structure insuffi sante ou dépassée. Les conditions de vie dans bien des quartiers de Port Vila sont sous pression du fait du surpeuplement et des mauvaises conditions sanitaires, tandis qu’une pollution grandissante des eaux souter-raines, des lagons et des littoraux expose les habitants à de gros risques au plan de la santé. Il y a un besoin urgent de se préoccuper des problèmes résultant de la croissance urbaine rapide, de rendre les quartiers urbains plus vivables et d’investir dans des services et des infrastructures urbains. Le processus de plan d’urbanisme pour Luganville qui vient de s’achever a été une initiative importante et un premier pas vers un meilleur aménagement et développement urbains. Un procédé semblable va bientôt être lancé à Port-Vila.

Toutefois, la capacité institutionnelle des autorités gouvernementales et municipales en termes d’urbanisme et de gestion, dont développement urbain, travaux d’infrastructure et prestation de services, est extrêmement limitée. Les divers rôles, responsabilités et activités des diff érents services gouvernementaux et des divers échelons du gouvernement (national, provincial, municipal) sont mal coordonnés. Il faut une politique nationale sur l’urbanisation et des directives d’aménagement et il faudrait confi er la tâche de mettre au point et d’appliquer une stratégie nationale urbaine à une équipe d’intervention nationale.

La gestion sanitaire est un problème énorme, et grandissant, en ce qui concerne l’environnement et l’hygiène et la salubrité publiques. Il n’existe pas d’infrastructure sanitaire globale dans les zones urbaines de Port Vila ou de Luganville. Les deux manquent de systèmes d’épuration des eaux ; les eaux usées se déversent souvent dans des canalisations illégales, ou directement dans les voies d’eau, ou encore passent par des systèmes de fosse septique mal conçus et entretenus d’où s’infl ltrent des contaminants dans les eaus souterraines. La situation sanitaire est une question qui doit être abordée très rapidement. Les constatations de l’étude d’un plan directeur de l’hygiène publique fi nancée au-paravant par la BAD devraient être réexaminées conjointement à tout nouveau plan directeur proposé pour l’urbanisme. La BAD, en partenariat avec AusAID et d’autres bailleurs de fonds par le truchement du Pacifi c Regional Infrastruc-ture Facility, apportera un concours pour l’urbanisme et l’établissement de systèmes d’hygiène publique et d’écoulement des eaux effi caces, durables et à un prix abordable pour les habitants de Port-Vila et des environs, notamment ceux qui habitent des quartiers non conventionnels.

Infrastructure

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200922

GOUVERNANCE

Le Parlement et le Secteur Public

Une gouvernance effi cace et transparente est une condition essentielle pour le succès du développement économique et social. Le Par-lement et les hautes charges gouvernementales, comme la fonction de Contrôleur général des Comptes et celle de Médiateur, jouent

un rôle crucial en veillant à la bonne gouvernance. Les processus budgétaires et la gestion fi scale comptent parmi les rôles clefs du gouvernement qui infl uent sur les résultats du développement. Sont importantes aussi les relations entre le gouvernement national, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales de Port-Vila et de Luganville.

Le Conseil national des Chefs assure un rôle consultatif particulier pour tout ce qui touche à la coutume et à la tradition en vertu de la Constitution. Le Conseil national des Chefs, et chaque conseil des chefs d’île, sont chargés de promouvoir et d’encourager un développement économique et social durable dans leurs îles ou zones urbaines respectives.

Les nominations en vertu de la Loi sur la Fonction publique ne sont pas, dans l’ensemble, l’objet d’ingérence politique, ce qui va à l’appui d’un secteur public professionnel. Au sein des gouvernements provinciaux, seul le secrétaire est un fonctionnaire nommé en vertu de la Loi ; tous les autres membres du personnel sont nommés politiquement. Au sein des conseils municipaux, tous les agents sont nommés politiquement. L’absence d’eff ectifs professionnels nom-més indépendamment, ayant une formation et des qualifi cations appropriées, aboutit à des faiblesses dans la gouvernance et signifi e que les administrations provinciales et municipales sont sujettes à des infl uences extérieures. Début 2009, le ministre des Aff aires intérieures a donné des instructions pour que des textes soient préparés disposant que tout personnel administratif munici-pal soit nommé en application de la Loi sur la Fonction publique. Mais pour l’heure, les conseils municipaux et provinciaux restent fortement politisés et ne rendent pas de comptes sur les fi nances et l’utilisation des crédits. Ils sont un frein à la bonne gouvernance.

Vanuatu a adhéré à l’initiative de lutte contre la corruption dans l’Asie-Pacifi que lancée par la BAD et l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) le 30 novembre 2001, et en 2004, une étude

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23

approfondie des systèmes d’intégrité nationaux a conclu que “depuis le lance-ment du Programme de Réforme Globale (PRG)26 en 1997, Vanuatu a fait des progrès considérables pour mettre en place un cadre juridique rigoureux destiné à encourager la responsabilisation comptable, la transparence et le sens de la responsabilité, surtout dans le secteur public.”27 Depuis que des réformes ont été introduites grâce au PRG, Vanuatu a continué de progresser dans la lutte contre la corruption, comme l’illustre le Rapport de 2007 sur l’Intégrité mondiale, dans lequel le Vanuatu, en matière d’état de droit et de lutte contre la corruption, est qualifi é de “solide”, avec une politique de lutte contre la corruption qualifi ée de “très ferme”, des agences de lutte contre la corruption qualifi ées de “modérées”, l’état de droit est qualifi é comme étant “solide” et l’exécution et le respect de la loi comme étant “défaillants”.

Les institutions de responsabilisation comptable conventionnelles, telles que le Contrôleur général des Comptes et le Médiateur, ont besoin d’être renforcées pour ce qui est de la responsabilisation comptable : bon nombre d’entreprises d’Etat et d’organismes para-étatiques n’ont pas présenté de comptes annuels depuis des années. Avec le Programme d’actions prioritaires 2006–2015,28 le gouvernement a identifi é la bonne gouvernance et la réforme du secteur public comme foyers de la réforme et s’emploie à faire progresser ces réformes avec le soutien de bailleurs de fonds, notamment avec le sous-programme29 de gestion fi nancière publique du programme de gouvernance pour la croissance fi nancé par AusAID. Celui-ci apporte un soutien à un pro-gramme de renforcement des capacités de gestion des fi nances publiques, avec des contrôleurs fi nanciers provinciaux comme moyen d’engender une meilleure responsabilisation et supervision comptables et de faciliter la décentralisation du processus de prise de décisions.30 Néanmoins, il faut continuer d’améliorer l’effi cacité des entreprises publiques et de renforcer le cadre budgétaire afi n de garantir la transparence et la responsabilisation comptable. A cette fi n, le gouvernement cherche à redynamiser la fonction de Contrôleur général des 26 Le PRG a été conçu au Vanuatu pur répondre à l’instabilité macroénomique résultant de la fragilité fi scale

et de l’instabilité politique remontant à 1996. Le PRG fut lancé à l’occasion d’un sommet national en juin 1997 et marqua un jalon pour l’évaluation des orientations et des actions du gouvernement jusqu’en 2006. L’objectif d’ensemble était de favoriser la croissance économique et de relever les normes socio-économiques de tous les ni-Vanuatu. C’est la BAD qui a concouru à la mise en oeuvre du PRG, son plus gros projet jamais au Vanuatu avec 20 millions de $, qui fut aussi le plus gros emprunt étranger du pays.

27 Transparency International. 2004. National Integrity Systems: Country Report Vanuatu 2004. p. 5.28 Gouvernement de Vanuatu. Ministère des Finances et de la Gestion Economique. 2006. Priorités et

Programme d’Action 2006–2015: Un Vanuatu éduqué, sain et prospère. Port Vila.29 Le programme GPC (Gouvernance pour la Croissance) (2006-2015) a été établi dans le cadre d’un parte-

nariat entre AusAID et le gouvernement de Vanuatu dans le but de stimuler la croissance économique et d’améliorer les prestations de services par une bonne gouvernance. Il s’agit d’un programme sur dix ans, pour permettre aux réformes d’être menées à bien et de consolider le renforcement des capacités. Il encourage des réformes économiques élargies pour le bienfait de la majorité de la population de Vanautu et exploite avec discernement l’assistance technique, en l’utilisant sélectivement pour appuyer, conseiller et constituer une capacité de longue durée au sein du gouvernement de Vanuatu. Enfi n, il soutient le renforcement des capacités pour les systèmes essentiels de gouvernance, notamment les processus de gestion fi nancière et d’orientation propres au Vanuatu.

30 AusAID. 2007. Governance for Growth Program: Design Document (document conceptuel).

Gouvernance

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200924

Comptes et a apporté des modifi cations à la Loi relative aux Finances publiques et à la Gestion économique en 2009.31

La tenure foncière est un pilier du développement et infl ue sur les décisions du gouvernement en matière d’investissement et de prestation de services. C’est aussi un facteur clef pour le développement et l’investissement du secteur privé. Or, les politiques foncières et dispositions de tenure actuelles sont ineffi caces et entraînent souvent des litiges entre propriétiares fonciers et entre propriétaires fonciers et preneurs à bail.

Le cadre de base du secteur foncier a été élaboré récemment pour répon-dre au besoin impératif de procéder à une réforme foncière et aux inquiétudes grandissantes exprimées par les propriétaires fonciers et les investisseurs.32 Le cadre de base du secteur foncier représente une carte routière pour le développe-ment du secteur foncier qui ira de pair avec le cycle budgétaire du gouverne-ment et le calendrier de planifi cation, de façon à pouvoir l’intégrer aux activités organisationnelles et de planifi cation annuelle des instances gouvernementales et d’autres parties intéressées impliquées dans sa mise en œuvre. Il est vital, pour le développement et pour le bien-être des ni-Vanuatu (dans ce rapport, s’entend pour tous les habitants du pays), que les eff orts de réforme foncière se poursuivent et ils devraient bénéfi cier du soutien continu du gouvernement et des bailleurs de fonds.

La réforme des Entreprises d’Etat est essentielleLa participation du gouvernement dans des activités commerciales par le biais des EE aff ecte le développement du secteur privé et c’est un aspect important de la gouvernance. Un grand nombre des quelques 20 EE, selon les estimations, aussi appelées entreprises commerciales gouvernementales,33 se caractérisent par un manque de transparence, une absence de responsabilité comptable et ne sont pas dotées d’une structure permettant d’en contrôler la performance. Elles ne sont pas effi caces ni rentables. Pour améliorer la performance des EE, il faut résoudre chaque carence. La responsabilisation comptable des EE est rendue plus compliquée, dans bien des cas, par le chevauchement des responsabilités entre divers ministères.

Paradoxalement, la majorité des EE intervenant dans la prestation de services de règlementation, comme la Banque de la Réserve de Vanuatu, l’Offi ce de Règlementation des Services publics et la Commission des Aff aires

31 Le ministère des Finances et de la Gestion Economique a préparé une ébauche de projet de loi sur les entreprises publiques, mais le Cabinet juridique de l’Etat l’a repris entièrement, traduisant le seul change-ment utile – le pouvoir d’exiger des comptes. Comme le projet remanié ne prenait pas en compte les questions fondamentales de gouvernance et de gestion qui minent les entreprises d’Etat, il n’a pas été avalisé et à la date de mai 2009, il n’a pas encore été présenté au Parlement.

32 Vanuatu Land Sector Framework (cadre de base du secteur foncier) 2009-2018. Port Vila.33 ADB. 2009. Pour soutenir la croissance : Evaluation du secteur privé pour Vanuatu. Manila.

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25

fi nancières de Vanuatu, joue des rôles essentiels au niveau de la gouvernance. La Banque nationale de Vanuatu fonctionne avec une gestion commerciale professionnelle et elle marche bien.

Le secteur des EE du Vanuatu a besoin d’être remanié de fond en comble. Le gouvernement devrait établir un nouveau cadre juridique, réformer les ar-rangements de gouvernance organisationnels et appliquer les conditions du PRG, qui préconisait la privatisation de toutes les EE qui pouvaient être gérées plus effi cacement par le secteur privé. Il serait utile de commencer par reprendre la politique concernant le statut étatique des EE et le désinvestissement, comme énoncé dans le PRG. Parmi les réformes, il faudrait prévoir la suppression des fonctionnaires et des ministres au sein des conseils d’administration des EE, avec comme mesure de transition la suppression des jetons de présence et autres avantages dont bénéfi cient les fonctionnaires siégeant aux conseils d’administration d’EE. Comme dans tout pays qui se lance dans une réforme des entreprises d’Etat, il faudra une forte volonté politique de la part des plus hauts échelons du gouvernement pour qu’elle réussisse.

Gouvernance

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200926

L’ENVIRONNEMENT NATUREL

L‘environnement naturel du Vanuatu est d’importance cruciale pour les moyens d’existence et pour les principales industries d’exportation du pays, notamment le tourisme et l’agriculture. Or il n’existe pas d’engagement politique envers l’environnement, les crédits qui y sont

aff ectés sont minimes et les impératifs de la Loi de 2002 sur la Gestion et la Conservation de l’Environnement sont contournés. Le Service de la Gestion et de la Conservation de l’Environnement qui doit être créé en vertu de la Loi n’a pas encore été mis en place, et la Section de l’Environnement manque de moyens.

La croissance démographique, la migration rurale-urbaine, l’exploitation immobilière et touristique, le déboisement, les espèces envahissantes, les importa-tions d’énergie et de biens de transport, l’évacuation des déchets, l’écoulement des eaux dans les baies et les lagons, et le nombre croissant de touristes, tout cela provoque des changements environnementaux. La gestion de l’environnement devrait être une activité principale du gouvernement et se voir accorder une grande place dans toutes les activités de planifi cation et de développement, qu’elles soient publiques ou privées. Les priorités doivent être avant tout:

d’établir le Service de l’Environnement et de la Conservation et de l’inscrire dans l’organigramme du gouvernement, peut-être sous la tutelle du bureau du Premier ministre ;

d’étudier les possibilités de fi nancement durable pour l’environnement par le biais de droits, de charges et de garanties de bonne exécution ;

de solliciter une assistance technique auprès des bailleurs de fonds afi n d’étudier les possibilités de fi nancement durable pour l’environnement par le biais de droits, de charges et de garanties de bonne exécution ; de mettre au point un système permettant d’examiner toutes les poli-tiques, tous les plans et les programmes pour juger de leurs eff ets sur l’environnement ;

d’établir un conseil national sur le développement durable et d’organiser un sommet national sur l’environnement.

Page 34: Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009

27

RECOMMANDATIONS PRINCIPALES

L’e grand principe dans ce rapport concerne l’importance de voir le gouvernement se concentrer sur ses rôles essentiels d’établir et d’administrer le contexte de la politique de croissance et de dével-oppement économiques et d’aménager un environnement favorable

à l’investissement dans le secteur privé et à la création d’emplois. Cet examen économique propose les recommandations essentielles suivantes :

Gestion du secteur public Il faudrait avancer les réformes de la structure fi scale de façon à élargir

la base fi scale et restructurer les dépenses. Abroger les modifi cations apportées récemment à la Loi sur l’Emploi. Réexaminer l’approche du gouvernement en termes de fi xation des

salaires et le niveau actuel des salaires.

Santé et Education Formuler une stratégie nationale de développement des ressources

humaines. Se servir davantage des organisations non gouvernementales pour

dispenser des soins de santé primaires par le biais de contrats de sous-traitance.

Accélérer les eff orts déployés pour améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles du pays.

Secteur privé et secteurs productifs Faire avancer les initiatives actuelles visant à moderniser le cadre juridique

commercial.

Recommandations Principales

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200928

Continuer à améliorer l’accès au crédit, surtout pour la petite entre-prise.

Améliorer le système des baux fonciers pour rendre les droits de propriété à la terre plus sûrs pour les propriétaires fonciers coutumiers ainsi que pour les preneurs à bail.

Soutenir le secteur touristique par d’autres réformes économiques, le développement de l’infrastructure et l’aménagement d’un envi-ronnement favorable à l’investissement pour le secteur privé.

Donner la priorité à la formulation d’une politique nationale sur l’agriculture.

Infrastructure Les réformes de l’infrastructure devraient se focaliser sur la réduction

des coûts, l’amélioration de la qualité et le développement des services de sous-traitance locale pour l’entretien de l’infrastructure.

Améliorer les routes, les ports, les quais et les jetées, et d’autres éléments d’infrastructure du transport dans les zones rurales et les îles éloignées pour rehausser le transport inter-îles. Préparer des plans directeurs pour le développement portuaire à Port Vila.

Il est nécessaire de planifi er en continu l’entretien des aéroports ruraux, ainsi que de préparer un plan directeur pour la mise à niveau de l’aéroport de Bauerfi eld.

Appliquer réellement le plan d’électrifi cation rurale. Améliorer la prestation de services d’infrastructure en zone rurale et

urbaine tels que l’approvisionnement en eau, les installations sanitaires et la gestion des déchets et des eaux usées.

Mettre en oeuvre la stratégie nationale du Vanuatu sur l’eau 2008–2018.

Elaborer une politique nationale pour l’urbanisation et des directives d’aménagement. Renforcer la capacité en matière d’urbanisme et de gestion urbaine.

Gouvernance Restructurer le secteur des entreprises d’Etat, avec une attention toute

particulière portée aux arrangements monopolistiques ineffi caces et onéreux par la création d’un nouveau cadre juridique, une meilleure gouvernance et un renforcement des dispositions de supervision.

Poursuivre les eff orts en matière de réforme foncière et soutenir le cadre de base du secteur foncier (Land Sector Framework).

Page 36: Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009

29

Nommer un contrôleur général des comptes et améliorer les dispositions administratives et relatives aux eff ectifs.

Veiller à ce que les rapports et les recommandations du Médiateur soient mis en œuvre.

Environnement Etablir le Service de l’Environnement et de la Conservation et l’inscrire

de façon avisée dans la structure du gouvernement, peut-être sous la tutelle du Bureau du Premier ministre.

Accorder davantage de priorité à l’environnement naturel et mettre en relief les questions d’environnement dans la politique du gouverne-ment.

Veiller à mettre en place des plans de gestion et de suivi de l’environnement rigoureux comme condition préalable à l’exploitation des usines de trans-formation du poisson dans la Baie de Port-Vila et la Baie de Mélé.

Recommandations Principales

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200930

Tableau A.1: Produit Intérieur Brut par industrie (Prix constants de 1983) Millions de Vatu

2002 2003 2004 2005 2006 2007Agriculture, Pêche et Sylviculture 2.894 3.083 3.305 3.161 3.235 3.308 Agriculture1 coutumière/traditionnelle 1.706 1.745 1.784 1.823 1.879 1.928 Agriculture2 d’exportation 1.026 1.174 1.380 1.095 1.165 1.194 Autre agriculture3 commerciale 74 74 71 90 97 84 Sylviculture et déboisement 87 91 70 153 94 102Industrie 1.489 1.542 1.625 1.741 1.862 2.056 Fabrication 569 595 625 663 672 701 Electricité et eau 414 410 424 442 454 484 Construction/Bâtiment 506 537 576 636 736 871Services 11.061 11.311 11.883 13.005 14.139 15.185 Vente en gros et au détail 4.849 4.854 4.773 5.316 5.967 6.417 Hôtels et restaurants 890 812 922 979 1.086 1.232 Transport et communications 1.459 1.512 1.747 1.988 2.157 2.439 Finances et assurances 1.162 1.266 1.346 1.609 1.706 1.746 Immobilier et services commerciaux 1.005 1.129 1.328 1.456 1.622 1.747 Services du gouvernement 2.131 2.207 2.223 2.263 2.274 2.397 Services personnels 157 157 158 160 171 193 Services intérieurs 137 143 149 155 162 169Moins frais de services bancaires imputés 730 769 762 922 1.006 1.154 PRODUIT INTÉRIEUR BRUT 15.444 15.936 16.813 17.907 19.236 20.549 Population fixe (estimation milieu d’année) 201.222 206.454 211.822 217.329 222.980 228.777 PIB par habitant 76.751 77.189 79.373 82.396 86.268 89.821Notes : 1. Comprend la production de fruits, légumes, kava et autres produits alimentaires, et l’élevage, l’aviculture, la pêche et lesactivités sylvicoles des ménages. 2. Comprend le coprah, le kava, la viande, le cacao et le café. 3. Comprend la pêche, l’aviculture, les fruits et légumes. Source: Bureau National de la Statistique de Vanuatu, Gouvernement de Vanuatu. 2008. Comptes nationaux de Vanuatu 2007.Port Vila.

ANNEXE

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31Annexe

Tableau A.2: Produit Intérieur Brut par industrie (Prix actuels) Millions de Vatu

2002 2003 2004 2005 2006 2007Agriculture, Pêche et Sylviculture 5.030 5.213 5.588 5.668 6.633 7.480 Agriculture1 coutumière/traditionnelle 3.340 3.419 3.552 3.676 4.256 4.803 Agriculture2 dd’exportation 1.395 1.495 1.786 1.529 1.992 2.258 Autre agriculture3 commerciale 130 127 121 166 188 204 Sylviculture et déboisement 165 172 128 297 197 215Industrie 2.962 3.002 3.180 3.565 3.953 4.583 Fabrication 1.176 1.244 1.341 1.438 1.477 1.605 Electricité et eau 701 683 675 810 917 1.037 Construction/Bâtiment 1.094 1.075 1.164 1.317 1.559 1.941Services 23.965 25.970 28.094 31.154 35.358 39.916 Vente au gros et au détail 9.219 10.523 11.122 12.611 14.436 16.076 Hôtels et restaurants 2.372 2.163 2.461 2.633 2.940 3.462 Transport et communications 3.785 4.115 4.704 3.568 5.922 6.677 Finances et assurances 2.664 2.991 3.225 3.908 4.241 4.511 Immobilier et services commerciaux 1.961 2.189 2.547 2.794 3.134 3.473 Services du gouvernement 4.825 4.955 4.973 5.147 6.195 7.601 Services personnels 383 391 403 422 450 525 Services intérieurs 429 459 485 509 535 562Moins frais de services bancaires imputés 1.673 1.816 1.825 2.238 2.494 2.970 PRODUIT INTÉRIEUR BRUT 31.957 34.185 36.862 40.387 45.944 51.979 Population fixe (estimation milieu d’année) 201.222 206.454 211.822 217.329 222.980 228.777 PIB par habitant 158.815 165.582 174.023 185.833 206.045 227.2041. Comprend la production de fruits, légumes, kava et autres produits maraîchers, ainsi que l’élevage et l’aviculture, la pêche et la production sylvicole par les ménages. 2. Comprend le coprah, la viande, le kava, la cacao et le café 3. Comprend la pêche, la volaille et les fruits et Ies légumes. Source: Bureau National de la Statistique de Vanuatu, Gouvernement de Vanuatu. 2008. Comptes nationaux de Vanuatu 2007.Port Vila

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Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200932

Tableau A.3: Pauvreté dans le pays et indicateurs sociaux Période

Article 1990 1995 Année récentA. Indicateurs démographiques

1. Total de la population (millier) 196.9 (2000) 223.5 (2006) 235.0 (2008)2. Taux de croissance annuelle (% de changement) 2,7 (2000) 2,6 (2006) 2,4 (2008)

B. Indicateurs sociaux 1. Taux de fécondabilité (naissances/femme) 4,9 4,7 3,8 (2006)2. Proportion de mortalité maternelle (pour 100.000 nés vivants)

– 96,3 (1998) 70,0 (2006)

3. Taux de mortalité infantile (moins d’1 an/1.000 nés vivants)

48 38 (2000) 28 (2008)

4. Espérance de vie à la naissance (années) 63,5 65,7 70,0 (2008)a. Femme 65,0 67,3 72,1 (2008)b. Homme 62,0 64,2 68,3 (2008)

5. Taux d’alphabétisation des 15-24 ans (%) 34,0 (1989) – 87,0 (1999) 6. Taux d’alphabétisation des adultes (%) – 65,5 (1994) 78,1 (2006)

a. Femme – 62,5 (1994) 76,1 (2006)b. Homme – 68,4 (1994) 80,0 (2006)

7. Inscription brute dans les écoles primaires (%) 104,1 (2005) 99,3 (2006) 93,8 (2007) 8. Inscription nette dans les écoles primaires (%) 74,5(1989) 78,2(1999) 9,.0(2004)9. Inscription brute dans les écoles secondaires (%) 42,9 (2005) 47,5 (2006) 53,3 (2007)10. Sous-alimentation des enfants (% moins 5 ans) – – 12,1 (1996)11. Population en-dessous du seuil de pauvreté (%) – – 16,0 (2006)12. Population ayant accès à de l’eau potable (%)

a. Zone urbaine 93,0 – 75,0 (2006) b. Zone rurale 53,0 – 52,0 (2006)

13. Population ayant accès aux sanitaires (%) a. Zone urbaine – – 78,0 (2000)b. Zone rurale – – 42,0 (2000)

14. Dépenses d’Education publique (% du PIB) – – 9,6 (2002-05) 15. Rang de l’indice de développement humain 140 (1998) – 120 (2005)16. Rang de l’indice de développement lié au genre – – 103 (2006)

C. Indicateurs de pauvreté –1. Taux de pauvreté (besoins essentiels, %) – 40,0 (1998) 15,9 (2006)2. Pourcentage de la population pauvre par rapport à la population totale (besoins essentiels, %)

– – –

a. Port Vila – – 32,8 (2006)b. Luganville – – 10,9 (2006)c. Zone rurale – – 10,8 (2006)

3. Ecart de pauvreté – 30,5 (1998) 5,6 (2006)4. Indice de sévérité de la pauvreté – – –5. Inégalité (Indice Theil L) – – –6. Indice de pauvreté humaine – – 24,6 (2006)

– = pas disponible, PIB = produit intérieur brut. Sources : Banque Asiatique de Développement 2008. Indicateurs clefs. Manille. United Nations Children's Fund (UNICEF) et Gouvernement de Vanuatu. Décembre 2008. Indicateur multiple recensement par grappe, 2007.Gouvernement de Vanuatu, Bureau National de la Statistique, BAD et Programme des Nations Unies pour le Développement. Avril 2008. Analyse de l’Etude de 2006 sur les revenus et les dépenses des ménages : Un rapport sur l’estimation des besoins essentiels des seuils de pauvreté et l’incidence et des caractéristiques de la pauvreté au Vanuatu. Port Vila. Gouvernement de Vanuatu, Ministère de la Santé. 2007. Rapport annuel. Port Vila. Gouvernement de Vanuatu, Ministère de l’Education. 2007. Statistiques du Digest de l’Education. Port Vila. Gouvernement de Vanuatu, Ministère de l’Education. 2008. Rapport annuel. Port Vila. Programme des Nations Unies pour le Développement. 2008. Rapport de 2007/2008 sur le Développement humain : Lutte contre le changement climatique : Solidarité humaine dans un monde divisé. New York. Programme des Nations Unies pour le Développement. 1999. Rapport sur le Développement humain dans le Pacifique : Création d’opportunités. New York. Programme des Nations Unies pour le Développement. 2008. Objectifs de Développement du Millénaire des Nations Unies (Pacifique)Données sommaires, mars 2009. Suva.

Page 40: Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009

33Annexe

Tableau A.4: Indicateurs économiques du pays Exercicea

Article 2004 2005 2006 2007 2008 Projectiond

A. Revenu et croissance 1.PIB par habitant ($, actuel) 1555.2 1701.3 1863.1 2159.5 2384.52.Croissance du PIB (%, à prix constants) 5,5 6,5 7,4 6,8 6,6

a. Agriculture 7,2 (4,4) 2,3 2,3 3,7b. Industrie 5,4 7,1 7,0 10,4 13,7c. Services 5,1 9,4 8,7 7,4 6,3

B. Epargne et investissement (prix actuel et du marché, % du PIB)

1. Investissement intérieur brut – – – – –2. Epargne nationale brute 16,4 20,2 23,8 – –

C. Monnaie et inflation (% de changement annuel)

1. Indice des prix à la consommationb 0,8 1,9 1,9 4,1 5,82. Total des liquidités (M2) 9,8 11,6 7,0 16,1 13,2

D. Finances du gouvernement (% du PIB)1. Recettes et subventions 21,5 21,7 21,8 23,1 28,6

a. Recettes 19,2 19,9 19,9 21,3 21,8b. Subventions 2,3 1,7 1,9 1,9 6,8

2. Dépenses 20,7 19,7 21,3 22,9 26,4a. Dépenses de fonctionnement 18,6 17,9 19,0 20,2 19,6b. Dépenses d’investissement 2,0 1,8 2,2 2,7 6,7

3. Excédent (Déficit) fiscal global 0,9 2,0 0,5 0,3 2,2

E. Balance des paiements 1. Balance commerciale marchandises (% du PIB) (20,9) (23,4) (23,2) (27,3) (34,5)2. Solde compte courant

(% du PIB) (5,0) (7,4) (4,1) (5,9) (7,4)3. Croissance de l’exportation de marchandises ($)

(% changement annuel) 43,3 0,1 (1,1) (21,3) 40,74. Croissance de l’importation de marchandises ($)

( % changement annuel) 22,9 16,9 7,7 25,0 42,4

F. Indicateurs de paiements extérieurs 1. Réserves officielles brutes (y compris

de l’or, dans les mois de l’année en cours pour les importations de marchandises)a 5,8 5,4 7,8 7,1 4,8

2. Remboursement dette extérieure (% des exportations de biens et des services non-d’affacturage) a 1,6 3,1 1,4 1,3

1,3

3. Total dette extérieure (% du PIB) a 24,2 19,8 16,7 14,1 14,1

G. Pour mémoire 1. PIB (prix actuels, Vt milliards) 36,9 40,4 45,9 52,0 58,12. Taux de change (Vt/$, moyen)c 111,9 109,2 1105 102,4 101,33. Population (million) 0,212 0,217 0,223 0,229 0,235

PIB = produit intérieur brut, Vt = Vatu. a Les données de 2008 sont des projections. 2006 et 2007 sont des estimations préliminaires. b A la fin de la période. c Moyenne pour la période. d Données mai 2009. Sources : Fonds Monétaire International. 2009. Vanuatu: 2009 Article IV Consultation. Washington, DC. Gouvernement de Vanuatu, Bureau National de la Statistique. 2008. Comptes nationaux de Vanuatu 2008. Port Vila. Fonds Monétaire International. Avril 2009. Base de données sur les perspectives économiques mondiales. Washington, DC.

Page 41: Rapport sur l’Economie de Vanuatu–2009

Rapport sur l’Economie de Vanuatu–200934

Tableau A.5: Crédit dans le secteur privé—Prêt par les banques commerciales Millions de Vatu

Secteur 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Agriculture 240,70 244,60 304,20 400,20 354,80 393,70 Pêche 30,90 26,60 26,90 23,20 37,20 79,20 Exploitation minière et carrière – 11,20 – 46,40 48,40 102,20 Fabrication 852,40 487,60 1.117,40 1.069,30 1.387,20 1.357,00 Tourisme 1.313,70 1.314,60 1.706,80 2.271,70 1.576,20 2.187,40 Loisirs et restauration 163,30 205,40 58,50 48,30 33,90 81,60 Transport 588,90 667,00 625,50 842,20 1.061,00 1.458,40 Service publics 9,90 7,50 6,60 5,70 11,20 10,00 Construction/Bâtiment 2.731,30 2.710,00 2.917,60 2.180,10 2.151,60 3.645,20 Institutions financières 48.60 138,70 121,60 154,30 128,50 170,70 Services professionnels et autres 917,10 915,70 916,40 953,80 1.147,60 1.576,40 Achats logement et terrain 2.260,50 3.592,70 4.386,50 5.453,80 7.599,00 10.518,60 Distribution 1.780,60 1.600,60 1.862,90 2.179,40 1.069,00 2.899,20 Personnel : Autres 3.423,90 3.147,30 3.736,50 3.377,40 5.350,90 6.563,80 Divers 203,80 933,20 828,40 1.602,80 1.377,30 2.504,00 Totaux 14.565,60 16.002,70 18.615,80 20.608,60 23.333,80 33.547,40 Source: Banque de Réserve de Vanuatu. Gouvernement de Vanuatu. Rapport trimestriel de l’économie, Décembre 2008. Port Vila.