revolution environnementale… revolution … · 2013. 1. 16. · la « révolution...
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REVOLUTION ENVIRONNEMENTALE… REVOLUTION PATHOLOGIQUE ?...
Journée Qualité Construction DREAL
Toulouse - 24/11/2011
J.L. d’Esparbès
Plan
• L’observation de la pathologie : quels désordres ?
• La pathologie « classique »
• Nouvelles techniques, nouvelles règles… : la pathologie « émergente »
• Conclusion : vers une nouvelle pathologie ?
L’observation des désordres
–L’Agence Qualité Construction (AQC)
• SYCODES
• Dispositif ALERTE
–L’échantillonage
–Délai d’observation et « effet glissant »
La non-qualité dans la construction
– Estimée à 10% du CA global du BTP, dont :
• 80% avant réception : non-conformités, retards...
• 20% après réception : désordres « décennaux »
– Pour les assureurs : 10% de ce total, soit environ 300000 sinistres déclarés/an, dont :
• 2/3 d ’un montant inférieur à 1500 €
• 1/3 d ’un montant inférieur à 750 €
– Donc
• Un immense gaspillage
• Une petite partie émergée de l’iceberg
• Une très grande majorité de petits sinistres
La pathologie « classique »
• Des spécificités régionales
– Un coût moyen supérieur à la moyenne nationale : 6800 € / 4950 €
– Des manifestations spécifiques
– Dysfonctionnements : des défauts d’exécution largement majoritaires
• Une pathologie variable suivant le type de bâtiment– Maison individuelle
– Logement collectif
– Locaux d’activité
Des particularités régionales
• La région Midi-Pyrénées montre une pathologie spécifique, qui peut s’expliquer par plusieurs particularités :– Climatiques
– Géotechniques et/ou topographiques
– Constructives
– Qualitatives ?.......
• …et pénalise le coût moyen de réparation
Pourquoi ces différences ?
• Des spécificités climatiques
– Une région de contrastes, la plus vaste de France• Conflit climatique méditerranéen/océanique
• Variété topographique
• Variété géologique
• Gradients thermiques
• …
• Des spécificités constructives
– Une majorité de constructions de plain-pied avec combles perdus (= rigidité limitée)
– Prédominance • de la brique au détriment du bloc (maison individuelle)
• Du bloc au détriment du béton banché (collectif)
• Des fermettes industrialisées
• De la tuile de terre cuite
• Du chauffage électrique
• …
Coût moyen
• Un coût moyen de sinistre de 4950 €
• En hausse régulière sur les dernières années
• Lié aux spécificités de la pathologie régionale
Manifestation
• Les défauts d’étanchéité à l’eau toujours largement en tête, mais en baisse sensible : 49.4% (*56.9%)
• Défauts de stabilité : 14.5% (*9.2%), en hausse
• Sécurité d’utilisation : 12.8% (*9.8%), en très nette hausse
• …
*moyenne nationale
Dysfonctionnements
• Persistance de la prédominance des défauts d’exécution : 83.2% (*79.8%), en baisse
• Défauts de conception : 9.8% (*9.8%), en hausse sensible
• Poursuite de la baisse des vices de matériaux : 3.6% (*3.7%)
*moyenne nationale
1. La maison individuelle
• En nombre
– Couvertures en petits éléments : 14.6% (*12.4%)
– Fondations superficielles : 9.3% (*5.2%), en hausse
– Réseaux d’eau intérieurs : 9.3% (*7.6%), en hausse
• En coût
– Fondations superficielles : 40.1% (*22.2%)
– Dallages sur terre-plein : 18.6% (*5.7%), en hausse
– Couvertures en tuiles : 6.7%
*moyenne nationale
Tassements différentiels de fondations : la sécheresse, mais pas que…
• Incapacité d’une structure à résister à un tassement différentiel des fondations
• Diverses causes– Sol
– Structure
– Conditions de chantier
2. Le logement collectif
• En nombre– Réseaux d’eau intérieurs : 14.1% (*12.8%)
– Revêtements de sol intérieurs : 12.5% (*7.9%) x2 entre 199/2001 et 2002/2009
– Couvertures en petits éléments : 9.3% (*7.6%)
• En coût– Revêtements de sols intérieurs : 27.6% (*10.9%)
– Réseaux d’eau intérieurs : 10.3% (*%)
– Façades en maçonnerie de blocs béton : 7.4% *2.5%)
*moyenne nationale
Désordres de carrelage
Désordres de carrelage
1- carrelage
2- mortier de pose
3- isolant
4- ravoirage
5- support : dalle de compression (hourdis) ou dallage béton
1
2
3
4
5
• essentiellement en pose scellée…
Façades en maçonnerie de blocs béton
• Origine infra ou super-structurelle (sol, défaut de chainage, …)
• Retrait en œuvre des blocs béton
3. Les locaux d’activité
• En nombre
– Revêtements de sol intérieurs : 11.2% (*8.7%)
– Menuiseries extérieures : 9.2% (*7.6%)
– Réseaux d’eau intérieurs : 6.2% (*%)
• En coût
– Revêtements de sols intérieurs : 25.1% (*12.4%)
– Réseaux d’eau intérieurs : 9.3% (*1.8%)
– Menuiseries extérieures : 7.4% (*6.1%)
*moyenne nationale
La « révolution environnementale »• D’une manière générale, l’ensemble des évolutions liées à la prise de
conscience de la nécessité d’économiser les ressources naturelles de la planète
• Evolution de la Règlementation thermique (label BBC, RT 2012)
• Développement des énergies renouvelables
• Développement des matériaux « naturels » ou « bio-sourcés » (décret « bois »)
• Développement de nouveaux modes constructifs– Ossatures
– Parois (isolants, …)
• …avec tous les problèmes liés à la rapidité du mouvement
– Innovation produits
– Évolution des savoir-faire
• Mais aussi…
– Gestion des déchets de chantier
– Déconstruction sélective
– …
Les pathologies « émergentes »• Des retours d’expérience :
– « REX BBC et risques qualité » -enquête sur 31 bâtiments BBC du programme PREBAT- (AQC, 2010)
– « BBC et risques de non-qualité : premiers retours d’expérience » (AQC, J.THOMAS, 2011)
– « Évaluation du niveau de connaissance des acteurs du BBC » : 50 enquêtes terrain complémentaires (AQC/ESTP/ARTS &METIERS, M.GUER, 2011)
– En cours : 120 enquêtes supplémentaires conduites par les organismes certificateurs (CEQUAMI, CEQUAL, CERTIVEA, PROMOTELEC), l’USH et les PACT (ex-PACT ARIM)
– + « De la conception à la mesure, comment expliquer les écarts ? » (O.SIEDLER, 2011)
• Manque de recul statistique -seulement 6% des constructions BBC âgées de plus de 2 ans-
Les pathologies « émergentes »• Inconforts thermique ou acoustique
• Dysfonctionnements et/ou défauts de performance d’installations (chauffage, climatisation, ventilation, …)
• Problématiques liées à l’emploi des énergies renouvelables (solaire thermique, photovoltaïque, …)
• Problématiques liées à l’étanchéité à l’air
• Problématiques liées à l’emploi de nouvelles techniques constructives (structure, parois…)
Inconfort thermique
• Cas de surchauffe en été du fait de l’absence d’occultation thermique : défaut de conception
Dysfonctionnement d’installations• Nuisances acoustiques
– Cas de nuisances sonores liées au mauvais emplacement d’une VMC
• Inconforts thermiques
– Difficultés de réglage de plancher chauffant liées à un défaut de prise en compte des apports internes et externes
– Cas de dysfonctionnement d’une PAC air/air lié à un emplacement inadapté en toiture
Infiltrations en périphérie de capteurs photovoltaïques
• Difficultés liées à l’exigence de compétencesmultiples
– Couverture
– Électricité
– Zinguerie
• « Détournement » du produit/procédé du fabricant
Effondrement par surcharge de couverture
• Le plus souvent, défaut de diagnostic : défaut de conception
Incendie
• Difficultés inhérentes à la recherche de l’origine
• Difficulté de partage des responsabilités,liée à l’organisation de la profession
Défauts d’étanchéité à l’air
• Défauts de conception de détail et/ou de coordinationentre corps d’état
Défauts d’étanchéité à l’air
Défauts d’étanchéité à l’air
• Vices du produit
Dégradation de matériaux par migration de vapeur d’eau
• Problème générique exacerbé par la nature des matériaux (ici,
ossature bois)
Comportement « aléatoire » de techniques innovantes
• Problématique de l’innovation
– Ossature
– Enduits
– Matériaux bio-sourcés
• ATEC, ATEX, PassInnovation
Ponts thermiques
• Ponts thermiques au droit de l’ossature… et de discontinuité du pare-vapeur
Ponts thermiques
• Ponts thermiques liés à un défaut d’exécution d’un système d’isolation thermique par l’extérieur
Quelle évolution ?...
• Peu de « nouveaux » désordres, mais des phénomènes exacerbés et/ou accélérés
• Une évolution des responsabilités– De nombreux problèmes détectés avant
réception
– Davantage de défauts de conception (générale et de détail) et de synthèse• Interface architecte/BET
– De nombreux défauts d’exécution et/ou de coordination entre corps d’état (interfaces)
– Parfois des problèmes d’utilisation
– Une importance accrue de la maintenance
Et en Midi-Pyrénées ?..
• 6 retours d’expérience, matérialisés par 6 « fiches opération » décrivant l’opération, et relatant le ou les « événement (s) »– inconfort thermique lié à un mauvais
positionnement de radiateurs
– inconfort thermique lié à un défaut de remplissage d’une menuiserie PV
– dysfonctionnement d’un chauffe-eau solaire lié à un défaut d’information des sondes
– nuisances acoustiques lié au fonctionnement d’un chauffe-eau thermodynamique
Et en Midi-Pyrénées ?.. (suite) • Pont thermique au droit d’un acrotère
• Défaut d’étanchéité à l’air lié à la difficulté de découpe d’un isolant polystyrène
• Inconfort visuel lié à un défaut d’éclairage dû au changement de destination d’un local professionnel
• Défaut de certification de bacs supports de panneaux photovoltaïques
• Inconfort thermique dû au défaut d’isolation et de ventilation d’un comble aménageable
• Surconsommation d’énergie lié au dysfonctionnement d’une PAC air/eau
Et en Midi-Pyrénées ?.. (suite) • Dysfonctionnement d’un poêle à bois lié à
l’absence d’arrivée d’air frais
• Inconfort thermique lié à la présence d’un chauffe-eau électrique dans un local chauffé
• Surconsommation d’électricité dûe au au sur-dimensionnement d’un chauffe-eau
• Sous-dimensionnement d’un plancher hourdis au regard de la présence d’un chauffe-eau thermodynamique
• Défaut d’étanchéité à l’air lié à un défaut d’exécution de la liaison maçonnerie/menuiserie
• Défaut d’étanchéité à l’air lié à la déformation de portes à ambiances différentielles
Et en Midi-Pyrénées ?.. (suite et fin)
• Défaut d’étanchéité à l’air lié à la nature du plancher intermédiaire partie habitable/comble aménageable (panneaux bois rainurés/bouvetés)
• Inconfort thermique lié à la non-prise en compte des « masques » dans l’étude thermique
• …et des remarques de constructeurs sur les risques de non-qualité induit par l’absence de contrôle lorsque la RT 2012 sera effective, et le label BBC caduque
La prévention
• Constat de la nécessité d’une nouvelle approche, plus synergique, du projet de construction– Interface architecte/BET
– Association des entreprises en amont
• De très nombreuses initiatives des pouvoirs publics et des organisations professionnelles* pour améliorer– L’organisation du projet : programmation, conception,
coordination entre corps d’état
– La compétence des intervenants en conception, exécution, réglage, et maintenance
– La sensibilisation des occupants
*voir plus loin
La prévention
• Le programme « Règles de l’art Grenelle Environnement 2012 » (sous l’égide de l’AQC)– Objectif : remanier les règles de l’art et
réviser les référentiels de formation
– 4 actions-clés :• Recenser et fiabiliser les technologies efficaces
• Mettre à disposition des méthodes d’évaluation des performances énergétiques
• Réviser les DTU et Règles Professionnelles, et créer de nouveaux textes (ex. : réhabilitation)
• Extrapoler de nouveaux référentiels de formation, initiale et continue
La prévention
• www.reglesdelart-grenelle-environnement-2012.fr
• www.qualiteconstruction.com
• www.ffb.fcom
• www.capeb.fr
• www.cete-lyon.equipement.gouv.fr
• www.cstb.fr
• www.effinergie.org
• www.ademe.fr
• …
En conclusion…
• Des désordres connus, mais exacerbés et/ou accélérés par l’évolution de la règlementation et des techniques de construction
• Une augmentation des non-conformités constatées avant réception
• Une évolution des responsabilités… (plus que des désordres eux-mêmes…)
• Et surtout… de grandes incertitudes sur l’interprétation de la nature de ces derniers
• La nécessité d’une approche globale du bâtiment
• De très nombreuses initiatives de prévention
Merci pour votre attention !