schoch 1978 tu et vous

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Problme sociolinguistique des pronoms d'allocution tu et vous: Enqute Lausanne Author(s): Marianne Schoch Source: La Linguistique, Vol. 14, Fasc. 1 (1978), pp. 55-73 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30248342 . Accessed: 23/05/2011 01:34Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of JSTOR's Terms and Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp. JSTOR's Terms and Conditions of Use provides, in part, that unless you have obtained prior permission, you may not download an entire issue of a journal or multiple copies of articles, and you may use content in the JSTOR archive only for your personal, non-commercial use. Please contact the publisher regarding any further use of this work. Publisher contact information may be obtained at . http://www.jstor.org/action/showPublisher?publisherCode=puf. . Each copy of any part of a JSTOR transmission must contain the same copyright notice that appears on the screen or printed page of such transmission. JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

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http://www.jstor.org

PROBLSME SOCIOLINGUISTIQUE DESPRONOMS D'ALLOCUTION : ET Y VOUS TU )> A ENQULTE LAUSANNEMarianne SCHOCH

A partird'un petit 6chantillon population de extraitde la la tented'expliquer variala ville de Lausanne, prisente enquete tion des pronoms d'allocution termes classes en de et sociales de classesd'Age. de des la presentation quelques-uns usages Aprbs allocutifs vigueur en dansla ville de Lausanne, seconde la partie de l'article s'attacheh analyserbribvement aspect plus un de du celuio0 le rapport complexe l'emploi tuet du vous, d'implication(esquisse dansla premitre partie)entreleur Cnonciation et le contexte cette 5nonciation rompu, de est d6finissant un ainsi usagesignificativement marqu6.

I - PRESENTATION GENEI*RALEIntroduction

A Le cadretheorique cetteenquete r6fQre diff6rents de se travaux effectuds dansle vastedomaine la sociolinguistique, de et Aceux Labovet de Dell Hymes. plusparticulibrement de William Si Labova travaill6 des variables sur essentiellement phonodestypessimilaires variation de socialement determinee logiques',The change,in WilliamBRIGHT Sociolinguistics, Hague,Mouton,1975,pp. 84-1 (ed.), 3. a de (Une traduction frangaise paru depuis: L'hypercorrection la petite bourgeoisie in commefacteurde changement linguistique, WilliamLABOV, Sociolinguistique, Paris, Minuit,1976,pp. 189-21!.)La Linguistique, 14, fasc. 1/i978 vol.

class middle asa factor linguistic in I. Cf.,parexemple, Hypercorrection lower bythe

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peuvent etre digag6s au sein de la morphologie,de la syntaxe et du lexique, dans la mesureouice conceptde variablesociolinguistique renvoie 'a la s6lection d'6l6ments ou suite d'6l6ments 'a chaque niveau de la structurelinguistique (phonologique,syntaxique, lexical). C'est ainsi que les pronoms ou termes d'allocution, qui servent la fois de symbolesde la structuresociale et . d'indices de changementssociaux, sont a consid6rerpleinement comme des variables sociolinguistiques. En outre, dans la mesure outnous cherchonsia savoir ce que doivent connaitreles locuteurspour utiliserces variablesde fagon aux proappropride,et surtout parce que celles-ci ressortissent de la parole et au processusde communication g6n6ral en pri6t6s un (puisqu'ildoit y avoir necessairement locuteur,un destinataire et un th6me de discours), nous serons amenes a compter avec certains des composantsde la parole tels que les definit Hymes (par exemple, le topic, le key, le setting...)2. Le cel6brearticlede RogerBrownet AlbertGilman'a inaugur6 en I96o4l'intiret des linguistespour les pronomsd'allocutionet le systhmed'allocutionen g6n6ral.De nombreuxtravaux,souvent de caractaretrbs diff6rent,ont ete effectudsdepuis sur la question'. Parmiceux-ci le remarquabletravail de Paul Friedrichsur l'usage pronominaldans la litteraturerussedu xIxe siecle6nous a particulirement influencee.Celui-ci dlaboreune semantiquetr6s approfondiedes formes d'allocution a partir de l'interactionde

of 2. Cf. FoundationsSociolinguistics, in Philadelphia, Press, University Pennsylvania 1974,PP.54 62. a in of in 3. The pronouns powerand solidarity, JoshuaA. FISHMAN Readings the (ed.), The Sociology Language, Hague,Mouton,1972,pp. 252-275. of 6t6 avait ddj& posie auparavant. Par exemple, 4. Notons que la problimatique La naturedespronoms, Problmes linguisin de d'EmileBENVENISTE, cf., en 1956,I'article ginerale, Paris,Gallimard, I, I966, pp. 251-252. tique et Rules 5. Par exemple,cf. ElizabethBATES LauraBENIGNI, of adressin Italy: a BusTIN-LEKEU, in 4, sociological survey,Language Society, 1975,PP. 271-288;Francine The no Tutoiement vouvoiement les lycdens et chez franP. Cette enquete tente done de relier des indices linguistiques& des variablessocialesau senslarge du terme. Les objectifsmajeurs sont les suivants: - Examinerles diff6rents non (obsercomposants linguistiques vables explicatives: situations, relationssociales, etc.) qui soustendent le choix d'un pronomd'allocution,et ce, en fonctiondes et cat6goriessocioprofessionnelles des classesd'age. De telles correlationsdevraientnous permettrede tenter une systdmatisationde la repartition et de la signification de ces formes.Remarquonsque l'intir&tde notre enquete ne parait pas tant etre la reproductionexacte des multiples possibilitesd'un usage dont la marge de variabilit6est importanteque la mise en 6labor6 valeur des quelqueslois qui le rigissent : le questionnaire observeplut6t les attitudesdes informateurs rapportau propar bleme de I'allocutionque leur comportement reel8,la pertinence de de ce choixvenantde ce que les attitudessemblentsignificatives7. FRIEDRICH,Op.cit., p. 219. realis6sexigeraitla des 8. Mtthodologiquement l'observation faits linguistiques d'un corpusextrmmement vaste. constitution

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et des sociales l'ensemble valeurs intdriorisees, donedestendances du comportement. majeures choisieici pouraborder proce Ii est evidentque l'optique Nous sommes bl6metrbscomplexen'est pas la seule possible. consciente,d'autre part, qu'elle en laisse de c6te bien des aspects. entredes modes - La possibilitd choixpourle locuteur de a entre nous alternatifs d'allocution conduit penser la relation que un n'estpasuniquement fait et la formelinguistique la situation cette hypothbse, considerons les de correlation9. expliciter Pour chacun associ6 est : tuet vous; deuxpronoms d'allocution frangais aunevaleurquel'onpourrait de ,tu : qualifier g6ndrique quivaut ala non-formalitd, Ala formaliti(cf. les grammaires tradivous la Lescontextes tionnelles ddsignent comme forme vous polie). qui dans lesquelles ces et relations sociales s'ins6rent deux pronoms ou contribuent leur part A cette valeur,formelle non forpour de des melle.Lorsque l'ensemble valeurs formelles, exemple, la par le formelinguistique de la situation et conicident, sens formel, il ces attendu,est realis6; est non marqud. Lorsque valeursne mode d'allocoincident entre elles, par exemplelorsqu'un pas est cutionde type informel utilis6dansle cadred'unerelation il une ou formelle, inversement, en r6sulte signification marquee. et definie sont chacune Les significations marqu&e non marquee entrel'ensemble alternatives des linparticulibre par la relation et sociales. des et l'ensemble contextes relations guistiques du de Cettepossibilite variation (tu semantique pronom comme ou mais d'insulte de de familiarit6, aussicomme marque marque au latitudes dontdispose locuteur niveaude le tientaux m6pris) elle au par l'usage linguistique, peutressortir, exemple, problkme de l'intention de la strategie ou personnelle. des Nous envisagerons donc, d'une part, quelques-uns 6x16tant non de mentspourunedescription l'usage marque"o: donn6 telle situation relation est ou sociale,tel pronom utilis6(enquete de et d'autrepart la problimatique l'usage par questionnaire), observation celui-ciitant dirig'e, empirique), marque(interview A dansla premikre d6fini rapport ce quiaura6t6degag6 partie par devraitpermettre de de l'article.Cetteoptionmithodologiquea formul6e HYmEs, op.cit.,p. IIi. dans par 9. CetteidWe Ct6 ne des de io. Cetarticle reprend I'ensemble r6sultats l'enquete. pas

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mettre en valeur le syst~megendralet le syst6meplus particulier d'utilisationdes pronomsd'allocution. - Un des points les plus interessants systemepronominal du d'allocutionest la rapiditdde son dvolution.Brownet Gilman ont remarquablementmontr6 le changement effectud de l'dpoque f6odale au xxe sitcle. Mais depuis quelques annees, et peut-4tre particulibrement depuis 1968, des modificationstrbsimportantes se sont 6galementproduites,surtout au niveau des jeunes gendclassesd'Age,notre enquete devrait rations.Grace aux diff6rentes d'examinerles points de divergenced'une gendration permettre d'observer changementen cours. le Al'autre,elle devraitpermettre de Difinition l'ichantillon enqu~Wt Manquant de temps et de moyens nous n'avonspu proceder de Notre 6chantillon population Aune &tude rigoureuse. statistique n'estdone pas repr'sentatifau sensstrictdu terme,et nos r6sultats absolue.N6anmoins,noussommes n'ont pas de valeursignificative enclin A penser qu'une proc6dure fondee statistiquementles confirmerait. Le cadre de notre enquete est limit a la ville de Lausanne. Nos enquetis sont de langue maternellefranxaiseet residenttous cette localit6depuis au moinsvingt ans. La variablegdogradarns phiquese trouveainsi tlimindede notre travail.Dansla ddfinition de Ia populationa enqueter, trois variablesont dtd retenues : le statut socioprofessionnel, I'Ageet le sexe. Le statutsocioprofessionnel.Dans le cadre d'une 6tude aussi restreinteque la n6tre, il nous a paru importantde choisir,m6me trbs des arbitrairement, catdgoriessocioprofessionnelles oppos'es, est si la variablesocioprofessionnelle pertinente,les diff6rences oh, Les d'usagepourraientetre significatives. deux classesprincipales de : sont constitudes a) 26 informateurs ayant obtenu un dipl6meuniversitaire; b) 25 informateursayant une formation d'employdou de vendeur1.du d'universitaires rassemble m6decins, enseignants degr6 il. Notrepopulation et journalistes. Notre et secondaire universitaire, sociologues, architectes, psychologues de un nombre petits fonctionquant d'employds, Aelle, comporte certain population femmes menage, de aides ainsique des vendeurs, naires blanchisseuses, de cuisine, ge6lier.

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Etant admisqu'Al'universitil'usagedes pronomsd'allocution est relativementdiff6rencid rapportau reste de la socittd, il a par paru interessantd'y constituerune petite population d'informateurs.Nousavonsdonerassemblk 6tudiants 7assistants 8 et diplbm's. - Ces deux categoriessocioprofessionnelles reparse L'dge"'. tissent chacune en trois classesd'Age: a) de 20 A 35 ans (8 informateursA formationuniversitaireet 6 informateurs employes); A b) de 35 A50 ans (8 informateurs f. u. et 6 informateurs empl.); A de 50 A65 ans (8 informateurs f. u. et 8 informateurs c) empl.). a Sept retraitis (5 empl. et 2 inf. a f. u.) ont 6tdenqu&t6s titre indicatif,il s'est revIl6 difficiled'en reunirdavantage. Le sexe.- Chaque classe d'Age,chaque catdgoriesocioprofessionnelleest repartiesuivant le sexe en deux groupesde 4 ou de 3 informateurs.En ce qui concerne les retraitis, nous n'avons malheureusement pas pu faire apparaitrecette dimension, certainement tres pertinente dans cette classe d'Age. Mais, d'une ans part, il est trbsdifficilede rencontrerdes femmesde plus de 60o obtenu un dipl6me universitaire,et d'autre part, nous ayant n'avons pu atteindre qu'un seul informateurde sexe masculin correspondanta notre cat6goried'employ6s. Notreichantillon populationestcertainement critiquable de tr6s de par son insuffisance son tirage arbitraire. et comme Cependant, nous l'avons dit plus haut, notre enquete ne pretend nullement atre une description exhaustive se voudraitavanttout indicative. et

II

- COMMENTAIRE DES RESULTATSDE L'ENQUETE PAR QUESTIONNAIRE

des Profilge'ne'ral deuxcategories socioprofessionnelles enfonctionde leursrdponses questionnaire'3 au et en regard diffirentes des classes d'dge

a des universitaire a) Catdgorie enquitis formation Les reponsesau questionnaireles plus directementopposees entre elles sont celles des deux classes d'informateurs que i'Agedes et ne 12. I1est tvidentque la population assistants 6tudiants comprend cette pas distinction d'Age. I3. Cf. en annexele d6taildu questionnaire.

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sipare le plus : les 6tudiants et les locuteurs ages entre 50 et 65 ans. En effet, ces deux categories,chacune trbsunanime dans I'ensemblede ses reponses,pr6sententaux questions 8, Io, II, rdsultatsqui font 14 et 23 des r6sultats exactement inverses14, si le tutoiementest I'usagele plus coutumierdes apparaitreque 6tudiants,le vouvoiementreste la forme habituelledes locuteurs : Ages la jeune g6nerationne vouvoie gubrequ'en contexteformel, tandis que les informateursd'un certain age ne tutoient qu'en milieu familial ou entre collkguesde travail. Entre ces deux p6les extremesse situent les trois autres catisont 6videmmentles assistants gories. Plus prochesdes &tudiants qui pr6sententune mime tendance au tutoiement, particulikrement nette en milieu professionnel(Q. 13, 15, 16, 17, 21). Plus cependant,et a la diff6rencedes 6tudiants,le voug6neralement voiement apparait galement dans leurs reponses : l'unanimit6 presque totale recueillie sur le tutoiementa la question Ii nous amine a supposerque l'apparitionde la forme dite polie est due a l'adaptation dont font preuve nos informateursassistants A l'6gard de l'usage de leurs interlocuteurs. Si les cat6goriescomprisesentre 20oet 35 ans et entre 35 et 50 ans semblentprochesdans leurs r6sultats,n6anmoinsle tutoiement reste plus r6pandu chez les jeunes qui, venant de quitter pas tout a fait perdu les l'universit6,n'ont vraisemblablement habitudesqu'ils y ont prises (cette diff6renceapparait aux questions 8, io, I6, 23). entre 35 et 50 ans se situent A Les reponsesdes informateurs cheval entre celles de jeunes (20-35 ans) et celles des plus Agis (5o-65 ans) : aucune tendancetrbsnette n'y apparait,que ce soit dans le sens du tutoiementou dans le sens du vouvoiement.Au contraire, leur usage trbs variable semble soumis aux deux influencesdu tutoiementexpansifde la jeune g6nerationet de la rigidit' formelle de la vieille generation. Nous voyons done de maniire tres g6neralese dessinerI'orienA tation du systdmepronominald'allocutiondes informateurs fortutoientalorsque ioo % des informateurs entre50 14. Q. 8 : 75 % des 6tudiants et 65 ans r6pondent le vouvoiement; to: 62,5 % des 6tudiants par r6pondent le Q. par entre50 et 65 ans; Q. ii : 1oo% des 6tucontre12,5% des informateurs tutoiement entre50 et 65 ans alorsque ioo % des informateurs diantsr6pondent le tutoiement par rtpondent le tutoiement par Q. rdpondent le vouvoiement; 14 : 75 % des6tudiants par entre contre r6pondent 37,5 %desinfornnateurs 50 et 65 ans;Q.23 : 87,5 %des6tudiants entre50 et 65 ans. contre37,5 % des informateurs par le tutoiement

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mation universitairedans le sens d'une utilisation de moins en moins restreintedu tutoiement,et ccci en fonctionde l'Age. Cependant, l'emploi systimatique et presque inconditionnel de cette forme semble demeurerle fait d'une cat6goriedistincte ' de la populationqui, isole du reste de la societd,en fait peu de chose prbs une v6ritable professionde foi (Q. 19 et 26) : les etudiants. des b) Categorie employe's Les resultats du questionnairepartagent tr6s nettement les jeunes employes(20-35 ans) d'une part et les troiscategoriesplus agees de l'autre. En effet, en dehorsde toute relationou contexte professionnel,et relativementaux reponses des autres informaune teurs de cette mime categoriesocioprofessionnelle, tendance au tutoiementest marqu&e dans lajeune generation: des variables telles le contexte informel, un degre loign6 de parente, l'ant&riorite d'une relation ou l'amitid (Q. Jo, I I, 14, 21, 23) sont trbs de dansla determination cette formed'allocution. puissantes Au contraire, une tres grande formalite caract'rise les trois les autres classes d'age, et plus particulierement retraitis oi' le tutoiement semble etre inconnu en dehors de quelquesrelations de parentd. Dans les categories comprisesentre 35 et 65 ans, d'autres valeurs, sans etre reellement d6terminantes,prennent cependant de l'influence: l'ant'riorite d'une relation prime sur tout sentiment affectif, I'amitid efface les diff6rencesde statut et, hidrarchique enfin, le passagedu vouvoiementau tutoiement peut tre effectudsans solennite. Malgre ces quelques 1hlments suscitant l'emploi du tutoiement, le vouvoiement reste la forme la plus frequemmentutilisee par ces deux classes d'age. Notons que le peu de divergencesqui se manifestententre celles-ci laisse croireque la pertinencede l'Fge s'annule dans ces au deux generations profitde la caractdristique socioprofessionnelle qui les reunit. des des socioprofessionnelles Comparaison risultats deuxcatigories II est noter tout d'abord que dans les deux classes d'Age . ans de l'autre) des deux extremes (20-35 ans d'un c6t, 50o-65 categories, il se produit un certain nivellement de la difference d'une part dans le sens d'une gintralisation socioprofessionnelle,

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du vouvoiement (50-65 ans) et d'autre part dans celui d'une utilisationrelativementfrequentedu tutoiement (20-35 ans). Ce

est-ildfi Al'Age informateurs indique-t-il des ou une phinombne evolution reelledu systdme tendrait moinsde A pronominal quiformaliti? Il est difficilede repondreAune telle question,difficile

de savoir lesjeunesqui actuellement si tutoient avecunecertainefacilit6 continuerontA le faire dans quelquesannees. Neanmoins, dans la mesureoh l'on constateque la rigiditi formellequi pr6sidait aux relationssociales tend A s'attinuer, il y a fort Apenser que l'dvolutiondes formes pronominalesira dans le sens d'une

moindre utilisation la formedite polie. deles entre deuxcatigories a) Dissension socioprofessionnelles15 Un certainnombrede questionsde l'enquatedont nous avons choisi de pr6sentertrois d'entre elles manifestentavec particuli&rementd'evidencela pertinencede la variablesocioprofessionnelle dansle systbme d'allocution;ce sontles questions15bis, pronominal 13 et 26 qui suscitent chacune l'unanimit6de la part des deux sens strictementinverse. En effet, alors que les enquetis Aforma-

mais allant dans un d'informateurs, une unanimit6 categories

entreeux pourcroireAla possition universitaire d'accord sontbilit6 du changementde la formed'allocutionpratiqueeAl'6gard de leurs superieurs(Q. 15 bis, 75 % de reponsespositives), les employes semblent persuadesde l'immobilismede celle-ci dans les relations hitrarchiques (19 % de reponses positives)"1.De meme, tandis que seulement 30 % des universitaires (dont Agesentre 50 et 65 ans contre 25 % de 87,5 % des informateurs ceux entre 20 et 35 ans et 12,5 % de ceux entre 35 et 50 ans) la mieux approconsid&rent forme dite de politessecomme &tant

habituelA solennel le tutoiement pourtant que pri&e un contexte et entre un superieur un subalterne lementpratiqu6 (Q. 13),70 % des employes optent pour ce mode d'allocution (le vou-

voiement).aux La sensibiliteaux formeset la sensibilit6i difftrenceshidsemble caractdriserplus particulibrementcette rarchiques qui est categorie socioprofessionnelle clairement exprimee dans leset les les les 15. En vue d'6quilibrer termesde la comparaison, etudiants, assistants n'ont pas 6tdpris en consid6ration. retraites de I'ensemble nos enqu&tes 16. Nousne nousftonnerons de ce fait qui s'explique la position par respective pas socialesdans les relations de ces deux catigories hi6rarchiques.

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reponsesobtenues A la question 26 : les employdsattribuentau sociale. vouvoiementla valeurde respect,de marquede diff6rence

distance reserve. ou general les venons mentionner, de Outre quelques exemples nous que de font des une I'ensemble resultats l'enqufte apparaitre tendance Ala formalite marquie lesemploy's chezlesunichez plus que versitaires. Le concept d'hypercorrection par apporte developpi Labov"x A cettetendance. effet,si En un ddbut d'explication peut-&tre avanttoutAdemontrer s'est Labov attache l'aspect phonetique il semble de du ph6nomhne, une possible lui attribuer dimension >> de classe et plus que large deconsidtrer latendance la