secteur touristique : une piste pour le dÉveloppement
TRANSCRIPT
UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVOFACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE,
DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
Département Economie
Option Développement
3ème Cycle
GRAND MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES
EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ÉTUDES APPROFONDIES EN SCIENCES ÉCONOMIQUES
(DEA)
Présenté par : ANDRIAMANALINARIVO Nambinintsoa Harilala
Sous la direction de : Monsieur ANDRIANOMANANA PépéProfesseur titulaire à l’Université d’Antananarivo au département économie de la Faculté DEGS
Date de soutenance : 13 Mars 2007
SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL
À MADAGASCAR
REMERCIEMENTS
De nombreuses personnes nous ont aidé, encouragé pour l’élaboration de ce travail.
Aussi nous adressons à toutes nos sincères remerciements et particulièrement à :
A Monsieur ANDRIANOMANANA Pépé, Professeur Titulaire au Département
Economie de la Fac DEGS de l’Université d’Antananarivo, qui a beaucoup consacré
de son temps pour nous encadrer pendant toutes nos études, et ce malgré les lourdes
responsabilités se rapportant à ses fonctions. Veuillez agréer nos vives
reconnaissances.
A tous les enseignants depuis ma première année pour leur dévouement à faire de nos
études une réussite,
A tout le personnel administratif et technique de la Faculté DEGS, particulièrement,
celui du Département Economie,
Aux documentalistes du Ministère de la Culture et du Tourisme et de l’INSTAT, qui
ont répondu à nos besoins bibliographiques.
A notre famille, qui nous a prodigué des encouragements pendant nos études.
A nos amis, qui ont apporté aide et soutien par leurs idées et leurs suggestions ; et à
tous ceux ou à toutes celles qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce
mémoire de recherche. Encore une fois MERCI.
i
RESUME ANALYTIQUE
Madagascar dispose d’une dotation impressionnante de biodiversité, de beauté naturelle et
d’un patrimoine culturel pour accueillir le tourisme comme source de croissance économique
et de réduction de la pauvreté. En fait, le tourisme peut représenter un puissant outil de
développement stimulant la croissance économique et la diversification de l’économie
contribuant ainsi à l’allègement de la pauvreté.
C’est dans cette optique que le Gouvernement malgache classe le tourisme parmi les secteurs
prioritaires dans sa politique de lutte contre la pauvreté, développée dans la vision
« Madagascar Naturellement ». Pour cela, différentes initiatives ont été prises ces dernières
années conjointement par le Gouvernement et le secteur privé pour promouvoir le secteur.
Pourtant, le tourisme à Madagascar est encore peu développé, même si au cours des dix
dernières années, il a connu une évolution spectaculaire. Quoi qu’il en soit, le secteur est en
plein essor et ses impacts sur l’économie malgache sont prometteurs.
Les ressources naturelles (biodiversité exceptionnelle, parcs nationaux, paysages, plages, etc.)
qui représentent le principal capital touristique de l’île sont menacées par la dégradation de
l’environnement et les autres activités de production. En outre, les ressources humaines font
défaut par manque de qualification, et ne permettent pas d’offrir des prestations à la hauteur
de la qualité des sites.
L’environnement des affaires dans le secteur ne permet pas encore un réel développement des
investissements malgré les efforts entrepris, et Madagascar ne peut accueillir qu’un nombre
limité de visiteurs du fait de ses capacités d’hébergement et de transport limitées.
La concurrence internationale pour attirer les investisseurs touristiques et les touristes est
cependant très forte, et Madagascar reste une destination confidentielle sur le marché
international. En effet, le tourisme malgache est largement concentré sur le marché français.
Sur le court terme, toutes les stratégies de développement touristique s’orientent vers une
consolidation des acquis et un développement progressif des capacités pour préserver
ii
l’expérience vécue actuellement par les touristes tout en augmentant la qualité des services.
L’accent est mis sur le développement d’un tourisme de qualité, compétitif et durable.
Une stratégie de consolidation des acquis en terme de développement touristique à
Madagascar implique une concentration des interventions sur quelques sites à forte
potentialité. Les trois circuits identifiés sont les plus fréquentés par les touristes et présentant
par ailleurs des potentialités d’expansion à terme : le circuit Sud (Antananarivo – Toliara), le
circuit Nord (Antsiranana – Nosy Be) et le circuit Est (Antananarivo – Sainte Marie).
Le tourisme à Madagascar devrait être naturellement lié au développement rural, dans la
mesure où les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux sites
d’attraction touristique, représentés en majeure partie à Madagascar par les parcs nationaux.
Les activités touristiques et les touristes constituent de fait des débouchés naturels pour les
activités de production en zone rurale et ont l’avantage d’être proches des lieux de production,
contrairement au schéma de commercialisation classique où les producteurs ne perçoivent
qu’une marge réduite. Les hôtels et les touristes en tant que marché potentiel ont cependant
des exigences de qualité, de quantité, de régularité et d’authenticité que les producteurs ruraux
n’ont pas toujours la capacité de satisfaire.
Madagascar, comme les autres pays du monde, doit pourtant tendre à mettre en valeur ses
produits du terroir. La gastronomie et les moyens de transport typiques, les formules d’habitat
légers, les produits artisanaux, etc. ont la capacité de marquer un tourisme authentiquement
malgache. Les touristes sont à la recherche de ces originalités tout en demandant un minimum
de confort. Aussi s’avère-il primordial de garantir la qualité des biens et des services.
Le monde rural malgache n’est cependant pas préparé pour répondre aux besoins des touristes
et dans le cadre d’une stratégie globale à court terme de consolidation des acquis, trois
stratégies de piste de croissance liant le développement touristique au développement rural
sont proposées comme suit :
- Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de partenariat
avec les opérateurs touristiques sur place.
- Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique.
Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés par le tourisme.
iii
TABLE DES MATIERES
PageRemerciements…………………………………………………………………………… iRésumé analytique………………………………………………………………………... iiTable des matières………………………………………………………………………… vListe des tableaux………………………………………………………………………..... ixListe des figures………………………………………………………………………… xiListe des annexes………………………………………………………………………….. xiListe des acronymes…………………………………………………………………….... xii
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………….. 1
Partie I : Généralités sur le secteur touristique……………………………………….. 5
Chapitre 1 : Le capital touristique de Madagascar …………………………….................. 6Section 1 : La biodiversité en faune et flore………………………………………….. 6
§ 1 : La faune…………………………………………………………………. 6§ 2 : La flore…………………………………………………………............... 7
I : flore riche et diversifiée……………………………………………… 7II : Les cultures sur les côtes……………………………………………. 7
Section 2 : La zone balnéaire et côtière………………………………………………. 8§ 1 : Des écosystèmes diversifiés…………………………..…………………. 8§ 2 : Des intérêts écologique et économique majeurs…...……………………. 9§ 3 : L’importance économique de la zone côtière…………………………… 10
I : Des potentialités inestimables….……………………………………. 10II : Une multitude d’activités économiques…….………………...…….. 10
Section 3 : Le potentiel éco touristique : les Parcs Nationaux……..…………………. 11§ 1 : Objet de la création des aires protégées…………………..……............... 11
I : Les missions attribuées à l’ANGAP…………………………………. 11II : Classification des aires Protégées en catégories…………………….. 12
§ 2 : Lignes directrices des Aires Protégées..…………………………………. 12Section 4 : Les richesses culturelles de Madagascar…………..……………………… 13
Chapitre 2 : Les offres touristiques de Madagascar…………………………………….. 15Section 1 : Les transporteurs…………………….……………………………………. 15
§ 1 : Le transport aérien : les compagnies aériennes……………..…………… 15I : Air Madagascar………………………………………………………. 15II : Air France……….…………………………………………............... 16III : Les autres transporteurs….………………………………………… 16
§ 2 : Les autres modes de transport……………..…………………………….. 17I : Le transport routier……………….………………………………….. 17II : Les chemins de fer………………..…………………………………. 17
Section 2 : Les hôtels et restaurants………………..…………………………………. 18§ 1 : L’offre touristique dans l’industrie hôtelière………………..…............... 18§ 2 : Evolution suivant la catégorisation par les licences...…………………… 19
Section 3 : Les agences de voyages et les tours opérateurs………..…………………. 20§ 1 : Distinction au niveau de la prestation de services………..……............... 20
iv
I : définition……….…………………………………………………….. 20II : Rôles des tours opérateur dans l’activité touristique….…………….. 21
§ 2 : Regroupement au sein du TOP………………………………………… 21
Chapitre 3 : La politique du tourisme à Madagascar………………………..……………. 23Section 1 : Politique et stratégie de développement touristique………...…………….. 23
§ 1 : Les principes directeurs et objectifs…………...………………………… 23§ 2 : Stratégies et programmes d’action…..…………………………………... 24
Section 2 : Les différents Lois et décrets……………..……………………............... 24§ 1 : Les textes en vigueur ………………………..………………………….. 24§ 2 : Les incitations à l’investissement..……………………………………… 25
Section 3 : Les mesures d’accompagnement……..…………………………............... 25§ 1 : Dans le domaine du transport aérien….…………………………………. 25§ 2 : Dans le domaine des infrastructures…………..………………………… 27§ 3 : Dans le domaine de l’environnement……..…………………………….. 27§ 4 : Dans le domaine des investissements……………..…………………….. 28§ 5 : Dans le domaine de la culture………………..………………………….. 28§ 6 : Les actions promotionnelles…………..………………………………… 29§ 7 : Les autres attitudes volontaristes des acteurs du tourisme………………. 29
Chapitre 4 : La production touristique…………………………………………………... 32Section 1 : Analyse des arrivées aux frontières…..…………………………............... 32
§ 1 : Les arrivées des visiteurs non résidents aux frontières………………….. 32§ 2 : Une forte régression des entrées en 2002………………………............... 33
I : Les effets de la crise sur la demande………….……………............... 33II : La reprise de la demande à partir du 3èm trimestre……..…………… 34
§ 3 : Stabilité du climat des affaires à partir de 2003……...………………….. 34Section 2 : Analyse de la structure de l’industrie touristique à Madagascar…………. 35
§ 1 : Une industrie active mais fragmentée………..………………………….. 35§ 2 : Une industrie concentrée sur le marché français………..………………. 38
Section 3 : Analyse des recettes en devises………..…………………………………. 39§ 1 : Prédominance des recettes provenant des touristes européens………….. 39§ 2 : Accroissement résultant d’une dépréciation à partir de 2003………….... 41
Section 4 : Analyse des entrées dans les Parcs Nationaux.…………………………... 42§ 1 : Evolution des entrées dans les Parcs Nationaux………..……………….. 42§ 2 : Evolution des ventes de tickets………..………………………………… 44
Partie II : Tourisme et développement rural…………………………………………... 46
Chapitre 5 : Impacts du tourisme sur l’économie de Madagascar……………….............. 47Section 1 : Situation générale de l’économie malgache……..………………………... 47Section 2 : Evolution du taux de croissance du PIB………..………………………… 51
§ 1 : Un taux de croissance plus élevé avant 2002…….……………................ 53§ 2 : Chute du taux à cause de la crise…..……………………………………. 53§ 3 : Reprise certaine de la croissance à partir de 2003...…………………….. 54§ 4 : Une croissance consolidée en 2004…..…………………………………. 55§ 5 : Une croissance positive en 2005………..……………………………….. 56§ 6 : Part du tourisme dans le PIB…………..………………………………… 57
Section 3 : Tourisme et balance des paiements……………………..………………… 57
v
§ 1 : Les exportations de services…………………..………………………… 58§ 2 : Services nets dans « transports » et « voyages »……..…………………. 59
Section 4 : Tourisme et Investissement……………….……………………………… 60§ 1 : IDE : Répartition selon leur composante et par branche………................ 61§ 2 : Prépondérance de la branche « commerce »…………………………….. 61§ 3 : Financement par IDE peu élevé dans la branche « hôtels restaurants ».... 62
Section 5 : Tourisme et emplois………………………...…………………………….. 63§ 1 : Les emplois directs………..…………………………………………….. 63§ 2 : Les emplois indirects……..…..…………………………………………. 64
Section 6 : Tourisme et changes………..…………………………………………….. 65§ 1 : Transactions effectuées par les non résidents………………………...…. 65
Chapitre 6 : Piste de croissance tourisme et développement rural………….…..………. 67Section 1 : Tourisme pour la réduction de la pauvreté……………...………………… 67
§ 1 : Définition et objet du Tourisme en Faveur des Pauvres.………………... 67§ 2 : Un catalyseur de croissance économique……………………………..…. 68§ 3 : Une politique participative…………….………………………………... 69§ 4 : Parcs Nationaux et recettes écotouristiques…..………….……………... 69§ 5 : Une promotion de l’artisanat pour diversifier les exportations………….. 70
Section 2 : Tourisme et Développement rural…………...…..……………………….. 71Section 3 : Perspectives et stratégies de développement rural par le tourisme……..… 74
§ 1 : Perspectives de développement du tourisme………..…………............... 74§ 2 : Trois axes stratégiques de développement touristique pour le court terme…………………………………………………………………………... 75§ 3 : Stratégies de développement rural par le tourisme……………..……….. 77
Section 4 : Etude de cas : le projet « Pôles Intégrés de Croissance »……..………….. 80§ 1 : Domaine de définition du projet…...……………………………………. 80
I : Cadre général…...……………………………………………………… 80II : Les objectifs du projet………………………………………………… 80
§ 2 : Coûts et financement………….………………………………………… 81§ 3 : Les bénéfices économiques des trois pôles……………………………… 82§ 4 : Analyse « coût avantage »……………………………………………… 82
Chapitre 7 : Les obstacles et les propositions d’actions………………….……………….. 84Section 1 : Les obstacles majeurs……..……………………………………………… 84
§ 1 : L’accès aérien……………..…………………………………………….. 84§ 2 : Le problème des infrastructures : capacité et qualité……………………. 85§ 3 : Le problème de la propriété frontière……………..…………………….. 85§ 4 : L’environnement des affaires…………………………………………… 86
I : Un climat macro économique défavorable…………………………….. 86II : Le financement bancaire……………………………………………… 87
Section 2 : Proposition d’actions……………………...……………………………… 88§ 1 : Le domaine du transport aérien………………..………………………… 88§ 2 : Les infrastructures hôtelières……………………...…………………….. 89§ 3 : Le domaine de la propriété foncière…………………………..………… 89§ 4 : L’environnement des affaires……………………..…………………….. 90
Section 3 : Les actions de promotion………………………………………………..... 90§ 1 : Une campagne active et agressive………….....………………………… 90§ 2 : Gestion de la demande………………..………………………………… 91§ 3 : Délocalisation des services…..………………...………………………... 92
vi
§ 4 : Valorisation des autres atouts…...……………..………………………... 93
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………... 94
BibliographieAnnexes
vii
Liste des tableaux
Tableau 1 : Classification des Aires protégées suivant les niveaux………………... Page 12Tableau 2 : Statistiques sur l’état des routes (2002) selon leurs attributions………. Page 17Tableau 3 : Répartition de l’infrastructure hôtelière de 2000 à 2005………………. Page 18Tableau 4 : Répartition de l’offre touristique suivant les licences…………………. Page 19Tableau 5 : Evolution de la demande touristique par trimestre…………………….. Page 32Tableau 6 : Structure des l’industrie Touristique Malgache……………………….. Page 37Tableau 7 : Répartition des visiteurs par pays de résidence………………………... Page 39Tableau 8 : Evolution des recettes en devises au titre du tourisme………………… Page 39Tableau 9 : Statistique s des entrées dans les Parcs Nationaux…………………….. Page 42Tableau 10 : Comparaison des statistiques sur les visites de parcs par rapport aux
arrivées touristiques……………………………………………………. Page 43Tableau 11 : Evolution des ventes de tickets dans les Parcs………………………… Page 44Tableau 12 : PIB origines et emploi des ressources aux prix constants de 1984 Page 51Tableau 13 : Récapitulation suivant les taux de croissance…………………………. Page 52Tableau 14 : Taux de croissance du PIB par secteur d’activité, 2001-2005………… Page 52Tableau 15 : Apport du tourisme dans le PIB……………………………………….. Page 53Tableau 16 : Balance des paiements, 2000-2005 …………………………………… Page 58Tableau 17 : Pourcentage des recettes touristiques par rapport aux exportations de
biens et de services…………………………………………………….. Page 59Tableau 18 : Balance des services « transports » et « voyages »……………………. Page 59Tableau 19 : Flux d’IDE de 2000 à 2005……………………………………………. Page 60Tableau 20 : Ventilation des stocks d’IDE et comparaison des parts respectives des
branches Hôtel-restaurant, commerce et pêche Aquaculture dans le
stock…………………………………………………………………….. Page 61Tableau 21 : Statistiques sur les emplois générés par le secteur……………………... Page 63Tableau 22 : Répartition des emplois crées dans les établissements hôteliers……….. Page 64Tableau 23 : Proportion des branches d’activités concernées par les emplois
indirects………………………………………………………………… Page 65Tableau 24 : Opération en billet de banques effectuées par les non résidents de 1999
à 2003…………………………………………………………………... Page 65Tableau 25 : Objectifs de développement du tourisme à Madagascar……………….. Page 75Tableau 26 : Récapitulatif des stratégies de développement à Madagascar………….. Page 75Tableau 27 : Les circuits les plus visités……………………………………………... Page 76Tableau 28 : Répartition des capacités hôtelières par région sur les circuits les plus
visités…………………………………………………………………… Page 76Tableau 29 : Récapitulatif des propositions de stratégies de croissance Tourisme et
Développement Rural…………………………………………………... Page 79Tableau 30 : Ventilation du coût total du projet PIC par composante……………….. Page 81Tableau 31 : Ventilation des crédits suivant leurs origine…………………………… Page 82Tableau 32 : Répartition des bénéfices suivant les secteurs porteurs………………… Page 82Tableau 33 : Comparaison des tarifs aller/retour vers Antananarivo avec ceux vers
d’autres destinations……………………………………………………. Page 84
viii
Tableau 34 : Taxes appliquées à un produit d’importation : le champagne………….. Page 86
ix
Liste des figures
Graphique 1 : Courbe des arrivées touristiques par trimestre………….…………. Page 33Graphique 2 : Progression des recettes en devises de 2000 à 2005……….……… Page 40Graphique 3 : Histogramme de comparaison entre les entrées dans les Parcs et le
nombre de touristes……………………………………................... Page 43Graphique 4 : Courbe des ventes de tickets dans les Parcs………………….……. Page 44Graphique 5 : Taux de croissance économique durant les 10 dernières années.…. Page 51Graphique 6 : Comparaison des transactions avec les recettes du tourisme…….... Page 66
Liste des annexes
Annexe 1 : Classement des Aires Protégées suivant leurs particularités et le nombre de visiteursAnnexe 2 : Liste des 42 Tours Operators Professionnels Réceptifs de MadagascarAnnexe 3 : Les initiatives du tourisme en faveur des pauvres à Madagascar et dans d’autres pays
selectionnés
x
LISTE DES ACRONYMES
ACM : Aviation civile de Madagascar
ADEMA : Aéroports de Madagascar
AMGI : Agence multilatérale pour la garantie des investissements
ANGAP : Association nationale pour la gestion des aires protégées
AP : Aires protégées
BIT : Bureau international du tourisme
BAD : Banque Africaine de développement
CFD : Caisse Française pour le développement
CTS : Compte du tourisme satellite
DTS : Droits de Tirage Spéciaux
DSRP : Document de stratégie de réduction de la pauvreté
EVPT : Etablissement de voyage et de prestation touristiques
FMG : Franc malgache
FED Fons Européen pour le développement
FMI: Fonds monétaire international
GATO: German tourism organization for development and investment
GUIDE : Guichet unique pour le développement des entreprises
ICD : Institut de coopération et de développement (ODI)
INTH : Institut national du tourisme et de l’hôtellerie
IATA : Association internationale du transport aérien
IDE : Investissements Direct Etranger
INSTAT : Institut National de la Statistique
IBS : Impôt sur les bénéfices
MCT : Ministère de la Culture et du Tourisme
MTM : Maison du tourisme de Madagascar
ONE : Office Nationale pour l’Environnement
ONTM : Office National du Tourisme de Madagascar
ORT : Offices Régionaux du Tourisme
ONG : Organisation non gouvernementale
PAGE : Projet d’appui à la gestion de l’environnement
PIB : Produit Intérieur Brut
xi
PGRNAP : Plan de gestion du réseau national des aires protégées de Madagascar
PNM : Parcs Nationaux de Madagascar
PDT : Plan directeur Touristique pour Madagascar
PPP : Partenariat public privé
RFT : Réserves foncières touristiques
RNI : Réserves naturelles intégrales
TFP : Tourisme en faveur des Pauvres
TO : Tour opérateur
USD : Dollar Américaine
WWF: World Wildlife Fund
xii
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION
Madagascar est un pays à potentiel économique considérable et possédant des
ressources naturelles abondantes et diversifiées qui offrent un potentiel fort de
croissance pour l’agriculture, la pêche, l’exploitation minière et le tourisme. Pourtant,
plus de la moitié de la population malgache vivent en dessous du seuil de la pauvreté.
Ce sont surtout les 80% de la population vivant dans le milieu rural qui se trouvent dans
des conditions de pauvreté accrues. En fait, l’incidence de la pauvreté en 2005 a connu
une baisse par rapport à l’année 2004 en passant de 72,1% à 68,7%. Cependant, le
phénomène de la pauvreté est plus marqué en milieu rural avec un taux de pauvreté
de75,3% contre 52% en milieu urbain. Aussi, le développement rural apparaît-il comme
un élément clé de la réduction de la pauvreté à Madagascar.
C’est dans ce contexte que le gouvernement malgache, à travers la vision « Madagascar
Naturellement », a réorienté sa stratégie de développement axée désormais sur le
développement rural. La stratégie adoptée est de se focaliser sur l’exploitation des
ressources locales, en impliquant le secteur privé et les ONGs, par le développement
d’une chaîne de valeur et des spécialisations régionales dans quelques secteurs majeurs
capables d’entraîner une croissance partagée en milieu rural.
Dans ce sens, le tourisme est identifié comme l’un des secteurs pouvant constituer un
levier de développement en milieu rural. En effet, le Document de Stratégie pour la
Réduction de la Pauvreté (DSRP) considère le tourisme comme un outil de choix pour
réduire la pauvreté. Pour cela, le DSRP classe le tourisme en premier rang dans la liste
des secteurs susceptibles de produire une croissance économique durable pour la
réduction de la pauvreté. Cette volonté de faire du tourisme un levier de développement
est réitérée dans le « Plan d’action pour Madagascar » ou MAP. Notons que le MAP
définit la feuille de route et les priorités de la nation pour l’année 2007 à 2012 et cela
dans le but d’accélérer et de mieux coordonner le processus de développement à
Madagascar. Des engagements, des stratégies ainsi que des actions prioritaires pouvant
conduire à une croissance rapide et contribuer à la réduction de la pauvreté sont décrites
dans le MAP. Le secteur tourisme y figure plus d’une fois en tant que secteur
1
susceptible de promouvoir la réduction effective de la pauvreté à Madagascar
conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Plusieurs études visant à encadrer le développement du tourisme à Madagascar ont été
menées depuis 1973, sans aboutir à des réalisations concrètes. Le secteur est encore au
stade de la petite enfance de son développement. Pourtant, le pays dispose du potentiel
requis pour le développement de ce secteur dont le capital touristique est représenté
principalement par les ressources naturelles (biodiversité exceptionnelle, parcs
nationaux, plages, …). L’extraordinaire capital naturel de Madagascar, à la fois terrestre
et marin, en fait une destination cible pour une gamme variée de touristes. Madagascar
est l’un des rares pays présentant une méga biodiversité dont 95% des espèces animales
et végétales sont endémiques.
Par ailleurs, des études antérieures en charge du développement ont reconnu les
potentialités du tourisme pour l'allégement de la pauvreté, et les expériences sont
actuellement regroupées en vue d'un abrégé des pratiques et politiques touristiques en
faveur des pauvres. Le tourisme peut constituer une base économique pour les régions
isolées d'un pays et peut également contribuer à l'intégration économique régionale.
Parce qu'une grande partie du tourisme à Madagascar se base sur les ressources
naturelles, les termes écotourisme, tourisme nature et tourisme sont utilisés de façon
égale. Bien qu'une distinction soit faite entre écotourisme et tourisme balnéaire, ce
dernier se base aussi originellement sur les ressources naturelles sous-marines et leur
vie sauvage.
Le tourisme peut représenter un puissant outil de développement, stimulant la
croissance économique et la diversification de l'économie. Il peut créer également des
liens, en amont et en aval, avec d'autres secteurs de production et de service contribuant
ainsi à l'allégement de la pauvreté
C’est pour toutes ces raisons que nous avons choisi ce thème afin de présenter un
tableau du développement du tourisme et de démontrer que ce secteur constitue une
piste pour le développement économique du pays en général et du développement rural
en particulier. En fait, le constat actuel laisse supposer que le tourisme offre une
2
opportunité pour le développement rural à Madagascar. En outre, le dualisme « pauvreté
de la population – richesse des ressources naturelles et environnementales » rend
plausible le choix d’une stratégie qui confierait au tourisme le rôle de « secteur
drainant » du développement économique. Aussi, l’enjeu principal de la recherche est
l’obtention palpable d’une piste quant à l’expansion de ce secteur pour un
développement intégré au niveau du monde rural.
Cette situation conduit à poser le problème de l’impact réel et des retombées de ce
secteur qu’est le tourisme sur l’économie malgache, qui peut être analysé au travers de
plusieurs questions :
- Comment se présente l’état actuel du secteur dans l’économie malgache ?
- En quoi le tourisme est-il un enjeu pour le développement ?
- En quoi le secteur touristique conduit-il au développement rural ?
- Le tourisme favorise t-il le développement rural ?
- Comment se situe le tourisme dans les zones rurales, et sur quels points
conviendrait-il de mettre l’accent pour favoriser son développement ?
En bref, le tourisme peut-il réellement apporter sa contribution au développement de
l’économie nationale et celui du monde rural en particulier ?
Ainsi, ce mémoire s’organise en deux parties distinctes. Nous commençons par traiter,
en première partie, les généralités sur le secteur touristique. Les deux premiers chapitres
présentent les produits touristiques existants à Madagascar. Ces derniers sont constitués
par le capital et l’offre touristiques. Ensuite, au troisième chapitre, nous évoquons les
différentes actions menées par l’Etat malgache pour promouvoir le développement du
secteur. Le quatrième chapitre concernant la production touristique à Madagascar
s’oriente sur l’analyse du côté de la demande à travers les arrivées des touristes aux
frontières, la structure de l’industrie touristique à Madagascar et les recettes en devises.
Une attention particulière est donnée sur les entrées dans les parcs nationaux étant
donné que ceux-ci constituent le premier motif de visite des touristes et que leurs sites
d’implantation se trouvent en général en milieu rural.
La deuxième partie aborde le vif du sujet en étudiant les liens probables entre le
tourisme et le développement rural. Le cinquième chapitre donne une analyse des
impacts du tourisme sur l’économie malgache. Ce chapitre présente en premier lieu la
3
situation générale de l’économie, puis en second lieu, l’évolution du taux de croissance
du PIB. Ensuite on se focalise sur les impacts du tourisme dans quelques agrégats
économiques dont la balance des paiements, l’investissement, les emplois et les
changes. Le sixième chapitre, quant à lui, constitue l’élément central de la partie et
présente la piste de croissance tourisme et développement rural. Sont étudiés les
différents champs d’action importants pour le développement rural par le biais du
tourisme : le tourisme pour la réduction de la pauvreté, les liens entre le tourisme et le
développement rural et les perspectives et stratégies de développement rural par le
tourisme. Ce chapitre expose en outre une étude de cas du projet « Pôle Intégrés de
Croissance ». Et avant de conclure, un septième chapitre est consacré à l’étude des
obstacles ainsi que des propositions d’actions pour le développement du secteur.
4
Partie I :
Généralités sur le secteur touristique
5
Chapitre 1 : Le capital touristique de Madagascar
Le capital touristique de Madagascar va au-delà du tourisme balnéaire classique malgré
ses 5.000 km de littoral et permet une diversité d’activités. Non seulement celui-ci se
compose de la visite de parcs naturels à la pratique de sports extrêmes, mais aussi, il se
repose sur la découverte d’un patrimoine naturel et culturel exceptionnel. En effet,
Madagascar possède des richesses naturelles et culturelles qui font de l’île une
destination unique. Elle est mondialement reconnue pour son capital écotouristique
constitué par la diversité de sa faune, de sa flore et de ses écosystèmes. Ensuite, vient
l’espace balnéaire, avec ses plages de sable fin, ses récifs et ses lagunes. Enfin, une des
spécificités du pays réside dans sa culture et sa civilisation.
Section 1 : La biodiversité en faune et flore.
La faune et la flore constituent le patrimoine écologique de la grande île, et font d’elle
un pays unique. Madagascar est connu à travers le monde pour sa méga biodiversité où
95% des espèces animales et végétales sont endémiques, dont les plus emblématiques
sont les 64 espèces de lémuriens et les 7 espèces de baobabs sur les 8 existant sur la
planète.
§1- La faune
Elle regroupe l’ensemble des espèces animales dans un endroit bien déterminé. La faune
de l’île a conservé sa différence et son authenticité à cause de son insularité.
Madagascar renferme 90% de la population de lémuriens dans le monde1 Il en existe
près de 70 espèces recensées : dont le maki diurne, le lemur catta, le lemur doré, sur la
liste de World Conservation Union (WCU) comme espèce menacée d’extinction, le
lemur fulvus, le lemur à collier roux, le grand hapalemur gris, l’Indri Indri (Babakoto),
le microcèbe et le minuscule Aye-Aye.
1 PGRNAP, Mai 2001, PNM-ANGAP.
6
On y recense également une vingtaine d’espèces de caméléons (représentant près de
50% de la population mondiale), des reptiles comme les lézards, les serpents (Boa
constrictor, menarana…), les tortues et les crocodiles. Les 70% des espèces de poissons
d’eau douce sont aussi endémiques.
Enfin, le pays est un véritable paradis pour les amateurs d’oiseaux. L’avifaune est aussi
riche et variée. En effet, sur les 250 espèces recensées, 1062 sont endémiques à l’instar
de l’oiseau unique qu’est l’aigle pêcheur appelé « Ankoay ». Il en existe d’autres qui
sont qualifiés d’exotiques dont le Sakoimanga, le paon, le martin pêcheur, le hibou
rouge, l’ibis huppé.
§2- La flore
I- Flore riche et diversifiée
La flore est constituée par l’ensemble des espèces végétales d’une région ou d’un lieu
déterminé. La flore de Madagascar, à cause de sa diversité, lui a valu le nom de
« sanctuaire de la nature ». Les plantes de l’île figurent parmi les joyaux attirants des
jardins tropicaux. On peut y découvrir :
10003 variétés d’orchidées, dont l’exotique orchidée noire, une espèce rare;
Plus de 1704 espèces de palmiers (dont le Palmier Royal, l’élégant palmier de la
forêt orientale Chrysalidocarpus lu tescens) ;
le « Ravinala » (Arbre du Voyageur) très répandu sur la partie orientale ;
de nombreuses variétés de plantes médicinales dont la pervenche…
75 variétés de Baobab (très fréquents dans le Sud) ;
la plante carnivore Népenthès ;
II-Les cultures sur les côtes
Les variétés climatiques à Madagascar sont à l’origine de sa diversité écologique :
palmiers, bambous, palissandre, fougères, cactus et autres plantes exotiques. Sur les
2 PGRNAP, Mai 2001.3 PGRNAP, Mai 2001 et PDT pour Madagascar 20044 PGRNAP, Mai 2001 et PDT pour Madagascar 20045 PGRNAP, Mai 2001 et PDT pour Madagascar 2004
7
côtes du Sud-ouest poussent les mangroves, formations de palétuviers qui fixent leurs
racines dans les baies aux eaux calmes.
Sur la côte Est, la vanille qui est une culture tropicale, se trouve essentiellement dans la
région d’Antalaha. Madagascar en est le premier producteur mondial et l’exporte sur le
marché international. Ce produit est utilisé dans les industries agroalimentaire,
cosmétique et dans la parfumerie. Cette localité possède aussi les plus importants stocks
de bois de rose de la grande île.
Enfin, au Nord Ouest se trouve Nosy Be, réputée pour sa plante aromatique, l’ylang
ylang. Très prisée pour son essence, cette dernière est considérée parmi les huiles
essentielles et est exportée principalement vers la France, les Pays Bas, la Grande
Bretagne et les USA. Pour les statistiques commerciales, Madagascar a exporté vers ces
pays en 2000 et 2001 les quantités de 1 267 et 832 tonnes de cette huile essentielle, pour
des valeurs respectives de 4,1 millions de DTS (37,3 milliards de nos francs) et 3,83
millions de DTS (32,1 milliards de fmg).
Section 2 : La zone balnéaire et côtière
La zone balnéaire est constituée par la mer, les côtes, les plages et le soleil. Avec ses
5600 Km de côtes, Madagascar figure parmi les plus grands Etats insulaires de la
planète. Cela lui confère le qualificatif d’« île continent ». La zone côtière comprend les
récifs coralliens, les lagons, les plages, les baies, les estuaires, les mangroves et les
forêts littorales.
§1- Des écosystèmes diversifiés
Le littoral malgache est unique au monde du fait de la variété remarquable de ses
écosystèmes. En effet, il contient près de 218 forêts tropicales totalisant une superficie
de 1 610 km2.6 Cette bande compte par ailleurs environ 420 000 hectares de marais
6 Le littoral malgache, ONE.
8
maritimes incluant 300 000 ha7 de mangroves dont la majorité est localisée sur la côte
Ouest ; des lacs côtiers, des lagunes (avec le Canal des Pangalanes) et des marécages.
La zone littorale comprend quelques 5 000 Km de plages de nature diverse (sableuses,
rocheuses…), plus de 2 000 km2 de récifs coralliens qui s’étendent sur plus de 1 000 km
de côtes. Le plus connu est le Grand Récif de Tuléar qui figure parmi les plus
importants de l’île avec sa faune corallienne qui est la plus riche de l’Océan Indien,
ainsi que sa piscine naturelle.
Enfin, le littoral compte près de 270 îles et îlots inhabités. La plupart soit 75%8 se
trouve dans le Nord-ouest sur la célèbre « côte des îles vierges ». On peut y citer Nosy
Be, une île d’origine volcanique qui est baptisée « île aux Parfums » grâce aux senteurs
d’Ylang Ylang, de caféiers et de poivriers. Appelée aussi « Perle de l’Océan Indien »,
elle offre les sites les plus captivants de Madagascar. Les îlots environnants (Nosy
Komba, Tanikely, Iranja, Sakatia) sont des atolls exotiques et inhabités qui font
découvrir les merveilles d’une véritable palmeraie tropicale. Il y a également l’île
Sainte-Marie au Nord-Est de Tamatave. Eloignée des grands trafics, celle-ci recèle ses
charmes sous une végétation luxuriante aux arômes de lianes, de girofliers, de fruitiers,
d’épices et d’orchidées. Les plages de sable fin sont décorées de cocotiers et la mer de
magnifiques récifs de corail, et l’île est réputée pour ses baleines.
§2- Des intérêts écologique et économique majeurs
Les forêts littorales luxuriantes abritent une diversité en faune et flore avec un taux
d’endémisme très élevé et protègent contre les érosions. Les récifs de corail figurent
parmi les écosystèmes les plus diversifiés et productifs du monde. Les mangroves
servent de zones d’habitat à une multitude d’espèces halieutiques (poissons,
mollusques…), et de lieu de nidification d’oiseaux endémiques. Les zones humides
marines et côtières sont de véritables sanctuaires de la nature en tant que réservoirs de
biodiversité d’importance capitale. Elles jouent un rôle de régulateurs des mouvements
des eaux et protègent contre les inondations.
7 Le littoral malgache, ONE.8 Le littoral malgache, ONE.
9
De plus, le plateau continental malgache, à la limite du prolongement du continent dans
la mer, s’étend sur 117 000 km29 et abrite des ressources d’une grande valeur
économique telles que poissons, crevettes, crabes, thons, langoustes, trépangs,
holothuries, etc. et écologique telles que récifs coralliens, baleines, dauphins, tortues
marines, nudibranches, murènes, rascasses et des espèces rares de poissons comme le
coelacanthe ou le dugong.
§3- L’importance économique de la zone côtière
I- Des potentialités inestimables
La zone côtière est caractérisée par une importante main d’œuvre à la fois jeune et
productive. Elle compte 7 millions d’habitants qui représentent 40% de la population
totale du pays. Les ressources minières et énergétiques abondent et elles sont variées
(or, pierres précieuses, minerais).
Les stocks halieutiques (poissons, crustacés et autres) sont considérables puisqu’ils sont
estimés à près de 320 000 tonnes par an dont certains restent rarement exploités. Le
potentiel halieutique de la grande île est estimée à près de 58 000 tonnes chaque année.
II- Une multitude d’activités économiques
La zone littorale malgache constitue une plate-forme d’activités économiques
diversifiées et génératrices de revenus. En premier lieu la pêche représente l’activité
lucrative par excellence et occupe la 3ème place des exportations, avec près de 30 000
tonnes de produits exportés tels que crevettes, langoustes, thons et autres fruits de mer.
La pêche et les exportations halieutiques rapportent par an près de 77 millions de USD.
Ensuite vient le tourisme balnéaire et côtier qui est encore assez récent par rapport aux
autres activités génératrices de revenus. Ce secteur a fournit à l’Etat près de 90 millions
de USD10 de recettes en 1998, avec 120 000 visiteurs, et est en phase de devenir une
véritable industrie en pleine expansion.
C’est aussi au niveau de la zone côtière que se pratiquent les cultures de rente destinées
à l’exportation telles que le café, la vanille, le girofle, le poivre qui font la renommée 9 Le littoral malgache, ONE.10 Statistiques du Ministère du Tourisme
10
internationale de la grande île. Les exportations de café, de vanille et d’essences de
girofle ont généré en 2001 respectivement 2 millions de DTS (18 milliards de nos
francs), 59,6 millions de DTS (500 milliards de Fmg) et 130 millions de DTS (soit
1 081 milliards de Fmg)11 dans les caisses de l’Etat.
Section 3 : Le potentiel écotouristique : les Parcs Nationaux.
Les ressources naturelles et l’environnement forment la base de l’écotourisme.
Madagascar offre une multitude de sites et de paysages fascinants en matière
d’écosystèmes et de biodiversité.
§1- Objet de la création des Aires Protégées
Une grande partie de la couverture végétale (80%)12 malgache a été détruite par les feux
de brousse et les cultures sur brûlis. La dégradation de nos ressources forestières et des
paysages verdoyants a provoqué une érosion massive et incontrôlable. Plusieurs espèces
animales endémiques ont été menacées d’extinction voire même disparu.
I -Les missions attribuées à l’ANGAP
Afin de prévenir les dégâts irréparables résultant de l’usage abusif des ressources
naturelles, différentes aires ont été transformées en Zones de Protection Naturelle.
Ainsi, 46 Aires Protégées et Parcs Marins ont été circonscrites par l’Association
Nationale de Gestion des Aires Protégées (ANGAP) afin de conserver et de préserver la
biodiversité. Les missions de l’ANGAP (plus connue sous le nom de Parcs Nationaux
de Madagascar) consistent à « établir, gérer, conserver de manière durable un réseau
national des parcs et réserves représentatifs de la diversité biologique et du patrimoine
naturel propre de Madagascar »13.
II- Classification des Aires Protégées en catégories
L’ANGAP a défini trois catégories de Parcs :
11 Revue de l’Océan Indien, Magasine mensuel d’information et d’analyse fondé en 1980, N°243, Août 2003.12 PDT, 2004.13 PGRNAP, Mai 2001. PNM-ANGAP
11
- Les Réserves Naturelles Intégrales (5 sites) établies pour protéger la flore et la
faune en danger ainsi que les écosystèmes délicats.
- Les Parcs Nationaux (18 sites) : conçus pour préserver les ressources naturelles
et culturelles. Les visiteurs y ont accès et des circuits y sont proposés14.
- Les Réserves Spéciales (23 sites) : créées pour protéger des écosystèmes entiers
(forêt primaire…)
§ 2 - Lignes directrices des Aires Protégées
L’organisme a créé plus précisément 4 niveaux différents sur 17 sites suivant leurs
importances respectives. Le tableau suivant résume la classification des Aires Protégées
suivant les niveaux.
Tableau 1 : Classification des Aires Protégées suivant les niveaux.
Niveaux Potentiel CaractéristiquesNiveau 1(9 sites)
Elevé Destination principale d’une région ;De 2000 à plus de 25 000 visiteurs par an ;Fort potentiel mais peu accessible.
Niveau 2(3 sites)
Moyen / satisfaisant Visites fréquentes ;Jusqu’à 2 000 visiteurs par an ;Pas une destination principale.
Niveau 3(5 sites)
Limité Tourisme d’intérêt spécial ;Moins de 100 visiteurs par anAccès limité.
Niveau 4 Aucun Protection d’espèces/habitats rares ;Accessibilité difficileSites non classés sous 1,2 ou 3
Source : PNM-ANGAP et PDT 2004.
L’ANGAP a mis en place ces lignes directrices en vue du développement durable de
l’écotourisme dans le strict respect de l’environnement. Ces recommandations peuvent
comprendre la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes, la mobilisation
des initiatives publiques et privées, ainsi que la promotion de la culture et des traditions
locales.
Section 4 : Les richesses culturelles de Madagascar.
14 Sera représentée en Annexe 1 la liste des Aires Protégées gérées par l’ANGAP avec leur localisation et leurs particularités respectives.
12
Madagascar se caractérise également par son héritage culturel unique provenant
d’horizons différents entre l’Asie, l’Afrique, le Moyen Orient et l’Europe. Les
enquêtes15 auprès des visiteurs ont révélé un niveau de satisfaction élevé en fin de
séjour, grâce à l’accueil des Malgaches (81%), la qualité des sites touristiques (77%), la
culture et les traditions locales (74%) et la qualité de l’artisanat (74%).
Il existe plusieurs aspects qui incarnent la diversité du patrimoine culturel malgache.
Les plus importants qui suscitent surtout l’intérêt des touristes sont : les cérémonies
traditionnelles dont le « Famadihana » ou exhumation, le « Sambatra » (circoncision des
petits garçons), le « Fitampoha » ou bain des reliques royales, la musique et la danse, le
« Hira gasy », le « kabary » surtout lors des mariages et des cérémonies de circoncision,
ainsi que le savoir vivre et les coutumes.
Mais une des qualités incontestables que les touristes apprécient chez les Malgaches est
leur caractère accueillant et chaleureux, ce qui facilite le contact entre la population et
les visiteurs. D’autres valeurs distinguent aussi chez le peuple telles que la sensibilité au
respect de la personne humaine, l’aversion pour la violence. Mais les malgaches sont
surtout réputés pour leur légendaire sens du FIHAVANANA et du FIRAISAN-KINA
au détriment de l’individualisme.
La diversité de son industrie artisanale fait aussi partie des richesses culturelles de la
grande île. Leurs talents différents et variés ont permis à certains groupes de
confectionner leurs produits avec leur propre style. Citons entre autres le bois sculpté, la
broderie, la vannerie, la marquetterie, la bijouterie et d’autres articles de souvenir qui
intéressent beaucoup les touristes. Les artisans vendeurs diversifient leur production :
du papier Antemoro aux tissages de raphia en passant par la broderie Richelieu de
Nosy-Be et le cuir. La grande variété de la faune et de la flore renferme aussi des
matières premières appropriées pour la fabrication des articles. Les peaux de crocodile
sont utilisées par la société Reptel, spécialisée dans la maroquinerie, pour la confection
de sacs, de ceintures et de portefeuilles qui sont destinés à l’exportation. A spécifier que
le marché artisanal de la route Digue (Antananarivo) reçoit près de 150 touristes de Mai
15 Etude sectorielle du tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, 2003.
13
à Octobre, et réalise un chiffre d’affaires variant de 15 à 60 millions de Fmg par
semaine suivant les saisons16.
16 Informations de l’émission Flash back 2004
14
Chapitre 2 : Les offres touristiques de Madagascar
L’offre touristique peut être définie comme l’ensemble des services et des biens finaux
proposés par le secteur touristique aux consommateurs. Elle se mesure en termes de
capacité d’équipement, d’hébergement et de transports touristiques.
Section 1 : Les transporteurs.
Les transporteurs sont des opérateurs qui assurent le déplacement des touristes : d’abord
de leur pays d’origine vers leur destination, de l’aéroport vers l’hôtel, et proposent
certains circuits pour les visiteurs.
§1 -Le transport aérien : les compagnies aériennes
I -Air Madagascar
Air Madagascar est la compagnie aérienne nationale. Elle effectue ses vols sur 4917
destinations à travers la grande île. L’aéroport d’Ivato est son premier hub commercial
où sont situées les installations de maintenance, et les correspondances entre les vols
(transit…). Elle assume l’essentiel des besoins internes du pays et occupe une place
non négligeable sur le plan international en tant que dépositaire des droits de l’Etat
Malgache18. La compagnie opère au niveau régional Saint-Denis de la Réunion et Port
Louis (Maurice), et sur le plan continental Johannesburg (Afrique du Sud), Nairobi
(Kenya) et Moroni (Comores). Au niveau international, elle dessert Paris Roissy CDG
quatre fois par semaine, et depuis 2004 Milan (Italie) et Bangkok (Thaïlande) deux fois
par semaine.
II- Air France 19 17 Information obtenue auprès de la Banque Mondiale.18 PROJET TOURISME : Contribution à l’élaboration d’une politique de développement à MLT.19 Le réseau Air France est très diversifié puisque la compagnie dessert quelques 220 destinations sur les cinq continents, et dispose en 2005 d’une flotte de près de 250 appareils commerciaux.
15
Air France est le second transporteur aérien qui dessert la capitale. Tout comme Air
Madagascar, il domine les déplacements vers Paris (Roissy CDG) avec quatre vols par
semaine. La compagnie a utilisé le Boeing 747 (avec escales techniques à Nairobi et
Rome/Zurich) jusqu’en 1997, puis l’Airbus A340 l’a remplacé depuis cette année pour
assurer des liaisons directes. Elle assure aussi en Boeing 747 cargos deux vols par
semaine pour le fret.
III -Les autres transporteurs
Corsair (Nouvelles Frontières), une compagnie charter subsidiaire d’Air France, est
entrée sur le marché en Novembre 199620 et devenue en 200321 un transporteur régulier.
Elle effectue une liaison hebdomadaire entre Antananarivo et Paris (Orly) via Réunion,
en basse saison et deux en haute saison.
Air Mauritius et Air Madagascar ont conclu des accords « de code share » entre les
deux îles pour trois rotations par semaine. La compagnie mauricienne exploite deux
vols hebdomadaires au départ de Port Louis vers Nairobi via Antananarivo et un vol par
semaine entre Port Louis et la capitale. Air Mauritius assure aussi d’autres liaisons
internationales vers l’Europe (Paris, Londres, Munich, Genève), l’Afrique
(Johannesburg, Harare) l’Asie (Hong Kong, Bombay) et l’Australie (Sydney, Perth).
Pour Air Austral, une compagnie française dans l’Océan Indien, elle réalise quatre vols
par semaine entre Saint-Denis et Antananarivo et opère aussi d’autres liaisons
continentales vers Moroni, Dzaoudzi, Johannesburg, Nairobi, Victoria et Harare. Depuis
2004, elle exploite trois vols par semaine vers Paris grâce à l’intégration dans sa flotte
d’appareils Boeing 777-200ER de 364 places.
Enfin, Inter air, une compagnie sud africaine, subsidiaire de la South African Airways
(SAA), exploite une liaison par semaine entre Johannesburg et Antananarivo et effectue
aussi d’autres vols vers les Seychelles et Maurice.
§2 -Les autres modes de transport
20 Information recueillie auprès de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM).21 Même source.
16
I- Le transport routier
Un peu plus de 50%22 des touristes prennent le Taxi-brousse et la voiture de location
pour visiter les sites qui leur conviennent. Toutefois, le mauvais état des routes
prédomine encore à Madagascar. Sur un total de 31 612 Km, 4 550 Km sont des routes
nationales, 12 250 des routes provinciales, et environ 7 500 des routes communales23.
Seulement près de 12 000 Km sont praticables toute l’année et 4 070 Km sont
goudronnées, soit 30%. Actuellement, 18% du réseau est en bon état. En conséquence,
certaines communautés villageoises demeurent enclavées et restent difficilement
accessibles.
Tableau 2 : Statistiques sur l’état des routes (2002) selon leurs attributions.
Rubriques Goudronnées En bon état Total (Km)Primaires 1577 1616 2560Secondaires 1277 1319 4753Nationales 800 1000 4549Provinciales 70 1000 12250Communales 350 850 7500Total 4074 5785 31612Source : Banque Mondiale, 2002.
II - Les chemins de fer
Malgré le potentiel que peut offrir le circuit ferroviaire, aucun service passager n’est
proposé entre Antananarivo - Moramanga (110 Km) et Antananarivo - Antsirabe (159
Km), ce qui hypothèque l’usage touristique. Les mouvements s’effectuent en fonction
de la disponibilité des wagons et des possibilités de financement.
Madarail, une filiale de la compagnie française COMAZAR, avait prévu d’opérer un
total de dix trains (fin 2003). Un train peut transporter 430 passagers : 30 en 1ère classe
et 80 dans chacun des cinq compartiments de 2ème classe. Les coûts de réparation de
ceux-ci s’élèvent à 50 000 USD par wagon (1ère classe) et 35 000 USD par wagon (2ème
classe)24.
22 PDT, 2004.23 Etude du secteur tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003.24 PDT, Novembre 2004.
17
La grande île a bénéficié du financement de la Coopération Suisse pour l’octroi de la
« Micheline ». D’une capacité de 19 places, celle-ci serait un moyen idéal pour
transporter les touristes d’Antananarivo vers le Parc Andasibe. La Banque Mondiale
propose un financement à hauteur de 10 Millions USD25 pour la réhabilitation de la
ligne Fianarantsoa - Côte Est (163 Km). Les voyages en train sont plus attractifs, surtout
sur cette ligne, en ce sens qu’ils permettent aux visiteurs de découvrir des sites et
paysages pittoresques.
Section 2 : Les Hôtels Restaurants
§1 - L’offre touristique dans l’industrie hôtelière
Les Hôtels Restaurants sont des opérateurs qui s’occupent essentiellement de
l’hébergement et de la restauration des touristes. Depuis les années 90, le secteur
hôtelier proposait de petits établissements avec des niveaux de prestations assez bas.
Mais plus tard, le pays a éprouvé de l’intérêt pour les investissements internationaux.
Les établissements hôteliers de classe internationale se trouvent principalement dans les
grandes villes.
Tableau 3 : Répartition de l’infrastructure hôtelière de 2000 à 2005 :
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Hôtels 644 695 717 768 853 937Chambres 7779 8435 8780 9325 10230 10879Chambres/hôtel 12,1 12,1 12,2 12,1 12,0 11,61Source : MCT, Février 2006
Les statistiques officielles du MCT font état de 937 hôtels avec 10 879 chambres en
2005, avec une moyenne de 11,61 chambres par hôtel. Le seul établissement ayant une
capacité de 200 chambres, le Venta Club, se trouve à Nosy Be, et appartient au groupe
italien Ventaglio.
§2 -Evolution suivant la catégorisation par les licences
25 PDT, Novembre 2004.
18
La licence étoile ou Ravinala est une catégorisation des différentes activités
touristiques, destinée à garantir la qualité des prestations offertes aux consommateurs26.
Les hôtels prestigieux de 3 à 4 étoiles se trouvent en majorité à Antananarivo (Hilton,
Colbert) et dans quelques capitales provinciales (Le Neptune, Sharon Hôtel à Tamatave,
le Soanambo à Sainte- Marie, le « Plazza » et le « Capricorne » à Tuléar, le Royal
Toera à Morondava). Le seul établissement luxueux à 4 étoiles et de 200 chambres est
le complexe hôtelier Venta Club de Nosy Be. L’île aux Parfums abrite également
d’autres hôtels de deux à trois étoiles aux charmes exotiques, et offrent aussi des
prestations de qualité. Citons entre autres « Le cocotier », « Belle Plage »,
« l’Espadon », le « Nosy Be Hôtel », le « Beau rivage ».
Tableau 4 : Répartition de l’offre touristique suivant les licences :
Classification Nombre d’hôtels Nombre de chambres offertes
Nombre de chambres/hôtel
Total établissements en cours de classification
638 4980 7,80
Catégories « Etoiles »Dont 1 étoile 2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles
15253533952
4378118512021213387391
28,8022,3522,6731,1077,4195,5
Catégories « Ravinala »Dont 1 Ravinala 2 Ravinala 3 Ravinala
147444558
1521308407806
10,3479,0413,89
TOTAL 937 10879Source : MCT, Février 2006.
Le nombre d’étoiles est également attribué en fonction de la qualité du produit proposé
(accueil et prestations personnalisés, suites individuelles, service d’étages…). Ce
tableau permet de constater que seules 4378 chambres sur les 10879 soit 40,24%27 sont
jugées satisfaisantes pour le tourisme international.
On observe à travers le tableau 3 que le nombre d’hôtels et de chambres augmente à
mesure que le nombre d’étoiles diminue. Mais le nombre de chambres par hôtel décroît
26 Présidence de la République : Loi n°95-017 portant Code du Tourisme à Madagascar.27 Calcul effectué.
19
dans le même sens que le nombre d’étoiles : 195,5 en moyenne pour 5 étoiles contre
seulement 22,35 pour une étoile. Les investissements pour des établissements luxueux
s’avèrent coûteux, et cela explique leur rareté. Les opérateurs préfèrent investir dans des
constructions plus modestes mais qui répondent toujours aux critères des établissements
à étoiles.
Ceux qui ne satisfont pas les conditions des hôtels à étoiles sont classés par Ravinala de
1 à 3. Les tarifs de ces petits établissements sont ordinairement peu chers. Il s’agit de
chambres d’hôtes, de tavernes, d’auberges ou des pensions qui offrent un minimum de
qualité de service par rapport aux besoins des non-résidents. De plus, leur capacité
d’accueil est faible. Très peu fréquentés par les touristes internationaux, ils constituent
une alternative intéressante pour les voyageurs nationaux n’ayant pas les moyens
financiers de réserver et de séjourner dans un hôtel à étoiles.
Section 3 : Les agences de voyages et les Tours Opérators.
Les agences de voyages et les Tours Operators (TO) sont des opérateurs qui ont pour
point commun d’être des entreprises prestataires de services. Cependant, quelques
différences méritent d’être prises en compte.
§1 - Distinction au niveau de la prestation de services
I- Définition
Les agences de voyages sont des entreprises dont l’activité se limite uniquement à la
billetterie. En fait, elles commercialisent des billets d’avion et sont responsables de
l’émission de titres de transports internationaux (AMADEUS…) pour certaines.
Par contre, les Tours Operators ont pour activité d’organiser intégralement le voyage
des touristes, de leur arrivée au pays jusqu’à leur retour vers leur pays d’origine : vol,
réservation à l’hôtel, séjour, repas, circuits, visites guidées.
II - Rôles des Tours Operators (TO) dans l’activité touristique
20
Les TO sont des acteurs incontournables dans la distribution des produits touristiques.
Leur rôle consiste à élaborer et organiser les voyages, à s’occuper de la communication
et du marketing. Garants de la qualité et de l’authenticité de leurs services, les TO
commercialisent leurs produits indirectement par les agences de voyages. Ainsi, les
forfaits proposés sont décrits dans les catalogues et suivant les saisons. Ils peuvent aussi
procéder directement via Internet, une nouvelle technologie de la communication qui va
certainement s’intensifier dans l’avenir.
Il est à préciser que les TO doivent recevoir l’agrément du Ministère du Tourisme avant
d’entrer en fonction. Ils coopèrent étroitement avec les compagnies aériennes, les
établissements hôteliers et le Ministère du Tourisme.
§2 - Regroupement au sein du TOP
De nos jours, on dénombre 42 Tours Operators au sein de l’« Association des Tours
Operators Professionnels Réceptifs de Madagascar » (TOP), créée en 1991. Ces 42 TO
ont pour point commun de proposer surtout des circuits de découverte et d’aventure
donc très liés à l’écotourisme28 . La TOP regroupe les TO Professionnels Réceptifs de
Madagascar qui ont été sélectionnés suivant des critères rigoureux, et qui constituent à
la fois un label de qualité et une charte de confiance. La TOP œuvre pour la mise en
place d’une politique volontaire de développement touristique et pour la cohésion de
l’organisation des métiers du tourisme à Madagascar.
La TOP est par ailleurs partenaire des principaux acteurs du développement du tourisme
à Madagascar : Ministère du Tourisme, compagnies aériennes, hôteliers restaurateurs,
entreprises de location de voitures, Bailleurs de Fonds, ANGAP, ONE, WWF… Elle
contribue à la promotion de la destination Madagascar en participant aux grandes foires
et salons internationaux du tourisme et des voyages.
28 Suivant l’Annuaire des TOP réceptifs de Madagascar, et voire en Annexe II.
21
Chapitre 3 : La politique du tourisme à Madagascar
Le gouvernement Malgache classe le tourisme parmi les filières prioritaires dans sa
politique de lutte contre la pauvreté29 qui est développée dans la vision « Madagascar
Naturellement ». A cet effet, le tourisme est considéré comme un outil de choix pour
réduire la pauvreté à Madagascar selon le Document de Stratégie pour la Réduction de
la Pauvreté (DSRP).
Section 1 : Politique et stratégie de développement touristique
Pour promouvoir la destination Madagascar et stimuler la croissance économique par le
développement du tourisme, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre une politique
touristique agressive.
§1- Les principes directeurs et objectifs
Les principes directeurs du secteur tourisme consistent à :
- apporter une contribution aussi large que possible du tourisme aux échanges
extérieurs et à l’équilibre de la Balance des Paiements ;
- promouvoir le développement durable par la valorisation des ressources
touristiques tout en préservant l’équilibre naturel et les valeurs socioculturelles ;
- réduire la pauvreté en diversifiant les sources de revenus ;
- développer les activités productives et les services ;
- réduire les inégalités entre les régions touristiques de l’île.
Dans l’ensemble, les objectifs consistent à assurer un développement ordonné et durable
du tourisme à Madagascar.
29 Voir le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
22
§2- Stratégies et programmes d’action
Les stratégies et programmes d’actions sont multiples. Il s’agit entre autres de :
- promouvoir une image positive et attractive de Madagascar ;
- valoriser les ressources humaines nationales ;
- doter l’Administration de structures de gestion efficaces et performantes ;
- poursuivre les travaux d’amélioration des infrastructures surtout routières et
hôtelières ;
- instaurer et dynamiser le partenariat entre le Ministère chargé du tourisme et les
opérateurs.
Section 2 : Les différents lois et décrets.
§1- Les textes en vigueur
Dans le cadre du développement effectif du tourisme, divers textes ont été institués par
le Gouvernement pour la concrétisation de ces objectifs, à savoir :
- l’Ordonnance n°93-003 du 9 Février 1993, article 25 portant Loi des Finances
pour l’année 1993 sur la création d’une taxe parafiscale dénommée « vignette
touristique » ;
- la Loi n°95-017 du 25 Août 1995 portant Code du Tourisme à Madagascar ;
- la Loi Constitutionnelle n°98-001 du 19 Avril 1998, articles 10 et 12 relatives aux
libertés de circulation de l’individu, aux droits des nationaux de s’implanter
librement sur le territoire de Madagascar ;
- le Décret n°96-673 du 03 Septembre 1996 relatif aux normes régissant les
entreprises, les établissements et opérateurs touristiques, ainsi que les modalités
d’application du décret n°96-1293 relatif aux zones d’intérêt touristique ;
- l’Arrêté Interministériel n°3095/93 du 06 Juillet 1993 fixant les conditions
d’assiette et de recouvrement de la vignette touristique, instituée au profit de la
Maison du Tourisme de Madagascar (MTM) ;
23
§2- Les incitations à l’investissement
Les incitations à l’investissement font aussi partie des mesures prises pour encourager
les opérateurs touristiques. La Loi n°96.015 du 02 Août 1996 fixe les garanties
générales sur les investissements à Madagascar, à savoir :
- la liberté d’investir sur le territoire national sans condition d’agrément ou
d’autorisation préalable ;
- la sécurité des capitaux, des investissements et de la personne de l’investisseur ;
- la liberté des droits de propriété individuelle et collective ;
- le libre fonctionnement de l’entreprise et la gestion du personnel dans le cadre du
code de travail et de la prévoyance sociale.
D’autres mesures ont aussi été prises dont :
- le désengagement de l’Etat des entreprises publiques (loi n°96.011 du 2 Août
1996) ;
- la création d’un système d’arbitrage sur les privatisations (Loi n°96.012 du 2 Août
1996) ;
- l’élaboration de mesures incitatives, fiscales et douanières applicables aux
différentes phases de la vie de l’entreprise. (Code Général des Impôts/ CGI, Loi
des Finances, Code des Douanes) ;
- la conception de brochures pour la promotion des investissements touristiques
« Investir dans le tourisme : destination Madagascar », août 1996 (Financement du
PNUD et de l’ONUDI).
Section 3 : Les mesures d’accompagnement
Plusieurs mesures d’accompagnement ont été prises dans le cadre des objectifs fixés par
le Gouvernement.
§1- Dans le domaine du transport aérien
En premier lieu, les mesures ont porté sur la politique de libéralisation du trafic aérien
que le Gouvernement a initié en 1997, l’assouplissement des conditions d’octroi de
24
visas de séjours pour les touristes, la suppression de la double tarification des billets
d’avion et de celle des chambres d’hôtels. Elles ont également inclu la protection de la
propriété intellectuelle et celle des investissements.
La libéralisation du transport aérien a ensuite permis l’ouverture du réseau long courrier
à une compagnie autre qu’Air France. Ainsi, la société charter CORSAIR Nouvelles
Frontières a commencé à desservir la capitale au départ de Paris Orly à partir de
Novembre 1996. Sur le réseau régional, la libéralisation s’est concrétisée par l’entrée
d’Air Austral. C’est une compagnie réunionnaise à capitaux français, sur le marché
depuis 1997 pour les liaisons entre Saint-Denis de la Réunion et les villes de
Tananarive, Tamatave et Nosy Be.
Après la crise post-électorale de 2002, le contrat avec le transporteur italien Blue
Panorama a expiré au mois de Février 2003. Suite à d’intenses efforts de redressements
technique et financier, Air Madagascar a reçu la certification JAR 145 émanant de la
Chambre de compensation de l’IATA (Association Internationale du Transport Aérien).
Le retour des liaisons internationales vers Paris s’est concrétisé par l’acquisition en Mai
2003 d’un Boeing 767-300ER aux couleurs de la compagnie. Il s’agit d’un aéronef
ayant appartenu à Air Canada et loué auprès de la société internationale de leasing
GECAS pour une durée de cinq ans.
Les étapes de modernisation se sont poursuivies, notamment le renouvellement du parc
de Boeing 737. Un deuxième Boeing 737-300 de nouvelle génération a été réceptionné
en Décembre 2003. Les deux Boeing 737-300 remplaceront les anciens Boeing 737-200
ayant été mis en service pendant 30 ans.
Un second Boeing 767-300ER vient compléter la flotte au mois de Mai 2004 et devient
le premier avion du type pour l’exploitation des lignes vers Milan et Bangkok.
Avant la fin 2005, soucieux de la sécurité, du confort et de la qualité de ses services, la
compagnie avait acquis un quatrième ATR 42-300 et de deux ATR 72-500 flambants
neufs.
25
§2-Dans le domaine des infrastructures
Des mesures ont également été prises au niveau des infrastructures. En effet, douze
aéroports nationaux ont obtenu un financement de la Caisse Française de
Développement (CFD) et font l’objet de reconstruction par Aéroports De Madagascar
(ADEMA). Leur réhabilitation a bénéficié d’une contribution financière de 16,4
Millions d’Euro30. Cet accord de coopération, dont l’objectif est de renforcer la sécurité
du transport aérien, a fait l’objet d’une signature entre le Gouvernement et l’Union
Européenne en Mars 1996.
Les infrastructures de transports ont également obtenu des concours extérieurs
notamment de la part de la Banque Africaine de Développement (BAD) et du Fonds
Européen de Développement (FED). A cet effet, Madagascar a bénéficié en Février
2000 d’une importante convention de financement au titre du VIIème FED d’un
montant de 210 millions d’Euro 31 pour le programme de construction routier, auquel
s’est ajoutée une enveloppe financière de 67 millions Euro32 pour la réhabilitation et
l’entretien des routes.
En 2004, dans l’optique de mise en concession des 12 aéroports principaux gérés par
ADEMA, l’Etat malgache a racheté les 34% des actions (parts) que détenait Aéroports
de Paris (ADP) dans son capital. ADP pourrait ainsi soumissionner en toute
transparence sans en être juge ou partie. Parmi les aéroports à privatiser figurent ceux
d’Ivato (Antananarivo), de Fascène (Nosy Be), de Tamatave, de Fort Dauphin et de
Sainte-Marie.
§3- Dans le domaine de l’environnement
Le respect de l’environnement pour un développement durable constitue l’une des
interventions prioritaires de l’Union Européenne à Madagascar outre sa participation
active dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi, la Commission a octroyé deux importants
financements à Madagascar en 2000. Le premier concerne la subvention de la seconde
phase du Programme Bemaraha d’un montant de 5 millions d’Euro incluant les actions 30 L’Océan Indien et l’Union Européenne, Janvier 200131 L’Océan Indien et l’Union Européenne, Janvier 200132 L’Océan Indien et l’Union Européenne, Janvier 2001
26
de désenclavement et de développement local. Le second se rapporte au financement sur
crédit budgétaire du projet « Forêts Tropicales » à Fort Dauphin, initié par la World
Wide Fund for Nature (WWF) et qui a obtenu un concours à hauteur de 1,1 million
d’Euro.
§4- Dans le domaine des investissements
Madagascar continue de faire appel tous azimuts aux Investissements Directs Etrangers
(IDE). En 2003, elle a participé au mois de Février au Forum des Investissements
« Ema Invest » (Suisse), ainsi qu’à la Foire « Muba Plus » à Bâle (Suisse) au mois de
Mai. Ces manifestations s’inscrivent dans l’instauration d’un partenariat commercial et
financier entre les opérateurs économiques Malgaches et les investisseurs suisses
amateurs de produits haut de gamme.
Une autre initiative très marquante était l’« Ambassador’s Lunch », à Monaco (France)
en Novembre 2004. Cette rencontre diplomatique a permis de mieux faire connaître les
mesures de facilitation instaurées par le gouvernement malgache, en matière
d’amélioration du cadre réglementaire, de la sécurisation des investissements privés, de
la simplification des procédures de création d’entreprises et de la politique fiscale
incitative.
Parallèlement, la Semaine de Madagascar à Maurice en Novembre 2004 a vu des
échanges de délégation inter-îles, et a contribué à impulser une véritable dynamique
régionale. Une quarantaine d’opérateurs de Madagascar, à l’initiative du Comité
d’Appui au Pilotage et à la Relance de l’Entreprise (CAPE), ont fait le déplacement
dans l’île sœur. Selon les statistiques du GUIDE, 469 nouvelles entreprises étrangères
se sont implantées à Madagascar sur un total de 817 sociétés créées, des chiffres très
encourageants et prometteurs.
§5- Dans le domaine de la culture
Le tourisme ne pouvant être dissocié de la culture, des actions pour la promotion de
cette dernière ont été entreprises. Ainsi, le Ministère du Tourisme et de la Culture
(MCT) a connu un bilan culturel positif pour 2005. Parmi les points forts, citons la
27
décision de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et
la Culture) de faire de l’art du bois Zafimaniry un patrimoine mondial, la signature
d’accords culturels avec l’île Maurice, l’Indonésie et les Etats-Unis, et l’augmentation
du taux de fréquentation de la Bibliothèque Nationale. Madagascar a en outre participé
en 2004 à des festivals culturels indianocéaniques dont celui de Taiwan.
§6- Les actions promotionnelles
La Maison du Tourisme de Madagascar (MTM) a mené des actions de promotion et de
communication à l’extérieur pour promouvoir davantage la destination sur le marché
international. La grande île a été présente au Salon Mondial du Tourisme (SMT) à Paris
en 1999, et le Top Resa à Deauville (France). Sur un concours financier émanant du
FED, elle a aussi pu participer au salon l’Expo 2000 à Hanovre (Allemagne). La foire
internationale du tourisme de Lyon (France) a également vu la participation du pays en
2001.
Les opérateurs du secteur ont continué de passer à l’offensive internationale.
Madagascar a également été présente lors des salons internationaux du Tourisme et des
Voyages tels que le World Travel Market (WTM) de Londres en Novembre 2002,
l’International Tourism Exchange (ITB Berlin) en Allemagne en Mars 2004, l’INDABA
de Durban en Afrique du Sud en Septembre 2004, ainsi que la Bourse Internationale du
Tourisme (BIT Milan) en Italie au mois d’Avril 2005. La manifestation extérieure
consacrée spécialement à la grande île, « Un Parfum de Madagascar sur Saint-germain
des Prés » qui s’est déroulée à Paris au mois de Mai 2005, était une initiative
commerciale qui a connu beaucoup de succès.
§7- Les autres attitudes volontaristes des acteurs du tourisme
A part ces différentes mesures précitées, différentes initiatives ont été prises
conjointement par le Gouvernement et le secteur privé pour promouvoir le secteur. On
note entre autres :
- la création des Réserves Foncières Touristiques (RFT) (2001) pour faciliter
l’installation des investisseurs potentiels et encadrer le développement des activités
touristiques sur les sites prioritaires. Le principe est de faciliter les procédures
28
d’acquisition foncière pour les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers.
Aussi, vingt-trois (23) RFT ont été créées mais la plupart sont au stade du plan
d’aménagement, sauf celle de l’Isalo, qui est un projet pilote. Les premiers résultats
n’ont pas été probants pour plusieurs raisons, dont la faiblesse de la stratégie de
promotion et des moyens utilisés, le manque d’appui technique aux investisseurs et
enfin, l’incohérence des dispositions d’acquisition des lots par rapport à la nouvelle
loi foncière donnant la possibilité aux étrangers d’acheter des terrains avec des
conditions particulières. L’absence des infrastructures de viabilisation qui devraient
être assurées par le Gouvernement Malgache constitue également un frein pour les
investisseurs.
- la création du Guichet Unique pour le Développement des Entreprises (GUIDE)
(2003). Il a comme principal rôle d’assister l’investisseur dans les démarches
nécessaires, surtout administratives, jusqu’à la réalisation de son projet. Il peut
également intervenir dans la modification ou la cessation des activités touristiques.
Depuis l’existence du GUIDE, le traitement des dossiers de projet d’investissements
touristiques se trouve raccourci et les procédures allégées de manière significative.
A terme, le GUIDE est prévu se transformer en une Agence pour la Promotion des
Investissements.
- la levée de la classification du tourisme par les banques nationales comme secteur à
risque et l’intervention à Madagascar d’organismes internationaux comme la Société
Financière Internationale (SFI) ou l’Agence Multilatérale pour la Garantie des
Investissements (AMGI) visant à faciliter le financement et à sécuriser les projets
d’investissement touristiques (2003). De nombreux projets d’investissement sont
actuellement à l’étude par des promoteurs internationaux (Legacy Holdings, Groupe
Accor, etc.) mais la majeure partie des projets d’extension des structures existantes
ou de création d’établissement de taille moyenne (15-40 chambres) restent financés
sur fonds propres.
- la création de l’Office National du Tourisme de Madagascar (ONTM) et des Offices
Régionaux du Tourisme (ORT) afin de développer une meilleure stratégie de
promotion et marketing de la destination touristique Madagascar (2004). Cette
initiative est un exemple de Partenariat Public Privé (PPP) : les Offices du Tourisme
29
comptent parmi leurs membres l’administration et les opérateurs privés. L’objectif
est d’assurer une politique à long terme de promotion des destinations malgaches.
L’ONTM remplace la Maison du Tourisme de Madagascar (MTM) qui s’est trouvée
confrontée à des problèmes structurels et de financement. Aujourd’hui, le
financement de l’ONTM et de ses activités reste problématique et lié à une réforme
de la politique fiscale du secteur.
- l’élaboration et la validation du « Plan Directeur pour le Tourisme » avec l’appui du
cabinet allemand GATO AG (2005). Les recommandations de ce plan doivent servir
de directives pour le développement effectif du Tourisme dans le pays. Toutefois,
chaque région devra élaborer des plans d’aménagement spécifiques.
- la création d’une task-force pour le tourisme au niveau de la Présidence de la
République (2005) chargée de mettre en oeuvre la stratégie de développement et de
structurer les actions de promotion du tourisme à Madagascar.
- la préparation d’un projet intitulé « Pôles Intégrés de Croissance » (PIC33) (2004)
qui vise à mettre en place une plate-forme minimale d’infrastructures sur un site
donné pour y stimuler la croissance. Le secteur du tourisme a été identifié comme
locomotive du développement sur deux des trois sites choisis, Nosy Be et Tolagnaro
(Fort-Dauphin). Les deux sites font actuellement l’objet d’un plan physique
d’aménagement et de développement touristique spécifique.
33 Le projet sera détaillé ultérieurement
30
Chapitre 4 : La production touristique
La production touristique regroupe l’ensemble des services et des biens finaux offerts
par le secteur touristique et consommés durant une période bien déterminée. Elle se
mesure soit en termes de fréquentation des sites et des équipements touristiques, de
nuits passées dans les hébergements touristiques, de passagers transportés, et en termes
de chiffre d’affaires réalisé par les entreprises du secteur.
Section 1 : Analyse des arrivées aux frontières.
Le tableau suivant récapitule la progression des arrivées de touristes aux frontières
durant ces 6 dernières années. Une étude de la progression des arrivées par trimestre
permet d’observer de près l’évolution de la demande touristique à Madagascar.
§1-Les arrivées de visiteurs non résidents aux frontières
Tableau 5 : Evolution de la demande touristique par trimestre
PERIODES 2000 2001 2002 2003 2004 20051er trimestre 29 243 31 247 12 859 34 543 35 011 49 0752ème trimestre 37 155 42 087 7 614 34 682 57 707 699713ème trimestre 49 680 51 208 18 151 40 713 74 440 834384ème trimestre 43 993 45 661 23 050 23 050 29 292 74 567TOTAL 160 071 170 208 61 674 139 230 228 784 277 051
Source : MCT, Secrétariat chargé de la Défense Publique, ADEMA DCE, INSTAT
Graphiquement, l’évolution par trimestre des arrivées pour ces six années se présente
comme suit :
31
Graphique 1 : Courbe des arrivées touristiques par trimestre.
Evolution de la demande touristique (Par trimestre)
0100002000030000400005000060000700008000090000
2000 2001 2002 2003 2004 2005
1er trimestre2ème trimestre3ème trimestre4ème trimestre
Source : MCT.
Sur tous les trimestres, les arrivées sont quasi-stables de 2000 à 2001, et affichent une
croissance moyenne de 23,77%. Il ressort aussi de ce graphe que l’année 2002, tous
trimestres confondus, a été caractérisée par la chute de la demande touristique à cause
de la crise politique. Ainsi, les entrées aux frontières ne présentent pas une véritable
progression.
Le graphique 1 permet de constater que la demande afflue principalement en période de
haute saison. Plus précisément, c’est vers les mois de Juillet à Septembre que les
visiteurs sont nombreux : près de 30% des non-résidents viennent pendant cette période.
En 2000, en vue de diversifier ses destinations, Air Madagascar a exploité un vol
hebdomadaire sur Singapour (Asie du Sud Est), ce qui a engendré les performances de
49680 et 43993 arrivées soit 31% et 27,5% respectivement au 3ème et 4ème trimestre de
cette année-là. L’ouverture de cette nouvelle destination a favorisé l’arrivée de touristes
asiatiques dans la grande île, ainsi que le déplacement fréquent des investisseurs et des
hommes d’affaires entre les deux pays.
§2-Une forte régression des entrées en 2002
I- Les effets de la crise sur la demande
En 2002, la crise a profondément affecté l’économie nationale. Le nombre de touristes a
considérablement régressé de près de 59% au premier trimestre 2002, en enregistrant
12859 visiteurs, contre 31247 à la même période en 2001. La demande a accusé une
chute vertigineuse au second trimestre, une période où la crise est entrée dans une phase
32
chronique, pour se chiffrer à 7614 contre 42 087 à la même période en 2001. Cela était
dû au fait que la grande île avait été considérée comme une destination à risques par les
professionnels de l’industrie du voyage à l’extérieur. L’insécurité, les blocages
économiques et la tension politique constituaient d’importants facteurs qui ont aggravé
la réticence des touristes.
II- La reprise de la demande à partir du 3 ème trimestre
Cependant, on a observé une amélioration de la demande au cours du troisième
trimestre. Les mesures entreprises par le Gouvernement ont répercuté leurs effets sur le
secteur touristique. Au troisième trimestre, les entrées ont de nouveau repris la voie de
la croissance et ont atteint les 18151 arrivées (Cf. tableau 4). Toutefois, cette
performance ne se rapproche pas encore du niveau des années précédentes.
Les visiteurs ont continué à affluer, avec 23050 arrivées au 4ème trimestre, représentant
37,4% du total des entrées pour la même année (cf. tableau 5). Ce regain de confiance
est le fruit de la participation du pays à la foire du World Travel Market (WTM) de
Londres en Novembre 2002. Cette participation était une initiative d’un groupement
d’opérateurs en collaboration avec Air Madagascar. L’objectif de cette action a été de
promouvoir davantage la destination sur le marché britannique.
§3-Stabilité du climat des affaires à partir de 2003
Le tableau 5 fait ressortir qu’en 2003, les arrivées ont augmenté de près de 168%34 au
premier trimestre avec 34543 visiteurs non-résidents, par rapport à la même période en
2002 (12859). Avec la mise en place du nouveau régime, la stabilité politique a été
retrouvée. L’Etat a su regagner la confiance des opérateurs en ayant instauré un
environnement économique incitatif à l’accroissement des investissements. Les arrivées
au 2nd trimestre 2003 ont atteint les 34682 non-résidents contre seulement 7614 à la
même période en 2002. La demande touristique s’est accru pour atteindre au 3ème
trimestre 40713 visiteurs contre seulement 18150 en 2002, soit une croissance de 125%.
34 Calcul effectué en considérant comme base 100 le nombre de visiteurs au premier trimestre 2002.
33
La reprise de la croissance s’est toujours poursuivie avec 228 784 touristes reçus en
2004, contre 139 230 en 2003, soit une augmentation de 64,26%35. Une telle
performance est le fruit du dynamisme des acteurs du secteur, à savoir Go To
Madagascar, le Ministère du Tourisme et quelques TO, qui a permis des voyages à
l’extérieur et la participation de l’île aux salons du tourisme : ITB Berlin et la Bourse
Internationale du Tourisme (BIT Milan). Ce bon résultat s’explique aussi par
l’ouverture de deux nouvelles lignes aériennes par Air Madagascar : Milan et Bangkok,
et surtout la promotion du tourisme balnéaire sur le marché italien par la liaison directe
Milan-Nosy Be.
En bref, la crise politique de 2002 a eu des impacts négatifs sur le secteur du tourisme,
mais les efforts entrepris par le Gouvernement, ajoutés à des évènements mondiaux
comme la progression des menaces terroristes, les épidémies de SRAS (Grippe Aviaire)
ou les catastrophes naturelles, ont contribué à une reprise du secteur. A cet effet, un
record de 277 051 entrées a été enregistré en 2005. Toutefois, le nombre de visiteurs
accueillis à Madagascar reste modeste par comparaison avec les pays environnants.
Section 2 : Analyse de la structure de l’industrie touristique à Madagascar
§1- Une industrie active mais fragmentée
Comme dans les autres pays du monde, l’industrie du tourisme à Madagascar est
extrêmement bien structurée au niveau national mais également par sous-secteurs
d’activités et par région. Le système de commercialisation l’impose, de même que
l’éclatement géographique des activités, et plus récemment, la défense des intérêts
communs notamment en terme de formation et au niveau du dialogue avec le secteur
public (voir tableau 6 page suivante sur la structure de l’industrie touristique malgache).
Pour pallier une éventuelle atomisation et gérer au mieux les effets d’agglomération, les
opérateurs adhèrent à des groupements de prestataires spécialisés (club de plongée par
exemple) ou à des associations régionales. Ainsi, les prestataires évoluant sur un même
site sont plus souvent partenaires que concurrents du fait d’un déficit de l’offre. Ces
35 Calcul effectué.
34
relations de partenariat sont accentuées au niveau vertical car les prestataires préfèrent
se concentrer sur leur corps de métier et travailler en partenariat avec les intermédiaires
pour le marketing de leurs produits. Madagascar reste une destination confidentielle,
commercialisée uniquement par des agences et TO spécialisés.
Le tourisme d’aujourd’hui voit une progression constante des touristes individuels qui
composent eux-mêmes leurs voyages et ont directement recours aux prestataires et
agences sur place par le biais d’Internet ou des guides de voyage. Ce type de touristes
représentent la majorité de ceux qui viennent à Madagascar (environ 70% d’entre eux)
et alimentent un secteur informel du tourisme très actif et permettant à des opérateurs
nationaux de se former en attendant une éventuelle formalisation de leurs activités.
35
Tableau 6 : Structure de l’Industrie Touristique Malgache
Sous-secteurs Caractéristiques des acteurs Structure du marché
Prestataires TouristiquesTransport aérien Air France, Air Madagascar, Corsair sur les vols internationaux.
Air Madagascar, Air Mauritius, Air Austral et Inter Air sur les vols régionaux.Air Madagascar et 4 petites compagnies charters sur les vols intérieurs.
Oligopole : tarifs élevés sur la ligne Paris - Antananarivo.Duopole sur la plupart des lignes desservies : Maurice, Réunion, Comores et Johannesburg.Quasi-monopole de Air Madagascar sur les vols intérieurs réguliers. Capacité limitée des compagnies charters.
Location de voituresGroupement : GLVM
Représentation des sociétés multinationales (Hertz, Rent a Car, etc.) dans les grandes villes. Importantes PME (véhicules 4X4 et bus) concentrées sur les principales villes (Antananarivo, Nosy Be).Secteur informel important sur les touristes individuels
Marché concurrentiel avec un accroissement du secteur informel travaillant en sous-traitance avec les agences.Les agences les plus importantes ont intégré la location de voitures à leurs activités.
Parcs naturels et attractions touristiques
Prédominance des parcs naturels nationaux gérés par l’ANGAP.Quelques parcs privés (10 max.) éparpillés dans l’île, dont certains sont gérés par des ONG (WWF).Les autres types d’attractions sont limités en nombre et souvent peu adaptés au tourisme: boutiques d’artisanat, cabarets, évènements culturels, etc.
Quasi-monopole de l’ANGAP, dont la qualité de services peut être améliorée (sites de camping surchargés en haute saison) sauf à Fort-Dauphin (quasi-monopole privé).
Guides touristiquesGroupement : ANG
Peu de guides free lance, la plupart des guides sont autodidactes et travaillent à plein temps ou à temps partiel pour les agences.
Nombre limité d’acteurs indépendants et qualifiés.
Services : club de plongée, de pêche, excursions, etc.
Faible nombre des prestataires spécialisés aggravé par une dissémination sur les différents sites.
Oligopole sur les principaux sites avec une qualité de service variable. Excellente qualité de service pour les clubs de plongée grâce aux systèmes d’accréditation internationaux.
RestaurantsGroupement : FHORM
Petites structures, le plus souvent intégrées à des activités d’hébergement. Marché concurrentiel sur les sites les plus importants.Oligopoles sur les sites les plus enclavés.
Unités d’hébergementGroupement : FHORM
Petites et moyennes structures. Faible capacité d’hébergement (10.000 chambres au total) aggravé par une répartition le long des principaux circuits : déficit de chambres sur les principaux sites.
Oligopole des hôtels aux normes internationales sur les sites importants. Monopole sur les zones les plus enclavées.Marché concurrentiel pour les destinations de tourisme national.
Agences de voyageRéceptifGroupement : TOP
Une vingtaine d’agences de taille importante et de taille moyenne, concentrées pour la plupart sur Antananarivo. Tendance de spécialisation par marché émetteur.
Marché concurrentiel pour la France, l’Italie et l’Allemagne. Oligopole pour les marchés anglo-saxons et asiatiques. Quasi-monopole pour les agences basées en dehors d’Antananarivo, le cas échéant.
BilletterieGroupement : AAVM
Près de 500 agences de billetterie existent à Madagascar avec une forte concentration à Antananarivo et les chefs-lieux de province.
Marché fortement concurrentiel, dominée par une vingtaine de grosses agences. Activité souvent intégrée par les agences réceptives.
DistributeursTour Opérateurs internationaux (TO)
Quelques TO généralistes (Nouvelles Frontières, Jet Tours) mais le plus souvent des TO spécialisés Afrique et Océan Indien, ou par type de produits (pêche, plongée, surf, ornithologie, etc.) toujours en partenariat avec des agences locales.
Marché concurrentiel pour la France, l’Italie et l’Allemagne.Oligopole pour les marchés anglo-saxons et asiatiques.
36
Le secteur se divise en deux marchés principaux, d’importance inégale : le tourisme
international et le tourisme national. Les données exactes sur le tourisme national sont
inexistantes, il est évalué à moins de 10% du volume d’affaires généré par le tourisme
international. Les touristes nationaux ou résidents se rendent généralement sur des sites
différents de ceux fréquentés par les touristes internationaux pour des raisons d’accès et
surtout de coûts.
Le tourisme international est toutefois plus profitable et attire plus d’investisseurs. Mais
il est également plus exigeant en termes de qualité de service et de capacités techniques
et financières, ce qui exclu le plus souvent les opérateurs nationaux ; le faible nombre
d’organismes de formation ne leur permet pas d’accéder à un certain niveau de
professionnalisme, et l’accès au crédit est un problème récurrent pour les opérateurs
malgaches tous secteurs confondus.
De ce fait, une grande partie des acteurs liés au tourisme international à Madagascar est
le plus souvent étrangère à deux exceptions près : les agences de billetterie, où les
opérateurs nationaux dominent, et les parcs naturels dont la gestion a été confiée par
l’Etat à une association nationale d’utilité publique, l’Association Nationale pour la
Gestion des Aires Protégées (ANGAP).
§2- Une industrie concentrée sur le marché français
Les opérateurs français sont majoritaires dans l’industrie touristique malgache orientée
vers le marché international. La principale ligne long courrier desservie par les
compagnies aériennes présentes à Madagascar est Paris – Antananarivo. Madagascar est
un pays a priori francophone. Tout cela contribue à faire de la France (la Réunion
compris) le principal marché émetteur de Madagascar (69% des visiteurs en 2005)
comme l’indique le tableau 7.
Les autres marchés émetteurs européens ne représentent pour le moment que des
marchés de niche même si les études marketing effectuées dans le cadre du Plan
Directeur pour le Tourisme montrent une demande potentielle importante. L’ouverture
récente d’une ligne directe entre Milan et Antananarivo s’est immédiatement traduite
par un accroissement du nombre de touristes italiens sur des sites touristiques comme
37
Nosy Be où les opérateurs touristiques d’origine italienne sont aussi très présents, au-
delà du vol charter hebdomadaire Milan – Nosy Be affrété par l’hôtel Venta Club.
Tableau 7 : Répartition des visiteurs par pays de résidence.
Pays 2000 2001 2002 2003 2004 2005France 55% 56% 52% 58% 58% 57%Réunion 9% 10% 5% 11% 10% 12%Amérique 4% 4% 5% 3% 4% 5%Angleterre 3% 3% 4% 2% 3% 2%Suisse 2% 2% 4% 2% 2% 2%Allemagne 4% 4% 5% 3% 4% 3%Italie 5% 5% 5% 7% 7% 6%Autres 18% 16% 20% 14% 12% 13%Source : MCT.
Section 3 : Analyse des recettes en devises
Le tourisme faisant partie des trois premiers secteurs pourvoyeurs de devises, une
analyse des recettes s’avère indispensable.
§1 - Prédominance des recettes provenant des touristes européens
D’après le tableau 7, l’Europe domine le marché international du tourisme à
Madagascar et une grande majorité des devises proviennent des touristes du vieux
continent.
Tableau 8 : Evolution des recettes en devises au titre du tourisme (En millions de DTS)
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Total 91,90 90,20 27,80 54,00 104,30 124,0
Taux moyenFmg/DTS
8934 8376 8773 8675 13828 14494,5
Equivalent Fmg**
821,0 755,5 243,88 468,35 1442,2 1797,3
** en milliards de nos francs.Source : MCT, Février 2006
38
A spécifier que ces recettes n’incluent pas les titres de transports internationaux. Par
contre, elles comprennent les devises procurées par les prestations suivantes : agences
de voyages, hôtels, transactions sur titres de transports intérieurs, opérations de transfert
à caractère touristique (virement, chèques de voyages, cartes de crédit), opérations de
billets de banque étrangers. Graphiquement, les recettes se présentent comme suit :
Graphique 2 : Progression des recettes en devises de 2000 à 2005.
050
100150200250300350400
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Progression des recettes en devises de 2000 à 2005
DTS (Millions DTS)Ariary (Milliards d'Ariary)
Source : MCT, Février 2006
Parmi les non-résidents européens, il est à indiquer que ce sont les Français qui sont
prédominants, puisque ces derniers représentent plus de 50% des visiteurs qui voyagent
à Madagascar. Les recettes ont connu une croissance de près de 11% en 2000, par
rapport à 1999, passant de 72,9 millions de DTS à 91,9 millions de DTS.
La chute des entrées en devises en 2002 est de près de 72%. Si les recettes étaient de
90,2 Millions de DTS en 2001, elles ont été évaluées à 27 Millions en 2002. Cette nette
régression est due à la diminution considérable des visiteurs étrangers pendant la crise.
En 2003, lorsque le gouvernement et le secteur privé ont entrepris des initiatives tendant
au redressement et à la redynamisation du secteur, cela l’a de nouveau remis sur la voie
de la croissance. Les 139 230 entrées de cette année ont généré 54 millions DTS de
recettes. La reprise s’est faite grâce également aux efforts de l’Etat à instaurer un
environnement incitatif aux actions de promotion à l’extérieur, ainsi qu’à une stabilité
politique qui a fait gagner la confiance des touristes.
39
§2 -Accroissement résultant d’une dépréciation à partir de 2003
Le pays a traversé une grave crise économique en 2004. La situation en matière de
changes s’est détériorée. L’offre n’arrivait pas à satisfaire la demande sur le marché
interbancaire, ce qui a engendré une appréciation non négligeable de l’Euro et du Dollar
et par conséquent du DTS. Pour stabiliser la monnaie, la Banque Centrale a dû procéder
à l’achat de monnaie nationale et injecter près de 20 millions d’€ sur le marché36.
La récession en 2004 a été caractérisée par une situation de forte inflation. L’économie
a également subi les impacts de certains évènements conjoncturels comme la flambée
du prix du baril de pétrole sur le marché international, passant de 40 USD à 50 USD37.
Les importations pétrolières étant facturées en dollar, le pays a éprouvé un besoin
important de devises pour couvrir les dépenses, ce qui a provoqué une forte appréciation
de l’Euro. Par ailleurs, la politique de détaxation initiée par le gouvernement a entraîné
un accroissement considérable des importations, impliquant une sortie importante de
devises.
La dépréciation monétaire a entraîné des répercussions sur le tourisme, puisque le taux
de change de la période était de 13828 Fmg pour le DTS, alors qu’il était de 8675 Fmg
en 2003. La monnaie nationale a perdu près de 60% de sa valeur, ce qui a été constaté
au niveau des recettes s’élevant à 104,3 millions de DTS soit 1442,2 Milliards de Fmg.
Ainsi, l’année 2004 est un pseudo-pic en raison de l’instabilité du taux de change : c’est
cette dépréciation qui a provoqué une variation interne sur le volume des recettes, et non
la croissance des entrées de visiteurs.
Par ailleurs, la compétitivité des produits touristiques malgaches s’est accrue avec cette
perte notable de la valeur de notre monnaie nationale qui a connu entre 2003 et 2005
une dépréciation de 79% par rapport au dollar américain. Ainsi, considérant la crise, on
ne peut se fier au volume, mais au nombre de touristes.
36 MEFB, Rapport Economique et Financier 2003-2004.37 MEFB, Rapport Economique et Financier 2003-2004.
40
Section 4 : Analyse des entrées dans les Parcs Nationaux
Madagascar possède 46 Aires Protégées (AP) qui sont gérées par l’ANGAP. Sur ces 46
AP, 5 Réserves Naturelles Intégrales (RNI) ne sont pas accessibles aux visiteurs. Les 41
sites restants se répartissent en 18 Parcs Nationaux et 23 Réserves Spéciales38. Les
analyses suivantes montrent l’évolution des statistiques sur les entrées dans les Parcs
Nationaux.
§1- Evolution des entrées dans les Parcs Nationaux
Tableau 9 : Statistiques des entrées dans les Parcs Nationaux :Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005ISALO 23 904 27 678 4 257 19 324 24 098 29 031ANDASIBE 24 408 26 478 6 952 23 257 25 561 24 273RANOMAFANA 13 145 15 668 2 964 11 768 15 613 14 741MONT. D'AMBRE 8 837 8 170 2 129 6 229 7 820 10 105BEMARAHA 2 888 3 351 385 6 731 4 392 6 224ANKARAFANTSIKA 2 404 4 617 1 440 6 252 8 095 5 951ANKARANA 6 257 6 898 1 171 4 657 5 750 5 869ANDRINGITRA 1 495 1 750 304 2 221 2 330 2 940MASOALA NMangabe 1 518 1 951 559 1 184 2 246 2 880ANDOHAHELA 533 1 637 331 1 299 1 310 1 336TSIMANAMPETS 405 253 481 1 195 1 104MAROJEJY 384 597 259 3 595 831 603ZOMBITSE 643 718 591CAP Ste MARIE 104 227 50 13 223 329AMBOHITANTELY 192 149 87 314 326 215BEZA MAHAFALY 22 73 19 37 287 164MANOMBO 29 23 56 51 128MANANARA-NORD 48 65 101 125ANDRANOMENA 34 16 2 75 62ANALAMERA 14 18 37 0 7 15KIRINDY MITEA 45 4 0 2 6KALAMBATRITRA 29 0Namoroka/Baiedebaly 14 88 0 22 0MIDONGY du SUD 20 0MANONGARIVO 83 19 16 0 0 0LOKOBE 6 0 0 0 0BETAMPONA 56 19 0 0ZAHAMENA 82 0 12 0 0TOTAL 86 408 99 780 21 344 88 159 101 102 106 692Source : PNM-ANGAP
38 Selon l’ANGAP, les RNI ne sont pas encore aménagés pour recevoir des touristes et sont encore considérés comme zones sensibles. La qualité de « Réserves Spéciales » a été conférée à certains parcs suivant des études et critères sur la superficie et les potentialités que peuvent offrir les sites.
41
Tableau 10 : Comparaison des statistiques sur les visites de parcs par rapport aux arrivées touristiques.
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Visites 86408 99780 21344 88159 101102 106692Touristes 160071 170208 61674 139230 228784 277051Taux de visite* 53,98% 58,62% 34,60% 63,31% 44,19% 38,50%
Source : INSTAT et PNM-ANGAP.
Le tableau 10 évoque l’attrait que les Parcs Nationaux exercent sur les vacanciers. En
effet, en faisant abstraction des visites en 2002, les visites des Aires Protégées
représentent en moyenne les 51,72%39 des arrivées touristiques. Ces chiffres évoquent
une fois de plus l’importance de l’écotourisme car c’est à travers ces parcs que les
visiteurs étrangers apprécient la biodiversité en faune et flore du pays. De même, le
nombre de non résidents ayant visité les Parcs Nationaux a enregistré une croissance de
23,47%40, soit près de 4,69%41 par an.
Graphique 3 : Histogramme de comparaison entre les entrées dans les Parcs et le nombre de touristes.
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Histogramme de comparaison entre les entrées dans les parcs et le nombre des touristes
VisitesTouristes
Source : PNM-ANGAP.
En effectuant une analyse des visites des Aires Protégées par province, il ressort que la
partie Sud constituée par les provinces de Fianarantsoa et Tuléar attire le plus de
visiteurs non résidents. En effet, cette zone concentre ensemble en moyenne entre 45%
et 56% du nombre total de visites. Cette dominance s’explique par l’existence de
39 Calcul effectué : moyenne des taux de visite sur ces six dernières années.40 Calcul effectué : on prend comme base le nombre d’entrées en 2000, la croissance étant la différence entre ceux de 2005 avec ceux de l’année de base, exprimée en pourcentages.41 S’obtient en divisant la croissance globale de la période par le nombre d’années concernées c’est-à-dire 5.
42
certains sites comme l’Isalo qui a reçu plus de 1900042 visiteurs sauf en 2002, ainsi que
Ranomafana qui en a accueilli plus de 1150043.
Par ailleurs, les ventes de tickets constituent aussi une autre manière de démontrer
l’importance de ces Aires Protégées, ainsi que la passion de nos hôtes pour les
attractions naturelles.
§2 – Evolution des ventes de tickets
Tableau 11 : Evolution des ventes de Tickets dans les Parcs.(En millions d’Ariary)
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Vente 533,419 561,716 86,291 427,223 532,144 1 896,558Recettes* 164 200 151 100 48 776 93 690 288 440 343 000Taux 0,32% 0,37% 0,17% 0,45% 0,18% 0,55%Source : INSTAT et PNM-ANGAP.* Recettes du tourisme.
Graphique 4 : Courbe des ventes de tickets dans les Parcs. (En millier d’Ariary).
Ventes
0
500000
1000000
1500000
2000000
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Ventes
Source : PNM-ANGAP.
En observant le graphique 4, les ventes de tickets dans les Parcs Nationaux ont suivi une
évolution relativement identique aux arrivées de non-résidents pour la période de 2000 à
2005. De 2000 à 2001, les ventes ont augmenté de 18,83% soit un accroissement de 9%.
En 2002, à cause de la crise, elles ont régressé de 84,63% avec seulement 86 291 040
Ariary contre 561 716 760 Ariary en 2001.
42 Voir tableau 9.43 Voir tableau 9.
43
Ainsi, l’effet négatif de la crise sur le secteur touristique a aussi été ressenti à travers la
chute des ventes de tickets dans les réserves naturelles. A partir de 2003, la reprise s’est
confirmée et a connu une forte augmentation atteignant presque le niveau de 2001.
L’impact de ces sites au niveau communal mérite une attention particulière. En fait,
l’ANGAP répartit la moitié (50%) des droits d’entrées recueillis dans les parcs
nationaux au profit des communautés environnantes. De 1992 à 2004, le montant alloué
au titre des 50% DEAP était de 353 622 811 Ariary selon un responsable du PNM-
ANGAP. Les deux provinces qui ont le plus bénéficié de l’allocation des revenus issus
des droits d’entrée sont Fianarantsoa et Toamasina44. Notons que l’objectif d’une telle
politique est l’amélioration du niveau de vie des populations locales.
Cependant, bien que les efforts entrepris par cet organisme aient pour but de réduire la
pauvreté, le tableau 10 met en exergue une certaine contradiction entre l’intérêt pour la
biodiversité et le montant des ventes réalisées. En effet, une grande partie des touristes
vient à Madagascar pour y découvrir la faune et la flore. Or, les ventes n’ont contribué
en moyenne qu’à hauteur de 0,37% du montant des recettes sur ces cinq années.
Par ailleurs, les parcs et sites non exploités entraînent un véritable manque à gagner,
alors qu’ils constituent de nouvelles opportunités en matière de visites, de création
d’emplois et de recettes. Cela résulte une fois de plus du manque d’infrastructures
d’accueil et de la pratique de bas tarifs pour les visiteurs.
44 Etude du secteur tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003.
44
PARTIE II :
TOURISME ET DEVELOPPEMENT RURAL
45
Chapitre 5 : Impacts du tourisme sur l’économie de Madagascar
Le tourisme est considéré comme un secteur économique à part entière. Ses impacts
économiques pour une région se mesurent à travers l’apport de devises, la création
d’emplois directs et indirects, l’attraction d’investissements, la diversification de
l’économie et la participation à la réduction de la dette extérieure. Ainsi, le tourisme
peut être un puissant catalyseur du progrès économique.
La contribution économique du tourisme s’estime à travers son apport dans le PIB, et
dans les échanges extérieurs du pays, ainsi que l’importance des opérations de change
effectuées par les non résidents. Le tourisme se situe dans l’industrie des services qui a
représenté près de 56%45 et 52%46 du PIB respectivement en 1999 et en 2000.
Section 1 : Situation générale de l’économie malgache
La potentialité économique de Madagascar est considérable. Ses ressources naturelles
abondantes et diversifiées lui offrent un potentiel fort de croissance pour l’agriculture, la
pêche, l’exploitation minière et le tourisme. Il peut également bénéficier de la proximité
des pays avoisinants tels que l’île Maurice pour développer des exportations à faibles
coûts, à fort coefficient de main d’œuvre et non traditionnelles.
Pourtant, en général, la performance économique de Madagascar avait été désastreuse
au cours des trois dernières décennies. Depuis les années 1970, le pays a subi un long
déclin économique qui a principalement été dû à l’échec d’une stratégie de substitution
à l’importation, de l’interventionnisme caractérisé par des distorsions générales de prix
et à une mauvaise gouvernance sous forme de capture d’état, qui a mené à un système
de rente profondément enraciné. La croissance économique de Madagascar était de
0,5% par an au cours de cette période contre un taux de croissance démographique
d’environ 2,8%. Reflétant ce déclin, la consommation par habitant a diminué de plus de
moitié, de 473 USD en 1970 à environ 230 USD en 2003. Actuellement, le PIB par
45 Source : INSTAT46 Idem.
46
habitant est inférieur à la moitié de la moyenne des pays moins développés, classant
Madagascar parmi les pays les plus pauvres du monde.
Des périodes de réforme à partir de la seconde moitié des années 1990 ont été
accompagnées de reprises économiques sporadiques et ont montré un potentiel de
croissance indéniable. En effet, des changements structurels vers une politique plus
pragmatique ont eu lieu à partir de la deuxième moitié des années 1980 : (i) l’abolition
des prix administrés et le flottement du taux de change, (ii) la libération de l’économie –
y compris des échanges extérieurs et le désengagement de l’Etat des secteurs clés tels
que l’exploitation minière, la pêche et la privatisation des principales sociétés d’état, y
compris du secteur financier, (iii) l’établissement de la Zone France Industrielle (ZFI)
qui a permis le développement rapide des filières textile et crevettière dans la dernière
partie des années 1990.
Grâce aux réformes et aux opportunités d’échanges préférentiels telles que l’AGOA,
quelques sous secteurs industriels orientés vers l’exportation et les services se sont
développés rapidement au cours de la période 1997-2001. En ce sens, les textiles et/ou
habillement et le tourisme ont eu respectivement des taux de croissance moyens de
24,5% et 11%, le secteur bancaire et la construction ont eu un taux moyen de 8 pour
cent. Les exportations ont considérablement augmenté et ont représenté 24% du PIB en
2001, contre 13% du PIB en 1980, avec une part croissante des biens manufacturiers et
des exportations non traditionnelles. Cette période a également vu une poussée des
investissements privés, en particulier les IDE qui sont passés de presque zéro dans les
années 1980 à 2,1% du PIB en 2001. Par conséquent, pour la première fois après
presque deux décennies de déclin économique, Madagascar a vécu une période de
croissance soutenue, avec un taux moyen de croissance de 4,6% du PIB contre une
moyenne de 0,4% au cours des années 1980.
Mais le profit de la croissance a révélé une économie à deux vitesses47. L’agriculture
détient une place importante dans l’économie avec une part importante en terme de
main d’œuvre (76% en 2001) et de contribution au PIB (30% en 2001). A la différence
de l’industrie manufacturière et des services, la performance de l’agriculture a été
faible. Malgré un fort potentiel, l’agriculture ne s’est développée qu’à un taux annuel de
47 Revue Economie de Madagascar n°3, Octobre 1998.
47
1,2% depuis les années 1980 et de 1,8% entre 1997 et 2001. En outre, les produits
d’exportation provenant des produits traditionnels tels que le café, la vanille, le girofle
et le poivre ont diminué depuis le milieu des années 1980. Cependant, ces produits
tiennent encore une place assez importante dans les exportations. En effet, les
exportations de vanille et de girofle représentent, à eux seuls, 27% des recettes
d’exportation en 2001. Par ailleurs, il y a également une part croissante des exportations
agricoles non traditionnelles telles que les légumes, les fruits et les huiles essentielles,
bien qu’elles soient encore petites.
Madagascar a rompu le cercle vicieux de faible taux de croissance grâce à l’impulsion
donnée par le secteur d’exportation et par les investissements. Indéniablement, les
perspectives de croissance sont plus brillantes étant donné les changements structurels
qui ont eu lieu. Malgré une grave contraction de l’économie due à la crise politique en
2002, la reprise s’est faite avec un taux record de croissance de 9,8% en 2003, 5,3% en
2004 et 4,6% en 2005.
Mais le développement récent indique que la réduction de la pauvreté reste un challenge
difficile. Le taux de pauvreté a diminué de 74% à 68,7% entre 2004 et 2005. Cependant,
la grande majorité de la population a été exclue des bénéfices de la croissance avec un
taux de pauvreté de 75,3% en milieu rural (contre 52,3% en milieu urbain) au cours de
l’année 2005. Il est donc permis de dire que la pauvreté est surtout rurale à Madagascar.
La persistance de la pauvreté dans le milieu agricole et dans le milieu rural est tout
d’abord due à la faiblesse de la performance dans l’agriculture. Mais un certain nombre
de faits ont contribué à cette situation. La distribution des bénéfices de la croissance a
été inégale avec une réduction de la pauvreté principalement attribuable aux secteurs de
l’industrie et des services. Primo, bien qu’il se soit développé rapidement, l’emploi dans
les ZFI n’a représenté que 1% du travail en 2001. Secundo, une analyse de la
dynamique du marché du travail dans la manufacture et les services montre que le
salaire réel et les taux de croissance de l’emploi dans ces secteurs ont été élevés par
opposition à la stagnation dans le secteur agricole. Tertio, le mouvement de la main
d’œuvre de l’agriculture vers le secteur moderne n’a pas joué un rôle important. Il y a
peu de contacts entre les marchés du travail urbain et rural étant donné qu’il y a peu de
migration temporaire ou permanente du milieu rural vers le milieu urbain. Cela est dû
48
en partie aux faiblesses des liens entre les secteurs en développement en milieu rural.
Quarto, il y a un écart important entre l’offre de main d’œuvre rurale et la demande
émanant des secteurs porteurs. En effet, la moyenne d’accomplissement éducatif dans
les secteurs en développement avoisine 8 ans par opposition à 4 ans dans toutes les
activités agricoles, ce qui a pu, en partie, expliquer la faible intégration de la main
d’œuvre provenant du milieu rural vers le secteur en développement.
Compte tenu de cette situation, le développement rural est devenu un élément clé de la
réduction de la pauvreté avec la majorité des pauvres de la population vivant en milieu
rural. Dans ce sens, l’objectif du Gouvernement est d’améliorer la productivité et
l’accès au marché. Parmi les mesures prévues dans la stratégie de développement rural
(PADR) du Gouvernement figurent la mise en place d’infrastructures, routes rurales,
irrigation et micro crédit, de réformes institutionnelles pour améliorer la vulgarisation
agricole et la promotion d’une agriculture commerciale dynamique. La réussite de ces
mesures nécessite qu’elles soient accompagnées par des mesures institutionnelles visant
à renforcer les services déconcentrés et décentralisés afin que la priorisation des
programmes tienne compte des spécificités des régions, des types de producteurs, et afin
que les ressources et les investissements publics (routes, irrigation) puissent répondre
aux besoins des paysans. Non seulement cette approche permettra d’améliorer par
exemple l’approvisionnement en intrants, y compris les microcrédits, mais elle aidera
également à orienter l’agriculture vers la commercialisation. En effet, il en sera attendu
une diversification des activités agricoles, une meilleure intégration des filières où les
risques seront amoindris que ce soit pour les paysans que pour les opérateurs dans les
agrobusiness. La protection de l’environnement est également parmi les priorités du
Gouvernement afin de capturer la plupart des services économiques (tourisme, barrages,
système d’irrigation et adduction d’eau) dérivés des écosystèmes. Le défi de la
protection de l’environnement consiste à développer des réseaux d’aires protégées et à
renforcer la coordination institutionnelle pour un système renforcé de conservation. Un
autre défi se rapporte à la mise en place des mécanismes de financement durables pour
protéger l’écosystème à long terme.
Section 2 : Evolution du taux de croissance du PIB
49
Le premier indicateur qui permet d’appréhender la situation économique du pays est le
Produit Intérieur Brut (PIB). Le PIB regroupe la somme des valeurs ajoutées dans une
économie et représente donc la valeur des biens et services produits par des unités
résidentes et disponibles pour des emplois finals. La croissance économique se définit
par une augmentation intérieure de biens et services, généralement chiffrée par
l’accroissement du PIB d’une année sur l’autre. Le taux de croissance est la croissance
annuelle du PIB en termes réels.
Graphique 5 : Taux de croissance économique durant les 10 dernières années
Evolution du taux de croissance
-15
-10
-5
0
5
10
15
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : INSTAT
Tableau 12 : PIB Origines et emploi des ressources aux prix constants de 19842001-2005 (En milliards de FMG aux prix de 1984)
2001 2002 2003 2004 2005Secteur PrimaireSecteur SecondaireSecteur tertiaire
774,3303,91 196,3
764,3240,91 016,3
774,2275,91 123,8
798,1294,01 191,0
826,8328,61 279,7
PIB au coût des facteurs 2 228,1 1 972,5 2 118,9 2 225,3 2 273,0Taxes indirectes 243,3 185,6 250,6 269,4 295,3PIB aux prix du marché 2 471,4 2 158,2 2 369,5 2 494,7 2 668,2Consommation Gouvernement Privée
2 142,8225,11 917,6
1963,9191,91 772,1
2 093,6241,71 851,9
2 193,4229,11 964,3
2 356,6229,12 127,5
Investissement Intérieur Public Privé
371,0168,3202,7
258,0102,3155,7
416,7203,3213,4
502,3229,4272,9
612,7233,5379,3
Exportations nettes de bsnf Exportations de bsnf Importations de bsnf
-42,3472,0514,3
-63,7249,4313,1
-40,8344,4485,2
-201,0338,6539,5
-301,1364,6665,8
Epargne domestique 328,6 194,2 275,9 301,3 311,6Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget
Tableau 13 : Récapitulation suivant les taux de croissance (en %)
50
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005
RESSOURCESPib au prix du marchéPrimaire SecondaireTertiaire
Importations bsnf
4,71,07,15,0
16,6
6,04,07,66,1
11,9
-12,7-1,3-20,8-15,0
-25,0
9,81,314,610,6
48,8
5,33,16,56,0
11,2
7,03,611,87,4
23,4
EMPLOISExportations bsnf
ConsommationEtatPrivée
Investissement PublicPrivé
13,4
4,64,1
-1,828,3
9,6
30,02,5
29,364,6
-47,2
-14,8-7,6
-39,2-23,2
38,1
26,04,5
98,837,1
-1,7
-5,26,1
12,927,9
7,7
-8,3
1,839,0
Source : INSTAT, 2005.
Tableau 14 : Taux de croissance du PIB par secteur d’activités, 2001-2005 Variations annuelles en %
Secteurs 2001 2002 2003 2004 2005* PrimaireAgriculture Elevage –pêcheSylviculture
4,05,86,0-6,4
-1,30,82,6-19,9
1,32,64,1-15,0
3,03,53,20,0
3,64,03,52,0
SecondaireZone FrancheHors ZF
7,526,75,6
-20,7-40,0-18,5
14,575,89,4
6,527,94,0
11,845,06,3
TertiaireBTPTransports :marchandises voyageursTélécommunications
6,217,3
6,7-3,911,7
-15,0-15,1
-21,1-35,5-5,6
10,630,0
15,913,18,3
6,029,0
5,17,54,0
7,418,5
8,99,46,7
PIB au prix du marché (%)
6,0 -12,8 9,8 5,3 7,0
Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget*Prévisions
51
Tableau 15: Apport du tourisme dans le PIB
Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005*Apports (%) 2,3 2,5 0,8 1,6 2,3 3,0
Source : INSTAT, 2004
§1-Un taux de croissance plus élevé avant 2002
Pendant la période 1997-2000, les taux de croissance ont dépassé ceux des années
précédentes : entre 3% et 5%, contre 2% et 2,5 % pour les années 1995 et 1996. En
2001, le Pib a enregistré un taux de 6%, dépassant le niveau moyen de 4,2% pendant les
4 années précédentes. L’activité économique a connu de bonnes performances dans les
3 secteurs d’activités. Dans le secteur primaire, la production rizicole a repris grâce aux
bonnes conditions climatiques. Pour le secteur secondaire, l’admission de Madagascar à
l’AGOA en 2001 a entraîné un accroissement des investissements étrangers, de la
production des industries manufacturières et des exportations des entreprises franches.
Le secteur tertiaire a conservé son dynamisme notamment dans les branches BTP,
transport, tourisme, commerce, banques et Assurances avec 6,2%48.
§2- Chute du taux à cause de la crise
En 2002, à cause de la crise politique, la croissance économique a chuté, se chiffrant à
un taux de -12,8%. Le taux de pression fiscale est descendu à 7,7% du PIB, les recettes
ayant baissé de 20,7%. Les secteurs secondaire et tertiaire ont été sérieusement touchés
par la crise, enregistrant respectivement -20,7% et -15% de baisse. La contribution du
secteur touristique à travers la branche « transport de voyageurs » s’est révélée
désastreuse avec une croissance négative de -35,5%, cela peut s’expliquer par la baisse
considérable des arrivées de touristes. Pour le commerce, sa chute est la suite de la mise
en chômage technique voire la fermeture de plusieurs entreprises franches. Le secteur
primaire a peu subi les effets de la crise avec -1,3% : la production agricole ayant été
jugée bonne en 2002.
48 INSTAT : REF : Bilan de la situation macroéconomique, 2001-2002
52
§3- Reprise certaine de la croissance à partir de 2003
Conscient d’une telle régression, le gouvernement a entrepris en 2003 un certain
nombre d’actions telles que la création d’un fonds de garantie bancaire pour satisfaire
les besoins de financement des entreprises, la révision à la baisse du taux d’IBS…49 Ces
mesures ont visé pour objectif de contribuer à faire émerger l’économie de la récession.
Ainsi, la croissance a repris puisque le taux a atteint 9,8%50 soit un gain de 22,4 points
par rapport à 2002, ce qui a dépassé la prévision de 7,8%51.
Pour l’année 2003, la croissance économique a été tirée essentiellement par
l’investissement et les exportations. En fait, on a pu constaté un accroissement de 5,3%
des investissements publics par rapport à 2002. Cela résulte de la remise en état ainsi
que de la construction d’infrastructures sociales (écoles, centre de santé, …) et
d’infrastructures routières. En outre, on a aussi constaté une reprise des investissements
privés notamment dans les secteurs textile, télécommunication et tourisme. Pour les
exportations, l’accroissement était de 50,9% par rapport à l’année précédente. De même
pour les importations, l’accroissement était assez significatif : une hausse de 51,3% en
raison principalement des achats d’équipement et de matières premières. Enfin, le
déficit courant extérieur est passé de -6,2 % en 2002 à -4,9% en 2003.
Dans la poursuite des efforts de relance économique (prévision de 6% en 2004), l’Etat a
pris en Septembre 2003 des mesures incitatives telles que : la détaxation des produits
importés touchant l’agriculture, l’industrie, le transport et les travaux publics.52
L’objectif était de promouvoir le secteur privé et de favoriser l’ouverture de l’économie
à la concurrence extérieure. Ensuite, le gouvernement a mis en place un régime foncier
offrant la possibilité aux investisseurs d’acquérir des terrains pour drainer plus
d’investissements étrangers, afin de compenser la faiblesse de l’épargne intérieure53.
49 INSTAT : Bilan de la situation macroéconomique, et Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), Deuxième édition, Mai 2003.50 Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) : Rapport Economique et Financier 2003-200451 MEFB : Rapport Economique et Financier (REF)52 INSTAT : Bilan de la situation macroéconomique et REF, MEFB.53 Texte : loi n°2003-029 du mois d’Août 2003 relative à la propriété foncière étrangère et PDT 2004.
53
§4- Une croissance consolidée en 2004
Accroître les performances économiques et attirer davantage les capitaux privés
étrangers constituent les ambitions de Madagascar. La croissance sera désormais tirée
par le développement des secteurs porteurs tels que celui de la pêche et halieutiques,
l’industrie manufacturière tournée vers l’exportation, et les services englobant les
transports, les télécommunications et surtout le tourisme.
Pour l’année 2004, l’objectif d’atteindre un taux de croissance d’au moins 6 pour cent
n’a pas été atteint. Cela est dû principalement à des catastrophes naturelles qui ont
frappé le pays ainsi qu’à des problèmes conjoncturels internationaux. En fait,
Madagascar a été frappé par deux violents cyclones successifs (Elita et Gafilo) au cours
du premier trimestre de l’année 2004. Les impacts sur les activités socio-économiques
du pays étaient très importants, principalement pour le secteur agricole qui a vu près de
300 000 hectares de superficie agricole détruite. De plus, d’autres phénomènes tels que
la hausse du prix international des produits pétroliers ont été néfastes pour le pays.
Malgré ces évènements, Madagascar a pu réaliser une croissance économique de 5,3%
qui est encore tirée par les investissements. En fait, les investissements publics en
matière de réhabilitation et de construction d’infrastructures (route, école, centre de
santé, …) se sont intensifiés. D’autre part, les investissements privés ont vu une nette
amélioration probablement à cause des mesures de détaxation prises par le
gouvernement.
Le secteur primaire s’est mieux comporté: 3,5% contre 2,6%54 en 2003 pour
l’agriculture. Le secteur secondaire a presque retrouvé son niveau d’avant crise. Les
entreprises franches ont dépassé leur rythme de production de 2001 en affichant une
croissance de 27,9%.55 La valeur des exportations de produits textiles s’est élevée à 340
millions de DTS en 2004.
Le secteur tertiaire a enregistré une bonne performance surtout pour la branche BTP
avec 29%, grâce aux projets comportant des travaux de réhabilitation et de construction.
Ce résultat est aussi à mettre à l’actif des branches « transport de marchandises » et
54 MEFB : Rapport Economique et Financier 2003-2004, MEFB.55 INSTAT : Bilan de la situation macroéconomique.
54
« transport de voyageurs », respectivement 5,1% et 7,5%56. Les branches d’activité du
transport et du tourisme ont affiché un réel dynamisme du fait d’une part, de la
réhabilitation et construction de routes, et d’autre part, de l’ouverture de nouvelles
lignes aériennes extérieures (Milan et Bangkok)57.
§5- Une croissance positive en 2005
En 2005, le taux de croissance économique prévu était de 7,0%. Les conséquences du
phénomène de délestage et du démantèlement de l’Accord multifibre ont été néfastes
pour l’économie malgache. Cependant, la croissance économique enregistrée pour
l’année 2005 est de 4,6%. Celle-ci est tirée plus particulièrement par les investissements
privés qui ont réalisé un taux de 12,3% contre 12,2% l’année précédente. Il est à noter
que c’est le secteur tertiaire qui a le plus contribué à la croissance du PIB, avec une
hausse de 6,1% de sa production.
Par ailleurs, cette année a été caractérisée par une stabilité relative au niveau des prix et
du taux de change du fait du resserrement de la politique monétaire combiné à la baisse
du prix du riz. Le taux d’inflation en 2005 était de 11,5%. A la fin de l’année, la
dépréciation de la monnaie nationale était de l’ordre de 7,2% par rapport à l’Euro et au
dollar. Quant aux recettes d’exportations, on a enregistré un recul de 20,7% en terme de
DTS par rapport à 2004. Les principales causes étaient le démantèlement de l’Accord
multifibre et l’effondrement du prix de la vanille sur le marché international. Il en est de
même pour les importations qui ont connu une baisse par rapport à l’année précédente.
Cette baisse est imputable à la suppression de la détaxation des biens d’équipements et à
la diminution de l’importation de biens de consommation. Le taux de pression fiscale
est de 10,1% et n’a pas connu d’amélioration par rapport à 2004 malgré les efforts du
gouvernement en matière de recouvrement. En matière de dépenses, le taux de dépenses
totales est réduit à 21,2% du PIB en 2005 contre 25,9% en 2004. Ainsi, le déficit
budgétaire sur base engagement se trouve à -4,7% du PIB contre -5,1% du PIB l’année
précédente.
56 Même source.57 Même source.
55
§6- Part du tourisme dans le PIB
Enfin, le tableau 15 permet de constater que le tourisme a contribué en moyenne à
2,08% du PIB au cours de ces six dernières années. Son apport est plus ou moins
constant sur la période étudiée, sauf en 2002 (0,8%), période de crise. Cependant, il faut
souligner que ces données relatives à la part du secteur touristique au PIB ne sont que
des estimations. En effet, un Compte du Tourisme Satellite (CTS58) pour donner une
mesure crédible de la contribution du secteur touristique à l’économie nationale n’existe
pas encore à Madagascar. L’expérience de nombreux pays développés et en voie de
développement qui utilisent ce CTS montre généralement que les contributions en
pourcentage du tourisme au PIB sont considérablement plus élevées dans un CTS que
dans les calculs conventionnels qui se basent uniquement sur les estimations des
dépenses touristiques directes. Notons que le terme comptabilité des industries satellites
mesure la taille des activités économiques qui ne sont pas inclues de leur plein droit
dans les comptes publics. Pour le cas de Madagascar, le tourisme est compris dans le
PIB sectoriel « Commerce, Hôtel et Restaurant ». Tout laisse à croire donc que la
contribution du tourisme dans le PIB serait plus importante que ces estimations.
Section 3 : Tourisme et Balance des Paiements.
La Balance des Paiements est un état comptable qui retrace l’ensemble des flux
économiques entre un pays et l’extérieur au cours d’une année donnée. Elle exprime la
participation de l’économie nationale aux échanges internationaux. Plus précisément
dans cette étude, le tourisme étant classé dans le commerce des services, elle enregistre
les transactions internationales impliquant les exportations et importations de biens et
services.
58 Le développement CTS était initié par les Nations Unies en 1993 pour tous les pays possédant des systèmes d’information sur les données économiques et statistiques crédibles au secteur du tourisme donnant ainsi une légitimité à ce secteur en tant qu’industrie à part entière et acteur actif du développement.
56
Tableau 16 : Balance des Paiements, 2000-2005 (Biens et Services)(En millions de DTS)
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005BIENS ET SERVICES -209,6 -114,3 -224,8 -393,9 -458,7 -364,2BALANCE COMMERCIALE
-78,6 11,6 -90,5 -181,4 -284,2 -193,6
EXPORTATIONS 628,5 757,9 375,0 611,3 596,4 737,9IMPORTATIONS -707,1 -746,3 -465,5 -792,7 -880,6 -931,5SERVICES NETS -131,0 -125,9 -134,3 -212,5 -174,5 -170,6EXPORTATIONS* (Services) Dont Transports Voyages
276,0
38,991,9
276,3
48,290,2
173,1
33,727,9
228,9
41,654,0
256,7
50,079,1
287,1
54,3100,4
IMPORTATIONS* (Services)Dont Transports Voyages
-407,1
-158,6-85,1
-402,2
-182,1-102,1
-307,4
-128,0-70,0
-441,4
-164,4-45,6
-431,2
-170,1-54,9
-457,7
-180,2-55,3
Source : BANQUE CENTRALE
* Les branches Privés et Publics dans les services n’ont pas été pris en compte.
La Balance commerciale est exceptionnellement positive en 2001 avec 11,6 Millions de
DTS. Sur les autres années, elle est déficitaire. Cela résulte de la prépondérance des
importations sur les exportations de marchandises.
§1- Les exportations de services
Les exportations de services ont chuté en 2002, à cause de la crise pour se chiffrer à
173,1 millions de DTS, soit une diminution de 37% par rapport à 2001 où elles étaient
évaluées à 276,3 millions de DTS. Cela provient de la baisse considérable aussi bien de
la demande touristique que des recettes en devises pour cette année. Etant donné que les
importations de services s’élèvent à 307,4 millions de DTS à la même période de 2002,
les services nets se sont soldés à -134,3 millions de DTS. Ensuite, les exportations ont
repris en 2003, avec une augmentation de 32%59 par rapport à 2002. Ce nouvel élan de
croissance est le fruit de la performance de certains secteurs comme la banque, les
assurances, les télécommunications et surtout le tourisme.
Toutefois, bien que la reprise des exportations dans la rubrique « voyages » ait été
importante en 2005 (100,4 millions de DTS), le déficit de -170,67 millions de DTS
constaté cette année résulte de l’accroissement des importations dans les rubriques
59 Calcul effectué.
57
« transports » et « publics », (respectivement 180,2 et 111,3 millions de DTS) du fait de
l’expansion des travaux de construction et de réhabilitation.
Tableau 17 : Pourcentage des recettes touristiques par rapport aux exportations de biens et de services (En %)
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Recettes (en millions de DTS) 91,9 90,2 27,8 54,0 104,3 124,0Par rapport aux exportations de biens
14,6 11,9 7,4 8,8 17,4 16,8
Par rapport aux exportations de services
33 32,6 16 23,5 40,6 43,2
Source : BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, 2005.
Selon une étude ETV du projet MADIO en 1998, les recettes touristiques procurées par
les touristes étrangers ont atteint 480 milliards de Fmg en 1997, soit 65,27 millions de
DTS. Cette somme a occupé 37% des exportations totales de services et près de 20%
des exportations de marchandises. A noter que le tourisme se situe dans l’industrie des
services qui a représenté 57,8% du PIB en 1999.
Le tableau 17 permet de constater que les recettes générées par les flux de non résidents
ont représenté en moyenne près de 10,8% des exportations de marchandises, et 31% des
exportations de services sur ces quatre dernières années, exception faite pour 2002.
§2- Services nets dans « transports » et « voyages »
Tableau 18 : Balance des services « Transports » et « Voyages »
Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Transports -119,7 -133,9 -94,3 -122,8 -120,1 -125,9Voyages 6,8 -11,9 -42,1 8,4 24,2 45,1
Source : BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, 2005.
La balance des services est pratiquement déficitaire sur toutes les années, cela a toujours
pour origine la prépondérance des importations de prestations étrangères. La balance
des services nets dans la branche « voyages » est exceptionnellement excédentaire en
2000 avec 6,8 millions de DTS et les trois dernières années avec respectivement 8,4
millions de DTS en 2003, 24,2 millions de DTS en 2004 et 45,1 millions de DTS en
2005. Pour cette dernière année, ce bon résultat est le fruit de la concrétisation des
58
actions de promotion par la participation aux salons commerciaux, ainsi que l’ouverture
de nouvelles lignes aériennes.
Cependant, la prédominance des déficits surtout dans la branche « transports » dans les
services nets (autour de -100 millions de DTS) rend difficile d’estimer si le tourisme
rapporte effectivement aux échanges extérieurs du pays. En effet, dans la branche
« transports », les opérateurs privés locaux restent encore très dépendants des services
liés au commerce international pour les transports de marchandises, et ont rarement
recours à un certain mécanisme tel que le crédit documentaire60.
Section 4 : Tourisme et Investissements.
Les recettes et les entrées de devises du tourisme supposent des investissements. Ceux-
ci sont, par rapport à d’autres branches, élevés. En effet, le tourisme est une branche
fortement capitalistique. L’ouverture de l’économie vers l’étranger se reflète à travers
les échanges commerciaux de biens et de services, ainsi qu’aux échanges de capitaux.
Pour sa part, le secteur du tourisme bénéficie aussi de l’injection de capitaux étrangers
et possède sa propre rubrique dans la répartition des entreprises des IDE par branche. Le
tableau ci-dessous fait ressortir une répartition des flux d’IDE par composante.
Tableau 19 : Flux d’IDE par composantes de 2000 à 2005.(En milliards d’Ariary)
RUBRIQUES 2000 2001 2002 2003 2004 2005Apport en capital 2,3 9,9 29,4 16,4 34,4 55,1Bénéfice réinvesti 38,76 33,52 19,4 -7,4 25,3 52,2Autres transactions 54,97 68,25 34,7 109,2 218 64,3Total des Flux 95,13 111,73 83,5 118,2 177,7 171,6
Source : Enquête sur les IDE et les IPF.-INSTAT- Banque Centrale de Madagascar- 2005
60 Le crédit documentaire est un moyen de financement du commerce international qui donne à l’exportateur la certitude d’être payé à l’échéance contractuelle, pour autant qu’il remette à sa banque les divers documents prévus dans l’ouverture d’un tel crédit à son profit.
59
§1 -IDE : répartition selon leur composante et par branche
Les stocks d’IDE de Madagascar sont constitués essentiellement de la composante
« Capital Social ». Ce dernier couvre près de 50% des stocks61, puis les rubriques
« autres transactions62 » occupant entre 19% et 34%, et le reste les bénéfices réinvestis
dont la part se situe entre 16% et 31%. La répartition des stocks d’IDE suivant leur
composante et la contribution de la branche « Hôtel et Restaurant », comparée avec
celle des branches « Commerce » et « Pêche Aquaculture » se présentent comme suit :
Tableau 20 : Ventilation des stocks d’IDE et comparaison des parts respectives des branches Hotel-Restaurant, Commerce et Pêche Aquaculture dans le stock.
(En milliards d’Ariary).
RUBRIQUES 2000 2001 2002 2003 2004 2005Stocks de capital 91,6 101,3 130,8 147,2 199,4 254,5Bénéfices réinvestis 38,8 19,5 38,9 31,5 56,8 93,8Autres transactions 54,1 68,3 62,6 137,2 223,5 199,7Stock d’IDE 184,5 189,1 232,3 315,9 479,7 548,1
Branche « Hôtel-restaurant » dans le stock
0,250,27%
0,240,24%
0,40,18%
-1,2-0,43%
0,20,05
1,30,23
Commerce 16,417,92%
17,116,92%
47,422,25%
48,017,32%
80,316,39%
104,319,02
Pêche & Aquaculture 9,810,68%
9,89,66%
9,64,5%
8,43,0%
12,62,7%
37,36,84
Répartition des entreprises d’IDE Hôtel-restaurant 4,7% 5,4% 2,1% 2,5% 2,1% __Commerce 22,1% 22,3% 30,9% 30,4% 32,5% __Pêche & Aquaculture 2,9% 2,5% 2,7% 2,5% 2,1% __Source : Enquête sur les IDE et les IPF.-INSTAT- Banque Centrale de Madagascar- 2005
§2-Prépondérance de la branche « commerce »
Une étude par branche d’activité constitue une des pistes d’analyse de l’investissement
étranger. En ce sens, les nouveaux opérateurs étrangers ont souvent tendance à investir
dans le secteur tertiaire. Cela s’observe à travers la part de la branche « commerce »
avec en moyenne 70 milliards d’Ariary de part entre 2002 et 2005. Ainsi elle a absorbé
61 BCM/INSTAT : Résumé des enquêtes sur les IDE et les IPF.62 Suivant l’enquête de la BCM, la rubrique « autres transactions » regroupe les emprunts à LMT, les apports en compte courant d’associés et les prêts accordés aux actionnaires.
60
près de 18% des capitaux étrangers entre 2002 et 2005. La position confortable de cette
branche s’explique aussi à travers les sociétés de distribution pétrolière à Madagascar,
qui concentrent 71% de participations étrangères63.
En outre, le secteur primaire qui regroupe l’agriculture, l’élevage et la pêche est
faiblement financé par les IDE. En effet, la part de ces branches n’a représenté en
moyenne que 2,4% dans le stock des IDE, ce qui est très faible comparé aux
potentialités agricoles du pays.
§3-Financement par IDE peu élevé dans la branche « hôtels restaurants »
Le tableau 20 permet de constater que le tourisme, représenté par la branche « Hôtel et
Restaurant », ne suscite pas suffisamment l’intérêt des investisseurs. Au cours de ces 6
dernières années, les IDE (Stock et Flux confondus) n’ont représenté en moyenne que
5,34% du PIB. Cela peut s’expliquer par la forte dépendance des sociétés étrangères aux
importations de biens d’équipement et de consommation. La répartition des entreprises
d’IDE n’a pas évolué de manière significative. Les sociétés d’IDE dans cette branche
représentent en moyenne 5,05% du total en 2000 et 2001. Ce pourcentage a encore
baissé à 2,1% en 2002 à cause de la crise. Les capitaux étrangers se déplacent surtout
dans les branches « Activités de Fabrication » et « Commerce ». En l’espace de 5 ans,
l’ « Hôtel Restaurant » n’a occupé en moyenne que 3,36% des entreprises d’IDE, avec
une évolution négative de -2,6%.
Cette analyse permet de mettre en exergue la difficulté du secteur tourisme à attirer des
investisseurs étrangers. Pourtant, le développement du secteur nécessite d’importants
investissements pour renforcer l’offre touristique du pays et faire face à une demande en
croissance continue (cf chapitre 4). En outre, cette part peu élevée des IDE dans la
branche « Hôtel-restaurant » justifie aussi l’existence de nombreuses entreprises
touristiques qui sont des investissements à petite échelle.
Section 5 : Tourisme et emplois.
63 BCM/ INSTAT : Résumé de l’enquête sur les IDE et les IPF.
61
L’impact du tourisme en matière d’emplois permet d’évaluer la place du secteur dans
l’économie. Comme la plupart des agrégats relatifs au tourisme, le nombre de ceux-ci
est très difficile à évaluer. Cette difficulté résulte d’abord de la frontière des activités
touristiques, qu’il n’est pas facile de crever de façon indiscutable. On peut en effet
prendre en compte les seuls emplois directes, c'est-à-dire ceux des activités dites
caractéristiques du tourisme, ou y ajouter les emplois indirects dans les autres secteurs
liés au tourisme comme les transports, les services, la fabrication et la vente des biens
consommés par les touristes. Une difficulté provient du caractère à temps partiel,
saisonnier, ou temporaire de nombreux emplois liés au tourisme, comme de cette
activité elle-même. Cependant, les emplois nécessitent une prise en compte dans
l’ensemble de la filière touristique, incluant les emplois directs, et les emplois indirects
générés par le développement du secteur dans différentes branches d’activités.
§1- Les emplois directs
Les emplois directs sont les activités qui sont liées à la demande immédiate des touristes
tels que l’hébergement, la restauration, les transports, les agences de voyages et les
tours. Ils entrent directement dans la consommation touristique. D’un point de vue
général, on peut dire que le tourisme, en comparaison à d’autres secteurs d’activité
économique, se caractérise par une intensité en main d’œuvre relativement élevée
proportionnellement au volume du chiffre d’affaire et au capital investi. Le tableau
suivant résume les chiffres relatifs aux emplois directs créés dans le secteur.
Tableau 21 : Statistiques sur les emplois directs générés par le secteur (cumul).
Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005Hôtels 13 628 14 010 14 031 14 809 15 906 16 877EVPT 3 231 3 554 3 563 3 781 3 939 4 290Total 16 859 17 564 17 594 18 590 19 845 21 167Taux de croissance
8,2% 4,3% 0,17% 5,6% 6,7% 6,7%
Source : MCT, Février 2006.
Tableau 22 : Répartition des emplois créés dans les établissements hôteliers en 1999
62
Catégories Nombre d’emploisHôtels classés en étoiles 4 990Hôtels classés en Ravinala 911Hôtels non classés 6 739 emplois dans 335 établissements
Source : MCT
Les emplois créés dans les établissements d’hébergement et de restauration, ainsi que
dans les Etablissements de Voyages et de Prestations Touristiques (EVPT) ont toujours
augmenté au cours de ces six dernières années, même en 2002, bien que l’accroissement
y ait été minime comparé aux autres. Notons que ces emplois ne prennent pas en
compte l’emploi généré par le tourisme dans l’agriculture, la pêche, l’agro-industrie et
les industries de transformation, dans le transport et autres prestations de services
rattachées au tourisme, et le secteur de l’artisanat.
Il est plus important d’observer le rythme de croissance de la création d’emplois. En
effet, si 15 574 ont été créés en 1999, hôtellerie, restauration et voyages confondus, ce
chiffre s’est remarquablement accru pour atteindre 21 167 en 2005, soit une croissance
de 35,91%64. Par ailleurs, une étude65 réalisée en 2003 révèle que les salaires dans
l’industrie hôtelière ont une majoration de 40% par rapport au salaire minimum. Cela
reflète à la fois la rareté du personnel hôtelier qualifié mais aussi l’énorme potentiel de
ce secteur en terme de création d’emploi.
§2- Les emplois indirects
Les emplois indirects sont, à l’inverse, ceux qui sont créés dans les branches liées à
l’activité touristique et aux loisirs. Ils couvrent un éventail diversifié : agriculture,
artisanat, pêche, commerce et les services avec une multitude de métiers liés aux
infrastructures : l’entretien immobilier et la production de matériels.
Tableau 23 : Proportion des branches d’activités concernées par les emplois indirects.
Branches PourcentagesAgriculture, élevage, pêche et activités connexes 75,4%
64 Calcul effectué65 Etude sur le secteur tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003.
63
Administration publique 12,6%Commerce 5,7%Autre services 6,3%
Source : INSTAT, enquête prioritaire, 1999.
Ainsi, ce tableau fait constater que ce sont les emplois créés dans les secteurs de
l’agriculture, de l’élevage, de la pêche qui sont prépondérants puisqu’ils occupent
75,4% des emplois indirects créés par le tourisme.
Section 6 : Tourisme et change.
Le change permet d’évaluer la place du tourisme dans l’économie nationale. Une grande
partie des transactions s’opère auprès des banques dont quelques-unes seront
sélectionnées.
§1-Transactions effectuées par les non résidents
Le tableau suivant fait ressortir l’évolution des opérations de changes effectuées par les
non résidents, au cours de la période étudiée. Il englobe toutes les transactions
effectuées aussi bien auprès des établissements non bancaires que bancaires.
Tableau 24 : Opérations en billet de banque effectuées par les non résidents de 1999 à 2003.(En milliers de DTS)
Rubriques 1999 2000 2001 2002 2003 2004Changes 49143,9 68238,2 71392,14 22546,13 409956,05 __Taux DTS 8586 8934 8376 8773 8675 13828Changes * 421 949 609 643 597 980 197 797 355 636 __Tourisme** 625 000 821000 755 500 243 880 468 450 1442,2En %*** 67,41 74,25 79,15 81,10 75,91 __Source : Banque Centrale.
*Valeur de change en millions de Fmg.**Recettes du tourisme en millions de Fmg.***Pourcentage des changes dans les recettes du tourisme.
Et la figure suivante résume graphiquement l’évolution des changes par rapport aux
recettes du tourisme.
64
Graphique 6 : Comparaison des transactions avec les recettes du tourisme.
Source : MCT-ANGAP.
Le tableau 24 permet d’observer que les transactions de change ont suivi une évolution
relativement identique à l’arrivée des touristes et aux visites de parcs. Les chiffres
montrent également qu’en moyenne, les touristes échangent plus de 70% de leurs
devises en monnaie nationale. Le change a représenté en moyenne 75,5% des recettes
au titre du tourisme. Le reste non échangé résulte du développement du change
informelle.
65
Chapitre 6 : Piste de croissance Tourisme et Développement Rural
Compte tenu des différentes analyses réalisées ci-dessus, il s’est avéré que le tourisme à
Madagascar est en plein essor et qu’il est porteur de croissance économique en créant
des emplois, entraînant des investissements et surtout en apportant des devises. On se
demande alors si ces impacts peuvent profiter aux plus pauvres c'est-à-dire à la
communauté rurale. Les sections suivantes essaient d’apporter les réponses à cette
question.
Section 1 : Tourisme pour la réduction de la pauvreté (TFP)
Le tourisme pour la réduction de la pauvreté pourrait engendrer des externalités
positives pour les communautés riveraines dont les conditions de vie sont assez
précaires. Une telle initiative, plus connue sous le nom de « Tourisme en faveur des
Pauvres » (TFP66) serait opportune. Dans cette optique, l’écotourisme représente le seul
volet qui puisse apporter de l’argent dans les économies de subsistance des régions
éloignées.
§1- Définition et objet du TFP
Selon ses initiateurs, le TFP « n’est pas un produit ou un secteur spécifique du tourisme,
mais une approche générale. Plutôt que d’élargir la taille du secteur, les stratégies du
TFP visent à libérer pour les pauvres des opportunités – de gain économique, d’autres
moyens d’existence, ou d’engagement dans la prise de décision –. »
Certaines caractéristiques du tourisme constituent des opportunités pour les pauvres.
Cela peut être l’intensité de main d’œuvre, incluant les femmes et le secteur informel, se
66 Dans le contexte malgache et pour les besoins de ce mémoire, les termes « tourisme en faveur des pauvres », tourisme basé sur les communautés ou villages et tourisme en milieu rural sont utilisés de façon interchangeable.
66
basant sur le capital naturel ou culturel des pauvres et adapté aux zones pauvres. C’est
l’une des raisons pour lesquelles il faut apporter une dimension concernant la pauvreté
au tourisme. Aussi, faudrait-il capitaliser ces caractéristiques, tout en réduisant les
impacts négatifs sur les pauvres, pour que la croissance du tourisme soit bénéfique pour
eux.
En ce sens, les forces du TFP identifiées jusqu’à présent sont :
- la diversification vers des produits reposant sur la culture, l’extension des liens
d’affaires, la redistribution des capitaux (fonds, terre, …) aux pauvres, et
l’intégration de leur voix dans la planification constituent des opportunités pour
les pauvres.
- La capacité d’augmenter la demande des biens et services fournis par les
pauvres et d’augmenter leur capital de base.
- Son soutien en faveur de la diversification et sa pertinence pour les zones
éloignées.
- La contribution du TFP aux changements de politiques et procédures tant que la
participation des pauvres est prise en considération.
§2- Un catalyseur de croissance économique
Promouvoir les secteurs dans lesquels le tourisme exerce de fortes interactions :
artisanat, agriculture, élevage, pêche, transport, culture, éducation aiderait beaucoup les
communautés vivant dans l’extrême pauvreté à améliorer leurs conditions de vie. Ainsi,
le tourisme peut créer des poches de croissance économique au profit de ces
communautés. En absorbant les intrants locaux, il crée des emplois et pourrait réduire la
pauvreté en diversifiant les sources de revenus. Les avantages d’un tel projet sont
multiples et remarquables, si on ne cite que les suivants :
- le tourisme crée directement des emplois dans le secteur touristique, et dans
les secteurs auxiliaires de gestion de ressources,
- il diversifie l’économie et peut favoriser une demande supplémentaire de
produits agricoles et des apports plus conséquents de capitaux,
- il pousse au perfectionnement des réseaux de communication (routes, …),
- il peut contribuer au développement local en incitant à la construction
d’infrastructures socioéconomiques (écoles, centres de santé, …)
67
§3- Une politique participative
Une politique participative de la population à la préservation de l’environnement serait
incontournable pour faire du tourisme un vecteur de développement et de croissance.
Dans cette optique, il serait opportun que les populations riveraines contribuent
activement à la gestion des aires protégées se trouvant à proximité. Cette politique
permettrait aussi aux communautés concernées de maîtriser par elles-mêmes le nombre
de touristes qui arrivent dans leur localité.
Promouvoir l’éducation au respect de l’environnement et à la préservation des
écosystèmes dans les écoles rapporterait beaucoup. Dans certaines régions, cette
politique s’est déjà concrétisée, notamment à Nosy Sakatia. En effet, cette perle
insulaire au large de Nosy Be possède une inestimable richesse en faune et flore, aussi
bien terrestres que marines, dont la gestion a été transférée en 2004 à la population elle-
même. Cette responsabilisation constitue la meilleure garantie de conservation du
milieu naturel.
§4-Parcs Nationaux et recettes écotouristiques
La coopération de l’ANGAP avec les communautés locales à hauteur de 50% des
recettes est à poursuivre pour élever leur niveau de vie, mais à condition que celles-ci
participent activement à la préservation de la biodiversité dans ces parcs, et surtout à
réduire le braconnage d’animaux sauvages et la destruction de leur habitat naturel.
Les prix d’un ticket pour les non résidents varient de 25 000 Ariary pour une journée, à
37 000 Ariary pour deux jours, 40 000 Ariary pour trois jours et 50 000 Ariary pour
quatre jours et plus67. Ces coûts, qui représentent environ 12 à 20 USD restent faibles
comparés aux parcs du Kenya et d’Afrique du Sud où un droit d’entrée est à
25/30USD68. Ainsi, pour combler les manques à gagner, serait-il plus appréciable de
67 Tarifs fixés par l’ANGAP.68 Lain Christie, Elisabeth CROMPTON, République de Madagascar, Etude du secteur tourisme.
68
revoir les tarifs à la hausse et les afficher en dollars US ou en Euro. Une autre formule
serait d’inclure le prix d’entrée dans le planning de séjour du touriste.
Pour accroître davantage les ventes de billets, il est primordial d’exploiter les nouvelles
opportunités, en aménageant les parcs non encore visités de manière à être accessibles
aux non-résidents. Ainsi, améliorer les infrastructures routières menant aux nouveaux
sites deviendrait incontournable. Développer des chaînes de prestations de qualité
supérieure et homogène liées aux services dans les parcs rapporterait beaucoup. De ce
fait, une diversification des prestations dans les aires protégées rendrait un projet
touristique plus rentable.
Il serait aussi souhaitable de susciter la philosophie, la pratique et l’éthique de
l’écotourisme. Il s’agit de promouvoir une nouvelle conception de l’écotourisme et
d’établir entre visiteurs et populations locales une relation durable de confiance qui se
situe au-delà du simple passage des non résidents dans les parcs. L’attribution de
certifications ISO ou d’écolabel pour les entreprises respectueuses de l’environnement
encouragerait aussi la préservation de la biodiversité et du milieu. Le tourisme nature
serait ainsi un vecteur de développement durable et de croissance de l’économie.
§5- Une promotion de l’artisanat pour diversifier les exportations
L’artisanat nécessite davantage de faire partie des produits d’exportation. Madagascar
peut largement tirer profit des opportunités offertes par l’AGOA, où elle dispose d’un
avantage comparatif spécifique. En effet, cette filière, pourtant créatrice de valeur
ajoutée, est restée au stade traditionnel et est destinée exclusivement à des fins
touristiques. Aussi, serait-il appréciable d’inciter les investisseurs touristiques/hôteliers
eux-mêmes à créer des emplois dans l’artisanat pour la main d’œuvre locale, et de les
convaincre à s’intéresser, tout comme les opérateurs commerciaux, aux avantages
découlant des traitements préférentiels d’accès aux marchés. Madagascar pourrait ainsi
bénéficier de l’érosion des préférences commerciales grâce en partie aux investisseurs
touristiques. La diversification permet d’éviter la concentration de nos exportations sur
certains secteurs (en l’occurrence le textile). Une concentration qui est fortement
stimulée par les Accords de Partenariat Economiques (APE) régionaux et internationaux
(COMESA, ACP/UE, AGOA, SADC…) auxquels Madagascar a adhéré. Une
69
promotion des exportations de produits artisanaux favoriserait un apport plus
conséquent de devises. La diversification de la base de nos exportations permettrait de
pallier le déficit structurel de notre offre de devises, tout en contribuant à réduire le
déficit de notre balance commerciale et à soutenir l’équilibre de la Balance des
Paiements.
Section 2 : Tourisme et Développement Rural
Le tourisme à Madagascar devrait être naturellement lié au développement rural, dans la
mesure où les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux
sites d’attraction touristique, représentés essentiellement par les parcs nationaux sous la
tutelle de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP). Selon
un principe établi, 50% des droits d’entrée dans les aires protégées (DEAP) perçus par
l’ANGAP sont reversés aux communautés avoisinant le parc pour financer des projets
communautaires. Il s’agit le plus souvent de projets sociaux, et même si le système n’a
que peu d’impacts sur les activités de production en dehors des emplois de guides
freelance créés, les résultats sont cependant perfectibles.
En effet, les prestations touristiques disponibles à proximité des parcs nationaux sont
limitées, les touristes ne font souvent que passer et les populations rurales ne bénéficient
que très peu des retombées. Les raisons sont nombreuses : le manque d’infrastructures
rend le montant d’investissement plus élevé qu’il ne devrait l’être et seul un petit
nombre de promoteurs disposent des capacités financières requises. Par ailleurs, les
communautés rurales n’ont pas une idée précise des besoins des touristes et ne disposent
pas toujours des capacités techniques nécessaires pour mettre en œuvre leurs projets.
Seuls les artisans bénéficient des retombées effectives au même titre que les guides,
mais les traditions artisanales ne sont pas présentes dans toutes les communautés, et
même, l’inexistence de points de vente dédiés rend leurs activités aléatoires. Par
exemple, « quand elles ne travaillent pas sur leurs métiers à tisser, les femmes artisanes
font du porte à porte dans les hôtels pour vendre leurs articles ».
70
Le cas du parc national de l’Isalo est particulièrement illustratif69 : ce parc est une étape
du circuit Sud, le plus fréquenté par les touristes internationaux, (38% d’entre eux) et
accueille environ 30 000 visiteurs par an. La création en 1990 d’un hôtel de 46
chambres a permis aux touristes de rester deux nuits en moyenne, alors qu’auparavant,
ils ne faisaient que passer. Le projet hôtelier en lui-même est une réussite avec un taux
d’occupation annuel de l’ordre de 85%, étant la seule structure d’hébergement aux
normes internationales de la région. L’hôtel ne peut s’approvisionner en denrées
alimentaires auprès des communautés villageoises pour des raisons de disponibilité et
de qualité, et par ses propres moyens logistiques doit aller dans la ville la plus proche,
Fianarantsoa, située à 280 km. L’hôtel n’emploie que très peu de personnes provenant
de l’Isalo car elles ne disposent pas des qualifications requises. Le succès de ce premier
hôtel a cependant généré la création d’autres unités d’hébergement, proposant des
prestations de qualité moindre mais à des prix également moins élevés. Elles ont recours
à la main d’œuvre locale, mais ont plus de difficultés à rentabiliser leurs activités.
Les activités touristiques et les touristes sont des débouchés naturels pour les activités
de production en zone rurale : ils ont l’avantage de venir sur les lieux de production,
contrairement au schéma de commercialisation classique où les producteurs ne
perçoivent qu’une marge réduite au profit de nombreux intermédiaires. Les touristes en
tant que marché potentiel ont cependant des exigences de qualité, de quantité et
d’authenticité que les producteurs ruraux n’ont pas toujours la capacité de satisfaire,
créant une insatisfaction tant au niveau des touristes et des prestataires hôteliers qu’à
celui des communautés rurales.
Le pays doit pourtant tendre à mettre en valeur les produits locaux (produits du terroir
comme par exemple le vary mena). La gastronomie locale, les moyens de transports
existants, les formules d’habitats légers, les produits artisanaux, etc. ont la capacité de
marquer un tourisme typiquement malgache. Les touristes sont à la recherche de ces
originalités tout en demandant un minimum de confort. Aussi s’avère-il primordial de
garantir la qualité des biens et des services. Par conséquent, un plan d’aménagement de
l’espace est nécessaire, conciliera le social (la population locale) et évidemment
l’économie. Le tourisme permettra ainsi un " développement harmonisé " du monde
rural.
69 Etude du secteur tourisme de Madagascar. Banque Mondiale, 2003.
71
En effet, le monde rural malgache n’est pas préparé pour répondre aux besoins des
touristes, mais la contribution du tourisme et des loisirs au développement rural devrait
figurer dans la relance des activités agricoles. L’aménagement de ces zones devrait
intégrer certaines actions, à savoir notamment :
- un soutien actif à l’aménagement de l’espace,
- le développement des services d’hébergement avec un renforcement de la petite
hôtellerie rurale,
- le développement d’activités de loisirs (randonnées, tourisme de nature, etc.) et
de services visant à faire connaître les produits du terroir et les grandes
réalisations du monde rural (rizières en terrasse, etc.),
- la promotion des activités agricoles pour assurer l’approvisionnement des hôtels.
La population rurale contribuera ainsi au développement en tant qu’acteurs actifs
(producteurs et fournisseurs de produits agricoles et artisanaux du secteur hôtelier,
salariés, prestataires de services divers, etc.). On pourra ainsi développer un tourisme
basé sur des petites unités moins coûteuses et plus intégrées dans le cadre de la vie
rurale. On augmentera aussi la distribution locale des revenus, donc une amélioration du
niveau de vie de la population rurale.
Ce projet permettrait aux ruraux d’améliorer leur patrimoine immobilier, de lutter
contre l’exode rural tout en procurant un complément de revenus et aussi de sortir de
leur isolement. Par ailleurs, cette formule d’habitat ne sera pas seulement réservée aux
visiteurs étrangers ; le projet permettrait également de promouvoir un tourisme
national " Facteur d’échanges et de compréhension mutuelle ". Les ruraux pourront
visiter d’autres régions, apprendre à mieux connaître les autres et eux-mêmes, et à
mieux se comprendre.
Une collaboration plus étroite entre le tourisme et le monde rural renforcerait le
positionnement du produit en terme d’authenticité pour peu que les opérateurs
touristiques existants arrivent à intégrer de nouveaux entrants, à se structurer et se
professionnaliser. Certaines expériences en Afrique australe ont été probantes sur ce
plan.
72
Le monde rural est, souvent à son insu, le dépositaire du patrimoine culturel et naturel
de ce pays, et il est important qu’il puisse être en mesure de jouer son rôle dans la
préservation de ce patrimoine, pour les touristes étrangers mais d’abord pour les
Malgaches eux-mêmes, dans le cadre d’une démarche de retour aux racines et aux
valeurs et d’une affirmation d’une identité : c’est également l’enjeu du développement
du tourisme national.
Section 3 : Perspectives et stratégies de développement rural par le tourisme
§1 : Perspectives de développement du tourisme
Les actions prioritaires pour le développement touristique ont été définies, par le Plan
Directeur pour le Tourisme (PDT) de Madagascar, comme suit :
« La mise en place de meilleures infrastructures dans l’ensemble du pays est cruciale
pour un développement touristique réussi. A court terme, il faudra assurer une bonne
accessibilité par voie terrestre ou aérienne et toute une variété d’hébergement de
qualité. Afin de pouvoir offrir certains produits, il est nécessaire de construire ou
élargir les facilités correspondantes (par ex. des facilités de sports aquatiques et
nautiques, ports de croisières). Il faudra imposer des politiques et directives de
protection de l’environnement valables pour touristes, tour-opérateurs et écolodges.
(…).
Les touristes devront aussi être encouragés à passer plus de temps, voire dépenser plus
d’argent, dans les centres urbains et autres agglomérations. Ceci peut être réalisé par
une amélioration des infrastructures, la restauration des bâtiments intéressants, la
prolongation des heures d’ouverture des magasins et l’introduction d’activités
culturelles. En ce qui concerne les parcs nationaux, il faudra mettre en place des
panneaux indicateurs et des tableaux d’illustration pour sensibiliser les touristes et la
population locale à la découverte de la nature extraordinaire de la région visitée.
Le comportement de la population locale est primordial si on veut relever le défi
touristique dans l’avenir. Ainsi, le plan directeur détermine quelques mesures de
73
lancement à bas budget durant les premiers six mois de la mise en œuvre de ladite
stratégie afin de démontrer les effets positifs du tourisme à la population locale. »
Les objectifs et les stratégies de développement touristique national sur un court, moyen
et long terme sont résumés dans les tableaux suivants d’après les travaux réalisés par le
cabinet allemand GATO AG et les ateliers de validation des rapports présentant le PDT.
Tableau 25 : Objectifs de développement du tourisme à Madagascar (modèle ambitieux)
2001 2004 2009 2014Taux de croissance 6% 64% 15% 12%Nombre de visiteurs 160.071 228.784 342.500 620.000Nombre de chambres70 3.374 4.100 9.610 20.000Nombre d’emplois directs 17.564 19.845 23.571 42.857Nombre d’emplois indirects 52.692 59.535 70.714 128.571Source : GATO AG /PDT
Tableau 26 : Récapitulatif des stratégies de développement à Madagascar
Court terme Moyen terme Long terme- Renforcement des infrastructures de base au niveau global- Amélioration de l’accès aux principaux sites touristiques existants- Amélioration de la qualité des services touristiques : mise aux normes et programme de formation
- Focalisation du développement sur les sites et axes accessibles- Meilleure gestion du flux touristique sur les sites prioritaires et augmentation de la durée de séjour- Renforcement et diversification des modes de transport (public et individuel)
- Diversification des produits touristiques au fur et à mesure de l’accessibilité des sites- Augmentation des revenus issus du tourisme
Source : GATO AG (PDT)
§2- Trois axes stratégiques de développement touristique pour le court
terme
Sur le court terme, toutes les stratégies de développement du tourisme s’orientent vers
une consolidation des acquis et un développement progressif des capacités pour
préserver l’expérience actuelle des touristes tout en augmentant la qualité des services.
70 Il s’agit des chambres aux normes internationales, évaluées à 40% des chambres existantes actuellement.
74
Il faudrait alors mettre l’accent sur le développement du tourisme de qualité, compétitif
et durable.
Dans le cadre d’une stratégie de consolidation des acquis, trois axes d’intervention ont
été identifiés visant à lier Tourisme et Développement rural pour plusieurs critères :
- ils concentrent une grande partie des flux de touristes internationaux, comme l’indique
le tableau suivant, et donc dispose d’un noyau d’opérateurs privés sur lequel le secteur
peut s’appuyer. En même temps ces trois axes présentent des combinaisons différentes
de tourisme national et international.
Tableau 27 : Les circuits les plus visités
Sud Nord Est Ouest Hautes terres38,40% 21,10% 19,30% 13,90% 7,30%Source : MCT, Février 2006
Tableau 28 : Répartition des capacités hôtelières par région sur les circuits les plus
visités
Circuit Faritany Régions Hôtels % total hôtels
Chambres % total chambres
Antananarivo Renivohitra 163 19% 2736 26,5%
Sud (950 km)
Antananarivo Analamanga 0 0% 0 0%Vakinankaratra 40 4,5% 370 3,5%
Fianarantsoa
Amoron’i Mania 12 1,5% 91 1%Vatovavy Fitovinany
9 1% 85 1%
Haute Matsiatra 37 4,5% 560 5,5%Ihorombe 8 1% 102 1%
Toliara Atsimo Andrefana 46 4,5% 523 5%Nord (320 km71)
Antsiranana Diana 151 17,5% 1804 17,5%
Est (535 km)
Antananarivo Analamanga 3 0,5% 52 0,5%
ToamasinaAlaotra Mangoro 11 1,5% 122 1%Atsinanana 64 7,5% 826 8%Analanjirofo 58 6,5% 472 4,5%
Madagascar 861 100% 10287 100%Source : MCT, Mai 2005
71 Joffreville compris
75
- ils concentrent la majeure partie des attractions touristiques du pays, dont 8 parcs
nationaux parmi les plus visités de l’île72, le principal site d’observation des baleines à
Madagascar, les meilleurs sites de plongée de l’île (Mitsio, Ifaty, Ste Marie).
- ils disposent des infrastructures de base nécessaires notamment au niveau des voies
d’accès pour permettre des résultats rapides.
- ils concentrent 75% des capacités d’hébergement du pays (voir Tableau 28).
- ils présentent des possibilités d’expansion naturelle sur le moyen terme : vers
Tolagnaro73 pour le Circuit Sud, vers Mahajanga pour le Circuit Nord et vers
Maroantsetra pour le Circuit Est.
§3- Stratégies de développement rural par le tourisme
Rapporté au développement rural à court terme, on peut identifier trois stratégies
d’intervention pour concrétiser les liens évidents entre le tourisme et le monde rural.
- Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de
partenariat avec les opérateurs touristiques sur place.
Cela consiste essentiellement à ce que le monde rural puisse être en mesure
d’approvisionner correctement les hôtels et restaurants en denrées alimentaires,
en articles artisanaux, en main d’œuvre, etc.
Sur les trois axes de développement préalablement identifiés, cela consiste à
faire une analyse des marchés (existants ou potentiels) à travers un inventaire de
l’offre (produits disponibles, identification des producteurs et des zones de
production, des quantités produites, des prix pratiqués) et de la demande sur les
principales zones touristiques.
72 Voir tableau 8, le nombre de visiteurs dans les parcs naturels.73 Autre pôle d’intervention du projet PIC.
76
L’objectif est d’aboutir à ce que les acteurs ruraux aient la capacité d’intervenir
sur les opportunités de marchés présentés par les activités touristiques, qu’il
s’agisse d’hôtels, de restaurants ou de prestations de services dédiés aux
touristes comme les boutiques ou les activités d’animation.
Le schéma inverse est également possible : les structures hôtelières peuvent être
en mesure d’approvisionner les villages ruraux en eau ou en électricité. Cela
implique l’existence de mesures d’incitation et de facilitation.
- Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique.
Il s’agit de faire en sorte que le monde rural puisse devenir des prestataires de
services touristiques en créant des attractions ou des activités destinées aux
touristes : aménagement de points de vente d’artisanat ou de produits
alimentaires (mofo gasy, haninkotrana, voankazo isan-karazany) à consommer
sur place, création de gîtes d’étape gérés par les communautés, promotion des
troupes folkloriques (vakodrazana, hira gasy, zafindraony, etc.), facilitation de
l’accès des touristes aux fêtes traditionnelles, etc.
Ici encore, un inventaire du patrimoine culturel et historique, des spécificités
régionales en terme de contes et légendes, d’artisanat et de cuisine, et des
évènements culturels est nécessaire afin d’évaluer de quelle manière elles
pourraient être valorisées et présenter un intérêt pour les touristes, cela en
collaboration avec les entreprises de voyage.
Dans les cas où des activités sont déjà identifiées, un cadre de travail et de
sensibilisation des acteurs ruraux sont essentiels pour éviter l’effet inverse
d’harcèlement où le touriste est sans cesse sollicité sans ménagement (privilégier
le « pull » au « push »).
- Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés
par le tourisme.
Le tourisme a la capacité de générer des revenus qui peuvent financer les
activités de production dans le monde rural, sur le modèle de l’ANGAP ou la
77
création à terme d’un Fonds du Tourisme pour le Développement alimenté par
les dons des touristes eux-mêmes.
Les visiteurs étrangers sont souvent sensibles au niveau élevé de pauvreté à
Madagascar et tentent de contribuer à un allègement de cette pauvreté par des
dons en nature (distribution de stylos, de vêtements, etc.). Comme dans le cas de
la lutte contre le SIDA ou d’aide aux victimes du tsunami en Asie, le but est
d’utiliser des modes de mobilisation occidentaux pour soutenir une cause
légitime (par exemple, les cas d’obtention de l’autorisation de Dreamworks
Animation pour utiliser les droits du dessin animé à Madagascar, ou pour
revendre les produits dérivés du film à des fins de collecte de fonds).
La mise en place d’un système institutionnel de réception des dons visera à
rassurer le touriste quant à l’utilisation de son don et à financer effectivement
des projets susceptibles de préserver et d’améliorer la qualité des services
touristiques. Un partenariat avec la totalité des acteurs de l’industrie est
nécessaire.
Tableau 29 : Récapitulatif des propositions de stratégies de croissance Tourisme et Développement Rural
Stratégies
Descriptif succinct Avantages escomptés Obstacles & risques
S1 : Promotion du partenariat entre producteurs ruraux et hôteliers, restaurants ou autres opérateurs touristiques.
Concrétisation de contrats d’approvisionnement, de sous-traitance ou de maintenance des voies d’accès, avec toutes les mesures d’accompagnement nécessaires.
Intégrer le monde rural à la filière tourisme en amont.
Manque d’information et de communication. Problème logistique de livraison des produits (machine à glace pour les pêcheurs par ex.)Non respect des contrats.Caractère informel des fournisseurs (pas de facture).
S2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique
Augmentation du nombre d’activités touristiques de qualité (culturelles, commerciales, etc.)
Augmenter la durée de séjour et les dépenses des touristes. Renforcer et valoriser l’identité culturelle
Méconnaissance du marché : produit peu adapté.Ne pas respecter les normes de qualité.
78
gérées directement par le monde rural.
des communautés rurales.Canaliser l’approche du touriste par les opérateurs locaux.
Pas de relation avec les agences prescriptives. Transformer et dénaturer les villages.Harcèlement des touristes (cf. plage d’Andilana à Nosy Be)
S3 : Financement des activités rurales par le tourisme.
Préservation du monde et de l’environnement rural en tant que capital touristique par les touristes eux-mêmes.
Canaliser les dons des touristes et promouvoir le tourisme solidaire.Préserver les sites touristiques en appuyant des activités génératrices de revenus.
Mauvaise gestion des dons et perte de crédibilité de la destination.Récupération abusive à des fins marketing.Gouvernance du projet.Manque de transparence dans l’allocation des fonds.Misérabilisme
Section 4 : Etude de cas : le projet « Pôles Intégrés de Croissance »
Le projet PIC est un cas démontrant l’importance du tourisme en tant que secteur
porteur de croissance partagée. Le projet a été élaboré en étroite collaboration avec la
Banque Mondiale.
§1- Domaine de définition du projet
I- Cadre général
Le projet PIC s’inscrit dans la mise en œuvre de l’axe stratégique n°02 du Document de
Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) : « susciter une croissance
économique à base sociale élargie » en soutenant l’émergence de pôles de
développement régionaux par l’intégration de la fourniture d’infrastructures, la
dynamisation des secteurs porteurs à l’exportation et de la décentralisation du
Partenariat Public Privé (PPP).
II- Les objectifs du projet
79
L’objectif principal du PIC est de mettre en place un environnement qui stimule et
permet un développement durable dans les trois sites sélectionnés à savoir Nosy Be,
l’axe Antananarivo-Antsirabe et Fort Dauphin.
Spécifiquement, ses objectifs consistent à :
- construire et réhabiliter les infrastructures de base pour appuyer une activité
économique durable dans le secteur touristique, l’industrie, l’agrobusiness
/agroalimentaire et les mines.
- mettre en place des mesures incitatives pour acquérir un développement
rapide et durable ;
- développer les instruments pour pérenniser un développement harmonieux et
supportable ;
- renforcer la capacité des autorités locales en vue de la formulation, la
préparation, et la conduite des projets à moyen et long terme de
développement régional.
L’objectif du projet est donc de promouvoir l’économie malgache par le biais de
l’exploitation des avantages compétitifs de chaque pôle, dont l’essor permettra le
développement des PME locales :
- l’industrie manufacturière et l’agro-industrie à Antananarivo et Antsirabe ;
- le tourisme à Nosy Be et Fort Dauphin ;
- Les mines à Fort Dauphin.
§2- Coûts et financement
Le coût du projet sera réparti suivant les rubriques suivantes :
Tableau 30 : Ventilation du coût total du projet PIC par composante (en millions de US D)
Composantes Montant En %Infrastructures publiques 158,25 70,8Promotion des activités économiques 29,62 13,3Renforcement institutionnel 35,50 15,9TOTAL 223,37 100,0Source : Vice-Primature / BANQUE MONDIALE.
80
En matière de financement extérieur, la Banque Mondiale, à travers l’Association
Internationale pour le Développement (IDA), sera le principal bailleur de fonds du
projet. Les investissements prévus s’échelonneront sur six années.
Tableau 31 : Ventilation des crédits suivant leur origine (En millions de Fmg)
AnnéesOrigines
2005 2006 2007 2008 2009 2010 TOTAL
IDA 88 610 346 458 627 700 476 386 173 617 51 530 1 764 302Etat Malagasy 42 223 163 251 318 777 269 227 96 665 26 054 916 197Total 130 833 509 709 946 477 745 613 270 282 77 584 2 680 499
Source : Vice-Primature / BANQUE MONDIALE.
§3- Les bénéfices économiques des trois pôles
Tableau 32 : Répartition des bénéfices suivant les secteurs porteurs.(En millions US $)
Nosy Be Tana/Antsirabe Fort Dauphin TotalTourisme 85,4 _ 31,4 116,5Agro-industrie _ _ 20,0 20,0Mines _ _ 42,1 42,1Textile 17,2 _ 17,6Total 85,4 17,2 93,5 203,8Source : BANQUE MONDIALE.
Ce tableau permet de constater que le tourisme reste de loin le secteur le plus
prometteur, par rapport au textile et aux mines, en termes de retombées économiques
surtout à Nosy Be. Cela signifie que les emplois générés par le secteur touristique
seront plus productifs dans cette localité.
Il est à spécifier, à titre d’information pour le projet PIC, que les pôles de Nosy Be et de
Fort Dauphin seront axés entièrement ou en grande partie sur le tourisme. La promotion
du secteur sera privilégiée à travers la création d’un Centre d’Information et de
Communication. Véritable comptoir de renseignements et d’échanges, celui-ci est
destiné à orienter les demandes et à assister efficacement les investisseurs potentiels et
autres porteurs de projets, en leur fournissant toutes les données et formalités
administratives nécessaires.
81
§4- Analyse « coût avantage »
L’impact d’un tel projet est d’améliorer durablement les conditions de vie des
populations concernées, et de faire reculer la pauvreté dans les pôles en diversifiant les
sources de revenus par les emplois créés. Les retombées économiques sont multiples.
La fourniture d’infrastructures et de services publics, la facilitation de l’accès au crédit,
la création de centres de documentation et d’information constitueront un
environnement favorable et apte à stimuler l’investissement privé national et étranger.
L’intensification du projet encouragera l’émergence de Zones d’Investissement
Régionales (ZIR) pouvant favoriser l’expansion économique des Pôles en question.
Cependant, le projet PIC est aussi susceptible d’entraîner un déséquilibre au détriment
du volet social. En effet, les investissements prévus sont axés dans le domaine purement
économique, sans prendre en compte les retombées sociales. Par ailleurs, l’implantation
d’usines et d’infrastructures touristiques pourrait porter préjudice à l’équilibre
écologique et environnemental, et léser les populations locales. Cela constitue une
contradiction avec les objectifs du projet qui sont la prospérité économique régionale,
ainsi que l’amélioration du bien-être des communautés dans la préservation de
l’environnement et du milieu.
Le PIC pourrait contribuer à pallier aux aspects négatifs générés par le secteur
touristique (prostitution, pédophilie, consommation de drogue et d’alcool…). En effet,
la population associée au projet pourrait maîtriser par elle-même les flux de visiteurs.
Le projet permettrait aussi aux communautés concernées de participer activement à la
préservation de l’environnement. Il serait cependant recommandé que les autorités
locales procèdent à un contrôle strict des papiers des visiteurs (visa de séjour,
passeport), et du motif de leur venue. Enfin une prévision de sanctions à l’encontre des
visiteurs récalcitrants aiderait beaucoup à préserver l’équilibre environnemental et
social du milieu.
82
Chapitre 7 : LES OBSTACLES ET LES PROPOSITIONS
D'ACTIONS
Malgré tous ses atouts, le tourisme à Madagascar est encore peu développé, même s’il a
connu une évolution spectaculaire au cours de ces dernières années. Les sections
suivantes abordent plusieurs obstacles majeurs à la croissance du tourisme qu’il faudrait
surmonter.
Section 1 : Les obstacles majeurs.
§1- L’accès aérien
Les tarifs aériens vers Madagascar sont plus élevés par rapport aux autres destinations,
même au sein de la région Océan Indien. D’abord, Air Madagascar et Air France se
partagent l’exclusivité du trafic international sur l’axe Antananarivo-Paris, ce qui
explique l’absence de concurrence. Ensuite, la capacité limitée de la première de par la
taille de sa flotte la contraint à pratiquer des tarifs coûteux.
Par ailleurs, dans le cadre des relations bilatérales, Aéroports de Paris (ADP) et Air
France elle-même sont actionnaires dans le capital d’ADEMA et de la SOFITRANS74
Les coûts élevés d’entretien et réparation, de carburant et de rotation, les taxes
d’atterrissages, assurances passagers et les prestations liées aux assistances en escale
obligent les deux sociétés à appliquer des tarifs prohibitifs.
Tableau 33 : Comparaison des tarifs aller/retour vers Antananarivo avec ceux vers d’autres destinations (vols Air France en classe économique) :
Compagnie Air France/ AFAnnées 2004 2005Périodes Basse saison Haute saison Basse saison Haute saisonParis – New York 2 952 € 2 952 € 2 971 € 2 971€Paris – Tana 3 748 € 3 748 € 3 791 € 3 791€Paris – Maurice 1485 € 2 122 € 1 460 € 2 116 €Paris- Réunion 3017 € 3225 € 3311 € 3418 €Paris - Hong Kong 5 310 € 5 310 € 4 587 € 4 587 €Source : AIR FRANCE.
74 Société Financière pour le développement du Transport aérien et du Tourisme/ Suivant les informations recueillies auprès de la compagnie elle-même
83
Sur le réseau intérieur, Air Madagascar dispose du droit exclusif pour le service au sol
sur chaque aéroport qu’elle dessert. Mais tant que ce monopole subsiste, peu
d’investisseurs (voire aucun) tenteront de créer des sociétés privées de ligne intérieure
qui soient aptes à satisfaire la demande, ne serait-ce que dans le domaine de l’aviation
légère et du tourisme d’affaires.
Par ailleurs, en tant que compagnie nationale, Air Madagascar a l’obligation de
maintenir ses lignes à vocation sociale, bien que celles-ci soient financièrement peu
rentables. Les charges budgétaires y afférentes lui font subir des pertes.
§2- Le problème des infrastructures : capacité et qualité
Le manque d’infrastructures d’hébergement continue de représenter une entrave au
développement de cette industrie. La grande majorité des 937 établissements ont une
capacité moyenne de 11 chambres par hôtel.75 Les investissements hôteliers privés
demeurent minimes et n’ont enregistré qu’une croissance de 0,5%.76
Il est difficile d’établir un aperçu détaillé du standard hôtelier sur toute l’île,
sachant que seulement 4378 chambres à étoiles et 1521 chambres Ravinala sur les
10879 ont été inventoriées en 2005 (cf. tableau 4). Sur les 937 établissements recensés,
soit 10879 chambres en 2005, seulement près d’une quarantaine ont été classés 3 étoiles
et plus (cf. : tableau 4), la grande majorité, ne respectant pas les normes de qualité
internationales, est à classer « bas de gamme »77.
§3- Le problème de la propriété foncière.
L’accès à la terre devient de plus en plus difficile, en raison de la croissance
démographique au cours de ces dernières années. Parmi les lacunes invoquées par les
investisseurs, le problème fondamental réside dans l’acquisition du titre foncier. La
notion de propriété collective et l’attachement aux traditions ancestrales figurent parmi
les raisons de cette réticence à vendre le terrain.
75 MCT, 2003.76 PDT, Novembre 2004.77 PDT, Novembre 2004.
84
Pour contourner les difficultés, les lois foncières ont toujours prévu le bail
emphytéotique (Loi N°62-064 de 1962, revue en 1996)78, renouvelable à long terme, qui
court sur une période de 15 à 99 ans, mais cette garantie ne semble pas rassurer les
investisseurs actuels ou les porteurs de projets.
Un système de Guichet Unique pour Bail Emphytéotique (GUBE) permet d’obtenir le
bail en 60 jours. Une telle facilité n’est possible que dans le cas d’un terrain domanial.
S’il s’agit pourtant d’un terrain appartenant à l’Etat, il est nécessaire de soumettre la
demande plusieurs fois à l’approbation des communautés environnantes, ce qui
prendrait plusieurs années. Les opérateurs étrangers déplorent aussi que la surface
accordée, environ 2,5 ha.79, ne correspond pas au besoin de leurs investissements.
§4- L’environnement des affaires.
I- Un climat macroéconomique défavorable
Le climat des affaires à Madagascar laisse encore à désirer. Les opérateurs non-
résidents se découragent souvent devant la quantité considérable d’impôts auxquels
leurs activités sont soumises. Le tableau ci-dessous fait ressortir le nombre de taxes que
doit payer un investisseur hôtelier/ restaurateur sur un produit donné avant d’y ajouter
sa marge bénéficiaire.
Tableau 34: Taxes appliquées à un produit d’importation : le champagne.
RUBRIQUES PRIXPrix unitaire non taxé (CAF Madagascar) Taxes d’importations (20%)Taxe douanière (10%)Droit d’Accises (150%)SOUS TOTAL
10,00 €. 2,00 € 1,00 €15,00 €33,00 €
Marge du grossiste (15%)Total sans TVAMarge (profit) de l’HôtelTVA (20%)
4,95 €37,95 €20,00 € 7,59 €
Prix pour le touriste à l’Hôtel 67,54 €Source : PDT 2004.
A travers ces chiffres, l’application de taxes trop élevées entraîne une augmentation de
575% du prix du produit, complique le commerce international et l’investissement dans 78 PDT, Novembre 2004.79Les contraintes et les atouts du secteur, MCT
85
le tourisme, puisque aucun touriste ne serait prêt à payer à ce prix. Ainsi les taxes
portent atteinte à la compétitivité dans la mesure où les activités touristiques des Etats
de la même région en sont exonérées.
II- Le financement bancaire
Les coûts très élevés du crédit bancaire restreignent le nombre de PME qui peuvent y
accéder. A titre d’exemple, l’Union Commercial Bank (UCB) applique le taux directeur
de la Banque Centrale, augmenté d’une marge de 23,25%, ce qui est très onéreux.80 Par
ailleurs, la banque finance au maximum 70% du projet81, et exige que le promoteur
apporte 20 à 30% du montant sollicité. Une telle condition est au-dessus des possibilités
financières des PME qui manquent déjà de fonds propres. Les banques exigent en outre
des garanties de remboursement très élevées (citons entre autres les cautions,
hypothèques, nantissements, assurances…) qui peuvent représenter 100 à 125% du
montant du prêt.
Les autres mécanismes de financement d’investissements tels que le crédit-bail
(financement en biens d’équipement et de location), le capital-risque (concours du
banquier qui participe au lancement et à la vie de l’entreprise à ses risques et périls), le
marché financier sont inexistants à Madagascar. Ce dernier, appelé encore « Bourse des
valeurs » est déjà monnaie courante dans les pays industrialisés et dans certains Etats
d’Afrique. Certaines entreprises éprouvant un besoin de financement se procurent des
liquidités sur le marché boursier (ou marché obligataire) qui n’entraîne pas de processus
inflationniste82.
Section 2: Propositions d’actions.
80 Avec un taux directeur de 16%, le taux d’intérêt s’élèverait à 39,25%. Un PME qui désire solliciter un financement de 200 millions sur 4 ans doit rembourser 50 millions par an, mais aussi 19,625 millions d’intérêts par an, ce qui s’élèverait à 78.5 millions au bout des 4 ans. Au total, elle remboursera 278,5 millions.81 MICDSP, Direction Générale du Développement du Secteur Privé : « Structure d’Appui Financier ».82 A titre d’illustration, dans un souci de modernisation, la compagnie aérienne Air Algérie a contracté en 2003 un emprunt obligataire de 150 millions US $ pour financer le renouvellement de sa flotte.
86
Des recommandations seront avancées pour remédier aux freins majeurs qui limitent le
développement touristique. Ensuite, cette section sera consacrée à l’importance des
actions de promotion et de communication.
§1- Le domaine du transport aérien.
Une stratégie de libéralisation de l’espace aérien83 permettrait d’instaurer la
concurrence par l’entrée de nouvelles compagnies étrangères, et par conséquent
d’adopter des tarifs plus compétitifs. Madagascar aura, par ailleurs, besoin de
renégocier les traités bilatéraux conclus avec la France et certains Etats d’Afrique
Australe, et d’y assortir les clauses de conditions plus libérales. Une autre proposition
serait aussi d’envisager une alliance régionale avec les autres transporteurs aériens dans
l’Océan Indien, une formule déjà adoptée par de grandes compagnies aériennes en
Europe, aux USA et en Asie/ Australie.84
Les travaux d’extension et de modernisation des aéroports nécessitent d’être
poursuivis pour faire face à l’accroissement de la demande. Il conviendrait aussi de
pourvoir les Services de Police, de Douanes et de Phytosanitaire de guichets
supplémentaires pour faciliter les procédures d’octroi de visas aux frontières, pour
éviter la saturation et réduire le délai de traitement à chaque arrivée internationale. Les
services commerciaux incluant les agences de change, les boutiques et espaces
commerciaux Duty Free Shops et transitaires nécessitent d’être développés dans les
aéroports provinciaux, pour rendre ceux-ci plus attrayants aux yeux des touristes, ainsi
que les services d’escale dont le catering.
Exploiter dans les meilleurs délais l’aviation légère constituerait une option de choix
surtout pour les sites difficilement accessibles. Les hôteliers eux-mêmes pourraient
affréter des avions légers qui puissent transporter leur clientèle vers leurs établissements
83. Les accords bilatéraux entre Madagascar et la France datent de 1962, suivant les informations de l’ACM. 84 Il y a déjà Skyteam, une alliance comprenant Air France, KLM Royales, Delta Airlines, Alitalia, KoreanAir, Aeromexico, Northwest, Continental et Japan Airlines. Il y a aussi le réseau Star Alliance englobant Lufthansa, United Airlines, SAS, Air Canada, Thaïs Airways, Varig, Ansett Australia et Air New Zealand. Enfin, British Airways, American Airlines, Virgin Atlantic, US Airways, Swiss, Qantas Airways et British Caledonian sont déjà partenaires dans le réseau OneWorld. L’objectif de ces alliances commerciales est de faciliter les transits et vols par correspondance et promouvoir les avantages découlant des accords de partage de code.
87
quand l’accès en voiture y est difficile. Il serait même plus profitable qu’ils créent de
petites compagnies de type « Air Hôtel » suivant leurs possibilités financières. Les
promoteurs sont ainsi sollicités à redoubler d’efforts et de persévérance dans la
promotion des sites d’intérêt majeur.
§2- Les infrastructures hôtelières.
La mise en place de normes et lignes directrices serait indispensable pour le futur
développement de l’industrie du tourisme. La classification hôtelière se révèle être un
outil de marketing important pour améliorer les critères de qualité au niveau national.
De cette manière, les tarifs correspondront au nombre d’étoiles. Il est souhaitable
de revoir et d’actualiser la classification hôtelière existante à Madagascar de manière à
être conforme aux standards internationaux.
Des descentes sur terrain nécessitent d’être accomplies au niveau de certains
établissements pour évaluer la qualité des prestations offertes aux touristes, et d’y
attribuer le nombre d’étoiles correspondant. Il serait aussi profitable de diversifier et
normaliser les services de restauration, d’hébergement, de partenariat. Pour une
meilleure professionnalisation du secteur hôtelier, il s’avère indispensable d’assurer des
formations
§3-Le domaine de la propriété foncière
Pour mieux faciliter l’accès à la terre, instaurer des règles plus souples en matière de
propriété foncière, et créer des commodités relatives aux RFT au profit des étrangers
s’impose. Si l’Administration faisait preuve de générosité, il aiderait beaucoup en
augmentant les superficies consenties pour encourager davantage les investisseurs. En
dernier lieu, une des conditions indispensables pour gagner la confiance des opérateurs
serait de garantir la sécurité des investissements étrangers. Ainsi les RFT nécessitent
d’être légalement définies, titrées et bornées.
§4- L’environnement des affaires.
88
Le climat des affaires fait partie intégrante des conditions incontournables à l’essor du
tourisme à Madagascar. Il est fondamental que l’Etat soit en mesure d’instaurer un
environnement sain et incitatif (stabilité sociopolitique et macroéconomique)
permettant de mettre en confiance les investisseurs potentiels.
Une révision et une actualisation de la Loi N° 89.026 du 29 Décembre 1989 seraient
adéquates. Ce texte définit un programme d’avantages fiscaux accordés aux
investisseurs touristiques. Un environnement incitatif implique que les projets
d’investissement à Madagascar bénéficient d’exonérations fiscales. L’Etat aidera
beaucoup les promoteurs touristiques en leur accordant le privilège d’octroi des terres
au même titre que ceux de la Zone Franche. Des concours de la Banque Européenne
d’Investissements (BEI), qui finance déjà la pêche et l’industrie agroalimentaire, pour le
secteur touristique seraient aussi sollicités.
Section 3 : Les actions de promotion
§1- Une campagne active et agressive
La production de la destination Madagascar reste encore insuffisante. Aussi, serait-il,
plus judicieux que l’Office du Tourisme se dote de quelques antennes à l’extérieur.
Ainsi, ses succursales vont coopérer étroitement avec les grands groupes internationaux
et rester régulièrement en contact avec le marché. Il serait aussi avantageux que ces
agences soient financièrement autonomes ; ce qui leur permettrait de coordonner leurs
activités de communication et marketing avec leur propre budget.
La présence continue de ces agences pourrait aussi faciliter la participation de
Madagascar aux prochains salons internationaux du tourisme et des voyages. Elles
pourraient aussi produire et distribuer des brochures touristiques vers les principaux
marchés émetteurs. Les salons commerciaux permettent également d’effectuer à
l’avance les réservations sur clients potentiels. Adhérer au réseau www. WorldHotel-
Link.com permettrait aux antennes régionales d’avoir un accès direct et élargi aux
clients à travers l’Internet, ce qui contribuerait à accroître les ventes en ligne et par
conséquent des parts de marché plus importants.
89
§2- Gestion de la demande
Les actions de communication seront orientées vers une clientèle cible. Aussi,
proposons-nous d’intégrer la diversité de la demande touristique et ses attentes, tout en
la segmentant pour mieux déterminer les touristes potentiels. La réussite de la vente
d’une destination passe impérativement par un positionnement par rapport au marché.
Encore faudrait-il qu’il existe un prix qui soit accepté par ce marché, pour une
destination de choix comme Madagascar. Un tourisme sélectif privilégiant une clientèle
haut de gamme, dont les intérêts convergent vers des produits spéciaux (circuits à
thèmes, ornithologie…) est aussi à envisager.
L’intégration régionale devenant incontournable, mondialisation oblige, organiser des
circuits régionaux avec les îles voisines serait aussi très bénéfique pour le pays. En
effet, le tourisme étant un marché en forte expansion, les produits touristiques dans les
îles de l’Océan Indien seraient plus compétitifs en passant du stade de simples
concurrents à celui d’atouts complémentaires. Les formules émergeant sur les marchés
étant les voyages de courte durée sur de longues distances, un circuit inédit comprenant
un séjour balnéaire à la Réunion ou à Maurice (incluant plages exotiques, sports
nautiques et plongée sous-marine), et un tour pour la biodiversité et les trésors culturels
de Madagascar serait créateur de valeur ajoutée et de qualité supérieure.
Promouvoir et développer les services de location de voitures constituerait aussi une
stratégie prometteuse. Il s’agit de proposer à l’avance des opérations « contrat-
vacances » sur clients potentiels. Les prestataires concernés (Eurorent, Rent a car,
AVIS) sont aussi sollicités à établir un partenariat commercial avec la compagnie Air
Madagascar, ce qui est une stratégie déjà adoptée par certaines entreprises de services
implantées à la Réunion.85
§3- La délocalisation des services
85 Escales australes, le magasine de la compagnie Air Austral, n°13, Octobre 1998. Il s’agit d’un partenariat entre Air Austral et Budget, une société spécialisée dans la location de voitures. Sur présentation du billet d’avion Air Austral, Budget fait profiter au client des tarifs préférentiels particulièrement intéressants.
90
Il serait aussi plus rentable pour Madagascar d’investir dans les services à vocation
exportatrice, surtout dans le domaine du transport aérien. Pour être plus compétitive, Air
Madagascar pourrait transférer sa comptabilité recettes dans certains marchés émetteurs
tels que Paris, Milan, Bangkok, et étendre son réseau vers d’autres marchés (Francfort,
Singapour, Hong Kong…) suivant la progression de la demande . Elle pourrait aussi y
délocaliser ses services billetterie et relation avec la clientèle, ce qui est un marketing
pouvant promouvoir la qualité de ses prestations, et inciter les touristes internationaux à
voyager sur ses lignes.
La délocalisation internationale des services est remarquablement facilitée par la
réduction rapide des coûts des services de télécommunication et la réalisation
d’économies d’échelle. En effet, les fonctions de services peuvent être délocalisées au
niveau international dans des conditions de pleine concurrence auprès d’un prestataire
indépendant (entreprises locales ou à capitaux étrangers). Air Madagascar pourrait
adopter cette politique, qui est une formule déjà usitée par de grandes compagnies
aériennes.86 Une attention particulière mériterait toutefois d’être accordée à certains
éléments tels que le coût et la qualité de l’infrastructure et de la main-d’œuvre, les
réglementations en vigueur et les stratégies de promotion des investissements. Les
décisions de délocalisation devraient aussi tenir compte de l’environnement
réglementaire régissant les activités économiques et commerciales, qui englobe le
régime fiscal, la législation foncière, la politique de concurrence, la législation du
travail, les permis de résidence et les droits de propriété intellectuelle.
§4- Valorisation des autres atouts
86 NATIONS UNIES/CNUCED/Conseil du Commerce et du Développement, L’IED et le développement : questions de politique générale d’accroissement des IED dans les services, Novembre 2003. A titre d’exemples, American Airlines a créé une filiale à la Barbade pour le traitement de ses comptes matériel et billet. En 1996, British Airways a ouvert un centre de traitement (call center) à Mumbai (Inde), où elle a transféré certaines tâches liées aux activités de transport aérien telles que les relations avec la clientèle. Les transporteurs Swiss International Airlines, Austrian Airlines et Scandinavian Airlines System (SAS) ont aussi délocalisé leurs comptabilités recettes et trafic, les services de billeterie et le soutien à la navigation auprès de prestataires indiens. Delta Airlines a décidé de transférer ses activités de sous-traitance en Inde en 2003.
91
Madagascar pourrait aussi se positionner sur certains segments de demande très
prometteurs comme le tourisme d’affaires. En effet, celui-ci n’est influencé ni par les
actions de promotion ni par le marketing. Son essor est plutôt stimulé par des facteurs
d’ordre conjoncturel comme la stabilité politique et macroéconomique, ainsi que le
potentiel d’investissement que peut présenter le pays d’accueil. L’île offre une
multitude d’opportunités d’investissement qui méritent d’être exploitées et peut
largement diversifier ses partenaires commerciaux. De plus, le tourisme d’affaire ne se
soucie pas du coût du voyage, en ce sens que c’est la société émettrice qui couvre tous
les frais, tandis que les investisseurs peuvent compléter leur séjour par d’autres activités
(excursions, shopping, sports…). Il peut aussi contribuer à un taux d’emploi très élevé
dans l’hôtellerie. Ainsi, serait-il nécessaire d’établir un programme spécial de
promotion des investissements.
Une évaluation du potentiel du tourisme de croisière rapporterait aussi beaucoup pour
notre nation insulaire. En effet, bien que la taille d’une telle industrie soit encore
relativement faible dans l’Océan Indien, comparée à celle des Caraïbes qui concentrent
40% du marché mondial, quelques lignes internationales desservent la grande île.87 Des
navires de croisière accostent dans certains ports locaux. Le tourisme de croisière peut
rapporter d’importants bénéfices financiers pour les entités portuaires tout en créant des
emplois directs. Une étude d’impacts environnementaux concernant l’industrie des
croisières nécessite toutefois d’être effectuée et approfondie, pour préserver l’équilibre
du littoral et l’écologie marine. Parallèlement, il serait temps d’envisager la construction
de ports de plaisance à Madagascar, tout comme à Maurice. Ceux-ci pourraient
s’inscrire dans l’organisation de circuits originaux à très forte valeur ajoutée.
87 Voire Annexe : Liste des lignes de croisière internationales qui desservent Madagascar.
92
CONCLUSION
Au terme de cette étude, nous avons pu mettre en exergue les opportunités que
représente le secteur du tourisme pour le développement rural à Madagascar.
Il a été constaté que le secteur touristique malgache est très dynamique et qu’il
représente une importante marge de progression dans les années à venir. En effet, le
nombre de touristes non résidents arrivés à Madagascar a avoisiné 280 000 en 2005. La
période 2003-2005 a vu une progression accélérée (25,8%) après la crise de 2002. La
compétitivité des produits touristiques malgaches s’est accrue avec la perte notable de la
valeur de l’Ariary qui a connu en deux ans une dépréciation de 79% par rapport au
dollar américain.
En outre, les motifs de voyage des visiteurs sont divers : 63% des visiteurs sont venus
principalement pour le tourisme tandis que les 37% restant étaient venus pour d’autres
raisons, le tourisme étant pour eux un motif secondaire. La durée moyenne de leur
séjour en terre malgache tourne autour de 20 jours. La région la plus visitée est le Sud,
ensuite le Nord, puis l’Est, l’Ouest et enfin les Hautes terres.
L’ordre par pays d’origine n’a pas pratiquement changé depuis 1999. En effet, la grande
majorité des touristes venant à Madagascar sont des français (de France et de la
Réunion) qui représente presquent 70% de l’ensemble. Puis vient l’Italie qui a une part
de 6% en 2005 et ensuite l’Amérique avec une part de 5%.
Les recettes touristiques évoluent naturellement avec le nombre des touristes : de 72,9
millions de DTS en 1999, elles sont passées à 124 millions de DTS en 2005 selon la
Banque Centrale de Madagascar. Ce résultat classe le tourisme parmi les trois secteurs
pourvoyeurs de devises étrangères à Madagascar. On observe cependant une tendance
générale vers la baisse des recettes moyennes par touriste venu à Madagascar. Ce qui
veut dire que les budgets des touristes venus à Madagascar deviennent de plus en plus
légers. Cela confirme le gain de compétitivité des produits touristiques malgaches.
Autrement dit, ces produits sont de plus en plus accessibles avec des budgets de moins
en moins consistants.
93
En dépit de ce dynamisme, le présent mémoire adopte le point de vue selon lequel le
secteur du tourisme fonctionne bien en deçà de son potentiel étant donné ces atouts
considérables. Madagascar dispose en effet des potentiels requis pour devenir une des
destinations les plus compétitives de l’Océan Indien. Les principaux obstacles au
développement du secteur se situent aussi bien du côté de l'offre que de celui de la
demande. Ses principaux obstacles concernent le domaine de l’accès extérieur, le
déplacement intérieur, de l’hébergement, et surtout de l’absence d’un environnement
macro-économique incitatif pour promouvoir les investissements privés dans le secteur.
En effet, les investissements publics sont minimes et les investissements privés restent
de taille modeste à de rares exceptions près. A la suite de quoi, le potentiel de la
demande paraît illimité à cause de la qualité, de la variété et de la spécificité du capital
touristique, à la fois en augmentant le nombre de touristes venant à Madagascar et en
augmentant les dépenses par tête de touriste à travers des services à plus haute valeur
ajoutée.
Par ailleurs, le tourisme pourrait être un outil de développement efficace pour
Madagascar parce qu’il peut constituer un catalyseur pour la croissance économique,
notamment dans les zones rurales, et peut créer un nombre d’externalités positives pour
réduire la pauvreté et protéger l’environnement. L’analyse des impacts du secteur
touristique sur l’économie malgache nous permet d’affirmer que ce secteur peut avoir
un impact positif sur la vie économique des populations locales en créant des emplois et
en proposant des sources de revenus supplémentaires, et par la création de richesses.
Cependant, la pertinence de notre analyse est limitée par la fiabilité des données
statistiques relatives au secteur du tourisme. En effet, les données propres au secteur du
tourisme, particulièrement du côté de la demande, sont médiocres et les informations ne
sont pas fiables. Il faut toutefois souligner que peu de pays, sinon aucun, ne peut
prétendre disposer de statistiques touristiques parfaites.
A Madagascar, où la pauvreté rurale est largement répandue et où les pauvres font
pression sur les ressources naturelles, le tourisme pourrait susciter des externalités
positives. D’une part, le tourisme crée des poches de croissance économique dans des
régions qui n'ont pas d'autres sources de revenus ou d'emplois du fait de la répartition
94
dans toute l’île du capital touristique malgache. Dans les régions reculées en particulier,
le tourisme contribue à limiter la pauvreté en diversifiant les sources de revenus.
D’autre part, le tourisme, géré de façon correcte, peut contribuer à la préservation de
l'environnement, que ce soit l'écotourisme ou le tourisme balnéaire. Le secteur possède
en outre le potentiel pour attirer les investissements vers une gamme d'hébergement et
de services, pour générer les investissements en infrastructure qui profitent aussi à
d'autres secteurs et aux communautés.
Naturellement, à Madagascar, le tourisme et le développement rural doivent être de pair.
En effet, presque tous les sites d’attraction touristique malgaches se trouvent dans des
zones rurales. De ce fait, les activités touristiques et les touristes constituent des
débouchés naturels pour les ruraux et ont l’avantage d’être proches des lieux de
production. Malheureusement, une distorsion existe, car les producteurs ruraux
n’arrivent pas à satisfaire les exigences du marché du tourisme notamment en matière
de la qualité des services offerts.
Aussi, des stratégies reposant sur la consolidation des acquis s’avèrent-elles plus que
nécessaires. A court terme, ces stratégies seront basées sur trois axes géographiques
préalablement identifiés comme pôle de développement touristique. Trois stratégies de
piste de croissance liant développement touristique et développement rural sont
proposées comme suit :
- Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de
partenariat avec les opérateurs touristiques sur place.
- Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique.
- Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés par
le tourisme.
En bref, le secteur du tourisme à Madagascar est très dynamique et son développement
est prometteur dans les années à venir. Cependant, le renforcement des mesures de
promotion du secteur est nécessaire pour répondre aux obstacles entravant son
développement. Par ailleurs, le secteur du tourisme constitue effectivement une piste
pour le développement rural malgache si des stratégies adéquates sont mises en œuvre
pour augmenter les retombées positives du tourisme sur les populations rurales.
95
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
BARETJE R., Les cahiers du tourisme, les devises : enjeu du tourisme
international ; Centre d’Etudes Touristiques d’Aix-En-Provence
CAZES Georges, Le tourisme international : mirage ou stratégie d’avenir ? Paris,
HATIER
COPAN Jean Louis, BOUTILLER, Jean FIELOUX, Le tourisme en Afrique de
l’Ouest, panacée ou nouvelle traite, Paris, MASPERO
LAIN T. CHRISTIE, D ELISABETH CROMPTON, Etude du secteur tourisme à
Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003
LANQUAR ROBERT, L’économie du tourisme, Paris, PUF, édition que sais-je ?:
1997
LeBel PHILLIP., Analyse économique, Upper Montclair, New Jersey, Août 2000.
MECHAUD JEAN-LUC, Tourisme, chance pour l’économie, risque pour les
sociétés? , Presse Universitaire de Paris, 1992
NOREL PHILIPPE, Problèmes du développement économique, Seuil, 1997
PIERRE PY, Le tourisme, un phénomène économique, Notes et études
documentaires ; La documentation Française, 2002.
ROBERT, l’économie du tourisme, Paris, PUF, édition que sais-je ?
VELLAS FRANÇOIS, Economie et politique du tourisme international,
Economica, 2002.
96
RAPPORTS ET ETUDES
Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP), Plan de
Gestion du Réseau National des Aires Protégées de Madagascar, Parcs Nationaux de
Madagascar-Ministère de l’Environnement : Mai 2001
Banque Centrale de Madagascar (BCM) ; Balance des Paiements 2000-2005
Banque Centrale de Madagascar ; Résumé des résultats de l’enquête sur les
Investissements Directs Etrangers (IDE) et les Investissement de Portefeuille (IPF) ;
2000-2005
Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), Rapport annuel de
mise en œuvre ; Janvier-Décembre 2005 : juin 2006
Guide à l’intention des autorités locales, Développement durable du tourisme,
Organisation Mondiale du Tourisme, 1999
Guide à l’intention des autorités locales pour un développement durable du
tourisme, Volume supplémentaire sur l’Afrique Subsaharienne, Organisation
Mondiale du Tourisme : 1999
Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT), Données statistiques sur le
tourisme ; dernière version (mai 2006)
Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT), Information générales sur le
tourisme : Octobre 2003
Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT), Plan Directeur Touristique pour
Madagascar ; Résumé directeur : Novembre 2004
Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT), Tourisme, perspectives de
développement : Avril 2004
97
Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT) ; Plan Directeur Touristique pour
Madagascar ; Partie II : Développement du produit touristique ; Rapport final :
Novembre 2004
Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT) ; Plan Directeur Touristique pour
Madagascar ; GATO International ; Tourism Organisation for Development and
Investisment
Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) ; Rapport Economique
et Financier 2004-2005
Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) ; Rapport Economique
et Financier 2002-2003
Projet Madagascar, DIAL, INSTAT, Orstom (Madio) – Union Européenne,
Programme d’Appui à la Maison du Tourisme et à l’Entreprise touristique à
Madagascar (PAMT) ; Enquête Tourisme 2000, Rapport final, Antananarivo :
Septembre 2000
Rapport Madagascar/Banque Mondiale, Politiques Financières pour une croissance
diversifiée
Tendance des Marchés touristiques, Afrique, Organisation Mondiale du Tourisme
(OMT) : 1995
REVUES ET MAGAZINES :
DMD Magazine (Dans les Médias Demain) : Spécial Tourisme : Le secteur est
optimiste mais veut plus de promotion, n°843, Août 2004.
DMD Magazine (Dans les Médias Demain) : Hebdomadaire Economique n°896,
04 Mars 2005
98
DMD Magazine (Dans les Médias Demain) : Spécial Tourisme : Bilan
promoteur pour la Grande île, n°975, Septembre 2006
GO TO MADAGASCAR, Le Trimestriel du Groupement des Opérateurs du
Tourisme de Madagascar, n°06, Juillet 2004.
GO TO MADAGASCAR, Le Trimestriel du Groupement des Opérateurs du
Tourisme de Madagascar, n°07, Octobre 2004.
GO TO MADAGASCAR, Le Trimestriel du Groupement des Opérateurs du
Tourisme de Madagascar, n°08, Février 2005.
Madagascar, plus qu’une île, More than an island, Magasine du Tours Opérator
Mercure Voyages.
SITES INTERNET
http://www.propoor.org.uk
http://www.tourisme-durable.net
http://www.world-tourism.org
http://www.go2mada.com
http://www.madagascar.gov.mg/atelier
http://www.tourisme.gov.mg
99
ANNEXES
Annexe 1
CLASSEMENT DES AIRES PROTEGEES SUIVANT LEURS PARTICULARITES ET LE NOMBRE DE VISITEURS
Niveau 1 : Noms des Parcs
Localisation et superficie Attractions et particularités
Parc National d’Ankarana
150 Km d’Antsiranana18 225 ha.
Ensemble de canyons, de rivières et de grottes qui sont des sanctuaires des croyances ancestrales ;
- forêt dense et sèche ;- faune : crocodiles et chauves-souris6898 visiteurs en 2001
Parc National Montagne d’Ambre
45 Km au Sud d’Antsiranana18 200 ha.
- forêt dense humide sur un massif volcanique ;- lémuriens, oiseaux (ibis huppé, martin chasseur…)
Lacs, cascades, cratère volcanique et espèces exotiques8 170 visiteurs en 2001
Parc National Tsingy de Bemaraha
152 000 haPatrimoine mondial de l’UNESCO en 1990Patrimoine culturel national en 1991
Tsingy : formation de calcaires, avec réseau de failles, de crevasses, de surfaces de blocs calcaires sculptées en aiguilles acérées.
- forêt dense semi-caducifoliée-13 espèces de lémuriens, mammifères,- colonies d’oiseaux terrestres et aquatiques : aigle pêcheur, hérons, aigrettes (vano),7 circuits écotouristiques3350 visiteurs en 2001.
Parc National Ankarafantsika
Sur la RN4, à 450 Km de la capitale60 520 ha
-forêt dense sèche, baobab ;-lémuriens, oiseaux et crocodiles ;5 circuits proposés, 2 sites de camping4 617 visiteurs en 2001.
Parc National Andasibe-Mantadia
Sur la RN2, 150 Km à l’Est de la capitale12 181 ha
-végétation luxuriante : forêt dense verte, lichens, lianes, fougères ;- 11 espèces de lémuriens (célèbre Indri Indri, maki, lemur catta..), oiseaux, reptiles et insectes.Parc à orchidées, musée rural.8 circuits possibles26 478 visiteurs en 2001.
Parc National Ranomafana
60 Km au Sud de Fianarantsoa41 000 ha.
- les dernières forêts de nuages au monde ;-lémurien (Hapalémur doré…), oiseaux ;Eaux thermales, collection d’orchidées.15 668 visiteurs en 2001
Parc National Isalo
300 Km au Sud de Fianarantsoa81 540 ha
Composé de grès continental, de canyons au fond desquels coulent des rivières.
- types de végétations divers : étendues herbeuses et forêts.
1
- lémuriens, oiseaux.Visites : Grottes, canyons, piscine naturelle, descente vers les rivières souterraines.
4 circuits proposés27 678 visiteurs en 2001
Parc National d’Andringitra
Autour du Mont Boby (2658 m)31 160 ha
- écosystème diversifié : forêts pluviales, prairies des hautes montagnes ;
-lémuriens, oiseaux et mammifères.6 circuits proposés1750 visiteurs en 2001
Parc National Andohahela
Dans le Grand Sud76 020 ha
- écosystèmes variés : forêt pluviale, forêt sèche, bush…
- lémuriens (Lemur à collier roux, lemur de bambou, lemur doré, maki…), oiseaux
1637 visiteurs en 2001.Source : ANGAP-PNM.
Niveau 2 :
Noms des Parcs
Localisation et superficie Attractions et particularités
Parc National Masoala/Nosy Mangabe.
Sur la baie d’Atongil210 000 ha (Le plus grand de Madagascar)
-forêt dense à feuilles persistantes, mangroves & palétuviers ;-célèbre pour ses Aye-Aye et ses baleines ;-oiseaux exotiques (hibou rouge, le vivy…), reptiles et grenouilles.
3 parcs marins et plusieurs circuits de découverte au départ de Maroantsetra.1 951 visiteurs en 2001.
Parc National Tsimanampetsotse
Dans le Grand Sud275 Km au Sud de Tuléar43 200 haClassé en 1998 comme Site Ramsar. (Convention sur les Zones Humides d’Importance Internationale)
- Sis dans une région présentant un lac salé localisé sur une plaine côtière ;
- formations végétales : forêt dense sèche, fourré xérophile.
- colonie d’oiseaux migrateurs aquatiques : flamants roses, flamants nains, grèbes ;-lémuriens (Lemur Catta, lemur de bambou…)Lac saturé de sulfate de chaux et abritant des poissons aveugles.
Sert particulièrement d’habitat et de zone de pouponnière aux oiseaux aquatiques.405 visiteurs en 2001.
Parc National Zombitse-Vohibasia.
38 652 ha. (Tuléar) -forêt semi-caducifoliée :- lémuriens et oiseaux.
Source : PNM-ANGAP.
2
Niveau 3 :
Noms du Parc
Localisation et superficie Attractions
Réserve Spéciale Analamerana
Antsiranana34 700 ha
-forêt semi-caducifoliée ;-lémuriens et oiseaux ;18 visiteurs en 2001
Parc National Baie-de-Baly Namoroka
Mahajanga57 418 ha
-Tsingy ;- grottes14 visiteurs en 2001
Parc naturel et réserve de Zahamena
Tamatave63 899 ha
-Forêt tropicale semi-caducifoliée, fournées ;- lémuriens et oiseaux ;Pas de visites en 2001.
Réserve Spéciale Andranomena
Tuléar78 620 ha
Forêt dense sèche, baobab ;Lémuriens, reptiles et oiseaux ;45 visiteurs en 2001
Réserve Spéciale Cap Sainte Marie
Pointe Sud de l’île, Tuléar1 750 ha
Végétation : bush épineuxFaune : tortues radiéesMonuments historiques.
Source : PNM-ANGAP
3
Annexes 2
LISTE DES 42 TOURS OPERATORS PROFESSIONNELS RECEPTIFS DE MADAGASCAR
Nom, année de création et n° licence d’ouverture
Adresse, coordonnées, Email et sites Web.
Produits offerts
AB TOURING, 2003012/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot CAV 133 Ankaditany Tana 102Tél. 22 609 47/ Fax: 22 609 14Email: [email protected]: www.ab-touring.com
Circuits de découverte faune et flore, culture, plages.
ALOES TRAVEL TOURS2000028/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot III bis Mananjara EstTana 101Tél. 22 370 28/ Fax : 22 624 78Email : [email protected] : www.aloes-travel-tours.de.
Vente de circuits spécial « Flore et Botanique » ; propositions de nouvelles destinations.
AVENTOUR MADAGASCAR, 198801/MTMT/DTO/SP
Immeuble Fiaro Ampefiloha, Tana 101Tél. 22 317 61/ Fax 22 : 22 272 99Email : [email protected] : www.aventour-Madagascar.com.
Expérience, partenariat : circuits originaux ou à thèmes, écotourisme, balnéaire.
AZUR SERVICES TOURS 199611/MINTOUR/SG/DPI
Lot IVE 93 Soarano Tél. 22 327 74/ 22 598 91Email : [email protected] : www.azur-madagascar.com.
Circuits divers : écotourisme, plages, paysages
CAP MADA VOYAGES, 1996065/MINTOUR/SG/DG/DADI
12, Rue Rainizanabololona Antanimena, BP 7628 Tana 101Tél. :22 610 48/ Fax 22 : 610 14Email : [email protected]/[email protected]
Service Location de voitures, réservations d’hôtels de qualité, organisation de conférences, circuits, émission de billets d’avion
CORTEZ EXPEDITIONS 1992014/MINTOUR/DG/DADI
25, Rue Zafindriandiky Antanimena, Tana 101Tél. 22 632 53 / Fax : 22 213 40Email : cortez [email protected]
Site : www.cortezexpedition.net
Circuits et itinéraires d’aventure, plages, nature, culture.
DESTINATION MADA, 1995111/MCT/SG/DGTO/DP
32, Rue Andrianary Ratianarivo AmpasamadinikaBP 8335 Tana 101Tél. 22 310 72/ Fax : 22 310 67Email: [email protected]
Circuits sur les hautes terres, les paysages du Sud Ouest, le grand Sud, l’Est, l’extrême Nord.
ECOTOURS MADAGASCAR2004013/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot VF Mahamasina NordBP 8298 Tana 101Tél. / Fax : 22 262 15Email:
Aventures découvertes, voyage de noces, voyage d’affaires, ornithologie, plongée sous-marine, écotourisme, séjour
4
[email protected]: http://madagascar.hypermat.net
balnéaire.
ESPACE MADA, 2003011/MINTOUR/SG/DG/DADI
50, Rue Général Gabriel Ramanantsoa Isoraka.BP 4161 Tana 101Tél. 22 262 97/ Fax : 22 272 96 Email : [email protected] : www.madagascar-circuits.com
Circuits brousse : fleuve Tsiribihina, Tsingy Bemaraha, trekking sur l’Andringitra, voyages et randonnées sur mesure en 4x4.
EUROPE VOYAGES, 199605/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II M 84 Bis AntsakaviroBP 7533 Tana 101Tél. 22 262 21/ Fax : 22 630 49Email: [email protected]: www.europe-voyages.de
Mini croisière sur le Canal des Pangalanes, séjour à l’Auberge d’Ambohitsara, circuits classiques en groupe avec formules d’hébergement, circuit personnalisé
EVASION SANS FRONTIERES, 200329/MINTOUR/SG/DG/GUIDE
22, Rue Andrianary Ratianarivo AmpasamadinikaTél. 22 616 69 / Fax : 22 642 05Email : [email protected]
Location 4x4 et circuits “en brousse”. Sélection de circuits inédits et d’hôtels prestigieux (Océan Indien, Afrique Australe, Europe, Dubaï, Asie, Australie)
GECKOMAD MADAGASCAR, 199178/MDTU/DG/DTO
BP 7513 Antanimena, Tana 101Tél.22 260 84 / Fax : 22 263 87Email: [email protected]
Services de qualité: guides spécialisés, transport, circuits organisés.
GOOD MORNING MADAGASCAR, 1999032/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot IVK 152 AnkadifotsyTél. 22 385 35 / Fax : 22 385 34Email: [email protected]: www.goodmadagascar.com
Circuits standards: Sud, Nord, Sainte Marie, circuits à la carte, circuits à thèmes (rafting, trekking, plongée), circuits autour de Tana, circuits originaux: Baobab et Marojejy (Nord-Est).
HENRI FRAISE FILS TRAVEL SERVICE, 1993138/MCT/SG/DGTO
Galerie Marchande Hilton Madagascar, Tana 101Tél. 22 620 35 / Fax : 22 620 37Email : [email protected] : www.hff-madagascar.com
Croisières, écotourisme, découvertes, affaires, séjour à Maurice, Réunion, Afrique du Sud, Kenya.Aviation d’affaires.Formation d’un groupe avec Budget Location de voitures et HILTON.
ILAY TOURS, 2001003/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II A 14, Rue J Andriamady Ampandrana Ouest, Tana 101Tél. 22 390 36 / Fax : 22 390 37Email: [email protected]: www.ilaytours.com
Location de voitures, chambres d’hôtes. Partenaire de plusieurs ONG. Partisan du « Voyager Solitaire ».
ISLAND CONTINENT TOURS, 1998028/MINTOUR/SG/DG/DADI
Résidence des Caraïbes Lot 002 MMA II Mamory Ivato, Tana 105Tél. 22 489 63/ Fax : 22 069 80Email : [email protected] : www.madagascar.travelmarket.com
Circuits diversifiés : botanique, ornithologie, faune & flore, plongées, trekkings, croisières en catamarans, voyages. Transferts et réservations d’hôtels, location de voitures légères.
ISLAND TOURS & SERVICES, Lot IIJ 172 Immeuble Anjarasoa Circuits et expéditions en 4x4,
5
1998034/MINTOUR/SG/DG/DADI
Ivandry, BP 8793 Tana 101Tél. 22 424 89 / Fax : 22 424 46Email : [email protected]
croisières, randonnés, camping, circuits botaniques, plongée et exploration sous marine.
JACARANDA DE MADAGASCAR, 1998003/MINTOUR/SG/DG/DADI
69, Rue Général Gabriel Ramanantsoa Isoraka, BP 227 Tana 101Tél. 22 245 34 / Fax : 22 604 57Email : [email protected] : jacaranda-madagascar.fr
Transferts, hébergements, restauration, circuits, excursions, séjours balnéaires, location de voitures, voyages à la carte, à thèmes et de stimulation.
LE VOYAGEUR, 1998004/MINTOUR/SG/DADI
BP 40 Ambohimanarina, Tana 101Tél. 22 309 28 / Fax : 32 04 120 61Email : [email protected] : www.voyageurmadagascar.com
Circuits d’aventure et découvertes, randonnées, circuit VTT. Service location de voitures, réservations d’hôtels, billets d’avion.
MAD CAMELEON, 1998044/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II K 6 Ankadivato, Rue Rasamoely, BP 4336 Tana 101Tél. 22 630 86 / Fax : 22 344 20Email: [email protected]: www.madcameleon.com
Safari Canoë sur fleuve Manambolo, découverte Tsingy Bemaraha, organisation de circuits découvertes : randonnées, cabotages, plongées. Location de bus et VTT ;
MAD HOLIDAYS, 199705/MINTOUR/ SG/DPI
Villa Seimad N°17, 67 Ha, BP 8335 Tana 101Tél. 22 289 03 / Fax : 22 289 09Email: [email protected] .
Assistance à l’aéroport, circuits originaux, réservation à l’hôtel.
MADAGASCAR AIRTOURS, 1968029/MINTOUR/SG/DG/DADI
33. Avenue de l’Indépendance Analakely. BP 3874 Tana 101Tél. 22 241 92 / Fax : 22 641 90Email : [email protected] : www.takelaka.dts.mg/airtours
Circuits à thèmes, découvertes, expéditions et croisières internationales.Représentant du groupe American Express.
MADAGASCAR DRONGO TOURS, 2000009/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot V X 50 Antsahavola Tana 101Tél. 22 363 56 / Fax : 32 02 204 45Email: [email protected] .
Tours pour les ornithologues, les amateurs de plantes tropicales, trekking, plongée sous marine.
MADAGASCAR EXPLORER198809/MTMT/SG/DTO
15, Rue Paul Dussac AnalakelyBP 3131 Tana 101Tél. 22 200 63 / Fax : 22 359 28Email : [email protected] : www.madagascar-explorer .com
Organisation de séjours touristiques : réservations, circuits, découvertes.
MADAGASCAR NEW DESTINATION, 2000015/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II M 73, bis Ankadivato, Tana 101Tél. 22 666 35 / Fax : 22 666 14Email: [email protected]: www.madagascar new-destination.com
Excursions, circuits thématiques, (écotourisme, culture, croisières) découvertes, sports.
6
MAHERY TOURS, 1998036/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot IVY 165 Ampangabe, Tana 101Tél. 303546 / Fax : 22 543 72Email : [email protected]
Circuits écotouristiques (faune et flore), découvertes et cultures.
MALAGASY TOURS, 1997017/MINTOUR/SG/DG/DADI
Avaradrova VX 29, Tana 101Tél. 22 356 07 / Fax : 22 622 13Email : [email protected] : www.malagasy-tours.com
Circuits découverts, randonnées, trekking, aventure en 4x4, visite de Parcs et réserves, séjours balnéaires.
MERCURE VOYAGES, 199753/MINTOUR/SG/DG/DADI
Immeuble SICAM Analakely, 17, Rue Rabefiraisana, Tana 101Tél. 22 237 79 / Fax : 22 336 73Email : [email protected] : www.mercure-voyages.mg
Circuits individuels ou groupés, voyages d’affaires, séjours haut de gamme. Billets d’avion pour séjours hors de Madagascar (Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, Maurice, Thaïlande, Australie…)
OCEANE AVENTURES, 199532/MINTOUR/DG/DADI
22, Rue Andrianary Ratianarivo AmpasamadinikaTél. 22 312 10 / Fax : 22 312 22Email : [email protected]: www.oceane-aventures.com
Voyages à la carte, organisés, séjours et circuits dans toute l’îleCircuits à thèmes (botanique, ornithologie…), location de voituresConseils, informations sur PN, vente de droit d’entrées dans les AP et de Passeports pour les Parcs Nationaux.
OPHIR VOYAGES, 1999077/MINTOUR/SG/DG/DADI
BP 3677 Tana 101Tél. / Fax : 22 358 26Gsm : 033 23 00 112Email : [email protected]
Séjours à la carte, découverte, aventure, balnéaire, location de voitures, guide.
PEPPO MADA, 1999029/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II B 15 Faravohitra, Tana 101Tél. 22 616 05 / Fax : 22 383 55Email: [email protected]: www.funadventure.com/madagascar/peppomada
Circuits découvertes: écotourisme, culture, balnéaireCircuits personnalisés
ROVA TRAVEL TOURS, 199090.005/MT/SG/DTO/SPF
35, rue Rabefotaka AmbatomenaBP 5179 Tana 101Tél. 22 276 67 / Fax : 22 276 89Email : [email protected]/ [email protected]
Prestations de qualité : circuits organisés pour groupes d’intérêts spécialisés, circuits écotouristiques.
SCTT-M, 1996154/MCT/SG/DGTO/DNS
Lot II U ter AmpahibeBP 1430 Tana 101Tél. 22 225 49 / Fax: 22 646 32Email: [email protected]: www.madagascar-tourisme.com/madagascar/sctt
Ecotourisme, culturel, trekking, balnéaire.
SETAM, 199090.013/MTMT/SG/DTO/SPF
56, Avenue de l’Indépendance Organisation de
7
Analakely BP 1445 Tana 101Tél. 22 324 31 / Fax: 22 324 35Email: [email protected]: www.setam-mg.com
circuits:excursions de découvertes et aventures dans les sites à vocation écotouristique, culturel, historique. Visites à terre des croisiéristes, guides spécialisés.
SMTN-TOURS-TSIDIKA TRAVEL, 2000049/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II L 119 Andravoahangy Ambony, Tana 101Tél.22 639 25 / Fax: 22 299 56Email: [email protected]
Emission de titres de transport (Equipée AMADEUS)Circuits dans toute l’île : visites, excursions, séminaires, location de voitures
SOMACRAM, 1975076/MICT/SG/DGTO/DP
6, rue Indira Gandhi TsaralalanaTél. : 22 265 63 / Fax : 22 287 70Email: [email protected] : www.madagascar-contacts.com/somacram
Aventures et découvertes sur l’île continent : nature, traditions
TRANSCONTINENTS, 1953040/MINTOUR/DG/DADI
10, Avenue de l’Indépendance Analakely, Tana 101Tél. 22 223 98 / Fax : 22 283 65Email : [email protected]
Excursions et Tours, location de voitures Berline, 4x4, minibusGuide multilingueMembre du Groupe RogersReprésentant de Carlson Wagonlit.
TRANS SOA EXPEDITIONS199772/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot II M 91 B AntsakaviroTél. 22 353 24 / Fax: 22 352 54Email : [email protected] Site: www.transsoa-madagascar.com
Circuits de découverte en voiture, à pied, en VTT.
TROPIC TOURS TRAVEL, 1994004/MTIT/SG/DGTO/DAT.2
1 bis, route de l’aéroport IvatoBP 8019, Tana 101Tél. 22 580 75 / Fax : 22 445 62Email : [email protected] : www.tropic-tours.net
Filiale du groupe MAURITOURSCircuits classiques, de découvertes de l’île tropicale, aventures, trekkings, descente en canoë, séjour balnéaire…
TROPIKA TOURING, 199090/006-MTMT/SG/DTO/SPF
Immeuble Lovasoa Mahafaly II WW 19 bis Ambodirotra Route CirculaireBP 465 Tana 101Tél. 22 032 32 / Fax 22 032 33Email : [email protected]: www.tropika-madagascar.com
Descente de la Tsiribihina en pirogue, découverte des Tsingy de Bemaraha.Randonnées et expéditions, voyages insolites, aventures, séjours balnéaires sur Nosy Be et Sainte Marie.Circuits à thèmes : trekking, rafting plongée sous marine, lémuriens, baleines, oiseaux.
VOYAGES BOURDON, 198493.002-MDUT/DG/DTO
15, rue Patrice LumumbaBP 8196 Tana 101Tél. 22 296 96 / Fax : 22 285 64Email : [email protected]
Séjours dans toute l’île : réservations hôtels, excursions, transferts, circuits hors de Madagascar (Kenya, Afrique du Sud, Maurice, Seychelles, Réunion, Singapour, Hong Kong, Australie)Séminaires d’affaires, colloques, location de voiture même hors de l’île.
8
ZA TOURS, 1999024/MINTOUR/SG/DG/DADI
Lot I D 33 bis Ambohitsorohitra, Tana 101Tél. 22 656 47 / Fax : 22 656 48Email: [email protected]
Produits diversifiés: circuits nature, histoire, culture, festivals, circuits de découverte, lune de miel, plongée sous marine
Source: MTM-TOP
9
Annexe 3
Les Initiatives de Tourisme en Faveur des Pauvres à Madagascar et dans d'Autres Pays Sélectionnés
Les études de cas suivantes d'initiatives touristiques existantes à Madagascar, s'appuyant sur des communautés sont exposés pour illustrer comment un capital appartenant à une communauté peut devenir partie d'un produit touristique, les avantages provenant du tourisme revenant à la communauté. Parce que le tourisme à Madagascar se base originellement sur des zones rurales assez éloignées, il existe un fort potentiel pour répéter de telles expériences, même si chaque contexte exige des concepts spécifiques. La principale exigence est une bonne assistance technique des communautés locales dans la préparation, puis dans la gestion du projet.
L'USAID a déjà contribué à financer des programmes exécutés par “Landscape Development Interventions” (LDI) qui se focalisent sur les liens entre le tourisme et la pauvreté. LDI est un programme financé par l'USAID et exécuté par Chemonics International (un bureau de consultants basé à Washington DC), sous l'égide du Ministère de l'Environnement. L'objectif du programme est de combattre la pauvreté rurale tout en protégeant les ressources naturelles uniques de Madagascar, selon les mots de LDI “pour ancrer les paysans et les activités dans la création de valeur tirée des ressources naturelles, au lieu de les diminuer”. Concrètement, LDI aide les PME/micro entreprises qui sont à la fois rentable et préserve les ressources naturelles au bénéfice d'une communauté locale. L'écotourisme est une zone privilégiée parce qu'il donne une valeur aux ressources naturelles et culturelles en tant qu'attractions touristiques, tout en les préservant. Plusieurs projets ont déjà été financés, comme ceux dans lé région d'Antsiranana qui consistent en:
• Une assistance sur des requêtes de financement qui sont soumis à un fonds revolving financé par l'USAID - Fonds d’Investissements pour les Entreprises Favorables à l’Environnement (FIEFE)• La préparation de plans de gestion de zones définies comme Zones d’Investissement Ecotouristiques (ZIEs)• La création de “Ecotourisme Nord”, une association de promotion écotouristique de la région et la mise place d'un Office du Tourisme• La construction de deux écolodges (qui peuvent accueillir 4 personnes) dans l'ouest de l'Ankarana pour assurer une participation directe de la population locale dans le développement de l'écotourisme • La préparation de prototypes d'EIEs et de plans architecturaux pour les écolodges. Dans la ZIE de l'Isalo, LDI a contribué à la préparation des plans de gestion des RFTs et a commencé la réhabilitation des pistes autour de la réserve pour permettre aux locaux de sortir leur production agricole vers les marchés. Les pistes ont été prévues représenter des preuves concrètes d'avantages pour les locaux de l'utilisation touristique des terrains. Une fois que des hôtels sont exploités dans la région, ils devraient absorber une partie de la production agricole et la main d'œuvre locale.
Le Fond revolving, le FIEFE, a débuté avec une subvention de $700,000 de l'USAID. FIEFE assiste les populations locales à préparer des études de faisabilité et des plans de gestion de projets. Une fois que le projet proposé est passé par les propres procédures de revue du FIEFE, il est présenté à une banque primaire nationale. Le Fond place l'équivalent du prêt commercial à la Caisse d’Epargne en garantie pour le promoteur. Actuellement, LDI est à la
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recherche de fonds supplémentaires pour accroître le Fond revolving à cause de la demande pour des financements.
Le WWF et le KfW. Le Parc National de l'Andringitra a été inauguré en octobre 1999. Le parc se caractérise par sa très grande diversité de plantes et de vies animales et une grande variété d'espèces endémiques—y compris un lémurien découvert récemment, qui se nourrit, sans tomber malade, d'un bambou qui a un contenu élevé en cyanure. Le Parc est propice aux randonnées et dispose d'une vue panoramique spectaculaire sur la région. Il se situe entre les Parcs Nationaux établis depuis plus longtemps de Ranomafana et de l'Isalo. Le KfW, l'agence de développement allemande, le World Wildlife Fund (WWF) et le Gouvernement ont financé le développement du Parc. Le parc primitif de montagnes est devenu accessible aux touristes après qu'un projet de réhabilitation de piste a été achevé en 1999. La réhabilitation des 47 km de route secondaire vers la vallée de Namoly a été entreprise pour faciliter le transport de produits agricoles et pour promouvoir l'écotourisme.
Avant que le Parc et les gens vivant dans la vallée isolée aient été exposés aux visiteurs, WWF a reconnu la nécessité de minimiser les changements culturels et environnementaux et d'aider les résidents à établir un plan en quatre points. • Une “association de gardiens bénévoles”, consistant en des individus vivant sur les limites du parc à des ponts stratégiques a été mise en place pour enregistrer et contrôler tout le monde qui entre dans le parc. Comme indiqué auparavant, 50% de tous les droits d'entrée dans les parcs à Madagascar reviennent aux locaux pour des projets de développement communautaire. Les gardiens enregistrent également les entrées des résidents locaux, dans le but de contrôler les activités illégales et préserver les ressources naturelles. Les gardiens ne sont pas payés avec de l'argent mais en montres, cahiers et stylos.• Un comité écotouristique pilote a été créé pour aborder les questions relatives au développement touristiques dans la zone périphérique du parc et pour établir des lignes directrices pour préserver l'environnement primitif et les occasions pour les touristes de vivre une riche culture locale. Plus de 80% des membres sont des résidents locaux et le reste des tour opérateurs, des hôteliers, des officiels du Gouvernement et des ONGs, y compris le WWF. Les lignes directrices ont été préparées pour être distribuées à chaque visiteur et expliquent l'importance de respecter les tabous locaux et pour définir un comportement de touriste acceptable. Le comité fournit également des informations au personne l du WWF pour un Plan de Gestion Ecotouristique pour le développement des infrastructures dans la zone périphérique du parc. A l'avenir, le comité contrôlera le type et l'étendue du développement hôtelier qui est admis dans la vallée et s'assurera que les résidents locaux sont pris en compte dans les opportunités d'emploi.
• Une association de guides et de porteurs a été créée avec l'assistance du WWF. Le manque d'éducation formelle des résidents locaux associé à leur isolation culturelle les a initialement handicapés en tant que guides et porteurs demandés. Se basant sur leur connaissance locale des ressources naturelles et sur une prise de conscience locale des conditions de randonnée dans les montagnes potentiellement dangereuses, le WWF a initié un programme de formation de guide, qui comprend une formation en langues, des informations sur l'histoire naturelle de la zone, les premiers secours et les techniques de relation avec les visiteurs nationaux et internationaux. Dès le départ; il a été clair que travailler en tant que guide ou porteur n'est pas un substitut aux activités agricoles mais une source de revenus supplémentaire pour les aider à nourrir leurs familles. Quand les membres de l'association ont voulu apprendre le français pour communiquer avec les touristes, ils ont payé un professeur en riz—le produit de leur agriculture de subsistance. La même association a voté d'offrir deux jours de travail tous les
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mois pour la maintenance des sentiers dans le parc. D'avril à mai 2001, plus de 120 individus ont donné 720 jours de travail gratuit pour la préparation du parc aux touristes.
• Les infrastructures du parc ont été développées par le WWF en collaboration avec les résidents locaux. En deux ans, plus de 50 km de sentiers et trois bases de campement dans la nature ont été construits dans les montagnes accidentées. Cela a donné à la population une qualification dans la conception, la construction et l'entretien de sentiers. Parmi les questions qui nécessitent encore d'être traitées figurent celles concernant les baux fonciers et les contraintes de capacité. Des conseils juridiques ont été organisés par le WWF, en collaboration avec LDI, pour s'assurer que les développements de petits hôtels, qui seront initialement effectués par des investisseurs provenant de l'extérieur de la vallée, donneront des avantages directs aux résidents et éviteront un transfert des terrains communautaires sans avantages pour les locaux. Des efforts sont en cours pour gérer un nombre croissant de touristes pour minimiser les perturbations des cultures locales et les dégradations de l'environnement.
Des Initiatives Internationales en Faveur des Pauvres Choisies
Le DFID. Un intérêt pour le “Tourisme en Faveur des Pauvres” a grandi ces dernières années. Le Département pour le Développement International - Department for International Development (DFID) - du Royaume Uni a commandé une étude sur: Le Tourisme Durable et Elimination de la Pauvreté, au début de l'année 1999. Le DFID a exposé un résumé de l'étude à la Septième Session de la Commission des Nations Unies sur le Développement durable en avril 1999. Une conclusion importante de l'étude est que le tourisme contribue actuellement de façon significative aux économies des pays pauvres: “80% des pauvres dans le monde (en dessous de US$ 1 par jour) vivent dans 12 pays. Dans 11 de ces pays, le tourisme est important et/ou en croissance. Sur les 100 et quelques pays les plus pauvres, le tourisme est important dans presque la moitié des pays à faibles revenus et virtuellement dans tous les pays à revenus moyens ou plus faibles (comptabilisé à 2% du PIB ou 5% des exportations).”
Le DFID a maintenant créé le “Tourism Challenge Fund” (Fonds de Défi pour le Tourisme), qui est géré par Deloitte & Touche, Londres (www.challengefunds.org). Le fonds vise à encourager des initiatives touristiques menées par le secteur privé qui profiteront aux pauvres dans les pays en développement où il existe une industrie touristique en croissance où le tourisme est une part importante de l'économie. Les initiatives menaient à concevoir de nouvelles approches de stratégies et activités touristiques qui profitent aux pauvres. Un panel indépendant a évalué les propositions initiales. Ceux qui figurent sur la liste courte établie par la suite et qui ont présenté des dossiers correspondants mieux aux objectifs du Fond, ont été invitées à soumettre des dossiers détaillés. Ces dossiers ont fait l’objet d’un don (à frais partagés) pour l’élaboration des projets. En décembre 2002, le TCF et le Business Linkages Fund (BLCF) ont étés fusionnés; la partie tourisme et maintenant géré par le BLCF, qui lui, a un plafond supérieur au celui du TCF, c’est à dire, jusqu'à 1 million de livres sterling. La couverture géographique se limite aux liens (a) entre l’Afrique centrale et australe, (b) les territoires des Caraïbes ; et (c) les liens avec le Royaume Uni. Le BLCF est géré par Deloitte & Touche (London), Project North-East and Enterplan. Parmi les initiatives qui ont obtenu un accord jusqu'à maintenant figure “Voyager Equitable: Développer et Commercialiser des Projets Touristiques avec les Communautés du Sud”. L'objectif est de permettre aux communautés productrices de café dans deux communautés en Tanzanie et au Pérou avec des industries touristiques établies de diversifier leurs flux de revenus en développant des entreprises touristiques appartenant aux communautés et durables. Les cours du café sont
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actuellement historiquement bas. Les communautés souhaitent développer des projets de tourisme qui seront complémentaires plutôt que conflictuels avec les activités focalisées sur le café des membres. De précédents efforts communautaires dans ce sens ont échoué à cause du manque d'expérience et des qualifications requises. Pour assurer le succès du projet proposé, Twin, le partisan de la proposition basé dans le RU, a établi:
• Un partenariat avec Tribes Travel, un tour opérateur du RU disposant de l'expertise industrielle et à qui a été attribué le statut de “Tour Opérateur Le Plus Responsable” par le Tourism Concern and International Travellers World, qui fait la promotion du tourisme “éthique”. (Ce dernier pourrait être défini comme le respect des gens et des coutumes dans les zones touristiques, et aussi comme le soutien à un tourisme durable qui paie des prix de “marché équitable” pour les biens et services et fait la promotion de la durabilité équitable).
• Un lien marketing avec l'organisation jumelle de Twin, Cafedirect, la marque leader de café en Commerce Equitable au RU (et la marque ayant la croissance la plus rapide sur le marché général du café).
• Les projets proposés seront développés dans le Kilimanjaro et le Machu Picchu, qui sont deux des destinations touristiques les plus prisées de Tribes, en même temps des zones où Cafedirect a récemment lancé des “cafés de gourmet ”. Chaque projet:
o Développera un produit touristique, c'est à dire un voyage guidé ou une excursion, en collaboration avec la communauté locale et des consultants locaux identifiés.
o Commercialisera le produit comme un segment des vacances Tribes.o Fera la promotion du produit conjointement avec les ventes des gammes de café
‘Spéciale Montagne de Kilimanjaro' et ‘Spéciale Organique Montagne du Machu Picchu’ de Cafedirect.
Rain Forest Expeditions (RFE), Pérou a gagné le Prix 2000 d'Excellence en Ecotourisme de Conservation International, dans la section société. Deux jeunes diplômés de l'Université du Pérou, Eduardo Nycander and Kurt Holle, ont fondé Rainforest Expeditions en 1989. Leur objectif est d'initier des projets d'entreprises dans le tourisme conjointement avec des communautés locales, projets qui ne sont pas seulement des succès dans le transfert de pouvoir aux communautés et la conservation des ressources naturelles, mais aussi qui représentent des pratiques saines des affaires. Le Centre de Recherche de Tambopata Le premier projet consiste en un lodge de treize chambres dans le noyau inhabité de la primitive Zone Réservée de Tambopata Candamo dans le sud-est du Pérou amazonien. Le lodge a été conçu pour établir un lien inno vateur entre la science et le tourisme. Le Centre de Recherche de Tambopata est une station de terrain biologique où les touristes peuvent vivre en forêt humide aux côtés de scientifiques au travail. La communauté locale des natifs du Ese’eja (ENC) sont en charge des guides. Les observations de la vie sauvage comprennent l'aigle harpie, des loutres géantes de rivières et des jaguars, tous étant des espèces en danger. Une douzaine et quelques articles de recherche écrits par de prestigieux académiciens ont été publiés à partir des activités du Centre de Recherche. Rainforest Expeditions (RFE) a suivi une politique de coopération et d'intégration du ENC dans son projet écotouristique à un niveau à la fois personnel et institutionnel. Le ENC compte quelques 400 individus répartis en 83 foyers. Ils vivent d'agriculture à petite échelle, d'élevage et d'exploitation forestière. La communauté a été initialement sceptique à propos de RFE parce que deux décennies d'industrie touristique orientée vers la nature, rentable pour des promoteurs extérieurs à la région, ont laissé peu d'avantages dans la communauté. Fin 1995, après deux années de
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contacts avec RFE, le président du ENC a demandé aux directeurs de RFE d'impliquer le ENC à un niveau communautaire plutôt qu'individuel dans les prévisions écotouristiques.Posadas Amazonas En résultat, le ENC et RFE ont signé un contrat de 20 ans créant une association à but lucratif en 1996, selon lequel 60% des bénéfices reviennent au EN CET la prise de décision est partagée. Posadas Amazonas (PA), le premier produit réalisé par le projet conjoint, se localise sur les terres communales du ENC sur les bordures de la Zone Réservée de Tambopata-Candamo. Le lodge dispose de 24 chambres conçues pour optimiser le confort dans perdre une authenticité, combinant une architecture et des matériaux locaux avec des techniques de construction d'écolodges. Un voyage de quatre jours vers le PA comprend l'exploration des ressources naturelles exceptionnelles de la zone, de même que des visites d'une des exploitations agricoles de la communauté et un circuit ethnobotanique guidé par un natif de Ese’eja. Les statuts donnent une réserve de 2.000 hectares autour du lodge pour assurer la protection du capital naturel qui l'entoure.
Le contrat définit les responsabilités de gestion et financières de chaque participant, les conditions d'utilisation des terrains, les droits et obligations des participants et les procédures de résolution des conflits. Les procédures de travail, les politiques de projet, la stratégie marketing, le développement des infrastructures et des itinéraires sont tous conçus et approuvés par RFE et le ENC, tels qu'ils sont représentés dans le Comité sur l'Ecotourisme de dix membres. Les membres de la communauté sont formés pour occuper toutes les fonctions du lodge, les produits sont achetés dans la communauté s'ils sont à la qualité et au prix du marché, et les ressources culturelles du ENC sont progressivement incorporées dans les programmes de circuit. Dans 20 ans, le ENC reprendra la totalité des activités. La société a recruté activement et a reçu des financements et des soutiens de la Fondation MacArthur, du Fond général de contrepartie canadien au Pérou, de la Conservation Américaines des Oiseaux et de la Fondation Backus pour la formation de la communauté, le développement des infrastructures et les recherches sur la nature. Stimulé par le succès de PA, le ENC a formé des comités pour mener des programmes d'éducation, d'artisanat, de sauvetage culturel, d'agriculture et d'urbanisation dans la communauté. Pendant sa première année d'exploitation, PA a reçu plus de 3.000 hôtes, qui ayant fait l'objet d'une enquête, ont rapporté un taux de satisfaction de plus 95% suite à leur expérience. Le taux d'occupation a été de 44%, qui s'est réduit à 33% quand seulement les hôtes payant ont été pris en compte. Les directeurs RFE sont confiants quant à la rentabilité du projet et de sa conformité avec leurs projections financières. Comme les deux promoteurs RFE le soulignent toujours29, même si la formation et le transfert de pouvoir à la communauté sont vitaux pour la réussite de l'exploitation, ils sont inutiles si Posadas Amazonas ne réalise pas de ventes sur ses chambres et n'atteint un seuil de rentabilité ou de meilleurs taux d'occupation. Cela requiert un développement du produit solide et une stratégie marketing. Le marché écotouristique de Tambopata est très concurrentiel avec plusieurs autres promoteurs vendant des produits similaires de deux à quatre jours à plus de 10.000 touristes amateurs de nature par an. Les projets RFE/ENC sont de ce fait basés sur les concepts de marché suivants:
• Le séjour doit générer d'excellentes probabilités de rencontres de qualité avec la spectaculaire et, dans certains cas, dangereuse vie sauvage amazonienne dans des endroits accessibles. Cela a été accompli en utilisant les connaissances sans égal des membres du ENC sur la forêt humide.
• Les touristes ont à disposition un lodge compétitif et exceptionnellement confortable, presque luxueux dans la zone. Les installations prévoient des salles de bain privées, de l'eau chaude, un bar et un salon. Le lodge reste rattaché au contexte de l'environnement à travers
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une combinaison de techniques de construction et de matériaux locaux et des conceptions architecturales importées.
• Un nombre croissant de touristes veut soutenir des projets écotouristiques légitimes et préfère des entreprises appartenant à des locaux. Ils veulent avoir des interactions avec des communautés locales dans un environnement authentique non artificiel comme ils le font avec le ENC pendant leur séjour. Les directeurs RFE que ces activités orientées vers le marché ont effectivement conduit à une conservation de la nature et ont stimulé les recherches scientifiques de façon similaire à ce que font les programmes de recherche et de conservation du gouvernement ou financés par les ONGs.
D'autres Exemples de TFP (Tourisme en Faveur des Pauvres) deviennent connus à travers le monde. Dans certains cas, les Gouvernements prennent l'initiative et, plusieurscas, l'objectif premier est de contribuer à préserver les ressources naturelles qui attirent les touristes en donnant aux communautés locales une raison économique de préserve le capital. L'Afrique du sud, par exemple, a créé des incitations pour les investisseurs touristiques à intégrer les communautés locales dans les projets; les gouvernements de Tanzanie et de Madagascar partagent les droits des Parcs Nationaux avec les communautés locales à des fins de développement. Une grande société en Afrique du sud, Wilderness Safaris, a créé un partenariat en capital triparti avec les communautés environnantes et l'autorité de conservation étatique. Une petite société commerciale en Equateur, Tropic Ecological Adventures, gère des prestations touristiques avec des communautés amazoniennes éloignées. Le tourisme s'appuyant sur des communautés ou villages peut être un outil pour préserver un patrimoine culturel en disparition. Le projet Wekso est un projet de tourisme s'appuyant sur les communautés en cours, qui implique une collaboration entre Conservation International (CI) et le groupe indigène Naso du Panama, et est conçu pour protéger l'écologie et le patrimoine culturel de la région. A travers Wekso, les membres de la Tribu Naso ont été formés en tant qu'écoguides et ont construit un écolodge et un musée culturel pour les hôtes et les chercheurs en visite. Les Indiens Naso ont gardé leur langue, mais les plus vieux membres de la tribu expriment uns inquiétude sur la perte des traditions tribales, et le projet touristique a contribué à revitaliser ces traditions. Le tourisme peut aussi contribuer à faire revivre ou même initier de nouvelles traditions d'artisanat dans les villages, qui peuvent être vendues aux touristes. Dans un pauvre village zambien dirigé par un chef tribal attirant les touristes à cause de sa proximité avec Lusaka, la formation en artisanat est une des quelques opportunités de créer des activités génératrices de revenus. En Jamaïque, dans les années 60, des travailleurs de paille italiens ont été invites à offrir des cours d’enseignement aux Jamaïcains l'art du chapeau de paille et la confection de sacs à main, qui sont maintenant des activités artisanales majeures sur l'île. Plus d'initiatives de ce type débutent car le potentiel du tourisme à avoir un impact économique bénéfique pour les communautés locales commence à être mieux compris. Ces initiatives internationales ont été difficiles à repérer sans un séjour dans le pays ou sur le site spécifique. Elles commencent à être plus connues et l'Année de l'Ecotourisme 2002 a sans doute conduit à la publication de plus d'expériences.
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Nom : ANDRIAMANALINARIVO
Prénoms : Nambinintsoa Harilala
Adresse : Lot SIAA 23 Ambondrona, Antananarivo 101
Titre : Secteur touristique : une piste pour le développement rural à Madagascar
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RESUME
Madagascar dispose d’une dotation impressionnante de biodiversité, de beauté
naturelle et d’un patrimoine culturel pour accueillir le tourisme comme source de
croissance économique et de réduction de la pauvreté. En fait, le tourisme peut
représenter un puissant outil de développement stimulant la croissance économique et la
diversification de l’économie contribuant ainsi à l’allègement de la pauvreté.
Pourtant, l’étude réalisée dans le présent mémoire permet d’adopter un point de vue
selon lequel le tourisme fonctionne bien au déca de son potentiel étant donné ces atouts
considérables. Des obstacles importants persistent mais des mesures ont été récemment
prises pour promouvoir le développement du secteur. Quoi qu’il en soit, le secteur est
en plein essor et ses impacts sur l’économie malgache sont promoteurs.
A Madagascar, où la pauvreté rurale est répandue, le tourisme devrait être
naturellement lié au développement rural. Dans cet optique, des stratégies sont
proposées afin de renforcer les impacts du tourisme dans les zones rurales.
En bref, l’objet de la présente étude est de faire un diagnostic du secteur touristique
à Madagascar afin d’identifier une piste de croissance du tourisme pour le
développement rural.
Mots clés : biodiversité, capital touristique, tourisme, développement rural, piste de
croissance,
Directeur de mémoire : Monsieur ANDRIANOMANANA Pépé, Professeur Titulaire
à l’Université d’Antananarivo