N 1242007

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Vritable allie de la sant humaine et utilise depuis le II millnaire avant notrere, la sangsue mdicinale est aujourdhui en voie dextinction. Lutilisation desproprits anticoagulantes (lhirudine) et anti-inflammatoires de sa salive estaujourdhui anecdotique. Pour autant, ce procd mdicinal est loin dtre oublipuisquaujourdhui lInstitut Pasteur et lInserm annoncent que la salive de punaisesaquatiques, htes et vecteurs du bacille Mycobacterium ulcerans, protgerait, grce ses proprits immunognes, de lulcre de Buruli, troisime mycobactriose aprs lalpre et la tuberculose.

Maladie mergente, lulcre de Buruli svit dans plusieurs rgions du monde(zones intertropicales humides) et notamment en Afrique de lOuest. Il estaujourdhui tabli quil ny a pas de transmission inter-humaine du bacille et quelhomme se contaminerait au contact de lenvironnement aquatique : la maladie esttransmise lhomme lors de piqres accidentelles par les punaises aquatiqueshbergeant le bacille au sein de leurs glandes salivaires1. Elle se manifeste par unnodule et plus tardivement par de vastes ulcrations cutanes, causes par une toxinescrte par M. ulcerans, responsables de graves handicaps.

Les chercheurs sont partis dobservations de terrain montrant que les personnesles plus exposes aux piqres dinsectes taient les moins touches par cette maladietropicale. Ils ont ainsi dmontr de manire exprimentale, que chez des sourispralablement immunises par des extraits de glandes salivaires ou exposes lapiqre dinsectes sains, le dveloppement de lsions cutanes tait exceptionnel.

partir de ces donnes chez lanimal, les scientifiques ont ralis une analysesrologique en zone dendmie. Cette dernire tude a permis dtablir que les sujetsprsentant des lsions M. ulcerans avaient un taux danticorps reconnaissant desconstituants du suc salivaire des punaises infrieur celui des sujets exposs auxpiqres de ces mmes insectes non coloniss par la mycobactrie2.

En 2004, dautres quipes de lInstitut Pasteur avaient dcrypt les clsgntiques de la toxine de M. ulcerans responsable de la ncrose des tissus cutans etde linhibition du systme immunitaire.

Ces derniers travaux sur les proprits immunognes de la salive de punaiseaquatique ouvrent de nouvelles voies de recherche vaccinale qui seront poursuiviesdans le cadre dun programme transversal de recherche initi par lInstitut Pasteur.

Ces rsultats confortent encore une fois le fait quaucune piste thrapeutique enmdecine, mme celle qui parat invraisemblable, ne doit tre nglige.

Dr Sylvie Le Gac

1 - Marsollier L, et al. Appl Environ Microbiol 68 ; 4623-4628.2 - Marsollier L, et al. Plos Medicine, 27 fvrier 2007.

Editorial

Echange sangsue contre punaise aquatique !

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