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MAI 2004 MAI 2004 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004 Éditions Imothep Médecine-Sciences 19, avenue Duquesne – 75007 PARIS Tél. : 01 47 05 84 38 Fax : 01 45 55 84 42 E-mail : [email protected] URL : www.imothep.com Rédacteur en chef: Michel Beaufils Directeur de la publication: Nicolas Postel-Vinay Comité de rédaction: Gilles Chatellier, Daniel Herpin, Pierre-François Plouin Jean-Michel Mallion, Bernard Waeber, Faïez Zannad Secrétariat de rédaction: Stéphanie Lavaud, Yveline Postel-Vinay, Christine Porcher © 2004 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction, par tous procédés, réservés pour tous pays. Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent pas néces- sairement la position de la SFHTA et n’engagent que la respon- sabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont de l’éditeur. Iconographie : Imothep Médecine-Sciences. Impression : Les Imprimeries J. Differdange, 75-77, rue du Pré-Brochet, 95110Sannois. Dépôt légal 2 e trimestre 2004. ISSN 1276-1362. HTA-INFO Numéro 15 ÉDITORIAL ÉDITORIAL HTA-INFO HTA-INFO HTA-INFO LETTRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D H Y P E R T E N S I O N A R T É R I E L L E SOMMAIRE SOMMAIRE Filiale de la Société Française de Cardiologie www.sfhta.org « Trop de recommandations tuent la recommandation » E n matière d’hypertension, 2003 a été, chacun le sait, une année de recommandations. Fin 2002 étaient parus les résultats de l’étude ALLHAT: pour les uns, remise à jour essen- tielle, pour bien d’autres, la montagne avait accouché d’une souris, et cette étude avait apporté ce que l’on attendait d’elle. Toujours est-il que la puissante machine américaine s’était mise en route, et elle n’est pas de celles que l’on arrête facilement! Aussi est parue rapidement la recommandation JNC VII, puis une grande méta-analyse signée des ténors habituels de cet exercice, le tout à la gloire de ALLHAT et sous l’égide du NHLBI. Balayée d’un revers de main, l’étude ANBP parue moins d’un mois après ALLHAT, et aux conclusions quelque peu différentes! S’il est permis de caricaturer un peu : tout d’abord, votre patient n’est pas normotendu, il est « préhypertendu », puisque la relation entre PA et morbimortalité car- diovasculaire est continue et sans seuil. Quant aux hypertendus (au-delà donc de 140/90), adieu les chipotages sur les niveaux de risque et autres enfantillages, traitez-les tous, traitez- les pas cher, traitez-les avec un diurétique. Et s’ils sont « très » hypertendus (au-delà de 160/100), utilisez d’emblée une bithérapie, comportant bien sûr un diurétique. Personne n’a dit qu’il fallait se désintéresser du risque cardiovasculaire global, mais il n’est plus le cœur du problème. Bien sûr, il y a des compelling indications, mais le tableau (fort bien fait) s’est enrichi au fil de la publication de nouvelles études, et pratiquement toutes les classes ont une compelling indication pour pratiquement toutes les circonstances. Voyez donc qu’il est inutile de couper les cheveux en quatre ! Quelques semaines plus tard paraissait une autre recommandation, émanant des Sociétés européennes d’hypertension et de cardiologie. Bien différente du JNC VII. Elle s’inscrit dans la droite ligne des recommandations précédentes, particulièrement de celle de l’OMS/ISH en 1999 qui a inspiré l’Anaes en 2000. Différente, car la question est centrée sur un niveau de risque et non pas sur les chiffres de pression. L’attitude thérapeutique est donc réglée sur ce niveau de risque, ce qui apporte en pratique des différences sensibles, dans un sens comme dans l’autre, par rapport au JNC. Différente aussi, car elle ne reconnaît pas une classe thérapeutique comme privilégiée dans tous les cas en première intention mais admet, au contraire, que chacune des grandes classes de médicaments antihypertenseurs a ses propres caractéristiques et ses propres avantages face à tel ou tel profil de patient. J.-M. Mallion et F. Zannad, dans ce numéro, offrent aux lecteurs d’HTA-INFO le cadeau d’une version française et synthétique de cette recommandation. Nul ne doute qu’elle sera appréciée de tous. Et nul ne voudrait douter qu’elle inspire de plus en plus les pratiques fran- çaises en matière d’HTA, sans subir le sort de trop de recommandations! Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Pour faire bonne mesure, la Société britannique d’hyper- tension (BHS) vient de faire paraître sa propre recommandation (*) . Et il faut reconnaître qu’elle est plutôt bien faite. Pas très différente de la recommandation européenne, mais d’un ton différent, sans doute moins académique. Comme le souligne Stéphane Laurent, dans l’éditorial, qui l’accompagne, cette recommandation cherche à simplifier l’approche théra- peutique en insistant sur un petit nombre d’actions clés parfaitement établies. Elle privilégie la Michel Beaufils, suite page 2 Bourses 2003 ......................................... 2 Assemblée générale ........................ 3 Recommandations ESH-ESC ..... 4 Réseau HTA-VASC .......................... 10 Fans d’HTA ............................................ 12 Nouvelles des sponsors............. 14 Agenda ...................................................... 16

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Page 1: SOMMAIRE - JHTA · 2015. 12. 13. · (the EuroBavar study), American Journal of Physiology 2004, Regul Integr Comp Physiol 86: R226-31. Activités du groupe de travail des infirmières

M A I 2 0 0 4M A I 2 0 0 4

HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

Éditions Imothep Médecine-Sciences19, avenue Duquesne – 75007 PARIS

Tél. : 0147058438Fax : 0145558442E-mail : [email protected] : www.imothep.com

Rédacteur en chef: Michel BeaufilsDirecteur de la publication: Nicolas Postel-VinayComité de rédaction: Gilles Chatellier, Daniel Herpin, Pierre-François PlouinJean-Michel Mallion, Bernard Waeber,Faïez ZannadSecrétariat de rédaction: Stéphanie Lavaud,Yveline Postel-Vinay, Christine Porcher

© 2004 HTA-INFO. Tous droits de traduction, d’adaptation etde reproduction, par tous procédés, réservés pour tous pays.Les opinions exprimées dans HTA-INFO ne reflètent pas néces-sairement la position de la SFHTA et n’engagent que la respon-sabilité de leurs auteurs. Titres et intertitres sont de l’éditeur.Iconographie : Imothep Médecine-Sciences. Impression : LesImprimeries J. Differdange, 75-77, rue du Pré-Brochet,95110 Sannois. Dépôt légal 2e trimestre 2004. ISSN 1276-1362.

HTA-INFO

Numéro 15

É D I T O R I A LÉ D I T O R I A L

HTA-INFO HTA-INFO

HTA-INFO

L E T T R E D E L A S O C I É T É F R A N Ç A I S ED ’ H Y P E R T E N S I O N A R T É R I E L L E

S O M M A I R ES O M M A I R E

F i l i a l e d e l a S o c i é t é F r a n ç a i s e d e C a r d i o l o g i e www.sfhta.org

« Trop de recommandations tuent la recommandation »

E n matière d’hypertension, 2003 a été, chacun le sait, une année de recommandations.Fin 2002 étaient parus les résultats de l’étude ALLHAT: pour les uns, remise à jour essen-

tielle, pour bien d’autres, la montagne avait accouché d’une souris, et cette étude avaitapporté ce que l’on attendait d’elle. Toujours est-il que la puissante machine américaines’était mise en route, et elle n’est pas de celles que l’on arrête facilement ! Aussi est paruerapidement la recommandation JNC VII, puis une grande méta-analyse signée des ténorshabituels de cet exercice, le tout à la gloire de ALLHAT et sous l’égide du NHLBI. Balayéed’un revers de main, l’étude ANBP parue moins d’un mois après ALLHAT, et aux conclusionsquelque peu différentes! S’il est permis de caricaturer un peu : tout d’abord, votre patient n’estpas normotendu, il est « préhypertendu », puisque la relation entre PA et morbimortalité car-diovasculaire est continue et sans seuil. Quant aux hypertendus (au-delà donc de 140/90),adieu les chipotages sur les niveaux de risque et autres enfantillages, traitez-les tous, traitez-les pas cher, traitez-les avec un diurétique. Et s’ils sont « très » hypertendus (au-delà de160/100), utilisez d’emblée une bithérapie, comportant bien sûr un diurétique. Personnen’a dit qu’il fallait se désintéresser du risque cardiovasculaire global, mais il n’est plus lecœur du problème. Bien sûr, il y a des compelling indications, mais le tableau (fort bien fait)s’est enrichi au fil de la publication de nouvelles études, et pratiquement toutes les classes ontune compelling indication pour pratiquement toutes les circonstances. Voyez donc qu’il estinutile de couper les cheveux en quatre !Quelques semaines plus tard paraissait une autre recommandation, émanant des Sociétéseuropéennes d’hypertension et de cardiologie. Bien différente du JNC VII. Elle s’inscrit dansla droite ligne des recommandations précédentes, particulièrement de celle de l’OMS/ISHen 1999 qui a inspiré l’Anaes en 2000. Différente, car la question est centrée sur un niveaude risque et non pas sur les chiffres de pression. L’attitude thérapeutique est donc réglée surce niveau de risque, ce qui apporte en pratique des différences sensibles, dans un senscomme dans l’autre, par rapport au JNC. Différente aussi, car elle ne reconnaît pas uneclasse thérapeutique comme privilégiée dans tous les cas en première intention mais admet,au contraire, que chacune des grandes classes de médicaments antihypertenseurs a sespropres caractéristiques et ses propres avantages face à tel ou tel profil de patient.J.-M. Mallion et F. Zannad, dans ce numéro, offrent aux lecteurs d’HTA-INFO le cadeaud’une version française et synthétique de cette recommandation. Nul ne doute qu’elle seraappréciée de tous. Et nul ne voudrait douter qu’elle inspire de plus en plus les pratiques fran-çaises en matière d’HTA, sans subir le sort de trop de recommandations !Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Pour faire bonne mesure, la Société britannique d’hyper-tension (BHS) vient de faire paraître sa propre recommandation(*). Et il faut reconnaîtrequ’elle est plutôt bien faite. Pas très différente de la recommandation européenne, mais d’unton différent, sans doute moins académique. Comme le souligne Stéphane Laurent, dansl’éditorial, qui l’accompagne, cette recommandation cherche à simplifier l’approche théra-peutique en insistant sur un petit nombre d’actions clés parfaitement établies. Elle privilégie la

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Bourses 2003 ......................................... 2

Assemblée générale ........................ 3

Recommandations ESH-ESC ..... 4

Réseau HTA-VASC .......................... 10

Fans d’HTA ............................................ 12

Nouvelles des sponsors............. 14

Agenda ...................................................... 16

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stratégie dite « des paniers » (ou AB/CD), seul fondement logique de l’indispensable plurithérapie pour nombre de patients.Elle insiste enfin sur le lower is better pour tous les patients considérés à haut risque d’accident cardiovasculaire.Tout cela fait beaucoup de recommandations! Laquelle choisir dans ce dédale? Gardons-nous de « moquer » trop facilement le« diktat » américain: le JNC VII (dont la version complète a été publiée récemment) a le mérite considérable d’un parfait pragma-tisme et de l’algorithme de décision le plus simple qui ait jamais été proposé. Il n’est peut-être pas très satisfaisant sur le plan dujeu intellectuel, mais il pourrait se révéler remarquablement efficace. Et l’on ne voit pas bien qui pourra démontrer (EBM oblige)qu’il conduit à une moindre protection des patients vis-à-vis du risque cardiovasculaire. Or, ne l’oublions pas, l’hypertension estsous-diagnostiquée, sous-traitée, et encore trop souvent mal traitée. Et vues sous cet angle, les différentes recommandations ontbien plus de points de convergence que de divergence, car elles visent toutes à améliorer cette prise en charge qui en a grandbesoin. Elles insistent sur les indications de la bithérapie, sur le nécessaire respect des pressions artérielles (cibles sur la valeur des-quelles tout le monde est d’accord), sur un certain nombre d’indications spécifiques (diabète…) où elles divergent fort peu.Dans notre pays, la tendance sera naturellement de se fier à la recommandation européenne, d’autant qu’il y a gros à parierque c’est elle qui inspirera les experts de l’Anaes, faisant alors autorité. En attendant, ne regardons pas d’un œil trop critiquece foisonnement de recommandations sur une courte période de temps, considérons plutôt avec attention ces différents anglesd’attaque d’un même problème. Si l’une d’entre elles, n’importe laquelle, était parfaitement suivie et respectée, le progrès seraitconséquent. Ce « trop » ne tue donc pas forcément la recommandation. ■

Michel Beaufils(*) Disponibles sur www.sfhta.org (rubrique « Recommandations HTA »).

É D I T O R I A LÉ D I T O R I A L

V I E D E L A S O C I É T ÉV I E D E L A S O C I É T É

lauréats des bourses et allocations SFHTA 2003La Société française d’hypertension artérielle soutient la recherche en délivrant des bourseset des allocations de recherche. Voici la liste des lauréats pour l’année 2003.

LAURENCE AMARBourse Sanofi-Synthélabo. Sous la direction du Dr A.-P. Gimenez-Roqueplo, ParisPROJET : Génotypage des gènes desusceptibilité au phéochromocytome et paragangliome sur la base COMETE:Phéochromocytomes Broussais/HEGP et Cochin.

MORGAN DUPUISSous la direction du Pr Florent Soubrier, ParisPROJET: Identification des bases moléculaires à l’origine de la susceptibilité génétique auxcomplications vasculaires induites parl’hypertension artérielle expérimentale et étudedu rôle des protéines de réponse au stress (HeatShock protein) dans ce modèle.

CÉLINE FASSOT-LUCHTSous la direction du Pr Stéphane Laurent, ParisPROJET : Étude du transcriptome de l’aortehumaine. Recherche des déterminantsmoléculaires de la rigidité artérielle.

STÉPHANIE GARDIERSous la direction de Madeleine Vincent, LyonPROJET : Gènes du système rénine-angiotensine-aldostérone et variables de retentissement cardiovasculaire.

BARBARA GAMY-SUSINISous la direction du Pr Jean-François Arnal, ToulousePROJET : Interrelations entre l’œstradiol et le facteur de croissance FGF2 dans l’endothélium et l’athérome.

JONNY NEHMESous la direction de Jane-Lise Samuel, ParisPROJET : Effet de l’hypertension sur la fonctioncardiaque de souris surexprimant le gène de l’aldostérone synthase dans le cœur.

JACQUES AMARHôpital Purpan – Inserm U558, Toulouse

PROJET: Étude du rôle du couplelipopolysaccharides-récepteur CD14 en tantque mécanisme moléculaire associant les syndromes hypertension artérielle et insulinorésistance.

CHRISTOPHE HEYLESInserm U572, hôpital Lariboisière, ParisPROJET : Rôle de la NO-synthase de type 1(neuronale) dans le myocarde normal et soumis à une hypertension artérielle.

MOUNSIF HALOUIInserm U460, CHU Bichat-Claude-Bernard, ParisPROJET : Marqueurs biologiques de lasusceptibilité génétique aux complicationsvasculaires de l’hypertension artérielleexpérimentale.

ROBINSON JOANNIDESInserm E9920, IFRMP23, CHU de RouenPROJET : Rôles physiologiques respectifs du monoxyde d’azote et du facteurhyperpolarisant dérivé de l’endothélium dansla dilatation débit-dépendante des artères de conductance périphériques chez l’homme.

Quatre subventions de recherche,d’un montant de 10000 euroschacune, ont été attribuées à:

Cette année, six bourses de la SFHTA,d’un montant de 27000 euros chacune, ont été attribuées à :

2 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

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3HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

V I E D E L A S O C I É T ÉV I E D E L A S O C I É T É

Voici un résumé du compte rendu de l’assemblée générale qui s’est tenue le 12 décembre 2003. L’intégralité du texte est consultable sur le site Internet < sfhta.org >.

Comme chaque année, l’assembléegénérale a procédé à l’élection de

nouveaux membres. Huit d’entre eux ontété élus à l’unanimité, et trois ont ététitularisés. Par ailleurs, chaque groupe detravail a fait le point sur ses activités.

Activités du groupe BAVARLe groupe BAVAR a été très impliqué dansune étude européenne de comparaison destechniques de baroréflexe spontané. Cetteétude a consisté en l’analyse, paronze groupes européens spécialistes del’estimation du baroréflexe, de fichiersidentiques de pression artérielle et d’ECGenregistrés chez des sujets sains et despatients. Le but était de mesurer la liaisonentre les techniques et de savoir si toutesles méthodes employées (21 techniquesdifférentes au total) pouvaient détecter descas de dysautonomies.

Les données recueillies (fichiers originauxet résultats individuels) sont disponiblessur le site < www.cbi.polimi.it/glossary/eurobavar.html >. Cette étude, initiée etréalisée par le groupe BAVAR, a abouti à lapublication, début 2004, de l’article :Comparison of various techniques used toestimate spontaneous baroreflex sensitivity(the EuroBavar study), American Journal ofPhysiology 2004, Regul Integr Comp Physiol86: R226-31.

Activités du groupe de travail des infirmières et techniciensmédicaux en hypertension artérielle Trois ans après sa création, le groupe asouhaité faire une analyse de l’impact de sontravail au niveau national et élaboré unquestionnaire adressé aux infirmières via leschefs de service et cadres infirmiers, afin deconnaître les raisons du manque demotivation ou de non-participation desinfirmières à l’éducation et à l’informationdu patient hypertendu.Des travaux sur le thème « projet globald’optimisation de la prise en charge dupatient hypertendu » ont donné lieu à desprésentations à l’atelier infirmier lors desJournées d’hypertension artérielle.

Activités du groupe de réflexionpédagogique Daniel Herpin a évoqué les modalitésd’inscription du DIU « HTA, risque cardio-vasculaire et rénal », devenu national depuiscette année.

Activités du groupe d’épidémiologie Les résultats de l’étude IHPAF-1 conduitepar le groupe ont fait l’objet de quatrepublications internationales (Hypertension,J. Human Hypertension) et de nombreusescommunications lors de congrès nationauxet internationaux. Prochainement, d’autresarticles concernant les volets 1 et 2 de l’étudeIHPAF feront l’objet de publications.Activités du groupe de travail sur le risque cardiovasculaire (GRCV)L’objectif général de ce groupe est derapprocher des données épidémiologiquesfondamentales de la pratique clinique defaçon à susciter un projet de travail collectifbioclinique.Suite à une récente sollicitation de l’Anaes, legroupe de travail pourrait participer à larédaction de recommandations sur la prise

en charge du RCV, la SFHTA ayantvocation à coordonner cette démarche encollaboration avec les autres sociétés savantesimpliquées, telles la Société françaised’athérosclérose et l’Association de languefrançaise pour l’étude du diabète et desmaladies métaboliques (Alfediam). Le Groupe d’étude sur le RCV a égalementune mission pédagogique qui pourra, à lafaveur de l’animation d’un atelier lors desJournées de l’HTA, aborder les différentsproblèmes posés par la prise en charge duRCV, comme cela a été fait lors des JHTA2003. ■

Ont aussi été évoquées:☞ L’opportunité d’ouvrir des Journées

de la SFHTA aux médecins généralistes.☞ Une plus large couverture médiatique

des Journées de la SFHTA.☞ La constitution d’un groupe « lipides » au sein

de la SFC.☞ L’édition et la diffusion française

des recommandations de l’ESH-ESC pour la prise en charge de l’hypertensionartérielle.

☞ La création d’un institut de recherchecardiovasculaire, etc. ■

Extraits du compte rendude l’assemblée généraledu 12 décembre 2003

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HTA et risque cardiovasculaire globalClassification de l’HTALa relation continue entre le niveau de pres-sion artérielle (PA) et le risque cardiovasculairejustifie une définition souple de l’HTA, enaccord avec les preuves actuelles concernant lerisque global et la disponibilité des anti-hypertenseurs efficaces et bien tolérés (Tabl. 1).

Stratification de l’HTAUne approche simple de stratification durisque cardiovasculaire global est proposéedans le tableau 2. Les termes de risque faible,modéré, élevé et très élevé indiquent unrisque absolu de maladie cardiovasculaire àdix ans inférieur à 15 %, 15-20 %, 20-30 %et supérieur à 30 %, respectivement (critèresde Framingham), ou un risque de maladiecardiovasculaire fatale à dix ans inférieurà 4 %, 4-5 %, 5-8 % et supérieur à 8 % (cri-tères SCORE). Ces catégories peuvent aussiêtre utilisées comme indicateurs de risque rela-tif, le risque étant multiplié par environ 1,5pour le passage d’une catégorie à la suivante.

Facteurs influençant le pronosticLes décisions concernant la prise en charge despatients hypertendus reposent rarement sur lesseules valeurs de la PA; elles prennent égale-ment en compte la présence ou l’absenced’autres facteurs de risque cardiovasculaire,d’atteinte des organes cibles, de diabète, demaladies rénales ou cardiovasculaires, ainsi quesur les antécédents de chaque patient (Tabl. 3).

Évaluation diagnostiqueObjectifs Mesurer les valeurs de PA.Identifier les causes d’HTA secondaire.Rechercher les autres facteurs de risquecardiovasculaire, l’atteinte des organescibles, les maladies associées et concomi-tantes.

Mesure de la pression artérielleAu cabinet Lorsque vous mesurez la PA dans votrecabinet:

➛ Avant la mesure, le patient doit rester assispendant quelques minutes.

➛ Utilisez un appareil de mesure validé.➛ Mesurez la PA au moins à deux reprises,

espacées par 1 à 2 minutes.➛ Utilisez un brassard standard (12-13 x 35 cm),

et un plus large pour les patients obèses.➛ Placez le brassard au niveau du cœur.➛ Dégonflez le brassard lentement

(2 mmHg/sec).➛ Mesurez également la PA en position debout

pour les patients âgés et diabétiques.

Recommandations de l’ESH-ESC 2003pour la prise en charge de l’HTA en médecine généraleCes Recommandations sont le résumé de celles détaillées par le comité d’experts, nommé par l’ESH et ESC, et publiées dans leJournal of Hypertension 2003; 21: 1011-53, disponibles pour les lecteurs qui préfèrent une évaluation plus critique des preuves.Ces Recommandations ont été rédigées en s’appuyant sur les meilleures preuves disponibles concernant les questions abordées,dans un esprit plus éducationnel que directif.Les membres du comité ont participé en toute indépendance à la préparation de ce document, fondé sur leur expérience cliniqueet académique ainsi que sur l’analyse objective et critique des données scientifiques disponibles. Néanmoins, par souci detransparence, leurs collaborations avec l’industrie, le gouvernement et les fournisseurs privés dans le domaine de la santé sonténumérées dans les Recommandations détaillées publiées dans le Journal of Hypertension.

Quand les PA systolique et diastolique sont dans des catégoriesdifférentes, la catégorie la plus élevée doit être prise en compte.L’HTA systolique isolée peut aussi être classée en fonction des valeursde la PAS (grades 1, 2 et 3), à condition que PAD < 90 mmHg.

FDR: facteur de risque – AOC: atteinte des organes cibles – PAS: pression artérielle systolique – PAD: pression artérielle diastolique. Des mesures répétées de la PA sont nécessaires pour la stratification.

Tabl. 2 - Stratification du risque pour quantifier le pronostic

Pression artérielle (mmHg)

Tabl. 1 - Définition et classification desniveaux de pression artérielle (en mmHg)

Catégorie Systolique Diastolique

Optimale < 120 < 80

Normale 120–129 80–84

Normale haute 130–139 85–89

HTA grade 1 (légère) 140–159 90–99

HTA grade 2 (modérée) 160–179 100–109

HTA grade 3 (sévère) ≥ 180 ≥ 110

HTA systolique isolée ≥ 140 < 90

Autres facteurs de risque et antécédents pathologiques

Normale PAS 120–129 ou PAD 80–84

Normale haute PAS 130–139 ou PAD 85–89

Grade 1 PAS 140–159 ou PAD 90–99

Grade 2 PAS 160–179

ou PAD 100–109

Grade 3 PAS ≥ 180

ou PAD ≥ 110Pas d’autre FDR1 ou 2 FDR3 ou plus FDR ou AOC ou diabèteConditions cliniques associées

Risque moyen Risque moyen Risque ajouté faible Risque ajouté modéré Risque ajouté élevéRisque ajouté faible Risque ajouté faible Risque ajouté modéré Risque ajouté modéré Risque ajouté très élevéRisque ajouté modéré Risque ajouté élevé Risque ajouté élevé Risque ajouté élevé Risque ajouté très élevéRisque ajouté élevé Risque ajouté très élevé Risque ajouté très élevé Risque ajouté très élevé Risque ajouté très élevé

R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

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5HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

Mesure ambulatoire de la PA:dans quel contexte?

➛ Variabilité inhabituelle des mesures de PA au cabinet.

➛ Différence marquée entre les mesuresde PA au cabinet et les automesures.

➛ PA élevée au cabinet sans atteinte des organes cibles.

➛ Résistance aux traitementsantihypertenseurs.

➛ Suspicion d’apnée du sommeil.

Automesure tensionnelleAvantages:

➛ Aide à la décision médicale.➛ Meilleure acceptation du traitement

par le patient.Inconvénients:

➛ Anxiogène.➛ Incitation à l’automédication.

Mise en gardeLes valeurs seuils de PA pour le diagnosticd’HTA sont différentes selon le type demesure:

➛ Au cabinet: 140/90 mmHg.

➛ Ambulatoire sur 24 heures: 125/80 mmHg.➛ Automesure: 135/85 mmHg.

HTA isolée de consultation (HTA « blouse blanche »)

➛ PA élevée au cabinet médical (≥ 140/90 mmHg).

➛ PA ambulatoire ou automesures normales (PA ambulatoire 24 heures < 125/80 mmHg,automesure < 135/85 mmHg).

Ces patients ont un risque cardiovasculairemoindre par rapport aux patients présentantune PA élevée à la fois au cabinet, en ambula-toire ou automesure. Cependant, cette condi-tion ne semble pas entièrement anodine, etces patients nécessitent un suivi rapproché.

Évaluation diagnostique: que doit-on faire en plus de la mesurede la pression artérielle?Antécédents personnels et familiauxExamen physique

➛ Signes évocateurs d’HTA secondaire.➛ Signes des atteintes des organes cibles

(cerveau, rétine, cœur, artères périphériques).

Examens complémentairesExamens systématiques

➛ Glycémie plasmatique (de préférence à jeun).

➛ Cholestérol total et HDL-cholestérol,triglycérides sériques à jeun.

➛ Créatininémie.➛ Acide urique sérique.➛ Kaliémie.➛ Hémoglobine et hématocrite.➛ Analyse d’urine (bandelette urinaire

et culot).➛ Électrocardiogramme.

Examens recommandés➛ Échocardiogramme.➛ Échographie artères carotides

(et fémorales).➛ Glycémie plasmatique postprandiale

(si glycémie à jeun ≥ 6,1 mmol/l ou 110 mg/l).➛ Protéine C-réactive

(méthode haute sensibilité).➛ Microalbuminurie

(essentielle chez les diabétiques).➛ Quantification de la protéinurie bandelette

urinaire positive.➛ Fond d’œil

(si l’HTA est sévère).

Examens complémentaires (effectués par des spécialistes)

➛ HTA compliquée.➛ Suspicion d’HTA secondaire.

Recherche d’atteinte des organes cibles➛ L’atteinte des organes cibles est importante

pour déterminer le risque cardiovasculaireglobal du patient hypertendu (Tabl. 2).

➛ Rechercher soigneusement les organesatteints.

➛ Lorsque l’on hésite sur le choixthérapeutique, les échographies cardiaqueset carotidiennes ainsi que le dosage demicroalbuminurie peuvent aider à définiravec plus de précision le risque global dupatient hypertendu et à choisir letraitement.

Quand débuter un traitement antihypertenseur?On décide d’initier un traitement anti-hypertenseur (Tabl. 4) en fonction de deuxcritères:

➛ Niveau global du risque cardiovasculaire.➛ Niveau de PA systolique et diastolique.

T a b l . 3 - F a c t e u r s i n f l u e n ç a n t l e p r o n o s t i c

H: hommes – F : femmes – IMVG: index de masse ventriculaire gauche.(*) Des taux plus bas de cholestérol total et LDL-cholestérol peuvent indiquer une augmentation du risque, mais non utilisés dans la stratification.

Facteurs de risque cardiovasculaire Atteinte des organes cibles (AOC)

• Niveaux de PA systolique et diastolique• Homme > 55 ans• Femme > 65 ans• Tabagisme• Dyslipidémie

(cholestérol total > 6,5 mmol/l ; > 250 mg/dl (*) ; ou HDL-cholestérol H < 1,0; F < 48 mg/dl)

• Antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire(âge < 55 ans H; < 65 ans F)

• Obésité androïde (tour de taille ≥ 102 cm H; 88 cm F)Protéine C-réactive ≥ 1 mg/dl

• Hypertrophie ventriculaire gauche(électrocardiogramme: Sokolow-Lyon > 38 mm;Cornell > 240 mm/ms; échocardiogramme: IMVG H ≥ 125; F ≥ 110 g/m2)

• Épaississement des parois artérielles à l’échographie(épaisseur intimamedia carotidienne ≥ 1,9 mm) ou plaque d’athérosclérome

• Augmentation discrète de la créatininémie (H 115-133; F 107-124 mol/l ; H 1,3-1,5; F 1,2-1,4 mg/dl)

• Microalbuminurie (30-300 mg/24 heures; albumine/créatinine H ≥ 22; F ≥ 31 mg/g;H ≥ 2,5; F ≥ 3,5 mg/mmol)

Diabète sucré Conditions cliniques associées

• Glycémie à jeun ≥ 7,0 mmol/l (≥ 126 mg/dl)

• Glycémie postprandiale > 11,0 mmol/l (≥ 198 mg/dl)

• Maladie cérébrovasculaire: AVC ischémique ou hémorragique, accident ischémique transitoire

• Maladie cardiaque: infarctus du myocarde, angor,revascularisation coronaire, insuffisance cardiaquecongestive

• Maladie rénale: néphropathie diabétique, insuffisancerénale (créatininémie H > 133; F > 124 mol/l; H ≥ 1,5; F ≥ 1,4 mg/dl) protéinurie (> 300 mg/24 heures)

• Maladie vasculaire périphérique• Rétinopathie avancée: hémorragies ou exsudats,

œdème papillaire

R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

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6 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

Objectifs du traitement➛ Obtenir une réduction maximale du risque

cardiovasculaire global.➛ Traiter non seulement l’HTA artérielle, mais

aussi tous les facteurs de risque réversibles(tabagisme, dyslipidémie, diabète, etc.) et lespathologies associées.

➛ Faire passer la PA systolique et diastolique au-dessous de 140/90 mmHg.

➛ Obtenir des valeurs inférieures à 130/80 mmHg chez les diabétiques.

➛ Obtenir une PA systolique inférieure à 140 mmHgpeut être difficile chez les personnes âgées.

Bénéfices du traitement antihypertenseurDe nombreux essais concernant des traite-ments antihypertenseurs comparés au placebo(Fig. 1) ont montré que la diminution de laPA réduisait: la mortalité totale et la mortalitécardiovasculaire; les accidents vasculaires céré-braux; les événements coronariens.Des bénéfices ont été mis en évidence chezles patients ayant une HTA systolique-diastolique; chez les patients âgés ayant uneHTA systolique isolée.On a observé des résultats probants dansdes essais comparatifs versus placebo pourl’ensemble des grandes classes thérapeu-tiques d’antihypertenseurs:

➛ Diurétiques.➛ Bêtabloquants.

➛ Inhibiteurs calciques.➛ Inhibiteurs de l’enzyme de conversion

de l’angiotensine (IEC).➛ Antagonistes des récepteurs

de l’angiotensine II.

Règles hygiénodiététiquesDes mesures hygiénodiététiques doivent êtreprises le cas échéant pour tous les patients, ycompris pour ceux ayant une PAnormale/normale haute et des facteurs derisque supplémentaires, et pour les patients quinécessitent un traitement médicamenteux.L’objectif est de réduire la PA et de contrôlerles autres facteurs de risque.Diminution des événements chez les patients

sous traitement antihypertenseur comparés àdes patients sans traitement ou sous placebo.AVC (accidents vasculaires cérébraux), MC(maladies coronariennes), CV (cardiovasculaire).Les mesures hygiénodiététiques qui rédui-sent la PA ou le risque cardiovasculaire sontles suivantes:

➛ Arrêt du tabagisme.➛ Perte de poids.➛ Réduction de la consommation d’alcool.➛ Exercice physique.➛ Diminution de la consommation de sel.➛ Augmentation de la consommation de fruits et

légumes.➛ Diminution de la consommation de graisses

saturées et totales.

< 0,001

NS

0,01

0,02

< 0,001

< 0,001

< 0,01

NS

< 0,001

< 0,01

10

0

-10

-20

-30

-40

-50

%

AVC MC AVC MCnon CVCVtoutes causes

toutes causes CV non CV

Événements fatalset non fatals

Mortalité Événements fatalset non fatals

Mortalité

HTA systolique-diastolique HTA systolique isolée

F i g . 1

Autres facteurs de risque et antécédents médicaux

NormalePAS 120-129ou PAD 80-84

Normale hautePAS 130-139ou PAD 85-89

Grade 1PAS 140-159ou PAD 90-99

Grade 2PAS 160-179

ou PAD 100-109

Grade 3PAS ≥ 180

ou PAD ≥ 110

Aucun autre facteur de risque Pas d’intervention sur la PA Pas d’intervention sur la PA

Règles hygiénodiététiquespendant plusieurs mois,puis traitementmédicamenteux, si lepatient préfère et dispose des moyens financiers

Règles hygiénodiététiquespendant plusieurs mois,puis traitementmédicamenteux

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Un ou deux FDR Règles hygiénodiététiques Règles hygiénodiététiques

Règles hygiénodiététiquespendant plusieurs mois,puis traitementmédicamenteux

Règles hygiénodiététiquespendant plusieurs mois,puis traitementmédicamenteux

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Trois FDR ou plus, AOC ou diabète Règles hygiénodiététiques Traitement médicamenteux

et règles hygiénodiététiquesTraitement médicamenteuxet règles hygiénodiététiques

Traitement médicamenteuxet règles hygiénodiététiques

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Pathologies associées Traitement médicamenteuxet règles hygiénodiététiques

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Traitement médicamenteuximmédiat et règleshygiénodiététiques

Pression artérielle (mmHg)

Pathologies associées ; PAS: pression artérielle systolique; PAD: pression artérielle diastolique ; AOC: atteinte des organes cibles.

T a b l . 4 – I n i t i a t i o n d ’ u n t r a i t e m e n t a n t i h y p e r t e n s e u r

R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

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7HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

Stratégies thérapeutiquesPrincipes du traitementmédicamenteuxLe traitement doit être administré graduelle-ment, et la PA cible obtenue progressivement.Pour obtenir une PA cible, une multithérapieest nécessaire chez de nombreux patients.Le traitement peut être initié avec une faibledose d’un médicament unique ou d’uneassociation de deux médicaments (Fig. 2).Les associations de deux médicaments quise sont révélées efficaces et bien toléréessont indiquées dans la figure 3. Les asso-ciations les plus rationnelles sont représen-tées par des traits pleins. Les rectanglesindiquent les classes thérapeutiques quisont apparues bénéfiques dans des essaiscomparatifs.

Choix des médicaments antihypertenseursLes bénéfices principaux sont liés à la dimi-nution de la PA elle-même.Cependant, des classes thérapeutiques spéci-fiques peuvent différer pour certains effetsou pour des groupes de patients particuliers.Les effets indésirables observés chez lespatients varient selon les médicaments.Les principales classes thérapeutiques d’anti-hypertenseurs (diurétiques, bêtabloquants,inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme

de conversion de l’angiotensine, antagonistesdes récepteurs de l’angiotensine II) sont aussibien utilisés pour débuter un traitement quelors du suivi.L’approche consistant à utiliser préférentiel-lement une seule classe thérapeutique est demoins en moins d’actualité, car il peut être

nécessaire de faire appel à au moins deuxmédicaments en association pour atteindrela PA cible.Le choix des médicaments sera influencé parde nombreux facteurs, y compris:

➛ L’expérience du patient avec les médicamentsantihypertenseurs.

Prenez en considération : le niveau de PA sans traitementla présence ou l’absence d’atteinte des organes cibles et des facteurs de risque

Choisissez entre

Médicament uniqueà faible dose

Association de deux à trois médicaments

Monothérapie à dosemaximale

Association de trois médicaments à dose efficace

Choix entre monothérapie et polythérapie. PA: pression artérielle

Combinaison précédente à dose maximale

Ajoutez un troisièmemédicament à faible dose

Si l’objectif tensionnel n’est pas atteint

Si l’objectif tensionnel n’est pas atteint

L’association de deux médicaments à faible dose

F i g . 2

Associations possibles de différentes classes thérapeutiques d’antihypertenseurs. Parmi les inhibiteurs calciques, seules les dihydropyridines peuvent être associées aux bêtabloquants.

Diurétiques

Antagonistes des récepteurs

de l’angiotensine II

Inhibiteurs calciquesAlphabloquants

Bêtabloquants

Inhibiteurs de l’enzyme deconversion de l’angiotensine

Choisissez un autre médicament à faible dose

Médicament précédent à dose maximale

F i g . 3

R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

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8 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

➛ Le coût des médicaments (ne doit pasprévaloir sur la tolérabilité et l’efficacitéindividuelles).

➛ Le profil de risque, l’atteinte des organescibles, les maladies cardiovasculaires ou rénales ou le diabète.

➛ La préférence du patient.Utilisez des médicaments ou des prépara-tions à longue durée d’action, efficaces pen-dant vingt-quatre heures, administrés enune prise quotidienne.

Le médecin doit adapter le choix des médi-caments à chaque patient, en tenant comptede tous ces facteurs ainsi que de la préférencedu patient (voir tableau 5 pour les indica-tions et contre-indications spécifiques).

Il faut prêter une attention particulière auxévénements indésirables, et même auxsymptômes subjectifs, car ils peuvent êtreune cause importante de non-observance. Ilfaut toujours demander au patient s’il y a eudes événements indésirables, et si les médi-caments ou les doses ont été changés enconséquence.

Approches thérapeutiques dans des circonstances particulièresPersonnes âgées

➛ Un traitement antihypertenseur peut aussiréduire les événements cardiovasculaireschez les patients plus âgés présentant uneHTA systolique isolée.

➛ La réduction de la PA doit être graduelle,surtout chez les patients fragiles.

➛ Mesurez la PA également en position deboutpour évaluer les effets posturaux.

➛ Adaptez le traitement en fonction de lamaladie et des facteurs de risqueconcomitants (fréquents chez les personnesâgées).

➛ Utilisez deux ou trois médicaments si nécessaire.

➛ Chez les patients de plus de 80 ans,les bénéfices d’un traitement antihypertenseurrestent à prouver.

Patients diabétiques➛ Encouragez les patients à adopter des règles

hygiénodiététiques (en particulier la perte depoids et la réduction de la consommation de sel en cas de diabète de type 2).

➛ Objectif tensionnel: PA inférieure à 130/80 mmHg.

Une multithérapie est le plus souvent requise.Tous les médicaments antihypertenseurspeuvent être utilisés, généralement en asso-ciation.L’introduction dans ces associations d’uninhibiteur de l’enzyme de conversion del’angiotensine pour le diabète de type 1 oud’un antagoniste des récepteurs de l’angio-tensine II pour le diabète de type 2 a uneffet néphroprotecteur.Un dosage de la microalbuminurie doit êtreeffectué chez tous les diabétiques de type 1et de type 2, car c’est une indication de trai-tement antihypertenseur, quelle que soit laPA ; on prescrira en particulier un anta-goniste du système rénine-angiotensine.

Patients présentant des antécédents de maladie cardiovasculaireLe risque de récidive d’accident vasculairecérébral diminue chez les patients qui onteu précédemment un accident vasculairecérébral ou un accident ischémique transi-toire, s’ils reçoivent un traitement anti-hypertenseur (diurétiques et inhibiteurs del’enzyme de conversion de l’angiotensine),même si leur PA se trouve dans une four-chette normale ou normale haute.On ne sait toujours pas s’il faut diminuer laPA en cas d’accident vasculaire cérébral aigu.Plusieurs médicaments antihypertenseurs sesont révélés bénéfiques dans le syndrome deDressler.En cas d’insuffisance cardiaque congestive,les diurétiques, et en particulier les diuré-tiques antialdostérone, les bêtabloquants, lesinhibiteurs de l’enzyme de conversion del’angiotensine et les antagonistes des récep-teurs de l’angiotensine II, se sont montrésbénéfiques.

Patients présentant un dysfonctionnement rénalLa protection de la fonction rénale chez lesdiabétiques nécessite un contrôle strict de laPA (à moins de 130/80 mmHg). Il sembleégalement prudent de réduire fortement laPA chez les patients ayant une néphropathienon diabétique.La protéinurie doit être ramenée autant quepossible à des valeurs proches de la normale.Pour diminuer la protéinurie, il faut un anta-goniste des récepteurs de l’angiotensine II ouun inhibiteur de l’enzyme de conversion del’angiotensine (ou une association des deux).

Pour atteindre l’objectif tensionnel, il fauten général une multithérapie, avec un diuré-tique, un inhibiteur calcique et d’autresmédicaments antihypertenseurs.Envisagez une prise en charge thérapeutiqueintégrée (antihypertenseurs, statines, traite-ment antiplaquettaire, etc.).

HTA pendant la grossessePour les femmes enceintes ayant une HTApréexistante:

➛ Traitement non pharmacologique lorsque laPA est de 140-149/90-99 mmHg.

➛ Perte de poids contre-indiquée (associée àune diminution du poids néonatal).

➛ Aspirine à faible dose chez les femmesprésentant des antécédents de prééclampsieprécoce.

Les seuils pour initier un traitement anti-hypertensif sont les suivants:

➛ PA systolique égale à 140 mmHg ou PA diastolique égale à 90 mmHg en cas d’HTAgestationnelle ou préexistante avec lésionorganique.

➛ Les seuils dans les autres cas sont: 150/95 mmHg.

➛ Une femme enceinte avec une PA systolique≥ 170 ou diastolique ≥ 110 mmHg est uneurgence (hospitalisation nécessaire).

Le méthyldopa, le labétalol, les inhibiteurscalciques et (bien que moins efficaces) lesbêtabloquants sont les médicaments dechoix.

HTA résistanteDéfinition:

Lorsque les mesures hygiénodiététiques etune association d’au moins trois médicamentsadministrés aux doses adéquates n’ont pasabaissé suffisamment la PA systolique etdiastolique.

Causes:➛ Cause secondaire insoupçonnée.➛ Observance insuffisante du traitement.➛ Prise de médicaments qui augmentent la PA

(stéroïdes, médicaments anti-inflammatoires,contraceptifs oraux, cocaïne, etc.).

➛ Règles hygiénodiététiques non suivies oumodifiées (prise de poids, alcool, etc.).

➛ Surcharge volémique (dose diurétiqueinsuffisante, insuffisance rénale,consommation de sel importante).

➛ Apnée du sommeil;➛ Fausse HTA (par exemple, petit brassard sur

de gros bras, HTA isolée au cabinet médical).

R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

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9HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

Traitement des facteurs de risque associésHypolipidémiantsDes statines doivent être données aux patientshypertendus avec ou sans maladie cardio-vasculaire déclarée, dont le risque cardio-vasculaire estimé à dix ans est supérieur ouégal à 20 % (risqué élevé ou très élevé dans letableau 2), si leur cholestérol total est supé-rieur à 3,5 mmol (135 mg/dl), avec pourobjectif une réduction d’environ 30 %.

Traitement antiplaquettaireUtilisez de l’aspirine à faible dose chez lespatients hypertendus de plus de 50 ans avecune augmentation, même modérée, de la

créatininémie ou avec un risque cardio-vasculaire à dix ans supérieur à 20 % (risqueélevé ou très élevé dans le tableau 2). En casd’HTA, il faut d’abord bien contrôler la PAavant d’administrer de l’aspirine à faible dose.

Mise en place des recommandationsEn dépit d’efforts importants pour la diagnos-tiquer et la traiter, l’HTA reste toujours unecause majeure de morbidité et de mortalité àtravers le monde, et les objectifs tensionnelsne sont que rarement atteints. Il est donc sou-haitable d’améliorer cette situation pour lemoins insatisfaisante. Cela nécessite la partici-pation de tous les professionnels de santé,

depuis les responsables gouvernementauxjusqu’aux médecins eux-mêmes.Ces recommandations ont été éaborées et dis-tribuées pour aider à améliorer la prise encharge de l’HTA dans la pratique courante dela médecine, tout en sachant qu’il est plusfacile de préparer des recommandations surun état pathologique que de traiter despatients.On s’est gardé d’établir des règles rigides, etc’est à chaque médecin qu’incombe bien évi-demment la responsabilité de la prise encharge des patients, dont les caractéristiquespersonnelles, médicales et culturelles sont fortdifférentes.

Comité de rédaction des Recommandations de pratique

R. Cifkova (République tchèque)S. Erdine (Turquie)R. Fagard (Belgique)C. Farsang (Hongrie)A.-M. Heagerty (Royaume-Uni)W. Kiowski (Suisse)S. Kjeldsen (Norvège)T. Lüscher (Suisse)J.-M. Mallion (France)G. Mancia, coordinateur (Italie)N. Poulter (Royaume-Uni)

K.-H. Rahn (Allemagne)J.-L. Rodicio (Espagne)L.M. Ruilope (Espagne)P. Van Zwieten (Pays-Bas)B. Waeber (Suisse)B. Williams (Royaume-Uni)A. Zanchetti, coordinateur (Italie)

Comité ESH-ESC des Recommandations dans l’HTA

E. Agabiti Rosei, FESC (Italie)R. Cifkova, FESC (Républiquetchèque)

G. DeBacker, FESC (Belgique)S. Erdine (Turquie)R. Fagard (Belgique)C. Farsang (Hongrie)A.-M. Heagerty (Royaume-Uni)K. Kawecka-Jaszcz (Pologne)W. Kiowski, FESC (Suisse)S. Kjeldsen (Norvège)T. Lüscher, FESC (Suisse)G. McInnes (Royaume-Uni)J.-M. Mallion, FESC (France)G. Mancia, président, FESC (Italie)C.-E. Mogensen (Danemark)

E. O’Brien, FESC (Irlande)N.-R. Poulter (Royaume-Uni)S.-G. Priori, FESC (Italie)K.-H. Rahn (Allemagne)J.-L. Rodicio (Espagne)L.-M. Ruilope (Espagne)M. Safar (France)J.-A. Staessen (Belgique)P. van Zwieten, FESC (Pays-Bas)B. Waeber (Suisse)B. Williams (Royaume-Uni)A. Zanchetti, FESC (Italie)F. Zannad, FESC (France)

Classe Indications Absolues Relatives

Diurétiques (thiazidiques)

Insuffisance cardiaque congestive ; hypertension chezle sujet âgé; HTA systolique isolée; hypertension chezles patients d’origine africaine

Goutte Grossesse

Diurétiques (de l’anse) Insuffisance rénale ; insuffisance cardiaque congestive

Diurétiques (antialdostérone)

Insuffisance cardiaque congestive ; syndrome deDressler

Insuffisance rénale

Bêtabloquants Angine de poitrine; syndrome de Dressler; insuffisancecardiaque congestive ; grossesse ; tachyarythmies

Asthme; bronchopneumopathiechronique obstructive ; blocauriculoventriculaire (grade 2 ou 3)

Maladie vasculaire périphérique;intolérance au glucose; athlètes etpatients ayant une activité sportive

Inhibiteurs calciques (dihydropyridines)

Patients âgés ; HTA systolique isolée; angine depoitrine; maladie vasculaire périphérique;arthérosclérose de la carotide; grossesse

Tachyarythmies ; insuffisancecardiaque congestive

Inhibiteurs calciques (vérapamil, diltiazem)

Angine de poitrine ; athérosclérose de la carotide;tachycardie supraventriculaire

Bloc auriculoventriculaire (grade 2ou 3) ; insuffisance cardiaquecongestive

Inhibiteurs de l’enzymede conversion de l’angiotensine (IEC)

Insuffisance cardiaque congestive ; dysfonctionnement du ventricule gauche; syndrome de Dressler ; néphropathie non diabétique; néphropathie diabétiquede type 1; protéinurie

Grossesse ; hyperkaliémie; sténosebilatérale de l’artère rénale

Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (antagonistes AT1)

Néphropathie diabétique de type 2; microalbuminuriediabétique; protéinurie ; hypertrophie ventriculairegauche; toux induite par les inhibiteurs de l’enzyme deconversion de l’angiotensine

Grossesse ; hyperkaliémie; sténosebilatérale de l’artère rénale

Alphabloquants Hyperplasie prostatique (BPH) ; hyperlipidémie Hypotension orthostatique Insuffisance cardiaque congestive

Contre-indications

Tabl. 5 – Indications et contre-indications des principales classes thérapeutiques d’antihypertenseurs

R E C O M M A N D A T I O N SR E C O M M A N D A T I O N S

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10 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

« Réseau HTA-VASC »:un réseau pour améliorer la prise en charge du RCV dans le nord de la FranceLa persistance d’un niveau de risque cardiovasculaire élevé dans le nord de la France a motivé la création d’un réseauinterrégional d’HTA et de pathologie vasculaire, le Réseau HTA-VASC. Son objectif principal est d’aider à la coordination de la prise en charge des patients hypertendus et/ou présentant une pathologie vasculaire athérothrombotique ensensibilisant professionnels de santé et patients à la nécessité d’une prise en charge globale de leur pathologie tenant comptedes notions de risque cardiovasculaire et de contrat thérapeutique.

L es maladies cardiovasculaires (CV)sont la première cause de mortalité en

France, à l’origine de près de 180000 décèspar an, dont 25% affectent des personnesde moins de 75 ans. Les études épidémio-logiques font aussi état d’une surmortalitéet d’une surmorbidité CV nette dans lenord de la France. Cette région est défavo-risée de par son histoire, notamment auniveau économique, avec des conséquencesdirectes sur la santé de ses citoyens. Leurscomportements d’exposition aux facteursde risque (tabagisme, habitudes alimen-taires) et l’accès et/ou l’utilisation insuffi-sante des systèmes de santé expliquent enpartie ces résultats. Récemment, l’enquêteobservationnelle PHENOMEN a rapportéque 50% des hypertendus suivis en méde-cine générale avaient un risque CV élevé àtrès élevé, 22% présentaient une maladieCV associée, 16% souffraient d’un diabètesucré et 75% possédaient plus de trois fac-teurs de risque CV. Seulement 17% étaientstrictement contrôlés (< 140/90 mm Hg).

Difficile de dissocier la prise en charge de l’HTA de celle de l’atteinte vasculaire périphériqueLa maladie vasculaire athéromateuse, dontl’HTA est un facteur favorisant, est aussitrès fréquente et lourde de conséquences.Des études récentes ont souligné l'intérêtde dépister l’artériopathie oblitérante desmembres inférieurs (AOMI), car elle estassociée, chez les patients de plus de60 ans, à une coronaropathie dans 68%des cas et à un accident vasculaire cérébralischémique dans 42% des cas. Les patients

atteints d’AOMI ont un taux de mortalitécinq fois supérieur à celui des patients sansAOMI et un taux de mortalité corona-rienne multiplié par 6,6. Or, le dépistagede l’AOMI reste insuffisant, avec un dia-gnostic à un stade souvent trop tardif de lamaladie, une évaluation incomplète desautres localisations, un traitement médica-menteux inapproprié dans un tiers des caset un contrôle partiel des facteurs de risqueassociés. Il est donc, en pratique, très diffi-cile de dissocier la prise en charge del’hypertension artérielle de celle del’atteinte vasculaire périphérique. Malgré lalarge diffusion des recommandations(Anaes, OMS…), celles-ci ne sont prisesen compte que par quatre médecins surdix. La persistance d’un niveau de risquecardiovasculaire (RCV) élevé dans la popu-lation française a motivé nos instances àproposer, au printemps dernier, un Pro-gramme national de réduction des risquesCV. Dans ce cadre, les réseaux de santéapparaissent comme un élément novateuren passe de devenir un des maillons incon-tournables du système de santé pour amé-liorer le contrôle du RCV.

Au préalable, une enquête d’opinionUn réseau interrégional d’HTA et de patho-logie vasculaire, le Réseau HTA-VASC, sedéveloppe dans le Nord-Pas-de-Calais (coor-donnatrice : Professeur Claire Mounier-Vehier, CHRU Lille) et la Picardie (coordon-nateur : Professeur Gabriel Choukroun,CHU Amiens) depuis près de deux ans. Aupréalable, une enquête d’opinion, évaluant lapertinence de la création d’un réseau HTA-

VASC, a été menée auprès des médecinsgénéralistes, angiologues, cardiologues etnéphrologues. L’analyse qualitative desréponses a permis d’identifier les attentesindividuelles des futurs acteurs du réseau. Lessouhaits les plus récurrents étaient d’optimi-ser la coordination de la prise en charge despatients hypertendus et des patients polyarté-riels et de développer l’éducation thérapeu-tique. Ce sont 4971 médecins du Nord-Pas-de-Calais et 1295 médecins de Picardie quiont été sollicités pour cette enquête et sensi-bilisés par voie de presse (Cardiologie Pra-tique, Quotidien du Médecin et Norformédien,septembre 2002). Cette enquête a été réaliséesur la base du volontariat des médecins, sansaucune compensation matérielle ni finan-cière. Neuf cent vingt médecins (14,7 %) ontrépondu, dont 283 (31 %) médecins trèsintéressés. Cette enquête a permis: 1. de recenser les réseaux existants; 2. de préciser le taux d’informatisation des

secteurs sanitaires; 3. d’identifier les attentes des médecins en

tenant compte de leur discipline; 4. d’évaluer leur motivation à participer au

développement du réseau. 5. de recenser les médecins les plus motivés

(n = 300) afin de les rencontrer au coursde réunions d’information locales.

Développer les notions de risquecardiovasculaire et de contratthérapeutiqueL’objectif principal du Réseau HTA-VASC est d’aider à la coordination de laprise en charge des patients hypertendus

I N I T I A T I V E SI N I T I A T I V E S

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1 1HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

et/ou présentant une pathologie vasculaireathérothrombotique. Il s’agit de sensibiliserles professionnels de santé et les patients àla nécessité d’une prise en charge globalede leur pathologie en développant lesnotions de risque CV et de contrat théra-peutique.

Les enjeux du Réseau HTA-VASC sont:➟ d’optimiser et de délocaliser l’accès à

des soins de qualité ;➟ d’assurer la mise en place d’une conti-

nuité dans les soins « Ville-Hôpital »,« Ville-Ville » (médecins généralistes -médecins spécialistes) pour éviter lesredondances des examens, donner une tra-çabilité du suivi du patient aux acteurs dela prise en charge et amoindrir les coûts desanté liés à la redondance des examens;➟ d’optimiser les échanges d’informa-

tions, de pratiques et d’expériences entreprofessionnels de santé. Les infirmières, lesdiététiciennes et les pharmaciens de villeont récemment été sollicités pour partici-per au développement du projet ;➟ d’accroître les compétences des profes-

sionnels dans le domaine de l’HTA et de lapathologie vasculaire athérothrombotique;➟ d’optimiser le dépistage de l’HTA et

des pathologies vasculaires, de prévenir etde dépister la survenue de nouvelles com-plications vasculaires athérothrombotiquespar un suivi cardiovasculaire semestriel(surveillance des cinq axes vasculaires) etd’évaluer régulièrement l’évolution desFRCV (actions de prévention primaire,secondaire et tertiaire) ;➟ d’évaluer, à moyen terme, l’efficacité

de ce nouveau type d’organisation dessoins à partir de l’étude des données duDossier patient commun; ce dossier seraproposé aux professionnels dès leur adhé-

sion au Réseau HTA-VASC avec la signa-ture d’une charte.

Réseau HTA-VASC:une plate-forme régionale de coordinationLe Réseau HTA-VASC se définit en pra-tique comme une plate-forme régionale decoordination, délocalisée par secteurs sani-taires où des Centres locaux (11 pour leNPC et 8 pour la Picardie) sont mis enplace. Ces Centres locaux sont multi-disciplinaires et associent angiologues, car-diologues, chirurgiens vasculaires, endo-crinologues, néphrologues, médecins géné-ralistes, pharmaciens et infirmiers. Ils sontanimés par quatre médecins relais, libérauxet hospitaliers. Ces centres s’adaptent auxattentes et au fonctionnement propres àchaque secteur. Leur ouverture est échelon-née dans le temps avec quatre sites pilotescette année pour la région Nord-Pas-de-Calais. Un comité d’organisation et uncomité de suivi s’assurent de la bonnemarche du réseau et coordonnent quatregroupes de travail (soins, formation, éduca-tion thérapeutique et recherche). Cesgroupes, eux-mêmes animés par deuxmédecins relais, élaborent actuellement desoutils tels que des protocoles de prise encharge, le dossier patient, un cahier d’auto-mesure tensionnelle. Ces outils serontensuite mis à la disposition des centreslocaux. Un cycle de formation à l’éducationthérapeutique est proposé parallèlement dèsla première année en partenariat avec desprofessionnels spécialisés dans ce domaine(universités de Lille 2 et Lille 3). Uneconcertation avec les réseaux de soins déjàen place a eu lieu au niveau des centrespilotes, permettant la création d’interfacesentre réseaux.

Les patients souhaitent participer à leur éducationEnfin, les responsables de FMC locales sontsollicités pour participer aux actions dugroupe Formation. Le Réseau HTA-VASCest financé par des fonds d’aide à la qualité dessoins de ville (dossier accepté en juillet 2003pour la région NPC) et par des fonds privés(partenaires industriels); les médecins libérauxsont indemnisés pour leur participation auprojet (groupes de travail, médecins relais,comités d’organisation et de suivi). Les associations HTA-VASC Nord-Pas-de-Calais et Picardie, type loi 1901, ont étécréées en février 2003. Une association depatients le sera en 2004, un certain nombrede patients ayant déjà fait part de leur inté-rêt et de leur souhait à participer active-ment au groupe éducation. Une évaluation interne des actions duréseau va être réalisée par le comité de suiviassocié à un audit externe par une sociétéayant l’agrément de l’Urcam.

La mise en place de ce projet expérimental sefait très progressivement avec l’assistanced’une chef projet spécialisée en éducation àla santé, cela pour répondre au mieux auxattentes des professionnels sur le terrain etleur permettre de comprendre et de s’adapterà ce nouveau type de prise en charge. ■

Claire Mounier-Vehier1, Isabelle Tetar1, Emmanuel Custoza2, Marie-Antoinette

Sevestre3, Gabriel Choukroun4, pour les membres du Réseau-HTA-VASC

1. Service d’HTA et de médecine vasculaire, CHRU Lille.2. Angiologue libéral, Denain.3. Service de chirurgie vasculaire.4. Service de néphrologie et de médecine interne, CHU Amiens.

En savoir plus avec sfhta.org

Le site Internet de la SFHTA vous permet d’en savoir plus: compte rendu complet de l’assemblée générale, préprogramme desXXIVes journées de l’hypertension artérielle qui auront lieu à Paris les 16 et 17 décembre 2004 prochains, textes des recommanda-tions, ensemble de la collection d’HTA-INFO, liens avec les sites partenaires de la SFHTA, fiches d’informations pour vos patients.Parmi les nouveautés, signalons la mise en ligne du programme du DIU d’HTA avec toutes les diapos des cours.

Pour être tenu personnellement avisé des nouveautés du site et recevoir des informations émanant de la SFHTA, vous êtes invité àvous inscrire à notre liste de diffusion. L’inscription est ouverte à tous, membres et non-membres.

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12 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

Fans de l’hypertension:deuxième rendez-vous

1re OBSERVATION :NÉPHROANGIOSCLÉROSE SUR HTA MALIGNEUn homme de 48 ans a une HTA connuedepuis six ans, non explorée et non traitée.Une altération de l’état général fait décou-vrir une PA à 210/120 mmHg, desœdèmes des membres inférieurs et unépanchement pleural bilatéral. L’échogra-phie montre une HVG et le fond d’œil unœdème papillaire affirmant une HTAmaligne. On découvre une insuffisancerénale sévère (créatininémie 1788 µmol/l)avec une acidose métabolique et une ané-mie normocytaire sans hémolyse, et uneprotéinurie à 0,65 g/24 h sans hématurie.L’échodoppler ne trouve pas de sténosedes artères rénales mais des reins de 10 cmde grand axe, symétriques, avec desindex de résistance intraparenchymateuxaugmentés. La PBR montre unenéphrangiosclérose maligne avec fibroseinterstitielle. L’épuration extrarénale estcommencée en urgence et poursuiviedevant l’absence de récupération de lafonction rénale. Le patient est sur uneliste d’attente de transplantation rénale.

CommentairesDeux hypothèses diagnostiques sont évo-quées :

➠ 1. Une néphropathie chroniquecompliquée d’HTA et d’insuffisancerénale chronique avec décompensationaiguë sous la forme d’une HTA maligne.

➠ 2. Une HTA maligne compliquéed’un syndrome hémolytique et uré-mique avec insuffisance rénale aiguë.La PBR oriente vers une HTA anciennecompliquée de néphrangiosclérose avecinsuffisance rénale chronique, la décom-pensation aiguë sous la forme d’uneHTA maligne survenant en l’absence detraitement antihypertenseur. Ce cas sou-ligne un échec de santé publique : la plu-part des HTA malignes concernent despersonnes ayant une HTA connue maisnégligée et qui ne sont pas insérées dansle système de santé. L’HTA est diagnosti-quée tardivement à l’occasion de compli-cations cardiovasculaires et rénales. Larécupération d’une fonction rénale rési-duelle est corrélée à la créatininémie debase au moment de la prise en charge(bonne récupération si créatininémie< 300 µmol/l).

BibliographieBakir AA, Dunea G. Renal disease in the inner city.Semin Nephrol. 2001 ; 21 : 334-45.

2e OBSERVATION :HTA MALIGNE APRèS STIMULATION FOLLICULAIREIl s’agit d’une femme de 32 ans ayant desantécédents de thrombose veineuse pro-fonde et deux échecs de fécondation in vitroavec transfert d’embryons. Après une stimu-lation folliculaire par gonadotrophinesinjectables pendant dix jours, une troisièmeimplantation embryonnaire est réalisée.Deux jours plus tard, la patiente a troiscrises convulsives généralisées qui nécessi-

tent une ventilation mécanique et fontdécouvrir une HTA à 220/120 mmHg. Onconstate une insuffisance rénale (créatininé-mie 200 µmol/l) avec une protéinurie à1 g/24 h, une hématurie microscopique, unethrombopénie, une hyperleucocytose, unTCA allongé, une hémolyse modérée et unsyndrome inflammatoire. Les FAN (facteursantinucléaires) sont positifs à 1/1 280e,d’aspect moucheté; les anticorps anti-ADNsont à 77 U/l ; les anticorps anticardioli-pines à 31 UGPL; on note la présence d’unanticoagulant lupique. Le scanner montreune lacune cérébelleuse droite et plusieurslacunes de la substance blanche périventri-culaire. Le fond d’œil ne montre pasd’œdème papillaire mais une rétinopathiehypertensive au stade III. Le traitementantihypertenseur et anticonvulsivant per-met une amélioration rapide de l’état deconscience de la patiente. La PBR trouveun épaississement fibreux des parois glomé-rulaires, une fibrose interstitielle, unehyperplasie de la media des artérioles.

CommentairesIl s’agit d’une HTA accélérée compliquéed’encéphalopathie hypertensive favorisée parune hyperstimulation ovarienne. L’atteinterénale peut s’intégrer dans le cadre du syn-drome des antiphospholipides (SAPL),puisque la PBR ne montre pas d’atteinterénale typique de micro-angiopathie throm-botique mais plutôt celle d’un SAPL. Ilpourrait également s’agir d’une révélationd’un lupus érythémateux disséminé avecSAPL après induction d’ovulation. Ce dia-gnostic requiert un suivi immunologique.

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L’HTA MALIGNE :session I

Devant le vif succès remporté par le premier séminaire « Fans de l’HTA » (octobre 2002, Tours),la Société française d’hypertension artérielle a décidé de renouveler l’expérience en 2003 etd’organiser le deuxième séminaire « Fans de l’HTA ». Celui-ci s’est déroulé les 26 et 27 septembre derniersdans les environs de Dijon. Le principe de cette réunion scientifique était inchangé: une immersion d’environ36 heures avec une vingtaine de participants intéressés par l’HTA. Trois thèmes ont été retenus cette année : l’HTA maligne(modérateur : Ph. Gosse), l’HTA résistante (modérateur : P.-F. Plouin) et l’HTA du sujet noir (modérateur : D. Herpin). Nous vous proposons un compte rendu de ce deuxième rendez-vous. Pour chacune des sessions, les observations sont suiviesd’un commentaire et, pour en savoir plus, d’une bibliographie.

Participants - Étaient présents à la réunion : J.-P. Baguet, S. Canet, X. Chanudet, A. Chedid, R. Dimitriou, A. Fournier, P. Gosse,C. Griffon, R. Habbal, D. Herpin, J. Julien, B. Legallicier, N. Malafosse, J. Mansour, P.-F. Plouin, R. Salomon, C. Vela.

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BibliographieRand JH, The antiphospholipid syndrome. Annu RevMed. 2003 ; 54 : 409-24.

3e OBSERVATION : IMAGERIE NEURORADIOLOGIQUE DE L’HTA MALIGNE Un patient de 42 ans est hospitalisé dansun tableau d’encéphalopathie hypertensiveconsécutive à la malignisation d’uneHTA secondaire à une néphropathieglomérulaire chronique avec insuf-fisance rénale. La symptomatologie,dominée par des troubles sévères devigilance, était en rapport avec deslésions œdémateuses isolées du tronccérébral et des pédoncules cérébelleux :hypersignal caractéristique en séquencesT2 et flair, sans abaissement du coeffi-cient de diffusion apparent sur lesséquences de diffusion sur l’IRM. Lesuivi du patient a permis de constater ladisparition des anomalies quelquesjours après la normalisation tension-nelle sous traitement.

CommentairesLes encéphalopathies hypertensives don-nent habituellement une atteinte œdéma-teuse supratentorielle de la substanceblanche, postérieure et symétrique. Ils’y associe plus rarement une atteintedu tronc cérébral et du cervelet .L’atteinte isolée du tronc cérébral paraîtexceptionnelle ; son déterminisme n’estpas connu. Ce tableau clinique n’est passpécifique et s’intègre dans le cadre plusgénéral de la leucoencéphalopathie pos-térieure réversible.

BibliographieHinchey J, Chaves C, Appignani B, Breen J, Pao L,Wang A, Pessin MS, Lamy C, Mas JL, Caplan LR.A reversible posterior leukoencephalopathy syn-drome. N Engl J Med. 1996 ; 334 : 494-500.

4e OBSERVATION :HTA MALIGNE ET DYSPLASIENous sommes en présence d’une patientede 36 ans ayant eu une néphrectomiegauche à l’âge de 4 ans pour atrophierénale avec méga-uretère. Alors qu’elle estcomplètement asymptomatique, ontrouve une PA à 240/140 mmHg et unerétinopathie hypertensive au stade IV.

L’échodoppler montre une sténose serréepostostiale de l’artère rénale droite,confirmée par l’artériographie qui révèlequ’il s’agit d’une dysplasie fibromuscu-laire. Cette sténose fera l’objet d’uneangioplastie transluminale par ballonnetsans mise d’endoprothèse. La recherchede fibrodysplasie sur les autres axes arté-riels est négative.

CommentairesL’angioplastie par ballonnet est lemeilleur traitement des sténoses dyspla-siques des artères rénales. Le taux de suc-cès initial est de 82 à 100 % et le taux deresténose de 10 à 11 %. La fibrodysplasiepeut être associée à une hypoplasie rénaleavec petit rein non fonctionnel.

Bibliographie Fiquet-Kempf B, Grimbert P, Pannier-Moreau I, VuagnatA, Jeunemaitre X, Plouin PF. La dysplasie fibromusculairedes artères rénales. Néphrologie 1999 ; 20 : 13-18.

5e OBSERVATION : HTA AVEC ANOMALIESURRÉNALE BILATÉRALECe patient de 50 ans a des antécédentsfamiliaux d’HTA (père, mère, une sœuret un frère hypertendus), et une HTAnormokaliémique connue depuisdouze ans. Il est mal contrôlé par unebithérapie par inhibiteur calcique et anta-goniste AT1. Sous trithérapie, dont undiurétique, il résiste au traitement(MAPA diurne 180/112 mmHg) et déve-loppe une hypokaliémie (2,7 mmol/l).Les dosages hormonaux réalisés sous trai-tement sont en faveur d’un hyperaldosté-ronisme primaire (HAP). Le scannermontre une surrénale droite hyperpla-sique et un adénome surrénal gauche de18x13 mm.

CommentairesUne kaliémie normale n’élimine pas lediagnost ic d’hypera ldostéronismeprimaire, puisque 80 % des HAP nesont pas hypokaliémiques. Le dia-gnostic d’HAP doit être confirmé pardes dosages hormonaux obtenus soustraitement neutre (inhibiteurs cal-ciques, alphabloquants, antihyper-tenseurs centraux) et après correctionde l’hypokaliémie, car celle-ci inhibe

la sécrétion d’aldostérone. La pré-sence d’anomalies bilatérales au scan-ner des surrénales justifie la réalisa-tion d’un cathétérisme des veines sur-rénales à la recherche d’une latéralisa-tion de la sécrétion d’aldostérone. Lefait que ce patient présente une HTAdepuis l’âge de 36 ans dans un contextefamilial doit faire rechercher un formemonogénique d’hyperaldostéronisme(notamment un glucocorticoid-responsivealdosteronism, ou GRA).

BibliographieStewart PM. Mineralocorticoid hypertension. Lancet1999 ; 353 : 1341-7.

6e OBSERVATION :HTA RéSISTANTE À UNE PENTATHÉRAPIECe patient de 40 ans ayant des antécédentsfamiliaux d’HTA (père et mère) présenteune HTA sévère à 260/130 mmHg avecinsuffisance rénale (créatinine 185 µmol/l),protéinurie (3 g/24 h), HVG et rétinopa-thie hypertensive au stade III. L’écho-doppler des artères rénales, les métané-phrines urinaires et l’aldostéronurie sontnormaux. Un traitement antihypertenseurest mis en place, mais l’HTA se révèle résis-tante (MAPA 188/108 mmHg) malgréune pentathérapie.

CommentairesIl s’agit d’une HTA accélérée et résistanted’origine rénale parenchymateuse (insuf-fisance rénale et protéinurie néphrotiquetémoignant d’une atteinte glomérulaire),posant l’indication d’une PBR. Avantcelle-ci, il faut contrôler l’HTA en privi-légiant les diurétiques de l’anse et, àterme, prescrire un IEC ou un antago-niste AT1 dans le but de diminuer ledébit de protéinurie, celle-ci étant en soinocive pour la fonction rénale.

7e OBSERVATION : UNE HTA AVEC ANISOTENSIONC’est le cas d’une patiente de 60 ansayant un antécédent de cancer du seingauche traité en 1986 par mammectomieet radiothérapie complémentaire. Elleprésente une HTA avec une dysesthésiede la main gauche et une anisotension(160/100 mmHg à droite et 110/90 mmHg

I N I T I A T I V E SI N I T I A T I V E S

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N O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R SN O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R S

14 HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

à gauche). Le Doppler montre une occlu-sion de l’artère sous-clavière gauche avecvol vertébro-sous-clavier. On prescrit untraitement par diurétique, IEC, anti-agrégants et statines.L’occlusion sous-clavière est manifestementpostradique. Elle est peu symptomatique(absence d’ischémie du membre supérieurgauche et de signe d’insuffisance vertébroba-silaire) grâce au développement de la circu-lation collatérale. Dans ces conditions, l’abs-tention thérapeutique est de mise. Si lapatiente devenait symptomatique, il faudraitpréférer l’angioplastie à la chirurgie : cettedernière est difficile et dangereuse dans deszones fibreuses exposées à la radiothérapie.

8e OBSERVATION :HTA AVEC INSUFFISANCERÉNALE PROGRESSIVECHEZ UN DIABÉTIQUE Un patient de 73 ans ayant un diabète detype 2 traité par l’insuline depuis trois ansprésente une HTA connue depuisneuf ans et une insuffisance rénale pro-

gressive : créatinine à 89 µmol/l en 1994 età 250 µmol/l en 2003.

CommentairesPlusieurs causes peuvent être évoquéespour expliquer l’évolution défavorable dela fonction rénale : la néphropathie diabé-tique et hypertensive, le rôle aggravant desAINS et des corticoïdes prescrits pour desraisons rhumatologiques, l’échec relatif dutraitement néphroprotecteur, la difficulté àobtenir un niveau tensionnel conformeaux recommandations actuelles. ■

BibliographieKramer HJ, Nguyen QD, Curhan G, Hsu CY. Renalinsufficiency in the absence of albuminuria andretinopathy among adults with type 2 diabetes mellitus. JAMA 2003 ; 289 : 3273-7.

Cette deuxième réunion des Fans d’HTA a bénéficié du soutien des laboratoires BMS,3, rue Joseph-Monier, BP 325, 92506 Rueil-Malmaison Cedex.

Nous remercions Pierre-François Plouin et Antoine Chedid pour avoir rédigé cecompte-rendu.

FANS D’HTA2004Inscrivez-vous

à la prochaine session qui aura lieu :les 1er et 2 novembre 2004

avec le soutien des Laboratoires Bristol-Myers-Squibb

NOM ......................................................................................................................................

PRÉNOM ........................................................................................................................

ADRESSE .........................................................................................................................

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LIEU D’EXERCICE .............................................................................................

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SPÉCIALITÉ ..................................................................................................................

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La présentation d’un cas clinique sous forme d’un abstract

est requise pour chaque participant.

Écrire au secrétariat de la SFHTA15, rue Cels, 75014 Paris

■ L’efficacité comparéedes trois stratégiesantihypertensivesrecommandées enEurope : résultats del’étude STRATHECoordonné par les ProfesseursM. Andrejak, M. Laville,J.-J. Mourad, B. Waeber,F. Zannad, STRATHE est unessai multicentrique, randomiséen double aveugle, qui a com-paré pendant neuf mois etauprès de 533 hypertendusl’efficacité de la plurithérapie fai-blement dosée (Preterax®) à celled’une stratégie séquentielle etd’un traitement pas à pas.Les patients ont été randomiséspour recevoir d’emblée:

– soit l’association faiblementdosée périndopril/indapamideà la posologie de 2 mg/0,625 mg (Preterax®), puisaugmentée si nécessaire à4 mg/1,25 mg (Bipreterax®)(n = 180);– soit un traitement « séquen-

tiel » par aténolol (50 mg)éventuellement substitué parlosartan (50 mg) puis paramlodipine (5 mg) (n = 176);– soit un traitement « pas àpas » par valsartan 40 mg puis80 mg, auquel fut éventuelle-ment ajouté un diurétique

L’essentiel de l’ESH, Paris 2004La Société française d’hypertensionartérielle (SFHTA), en partenariat avecLes laboratoires Servier, propose sur sonsite Internet:< www.sfhta.org/pages/nouveau.html>

« L’essentiel de ESH Paris 2004 » –Synthèses sous forme de diapositivesPower Point du congrès, réalisées parhuit experts de la SFHTA dans septthèmes.

◆ Épidémiologie, J. Amar ◆ Recherche fondamentale, F. Pinet et

J.-L. Samuel◆ Stress oxydant, L. Rochette◆ Thérapeutique, S. Laurent◆ Mesure de la pression artérielle,

P. Poncelet◆ Pharmacologie, C. Thuillez◆ Divers, B. Chamontin

Normalisation sans effetsecondaire (% patients)

40

20

0

NORMALISATIONPAS < 140 mmHg et

PAD < 90mmHg

Normalisation sans effet secondairep = 0,0042

p = 0,0015

Stratégiepas à pas

Stratégieséquentielle

Stratégieséquentielle

StratégiePreterax

Population en ITT

Strathe

41,8 41,5

56,1

I N I T I A T I V E SI N I T I A T I V E S

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15HTA-INFO – NUMÉRO 15 – MAI 2004

N O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R SN O U V E L L E S D E N O S S P O N S O R S

(HCTZ 12,5 mg) (n = 177).Le critère principal était lanormalisation tensionnelle (PAS < 140 mmHg et PAD<90 mmHg) obtenue sans effetsecondaire au terme de neufmois, ce qui en fait un critèreparticulièrement adapté à la pra-tique médicale.

• Critère principal: normalisationtensionnelle sans effet secondaireSur le critère principal (Fig.), avec56 % de patients normalisés sanseffet secondaire à neuf mois,l’association périndopril/indopa-mide se révèle significativementsupérieure aux deux autres straté-gies, séquentielle (41,5 % ;p = 0,015) ou pas à pas (41,8 %;p = 0,042). Lorsque le critèreporte sur la seule normalisationtensionnelle, Preterax® est plusefficace que les deux autres straté-gies (respectivement 61,7 % versus48,9 % (p = 0,015), versus 46,9 %(p = 0,005), avec notamment unebaisse élective de la PAS signifi-cativement plus importante (-26,6 mmHg, p <0,05).Les résultats de l’étudeSTRATHE viennent doncconforter les recommandations del’ESH-ESC qui préconisent lerecours à une plurithérapie afin deplacer le maximum d’hypertendusdans les meilleures conditions desuccès thérapeutique. ■

1. Thérapie 2003; volume 58 (4).

2. 2003 European Society of Hypertension –European Society of Cardiology Guide-lines for the Management of Arterial Hyper-tension, J Hypertens 2003, 21: 1011-53.

D’après des informationscommuniquées

par les Laboratoires Servier

■ Développement cliniqueMicardis®/MicardisPlus®

Micardis® (telmisartan) est unantihypertenseur qui agit parantagonisme des récepteurs AT1de l’angiotensine II et bloque leseffets délétères de l’angiotensine II.

Sa structure chimique, constituéed’un noyau central benzimidazoleauquel s’ajoute un acide biphényl-carboxylique, lui confère les pro-priétés suivantes:– haute affinité et grande sélecti-vité aux récepteurs AT1;– forte fixation au niveau desrécepteurs AT1;– haute lipophilie avec le plus fortcoefficient de partage (indicateurde la lipophilie) parmi les sartans,favorisant une bonne pénétrationdu tissu cellulaire;– longue durée de l’antagonismeau niveau des récepteurs AT1, luiconférant un caractère insurmon-table.Le telmisartan présente la demi-viela plus longue dans la classe dessartans. Sur le plan clinique,compte tenu des propriétéspharmacocinétiques, le dossier estconstitué d’un nombre importantd’études réalisées en mesure ambu-latoire sur vingt-quatre heures(plus de 2 000 patients). Ildémontre l’efficacité antihyper-tensive sur vingt-quatre heures deMicardis® en une prise et notam-ment sur les dernières six heuressuivant la prise, permettant deprotéger le patient toute la journéeet en particulier pendant lesheures critiques du petit matin.Son profil de tolérance est compa-rable à celui du placebo.Un large programme de dévelop-pement clinique avec Micardis®/MicardisPlus® a été entrepris.Dans les quatre prochainesannées et de manière régulière,les essais cliniques de ce pro-gramme généreront suffisam-ment de données pour fournirdes informations dans lesdomaines tels que:– effet du produit sur les popula-tions spéciales (diabète, sujet âgé,patients avec une néphropathie);– dysfonction endothélialerénale;– effets sur des critères cardio-vasculaires intermédiaires commel’HVG;

– effets protecteurs indépendam-ment de son effet antihyper-tenseur;– effet sur la morbimortalité. ■

D’après un communiqué desLaboratoires Boehringer Ingelheim

■ Chiesi : la volonté de s’engager en cardiologieDéjà présent dans le domainecardiovasculaire avec les anti-hypertenseurs Justor® (cilazapril,inhibiteur de l’enzyme de conver-sion) et Isobar® (diurétique thiazi-dique associé), le laboratoire italienChiesi lance, courant mai 2004,une nouvelle molécule antihyper-tensive, la manidipine, sous lenom d’Iperten®. À l’instar de laplupart des anticalciques, sonaction thérapeutique est liée à unediminution des résistances péri-phériques. Mais, indique Chiesi,son principal atout, par rapportaux autres membres de cette classethérapeutique, serait uneffet spécifique sur lesartères rénales et en par-ticulier sur les artériolesafférentes qui, associé àune meilleure com-pliance veineuse, amé-liorerait la filtration glo-mérulaire, comme entémoignent une clai-rance de la créatinineaugmentée, une protéi-nurie réduite et desœdèmes des membresinférieurs pratiquementabsents.La manidipine est utilisée en dehors del’Hexagone depuis1996 et a obtenu uneAMM en France pourle traitement de l’hyper-tension artérielle essen-tielle modérée. La poso-logie de 10 mg/j en uneseule prise permet uncontrôle des chiffrespendant tout le nycthé-mère. Son efficacité est

comparable à celle des autresdihydropyridines, mais pour unetolérance annoncée meilleure enraison de qualités spécifiques. Leseffets secondaires, rares, semblentse limiter à des maux de tête et àdes sensations vertigineuses rapide-ment transitoires. Aucun effetmétabolique significatif n’a été rap-porté, notamment chez les diabé-tiques. Enfin, il n’est constaté nieffet sympathomimétique, nid’accélération de la fréquencecardiaque. Cette molécule devraitdonc faciliter en particulier la priseen charge de l’hypertension essen-tielle des sujets fragiles (sujets âgés,diabétiques…). ■

Rédaction Imothep, d’après la conférence « Italian-french

Symposium on management ofhypertension » organisée par le

laboratoire Chiesi

À l’occasion du Congrès de l’ESH

Chiesi organise un symposium satellite ledimanche 13 juin 2004 de 20h00 à21h30 sur le thème « What should a novelCalcium Channel Blocker (CCB) bring inhypertension? Evidence with manidipine »,co-présidé par les Professeurs S. Laurent(Paris, France) et A. Zanchetti (Milan, Italie).

Le programme du symposium est le suivant :◆ Is there a place for a novel CCB in

hypertension?, F. Triposkiadis, Larissa(Greece)

◆ Novel data on Calcium Channel Inhibi-tion, S. Richard, Montpellier (France)

◆ Antihypertensive effect of manidi-pine, A. Roca Cusachs, Barcelona(Spain)

◆ Ankle oedema and CCB: is manidipinedifferent? R. Fogari, Pavia (Italy)

◆ Potential of manidipine for nephro-protection, R. Wenzel, Essen (Germany)

◆ Conclusion, A. Zanchetti, Milano(Italy)

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S O C I É T É F R A N Ç A I S E

D ’ H Y P E R T E N S I O N A R T É R I E L L E

F i l i a l e d e l a S o c i é t é

F r a n ç a i s e d e C a r d i o l o g i e

1 5 , r u e C e l s – 7 5 0 1 4 P a r i s

B U R E A U

PrésidentChristian Thuillez

Président sortantStéphane Laurent

Vice-présidentBernard Chamontin

Secrétaire généralFaïez Zannad

Secrétaire général adjointXavier Jeunemaître

Secrétaire scientifique des JournéesMichel Beaufils

Conseil d’administrationJ.-F. Arnal, J.-Y. Artigou, R. Asmar, M. Beaufils,B. Chamontin, G. Chatellier, T. Denolle, M.-D. Drici, J.-L. Elghozi, X. Girerd, P. Gosse,D. Herpin, X. Jeunemaître, S. Laurent, J.-M. Mal-lion, H. Milon, A. Mimran, F. Pinet, P.-F. Plouin,J. Ribstein, D. Stephan, C. Thuillez, B. Vaisse,F. Zannad.

Conseillers scientifiquesJ. de Champlain (Montréal), N. Chraibi (Casablanca)

H. Ben Maiz (Tunis), J.-P. Degaute (Bruxelles)B. Waeber (Lausanne)

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HTA-INFO, lettre de la Société française d’hyper-tension artérielle, est adressée gratuitement auxmembres de la Société. Les non-membres peu-vent recevoir la lettre sur demande: écrire auxéditions Imothep Médecine-Sciences.Les correspondances à la rédaction peuventêtre adressées à Michel Beaufils (hôpital Tenon,4, rue de la Chine, 75020 Paris) ou à NicolasPostel-Vinay (éditions Imothep, 19, avenueDuquesne, 75007 Paris). Les demandesd’insertion d’articles, d’annonces de congrèsou de réunions, d’informations pratiquesdiverses sont soumises au comité de rédaction.

HTA-INFO HTA-INFO

La Société française d’hypertension artérielle et le comité de rédaction d’HTA-INFO remercient pour leur soutien les laboratoires :

Les XXIVes Journées de l’hypertension artérielle se tiendront au Palais des Congrèsles 16 et 17 décembre 2004

Dates limitesPour la soumission des résumés :5 septembre 2004Pour bénéficier d’un tarif préférentiel lors de l’inscription : 25 novembre 2004

Nouveau !La soumission des abstracts se fera online ainsi que les inscriptions et lesréservations hôtelières !

Pour plus d’infosSe rendre sur le site de laSFHTA <www.sfhta.org>

Attention !Le 14e Congrès international sur l’HTA de la grossesse qui devait se tenir au Brésil aura lieu finalement à Vienne, en novembre prochain.

Voir la rubrique Agenda du site <www.sfhta.org>