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Progrès en urologie (2020) 30, 463—471 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL Surveillance active du cancer de prostate : facteurs prédictifs d’échecs après 5 ans de suivi Predictive factors of active surveillance interruption for prostate cancer after 5 years of follow-up J.-P. Le Paih a,, F. Bladou a , C. Klein a , B. Rouget b , M. Hugo c , J.-M. Ferrière a , H. Bensadoun a , J.-C. Bernhard a , G. Capon a , G. Robert a a Service de chirurgie urologique, andrologie et transplantation rénale, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, France b Service d’urologie, centre hospitalier de Libourne, 112, rue de la Marne, BP 199, 33505 Libourne cedex, France c Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, France Rec ¸u le 1 er janvier 2020 ; accepté le 6 avril 2020 Disponible sur Internet le 29 mai 2020 MOTS CLÉS Cancer de prostate ; Surveillance active ; Prostate-specific antigen Résumé Introduction. La surveillance active (SA) est la principale option thérapeutique pour les can- cers de prostate (CaP) à faible risque évolutif. L’objectif de ce travail était d’identifier des facteurs de risque (FDR) de sortie de SA. Matériel et méthode. Une cohorte historique a été constituée entre janvier 2011 et octobre 2019 avec tous les patients en SA de notre service. Les caractéristiques initiales des patients qui poursuivaient une SA au terme du suivi ont été comparées à celles des patients sortis de SA. Une autre analyse a comparé les caractéristiques initiales des patients sortis précocement de SA (dans les 3 années suivant le diagnostic) à celles des autres patients. Résultats. Deux cent deux patients ont été inclus avec une durée moyenne de suivi de 54,54 ± 32 mois. Au moment de l’analyse, 72 patients (36 %) étaient sortis de SA, 118 (58 %) étaient toujours en SA et 12 (6 %) étaient perdus de vue. Soixante-six patients (92 %) étaient sortis de SA en raison d’une progression du CaP, 4 (5 %) par choix personnel et 2 (3 %) pour passage Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-P. Le Paih). https://doi.org/10.1016/j.purol.2020.04.013 1166-7087/© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits eserv´ es.

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Page 1: Surveillance active du cancer de prostate : facteurs ... · de chirurgie urologique, andrologie et transplantation rénale, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon,

Progrès en urologie (2020) 30, 463—471

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Surveillance active du cancer de prostate :facteurs prédictifs d’échecs après 5 ans desuiviPredictive factors of active surveillance interruption for prostate cancer after5 years of follow-up

J.-P. Le Paiha,∗, F. Bladoua, C. Kleina, B. Rougetb,M. Hugoc, J.-M. Ferrièrea, H. Bensadouna,J.-C. Bernharda, G. Capona, G. Roberta

a Service de chirurgie urologique, andrologie et transplantation rénale, hôpital Pellegrin,CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, Franceb Service d’urologie, centre hospitalier de Libourne, 112, rue de la Marne, BP 199, 33505Libourne cedex, Francec Service de gynécologie-obstétrique, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, placeAmélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, France

Recu le 1er janvier 2020 ; accepté le 6 avril 2020Disponible sur Internet le 29 mai 2020

MOTS CLÉSCancer de prostate ;Surveillance active ;Prostate-specificantigen

RésuméIntroduction. — La surveillance active (SA) est la principale option thérapeutique pour les can-cers de prostate (CaP) à faible risque évolutif. L’objectif de ce travail était d’identifier desfacteurs de risque (FDR) de sortie de SA.Matériel et méthode. — Une cohorte historique a été constituée entre janvier 2011 et octobre2019 avec tous les patients en SA de notre service. Les caractéristiques initiales des patientsqui poursuivaient une SA au terme du suivi ont été comparées à celles des patients sortis deSA. Une autre analyse a comparé les caractéristiques initiales des patients sortis précocement

de SA (dans les 3 années suivant le diagnostic) à celles des autres patients.Résultats. — Deux cent deux patients ont été inclus avec une durée moyenne de suivi de54,54 ± 32 mois. Au moment de l’analyse, 72 patients (36 %) étaient sortis de SA, 118 (58 %)étaient toujours en SA et 12 (6 %) étaient perdus de vue. Soixante-six patients (92 %) étaientsortis de SA en raison d’une progression du CaP, 4 (5 %) par choix personnel et 2 (3 %) pour passage

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.-P. Le Paih).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2020.04.0131166-7087/© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

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464 J.-P. Le Paih et al.

en surveillance simple. Seul le temps de doublement du PSA < 3 ans était identifié comme FDRde sortie de SA en analyse univariée (p < 0,001) et multivariée (OR = 5,403, p < 0,01). Il étaitaussi retrouvé comme FDR de sortie précoce en analyse univariée (p = 0,021) et multivariée(OR = 3,612, p = 0,018).Conclusion. — La cinétique d’évolution du PSA était le principal FDR identifié de sortie de SAau sein de notre cohorte.Niveau de preuve.— 3.© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

KEYWORDSProstate cancer;Active surveillance;Prostate-specificantigen

SummaryIntroduction and purpose. — The objective of this work was to identify the risk factors (RFs)of active surveillance (AS) interruption in a prostate cancer (PCa) single-center retrospectivecohort of patients.Material and method. — All patients in AS between January 2011 and October 2019 were retros-pectively included in a computerized database. The group of patients who had an AS interruptionwas compared to the one still under AS, in order to identify potential risk factors for theinterruption of the surveillance protocol.Results. — Two hundred and two patients have been included in the AS cohort with a medianfollow-up of 32 months. At the time of analysis, 72 patients (36%) were not under the AS protocolanymore, 118 (58%) were still under AS and 12 (6%) were lost of follow-up. Sixty-six patients(92%) had left SA due to PCa progression, 4 (5%) by personal choice and 2 (3%) switched towatchful waiting. A PSA doubling Time < 3 years (PSADT < 3 years) has been identified as the onlystatistically significant RF for AS interruption, both in the unvaried (P < 0.001) and multivariate(OR = 5.403, P < 0.01) analysis. It was also the only RF of AS interruption in the early analysisin the first three years of AS, in the unvaried analysis (P = 0.021) and the multivariate analysis(OR = 3.612, P = 0.018).Conclusion. — PSADT was the only RF of AS early and late interruption in our study. It representsa major inclusion criterion in AS protocol during the initial assessment.Level of evidence.— 3.© 2020 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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ntroduction

a surveillance active (SA) est une option thérapeutiqueecommandée en première intention pour la prise en chargeu cancer de prostate (CaP) localisé et à faible risquee progression [1—4]. Plusieurs études de cohortes et destudes randomisées ont confirmé de très bons résultatsarcinologiques à long terme permettant de limiter le sur-raitement des cancers de bas risque évolutif [5—12]. Lesecommandations ont modifié nos pratiques puisque nousouvons constater une augmentation constante du nombree patients traités par SA dans le monde entier [13] et uneiminution du nombre de patients à faible risque traités parrostatectomie [14]. Bien que la SA soit désormais claire-ent recommandée, les critères de sélection ne sont pas

onsensuels et les études évaluant ces différents critèresanquent.Cette étude avait pour objectif de décrire l’expérience

e notre équipe et d’affiner les critères de sélection en

echerchant, au sein de notre cohorte, les facteurs de risquee sortie de SA.

hp

atériel et méthode

ous les patients placés en SA et dont les dossiers avaient étéiscutés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)’uro-oncologie entre janvier 2011 et octobre 2019 ont étéétrospectivement inclus dans une base de données infor-atisée. Il pouvait s’agir d’une décision initiale de mise en

A ou d’une discussion de dossier à propos d’une poursuiteu d’une sortie de SA. Une fois les patients sélection-és, leur dossier médical était examiné pour compléter lesaractéristiques cliniques, biologiques, biopsiques et radio-ogiques au moment du diagnostic, puis tous les ans au course la période de suivi. Cette étude était une rechercheon interventionnelle rétrospective n’entrant pas dans leadre de la loi Jardé. Les données recueillies l’ont étéans le cadre du soin courant, avant d’être rassembléesans une base de données déclarée à la CNIL, en respec-ant l’anonymisation et la protection des données de santé.e Groupe de publication du Comité d’éthique du centre

ospitalier universitaire de Bordeaux a émis, au vu desièces qu’il avait à sa disposition, un avis favorable à la
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ifs d’échecs 465

Tableau 1 Caractéristiques initiales de la population(n = 202).

Population initialen = 202

Durée de suivi(moyenne ± écart-type)

54,54 ± 32,89

Âge au diagnostic(moyenne ± écart-type)

64,48 ± 5,97

Stade cliniqueT1a-b, n (%) 28 (14)T1c, n (%) 151 (75)T2a, n (%) 23 (11)

PSA total (moyenne ± écart-type) 6,88 ± 3,97Densité PSA

(moyenne ± écart-type)0,14 ± 0,11

Gleason6, n (%) 202 (100)

Nombre de biopsies positives1, n (%) 129 (74)2, n (%) 35 (20)3, n (%) 10 (6)

Longueur max. d’envahissementsur 1 carotte(moyenne ± écart-type)

1,3 ± 1,06

% max. d’envahissement sur1 carotte (moyenne ± écart-type)

11,77 ± 9,22

IRM réaliséeOui, n (%) 158 (78)Non, n (%) 44 (22)

Cible visualisée quand IRM réaliséeOui, n (%) 111 (70)Non, n (%) 44 (28)NC, n (%) 3 (2)

Taille lésion 9,78 ± 4,24

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Surveillance active du cancer de prostate : facteurs prédict

publication de ce travail de recherche (avis CE-GP-2019-30).

Lors du passage en revue des comptes rendus de RCP, lescritères d’inclusion des patients, étaient : une espérancede vie supérieure à 10 ans, un adénocarcinome de prostateISUP 1 histologiquement prouvé, un PSA < 20 ng/mL, pas plusde 3 biopsies de prostate (BP) envahies, chacune d’elles surmoins de 50 %, et l’absence de franchissement capsulaire oud’atteinte ganglionnaire à l’IRM lorsqu’elle était réalisée. Àpartir de 2018 une IRM prostatique était systématiquementréalisée avant les BP. Dans tous les cas, elle était faite en casde discordance entre la clinique, la biologie ou l’histologie,que ce soit sur le bilan initial ou au cours du suivi. Ces cri-tères étaient conformes aux recommandations du Comité decancérologie de l’Association francaise d’urologie (CCAFU)[1].

Le suivi reposait sur : un toucher rectal et un PSA tousles 6 à 12 mois, des BP de contrôle dans l’année qui suivaitle diagnostic puis, en l’absence de suspicion de progression,tous les 3—4 ans. Les patients qui n’avaient pas été revus aucours des 18 derniers mois étaient considérés comme perdusde vue.

La sortie de SA était décidée sur demande du patient ouen cas de progression (clinique, biologique, biopsique, radio-logique) lorsque la tumeur ne répondait plus aux critèresd’inclusion en SA.

Les caractéristiques initiales des patients qui poursui-vaient une SA au terme du suivi ont été comparées à cellesdes patients sortis de SA. Une autre analyse a comparé lescaractéristiques initiales des patients sortis précocement deSA (dans les 3 années suivant le diagnostic) à celle des autrespatients.

L’analyse statistique a été effectuée à l’aide du logicielIBM SPSS statistic© v23.

Les analyses univariées ont été conduites à l’aide du testde Mann—Whitney pour les variables quantitatives et du testexact de Fisher pour les variables catégorielles. L’analysemultivariée a été réalisée par régression logistique multino-miale. Le niveau de signification a été fixé à 0,05 pour tousles tests statistiques. La courbe de survie a été réalisée avecle modèle de Kaplan—Meier et comparée par le test du logrank.

Résultats

Description de la population

Entre le 01/01/2011 et le 01/10/2019, 202 patients ont étéinclus. Les caractéristiques initiales de la cohorte ont étérésumées dans le Tableau 1.

Au moment de leur inclusion, 22 des 202 patients (11 %)présentaient des critères de risque intermédiaire selond’Amico en raison d’un taux de PSA > 10 ng/mL.

Une IRM était réalisée lors du bilan initial chez158 patients (78 %) tous stades confondus, et 86 % despatients de stade ≥ T1c. Parmi eux, 111 (70 %) avaient une

lésion cible identifiée mais le score PI-RADS n’a été retrouvéque sur 50 comptes rendus. Il a été mentionné 4 (8 %) PI-RADS 2, 11 (22 %) PI-RADS 3, 24 (48 %) PI-RADS 4 et 11 (22 %)PI-RADS 5.

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T

(moyenne ± écart-type)

Des biopsies ciblées ont été réalisées au moment du diag-ostic chez 37 patients dont 6 (16 %) avaient à la fois des BPandomisées et des BP ciblées positives, 6 (16 %) avaient uni-uement des biopsies ciblées positives et 25 (68 %) avaientniquement des biopsies randomisées positives.

ésultats oncologiques

u terme du suivi, 118 (58 %) patients étaient toujours enA, 72 (36 %) étaient sortis de SA (progression, souhait duatient ou surveillance simple) et 12 (6 %) étaient perdus deue. La durée moyenne de suivi avant sortie de SA était de4,78 ± 25,02 mois.

Soixante-six patients (92 %) étaient sortis de SA en raison’une progression du CaP, 4 (5 %) par choix personnel et 23 %) pour passage en surveillance simple en raison d’un âgevancé ou d’une dégradation de leur état de santé.

Parmi les 66 patients sortis pour progression, 34 d’entreux ne présentaient qu’un seul critère (29 progressions biop-

iques et 5 élévations persistantes du PSA au-dessus de 10).ous les autres cumulaient 2 ou 3 critères de progression.

Les motifs de sortie de SA ont été détaillés dans leableau 2.

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Tableau 2 Motifs de sortie de surveillance active.

n (%)

Progression clinique 2 (1)Progression biologique 32 (16)Progression biopsique 53 (26)Progression radiologique 5 (4,6)Choix du patient 4 (2)Passage en surveillance simple 2 (1)

dlostssmAru

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làLdrrsCmédiaire (ISUP 2) particulièrement parmi les patients avec

Il y a eu 2 (1 %) évolutions métastatiques et 3 décèsont un lié au CaP. La mortalité globale était de 1,5 % eta mortalité spécifique de 0,05 %. Le seul décès spécifiquebservé a fait suite à une évolution multi-métastatique. Leeul décès spécifique et l’une des deux évolutions métasta-iques s’expliquaient par une sous-estimation du score ISUPur les différentes biopsies. Ces 2 patients n’avaient pas pré-enté d’élévation du PSA, ils étaient suivis régulièrementais n’avaient bénéficié ni d’IRM, ni de biopsies ciblées.u stade métastatique un score ISUP 5 a été finalementetrouvé. La deuxième évolution métastatique était liée àn défaut de suivi.

Au terme du suivi, un traitement radical a été nécessairehez 70 patients (35 %), 120 patients (59 %) n’ont pas étéraités, et 12 patients (6 %) ont été perdus de vue. Les diffé-ents traitements ainsi que la répartition sont décrits sur laig. 1. Le délai moyen entre le diagnostic et le traitementadical était de 37,71 ± 25,91 mois.

Parmi les 36 patients ayant été opérés d’une prosta-ectomie, l’analyse anatomopathologique a révélé 3 (9 %)ranchissements capsulaires, 2 (6 %) stades pN1 et 7 (20 %)cores ISUP ≥ 3.

Les répartitions des stades pathologiques et des scoresSUP sur les pièces de prostatectomie ont été représentéesur la Fig. 2.

acteurs de risque d’échec de SA

es caractéristiques initiales des patients encore en SA à lan du suivi ont été comparées à celles des patients qui entaient sortis en analyses uni- et multivariées.

Le temps de doublement du PSA < 3 ans à l’inclusiontait le seul facteur de risque statistiquement significatifn analyse univariée (p < 0,001) et multivariée (OR = 5,403,

< 0,01) (Tableau 3).Les caractéristiques initiales des patients encore en SA

près 3 ans de suivi ont ensuite été comparées à celles desatients sortis de SA avant 3 ans.

Le temps de doublement du PSA < 3 ans à l’inclusiontait, là encore, le seul facteur de risque statistiquementignificatif en analyse univariée (p = 0,021) et multivariéeOR = 3,612, p = 0,018) (Tableau 4).

Les courbes de Kaplan—Meier ont permis de définir,ne fois encore, le temps de doublement du PSA < 3 ans

l’inclusion comme étant un facteur de risque statisti-

uement significatif (p = 0,0001). La courbe de survie esteprésentée sur la Fig. 3.

ce

J.-P. Le Paih et al.

iscussion

a SA est désormais recommandée et très fréquemmentroposée aux patients présentant un CaP localisé de bonronostic. Son implémentation dans la pratique cliniqueécessite néanmoins de vérifier que cette modalité de prisen charge n’expose pas les patients à un risque accru derogression de leur maladie lorsqu’ils sont pris en chargen dehors de tout essai clinique. Notre expérience cliniqueétrospective confirme ainsi des résultats cliniques tout àait comparables à ceux des séries déjà publiées. Avec unuivi médian de 4,5 ans, 120 patients (59 %) n’avaient tou-ours pas eu recours à un traitement radical et les taux deortalité globale et spécifique restaient très faibles (1,5 %

t 0,5 % respectivement). Ces résultats sont concordantsvec ceux du consortium Movember Gap 3 [15] qui a com-aré les données de 10 296 patients en SA, provenant de1 pays différents. Avec 5 ans de suivi, 56 % des patientstaient toujours en SA et 44 % en étaient sortis (majoritai-ement pour progression) ou avaient été perdus de vue. Leaux de mortalité globale était de 1,7 %. Ils sont égalementroches de ceux des autres grandes cohortes internationaleséjà publiées [6—9,16—18], pour lesquelles les taux de trai-ement radical variaient de 14 à 37 % pour des suivis médiansllant de 1,6 à 8 ans et les taux de mortalité globale etpécifique de 0 à 7 % et de 0 à 2 % respectivement.

Bien que le rôle exact et les indications de l’IRM dansa gestion des cancers de prostate suspectés ou avérés res-ent à clarifier, son utilité dans le diagnostic, le staging et’évaluation du pronostic est incontestable [10,11]. Ses per-ormances [19,20] (valeur prédictive négative autour de 80 %t 90 % respectivement pour l’ensemble des cancers et poures cancers significatifs) en font, en association avec les BPiblées, un outil incontournable dans l’évaluation initialees patients éligibles à une SA. En effet, l’étude MRI-FIRST21] a montré que le meilleur rendement pour le diagnos-ic des cancers significatifs était apporté par l’associationes 2 types de biopsie. Les mêmes constatations ont étéaites pour les patients à faible risque et en SA [22—24].ans notre expérience, le seul décès spécifique et l’une deseux évolutions métastatiques s’expliquaient par une sous-stimation du score ISUP sur les différentes biopsies. Ces

patients pris en charge en début d’expérience n’avaienténéficié ni d’IRM ni de BP ciblées. Leur association per-ettrait de reclasser 10 % des patients éligibles à une SA

ur les simples données des BP randomisées [25]. On peutenser que ces évènements auraient pu être évités. Dansotre étude, conformément aux nouvelles recommandations1], l’IRM s’est d’ailleurs imposée progressivement jusqu’àevenir systématique.

Bien qu’il existe désormais des recommandations claires,e choix des patients et des caractéristiques tumorales

l’inclusion dans un protocole de SA reste débattu [1].’un des principaux sujets de controverse est la possibilitée surveiller certains patients présentant des cancers deisque intermédiaire (PSA > 10 ng/mL et/ou ISUP ≥ 2). Lesecommandations de l’EAU et du NICE, [2,3] limitent laélection aux patients de faible risque (ISUP 1). Pour leCAFU, la SA peut être une option en cas de risque inter-

omorbidités et espérance de vie limitée [1]. Musunurut al. [26] ont évalué la faisabilité de la SA chez les patients

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Surveillance active du cancer de prostate : facteurs prédictifs d’échecs 467

Figure 1. Diagramme de la population.

des

Figure 2. Répartition des stades pathologiques et des scores ISUP

de risque intermédiaire. Après un suivi médian de 6,7 anspour 213 patients de risque intermédiaire et de 6,5 anspour 732 patients de bas risque, la survie sans métastaseétait de 94 % pour les ISUP1 que le PSA soit < 10 ou compris

elm6

pièces de prostatectomies.

ntre 10 et 20. En revanche le pronostic s’altérait poures patients présentant un score ISUP ≥ 2. Les survies sansétastase étaient de 84 % pour les scores ISUP2 (PSA < 20) et

3 % pour les scores ISUP3 (PSA < 20). Godtman et al. [7] ont

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468 J.-P. Le Paih et al.

Tableau 3 Analyse uni- et multivariée comparant les patients en SA à ceux sortis de SA.

Patients en SA(n = 118)

Patients sortis deSA(n = 72)

Analyse univariée(valeur de p)

Analyse multivariée(valeur de p/OR/IC)

Stade cliniqueT1a/b 17 (14,4 %) 4 (5,5 %) 0,21 NST1c 93 (78,8 %) 54 (75 %)T2 12 (67,2 %) 9 (12,5 %)

Diagnostic surchirurgie d’HBP

20 (16,9 %) 5 (6,9 %) 0,13 NS

PSA total 6,98 (±4,46) 6,70 (±2,94) 0,61 NSPSAD 0,130 (±0,091) 0,159 (±0,123) 0,092 NSPSADT < 3 ans 10 (8,4 %) 21 (29,1 %) < 0,001 p < 0,01/OR = 5,403/IC

,= 2,257—12931Nombre de BP

positives1 75 (63,5 %) 45 (62,5 %) 0,095 NS2 17 (14,4 %) 17 (23,6 %)3 10 (8,4 %) 8 (6,5 %)

Longueur totale decancer sur les BP

1,69 (±1,68) 1,48 (±1,10) 0,32 NS

longueur maximumde cancer sur1 carotte

1,32 (±1,14) 1,31 (±0,964) 0,96 NS

Envahissement desBPUn seul lobe 95 (80,5 %) 59 (48,3 %) 0,49 NSBilatéral 7 (5,9 %) 2 (1,6 %)

Présence de cible àl’IRM

62 (52,5 %) 44 (36 %) 0,24 NS

Nombre de cibles àl’IRM0 30 (25,4 %) 11 (15,3 %) 0,25 NS1 44 (37,2 %) 32 (44,4 %)2 18 (15,2 %) 12 (9,8 %)

Score PI-RADS ≥ 4 23 (19,4 %) 12 (16,6 %) 0,076 NSStade radiologique

T2a 30 (25,4 %) 11 (15,3 %) 0,22 NST2b 48 (40,6 %) 36 (29,5 %)T2c 14 (11,8 %) 8 (6,5 %)

SA : surveillance active ; PSAD : densité de PSA ; PSADT < 3 ans : temps de doublement du PSA inférieur à 3 ans.

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ontré un risque d’échec de SA pour les patients de risqueaible et intermédiaire supérieur à celui des patients de trèsaible risque. Les risques relatifs étaient respectivement de,2 et 4,8. Leyh-Bannurah et al. ont comparé les résultatsnatomopathologiques de patients respectant les critèrese sélection des cohortes les plus restrictives à celles qui’étaient le moins. Sur 3498 PT analysées, il y avait 3 fois pluse résultats anatomopathologiques défavorables lorsquees critères de sélection étaient moins restrictifs [27]. Dansotre expérience, les patients ayant un score ISUP ≥ 2 n’ontas été inclus en SA. Les risques intermédiaires inclus, enaison d’un PSA compris entre 10 et 20, n’avaient pas un pro-

ostic plus mauvais que les faibles risques. Le taux de PSAotal n’était pas retrouvé comme facteur de risque de sortierécoce ou tardive de SA. L’intégration des patients de

lcq

isque intermédiaire pour des PSA compris entre 10 ng/mLt 20 ng/mL permettrait donc d’augmenter le nombre deatients éligibles sans augmenter le risque de progression.

Parmi les critères de sélection (cliniques, biologiques,iopsiques et radiologiques), un seul était prédictif de sor-ie de SA dans notre étude. Il s’agissait du PSADT < 3 ans

l’inclusion qui a été retrouvé en analyse uni- et mul-ivariée. C’était un facteur de risque de sortie précoceinférieur à 3 ans) comme de sortie plus tardive. Ce critèrevait déjà été identifié comme péjoratif dans de nom-reuses études. Klotz et al. [8] avaient mis en évidencen risque d’évolution métastatique plus précoce lorsque

e PSADT était inférieur à 3 ans (médiane de 5,12 ansontre 9,23 ans p = 0,02). Cooperberg et al. [28] ainsiue Selvadurai et al. [10] ont montré que la cinétique
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Surveillance active du cancer de prostate : facteurs prédictifs d’échecs 469

Tableau 4 Analyse uni- et multivariée comparant les patients sortis de SA dans les 3 premières années aux autrespatients.

Patients en SA à3 ans(n = 171)

Patients sortis deSA à 3 ans(n = 18)

Analyse univariée(valeur de p)

Analyse multivariée(valeur de p/OR/IC)

Stade cliniqueT1a/b 20 (11,6 %) 1 (5,5 %) 0,91 NST1c 132 (77,1 %) 15 (83,3 %)T2 19 (11,1 %) 2 (11,1 %)

Diagnostic surchirurgie d’HBP

24 (14 %) 1,5 (5,5 %) 0,48 NS

PSA total 6,94 (±4,10) 6,37 (±2,53) 0,94 NSPSAD 0,141 (±0,108) 0,129 (±0,051) 0,84 NSPSADT < 3 ans 24 (14 %) 7 (38,8 %) 0,021 p = 0,018/OR =

3,612/(IC =1,242—10,507)

Nombre de BPpositives1 109 (63,7 %) 11 (61,1 %) 0,45 NS2 28 (16,3 %) 6 (33 %)3 10 (5,8 %) 0 (0 %)

Longueur totale decancer sur les BP

1,58 (±1,48) 1,84 (±1,54) 0,36 NS

Longueur maximumde cancer sur1 carotte

11,6 (±9,26) 14,5 (±9,25) 0,09 NS

Envahissement desBPUn seul lobe 137 (80,1 %) 17 (100 %) 0,42 NSBilatéral 9 (5,2 %) 0 (0 %)

Présence de cible àl’IRM

38 (22 %) 3 (16,6 %) 0,41 NS

Nombre de cibles àl’IRM0 38 (22 %) 3 (16,6 %) 0,45 NS1 67 (39,1 %) 9 (50 %)2 17 (9,9 %) 5 (27,7 %)

Score PI-RADS ≥ 4 14 (8 %) 1 (5,5 %) 0,65 NSStade radiologique

T2a 38 (22 %) 3 (16,6 %) 0,21 NST2b 67 (39,1 %) 9 (50 %)T2c 25 (14 %) 5 (27,7 %)

SA : surveillance active ; PSAD : densité de PSA ; PSADT < 3 ans : temps de doublement du PSA inférieur à 3 ans.

pd

mfpctcu

du PSA était prédictive de reclassification aux BP decontrôle et de passage au traitement radical. La propor-tion de patients sortant précocement de la SA confirme lanécessité de critères d’inclusion et d’exclusion plus perfor-mants pour mieux cibler les patients. Le PSADT < 3 ans àl’inclusion pourrait être un moyen d’ajuster la sélection despatients.

Une des forces de cette étude était sa population quireflétait bien les pratiques du moment, tout en se confor-mant aux recommandations. Nous pouvons citer plusieurs

exemples : l’intégration de 11 % de patients de risque inter-médiaire sélectionnés, l’utilisation large (86 % des patientsde stade ≥ T1c ayant bénéficié d’une IRM lors du bilan initial)

dpd

uis systématique à partir de 2018 de l’IRM, la réalisatione BP ciblées dès que possible.

Plusieurs limites doivent néanmoins être soulignées. Pre-ièrement, du fait de l’évolution très lente des cancers de

aible risque, un suivi médian de 4 ans et demi est insuffisantour tirer des conclusions robustes concernant la sécuritéarcinologique de la SA. Une autre limite est le faible effec-if qui entraîne un manque de puissance statistique pouronclure sur les facteurs de risque d’échec de la SA. Avecn nombre plus important de malades, d’autres facteurs

e risque cités dans la littérature auraient probablementu être confirmés (PSAD, nombre de BP positives, présence’une lésion visible à l’IRM. . .).
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igure 3. Courbe de Kaplan—Meier pour les groupes de PSADT. Enleu PSADT ≥ 3 ans et en vert PSAD < 3 ans, p = 0,0001.

onclusion

vec un recul moyen de près de 5 ans, cette analyseétrospective a permis de confirmer la très bonne sécuritéarcinologique de la surveillance active dans la pratiqueuotidienne. Les sorties de surveillance étaient justifiéesans 92 % des cas par une progression carcinologique ete temps de doublement du PSA à l’inclusion était le seullément prédictif d’une sortie de SA au cours du suivi.ne vigilance accrue pourrait ainsi être portée lors de laurveillance active des patients présentant un temps de dou-lement à l’inclusion inférieur à 3 ans.

éclaration de liens d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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