symphonie du nouveau monde
DESCRIPTION
Symphonie Du Nouveau MondeTRANSCRIPT
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Opra de Reims
13 rue Chanzy 51100 Reims
Location tl : 03 26 50 03 92
SAISON 2011-2012
La Symphonie du Nouveau Monde Concert Quand le cor schappe du rpertoire
cyngtique, il redevient un instrument
incomparable de virtuosit et de modernit. Le
corniste David Guerrier en est le magnifique
exemple. Soliste de lOrchestre National de
France puis de l'Orchestre Philharmonique du
Luxembourg, il accompagne
lOrchestre de lOpra de Reims sous la
direction de Mark Foster pour ce concert qui
sublime le cor.
OEuvre de jeunesse de Richard Strauss, le
Concerto N1 inscrit le cor et lorchestre dans
une palette trs romantique. La 9me
Symphonie de Dvork dite du Nouveau Monde
offre, quant
elle, un continent dexpressivit que les
interprtes peuvent sillonner travers la
limpidit de lcriture, la qualit des motifs, les
emprunts au folklore amricain, limpact
dramatique de certains passages et la jubilation
dautres mouvements. La partition s'organise
autour d'une succession de tableaux et l'emploi
rcurrent d'un thme cyclique, nonc par les
cors, en scelle l'unit .
Programme : Rossini : Rendez-vous de Chasse
Richard Strauss : Concerto n1 pour cor
Dvorak : Symphonie du Nouveau Monde
Distribution Direction musicale : Mark Foster
Cor soliste : David Guerrier
Orchestre : Opra de Reims
Sommaire
Litterarum formas human 2
itatis per seacula quart 2
a decima et quinta deci 3
ma. Per seacula quarta 4
Mirum: Vivamus est ipsum, vehicula nec, feugiat
rhoncus, accumsan id, nisl. Lorem ipsum dolor sit
amet, consectetuer
Samedi 19 novembre
20h30
Jeu
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Prague: les annes
dapprentissage Antonin Dvok est n le 8 septembre 1841
Mlhausen, petit village de Bohme non loin de
Prague.
Son pre, Frantisek Dvok, aubergiste et
boucher dans le village est un homme srieux
dans son mtier qui sadonne la musique
dans ses moments libres. Ds lge de cinq ans,
il joue du violon lauberge familiale puis fait
partie de lorchestre du village.
Aprs un apprentissage sans lendemain du
mtier de boucher, il est envoy chez son oncle
( Zlonice) pour y apprendre lAllemand. Cet
enseignement est indispensable sous le joug
autrichien pour que le jeune Antonin puisse
prtendre slever dans la socit. Linstituteur,
musicien passionn, lui enseigne lorgue, le
piano et lalto.
Il lui enseigne galement lharmonie et le
contrepoint. Dvok sessaye rapidement la
composition. Sa premire oeuvre est une polka.
Malgr ses prdispositions, il lui faudra une
bonne dizaine dannes pour matriser la
composition. Ses parents viennent sinstaller
Zlonice leur tour. Ses tudes musicales
prennent un nouveau tournant en 1856.
Antonin Liehmann, linstituteur de Zlonice, finit
par persuader loncle de Dvok. A lautomne
1857, Antonin Dvok est inscrit lcole
dorgue de Prague. Il apprend les rudiments de
la musique classique et dcouvre avec avidit
les uvres de Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791) et de Ludwig Van Beethoven
(1770-1825).
Ds 1859, Dvok obtient une place daltiste
chez Karel Komzak, un compositeur. Dvok se
passionne pour la musique de Richard Wagner
(1813-1883). Afin damliorer ltat de ses
finances, le jeune Antonin donne son tour des
cours de musique.
A cette occasion, il fait la connaissance de
Anna Cermakova, quil pousera le 17
novembre 1873. Leur union sera longue et
heureuse, mais endeuille par les dcs
successifs de trois enfants entre 1875 et 1877.
Ces vnements dramatiques sont directement
lorigine de la composition dun Stabat Mater
qui le rend clbre dans toute lEurope. Eduard
Hanslick, clbre critique musical, lui propose
alors de sinstaller Vienne mais Dvok refuse
Plutt le nouveau monde que
la Russie de Tchakovski Piotr Illitch Tchakovsky (1840-1893) organise
une tourne pour le compositeur tchque en
Russie. Celle-ci est un triomphe.
Cependant, il ne reste pas en Russie, refuse les
propositions qui lui sont faites et accepte au
contraire une offre du Conservatoire de New-
York. On lui propose la direction de lorchestre
et des conditions financires trs
avantageuses.
Le projet est galement trs intressant.
Dvok, qui enseignait alors au Conservatoire
de Prague, quitte donc sa Bohme natale en
1892. Aux Etats-Unis, il connat un rel succs,
la fois comme chef dorchestre et comme
compositeur.
Il rside, aprs New-York, au sein de la
communaut Tchque de Spilville dans lIowa. Il
compose deux oeuvres majeures pendant son
sjour, entre 1892 et 1895: la Symphonie du
Nouveau Monde (n9) et le quatuor Amricain.
Dvok commence travailler sur le concerto
en si mineur aux Etats-Unis, il le finira de retour
en bohme.
Vers la fin de sa vie, Dvok se consacre
lopra: le Diable et Catherine, Armide et
Russalka.
Dessence tchque, ils couronneront son uvre
malgr lchec dArmide, son dernier opra.
Dvok meurt brutalement Prague le premier
mai 1904, suite une congestion crbrale. Il
est enterr comme Bedrich Smetana (1824-
1884) au cimetire de Vysehrad o il repose
dsormais prs de la Moldau. Sa fille Otylka
(pouse de Josef SUK), lve et disciple du
compositeur, meurt lanne suivante.
Un musicien dans son temps Malgr la domination des Habsbourg et de
lempire Austro-hongrois, la Bohme dbute sa
lente mancipation politique la fin du XVIIIe
sicle. Au milieu du XIXe sicle, une vritable
closion culturelle (littraire et musicale)
accompagne le processus. La musique devient
ainsi, partir du milieu du XIXe sicle, et
particulirement en Bohme, un instrument
privilgi des revendications nationales.
Antonin Dvok nait, grandit et compose au
coeur de cette priode. Il perptuera la tradition
dune cole tchque fonde par Bedrich
Smetana (auteur de la trs clbre Moldau)
laquelle appartiendra galement Zdenko Fibich.
Dvok se rvlera au monde entier aprs la
publication en 1878 de ses huit danses slaves
inspires de lme de son peuple. Prague est le
foyer du mouvement nationaliste Tchque qui
connut son apoge en 1848 lors dune vritable
insurrection lourdement rprime.
Les musiciens sinspirent essentiellement du
folklore et des mlodies populaires nationales.
Les coles nationales closent en peu partout
dans le monde (Bohme, pays slaves, baltes...).
Un deuxime groupe de musiciens Tchques
suivra: Leo Janek (1854-1928), Josef Suk
(gendre et lve de Dvok) et Vtzslav Novk.
A la mort dAntonin Dvok, en 1904, lempire
Austro-Hongrois achve sa lente agonie.
A la fin de la premire guerre mondiale,
lEurope est redessine par les vainqueurs et
lEtat Tchcoslovaque (Bohme, Moravie et
Slovaquie) est cr ds 1918. Prague (Praha)
devient la capitale du nouvel Etat.
+ dinfo
La Bohme, en 1841, correspond
lactuelle Rpublique Tchque (partie
occidentale de lancienne
Tchcoslovaquie). BOII (la Bohme) est le
nom de la peuplade celtique ayant donn
son nom au territoire. Les Tchques sont
descendants dune des tribus slaves
venues dorient; ils ont donn leur nom la
fdration de lensemble des tribus.
Prague (Praha) fut successivement
capitale de la Bohme, de la
Tchcoslovaquie et de la Rpublique
Tchque.
Antonin (prononcer Antonine) est le
prnom Tchque de Dvok. Anton
correspond la version Germanique
impose par loccupant autrichien.
Le joug Autrichien. Lempire Austro-
Hongrois rgne dans cette partie de
lEurope orientale, et ce, jusquau
lendemain de la guerre de 14/18 et le
trait de Versailles
DVORAK (1841 1904)
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Lhistoire de la SYMPHONIE Cest au XVIIeme siecle que le terme
symphonie commence a prendre son
acception moderne, a savoir une piece
purement instrumentale.
Au cours de la seconde moitie du
XVIIeme, le genre symphonie voit poindre
ses origines a travers les ouvertures
doperas, appelees Sinfonia. Elle est
construite en 3 parties (vif/lent/vif),
faisant appel aux trompettes, hautbois,
flutes et cors aux cotes de la section des
cordes.
Elle anticipe donc la symphonie
moderne.
Au XVIIIeme siecle, en Italie, la Sinfonia
se detache de lopera et se presente
comme une piece de concert a part
entiere.
Lcole de Mannheim innove en matiere
orchestrale. A lorigine de lorchestre
symphonique moderne, Johann Stamitz
cree un orchestre constitue de
professionnels. Progressivement, la
forme de la symphonie se structure en 3
ou 4 mouvements. La symphonie
classique est incontestablement
dessence germanique.
La symphonie classique :
Haydn a longtemps ete considere
comme le pere de la symphonie. Haydn
individualise les instruments lors de
dialogues et etoffe lorchestre dans
lequel il ajoute une flute, un basson,
deux trompettes et des timbales.
Il adopte le plan en 4 mouvements,
caracteristique de la symphonie
classique : - Allegro Adagio
Menuet/Trio - Moderato molto presto ou
Allegro
Beethoven et son influence
Beethoven, a la suite de Mozart et de
Haydn, a perpetue le genre de la
symphonie pour finalement le faire
completement eclater.
Il etoffe et intensifie les possibilites
orchestrales grace aux progres de la
facture instrumentale et au
developpement de nouveaux
instruments (clarinette trombone -
percussion .) Il innove dans la forme et
le style, tire des effets de masse
saisissants au service dun dramatisme
naissant, caracteristique du romantisme.
Au XIXeme siecle, Schumann, Schubert,
Mendelssohn et Brahms amenent la
symphonie a un degre de perfection.
Berlioz avec sa Symphonie fantastique
et Liszt avec ses Dante Symphonies
seloignent de lesprit formel, lui
preferant des arguments extramusicaux,
sorte de musique a programme qui
devient narrative.
Dvorak est un des derniers compositeurs
a avoir ecrit des symphonies dans leur
forme traditionnelle, le XIXeme siecle
ayant ete marque par le poeme
symphonique (oeuvre symphonique qui
se base sur une histoire ou un conte en
un seul mouvement)
La Symphonie du Nouveau Monde Ecrite en 1893, elle est la plus populaire de ses
symphonies et l'une des oeuvres les plus jouees
du repertoire symphonique moderne. Dvorak l'a
composee durant son sejour aux Etats-Unis
(1892-1895) alors qu'il travaille comme
directeur du Conservatoire de New York.
Il a le mal du pays et des difficultes a trouver ses
reperes dans cette immense contree.
Ce sentiment est heureusement tempere par
l'emerveillement du Tcheque devant tant de
nouveautes.
"Il me semble que le sol americain aura un effet
benefique sur mes pensees, et je dirais presque
que vous entendrez deja quelque chose de cela
dans cette nouvelle symphonie", ecrit-il en 1893
a un ami.
Mais le plus important pour Dvorak est la
decouverte des musiques des Indiens et des
Noirs.
C'est dans ce contexte qu'il commence, en
janvier 1893, lecriture de sa neuvieme
symphonie.
Le compositeur a indique que la Symphonie du
Nouveau Monde, premiere des oeuvres
composees en Amerique, a ete en partie
inspiree par le poeme de Hiawatha, precisement
par les passages des danses (noces de
Hiawatha) et des funerailles dans la foret.
Je n'ai utilise aucune des melodies indiennes.
J'ai simplement ecrit des themes originaux
englobant les particularites de cette musique et,
utilisant ces themes comme sujets, je les ai
developpes avec les moyens des rythmes
modernes, contrepoints et couleurs
orchestrales.
La symphonie comporte, classiquement, quatre
mouvements : Adagio, Allegro Molto - Largo -
Scherzo, Molto Vivace - Allegro con fuoco.
Neil Armstrong emporta un enregistrement
audio de cette symphonie lors de la mission
Apollo 11, la premiere a deposer un homme sur
la Lune, en 1969.
Une oeuvre dans lpoque Dans une priode en proie aux plus grandes
contradictions, une musique demeure immuable:
celle de Johannes Brahms (1833-1897). De
structure classique, elle est trs largement
inspire par le romantisme qui rgne en matre
dans la cration artistique de lpoque. Il sera un
modle pour tous les musiciens modernes de
son temps. Dvok nchappe pas lattraction
du mouvement Ses compositions sont souvent
marques par des vnements dramatiques de
sa vie. Les dcs successifs de ses trois enfants
entre 1875 et 1877 inspireront une oeuvre
majeure. Dvok puisera dans son chagrin le
splendide Stabat Mater qui le rendra clbre
dans toute lEurope.
En 1895 le Concerto pour violoncelle en si
mineur est inspir dun de ses propres lieder
Lsst mich allein in meinen Tramen gehen (
laissez-moi aller seul dans mes songes ).
Josphine Kauric, sa belle-soeur et amour de
jeunesse vient de mourir. Antonin est boulevers
et lui rend hommage en citant un extrait du
lieder dans la partie centrale du deuxime
mouvement.
Lensemble de son oeuvre est la fois trs marqu par la musique populaire tchque et par
le modle romantique de J Brahms. Ses neuf
symphonies, dont la dernire, dite Symphonie du
Nouveau Monde (1893), sont fameuses. Les
plus joues sont les symphonies 5, 6, 7, 8 et 9.
La musique de chambre occupe une place
centrale dans son oeuvre et comprend des trios
avec piano, des quatuors cordes un quintette
avec piano, etc.
Durant la priode amricaine (1892/1895), le
clbre quatuor Amricain (1893), doit
beaucoup au nouveau monde , mais il
conserve des accents slaves. La musique de
Dvok les conservera toujours. noter galement les trs beaux Concerto pour
piano en sol mineur (1876), le Concerto pour
violon en la mineur (1880) et surtout le Concerto
pour violoncelle en si mineur (1895) qui fera
ladmiration de Johannes Brahms. On lui doit aussi des oeuvres vocales, profanes
et religieuses (Stabat Mater, 1877 ; Requiem,
1890 ; Te Deum, 1892), des opras (dont
Russalka en 1901), des ouvertures, des pomes
symphoniques (dont le Rouet dor, 1896, et la
Palombe, 1896), et les trs clbres Danses
slaves (1878 et 1887).
Rcapitulatif des oeuvres instrumentales
majeures de Dvork
1877 Stabat mater, B.71 (3 enfants morts)
1878 Danses slaves, B.83
1879 Suite tchque en r M, B. 93
1891 Trio pour piano, violon et violoncelle n 4
Dumky , B. 166 (op. 90, 1891)
1893 Symphonie n9 du Nouveau Monde ,
B. 178
1893 Quatuor cordes n12 amricain ,,
B.179
1894-1895 Concerto pour violoncelle en si
mineur, B. 191
Le nombre correspond la numrotation
instaure par Burghauser
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Europe ou Amrique Il est indniable que par cette symphonie un style amricain est cr. Les milieux musicaux des Etats-
Unis reconnurent immdiatement dans cette symphonie la premire grande oeuvre avoir t
compose sur leur sol. Dvok restera dsormais comme un prcurseur par son intrt alors
incomprhensible pour les musiques noires. Les consquences du succs de cette symphonie
dpassent le seul cadre artistique, en provoquant une subite prise de conscience de la richesse du
patrimoine autochtone et en combattant sa manire les prjugs racistes, donnant ses lettres de
noblesse des cultures juges jusqu'alors infrieures. Soulignons galement l'importance de ce fait :
les Amricains se dtournent enfin des modles artistiques europens. La vie musicale est domine
par Wagner et les autres grands compositeurs du Vieux Continent ? Aprs le sjour de Dvok
apparatront les premires gloires de la musique amricaine, Copland, Gerschwin, Ives, Duke
Elliginton... Tous ces noms tant lis, de prs ou de loin, l'enseignement de deux annes du
compositeur tchque New York, et tous ayant choisi d'exploiter leur propre patrimoine culturel.
Qu'en est-il de nos jours ? Il ne faut pas perdre de vue que nous coutons la Symphonie du Nouveau
Monde travers un sicle de compositions amricaines, de jazz, de comdies musicales, de
musiques de films. C'est donc rtrospectivement que cette musique sonne nos oreilles comme
tant amricaine, car elle nous renvoie des rfrences qu'elle a elle-mme influences.
Comme c'tait dj le cas pour la huitime symphonie, cinq annes plus tt, Dvok se dmarque de
ses contemporains. A la mme poque, Piotr Illitch Tchakovski compose la Symphonie Pathtique,
sorte de cri de dsespoir s'achevant par un Adagio d'une grande tristesse. La monumentale
Rsurrection, seconde symphonie de Gustav Mahler, comme la mystique Neuvime Symphonie du
"Mnestrel de Dieu" Anton Bruckner, ne sont pas encore termines. Le message d'espoir dvokien
est un singulier et salutaire soleil au milieu du romantisme finissant.
Mais l'essentiel est ailleurs. Dvok exprime dans sa symphonie l'universalit des sentiments, de la
douleur, de la nostalgie. Peu importe l'appartenance une culture, une nation ; la douleur d'un
Indien n'est pas moins vridique et respectable que la nostalgie d'un esclave noir, ou d'un paysan
tchque. Seul en dfinitive compte l'Homme, au-del des cultures, au-del des diffrences et des
destins.
Le fait que cette symphonie ait t revendique par de multiples cultures est rvlateur. Message de
fraternit, assurment ; musique sincre, sans fard, issue d'un homme simple dpourvu de snobisme.
La premire audition de cette symphonie est pratiquement contemporaine du dbut de l'Affaire
Dreyfus, en France. Cela n'est assurment pas une simple concidence.
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Premier mouvement - Adagio - Allegro Molto L'introduction mystrieuse est brutalement interrompue par des interventions forte des cors puis des cordes, appuyes par les timbales. Le premier
mouvement enchane sur un Allegro Molto trs entranant. Le caractre "amricain" du thme initial (mesure 24), au rythme point, nous plonge
aussitt dans une ambiance mouvemente. Nous pouvons ressentir l'merveillement du nouveau venu dans cette contre si diffrente, le tourbillon de
la vie amricaine et peut-tre aussi les trpidations des locomotives et des bateaux vapeur. Un second thme nostalgique (mesure 91) s'apparente
un rythme de polka. Un troisime thme (mesure 149) sera mme introduit de faon suprenante par la flte solo - une entorse la forme sonate qui,
l'poque, disqualifia la partition auprs de certains milieux conservateurs franais...
Trs lumineux, ce premier mouvement introduit de faon habile les thmes musicaux qui parsment la symphonie, de faon cyclique. Une fougueuse
coda termine de brillante faon ce mouvement initial.
Deuxime mouvement - Largo Avec le Largo, Dvok plonge l'auditeur dans un recueillement qui tranche totalement avec l'allure exubrante du mouvement prcdent. Dvok a
expliqu que ce mouvement, l'origine intitul "Lgende", fut inspir par la poignante scne des "funrailles dans la fort" du pome de Longfellow. Ce
passage est extrait du chapitre XX : Hiawatha est parti chasser au milieu de la fort dsole, en plein hiver ; il doit tout prix ramener de quoi manger
au foyer, car la famine svit, et son pouse Minehaha ("Eau-riante") souffre d'inanition.
Si l'inspiration est, du moins en partie, littraire et "indienne", certains procds sont proches du Negro Spiritual.
L'introduction par le choral des vents, une sorte d'quivalent de l' "Il tait une fois..." des lgendes, laisse bientt la voix au cor anglais solo pour une
touchante et dlicate mlodie. Excellent orchestrateur, Antonn Dvok aurait choisi le cor anglais pour une raison prcise : cet instrument lui rappelait
sans doute la voix de l'un de ses lves favoris, Harry Burleigh, qui lui chantait souvent des chants d'esclave.
Chap. XX La famine (extrait)
Et le malheureux Hiawatha,
Loin au milieu de la fort,
Trs loin au milieu des montagnes,
Entendit le soudain cri d'angoisse,
Entendit la voix de Minnehaha
L'appelant dans l'obscurit,
"Hiawatha! Hiawatha! "
Par les champs enneigs et dsols,
A travers les branches recouvertes de neige,
Hiawatha revint en hte,
les mains vides, le cur gros,
Il entendit Nokomis, gmissant, pleurant:
"Wahonowin! Wahonowin!
Il vaudrait mieux que j'aie pri ta place,
Il vaudrait mieux que je sois morte comme tu l'es!
Wahonowin! Wahonowin!"
Et il s'est prcipit dans le wigwam,
a vu la vieille Nokomis doucement
se balancer d'avant en arrire en gmissant,
Il a vu sa belle Minnehaha
Etendue morte et froide devant lui,
Et, son cur en clatant dans sa poitrine,
Poussa un tel cri de douleur,
Que la fort gmit et frissonna,
Que les toiles mmes dans le ciel
S'murent et tremblrent de son angoisse.
Alors il s'est assis, toujours sans rien dire,
sur le lit de Minnehaha,
aux pieds d'Eau-Riante,
ces pieds chris, qui jamais
plus ne courraient lgrement sa rencontre,
Qui jamais plus ne le suivraient lgrement.
Avec les deux mains il se couvrit le visage,
Sept long jours et sept longues nuits il resta assis l,
Comme sans conscience il restait l,
Sans voix, immobile, sans connaissance
Du jour ou de la nuit.
Alors ils enterrrent Minnehaha;
Dans la neige une tombe ils lui firent
Dans la fort profonde et sombre
Sous les fleurs plaintives; Ils la vtirent de ses plus riches vtements
Ils l'envelopprent dans ses robes d'hermine,
La recouvrirent de neige, comme l'hermine;
Ainsi ils enterrrent Minnehaha....
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Troisime mouvement - Scherzo Brutal retour sur terre : le scherzo dmarre forte et avec une grande acuit rythmique, la faon de Beethoven dans le scherzo de sa 9me symphonie.
Nous retrouvons instantanment l'atmosphre fivreuse du premier mouvement.
Dvok a indiqu que ce scherzo devait voquer une "scne dans la fort o les Indiens dansent".
Le dlicat trio central est cependant d'inspiration europenne, voquant une sousedsk, danse tchque. Il s'agit d'un lot de lyrisme et de srnit, o
l'on peut de nouveau se croire en Bohme au coeur de la nature. Mais l'urgence de ce mouvement prend rapidement le dessus. Le scherzo se termine
de faon dramatique, sur un ralentissement presque cinmatographique et un accord tranchant.
Quatrime mouvement - Allegro con fuoco Malgr les beauts des parties prcdentes, c'est par cet ultime mouvement que la symphonie de Dvok a pu enthousiasmer un si large public. Son
introduction spectaculaire et dramatique - une vertigineuse ascension des violons, prodigieuse d'intensit - aboutit l'expos ff du thme "amricain"
enfin dans son intgralit. Le thme est repris par les cuivres, soutenus par des accords telluriques des violons, puis par les cordes seules. L'agitation
de cette premire partie laisse la place une intime mlodie de la clarinette.
Ce mouvement constitue la fois la synthse des lments dj exposs dans la symphonie et leur aboutissement. On y retrouve les influences
europennes et "locales", y compris un rythme obstinato proche du cake-walk cossais.
Tantt imptueux, tantt lyrique ou mditatif, ce mouvement s'achve dans un mode majeur inattendu, sur une longue note joue par tout l'orchestre et
qui s'teint pianissimo.
La fte de mariage de Hiawatha
(chapitre XI, extrait) Au son des fltes et du chant,
Au son des tambours et des voix,
Se leva le beau Pau-Puk-Keewis,
Et il commena ses danses mystiques.
D'abord il dansa une mesure solennelle,
Au pas et au geste trs lent,
Se glissant parmi les pins,
A travers les ombres et le soleil,
Marchant dlicatement comme une panthre,
Puis plus vite et encore plus vite,
Tourbillonnant, tournoyant en cercles,
Sautant par-dessus les invits runis,
Tourbillonnant en cercles autour du wigwam,
Jusqu' ce que les feuilles se mettent tourbillonner avec lui,
Jusqu' ce qu'ensemble la poussire et le vent
Balayent tout alentour par leurs remous tournoyants.
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La symphonie du nouveau monde crite entre janvier et mai 1893, la symphonie "Du Nouveau Monde" est la premire grande oeuvre "amricaine" de Dvorak. Cre le 15
dcembre 1893 au Carnegie Hall de New York, elle remporta immdiatement un immense succs.
C'est la neuvime et dernire symphonie du compositeur. Certains de ses lments proviennent d'un projet d'opra bas sur The song of
Hiawatha, pome pique de Henry Longfellow dont la lecture avait permis Dvorak de se familiariser avec quelques-uns des aspects de la
civilisation des indiens d'Amrique. Certains des thmes de l'uvre refltent galement l'esprit des airs traditionnels noirs amricains. Toutefois,
Dvorak n'utilise aucun lment prexistant. Il adapte avec une grande homognit des lments mlodiques (modes pentatonique et mineur) et
rythmiques (rythme point et syncop) imits des musiques rencontres en Amrique. Cependant, l'lment bohmien est galement prsent
dans cette oeuvre.
lments thmatiques du 1er mouvement : Adagio - molto allegro
Les cors et les cordes exposent un thme trs dcid, hroque qui reviendra, plus ou moins
ostensiblement, de manire cyclique dans tous les autres mouvements de la symphonie.
Le rythme point et syncop de ce thme atteste une certaine influence amricaine.
Par son rythme de polka, le second thme expos par les fltes et les hautbois rappelle les danses paysannes d'Europe centrale. Cependant,
son modalisme le rapproche de la musique du continent amricain.
Le troisime lment thmatique, prsent par la flte, fait rfrence par son rythme et son aspect au thme initial de l'uvre.
lments thmatiques du second mouvement : Largo
Le cor anglais chante un belle et nostalgique mlodie, imitation des chants du Far West
La flte et le hautbois dveloppent une sorte de longue arabesque
qui s'articule autour de la note do dise.
Les hautbois prsentent un pisode plus pastoral qui prcdera le premier retour cyclique du thme du 1er mouvement.
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lments thmatiques du troisime mouvement : Scherzo molto vivace
L'esprit de la danse anime ce mouvement avec un premier lment nergique frntique et bondissant.
Les bois prsentent une mlodie frache et gracieuse.
La partie centrale du mouvement nous fait entendre une danse populaire qui semble bien venir d'Europe centrale.
La coda ramne le thme cyclique de l'uvre qui passe plusieurs fois divers pupitres.
lments thmatiques du quatrime mouvement : Allegro con fuoco
Le premier thme de ce finale, nonc aux cuivres, est puissant et assez austre. Il est crit sur la gamme de mi mineur naturel (sans sensible).
Des traits en triolets apportent un dynamisme plus fluide et plus lger.
La clarinette chante une mlodie contrastante, douloureusement pensive.
Le mouvement s'achve par un brassage des thmes de l'uvre, le thme cyclique s'imposant part gale avec celui du finale.