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Table des matières
Table des matières iListe des figures .iiiListe des tableaux .iiiListe des annexes iiiListe des abréviations ivRemerciements vRésumé viAbstract vii
INTRODUCTION 1
SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE 4
1. Production primaire des fourrages ligneux 51.1. Méthodes de mesures 51.2. Biomasse ligneuse 61.3. Facteurs de variation 6
II. Variations saisonnières de la valeur nutritive des fourrages ligneux 7III. Évolutions pondérales consécutives à l'utilisation des ligneux fourragers 9
MATÉRIELS ET MÉTHODES 11
1. Zone d'étude 121.1. Localisation 121.2. Climat, végétation et hydrographie 12
II. Ligneux fourragers étudiés 12III. Modes de séchage et vitesse de dessiccation 14IV. Modes de stockage et durée de conservation 14V. Analyses chimiques 15VI. Ingestibilité et digestibilité 15
4.1. Fourrage 154.2. Animaux 154.3. Mesure de l'ingestibilité 154.4. Mesure de la digestibilité in vivo 16
VII. Analyses statistiques 16
RÉSULTATS 17
1. Vitesse de dessication des fourrages ligneux 181.1. Comparaison des vitesses de dessiccation des fourrages séchés au soleil et à l'ombre. 181.2. Influence du salage sur la vitesse de dessiccation des fourrages séchés à l'ombre ....... 19
II. Influence du mode de séchage sur la composition chimique des fourrages ligneux 20III. Influence de la durée de conservation et du mode de stockage sur la compositionchimique des ligneux fourragers 22
3.1. Influence sur la MS, MO et les MAT 223.2. Influence sur les parois (NDF et ADF) 24
IV. Ingestibilité et digestibilité 254.1. Composition chimique des aliments distribués 254.2. Comparaison de l'ingestibilité des feuilles fraîches et sèches de K. senegalensis 264.3. Digestibilité in vivo des rations distribuées seules ou en association avec du foin 26
4.3.1. Influence du niveau d'alimentation sur la digestibilité 264.3.2. Influence du séchage sur la digestibilité des rations 27
11
4.3.3. Influence du séchage sur les digestibilités des rations à base de K. senegalensisdistribuées en association avec dufoin 28
4.4. Taux du ligneux sur la digestibilité des rations 28
DISCUSSI01\l 301. Influence du mode de séchage sur la dessiccation 31II. Influence du mode de séchage sur la composition chimique 31III. Influence de la durée et du mode de stockage sur la composition chimique 32IV. Effet du séchage sur l' ingestibilité et la digestibilité 33
CONCLUSION GÉNÉRALE 36
RÉFÉRENCES BILIOGRAPHIQUES 38
ANNEXE 43
III
Liste des 'figures
Figure 1. Variations saisonnières de la teneur en tanins des ligneux 8Figure 2. Courbes de dessiccation des feuilles de quatre ligneux fourragers séchées au soleilou à l'ombre 19Figure 3. Courbes de dessiccation des feuilles de quatre ligneux fourragers séchées àl'ombre 20
Liste des tableaux
Tableau 1. Composition chimique (g/kg MS) des feuilles de ligneux fourragers en fonctiondu mode de séchage 22Tableau 2. Teneurs en matière sèche (%), en matière organique et en matières azotées totales(g/kg MS) des feuilles de ligneux fourragers séchées au soleil et conservées pendant 3 mois .... 23Tableau 3. Teneurs en matière sèche (%), en matière organique et en matières azotées totales(g/kg MS) des feuilles de ligneux fourragers séchées à l'ombre et conservées pendant 3 mois .. 23Tableau 4. Teneurs en parois totales (NDF), en ligno-cellulose (ADF) (g/kg MS) des feuillesde ligneux fourragers séchées au soleil et conservées pendant trois mois 24Tableau 5. Teneurs en parois totales (NDF), en ligno-cellulose (ADF) (g/kg MS) des feuillesde ligneux fourragers séchées à l'ombre et conservées pendant trois mois 25Tableau 6. Composition chimique (g/kg MS) des aliments distribués 26Tableau 7. Taux de refus et ingestibilité des feuilles fraîches et sèches de K. senegalensisdistribuées 26Tableau 8. Comparaison des digestibilités (%) des feuilles vertes de K. senegalensisdistribuées seules ad libitum et en quantité limitée 27Tableau 9. Comparaison des digestibilités (%) des feuilles sèches de K. senegalensisdistribuées seules ad libitum et en quantité limitée 27Tableau 10. Influence du séchage sur la digestibilité (%) des feuilles de K. senegalensisdistribuées seules ad libitum 27Tableau 11. Comparaison des digestibilités (%) des feuilles vertes et sèches de K. senegalensisdistribuées seules en quantité limitée 28Tableau 12. Influence du séchage sur les digestibilités (%) des rations à base de feuilles deK. senegalensis distribuées en association avec du foin 28Tableau 13. Comparaison de la digestibilité des différents constituants de rations à base defeuilles de K. senegalensis distribuées seules ou en association avec du foin 29
Liste des annexes
Photo1. Pied de K. senegalensis ..Photo 2. Feuillage de K. senegalensis ..Photo 3. Pied de M inermis .Photo 5. Pieds de F albida .Photo 6. Feuillage de F albida .Photo 7. Pied de B. aegyptiaca ..Photo 8. Feuillage de B. aegyptiaca .Photo 9. M. inermis ayant perdu une branche ..Photo 10. Pied de M. inermis mutilé .Photo Il. Bois de A1. inermis coupé .Photo 12. Bois de M inermis coupé .
Liste des abréviations
ADF: acid detergent fiber
ADL: acid detergent lignin
dADF: digestibilité de la ligno-cellulose
dMA: digestibilité des matières azotées
dMO: digestibilité de la matière organique
dMS: digestibilité de la matière sèche
dNDF: digestibilité des parois totales
MAT: matières azotées totales
MM: matières minérales
MO: matière organique
MS: matière sèche
NDF: neutral detergent fiber
po75 id 'b l', : poi s meta 0 ique
PV : poids vif
QMOVI : quantité de matière organique volontairement ingérée
QMSVI : quantité de matière sèche volontairement ingérée
SE : sans emballage directement au sol
SJ : sac en jute
SO : séchage à l'ombre
SOSel : séchage à l'ombre plus ajout de sel (salage)
SPT : sac en plastique tissé
SS : séchage au soleil
IV
v
Remerciements
La réalisation de ce travail a pu se faire grâce au soutien de plusieurs personnes. Nousremercions tous ceux qui de loin ou de près ont contribué au bon déroulement de ce travail:
Au Pr Chantal Y. Kaboré-Zoungrana, directrice du LERNSE, qui a accepté diriger et suivre notretravail malgré ses nombreuses sollicitations et occupations;
Au Pr Marie Claude Viguier-martinez, conseillère technique (coopération française) àl'Université polytechnique de Bobo-dioulasso, qui a accepté présider mon jury de soutenance;
Au Pr Abdoulaye Gouro, directeur du CIRDES, qui a accepté prendre part à mon jury desoutenance comme examinateur ;
Au Dr Toguyéni Aboubacar pour ses encouragements;
A Mr Ladji Sidibé pour son appui technique pour les analyses alimentaires au laboratoire denutrition animale de Gampéla ;
A Mr Luc Lankoandé, responsable de la production animale et végétale à la stationexpérimentale de Gampéla, pour ses conseils et sa disponibilité;
AMr Lokré Simporé pour son appui dans la mise en place des essais;
Au personnel de la station expérimentale de Gampéla pour leur disponibilité;
A mon collègue et ami Jean de Dieu Yanra avec qui j'ai passé des moments difficiles et heureuxà la station de Gampéla et pour sa franche collaboration;
A notre jeune soeur Safoura Ouédraogo et à mes collègues Oumar Sirima, Ahmed MohamadouDiallo pour leur collaboration;
A mes amis Marc Yaméogo et Sadouanouan Malo pour leur soutien omniprésent etinconditionnel ;
A mes parents et à la famille Yaméogo (ma famille d'adoption) qui n'ont ménagé aucun effortpour m'accompagner dans cette entreprise;
A tous ceux qui d'une manière ou d'une autre m'ont encouragé à faire le 3e cycle.
VI
Résumé
La production des denrées animales de premier choix telles que le lait ou la viande nécessitel'utilisation de fourrages de qualité. Dans les régions sahéliennes et soudaniennes, l'élevage estconfronté à un problème d'alimentation en saison sèche entraînant une pression sur les ligneuxfourragers. L'étude a pour but de mettre à la disposition des éleveurs des fourrages ligneux debonne qualité en période de soudure pour améliorer la production animale et de promouvoir desstratégies de gestion durable de ces ressources. Les feuilles de quatre ligneux fourragers (Khayasenegalensis, Mitragyna inermis, Faidherbia albida, Balanites aegyptiaca) ont été soumises auséchage au soleil, à l' om bre et au salage. La vitesse de dessiccation a été variable selon l'espèceet le mode de séchage. La perte en eau des feuilles de ligneux a été plus rapide au départ qu'enfin de séchage. Les feuilles de K. senegalensis et M inermis ont séchées plus vite au soleil qu'àl'ombre. Le point d'équilibre est atteint à la même période pour F albida et B. aegyptiaca quelque soit les deux modes de séchages. Après 33 heures de séchage, les feuilles de K. senegalensis,M inermis, F albida et B. aegyptiaca ont des teneurs en eau respectives de 7,8 ; 22 ; 7,2 et 2,2fois plus élevées pour le salage que le séchage à l'ombre. L'expression de la compositionchimique de l'ensemble des fourrages ligneux en fonction le mode de séchage n'a pas montré dedifférence significative (P<0.05) pour les constituants excepté pour la matière sèche. Les teneursen MS des fourrages séchés sont plus élevées au soleil qu'avec les deux autres modes. Le modede stockage (sol sans emballage, sacs en jute ou en plastique tissé) de ces fourrages ligneux n'apas eu d'effet significatif (P<0,05) sur leur composition chimique mais de légères modificationsont été notées. Les teneurs en matières azotées totales de ces fourrages ligneux sont au moinségales à 96 g/kg MS. Dans le cas des animaux alimentés à volonté, les quantités de matièressèches et de matière organique de feuilles de K. senegalensis ingérées ont été significativement(P<O.OOI) plus importantes pour le fourrage sec (70,3 et 63,7 g MS/kg pO
.75
) que pour le fourragevert (64,7 et 58,7 g MS/kg pO
.75
) . Contrairement à l'ingestibilité, la digestibilité des rations à basede fourrage ligneux vert a été supérieure à celles de fourrage sec pour le fourrage ligneuxdistribué à volonté ou en quantité limitée. Le niveau d'alimentation a aussi influencé ladigestibilité. Les valeurs de digestibilité des matières azotées ont été supérieures à 50 % pourtoutes les rations. Le fourrage sec étudié a permis de couvrir dans une moindre mesure lesbesoins d'entretien des ruminants. Ces résultats autorisent leur utilisation sous forme sèche pourl'alimentation des ruminants.
Mots clés: fourrages ligneux, dessiccation, conservation, composition chimique, ingestibilité,digestibilité
VII
Abstract
Title: Influence of mode of drying and storage on the nutritive value of some browsespecies
The production of the animal food products of first choice such as milk or the meat requires theuse of fodder of quality. In the sahelian and soudanian regions, the livestock is confronted with aproblem of feed in dry season involving a pressure on the browse species at this period. The aimof the study is to place at the disposaI of the farmers browse forage of good quality in period ofwelding to improve the livestock production and to promote strategies of durable management ofthese resources. The leaves from four browse species (Khaya senegalensis, Mitragyna inermis,Faidherbia albida and Balanites aegyptiaca) were subjected to drying under the sun, theindoors and salting. The speed of desiccation was variable according to the species and the modeof drying. The water loss of the leaves was faster at the beginning than at the end of the drying.K senegalensis and M inermis dried more quickly under the sun than under the indoors. Thepoint of balance is reached at the same period for F albida and B. aegyptiaca whatever the twomodes of dryings. After 33 hours of drying. the leaves from K senegalensis, Mr. inermis, Falbida and B aegyptiaca have respective water contents of 7.8, 22, 7.2 and 2.2 times higher forsalting than drying in the shade. The expression of the chemical composition of the whole ofbrowse forage in function the drying methods did not show a significant difference (P<0.05) forthe components except for the dry matter. The chemical contents of dry matters of dried treesleaves are higher with the sun than with the two other methods. The mode of storage (groundwithout packing, woven plastic bags or jute bags) of these dried trees leaves did not have asignificant effect (P<0.05) on their chemical composition but little modifications were noted.The nitrogen content of these browse forage are at least equal to 96 g/kg DM. In the case of theleaves from K. senegalensis offered ad libitum to sheeps, the quantities of dry matter and organic
matter ingested were higher (P<O.OO 1) for the dried forage (70.3 and 63.7 g DM/kg WO.75) than
for fresh forage (64.7 and 58.7 g DM/kg WO,75). Contrarily to the voluntary intake, thedigestibility of the rations containing fresh forage was higher than those of drying foragedistributed ad libitum or at maintenance level. The level of feed also influenced digestibility. Thevalues of digestibility of the nitrogen content were higher than 50 % for al1 the rations. The driedtree leaves are allowed to the lesser extent the cover of needs for maintenance of the ruminants.The results obtained on browse forage authorize their use in dry form for the feed of theruminants.
Key words: browse forage, desiccation, conservation, chemical composition, feed intake,digestibility
INTRODUCTION
2
Le développement de l'élevage en zones sahélienne et soudanienne est limité par
l'alimentation, basée essentiellement sur l'utilisation des pâturages naturels. L'essentiel du
disponible fourrager de saison sèche est constitué de pailles sur pied et de résidus de récolte
céréalières. Leurs teneurs moyennes en énergie, en azote et en minéraux ne permettent pas en
théorie de couvrir les besoins d'entretien du cheptel (Koné et al., 1987 ; Bosma et Bicaba, 1997).
Les résidus de récolte céréalière ont une teneur en protéine brute inférieure à la valeur minimale
recommandée pour les besoins d'entretien (Malau-Aduli et al., 2003). Leurs utilisations
nécessitent une complémentation adéquate en saison sèche (Fall et al., 1997 ; Malau-Aduli et al.,
2003).
Les sous-produits agro-industriels ne sont pas disponibles en zone de production.
Lorsqu'on les trouve, ils sont vendus à des prix hors de la portée des producteurs (Wiegand et
al., 1996 ; Bosma et Bicaba, 1997).
Les fourrages des arbres et arbustes constituent une composante essentielle dans la
productivité du bétail dans les zones aride et serni-aride. Leur importance dans la nutrition
animale se perçoit essentiellement en saison sèche, époque durant laquelle ces espèces encore
dotées d'un feuillage vert, produisent des repousses tendres ainsi que des fleurs et des fruits
(Miranda, 1989). Les ligneux fourragers représentent respectivement environ 35, 70 et 90 % du
régime alimentaire des bovins, des ovins et des caprins en saison sèche (Guérin et al., 1988). Les
ligneux constituent ainsi un potentiel alimentaire disponible tout au long de l'année pour les
ruminants, mais pas toujours accessible sans intervention humaine. lis sont une ressource
alimentaire riche en protéines, facteur limitant dans la production animale (Abdulrazzak et al.,
2000; Melaku et al., 2005 ; Van et al., 2005).
Malgré la rareté des ressources fourragères au Sahel surtout en saison sèche, l'élevage
demeure une activité pratiquée par la quasi-totalité des populations rurales. Le mode de conduite
pratiqué jadis par les éleveurs a été perturbé récemment par plusieurs facteurs. Cette conduite
était harmonieusement intégrée au rythme des cours d'eau. Ainsi, pendant la saison des pluies,
l'inondation des vallées renvoyaient les troupeaux de bovins, ovins et caprins paître sur les zones
non inondées et couvertes pendant cette période d'un abondant tapis herbacé de type graminéen.
Au cours de la saison sèche, les troupeaux se déplaçaient vers les zones de décrues où ils
trouvaient du fourrage vert, de l'eau dans les marigots et les cuvettes de décantation pendant
encore plusieurs semaines. Sur les zones sèches, ils pouvaient trouver des repousses de
graminées vivaces consécutives aux feux (Toutain, 1980).
Cependant, la pression démographique, l'urbanisation, la construction de barrages, les
aménagements hydro-agricoles et d'autres facteurs divers ont profondément bouleversé le milieu
3
naturel et l'organisation socio-économique au Sahel. Les pâturages de décrues ont ainsi été
sensiblement réduits par l'endiguement et l'affectation des surfaces disponibles à l'agriculture
(Tourrand, 1993). Les couloirs traditionnels de transhumance et l'accès à l' abreuvement ont ainsi
été significativement modifiés ou supprimés au niveau de la quasi-totalité des pays sahéliens.
Les ressources ligneuses sont également sous forte pression d'utilisation pour des besoins
humains croissants en bois de chauffage et de charbon de bois.
A cela s'ajoutent les périodes de sécheresse récurrentes qui sévissent dans cette zone et
qui font fluctuer considérablement les ressources fourragères d'une année à l'autre ainsi que la
valeur fourragère des parcours naturels (Boudet, 1989). L'évolution régressive de la pluviométrie
dans les écosystèmes soudano-sahéliens accroît le rôle de l'arbre qui devient de plus en plus une
composante majeure du milieu (Fall et al., 2000).
Face à ces mutations dans la région, on assiste à une marginalisation progressive de
l'élevage. L'activité pastorale doit par conséquent trouver des nouvelles stratégies d'adaptation
pour être productive.
L'étude a pour objectif global, la mise à la disposition des éleveurs, des fourrages ligneux
de bonne qualité en période de soudure pour améliorer la production animale et promouvoir des
stratégies de gestion durable de ces ressources.
Notre travail vise les objectifs spécifiques suivants:
(i) identifier des modes de traitement et de conservation appropriés des feuilles de
ligneux afin de préserver la qualité du fourrage à long terme;
(ii) évaluer l'effet des différents modes de traitement, de conditionnement et de durée de
stockage sur la composition chimique de ces fourrages ligneux;
(iii) évaluer l'effet de la conservation (fanage) sur la valeur nutritive (ingestibilité et
digestibilité) des feuilles de Khaya seneglensis.
"SYNTHESEBIBLIOGRAPHIQUE
4
5
,. PRODUCTION PRIMAIRE DES FOURRAGES LIGNEUX
La plupart des études menées sur les pâturages tropicaux se contentent, pour caractériser
l'apport fourrager des ligneux, d'en dresser la liste floristique. L'importance de la contribution
des ligneux dans l'alimentation des ruminants n'est plus à démontrer. 11 paraît donc
indispensable d'évaluer leur production de biomasse et les facteurs qui la déterminent pour une
bonne gestion de cette ressource. Dans le cas où une distribution à l'auge est envisagée pour
l'alimentation des animaux, cette estimation est nécessaire même si la totalité de la biomasse
produite ne sera pas utilisée. L'évaluation de cette biomasse fait appel à des méthodes de
mesures directes et indirectes.
1.1. Méthodes de mesures
Les différentes méthodes de mesures s'appuient sur des indicateurs fidèles de la quantité
du fourrage qu'on peut tirer des arbres.
La mesure directe par abattage des ligneux est une méthode de base utilisée dans la
détermination de la biomasse ligneuse ou pour l'étalonnage des méthodes indirectes (Bille,
1980 ; Cissé, 1980a; Hiernaux, 1980; Kagoné et al., 2005). Elle consiste, après abattage des
arbres, à séparer les feuilles, les fleurs, les fruits et les tiges puis à les peser. La méthode est
précise mais destructrice et fastidieuse. Il est donc préférable que son utilisation soit limitée.
L'estimation de la croissance de la biomasse foliaire est permise par la méthode basée sur
les échanges d'oxygène et de gaz carbonique. La méthode des bilans hydriques aussi bien que la
précédente utilise des techniques sophistiquées rendant impossible leur application à grande
échelle en milieu tropical dans les conditions naturelles (FaU, 1993).
La télédétection (photographie aérienne, imageries satellitaires) est largement utilisée
aujourd'hui pour caractériser l'état du couvert végétal. Quelle que soit la technique utilisée, les
évaluations de densité de peuplement, les biomasses individuelles par espèce sur le terrain sont
indispensables pour servir de référence aux interprétations de photographies aériennes ou
d'imageries satellitaires.
Les méthodes indirectes permettent d'avoir des résultats plus rapidement et de préserver
l'environnement. Ces méthodes consistent à établir des relations entre la biomasse et certains
paramètres physiques des arbres (Cissé, 1980a; Hiernaux, 1980 ; Pellew, 1980 ; Kagoné et al.,
2005 ; Ouédraogo et al., 2005 ; Soulé, 2005). Cissé (1980a) a trouvé une corrélation positive et
très significative entre la production foliaire et la circonférence du tronc, la hauteur de l'arbre et
la surface de la couronne. Ces équations varient en fonction de l'espèce végétale et ne peuvent
pas s'appliquer à toutes les situations.
6
1.2. Biomasse ligneuse
Les travaux sur la production de biomasse ligneuse ne sont pas nombreux en partie à
cause de la difficulté à utiliser les méthodes de mesure. La biomasse des fourrages ligneux a des
valeurs variables dans la littérature. Pellew (1980) a trouvé sur 4 types de forêts, des biomasses
par hectare des fourrages ligneux disponibles variant de 22,8 à 1440,6 kg MS. La production
annuelle totale des ligneux fourragers du Ranch de Niono au Mali a été estimée à 10 092 t MS
(Hiernaux, 1980). L'estimation de la biomasse maximale des feuilles et de jeunes rameaux de
Combretum aculeatum, Cadaba farinosa et feretia apodanthera a donné respectivement 655,
183 et 334 g MS/souche (Cissé, 1980b). La production moyenne de la biomasse foliaire de
Afzelia africana dans le parc national Kaboré Tambi au Burkina Faso a été évaluée à 10,5 kg MS
par hectare (Kagoné et al., 2005). Une biomasse foliaire moyenne d'environ 4 t MS/ha et par an
a 'été obtenue pour K. senegalensis en zone sud soudanienne (Ouédraogo et al., 2005). En zone
nord soudanienne, une production de gousses de P. reticulatum variant de 863 à 944 kg/ha a été
observée (Sanou et al., 2005). Par contre Ouédraogo (2006) a trouvé une production de gousses
plus faibles pour la même espèce (364 à 535 kg/ha) sur le même site et une biomasse d'environ
744 kg/ha pour les gousses de P. thonningii dans une autre localité.
Seule une faible partie de la biomasse ligneuse disponible est accessible aux animaux
domestiques. L'accessibilité des fourrages ligneux pour de nombreuses espèces d'ongulés
domestiques ou sauvages dépend de leur répartition verticale. La biomasse fourragère au-dessus
de 2 m de hauteur est hors de portée des animaux domestiques, sauf des chameaux (PeIJew,
1980). L'auteur souligne que même le chameau ne peut utiliser que 70 % de la ressource
alimentaire de la girafe qui peut, elle, atteindre le feuillage à 5,75 m. Breman et De Ridder
(1991) évaluent la biomasse ligneuse accessible à 35 % pour de la phytomasse arbustive totale en
Afrique subsaharienne.
1.3. Facteurs de variation
La biomasse ligneuse est sous l'influence de plusieurs facteurs parmi lesquels nous avons
l'espèce, le stade de développement, le milieu, le mode d'exploitation et la hauteur de coupe.
Les caractéristiques morphologiques de l'espèce arbustive et sa capacité d'adaptation au
milieu influent largement sur sa production (Fall, 1993).
Le stade de développement de l'arbre a un effet sur sa phytomasse. La pleine feuillaison
ou la pleine fructification des arbres qui sont des périodes de production maximale de biomasse
semblent plus favorables à la récolte du matériel végétal (Cissé, 1980b ; Pellew, 1980).
7
L'influence du milieu sur la biomasse arbustive semble la plus importante. La nature, la
texture du sol, la température et la topographie favorisent ou empêchent la production optimale.
Les conditions climatiques déterminent des variations intra-population d'un site, d'une saison et
d'une année à l'autre.
Le mode et le rythme d'exploitation des arbres modifient la biomasse ligneuse.
L'effeuillage simulant le broutage par des animaux peut avoir sur la production foliaire de
l'année en cours soit un effet dépressif, soit un effet stimulant (Cissé, 1980b). Dans un cas,
comme dans l'autre, on enregistre une baisse de la production en fonction du mode d'effeuillage
et pour un même rythme, l'effeuillage partiel est plus productif que l'effeuillage total. La date
d'émondage en relation avec la phénologie influence la biomasse des ligneux. La période
favorable d'effeuillage se situe dans la phase ascendante de croissance où les repousses sont les
plus fortes (Cissé, 1980b). Le prélèvement par l'animal sur parcours naturels paraît mieux
protéger l'environnement que l'émondage (Fall, 1993).
La hauteur de coupe influence la biomasse arbustive. Les hauteurs de coupe permises
sont variables en fonction des espèces végétales. Le diamètre du houppier a varié en fonction de
l'interaction espèce-niveau de coupe lors d'essais réalisés par Fall et al. (2000).
La production de biomasse des ligneux fourragers a varié sous l'influence de plusieurs
facteurs. La valeur nutritive de cette biomasse dépend également d'un certain nombre de
facteurs.
II. VARIATIONS SAISONNIÈRES DE LA VALEUR NUTRITIVE DES FOURRAGESLIGNEUX
La composition chimique des aliments conditionne pour une large part leurs ingestibilité
et digestibilité, lesquelles sont d'importants facteurs de la valeur nutritive (Kaboré-Zoungrana,
1995). La valeur nutritive des fourrages ligneux est caractérisée par de fortes variations dans la
littérature. Ces variations peuvent être fonction de l'espèce, l'organe, l'âge, le stade
phénologique, la saison, le site et la situation géographique. Parmi ces facteurs de variation, on
s'intéressera à l'effet de la saison sur la valeur nutritive pour les besoins d'une exploitation des
ligneux en vue de la conservation du fourrage.
Kaboré-Zoungrana (1995) a trouvé que l'effet de la saison est plus marqué sur les teneurs
en MS, surtout entre la saison des pluies (SP) et la saison sèche froide (SSF). La saison a eu une
influence sur la MO de 5 espèces sur 7 étudiées à Butana dans le Centre du Soudan (Elseed et al.,
2002).
8
Les différents auteurs (Colomer et Passera, 1990 ; Barnes et al., 1991) s'accordent le plus
sur l'évolution des teneurs en MAT des ligneux. L'effet saison est retrouvé pour les MAT
(Borens et Poppi, 1990 ; Barnes et al., 1991 ; Fal1, 993). Des teneurs significativement élevées en
MAT ont été observées pour les feuil1es de B. aegyptiaca, C. aculeatum et Acacia macrostachya
en SP (Kaboré-Zoungrana, 1995). Par contre l'effet saison n'a pas été significatif pour les
feuilles de Ziziphus mauritiana et d'Acacia seyal. Pour cette dernière espèce, ainsi que pour
d'autres espèces, les teneurs en MAT ont été plus élevées en début de saison sèche qu'en fin de
saison sèche (Elseed et al., 2002). Pour les feuilles de Faidherbia albida et d'Adansonia digitata,
le début de la saison sèche correspond également aux plus fortes teneurs en MAT et en
phosphore et à la plus faible concentration en ADF (Fall et al., 2000). En plus des teneurs en
ADF, de faibles teneurs en NDF ont été enregistrées en début de saison sèche (Elseed et al.,
2002). En revanche, les teneurs en ADF sont en hausse significative pendant la SP pour B.
aegyptiaca et Z. mauritiana et en ADL pour la seconde espèce par rapport à la SSF et à la saison
sèche chaude (Kaboré-Zoungrana, 1995).
La saison a eu un effet significatif sur les éléments minéraux tels que le Ca, le P, le Mg et
le K des espèces ligneuses (Elseed et al., 2002). Par contre, seulement 3 espèces ont connu une
variation significative pour le Na. Des évolutions importantes en Ca et P ont été observées pour
B, aegyptiaca (Kaboré-Zoungrana, 1995).
Les teneurs en éléments antinutritionnels comme les tannins condensés varient en
fonction de la saison. Fall et al. (2000) ont enregistré des concentrations en tannins condensés
élevées dans l'ensemble en saison sèche par rapport à la saison des pluies (figure 1). En
revanche, des teneurs faibles en début de saison sèche excepté pour B. aegyptiaca ont été
rapportées (Elseed et al., 2002). Les deux auteurs ont observé, en début de saison sèche, des
teneurs globalement inférieures au seuil critique de 5 %.
6
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Fil"lsaisonhumide
Début saison Fin saison sèche Début saisons.?cbe humide
Saisons
Figure 1: Variations saisonnières de la teneur en tanins des ligneux (Source: Fall et al., 2000)
9
La digestibilité des fourrages ligneux peut évoluer également sous l'influence de la saison
de récolte. La dMS et la dMO de B. aegyptiaca et F. albida varient peu au cours du cycle de
sorte que, pour ces espèces, aucune différence significative n'apparaît lorsque ces digestibilités
sont exprimées en fonction du stade phénologique ou de la saison (Kaboré-Zoungrana, 1995).
Par contre l'auteur enregistre un effet de la saison sur la dMS et dMO de Z. mauritiana. L'effet
de la saison de récolte sur la dégradabilité de MO et de l'azote, la dMO in vitro et l'énergie
métabolisable estimée (EME) ont été testé (Elseed et al., 2002). Ces auteurs ont rapporté que la
dégradabilité de la MO des fourrages ligneux récoltés en début de saison sèche était plus élevée
que ceux de fin de saison sèche. L'effet de la saison sur la dégradablité de l'azote est masqué
pour les feuilles de Acacia tortilis et de A. ehrenbergiana. La dMO in vitro et l'EME n'ont pas
eu d'influence significative sur les feuilles de B. aegyptiaca.
La saison des pluies serait la période idéale de récolte des fourrages ligneux s'il ne se
posait pas le problème de séchage et conservation du fourrage à cause des pluies et de l'humidité
ambiante. De ce fait, le début de la saison sèche semble être la meilleure période pour la récolte
du fourrage ligneux de bonne qualité au moment où il est encore riche en nutriments tels que les
MAT.
La complémentation des rations par les ligneux fourragers sur les performances animales
a été étudiée au vu de leur valeur nutritive.
III. ÉVOLUTIONS PONDÉRALES CONSÉCUTIVES A L'UTILISATION DES LIGNEUXFOURRAGERS
L'évolution pondérale des animaux qui résulte de l'ingestion des ligneux distribués seuls
est fonction de l'espèce et des quantités ingérées. Elle peut aller d'une perte de poids
considérable à un gain moyen quotidien (GMQ) positif (Bernard et al., 1992; Anugwa, 1990
cités par Kaboré-Zoungrana, 1995). Dans d'autres situations, la distribution n'a servi qu'à
couvrir les besoins d'entretien des animaux (Colomer et Passera, 1990). Les ligneux contiennent
des tannins qui ont un effet dépressif sur la digestibilité de ces derniers. L'effet bénéfique sur les
performances de l'association de ligneux à une ration de base d' herbacées ou à d'autres aliments
dépourvus de tanins a été observé et exploité par beaucoup d'auteurs.
Des tests d'embouche ovine réalisés dans la région Nord du Burkina Faso ont donné des
gains de poids intéressants pour des rations composées de ligneux fourragers, un concentré et de
la paille de graminée (Tiendrebéogo, 1993). L'auteur a obtenu un GMQ de 103,7 g pour les
moutons alimentés avec des gousses d'A. albida (39 %MS dans la ration), du son de blé cubé et
de la paille de Schoenefeldia gracilis et un GMQ de 88,9 g avec la ration contenant des feuilles
de Pterocarpus erinaceus (44 % MS dans la ration).
10
L'incorporation de fruits de F. albida (21 % MS) dans la ration, lors d'essais alimentaires
réalisés sur des taurillons zébus gobra, a permis une évolution pondérale croissante durant tout
l'essai pour l'ensemble des 3 lots étudiés même si on a noté de faibles croissances en période
d'adaptation. Le gain moyen quotidien a été de 1100, 615 et 173 g respectivement pour les lots l,
2 et 3 (Fall et al, 1997). L'évolution pondérale observée a été différente d'un lot à un autre, ce qui
illustre un effet exploitation hautement significatif (P<O.O 1). Les pratiques d'élevage et la gestion
des exploitations ont eu une influence décisive sur leurs performances (Fall et al, 1997).
Avec une ration constituée de 30 % de feuilles de C. aculeatum associé à la paille de
sorgho, des gains de poids de 530 et 288 g ont été enregistrés respectivement pour les ovins et les
caprins au bout de 2 semaines (Bosma et Bicaba, 1997). L'association de Balanites aegyptiaca
(60 % de la ration) à du foin de Pennisetum pedicellatum a permis d'obtenir des GMQ positifs de
116 g chez les moutons (Kaboré-Zoungrana, 1995).
Le GMQ est associé à une augmentation de la quantité de matières azotées totales
ingérées des rations. C'est la teneur en MAT du fourrage qui influe beaucoup plus que la
digestibilité sur les gains de poids vifs (Prattchet, 1977).
r
MATERIELS ETr
METHODES
Il
12
1. ZONE D'ÉTUDE
1.1. Localisation
Cette étude a été conduite en région nord-soudanienne du Burkina Faso, à la station
expérimentale de Gampéla, qui est située à une vingtaine de kilomètre à l'Est de Ouagadougou.
La station est comprise entre 12025' de latitude Nord et 1°21' de longitude Ouest. Elle couvre
une superficie de 490 hectares.
1.2. Climat, végétation et hydrographie
La zone d'étude appartient au climat soudanien. Le climat se caractérise par une saison
sèche alternant avec une saison des pluies.
La saison des pluies est relativement courte et dure 4 à 5 mois. La saison sèche chaude
dure 6 à 7 mois et se subdivise en deux périodes:
une saison sèche froide qui s'étend d'octobre à février;
une saison sèche chaude qui débute en mars et se poursuit jusqu'à l'arrivée des pluies.
Les facteurs climatiques et édaphiques déterminent en premier ressort la quantité et la
qualité du fourrage produit.
La pluviométrie annuelle de la station de Gampéla en 2005 s'élevait à 827 mm d'eau
tombée. Les mois le plus arrosés sont juillet et août. La température moyenne des dix dernières
années était de 35,4 oc. La végétation est dans son ensemble constituée de savanes arbustives et
arborées.
La station expérimentale de Gampéla est limitée à l'Est par un cours d'eau: le Massili.
Au Sud, un de ses affluents traverse la station. Cet ensemble f1uvio-alluvial comporte une
cuvette de décantation formant pendant la saison des pluies une véritable mare qui s'assèche
pendant la saison sèche.
II. LIGNEUX FOURRAGERS ÉTUDIÉS
Les espèces ligneuses ont été choisies pour leur intérêt fourrager et leur feuillage encore
vert à cette période de l'année. Quatre espèces ligneuses ont fait l'objet de cette étude. Ce sont
Khaya senegalensis (kouka en mooré), Mitragyna inermis (yilga en moore), Faidherbia albida
(zaanga en mooré) et Balanites aegyptiaca (tcheglga en mooré).
Khaya senegalensis (Desr.) A. Juss., appelé communément caïlcédrat, appartient à la
famille des Meliaceae. C'est un grand arbre commun à toute la zone soudanienne qu'il
caractérise. Il est fréquemment planté ou protégé dans les villages et au bord des routes comme
13
arbre d'ombrage et d'alignement. Il fournit un excellent bois d'œuvre (Toutain, 1980). L'écorce
de K. senegalensis est utilisée dans le traitement des certaines maladies humaines (Fall et al.,
1999) et des pathologies animales en luttant par exemple contre l'activité des helminthes dans les
voies gastro-intestinales (Ademola et al., 2004). Dans beaucoup de zones soudaniennes (Mali,
Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Nigéria entre autres), l'arbre est exploité pour l'alimentation du
bétail en saison sèche (Le Houérou, 1980a; Ouédraogo et al., 2000). En effet, dans notre zone
d'étude et à cette même période, les individus sont ébranchés ou écimés par les éleveurs peulhs
pour nourrir leur bétail.
Mitragyna inermis (Willd.) O. Ktze est classé dans la famille des Rubiaceae. Ce petit
arbre se trouve en région sahélienne et soudanienne exclusivement dans les bas-fonds
temporairement inondés. Les pieds de M. inermis sont ébranchés par les populations de la
localité et vendus comme bois de chauffe. Il est considéré comme une espèce ligneuse
secondaire (Le Houérou (1980a; Toutain, 1980). Les feuilles et les jeunes rameaux sont
consommés par les petits ruminants dans les régions sèches en saison sèche et rarement par les
bovins.
Faidherbia albida (Del) A. Chev. de la famille des Mimosaceae, est un grand arbre
typique des espèces fourragères ligneuses de la zone soudanienne, plus spécialement du secteur
nord-soudanien. Il est tout à fait représentatif d'un système agropastoral soudanien.
Contrairement à la plupart des espèces caducifoliées, il perd son feuillage à la saison des pluies
et le maintient pendant toute la saison sèche. Il crée un micro-climat favorable aux cultures grâce
à son cycle inversé, enrichit le sol par sa litière. Sur le plan pastoral, c'est un excellent fourrage
comme l'ont montré de nombreux auteurs (Fall 1993 ; Kaboré-Zoungrana 1995 ; Wiegand et al.,
1996; Fall et al., 1997). Les fruits sont l'objet d'un commerce dans les pays sahéliens et
soudaniens (Fa Il et al., 1997 ; Le Houérou, 1980a) pour l'alimentation des animaux domestiques.
Balanites aegyptiaca (L.) Del. appartient à la famille des Zygophyllaceae. C'est un arbre
et arbuste caractéristique du Sahel. Il est parfois fréquent en zone nord-soudanienne en situation
d'aridité mais ne pénètre pas jusqu'aux savanes arborées (Le Houérou, 19ROa; Toutain, 1980).
Au Sahel, les feuilles et les fruits sont également utilisés dans l'alimentation humaine en saison
sèche et pendant les périodes de soudure (Cook et al., 1998 ; Lockett et al., 2000). Il a aussi un
intérêt médicinal chez les populations rurales (Kamel et Koskinen, 1995 ; Lockett et al., 2000 ;
Sarker et al., 2000). Son intérêt fourrager est considérable en raison de la qualité fourragère de
ses feuilles, de la persistance de son feuillage et de sa resistance aux ébranchages et aux coupes
(Dicko, 1980 ; Toutain, 1980 ; Kaboré-Zoungrana 1995).
14
III. MODES DE SÉCHAGE ET VITESSE DE DESSICCATION
Le but de toute méthode de conservation des fourrages est de transformer, le plus
rapidement et avec le moins de pertes possible, l'état instable du fourrage vert qu'on vient de
faucher en un état stable permettant une conservation prolongée sans dégradation supplémentaire
(Demarquilly, 1987).
La récolte du fourrage a été effectuée aux mois de février et de mars (saison sèche
chaude) dans le village de Gampéla et à l'intérieur de la station. Les fourrages ligneux ont été
récoltés frais et séchés immédiatement. Des branches des ligneux étudiés sont coupées, et ensuite
les feuilles fraîches sont arrachées une à une.
Trois modes de traitement ont été testés sur les fourrages. Ce sont:
- le séchage au soleil;
- le séchage à l'ombre;
- le salage.
Le séchage au soleil dépend des rayons solaires, de la température et du vent alors que
celui à l'ombre est soumis aux deux derniers paramètres climatiques. Pour chaque mode de
traitement, les quantités de feuilles fraîches utilisées étaient de 2000 g de poids frais. Les feuilles
soumises au séchage au soleil ou à l'ombre étaient retournées au minimum trois fois par jour. La
technique de salage adoptée a consisté à utiliser 5g de sel pour 100g de fourrage vert. Dans le cas
du salage, le séchage a été fait à l'ombre sans retournement des feuilles.
La vitesse de dessiccation des feuilles fraîches a été estimée au cours des différents modes
de traitement. Des mesures périodiques des quantités de feuilles soumises aux différents
traitements ont été effectuées chaque jour: matin, midi et soir. Le premier jour, les mesures ont
été faites toutes les 3 heures pendant 9 heures. Les teneurs en eau sont exprimées en pourcentage
de matière fraîche. Les fourrages ligneux sont séchés jusqu'à l'obtention d'un poids constant.
Des échantillons ont été prélevés à différentes étapes: après la récolte, après le séchage
pour des analyses chimiques au laboratoire.
IV. MODES DE STOCKAGE ET DURÉE DE CONSERVATION
Les fourrages des différentes espèces ont fait l'objet de conservation après le séchage.
Ainsi, trois modes de stockages ont été comparés:
le stockage directement au sol sans emballage;
le stockage dans des sacs en jute (fibres végétales tissées) ;
le stockage dans des sacs plastiques tissés (perméables).
15
Les fourrages séchés ont été conservés dans un lieu sec et aéré. Dans le cadre de cette
étude, la conservation du fourrage a duré trois mois après séchage.
V. ANALYSES CHIMIQUES
Les échantillons prélevés sont homogénéisés et analysés au laboratoire de nutrition
animale de Gampéla. Les analyses chimiques suivantes ont été effectuées: matière sèche (MS) à
l'étude à 105 "C pendant 24 h ; cendres totales (MM) par calcination de la matière sèche à
550°C; matières azotées totales (MAT) correspondent à l'azote selon Kjedahl (N x 6,25);
constituants pariétaux, NDF (neutral détergent fiber), ADF (acid detergent fiber) dosé
directement sur l'échantillon et ADL (acid detergent lignin) sulfurique déterminé à partir de
l'ADF.
VI. INGES11BILlTÉ ET DIGESTIBILITÉ
4.1. Fourrage
Les feuilles de Khaya senegalensis étaient récoltées frais chaque matin dans le milieu
naturel tout au long de l'expérience (mars à avril en saison sèche chaude). Une partie du fourrage
était distribuée frais et l'autre pré fanée au soleil, puis séchée à l'ombre avec plusieurs
retournements sous un hangar, avant distribution. Le fourrage ligneux a constitué l'aliment de
base des différentes rations.
4.2. Animaux
Le fourrage a été distribué à des moutons adultes mâles castrés de race Djallonké et d'un
poids vif moyen de 22,49 ± 3,22 kg. Les animaux ont été déparasités à l' Albendazole et ont reçu
une injection d'üxytétracycline 20 % longue action (LA) en intramusculaire avant le début de
l'expérience. Pour chaque mesure d'ingestibilité et de digestibilité, un lot homogène de cinq
moutons a été constitué sur la base du poids vif. Les animaux ont disposé à volonté d'eau de
boisson et de pierre à lécher. Ces moutons ont été maintenus en cages à métabolisme
individuelles, ce qui a permis la mesure exacte des quantités d'aliments offertes et refusées ainsi
que des quantités de fécès excrétées.
4.3. Mesure de l'ingestibilité
Pour la mesure de l'ingestibilité, les feuilles de Khaya senegalensis ont été distribuées ad
libitum (IV) à deux lots de moutons. Le premier lot a reçu du fourrage vert et le second lot du
16
fourrage sec. Le taux de refus retenu était compris entre 15 et 25 % de la quantité distribuée. Un
échantillon représentatif des aliments distribués et refusés était prélevé chaque jour pour
analyses. Les quantités ingérées ont été exprimées en fonction du poids métabolique (g MS/kg
p075) et en pourcentage du poids vif des animaux (Van soest, 1982).
4.4. Mesure de la digestibilité in vivo
La technique classique des bilans in vivo a été utilisée pour mesurer la digestibilité des
rations à base de feuilles de Khaya senegalensis.
La digestibilité in vivo a été mesurée pour des animaux alimentés en quantité limitée (IL)
et ceux soumis à une ingestion volontaire. La période de collecte des fécès de 7 jours a été
précédée par une période d'adaptation de 15 jours. Un échantillon représentatif des fécès, de
l'aliment distribué et du refusé était prélevé quotidiennement pour être analysé.
Dans le cas de la distribution en quantité (IL), Les fourrages ligneux ont été distribués soit
seuls ou en association avec du foin de Pennisetum pedicellatum dans les proportions 70/30. Les
rations sont distribuées en quantité limitée, au voisinage de la couverture des besoins d'entretien
à savoir, 50g de MS/kg p0,75 . Les animaux reçoivent 2 repas par jour au cours desquels le
ligneux (plus rapidement ingéré) est distribué en premier.
La digestibilité de la ration (dR) est calculée par différence à partir de la mesure de la
quantité ingérée (QI) et celle excrétée (QE).
dR = QI - QE xl 00QI
Les digestibilités des différents constituants: MS, MO, MAT, NDF et ADF sont
déterminées pour chaque animal.
Cette partie du travai J a permis d'examiner l'effet du séchage (ou mode de présentation)
sur l'ingestibilité et la digestibilité des feuilles de K. senegalensis.
VII. ANALYSES STATISTIQUES
Les résultats obtenus ont été analysés au moyen du logiciel de traitement de données
MINITAB 14. L'analyse de variance (ANOVA) a permis de mettre en évidence les différences
entre les valeurs de compositions chimiques et de digestibilités. Les corrélations entre les
différents variables ont été établies par l'analyse de régression.
r
RESULTATS
17
18
1. VITESSE DE DESSICATION DES FOURRAGES LIGNEUX
1.1. Comparaison des vitesses de dessiccation des fourrages séchés au soleil età l'ombre
Les différentes courbes de dessiccation (figures 2) montrent que la perte en eau des
feuilles des ligneux fourragers est plus rapide au départ du séchage et diminue avec le temps.
Après 9 h de séchage, l'évolution de la teneur en eau est plus corrélée linéairement à l'ombre
(r2 = 0,99 en moyenne) qu'au soleil (r2 = 0.97 en moyenne) pour toutes les espèces étudiées. A
cette période, les feuilles de Khaya senegalensis, Mitragyna inermis, Faidherbia albida et
Balanites aegyptiaca ont des teneurs en eau respectivement inférieures de 3,8 ; 2,4 ; 2,9 et 2,9
fois plus au soleil qu'à l'ombre.
Entre la ge et la 23e heure de séchage, la perte en eau des feuilles soumises au séchage à
l'ombre s'est faite plus rapidement que pendant les neuf premières heures.
La teneur en eau a atteint son point d'équilibre après 33 et 52 heures de séchage
respectivement au soleil et à l'ombre soit 6,8 et 6,6 % d'eau pour les feuilles de K. senegalensis.
Après un temps de séchage de 57 heures respectivement au soleil et à l' om bre, les teneurs en eau
à l'équilibre ont été atteintes avec des valeurs de 7,2 et 7,3 % d'eau pour les feuilles de M.
inermis. Les feuilles de F. albida ont atteint leur teneur à l'équilibre 57 heures après séchage au
soleil et à l'ombre avec des teneurs en eau respectives de 7,2 et 8 % d'eau. Pour les feuilles de B.
aegyptiaca, les teneurs en eau à l'équilibre ont été atteintes après 57 heures de séchage avec des
valeurs de 8,5 et 8,7 % d'eau respectivement pour le séchage au soleil et à l'ombre.
L' hygrométrie de la nuit entraîne une augmentation de la teneur en eau des feuilles qui est
détectée tous les matins lors des pesées.
19
Khaya senegalensis Mitragina inermis
9020 30 40 50 60 70 80
Terres (heures)
10
750
500 "--~-~----~-~~-~_____,
a
1000 -
1250
908070605040302010
1-- --\~------
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500 +-~-~-~~-_,_'_-'-;~~~_.'_~
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Terres (heures)
2250
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~ 1750
~ 1500:J
E:J
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Q.
I_SéChage(O) --SéC~ r _ Séchage(O)~ Séchage(S)lL 1
Faidherbia albida Balanites aegyptiaca
ESéChage(O) ...... SéChage(S)]
30 40 50 60 70 80 90
Ferros (heures)2010
\
~\----\
-'\.
750
500 +--~-~--~-~-~~-~--i
a
1500
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,-- L::--- Séchage(O) •..Séc~
2250
§ 2000\Il
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Q.
30 40 50 60 70 80 90
Terres (heures)10 20
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§ 2000\Il
1750Cl
~ 1500:J
E:J 1250
"0
'" 1000-g0
750Q.
500
a
Figure 2. Courbes de dessiccation des feuilles de quatre ligneux fourragers séchées au soleil ou à l'ombreMF: matière fraîche; 0 : ombre; S : soleil
1.2. Influence du salage sur la vitesse de dessiccation des fourrages séchés àl'ombre
Cette expérience a été menée avec les fourrages ligneux récoltés au mois de mars pour
évaluer l'influence du salage sur la vitesse de dessiccation du fourrage.
L'évolution des teneurs en eau des feuilles des ligneux fourragers en fonction du temps
indique une perte en eau plus rapide en début qu'en fin de séchage (figures 3) comme nous
l'avons vu précédemment. Les courbes de dessiccation des feuilles évoluent presque de la même
manière mais la perte en eau est plus lente dans le cas du salage. La différence de perte en eau
entre les deux types de séchage est moindre le premier jour par rapport au 2e jour. Après 33
heures de séchage, les feuilles de K. senegalensis, M. inermis, F. albida et B. aegyptiaca ont des
teneurs en eau respectives de 7,8 ; 22 ; 7,2 et 2,2 fois plus élevées pour le salage que le séchage à
l'ombre sans sel.
Le fourrage de K. senegalensis a atteint sa teneur en eau à l'équilibre après 57 heures de
séchage à l'ombre et 100 heures pour le salage soit des teneurs respectives de 5,3 et 7,5 % d'eau.
Avec des teneurs respectives de 6,1 et 9,1 % d'eau, les feuilles de M. inermis séchées à l'ombre
20
sans sel ont atteint leurs teneurs en eau à l'équilibre après 81 heures de séchage à l'ombre alors
que dans le cas du salage il a fallu attendre 96 heures encore. Après 81 heures de séchage à
l'ombre, la teneur en eau des feuilles de F. albida a atteint l'équilibre avec 5,5 % d'eau tandis
que pour le salage, cela est intervenu 153 heures après avec une teneur de 9,9 % d'eau. Les
teneurs en eau à l'équilibre du fourrage de B. aegyptiaca séché sont obtenues après 81 heures de
séchage à l'ombre et 153 heures pour le salage soient des teneurs respectives de 6,3 et 9,2 %
d'eau.
Le temps de séchage à l'ombre du fourrage salé est plus long que celui à l'ombre sansajout de sel.
80 100 120 140 160 180 200
Ferros (heures)
Khaya senegalensis
2250 T··-· ······.. ··· ······· ···· · ..· ···- •····· .
:§ 2000 --------
~ 1750 - ---------~:; 1500~ 1250 -~~---
.;g 1000··· \.. --~ - - ._~ 750 - lil~-fl*=~.....-~~-_..
500 +--~-~~-~~-~~-~~-~
o 20 40 60
E. Sechage(O+Sel) Sechage(O)l
Faidherbia albida
2250
:§ 2000Q)
~ 1750
~ ~:~~ -~.'.;g 1000 -X=-.IIl.".~;::;::::-~~~...-.....-~ 750 ...-------
500 +-~-~--~~-~~-~~---i
o 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Terres (heures)
2250
Ci 2000Q) 1750Cl
~ 1500:J.E
1250:J'0
'" 1000'00 750Q.
500
0
2250
:§ 2000Q) 1750Cl
!'! 1500Ci.E 1250:J'0
1000'"'0'0 750a.
500
0
Mitragyna inermis
- -- --....- --20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Ferros (heures)
E'SeChage(O+Sel) .......Secha9~
Balanites aegyptiaca
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Terrps (heures)
1 SèchaqeïOs-Sel) .• - Sè~~'. 1
Figure 3. Courbes de dessiccation des feuilles de quatre ligneux fourragers séchées à l'ombreMF : matière fraîche; 0 : ombre; O+Sel : ombre plus sel (salage)
II. INFLUENCE DU MODE DE SÉCHAGE SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DESFOURRAGES LIGNEUX
L'analyse de l'ensemble des fourrages ligneux selon le mode de séchage n'a pas montré
de différence significative (P<0,05) pour les différents constituants chimiques excepté pour la
matière sèche. Les teneurs en MS des fourrages séchés sont plus élevées au soleil qu'à l'ombre.
Le salage a conduit à des teneurs plus faibles que les deux précédents modes de séchage.
21
Des modifications ont été néanmoins notées par espèce pour les différents éléments
chimiques (tableau 1). Les teneurs en MM des feuilles fraîches sont supérieures à celles séchées
au soleil ou à l'ombre pour F. albida et B. aegyptiaca avec des variations moyennes respectives
de 13,2 et 17,3 %. Entre les séchages au soleil et à l'ombre, les teneurs en MM des feuilles de K.
senegalensis et M inermis ont augmenté de 4,3 et 10,6 % pendant que celles de F. albida et B.
aegyptiaca ont baissé de 2,5 et 1,9 %. Les cendres des feuilles de toutes les espèces ont
augmenté avec le salage mais de façon un peu plus importante (50 g/kg MS) pour M. inermis et
F. albida soit des variations des variations respectives de 78,4 et 45,8 %.
D'une manière générale, les teneurs en MAT ont été au moins égales à 100 g/kg MS pour
les feuilles de toutes les espèces quel que soit l'espèce et le mode de séchage. Pour chaque
espèce, les fourrages secs issus du séchage au soleil et à l'ombre ont des teneurs en MAT
proches ou égales. Mais ces teneurs sont légèrement supérieures à celles des feuilles sèches
obtenues par salage en dehors de F. albida. Les feuilles vertes de F. albida et de B. aegyptiaca
ont des teneurs en MAT supérieures à celles des feuilles sèches obtenues au soleil, à l'ombre et
par salage avec des variations de 6,9 et 7,6 %.
Les teneurs en NDF des fourrages frais de K. senegalensis et M inermis sont plus faibles
que lorsque ces fourrages sont séchés, alors que c'est l'inverse qui est observé avec F. albida et
B. aegyptiaca. Le séchage au soleil a entraîné des teneurs en NDF légèrement élevées pour F.
albida et B. aegyptiaca et légèrement faibles pour K. senegalensis et M inermis par rapport au
séchage à l'ombre avec des variations respectives de 4,9: 4,2; 1,3 et 1,8 %. Les feuilles salées
ont les plus faibles teneurs en NDF. Dans l'ensemble, avec le salage, on a des teneurs en ADF
supérieures au séchage au soleil ou à l'ombre sauf pour B. aegyptiaca à l'ombre. Les feuilles
fraîches ont les plus fortes teneurs en ADF excepté pour K. senegalensis. Les variations de
teneurs entre le séchage au soleil et à l'ombre sont plus importantes pour F. albida et B.
aegyptiaca (2,9 et 3,1 % respectivement) et faibles pour les autres espèces (moins de 0,8 %).
22
Tableau 1. Composition chimique (g/kg MS) des feuilles de ligneux fourragers en fonction du mode deséchage
Espèce Fourrage MS% MM MAT NDF ADF
K. senegalensis Fr 33,66 70 118 521 424SS 96,57 72 12O 543 435sa 94,75 69 121 550 433sosa 92,52 89 116 513 451
M inermis Fr 43,12 75 100 380 281SS 96,07 85 103 381 270sa 93,88 76 102 387 268sosa 90,85 133 101 363 280
F albida Fr 46,28 106 144 465 305SS 96,55 93 134 438 285sa 94,44 95 134 416 276sosa 90,13 155 138 397 284
B. aegyptiaca Fr 46,89 183 119 391 278SS 96,15 166 112 367 254sa 93,73 169 109 352 262sosa 90,76 195 106 349 258
Fr: frais; SS : séchage au soleil; sa: séchage à l'ombre; SaSel : séchage à l'ombre plus sel
III, INFLUENCE DE LA DURÉE DE CONSERVATION ET DU MODE DE STOCKAGESUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DES LIGNEUX FOURRAGERS
3.1. Influence sur la MS, MO et les MAT
Le mode de stockage (sol sans emballage, sacs en jute ou en plastique tissé) des fourrages
ligneux n'a pas eu d'effet significatif (P<0,05) sur leur composition chimique. La durée de
conservation a eu un effet significatif (P<0,05) sur la teneur en matière sèche de l'ensemble des
fourrages ligneux au bout d'un mois et a peu évolué jusqu'à la fin de la conservation. Elle s'est
traduite par une augmentation de la teneur en MS donc une déshydratation au cours du stockage.
Cette influence n'a pas été significative pour les autres constituants chimiques (P<0,05).
L'interaction entre la durée de conservation et le mode de stockage n'a également pas montré de
différences significatives pour les constituants chimiques (P<0,05) de l'ensemble des espèces.
Pour les feuilles séchées au soleil, les teneurs en MO ont légèrement augmenté avec le
temps pour toutes les espèces ligneuses à l'exception de K. senegalensis (tableau 2). Par contre,
les feuilles séchées à l'ombre ont connu une baisse des teneurs en MO avec seulement K.
senegalensis stocké sans emballage pendant la durée de conservation (tableau 3).
23
Tableau 2. Teneurs en matière sèche (%), en matière organique et en matières azotées totales (g/kg MS)des feuilles de ligneux fourragers séchées au soleil et conservées pendant trois mois
Mode de MS % MO MATEspèce stockage Séchage Stockage Séchage Stockage Séchage Stockage
K. senegalensis SE 93,24 95,19 939 936 145 145SJ 93,24 94,90 939 938 145 144SPT 93,24 95,36 939 939 145 144
M inermis SE 92,78 95,00 922 924 102 99SJ 92,78 94,98 922 928 102 96SPT 92,78 95,06 922 924 102 98
F albida SE 92,79 94,85 904 904 155 137SJ 92,79 94,69 904 904 155 143SPT 92,79 94,78 904 907 155 141
B. aegyptiaca SE 91,63 95,13 835 839 119 105SJ 91,63 94,67 835 838 119 106SPT 91,63 94,97 835 839 119 106
SE : sans emballage; SJ : sac enjute; SPT : sac plastique tissé
Tableau 3. Teneurs en matière sèche (%), en matière organique et en matières azotées totales (g/kg MS)des feuilles de ligneux fourragers séchées à l'ombre et conservées pendant trois mois
Mode de MS% MO MATEspèce stockage Séchage Stockage Séchage Stockage Séchage Stockage
K. senegalensis SE 93,43 95,22 937 937 152 143SJ 93,43 95,61 937 938 152 144SPT 93,43 95,47 937 939 152 142
M inermis SE 92,70 94,82 927 929 101 96SJ 92,70 95,03 927 930 101 98SPT 92,70 95,27 927 929 101 99
F albida SE 91,99 94,52 906 909 158 146SJ 91,99 94,31 906 910 158 147SPT 91.99 94,44 906 910 158 146
B. aegyptiaca SE 91,28 94,68 839 843 125 108SJ 91,28 94,17 839 841 125 111SPT 91,28 94,55 839 843 125 108
SE : sans emballage; SJ : sac enjute; SPT : sac plastique tissé
Les teneurs en MAT des fourrages ligneux séchés au soleil ou à l'ombre puis stockés dans
différents emballages ont diminué après trois (3) mois de conservation (tableaux 2 et 3). Les
teneurs en MAT du fourrage sec de K. senegalensis obtenues au soleil n'ont pas varié au cours
des 3 mois de conservation alors qu'elles ont baissé de 6 % en moyenne pour les feuilles séchées
à l'ombre. La variation des teneurs en MAT a été de 11,5 et 13,1 % en moyenne respectivement
pour les feuilles de B. aegyptiaca séchées au soleil et à l'ombre lors du stockage. Dans le cas des
24
feuilles de F. albida, on a observé des variations moyennes de 9,2 et 7,2 % respectivement pour
le fourrage séché au soleil et à l'ombre. Le stockage sans emballage a donné une variation plus
grande pour les feuilles de M inermis séchées à l'ombre tandis que le résultat contraire est
observé pour les deux autres types d'emballage. Les teneurs en MAT de l'ensemble des ligneux
sont restés au moins égales à 96 g/kg MS.
3.2. Influence sur les parois (NDF et ADF)
Pour les feuilles séchées au soleil, les teneurs en NDF ont chuté de façon assez
remarquable pour K. senegalensis après 3 mois de stockage (tableau 4). Les teneurs ont varié
d'environ 573 à 531 g/kg MS soit une variation de 7,0 % indépendamment du type de stockage.
M inermis a connu une variation de 8,1 % avec le stockage sans emballage. Les autres espèces
fourragères ont également enregistré des baisses de teneurs en NDF. K. senegalensis et M
inermis ont enregistré des faibles teneurs en ADF et F. albida et B. aegyptiaca des teneurs
légèrement élevées après les 3 mois de conservation. Les feuilles de M. inermis ont les plus
fortes variations (6,9 à 8,2 %) au cours du temps.
Tableau 4. Teneurs en parois totales (NDF), en ligna-cellulose (ADF) (g/kg MS) des feuilles de ligneuxfourragers séchées au soleil et conservées pendant trois mois
Mode de NDF ADFEspèce stockage Séchage Stockage Séchage Stockage
K. senegalensis SE 573 531 408 399SJ 573 528 408 402SPT 573 536 408 392
M inermis SE 414 380 287 265SJ 414 395 287 267SPT 414 393 287 264
F albida SE 468 452 294 300SJ 468 461 294 296SPT 468 453 294 292
B. aegyptiaca SE 368 365 246 255SJ 368 354 246 251SPT 368 360 246 252
SE : sans emballage; SJ : sac en jute; SPT : sac plastique tissé
Les feuilles issues du séchage à l'ombre ont des valeurs de NDF en baisse pour K.
senegalensis et en hausse pour les autres espèces après stockage au sol sans emballage (tableau
5). Au cours du stockage dans les sacs en jute et plastiques tissés, seules K. senegalensis et M
inermis ont donné des teneurs contraires aux précédentes. Les teneurs en ADF obtenues ont
évolué à l'opposé de celles des feuilles séchées au soleil.
25
Tableau 5. Teneurs en parois totales (NDF), en ligno-cellulose (ADF) (g/kg MS) des feuilles de ligneuxfourragers séchées à l'ombre et conservées pendant trois mois
EspèceMode de NDFstockage Séchage Stockage Séchage
ADFStockage
B. aegyptiaca SE 363 372SJ 363 370SPT 363 374
K. senegalensis SESJSPT
M inermis SESJSPT
F albida SESJSPT
572 570572 582572 577
403 403403 396403 394
456 474456 478456 478
407 410407 409407 411
277 271277 271277 266
281 311281 299281 300
251 245251 253251 249
SE : sans emballage; SJ : sac en jute; SPT : sac en plastique tissé
IV. INGESTIBILlTÉ ET DIGESTIBILITÉ
Il existe très peu de travaux dans la bibliographie sur l'influence de la conservation des
fourrages ligneux sur leur valeur nutritive. L'effet de la conservation (frais ou sec) des fourrages
ligneux sur leur ingestibilité et leur digestibilité a été étudié avec les feuilles de K. senegalensis.
Les quantités volontairement ingérées et les digestibilités déterminées sont celles des rations.
4.1. Composition chimique des aliments distribués
Les teneurs en constituants chimiques des aliments distribués sont donnés dans le tableau
6. Les teneurs en MO des fourrages ligneux frais et sec sont proches. Les feuilles fraîches et
sèches de K. senegalensis ont des teneurs en MAT comparables (108 et 112 g/kg MS). Les
teneurs en ADF des feuilles fraîches et sèches sont voisines alors que celles en NDF sont plus
élevées pour le fourrage frais. Le foin a des teneurs plus élevées en NDF et ADF (788 et 500
g/kg MS respectivement) que le ligneux. La teneur en lignine du foin est plus faible que celle du
fourrage ligneux (81 contre 130 g/kg MS).
26
Tableau 6. Composition chimique (g/kg MS) des aliments distribuésConstituants Ks V (Frais) KsS (Sec)chimiques g/kg MS
Foin de Pp
MS (%)MOMATNDFADFADL
40,41901108490382130
95,49906112478384130
92,0386285
78850081
Ks : Khaya senegalensis ; V : vert ou frais; S : sec; Pp : Pennisetum pedicellatum
4.2. Comparaison de l'ingestibilité des feuilles fraîches et sèches de K.senegalensis
Le taux de refus et les quantités de MS et MO de feuilles fraîches ou sèches de K.
senegalensis volontairement ingérées (QMSVI et QMOVI) sont données dans le tableau 7. Les
quantités ingérées sont différentes bien que les teneurs en MAT des deux rations soient proches.
L'expression des matières ingérées en fonction du poids vif (g MS/kg PV) a montré aussi
une différence significative (P<0,005) entre les feuilles distribuées vertes et sèches.
Les QMSVI et QMOVI exprimées en fonction du poids métabolique (g MS/kg p0,75) ont
été plus élevées pour le fourrage sec que pour le fourrage vert (P<O.Ol). Les quantités ingérées
ont varié de 5,6 et 5,9 g MS/kg pO,75 respectivement pour la MS et la MO.
Le séchage a eu un effet sur l' ingestibilité des feuilles de K. senegalensis.
Tableau 7. Taux de refus et ingestibilité des feuilles fraîches et sèches de K. senegalensis distribuéesRations
KsV (Frais) KsS (Sec)
Taux de refus MS (%) 24 17
QMSVI gMS 639,9 694,9g MS/kg PV 30,1 32,7g MS/kg p0,75 64,7 70,3
QMOVI g MS 569,6 629,5gMS/kgPV 26,8 29,7g MS/kg pO,75 57,8 63,7
NS : non significatif; Les différences significatives sontnotées: * P<O,O l, ** P<O,005, *** P<O,OO 1
NS
***
NS
*****
4.3. Digestibilité in vivo des rations distribuées seules ou en association avec dufoin
4.3.1. Influence du niveau d'alimentation sur la digestibilité des rations de ligneux
Les tableaux 8 et 9 présentent les résultats de digestibilités des rations à base de feuilles
fraîches ou sèches de K. senegalensis distribuées ad libitum (IV) et en ingestion limitée (IL). Le
27
rapport entre quantités ingérées ad libitum et limitée est de 1,29 et 1,41 respectivement pour le
fourrage ligneux frais et sec. Les digestibilités des MS, MO, MA et NDF des rations offertes en
ingestion volontaire sont significativement (P<0,05) plus élevées que celles distribuées en
quantité limitée. La dADF a diminué de 2 et 7 points respectivement pour les fourrages frais et
sec. Cette diminution n'est cependant pas significative (P<0,05).
Les plus fortes variations de digestibilité sont observées au niveau des feuilles séchées
avec 8, 6, 9,10 et 7 points respectivement pour dMS, dMO, dMA, dNDF, dADF.
Tableau 8. Comparaison des digestibilités (%) des feuilles vertes de K. senegalensis distribuées seules adlibitum et en quantité limitée
Rations QMSI gMS/kg p0,75
dMS dMO dMA dNDF dADF
KsV (IV)KsV (IL)
64,750
59a52b***
61a56b***
70a64b
**
41a38b
*
40a38aNS
Au sein d'une même colonne, les moyennes suivies de lettres différentes sont significativement différentesNS: non significatif; * P<O,05, ** P<O,OI, *** P<O,005
Tableau 9. Comparaison des digestibilités (%) des feuilles sèches de K. senegalensis distribuées seulesad libitum et en quantité limitée
Rations QMSI gMS/kg pO,75
dMS dMO dMA dNDF dADF
KsS (IV)KsS (IL)
70,350
53a45b***
55a49b***
66a57b
**
35a25b
*
32a25aNS
Au sein d'une même colonne, les moyennes suivies de lettres différentes sont significativement différentesNS : non significatif; * P<O,05
4.3.2. Influence du séchage sur la digestibilité des rations de ligneux
Dans le cas des animaux alimentés à volonté avec seulement le fourrage ligneux, les
résultats en fonction du séchage sur la digestibilité des différents constituants chimiques sont
présentés dans le tableau 10. Le séchage a entraîné une baisse significative (P<0,05) des
digestibilités des feuilles de K. senegalensis. Les valeurs de digestibilités ont diminué de 6, 6, 4,
6 et 8 points respectivement pour les MS, MO, MA, NDF et ADF respectives.
Tableau 10. Influence du séchage sur la digestibilité (%) des feuilles de K. senegalensis distribuéesseules ad libitum
Rations dMS dMO dMA dNDF dADF
KsV (IV)KsS (IV)
59a53b***
61a55b***
70a66b***
41a35b***
40a32b**
Au sein d'une même colonne, les moyennes suivies de lettres différentes sont significativement différentes** P<O,OI *** P<O,005
28
En ce qui concerne les rations à base de K. senegalensis distribuée seule et en quantité
limitée (tableau Il), les digestibilités des feuilles séchées obtenues sont significativement
(P<0,05) plus faibles que celles des feuilles fraîches. Les valeurs de digestibilité des MS, MO et
MA ont varié de 7 points et celles des parois (NDF et ADF) de 13 points.
Tableau 11. Comparaison des digestibilités (%) des feuilles vertes et sèches de K. senegalensisdistribuées seules en quantité limitée
Rations dMS dMO dMA dNDF dADF
KsV (IL) 52a 56a 64a 38a 38aKsS (IL) 45b 49b 57b 25b 25b
** ** * *** ***Au sein d'une même colonne, les moyennes suivies de lettres différentes sont significativement différentes* P<O,05, ** p<o,o l , *** P<O,005
4.3.3. Influence du séchage sur la digestibilité des rations à base de K. senegalensisdistribuées en association avec du foin
Les résultats de digestibilité des rations à base de feuilles fraîches et séchées de K.
senegalensis distribuées en association avec du foin de Pennisetum pedicellatum sont consignés
dans le tableau 12. Le séchage des feuilles du ligneux a provoqué une réduction significative
(P<0,05) des digestibilité de MS, MO, MA et NDF de la ration. En dépit d'une baisse de la
valeur de dADF de 5 points comme la dNDF, la différence n'a pas été statistiquement
significative (P<0,05) entre les deux rations.
Tableau12. Influence du séchage sur les digestibilités (%) des rations à base de feuilles de K.senegalensis distribuées en association avec du foin
Rations dMS dMO dMA dNDF dADF
KsV+F (IL) 56a 59a 68a 48a 44aKsS+F (IL) 48b 51b 60b 43b 39a
** ** *** * NSAu sein d'une même colonne, les moyennes suivies de lettres différentes sont significativement différentesNS: non significatif; * P<O,05, ** P<O,OI, *** P<O,005
4.4. Influence du taux du ligneux sur la digestibilité des rations
Dans les rations, les feuilles fraîches ou sèches de K. senegalensis ont été distribuées
seules ou en association avec du foin de Pennisetum pedicellatum dans les proportions 70/30. La
comparaison entre les deux niveaux d'incorporation de feuilles du ligneux dans les rations n'a
montré une différence significative (P<0.05) que pour la dNDF seulement dans les rations à base
de fourrages frais et pour la dNDF et la dADF dans les rations à base de fourrages secs (tableau
13). La digestibilité des constituants chimiques était plus élevée pour les rations distribuées en
association avec du foin.
29
Tableau 13. Comparaison de la digestibilité des différents constituants de rations à base de feuilles de K.senegalensis distribuées seules ou en association avec du foin
Fourrage Rations Taux ligneux dMS dMü dMA dNOF dAOF(%)
Frais KsV+F (IL) 70 56a 59a 68a 48a 44aKsV (IL) 100 52a 56a 64a 38b 38a
NS NS NS * NS
Sec KsS+F (IL) 70 48b 51b 60b 43a 39aKsS (IL) 100 45b 49b 57b 25b 25b
NS NS NS * *Au sein d'une même colonne, les moyennes suivies de lettres différentes sont significativement différentesNS : non significatif; * P<O,05
DISCUSSION
30
31
1. INFLUENCE DU MODE DE SECHAGE SUR LA VITESSE DE DESSICCATION
L'évaporation de l'eau contenue dans les fourrages ligneux va être plus ou moins longue
suivant les conditions climatiques lors du séchage et la résistance qu'oppose le fourrage à sa
dessiccation. La vitesse de dessiccation dépend de l'espèce végétale; elle serait aussi fonction du
stade de développement (Cabon, 1987). La perte en eau des fourrages est plus rapide en début
qu'en fin de séchage que ce soit au soleil ou à l'ombre. Le poids des fourrages placés à l'ombre
diminue moins vite la première journée que les fourrages exposés au soleil car leur perte en eau
est plus lente. Les teneurs en eau à l'équilibre diffèrent plus ou moins suivant le mode de
séchage et l'espèce végétale. L'équilibre n'a lieu que lorsque l'air est saturé et limite les
échanges. C'est seulement l'énergie disponible, apportée par le rayonnement solaire ou la
saturation de l'air au contact du fourrage, qui limite l'évaporation. L'action du vent renouvelle
l'air et permet d'éviter la saturation (Cabon, 1987). La dessiccation des fourrages soumis au
salage s'avère plus longue que les deux premiers et cela peut s'expliquer par l'absence de
retournement des fourrages ligneux limitant ainsi leur évaporation.
Dans le cas de la fenaison. des études réalisées au laboratoire avec des paramètres
climatiques (flux d'air, température et humidité relative) constants ont permis d'ajuster les
courbes de dessiccation à une équation comprenant deux termes exponentiels. La dessiccation
comprend deux phases: (1) une phase rapide qui correspondrait essentiellement à l'eau des
espaces intercellulaires et des vaisseaux et (2) une phase lente qui correspondrait à l'eau des sucs
cellulaires et du cytoplasme (Jones, 1979 cité par Demarquilly, 1987). Le traitement au sel d'un
mélange de trois herbacées tempérées par Artoisenet et Paquay (1987) n'a pas eu contrairement à
notre cas d'effet sur la vitesse de fanage.
La dessiccation est contrôlée par des mécanismes physiologiques. Jones et Harris (1980)
cité par Cabon (1987) signalent que le rythme d'évaporation initial est celui de
l'évapotranspiration et, qu'à ce rythme, le foin sécherait en une journée. Mais les stomates se
referment et l'eau doit alors s'échapper par l'épiderme qui oppose une résistance au moins dix
fois supérieure au passage de la vapeur. Pour la plupart des espèces, les stomates se referment
avant que le tiers de l'eau ne soit perdu.
II. INFLUENCE DU MODE DE SECHAGE SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE
Les valeurs de constituants chimiques obtenues pour les quatre espèces fourragères sont
comparables à celles trouvées par d'autres auteurs (Le Houérou, 1980a et b ; Koné et al., 1987 ;
Kaboré-Zoungrana, 1995; Kaboré-Zoungrana et al, 2005). Les modifications de composition
chimique dues au séchage sont variables selon les espèces et le stade de récolte. Le séchage au
32
soleil ou à l'ombre des fourrages ligneux a entraîné une augmentation de la teneur en NDF pour
K. senegalensis et M inermis et une baisse pour F. albida et B. aegyptiaca. Les feuilles fraîches
ont des teneurs élevées en ADF excepté pour K. senegalensis. Balogun et al. (1998) ont trouvé
que la méthode de séchage (étuve à 65°C pendant 48 h) a affecté la teneur en ADL, NDF et ADF
de leurs fourrages ligneux. Tous leurs échantillons séchés à l'étuve ont des teneurs en parois plus
élevées que ceux lyophilisés (lyophilisation -30 OC). Néanmoins, la teneur en ADF de
Calliandra calothyrsus n'a pratiquement pas varié. Les résultats de Fall et al. (2000) sont en
accord avec ceux de Balogun et al. (1998) lorsqu'ils traitent les feuilles de Leucena leucocephala
à la chaleur, notamment le séchage à l'étuve (60 à 80°C) et l'ensilage.
L'augmentation des teneurs en matières minérales de M inermis et F. albida lors du
salage serait le fait de la dissolution d'une partie du sel. Artoisenet et Paquay (1987) ont noté une
augmentation sensible de la teneur en matières minérales, MAT et en MAD d'un mélange
d'herbe lors du salage. Dans le cas du salage que nous avons étudié, les résultats sur les MAT
sont contradictoires, seul K. senegalensis a connu une hausse très mineure pour ce constituant
chimique. Les teneurs en MAT des feuilles fraîches sont voisines de celles obtenues après
séchage au soleil ou à l'ombre mais légèrement supérieures au salage dans l'ensemble. Le
séchage a réduit les teneurs en MAT de F. albida et B. aegyptiaca. Des études menées par Fall et
al. (2000) ont montré que la méthode de conservation n'a eu aucun effet significatif sur la teneur
des feuilles de L. leucocephala en protéines brutes. Par contre leur traitement à la chaleur a
augmenté les MAT liées à l'ADF.
Dans le cas de la fenaison, la composition chimique et la valeur alimentaire des foins
dépendent de celles des fourrages verts correspondants au moment de la coupe, des conditions de
récolte et de conservation. La fenaison entraîne une diminution des teneurs en cendres, en
matières azotées et en glucides solubles (Andrieu et Demarquilly, 1987). Par contre, elle accroît
la teneur en parois des fourrages (Andrieu ct Demarquilly, 1987; Kaboré-Zoungrana et
Sawadogo, 1997).
III. INFLUENCE DE LA DURÉE ET DU MODE DE STOCKAGE SUR LACOMPOSITION CHIMIQUE
Le mode de stockage n'a pas eu d'effet significatif sur l'ensemble des fourrages ligneux
analysés. La durée de stockage a augmenté significativement la matière sèche bien que celle-ci
était déjà supérieure à 90 %MS après séchage. La teneur en MO a connu une légère hausse avec
le temps de conservation La durée de stockage a affecté à la baisse la teneur en NDF des
fourrages secs mais dans une mesure plus large celle de K. senegalensis séché au soleil. Les
33
teneurs en ADF sont variables en fonction des espèces végétales et de leur mode de séchage
après la conservation.
La durée de stockage a entraîné une diminution de la teneur en MAT des différentes
espèces étudiées. Mais ces teneurs sont susceptibles de couvrir les besoins d'entretien des
ruminants. Lors d'une étude menée au Mali, Traoré (2003) a trouvé que le mode de séchage et le
type d'emballage n'ont eu aucun effet significatif sur les teneurs en protéines, en calcium et en
phosphore de quatre fourrages ligneux.
Dans le cas des plantes herbacées, lorsque les foins sont rentrés insuffisamment secs
(teneur en MS<80%), des modifications importantes de composition et de valeur alimentaire
peuvent aussi se produire durant le stockage (Andrieu et Demarquilly, 1987). Et quand le
fourrage est rentré suffisamment sec (teneur en MS>85%) et mis à l'abri, les pertes en cours de
conservation sont très réduites (Dulphy, 1987).
IV. EFFET DU SÉCHAGE SUR L'INGESTIBILlTÉ ET LA DIGESTIBILITÉ
Les teneurs en MAT des feuilles fraîches et sèches de K. senegalensis sont au-dessus du
seuil critique de 70 g/kg MS nécessaire pour couvrir les besoins d'entretien des ruminants
lorsque les fourrages ligneux sont distribués seuls aux ruminants.
Le séchage a influencé significativement l'ingestion volontaire des rations de fourrages
ligneux. Les feuilles séchées de sont ingérées en quantité plus importante que les feuilles vertes.
La teneur en eau des fourrages frais peut avoir influencé l'ingestibilité. L'eau contenue dans la
plante semble avoir un certain pouvoir d'encombrement au niveau du rumen. Van et al. (2006)
ont trouvé que les QMSVI de feuilles fraîches et sèches d'Acacia mangium sont similaires mais
significativement inférieures à celles des feuilles préfanées (64 %MS). Une différence
importante a été trouvée entre l'ingestion volontaire des fourrages frais et sec de Calliandra (59
contre 37 g MS/kg pOo75
) par Palmer et Schlink (1992) cités par Van et al. (2006). La raison
suggérée était que le fourrage frais de Calliandra était plus rapidement digéré que celui du
matériel sec.
Dans le cas des herbacées, J'ingestibilité des foins dépend d'abord de celles des fourrages
verts sur pied au moment de la fauche (Demarquilly, 1970). A teneurs égales en matières azotées
ou cellulose brute, les foins sont ingérés en quantités plus faibles que les fourrages verts
correspondants (Demarquilly et al, 1981 ; Kaboré-Zoungrana et Sawadogo, 1997). La quantité
de MS de foins volontairement ingérée varie selon l'espèce et le stade phénologique (Andrieu et
Demarquilly, 1987 ; Kaboré-Zoungrana et al., 1999). L'ingestibilité des foins est plus liée à leur
composition chimique qu'à leur digestibilité (Andrieu et Dernarquilly, 1987).
34
La régulation de l'ingestion des fourrages est avant tout liée à l'état de réplétion du
rumen, car les fourrages ne peuvent quitter le rumen qu'après avoir été réduits en fines particules
(Grenet et Demarquilly, 1987). Cette réduction des fourrages implique la digestion, sous l'action
conjuguée des microorganismes du rumen et de la mastication.
La digestibilité des rations à base de K. senegalensis distribuées seules en ingestion
volontaire est plus élevée que celles de rations en quantité limitée. Dans le cas des herbacées,
Kaboré-Zoungrana (1995) a trouvé une différence importante de dMü entre les deux niveau
d'alimentation lorsque le fourrage est jeune, mais qu'avec l'âge, la différence s'estompe à cause
du tri beaucoup plus important. Il faut noter aussi que la différence entre les quantités ingérées
était plus du double pour l'ingestion volontaire dans le cas des différences de dMü importantes.
La digestibilité des rations de feuilles de K. senegalensis distribuées ad libitum en
fonction du mode de présentation a donné des résultats contraires à ceux de l' ingestibilité. Le
séchage a affecté à la baisse la digestibilité des rations de feuilles de K. senegalensis distribuées
seules ou en association avec du foin. L'étude de l'influence du séchage sur la digestibilité a
donné des résultats variables selon les espèces ligneuses dans la bibliographie. Le séchage au
soleil diminuait la dMS de Pithecellobium dulce alors que son influence sur la dMS d'Albizzia
lebbeck n'a pas été significative (Fall, 1993).
Balogun et al. (1998) ont rapporté que le séchage à l'étuve a un effet sur la digestibilité de
MS des ligneux déterminée selon la méthode du sac nylon (NBDMD) qui varie en fonction de
l'espèce ligneuse et du mode de traitement. Pendant que le séchage à l'étuve dépréciait la
NBDMD de certains fourrages ligneux, les espèces non tannifères Combretum erythrophloeum
et A. lebbeck enregistraient une légère augmentation de NBDMD avec les feuilles sèches. La
chaleur a entraîné une baisse de la digestibilité de la matière organique et donc de la valeur
énergétique des feuilles de L. leucocephala (Fall et al., 2000). La diminution de la dMA des
feuilles de L. leucocephala traitées à la chaleur est liée à l'augmentation des MAT liées à l' ADF
(Fa li et al., 2000).
A l'opposé des ligneux qui réagissent de façon variable au séchage, la fenaison affecte la
digestibilité des plantes herbacées dans un seul sens. La digestibilité du fourrage vert est
supérieure à celle du foin pour la MS, la MO, et les MA pour des teneurs en MAT proches
(Andrieu et Demarquilly, 1987 ; Kaboré-Zoungrana et Sawadogo, 1997). La digestibilité des MA
et donc la teneur en MAD, diminue d'autant plus que l'échauffement du foin est important. Une
fraction des MA se combine à des sucres lors de la réaction de Maillard et devient indigestible
(Demarquilly et Andrieu, 1987).
35
Balogun et al. (1998) expliquent les réponses variables de la digestibilité des fourrages
ligneux frais par la présence de différents niveaux de facteurs anti-nutritionnels tels que les
tannins condensés dans les espèces.
L'incorporation de feuilles de K. senegalensis à des taux de 70 et 100 % n'a pas montré
de différences significatives entre les digestibilités des rations à l'exception de dNDF et dADF.
Kaboré-Zoungrana et al. (2005) n'ont également pas trouvé un effet du taux d'incorporation sur
la digestibilité des rations à base de feuilles de B. aegyptiaca distribuées seules et du ligneux en
association avec du foin dans les proportions 60/40. Quant à Fall (1993), elle a noté une chute de
la dMS des rations contenant des ligneux à des taux élevés. En revanche, Fall et al. (1997)
enregistraient une augmentation de la dMS des rations à des taux croissants de fruits de F.
albida. Fall et al. (1998) a mis en évidence des phénomènes d'interactions digestives avec des
rations composées de fourrages ligneux. Ces problèmes peuvent s'expliquer par la présence de
composés phénoliques. Les faibles proportions en tannins peuvent être tolérées et même
favoriser l'absorption des acides aminés dans l'intestin grêle en les protégeant des effets du suc
gastrique (Getachew et al, 2000). Des auteurs (Reed et al., 1990 ; Kaboré-Zoungrana et al., 1999)
ont trouvé pour des aliments non tannifères et les herbacées une digestibilité réelle des MAT
(86 %) identique à celle de B. aegyptiaca (Kaboré-Zoungrana et al., 2005).
36
, ,CONCLUSION GENERALE
37
La dessiccation des fourrages ligneux dépend beaucoup des conditions climatiques. Les
fourrages séchés au soleil ou à l'ombre sont suffisamment secs (> 90 % MS) après 3 ou 4 jours
de séchage et peuvent être ensuite stockés dans un endroit aéré et sec.
Les modifications entraînées par le séchage et le stockage des quatre espèces étudiées sur
le plan de la composition chimique sont comparables. Les teneurs en MAT des fourrages secs
stockés dans les différents emballages permettent de couvrir les besoins d'entretien des
ruminants. Le séchage au soleil ou à l'ombre et les différents types de stockage utilisés (sol, sac
en jute et sac en plastique tissé) sont donc des méthodes réalisables et simples qui permettent une
bonne stabilisation et conservation du fourrage ligneux et peuvent donc être recommandées dans
les systèmes traditionnels des zones sahéliennes.
Sur le plan de la valeur nutritive, le séchage a modifié l'ingestibilité et la digestibilité des
rations de feuilles de K. senegalensis. Certes, la ration de fourrage sec est moins digestible que le
fourrage frais mais la digestibilité des matières azotées est au-dessus de 50 %. Le fourrage sec
des ligneux peut permettre aux animaux de couvrir leurs besoins d'entretien et voire de
production en saison sèche.
Pour les moutons alimentés avec des feuilles de K. senegalensis seules ou en association
avec du foin, le niveau d'incorporation du ligneux n'a pas eu d'effet sur la digestibilité de la
matière sèche, de la matière organique et des matières azotées de la ration. Le niveau
d'incorporation du fourrage ligneux dans la ration peut être aussi un moyen pour mieux gérer
cette ressource. Cette gestion des quantités va éviter le gaspillage du fourrage ligneux.
Les résultats obtenus sur les fourrages ligneux autorisent leur utilisation sous forme sèche
pour l'alimentation des ruminants. La conservation du fourrage ligneux sous forme sèche est
plus aisée que sous la forme fraîche dans les régions sahéliennes et soudaniennes.
Néanmoins, il est nécessaire de déterminer les teneurs en protéines brutes liés à la
lignocellulose (MAT-ADF) et en tannins dans les feuilles vertes et sèches pour mieux
appréhender l'effet du séchage sur la valeur nutritive des fourrages ligneux.
Il faut également noter que cette étude concourent à l'incitation pour la mise en place de
banques fourragères dans nos régions en utilisant des ligneux en vue d'une exploitation
rationnelle et judicieuse des ressources. Cela implique des études sur les modes appropriés de
gestion (hauteur de coupe, mode et rythme d'exploitation) des espèces qui seront utilisées pour
bénéficier d'une biomasse et d'une qualité intéressantes.
, ,REFERENCES
BILIOGRAPHIQUES
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39
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ANNEXE
43
Photo 1. Pied de K. senegalens is
~r.,*=~:B;1
Photo 3. Pied cie M. inermis
Photo 2. Feuillage de K. senegalensis
~
Photo 4. Feuillage deJ1.
Photo 5. Pieds de F olbido
~..
Photo 6. Pied de fi- aegyptiaca Photo 7. Feuillage de fi. aegyp üaca
..
...- -.. '~,A..~. r, .. "'<ooilr;
Photo 9. M. inerniis ayant perdu une branche
:lA" o;M ......
Photo Il . Bois de Id. inerniis coupé
~~~~~!H~~~~'lrjJJJ.~Photo 10. Pied de M. inerntis mut ilé
Photo 12. Bois de M. inermis coupé
..