une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016 · était restées au niveau de 2013, les...

5
27 DOSSIER 3 juin 2016 L’année 2015 a été plutôt positive pour les éleveurs de volailles de chair, avec une productivité en croissance dans toutes les productions. Ceci est lié à de bonnes rotations et une diminution de la durée des vides sanitaires dans des productions à la peine les années passées. La baisse du prix des intrants sur cette période, gaz et matières premières, a également donné une bouffée d’oxygène. Cependant, la fin de l’année 2015 et le début 2016 donnent des inquiétudes. Tout d’abord la crise de l’Influenza aviaire dans le Sud-Ouest a entraîné une fermeture des frontières pour certains débouchés à l’export. Les contrats de certains producteurs sont également en baisse, ce qui risque de mettre un frein aux efforts de rénovation entamés ces dernières années. Dossier réalisé par Élodie Dezat Chambre d'agriculture de Bretagne A. Puybasset ENQUÊTE AVICOLE Une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016

Upload: others

Post on 05-Jun-2020

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016 · était restées au niveau de 2013, les marges brutes annuelles auraient été grignotées de plus de 1 €/m² en moyenne,

27DOSSIER 3 juin 2016

3 juin 2016

L’année 2015 a été plutôt positive pour les éleveurs de volailles de chair, avec une productivité en croissance dans toutes les productions. Ceci est lié à de bonnes rotations et une diminution de la durée des vides sanitaires dans des productions à la peine les années passées. La baisse du prix des intrants sur cette période, gaz et matières premières, a également donné une bouffée d’oxygène.Cependant, la fin de l’année 2015 et le début 2016 donnent des inquiétudes. Tout d’abord la crise de l’Influenza aviaire dans le Sud-Ouest a entraîné une fermeture des frontières pour certains débouchés à l’export. Les contrats de certains producteurs sont également en baisse, ce qui risque de mettre un frein aux efforts de rénovation entamés ces dernières années.

Dossier réalisé par Élodie DezatChambre d'agriculture de Bretagne

A. P

uyba

sset

ENQUÊTE AVICOLE

Une année 2015 correcte,

des inquiétudes pour 2016

Page 2: Une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016 · était restées au niveau de 2013, les marges brutes annuelles auraient été grignotées de plus de 1 €/m² en moyenne,

28 DOSSIER 3 juin 2016

3 juin 2016

La progression des marges en 2015 est avant tout liée à la productivité élevée dans les bâtiments. L’augmentation varie de 1 kg/m²/an à plus de 13 kg/m²/an pour les productions de poulet standard ou de canard de barbarie. Cette hausse de la productivité est elle-même la conséquence d’une bonne tenue des rotations.

Si l’on se base sur les résultats technico-économiques de 2015, une baisse de 15 % en poulet export aurait une incidence sur la marge brute annuelle de plus de 5 €/m². La marge serait alors juste au-dessus de la barre des 30 €. Toute la fi lière retient donc son souffl e et espère la fi n la plus rapide possible de l’épizootie d’Infl uenza aviaire.

Chute du prix du gazSi l’année 2014 était marquée par un gel des frais de chauffage, c’est une forte dimi-nution qui a été observée en 2015. Ce qui a apporté une bouffée d’oxygène aux pro-ducteurs. Cependant, cette embellie ne doit pas entraîner un relâchement des efforts concernant les économies d’énergies car cette situation ne sera pas pérenne. Ainsi, si les dépenses de chauffage en 2015 était restées au niveau de 2013, les marges brutes annuelles auraient été grignotées de plus de 1 €/m² en moyenne, l’écart pouvant atteindre près de 1,65 €/m²/an en poulet export ou lourd non sexé, et jusqu’à 1,79 €/m²/an en canard de barbarie. Il est donc essentiel de se préparer à toute nouvelle fl ambée des prix 1 .

Un petit coup de jeune sur le parcLe nombre de bâtiments neufs de notre échantillon augmente légèrement de nou-veau cette année. En 2008, le taux de bâti-ments de moins de cinq ans n’atteignait que 2,3 % de l’échantillon contre 11,4 % en 2015. Malgré tout, la grosse majorité du parc est constitué de bâtiments de plus de 20 ans, dont la proportion augmente et atteint 61 % cette année. Ainsi, le sursaut des construc-tions n’est pas suffisant pour inverser la pyramide des âges des poulaillers.

La productivité, clé de l’année 2015

Valeurs en €/m²/an

Poulet export

Poulet standard

Poulet lourd sexé

Dindestandard

Marge brute annuelle

35,92 636 lots

33,12 763 lots

39,61 309 lots

32,53 363 lots

Charges fi xes 8,13 119 bâtiments

8,55 100 bâtiments

Autofi nancements et annuités

10,19 34 bâtiments

9,21 99 bâtiments

12,20 44 bâtiments

7,82 100 bâtiments

Solde disponible 17,61 15,79 19,29 16,16

Estimation du solde disponible dans les principales productions avicoles

500

600

700

800

900

1000

600

T4 2

015

T3 2

015

T2 2

015

T1 2

015

T4 2

014

T3 2

014

T2 2

014

T1 2

014

T4 2

013

T3 2

013

T2 2

013

T1 2

013

T4 2

012

T3 2

012

T2 2

012

T1 2

012

T4 2

011

T3 2

011

T2 2

011

T1 2

011

T4 2

010

T3 2

010

T2 2

010

T1 2

010

T4 2

009

T3 2

009

T2 2

009

T1 2

009

T4 2

008

T3 2

008

T2 2

008

T1 2

008

T4 2

007

T3 2

007

T2 2

007

1 Évolution du prix du gaz depuis 2007

Le prix du gaz a fortement diminué en 2015.

Bienn que 11,4% de bâtiments aient moins de cinq ans, le sursaut des constructions n'est pas suffi sant pour inverser la pyramide des âges des poulaillers.

Page 3: Une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016 · était restées au niveau de 2013, les marges brutes annuelles auraient été grignotées de plus de 1 €/m² en moyenne,

29DOSSIER

L’amélioration des performances observée ces dernières années marque le pas pour certains critères. Malgré cela, les marges s’améliorent grâce à l’augmentation de la productivité et de la marge poussin aliment.

La production de poulets de souche JA ayant faiblement repris en 2015, les commentaires ne concernent que des productions avec souches standard.

Croissance en hausse, indice de consommation variableLa croissance des poulets s’est amélio-rée dans toutes les productions, avec des hausses allant de 0,2 % en poulet standard à 1,7 % en poulet export. C’est dans cette dernière production que nous notons la plus forte diminution de l’indice de consomma-tion avec une diminution de 9 % depuis 2012 pour atteindre 1,609 ! En production stan-dard, l’indice de consommation se dégrade légèrement tandis qu’il stagne en poulets lourds sexés et s’améliore en poulets lourds non sexés.

Des pertes en hausseLes taux de pertes repartent à la hausse dans toutes les productions. Si ce taux aug-mente en poulet export, il reste malgré tout inférieur à la moyenne des dix dernières années (3,25 % contre une moyenne de 3,61 %). Ce n’est pas le cas des productions standard et lourdes où le taux est dans une fourchette supérieure par rapport aux dix dernières années, 4,71 % contre 4,14 % en poulet standard et 5,36 % contre 4,72 % en poulet lourd.Si le poulet export semble mieux s’en sor-tir du côté des performances techniques, nous notons une forte hausse des taux de saisies. Elles atteignent un niveau jamais observé depuis 2008 avec 2,16 % alors que la moyenne entre 2005 et 2014 était de 1,23 %.

Les marges se redressent sensiblementLes rotations sont en hausse, en lien avec des vides sanitaires qui ont diminué ou sont restés stables à des niveaux corrects. Ainsi, en poulet export, nous battons deux nouveaux records : celui de la rotation avec 8,25 lots par an et celui de la productivité avec 330,9 kg/m²/an.

Autre fait marquant, la marge poussin ali-ment ramenée au kilo s’est améliorée dans toutes les productions. Le résultat est une amélioration de la marge brute annuelle dans toutes les productions allant de 1,21 €/m² en poulet standard à 2,87 €/m² en poulet lourd sexé. Attention toutefois aux comparaisons qui peuvent être faites entre productions : les éleveurs en poulets lourds sexés ont souvent des annuités plus élevées en lien avec des efforts de modernisation des bâtiments plus importants.

Différentes trajectoires en productions de poulets

3 juin 2016

3 juin 2016

Poulet export (hors JA) Poulet export (hors JA) Poulet lourd sexé

2014 2015 2014 2015 2014 2015

Durée d’élevage (jours) 32,8 32,4 36,3 36,5 49,0 49,2

Poids moyen (kg) 1,364 1,368 1,846 1,867 2,607 2,629

IC technique 1,623 1,609 1,693 1,704 1,821 1,821

Pertes (%) 3,06 3,25 3,92 4,71 5,35 5,44

Productivité (kg/m²/lot) 39,70 40,11 40,57 40,47 49,98 50,34

Marge PA en €/m²/lot 6,917 7,123 8,045 8,050 10,377 10,891

Durée du vide 12,4 11,9 20,8 19,0 16,0 14,8

Charges variables en €/m²/an 22,18 22,85 19,50 19,81 21,56 22,49

Marge brute en €/m²/an 33,71 35,92 31,91 33,12 36,76 39,63

Évolution des principaux critères en production de poulet

60

80

100

120

Poulet lourdPoulet standardPoulet export

201620152014201320122011201020092008

mar

ge b

rute

- ba

se 1

00

A. P

uyba

sset

Deux nouveaux records sont battus en poulet export :

celui de la rotation avec 8,25 lots par an et celui de la productivité

avec 330,9kg/m²/an.

Évolution de la marge brute ramenée au kilo de poulet produit (base 100 en 2009)

La marge brute ramenée au kilo évolue différemment selon les fi lières. En poulet standard et lourd, l’amélioration initiée en 2010 et stoppée en 2013 a repris en 2014 et se poursuit en 2015. Les niveaux restent comparables à ceux observés en 2010 ou 2012. En poulet export, la marge ramenée au kilo vif a régressé mais tend à s’améliorer depuis 2013.

Page 4: Une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016 · était restées au niveau de 2013, les marges brutes annuelles auraient été grignotées de plus de 1 €/m² en moyenne,

30 DOSSIER 3 juin 2016

3 juin 2016

La tendance observée en 2014 se poursuit : la part de dindes lourdes qui avait pourtant fortement augmenté entre 2012 et 2014 se réduit comme peau de chagrin.

Le désengagement de certains opéra-teurs vis-à-vis de la production de dindes lourdes se poursuit. En conséquence, la part de dindes standard ou certifi ée augmente alors que celui de dindes lourdes et alour-dies régresse.

Performances : toujours pas la panacéeSi la plupart des critères techniques sont en amélioration cette année, leur évolution n’est pas spectaculaire. Ainsi, les indices de consommation ont diminué entre 2015 et 2014, mais retrouvent à peine le niveau de 2013. Le gain moyen quotidien se dégrade

légèrement en dinde standard et s’améliore en dindes certifi ées.Une explication à ces timides évolutions est la persistance des problèmes sanitaires qui frappent encore de nombreux lots. Des cas d’histomonose ou salmonellose ont été rapporté qui, même s'ils n’ont pas entraîné une forte mortalité, ont pénalisé les perfor-mances de certains éleveurs. Ainsi, en pro-duction standard, si le taux de pertes reste stable par rapport à l’année précédente, il reste supérieur de 0,4 % à la moyenne des dix dernières années.Au fi nal, l’index de performance croît légère-ment en production médium sans retrouver le niveau de 2013 tandis qu’en production certifi ée, il dépasse nettement le niveau de 2013.

Du mieux du côté des margesHeureusement la rotation est au rendez-vous ! Ainsi, en production de dinde stan-dard, la durée des vides sanitaires dimi-nue de nouveau et perd 5 jours par rapprt

à 2013, où les vides avaient atteint le plus haut niveaux des dix dernières années. Cette durée de vide se dégrade légèrement en dinde certifi ée, mais est supérieure d’une demi-journée seulement par rapport à la fi lière standard.La marge poussin aliment ramenée au kilo est en amélioration, très nette pour la dinde standard et plus légère pour la dinde cer-tifi ée. Voici un signal encourrageant pour inciter les éleveurs à se tourner vers la production de dindes. Au final, la marge brute annuelle augmente de 2,84 €/m² en moyenne entre les deux productions.

Multiples régressionsen dindes lourdesLe nombre de lots de dindes lourdes ayant diminué, il est diffi cile d’analyser fi nament les résultats. Les performances ne sont pas toujours au rendez-vous, avec une mortalité qui reste élevée et une marge brute annuelle en-deça des niveaux observés en dindes standard et certifi ées.

Un léger mieux en production de dindes

Dinde standard Dinde certifi ée

2014 2015 2014 2015

Durée d’élevage (jours) 128,3 127,7 129,8 130,0

Poids moyen (kg) 10,795 10,755 10,760 10,892

IC technique 2,401 2,367 2,413 2,384

Pertes (%) 8,15 8,15 7,88 6,85

Productivité (kg/m²/lot) 76,71 75,99 72,70 76,39

Marge PA en €/m²/lot 20,402 21,275 21,346 22,564

Durée du vide 26,8 23,6 23,1 24,1

Charges variables en €/m²/an 18,40 18,78 18,34 18,09

Marge brute en €/m²/an 29,54 32,53 32,68 35,36

Évolution des principaux critères en production de dinde

L’index de performance(1) en dinde standard peine à décoller

Les densités en baisse dans certaines productions (base 100 en 2005)

Le début des années 2000 a été ponctué par des évolutions réglementaires qui ont représenté de vrais défi s techniques pour la fi lière dinde : passage à un aliment 100% végétal, arrêt du nifursol puis des antibiotiques facteurs de croissance. Depuis 2004 les performances étaient reparties à la hausse, avant de chuter en 2014 et repartir faiblement en 2015.

Alors que les densités au démarrage ont augmenté jusqu’en 2010 à 2012, elles ont entamé une diminution dans certaines productions. C’est le cas du poulet standard, du poulet lourd et des dindes. Elles restent cependant plus élevées que dans la majorité des pays producteurs européens. Le poulet export suit une évolution différente avec une augmentation continue des densités.

La marge poussin aliment ramenée au kilo est en amélioration, très nette pour la dinde standard et plus légère pour la dinde certifi ée : de 2,84 €/m² en moyenne entre les deux productions.

A. P

uyba

sset

90

95

100

105

110

115

Poulet export DindePoulet lourd Poulet standard

2015201420132012201020092008200720062005300310320330340350360370380390400

2015

2014

2013

2012

2010

2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1996

1995

1994

1993

1992

1991

inde

x de

per

form

ance

(1)

(1) Index de performance= (GMQ x viabilité) / (IC x 10)

Page 5: Une année 2015 correcte, des inquiétudes pour 2016 · était restées au niveau de 2013, les marges brutes annuelles auraient été grignotées de plus de 1 €/m² en moyenne,

31DOSSIER

En dehors du poulet et de la dinde, de nombreuses autres espèces de volailles de chair sont enquêtées, et ont connu des évolutions différentes en 2015.

UN CANARD MI-FIGUE MI-RAISIN

La filière canard de barbarie est toujours impactée par des pro-blèmes sanitaires à répétition. Cela se fait sentir au niveau technique que ce soit au niveau de la morta-lité qui augmente de nouveau, ou encore de l’indice de consommation qui stagne.Cette année, la durée des vides sanitaires diminue enfi n, même si elle reste à un niveau assez élevé avec 29 jours en moyenne. La marge poussin aliment au kilo dimi-nue, le vrai gain se fait au niveau des charges variables par lot et notamment des frais de chauffage. Au fi nal, la marge brute annuelle gagne 1,69 €/m² mais reste très inférieure à l’année 2012 où la marge brute annuelle avait atteint 48,69 €/m², soit 3 €/m² de plus qu’actuellement.

DE BONS RÉSULTATS EN PRODUCTIONS LABEL ROUGE

Les résultats en productions label rouge s’améliorent de nouveau

cette année. Malgré une hausse de la durée des vides sanitaires en poulet, les marges augmentent grâce à une meilleure marge pous-sin aliment au kilo et une diminu-tion des charges variables au lot. En deux ans, la marge brute annuelle a ainsi gagné 3,8 €/m². Au niveau technique, l’indice de consom-mation s’améliore nettement tout comme les taux de saisies et de déclassés, mais le taux de pertes se dégrade légèrement. Les signaux pour la production de pintades sont plutôt positifs avec une améliora-tion de l’indice de consommation, de la croissance et du taux de sai-sies mais une dégradation du taux de pertes.

LE BIO CONFORTE DE BONS RÉSULTATS

Attention, le nombre de lots cette année est en diminution, et nous n’analysons ici que les résultats obtenus en fi lières organisées. Sur la cinquantaine de lots recueillis, nous notons que la marge brute poursuit sa progression en gagnant plus de 1,5 €/m²/an. Cette amé-lioration est à mettre en relation avec la rotation élevée dans les bâtiments, alors que les charges variables augmentent, et que la marge poussin aliment diminue légèrement. D’un point de vue technique, l’indice de consomma-tion s’améliore tandis que le taux de pertes se dégrade fortement.

3 juin 2016

3 juin 2016

Résultats corrects dans les autres productions

P. L

e D

ouar

in

* Changement de périmètre – un groupement non représenté

Canard de barbarie standard

Poulet label rouge*

Poulet biologique en bâtiments fi xes

2014 2015 2014 2015 2014 2015

Durée d’élevage (jours) 87,5 84,5 86,3 85,7 89,0 87,7

Poids moyen (kg) 4,153 4,010 2,293 2,287 2,396 2,573

IC technique 2,698 2,696 2,935 2,917 3,063 3,043

Pertes (%) 4,43 4,77 2,84 2,97 4,10 4,93

Productivité (kg/m²/lot) 57,93 60,15 24,46 24,47 22,96 24,49

Marge PA en €/m²/lot 22,594 22,442 13,246 13,551 15,999 15,687

Durée du vide 30,4 29,0 23 ,6 25,1 30,2 22,3

Charges variables en €/m²/an 26,11 26,56 11,62 11,42 12,09 13,58

Marge brute en €/m²/an 43,93 45,62 30,90 33,16 36,87 38,45

Évolution des principaux critères en production de canard de barbarie et volailles sous signe de qualité

En deux ans, la marge brute annuelle a ainsi gagné 3,8 €/m² en poulet label rouge

A. P

uyba

sset

P. L

e D

ouar

in