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Une introduction au bouddhisme de Nichiren Daishonin Soka Gakkai internationale (SGI) du Canada

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Page 1: Une introduction au bouddhisme de Nichiren …documentationcapitale.ca/documents/bouddhisme.pdf4 «Ce que vous pratiquez est la voie du bodhisattva. Et puisque vous progressez peu

Une introduction

au bouddhismede Nichiren Daishonin

So k a Ga k k a i i n t e r n a t i o n a l e ( S G I ) d u Ca n a d a

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« Alors, parce que tous les êtres humains réciteront ensemble

Nam Myoho Renge Kyo, le vent ne tourmentera plus les

branches ou les rameaux et la pluie sera si douce qu’elle

ne détruira pas même une motte de terre. Le monde redeviendra

ce qu’il était aux époques de Fou Si et de Chen Nong dans la

Chine Antique. Les désastres seront écartés du pays et ses

habitants, libérés du malheur. Ils apprendront également l’art

de mener des vies longues et pleinement satisfaisantes. »

Nichiren Daishonin(« La pratique telle que le Bouddha l’enseigne », Lettres et traités, vol. 1, p. 109-110)

Cette brochure a été réalisée par la Soka Gakkai France - BP4 - 92332 Sceaux cedex 02.www.sokagakkai-france.asso.fr

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.

Reproduit avec autorisation par la Soka Gakkai internationale (SGI) du CanadaISBN 2-923187-01-6 / Dépôt légal : février 2004Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2004Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 2004

Québec Centre de la SGI du Canada à Québec225, boulevard Charest Est, Québec(Québec)G1K 3G9 / (418) 523-2219

MontréalCentre culturel de la SGI du Canada àMontréal5025, rue Buchan, Montréal (Québec)H4P 1S4 / (514) 733-6633

Ottawa Centre de la SGI du Canada à Ottawa237 Argyle Avenue, Ottawa (Ontario)K2P 1B8 / (613) 232-1100

Toronto Centre culturel de la SGI du Canada2050 Dufferin Street, Toronto (Ontario)M6E 3R6 / (416) 654-3211

Winnipeg Bureau de la SGI du Canada à Winnipeg #703 - 44 Princess Street, Winnipeg(Manitoba)R3B 1K2 / (204) 775-1757

Edmonton Centre de la SGI du Canada à Edmonton #200 10711-107 Ave, Edmonton (Alberta)T5H 0W6 / (780) 423-2813

Calgary Centre de la SGI du Canada à Calgary 1819 10th Ave. S.W., Calgary (Alberta)T3C 0K2 / (403) 244-3855

Vancouver Centre culturel de la SGI du Canada à Vancouver8401 Cambie Street, Vancouver (ColombieBritannique)V6P 3J9 / (604) 322-0492

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Questions-réponses ....................................................................................... 5Pourquoi avons-nous besoin d’une religion ? .................................................... 5Qui pratique le bouddhisme de Nichiren Daishonin ? ..................................... 6Qu’est-ce que le bouddhisme ? ............................................................................ 7Qu’est-ce que la boddhéité ? ................................................................................ 7En quoi consiste la pratique ? .............................................................................. 8

Faire gongyo et daimoku ................................................................................. 8L’étude ............................................................................................................... 8L’action .............................................................................................................. 9

Quels sont les effets de la pratique ? .................................................................. 10Quel doit être notre état d’esprit lorsque nous pratiquons ? .......................... 11Pourquoi n’ai-je pas entendu parler de cette pratique auparavant ? ............ 12Comment puis-je pratiquer? .............................................................................. 14

Les termes fondamentaux du bouddhisme de Nichiren Daishonin ........................................ 16

n L A P R AT I QU E

Nam Myoho Renge Kyo ........................................................................................ 17Le Gohonzon ........................................................................................................ 18Gongyo .................................................................................................................. 18Foi, pratique, étude ............................................................................................. 18

n QU E LQU E S T E R M E S D E L’ E N S E I G N E M E N T B O U D D H I QU E

Les bienfaits .......................................................................................................... 19Le bouddha .......................................................................................................... 19Les désirs .............................................................................................................. 19Les Dix états ......................................................................................................... 20Le karma ............................................................................................................... 22Kosen-rufu ............................................................................................................ 22Les neuf consciences ........................................................................................... 23La non-dualité de la vie et de l’environnement ............................................... 23La non-dualité du corps et de l’esprit ............................................................... 23La vie et la mort ................................................................................................... 24La voie du milieu ................................................................................................. 24

n É L É M E N TS H I S TO R I QU E S

Shakyamuni ou Siddharta Gautama ................................................................. 25Le Sûtra du Lotus ................................................................................................. 25Nichiren Daishonin ............................................................................................. 27La Soka Gakkai internationale (SGI) ................................................................. 31La SGI du Canada ................................................................................................. 32Daisaku Ikeda ....................................................................................................... 33Charte de la Soka Gakkai internationale ........................................................... 35

Sommaire

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«Ce que vous pratiquez est la voie du bodhisattva.

Et puisque vous progressez peu à peu dans la pratique et l’étude,

vous êtes tous assurés d’atteindre la boddhéité.»

Le Sûtra du Lotus, chapitre 5 (d’après THE LOTUS SUTRA translated by Burton Watson,

Columbia University Press, New York, 1993, p. 154)

« Lorsque nous nous interrogeons sur la nature de la vie,

nous découvrons qu’elle n’a ni commencement impliquant

la naissance, ni fin impliquant la mort ; nous découvrons

au contraire la véritable entité de la vie, indépendante de la vie

comme de la mort. Cette entité de la vie ne peut ni être

consumée par les flammes de la fin d’un kalpa ni emportée

par les flots d’une inondation. Elle ne peut ni être tranchée

par le sabre ni transpercée par les flèches. Elle peut

se loger dans une graine de moutarde, mais cette graine

ne se dilate pas plus que l’entité de vie ne se contracte.

Elle emplit l’immensité de l’espace, mais l’espace n’est jamais

trop vaste, ni la vie trop petite.»

Nichiren Daishonin(« L’enseignement ultime de tous les bouddhas »)

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Chacun aspire à une vie bien remplie et heureuse. Grâce aux nouvelles technologies,

l’accès aux informations nous permet d’en apprendre toujours davantage sur le monde qui nous entoure.Pourtant, pour beaucoup, le mondeintérieur demeure un mystère. La médecine a permis de vaincre bonnombre de maladies qui, autrefois,entraînaient la mort. Il semble, cependant, que lorsque la souffrance est vaincue dans un domaine, elle réapparaît ailleurs, sur un autre terrain.

Psychologues et sociologues ont défini nombre de facteurs contribuant aux maux de la société d’aujourd’hui.Cependant, même si nous comprenons le pourquoi de leur existence, il sembleimpossible de mettre un terme à la maladie ou aux problèmes sociaux,sans parler de la guerre. Il est facile de se sentir impuissant face aux nombreux problèmes de la société. Toutefois, de plus en plus de gens prennent conscience que, d’une certainemanière, chacun est responsable de l’état du monde.

Comment puis-je changer le monde? Ne devrais-je pas commencer par me transformer moi-même?

L’intérêt du bouddhisme de NichirenDaishonin est de nous donner des outils pour améliorer notre vie.

Cet enseignement explique que la racinedes causes de la souffrance réside danscertains modes de pensée erronés à partirdesquels les gens développent leurspensées, leurs paroles et définissent leurcomportement. En prenant déjà laresponsabilité de changer notre proprevie, nous pouvons sentir que nous avonsaussi la capacité de transformer le mondedans lequel nous vivons et d’améliorer lacondition humaine. Même si beaucoupaffirment se connaître eux-mêmes, celase limite souvent à la connaissance deleurs points forts et de leurs faiblesses.

Le bouddhisme offre le moyen demieux nous connaître nous-même etd’éclairer notre vie à partir d’une prise de conscience de notre potentiel plutôtque de nos limites. Une attitude aussipositive nous donne la force nonseulement de faire face aux difficultés de notre propre vie, mais aussi d’affronterla société avec espoir et courage. n

Pourquoi avons-nous besoin

d’une religion?

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nous créons (par la pensée, la parole oul’action) engendre un effet dans notrepropre vie et dans notre environnement.

Nichiren Daishonin enseignaque la voie qui nous garantit de créer, de façon permanente, les meilleurescauses positives est celle qui consiste àréciter Nam Myoho Renge Kyo.

Nous verrons, dans les pages 8 à 18,comment, en récitant Nam Myoho RengeKyo, nous mettons notre vie en harmonieavec la Loi qui régit tous lesphénomènes. n

* le Sûtra : le Sûtra du Lotus, dans lequel le

bouddha historique Shakyamuni, qui vécut

en Inde il y a 2 500 ans, donne son

enseignement ultime.

Qui pratique le bouddhisme

de Nichiren Daishonin?

Quiconque suit les enseignementsde Nichiren Daishonin, lebouddha de notre époque, né

en 1222 au Japon. Il enseigne que pratiquercorrectement «consiste à avoir foi dansle principe central du Sûtra*, la croyanceen une seule Loi suprême.»

Cet enseignement bouddhique neformule aucun interdit ou commandementcherchant à restreindre notre vie, mais explique l’importance de la pratiquefondamentale biquotidienne (matin et soir) et de l’étude de la philosophie bouddhique. Ces deux apprentissages,conjointement, amènent chacun àrespecter ce qui constitue la valeuressentielle : la vie elle-même. Le cœurdes enseignements du bouddhisme estla Loi de cause et d’effet. Cette Loisuprême établit que chaque cause que

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L’image que les gens onthabituellement du bouddhismerepose sur un mélange

d’impressions: statues de bouddhas, de bodhisattvas, bonzes vêtus de robescouleur safran dans des temples richement décorés; végétarisme?Probablement. Pacifisme? Certainement.

Alors que la philosophie bouddhiqueet ses fondements pacifistes peuvent être considérés comme très respectables,généralement, le bouddhisme sembleplutôt idéaliste, ou concerner un modede vie trop différent du nôtre. En réalité,le bouddhisme de Nichiren Daishonins’enracine dans la vie quotidienne et, en tant que tel, ne propose pas de panacée spirituelle mais un modèlede comportement cohérent (pensée,

parole, action) très pragmatique et enlien direct avec la vie de ceux qui lemettent en pratique.

La Soka Gakkai internationale(SGI) est une association composée depersonnes qui pratiquent le bouddhismede Nichiren Daishonin. Elle compteactuellement une douzaine de millionsde membres à travers le monde. En Europe, depuis trente ou quaranteans, la plupart d’entre eux ont choisid’adhérer à la SGI après avoir été élevésdans une autre tradition religieuse ou philosophique, souvent pratiquéeplus ou moins formellement. n

dignité de toute vie et une prise deconscience croissante de la réalité del’inévitable et rigoureuse loi de causalité.

Le concept de paradis, d’une vieau-delà, n’existe pas dans le bouddhismede Nichiren Daishonin. Il y est plutôtquestion d’éternité de la vie. Notre corps,inexorablement, dépérit et nécessited’être renouvelé, mais l’essence de notrevie perdure, pour renaître dans un nouveaucorps un jour ou l’autre dans l’avenir. Lebouddhisme affirme que la vie existepour nous permettre d’être heureux. Ilreconnaît les souffrances de la vie maisconduit ses pratiquants à y faire facejoyeusement. En relevant ce défi, nousdéveloppons non seulement la qualité denotre vie, mais nous amélioronségalement notre milieu environnantainsi que celui de la société, grâce à toutle potentiel dont nous disposons. Notrepratique active la force intérieure quipermet une telle réalisation. n

Qu’est-ce que

le bouddhisme?

Qu’est-ce que

la boddhéité?

Ce qu’elle n’est certainement pas,c’est un état de vie « transcen-dantal », séparé de notre réalité

quotidienne. Boddhéité signifieillumination: dans le sens d’éveil à lavéritable nature et au véritable potentielde la vie individuelle. Cet état de vie estinhérent à chaque individu.

L’éveil et l’épanouissement de cet étatdans notre vie génèrent en même tempsdiverses vertus, telles que courage, énergie vitale, détermination, joie de vivre, compassion et sagesse.

Il n’y a aucun commandement, quelqu’il soit, dans le bouddhisme deNichiren Daishonin, puisque s’éveiller ànotre état de vie le plus élevé nous rendcapables de poser nos propres jugementsmoraux et éthiques. Ces derniers ontpour fondement essentiel le respect de la

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nous permet également de nousconcentrer en vue de la pratiqueessentielle, celle de daimoku, c’est-à-direla récitation de Nam Myoho Renge Kyo.Pratiquer matin et soir est assimilable à unacte de foi. Bien sûr, lorsqu’on commenceà pratiquer, il est difficile d’avoirvéritablement la foi. Disons plutôt que lelien avec la pratique relève davantagede la confiance, et souvent de la confianceen la personne qui nous a fait connaîtrele bouddhisme. En nous appuyant sur cette confiance,nous pratiquons et nous sommesencouragés à tester les effets de notrepratique dans notre propre vie. Ainsi notre foi se développe à partir de notre propre expérience. Aussi n’est-il pas nécessaire d’avoir foien Nam Myoho Renge Kyo pour commencer. Parfois, certains déclarentqu’ils croient vraiment dans la pratiquemais ne ressentent pas le besoin de pratiquer. En ce cas, leur foi n’est que pure théorie car pratiquer est l’expression même de la foi.

L’étudeLe bouddhisme ne préconise pas une

«foi aveugle»; l’étude des enseignementsbouddhiques est un facteur importantdans l’approfondissement de notre foi etnotre compréhension. Les principes del’enseignement de Nichiren Daishoninet leur application dans la vie quotidiennesont contenus dans les Lettres et traités

En quoi consiste la pratique?

Faire gongyo et daimokuEn général, la pratique biquotidienne

s’effectue chez soi. Elle comprend la répétition (ou la récitation) de la phraseNam Myoho Renge Kyo, ainsi que la lecture des deux plus importants chapitres de l’enseignement ultime du bouddhisme, le Sûtra du Lotus. C’est ce que l’on appelle « faire gongyo»,c’est-à-dire « la pratique assidue». (cf. p.18)

De manière succincte, Nam MyohoRenge Kyo signifie «consacrer sa vie à la Loi merveilleuse» ou «mettre sa vie en harmonie avec le rythme de la vie de l’univers». Au début, la plupart des gens trouvent la lecture de gongyo difficile. Il est vrai qu’une lecture correcte nécessite des efforts. Il ne faut pas s’attendre à ce que ce soitfacile car l’une des fonctions de gongyoest de purifier notre vie de nos tendancesnégatives innées ou acquises. Le gongyo

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de Nichiren Daishonin, adresséesprincipalement à ses disciples.L’ensemble de ces lettres et traités estrassemblé en une œuvre appelée leGosho.

L’actionLe bouddhisme reconnaît que,

puisque toute vie est reliée à celle des autres, il est impossible d’être véritablement heureux en restant isolé.Aussi encourage-t-on les membres à pratiquer tant pour eux-mêmes quepour les autres, et à partager leurs expériences et le développementde leur vie par la mise en pratique del’enseignement de Nichiren Daishonin.

Les réunions de discussionqui se déroulent au domicile de pratiquants, dans le monde entier,concrétisent cet esprit. Elles sont semblables à des forums. Chacun, quelsque soient son passé, son milieu social,etc., peut y participer, échanger librement ses points de vue, transmettreses expériences et tous peuvent s’encourager mutuellement. Il n’est pas nécessaire de commencer à pratiquer pour participer à une réunion de discussion. Même pourceux qui ne ressentent qu’un intérêtlimité pour le bouddhisme, les réunions de discussion sont un lieu

et un moment privilégiés pour découvrirl’enseignement de Nichiren Daishonintel qu’il s’exprime, de manière très concrète, dans la vie quotidienne de ceux qui le mettent en pratique.

Sur le plan individuel, notrebut est d’accomplir une complète révolution en nous-même, ce que nousappelons communément la «révolutionhumaine». Le bouddhisme n’est pas une morale ; il engendre plutôt un processus d’évolution, de changements progressifs, durant lesquels nous découvrons et nous nous efforçons de modifier les différentsaspects de notre vie qui sont facteurs de souffrances pour nous et/ou pour les autres. Par exemple, la révolutionhumaine d’une personne pourra se traduire par la transformation de satendance à la paresse, alors que pourune autre ce sera d’apprendre à sedécrisper et à se réjouir. La révolutionhumaine de telle personne sera de transformer sa tendance à vouloirdominer les autres ou inversement, telle autre s’efforcera de changer ce qui l’amène à manquer de confianceen elle-même et à se laisser dominer par les autres. n

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l’odorat, le goût, le toucher et l’esprit).Les bienfaits peuvent être répartis en deux catégories: apparents et inapparents. Il est, bien sûr, merveilleuxd’obtenir des bienfaits apparents sous la forme d’une amélioration de nos conditions de vie, mais les bienfaitsdurables qui découlent de la pratiquesont les bienfaits inapparents. Ces derniers traduisent des changementsdans notre comportement, résultats de la purification de notre vie. À partir de cet épanouissement intérieur, nousdéveloppons la capacité d’influencerpositivement notre environnement,induisant ainsi un changement de notredestinée ou karma.

Il n’y a aucun but pour lequel nous ne puissions pratiquer. En utilisant nosdésirs comme motivation, notre vie se purifie, de sorte que nous générons ce qui est vraiment nécessaire à notrebonheur. Inexorablement, ce bonheurindividuel se communique aux autres,favorisant ainsi le bonheur autour de nous. C’est ce que nous appelons la «révolution humaine». n

Quels sont

les effetsde la pratique?

Le bouddhisme de NichirenDaishonin ne cherche ni à nier les désirs ni à y renoncer,

mais reconnaît que les désirs sont une puissante force de motivation dans notre vie. D’habitude, lorsqu’unepersonne commence à pratiquer, on l’encourage à prier pour ce qu’elledésire. Dans bien des cas, tout ce qui noussépare de la réalisation de nos désirs est un certain manque d’harmonie: être au mauvais endroit au mauvaismoment, ne pas dire ce qu’il faut lorsqu’il le faudrait. Toutefois, ceux quidébutent dans la pratique expérimententsouvent un résultat immédiat sous la forme de la réalisation d’un désir. C’est un effet naturel, consécutif au fait de mettre sa vie en harmonieavec le rythme de l’univers.

Certaines personnes peuventexprimer un doute face à cette premièremanifestation de la preuve de la pratique, la réduisant à une simplecoïncidence. Mais en continuant, ons’aperçoit que cette première expérienceest suivie de bien d’autres «coïncidences».Et si on persévère dans la pratique, ondécouvre peu à peu, plus profondément,les implications de cette philosophiedans sa propre vie.

Nichiren Daishonin définit les bienfaits de la pratique comme étantla purification des six sens (la vue, l’ouïe,

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concentration pour notre esprit, maisplutôt le moyen pour nous réorienter etdiriger notre vie. C’est un chemin versplus de créativité et de satisfaction. Ainsi,lorsque nous récitons Nam Myoho RengeKyo, il est inutile de focaliser sur nossoucis en nous répétant intérieurement:«Je dois résoudre tel problème.»Simplement, après avoir exprimé nosdécisions, détendons-nous et savouronsnotre récitation de Nam Myoho RengeKyo. Après tout, la sagesse de notre étatde bouddha sait ce qui est nécessaire ànotre bonheur, même si nous ne lepercevons pas de manière consciente.C’est pour cette raison également quenous attacher à une solution particulièrepour notre problème pendant que nousrécitons Nam Myoho Renge Kyo risque debloquer le flot de sagesse qui émane denotre état de bouddha.

Nombreux sont ceux qui racontentque, au début, leur pratique était centréesur eux-mêmes et orientée vers des butspersonnels. Au bout d’un certain temps,ils ont commencé à observer plusprofondément leur vie pour y découvrirqu’ils pouvaient changer la source deleurs souffrances ou s’ouvrir au mondeenvironnant. Finalement, il est beaucoupplus facile de se sentir concerné par lesautres lorsqu’on a la certitude que sapropre vie s’élargit et se développe. Aufur et à mesure que nous persévérons,nous découvrons aussi que la pratiquepour les autres est un mode de motivationtrès efficace pour améliorer notre proprevie. En développant notre considérationet notre compassion pour les autres ausein de la société, nous commençons àappréhender la force de notre grand ego,notre boddhéité, qui en réalité ne faitqu’un avec l’infinie et généreusepuissance de l’univers. n

Quel doit être notre

état d’espritlorsque nous pratiquons?

Le gongyo est un hymne de louangesà la pratique, que l’on s’efforce deprononcer d’une façon claire et

avec un rythme dynamique. En récitantNam Myoho Renge Kyo, on ne cherchepas à «faire le vide» ni à s’auto-hypnotiser.En fait, lorsqu’on commence à apprendrela lecture de gongyo et la récitation dedaimoku (réciter Nam Myoho Renge Kyo),il est difficile de penser à quoi que ce soitd’autre qu’à prononcer les motscorrectement. Ultérieurement, une foiscela acquis, tout ce qui nous concerne nousviendra naturellement à l’esprit pendantque nous sommes en train de pratiquer. Réciter Nam Myoho Renge Kyo est la prièrepour manifester notre boddhéité. Pendantque nous récitons Nam Myoho RengeKyo, nous appelons notre état de bouddhaafin de trouver une solution aux questionsqui nous troublent ou d’exprimer notrereconnaissance; alors, des penséesconcernant nos amis, notre famille,notre pays ou le monde peuvent facilementsurgir dans notre esprit. Comme la pratiqueactive la sagesse de notre état de bouddha,nous nous apercevons que, face à nosdifficultés, nous acquérons unecompréhension de la vie plus profonde.À d’autres moments, même si la solutionnous semble encore incertaine, nouspouvons ressentir espoir et détermination. Si nous persévérons en pratiquant et enagissant dans notre vie quotidienne, ilest certain qu’un bienfait apparaîtra.

Il est important de rappelerque le fait de réciter Nam Myoho RengeKyo n’est pas un simple exercice de

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Bien que cette pratiqueait été établie depuissept cent cinquante

ans par Nichiren Daishonin au Japon, sa propagation a étésévèrement restreinte pendantla majeure partie de cette période.C’était un enseignement beaucoup troprévolutionnaire, surtout pour les autoritésau pouvoir, car il déclare, entre autres,que la boddhéité existe en chacun, dansla vie même des personnes ordinaires, etque tous les êtres humains, hommes oufemmes, riches ou pauvres, instruits ounon, sont égaux et dignes de respect.

Le Japon, au XIIIe siècle, était une sociétéféodale. Aussi les paysans se devaient-ilsd’adhérer aux croyances traditionnellesde leurs parents et de leur seigneur. Àl’époque de Nichiren Daishonin, denombreux disciples ont subi de sévèrespersécutions, et le nombre des discipleslaïcs est demeuré peu important.

Au début du XXe siècle, auJapon, la religion shintoïste s’est répandue.Instituée comme religion d’État, l’une deses croyances essentielles reposait sur lecaractère divin de l’empereur. Utilisantcette croyance pour obtenir l’obéissanceet la soumission et pour renforcer lepatriotisme au sein du peuple, legouvernement japonais a commencé àadopter une position militariste de plusen plus marquée, ce qui a inexorablementconduit le Japon à entrer dans laSeconde Guerre mondiale.

L’association du bouddhisme deNichiren Daishonin, maintenant appelée Soka Gakkai (Association pourla création de valeurs) a été fondée en 1930 par un éducateur, TsunesaburoMakiguchi. Son attitude incorruptible et sa critique ouverte à l’égard du gouvernement militariste, à l’aube

de la Seconde Guerre mondiale, ont inévitablement abouti à son emprisonnement ainsi qu’à celui de son plus proche disciple, Josei Toda.

Tsunesaburo Makiguchi mourut en prison, mais Josei Toda fut libéré à la fin de la guerre, animé d’une détermination inébranlable, celle dereconstruire et de développer l’association: la Soka Gakkai. L’établissement d’un gouvernementconstitutionnel japonais par les forcesd’occupation américaines rendaitdésormais cela possible. Pour la premièrefois dans son histoire, le Japon découvraitla liberté religieuse.

Depuis lors, l’enseignement du bouddhisme de Nichiren Daishonina fleuri, non seulement au Japon, maisaussi dans bien des régions du monde:on dénombre maintenant, dans 186pays et territoires, plus de douzemillions de pratiquants, regroupés enplusieurs organisations.

Pourquoi n’ai-je pas

entendu parler de cette pratique auparavant?

Daisaku Ikeda accueilli par des membres de la Soka Gakkai-Italie à Florence en 1994

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En 1960, Daisaku Ikeda succéda àJosei Toda (1900-1958), son mentor, à laprésidence de la Soka Gakkai. La SokaGakkai internationale (SGI), fondée en1975, est une organisation nongouvernementale (ONG) reconnue parl’Organisation des Nations unies. Elleagit pour le respect de la vie et, sousl'impulsion de son président, DaisakuIkreda, établit, grâce au dialogue,desponts entre les citoyens de différentspays. De nombreux scientifiques et

universitaires constatent aujourd’huique leurs propres idées se développenten parallèle avec les principes dubouddhisme. Le temps semble êtrearrivé où les gens prennent consciencede la véritable valeur de la philosophiebouddhique transmise par NichirenDaishonin au XIIIe siècle, et de la nécessitéde son application dans la sociétécontemporaine, face aux nombreuxproblèmes qui menacent l’humanité. n

Tsunesaburo Makiguchi Josei Toda Daisaku Ikeda

Discours de Daisaku Ikeda à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, à Paris en 1989

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Si rien ne s’y oppose, vous pouvezcommencer à pratiquer chez vous, en vous installant

dans un endroit où vous vous sentez à l’aise. En cas de problème avec votreentourage, le mieux est de prendreconseil auprès d’aînés dans la pratique,qui vous aideront à trouver la meilleuresolution du moment. Dans la mesure du possible, la pratique s’effectue assis,le dos droit, la paume des mains jointeset les yeux ouverts. Se mettre face à un mur nu peut aider à imaginer le Gohonzon (cf. p. 18) et à éviter que leregard et l’esprit ne se dispersent trop.Réciter Nam Myoho Renge Kyo impliqueseulement de répéter cette phrase, encoreet encore, simplement, pendant unedurée que vous aurez choisie. Si vousavez entendu cette récitation par desmembres de la SGI plus expérimentés,à une vitesse qui vous paraissait difficileà égaler, n’essayez pas de les imiter. Les points importants sont la sincérité,la prononciation et la régularité, jouraprès jour. Le rythme viendra peu à peu.

Certains ont pu se sentir un peugênés à l’idée de se retrouver ainsi assisface à un mur en récitant ces motsétranges, et craindre d’avoir l’air idiot.Cependant, après avoir commencé,intuitivement, ils ressentent la profondeurde cette pratique, et tout sentimentd’embarras disparaît.

Le volume de la voix n’est pasimportant. Ce qui importe, c’est d’avoirune voix ferme, claire, vibrante. Quant à la durée de la récitation, elle relève uniquement de la décision de chaque personne. Nichiren Daishoninencourage à réciter Nam Myoho RengeKyo «tout son content», à l’égal de ce qui est dit au chapitre 16 du Sûtra du Lotus: «Ayant à cœur le désir de voir le bouddha, ils ne donnent pas de leur vieà contrecœur.» Le temps de récitationpeut varier largement selon lescirconstances du moment et nos désirspour l’avenir. À titre indicatif, on peutcommencer par dix minutes le matin etle soir (de préférence pas trop tard pourne pas être fatigué). Ce rythmebiquotidien est très important dans lamesure où il fait écho à notre rythmequotidien et à celui du lever du jour etde la tombée de la nuit.

Nichiren Daishonin dit quenotre pratique devrait être «comme l’eauqui coule». Mieux vaut donc pratiquer

Commentpuis-je pratiquer ?

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dix minutes deux fois par jour plutôt que deux heures un jour et rien pendanttrois jours. Au fur et à mesure que nousprogressons, naturellement, nousdésirons réciter Nam Myoho Renge Kyoplus intensément chaque jour. Quant àl’apprentissage du gongyo (cf. p. 18), il nécessite souvent l’aide de quelqu’un,et c’est une bonne chose d’apprendre àfaire gongyo avec quelqu’un. Au début,vous aurez peut-être l’impression quevous n’y arriverez jamais, puis soudain,un jour, tout sonne en rythme, un peucomme lorsqu’on apprend à faire de labicyclette. Et cela ne se perd plus !

En ce qui concerne l’étude,il existe aujourd’hui quantité de livres et de revues disponibles. Les écrits de Nichiren Daishonin (le Gosho) sontparticulièrement importants. Ils sontétudiés régulièrement et localementdans chaque région. Vous pouvez, si vousle désirez, vous procurer les Lettres et traitésde Nichiren Daishonin traduits en français(sept volumes sont actuellement offerts).

Par ailleurs, les revues ère nouvelle etNew Century (SGI du Canada) paraissentmensuellement. Elles proposent destextes de Daisaku Ikeda, président de laSGI, des encouragements, des textesd’étude, des expériences de membres et,

sous forme de feuilleton, l’histoire de laSoka Gakkai internationale. Ces revuesoffrent également des informations surles dernières activités qui se sontdéroulées au pays et dans le monde.

Ces livres et revues sont en ventedans les magasins des divers centres dela SGI au Canada (voir les adressesindiquées en page 2).

Des réunions de discussionet d’étude se tiennent régulièrementdans un nombre de plus en plus grandde villes canadiennes. Ces réunionssont certainement le meilleur moyenpour en savoir davantage et de manièreinformelle, que vous soyez un observateuroccasionnel ou que vous souhaitiezcommencer à pratiquer. nIL

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Les termes fondamentaux du bouddhisme de Nichiren Daishonin

Manuscrit d’une lettre de Nichiren, « La porte du dragon », XIIIe siècle

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La pratique

Nam Myoho Renge KyoC’est la Loi ultime, ou véritable

essence de la vie. L’invocation de NamMyoho Renge Kyo (prononcer nam-myo-ho-rèn-gué-kyo) a été formaliséepar Nichiren Daishonin (cf. p. 27), qui larécita pour la première foispubliquement le 28 avril 1253, autemple Seisho-ji, dans l’actuellepréfecture de Chiba, au Japon. NamMyoho Renge Kyo est le titre de latraduction chinoise du Sûtra du Lotus,l’enseignement ultime du bouddhisme.

Nam est un mot sanskrit signifiant« dévotion ». Selon la traditionbouddhique, le titre d’un sûtra contientl’essence de son enseignement. AinsiNichiren Daishonin écrivit-il dans sontraité «La phrase unique et essentielle»:«En vérité, si vous récitez ce titre matin etsoir, vous lisez correctement l’ensembledu Sûtra du Lotus. » Alors que Namvient du sanskrit, Myoho Renge Kyo estécrit en chinois. Dans l’invocation deNam Myoho Renge Kyo, l’utilisationd’une langue occidentale (indo-européenne) et de langues orientales(chinoise, et sa dérivée japonaise)manifeste l’universalité de cet enseigne-ment.

Myoho est la Loi mystique. Le caractèremyo signifie « insondable» ou «au-delàde toute conception » ; il désigne lavéritable entité de la vie, et ho enreprésente la manifestation. Myodésigne également la merveille del’illumination fondamentale, ou la natureessentielle de la Loi, tandis que ho, quicorrespond au monde des phénomènesvisibles, indique l’obscurité ou l’illusion.Par ailleurs, myo et ho signifient

respectivement la tête et le cou, tandis queren désigne le thorax et ge, l’abdomen.

Sat ou sad, le terme sanskrit originalpour Myo ou « mystique », signifie :«ouvrir», «contenir tout parfaitement»,«revitaliser» et «renaître». Pour cetteraison, Nichiren Daishonin enseigneque la Loi merveilleuse contient en elle-même toutes les lois (ho) et tous lesenseignements, et que le bienfait de larécitation de Nam Myoho Renge Kyoinclut le bienfait de toutes les pratiquesvertueuses.

Renge est « lelotus en fleur ».Cette plante produiten même temps safleur et sa graine.Ainsi représente-t-elle la simultanéitéde la cause et del’effet, expression dela loi mystique universelle. Par ailleurs,le lotus grandit et fleurit dans un étangboueux, ce qui symbolise l’émergencede la boddhéité dans la vie des simplesmortels : la vase (les troubles et lesimpuretés) nourrit la fleur (l’épanouis-sement de l’éveil) qui émerge.

Kyo, littéralement, signifie «sûtra»,ou la voix, ou l’enseignement d’unbouddha. En rapport avec le corpshumain, kyo désigne les jambes, lespieds et les mains, qui produisent l’action.À l’origine, le caractère chinois kyodésignait la chaîne d’un tissu. Ce termeétait utilisé également dans le sens de«un enseignement à préserver». Le kyode Nam Myoho Renge Kyo indique queNam Myoho Renge Kyo est l’enseignementcorrect du Bouddha.

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Le GohonzonLe Gohonzon est la concrétisation de

la loi de Nam Myoho Renge Kyo sous laforme d’un objet de vénération.

Honzon signifie «objet fondamentalde respect», et go a pour sens «digned’honneur». Le Gohonzon que chaquemembre reçoit a la forme d’un parcheminmanuscrit, en caractères chinois, japonaiset sanskrits, écrits à l’encre noire surfond blanc. Ensemble, ces caractèresreprésentent la vie dans sa plus hauteexpression: la boddhéité (cf. p. 21).

Au milieu, et sur toute la hauteur duparchemin, est inscrit, en caractèresplus grands et plus gras que l’ensemble:« Nam Myoho Renge Kyo, Nichiren ».C’est la synthèse, en une page, du Sûtradu Lotus, lequel dépeint « le bouddhadu 16e chapitre, “Durée de la vie”» , etdéfinit la Loi régissant tous lesphénomènes. Nichiren Daishoninenseigna que celui qui croit en ceGohonzon, qui récite Nam Myoho RengeKyo et enseigne aux autres à faire demême, atteindra de façon certaine laboddhéité dans cette vie, comme lui-même. Tous les Gohonzon sont retranscritsselon le Dai-Gohonzon, inscrit parNichiren Daishonin le 12 octobre 1279.Le Gohonzon que les membres de la SGIpossèdent et protègent, dans leur autelbouddhique personnel, est une copiedu Gohonzon transcrit par le 26e grandpatriarche, Nichikan Shonin (1665-1726).Le Gohonzon n’a pas d’autre pouvoir oufonction que de permettre de révélernotre boddhéité. C’est la force de notrefoi qui active le pouvoir de nous faireagir avec sagesse et bienveillance.

GongyoLittéralement, gongyo signifie

«pratique assidue». Dans le bouddhismede Nichiren Daishonin, gongyo consiste

en la lecture d’une partie des chapitres 2[ «Des moyens» (Hoben)], et 16 [«Duréede la vie» (Juryô)] du Sûtra du Lotus, eten la récitation du daimoku, c’est-à-direde Nam Myoho Renge Kyo, si possibledevant le Gohonzon. La lecture dessûtras est la pratique préparatoire quicontribue à la manifestation des bienfaitsde la pratique essentielle, qui est larécitation de Nam Myoho Renge Kyo.Gongyo s’effectue chaque matin etchaque soir. Telle est la pratique la plusfondamentale du bouddhisme deNichiren Daishonin.

Foi, pratique, étudeCe sont les trois aspects fondamentaux

de la pratique du bouddhisme deNichiren Daishonin.

- La foi signifie croire en ce Gohonzonen tant que représentation de la Loi dela vie et des trésors de la vie humaine.

- La pratique consiste à réciter NamMyoho Renge Kyo,à lire les extraits dusûtra deux fois par jour et à partagerl’enseignement du bouddhismeavec les autres.

- L’étude consiste à approfondir lesenseignements bouddhiques pourles appliquer dans la vie quotidienne.

Parmi ces trois aspects, la foi est leplus important pour développer notreboddhéité. La foi engendre la pratiqueet l’étude, tandis que la pratique etl’étude amènent à approfondir la foi.

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Les bienfaits Ils sont la preuve effective de la validité

de cette pratique. Les bienfaits se divisenten deux catégories : apparents etinapparents.

- les bienfaits apparents sont desaméliorations tangibles, qui peuvent êtreconstatés dans notre environnement entant que résultats de notre pratique.

- Les bienfaits inapparents setraduisent par un accroissement denotre énergie, de notre joie, ainsi que denos qualités propres. Ceux qui pratiquentle bouddhisme de Nichiren Daishoninles expérimentent, au même titre que laprotection procurée par le fait de semettre en harmonie avec le rythme dela Loi universelle de la vie.

Le bouddhaTerme désignant celui qui perçoit la

véritable nature de toute vie et quiconduit les autres à développer lemême éveil : librement il reçoit etemploie toute chose.

En Inde, le mot «bouddha», à l’origine,signifiait simplement quelqu’und’éveillé. Le bouddhisme de NichirenDaishonin enseigne que l’état debouddha ou boddhéité, le plus élevédes Dix états (cf. p. 20 et 21), existe demanière latente en chaque individu, etqu’il se manifeste grâce à la récitationde Nam Myoho Renge Kyo et dans le faitd’enseigner aux autres à faire de même.

Les désirs Également appelés « impuretés »

[ ou « troubles » ], ce terme génériqueest employé pour désigner les rouages

de la vie, y compris les désirs et les illusionsau sens général du terme, qui génèrentdes souffrances, tant morales quephysiques, et entravent les individusdans leur recherche de l’éveil.

Les premiers enseignements dubouddhisme révélaient que chaquechose dans l’univers est impermanente.Ainsi, la souffrance résultait de cetrouble initial qui consiste à vouloir secramponner, souvent au prix de grandsefforts, à ce qui, par essence, étaitinstable et éphémère. Rien n’étantsusceptible de durer éternellement,ces enseignements, dits provisoires,préconisaient l’éradication de lasouffrance par l’élimination des désirset des illusions afin de parvenir à unétat d’altruisme total, ou « nirvana ». Enréalité, le « nirvana » était souventconsidéré comme un état de vie quel’on n’atteignait que dans l’au-delà,après la mort.

L’enseignement plus tardif, ditdéfinitif, celui du du Sûtra du Lotus,met en évidence les limites de cetteconception de la souffrance et des

Quelques termes de l’enseignement bouddhique

Photo : Daisaku Ikeda, Lac-des-deux-montagnesMontréal, septembre 1993

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désirs. Non seulement la volonté deparvenir au «nirvana» est, en soi, undésir puissant, mais vouloir éradiquercomplètement le désir signifie, en fin decompte, éliminer la vie, alors que ledésir fondamental de tout être vivantest précisément de rester en vie.

En fait, les désirs terrestres sontessentiels en tant que force motrice quimaintient la vie. Sans la faim, parexemple, nous n’éprouverions pas ledésir de manger. Sans le désir sexuel, lavie ne pourrait se perpétuer de générationen génération. Cependant, la vision despremiers enseignements bouddhiques,selon laquelle la souffrance étaitengendrée par les désirs, avait gardé beau-coup d’influence. Nichiren Daishoninapporta une réponse à ce dilemme enenseignant que «les désirs terrestres sontl’illumination (nirvana) », un principeselon lequel on peut parvenir à laboddhéité en transformant les illusionset les désirs terrestres en illumination,au lieu de les supprimer. Le nirvana nese situe alors nulle part ailleurs qu’en cemonde. Ainsi, les désirs terrestres etl’illumination ne sont-ils pas différentsau niveau de leur essence fondamentale.L’illumination n’est pas le résultat del’éradication des désirs, mais un état oùtous les aspects de la vie peuvent êtreexpérimentés en libérant les désirs innésde toute influence négative et en lestransformant en désirs positifs. De cettefaçon, par exemple, le pouvoir destructeurde la colère peut être transformé enenthousiasme ou en désir passionnépour la paix et la justice.

Dans le Ongi Kuden (Enseignementsoraux), Nichiren Daishonin proclame:«En résumé, le sens ultime du chapitre“Durée de la vie” (Juryô) n’est pas demaîtriser l’une après l’autre les illusionsafin de parvenir à l’illumination. Vous

devriez comprendre qu’il signifie “parvenirà l’illumination tels que vous êtes, [c’est-à-dire] l’entité d’un simple mortel ”.» Ilenseigna que la récitation de NamMyoho Renge Kyo devant le Gohonzonétait la pratique spécifique permettantde manifester la boddhéité, et, ce faisant,de transformer les désirs terrestres enéveil (illumination).

Dans le Ongi Kuden, NichirenDaishonin dit également : «Maintenant,Nichiren et ceux qui récitent Nam MyohoRenge Kyo… brûlent les bûches des désirsterrestres et découvrent le feu de lasagesse véritable (l’illumination) devantleurs yeux. »

Les Dix étatsCe sont, enseigne le bouddhisme, les

dix conditions potentielles dans lesquellestoute vie se meut. Ils sont inhérents àtoute vie et on les expérimente à toutinstant.

Enfer - C’est la condition de vie danslaquelle on se sent prisonnier descirconstances, tantôt dominé par lacolère ou l’impulsion de tout détruire,tantôt submergé par l’inertie et ledésespoir. Dans cet état, on est privé deliberté, on a très peu d’énergie et onéprouve de la souffrance.

Avidité - Cette condition de vie secaractérise par un insatiable désir (denourriture, de sexualité, de pouvoir, derichesse, de célébrité, de plaisir etc).Une personne dans cet état de vie esttourmentée par ses désirs insatiables et,même lorsqu’elle les concrétise, elledemeure inassouvie.

Animalité - C’est l’état de vie d’unepersonne gouvernée par ses instincts,qui peut aller jusqu’à perdre toute raisonet tout sens moral. Elle vit uniquementdans l’instant présent. Dans cet état,une personne craint ceux qui sont forts

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mais méprise et cherche à dominer lesplus faibles qu’elle.

Ces trois premiers états–enfer, aviditéet animalité– , ingrédients de la détresse,sont appelés « les Trois mauvaisesvoies» ou «Trois voies maléfiques».

Colère - Ce terme définit l’état de vied’une personne dominée par son petitego (orgueil ou moi égocentrique), par unesprit de rivalité (jalousie), par l’arroganceet le besoin d’être supérieure ou deplaire (flatterie) aux autres.

Humanité ou tranquillité - Danscet état, l’individu porte des jugementscorrects, contrôle ses pulsions (désirsinstinctifs) par sa raison et agit en harmonieavec son environnement. Cependant,l’individu dans cet état d’équilibredemeure influençable et peut devenirapathique, indifférent. De plus, il peutfacilement se retrouver dans l’état d’enfersi quelque chose vient le perturber.

Bonheur temporaire -Cet état traduit leplaisir que nous éprouvons lorsquenos désirs sont pleinement satisfaits.Cependant, à la différence du bonheur véri-table qu’est la boddhéité, cet état est provi-soire et s’estompe au fil du temps, voireau moindre changement de circonstances.

Souvent ces six premiers états sontappelés, ensemble, «les Six mauvaisesvoies» car la plupart des gens passentcontinuellement de l’un à l’autre et, dansces conditions, restent soumis à leursréactions face aux influences extérieures.

Les quatre états suivants, nommés« véhicules », ont pour caractéristiquecommune de ne pas pouvoir semanifester dans la vie d’une personnesans que celle-ci ne fournisse des effortsd’ouverture. On les appelle aussi « lesQuatre nobles voies» ou « les Quatrenobles mondes». Ce sont les états d’étude,de réalisation ou éveil personnel, debodhisattva et de bouddha.

Étude -C’est la condition dans laquelleune personne recherche une véritédurable et décide de se perfectionner àpartir des enseignements donnés pard’autres.

Réalisation ou Éveil personnel - C’estla condition de vie dans laquelle unepersonne, s’absorbant dans sarecherche et sa créativité, découvrequelque vérité grâce à ses propresobservations et à ses efforts.

Les états d’étude et d’éveil personnelsont étroitement liés. Leur imperfectiontient au fait qu’un individu plongé dansces états devient facilement égocentriqueet arrogant, pensant qu’il n’a rien deplus à apprendre.

Bodhisattva - Dans cet état, unepersonne aspire non seulement à sonpropre éveil mais se consacre égalementà soulager la souffrance des autres pardes actes de compassion et d’altruisme.Lorsque mal compris, cet état peut êtrevu comme le sacrifice de soi-même etmener quelqu’un à manquer de respectà l’égard de sa propre vie ou à avoir uneattitude condescendante envers lesautres. Ceux qu’on décrit comme étantles « Quatre grands bodhisattvas »évoquent le développement du véritablesoi, la liberté, la pureté et la joie.

Boddhéité - C’est le véritable bonheurindestructible, la condition d’une libertévraie et absolue, dans laquelle l’individufait preuve d’une sagesse et d’unecompassion sans limite, d’un courage etd’une énergie indéfectibles, pouvantainsi manifester les Trois vertus desouverain (protéger), maître (éduquer)et parent (assurer l’autonomie par labienveillance).

Chacun de ces Dix états de vie inclutà son tour la possibilité des neuf autres.Les Six mauvaises voies peuvent donc,par exemple, révéler leur aspect positif

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sous l’éclairage de la boddhéité. Dansun tel cas, nous pouvons comprendreque l’enfer devient la source de lacompassion; l’avidité se transforme endésir d’aider les autres à s’éveiller à leurpropre boddhéité; l’animalité révèle unesagesse intuitive, la colère nourrit lapassion pour la paix et la justice au seinde la société, etc.

«L’inclusion mutuelle» des Dix étatsde vie n’est qu’une partie d’un systèmephilosophique plus approfondi, celuid’ichinen sanzen, formalisé par le maîtreT’ien-t’ai, en Chine au VIe siècle, àpartir de l’étude du Sûtra du Lotus.Littéralement, ichinen sanzen signifie :«Chaque instant de vie contient Troismille mondes».

Ce principe élucide la relation entrela réalité ultime, Nam Myoho Renge Kyo,et la vie quotidienne. Par ce principe,T’ien-t’ai démontra que tout ce quicompose la vie – le corps et l’esprit, le soiet l’environnement, l’existence et la non-existence, la cause et l’effet – tout celaest contenu dans un instant momentanéde la vie des êtres humains.

Le karmaLe karma représente l’accumulation

des causes que nous créons à chaqueinstant, ainsi que leurs effets. C’est uneforce qui influence le présent et l’avenirde chacun. Le karma s’inscrit dans lesprofondeurs de notre vie (cf. les Neufconsciences, p. 23) et influence notrecomportement et nos tendances.

À l’origine, le mot sanskrit «karma»signifit «action». En bouddhisme, celadésigne toute action, qu’elle soit physique,verbale ou mentale. Cela implique quetout ce que l’on pense, fait ou dit« imprime» son influence latente dansla vie de chacun. Cette influence, oukarma, devient manifeste lorsqu’un

facteur extérieur l’active et produit uneffet correspondant. Le karma n’estcependant pas un destin immuable.

Selon ce concept, nos actions passéesont modelé notre présent et nos actionsprésentes, à leur tour, dessinent notreavenir. La loi karmique de cause et effetopère en effet dans les Trois phases del’existence: passé, présent, avenir. C’estle karma accumulé dans les vies passéesqui explique les différences à la naissance.

Kosen-rufuLittéralement, kosen-rufu signifie

«déclarer et répandre largement». Entermes concrets, c’est enseigner auxautres comment réciter Nam MyohoRenge Kyo ou leur expliquer la philosophiebouddhique. Cependant, d’un point devue plus large, kosen-rufu est un autreterme pour signifier la paix mondiale,car l’un des objectifs ultimes dubouddhisme est un monde sans guerre,basé sur le respect de la dignitéfondamentale de toute vie. La réalisationde ce but commence déjà par la révolutionintérieure de chaque personne pratiquantle bouddhisme de Nichiren Daishonin.

La sagesse, le courage, la compassionet l’énergie, que chacun développe entant que résultats d’une profonde -« révolution humaine » intérieure,influencent tout naturellement de façonpositive tous les aspects de la vie et au-delà. Ainsi, améliorer sa vie familiale, sontravail ou ses relations sociales par lapratique du bouddhisme de NichirenDaishonin est, en soi, contribuer à laréalisation de kosen-rufu. Transformerles désirs, innés ou acquis, qui génèrent laviolence et la guerre constitue en effet laseule voie qui garantisse une paix durableet l’harmonie dans le monde.

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Les Neuf consciencesLe bouddhisme explique que tous

les êtres humains sont dotés de neufniveaux de perception.

Les cinq premières consciencescorrespondent aux cinq sens: la vue,l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher.Ensemble, ces cinq sens constituent lesmoyens par lesquels nous recevons lesinformations provenant du mondeextérieur.

La sixième conscience intègre lesinformations que nous recevons etnous permet d’évaluer le mondephysique: ceci est une chaise, cela estdur, solide; ceci est une pomme, celaest comestible, etc.

La septième conscience se rapporteau monde abstrait, à l’opinion. Ellenous permet de porter un jugementmoral ou un jugement de valeur : c’estmal de tuer, Beethoven est un grandcompositeur etc.

La huitième conscience se situe endeçà de la pensée consciente, bien qu’elledétermine chacune de nos actions. Ilen est ainsi parce que toutes nosexpériences présentes autant que cellesde nos vies passées (karma) y sontstockées. La nature fondamentale et lescaractéristiques propres à chaqueindividu, telles que son apparence, seshabitudes, ses goûts et ses répulsions,ses dons, ses atouts et ses faiblesses :tout cela surgit de la huitième conscience.Ainsi, la huitième conscience façonne-t-elle la charpente de la vie de chaquepersonne.

La neuvième conscience résideencore plus profondément. Elle estNam Myoho Renge Kyo, ou l’essence dela vie elle-même. Parce que cetteconscience pourrait être décritecomme l’énergie vitale pure, qui n’estaffectée ni par les causes ni par les

effets, le fait de la solliciter et de l’ouvriren récitant Nam Myoho Renge Kyo permetà chacun de purifier les huit autresconsciences.

En d’autres termes, lorsque nousrécitons Nam Myoho Renge Kyo, l’énergievitale pure de la neuvième conscience,ou de l’état de bouddha, imprègne toutnotre être. Par conséquent, nousvoyons, entendons, sentons et goûtonsavec davantage d’intensité. Notre sensdu toucher devient plus sensible. Nouscommençons à percevoir le monde et àporter des jugements avec une plusgrande clarté. Peu à peu, notre consciences’aiguise, nous nous purifions desaspects négatifs de notre karma quiengendrent notre malheur et s’avèrentpréjudiciables au fonctionnement de lapure loi de la vie parce qu’ils représententune entrave à la mise en œuvre de notrevéritable potentiel ou but de la vie.

La non-dualité de la vie et de l’environnement

Ce principe établit que la vie et sonenvironnement sont inséparables etqu’ils sont en interaction constantel’un avec l’autre.

Photo : Daisaku Ikeda, Montréal, septembre 1993

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Dans son texte intitulé: «Sur les pré-sages », Nichiren Daishonin écrit :«L’environnement est semblable à l’ombre,et la vie représente le corps. Sans le corps,l’ombre ne peut exister, et sans la vie il n’ya pas d’environnement. De la mêmemanière, la vie est influencée par sonenvironnement.» Ainsi, le bouddhismeenseigne que si vous voulez être heureux,il est inutile de vous lamenter sur voscirconstances défavorables. Au contraire,vous devriez transformer cet aspect devous-même qui a provoqué ces cir-constances. Quand nous changeons, notreenvironnement reflète ce changement.

La non-dualité du corps et de l’esprit

Ce principe explique que, bien qu’enapparence distincts, ces deux aspects, lecorps (le physique, le matériel) et l’esprit(le spirituel, le mental), sont en réalitéles deux aspects d’une même entité. Ilssont réciproquement liés et, de ce fait,inséparables. Ainsi, une souffrancemorale entraîne une souffrance physiqueet vice versa.

La vie et la mortLe bouddhisme enseigne que la vie et la

mort représentent les deux phases del’existence auxquelles tous les êtreshumains sont confrontés. Les personnesordinaires que nous sommes peuventconsidérer la vie comme ayant uncommencement, la naissance, et une fin,la mort. Toutefois, la perspective boud-dhique va au-delà de cette vision deschoses. Elle considère la vie commeune énergie inaltérable qui existeéternellement et qui, à certains moments,dans sa forme visible, se nomme «vie» etcrée le karma, tandis qu’à d’autresmoments, dans sa phase latente, s’appelle«mort», attendant une renaissance.

C’est ainsi que vie et mort représententles aspects essentiels de cette énergievitale fondamentale. La vie représentela phase durant laquelle l’énergie vitaleest manifeste, et la mort, celle où elleest latente. L’énergie vitale demeureelle-même inaltérable, répétantperpétuellement le cycle de la vie et dela mort. La manifestation physique dela vie étant constituée de matière, tôt outard, elle décline et se détériore. Ce quipermet à la vie de perdurer, c’est l’énergiequ’elle accumule dans sa phase latenteen prévision de sa renaissance quand, ànouveau, elle prend une formematérielle. Ainsi, vie et mort suivent lemême rythme naturel que le réveil et lesommeil. De la même manière que lesommeil permet à une personne de seressourcer pour la journée, la mort permetà l’énergie vitale de se régénérer en vuede sa prochaine actualisation.

La Voie du milieuLa Voie du milieu est la voie qui

transcende les extrêmes constitués pardeux conceptions unilatérales et opposées.Dans les premiers enseignements dubouddhisme, la « Voie du milieu »représentait la voie qui transcendait lesdeux pôles opposés, tels le matérialismeet le spiritualisme, ou le sybaritisme etl’ascétisme. En réalité, le bouddhismede Nichiren Daishonin définit avecprécision la « Voie du milieu » commeétant Nam Myoho Renge Kyo, la Loiultime ou « vérité de toute chose », quiassocie l’essence des deux aspects de lavie, le matériel et le spirituel.

Il faut bien comprendre que la Voiedu milieu ne fait pas référence à unesorte de compromis entre deuxextrêmes, mais plutôt à une voie deparfaite harmonie et de création devaleurs.

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Éléments historiques

Shakyamuni ou Siddharta Gautama

Shakyamuni, fondateur du boud-dhisme, vécut dans le nord de l’Inde il ya environ 2500 ans. C’était un prince dela tribu (du clan) des Shakya. Très jeune,il fut profondément troublé par ce qu’ildécouvrit et qu’il nomma les Quatresouffrances inéluctables de la viehumaine: la naissance dans un mondetroublé, la maladie, la vieillesse et la mort.

Renonçant à une vie de luxe, ils’engagea dans une recherche spirituellepour découvrir la cause fondamentalede la souffrance humaine et son remède.Durant de nombreuses années,Shakyamuni pratiqua des austérités d’uneextrême sévérité et les enseignements desdifférentes écoles religieuses de sonépoque. Mais il les rejeta, les jugeantinaptes à apporter la réponse qu’ilcherchait. Ayant pris conscience qu’ildevait trouver par lui-même cetteréponse, il entra dans une profondeméditation alors qu’il se trouvait assissous un banian, près de la ville de Gayâ,dans l’actuel État de Bihâr. Là, il s’éveillaà la véritable nature de la vie. Par lasuite, il enseigna aux autres, en utilisantdifférents moyens, la vérité à laquelle ils’était éveillé. Le Bouddha continua àenseigner jusqu’au dernier instant de savie. On rapporte que, à l’instant de samort, ses dernières paroles furent : « Ladégradation est inhérente à toute chosecomposite. Œuvrez avec diligence àvotre salut. »

Le Sûtra du LotusPeu après la mort de Shakyamuni,

ses disciples tinrent un premier concile

bouddhique afin de rassembler pour lapostérité les nombreux enseignementsdu Bouddha. Un siècle après la mort deShakyamuni, lors du second concile, unschisme advint au sein de la communautédes disciples. C’est alors que sedéveloppèrent deux grands courantsdu bouddhisme:le Theravada (Hinayana)et le Mahayana.

Les pratiquants du Theravada restèrentstrictement attachés à la doctrine et auxpratiques monastiques originellementformulées par Shakyamuni. Ils avaienttendance à mettre en avant les premiersenseignements de celui-ci.

L’école du Mahayana interpréta lesenseignements de Shakyamuni avecune plus grande souplesse, sans élitisme,insistant sur ses derniers enseignementset sur l’importance de répandre lebouddhisme dans la société à traversles actions des laïcs.

Cette rupture s’est égalementtraduite sur le plan géographique. LeTheravada se propagea principalementdans le sud de l’Asie, à travers le Sri Lanka, la Birmanie, la Thaïlande, leCambodge, le Laos, et d’autres régionsdu sud de l’Asie.

Le Mahayana se répandit dans lespays du nord de l’Asie, en Asie centrale,en Chine, en Corée, et jusqu’au Japon,pays qu’il atteignit au VIe siècle après J.-C.

Le Sûtra du Lotus est l’un des sûtrasdu Mahayana qui révèle le véritableaspect de tous les phénomènes et lavéritable identité de Shakyamuni en tantque bouddha qui a atteint l’illuminationdepuis un nombre incalculable d’années.C’est l’un des écrits bouddhiques lesplus populaires. Il y est affirmé que tousles êtres humains peuvent atteindre laboddhéité. Il existe trois traductionschinoises du texte sanskrit. Le titrejaponais de la célèbre traduction de

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Kumarajiva (344-413) est «Myoho RengeKyo» («Le Sûtra de la Loi merveilleusedu Lotus en fleur»). Le nom de «Sûtradu Lotus» s’applique généralement àcette traduction de Kumarajiva.

En Inde, Nagarjuna, qui vécutprobablement entre 150 et 250 avant J.-C.,cite le Sûtra du Lotus dans son «Traitésur la Grande Perfection de la sagesse».

En Chine, le Sûtra du Lotus exerçaune grande influence, et sa lecture étaitlargement répandue. T’ien-t’ai (538-597)établit un classement comparatif del’ensemble des sûtras, appelé « les CinqPériodes et les Huit Enseignements» ,plaçant le Sûtra du Lotus au-dessus detous les autres sûtras. S’appuyant sur cesûtra, T’ien-t’ai laissa trois œuvresmajeures énonçant les fondementsthéoriques de son école.

Au Japon, le prince Shotoku (574-622)désigna le Sûtra du Lotus, avec deuxautres sûtras, comme l’un des troisenseignements pouvant assurer la

protection du pays. Durant la périodeHeian (794-1195), Dengyo transmit ladoctrine de T’ien-t’ai au Japon et fondal’une des écoles bouddhiques majeures,l’école Tendai.

Le développement de la philosophiedu Mahayana a donc été nourri defaçon significative par de grands éruditstels que Nagarjuna en Inde, T’ien-t’ai enChine et Dengyo au Japon. Toutefois,tandis qu’elles se répandaient danstoute l’Asie, la pensée et la pratiquebouddhiques se diversifièrent sousl’influence des spécificités culturellestrès différentes selon les pays où elless’implantaient.

Durant la période de Kamakura auJapon (1185-1333), une multituded’écoles bouddhiques proliférèrent. Lebouddhisme entrait alors dans lapériode des «Derniers Jours de la Loi».Cette époque désigne la dernière périodefaisant suite à la mort du Bouddha,alors que le bouddhisme sombre dans

O 500 1000 km

Parcours du mahayana

Parcours du theravada

Diffusion du bouddhisme du IIIe siècle av. J.-C. au XIIIe siècle

XIIIe s. ap. J.-C.

Ier s. ap. J.-C.

Ier s. ap. J.-C.

IVe s. ap. J.-C.

VIIIe s. ap. J.-C.

VIe s. ap. J.-C.

VIIe s. ap. J.-C.

IIIe s. av. J.-C.

IIIe s. av. J.-C.

Ve s. ap. J.-C.

IIIe s. ap. J.-C.

VIe s. ap. J.-C.

KouchaDunhuang

Lhassa

Patna

Nara

Canton

Ligon

Lo-yang

R O U T E D E L A S O I E

C H I N E

T I B E TAFGHANISTAN

I N D E

TAÏWAN

LAOSPHILIPPINES

NÉPAL

J A P O N

C O R É E

THAÏLANDE

VIÊT-NAM

CAMBODGE

BIRMANIE

SUMATRA

SRI LANKA

JAVA

BORNÉO

BALI

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une grande confusion et que lesenseignements provisoires perdent leurpouvoir de guider les êtres humainsjusqu’à l’éveil.

La période des «Derniers Jours de laLoi » de Shakyamuni est considéréecomme devant durer dix mille ans etplus ; elle aurait commencé en 1052.C’est dans ce contexte de diversité et deconfusion que Nichiren Daishonin(1222-1282) naquit, à l’époquetourmentée du XIIIe siècle japonais.Après des années d’étude, convaincu dela suprématie du Sûtra du Lotus surtous les autres écrits bouddhiques,Nichiren Daishonin établit que la Loi – oul’essence de la vie – qui pénètre toutechose dans l’univers était cristalliséedans le titre de ce sûtra : « Nam MyohoRenge Kyo ». Il parvint à la conclusionsuivante: réciter Nam Myoho Renge Kyoreprésente la pratique efficace pour lapériode des «Derniers Jours de la Loi».Il concrétisa son illumination eninscrivant l’objet de culte, le Gohonzon,apportant ainsi à toute personne qui ledésire le moyen de développer sa propreboddhéité.

Le successeur direct de NichirenDaishonin, Nikkô Shonin, commençaà rassembler, classer et recopierpour la postérité les manuscritsoriginaux des traités et des lettresque Nichiren Daishonin, prônant cesûtra comme preuve littérale, avaitadressés à ses disciples ou auxautorités gouvernementales.

Malgré les troubles et les boule-versements qui secouent régulièrementle monde, ce travail de transmissions’est perpétué à travers les siècles, etc’est ainsi que après sa nomination à laprésidence de la Soka Gakkai en 1951,Josei Toda a pu faire publier en japonaisles écrits de Nichiren Daishonin en un

volume, connu sous le titre de Gosho(littéralement «honorables écrits»). Latraduction française du Gosho comprendactuellement sept volumes publiés sousle titre de «Lettres et traités de NichirenDaishonin» (cf. p. 2).

Nichiren DaishoninNichiren Daishonin est né le 16 février

1222 à Kominato, petit village de pêcheursde la province d’Awa (actuellementpréfecture de Chiba).

Durant son enfance, il porta le nomde Zennichi-maro, qui signifie «Soleil-magnifique». À l’âge de douze ans, ilentra au temple Seichô-ji, près de sonvillage, où il étudia aussi bien lesenseignements bouddhiques que laïcs.Il fut ordonné moine à l’âge de seize anset prit le nom de Zeshô-bô Renchô. Lecaractère fragmentaire et contradictoiredes divers enseignements bouddhiquesde cette époque le troublait. Aussiconsacra-t-il les seize années suivantesà séjourner dans les centres d’étudesbouddhiques les plus réputés du Japon,où il étudia tous les sûtras disponibleset leurs commentaires ainsi que lesenseignements des différentes autresécoles.

À l’issue de cette période d’étude trèsintense, il réalisa que, parmi tous lesenseignements de Shakyamuni, le Sûtradu Lotus était l’enseignement suprême.En conséquence, il se résolut à dénoncerpubliquement les conceptions erronéesdes écoles bouddhiques alors reconnues,

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malgré les oppositions ou même lespersécutions qui, inévitablement,s’ensuivraient.

À l’âge de trente-deux ans, NichirenDaishonin revint au Seichô-ji et, le 28 avril1253, à midi, devant une assemblée demoines et de laïcs qui s’étaient réunispour entendre le résultat de toutes sesannées de recherches, il déclara que larécitation de Nam Myoho Renge Kyoconstituait l’unique enseignement des«Derniers Jours de la Loi» qui puissepermettre à tous les êtres humains dedévelopper leur boddhéité durant leurvie présente.

Il choisit le nom de Nichiren («Soleil-lotus») et dénonça les doctrines largementrépandues au Japon par les écoles duNembutsu, du Zen, du Shingon et duRitsu. Il expliqua que, d’une manière oud’une autre, elles s’opposaient àl’enseignement de Shakyamuni, cedernier ayant, en effet, déclaré que seulle Sûtra du Lotus avait le pouvoir delibérer les êtres humains de leurssouffrances alors que, loin de s’en libérer,les êtres humains créaient, en réalité,eux-mêmes, les causes de leurssouffrances. C’était une affirmationtout à fait révolutionnaire.

Aussi, en entendant ces propos, leseigneur de la région, fervent adepte duNembutsu, ordonna-t-il à ses samouraïsd’arrêter Nichiren Daishonin. Celui-ciréussit pourtant à s’échapper de justesse.Il partit pour Kamakura, siège dugouvernement, et entreprit, pour lereste de sa vie, la propagation deNam Myoho Renge Kyo. C’est dans unpetit ermitage, en un lieu appeléMatsubagayatsu, qu’il vécut plusieursannées, s’efforçant en priorité detransmettre l’enseignement bouddhiqueà ceux qu’il rencontrait, s’attirant ainsiun nombre croissant de disciples.

À cette époque, le Japon subissait unesuccession inhabituelle de tempêtes,tremblements de terre, sécheresses,famines, épidémies, et autres désastres.Les cadavres jonchaient les rues,révélant l’inefficacité des mesures deprotection du gouvernement et desprières offertes dans les lieux depèlerinage et les temples.

C’est alors qu’en août 1257, untremblement de terre frappa la ville deKamakura elle-même, détruisant ungrand nombre d’habitations ainsi que laplupart des temples et des lieux depèlerinage de la ville. NichirenDaishonin avait compris quelle était lacause fondamentale de tels désastres. Ilse tourna une fois encore vers les sûtras,convaincu qu’il pourrait prouver lavéracité de ses enseignements dans undébat religieux, devenu si nécessaire.

Le 16 juillet 1260, il soumit la preuveécrite de ce qu’il avait découvert aurégent retiré de Kamakura, HojoTokiyori, l’homme le plus influent dushogunat. Dans ce traité, intitulé «Traitépour la pacification du pays parl’établissement de la Loi correcte», ilattribuait la cause des désastres quiravageaient le pays aux oppositions à laLoi correcte et aux croyances en desenseignements erronés encourageantles gens à se montrer passifs face àleurs difficultés et à attendre le salutaprès la mort.

Par ailleurs, trois calamités et septdésastres avaient été décrits dans lessûtras et Nichiren Daishonin expliquaitque cinq de ces sept désastres avaientdéjà frappé le pays et que les deux autres- les luttes intestines et l’invasion étran-gère - se produiraient inévitablement siles habitants continuaient à soutenir lesenseignements erronés des différentesécoles. Il demanda aux dirigeants du pays

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d’adhérer sans délai à l’enseignement duSûtra du Lotus qu’il avait révélé. Aucuneréponse officielle ne lui fut adressée. Enrevanche, un groupe de pratiquants duNembutsu, incités par des moines etdes représentants du gouvernement,l’attaquèrent dans son ermitage deMatsubagayatsu, la nuit du 27 août.Une fois encore, il parvint à s’échapperet ne revint à Kamakura qu’auprintemps suivant. Mais cette fois-là,les moines du Nembutsu et les autoritésgouvernementales s’allièrent pouraccumuler les accusations diffamatoiresà son endroit.

Sans enquête ni jugement préalables,il fut condamné à être exilé dans lapéninsule d’Izu, un haut lieu duNembutsu, où, en proie à la colère deshabitants, il ne pouvait que difficilementsurvivre. C’était bien le souhait desautorités. Il fut finalement gracié et putretourner à Kamakura en février 1263.Mais ses ennuis étaient loin d’êtreterminés. Un matin, alors qu’il voyageaiten compagnie d’un groupe de disciples,dans la province d’Awa, ses ennemis luitendirent une embuscade en un lieuappelé Komatsubara. Dans la lutte quis’ensuivit, il reçut un coup de sabre surle front et eut la main gauche fracturée.Deux de ses disciples furent tués avantque les attaquants ne battent en retraite.

Durant les trois années suivantes,toujours aussi résolu, NichirenDaishonin se consacra à propager NamMyoho Renge Kyo dans la région d’Awaet ses alentours. Il revint à Kamakura audébut de l’année 1268. Au mois de janvierde cette année-là, un courrier parvint àla capitale de la part de Kubilai Khân, lechef des Mongols, un conquérant devastes territoires en Asie centrale. Dansce courrier, Kubilai Khân exigeait que leJapon prête allégeance à l’empire mongol

et lui verse un tribut, faute de quoi ildevrait s’attendre à une invasion.

Cette lettre confirmait la prophétiede Nichiren quant à une invasionétrangère, ce qu’il rappela dans un autredocument, adressé en avril, danslequel il pressait à nouveau legouvernement de tenir compte de sonavertissement et de suivre ses conseils.En l’absence de réponse, il adressa alorsonze lettres aux responsables politiqueset religieux, par lesquelles il réclamait lapossibilité de défendre sa doctrine lorsd’un débat religieux public. Une fois deplus, il n’y eut aucune réponse. Legouvernement décida égalementd’ignorer la lettre de Kubilai Khân.Pendant quelque temps, la menaced’une invasion sembla s’éloigner.

Les problèmes du Japon nediminuaient pas pour autant. En 1271,le pays était inquiet devant une sécheressepersistante, et le gouvernement ordonnaà Ryôkan, un moine réputé bénéficiantdes faveurs du pouvoir, de prier pour lapluie. L’ayant appris, Nichiren Daishoninadressa une lettre à Ryôkan dans laquelleil le défia, lui offrant de devenir sondisciple si Ryôkan réussissait à fairetomber la pluie, et exigeant en retourque ce dernier devienne le sien s’iléchouait. Ryôkan accepta mais, endépit de ses prières et de celles decentaines de participants, la pluie netomba pas. Loin de tenir ses engagements,Ryôkan commença à répandre desrumeurs malveillantes à l’égard deNichiren. Celui-ci, sommé de comparaîtredevant Hei no Saemon, commandant ensecond des forces militaires et de la police,réfuta les accusations diffamatoiresproférées à son encontre et réitéra saprédiction, à savoir que le pays connaîtraitla ruine s’il continuait à se détourner dela Loi véritable.

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Le 10 septembre 1271, Hei noSaemon le fit arrêter, l’accusant detrahison, et il le condamna à l’exil dansune île lointaine et aride, l’île de Sado.Pourtant, le 12, Hei no Saemon décidade sa propre initiative que Nichirenn’atteindrait jamais Sado. Il le fit conduiresur la plage de Tatsunokuchi pour y faireprocéder à son exécution par décapitation.Au moment où le bourreau levait sonsabre pour lui porter le coup fatal, unobjet lumineux, un météorite, traversa leciel nocturne, terrifiant les soldats deHei no Saemon et rendant impossible lapoursuite de l’exécution de NichirenDaishonin. Cet événement est relatédans les annales officielles de l’époque.

Nichiren Daishonin fut alorsemprisonné pendant un mois à Echi,dans la province de Sagami, puisemmené sous escorte à l’île de Sado. Là,il fut assigné à résidence dans unemasure à l’abandon, située sur le terraind’un cimetière, à Tsukahara, où lesautorités espéraient bien qu’il nesurvivrait pas au froid et à la faim. Ilsurvécut pourtant au terrible hiver quis’abattit sur l’île et, en janvier 1272, ilétait suffisamment vigoureux nonseulement pour triompher, au coursd’un débat religieux, d’une centaine demoines venus de Sado et de l’archipel,mais aussi pour rédiger ses écrits lesplus importants.

Finalement, en février 1274,Nichiren Daishonin fut gracié et revintune fois encore à Kamakura. C’est làqu’au mois d’avril, son vieil ennemi, Heino Saemon, sollicita un entretien et,avec déférence, lui demanda son avis ausujet de l’invasion mongole imminente.Il lui répondit qu’elle aurait lieu dans lecourant de l’année et réitéra sesaffirmations que cette calamité était lerésultat de l’opposition à la Loi véritable.

Cette fois-ci, le gouvernement offrità Nichiren Daishonin de lui faire bâtirun temple et de classer son écolebouddhique au même niveau d’égalitéque les autres écoles mais Nichiren refusacar les autorités gouvernementalespersistaient à accorder confiance et àadhérer aux enseignements provisoires.Nichiren Daishonin, convaincu qu’ilavait fait tout ce qui était en son pouvoirpour mettre en garde les dirigeants dupays, concentra ses efforts à assurerla transmission correcte de sonenseignement pour l’avenir. En accordavec une ancienne coutume chinoisequi veut qu’un sage se retire dans lamontagne si, à la troisième remontrance,le souverain refuse d’y souscrire, il quittadéfinitivement Kamakura et se retiradans un ermitage isolé de la régionéloignée du mont Minobu. Là, ildispensa des cours sur le Sûtra du Lotuset consacra son temps à écrire et àentraîner ses disciples.

La prévision de Nichiren Daishoninquant à l’invasion étrangère se réalisafinalement en octobre de cette année-là.Les Mongols lancèrent une attaquemassive contre les îles Iki et Tsuchima, ausud du Japon, et progressèrent jusqu’auKyûshû. Les pertes japonaises furentconsidérables mais, lorsque les Mongolsretournèrent sur leurs navires, à la nuittombée, une tempête inattendue se leva,endommageant lourdement leur flotteet les obligeant à battre en retraite.

Toutefois, l’année suivante, au moisd’avril, ils envoyèrent un émissaire àKamakura, menaçant d’une nouvelleinvasion si le Japon ne prêtait pasallégeance à l’empire mongol.

Au cours de cette période, le disciplele plus proche de Nichiren Daishonin,Nikkô Shonin, avait été très actif dans laconduite de la propagation de Nam

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Myoho Renge Kyo et, tandis que lenombre des nouveaux adeptesaugmentait, l’opposition du pouvoir sefaisait de plus en plus forte, en particulierdans le village d’Atsuhara, dans la régiondu mont Fuji, où les pratiquants laïquesfurent soumis à de perpétuelles menaceset à des persécutions, connues plus tardsous le nom de «persécutions d’Atsuhara».Ces persécutions s’intensifièrent jusqu’àl’arrestation de vingt fermiers qui furenttorturés en septembre 1279. Troisd’entre eux furent décapités le moissuivant. Malgré ces persécutions, aucundes vingt fermiers n’abandonna sa foi.

Constatant que nombre de sesdisciples étaient prêts à donner leur vie,si nécessaire, pour protéger la Loi,Nichiren Daishonin comprit que letemps était arrivé de concrétiser le butultime de sa vie. Juste avant les exécutionsqui furent le point culminant despersécutions, le 12 octobre 1279Nichiren Daishonin inscrivit le Dai-Gononzon, l’objet de culte destiné àtous les êtres humains pour leurpermettre d’atteindre la boddhéité.

Peu après, sa santé commença àdécliner et, en septembre 1282, sentantla mort proche, par un document detransfert il désigna Nikkô Shonincomme étant son successeur. Il y précisaégalement que le grand sanctuaire deson bouddhisme serait construit par sesdisciples, au milieu d’un magnifiquepaysage, au pied du mont Fuji, lorsquele temps serait propice. À la demandede ses disciples, il entreprit de se rendreaux sources d’eaux chaudes de Hitachi.Il comprit, en arrivant chez les frèresIkegami, dans la province de Musashi,que sa mort était imminente.Finalement, le 13 octobre dans lamatinée, il exhorta les pratiquants àsuivre Nikkô Shonin, et, entouré de ses

fidèles disciples, il s’éteignit en récitantNam Myoho Renge Kyo.

La Soka Gakkai internationaleLa Soka Gakkai internationale (SGI)

est un mouvement bouddhisteinternational constitué de personnesunies par une même foi et dont lesbuts sont les suivants :

• contribuer à la paix, la culture etl’éducation dans le monde entier, surla base de l’enseignement dubouddhisme de Nichiren Daishonin.

• contribuer à la paix mondiale enapprofondissant et en renforçantles liens entre les citoyens ordinairesdes différents pays du monde.

• promouvoir l’étude et la pratiquedu bouddhisme de NichirenDaishonin, qui défend un pacifismeabsolu, et sur cette base contribuer àla réalisation des buts fondamentauxmentionnés précédemment, en secomportant en excellents citoyens,vivant en harmonie avec la cultureet les lois respectives des différentspays, tant qu’elles ne s’opposentpas à la vie.

«Soka Gakkai» signifie «Associationpour la création de valeurs». Celle-cipoursuit fidèlement l’idéal de NichirenDaishonin, qui est de permettre à chacunde développer la sagesse, le courage, lacompassion et la force de créer desvaleurs en contribuant à la société là où ilse trouve.

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La finalité de la Soka Gakkaiinternationale est, par conséquent,d’entretenir des liens de croyance,semblables à des ponts reliés entre euxà travers le monde, afin de préserver lapureté de l’enseignement de NichirenDaishonin, d’aider les membres àpratiquer de façon correcte pour parvenirà développer concrètement le pluspossible de valeurs, tant pour leurpropre bonheur que pour celui desautres.

En accord avec les objectifs définispar la SGI dans son ensemble, le rôledes leaders consiste à assumer laresponsabilité d’organiser des activitésdont la finalité est d’aider lespratiquants à approfondir leur foi et àdévelopper leur bonheur.

La SGI a été fondée en 1975 parDaisaku Ikeda. C’est une organisationnon-gouvernementale (ONG) reconnuepar l’Onu. Elle compte environ douzemillions de membres répartis dans 186pays et territoires.

Pour en savoir davantage sur la SGI,vous pouvez consulter les sites :

www.sgi.orgwww.sgicanada.orgwww.sokagakkai-france.asso.fr

La SGI du CanadaComme les diverses organisations de

la SGI dans le monde, la SGI du Canadaest une association de personnes issuesde différents milieux sociaux qui ontdécidé d’œuvrer à la création d’unmouvement mondial pour la paix ense fondant sur l’enseignement dubouddhisme de Nichiren Daishonin.

C’est, en général, par l’intermédiairede pratiquants de la SGI du Canadaque les personnes entendent parler dece bouddhisme pour la première fois. Sielles décident alors de pratiquer et de se

joindre à ce mouvement, elles peuventy trouver soutien, encouragements etmatériaux d’étude.

Bien que chacun effectue sa pratiqueà son domicile, les membres de la SGIcanadienne se réunissent également enpetits groupes à l’occasion derencontres informelles ou régulières,comme les réunions de discussion etd’étude qui se tiennent deux fois parmois. Au cours de ces réunions, chacun,quel que soit son âge, son sexe, sanationalité etc., peut partager sonexpérience, exprimer ses points de vuesur la vie et la société, à la lumière del’enseignement de Nichiren Daishonin.

Il existe également des réunionsdifférentes, pour s’entraîner à lapratique et au dialogue, et d’autresgroupes d’échanges, constitués à partirde préoccupations communes commel’éducation, la santé, les arts etc. Il existeaussi des activités pour les plus jeuneset pour les personnes âgées. Ainsi,l’organisation n’existe et ne se définitque par les personnes qui la constituent.Elle assure aussi la publication dematériaux d’étude du bouddhisme deNichiren Daishonin. Elle organise desactivités culturelles, des séminairesd’étude tels ceux du Centre éducatif etculturel de Caledon (dans la région deToronto) et parfois des voyages d’étudeau Japon. Par-dessus tout, elle offre unenvironnement inestimable pour ledéveloppement et l’épanouissementpersonnel de chacun.

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Daisaku IkedaDaisaku Ikeda, président de la SGI, a

connu le bouddhisme de NichirenDaishonin à l’âge de 19 ans. Il a aussitôtcompris que cet enseignement était lavoie qu’il devait suivre. Le sens profondde la mission qu’il s’est donnée – faireconnaître ce bouddhisme à travers lemonde – s’est développé pendantcinquante ans, faisant de lui une sourced’inspiration dans le domaine de lacroyance tout autant qu’un philosophe etun ami pour les millions de personnes quipratiquent aujourd’hui cet enseignementbouddhique.

Il est né à Omori, près de Tokyo, le2 janvier 1928. C’est le cinquième filsd’une famille de pêcheurs d’algues. Sajeunesse fut confrontée aux pagessombres de la guerre et à d’autrestourments comme la maladie (il étaitatteint à la fois d’une pleurésie et de latuberculose) et la pauvreté, à laquelle safamille dut faire face à la suite desproblèmes de santé de son père. Enraison de ces circonstances, il ne putpoursuivre sa scolarité au-delà del’année 1940, qui précéda celle del’attaque de Pearl Harbour. Ne pouvantétudier dans de bonnes conditions, ildut lutter pour trouver le temps de lire,ce qui, selon ses propos, suscita en luiun vif désir d’écrire. Pour preuve, il arédigé plus de cinquante ouvrages ainsique de nombreux poèmes. Grâce à cesécrits, il est parvenu à toucher et à inspirerde nombreuses personnes.

L’homme qui influença le plusfortement sa vie fut le deuxième présidentde la Soka Gakkai, Josei Toda, queM. Ikeda appelle son mentor, sonmaître bouddhique. Josei Toda était unéducateur novateur, profondémentengagé dans les idéaux et la pratique dubouddhisme de Nichiren Daishonin.

Pendant la Seconde Guerre mondiale,lui et le premier président de la SokaGakkai, Tsunesaburo Makiguchi, furentemprisonnés pour avoir refusé decéder aux pressions militaristes dugouvernement japonais de l’époque.

Déjà âgé au moment de sonemprisonnement, M. Makiguchi mouruten prison mais Josei Toda fut libéré à lafin de la guerre, déterminé plus quejamais à reconstruire la Soka Gakkai,dont les membres avaient été fortementopprimés et avaient, pour la plupart,abandonné leur foi.

La rencontre entre Josei Toda etDaisaku Ikeda fut déterminante pour cedernier. En effet, ce fut M. Toda qui,personnellement, encouragea, inspira etinstruisit le jeune Ikeda durant les onzeannées qui suivirent leur premièrerencontre. Grâce à la pratique dubouddhisme et aux directives de sonmentor, Daisaku Ikeda recouvra la santé,acquit de l’assurance et développa sasagesse. La confiance en son maître étaitsi forte que, même au cours de sespremières années de pratique, alors qu’ilétait confronté à de grandes difficultés etque Josei Toda vivait la faillite de sesaffaires, Daisaku Ikeda parvint toujoursà s’en sortir avec une compréhensionapprofondie de la vie. Très tôt, sesqualités de dirigeant devinrent évidentes,et, après la mort de Josei Toda en 1958, ilfut, en 1960, investi des fonctions detroisième président de la Soka Gakkai,fonctions qu’il assuma jusqu’en 1979. En1975, il devint le premier président de laSoka Gakkai internationale, qui regroupadès lors les organisations indépendantesde la Soka Gakkai de chaque pays.

La présidence de Daisaku Ikeda à latête de la SGI a contribué à rendrelargement accessibles la philosophie etles valeurs du bouddhisme. De nos

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jours, la SGI est l’une des organisationsbouddhiques les plus dynamiques et lesplus diversifiées du monde.

En tant que président de la SGI,Daisaku Ikeda s’est rendu dans denombreux pays afin d’initier desdialogues avec des intellectuels depremier plan, convaincu que ledialogue représente le point de départde la paix. Plusieurs de ces dialoguesont déjà été publiés en français : Choisisla vie, avec l’historien britanniqueArnold Toynbee; Cri d’alarme pour le21e siècle, avec le co-fondateur du Clubde Rome, Aurelio Peccei ; Choisis lapaix, avec le pionnier des recherchespour la paix, Johann Galtung; La nuitappelle l’aurore, avec René Huyghe, del’Académie française ; L’Avenir del’humanité et le rôle de la religion, avec lesociologue Bryan Wilson du All SoulsCollege (Oxford), Dialogue pour la paix,avec Mikhaïl Gorbatchev et Pour un nouvelart de vivre, des entretiens sur la santé,l’éthique biomédicale et l’éducation, avecMM. René Simard et Guy Bourgeault, del’Université de Montréal.

Sous la présidence de Daisaku Ikeda,la SGI a développé son action pour fairepartager la sagesse du bouddhisme deNichiren Daishonin et proposer desréponses aux problèmes auxquelsl’humanité est confrontée.

Dans cette optique, Daisaku Ikeda aégalement créé plusieurs organisationsindépendantes afin d’appuyer larecherche et les actions pour la paix, laculture et l’éducation. Parmi elles,notamment, les écoles et universitésSoka, l’Association des concerts Min-On,l’Institut de philosophie orientale, leCentre de recherche de Boston pour le21e siècle, l’Institut Toda pour la paix etune politique prospective, le Musée d’art

Fuji à Tokyo, ainsi que la Maison littérairede Victor Hugo à Bièvres en France

De nombreux titres honorifiques luiont été décernés, dont la Médaille de lapaix des Nations unies, le Prix de latolérance internationale du CentreSimon Wiesenthal et la Médaille Rosa Parks de l’humanisme. Plus de 160 titresde doctorat honorifique lui ontégalement été décernés.

La paix – à laquelle Daisaku Ikedaconsacre sa vie – ne se limite pas à uneabsence de conflit armé ; elle vise àétablir des conditions sociales au seindesquelles les droits et la dignité dechaque personne seront pleinementrespectés.

Daisaku Ikeda affirme que la paixcommence dans le cœur et l’espritde chacun. Cette vision est ancréedans la conviction bouddhique selonlaquelle chaque vie humaine possèdeintrinsèquement la capacité de créerdes valeurs et de développer l’harmonie.

«La profonde révolution intérieured’un seul individu sera capable demodifier la destinée d’un pays et, plusencore,permettra le changement du destinde toute l’humanité.» (Daisaku Ikeda)

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Charte de la Soka Gakkai internationale

Préambule

Buts et principes1. La SGI s’engage à contribuer à la paix, la culture etl’éducation pour le bonheur et le bien-être de toutel’humanité en se fondant sur le principe bouddhiquede respect du caractère sacré de la vie.

2. La SGI, en s’appuyant sur l’idéal de citoyennetémondiale, s’engage à veiller au respect des droitsfondamentaux de la personne et à ne créer aucunediscrimination entre les êtres humains, quelle quesoit leur origine.

3. La SGI s’engage à respecter et à protéger la libertéde religion et la liberté d’expression en matièrereligieuse.

4. La SGI s’engage à faire mieux connaître lebouddhisme de Nichiren Daishonin en établissantdes échanges profonds, contribuant ainsi aubonheur de tous.

5. La SGI s’engage, au sein des organisations qui laconstituent, à encourager ses membres à contribuerà la prospérité de leurs pays respectifs en tant quebons citoyens.

6. La SGI s’engage à respecter l’indépendance etl’autonomie des organisations qui la constituent, ens’accordant aux conditions légales prévalant danschaque pays.

7. Selon l’esprit bouddhique de tolérance, la SGIs’engage à respecter les autres religions, à dialoguer etœuvrer avec elles à la résolution des problèmesfondamentaux auxquels l’humanité est confrontée.

8. La SGI s’engage à respecter la diversité descultures et à promouvoir les échanges culturels afinde contribuer à la création d’une société mondialefondée sur la compréhension mutuelle et l’harmonie.

9. La SGI s’engage à promouvoir la protection de lanature et de l’environnement en se fondant surl’idéal bouddhique de symbiose.

10. La SGI s’engage à contribuer à promouvoirl’éducation, la recherche de la vérité aussi bien quele développement des connaissances, afin depermettre à tous les êtres humains de cultiver leursqualités particulières et de goûter des vies épanouieset heureuses.

Nous sommes bien conscients du fait :que jamais encore dans son histoire, l’humanité

n’a connu plus violentes disparités entre guerreet paix, discrimination et égalité, pauvreté etabondance…

que le développement de technologies militairestoujours plus sophistiquées, celui des armesnucléaires notamment, a conduit à une situation oùla survie même de l’espèce humaine est menacée…

que les discriminations raciales et religieusesengendrent la violence, entraînant l’humanité dansun cycle incessant de conflits…

que l’égoïsme de l’humanité et l’avidité sans frein ontcréé des problèmes à l’échelle planétaire, notammentla dégradation de l’environnement naturel, creusanttoujours plus le fossé entre nations économiquementdéveloppées et nations en voie de développement,avec de graves répercussions pour l’avenir collectifde l’humanité.

Nous avons la ferme conviction :que le bouddhisme de Nichiren Daishonin,

philosophie humaniste fondée sur le respectinaliénable du caractère sacré de la vie et sur unebienveillance n’excluant personne, permet aux êtreshumains de cultiver et de faire jaillir leur sagesseinhérente;

qu’en nourrissant la créativité de l’esprit humain,ce bouddhisme permettra de surmonter les difficultéset les crises auxquelles l’humanité est confrontée, etd’établir un monde où les sociétés pourront coexisteret prospérer de manière pacifique.

Nous, organisations constitutives et membresde la SGI, en nous fondant sur l’esprit humanistedu bouddhisme, sommes résolus à lever bien hautla bannière de la citoyenneté mondiale, de l’espritde tolérance et du respect des droits de la personne,déterminés à surmonter les problèmes auxquelsl’humanité est confrontée dans le monde entier parle dialogue et des efforts concrets fondés sur notreengagement irrévocable à la non-violence.

Nous, organisations constitutives et membres de la Soka Gakkai internationale (appelée ici SGI),adhérons au but fondamental et à la mission de contribuer à la paix,la culture et l’éducation en nousfondant sur la philosophie et les idéaux du bouddhisme de Nichiren Daishonin.

Nous adoptons cette charte qui affirme les buts et principes suivants:

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Le terme de bouddhisme désigne bien une pratique religieusefondée sur l’enseignement de Shakyamuni, le Bouddha « historique »qui connut l’Éveil il y a 2 500 ans en Inde. Mais il recouvre en réalitéquantité d’écoles et de doctrines différentes, selon les pays et lesépoques où il s’est répandu.

Il s’agit ici d’une introduction à l’enseignement de Nichiren Daishonin,réformateur japonais du bouddhisme au XIIIe siècle. Cet enseignement aconnu un développement considérable au Japon après la Seconde Guerremondiale, grâce à l’organisation bouddhiste Soka Gakkai (littéralementsociété pour la création de valeurs). Probablement parce qu’il répond defaçon satisfaisante à des interrogations contemporaines, ce mouvementde renouveau religieux s’est poursuivi très largement hors du Japon. LaSoka Gakkai internationale (SGI), fondée en 1975 par Daisaku Ikeda, estprésente, en date de 2003, dans 186 pays et territoires du monde.

On trouvera dans ces pages la réponse à neuf questions très souventposées par ceux qui entrent pour la première fois en contact avec cette« philosophie de la vie ». L’une de ses caractéristiques originale est de nepas opposer bonheur individuel et paix mondiale mais de les considérercomme deux objectifs indissociables.

ISBN 2-923187-01-6 SGI du Canada 2,50 $