MEDITERRANEAN YACHTER EDITION

THE YACHTER

LE SEXTANT A VOTRE BORD

Navigation astronomique à l’heure du GPS, devoir de va-cances

Singulier article que celui-ci qui veut vous convaincre d’acheter un sextant de plus de 1.000 eu-ros pour estimer votre position à quelques miles près alors que l’on trouve des GPS à moins de 100 euros qui vous positionne au mètre près.

Il y aurait-il de la facétie dans l’air ?

Tout d’abord, il y a des circons-tances où la navigation astro-nomique peut toujours s’avérer utile, je pense aux circumnavi-gateurs qui traversent le paci-fique et qui ne sont pas à l’abri d’une panne totale de leur sys-tème électrique.

Cet article ne leur est toutefois pas destiné puisque la vocation du Yachter n’est que l’aventure d’Ulysse dans la Mare Nostrum.

En ce qui me concerne, pour une navigation en méditerra-née, je n’ai eu qu’une seule fois la nécessité d’utiliser le sextant pour une traversée Cavalaire-Mahon où un méchant coup de vent avait perturbé mes calculs d’estime et de dérive.

Il n’y avait à cette époque que la gonio comme aide radio élec-trique et toute la navigation se faisait à l’estime en supposant la dérive du vent.

Pendant de nombreuses an-nées, nous avons ainsi navigué sans GPS, ni Loran et un bon calcul de route nous a toujours permis d’atterrir à peu près où il le fallait.

Il était rare de voir les marins utiliser leur sextant; beaucoup l’avaient à bord et savaient en principe le manipuler, le plus souvent laborieusement, en fai-sant leur calcul avec des masques de cartons perforées car les cal-culettes programmables étaient encore onéreuses.

Je ne veux pas, vieux radoteur, vous parler d’un temps que les moins de 60 ans peuvent ne pas connaître, mais juste souligner le fait que l’on atterrissait globa-lement au bon port à quelques milles près alors qu’aujourd’hui on tombe pile sur l’amarre tri-bord arrière à 5 cm près.

Ainsi l’usage du sextant est de-venu un loisir et sa possession est un plaisir de collectionneur.

Restons dans cette optique, fai-sons-nous plaisir, en vacances, et sortant notre sextant de sa boîte pour jouer à Henri de Montfreid.

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A notre sens, il faut avoir dif-férentes approches du sextant selon son propre niveau de mathématique et le plaisir que l’on prend dans la résolution des calculs.

N’ayons pas honte  ; nous n’avons pas tous la même sen-sibilité aux mathématiques et certains, dont je suis, peuvent à peu près comprendre avec pi-qûre de rappel les maths niveau troisième alors que d’autres ga-lopent au niveau maths sup.

Nos plaisirs seront donc diffé-rents et c’est pour cela que je vous propose deux démarches distinctes  où chacun trouvera satisfaction.

Mais avant tout, un rappel très bref des principes du sextant et de la trigonométrie pour les littéraires.

1°/ On peut savoir en quel point de la terre nous nous situons en utilisant le soleil.

Plaçons-nous à quelques cen-taines de mètres de la Tour Eif-fel et mesurons l’angle que fait l’horizon avec son sommet.

On constate que si l’on fait quelques pas en avant ou en arrière l’angle diminue ou augmente alors que si on fait les même pas d’un coté ou de l’autre, l’angle reste constant.

Ainsi l’angle est constant sur un cercle unique autour de l’ob-jet mesuré; a contrario, nous voyons donc qu’il est possible de se situer sur un des points du cercle si nous connaissons l’angle que fait l’horizon avec cet objet.

On pourrait ainsi se donner rendez vous au pied de la Tour Eiffel en indiquant à un ami l’angle de référence, sauf qu’il devra faire tout le tour pour vous rencontrer  car si on sait sur quel cercle on est, on ne sait pas exactement où.

En navigation, si nous effec-tuons une mesure par rapport à un astre, seul élément en hau-teur observable, nous savons donc que pour une hauteur constante de l’astre nous nous trouverons sur l’un des points du globe, là où l’astre s’observe sous le même angle; ainsi si nous savons à quelle hauteur est l’astre a une heure donnée nous saurons nous situer ap-proximativement sur une ligne d’observation équidistante avec l’astre.

2°/ Comment savoir à quelle distance nous sommes de l’ob-jet observé.

Petit rappel du théorème de Pythagore:

(L’hypoténuse est le plus grand coté d’un triangle rectangle)Dans un triangle rectangle, le

carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés.

En conséquence,

Retenons en résumé que si nous traçons un triangle rec-tangle où un astre est en A le pied de l’horizon en B et que nous sommes en C, nous pou-vons savoir à quelle distance du point B nous nous trouvons si nous connaissons la hauteur AC et l’angle mesuré, et en l’espèce à quelle distance on se trouve du centre de la terre ce qui nous donnera notre latitude.

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Arrêtons là les maths, car l’es-sentiel a été de comprendre que nous pouvons nous situer sur un des points du globe, là où la hauteur de l’astre observé est identique pour tous les points.

Toutefois, vous me dites que c’est bien beau mais que le so-leil est à la même hauteur, à la même heure aux Antilles, en at-lantique et en méditerranée.

Certes, vous avez raison, mais, si vous vous rappelez que deux droites ne peuvent se couper qu’en un seul point, soit vous mesurez deux astres à la suite, c’est à dire presque en même temps, soit vous utilisez n’im-porte quel autre repère qui puisse vous positionner (amer, ligne de sonde etc..)

Si vous n’avez rien, vous devez le faire à partir d’une position estimée afin de calculer la dis-tance entre votre position es-timée et le cercle de hauteur  : c’est le calcul de l’intercept pour lequel je vous renvoie au cours qui suit ou à la pratique de la calculatrice selon votre goût pour les mathématiques.

La Navigation astronomique avec une calculatrice.

Vous pouvez utiliser une calcu-latrice Texas instrument TI-92 et charger le logiciel Star Pilotà l’adresse suivante:

http://www.starpilotllc.com/downloads.htm

La navigation astronomique avec votre iphone.

On ne coupe pas à une version I-phone que l’on trouvera sur le site du même fournisseur que cité précédemment, une fois installé ce logiciel fonctionne sans connexion internet. (heu-reusement !)

http://www.starpilotllc.com/downloads.htm

Pour les calculs, je vous engage à télécharger un logiciel gratuit le logiciel Navastro sur le site de l’auteur, de ce logiciel, Olivier Ravet, site sur lequel vous trou-verez également plein d’autres jouets fabuleux.

http://olravet.fr/

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A titre personnel, c’est le logi-ciel que j’utilise avec satisfac-tion, simple d’emploi, clair et accessible sans connaissance mathématique particulière.

Mise en garde, le site Navastro n’a rien à voir avec le lien ci-dessus; c’est un site commercial homonyme, celui de Monsieur Ravet est une contribution gratuite. Préférez les liens indi-qués ci-dessus.

Pour la manipulation basique et pour ceux qui découvrent le sextant je vous renvoie au lien suivant:

Wiképédia

Enfin, vous saurez bientôt tout en téléchargeant l’excellent Cours de Monsieur Faci A. Ha-fid en suivant le lien suivant.

Cours de Navigation astrono-mique

Voilà, il ne vous reste plus qu’à sortir votre casquette de capi-taine, vos gants blancs et votre sextant, vous avez bien travaillé, l’heure de l’apéritif arrive.

The YachterMediterranean Edition

Bande son: Mare d’InvernoWalter Mazzarccaro