vivre paris magazine eté 2011

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un été parisien, guide du 18ème arrondissement de Paris, dossier spécial Guinguettes, enquete les coulisses de l'opéra Garnier

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Édito

Un monde.“Être parisien, ce n’est pas être né à Paris, c’est yrenaître”, déclara Sacha Guitry. Paris, terre de fan-tasmes, terre de possibles, terre de réussite. Combien

de nationalités se croisent ici chaque jour ? La terreentière. Car la ville a cet attrait unique qui fait saforce : on y traverse le monde en vingt arrondis-sements. Un creuset de mixité, d’origines, de cultes,

de langues, de couleurs, de saveurs, qui lui confère son rang de capitale internationale, cosmopolite et respectueuse de tous.

Le monde.La période estivale métamorphose la Ville

Lumière. Elle bourdonne de mille accents.Venus de tous les horizons, les étrangers laprennent d’assaut tandis que beaucoup deParisiens la fuient. Les musées se remplis-sent, les galeries grouillent, les parcs sont

recouverts d’un tapis chamarré de shorts,tongs et autres débardeurs. Paris prend ses

quartiers d’été, tout sourire, fière d’être l’attractionla plus visitée au monde. Au centre de toutes lesattentions.

Notre monde.Heureux les irréductibles titis qui refusent de déserterleur ville. Ils savent que ces mois d’été sont le

moment rêvé de se réapproprier Paris. Une paren-thèse enchantée. Débarrassée de sa tensionlatente, de l’hystérie ambiante, des frustrations

quotidiennes qu’elle génère le reste de l’année,elle devient un paradis sur terre. Le temps est enfin

venu de la redécouvrir, si timide mais tellementgénéreuse, de sentir son cœur palpiter et de l’embrasserà pleine bouche. Une renaissance.

Julien PénégryRédacteur en chef

Rédaction :54, rue de Paradis, 75010 PARIS.Tél. : 01 56 03 50 20. Fax : 01 47 70 51 [email protected]

Directeur de la publication :Christophe BONICEL

Rédacteur en chefJulien PÉNÉGRYTél. : 01 56 03 50 23 ([email protected]).

Directeur artistique :Julien BONICELTél. : 01 56 03 50 30 ([email protected]).

Premier rédacteur graphiste :Sébastien LE BOUARDTél. : 01 56 03 50 28 ([email protected])

Rédacteur graphiste :Christophe LE BOUARD([email protected])

Rédacteurs :Julia DUSSERRE-TELMON ([email protected])Jules ARMAND, Kali SYLLA.

Premier secrétaire de rédaction : David LANG

Photographes : Jean HARIXÇALDE([email protected]), Carolina ARANTES, Marie CHAVAROT, Antoine CLAUDÉ, MolandFENGKOV, Pauline LE GOFF, Miguel TEMPLON, Laura SURROCA VILARNAU.

Ont collaboré à ce numéro : BérengèreALFORT, David BÉDART, MargaritaCARTERON, David DIBILIO,Marc ELBRACHT, Alain HAIMOVICI, Patrick LE FUR, Harriet LYE, Pierre PINELLI, Élodie ROUGE.

PUBLICITE : CAPITALE RÉGIE35-37, rue Gallieni,92100 Boulogne-Billancourt.Tél. : 01 58 88 37 00.

Directeur de régie : Yann CRABÉ[email protected]

Directrice de publicité :Maeva GRAFEUILLE [email protected]

Chef de publicité :Claire [email protected]

Responsable administration finance :Olivier BENCHETRIT

ABONNEMENTS : ABO MARQUE, BAL 314 116, route d’Espagne, 31100 Toulouse.Tél. : 05 34 56 35 62. Fax : 05 62 48 12 63.

DISTRIBUTION FRANCE : MLP

DISTRIBUTION EXPORT : EXPORT PRESSE

VIVRE PARIS est édité par CAPITALE PUBLISHING SARLau capital de 5000 €Siège social : 35-37, rue Gallieni, 92100 Boulogne-Billancourt. / RCS 517 815 908Gérant : Christophe BONICELPrincipaux actionnaires :B&B MEDIA / MAHOGANI SARL

Numéro commission paritaire : 1214 K 90156ISSN : 2106-9816

IMPRIMERIE : IN PRINTVia Milano, 266Baranzate (MI) ItalieImprimé en Italie.

Photo de couverture :Bruno De Hogues / Getty Images©

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› Découvertes› Art de vivre

› Sorties› Déco

Trimestriel - N° 7 - Juin/Juilet/Août 2011

Retrouvez-nous sur www.facebook.com/vivre-paris, www.twitter.com/vivreparis

et nos bons plans sur l’appli iPhone VIVRE PARIS.

L’ART DE VIVRE PARIS

Erratum : dans Vivre Paris n° 6, Le trianon a été créé en 1894 et non en 1994 comme indiqué dans l’article page 66. L’article consacré à The English Shop page 104 a pour bonne adresse : 10 Rue Mesnil 75016.

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14 > NewsUne boutique éphé-mère / Une agencede doublure / Unmini-centre d’artcontemporain.

20 > Agenda“Hair” reprend du poil de la bête au Palace / JefAérosol en perfor-mance live placeStravinski.

22 > Paris émoiLa Capitale vue par François Morel :“Le 16e à 11 heures,c’est Châtellerault”.

24 > RencontreJosé Gonzales, le Monsieur Guignoldes Champs-Élysées.

26 > PortraitsInvader, l’homme qui parsème les ruesd’adorables petitsmonstres en mosaïque.

32 > TendancePour faire la fête etbien danser, rien demieux qu’une fanfare.

32 > ReportageSur les pas des petitsrats, dans les coulissesdes opéras de Paris.

82 > NewsVisite du “Paris criminel” / Le jardin de Gainsbourg, au-dessus du périph’.

84 > ConfidencesKitten on the Keys :“Quand je viens à Paris, j’engloutis des tonnes d’huîtres”.

87 > GuideEn vadrouille sur les pentes du 18e.

96 > DécouvertePromenade sur les rails de la PetiteCeinture.

100 > Le monde à ParisL’Italie à Paname, ça vous Botte ?

Culture

Balades

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Sommaire22

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En couverture38 > L’art et ParisDans l’atelier de Jeanne Champion / Les galeriesparisiennes / Portrait du jeune peintre ArmandJalut / Sur les traces des graffeurs / Les dixmeilleures expos parisiennes de l’été.

62 > NewsLe fromage américainPhiladelphia débarque/ Un cours de dégus-tation de café.

66 > RencontreLes sœurs de la PerpétuelleIndulgence, desnonnes pas tout à fait comme lesautres. Amen !

70 > Bon planLes grands chefs étoilés nous refilentleurs meilleuresadresses.

72 > EnquêteCes restaurants qui se décontractent etprennent des libertésavec la tradition. Où manger autrement ?

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110 > NewsChez Monsieur, un coiffeur pour hommeshaut de gamme / Bubblewood, le nouveauconcept store ultra-branché.

112 > ArchitectureLes projets urbains de la Capitale.

118 > VisiteUn superbe loft new-yorkais en plein 3e arrondissement.

122 > IntérieurDans l’intimité du décorateur Oscar Ono.

130 > StyleNos lecteurs prennent la pause au lac Daumesnil.

134 > NewsUn resto où se faire raser en déjeunant / Une serre remplie de papillons qui vousferont tourner la tête.

136 > AgendaLe festival Django Reinhardt / Bernar Venets’installe à Versailles.

138 > TraditionÀ la découverte des bords de Marne et de leurs illustres guinguettes.

144 > EscapadeVirée à la ferme, à une heure à vol de vache de Paris.

148 > SandwicheriesPour un déjeuner sur le pouce, sélection des meilleurs sandwichs de Paname.

152 > BarsPour déguster en toute tranquillité, sélectiondes meilleurs bars à vins de la Capitale.

156 > BoutiquesPour se vêtir à volonté, sélection desmeilleures secondes mains de Paris.

162 > Ali BaddouLe chroniqueur du Grand Journal nous confieses bonnes adresses parisiennes.

Sommaire

Guides

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Les Histoires Imaginaires de Diana Thorneycroft,au Centre culturel canadien jusqu’au 9 septembre.5, rue de Constantine (7e arr.). Tél. : 01 44 43 21 90.

our la première fois en France, le Centre culturel canadien présentela photographe Diana Thorneycroft.

La totalité de la série “Group of SevenAwkward Moments” est exposée. Soit une vingtaine de photographies qui ontmarqué le milieu artistique au Canada ces trois dernières années. Présenteaussi, une sélection d’œuvres d’une sérieplus ancienne, “The Canadiana MartyrdomSeries”. L’artiste offre ainsi au spectateurune vision totalement “dépaysante” du Canada : scènes de genre, paysages,petites histoires enchâssées dans la Grande et martyres de poupées de plastique. Une image inusitée, hybride,iconoclaste d’un pays reconstruit à partirdes scènes fantasmées issues d’un imaginaire collectif supposé, un imaginairedébridé où s’entrechoquent faits réels,coutumes, tabous et stéréotypes.

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14 Culture

30VILLES ET VILLAGES PORTENT LE NOM DE PARIS DANS LE MONDE.

Le baromètreDES NOUVEAUXCONCEPTS

On y croit un peu, beaucoup, pas du tout. Vivre Parispasse les dernières tendances à la moulinette.

Les textopolitainsJe te zieute, tu me zieutes… Parfois, cela peuts’avérer un peu embarrassant dans le métro.Surtout quand votre voisin de droite a labraguette ouverte ou une bonne trace de dentifrice sur la joue. Ou est tout simplementcanon! Et la question se pose: comment le lui dire?Un petit textopolitain qui se détache, et hop, le tour estjoué. Un message glissé, une conversation engagée et… plus si affinités.Textopolitains, dans la collection Cause Toujours,aux éditions Casterman.

Lunettes à louerIl fait chaud, il fait beau. Le soleil vouséblouit et vous ne vous sentez bien qu’avecune bonne paire de lunettes de soleil sur lenez. De marque bien entendu! Pas de bol, çacoûte une blinde et votre banquier fait grise mine malgréla chaleur ambiante. Heureusement, grâce à la Fabriquedes Lunettes, pour 20 euros par mois vous pourrezchanger de lunettes autant que vous voudrez et frimer en toute tranquillité.La Fabrique des Lunettes, 11, boulevard du Temple,75003 Paris.

The situastionnistOu comment rencontrer des gens au hasard dans la ruegrâce à son Iphone, qui peut désormais tout faire… On vous raconte: vous marchez, vous êtesgéolocalisé et, si quelqu’un que vous croiseza comme vous téléchargé cette appli, paf!On vous envoie un message et vous devrezaccomplir une mission ensemble. Quelquesexemples: demander un autographe à la personne, lui faire un câlin pendant cinq secondes, boire un verre et discuter de la Laponie…Que d’aventures !Application “Situationnist”, sur iTunes Store.

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Prière de ne pas confondre avec son quasi homologue imitateur.“Laurent Gérard, Gérard comme le prénom.” C’est ainsi qu’il commenceson spectacle chaque soir… Un grand échalas, mince comme une asperge, qui se déshabille au proprecomme au figuré. Car oui, son spectacle, il le finit en string. “J’ai récolté un tas de compliments sur mes fesses”, se marre-t-il. À peine plus sérieux :“Une vraie mise à nu, parce que le string, c’est pas ce qui met un mec particulièrement en valeur”. Quinze ans de théâtre derrière lui, une passionpour la scène depuis toujours. Et l’envie qui le chatouille de monter seul sur les planches. Un one-man-show enfin, à la Comédie des Boulevards. Il cultive l’humour avec raffinement, grâce à un auteur entièrement à sonservice, puisqu’il a écrit lui-même tout le spectacle. Et ça parle de quoi?Des hommes, de l’homme moderne, de la part féminine des mâles, de la surconsommation de la “normalité” dans notre société, de la vie, de la famille… D’abord et avant, Laurent Gérard veut mettre du sens derrièrel’humour, d’autant plus quand celui-ci fait grincer. “On rit toujours d’un truchorrible qui est arrivé à quelqu’un. Le mec qui glisse sur une peau debanane, ça a dû lui faire vachement mal. Nous, on se poile !” Beaucoup d’au-todérision et une galerie de personnages plus farfelus les uns que les autres,de la mère raciste et acariâtre au vacancier nudiste du Cap d’Agde en passantpar le père de famille marié à tendance bi. Bref, on se marre et ça fait le plusgrand bien par les temps qui courent, non ?Laurent Gérard à la Comédie des Boulevards, 39, rue du Sentier, 75002 Paris.Tél.: 0142368524. www.lacomediedesboulevards.com www.laurentgerard.com

“Je ne prends quedes femmes de ménageétrangères. Grâce à elles, j’ai pu écoulermes derniers francs”

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• L’Alma est un petit fleuve de Crimée(actuelle Ukraine). Nous sommes le 20 sep-tembre 1854 et l’armée de Napoléon III, alliéeaux Anglais, a combattu les Russes avecsuccès. L’Empereur décide d’immortalisercette victoire à l’occasion de la premièreExposition universelle parisienne de 1855 : Il fait construire un pont qui relie l’avenueMontaigne au Champ-de-Mars.

• À l’origine, il s’agissait d’un pont à troisarches avec deux piles dans l’eau. Elles étaient décorées de quatre statues de6 mètres de haut représentant des militairesde chacun des corps de l’armée qui s’étaientillustrés lors de la bataille. Deux sculpteurstravaillèrent sur le projet : Auguste Arnaud (l’artilleur et le chasseur à pied, tournés versl’aval) et Georges Diebolt (le grenadier et le zouave, tournés, eux, vers l’amont).

• Cent ans après son érection, en 1970exactement, le pont dut être entièrementreconstruit en raison d’un tassement de terrain. Le nouveau pont ne possédera plus qu’une seule pile, et trois des quatrestatues enlevées pour réaliser les travauxne seront pas replacées. Seul le zouavereprendra sa place.

• À quoi sert le zouave ? En 1910, la Capitale fut inondée en raison d’une fortecrue de la Seine qui dura quinze jours etquinze nuits. Le zouave, impassible, observala scène les pieds dans l’eau, avant d’enavoir jusqu’à… la bouche, la crue atteignanttout de même 8,52 m. Cette sculpture a dèslors remplacé la croix en pierre installée placede Grève utilisée jusqu’ici comme mètreétalon. La Seine est déclarée en crue lorsquece brave zouave a les pieds immergés.

16

SAVIEZPASSUR

CHOSESQUE VOUS NE

Culture

Débagoulez-vous l’parigot ?

Concept éphémère

À la bourse des tafs du futur,Johanna et Alain ont certainementflairé un débouché sûr. Leur con-cept d’Agence internationale deremplacement (AIR) flottait dansl’atmosphère… Impossibilité d’être partout à la fois,peur de s’exposer, besoin de sens,envie de communiquer autrement,de surprendre… Que nous soyonsprofessionnel ou particulier, la possi-bilité de se faire représenter lorsd’une conférence de presse, d’undébat, d’un repas, etc., peut s’avérerutile. C’est ce qu’ont imaginé nosavatAIRs. Comédienne, JohannaKorthals Altes a pris goût à la performance à la faveur des NuitsBlanches en remplaçant l’artisteOlivia Rosenthal le temps d’une lecture. “Je me suis imprégnée

d’elle pour créer une figure.” AlainG in t zbu rge r, as de la vo l t i geAIRienne, pousse quant à lui l’exerci-ce jusqu’à remplacer “à vie” l’artisteYann Toma. L’idée est moins deservir de doublure que de proposerune extension au sujet. Ce jeu subtilbâti sur l’absence/présence et lareprésentation échappe à la scènethéâtrale. Il s’inscrit dans la vie réelle,chacun se nourrissant de l’autre.“Nous sommes marqués par les remplacements effectués. Cela nousouvre des pistes. On s’approched’une personne, d’une pensée, d’une recherche contemporaine.” Laprestation est ouverte à (presque)tous, pour peu qu’existe un vrai projet. Payable en pépettes ou enAIRgent (échange de services).agenceair.com/agendair.html

LE PONT DEL’ALMA

Ouvert il y a quelques mois à peine,le Lieu 37 est une boutique pas toutà fait comme les autres. Tous les mois à peu près, cette bou-tique change de A à Z. Les collectionset les créateurs proposés bougentcomme les tendances. Des vêtements,des jouets, des bijoux, de la nourriture,des tableaux, des chaussures… Vouspourrez y trouver tout et presque n’im-porte quoi ! Et si la ravissante petiterobe que vous avez aperçue dans lavitrine il y a une semaine n’y est plus,pas d’affolement, la propriétaire gardetoujours la carte de ses exposants. Le Lieu 37, 37, rue des Petites-Écuries,75010 Paris. www.lieu37.canalblog.com

Remplace-moi si tu peux !

On vous les avait présentés dans le numéro 5 de Vivre Paris. Leur blog est un véritable succès. Les “Bobos de merde” ont sorti un livrequi raconte leur histoire. Mêlant vérité et fiction, il raconte le parcours bobo-parigot des deux énergumènes Benoît et Bixente. Un florilège de tranches de vie drôles et émouvantes par lequel on découvre Paris avec ses bons et ses mauvais côtés. Ou commentdevenir un bobo de m… ! Bobos de merde, de Benoît Daragon et Bixente Barnetche aux éditions Privé.

Bobos de merde dans le texte

Artiche : porte-monnaie • Avant-scènes (les) : les seins • Biguer : échanger • Calancher : mourir • Flube : la peur.

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Micadanses, c’est un lieu de coproduction, de résidence, d’accompagnement des choré-graphes et de spectacles, excusez du peu ! Un lieu dirigé depuis sa création en 2006 par le sémillant Christophe Martin, ancien critique de danse, auteur d’ouvrages, programmateur du festival Faits d’hiver danses d’auteur, à Pariset désormais en Avignon. Notre bonhomme estréfléchi, mais son caractère rond de bon vivantécarte toute aspérité d’intello coincé ou élitiste. Il manie les concepts en une langue simple. Déjà,sa physionomie bonhomme trahit cette truculence.L’art, chez lui, a commencé dès qu’il a su lire, parla littérature donc. Suivirent des études d’histoirede l’art, d’architecture. Or à 20 ans, il tombeamoureux d’une danseuse, qu’il suit en studio. La révélation. “Une question de perception,

un profond contentement, des idées qui ne passentpas par les mots. Et puis les corps, qui peuventêtre tant de choses, un instrument intelligent,racé, virtuose, mou, dur… Incroyable !” Le corpset tous les corps l’intéressent. Il accueille deshandicapés, sourds, aveugles, atteints de la dansede saint Guy (NDLR : maladie du systèmenerveux central qui provoque des mouvementsinvolontaires) pour éveiller, émouvoir, apaiser. Il faut dire que son lieu s’y prête : trois bureaux,cinq studios, une cour pavée en plein Marais…“Une bonne pièce va laisser se déposer l’émotiondans la durée et passer par d’autres moyens, sa construction. Là réside l’intérêt de l’art.”En voilà un qui est patient.6, rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris.Tél. : 01 42 74 46 00. www.micadanses.com

18 Culture

Tous les deux mois, dans un lieuquasi secret, un mini-centre d’artcontemporain ouvre ses portes.Pour deux heures seulementet pas un centime.La porte d’un studiodonne sur la cour d’unimmeuble de la ruedu faubourg Saint-Denis. La douceurdu soir qui déclinelégèrement. Desgarçons et des fillesbavardent, une bièreà la main. Près ducanapé, sur lequel uneœuvre de l’artiste ClémenceTorres semble tenir étrangement ensuspension, une vidéo est projetéesur un mur. On y voit la danseuseClaire-Lise Daucher dans son studio.Il y a quelques mois, c’était Judy Minx,une activiste queer et pro sexe qui trônait nue, au même endroit, en déclamant un poème de BobFlanagan. Et puis il y a eu les vidéosde l’Américain Ben Aqua, mais aussiPascal Lièvre, Jessica Forde et biend’autres. Qu’est-ce qui réunit tousces gens-là ? Un concept simple :

CARTE. Entre édition et exposition,ce mini-lieu d’art contemporain s’ouvre tous les deux mois à des

artistes, comme un terrain decréation. CARTE, c’est une

carte de visite : celle deMathieu Cénac et David

Desrimais, à l’initiativedu projet, et celle des artistes invités.Chaque CARTE estéditée à cent exem-plaires non signés,

non numérotés, pourune diffusion originale.

Pourquoi une carte ?Parce que c’est le seul format

gratuit ; on l’échange, on la donne.Elle permet aux artistes d’y présenterleurs travaux avec les contraintesqui y sont liées. Enfin, CARTE, c’est une histoire de copains, celle de David et Mathieu. Chacun invitel’artiste de son choix, ce qui fait quechaque édition est différente de laprécédente. Par son originalité et sonpetit côté secret, CARTE offre un jolimoment de partage, bien loin desenjeux financiers du monde de l’art.www.carte-revue.com

Une histoire de famille parisienne sur trois générations, qui débute sous l’Occupation et se termine aujourd’hui.Il était une fois la famille Ormen. Le père, la belle-mère, les deux fils et toute leur descendance. Le premier tome sorti en mai commence en 1942 pour s’achever en 1958, en attendant la deuxième partie de cette trilogie. Une plongée dans le Paris en guerre,un Paris oublié, méconnu mais à la fois tellement familier. Entre réalité et fiction, des personnages inventés de toutes pièces croisentdes gens célèbres au fil des grands événements de l’Histoire. À découvrir et à dévorer, toutes générations confondues. Saga parisienne, tome I : 1942-1958, de Gilles Schelesser, aux éditions Parigramme.

Talkin’ ‘bout my générations

L’homme du lendemain

Un de nos collaborateurs vient de publier “Paysages de Corse”, ouvrage qui, comme son nom l’indique, est consacré à cette île pleine de charme de la Méditerrannée. Jean Harixçalde vous entraîne sur les plages paradisiaques, les paysages de montagnes ou de verdure et vous fait découvrir des lieux uniques et secrets. Paysages de Corse, de Jean Harxiçalde aux éditions du Chêne.

La Corse vue par le photographe de Vivre Paris

HAPPY FEW

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Agenda©

Roy

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Ce festival dédié à la danse accueillecette année le Miami City Ballet,

la troisième plus grande compagnie aux États-Unis, pour 17 représentations

et autant de programmes différents.L’occasion de découvrir un corps

de ballet et des solistes de réputation internationale.

Du 6 au 23 juillet au Théâtre du Châtelet.

www.lesetesdeladanse.com

Quartier d’été

Assis en plein air avec comme seul toit le ciel étoilé, les yeux rivés sur l’écran,voilà la recette cinéphile de l’été. Les amoureux du septième art serontau rendez-vous de cette 10e éditionpour voir ou revoir les films quiéclaireront la Ville Lumière.Du 4 au 22 août. Programme à consulter sur :www.forumdesimages.fr

Les chevelus reviennent sur ledevant de la scèneau Palace à partirdu 17 juin. Asso-ciée au Sidactionet à la FondationPierre Bergé, lacomédie musicaleHair revisite l’espritcontestataire des années 1970 avec le même message universel de liberté.Au Palace, 8, rue du faubourg Montmartre,75009 Paris. Tél. : 08 99 56 46 69.

Tous

auclairde lune

à poil

Les étésde la danse

Cinéma

L’artiste pochoiriste réalisera sa plusgrande œuvre sur la place Stravinsky,marquant ainsi le lancement de la manifestation “MURS4MURS”.Intitulée “Chuuuttt !!!”, cette fresquede 350 m2, forte et accessible immé-diatement, nous invite à réfléchir sur le bouillonnement parisien, ainsique sur les nuisances sonores. Nonsans un brin d’ironie et de provoc.Jef et quatre assistants réaliseront à la bombe le travail de peinture du 11 au 16 juin. Inauguration officielle le 18 juin à 10 h 30.

Jef AerosolLa Quinzaine Hip Hop s’implantedans la Capitale

avec plus de 30 événementsartistiques.C’est le rendez-vous

incontournable de cette culture

née de lajeunesse urbaine. Il ne vous

reste plus qu’à vivre au rythme des basses pendant 15 jours.Du 20 au 4 juillet. www.paris-hiphop.com

Paris Hip HopFestival

Ce festival pluridisciplinaire et poétique fêtera ses 21 ans du 14 juillet au 15 août. L’occasionde venir se baigner dans les paroleset les performances de pas moinsde 150 artistes venus du mondeentier pour vous faire voir et revoirdes œuvres autrement, dans la cour d’honneur des Invalides.L’occasion également de revisiterces paroles de la Marseillaise : “Liberté chérie, combats avec tes défenseurs”…Paris quartier d’été, du 14 juillet au 15 août.www.quartierdete.com

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10 ans ça se fête ! Le premierfestival de courts métrages a grandi. Il a gagné en confiance et a fait sa place

dans la vie culturelle parisienne. Pour célébrer l’événement, l’associationprogramme une édition haute en couleurs avec une rétrospective de neuf années de courts métrages, des nouveaux films issus de leur programmation, des expositions et de nombreuses animations.Du 27 août au 4 septembre, au parc des Buttes-Chaumont et au 104. www.association-silhouette.com

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Designer’s days

FestivalDans le cadre d’un cycle

anniversaire faisant “l’éloge de la lenteur”, le jardin du

musée accueille jusqu’au 4septembre les six campementsdu dispositif NOMAD imaginépar Léopold Banchini. Un été

riche d’événements.37, quai Branly, 75007 Paris.

Tél. : 01 56 61 70 00.www.quaibranly.fr

Cycle estivaldu Quai Branly

Comme chaque année, Solidaysvient mettre du baume au cœuret aux oreilles. Le festival accueil-lera plus de 80 concertssur 3 jours et 5 scènes : 200artistes dont Katerine, Cold WarKids, Pete Doherty, IAM,Stromae, Moby, Cocoon… Les pass 2 et 3 jours sont déjàécoulés, ruez-vous sur lesplaces jours et nuits !Le 24, 25 et 26 juin àl’Hippodrome de Longchamp.

SolidaysPour sa onzième édition, Designer’s Daysrassemblera une fois de plus les plus grandsnoms du design mondial à travers les show-rooms, magasins et workshops de la Capitale.Thématique choisie cette année : la conversation. Les échanges, les mélanges, les confrontations,le partage et l’entrée en société seront à l’honneur, soulignant que le design,comme tout art, est un langage à part entière. Du 16 au 20 juin.www.designersdays.com

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22 Culture

Le simple plaisir de traverser la Seine, c’est du bonheur. Lepaysage est sublime, les bâtiments sont magnifiques. Avec un peude chance, le soleil se reflète dans l’eau et ça rend l’atmosphèremagique. C’est parmi les endroits les plus beaux que je connaisse.

J’ai été pion avant d’être comédien. Je traversais les ponts de Paris vers 7 heures du matin, la lumière était splendide.

Je dois avouer qu’il n’y a aucun endroit auquel je suis fidèle. Je rate doncbeaucoup de choses. Mais ce n’est pas forcément de ma faute. Je pense que si j’habitais à La Rochelle, je verrai plus de spectacles qu’à Paris. Ici,tout est compliqué. Si on veut aller voir quelque chose à Chaillot, autrechose aux Bouffes du Nord et pour finir découvrir la dernière production à la Colline, il faut un peu s’organiser, prendre des abonnements partout. En province, un seul suffit, on peut voir beaucoup plus.

Même avec les gens que l’on aime, il faut se séparer pour mieux se retrouver.Il en est de même pour Paris. Si je devais y vivre, il me faudrait la possi-bilité de m’en écarter. J’ai donc décidé d’habiter un peu en dehors. J’aimel’équilibre entre les deux. Je serais très malheureux si je vivais uniquementà la campagne et, inversement, je le serais tout autant si je devais ne pasvoir un arbre et faire un bon gueuleton avec des copains au soleil.

Je me suis installé à 20 bornes de Paris, à côté de la forêt de Montmorency.C’est fou quand on y pense, je ne me souviens jamais de la ligne de RER à prendre et pourtant je l’utilise tous les jours. Ça cache peut-êtrequelque chose...

Je circule beaucoup en voiture. Ce n’est pas l’idéal, mais tellement pratique.Quand je reprends mon spectacle de chansons, cela me permet les réécouter et de les réapprendre. Comme je souhaite que personne ne me voie en train de chanter mes chansons... C’est un peu narcissique, non?

Je trouve que souvent, quand il y a des Parisiens qui descendent en province,ils disent “qu’est-ce que c’est triste ici cette ville, je ne pourrais pas habiter là”. Moi, quand je traverse Paris, il y a plein de quartiers et d’ arrondissements où ce n’est pas non plus trépidant. Le 16e à 11 heures et demie, c’est Châtellerault.

Un peu prétentieuse, souvent futile, mais malgré tout belle. Elle se donnedes airs, elle est à la mode, elle croit décider de la mode, elle regarde de haut le monde ou au moins la France. Donc un peu agaçante. Une des chosesque je déteste le plus au monde, c’est l’arrogance. Et elle l’est dans certainsquartiers. Souvent virevoltante pour pas grand-chose. Celam’amuse d’être pris dans ce tourbillon de futilités, dumoment où je peux aller regarder mes arbres. Je ne suis pasblasé par Paris, c’est une ville que je continue à aimer.

La BO du Chat du rabbin de Joann Sfar, c’est lui. Le dernier album de Juliette, c’est encorelui. Trois chansons enregistrées pour l’expo “Brassens ou la liberté” à la Cité de la Musique,c’est toujours lui. C’est justement là que nous nous sommes retrouvés. Celui qui tous lesvendredis à 7 h 55 assène un billet d’humeur pince-sans-rire sur les ondes de France Intera quitté Paris pour la tranquillité de la campagne proche. Un choix volontaire et assumé. Il reste pour autant très attaché à Paname. Regard d’un homme qui est monté à la Capitale.Propos recueillis par Julien Pénégry Photo Miguel Templon

MORELFrançois

“JeregardetoujoursParisaveclesyeux d’un provincial”

”François Morel est sur la scène du Théâtre du Rond-Point jusqu’au 27 juin, où il entonne son dernier album“Le soir des lions”.

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