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ZONE ARCTIQUE Sous-zone du Bas-Arctique Domaine de la toundra arctique herbacée Domaine de la toundra arctique arbustive ZONE BORÉALE Sous-zone de la toundra forestière Domaine de la toundra forestière Sous-zone de la taïga Domaine de la pessière à lichens Sous-zone de la forêt boréale continue Domaine de la pessière à mousses Domaine de la sapinière à bouleau blanc ZONE TEMPÉRÉE NORDIQUE Sous-zone de la forêt mélangée Domaine de la sapinière à bouleau jaune Sous-zone de la forêt décidue Domaine de l’érablière à bouleau jaune Domaine de l’érablière à tilleul Domaine de l’érablière à caryer cordiforme Zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec

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Page 1: Zones de végétation et domaines bioclimatiques du …...5. Domaine de la sapini è re à bouleau blanc (139 000 km 2) Le domaine de la sapini è re à bouleau blanc occupe le sud

ZONE ARCTIQUE

Sous-zone du Bas-Arctique ■■■■ Domaine de la toundra arctique herbacée ■■■■ Domaine de la toundra arctique arbustive

ZONE BORÉALE

Sous-zone de la toundra forestière ■■■■ Domaine de la toundra forestière

Sous-zone de la taïga ■■■■ Domaine de la pessière à lichens

Sous-zone de la forêt boréale continue ■■■■ Domaine de la pessière à mousses■■■■ Domaine de la sapinière à bouleau blanc

ZONE TEMPÉRÉE NORDIQUE

Sous-zone de la forêt mélangée ■■■■ Domaine de la sapinière à bouleau jaune

Sous-zone de la forêt décidue ■■■■ Domaine de l’érablière à bouleau jaune■■■■ Domaine de l’érablière à tilleul■■■■ Domaine de l’érablière à caryer cordiforme

Zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec

Page 2: Zones de végétation et domaines bioclimatiques du …...5. Domaine de la sapini è re à bouleau blanc (139 000 km 2) Le domaine de la sapini è re à bouleau blanc occupe le sud

1. Le Comité sur la carte des régions écologiques (3e version) était composé de Jean-Pierre Saucier, ing.f., D.Sc., responsable,Pierre Grondin, ing.f., M.Sc., André Robitaille, géomorphologue, M.Sc. et Jean-François Bergeron, biol., M.Sc.

ZONES ET SOUS-ZONES DE VÉGÉTATION

Le Québec est partagé en trois zones de végétation : lazone tempérée nordique, dominée par des peuple-ments feuillus et mélangés, la zone boréale, carac-térisée par des peuplements de conifères semper-virents, et la zone arctique, marquée par une végéta-tion arbustive et herbacée. Ces trois zones, qui reflè-tent les grandes subdivisions climatiques québécoises,sont peuplées par une flore distincte. Elles correspon-dent aux divisions mondiales de la végétation.On subdivise les zones de végétation en sous-zones,en fonction de la physionomie de la végétation quidomine les paysages à la fin des successions. Ainsi, lazone tempérée nordique couvre deux sous-zones :celle de la forêt décidue et celle de la forêt mélangée.Dans la première, on trouve surtout des forêts defeuillus nordiques, dominées par l’érable à sucre, et,dans la seconde, des peuplements mixtes. Les forêtsmélangées renferment à la fois des espèces boréales,comme le sapin baumier et l’épinette noire, et desespèces méridionales, comme le bouleau jaune. Larichesse floristique de la sous-zone de la forêtmélangée est légèrement moindre que celle de laforêt décidue.Pour sa part, la zone boréale comprend trois sous-zones : la sous-zone de la forêt boréale continue, oùles peuplements, relativement denses, renfermentprincipalement des espèces résineuses boréales et desfeuillus de lumière, la taïga, où dominent des forêtsconifériennes ouvertes sur un tapis de lichens, et latoundra forestière, mosaïque de peuplements de den-sité variable et de toundra, où l’on voit surtout desarbustes et des lichens. La limite des arbres (épinettenoire, épinette blanche et mélèze laricin) constitue ladémarcation entre la zone boréale et la zone arctique.Au Québec, la zone arctique ne compte qu’une seulesous-zone, le Bas-Arctique, caractérisée par l’absenced’arbres, le pergélisol continu ainsi qu’une végéta-tion de toundra, essentiellement composée d’ar-bustes, d’herbacées (des graminoïdes surtout), demousses et de lichens.

DOMAINES ET SOUS-DOMAINES BIOCLIMATIQUES

Un domaine bioclimatique est un territoire carac-térisé par la nature de la végétation qui, à la fin dessuccessions, couvre les sites où les conditionspédologiques, de drainage et d’exposition sontmoyennes (sites mésiques). L’équilibre entre la végé-tation et le climat est le principal critère de distinc-tion des domaines. Les limites des domaines biocli-matiques ont été révisées par le Comité sur la cartedes régions écologiques1, qui a défini le nouveau sys-tème de classification écologique du territoire, en1998.Au Québec, on distingue dix domaines bioclima-tiques, dont six dans la partie méridionale de laprovince : l’érablière à caryer cordiforme, l’érablièreà tilleul, l’érablière à bouleau jaune, la sapinière àbouleau jaune, la sapinière à bouleau blanc et la pes-sière à mousses. Dans la partie septentrionale du ter-ritoire, on en reconnaît quatre : la pessière à lichens,la toundra forestière, la toundra arctique arbustive etla toundra arctique herbacée.Certains des domaines bioclimatiques du Québecméridional sont subdivisés en sous-domaines, car lavégétation y présente des différences, qui reflètentcelles du régime des précipitations.

I. ZONE TEMPÉRÉE NORDIQUE

A. Sous-zone de la forêt décidue

1. Domaine de l’érablière à caryer cordiforme (14 500 km2)

Le domaine bioclimatique de l’érablière à caryercordiforme couvre le sud-ouest de la province, quibénéficie du climat le plus clément. Il renferme doncla flore la plus méridionale du Québec, dontplusieurs espèces thermophiles. Les forêts y sont trèsdiversifiées. Certaines des espèces qui y croissentsont à la limite septentrionale de leur aire de distri-bution. C’est le cas du caryer cordiforme, qui prêteson nom au domaine, du caryer ovale, du micocou-lier, de l’érable noir, du chêne bicolore, de l’orme deThomas, du pin rigide ainsi que de plusieursarbustes et plantes herbacées. On y voit aussid’autres espèces qui poussent également plus aunord, telles que l’érable à sucre, le sapin et lesépinettes. Ce domaine n’est pas subdivisé en sous-domaines.

2. Domaine de l’érablière à tilleul (31 000 km2)

Le domaine bioclimatique de l’érablière à tilleuls’étend au nord et à l’est de celui de l’érablière àcaryer cordiforme. La flore y est aussi très diversi-fiée, mais plusieurs espèces y atteignent la limiteseptentrionale de leur aire de distribution. Dansles milieux qui leur sont favorables, le tilleuld’Amérique, le frêne d’Amérique, l’ostryer deVirginie et le noyer cendré accompagnent l’érableà sucre, mais ils sont moins répandus au-delà de cedomaine. La distribution des chênaies rouges et lesprécipitations permettent de distinguer deux sous-domaines : l’un dans l’ouest, qui est plus sec,l’autre dans l’est, où les précipitations sont plusabondantes.

3. Domaine de l’érablière à bouleau jaune (65 600 km2)

Le domaine bioclimatique de l’érablière à bouleaujaune couvre les coteaux et les collines qui bordent lesud du plateau laurentidien et des Appalaches. Iloccupe la partie la plus nordique de la sous-zone dela forêt décidue. Moins diversifiée, sauf sur lesmeilleurs sites, la flore regroupe de nombreusesespèces boréales, largement répandues au Québec.Sur les sites mésiques, le bouleau jaune est l’une desprincipales essences compagnes de l’érable à sucre. Lehêtre à grandes feuilles, le chêne rouge et la pruchedu Canada croissent aussi dans ce domaine, mais ilsdeviennent très rares au-delà de sa limite septen-trionale. Ce domaine marque aussi la fin de l’aire dedistribution du tilleul d’Amérique et de l’ostryer deVirginie. Ici, comme dans toute la sous-zone de laforêt décidue, le chablis est l’un des principaux élé-ments de la dynamique forestière. L’abondance desprécipitations ainsi que de la distribution des peu-plements de pins blancs et rouges divisent ledomaine de l’érablière à bouleau jaune en deux sous-domaines, l’un à l’ouest, l’autre à l’est.

B. Sous-zone de la forêt mélangée

4. Domaine de la sapinière à bouleau jaune (98 600 km2)

Le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleaujaune est un écotone, c’est-à-dire une zone de transi-

tion entre la zone tempérée nordique, à laquelle ilappartient, et la zone boréale. Il s’étend depuisl’ouest jusqu’au centre du Québec, entre les 47° et48° de latitude. Il ceinture aussi la péninsulegaspésienne et il englobe les collines des Appalaches,à l’est de Québec, le contrefort des Laurentides, aunord du Saint-Laurent, et l’enclave des basses terresdu lac Saint-Jean. Les sites mésiques y sont occupéspar des peuplements mélangés de bouleaux jaunes etde résineux, comme le sapin baumier, l’épinetteblanche et le thuya. L’érable à sucre y croît à la limi-te septentrionale de son aire de distribution. Lesépidémies de tordeuses des bourgeons de l’épinetteet les feux y sont les deux principaux éléments de ladynamique forestière. L’abondance du bouleau jauneet des pinèdes, qui diminue d’ouest en est, permet dedistinguer deux sous-domaines : celui de l’ouest estcaractérisé par l’omniprésence des bétulaies jaunes àsapins sur les sites mésiques et celui de l’est, par lessapinières à bouleau jaune.

II. ZONE BORÉALE

A. Sous-zone de la forêt boréale continue

5. Domaine de la sapinière à bouleau blanc (139 000 km2)

Le domaine de la sapinière à bouleau blanc occupe lesud de la zone boréale. Le paysage forestier y estdominé par les peuplements de sapins et d’épinettesblanches, mélangés à des bouleaux blancs sur les sitesmésiques. Sur les sites moins favorables, l’épinettenoire, le pin gris et le mélèze sont souvent accompa-gnés de bouleaux blancs ou de peupliers faux trem-ble. Le bouleau jaune et l’érable rouge ne croissentque dans la partie sud du domaine. La tordeuse desbourgeons de l’épinette est le principal facteur de ladynamique forestière de ce domaine, car le sapinbaumier y abonde. Néanmoins, le feu y joue aussi unrôle important. Le domaine de la sapinière à bouleaublanc peut être divisé en deux sous-domaines. Danscelui de l’ouest, le relief est peu accidenté et lesdénivellations, peu importantes. Le cycle des feux yest également plus court, ce qui explique l’abon-dance des peuplements feuillus ou mélangésd’essences de lumière ( peuplier faux tremble,bouleau blanc et pin gris ). À cause de l’influencemaritime, les précipitations sont généralement plusabondantes dans le sous-domaine de l’est et, con-séquemment, le cycle des feux y est plus long.

6. Domaine de la pessière à mousses (412 400 km2)

Vers le nord, le domaine de la pessière à mousses suc-cède à celui de la sapinière à bouleau blanc. Il s’étendapproximativement jusqu’au 52e parallèle, et sa li-mite nord coïncide avec celle de la sous-zone de laforêt boréale continue. Les paysages y sont assez uni-formes, puisque le couvert forestier est nettementdominé par l’épinette noire, qui y forme bon nombrede peuplements monospécifiques, mais qui s’associeégalement à différentes espèces compagnes, dont lesapin baumier. Les sapinières n’occupent plus que lesversants de rares collines. Certains feuillus, tels lebouleau blanc, le peuplier faux tremble et, dans unemoindre mesure, le peuplier baumier, croissent aussidans ce domaine. Les sous-bois sont couverts demousses hypnacées et de plantes arbustives éricacées.Les espèces herbacées sont peu nombreuses. Comptetenu des précipitations, on divise le domaine biocli-

matique de la pessière à mousses en deux sous-domaines. Le cycle des feux, principal élément de ladynamique forestière, est beaucoup plus long danscelui de l’est, où les sapinières sont plus abondanteset la proportion de sapins dans les pessières, plusélevée.

B. Sous-zone de la taïga

7. Domaine de la pessière à lichens (299 900 km2)

Le domaine de la pessière à lichens occupe toute lasous-zone de la taïga, qui s’étend du 52e au 55e pa-rallèle. Il se distingue surtout de celui de la pessièreà mousses par la faible densité du couvert forestier.L’épinette noire, dont la reproduction végétative estfavorisée par les rigueurs du climat et la faiblesse desprécipitations, ponctue le tapis de lichens. Quant ausapin baumier et au pin gris, ils y atteignent la limitenordique de leur aire de distribution. Le feu a ravagéde vastes étendues dans le domaine de la pessière àlichens.

C. Sous-zone de la toundra forestière

8. Domaine de la toundra forestière (217 000 km2)

Le domaine bioclimatique de la toundra forestièreest l’écotone, ou transition, entre la zone boréale,dont il fait partie, et la zone arctique. Il s’étend du55e jusqu’au 58e parallèle, approximativement. Lepaysage a l’allure d’une mosaïque dominée par deslandes arbustives, entrecoupées de forêts dans lessites abrités. Cette mosaïque résulte des feux et duclimat nordique, attesté par la présence de pergélisoldiscontinu. La limite nord de ce domaine coïncideavec celle des arbres. On y trouve surtout des peu-plements d’épinettes noires rabougries, qui nemesurent pas plus de trois mètres de hauteur.

III. ZONE ARCTIQUE

A. Sous-zone du Bas-Arctique

9. Domaine de la toundra arctique arbustive (197 800 km2)

Le domaine bioclimatique de la toundra arctiquearbustive s’étend du 58e jusqu’au 61e parallèle,approximativement. Les saules et les bouleaux nainsy côtoient des plantes herbacées, des graminoïdespour la plupart, ainsi que des mousses et des lichens.Le pergélisol continu et des formes de terrain quirésultent de l’activité périglaciaire caractérisent cedomaine. Le couvert végétal ne dépasse générale-ment pas deux mètres, et seules certaines espèces desaules arctiques peuvent atteindre une telle hauteur.Des enclaves d’une végétation apparentée à celle dece domaine occupent les plus hauts sommets duQuébec méridional, dont ceux de la Gaspésie et desmonts Groulx.

10. Domaine de la toundra arctique herbacée (38 200 km2)

Le domaine bioclimatique de la toundra arctiqueherbacée est le plus nordique du Québec. Le climatrégional est si rigoureux que même les arbustes sontrares et de petite taille. Cypéracées et graminées s’ymêlent aux mousses et aux lichens et dominent despaysages où le roc et le sol minéral sont souventdénudés. Tout le territoire est couvert de pergélisol.

Ce sontsurtout desfacteurs climati-ques, généralement moinsfavorables au fur et à mesurequ’on se déplace vers le nord, quidéterminent la distribution de lavégétation sur le territoire québé-cois. Cependant, dans la plainedu Saint-Laurent, le climat chan-ge graduellement du sud-ouestvers le nord-est. De plus, dans leQuébec méridional, les variationsd’altitude, si elles sont impor-tantes, peuvent entraîner unétagement de la végétation com-parable aux changements causéspar la latitude. La nature du sol,le relief et les perturbations,comme les feux de forêt, lesépidémies et les coupes, affectentaussi la distribution de la végéta-tion. En fait, ce sont ces facteursqui déterminent la répartitiondes groupements végétaux sur lesdifférentes composantes du pay-sage (sommets des collines, mi-lieux et bas de pentes, etc.) dansun domaine bioclimatique donné.

Zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec

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